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  • « Ubérisation », taxi et capitalisme | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/uberisation-taxi-et-capitalisme-629816

    Jeudi, 5 Janvier, 2017

    Une tribune de Jean-Marc Domart, retraité CGT, ancien secrétaire de la Chambre Syndicale des Cochers-Chauffeurs (CGT-Taxis Paris), de 1993 à 2003.

    La question du salaire et de la protection sociale du salarié est, depuis qu’existe le salariat, le point d’achoppement entre l’employé qui rend le service rémunéré et l’employeur qui y a recours, le bénéfice pour ce dernier étant d’autant plus important que la rémunération du premier est faible. La plus-value, dit-on...

    Le terme d’ « ubérisation » est mis à la mode tel une « marque »(comme celui de « frigidaire » pour les réfrigérateurs) par l’apparition de cette société U.S. UBER qui « rationalise » la chose - et non seulement dans le Taxi (voir AirBNB en ce qui s’agit de l’immobilier, Deliveroo et Foodora dans le portage de repas) - par l’artifice juridique de la « mise en relation », via l’utilisation des nouvelles technologies (les « plateformes » numériques) et du camouflage qui permet au patronat de se défausser de ses responsabilités sociales, (salaire, protection sociale et fiscalité). Cependant, il ne faut pas croire que cette société soit pionnière en la matière. Car, dans le Taxi, le patronat n’a du reste jamais manqué d’imagination pour exploiter ses employés de cette manière, cela depuis plus d’un siècle, avec bien souvent, il faut l’avouer, l’assentiment des autorités officielles pour qui la délinquance en col blanc constitue un moindre mal en matière d’ordre public. Ce processus de désengagement de la puissance publique au profit du patronat est, dans ce registre, intéressant à décrire.

    Le Taxi - en termes administratifs « voiture publique de 2ème classe » -, comme ses ancêtres les fiacres à chevaux, a quand même sa spécificité, c’est que, concessionnaire d’une autorisation délivrée par la puissance publique pour son exercice sur la voie publique, les tarifs de « louage » (par la clientèle, s’entend) sont fixés par l’autorité publique et non par le patronat, ce depuis fort longtemps (18ème siècle !), ce qui fait que les préfets contrôlent en partie la rémunération, notamment si le chauffeur (autrefois cocher) ose réclamer à son passager plus qu’il n’est dû…

    De ce fait, l’employeur ne peut plus exploiter son employé que sur la part de la rémunération qu’il lui doit, à savoir sur le salaire net et différé (ou socialisé, = sa protection sociale). C’est ce qui se pratique toujours à l’heure actuelle dans les sociétés de Taxi – parisiens et autres - et peu importe la société et le mode de transport concurrentiel institué avec ce système (voitures de remise, VTC), le principe est le même : faire du profit en supprimant le salaire et la protection sociale, considérés comme des « coûts » et non comme des investissements, que cela s’appelle UBER, HEETCH ou autres d’autres domaines, avec des « travailleurs indépendants » ou « auto-entrepreneurs » (Deliveroo, « tuk-tuks » et « rickshaws » pour touristes...). C’est finalement, en fait de « progrès », le retour du tâcheron du 19ème siècle, le pétrole, la chaîne de vélo et les smartphones en plus (aux frais du travailleur, s’entend !).

    Pourquoi cela s’est-il d’abord passé dans l’industrie du Taxi, « voiture de Place de 2ème classe » ? Le progrès technique ? Que nenni, car le radio-taxi, apparu dès 1956, n’avait pas entraîné pour ça un changement de statut des chauffeurs ! Simplement parce que le chauffeur (« cocher » autrefois,,,), dont l’exercice du métier est individuel, remet la recette à l’employeur, ou plutôt la part de la recette collectée qui lui revient (dans le cas, aujourd’hui plutôt rare, du salariat, c’est avec les cotisations sociales incluses), Cela a permis à une époque aux employeurs de proclamer que les chauffeurs ne sont pas des salariés, mais des « associés ». Mais cette apparence ne résiste pas à la réalité de la subordination, plusieurs arrêts de la Cour de Cassation l’ont attesté.

    Deux choses sont venues changer la donne dans un sens de progrès pour cette profession, à savoir l’apparition du compteur horokilométrique, puis les débuts du syndicalisme et de la protection sociale,

    Les tâcherons travaillent à la tâche, par définition rémunérée forfaitairement, mais au 19ème siècle, le besoin se faisait sentir de rémunération à la mesure de celle-ci, Différentes formes de rémunération existaient alors dans le « fiacre », toutes forfaitaires, mais vu que les patrons fixaient les forfaits trop hauts, donc laissant des rémunérations trop faibles, de nombreux conflits avaient lieu sur la voie publique, indisposant un régime (le Second Empire) où l’ordre public revêtait une importance primordiale, On peut lire dans une thèse sur la Voiture de Place soutenue en juin 1912 à l’Université de Dijon l’idée que tenta alors d’imposer le Conseil Municipal de Paris en 1867 :

    Cela changeait effectivement beaucoup de choses, car un tel appareil permettait d’évaluer la somme à partager selon le travail effectué, dans un sens plus juste, D’autre part, Paris avait été agrandi en 1860 donc les distances allongées, la « loi sur les coalitions » (droit de grève) avait été votée le 25 mai 1864, et des grèves de cochers avaient eu lieu en 1865. D’autre part, la faisabilité d’un compteur étant établie, cela impliquait à terme le salariat, et on comprend que ce progrès-là n’arrangeait évidemment pas les affaires du patronat, Si des compteurs furent agréés et équipèrent des véhicules dès 1905, ils ne purent effectivement rendus obligatoires sur toutes les « voitures de place » qu’en 1912.

    La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 autorisa la constitution des syndicats professionnels, et le Syndicat des Cochers déposa ses statuts dès juillet 1884, fut membre fondateur de la CGT au congrès de Limoges de septembre 1895, et réclama vite le statut salarial.

    Le 9 avril 1898 fut votée la loi sur les accidents de travail prévoyant la couverture par les soins de l’employeur de ses employés en cas d’accident du travail. Ce qui n’est cependant pas révolutionnaire dans sa logique, s’agissant en fin de compte de la responsabilité civile du propriétaire d’un outil pour les torts qu’il peut causer, Malheureusement, dès 1909, le patronat, pour se dégager de ses responsabilités, ne voulut pas, pour des questions de cautionnement, reconnaître la qualité de salariés de ses employés (« associés en parts » !), mais perdit la procédure. En 1928 et 1930, furent promulguées les lois sur les Assurances Sociales, où les employeurs et les employés devaient cotiser à des caisses d’assurance-maladie et maternité, et ce fut de nouveau l’occasion pour le patronat, qui régentait la profession depuis 1866, de sortir un règlement préludant à l’état de fait qui prévaut à l’heure actuelle, celui du « locataire », faux travailleur indépendant. Le Code Civil fut alors mis à contribution, par les articles 1709 (« louage de choses »), et 1713 qui permet de « louer toutes sortes de biens meubles ou immeubles ». De nombreuses manifestations eurent lieu contre cette forme d’exploitation, qui cessa lorsque sous le Front Populaire fut promulguée la loi du 13 mars 1937 reprenant l’économie de la Convention Collective du 24 juin 1936, puis l’ arrêté ministériel (Ministère du Travail dont dépendait le Taxi) du 31.12.1938. Entre temps, était paru au « J.O. » du 31 octobre 1935 un décret affiliant aux Assurances Sociales les chauffeurs de Taxi non-propriétaires des véhicules qu’ils conduisent, l’actuel article 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale . Mais si le patronat, sentant la guerre s’approcher, renia la Convention Collective, suivi de peu par les décrets-lois Daladier augmentant d’une heure quotidienne le temps de travail (26/8/1939) puis interdisant la CGT avec le PCF par le décret-loi du 26/9/1939, les textes originaux furent rétablis en 1945 lors du rétablissement du Taxi à Paris.

    La recherche de rentabilité patronale s’accommode mal du progrès social, et ce n’est pas par hasard que c’est après 1968 que ce système du « locataire » fut remis sur le tapis, A la Commission (alors) Paritaire du 20 novembre 1969 fut déposée par la Société G7 la proposition du « Statut du travailleur indépendant », rejetée le jour-même par une motion de la CGT.

    Cette société n’est pas non plus n’importe laquelle. Fondée en 1905 sous la dénomination de Compagnie Française des Automobiles de Places par le comte André Walewski, arrière-petit-fils de la comtesse polonaise Maria Walewska et d’un certain Napoléon 1er, très impliqué dans la haute finance et (déjà !) les pétroles, elle fut très tôt dans la sphère du pouvoir. Les Taxis de la Marne furent une bonne affaire pour elle, car les courses furent toutes payées au compteur, avec le carburant et même l’usure des pneus, par le ministère de la Guerre. Elle ne fut pas des dernières à pratiquer dans les années 30 le système du « locataire ». Passée dans l’après-guerre sous la coupe du constructeur automobile SIMCA - où, dans les années 60, il ne faisait pas bon d’être à la CGT du fait des milices patronales (pseudo-« syndicat » CFT) - elle fut reprise en 1962 par feu André Rousselet (ancien chef de cabinet du ministre Fr. Mitterrand entre 1954 et 1958) qui y travaillait, avec l’aide financière de F. Serfati, un riche rapatrié d’Algérie.

    La Préfecture de Police, en charge depuis le décret du 12 mars 1970 de la réglementation du Taxi Parisien, allait donner en 1973 satisfaction au « lobbying » patronal, suivie d’un mois par le Ministère de l’Intérieur dirigé par l’ultra-droitier R. Marcellin. L’ordonnance n° 73-16079 du 1er février 1973 autorisa le rétablissement de ce mode d’exploitation des autorisations (les « licences »)…et des chauffeurs ! Avec toujours comme base juridique le Code Napoléon, articles 1708 (choix entre le louage de choses et du louage de services), et bien sûr le 1709 (« louage de choses »).

    Les nombreuses manifestations et procédures organisées par la CGT n’aboutirent pas, mais les chauffeurs engagés dans ce système obtinrent par l’A. M. du 4 octobre 1976 la couverture sociale du Régime Général, cotisant sur la base forfaitaire de 70 % du plafond de la Sécurité Sociale, se référant, précisément, pour l ’affiliation à l’article du décret du 30.10.1935 concernant alors cette situation (actuellement nominé 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale, ci-dessous).

    Sans le dire expressément, mais quand même, une responsablilité est de ce fait reconnue au propriétaire et loueur du véhicule Taxi. De plus, un courrier du Ministère des Affaires Sociales du 26 janvier 1995 reconnaissait que « les locataires étaient soumis à un lien de subordination très fort » et qu’ « au titre de l’article 241-8 du Code de la Sécurité Sociale, les cotisations sociales étaient à la seule charge de l’entreprise, toute convention contraire étant nulle de plein droit »,

    Cela tombait fort bien, car la CGT-Taxis avait changé de tactique. Vu l’échec – jusqu’en Conseil d’État – des procédures du Syndicat contre l’autorité préfectorale, l’idée a été de s’en prendre, non plus à l’exécutant administratif qu’était la Préfecture de Police, mais au bénéficiaire qu’était le patronat. En conséquence, dès 1995, le Syndicat engagea des procédures en requalification des contrats de location en contrats de travail. Les bâtons dans les roues ne manquèrent pas, notamment de la part de la G7, mais le 19 décembre 2000, la décision tant attendue tomba : les contrats de locations Hatem et Labanne étaient reconnus comme des contrats de travail par la Cour de Cassation. De nombreux chauffeurs profitèrent alors de cette jurisprudence pour se faire rembourser les cotisations patronales induement payées, Cependant le Ministère s’arcboutait sur le maintien de ce système, précisant qu’« une Cassation n’était pas une loi » !

    Une autre chose à remarquer, c’est que le Régime Général, à la différence du Régime Artisanal, comprend la couverture accident du travail, l’article 412-2 du Code de la Sécurité Sociale s’appliquant « aux travailleurs concernés par l’article 311-3 ». Et aussi que l’article R 312-5 du même code précise dans son alinéa 2 que : [en ce qui concerne les travailleurs concernés par l’art, 311-3, les obligations incombant à l’employeur sont mises : [§1…] - §2 : dans les cas prévus au 7° et 8° dudit article, à la charge des personnes et sociétés qui fournissent les voitures, des exploitations et des concessionnaires. Par conséquent la reconnaissance de la responsabilité du propriétaire de l’outil de travail quelque soit la personne morale !

    Suite à cela, nouvelle offensive du patronat qui, sous l’influence de plusieurs rapports (Attali, Cahuc-Kramarz, Chassigneux), fit, malgré de nombreuses manifestations de Taxis, adopter par les pouvoirs publics en mai 2008 avec la signature des seules organisations patronales et sans la participation de celles des chauffeurs, un Protocole instaurant certains transports concurrentiels non-taxis - très prisés des médias (les motos- « taxis ») -, le rallongement d’une heure du temps de travail quotidien dans les entreprises, et la « sécurisation des relations juridiques entre loueurs et locataires », à savoir que – est-il précisé dans le rapport Chassigneux (§G (1) p. 22, du 20 mars 2008 - sont prévues des dispositions « afin d’éviter que le juge requalifie les contrats de locations en contrats de travail », Visiblement les arrêts de Cassation du 19 décembre 2000 avaient fortement traumatisé les « Loueurs »…

    L’affaire n’allait pas s’arrêter là, car le 1.10.2014 fut promulguée la Loi Thévenoud qui, rajoutant des concurrences supplémentaires légales (VTC), instituait dans le Taxi les « locataires-gérants » (art 5-I, §2), précisant au III du même article que l’article 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale ne s’appliquait pas audit locataire gérant ! Cela, comme l’a dit Thévenoud lui-même, pour « humaniser le système de la location » !

    Comme « humanisation », on pouvait trouver mieux. Ce système reste inhumain, car forfaitaire, indépendamment de la fluctation de la clientèle, et se base en réalité sur une forte dégradation de la protection sociale. Car si les cotisations sociales artisanales peuvent être (légèrement) moins chères que celles du Régime Général, elles ne comportent pas celles de l’accident de travail, ni le seul avantage final (cher payé) du système locatif « normal », celui de bonnes cotisations pour la retraite, Cela revient, en fin de compte, exactement à la proposition de la société G7 en 1969 ! Finalement, l’ « humanisation » en question sera pour le patronat, qui n’aura même plus à s’occuper du reversement des cotisations à l’URSSAF ni de la détaxation du carburant, et sera déresponsabilisé de l’accident de travail. Quant au public, le statut échappant toujours au contrat de travail, donc sans embauche de chauffeurs de relais dans les sociétés, le problème éternel de l’absence de taxis aux heures de pointe restera non résolu, avec la seule alternative du transport esclavagiste et sans garanties publiques du VTC. Car il faut savoir ce qu’implique le salariat conventionnel : 2 jours de repos consécutifs à 6 jours de travail, comblés par l’emploi d’un chauffeur de relais, par conséquent l’emploi de 4 chauffeurs pour 3 voitures, dans les sociétés, afin d’assurer la continuité du service Taxi. Ce qui, sur les plans de l’emploi (+ 2500) et du service, rend inutiles les VTC. Preuve que l’intérêt du patronat passe bien avant celui du service au public et des chauffeurs !

    Enfin, dernière chose, et non des moindres, sur le plan des principes républicains. En plus de ce « statut » de tâcheron, au même titre que celui de l’auto-entrepreneur, s’ajoute la négation de la spécificité du Taxi, « voiture publique de 2ème classe ». L’autorisation de Taxi (improprement nommée « licence »), ne l’oublions pas, est un bien public, Depuis la loi du 13 mars 1937, il était précisé que la location de l’autorisation de Taxi était interdite sous peine de son retrait, Normal, depuis l’Abolition des Privilèges de 1789 (La « Nuit du 4 Août » 1789), les biens publics étaient devenus inaliénables, et à ce propos, pour ce qui s’agit de la profession, le privilège Perreau de la Voiture de Place avait été de ce fait résilié par l’Assemblée Nationale Constituante le 19 novembre 1790, et racheté par la Ville de Paris pour 420,000 livres, une somme importante à l’époque. En 1866, cela a a coûté bien plus cher encore, et pour la même raison (47 annuités de 360.000 francs/or) ! Curieux qu’une telle énormité ait échappé au législateur et à nombre d’organisations de la profession. Mais « plus c’est gros, plus ça passe » !

    Cela va de pair avec la concurrence des VTC - d’ailleurs approuvée par J.-J. Augier, l’ex-PDG de la G7 et trésorier de campagne de F. Hollande (Paris-Match,19.6.2014) - la casse d’une profession de service au public, en tant que transport à garanties publiques, dont l’État démissionnaire se défausse par paliers, pour nous livrer à la voracité des multinationales, pour lesquelles la démocratie n’existe pas.

    Raison intrinsèque qui a motivé les imposantes manifestations de la profession en février dernier, car c’était le prélude à ce qui était planifié pour le reste du monde du travail, à savoir permettre par les lois Macron et El Khomri le règne sans partage d’un patronat esclavagiste, accumulant des profits sans avoir aucun compte à rendre.

    En guise de « transition énergétique », on peut toujours, en hauts lieux, se donner bonne conscience à dire aux travailleurs (surtout à eux !) de circuler à vélo, et à piétonniser des voies rapides. Mais quelle logique écologique y a-t-il de rajouter sur la voie publique sans véritable besoin - sinon idéologique - des transports non limités en nombre ni en heures de circulation ? « Y ’a comme un défaut ! » …

    On n’arrête pas le « progrès », car nous avons actuellement un gouvernement – aux dires des médias - qui est contre « l’immobilisme ». Et qui bouge, c’est vrai ... mais en marche arrière accélérée !

    Une publicité de la SNCF disait jadis que « le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous »,

    La lutte n’est donc pas terminée,..
    Jean-Marc Dommart, retraité CGT

    #Frankreich #Taxi #Uber #Uberisation #Gewerkschaft

  • Hadopi 9 ans après ... (2)

    Hadopi et les artistes - 2ème partie : Ceux qui sont contre Hadopi - Le terrier de Meghann
    http://le-terrier-de-meghann.over-blog.com/article-hadopi-et-les-artistes-2eme-partie-ceux-qui

    4 octobre 2010
    Hadopi et les artistes - 2ème partie : Ceux qui sont contre Hadopi
    Suite de ma petite enquête sur les stars et Hadopi. Ici, ceux qui se sont prononcés contre la loi, les bons exemples à adopter et quelques idées pour gagner de l’argent. Là encore, une liste non-exhaustive, qui sera enrichie au fur et à mesure des recherches !

     

    Liste anti-hadopi :

     

    « (…) Cinéastes, acteurs, producteurs, nous avions signé il y a quelques jours une tribune dénonçant les dangers de cette loi et appelant à un changement de mentalités. L’Assemblée nationale vient de nous donner la formidable opportunité de le faire. Commençons à réfléchir, dès aujourd’hui, aux nouvelles perspectives que nous offre Internet et aux nouvelles formes de diffusion des oeuvres qui doivent être trouvées.
    La diversité de la création doit dès aujourd’hui revenir au centre de la réflexion sur les enjeux de la révolution numérique, au même titre que la protection des libertés individuelles et des auteurs. Complètement oubliées dans ce projet de loi, elles sont pourtant les poumons de la création.(…) »

     

    Extrait de la lettre des cinéastes contre Hadopi

    CINEMA ET TELE :

     

    – Jean-luc godard :
    Il a soutenu financièrement un “pirate” pour son procès.
    "Je suis contre Hadopi, bien sûr. Il n’y a pas de propriété intellectuelle. Je suis contre l’héritage, par exemple. Que les enfants d’un artiste puissent bénéficier des droits de l’œuvre de leurs parents, pourquoi pas jusqu’à leur majorité... Mais après, je ne trouve pas ça évident que les enfants de Ravel touchent des droits sur le Boléro..." Et d’ajouter : "Le droit d’auteur ? Un auteur n’a que des devoirs."
    http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/article/godard-confirme-son-opposition-a-hadopi-en-aidant-un-pirate

     

    –Yvan Le Bolloc’h :
    Il considère hadopi comme décalé par rapport aux usages de la jeune génération qui est née avec Internet, faisant explicitement référence à ses enfants.
    Il se déclare pour une Licence Globale qui taxerait les FAI.

    Selon lui, la loi est "has been"

    http://www.dailymotion.com/video/x9800t_yvan-le-bolloc-h-la-loi-hadopi-est_news

     

    – Victoria Abril
    – Chantal Akerman (réalisatrice)
    – Catherine Deneuve
    – Louis Garrel
    – Clotilde Hesme

    – Christophe Honoré (réalisateur)
    – Chiara Mastroianni

    – Gael Morel (réalisateur)
    – Eva Truffaut (artiste cinéaste, ayant-droit de François Truffaut) 
    – Jeanne Balibar

     

    – Les Monty Python :

    Les Monty Python avaient fait un choix pour le moins cavalier en ces périodes où filtrage et traque au piratage l’emportent : en adoptant une démarche pédagogique, tournée sous fond de dérision, ils ont décidé d’ouvrir une chaîne spéciale sur Youtube pour y diffuser gratuitement plusieurs de leurs (fameux) sketchs.[...] Résultats des courses ? Les ventes des DVD des Monty Python ont explosé sur le site d’e-commerce, caracolant à la deuxième place de la section coffret de Films et téléfilms, avec une hausse des ventes de 23 000%,

    – Mathieu Kassovitz :
    Le réalisateur de "La Haine" a déclaré :
    « je n’ai jamais rien dit sur le sujet, mais pour moi c’est une connerie. L’industrie s’est baisée depuis qu’elle est passée au numérique. (…) [Elle] ne s’est pas projetée dans dix ans avec un internet dix fois plus rapides, des ordinateurs cent fois plus puissants et des DVD copiables en quelques minutes. J’en ai parlé avec Steven Spielberg et d’autres grands réalisateurs américains. Ils dépensent des centaines de millions de dollars afin de trouver une parade contre des petits mecs de quatorze ans qui démonteront leur DRM en quelques minutes ! En plus, Hadopi ne peut fonctionner, car le vrai piratage consiste à se refiler des disques durs remplis de vidéos ripées »
    « dans le débat sur Hadopi, à travers le Sénat et l’Assemblée nationale, l’industrie a voulu faire passer le message : « si vous aimez les artistes, ne piratez pas ». Mais ce ne sont pas les artistes qui en prennent plein la gueule. Ils perdent un peu, mais ils restent très bien payés. L’Hadopi ne protège que l’industrie. »
    « Je pirate aussi, mais cela me sert à me faire une idée sur un film. S’il me plaît, je l’achète en Blu-ray pour me faire une vraie séance de cinéma à la maison »
    « l’industrie s’est baisée elle-même, alors ça ne sert à rien de taper sur des mômes de quinze ans. Et puis, à 10 euros la place de ciné, à 30 euros le Bluray et 20 € le DVD, faut pas s’étonner des conséquences. C’est dégueulasse de leur mettre cela à portée de main et de leur dire que c’est interdit. Le gamin qui est à 70 bornes d’une salle ou qui n’a pas d’argent, on lui dit « si tu télécharges District 9, tu vas aller en prison ». C’est juste dégueulasse. Je ne peux cautionner cela. »

    AUTRES :

     

    – Fañch Ar Ruz :
    "J’ai fait le choix du partage et de la liberté Dessinateur / illustrateur "A une époque où le pouvoir criminalise la grande majorité des citoyen-nes considéré-es comme des « pirates », je refuse d’insulter, à ses côtés, les lecteurs et les lectrices qui utilisent mes dessins pour alimenter leurs blogues, leurs exposés, leurs sites, leurs dossiers, leurs tracts et leurs banderoles !"

     

    – Paulo Coelho :
    « Les gens disent chez les éditeurs, que le piratage c’est bon. Moi dans mon cas, j’ai mis tous mes livres en piratage sur mon site. Et qu’est ce que ça a donné ? Ça a donné que les ventes ont monté. »

     

    MUSIQUE :

     

    – Daniel Guichard :
    Questionné sur la loi Hadopi, le chanteur a exprimé son scepticisme sur l’efficacité de cette mesure, tout en constatant que "piquer des chansons" n’était pas un phénomène nouveau : "Déjà dans les années 70, on enregistrait tous les disques sur cassette !"
    http://www.lepost.fr/article/2010/10/04/2249377_hadopi-arretons-les-conneries-avant-c-etait-pareil-on-piquait-la-musi

     

    – Michael Goldman (fils de J.J Goldman) :
    « Je n’ai jamais été favorable à la loi Hadopi, mais on ne s’était pas encore exprimé sur le sujet. S’il y a un problème, c’est moins le téléchargement illégal que le streaming. Lutter contre le téléchargement illégal est inutile et dépassé. Cela ne fera pas vendre davantage de musique et n’apportera rien au soutien à la création. »
    « Le succès d’un site comme Deezer montre ce que veut le consommateur : trouver la musique sur un site, toute la musique disponible. Mais le problème est que les maisons de disques signent avec Deezer, qui ne rémunère presque pas les artistes. C’est de l’hypocrisie, et c’est dangereux, car elles légalisent un système qui dévalue la musique. Elles acceptent une forme de licence globale "gratuite", après avoire refusé une licence globale payante. Il faut chercher des solutions techniques et économiques dans le sens d’une licence globale plutôt que dans la répression du téléchargement. »

     

    – Olivia Ruiz :
    "Cette loi est incohérente, estime l’interprète de La femme chocolat. Elle a été mal pensée car sanctionner oui, mais certainement pas le petit gars qui télécharge parce qu’il n’a pas les moyens. A mon sens, il est plus important de sanctionner les opérateurs qui, sur leur site, téléchargent gratuitement de la musique avec beaucoup de publicité, pour s’en mettre plein les poches. Sur cette question là, je donne mon point de vue quand on me le demande, mais je n’irai pas manifester non plus".
    http://www.laprovence.com/actu/olivia-ruiz-la-loi-hadopi-a-ete-mal-pensee

     

    – Francis Lalanne :
    Estimant que c’est l’Hadopi "le vrai pirate", il décrit la haute autorité prévue par le projet de loi comme une "administration qui va venir chez les gens, fonctionner comme une administration judiciaire, et policière". "Et ça ce n’est plus la République", assène Francis Lalanne, qui y voit le symbole d’une "dictature civile".
    "Je ne suis pas d’accord en tant que citoyen pour que les élus de la République nomment des gens qui ne sont pas élus, qui ne sont pas élus pour constituer une sorte d’administration comme ça, des gens qui s’arrogent le pouvoir judiciaire, le pouvoir policier, et qui vont pouvoir débouler chez les gens, pour couper ton électricité, couper ton internet...".
    "Moi je suis pour le libre accès à la connaissance et à la culture et moi je vis de ma musique, et s’il fallait que j’en vive un peu moins bien mais que cela favorise l’accès plus large à l’information et à la connaissance de ce que je produits j’en serai heureux parce qu’on ne va pas commencer à mettre des barrières entre les gens et l’art au motif que l’on voudrait refaire sa piscine", a indiqué Francis Lalanne.
    "Il faut qu’on arrête de confondre dans ce pays la garantie des droits et la répression (...) je ne dis pas que l’oeuvre intellectuelle n’a pas de valeur, mais elle n’a pas forcémment la valeur que la société de consommation décide qu’elle a. Moi je suis désolé mais mon oeuvre intellectuelle me permets de vivre même si je ne vends pas de disques demain"
    "Moi-même je suis producteur indépendant et j’ai appris à adapter mes coûts de production aux fluctuations du marché et effectivement, et quand le marché est moins florissant je fais un petit peu attention, je dépense moins mais ça ne veut pas dire que ce que je crée est moins bien".
    "Imputer la crise du marché du disque à ce qu’on appelle le piratage c’est une imposture. S’il y a eu une crise et il y en a une, ça n’est pas à cause des gens qui téléchargent de la musique comme il est faux de dire que les gens qui téléchargent n’achètent pas de disques. Maintenant il y a une telle offre qu’il est sûr qu’on ne pourra pas tout acheter".
    "Je préfère que quelqu’un ’vole’ ma musique plutôt qu’il ne l’écoute pas".
    Il donne, finalement, le mot de la fin : "la peur du gendarme n’est pas le commencement de la sagesse, mais le commencement de la violence".
    http://www.numerama.com/magazine/12844-francis-lalanne-distribue-les-coups-contre-l-hadopi.html

     

    – Seal :
    Interrogé sur Europe1, il s’est clairement exprimé contre la coupure de l’abonnement internet.

     

    – Christophe Willem :
    Il se déclare contre la coupure de l’accès Internet voulue par le projet de loi, qu’il juge disproportionnée. Il pointe également le problème de la "double peine" qui obligerait à continuer à payer son abonnement durant la coupure. Il explique par ailleurs que le téléchargement étant rentré dans les mœurs, notamment chez les plus jeunes, il est illusoire de chercher à lutter contre. En parallèle, il est favorable au développement d’éditions "de luxe" des disques, destinées aux fans.

    Il a expliqué à Ozap que la rupture de son contrat avec la société de production Nineteen l’empêche actuellement d’être présent sur le plateau de Nouvelle Star sur M6 :
    « Avant l’émission, tu signes tous les contrats et tu te retrouves avec un manager. Tu n’as pas le choix. Au moment du second album, j’ai voulu changer les choses. Ils me prenaient 50 % de mes droits à l’image. Je voulais donc renégocier, mais ils n’ont pas voulu. (...) Mon problème, c’est qu’avec M6, Fremantle et Sony, on est otage de ça. Nineteen s’oppose au fait que je vienne dans l’émission parce que c’est leur programme (...) Paradoxalement, Nineteen m’empêche d’aller dans l’émission pour faire la promotion de mon album, mais continue de toucher des royalties sur tous mes disques, même si je ne suis plus en contrat avec eux. »

     

    – Indochine (Nicola Sirkis) :
    « Contrairement à ce qui a été annoncé sur certains sites (j’aimelesartistes) soutenant la loi Hadopi, Nicola Sirkis et Indochine ne soutiennent en rien cette loi et n’ont signé aucune pétition la défendant. La position du groupe et de Nicola a toujours été très claire à ce sujet. »

     

    – Jim Kerr (Simple Minds) :
    http://fr.readwriteweb.com/2009/04/03/entrevues/jim-kerr-des-simple-minds-donne-son-avis-sur-hadopi

     

    – Manu Chao :
    A propos de l’HADOPI "Moi ça me fait plaisir d’offrir mon disque, et y’a personne, aucune loi qui va me l’empêcher."

    http://culturebox.france3.fr/all/15103/manu-chao-parle-de-baionarenad_hadopi-et-de-calais#/all/15103/manu-chao-parle-de-baionarenad_hadopi-et-de-calais

     

    – Brian Message (co-manager de Radiohead) :
    "Nous pensons que l’échange de fichiers via le P2P doit être légalisé..... Le partage de musique, lorsqu’il ne se fait pas dans un but lucratif, est quelque chose de formidable pour la culture et pour la musique....."
    « [...]la musique diffusée ou téléchargée gratuitement en ligne a une vraie valeur économique, [...] il serait absolument faux de dire que sa valeur est égale à zéro  ! À partir de cette gratuité, il devient possible de fidéliser le public, de vendre des places de concerts, des collectors, etc. Les maisons de disques qui restent focalisées sur la seule activité de vente de musique enregistrée risquent de compromettre la carrière de leurs artistes. C’est peut-être paradoxal, mais la gratuité fait désormais partie du business de la musique. »

    – Gilbert Montagné :
    « Au sujet de la crise d’Internet, c’est l’industrie musicale qui a été aveugle car ils n’y ont pas cru au départ. On ne peut pas se plaindre d’un incendie quand on a donné des allumettes à l’incendiaire. S’ils avaient pris les précautions à prendre, ça ne serait pas arrivé. [...] quand on a la possibilité de télécharger des titres gratuitement, comment voulez-vous qu’on ne le fasse pas ? C’est évident.[...]
    Les majors n’existeront plus dans quelque temps et il faut savoir se recycler. Ce n’est pas affolant, ça ne me fait pas peur du tout. »

    – Marc Cerrone :
    « La musique est condamnée à être gratuite et il faut trouver des solutions pour créer des revenus autrement[...]Je n’ai jamais autant gagné ma vie qu’aujourd’hui grâce aux droits dérivés alors que mes musiques sont pillées par les DJ pour des samples et que mes albums sont piratables »

    – Cali :
    Alors que Cali semblait suivre le mouvement en soutenant le gouvernement jusqu’alors, il a fait volte-face le 28 mars 2009 dans l’émission F-OG de Franz-Olivier Giesbert :
    « il faut quand même faire le ménage chez nous, [...] on ne peut pas traiter de voleur un jeune qui télécharge alors que c’est nous les voleurs [...] les producteurs de disque se font des marges énormes, et ce que nous [les artistes] récoltons est tout de même très minime »

    – Marcel et son orchestre :
    « je trouve qu’avec cette loi, on ne se pose pas la bonne question : celle du statut de l’artiste »

    – Ministère des Affaires populaires :
    « Je préfère qu’on télécharge mon album plutôt qu’on ne l’écoute pas du tout. Je pense que les maisons de disques ont beaucoup apporté mais elles ont aussi participé à la marchandisation de la musique. Si leur industrie s’effondre, pour moi, ce n’est pas grave. C’est peut-être facile à dire parce qu’on vit surtout des concerts mais aujourd’hui, on a trop tendance à faire des disques cinq étoiles. On veut nous faire croire que les artistes sont menacés mais pour moi la musique, c’est de l’artisanat. On est en train de vivre une révolution économique et culturelle. Je suis content d’être témoin de ça. À nous de trouver d’autres moyens de financement. »

     - Daniel Vangarde :
    Auteur–compositeur, éditeur et producteur de chansons, père du "Daft Punk" Thomas Bangalter et auteur du tube « D.I.S.C.O. » d’Ottawan
    « La création d’une “Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres » sur internet, qui se substituerait à l’autorité de l’auteur, serait la négation même du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle. La légitimité de l’H.A.D.O.P.I. reposerait sur la désintégration du droit d’auteur. Une véritable bombe atomique culturelle... Le comble, c’est que cette “Haute Autorité“ censée assurer la “Protection des droits sur Internet“ serait créée dans le cadre du principe de la “riposte graduée“, qui, en langage militaire, vise à éviter l’usage prématuré de la bombe atomique. »

    – Gari Greu (Membre du groupe marseillais Massilia Sound System) :
    « Le téléchargement nous profite, ça nous amène beaucoup plus de monde aux concerts. Quand j’étais jeune, je possédais 15 vinyles en tout, si j’avais pu télécharger je ne me serais pas gêné ! Ma culture musicale aurait été bien plus grande ! »

    "C’est rétrograde comme méthode. En plus, ça ne va pas pouvoir fonctionner, c’est inapplicable pour plein de raisons ; ne serait-ce que parce qu’internet est plein de malins qui utilisent la connexion internet du voisin. Non, ce n’est pas une solution…(...)
    Mais le tout répressif me gave, c’est un peu la solution proposée à tous les problèmes en ce moment. S’il y avait vraiment un truc à faire, ça aurait été d’aller voir les fournisseurs d’accès, c’est eux les gros gagnants.(...)
    Je me sens pas très concerné par cette histoire de "manque à gagner." Moi, en tant que chanteur et musicien, qu’on me télécharge je m’en moque ! Au contraire, ça veut dire qu’on m’écoute, que je touche les gens. Et je le comprends très bien : les jeunes d’aujourd’hui, ça fait 15 ans qu’ils téléchargent de la musique. Acheter un CD pour eux c’est un peu comme aller à la messe. Evidemment, le facteur économique m’intéresse moins qu’il n’intéresse les grosses maisons de disque.(...)
    le téléchargement légal ça doit représenter que 5% du téléchargement global. C’est plutôt sur l’avenir du disque qu’il faut s’interroger. En France, il y a un album téléchargé légalement pour dix vendus physiquement, aux Etats-Unis c’est le contraire. Moi je télécharge tout mais j’ai l’achat militant, j’achète ceux qui véhiculent des idées."

    http://www.laprovence.com/article/region/massilia-sound-system-en-guerre-contre-la-loi-hadopi

    – Mademoiselle K :
    Mademoiselle K dément avoir signé la pétition pro-HADOPI sur son blog

     

    – Gonzales

     

    – David Ghetta

     

    – Morrissey :

    Le musicien anglais Morrissey, ex-chanteur des Smiths, appelle ses fans à boycotter le prochain double coffret musical dont il fait l’objet, car sa maison de disque, EMI, ne l’a pas consulté, et de plus ne lui paye aucune royaltie depuis 1992.

     

    – Mos Def :

    Mos Def a choisi de vendre son prochain album The Ecstatic, en le proposant via un T-shirt. Le tshirt possède un code permettant de télécharger ses chansons. 

     

    – Metric :

    N’ayant plus de maison de disques pour le distribuer -hormis chez eux et au Mexique-, le quatrième album de Metric ne pourra être acheté que depuis leur site officiel.(...) En effet, Metric fait partie de ces groupes qui sont partisans du téléchargement “intelligent” et savent très bien qu’aujourd’hui les amateurs de musique n’achètent pas un album sans avoir eu l’occasion de l’écouter avant.

     

    – No Doubt :

    « Pour justifier la lutte contre le piratage, les maisons de disques répètent à qui veut l’entendre que les artistes gagnent moins d’argent par les concerts que par la vente de disques. Mais certains artistes semblent ne avoir lu le post-it. Le groupe No Doubt, qui prépare sa tournée aux Etats-Unis, propose ainsi aux fans de télécharger toute leur discographie lorsqu’ils réservent une place de concert après avoir adhéré au "No Doubt Tour Club", une sorte de fan-club spécialement créé pour la tournée. »

     

    – Nine Inch Nails :

    « Le groupe de rock Nine Inch Nails continue sa marche loin des chemins balisés des maisons de disque. [...]Trent Reznor, leader de Nine Inch Nails avait produit et mis en ligne presque gratuitement le nouvel album du poète et slammeur Saul Williams.
    Sur le site, n’importe quel internaute peut, une fois inscrit gratuitement, télécharger les versions brutes des morceaux de Nine Inch Nails et de certains titres de Saul Williams »
    « Le géant de la vente en ligne Amazon a sorti la liste de ses meilleures ventes en ligne d’albums en format mp3. En tête de ce classement, on trouve Ghosts I-IV de Nine Inch Nails, un album de trente-six morceaux instrumentaux sorti sous licence Creative Commons BY-NC-SA.[...]
    Les fans de NIN auraient pu aller sur n’importe-quel réseau de partage de fichiers et télécharger l’ensemble de l’album légalement. Beaucoup l’ont fait, des milliers vont continuer à le faire. Alors, pourquoi les fans se donneraient la peine d’acheter des fichiers identiques à ceux disponible sur les réseaux de partage ? », s’interroge ainsi Fred Benenson. Selon lui, une explication possible est « la commodité et la facilité » d’achat proposées par NIN et Amazon. Et une autre « que les fans ont compris qu’en achetant les mp3 ils soutenaient directement la musique et la carrière d’un artiste qu’ils aiment. »

     

    – Moby :

    "La musique est libre tant qu’elle est utilisée dans une vidéo non-commerciale ou dans un film à but non lucratif. Si vous voulez l’utiliser dans un film commercial alors vous pouvez demander une licence (...)"

     

    – Michel Sardou :

    "Je suis un dévoreur de films sur iTunes, le cinéma américain, les DVD, et je vois tout" explique Michel Sardou.

    "Je l’ai déjà (Iron Man 2) ! Je l’ai piraté ! Bon je reconnais, Mesdames et Messieurs, je suis honnête, que je suis un pirate"

    http://www.i-actu.com/michel-sardou-premiere-victime-dhadopi

     

    – Florent Pagny :

    Le chanteur souligne qu’envoyer des lettres recommandées à des millions de gens qui téléchargent illégalement, c’est impossible. Au lieu de pénaliser le pirate, dit-il, il faut mieux gérer internet.
    "D’autant qu’iTunes et les autres plateformes légales sont difficiles d’accès : il faut payer et l’on ne trouve pas tout".
    http://www.leblogtvnews.com/article-31950711.html

     

    – Gilberto Gil (musicien (guitare), chanteur et compositeur brésilien ; Il fut ministre de la Culture du gouvernement Lula da Silva du 2 janvier 2003 au 30 juillet 2008)

    – Great Lake Swimmers :
    Great Lake Swimmers est un groupe folk canadien, dans l’article publié par pcinpact.com il reconnait que le P2P a aidé leur promotion.
    "Great Lake Swimmers estime bien plutôt que le P2P est un bouche à oreille mondial"

    – Shakira :
    La chanteuse colombienne a déclaré à la chaîne de télévision Sky News qu’elle soutenait le peer-to-peer qui la "rapprocherait" de ses fans.

     

    – Carla Bruni :

    « avoir grand plaisir à être téléportée (…) grand plaisir à être piratée, car au fond, quand on est piraté c’est qu’on intéresse les gens ».
    http://bluetouff.com/2009/04/27/hadopi-le-figaro-carla-bruni-censure-debile

    BONUS :

     

    – Nicolas Dupont Aignan :

    « Je serais ravi un jour d’être poursuivi par Hadopi pour téléchargement, je le revendique ! Je mets au défi le président de la République et tous ces chanteurs fanés autour, de venir envoyer à des millions de Français des mails de relance et d’amende trois mois avant l’élection présidentielle. On va rigoler ! »

    http://www.pcinpact.com/actu/news/59811-hadopi-beurfm-licence-globale-nda.htm

    #France #droit_d_auteur #hadopi

  • Les piratages avec fuite massive de #données_personnelles, on va finir par s’y habituer. Avant, c’était une fois par semaine, maintenant trois en une journée. Bref, répétons-le une nouvelle fois : VOTRE BASE DE DONNÉES AVEC DES INFORMATIONS PERSONNELLES SERA PIRATÉE. Il est donc crucial de minimiser les données en récoltant moins voire, idéalement, pas du tout. Si vous collectez des donées personnelles, vous êtes responsable de la mauvaise utilisation qui en sera faite.

    Donc, hier :

    1) Piratage de la base #ARIANE du Ministère des Affaires Étrangères français (données sur les contacts des voyageurs) https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/salle-de-presse/communiques-techniques/article/ariane-piratage-de-donnees-communique-f-a-q-13-12-18 https://twitter.com/francediplo/status/1073157281217417216 et l’article de Libération : https://www.liberation.fr/planete/2018/12/13/piratage-au-quai-d-orsay-les-coordonnees-de-540-000-personnes-derobees_16

    2) Piratage d’un fichier du syndicat de policiers #Alliance https://www.lexpress.fr/actualite/societe/enquete/l-inquietante-fuite-des-coordonnees-de-500-policiers_2052828.html

    3) Piratage de la base nationale des citoyens au Brésil (après la Turquie et l’Inde, répétons que c’est une folie que d’avoir une base centralisée de tous les citoyens d’un pays, même si ça fait moderne, e-Gouvernement et tout). https://www.infosecurity-magazine.com/news/apache-misconfig-leaks-data-120

    La prochaine fois que vous entendrez un monsieur sérieux dire avec assurance « il n’y a rien à craindre, la base de données est sécurisée [ou autres éléments de langage comme « anonymisée » ou « cryptée »] », méfiez-vous.

  • Questions publiques au gouvernement français
    31 juil. 2018 Par Pierre Stambul Blog : Le blog de pierre Stambul
    https://blogs.mediapart.fr/pierre-stambul/blog/310718/questions-publiques-au-gouvernement-francais

    Monsieur Emmanuel Macron, Monsieur Edouard Philippe, Monsieur Jean-Yves Le Drian,

    Vos discours sont lisses quand vous parlez d’Israël/Palestine. Vous prenez un ton grave pour parler de paix, de sécurité. Mais vos actes disent le contraire.

    Alors répondez aux vraies questions :

    Al Awda, bateau de la flottille de la liberté en route pour Gaza a été arraisonné en eaux internationales par la marine israélienne à cinquante milles nautiques de Gaza. Il y a eu des blessés et tous les passagers ont été transférés dans la prison de Givon. Cet acte est-il légal, oui ou non ?

    L’article 224-6 du code pénal dit que « Le fait de s’emparer ou de prendre le contrôle par violence ou menace de violence d’un aéronef, d’un navire ou de tout autre moyen de transport à bord desquels des personnes ont pris place, ainsi que d’une plate-forme fixe située sur le plateau continental, est puni de vingt ans de réclusion criminelle. » Allez-vous poursuivre en justice l’État d’Israël conformément à nos lois que vous avez le devoir de faire appliquer ?

    Après Salah Hamouri détenu sans procès depuis de nombreux mois, c’est Sarah Katz, citoyenne française également, qui est en prison en Israël. Pourquoi n’avez-vous pas fait une déclaration publique exigeant sa libération ?

    Pourquoi vos services (cellule de crise du Ministère des Affaires Étrangères ou Consulat de France à Tel-Aviv) sont-ils à la limite de l’impolitesse et ne montrent aucune intention d’aide réelle quand on les interroge sur le sort de Sarah Katz ? Vous la jugez coupable de quelque chose ?

    Deux millions de Gazaouis vivent depuis de nombreuses années dans une prison à ciel fermé bouclée par terre, par mer et par air. Approuvez-vous ce blocus inhumain ?

    Les soldats israéliens ont tiré impunément sur une foule désarmée à plusieurs reprises à Gaza. On en est à 150 mort·e·s et 15 000 blessé·e·s. Les balles explosives sont interdites contre les éléphants mais on les utilise contre les Gazaouis. Vous n’avez rien à dire là-dessus ? Pourquoi ce silence ? Vous approuvez ? (...)

    #Flottille #Gaza

  •  » En quête de vérité dans les décombres de Douma – et les doutes d’un médecin sur l’attaque chimique, par Robert Fisk
    https://www.les-crises.fr/en-quete-de-verite-dans-les-decombres-de-douma-et-les-doutes-dun-medecin-

    Exclusif : Robert Fisk rend visite à la Clinique syrienne au cœur d’une crise globale.

    C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un endroit putride, ravagé, plein d’immeubles résidentiels défoncés, et où se trouve une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à 3 des plus grandes puissances du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, alors que je le localise justement dans cette même clinique, me dit avec entrain que la vidéo du « gaz » qui a horrifié la planète – malgré tous les sceptiques – est absolument authentique.

    Les récits de guerre, cependant, ont pour habitude de tourner au cauchemar. Et ce même médecin-chef syrien de 58 ans ajoute ensuite une chose profondément dérangeante : les patients, dit-il, ont été exposés non pas à du gaz, mais à un manque d’oxygène (hypoxie) dans les tunnels jonchés de déchets, et dans les sous-sols où ils vivaient, au cours d’une nuit de grand vent et de bombardements intensifs qui ont déclenché une tempête de poussière.

    Tandis que le docteur Assim Rahaibani énonce cette conclusion extraordinaire, il est important d’observer qu’il n’est pas, de son propre aveu, un témoin lui-même, et que bon angliciste, il se réfère 2 fois aux djihadistes armés de Jaish el-islam [l’armée de l’Islam] à Douma comme à des terroristes, l’expression du régime qui désigne ses ennemis, et un terme utilisé par beaucoup de gens partout en Syrie. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements sommes-nous supposés croire ?

    Par malchance aussi, les médecins de garde lors de cette nuit du 7 avril sont tous les 2 à Damas, afin d’apporter leurs indices de preuve à une enquête sur les armes chimiques, qui devra tenter de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

    Entretemps, la France a dit qu’elle avait « la preuve » que des armes chimiques avaient été utilisées, et les médias US ont cité des sources qui attestaient aussi ce fait. L’Organisation des Casques Blancs a aussi déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes correspondants à une exposition à des substances chimiques toxiques. »

    Au même moment, les inspecteurs de l’OPCW, [Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques OIAC], sont dans l’impossibilité de parvenir ici sur le site de l’attaque au gaz alléguée, apparemment parce qu’ils n’avaient pas les bonnes autorisations de l’ONU.

    Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas le seul récit qui a cours à Douma. Il y a beaucoup de gens avec qui j’ai discuté au milieu des ruines qui déclarent qu’ils n’ont jamais cru à ces histoires de gaz – qui ont été fabriquées, disent-ils, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes d’un genre particulier ont survécu sous un déluge d’obus, en vivant dans les logements d’autres gens, et dans de vastes et larges tunnels équipés de routes souterraines creusées dans la roche par des prisonniers à l’aide de pioches sur 3 niveaux sous la ville. Je me suis promené dans 3 d’entre eux hier, des couloirs immenses faits de roche naturelle qui contenaient encore des roquettes russes – oui, russes – et des voitures carbonisées.

    Ainsi, l’histoire de Douma n’est donc pas qu’une histoire de gaz ou pas, comme l’affaire en a l’air. Il s’agit de celle de milliers de gens qui ont choisi de ne pas évacuer la zone dans des bus la semaine dernière, aux côtés des combattants avec lesquels ils étaient forcés de vivre comme des troglodytes pendant des mois afin de survivre. Je me suis promené dans cette ville assez librement hier, sans soldats, sans policiers ou garde du corps qui scrute mes pas, juste 2 amis syriens, un appareil photo et un carnet. Parfois je devais escalader des remparts de plus de 6 mètres, ou gravir comme des murs de terre. Heureux de trouver un étranger parmi eux, plus heureux encore que le siège de la ville soit enfin terminé, la plupart ont le sourire ; enfin ceux dont vous pouvez voir les visages bien sûr, parce qu’à Douma, un nombre surprenant de femmes portent le hijab noir qui couvre tout leur corps.

    Je me suis d’abord rendu à Douma en tant que membre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais une fois qu’un général ennuyeux nous eût annoncé sur le parvis d’une mairie démolie « Je n’ai pas d’informations. » – ce foutu langage officiel arabe d’une utilité remarquable – je me suis éclipsé. Plusieurs autres reporters, la plupart syriens, en firent autant. Même un groupe de journalistes russes – tous en treillis militaire – s’écarta du groupe.

    Je pus rejoindre au bout d’une courte marche le docteur Rahaibani. Depuis la porte de sa clinique souterraine – appelée « Point 200 », dans la géologie bizarre de cette ville partiellement enterrée – il y a un couloir qui descend. C’est là où il m’a montré son hôpital inférieur, et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que des infirmières s’occupaient d’une coupure au-dessus de son œil.

    « J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison, à 300 mètres d’ici au cours de la nuit. Mais tous les docteurs ici savent ce qui s’est passé. Il y avait un bombardement intense [par les forces gouvernementales] et les avions survolaient toujours Douma la nuit – mais cette nuit-là, il y avait du vent et des nuages de poussière gigantesques se sont engouffrés dans les sous-sols et les caves où les gens vivent. Des personnes qui souffraient d’hypoxie, en manque d’oxygène, commencèrent à arriver ici. C’est alors que quelqu’un à la porte, un « Casque Blanc », cria « Gaz ! », et ce fut la panique. Les gens se mirent à s’asperger d’eau les uns les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, elle est authentique, mais ce que vous voyez, ce sont des gens qui souffrent d’hypoxie – et non d’empoisonnement au gaz. »

    Le correspondant pour le Moyen Orient de l’INDEPENDENT Robert Fisk dans l’un des tronçons de tunnels déblayé sous Douma par des prisonniers des rebelles syriens (yara Ismail)
    Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de 20 personnes, je me suis retrouvé incapable d’en trouver une seule qui montre le moindre intérêt pour le rôle que Douma avait pu jouer dans le déclenchement des attaques occidentales. En fait, 2 m’ont même dit qu’elles ignoraient qu’il y avait un lien.

    Mais c’est un monde étrange dans lequel je me suis aventuré. 2 hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, me confièrent qu’ils étaient incapables de me dire combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le second eût admis qu’il avait un cousin qui avait été exécuté par Jaish el-Islam [l’armée de l’Islam], pour avoir été suspecté d’être « proche du régime ». Ils haussèrent les épaules lorsque je les interrogeai sur les 43 personnes censées avoir péri lors de l’infâme attaque de Douma.

    Les Casques Blancs – les secouristes médicaux déjà célèbres en occident mais dont la propre histoire présente des recoins intéressants – ont joué un rôle désormais bien connu durant les combats. Ils sont en partie financés par le Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères britannique], et la plupart des bureaux locaux étaient administrés par des hommes de Douma. J’ai retrouvé leurs bureaux démolis pas très loin de la clinique du docteur Rahaibani. Un masque à gaz trainait sur un container de nourriture avec un œil percé, et une pièce était occupée par une pile d’uniformes camouflés très sales. Mise en scène ? Je me le suis demandé mais j’en doute. L’endroit était jonché de capsules, d’équipements médicaux hors d’usage, et de dossiers, de lits et de matelas.

    Bien sûr que nous devons écouter leur version des faits, mais ce ne sera pas le cas ici : Une femme nous a dit que tous les membres des Casques Blancs à Douma avaient abandonné leur Quartier Général et choisi de prendre les bus affrétés par le Gouvernement et protégés par les Russes, pour rejoindre la province rebelle d’Idlib avec les groupes armés, lorsque la trêve fut négociée.

    Les étalages étaient ouverts, il y avait une patrouille de la Police militaire russe – un ajout optionnel lors de tout cessez-le-feu en Syrie à présent – et personne ne s’était même donné la peine d’investir les sous-sols de la prison islamiste interdite près du Square des Martyrs où les victimes étaient supposées être décapitées. Le complément de Police civile est fourni par le Ministère de l’Intérieur – ils portent de façon étrange des vêtements militaires – et ils sont surveillés par les Russes qui eux-mêmes peuvent – ou pas- être sous surveillance des seconds. Là encore, mes questions sérieuses sur le gaz furent accueillies avec ce qui sembla être une authentique perplexité.

    Comment se pourrait-il que des réfugiés en provenance de Douma arrivés jusque dans les camps de Turquie aient pu décrire une attaque au gaz dont personne aujourd’hui à Douma ne semble se souvenir ? Je me suis dit, alors que je marchais dans les tunnels entrecroisés de ces misérables prisonniers, que les citoyens de Douma vivaient si isolés les uns des autres depuis si longtemps que « l’information » au sens que nous lui prêtons, n’avait tout simplement aucune signification pour eux. « La Syrie n’en produit pas comme la démocratie à la Jefferson » – comme j’aime cyniquement à le dire à mes collègues arabes – et c’est effectivement une dictature impitoyable, mais pas au point d’intimider ces gens heureux de voir des étrangers parmi eux, et de les empêcher de réagir avec quelques paroles de vérité. Alors que m’ont-ils dit ?

    Ils m’ont parlé des islamistes sous le pouvoir desquels ils ont été obligés de vivre. Ils m’ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des logements aux civils pour se prémunir du gouvernement syrien et des bombardements russes. Les [islamistes de] Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant de fuir, mais les constructions massives qu’ils avaient édifiées à l’intérieur des zones de sécurité avaient été presque toutes réduites en bouillie par les raids aériens. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’une de ces constructions m’a demandé si je voulais me rendre compte de la profondeur de ces tunnels. Je me suis arrêté au bout de 2 kilomètres, lorsqu’il me fit observer en langage codé que « ce tunnel pourrait aussi bien mener jusqu’à la Grande Bretagne. » Ah oui… Mme May, me dis-je, dont les frappes aériennes ont été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière… Et de gaz ?

    Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

    Traduit par BR pour le site www.les-crises.fr.

  • Je tombe, par le hasard de la sérendipité, sur une chronique, une tribune, un article -, comment appeler une chose pareille ? -, de l’inénarrable Bernard-Henri Lévy, en tout cas un exercice hebdomadaire dont le lectorat du Point est gâté, toutes les semaines donc, depuis sans doute Mathusalem et peut-être même avant - lectrices et lecteurs du Point ne connaissent pas leur chance. Laquelle tribune commence par « Mes lecteurs » - Je ne pense pas que je serais jamais capable d’écrire un jour sérieusement mes lecteurs, d’autant que j’aurais tendance à préférer, lectorat ou lectrices et lecteurs, mais qui suis-je (un petit auteur Inculte de rien du tout), pour juger des manières d’un des grands du monde ? Bon autant vous le dire, la chronique en question est assez divertissante puisqu’elle oscille entre deux pôles improbables, le premier, rappeler sans cesse à ses lecteurs, que Bernard-Henri Lévy est toujours au centre de la marche du monde, que c’est un métier assez prenant, qu’il est ami avec tout ce que le monde moderne compte à la fois de progressiste et de résistant, et le deuxième pôle pas moins fantasque, Nicolas Sarkozy qu’il a longuement conseillé sur la Lybie - je vous ai dit que sans Bernard-Henri Lévy, rien ne se fait dans ce pays ? sommes-nous chanceux en France, nous avons un Ministère des Affaires étrangères dans lequel travaille un petit peuple laborieux et un autre ministère, celui des raccourcis sans doute, tenu par un seul homme, et quel ! c’est vous dire si nous sommes bien lotis en France ! -, Nicolas Sarkozy donc, est innocent de toutes les charges qui pèsent sur lui, lui, Bernard-Henri Lévy le sait de façon irréfragable, et lui, Bernard-Henri Lévy, peut savoir ces choses-là, parce que - rappelez-vous -, il est au centre de tout, et tout passe par lui, et donc, nécessairement il est dans le secret des dieux modernes, à vrai dire, il EST le secret des dieux - en fait Bernard-Henri Lévy murmure à l’oreille des dieux. A vrai dire, sans perversité excessive de ma part, la lecture d’un tel article est assez divertissante, comment ce type semble capable de se convaincre de ses propres mensonges est une source intarissable d’étonnement clinique pour moi.

    Et je me dis que ce serait dommage que les personnes qui me suivent sur seenthis, passent à côté d’un tel divertissement, ne boudons pas trop vite les occasions de rire un peu avec la marche du monde, qui #pendant_qu’il_est_trop_tard, ne recèle pas à ce point d’occasions de se réjouir, c’est plutôt le contraire. Cherchant une autre image que celle de l’article original - au Point ils ont tous misé sur la qualité de l’éditorialiste, pour l’iconographe, ils se sont contentés d’un talent moindre -, j’en trouve une bien meilleure sur le site de la Règle du Jeu - à la source en somme -, qui est, de la même manière pas entièrement exempte de perversité décrite plus haut, un filon sûr de bonne rigolade - imaginez un site internet hagiographique de Bernard-Henri Lévy -, qui représente Bernard-Henri Lévy entouré de jeunes soldats, résistants libyens, crois-je, habillé d’un magnifique costume dont on peut imaginer qu’il faudrait la solde annuelle des six soldats autour de lui pour en payer un tel, Bernard-Henri Lévy, le regard lointain, forcément lointain, bionique sans doute, est entouré de ses six soldats - le pronom possessif est ici à sa place - en armes, à la vue d’une telle photographie qui pourrait encore douter que sans Bernard-Henri Lévy, la Lybie serait encore sous le joug sanguinaire de Kadhafi, oui, qui ? La scène est tout en mouvement, c’est une scène d’action, cadrée avec juste le zest de maladresse feinte qui atteste que le danger ne devait pas être bien loin, ce qui justifie sans doute que le stratège Bernard-Henri Lévy soit entouré de pas moins que six soldats en armes, par ailleurs bouchonnées, ce qui signifie sans doute qu’elles ne sont pas chargées et le seraient-elles, elles ne pourraient faire feu, on n’est jamais prudent imaginez un peu le désordre : Bernard-Henri Lévy, ce génie militaire qu’on nous envie, blessé, tué lors d’un exercice, plus exac-tement lors d’une mise en scène.

    Je ne devais pas avoir autre chose à faire hier en fin d’après-midi, un vendredi, fin de semaine, veille d’une week-end de trois jours, on relâche la pression, des fois je me comporte vraiment comme un employé d’open space, je me suis offert un peu de récréation et j’ai par-couru quelques pages html du site internet de La Règle du jeu, et je suis tombé sur quelques images fort drôles dont j’ai émaillé les commentaires de mon propre signalement sur seenthis, il y avait notamment celle que je trouvais la plus admirable et la plus significative de cette œuvre gigantesque d’imposture - à la fois l’œuvre et les moyens dévolus à cette imposture - c’était une photographie de Bernard-Henri Lévy faisant semblant d’écrire. Et une autre encore plus désopilante - si une telle chose est possible - dans laquelle il était représenté travaillant à l’accrochage d’une exposition d’art contemporain de son cru - une exposition inconnue de moi, qui pourtant me tiens plus ou moins au courant de ce qu’il se passe en matière d’art contemporain - et dans laquelle figuraient deux œuvres de - vous êtes bien assis - - Guy Debord - le retournement du sens et des valeurs est un domaine qui ne semble pas avoir de bords visibles.

    Je remarquais que toutes ces images dont très peu avaient été dûment créditées devaient pourtant toutes avoir le ou la même photographe, pour être à ce point comparables en autant de points, l’éclairage, l’exposition et un cadrage d’une remarquable constance, usant et abusant du truc, très connu des photographes en 35mm, qui consiste à diviser verticalement un cadre horizontal en trois parties égales et de placer ce qui est important au tiers ou au deux tiers du cadre - works everytime -, j’en déduis, sans doute trop hâtivement, mais je pense la chose tellement plausible, que Bernard-Henri Lévy peut compter sur le ou la même photographe employés à ce grand œuvre hagiographique.

    Bon s’acharner, fut-ce avec ironie, sur un aussi médiocre sujet, il n’y avait pas de quoi être fier en somme. À vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Ce que @reka n’a pas manqué de faire remarquer, mais pas en alexandrins. Pour @reka la cause de la ridicule imposture est entendue, c’est perte de temps et d’énergie d’y revenir, je dois convenir que l’argument n’est pas sans force.

    Oui, mais.

    Que l’imposture de Bernard-Henri Lévy soit aussi immanquable désormais qu’un élé-phant dans un couloir j’en conviens aisément. En revanche tout à la lecture de sa tribune hebdomadaire, qui me faisait tellement rire - et je devrais sans doute m’interroger sur les raisons d’un rire aussi mauvais de ma part sur des sujets qui sont, en fait, tout sauf drôle, une prochaine fois peut-être, un examen de conscience, promis -, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une certaine commisération envers - tenez-vous bien ! - Sarkozy ! Est-ce que le fait que seul le fou du village vous défende, et le fasse aussi bruyamment, ne rejaillit pas en mal sur votre réputation, fasse rire, voire, vous contamine d’imposture - Certes l’imposture de Bernard-Henri Lévy crève les yeux - et il ne faut pas être grand clerc pour la relever - mais est-ce que justement cela ne pourrait pas avoir quelque utilité pour éclairer d’autres impostures moins visibles moins facilement discernables ? La justice qui s’intéresse à rien moins que dix affaires différentes dans lesquelles Sarkozy serait impliqué, n’est-elle pas en train, elle, de démasquer une imposture bien plus grande, aux ramifications encore plus vastes et nettement plus discrètes, accordons-lui cela, que celle, pachydermique, de Bernard-Henri Lévy ? Et n’y aurait-il pas quelque intérêt supérieur à démasquer cette imposture du pouvoir et de son abus, et toutes celles qui, nul doute, vont se retrouver en pleine lumière dans un jeu de domino, dont j’espère qu’il me sera donné assez de vie pour assister à la chute de ses premiers rangs.

    Ces dernières semaines, le battage médiatique et les compte-rendus d’audience du procès dit de Tarnac m’ont curieusement fait regagner un peu de crédibilité politique au sein de communautés pourtant étanches à toute pensée autonome ou anarchiste, que ce soit dans mon environnement professionnel, familial voire amical : ce n’est pas le plus petit des mérites de ceux de Tarnac d’avoir à la fois l’intelligence et l’extrême courage de saisir l’occasion de leur procès pour en faire une lutte politique et dans le cas présent mettre à jour une nouvelle imposture d’État, et ce faisant, on ne peut que se réjouir : à la fin les choses vont finir par se voir.

    Mon cher @reka, il n’est donc peut-être pas complétement inutile de maintenir les im-postures dans la lumière, surtout quand il est loisible d’opérer des liaisons de contagion entre les différentes impostures, et, in fine, créer et favoriser les conditions de la contagion.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

    • Hello hello :

      J’ai lu avec attention ton texte, je dois avouer que je suis authentiquement impressionné, et je commence à revoir ma position ... A condition que ces incursions dans ces mondes crapuleux et nauséabonds n’endommagent pas, par ailleurs, notre capacité à créer, à apprendre et à découvrir tout ce qui ensoleille notre vie, tout ce qui nous enrichit intellectuellement et émotionnellement.

      Mais je reste quand même incertain quant à donner trop de lumière à des phénomènes marketing de cette espèce, obscène à ce point de récupérer le grand Guy Debord à son propre profit...

    • @reka Le but est moins de te convaincre que de réfléchir un peu à voix haute. Mais je comprends aussi que tu raisonnes de la même manière que Sacha Guitry : que l’on parle de cette boursoufflure en bien ou en mal, on est, en fait, en train d’en parler et sans doute que le silence serait à la fois préférable et autrement efficace. Je n’ai, sur le sujet, aucune certitude.

  • Nouvelle version online des débats du Procès de Nuremberg en ligne ! Complétant parfaitement la version de Gallica (qui propose également les volumes documentaires,

    Les minutes du procès Nuremberg
    https://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/crdfed/nuremberg/accueil

    Le 8 août 1945, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’URSS et le Gouvernement provisoire de la République française ont signé un traité créant et fixant le statut du Tribunal Militaire International « compétent pour juger et punir toutes personnes qui, agissant pour le compte des pays européens de l’Axe, auront commis, individuellement ou à titre de membres d’organisations, l’un quelconque des crimes suivants » : crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. C’est sur le fondement de ce traité que s’est tenu à Nuremberg du 14 novembre 1945 au 1er octobre 1946 le procès intenté par les puissances alliées contre 24 des principaux responsables politiques et militaires du Troisième Reich et contre 7 organisations nazies (dont l’unité d’élite SS et la Gestapo).

    Les minutes de ce procès ont été publiées entre 1947 et 1949 par le Secrétariat du Tribunal Militaire International sous la juridiction des Autorités alliées de contrôle pour l’Allemagne. Le texte officiel a été publié à la fois en français, en anglais et en russe. Outre de nombreux documents et annexes, le texte établit en 21 tomes le compte-rendu précis de chacune des 218 journées d’audience du procès, ainsi que des audiences préliminaires qui se sont tenues les 14, 15 et 17 novembre 1945. Cette masse documentaire importante formant un corpus d’environ 6 millions de mots est depuis longtemps accessible grâce à la version papier qui fut très largement diffusée au lendemain du procès ; elle est cependant difficile à exploiter manuellement pour les universitaires souhaitant effectuer des recherches sur le texte.

    Disposant d’une version numérisée, le Centre de recherche sur les droits fondamentaux et les évolutions du droit de l’Université de Caen Basse-Normandie (CRDFED) a donc souhaité mettre ce texte essentiel d’abord à disposition des chercheurs, puis du grand public. Le procès des dignitaires nazis marque en effet un moment fondateur pour le développement d’une justice pénale internationale. Si aujourd’hui les Tribunaux pénaux internationaux ad hoc et la Cour pénale internationale se fondent sur d’autres textes que le statut de 1945, les minutes de ce procès restent un outil incontournable pour tout juriste travaillant sur cette question. La lecture des minutes permet en outre au grand public d’appréhender à la fois le système mis en place par les Nazis pendant l’occupation et la manière dont fut conduit le procès.

    Grâce à l’association L’Encyclopédie universelle des droits de l’homme qui a procédé à la numérisation des minutes du procès de Nuremberg d’après les volumes prêtés à cet effet par le Ministère des Affaires étrangères, le CRDFED, avec le concours de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l’Université de Caen, met ainsi progressivement en ligne les tomes I à XXI des minutes de ce procès en langue française. La version en mode texte des minutes du procès est présentée à côté de la version officielle en mode image au format PDF. Marie-Sophie Peyre, agissant pour le compte de l’association L’Encyclopédie universelle des droits de l’homme, a cédé l’usage non exclusif de la version numérisée des minutes à l’Université de Caen-Basse Normandie. Nous la remercions très sincèrement pour ce précieux apport.

  • Le rôle caché du #Royaume-Uni dans la détention de Julian #Assange — Jonathan COOK
    https://www.legrandsoir.info/le-role-cache-du-royaume-uni-dans-la-detention-de-julian-assange.html

    Rappelons également que, selon le Ministère des Affaires Etrangères du Royaume-Uni, l’#Equateur lui a récemment notifié que M. Assange avait reçu le statut diplomatique suite à sa demande de citoyenneté équatorienne.

    Comme l’a expliqué l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray, le Royaume-Uni n’a pas d’autre choix que d’accepter l’immunité diplomatique d’Assange. Le mieux qu’il puisse faire, c’est d’insister pour qu’il quitte le pays - ce que Assange et l’Équateur, sans doute, désirent tous les deux. Et pourtant, le Royaume-Uni continue d’ignorer son obligation de permettre à Assange de partir. Jusqu’ à présent, il n’y a eu aucun débat dans les grands médias britanniques sur cette violation fondamentale de ses droits.

    On peut se demander à quel moment la plupart des gens se rendront compte qu’il s’agit d’une affaire de #persécution politique sous couvert d’une opération de police.

    Mandat d’arrêt britannique maintenu pour Julian Assange
    https://www.lecho.be/economie-politique/europe/general/mandat-d-arret-britannique-maintenu-pour-julian-assange/9982028.html

    • http://www.webdo.tn/2017/12/22/tunisiennes-interdites-de-voyage-aux-emirats-arabes-unis
      Toutes les ressortissantes tunisiennes se verront refuser l’accès aux Emirats arabes unis même en transit à l’aéroport de Dubai. C ‘est ce qu’a confirmé ce vendredi 22 décembre, le représentant de la compagnie nationale Emirates à Tunis.

      Selon la compagnie aérienne la restriction d’avis de voyage a été émise par le gouvernement des Emirats arabes unis. L’API-Emirats Arabes Unis a informé les compagnies aériennes que les ressortissants tunisiens de sexe féminins seront interdites d’entrée aux Emirats même pour un le transit ou un transfert de et vers les Emirats.

      La seule exception à cette interdiction serait le cas où la femme tunisienne est une résidente aux Emirats ou détiendrait un passeport diplomatique tunisien pour une mission aux Emirats.

      L’API tient les compagnies aériennes pour responsables pour confirmer et valider le VISA Résident ou le Passeport Diplomatique Tunisien.

      Aucun détail ni motif n’a été rendu public pour expliquer cette décision. Le Ministère des Affaires Etrangères n’a pas encore réagi ni donné d’explications.

    • Visa & Passport Information | Emirates United Arab Emirates
      https://www.emirates.com/ae/english/before-you-fly/visa-passport-information/find-visa-requirements-results.aspx?NC=TN&NV=Tunisia&DC=AE&DV=United+Arab+

      Visa & Passport Information
      Destination - United Arab Emirates (AE)

      Passport
      Passport required.
      Document Validity:
      Passports and other documents accepted for entry must be valid for a minimum of 6 months from the arrival date.

      Passports and other documents accepted for entry issued to passengers who stay less than 3 months must be valid for a minimum of 3 months from the arrival date. This does not apply when entering in Abu Dhabi (AUH).

      Admission and Transit Restrictions:
      Admission refused to passengers with a hand-written passport at Dubai (DXB).
      Admission and transit refused to female nationals of Tunisia.

      This does not apply to passengers with a residence visa issued by United Arab Emirates. Airlines must contact API-UAE ( 00971 800274823 or APIUAECallCenter@manafth.ae ).

  • Calculs obscurs et illégaux : le Grand Bazar du #RSA | Social, économie et politique
    http://www.actuchomage.org/2017111727138/Social-economie-et-politique/interpretations-illegales-calculs-enigmatiques-rsa-le-grand-bazar.html

    La Responsable du service #contentieux se hasardant même dans sa réponse à préciser que : « le département aurait pu, au regard de l’argent détenu, mettre fin à votre RSA pour absence de précarité ». Une #menace déguisée parfaitement infondée pour deux raisons.

    Le RSAste a bien évidemment le droit de détenir une #épargne, même de 30.000, 40.000 ou 50.000 euros, comme ces nombreux bénéficiaires âgés de plus de 50 ans qui ont épuisé leurs droits à l’assurance-chômage, ont basculé au RSA après une longue carrière professionnelle qui leur a permis – quand même – de mettre un peu d’argent de côté. Cela n’a rien d’indécent d’autant qu’ils sont aujourd’hui souvent victimes de discriminations à l’embauche en raison de leur âge.

    Mais surtout, la #taxation de 3% d’un compte courant est parfaitement illégale, comme le stipule une réponse du Ministère des Affaires sociales et de la Santé à une question posée par la députée Geneviève Fioraso en juillet 2015. Extrait : « Les sommes placées sur les livrets A, qui procurent annuellement des capitaux, n’entrent pas dans le champ de cette évaluation fictive de 3% : seuls les intérêts annuellement perçus sont retenus dans le calcul. Par ailleurs, les sommes figurant sur les comptes courants ne sont pas des ressources placées mais des ressources perçues. À ce titre, elles ne sont pas retenues dans le calcul ».

    La défense de notre ami Bastien est donc incontestable. Seule une taxation ILLÉGALE de ses avoirs, notamment de son compte courant, justifie le remboursement d’un « indu » imaginaire de 2.000 euros sur deux ans.

    On notera que cette question au gouvernement confirme si nécessaire qu’au plus haut niveau de l’exécutif on sait que les règles de calcul du RSA ne sont soit pas appliquées, soit interprétées de façon erronée, soit carrément bafouées, ce qui est plus grave encore.

    • En commentaire, un lien vers un article du blog Exploités Enervés (18 novembre 2017)
      Les Contrôles de la CAF et de Pôle Emploi s’intensifient
      https://exploitesenerves.noblogs.org/les-controles-de-la-caf-et-de-pole-emploi-sintensifient

      Fin du texte :

      Pôle Emploi nous dirige de plus en plus vers des formations ou des dispositifs qui lui permet de faire diminuer artificiellement les chiffres du chômage et nous impose un contrôle accru sur nos vies.

      Le dispositif Activ’Emploi qui est un service externe de Pôle Emploi, c’est-à-dire une entreprise privée. Ce dispositif met en place une plateforme internet qui tout en nous proposant des offres d’emplois déjà visibles sur le site de Pôle Emploi, en offrant des formations de base (rédaction de CV…), nous flique surtout en permanence sur nos ordinateurs personnels. Le temps que l’on passe sur son ordinateur, les démarches engagées auprès de potentiels employeurs… sont comptabilisés.

      En fonction de ce temps, des démarches faites, on « gagne » un certain nombre de points qui, comme dans un jeux vidéo, font avancer une barre de progression… jusqu’à remplir le contrat. C’est totalement ridicule mais ça nous bouffe la vie et ne sert absolument à rien. Plusieurs personnes se sont bien rendues compte de cela et ont refusé soit lors du rendez-vous de présentation soit lors d’un entretien avec son conseiller. Il semble que dans plusieurs cas, ces personnes se sont pris un contrôle de Pôle Emploi (ou même de la CAF) à la suite d’un tel refus. Y aurait-il un lien ? La direction de Pôle Emploi n’apprécierait-elle pas que l’on refuse ses dispositifs bidons.

      Dans tous les cas, il est tout à fait possible de refuser ces formations et dispositifs tant que nous n’avons rien signé. Si nous ne nous sommes pas engagés dans le PPAE (Plan Personnalisé d’Accès à l’Emploi) à suivre un tel dispositif, rien ne nous oblige à le faire. Pôle Emploi ne peut dès lors pas couper les indemnités chômage pour cette raison.
      Voir Recours-radiation : sujet sur activ’emploi http://www.recours-radiation.fr/observatoire_pole_emploi/topic9452-150.html

      #gamification #Activ'emploi

  • Kaddour, artiste : « Être de gauche, c’est tenir bon sur la fraternité dans des moments critiques »
    http://www.bastamag.net/De-Gauche-HK-Etre-de-gauche-c-est-etre-dans-un-rapport-de-fraternite-et-de

    Qu’est-ce qu’être de gauche selon vous ? Y a-t-il encore du sens à se dire de gauche ? Comment voit-on la gauche du futur ? Quelles sont ses valeurs, ses idées, ses projets, ses défis ? #imagineLaGauche, c’est la série lancée par Basta !, pour comprendre, reconstruire, rêver, renouveler, mettre en débat… Salariés, chômeurs, retraités, étudiants, paysans, militants associatifs, syndicalistes, artistes, chercheurs, jeunes et moins jeunes, témoignent.. Aujourd’hui, Kaddour Hadadi, artiste et chanteur du (...)

    #Débattre

    / #imagineLaGauche

  • Stratégie internationale - Quai d’Orsay numérique
    https://strategie-numerique-internationale-maedi.fr

    Le Ministère des Affaires étrangères et du développement international a besoin de vous : pour la première fois, il ouvre à consultation publique un texte d’orientation stratégique sur la politique étrangère française, qui présente les principes et objectifs guidant l’action internationale de la France dans le domaine du numérique.

    Ce document aura vocation à constituer le cadre de référence et la feuille de route du Ministère pour les années à venir. Il doit aussi permettre de mieux faire comprendre à nos partenaires européens et internationaux les orientations et les objectifs poursuivis par la France dans ce domaine.

    Pour que cette stratégie réponde au mieux aux intérêts de la France et à notre vision du monde numérique, il est important qu’elle puisse être élaborée de concert avec l’ensemble des acteurs français concernés. Les questions soulevées dans ce texte sont majeures et essentielles. Le numérique est l’enjeu de tous : il est au cœur de nos sociétés et nos vies. Il implique une transformation politique qui concerne le vivre ensemble et dont découlent des choix sociétaux et éthiques forts. Vos contributions sont donc essentielles.

    #numérique

  • ADN : Le monde dans un crachat-Non Fides
    http://www.non-fides.fr/?Le-monde-dans-un-crachat

    @Ad Nauseam - Il y a quelques jours a commencé dans les prisons italiennes le prélèvement d’échantillons destinés à établir l’Archive Nationale de l’Adn, une institution soumise au contrôle du Ministère des Affaires Intérieures qui est occupé de rassembler le profil génétique de tous les individus sous investigation, (...)

    #Non_Fides / #Mediarezo

  • Communiqué du ministère des Affaires étrangères et du Développement international - Situation de Boris Boillon (22.11.16)

    - France-Diplomatie - Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/evenements-et-actualites-du-ministere/actualites-du-ministere-des-affaires-etrangeres-et-du-developpement/article/communique-du-ministere-des-affaires-etrangeres-et-du-developpement

    Boris Boillon, qui était en disponibilité depuis 4 ans, a engagé, début 2016, des démarches auprès du ministère des Affaires étrangères et du Développement international en vue de sa réintégration. Cette demande étant de droit, en vertu des règles applicables aux agents de la fonction publique, il lui a été réservé une suite favorable, à l’été 2016.

    Lors de sa réintégration, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international n’avait aucune connaissance des suites qu’entendait donner la justice à l’enquête préliminaire qui avait été ouverte à son encontre, en 2013.

    Dès lors, l’intéressé a été affecté sur une mission de renfort à New York, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, pour une durée de 4 mois.

    Compte tenu des derniers développements de la procédure judiciaire, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international a décidé d’interrompre immédiatement sa mission à New York et de procéder à son rappel en vue d’une mesure de suspension.

  • Manifestation du secteur de la santé le 8/11-Nebuleuses
    http://nebuleuses.info/droit-du-travail-luttes-syndicales/article/manifestation-du-secteur-de-la-sante-le-8-11

    @Ad Nauseam - Le mardi 8/11 devant le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, la CATS, l’intersyndicale du travail social au sein des EGATS ainsi que divers collectifs militants appellent à soutenir la mobilisation des secteurs hospitaliers et de la santé en protestation contre les dernières réformes du (...)

    #Nebuleuses / #Mediarezo

  • Les amiantés du Tripode meurent (en moyenne) 6 ans plus tôt que leurs collègues
    https://nantes.indymedia.org/articles/35902

    Pour mémoire, 1800 agents de l’État issus de l’Insee, du Trésor Public, du Ministère des Affaires Étrangères et les personnels du restaurant interadministratif ont été exposés intensément à l’amiante dans l’immeuble Tripode Beaulieu à #Nantes entre 1972 et 1993. A cause de cette présence massive d’amiante, la tour a été évacuée de ses occupants en 1993, désamiantée et détruite en 2005

    #Economie #Ecologie #Santé #Economie,Ecologie,Santé

  • Theresa May claims selling arms to Saudi Arabia helps ’keep people on the streets of Britain safe’ | The Independent

    http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/arms-sales-saudi-arabia-theresa-may-staunch-defence-keep-people-stree

    Theresa May has staunchly defended selling arms to Saudi Arabia despite the country facing accusations of war crimes, insisting close ties “keep people on the streets of Britain safe”.

    Jeremy Corbyn called on the Prime Minister to halt those sales because of the “humanitarian devastation” caused by a Saudi-led coalition waging war against rebels in Yemen.

    The Labour leader spoke out after the Parliamentary committee charged with scrutinising arms exports said it was likely that British weapons had been used to violate international law. The Saudis stand accused of bombing multiple international hospitals run by the charity Médecins Sans Frontières, as well as schools, wedding parties and food factories.

    #armement #arabie_saoudite #embargo #royaume_uni

    • Les preuves de la présence de soldats britanniques en Syrie s’accumulent
      Par Jean Shaoul | 9 septembre 2016
      http://www.wsws.org/fr/articles/2016/sep2016/syri-s09.shtml

      Le Guardian a produit récemment une nouvelle preuve du mépris par Cameron de la volonté officiellement déclarée par le Parlement, et de l’électorat. Selon les documents contractuels révélés, datés de novembre 2014, peu après le vote de 2013, le gouvernement a commencé secrètement à financer un bureau de presse pour les intermédiaires des Américains et des Britanniques en Syrie, dans le cadre de la « guerre de propagande contre l’ÉI » de Cameron.

      Le Ministère des affaires étrangères, en collaboration avec le ministère de la Défense, a embauché des sous-traitants pour plusieurs millions pour produire des films, des vidéos, des rapports militaires, des émissions de radio et des messages sur les médias sociaux en arabe en utilisant les logos des milices pour « fournir un soutien à l’Opposition armée syrienne modérée » par « des communications et des opérations dans les médias stratégiques ». Opérant depuis Istanbul, ils utilisaient apparemment une organisation de façade, une organisation de type humanitaire appelée le Conflict and Stability Fund.

      Cela faisait partie d’une offensive de propagande plus large axée sur la Syrie, visant à promouvoir « les valeurs modérées de la révolution », à démontrer l’efficacité de l’Opposition armée syrienne modérée (MAO) et à créer un climat d’opinion publique qui rejette à la fois le régime d’Assad et l’ÉI. Le Guardian, citait une source britannique bien informée sur ces contrats qui affirmait que le gouvernement organisait ce qui revenait un « bureau de presse de l’Armée syrienne libre ».

      Le gouvernement britannique suivait de près leur travail et rien ne se faisait sans le feu vert du Ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense.

  • Le Congrès américain procèdera à la mise en accusation immédiate d’Hillary Clinton si elle gagne la présidence
    http://vilistia.org/archives/11879

    dimanche 4 septembre 2016 Un étourdissant rapport du Ministère des Affaires étrangères (MAE) en circulation dans le Kremlin d’aujourd’hui dit que le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a été assuré par le secrétaire d’État américain John Kerry la semaine … Lire la suite →

    #ELECTIONS #ELECTIONS_2016 #USA

  • Mission d’évaluation électorale de l’Union européenne dans les territoires palestiniens (publié le 24.08.16) - France-Diplomatie -

    Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/emplois-stages-concours/travailler-dans-les-organisations-internationales/observation-electorale/offres-pour-des-experts-electoraux/missions-d-expertise-de-l-ue/article/mission-d-evaluation-electorale-de-l-union-europeenne-dans-les-terri

    Le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international - Délégation aux Fonctionnaires Internationaux - signale l’appel d’offres lancé par la Commission européenne auprès de trois prestataires de services en vue de la constitution de l’équipe d’experts qui devrait se rendre en mission d’évaluation des élections locales prévues dans les territoires palestiniens le 20 octobre.

    La mission comprendra 3 analystes : un expert électoral qui sera chef d’équipe, un expert politique et un expert juridique.

    Les experts intéressés sont invités à contacter directement les prestataires de services, qui doivent soumettre leur offre pour le 5 septembre.

    Les trois prestataires de service concernés par cette offre sont les suivants :
    Altair Asesores
    DAI Europe Limited (HTSPE Ltd)
    IBF International Consulting SA

    Leurs coordonnées sont disponibles à l’adresse suivante : http://ec.europa.eu/europeaid/sites/devco/files/firm-contact-details-all-lots_en.pdf
    Consulter le LOT n°7

  • La dette polonaise : ses origines politiques et ses conséquences 23 Juin 2016 - Monika Karbowska

    La question de l’endettement est intrinsèquement liée à l’acceptation de l’usure qui a permis l’essor du capitalisme. Cette évolution a pu créer au départ une dynamique de développement tant qu’il restait de nouveaux marchés à conquérir et à exploiter, ce qui a aussi contribué à la « périphérisation » de pays et de continents entiers. Situation qu’on connait dans les pays du Sud mais dont on oublie souvent aussi qu’elle a créé au XIXe siècle, voire avant, une situation de type quasi-colonial pour les pays de « l’autre Europe », celle située à l’Est de l’Elbe. Chose qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.


    Par-dessus les changements de régimes politiques, le défi du développement et de la dette est devenu récurrent de nos jours, ce que l’exemple polonais, analysé ici confirme. Constituant la cause principale de l’essoufflement du socialisme réel dont le projet, tout en opérant un certain rattrapage qui n’a pas permis, sans doute à cause des coûts de la course aux armements imposée par le Reich allemand puis les États-Unis, de pleinement aboutir. Ce qui explique pourquoi, après plus quatre décennies de mobilisation socialiste à marche forcée, c’est dans la fuite en avant vers des politiques ultra-libérales que des pays comme la Pologne se sont lancés. Politiques qui ont en finale phagocyté et disséqué son économie, sans pour autant diminuer son endettement. Au contraire. Chose que cet article analyse.

    Source de l’article : http://www.lapenseelibre.org/2016/06/n-114-la-dette-polonaise-ses-origines-et-ses-conqequences.html & http://www.investigaction.net/la-dette-polonaise-ses-origines-politiques-et-ses-consequences

    La dette a toujours été un instrument de domination redoutable aux mains des puissances occidentales vis-à-vis des pays colonisés ou soumis. Le cas de la Pologne illustre parfaitement l’usage politique de la dette dans les relations entre pays puissants et nations dominées. En 1918, la Pologne retrouvait son indépendance grâce à l’aide de la France et des Etats-Unis d’Amérique. Ce soutien politique fut assorti de prêts accordés par ces pays pour construire les infrastructures d’Etat et d’investissements privés dans des secteurs économiques importants pour l’époque. Très vite, « l’aide » devient un instrument de pression politique : alors que les Polonais avaient participé massivement à l’effort de guerre du côté allié, les pays occidentaux, insensible à la « dette de sang » entendaient récupérer la totalité des prêts avec leur intérêts.

    Les communistes polonais arrivés au pouvoir en 1945 ont dû consentir à payer cette dette, contrairement à la Russie soviétique en 1918, car ils souhaitaient garder des liens avec l’Occident dans l’espoir de récupérer les technologies nécessaires à leur programme d’industrialisation et de modernisation du pays. Notamment, malgré un contentieux lié aux anciennes dettes et aux nationalisations des biens des capitalistes français, la coopération économique, industrielle, culturelle et éducative avec la France se développa de façon importante de 1956 à 1970, sous l’impulsion des hommes politiques et de fonctionnaires gaullistes.

    La Pologne était alors la pièce maitresse du dispositif français de coopération avec le bloc de l’Est en vue de la création d’une Europe indépendante des Etats-Unis. Mais en rentrant de façon imprudente dans le cycle de l’endettement aux pétrodollars dans les années 1970, la Pologne fut sommée par les banques occidentales de mettre en place un premier plan d’ajustement structurel en mai 1980. Cette crise de la dette a été à l’origine du mouvement Solidarność. C’est aussi dans l’espoir que le soutien dont bénéficiait le mouvement d’opposition Solidarność auprès des dirigeants occidentaux allait pouvoir permettre de trouver une solution à l’énorme dette que les communistes se décidèrent à partager en 1989 le pouvoir avec cette opposition. La solution occidentale à la dette polonaise fut appliquée par le FMI dès 1989 sous la forme de la « thérapie de choc ». Ce fut une transformation systémique d’une ampleur et d’une brutalité inédite qui détruisit des pans entiers de l’économie polonaise et transforma le pays en plateforme de production à bas coûts pour les multinationales occidentales, et politiquement, en base avancée de l’OTAN en Europe de l’Est. Malgré des sacrifices énormes consentis par la population polonaise, 25 après, la dette publique est restée quasiment du même montant qu’elle était en 1980. Son fondement est à rechercher dans le fonctionnement même de l’Etat néolibéral : les entreprises paient peu ou pas d’impôts, notamment les multinationales étrangères, et l’Etat couvre le manque à gagner en empruntant sur les marchés financiers. Ce dogme néolibéral conduit automatiquement les États périphériques du système capitaliste à retrouver la situation de vassalité qui fut la leur au 19e siècle en Europe. L’exemple polonais démontre bien en quoi seul le refus d’entrer dans le cycle de l’endettement vassalisant peut redresser les États et leur permettre de retrouver un tant soit peu de souveraineté pour conduire enfin une politique qui soit au bénéfice de leur population.

    L’origine d’une relation inégale
    La dette extérieure d’un pays est historiquement un mécanisme de domination de pays puissants sur des pays vassaux ou colonisés. Incontestablement, la Pologne, comme d’autres pays d’Europe de l’Est, a une histoire de vassalité, de soumission politique face aux puissants pays d’Europe occidentale (France, Angleterre) et aux Etats-Unis. La dette publique est donc consubstantielle de cette vassalité.

    Arrêtons nous d’abord sur le premier créancier historique de la Pologne, la France. Les liens entre la Pologne et la France sont anciens, ils datent du 17ème siècle au moins, mais ils sont marqués par une relation inégalitaire : la France s’immisçait tout au long du 17ème et du 18ème siècles dans les affaires intérieures de la Première République nobiliaire polonaise en soutenant financièrement et militairement des prétendants au trône électif polonais contre les candidats proches des Habsbourg ou de la monarchie russe. Ce processus allait si loin qu’un des rois polonais du 18ème siècle, Stanislaw Leszczyński, chassé de son royaume, obtint de la part du roi de France Louis XV, que sa fille avait épousé, le duché de Lorraine en fief. Lorsque la Pologne perdit son indépendance entre 1772 et 1795, partagée entre ses voisins, l’Autriche des Habsbourg, la Prusse des Hohenzollern et la Russie tsariste, ce fut grâce aux idéaux de la Révolution française que les Polonais construisirent un mouvement indépendantiste moderne.

    L’objectif des indépendantistes polonais fut d’emblée la construction d’une communauté politique moderne basée sur l’égalité des citoyens devant la loi et l’abolition des ordres féodaux et du servage des paysans. C’est ainsi que tout au long du 19ème siècle les indépendantistes polonais comptaient sur le soutien de la France républicaine et/ou bonapartiste. Le jacobin Tadeusz Kościuszko dirigea l’insurrection de 1794, le général Jan Henryk Dąbrowski, dont le nom est gravé sur l’Arc de Triomphe, la légion polonaise de Napoléon Bonaparte. Les révolutions de 1830 et 1848 furent accomplies en France en soutien à la Pologne victime de souverains oppresseurs. Les intellectuels et les chefs politique polonais trouvaient massivement refuge en France après 1830 (« la Grande Emigration »). Jarosław Dąbrowski, chef indépendantiste de l’insurrection anti-tsariste de 1863, dirigea l’armée de la Commune de Paris. Parmi les Communards, plus de 400 d’entre eux étaient des exilés polonais.

    Non seulement des Polonais ont participé à la fondation de la 1ère Internationale des Travailleurs2, mais encore, c’est à Paris que fut créé le 17-21 novembre 1892 le Parti socialiste polonais PPS ! C’est donc tout naturellement que, avant la Première Guerre mondiale, les Polonais pensaient qu’une France républicaine allait les aider à combattre les régimes tsariste, prussien et habsbourgeois qui occupaient leur pays. Ils et elles furent bien déçu/es lorsque la 3ème République s’allia avec la Russie tsariste, dernier empire absolutiste et liberticide en Europe, pour mener avec lui la Grande Guerre contre l’Allemagne. Mais c’est justement la guerre de 1914-1918 qui apporta l’occasion rêvée pour l’indépendance polonaise : lorsque la Russie révolutionnaire se retira du conflit (et que Lénine proclama la paix sans annexions ni réparations, tout en répudiant la dette tsariste considérée comme illégitime envers le peuple russe) et que l’Allemagne s’effondra en novembre 1918, les socialistes polonais formèrent le premier gouvernement de la Pologne indépendante et proclamèrent la République.

    L’aide ou la dette
    C’est à ce moment là qu’intervint la question de la dette. La nouvelle Pologne était un pays pauvre, sous-développé. Il lui fallait tout construire : un appareil d’État, une armée, des institutions sociales et culturelles, des écoles, une industrie, développer les chemins de fer, les ports, les routes. Il fallait également sortir la masse des paysans des restes de la féodalité en partageant les propriétés terriennes de l’aristocratie afin de satisfaire la « soif de la terre » de la campagne surpeuplée. Pour cela, les dirigeants polonais demandèrent de l’aide aux pays puissants qui soutenaient la création de ce nouvel Etat : la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique. Ce soutien n’était pas désintéressé : particulièrement pour la France qui avait besoin des nouveaux pays de l’est de l’Europe (Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie) afin de faire barrage aussi bien à la revanche du nationalisme allemand qu’à l’expansion redoutée de la Russie soviétique. Ce fut cette aide qui constitua la première dette.

    La France avait organisé et armé la nouvelle armée polonaise avant 1918, et l’avait utilisée immédiatement contre la Russie bolchévique en 1920. Un prêt français en 1923 de 500 millions de francs or servit à créer et à soutenir la monnaie polonaise. Un prêt des Etats-Unis en 1924 de 27 millions de dollars servit à la création de la banque centrale polonaise. Les capitaux anglais, américains, mais aussi allemands et italiens, privés et publics, investissaient en Pologne qui était avant tout un pays capitaliste participant à l’économie mondiale capitaliste en tant que pays périphérique, source de matières premières, de produits agricoles et de main-d’œuvre à bon marché.

    En 1925, sept ans après la proclamation de l’indépendance, la dette publique polonaise vis-à-vis des prêteurs étrangers s’élevait à 70 millions de dollars. Elle a augmenté constamment depuis. Les banques polonaises étaient détenues à 33% par le capital étranger. Certains secteurs industriels clés étaient entièrement aux mains de capitalistes étrangers (charbon, sidérurgie, téléphonie, électricité, chimie). Mais on ne peut pas dire qu’à l’époque l’État polonais n’avait aucune marge de manoeuvre ou qu’il dilapidait l’argent des créanciers. Malgré la domination politique d’une aristocratie conservatrice, mais animée par un idéal patriotique, les leaders politiques, les fonctionnaires du nouvel État ainsi que le peuple qui croyait dans une amélioration de son niveau de vie dans un pays indépendant sont parvenus à de vraies réalisations en tout juste 20 ans : construction du port de Gdynia, de la marine marchande polonaise, de nouvelles industries modernes dans les régions défavorisées, mise sur pied d’un système scolaire généralisé, etc…

    La guerre et la dette
    C’est la guerre que l’Allemagne nazie mena contre les « races de sous-hommes » qui anéantit ces efforts. L’occupation nazie en Pologne (1939-1945) fut féroce, beaucoup plus dure que l’occupation de la France par exemple. La Pologne fut ravagée. Six millions de ses citoyens, dont la quasi-totalité des citoyens polonais de confession juive, furent tués. L’armée polonaise en exil, dirigée par le général Sikorski, fidèle à « l’accord d’amitié » pourtant si inégal, participa en 1940 à la bataille de France et les escadrons de pilotes polonais s’illustrèrent dans la bataille d’Angleterre. Les Polonais étaient présents sur tous les fronts dans toutes les armées alliés, en Afrique, lors du Débarquement. …Cette précision est d’importance lorsqu’on s’aperçoit qu’une fois la victoire sur le nazisme acquise, les « alliés » occidentaux sommèrent sans vergogne leur « ami » de payer sa dette…

    La Pologne devait en 1939, 4,5 milliards de złotys à ses créanciers occidentaux, dont respectivement 2 millions de dollars/or aux Etats-Unis, 2,5 millions de Francs/or à la France, 4,5 millions de livres à la Grande-Bretagne ainsi que d’autres dettes dues par l’ancien empire habsbourgeois pourtant aboli en 1918. Quand à l’Union soviétique, elle se servit sur place puisque la progression de son armée contre Hitler l’amena à occuper la Pologne et à imposer un gouvernement polonais qu’elle contrôlait : durant les premières années d’après-guerre, l’URSS démonta ce qui restait des usines ayant appartenu aux Allemands ou passés sous contrôle allemand pendant l’occupation.

    Tout au long de l’existence du système communiste, l’URSS, en tant que premier partenaire imposé à une Pologne vassale, acheta des matières premières polonaises non pas en devises occidentales pouvant servir à des échanges internationaux, mais en « roubles de transfert ». En ce qui concerne les alliés occidentaux (France, Grande Bretagne et Etats-Unis d’Amérique), la « dette de sang » n’a servi à rien à la Pologne : dès 1945, la Pologne fut sommée de payer sa dette financière et le gouvernement polonais communiste accepta de le faire. A peine la paix proclamée, la France réclama 4,2 milliards de francs à son allié et le somma d’engager des négociations qui se poursuivirent pendant plusieurs années. Ce chiffre incluait les très anciennes dettes datant de la création de la République en 1918, le coût de l’entretien de l’armée polonaise en France (sic !) avant 1918, ainsi qu’un facteur de discorde qui devait aller en s’amplifiant au fil des ans : le coût de la nationalisation des usines des capitalistes français installés en Pologne par la loi polonaise de 1946. Alors que la Pologne avait déjà payé un lourd tribut de sang, Anglais et Américains réclamaient des indemnités pour « leurs biens ». Il n’y avait que l’Allemagne qui ne pouvait prétendre à rien, tout le monde étant d’accord sur le fait que la saisie des biens allemands constituait pour les pays qu’elle avait occupée des réparations de guerre.

    La Pologne communiste accepta de payer, mais elle avança aussi des arguments qui équilibraient le rapport de force : la France détenait toujours l’or du Trésor polonais du gouvernement en exil, de nombreuses entreprises françaises en Pologne avaient appartenu à des dignitaires vichystes collaborateurs nazis et il est évident que ces usines dont il était question étaient en ruine du fait des ravages terribles des combats armés. C’était donc plutôt au gouvernement polonais d’être indemnisé pour les avoir remises en marche…

    Devant la perspective d’un refus de paiement, la France renonça à faire payer le gouvernement polonais en cash et accepta un accord signé le 19 mars 1948 qui liait le remboursement de la dette à la poursuite et à l’approfondissement d’une coopération économique entre les deux pays. En effet, une somme fixe devait être prélevée sur la balance des paiements entre les deux pays.

    Ainsi, l’augmentation de la somme devait dépendre de l’augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Ce système arrangeait parfaitement le gouvernement communiste soumis la domination soviétique – Staline forçait alors la Pologne à renoncer à l’argent du Plan Marshall alors que le pays avait cruellement besoin de fonds pour se relever des ruines, construire et équiper son industrie, réaliser les ambitieux projets éducatifs, culturels, sociaux et économiques du nouveau système. Ainsi, le gouvernement polonais liait son existence à la poursuite des échanges avec l’Occident et pouvait donc espérer desserrer un tant soit peu l’étau soviétique. En effet, le charbon polonais était toujours recherché en ces temps d’après-guerre, alors que la Pologne souhaitait accéder aux technologies dont le capital français était propriétaire : équipement pour l’industrie sidérurgique et navale, technologies de construction des routes, aéroports, tunnels, centrales électriques… Certains diplomates français voyaient dans cette ouverture également une aubaine : la Pologne pouvait devenir pays de sous-traitance pour les industries françaises selon la vieille dialectique du pays développé produisant à bas coûts dans un pays vassal.

    La « guerre froide » – la dette contre le développement ?
    L’accord ne fut cependant pas appliqué en 1948 pour cause de « guerre froide » : suite à la montée de l’hostilité entre les Etats-Unis et l’URSS, les relations de la Pologne furent gelées avec tous les pays occidentaux. Lorsque les relations reprirent en 1956, le gouvernement polonais était dirigé par Władysław Gomułka, porté au pouvoir par le peuple lors de la « révolution d’octobre 1956 » et contre l’avis de l’Union soviétique. Gomułka était avant tout un nationaliste polonais : s’il entendait payer la dette, c’était pour réaliser le programme de modernisation de la Pologne afin de la sortir du sous-développement et traiter d’égal à égal avec l’Occident. Certes, la faiblesse économique polonaise était telle que pour solder le passé, Gomułka acceptait une petite dette : en 1956, la Pologne paya les indemnités pour la nationalisation des biens des capitalistes américains contre un prêt de 233 millions de dollars accordé par les mêmes… Cependant, le montant de cette dette était bien dérisoire comparé aux chiffres dont nous serons coutumiers 20 ans plus tard : en 1970, la dette polonaise extérieure était de 1,7 milliards de dollars, mais en 1980 elle était de 25 milliards !

    En ce qui concerne la France, les relations de la Pologne avec ce pays s’améliorèrent dès 1956 et plus encore avec l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle. La France gaulliste pratiquait une politique de « détachement » en douceur de la sphère d’influence soviétique des pays communistes anciennement alliés et vassaux en leur accordant tout ce dont ils avaient besoin pour leur développement autonome. Certains diplomates particulièrement polonophiles (Etienne Burin des Roziers, proche de de Gaulle et ambassadeur en Pologne dans les années 1960) comparaient même l’aspiration polonaise au développement et au bien-être de sa population à l’ambition largement partagée par la droite gaulliste et la gauche d’une France moderne, urbaine, profitant de la société de consommation ! Les équipes de fonctionnaires des différents ministères, les délégations d’entreprises, d’universitaires, de scientifiques et d’artistes se succédèrent de la France vers la Pologne et de la Pologne vers la France tout au long des années 1960.

    Les possibilités de coopération industrielle, commerciale, scientifique et technique étaient examinées et dûment fixées par des accords bilatéraux avantageux pour les deux partenaires. La Pologne cherchait à acheter auprès de la France des biens d’équipement pour ses industries naissantes : infrastructures ferroviaires, aéronautiques, centrales thermiques et hydrauliques, équipements de sidérurgie… La Pologne avait besoin de tout cela pour pouvoir elle-même produire, en plus du charbon, des machines outils, des voitures, des trains, des navires, sans parler des biens de consommation modernes dont la population polonaise, qui vivait un formidable processus d’ascension sociale par l’éducation gratuite et une urbanisation sans précédent, était littéralement assoiffée. Les plans économiques du gouvernement polonais incluaient la création de secteurs qui n’existaient pas auparavant : chimie (raffinerie de pétrole, chimie fine, engrais artificiels), médicaments, cosmétiques, plastique, en plus de l’essor de la production du textile, agro-alimentaire et de la mécanisation de l’agriculture polonaise. Un tel chantier ainsi que les possibilités de débouchés qui s’ouvraient pour les entreprises de pointe françaises enthousiasmaient le diplomate français Eric de Carbonne, qui dans une note à son Ministère des Affaires étrangères du 2 mai 1957 allait jusqu’à affirmer que la France devrait absolument soutenir ce projet de « sortie d’une économie coloniale » !

    Mais la dette était là pour contrecarrer ces beaux projets. Le paiement de la dette reprit selon les modalités de l’accord de 1948 mais le résultat était mitigé, la demande en charbon s’amenuisant dans l’économie alors que la Pologne des années 1960 n’avait toujours à offrir que cette matière première ainsi que ses produits agricoles sur les marchés internationaux. Les fonctionnaires du ministère de l’économie et du budget français qui dirigeaient les nouvelles négociations pour le paiement de la dette de 1957 à 1959 étaient beaucoup moins gaullistes que le Quai d’Orsay. Pour eux, seule la dette comptait et son remboursement devait être prioritaire.

    C’est à l’obstination de ces défenseurs du capital français que l’on peut comprendre à quel point la dette d’un pays dominé à l’égard d’un pays dominant et créancier est consubstantielle du capitalisme. Pour permettre à la Pologne d’acheter des biens industriels indispensables et – naturellement – de payer sa dette, on a donc eu recours à …une nouvelle dette. En 1959, la France accordait à la Pologne un prêt de 10 milliards de nouveaux francs. La Pologne s’endetta également auprès de la Grande-Bretagne, de l’URSS, des USA, du Canada et de la Tchécoslovaquie pour réaliser son programme de développement. Pour faciliter son intégration dans la sphère d’échange capitaliste et lui permettre d’accéder aux devises indispensables pour payer sa dette, les puissances occidentales l’associèrent au GATT dès 1959.

    L’essor de la dette et la chute  
    Petit petit, l’industrie polonaise se construisait. Si les échanges franco-polonais restèrent finalement modestes dans les années 1960, un ambitieux programme culturel et scientifique a formé une nouvelle génération de cadres polonais tournés vers l’Occident qui furent au premier plan pour les transformations majeures des années 1970-90. En effet, la politique gaulliste a aussi encouragé et financé la création de structures d’enseignement du français en Pologne, les échanges universitaires dans de multiples domaines (y compris l’histoire, l’archéologie, la littérature, les sciences exactes, jusqu’à la fondation de la première faculté de traduction et d’interprétariat à l’Université de Varsovie), les nombreux voyages d’étudiants boursiers en France, les échanges artistiques qui donnaient au peuple polonais l’impression de participer à la Culture universelle.

    Les années 1970 virent une accélération de cette politique. Dans l’imaginaire politique polonais (des pro-communistes comme des dissidents), ce sont les bonnes relations du premier Secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais (« communiste ») et chef d’Etat polonais de fait, le francophone et ancien migrant en France Edward Gierek, qui lui ont permis l’obtention de très nombreux crédits auprès des banques et les États occidentaux. Dès l’avènement de Solidarność et la crise de la dette de 1980, les Polonais ont fustigé la « naïveté » de ce dirigeant tandis que lui-même dans ses mémoires défendit sa politique comme étant la seule rationnelle possible pour continuer à moderniser l’industrie du pays et permettre à la société d’accéder à un succédané de société de consommation.

    Ce n’est que depuis peu que la gauche polonaise a pris conscience de l’imbrication de la Pologne communiste dans le système économique capitaliste mondial et par conséquent du fait que les crédits accordés dans les années 1970 constituaient des pétrodollars recyclés en dette à destination des pays pauvres. Aujourd’hui encore, il n’est pas facile pour le peuple polonais de se percevoir comme un pays pauvre et manipulé par des pays plus puissants. Et pourtant la question de la dette nous montre le véritable statut de notre pays au sein du système politique et économique mondial. Il est du devoir de la gauche de démystifier le nationalisme polonais en présentant aux citoyens les véritables origines des catastrophes de 1980-89 dont nous payons toujours les effets.

    De même, il serait faux de dire que les crédits à l’origine de la dette de 25 milliards de dollars en 1980 auraient été tous gaspillés. Ils ont bien servi à la modernisation de l’industrie mais principalement à équiper les industries extractives (charbon, cuivre, souffre…) dont le produit servit tout d’abord à payer la dette sur le marché international au détriment du développement intérieur. La Pologne des années 1970 produisait certes de l’acier, des machines, des trains, des voitures, des bateaux etc. mais avec des technologies anciennes qui n’étaient pas à même de concurrencer l’Occident sur son propre terrain. C’est pour cela que le principal marché des produits industriels polonais sont les pays émergents, grâce à des relations que la diplomatie polonaise créait alors et entretenait non sans talent. Mais la population polonaise avait soif de société de consommation – elle voulait vivre à l’occidentale, consommer des produits liés aux nouvelles technologies (équipements ménagers, voitures individuelles, téléphones, téléviseurs, matériels hifi, etc…) et ne se satisfaisait plus des rares produits nationaux. Le gouvernement a donc également utilisé les crédits en pure perte pour acheter des biens de consommation et une partie de l’argent a aussi été détournée et gaspillée par les fonctionnaires du Parti.

    La crise de la dette polonaise en 1980 a donc les mêmes origines que dans tous les autres pays en développement soumis au même mécanisme de domination : l’augmentation du taux d’intérêt du dollar par le gouvernement des États-Unis et la chute des cours des matières premières. La Pologne devait payer 8 milliards de dollars immédiatement, dont 2,5 milliards de dollars au titre du service de la dette. Elle ne pouvait pas le faire. En avril 1980, une délégation des banques occidentales créditrices vint à Varsovie et contraint Gierek à accepter le premier plan d’ajustement structurel. S’agissant d’un système économique dirigé entièrement par l’Etat, la manoeuvre était simple : le gouvernement devait augmenter les prix de la nourriture. Et, en août 1980 ce fut la grève dans les chantiers navals de Gdansk et la création du syndicat indépendant Solidarność (Solidarité). Les grèves gagnèrent tout le pays, le chef du Parti fut destitué et accusé d’être responsable de la crise de la dette.

    Les 8 millions de Polonais membres de Solidarność, premier mouvement social de cette ampleur dans toute l’histoire du pays, avaient l’impression qu’ils luttaient pour un « autre socialisme » où les ouvriers dirigeraient réellement leurs usines et leur pays, sans se rendre compte que Solidarność n’était en définitive qu’un des premiers mouvements sociaux en réponse à la crise de la dette… Cette méconnaissance des vraies causes de la crise sera par la suite fatale au mouvement et aux travailleurs polonais.

    L’agitation sociale de Solidarność dura une année jusqu’à ce que le nouveau chef d’État, le général Jaruzelski, y mette fin le 13 décembre 1981 en instaurant l’état de siège, délégalisant le syndicat et emprisonnant de nombreux militants. La Pologne devint un pays fermé, les relations avec les pays occidentaux se tendirent, Jaruzelski cessa de payer la dette. La guerre froide reprit de plus belle : l’URSS qui occupait l’Afghanistan commença à installer ses missiles SS20 dans ses pays satellites, tandis que les Etats-Unis lançaient la guerre des étoiles et installaient des missiles Pershing en Europe occidentale. Face cette menace de guerre généralisée, cette situation ne pouvait plus durer. La Pologne reprit le paiement et les négociations pour payer la dette aboutirent à son admission au FMI en 1986. Parallèlement, face au nœud coulant de la dette, les communistes ne voulaient pas être les seuls responsables de la catastrophe économique : ils négocièrent donc avec l’opposition en février 1989 (accord de la « Table Ronde ») une sortie du système. Les citoyens polonais pensaient qu’ils avaient remporté la lutte pour la démocratie et pourraient désormais choisir leur destinée en être humains libres et responsables et ils s’investirent dans les premières élections libres du 4 juin 1989. Le système international figé depuis 45 ans s’effondrait au même moment autour d’eux : l’URSS retirait ses troupes des pays de l’Est et d’Afghanistan, l’Allemagne fut réunifiée, Gorbatchev salua « la Maison Europe » et l’avènement d’un nouvel ordre mondial, mais déjà l’URSS était démembrée et de nouveaux États nationalistes surgissaient.

    La « thérapie de choc » – Premier plan d’ajustement structurel en Europe
    Face à tout ces bouleversements, la dette demeurait pourtant le moteur majeur des relations internationales et l’instrument efficace de mise en place du nouvel ordre néolibéral. Au moment des élections de 1989, la dette polonaise avait déjà augmenté mécaniquement jusqu’à atteindre 41,4 milliards de dollars ! Les citoyens étaient sommés de payer et l’économie vacillante ne leur permettait pas d’espérer une amélioration probable. L’instabilité, la pénurie, l’inflation surtout, rongeaient le pays alors même que le dernier gouvernement communiste avait commencé un vaste programme de privatisation au profit des fonctionnaires du régime et avait créé les premiers mécanismes du marché. C’est alors qu’à l’été 1989 les « Chicago boys » – Jeffrey Sachs et George Soros – s’installèrent à l’hôtel Mariott, le plus luxueux hôtel de Varsovie. Ils dictaient au premier gouvernement non-communiste de Tadeusz Mazowiecki ce qui sera connu plus tard comme la « thérapie du choc » – ou « le grand plongeon dans une baignoire d’eau bouillante » : la transformation brutale d’un communisme d’État et d’une économie planifiée directement en une économie ultra-libérale telle qu’elle n’existait même pas dans les pays occidentaux.

    L’artisan de cette politique fut un homme inconnu des dirigeants de Solidarność que les conseillers américains installèrent comme ministre de l’économie : Leszek Balcerowicz. La promesse de réduction de l’énorme dette était assortie d’une seule condition : cet homme non élu par personne devait gouverner la Pologne et appliquer le plan de la stratégie du choc, le plan Balcerowicz. D’autres inconnus formés comme lui dans les universités américaines et par les fondations allemandes Adenauer et Ebert ou par des fondations américaines allaient devenir ministres dans les gouvernements de plus en plus ultra-libéraux de Bielecki, Olszewski et Suchocka. Ils et elles allaient truster tous les postes au sommet de l’État, des entreprises publiques, des banques et des universités, jusqu’à former la nouvelle oligarchie compradores qui tient la Pologne d’une main de fer jusqu’à ce jour. Toute opposition allait être impitoyablement éliminée : les années 1990-1993 virent une véritable chasse aux sorcières dans les universités, les médias, les syndicats, les coopératives qui furent nettoyés de leurs « éléments de gauche », tandis que ceux qui arrivaient à exprimer les mécontentements sociaux étaient ridiculisés dans les médias, attaqués par la police et la justice (c’est le cas du syndicat paysan « Audodéfense » d’Andrzej Lepper) ou ont même disparu dans de mystérieux accidents de voiture (Daniel Podrzycki, Président du syndicat « Août 80 » et leader de la gauche anticapitaliste renaissante en 2005).

    Car il fallait déraciner méthodiquement toute opposition, tout en faisant croire que la démocratie existait encore pour exécuter l’un des plus grand hold-up de l’histoire polonaise : l’ouverture absolue et brutale des frontières aux productions des multinationales occidentales, la privatisation des meilleurs morceaux des entreprises que la nation polonaise s’était appliquée à construire depuis 1945, la mise au chômage de 6 millions de personnes travaillant dans les entreprises publiques fermées sur ordre du gouvernement ou vendues à bas prix, la destruction des structures publiques et parapubliques (associations, coopératives, services publics), la dilapidation méthodique des biens publics par des détournements de fonds qui se chiffrent en milliards de dollars. Jusqu’à la prolifération de mafias nationales et internationales en Pologne après le licenciement de milliers policiers de la police criminelle en 1993-94, accusés d’avoir servi sous le régime communiste ! C’est le règne du capitalisme sauvage… en échange d’un prêt de 3 milliards de dollars pour stabiliser un złoty soumis à une impitoyable inflation jusqu’en 1995.

    Le résultat de ces politiques fut un choc et une chute de la production continue. Le niveau de PIB de 1989 fut atteint uniquement en 1999, soit 10 ans plus tard ! 50% des emplois industriels avaient disparu entretemps et avec eux des branches entières de l’industrie : chantiers navals, marine marchande, chimie, aéronautique, d’autres furent sévèrement réduits (automobile, textile)… Des villes, des régions entières furent mises au chômage : Łódź, la capitale du textile n’était plus qu’une ville fantôme, les villes du sud industriel de Petite-Pologne perdirent la moitié de leur population active. Le nord et de nord-ouest de la Pologne furent sévèrement touchés par la fermeture brutale des milliers de fermes d’État dont les ouvriers agricoles incapables de retrouver une place dans le monde de la concurrence sombrèrent dans le chômage, la misère, l’alcoolisme. L’agriculture polonaise paysanne qui assurait un revenu à 37% de la population fut soumise aux prix mondiaux : les paysans endettés pour moderniser leurs outils se trouvèrent confrontés à des taux d’intérêt multipliés par 20, des milliers arrêtèrent leur exploitation au début des années 1990, se suicidèrent.

    Les protestations des paysans donnèrent naissance aux premiers mouvements populistes et nationalistes (syndicat Autodéfense entre autre) souvent adroitement manipulés par l’Église et l’extrême-droite afin de désigner non pas le véritable responsable, le capitalisme international, mais des « communistes » toujours prétendument aux manettes du pays. Il faut dire que le peuple polonais, effrayé par la destruction ultra-libérale, vota en 1993, 1995 et 2001 pour les successeurs des communistes : la coalition du parti social-démocrate post-communiste et le Président de la République Kwaśniewski, un ancien apparatchik. Mais si ces sociaux-démocrates réintroduisirent quelques droits sociaux et reconstruisirent l’appareil d’Etat, ils se soumirent entièrement aux exigences des institutions financières internationales, poursuivirent les privatisations, accentuèrent le processus de transfert des biens publics dans les mains de l’oligarchie privée issue du milieu de la nomenklatura communiste. Ils finirent même par soumettre la politique polonaise aux objectifs de l’impérialisme guerrier des USA, reçurent George Bush en grande pompe à Varsovie et offrirent le territoire polonais aux agents de la CIA pour y torturer leurs détenus de guerre. En politique intérieure, ils n’exécutèrent pas le mandat que les électeurs leur avaient donné et visant à revenir à la séparation de l’Église et de l’État, à reconstruire l’école publique et gratuite et à revenir à la liberté de l’IVG. Violant la volonté des électeurs, ils ont préféré soumettre le pays à l’Église et au capital international.

    Pour cette « transformation » si dramatique pour les Polonais/es, l’oligarchie polonaise fut récompensée par les créanciers occidentaux : dès février 1990, le « Club de Paris » accordait à la Pologne une réduction de 2/3 de sa dette de 32 milliards de dollars. Les 10 milliards restant devaient être payés en huit ans. En mars 1994, la Pologne signait l’accord avec le « Club de Londres » qui réduisit la dette polonaise (11 milliards de dollars) de moitié, les reste à devoir jusqu’en 2012. Pour financer ce paiement, la Pologne vendit sur les marchés financiers huit milliards de dollars d’obligation Brady. Depuis, la Pologne paie toujours les intérêts de la dette : de 1995 à 2005, la Pologne a payé annuellement 2 milliards de dollars. Malgré cela et malgré les réductions, le pays restait endetté à hauteur de 34 milliards de dollars en 2003, la veille de l’entrée dans l’Union européenne. En 2008, La Pologne a payé 4,1 milliards de dollars de service de la dette. Et malgré tout, la dette publique atteint aujourd’hui à nouveau 42 milliards de dollars !

    D’où vient la dette nouvelle ?
    Pour répondre à cette question, il convient de reprendre l’analyse de cinq économistes de l’Académie polonaise des Sciences et auteurs d’un premier bilan critique de la restauration du capitalisme en Pologne. Selon eux, le chiffre de 6% de croissance abondamment cité par les médias est trompeur. Sur 20 ans, il faut calculer le taux de croissance en y incluant les années 1990 où le taux de croissance fut négatif, surtout entre 1990 et 1997 ! Après cette opération, le taux de croissance sur 20 ans de système néolibéral tombe à 3% de moyenne – à comparer au 9% de croissance entre 1945 et 1965, les 20 premières années du régime communiste. Ensuite, un pays où le taux de chômage des actifs reste entre 15 et 20% pendant 20 ans ne saurait s’affirmer prospère ! Surtout si ce chômage n’est pas indemnisé ni réellement combattu et conduit à une économie informelle très étendue (commerce de rue, agriculture de survie, prostitution, jeux d’argent et autres « opérations vides »). Dès 2005, c’est 3 à 5 millions de Polonais qui se mirent sur les routes de l’émigration en Grande-Bretagne, Irlande, mais aussi de façon saisonnière, en Allemagne, France, Espagne, Italie, Suède, Norvège…

    Selon l’Association européenne des Travailleurs migrants, les Polonais travaillent dans le bâtiment et les travaux publics, l’industrie agroalimentaire (abattoirs), l’agriculture intensive, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et les services à la personne. Ils et elles sont massivement employés avec des contrats soumis à la « Directive européenne de délégation » et fréquemment n’obtiennent aucune prestation sociale, faute de contrôle du paiement des cotisations. Nombreux sont ceux et celles qui ne ramèneront que peu d’économies à la maison et ne bénéficieront d’aucune retraite faute de paiement des cotisations. Analysant finement le développement de chaque secteur de l’économie polonaise depuis 20 ans, les cinq professeurs d’économie concluent que la Pologne ne vit que de quelques secteurs prospères : l’industrie extractive avec 100 000 mineurs employés dans les mines de charbon de Silésie, le cuivre très recherché sur les marchés internationaux, l’industrie agro-alimentaire fortement investie par les multinationales qui font de la Pologne une plaque tournante de la production pour toute l’Europe de l’Est sans que les matières premières agricoles soient forcément achetées aux producteurs polonais. Ajoutons-y ce qui reste du textile, de l’automobile, des machines outils, 100 000 personnes employées dans la grande distribution entièrement aux mains des capitalistes occidentaux et les services aux entreprises (informatiques, nouvelles technologies), et le tableau sera complet. La Pologne reste absente des industries à forte valeur ajoutée (biotechnologies, informatique, conception des produits), sa population est vieillissante, sa natalité faible ou négative. Il est tout à fait possible que ce soient les générations futures qui paieront au prix fort les effets négatifs cumulés de deux décennies de politiques ultra-libérales.

    Un des effets majeurs de ces politiques est la persistance d’un fort endettement public. Selon l’analyste politique Dariusz Zalega, comme dans tous les pays européens, ce sont les politiques d’imposition favorisant les entreprises multinationales qui sont à l’origine non pas d’une crise des dépenses, mais d’une crise des recettes. Le capital étranger investi en Pologne est en effet exonéré d’impôts, totalement ou partiellement, et ses bénéfices ne sont pas réinvestis sur place car la loi ne les y obligent pas. Ainsi, la totalité des banques polonaises est aux mains du capital étranger, ce qui de plus soumet la Pologne aux conséquences de spéculations dangereuses menées dans de lointains pays. De plus, la privatisation massive a privé l’Etat de ressources financières : la plupart des entreprises, infrastructures et services publics (la téléphonie par exemple a été privatisée dès 1991) ont été bradés en dessous de leur valeur. Et il y va sans dire que la logique des privatisations est une loi d’airain : une fois son bien vendu, l’Etat n’en tire un bénéfice qu’une seule fois, lors de la vente. Alors que si l’entreprise lui appartient, elle peut dégager des ressources sur un très long terme…

    L’État néolibéral est un instrument de l’oligarchie et malheureusement il ne se soucie plus du bien-être de ses citoyens sur le long terme. Il compense son manque à gagner par l’endettement sur les marchés financiers. De plus, l’impôt sur les sociétés est bas : il est passé de 38% à 19%. La fraude fiscale des entreprises est très importante faute d’une administration efficace et dévouée au service public (20 milliards de złotys par an environ). Le système d’imposition est injuste et favorise l’endettement public : il n’y a que trois tranches d’imposition, ce qui fait que les plus pauvres, les plus nombreux, paient plus d’impôt sur le revenu que les plus riches. Même des personnes ne touchant que le salaire minimum de 300 euros par mois paient l’impôt sur le revenu. Les 10% de Polonais les plus riches qui trustent 80% des richesses du pays investissent alors dans des obligations d’État et sont les premiers bénéficiaires de la dette polonaise.

    L’endettement des ménages moyens (environ 800 euros de revenu par mois) est très fort3 : la faiblesse des salaires conduit à un endettement croissant pour l’achat de biens de consommation (logement, voiture, vacances, électronique…). Il n’y a qu’à se promener dans les centres des villes polonaises pour voir les officines de crédit liés aux banques occidentales qui ont remplacé les boutiques, les cafés et les lieux culturels. Ces établissements proposent des prêts à la consommation avec une facilité racoleuse : on se voit proposer un crédit à l’achat d’un billet de cinéma, en retirant son épargne au guichet ou même dans un distributeur automatique d’argent ! Gare au moment où il faudra bien en arriver à payer ces dettes : la crise de la dette est plus que probable en Pologne, dans un avenir proche. La crise de la dette se profile déjà avec la faillite prochaine des fonds de pensions polonais, endettés à hauteur de 250 milliards de złotys.

    Sans parler d’un autre sujet jamais abordé par les politiques et les médias mais déjà source de grandes inquiétudes pour les associations locales de citoyens qui tentent en vain d’alerter l’État et l’Union européenne sur la situation : les fonds structurels européens, censés permettre le développement régional et servir à la construction d’infrastructures, alimentent en fait l’endettement des villes et des collectivités territoriales car celles-ci doivent apporter d’important fonds propres afin de toucher les subventions. Incapables de le faire, les collectivités polonaises émettent des obligations vendues sur les marchés financiers… L’Union européenne est touchée de plein fouet par la crise de la dette. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la crise de la dette polonaise est devant nous.

    Sources :
    La dette polonaise de 1939 à 1970
– Monika Karbowska, La détente en Europe. Les relations franco-polonaises de 1956 à 1963, mémoire de DEA d’Histoire des Relations internationales contemporaine, Université de Paris I Panthéon Sorbonne, 1995.
– Monika Karbowska, notes pour une thèse de doctorat de 3ème cycle Les relations franco-polonaises de 1956 à 1969, Archives du MAE, des ministères de l’économie et du budget, de l’industrie et de l’équipement, de l’agriculture et de l’éducation nationale.
    L’économie polonaise de 1980 à nos jours
– Andrzej Karpiński, Tadeusz Kowalik, Paweł Kozłowski, Kazimierz Łaski, Stanisław Paradysz, Dwudziestolecie polskich przemian. Konserwatywna modernizacja (« 20 ans de transformations polonaises. La modernisation conservatrice »). Académie Polonaise des Sciences, Chaire des Sciences Economiques. Varsovie, 2011.
– Urszula Kuzinska, “Le choc sans la thérapie. 20 ans après l’imposition de la doctrine néolibérale en Pologne », < http://uep-eul.org/wp-content/uploads/2010/12/Urszula-Kuzińska-20-ans-de-choc-capitaliste-en-Pologne.doc >
– Jacek Tittenbrun, Z deszczu pod rynnę. Meandry polskiej prywatyzacji (« Fuir la pluie pour se réfugier sous la gouttière. Les méandres de la privatisation polonaises »), 4 tomes, Zysk i ska, 2008-2009.
– Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2009, chapitre sur la Pologne.

    La dette polonaise de 1970 à nos jours
Dariusz Zalega, « La domination des fonds de pensions », dans La dette ou la vie, sous la rédaction de Damien Millet et Eric Toussaint, CADTM, 2011
Dariusz Zalega, « Skad sie bierze polski dlug publiczny ? » (« D’où vient la dette publique polonaise ? »), Le Monde Diplomatique Polska, juillet 2011.
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    Notes :
1 Article paru dans https://fr.sott.net/article/16859-La-dette-polonaise-ses-origines-politiques-et-ses-consequences, reproduit ici avec l’autorisation de l’auteure.
2 NDLR. Fondée d’ailleurs dans la foulée d’une initiative internationale de solidarité avec l’insurrection polonaise de 1863 qui éveilla une sympathie massive dans tous les milieux révolutionnaires européens, à commencer par Karl Marx.
3 NDLR. 80% des Polonais ne possèdent aucune épargne et vivent au jour le jour, ce qui explique qu’un coup dur, chômage, maladie, etc. entraine quasi-automatiquement un effondrement du foyer, à commencer par l’expulsion de son logement pour incapacité de payer son loyer, à partir de quoi la spirale de la misère dont on ne peut plus sortir est engagée. Ce sont uniquement les réseaux de solidarité familiale encore forts en Pologne qui amoindrissent les effets de la loi d’airain du capitalisme. Parfois les œuvres caritatives de l’Église aussi, ce qui lui permet de renforcer son pouvoir en s’appuyant sur les pauvres.

    #Pologne #Dette

  • Bahrein, un tournant ? le général Qassem Soleimani, haut gradé des Gardiens de la révolution à Téhéran avait prévenu que les responsables sunnites de Bahrein savaient « sûrement que l’agression contre l’ayatollah Issa Qassem est une ligne rouge qui, une fois franchie, va enflammer Bahreïn et toute la région ». L’Arabie Saoudite soutient Bahrein et pendant ce temps en Irak Moqtada al-Sadr appelle à manifester vendredi pour soutenir le cheik chiite.

    Bahreïn - Déchéance de nationalité du cheikh Ali Qassem - France-Diplomatie - Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/bahrein/http-publication-diplomatie-gouv-fr-fr-dossiers-pays-bahrein-evenements/article/bahrein-decheance-de-nationalite-du-cheikh-ali-qassem-20-06-16

    La France a pris note avec préoccupation de la décision prise le 20 juin par les autorités du Bahreïn de retirer la nationalité de ce pays au cheikh Issa Qassem.
    Nous appelons les responsables de la région à tout faire pour éviter l’exacerbation des tensions.

  • Israël/Territoires palestiniens - Relance de la construction du mur de sécurité dans la vallée de Crémisan (07.04.16) - France-Diplomatie - Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/la-france-et-israel/evenements/article/israel-territoires-palestiniens-relance-de-la-construction-du-mur-de

    La France est préoccupée par la relance par les autorités israéliennes des travaux de construction du mur de séparation dans la vallée de Crémisan (Cisjordanie), qui affecteront plusieurs dizaines de familles palestiniennes de Beit Jala.

    Ce mur constitue une nouvelle entrave au développement économique et social de la ville de Bethléem.

    Conformément à l’avis de la cour internationale de justice du 9 juillet 2004, l’édification du mur dans les Territoires palestiniens occupés est illégale au regard du droit international.

    Nous demandons en conséquence à Israël de revenir sur cette décision.

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    En Israël, la construction du mur a commencé dans la vallée de Crémisan
    G.V. avec AFP, le 08/04/2016
    http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/Monde/En-Israel-construction-commence-dans-vallee-Cremisan-2016-04-08-1200752167

    Israël a débuté la construction du mur de béton qui coupera en deux la vallée de Crémisan, malgré les protestations des chrétiens qui vivent là. / THOMAS COEX/AFP

    Malgré plusieurs mois de protestations de la communauté chrétienne qui y vit, Israël a démarré la construction d’un mur de séparation avec la Cisjordanie occupée dans la vallée de Crémisan.

    Après des mois de travaux préparatoires, des grues disposaient jeudi 7 avril des blocs de béton de huit mètres de haut dans le secteur majoritairement chrétien de Beit Jala et de la vallée de Crémisan, non loin de la ville de Bethléem. Depuis des mois, la communauté chrétienne qui vit dans la région avait tenté de s’opposer à ce projet de mur, dont le tracé passera au beau milieu des vignobles qui les font vivre, et séparant les habitations.

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    France calls on Israel to halt new construction of Cremisan Valley separation wall
    http://www.maannews.com/Content.aspx?id=771059

  • Départ de Laurent Fabius du Gouvernement : ma tribune sur son bilan au Ministère des Affaires étrangères (Figaro.fr, 10 février 2016), | Pierre Lellouche
    http://www.pierre-lellouche.fr/depart-de-laurent-fabius-du-gouvernement-ma-tribune-sur-son-bilan-a

    Commenté dans De Defensa (http://www.dedefensa.org/article/fabius-a-loeuvre-vu-par-lellouche), le #bilan_de_Fabius à la sauce Pierre Lellouche.

    Extrait pour le dossier relatif à la #syrie qui m’intéresse :

    A suivre les méandres d’une politique américaine de plus en plus erratique dans la région, tout en s’éloignant de la Russie, à coller excessivement à l’Arabie saoudite tout en se défiant de Téhéran, l’autonomie et la crédibilité de la France ne sortent guère grandies de l’épreuve.

    Quelle crédibilité française en effet, lorsque successivement l’on déclare que « Bachar al-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre », que l’on martèle que le départ du président syrien est une condition préalable non négociable à une sortie de crise, que l’on joue les va-t-en guerre contre le régime de Damas en le menaçant de le « punir » par des frappes aériennes avant d’être lâché publiquement par Washington ? Tout cela pour convenir trois ans plus tard, et après les attentats de Paris, que Daech est bien l’ennemi principal, et que dès lors le départ du Président syrien n’est plus un prérequis à une transition politique. Où est la vision stratégique, lorsque l’on a prétendu excommunier la Russie de la scène internationale via des sanctions et des embargos, qui nous auront fait au passage plus de mal que de bien notamment pour nos exportations agricoles, pour s’apercevoir en bout de course qu’il n’y aura pas de solution au conflit syrien sans ce partenaire essentiel ?