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  • Bloqués en Suisse

    Des milliers de requérants d’asile #déboutés ne peuvent ni être renvoyés, ni rentrer chez eux. Beaucoup continuent de vivre en Suisse avec l’#aide_d’urgence, sans aucune perspective d’avenir. De jeunes Érythréens se confient.

    Mewael* vit à Genève avec 10 francs par jour. Il n’a pas le droit de suivre une formation ou de travailler. Pour occuper ses journées, il joue au football, réalise de petits travaux dans son centre d’accueil ou cuisine à la maison de quartier. Il fait partie de ces milliers de personnes qui n’ont pas obtenu l’asile, mais qui ne peuvent pas rentrer chez elles et se retrouvent coincées en Suisse. En 2017, elles étaient plus de 8000Lien externe à recevoir l’aide d’urgenceLien externe, la plupart du temps sous forme d’hébergement ou de nourriture.

    Mewael a une vingtaine d’années. Il a fui l’Érythrée et est arrivé en Suisse il y a bientôt trois ans. Il a déposé sa demande d’asile et a appris le français en attendant la décision qui est tombée deux ans plus tard : la requête est rejetée, Mewael doit quitter le territoire. Il a fait recours et s’accroche à ce mince espoir. Le jeune homme aurait voulu faire un apprentissage d’électricien ou de mécanicien, mais aujourd’hui, il n’y croit plus. « La vie est compliquée en Suisse », soupire son ami Samson. « C’est pas compliqué, c’est mort », répond Mewael, les larmes aux yeux.
    Renvoi prononcé, mais pas exécuté

    Les Érythréens sont particulièrement nombreux à se retrouver dans cette situation, car le gouvernement suisse n’a pas signé d’accord de réadmission avec l’Érythrée. Il ne peut donc pas expulser de force les requérants déboutés. « Sur le plan international, la Suisse se démarque en rendant des décisions de renvoi : aucun État européen n’exécute de renvoi vers l’Érythrée », précise un rapport très détaillé de l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers sur les pressions subies par la communauté érythréenne.

    Samson est en Suisse depuis déjà 4 ans et souffre de ne pas pouvoir travailler : « Je suis bloqué, je ne sais pas quoi faire. C’est très stressant ». Pour sortir de cette situation, certains ont tenté de déposer une demande d’asile dans un autre pays. Yonas est allé jusqu’en Allemagne, mais il a été renvoyé en Suisse en raison des accords de DublinLien externe. Il est aussi là depuis 4 ans et rêve de devenir mécanicien, jardinier ou même avocat. « Quand je suis parti de chez moi, j’ai cru que mes problèmes étaient terminés, mais en fait ils m’ont accompagné jusqu’ici », se désole Yonas.

    Tous ces jeunes Érythréens parlent bien français, mais ils ont la gorge serrée et ne trouvent plus les mots quand ils évoquent leur vie en Suisse et leurs perspectives d’avenir. « Je me sens mal, j’ai des problèmes de sommeil et de concentration, confie Robel, depuis 2 ans à Genève. Ici je pensais trouver le bonheur, la liberté, et je n’ai rien trouvé. »

    Impossible de rentrer

    Lorsqu’elles annoncent aux requérants déboutés leur obligation de quitter la Suisse, les autorités leur proposent une aide au retour, mais aucun d’entre eux n’envisage de rentrer. L’Érythrée est gouvernée par un dictateur qui asservit son peuple et commet de multiples crimes contre l’humanité, comme l’a rapporté l’Organisation des Nations Unies : « Les responsables érythréens s’en prennent aux civils de façon persistante, généralisée et systématique depuis 1991. Ils n’ont cessé depuis lors de commettre des crimes d’esclavage, d’emprisonnement, de disparition forcée et de torture, ainsi que d’autres actes inhumains, des actes de persécution, des viols et des assassinats. »

    Hayat a envie de raconter ce qui lui est arrivé, pour que nous puissions mieux comprendre la situation des réfugiés érythréens. Il explique que chez lui, tout le monde doit faire l’armée pour une durée indéterminée. La population n’est pas libre de se former ou de travailler comme elle le souhaite. Et de nombreuses personnes s’évanouissent dans la nature, sans que les familles ne soient jamais informées de leur emprisonnement ou de leur décès.

    Le père de Hayat a ainsi disparu, et lui-même s’est retrouvé en prison alors qu’il avait seulement 16 ans. Il a été frappé, attaché et enfermé dans une cage. Durant un transfert, le jeune homme a réussi à s’enfuir et à traverser le Soudan, la Libye puis la Méditerranée. Au départ, ils étaient un groupe de 25 personnes. Seules 3 d’entre elles sont arrivées en Italie.

    « On ne vient pas ici pour l’argent, on cherche juste la liberté », déclare Hayat qui vient de recevoir une bonne nouvelle : son recours a abouti, il a obtenu une admission provisoire. Le jeune homme va pouvoir poursuivre sa formation chez un électricien, qu’il aurait due interrompre du jour au lendemain s’il avait été débouté. Mais cette victoire est pour lui bien amère, car tous ses amis attendent encore une décision de justice ou sont définitivement déboutés.

    Un système « kafkaïen »

    « C’est compliqué pour eux, car dans un premier temps ils trouvent un havre de paix et ensuite, on leur dit qu’ils doivent partir », indique une bénévole qui tente d’aider ces jeunes au maximum, mais qui éprouve un grand sentiment d’impuissance. « Il n’y a pas de vision globale de la personne, tout est toujours découpé : il y a un responsable pour les soins, un autre pour le logement, etc. La responsabilité est toujours rejetée sur un autre service et cela devient kafkaïen. »

    Une admission provisoire permettrait au moins aux requérants frappés d’une décision d’asile négative de suivre une formation et de travailler. Mais elle ne peut être délivrée que si le renvoi est contraire aux engagements de la Suisse dans le domaine du droit international, s’il met concrètement l’individu en danger ou s’il est matériellement non réalisable. « Les demandeurs d’asile érythréens déboutés qui font l’objet d’une décision de renvoi sont légalement obligés de quitter la Suisse, explique le Secrétariat d’État aux migrations (SEM). Actuellement les renvois forcés ne sont en effet pas possibles, mais les retours sur une base volontaire le sont. »

    Le SEM estime donc qu’il serait faux de donner une admission provisoire aux individus qui refusent de quitter le pays, simplement parce que la Suisse ne peut pas effectuer de renvoi forcé. « Cela récompenserait les personnes qui, dès le départ, font clairement savoir qu’elles ne respecteront pas leur obligation de quitter le pays, bien qu’elles n’aient pas besoin d’une protection suisse et qu’elles seraient contraintes de partir. »
    Aide limitée

    Le SEM rappelle que l’individu qui décide de rester malgré tout n’a plus droit à l’aide sociale, mais uniquement à l’aide d’urgence. L’objectif étant « de faire en sorte que les personnes concernées s’acquittent volontairement de leur obligation de quitter la Suisse en ne prévoyant plus d’incitations matérielles pour rester. »

    La remise de l’aide d’urgence et la gestion de ces requérants déboutés revient aux cantons, souvent désemparés face à cette population qui ne peut ni travailler, ni se former. « C’est compliqué de rester positif et de garder ces jeunes motivés », confie une éducatrice sociale qui travaille avec eux à Genève.

    Des Assises romandesLien externe sur la question des requérants déboutés privés de formation s’est tenue début février à Lausanne. Des apprentis, des patrons, des professionnels de l’asile et des enseignants ont lancé un appelLien externe pour exiger des autorités cantonales et fédérales de permettre aux jeunes de terminer leur formation, même en cas de décision d’asile négative.

    Des signatures sont aussi récoltées à Genève pour une pétition en ligne qui demande au canton de ne pas exclure les requérants d’asile érythréens de l’aide sociale et de leur permettre de se former et de travailler.

    Politique d’asile plus restrictive

    Toutefois, le mouvement de durcissement de la politique d’asile qui s’est opéré ces dernières années au niveau fédéral ne semble pas prêt de s’arrêter. Le SEM a publié en 2016 un nouveau rapportLien externe sur la situation en Érythrée et a effectué un tour de vis, confirmé par de récentes décisionsLien externe du Tribunal administratif fédéral. Les juges considèrent désormais que les demandeurs d’asile érythréens peuvent être renvoyés dans leur pays, même s’ils risquent d’être enrôlés dans l’armée à leur retour. Le SEM a entrepris le réexamen de plus de 3000 dossiers de requérants érythréens titulaires d’une admission provisoire, afin d’évaluer si un renvoi est exigible.

    Les associations de défense des migrants et la communauté érythréenne se mobilisent contre ces durcissements. Une manifestation réunissant 1500 personnes a eu lieu en mai dernier devant le Palais fédéral à Berne et une pétition munie de plus de 12’000 signatures a été déposée pour que l’asile soit accordé avec effet immédiat à toute personne menacée de mauvais traitements. Mais la Chambre haute du Parlement a refusé de donner suite à cette pétition, car elle soutient en grande majorité le durcissement opéré par le SEM.

    https://www.swissinfo.ch/fre/asile_bloqu%C3%A9s-en-suisse/44772002
    #limbe #attente #stranded_migrants #asile #migrations #réfugiés #Suisse #réfugiés_érythréens #Erythrée #statistiques #chiffres

  • Les #gilets_jaunes devant l’#ONU

    Un millier de gilets jaunes se sont rassemblés pacifiquement en face de l’ONU mercredi matin. Ils accusent le gouvernement français de crimes contre l’humanité en raison de la #répression de leur mouvement.


    https://lecourrier.ch/2019/02/20/les-gilets-jaunes-devant-lonu
    #Genève #violences_policières #manifestation
    ping @davduf

    • Les gilets jaunes à Genève pour alerter l’ONU

      Plusieurs centaines de gilets jaunes ont manifesté dans le calme mercredi devant le siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à Genève, pour crier leur désarroi face au gouvernement français et à l’attitude des forces de sécurité.

      Les organisateurs évoquent la présence d’un millier de manifestants - 600 selon la police. Les participants ont fait le déplacement de plusieurs régions de France, et de Suisse aussi, afin de faire passer un message à quelques jours du début de la session principaleLien externe du Conseil des droits de l’homme. Les gilets jaunes dénoncent les violences qu’ils ont subies de la part des forces de l’ordre françaises, alors qu’ils souhaitaient simplement manifester, disent-ils, pour exprimer leur opinion. Un mouvement qui favorise aussi l’expression violente de groupuscules autoritaires et antisémites.

      La semaine dernière, un groupe d’experts des droits de l’homme de l’ONU avait considéréLien externe la loi anti-casseurs souhaitée par les autorités de l’Hexagone comme contraire au droit international. Ils avaient aussi conclu à un recours excessif de la force par les policiers.

      https://www.swissinfo.ch/fre/violences-polici%C3%A8res_les-gilets-jaunes-%C3%A0-gen%C3%A8ve-pour-alerter-l-onu/44771386

  • La #faim provoquée par les #conflits s’aggrave, selon un nouveau rapport de l’ONU | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2019/01/1034962

    La situation dans les huit endroits du monde où l’on recense le plus grand nombre de personnes ayant besoin d’une #aide_alimentaire montre que le lien entre conflit et faim demeure trop persistant et mortel, selon un nouveau rapport publié lundi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (#FAO) et le Programme alimentaire mondial (#PAM).

    Le rapport (en) : http://www.fao.org/documents/card/en/c/CA3113EN

  • Montagne d’or en Guyane: c’est inédit, l’ONU accuse la France de non-respect des droits indigènes
    https://www.terradarwin.com/magazine/montagne-d-or-en-guyane-c-est-in%C3%A9dit-l-onu-accuse-la-france-de-non

    Il fallait s’y attendre. Alors que le projet « Montagne d’or » en Guyane se profile à grands pas, l’Organisation des Nations Unies a décidé de réagir. Elle « somme » la France de suspendre le projet jusqu’à ce que les populations autochtones locales aient pu être consultées correctement. C’est la première fois dans l’histoire que l’ONU intervient directement contre l’État français. La transition énergétique semble bien loin de toute préoccupation politique de ce côté-là de l’océan.

  • Systèmes d’élevage | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/livestock-systems/fr

    Le bétail est constitué d’animaux terrestres domestiqués élevés dans le but de fournir une large gamme de produits et de services tels que la traction, la viande, le lait, les œufs, la peau, les fibres et les plumes. Le terme de « systèmes d’élevage » englobe tous les aspects de l’offre et de l’utilisation des produits issus de l’élevage, notamment la répartition et la quantité de bétail, les différents systèmes de production dans lesquels ils sont élevés, les estimations actuelles et futures de consommation et de production, les personnes impliquées dans la production d’élevage ainsi que les avantages et les conséquences de l’élevage de bétail. Ces pages web fournissent des informations géographiques et des ressources relatives aux systèmes d’élevage dans le monde.

    Porcs

    Poulets

    Bovins

    #cartographie #élevage merci @fil

  • Autrefois négligées, ces cultures traditionnelles sont aujourd’hui nos nouvelles étoiles montantes | FAO Stories | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1155156

    Il existe des milliers de cultures qui ont été négligées ou sous-utilisées pendant des siècles. C’est dommage non seulement pour toutes ces saveurs à côté desquelles nous passons, mais aussi pour les éléments nutritifs qu’elles peuvent nous apporter. Ces cultures négligées sont généralement des cultures indigènes ou traditionnelles qui poussent dans des régions spécifiques de la planète. Elles n’ont jamais été proposées sur le marché mondial pour différentes raisons : elles sont uniquement cultivées dans des zones géographiques restreintes, elles ont de faibles rendements, elles nécessitent une transformation plus poussée, elles sont sensibles aux organismes nuisibles ou n’ont tout simplement pas fait l’objet de recherches approfondies. C‘est la raison pour laquelle de nombreuses personnes n’ont pas conscience de leur existence – et il en va de même parfois pour des produits qui poussent dans nos propres régions. Appuyées par des politiques adéquates et des financements, ces cultures négligées pourraient un jour être reconnues sur le marché mondial.

    Voici 5 raisons pour lesquelles nous devons cesser de négliger ces cultures qui peuvent révolutionner notre avenir alimentaire

    Pour en savoir plus :

    Publication : Aliments de demain : Redécouvrir les trésors cachés que sont les espèces négligées et sous-utilisées pour atteindre l’objectif Faim Zéro en Asie
    Site web : Les cultures traditionnelles
    Site web : Comité de l’agriculture
    Récit sur le web:Six plantes incroyables que vous ne connaissez peut-être pas
    Récit sur le web : 6 super-aliments supplémentaires riches en qualités nutritives
    Article : Les cultures orphelines peuvent assurer la sécurité alimentaire de millions de personnes
    Récit sur le web : Le cactus mérite une place dans nos menus

    #agriculture #cultures #alimentation

  • SOFI | FAO | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/publications/sofi/fr

    À propos de la collection
    Publication phare, L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde est publiée annuellement par la FAO, le FIDA, l’OMS, le PAM et l’UNICEF. Elle présente les progrès accomplis dans la lutte contre la faim, la réalisation de la sécurité alimentaire et l’amélioration de la nutrition. Elle fait une profonde analyse des défis clés pour atteindre cet objectif dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le rapport est destiné à un large public, comprenant les décideurs politiques, les organisations internationales, les institutions académiques et le grand public.

    Dernier numéro : L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2018
    Renforcer la résilience face aux changements climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition

    De nouveaux éléments publiés dans le SOFI 2018 confirment une augmentation de la faim dans le monde : le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté au cours des trois dernières années, revenant aux niveaux d’il y a près de dix ans. De nombreuses formes de malnutrition sont évidentes dans de nombreux pays : l’obésité chez les adultes augmente alors même que des formes de dénutrition persistent.

    Les rapports soulignent que la variabilité du climat et les conditions climatiques extrêmes sont les principaux facteurs de cette hausse, de même que les conflits et les ralentissements économiques. Ceux-ci menacent d’éroder et d’inverser les progrès réalisés dans la lutte contre la faim et la malnutrition. Le SOFI 2018 dresse la liste des nouveaux défis à relever sur la route de la Faim Zéro, tout en définissant des actions urgentes et nécessaires à mener pour atteindre l’objectif d’ici à 2030.

    lien vers le rapport
    http://www.fao.org/3/I9553FR/i9553fr.pdf
    (on trouve aussi un résumé et un dépliant)

  • Les #liens invisibles de la #nature et leurs contributions à notre bien-être | FAO Stories | Organisation des Nations Unies pour l’#alimentation et l’#agriculture
    http://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1132900

    Qui savait que la destruction des forêts pouvait en réalité détruire les moyens de subsistance des pêcheurs ? Ou même que la surpêche de certains types de poissons herbivores pouvait réduire la dispersion des semences d’arbre ?

    #biodiversité

  • FAO - Nouvelles : Les échanges agricoles doivent s’inscrire dans un cadre prévisible pour relever le défi de la sécurité alimentaire mondiale
    http://www.fao.org/news/story/fr/item/1143866/icode

    La production mondiale de la plupart des #produits_agricoles croît sans discontinuer. Elle a atteint des sommets en 2017 pour la majeure partie des #céréales, des #viandes, des #produits_laitiers et des #produits_halieutiques et aquacoles, tandis que les #stocks de céréales battaient tous les records, selon un rapport annuel de l’OCDE et de l’Organisation des Nations Unies pour l’#alimentation et l’#agriculture.

    Mais on meurt de #faim #agrocarburants #maïs

  • Les migrations au service de la transformation structurelle

    Les images de milliers de jeunes Africains se noyant dans la Méditerranée, après avoir été poussés par la pauvreté et la guerre à quitter leur pays et avoir été attirés à l’étranger par l’espoir de trouver un emploi, ont nourri l’idée trompeuse que les migrations étaient plus un mal qu’un bien pour le continent africain. La dernière livraison de la publication phare de la #CNUCED.
    Le #développement_économique en Afrique s’attaque à ce préjugé et, par l’observation des faits, met en évidence des stratégies qui permettront de tirer parti des migrations africaines et d’atténuer leurs effets négatifs.

    En cette année 2018, la communauté internationale a l’occasion exceptionnelle de conclure le premier pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Le Rapport 2018 sur le développement économique en Afrique : « Les migrations au service de la transformation structurelle » est la contribution de la CNUCED à l’élaboration de cet accord intergouvernemental historique, en cours de négociation sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies.

    Les migrations sont bénéfiques à la fois aux pays d’origine et aux pays de destination. Comme il ressort du rapport, elles peuvent jouer un rôle clef dans la transformation structurelle du continent africain. Bien gérées, elles sont aussi un bon moyen de faciliter la réalisation des objectifs de développement durable, en Afrique et dans le reste du monde.

    Par une mise en récit innovante et centrée sur l’être humain, le rapport de la CNUCED cherche à déterminer comment les migrants favorisent la transformation structurelle et recense les possibilités pour cette #main-d'œuvre excédentaire d’être absorbée par les différents secteurs économiques à l’échelle du continent. Les migrants africains comptent des personnes de tout niveau de qualification, qui quittent leur pays par des voies légales ou par d’autres moyens. Non seulement ils remédient au déficit de #compétences dans leurs pays de destination, mais aussi ils contribuent au #développement dans leurs pays d’origine.

    Grâce à leur parent migrant, les enfants restés au pays reçoivent souvent une meilleure #éducation que leurs camarades. Les liens créés par les migrants entre leur pays d’origine et leur pays de destination ont permis l’apparition de diasporas prospères. Ils ont aussi ouvert de nouvelles perspectives de #commerce et d’#investissement qui peuvent aider les pays de destination et les pays d’origine à diversifier leur économie et à s’orienter vers des activités productives à plus grande valeur ajoutée.

    Contrairement à ce que certains pensent, la plupart des flux migratoires africains sont circonscrits à l’intérieur du continent. Selon le présent rapport, ces #migrations_intra-africaines sont indispensables au renforcement de l’intégration de la région et du continent. Dans le même temps, les grands schémas des migrations extracontinentales confirment que les migrants concourent à la transformation structurelle des pays d’origine.

    Nous avons la conviction que le présent rapport propose des axes de réflexion nouveaux et innovants, pertinents à la fois pour l’élaboration de politiques à long terme et pour la conception de projets de coopération technique axés sur la demande et à plus court terme, et qu’il aidera les pouvoirs publics et les autres parties prenantes à décider en connaissance de cause des politiques migratoires à appliquer dans le cadre du processus africain d’intégration régionale.


    http://unctad.org/fr/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=2118
    #PIB #Afrique #économie #migrations_internes #rapport #migrations_intra-africaines #circulation #mobilité #croissance_économique #migrations_sud-sud #urbanisation #réfugiés #asile #migrations #travail #diaspora #remittances #statistiques #chiffres

    Quelques infographies intéressantes :

    Pour télécharger le rapport :
    http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2018_fr.pdf

    signalé par @emouaten
    cc @reka @isskein

  • unctad.org | Le développement économique en Afrique - Rapport 2018

    http://unctad.org/fr/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=2118

    Les images de milliers de jeunes Africains se noyant dans la Méditerranée, après avoir été poussés par la pauvreté et la guerre à quitter leur pays et avoir été attirés à l’étranger par l’espoir de trouver un emploi, ont nourri l’idée trompeuse que les migrations étaient plus un mal qu’un bien pour le continent africain. La dernière livraison de la publication phare de la CNUCED Le développement économique en Afrique s’attaque à ce préjugé et, par l’observation des faits, met en évidence des stratégies qui permettront de tirer parti des migrations africaines et d’atténuer leurs effets négatifs.

    En cette année 2018, la communauté internationale a l’occasion exceptionnelle de conclure le premier pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Le Rapport 2018 sur le développement économique en Afrique : Les migrations au service de la transformation structurelle est la contribution de la CNUCED à l’élaboration de cet accord intergouvernemental historique, en cours de négociation sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies.

    #afrique #économie #migrations #intégration_régionale

  • Repenser l’avenir des #villes | FAO Stories | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1109586

    Filtrer les #particules nocives de l’air grâce aux #forêts urbaines – Arbhem, aux #Pays-Bas a mis en place des forêts urbaines dans le cadre de son « Agenda écologique ». L’administration municipale, de concert avec des ONG et des experts, a aidé à développer et à définir la mise en place d’infrastructures écologiques dans la ville. Les #arbres en milieu urbain sont des éléments importants de l’infrastructure de la ville car ce sont des filtres à air efficaces permettant d’éliminer les #polluants nocifs qui se trouvent dans l’#air. Ils piègent également le #carbone et atténuent ainsi les effets du changement climatique dans et autour des zones urbaines.

    • Les « forêts urbaines », essentielles aux villes de demain
      http://theconversation.com/les-forets-urbaines-essentielles-aux-villes-de-demain-94335

      D’autres aspects parfois négatifs doivent également être pris en compte. C’est le cas des émissions de composés volatils solubles (ou BVOC pour biogenic volatile organic compounds), dont les taux sont variables selon les espèces, et qui, combinés avec des oxydes d’azote émis par la combustion des hydrocarbures produits par les véhicules, conduisent à la production d’ozone.

      Un site Internet mis en place par l’Université d’État de Californie permet de choisir parmi plus de 200 espèces d’arbres, classées selon leurs propriétés et selon leurs niveaux d’émissions de gaz, les essences les mieux adaptées à chaque situation.

      Il faut aussi noter que les arbres réduisent la circulation de l’air et peuvent ainsi limiter la dilution des polluants par la ventilation, ce qui nécessite de choisir les lieux de leur implantation en connaissance de cause, et évidemment de réduire les émissions de gaz polluants.

      Une autre nuisance importante de certaines espèces d’arbres correspond aux allergies causées par les grains de pollen auxquels est sensible une proportion de plus en plus importante de la population citadine.

  • La déliquescence sociale des États-Unis, par Olivier Raguenes (repris sur le Blog de Paul Jorion) medium.com - 15 Janvier 2018
    https://www.pauljorion.com/blog/2018/01/16/la-deliquescence-sociale-des-etats-unis-par-olivier-raguenes
    https://medium.com/@olivierraguenes/la-d%C3%A9liquescence-sociale-des-%C3%A9tats-unis-e3b0549be879

    • L’espace médiatique consacré aux États-Unis, dans la presse du monde entier, est monopolisé par les polémiques causées par Donald Trump. Au-delà du caractère dangereux et imprévisible du personnage, son élection est un symptôme parmi d’autres d’une société en déliquescence. L’arbre incandescent Trump dissimule une forêt en flammes : celle de la société états-unienne. Un système social en lambeaux, des écoles délabrées, des ponts et des barrages qui ne tiennent plus qu’à un fil, des centres commerciaux qui ferment par centaines… différents pans de la société états-unienne sont fragilisés, notamment par les coupes budgétaires des administrations publiques.

    • Il ne sera pas question ici d’envisager un effondrement des États-Unis à proprement parler, ni même de prétendre à un quelconque diagnostic de la misère sociale de certaines populations états-uniennes ; mais plutôt d’envisager plusieurs facettes d’un phénomène de décomposition sociale au cœur de la première puissance mondiale.

    LE “CROWDFUNDING” COMME MODÈLE SOCIAL

    • Le système social états-unien d’abord lancé par Truman puis réduit en cendres par Reagan, est un enjeu du débat politique entre Républicains et Démocrates depuis près d’un siècle. En 2008, le gouvernement fédéral démocrate avait fait de l’”Obamacare” un axe fort de sa politique sociale. Dès lors, les États-Uniens devaient bénéficier d’un système de couverture maladie efficace et ouvert à toutes et tous. Malheureusement inaboutie, cette réforme n’a pas réussi à répondre aux coûts de soin croissants des plus graves maladies, à commencer par les cancers. Les frais médicaux sont la première cause de faillite des ménages aux États-Unis nous indique le professeur de droit Daniel A. Austin. Pour faire face à la nécessité de soins quand le budget des malades est insuffisant, nombreux sont contraints de recourir au “crowdfunding” (ou financement participatif) pour payer leurs frais de santé. L’auteur Stephen Marche montre comment cette démarche est devenue un concours de popularité où les malades tentent dramatiquement de susciter l’identification des internautes afin de récolter de l’argent. Pourtant, près de 90% de ces tentatives ne lèvent pas les fonds nécessaires aux soins. Des entreprises comme GoFundMe ou YouCaring font de cette faille abyssale du système de santé un modèle économique en prélevant leur part sur les dons. Dans le même temps, l’administration Trump tente de détricoter les maigres avancées de l’Obamacare en renforçant cette dynamique mortifère. L’accès aux soins de santé devient un enjeu sanitaire majeur pour les classes populaires des États-Unis, et les inégalités sont exacerbées, aux dépens des minorités. D’autres secteurs publics sont dans une situation précaire dans le pays, à commencer par les écoles.

    • La précarité des bâtiments scolaires a été soulevée par ces images partagées sur les réseaux sociaux, où l’on voit des élèves de Baltimore en classe par des températures glaciales, parfois inférieures à 6°C. C’est l’occasion d’une empoignade entre politiques, mais les raisons tiennent bien davantage aux budgets très restreints des infrastructures publiques aux États-Unis, et ce, peu importe la couleur du maire ou du gouverneur. La situation est bien plus grave qu’une panne de chauffage ponctuelle lors d’un événement météorologique extrême. Une commission menée par la structure gérant les écoles publiques de Baltimore a estimé que deux tiers des écoles de l’agglomération étaient dans un état “très précaire”, nécessitant pour plus de cinq milliards de dollars de travaux. Au-delà du cas devenu emblématique de Baltimore, ou encore de Detroit, les écoles publiques de l’ensemble du pays sont pour beaucoup délabrées. Plus de la moitié d’entre elles ont besoin de travaux pour revenir à un “bon état”. La réussite scolaire est pourtant liée à la qualité des infrastructures. Les familles aisées préfèrent inscrire leurs enfants dans le privé, quitte parfois à s’endetter pour le faire. Cette situation précaire ne date pas d’aujourd’hui, déjà en 1995 le gouvernement fédéral estimait nécessaires des investissements majeurs pour rétablir une école publique viable dans le pays. Depuis, face aux coupes des finances publiques, les budgets consacrés aux écoles n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise de 2008. Les citoyens de Baltimore ont pour l’instant lancé une campagne de financement participatif afin de garantir un service décent dans les écoles. Donald Trump a promis un investissement de plus de mille milliards de dollars dans les infrastructures considérées prioritaires, dont les écoles. Mais elles ne sont pas seules à être dans un état déplorable, le système des transports souffre aussi d’un manque de moyens.

    INFRASTRUCTURES OBSOLÈTES ET HAUSSE DES COÛTS D’ENTRETIEN

    • Le ministère des transports fédéral reconnaît sur son site un cruel manque d’investissement public et appelle à une vision à long terme du réseau de routes et de ponts. Au Massachusetts ou à Rhode Island, plus d’un pont sur deux est déficient ou obsolète. Le Colorado ne dispose plus d’un budget suffisant pour maintenir en état son système routier. Le problème des infrastructures aux États-Unis se pose déjà sur le plan de l’efficacité du réseau, le temps perdu dans les transports par les foyers états-uniens est important, ce coût financier est estimé à 3400$ par an et par ménage. Mais ce problème se pose aussi au sujet de la sécurité des usagers. Les infrastructures sont dans un état très précaire, un barrage a même menacé de céder en février 2017, nécessitant l’évacuation de 200 000 personnes en Californie. La force publique peine donc déjà à entretenir les réseaux existants pour assurer leurs usages habituels. Si les structures sont en plus dégradées, le coût devient alors insupportable. La récurrence accrue des épisodes météorologiques extrêmes cause des dégâts matériels importants. Aux États-Unis, le coût des événements “naturels”, rendus plus forts à cause du dérèglement climatique provoqué notamment par l’activité économique états-unienne, a atteint un record en 2017. Ces dégâts sont cent fois plus coûteux que dans les années 1980 ! Le Wall Street Journal présente comment les assureurs, face aux incendies qui sont de plus en plus fréquents, emploient leurs propres pompiers pour préserver les maisons les plus coûteuses. La lutte anti-incendie n’est alors plus publique, mais bien privée, et devient un facteur supplémentaire d’inégalité.

    • L’approvisionnement en eau est un problème dans le Sud-Ouest des États-Unis. Le débit du fleuve Colorado a baissé de 19% depuis les années 1990, et les experts estiment qu’à l’avenir, il faudra s’attendre à des restrictions de consommation de l’ordre de 35%. L’activité agricole est concernée, les prélèvements lui sont vitaux mais affectent les réserves d’eau. Située dans le désert, une ville comme Las Vegas demeure l’un des pôles touristiques et médiatiques forts des États-Unis. La “capitale du jeu” est aujourd’hui une agglomération menacée par le dérèglement climatique à travers les sécheresses. Soumise à de réels problèmes d’approvisionnement en eau, les investissements de la ville se multiplient pour tenter de repousser le problème, en utilisant toujours davantage d’énergie pour pomper l’eau depuis des réserves éloignées. Pour l’instant, bien aidés par des épisodes pluvieux, les efforts pour limiter les prélèvements du lac Mead donnent des résultats positifs, mais jusqu’à quand ?

    LE “RETAIL APOCALYPSE” OU LA DÉSERTION COMMERCIALE ET SOCIALE

    • Un nouveau phénomène affecte les tissus économiques, sociaux et ruraux des États-Unis. Appelé “retail apocalypse”, il s’agit en fait de la fermeture par centaines de centres commerciaux à travers le pays, les fameux “malls”. En 2017, Business Insider estime à 9 000 le nombre d’enseignes disparues, en 2018 cet effondrement pourrait provoquer la fermeture de 12 000 magasins. L’impact social de ces fermetures est très lourd localement, la situation du comté de McDowell est à ce titre éclairante mais dramatique. Déjà, les communautés rurales avaient accueilli l’arrivée de grandes structures commerciales avec enthousiasme. Des enseignes comme Walmart représentaient pour eux des opportunités d’emplois inespérées. Malheureusement, les populations locales sont entrées dans un état de dépendance vis-à-vis de ces structures. Walmart remplace les commerces de proximité, fournit aux gens des salaires et tous leurs biens de consommation (notamment la nourriture), mais accapare le lien social entier d’une communauté. Un instituteur indique même : “qu’il n’y a plus d’endroit pour rester et discuter”. Ces structures endossent dans les territoires nord-américains un rôle de centralité. Si elles viennent à disparaître, le maillage territorial se décompose. De plus, une fois que Walmart a fermé, les impôts versés localement s’envolent, réduisant le budget des écoles de 10%. En quelques mois, les emplois directs y sont passés de trois cent à zéro.

    • Les distributeurs sont des pourvoyeurs importants d’emplois aux États-Unis, la faillite de ces magasins représente donc une perte d’emplois considérable. Les femmes sont bien plus concernées que les hommes par ces suppressions de postes. Entre novembre 2016 et novembre 2017, 129 000 femmes ont perdu leur emploi dans la vente d’après les statistiques officielles du département du travail états-unien. Les hommes eux, ont assez largement l’opportunité de se tourner vers l’industrie.

    • Les secteurs d’activité autrefois créateurs d’emplois se tournent désormais vers l’automatisation, à commencer par l’industrie pétrolière. Les nombreux emplois supprimés par les majors lors de l’épisode de bas prix du pétrole, n’ont pas été recréés suite à la hausse des cours, les industriels investissant très largement dans les machines pour assurer l’exploitation.

    • La déception de nombreux électeurs de Trump en 2016 a été illustrée par l’élection d’un démocrate à la tête de l’État d’Alabama. Les électeurs blancs de l’État ont préféré rester chez eux plutôt que de soutenir le candidat républicain accusé d’agression sexuelle. A contrario, les populations afro-américaines se sont plutôt mobilisées pour faire élire un démocrate. Cette société est toujours aussi divisée. Les hommes blancs plutôt âgés qui se sont déplacés ont voté à 70% pour le candidat républicain quand les femmes afro-américaines ont voté à près de 98% pour le candidat démocrate. Plus généralement, cet État illustre les tensions raciales, mais aussi la misère rurale de nombreuses régions des États-Unis. Des représentants de l’Organisation des Nations Unies ont visité le pays et notamment l’Alabama pour enquêter sur la pauvreté dans les pays développés. Le rapporteur, le professeur de droit Philip Alston, a été suivi par le Guardian lors de son voyage à travers les États-Unis. Il dit avoir vu “l’échec d’une société”. Cette misère, particulièrement criante dans les États du Sud, se perçoit à l’aide de l’habitat, des infrastructures, de la culture, mais aussi à travers les données sanitaires.

    DE L’ABANDON SANITAIRE ET SOCIAL

    • L’ankylostomose, une maladie qui concerne d’habitude les pays les plus pauvres et qui avait été éradiquée dans les années 1980 des États-Unis, est réapparue depuis quelques années dans la “blackbelt”, en particulier dans l’Alabama. Les systèmes d’égouts et de traitement des eaux y sont très largement défaillants, les bactéries et les parasites prolifèrent. Là encore, les Afro-américains sont les principaux touchés, leur situation économique et sanitaire est parfois déplorable. Le docteur Peter Hotez estime que douze millions de personnes pourraient souffrir de maladies tropicales dans le Sud des États-Unis. La maladie de Lyme se développe de façon incontrôlée dans tout l’Est du pays, en région rurale. Un élément principal de cette prolifération est l’anéantissement de la grande faune sauvage depuis plusieurs siècles. Les victimes font face, comme en France, à un aveuglement des autorités sanitaires.

    • La misère sociale affecte aussi des mégapoles à l’image plutôt riche. Ainsi à Los Angeles, le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de 25% en un an, concernant 55 000 personnes en 2017. Cette situation est aussi empirée par l’administration Trump, qui ne cesse d’amputer les budgets en faveur du logement des plus précaires. Les villes sont donc aussi concernées par ce phénomène de déclassement social. Le film The Florida Project aborde la problématique sociale des Millenials (ou Génération Y) États-uniens, en particulier celle des jeunes mères. Elles y apparaissent sans diplôme, sans emploi stable, sans source de revenus, sans contact avec leur famille, bref en rupture totale avec la société. Le lien social se limite pour elles à leur voisinage. Pourtant, la protagoniste vit aux portes de Disneyland, symbole de la puissance culturelle et de la vitalité économique états-unienne. Son seul contact avec l’administration a pour visée de lui retirer la garde de sa fille. Ce film met des visages sur cette dégradation sociale qui devient très prégnante aux États-Unis. Ceci dit, les personnes les plus en rupture avec la société états-unienne vivent majoritairement dans les milieux ruraux.

    LE NAUFRAGE RURAL

    • Le Wisconsin est à cet égard un exemple marquant. État rural très agricole, il est le lieu depuis plusieurs années d’un drame social. De nombreux hommes blancs relativement âgés s’y donnent la mort. En pleine crise agricole, en 1982, le taux de suicide des agriculteurs avait atteint un premier record. En 2016, ce taux est 50% supérieur ! Pis, en 2017 ce taux est deux fois supérieur à celui des militaires vétérans, et trois fois supérieur à l’ensemble de la population. Le psychologue Mike Rosmann parle des agriculteurs comme d’une “espèce en danger”. Plus la région est rurale, plus le nombre de suicides y est élevé. Le docteur John Frey livre son explication, selon lui les facteurs sociaux qui affectent la durée de vie (santé, salaire, lien social) empirent, il pointe aussi du doigt la “désintégration de la communauté”, estimant que “le suicide est un acte de colère”. Il assimile ce phénomène à une ”épidémie invisible”. Aux États-Unis, bien que contestée, la liberté d’acheter et de porter une arme est pour beaucoup fondamentale. Plutôt qu’un moyen de défense, c’est un outil d’auto-destruction puisque 60% des décès causés par les armes à feu sont des suicides. La pygargue à tête blanche, emblème de la force états-unienne, a du plomb dans l’aile. Au-delà du suicide par arme à feu, d’autres comportements individuels destructeurs se multiplient aux États-Unis.

    • Le nombre d’overdoses générées par la surconsommation d’opioïdes a augmenté de 21% entre 2015 et 2016 aux États-Unis. Le nombre de décès causés par ce phénomène a été multiplié par six entre 2013 et 2016. Ce fléau qui concerne de plus en plus de jeunes adultes, bénéficie aux entreprises qui vendent ces produits. Et c’est là tout le paradoxe de ce pays : une minorité génère son profit aux dépens des classes populaires. Le New Yorker détaille la manière dont la famille Sackler s’enrichit de cette explosion de la consommation d’opioïdes.

    • La conjugaison de la hausse des suicides en milieu rural et de la crise d’opioïdes, a fait reculer l’espérance de vie états-unienne pour la deuxième année consécutive. En 1974, Emmanuel Todd anticipait l’effondrement de l’URSS en se basant sur un certain nombre de facteurs, dont le recul de l’espérance de vie. Sa démarche a inspiré l’ingénieur Dmitry Orlov, qui a tenté de définir Les Cinq Stades de l’Effondrement en appliquant son raisonnement aux États-Unis. Plutôt que de considérer ses travaux comme prophétiques, il convient toutefois de réaliser que l’effondrement social est a minima partiel, et que les budgets alloués aux politiques sociales ne cessent de fondre. La presse anglo-saxonne grand public ne rejette plus la perspective d’un ”collapse”. Parmi les facteurs qui ont causé l’effondrement de plusieurs sociétés par le passé, les inégalités de revenus apparaissent déterminantes. Cela se traduit déjà pour l’espérance de vie aux États-Unis : dix ans d’écart séparent le quart le plus riche et le quart le plus pauvre de la population.

    LE GOUFFRE DES INÉGALITÉS 

    • Les inégalités aux États-Unis concernent la santé, l’accès aux services élémentaires, l’accès à l’emploi, la couleur de peau, le sexe… mais aussi les revenus. D’après le rapport mondial des inégalités 2018 coordonné notamment par Thomas Piketty, le pourcent le plus riche concentre aujourd’hui plus de 20% des richesses, contre moins de 11% en 1980. À l’inverse, la moitié la plus pauvre du pays représentait près de 21% des richesses en 1980 contre à peine 13% en 2016. Ces deux dynamiques opposées ne se retrouvent pas dans les pays d’Europe de l’Ouest, pourtant, en 1980 ces mesures statistiques donnaient des résultats très proches des deux côtés de l’Atlantique. Mais ce qui est plus intéressant encore, c’est d’observer la perception qu’ont les États-Uniens de cette répartition des richesses. Michael I. Norton et Dan Ariely montrent qu’aux yeux des cinq mille sondés de leur étude, les 20% les plus riches capteraient moins de 60% des richesses. Selon la logique du “winners take it all”, les 20% les plus fortunés représentent en fait près de 90% des richesses. Enfin, le ratio entre les revenus des dirigeants des entreprises et les salariés est passé de 20 en 1965 à près de 1000 au cours des années 2010 dans certains secteurs d’activité ! Dans son rapport annuel sur les risques, le Forum économique mondial alerte sur la hausse des inégalités dans plusieurs pays, dont les États-Unis. L’économiste Robert J. Gordon s’inquiète de la baisse du niveau de vie des ménages les plus pauvres des États-Unis. Mais il note aussi une certaine convergence entre les franges les plus pauvres des différentes communautés, une forme d’égalité relativement nouvelle entre Blancs, Hispaniques et Afro-américains face à la misère.

    • Certes, le chômage est revenu à un taux historiquement bas et continue globalement à baisser, mais le taux de délinquance qui avait une évolution similaire jusqu’au milieu des années 2010, ne baisse plus. D’une part, de nombreux foyers sont toujours dans une situation de détresse financière, et d’autre part, les catégories les plus jeunes sont elles aussi étranglées par les prêts (études, logement, consommation). La réserve fédérale estime même que 38% des prêts étudiants ne sont pas remboursés, ce qui est une source de déséquilibre pour les banques. Le taux de chômage bas cache aussi la vague d’emplois à temps partiel qui a déferlé à partir de 2010. Près de six millions d’États-Uniens travaillant à temps partiel souhaitent passer à temps plein. Un quart des travailleurs à temps partiel serait en situation de pauvreté. Au-delà du salaire forcément réduit, certain⋅e⋅s employé⋅e⋅s à temps partiel perdent aussi leur couverture maladie. Incité⋅e⋅s par leurs employeurs à recourir à l’Obamacare avant l’élection de Donald Trump, qu’adviendra-t-il de ces populations quand le système entier aura été mis à sac ?

    • Le soulman Sam Cooke chantait son espoir de jours meilleurs dans A Change Is Gonna Come en 1963, et fut (vraisemblablement) assassiné quelques années plus tard. Charles Bradley, l’un de ses héritiers sur le plan artistique, lui répondit dans Why Is It So Hard ? en 2011. Désabusé de sa condition d’Afro-américain aux États-Unis, Bradley chanta alors : “on dirait que rien ne va changer”. De nombreux Afro-américains sont encore considérés comme des citoyens de seconde zone, le mouvement Black Lives Matter a permis de mettre en avant les violences dont ils font l’objet. D’après le rapport sur les inégalités publié chaque année par l’Université des Standford, environ 25% des Hispaniques, des Afro-américains, et des Amérindiens sont pauvres, contre 10% seulement pour les communautés asiatique et blanche. Sur ce plan, il n’y a pas eu d’évolution significative depuis 1980 !

    • Les discriminations et les traitements inégaux sont des composantes intrinsèques de la culture états-unienne. Cependant, des démarches existent pour tenter de renverser le paradigme racial. Aussi, le mouvement #MeToo permet de libérer la parole des femmes à travers le pays, ainsi que de faire trembler beaucoup d’hommes de pouvoir qui ont très largement abusé de leurs positions, parfois de manière criminelle.

    VERS UN RETOUR À LA TERRE ?

    • Plus qu’une période de crise, c’est une situation qui empire progressivement au cours des années. En matière sociale, les deux mandats de Barack Obama n’ont pas permis de réduire les inégalités géographiques, salariales, raciales, et sexuelles, ni même d’atténuer la tension entre policiers et communauté afro-américaine. Les politiques menées par Donald Trump ne permettront pas non plus de résoudre ces problèmes, ni de les mitiger. Même les classes moyennes, qui depuis l’essor du “American way of life” semblaient profiter d’une croissance économique régulière, sont en grande partie des perdants des évolutions du pays ces dernières années. Certains rejoignent la “classe moyenne supérieure”, mais la majorité rejoint de fait les classes populaires. Quelques privilégiés prétendent encore au “rêve américain”, mais la majorité vit quelque chose qui ressemble plutôt à une dystopie états-unienne.

    • Alors, nombreux sont ceux à envisager un retour à la terre. Pour la deuxième fois au cours du dernier siècle, le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté aux États-Unis en 2017, dont 69% de diplômés du supérieur. Ces jeunes promeuvent une agriculture plus résiliente, indépendante des pesticides et de l’agro-industrie. Ils ne remplacent en rien les agriculteurs plus âgés qui abandonnent leurs exploitations dans les milieux plus ruraux, mais ils offrent une nouvelle dynamique aux espaces périurbains. L’effondrement industriel de Detroit et sa renaissance par l’agriculture urbaine forment un exemple de transition difficile mais médiatisée et vectrice d’espoir. Les communautés abandonnées par les constructeurs automobiles, qui constituaient pendant le XXème siècle l’alpha et l’oméga de la “Motor Town”, dont de très nombreux Afro-américains, y ont réussi à développer une agriculture vivrière low-tech, résiliente et saine.

    • Et si chacune et chacun trouvait sa place grâce à la terre ? Et si cette transition agro-écologique était le meilleur moyen de lutter contre les inégalités ? Et si finalement, Sam Cooke avait raison ?

    • RESUME

      Le système social états-unien . . .
      La #précarité des bâtiments scolaires . . . .

      INFRASTRUCTURES OBSOLÈTES ET HAUSSE DES COÛTS D’ENTRETIEN
      Un cruel manque d’investissement public . . . . .
      . . . . .
      L’approvisionnement en #eau est un problème dans le Sud-Ouest des États-Unis. . . .
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      LE “RETAIL APOCALYPSE” OU LA DÉSERTION COMMERCIALE ET SOCIALE
      il s’agit en fait de la fermeture par centaines de #centres-commerciaux à travers le pays, les fameux “malls”. En 2017, Business Insider estime à 9 000 le nombre d’enseignes disparues, en 2018 cet effondrement pourrait provoquer la fermeture de 12 000 magasins. . . .
      . . . . .
      Les distributeurs sont des pourvoyeurs importants d’emplois aux États-Unis, la faillite de ces magasins représente donc une perte d’emplois considérable. Les femmes sont bien plus concernées que les hommes par ces suppressions de postes. Entre novembre 2016 et novembre 2017, 129 000 femmes ont perdu leur emploi dans la vente d’après les statistiques officielles du département du travail états-unien. Les hommes eux, ont assez largement l’opportunité de se tourner vers l’industrie. . . . . .
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      Les secteurs d’activité autrefois créateurs d’emplois se tournent désormais vers l’#automatisation, . . .
      . . . . .
      La déception de nombreux électeurs de #Trump en 2016 a été illustrée par l’élection d’un démocrate à la tête de l’État d’#Alabama. . . . .
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      DE L’ABANDON SANITAIRE ET SOCIAL
      L’#ankylostomose, une maladie qui concerne d’habitude les pays les plus pauvres et qui avait été éradiquée dans les années 1980 des États-Unis, est réapparue depuis quelques années dans la “blackbelt”, . . . .
      . . . . .
      La misère sociale affecte aussi des mégapoles à l’image plutôt riche. Ainsi à Los Angeles, le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de 25% en un an, concernant 55 000 personnes en 2017. . . .
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      LE NAUFRAGE RURAL
      Le Wisconsin est à cet égard un exemple marquant. . . . . .
      . . . . .
      Le nombre d’overdoses générées par la surconsommation d’#opioïdes a augmenté de 21% entre 2015 et 2016 aux États-Unis. Le nombre de décès causés par ce phénomène a été multiplié par six entre 2013 et 2016. . . . . .
      . . . . .
      La conjugaison de la hausse des #suicides en milieu rural et de la crise d’opioïdes, a fait reculer l’espérance de vie états-unienne pour la deuxième année consécutive.
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      LE GOUFFRE DES INÉGALITÉS 
      Les inégalités aux États-Unis concernent la santé, l’accès aux services élémentaires, l’accès à l’emploi, la couleur de peau, le sexe… mais aussi les revenus. . . . . .
      . . . . .
      Certes, le chômage est revenu à un taux historiquement bas et continue globalement à baisser, mais le taux de #délinquance qui avait une évolution similaire jusqu’au milieu des années 2010, ne baisse plus. . . . . .
      . . . . .
      D’après le rapport sur les #inégalités publié chaque année par l’Université des Standford, environ 25% des Hispaniques, des Afro-américains, et des Amérindiens sont pauvres, contre 10% seulement pour les communautés asiatique et blanche. Sur ce plan, il n’y a pas eu d’évolution significative depuis 1980 !. . . . .
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      Les #discriminations et les traitements inégaux sont des composantes intrinsèques de la culture états-unienne. . . . . .
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      VERS UN RETOUR À LA TERRE ?
      Plus qu’une période de crise, c’est une situation qui empire progressivement au cours des années. En matière sociale, les deux mandats de Barack Obama n’ont pas permis de réduire les inégalités géographiques, salariales, raciales, et sexuelles, ni même d’atténuer la tension entre policiers et communauté afro-américaine. . . . . .
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      Alors, nombreux sont ceux à envisager un retour à la terre. Pour la deuxième fois au cours du dernier siècle, le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté aux États-Unis en 2017, dont 69% de diplômés du supérieur. . . . . .
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      Et si chacune et chacun trouvait sa place grâce à la terre ? Et si cette transition agro-écologique était le meilleur moyen de lutter contre les inégalités ? Et si finalement, Sam Cooke avait raison ? . . . . .

  • ONU Info - L’UNESCO « regrette profondément » la décision des Etats-Unis de se retirer de l’Organisation
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=40350&Cr=UNESCO&Cr1=

    « Au moment où la lutte contre l’extrémisme violent appelle à un renouveau des efforts pour l’éducation et le dialogue des cultures, il est regrettable que les États-Unis se retirent de l’agence des Nations Unies chargée de mener ce combat », a souligné la Directrice générale de l’UNESCO. « Au moment où les conflits continuent de déchirer les sociétés à travers le monde, il est regrettable que les États-Unis se retirent de l’Organisation des Nations Unies chargée de promouvoir l’éducation pour la paix et la protection de la culture ».

  • Le monde de l’ONU. Réflexions sur une carte-drapeau
    http://mappemonde-archive.mgm.fr/num30/mois/moi11201.html

    par Vincent Capdepuy

    La première définition de l’emblème qui figure sur le drapeau de l’Organisation des Nations Unies se trouve dans un rapport du Secrétaire général en date du 15 octobre 1946 :

    « Une carte du monde figurée en projection azimutale équidistante ; le pôle Nord servant de centre ; autour de la carte, une couronne de branches d’olivier stylisées et croisées ; le tout en or sur un champ gris-bleu, les mers en blanc. La projection de la carte s’étend jusqu’au 40e degré de latitude sud, et comprend quatre cercles concentriques. » [1].

    #cartographie #projection #onu #bertin

  • PORNO 2.0

    Après le transport et l’hôtellerie, l’uberisation touche l’industrie pornographique. La diffusion sur Canal+ du #documentaire #Pornocratie, les nouvelles #multinationales_du_sexe, réalisé par Ovidie, est l’occasion d’une plongée dans un secteur en pleine mutation.
    Derrière l’uberisation du transport (Uber) ou de l’hôtellerie (Airbnb), se cache une autre #uberisation, moins médiatisée, mais usant du même modèle économique : celle du porno. La diffusion sur Canal+ du documentaire Pornocratie : les nouvelles multinationales du sexe réalisé par Ovidie, est l’occasion de plonger dans cette industrie en pleine mutation, où #ultralibéralisme sauvage, darwinisme social et indépendantisme professionnel s’interpénètrent.
    Avec un chiffre d’affaires mondial annuel de près de 100 milliards de dollars, l’industrie pornographique connaît une progression faramineuse. Pour comparaison ce chiffre s’établissait à 57 milliards de dollars en 2013 selon l’Organisation des Nations Unies. Toutefois, cette croissance cache des disparités : dans le même temps les cachets des acteurs par exemple ont subi une sacrée dégringolade. En Californie, le cœur de l’industrie porno, les revenus des performeurs ont ainsi été divisés par 3 en vingt ans. L’apparition au début du XXIe siècle des tubes, ces robinets qui déversent gratuitement des millions de #vidéos sur le net, a bouleversé l’économie bien établie des productions à l’ancienne.

    source : http://www.slate.fr/story/134117/porno-uberisation
    http://news.syti.net/cards.php?rubrique=lastnews
    #porno_2.0 #travailleur.e.s_du_sexe #industrie_pornographie

  • Corée du Sud : Des lignes d’affrontement claires | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/30/coree-du-sud-des-lignes-daffrontement-claires

    L’activisme en ligne de Megalia et d’autres féministes a été, dans une certaine mesure, une réponse à la réalité d’une violence croissante à l’égard des femmes. En mai, une femme de 23 ans a été poignardée et tuée à Gangnam, un quartier abritant certains des plus grands et luxueux immeubles de bureaux, magasins et boîtes de nuit du pays. C’est arrivé alors qu’elle quittait une salle de bains dans un immeuble situé près de la sortie 10 du métro Gangnam, une zone aussi achalandée que Times Square à New York ou Oxford Street à Londres.

    L’assassin, un homme de 34 ans, a dit à la police avoir commis ce crime parce qu’il avait été maltraité par des femmes dans le passé.

    Des femmes ont afflué à cette sortie du métro dans les jours suivants pour rendre hommage à la victime en collant des affichettes sur les murs et en tenant des discussions publiques sur la misogynie. Selon des femmes ayant assisté à ces événements commémoratifs, des groupes de défense des droits des hommes ont contre-manifesté, en clamant qu’étiqueter ce crime comme un acte misogyne encourageait simplement la discrimination à l’égard des hommes.
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    Le 20 mai 2016, la ministre sud-coréen de l’Égalité des sexes, Kang Eun-hee, examine sur le mur d’une sortie de métro de Séoul des affichettes placées en signe de deuil après le meurtre brutal d’une femme de 23 ans, dans un crime à caractère haineux. (EPA / Yonhap)

    Le meurtre commis à Gangnam a fait ressortir le problème plus profond de la violence sexuelle infligée aux femmes. L’ICDF, financé par l’État, définit celle-ci comme le viol, les attouchements non consensuels et la prise sans consentement de photos ou de vidéos intimes. Les statistiques de l’ICDF révèlent une hausse du taux des violences sexuelles en Corée au cours des années récentes. Ces données ne font pas de distinction entre les hommes et les femmes, mais l’organisation précise que les victimes sont très majoritairement des femmes. Pour la chercheuse Lee Mi-Jeong, cette augmentation ne s’explique qu’en partie par le fait que plus de femmes sont prêtes à porter plainte que par le passé.

    Évolution du nombre d’infractions de violence sexuelle en Corée du Sud : https://www.theatlas.com/charts/SyrYHW4h

    Alors que les taux généraux de criminalité et d’homicide en Corée demeurent très faibles, les femmes sont plus nombreuses à être tuées que les hommes, ce qui est inhabituel dans un pays industrialisé, note M. Turnbull. L’Organisation des Nations Unies distingue le Japon, Hong Kong et la Corée comme certains des pays qui comptent les taux d’homicides les plus bas au monde, mais où la proportion de victimes masculines et féminines est proche de la parité. La violence contre les partenaires intimes est également un problème aigu au Japon (voir p.54-56 du document en hyperlien).

    « En Corée, la proportion d’homicides qui se produisent au sein d’une relation intime est très élevée », souligne Madame Mi-jeong de l’ICDF. « Les hommes ont un pouvoir énorme dans la tradition confucéenne. Battre sa femme y était considéré comme une façon de la discipliner. »

    Victimes masculines et féminines de meurtre dans divers pays en 2011 : https://www.theatlas.com/charts/rkS-Hfq6

    Song Ran-hee, secrétaire générale de la Ligne téléphonique d’urgence des femmes de Corée, un groupe à but non lucratif qui fournit des services de conseil et d’hébergement aux femmes en ayant besoin, affirme que, bien qu’aucune statistique officielle ne soit tenue à ce sujet, les recherches de son organisation montrent qu’une femme est assassinée par un partenaire intime ou un ex-partenaire tous les trois jours en Corée.

    Une femme est assassinée par un partenaire intime ou un ex-partenaire tous les trois jours en Corée.

    « Il n’y a pas beaucoup d’armes à feu dans notre pays, mais on est plus en danger à la maison, » dit Song Ran-hee avec un rire amer. « L’idée que la Corée est un lieu sécuritaire ne s’applique qu’à nos rues. »

  • Une expérience de réhabilitation des terres : l’effet catalytique des Clubs Dimitra au #Niger
    Genre : Idées
    http://www.fao.org/gender/gender-home/gender-insight/gender-insightdet/fr/c/447282

    Les membres des Clubs Dimitra de Tinkirana ont abordé les problèmes liés à la diminution des pluies et à la dégradation des sols auxquels ils sont confrontés. Ils se sont accordés sur l’importance des techniques de réhabilitation des terres pour lutter contre la dégradation des sols et accroitre la disponibilité de terres agricoles. Ensuite, ils ont mobilisé les membres de la communauté pour travailler ensemble sur un projet « test » ou projet pilote. Ils savaient que si l’expérience réussissait, elle servirait d’exemple pour le reste du village, et permettrait de sensibiliser la communauté aux techniques de réhabilitation des terres et leurs avantages.

    Ensemble, ils ont choisi un lopin de terre fort dégradé aux abords du village et ont labouré et préparé le terrain en créant une série de demi-lunes dans le sol. Cette technique de récolte d’eau utilise des remblais de terre semi-circulaires pour recueillir et stocker l’eau de pluie et éviter le ruissellement. C’est un moyen simple mais innovant pour remettre en état des terres dégradées et améliorer la production agricole dans les zones à faible pluviométrie.

    Le terrain choisi par les membres du Club Dimitra était celui d’Idrissa. Et grâce à ce « test » parfaitement réussi, la récolte de mil d’Idrissa est passée de 150 à 800 bottes - sans utilisation d’engrais chimiques ou organiques.

    #terre #dégradation #réhabilitation #femmes #bonne_nouvelle

  • Rapport annuel de Fao, cette année le #climat
    La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2016 | FAO | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/publications/sofa/fr

    L’Accord de Paris, adopté en décembre 2015, est un nouveau départ dans l’action mondiale visant à stabiliser le climat avant qu’il ne soit trop tard. Il reconnaît toute l’importance de la sécurité alimentaire dans la réaction internationale au changement climatique, comme en témoignent les contributions prévues, en terme d’adaptation et d’atténuation, de nombreux pays, qui placent l’agriculture au premier plan.
    Afin d’aider à traduire ces plans en actions concrètes, le présent rapport met en lumière les stratégies, les modes de financement possibles et les besoins en données et en informations, et brosse un tableau des politiques de transformation et des institutions qui peuvent faire tomber les obstacles à la mise en oeuvre.

    #agriculture

  • Déclaration de la Directrice générale de l’UNESCO sur la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, Patrimoine mondial de l’UNESCO | Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
    14.10.2016 - UNESCOPRESS
    http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/statement_by_the_director_general_of_unesco_on_the_old_city-1

    Paris, 14 octobre – « Comme je l’ai rappelé à maintes reprises, et encore récemment à l’occasion de la 40ème session du Comité du Patrimoine mondial, la Vieille ville de Jérusalem est la ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. C’est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le patrimoine de Jérusalem est indivisible, et chacune de ses communautés a droit à la reconnaissance explicite de son histoire et de son lien avec la ville. Nier, occulter ou vouloir effacer l’une ou l’autre des traditions juive, chrétienne ou musulmane revient à mettre en péril l’intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

    Nulle part ailleurs qu’à Jérusalem les traditions et patrimoines juifs, chrétiens, musulmans, s’imbriquent à ce point et se soutiennent les uns les autres. Ces traditions culturelles et spirituelles s’appuient sur des textes et des références, connus de tous, qui font partie intégrante de l’identité et de l’histoire des peuples. Dans la Torah, Jérusalem est la capitale du Roi des juifs David, où Salomon construisit le Temple qui abrita l’Arche d’Alliance. Dans l’Evangile, Jérusalem est le lieu de la passion et de la résurrection du Christ. Dans le Coran, Jérusalem est la destination du voyage nocturne (Isra) que le prophète Mohammed fit depuis la Mecque jusqu’à la Mosquée Al Aqsa.

    Dans ce microcosme de notre diversité spirituelle, des peuples différents fréquentent les mêmes lieux, parfois sous des noms différents. La reconnaissance, l’usage et le respect de ces noms sont essentiels. La Mosquée Al Aqsa / Al-Haram-al-Sharif, sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit – ou Mont du Temple – dont le Mur Occidental est le lieu le plus sacré du Judaïsme, à quelques pas du Saint Sépulcre et du Mont des Oliviers révérés par les Chrétiens.

    La valeur exceptionnelle universelle de la ville, qui lui a valu d’être inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, tient à cette synthèse, qui est un appel au dialogue, non à la confrontation. Nous avons une responsabilité collective qui consiste à fortifier cette coexistence culturelle et religieuse, par la force des actes, et aussi par la force des mots. Cette exigence est plus forte que jamais, pour apaiser les divisions qui portent atteinte à l’esprit multiconfessionnel de la ville.

    Lorsque ces divisions rejaillissent sur l’UNESCO, une Organisation dédiée au dialogue et à la recherche de la paix, elles l’empêchent de mener à bien sa mission. La responsabilité de l’UNESCO est de faire vivre l’esprit de tolérance et de respect de l’histoire, et c’est mon engagement quotidien en tant que Directrice générale, auprès de tous les Etats Membres. Je m’emploierai à cette tâche en toutes circonstances car c’est notre raison d’être : rappeler que nous formons une seule humanité et que la tolérance est la seule voie pour vivre dans un monde de diversité. »

  • Situation des forêts du monde 2016 | FAO | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/publications/sofo/2016/fr

    Stabilisateurs des #sols et du #climat, régulateurs des cours d’#eau, dispensateurs d’ombrage et d’abris ainsi que d’un habitat pour les #pollinisateurs et les ennemis naturels des ravageurs d’importance agricole, les #forêts et les #arbres sous-tendent la durabilité de l’agriculture. Source appréciable de nourriture, d’énergie et de revenu, ils contribuent également à la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes. L’#agriculture demeure cependant le principal moteur de la #déforestation dans le monde, et les politiques agricoles, forestières et foncières sont souvent en conflit les unes avec les autres.

    La Situation des forêts du monde 2016 montre, exemples à l’appui (Costa Rica, Chili, Gambie, Géorgie, Ghana, Tunisie et Viet Nam), qu’il est possible tout à la fois d’accroître la productivité agricole, de renforcer la #sécurité_alimentaire et d’arrêter – voire de faire reculer – la déforestation. L’équilibre à trouver entre les utilisations des #terres passe par une planification intégrée, s’appuyant sur des outils d’intervention appropriés de nature à favoriser la durabilité des forêts comme celle de l’agriculture.

  • Côte d’Ivoire/L’énergie atomique au service de l’agriculture en Afrique de l’Ouest (Papier documentaire) - Abidjan.net
    http://news.abidjan.net/h/588206.html?goal=0_af42edf269-9c4642a707-78376401&mc_cid=9c4642a707&mc

    #oups ! C’est une blague ?

    L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), aide ses 160 états membres dont la Côte d’Ivoire à accroître leur production alimentaire et à en améliorer la qualité et la sécurité sanitaire en faisant appel à la technologie nucléaire, tout en favorisant l’exploitation durable des ressources agricoles.

    L’AIEA contribue au développement agricole par l’éradication des insectes nuisibles, l’amélioration des variétés culturales, la réduction de l’érosion des sols, l’optimisation de l’utilisation des engrais et de l’eau, le contrôle des contaminants alimentaires, l’irradiation des aliments, la surveillance et amélioration de la nutrition animale, ainsi que les diagnostics et prévention des maladies des animaux.

    #nucléaire #agriculture

    • L’occasion de rappeler que la résolution 2249 du CS de l’ONU du 20 novembre 2015 stipule à ses points 5 et 6 :
      http://www.un.org/press/fr/2015/cs12132.doc.htm

      5. Demande aux États Membres qui ont la capacité de le faire de prendre toutes les mesures nécessaires , conformément au droit international, en particulier à la Charte des Nations Unies, au droit international des droits de l’homme, au droit international des réfugiés et au droit international humanitaire, sur le territoire se trouvant sous le contrôle de l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, en Syrie et en Irak, de redoubler d’efforts et de coordonner leur action en vue de prévenir et de mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, ainsi que par le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, ainsi que les autres groupes terroristes qui ont été désignés comme tels par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies et qui pourraient par la suite être considérés comme tels par le Groupe international d’appui pour la Syrie avec l’approbation du Conseil de sécurité, conformément à la Déclaration du Groupe en date du 14 novembre, et d’éliminer le sanctuaire qu’ils ont créé sur une grande partie des territoires de l’Iraq et de la Syrie ;

      6. Engage les États Membres à intensifier leurs efforts pour endiguer le flux de combattants terroristes étrangers qui se rendent en Iraq et en Syrie et empêcher et éliminer le financement du terrorisme , et prie instamment tous les États Membres de continuer d’appliquer intégralement les résolutions susmentionnées ;

      Les résolutions 2254 et 2258 qui appellent à un cessez-le-feu et à des négociations rappellent toutes deux cette résolution 2249, et ne concernent donc ni Da’ich, ni al-Nousra, ni les « tous les autres individus, groupes ou entités associés à al-Qaïda », qui sont donc des cibles militaires légitimes.
      On en revient à cette question de la liste noire ou blanche disparue des radars.
      En attendant doit-on considérer les groupes de la coalition de Jaysh al-Fatah, qui comprend le soldat Nousra, comme des « groupes [..] associés à al-Qaïda » ? Sans cette liste, Moscou peut prétendre que oui. Mais on sait bien tous les dangers d’une telle liste pour les intérêts de certains...

    • @souriyam je crois que c’est aussi la base de l’article du jour d’Elijah J. Magnier : روسيا تحضّر الجيش السوري للتصدي لأي تقدّم تركي
      http://www.alraimedia.com/ar/article/special-reports/2016/02/06/655146/nr/syria

      «نطلب من النظام (السوري) وحلفائه وقف القصف ضد المناطق التي تسيطر عليها المعارضة ولا سيما في حلب ورفع الحصار عن المدنيين وفق ما تنص عليه قرارات الامم المتحدة 2165، 2254 و 2258...». هكذا قال وزير الخارجية الأميركي جون كيري إثر فشل مؤتمر جنيف الذي انسحب منه وفد المعارضة السورية المنبثق عن مؤتمر الرياض، بعد فك الحصار عن مدينتي نبل والزهراء الذي استمرّ أكثر من ثلاثة أعوام ونصف عام في ريف حلب الشمالي.

      وقال مصدر من الدائرة اللصيقة بالرئيس بشار الاسد لـ «الراي» ان «أميركا مرتبكة بسبب التطورات السريعة التي تحدث على أرض المعركة في سورية وبسبب التدخل الروسي الحاسم الذي قلب الامور رأساً على عقب فأصبحت تناقض نفسها، فالقرار 2254 ينص بصراحة في بنده الثامن على تأكيد القرار 2249 (2015) ان على جميع الاعضاء محاربة تنظيم الدولة الاسلامية (داعش) وجبهة النصرة وجميع حلفائهما وان اي قرار بوقف اطلاق النار لا يشمل هذه التنظيمات او الجماعات المرتبطة بها وانه يتعيّن ازالتها من الوجود».

  • 2016, Année internationale des légumineuses | 2016 International Year of Pulses
    http://www.fao.org/pulses-2016/fr

    La soixante-huitième Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2016 Année internationale des légumineuses (AIL)(A/RES/68/231).

    L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été désignée pour faciliter la mise en œuvre de l’Année internationale des légumineuses en collaboration avec les gouvernements, les organisations compétentes, les organisations non gouvernementales et autres parties prenantes concernées.

    L’AIL 2016 vise à sensibiliser l’opinion publique aux avantages nutritionnels des légumineuses dans le cadre d’une production vivrière durable, à l’appui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La célébration de cette Année sera une excellente occasion de favoriser des rapprochements dans toute la chaîne de production de manière à mieux exploiter les protéines issues des légumineuses, à renforcer la production de légumineuses à l’échelle mondiale, à tirer un meilleur parti de la rotation de cultures et à trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans le commerce des #légumineuses.

    M’enfin, l’ail c’est pas une légumineuse !