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  • « Choc des civilisations » ou crise de civilisation ?
    Par Pepe Escobar – Le 20 mai 2019 – Source The Saker - Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
    https://lesakerfrancophone.fr/choc-des-civilisations-ou-crise-de-civilisation

    (...) Quo vadis, humanité ?

    Il n’est pas difficile de détecter le sourire subtil sur le visage des stratèges chinois lorsqu’ils contemplent « le vaste panorama » du point de vue de leurs 5 000 ans de civilisation. L’Occident chrétien, en tant que paradigme unique pour délivrer l’humanité du mal – en fait, l’instauration de la Pax Americana – est considéré au mieux comme une fiction amusante.

    Cette fiction a maintenant l’air carrément dangereuse, se vautrant dans l’exceptionnalisme et la diabolisation de « L’Autre » sous une multitude de formes. L’Autre – de la République islamique d’Iran à la Chine athée, en passant par la Russie « autocratique » – est automatiquement qualifié d’incarnation du « mal ».

    La Chine, au contraire, est polythéiste, pluraliste et multipolaire. Elle loge le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. Cela se reflète dans la tendance actuelle vers un système mondial multipolaire. Ce qui compte, c’est l’unité dans la multiplicité – comme Xi l’a souligné dans son discours liminaire. On y trouve la Chine et la Perse, deux civilisations anciennes – liées par l’ancienne Route de la soie – et qui se ressemblent, non pas par accident.

    Ensuite, il y a l’état épouvantable de la planète, qui éclipse le spectacle actuel, aussi épouvantable, de la folie politique. Le géographe de l’UCLA [Université de Californie à Los Angeles] et auteur de best seller mondiaux, Jared Diamond, n’est pas très précis, mais il estime qu’il y a 50% de chances pour « que le monde tel que nous le connaissons s’effondre d’ici à 2050 ». (...)

    • Far from quiet on the US vs Russia-China front
      By Pepe Escobar - May 29, 2019
      https://www.asiatimes.com/2019/05/article/far-from-quiet-on-the-us-vs-russia-china-front

      Kazakhs fear impacts of new ‘cold war’, but Putin is adamant Eurasian integration will go ahead

      Let’s start in mid-May, when Nur-Sultan, formerly Astana, hosted the third Russia-Kazakhstan Expert Forum, jointly organized by premier think tank Valdai Club and the Kazakhstan Council on International Relations.

      The ongoing, laborious and crucial interconnection of the New Silk Roads, or Belt and Road Initiative and the Eurasia Economic Union was at the center of the debates. Kazakhstan is a pivotal member of both the BRI and EAEU.

      As Valdai Club top analyst Yaroslav Lissovolik told me, there was much discussion “on the state of play in emerging markets in light of the developments associated with the US-China trade stand-off.” What emerged was the necessity of embracing “open regionalism” as a factor to neutralize “the negative protectionist trends in the global economy.”

      This translates as regional blocks along a vast South-South axis harnessing their huge potential “to counter protections pressures”, with “different forms of economic integration other than trade liberalization” having preeminence. Enter “connectivity” – BRI’s premier focus.

      The EAEU, celebrating its fifth anniversary this year, is fully into the open regionalism paradigm, according to Lissovolik, with memoranda of understanding signed with Mercosur, ASEAN, and more free-trade agreements coming up later this year, including Serbia and Singapore. (...)

  • Susan Sontag, véritable auteure du livre phare de son mari
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/susan-sontag-veritable-auteure-du-livre-phare-de-son-mari/94876

    Benjamin Moser, l’auteur de cette nouvelle biographie, ne se contente pas de vagues suppositions. D’après le Guardian, il a mené une enquête très fouillée pour établir les faits avec certitude. En effet, il a obtenu un accès privilégié aux archives de l’auteure entreposées à UCLA, y compris des pièces qui ne seront pas accessibles au public avant plusieurs années. Par ailleurs, il s’est entretenu avec des personnes de l’entourage proche de Susan Sontag.

    Résultat des courses, Moser est certain que c’est Susan Sontag qui a rédigé le livre, en plus de l’important travail de recherche qu’elle a mené pour en constituer le contenu. « Susan passait toutes ses après-midi à tout écrire à partir de rien », explique Minda Rae Amiran, une amie de l’intellectuelle. Plusieurs éléments de sa correspondance permettent également d’affirmer qu’elle est l’auteure du livre de son mari.

    Un cas d’école d’effet Matilda (le fait de minimiser la contribution de femmes scientifiques à la recherche) appliqué à la littérature. L’auteur de la biographie lui-même reconnaît que s’il connaissait la rumeur qui faisait de Sontag la véritable auteure du livre, il avait quelques doutes, notamment étant donné l’âge de Sontag à l’époque. En effet, elle a épousé Rieff en 1950, à l’âge de 17 ans ; l’ouvrage sur Freud est quant à lui paru en 1959, quand elle n’avait donc que 26 ans.

    Et, lors de sa parution, le Guardian de l’époque parlait d’un « évènement à célébrer… un livre véritablement brillant sur l’importance culturelle de Freud… une contribution aux sciences humaines dont la valeur sera permanente » ! Clairement, on a vu critique plus acerbe…

    Étudiante brillante et précoce (elle termine le lycée à 15 ans avant d’intégrer les rangs de l’université), Susan Sontag a donc écrit le livre qui allait lancer la carrière de son mari… Pourquoi la vérité est-elle restée cachée ? C’est là que l’on bascule de l’injuste au tragique.

    Selon Moser, c’est au moment de son divorce que Susan Sontag a promis à Rieff d’abandonner ses droits légitimes à se revendiquer publiquement comme l’auteure de l’ouvrage. En échange de quoi, il aurait laissé la garde de leur fils à son ex-épouse.

    C’est à se demandé si un seul homme à écrit lui même l’œuvre qui lui est attribué.
    Benjamin Moser est-il marié ?

    #invisibilisation #femmes #hétérosexualité #couple #amour #haine #domination #spoliation #chantage #grand_homme

  • Hazel Bryan Massery (l’étudiante blanche qui insulte) Elizabeth Eckford (l’étudiante noire qui est seule ou presque au milieu d’une foule hostile).

    Elizabeth Eckford assise sur un banc en attendant le bus, est rejointe par un journaliste qui lui dit « ne pleure pas, ils ne méritent pas tes larmes ».

    https://damianogirona.wordpress.com/caucasian-2/hazel-bryan

    was on September 4th, 1957, when the “Little Rock Nine” Crisis happened. On that day nine African American students enrolled in Little Rock Central High School, although at first the students were prevented from entering the school. This was because at the time Little Rock Central High School was originally a racially segregated school. So, as the students began to approach the school, Arkansas Governor Orval Faubus stood in front of the doors and would not let the African American students in. It was not until President Dwight D. Eisenhower intervened, by placing the Arkansas National Guard under federal control and ordering them to escort and protect the students as they entered school, that they were finally allowed in. As the African American students made their way to the school white people were parading around them in protest, constantly harassing them, screaming and throwing things at the African American students.

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    Hazel Massery - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Hazel_Massery

    Hazel Bryan Massery (born c. 1941) was a student at Little Rock Central High School during the Civil Rights Movement. She was depicted in an iconic photograph that showed her shouting at Elizabeth Eckford, one of the Little Rock Nine, during the school integration crisis. In her later life, she sought to make amends for her behavior, briefly becoming friends with Eckford.

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    A Diversity Deficit in New Jersey Schools - As public school segregation increases, what are the consequences ?
    https://www.nj7citizensforchange.org/a_diversity_deficit_in_new_jersey_schools

    As public school segregation increases, what are the consequences?

    According to a study published last year by the UCLA Civil Rights Project, nearly 50 percent of African-American students in New Jersey attend schools where less than 10 percent of the student body is white. And the typical white student attends a public school in which two-thirds of the population is Caucasian.

    Racial segregation is not a problem that exists only in the past. Despite widely documented progress in U.S. history to limit racism, studies suggest that segregation is still an issue in today’s world. Especially right here in the schools of New Jersey.

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    Little Rock 1957 : l’histoire d’Elizabeth Eckford, lycéenne noire dans un lycée blanc - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=LHttKu8JmRU

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    HARDtalk Elizabeth Eckford - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=xNLDRZhA6s0

    In September 1957, nine African American students, including Elizabeth Eckford, entered the all-white Little Rock Central High School in Arkansas, thereby breaking the racial segregation barrier in US schools for the first time. They became known as the Little Rock Nine. Two years earlier the US Supreme Court had ruled segregation in schools to be unconstitutional. The first time Elizabeth Eckford tried to enter Little Rock Central High she was turned away, and the image of her surrounded by a hostile crowd of local white people is one of the most famous photographs of the American civil rights struggle of the 1950s and 60s. Stephen Sackur is at her family home in Little Rock and asks if she regrets her central role in a famous chapter of recent American history.

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    Elizabeth Eckford : la ségrégation, le pardon et le refus de la manipulation
    https://www.nofi.media/2016/10/elizabeth-eckford-segregation-pardon/31105

    #droits_civique #états-unis #racisme

  • Right-Wing Donor Adam Milstein Has Spent Millions of Dollars to Stifle the BDS Movement and Attack Critics of Israeli Policy
    Alex Kane, The Intercept, le 25 mars 2019
    https://theintercept.com/2019/03/25/adam-milstein-israel-bds

    From 2004 to 2016 (the last year that records are available online), the Milstein Family Foundation, which Adam and his wife Gila run, gave at least $4.4 million to groups in the United States and Israel that work to solidify the U.S.-Israel alliance and harshly attack critics of Israeli policy, according to an Intercept review of foundation tax records.

    What appeared to be charitable donations, however, turned out to be a vehicle to evade taxes. Milstein was indicted on and ultimately pleaded guilty to two counts of federal tax evasion. He admitted that he gave $53,550 to Spinka affiliates from 2005 to 2007, declared that money as donations on his tax returns, and received 90 percent of it back from the groups. He was sentenced to three months in minimum-security prison, 600 hours of community service, three years of supervised release, and a $30,000 fine, in addition to back taxes owed.

    Milstein has also given to politicians, particularly to hawkish Democrats and Republicans who advocate for Israel in Congress. Since 2011, he has donated $8,700 to Brad Sherman, a California Democrat who earlier this year called on UCLA to bar SJP from hosting its national conference on campus, and since 2015, has given $7,400 to Juan Vargas, another California Democrat who recently said that questioning the U.S.-Israel relationship is “unacceptable.” He has also donated to Sens. Kamala Harris ($500), Kirsten Gillibrand ($1,000), Ted Cruz ($10,800), Chuck Schumer ($2,700), Ron Wyden ($3,000), Jeanne Shaheen ($2,000), Brian Schatz ($1,000) and Robert Menendez ($1,900).

    #Palestine #BDS #USA #corruption

  • Brown University Students Pass BDS Referendum – The Forward
    https://forward.com/fast-forward/421343/brown-university-becomes-first-ivy-league-school-to-pass-student-bds-vote

    Students at Brown University voted Thursday to call on the school to divest from companies that allegedly violate human rights through their work in Israel.

    Some 69% voted for the measure in a campus referendum, with 31% opposed. Students were asked whether the university should ““divest all stocks, funds, endowment and other monetary instruments from companies complicit in human rights abuses in Palestine.” Around 44% of the student body participated in the vote, which also included student government elections.

    Many Jewish students expressed their disappointment in the result. “This referendum is a defeat for all students who believe there is a better way to pursue peace between Israelis and Palestinians, who seek intellectually honest discourse about Israel and the conflict, and who prioritize a safe and inclusive community at Brown,” the group Brown Students for Israel said on their Facebook page.

    But the group Brown Divest, which also included some Jewish supporters, was jubilant. “Today is a historic day for Brown as we take an emboldened and clear stand against the university’s complicity in human rights abuses in #Palestine and in similar systems of oppression around the world,” the coalition said in a statement.

    #BDS #universités #etats-unis

    • Les étudiants de Brown University votent pour BDS
      Brown Divest, le 21 mars 2019
      http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/03/25/les-etudiants-de-brown-university-votent-pour-bds

      C’est avec un immense honneur et enthousiasme que nous annonçons le succès remporté dans le référendum Brown Divest (Brown désinvestit) d’aujourd’hui, 21 mars 2019. Le oui a été voté à 69% et la participation d’aujourd’hui a été une des plus fortes dans l’histoire des élections organisées par le Conseil étudiant de premier cycle : 3 076 étudiants ont voté. Aujourd’hui est un jour historique pour Brown puisque nous prenons une position hardie et claire contre la complicité de l’université avec les violations des droits humains en Palestine et dans des systèmes d’oppression similaires dans le monde.

      Aujourd’hui, nous rejoignons d’autres universités telles que Swarthmore, NYU, UCLA, l’Université George Washington et d’autres qui ont mené des campagnes avec le même succès. Nous devenons aussi la première université Ivy League à lancer un référendum de désinvestissement sur la Palestine et nous avons hâte d’en voir d’autres suivre notre exemple.

      Ce référendum représente non seulement un pas décisif sur cette question, mais un travail de mobilisation et d’unification de plusieurs années d’une coalition diversifiée de groupes d’étudiants du campus. Cette campagne n’aurait pas été possible si nous ne nous étions pas unis en une communauté.

      Les membres de Brown Divest ne voient ce référendum ni comme un début ni comme une fin de notre lutte pour la justice. Nous continuerons sur notre lancée et nous nous rassemblerons en communauté pour tenir l’administration responsable de l’application du résultat de ce référendum.

      A mettre avec l’évolution de la situation aux États-Unis vis à vis de la Palestine :
      https://seenthis.net/messages/752002

      #Palestine #USA #Université #BDS #Boycott_universitaire

  • De riches parents américains pris dans un vaste scandale universitaire Loïc Pialat/oang - 15 Mars 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10291184-de-riches-parents-americains-pris-dans-un-vaste-scandale-universitaire.

    Un immense scandale secoue certaines des universités les plus prestigieuses des Etats-Unis et fait la Une de tous les médias américains. C’est, selon le FBI, la plus grande fraude dans l’histoire universitaire du pays.

    Une trentaine de très riches parents ont été interpellés et inculpés il y a quelques jours. Ils sont accusés d’avoir payé des pots de vin, de parfois plusieurs centaines de milliers de francs, pour que leurs enfants puissent être admis dans ces établissements d’élite.

    Système basé sur deux moyens de tricher
    La fraude, basée essentiellement sur deux techniques, a duré pendant près de dix ans, entre 2011 et début 2019.

    Le premier moyen était de tricher au tests SAT, passés par tous les lycéens américains et qui servent de base aux établissements universitaires pour sélectionner les élèves. La triche consistait à envoyer une autre personne, plus douée, passer le test avec la complicité d’employés corrompus qui détournaient le regard. Il était possible aussi de demander plus de temps pour que l’élève passe le test en prétextant des difficultés d’apprentissage.

    L’autre approche était de payer certains entraîneurs des nombreuses équipes universitaires, pour qu’ils recommandent des étudiants à l’établissement. Ces derniers ont en effet souvent le droit à un quota d’étudiants moins brillants mais performants sur le terrain. Reste que les élèves concernés n’avaient rien d’athlétique : les parents et leurs complices ont falsifié leur CV en inventant des performances inexistantes. Ils ont même parfois trafiqué des photos de leurs enfants avec un logiciel, en récupérant celles d’athlètes sur internet.

    Le « conseiller » au cœur du scandale
    Tout le système reposait sur un homme, William Rick Singer, qui conseille depuis longtemps les parents pour préparer un dossier d’admission. La profession est en pleine croissance aux Etats-Unis, tant l’entrée dans les plus grandes universités devient sélective.

    Ce Californien d’une soixantaine d’années avait en fait créé un faux organe de charité, The Key Foundation, à qui les parents versaient de fortes sommes d’argent. En huit ans, il a ainsi amassé quelque 25 millions de francs, une somme dont il se servait pour corrompre employés et coaches. Les parents, eux, pouvaient déduire les montants versés de leurs impôts - ce qui est déjà en soi un délit.

    Une « Desperate Housewife » sur la sellette
    Felicity Huffman a été inculpée devant une cour fédérale de Los Angeles. [AFP] Et si les médias américains parlent tant de cette affaire, c’est parce que des célébrités figurent parmi les parents poursuivis. L’actrice Felicity Huffman, connue pour son rôle dans la série « Desperate Housewives », a ainsi versé 15’000 dollars pour truquer le test de sa fille. On trouve également Lori Loughlin, qui jouait le rôle de Tante Becky dans la sitcom « La fête à la maison », très populaire dans les années 90. Elle et son mari ont donné 500’000 dollars pour que leurs deux filles soient admises à l’Université de Californie du Sud (USC) en les faisant passer pour des membres de l’équipe d’aviron alors qu’elles n’ont jamais ramé de leur vie.

    Les universités en cause - USC, UCLA, Yale, Georgetown ou Stanford - comptent parmi les meilleures au monde. Dans le cas de Stanford, le taux d’admission est inférieur à 5%, ce qui signifie que des étudiants ont pris la place d’autres, plus méritants.

    C’est la preuve, pour l’opinion publique, que la méritocratie est un mythe et que tout peut s’acheter, même son entrée dans ces établissements d’élite. Cet état de fait crée un immense sentiment d’injustice.

    Déjà des conséquences professionnelles
    En attendant d’éventuelles peines de prison, l’actrice Lori Laughlin a déjà été renvoyée de projets qu’elle devait tourner pour la chaîne de télévision Hallmark. Plusieurs entraîneurs ont été par ailleurs suspendus ou licenciés.

    Les écoles et les élèves, en revanche, ne devraient pas être poursuivis. Mais deux étudiantes de Stanford, qui n’ont rien à voir avec le scandale, ont lancé une procédure devant les tribunaux, estimant que cette affaire va dévaloriser leur diplôme auprès des employeurs.

    #USA #université #oligarchie #triche #fraude #méritocratie #élite

    • Un système qui favorise les riches
      Cette affaire a aussi lancé un débat sur le coût de l’éducation aux Etats-Unis, car les dons à une université - pratique courante et parfaitement légale - peuvent aider les étudiants à y entrer. Il y a aussi le système dit de « legacy. » : si les parents sont d’anciens élèves de l’université, les jeunes ont deux à trois fois plus de chances d’être admis dans cette école.

      C’est ce qu’a expliqué William Singer, cerveau du scandale actuel : « La porte d’entrée, ce sont les bonnes notes », a-t-il illustré. « La porte de derrière, ce sont des dons très importants. Moi, je vous ferai rentrer par la fenêtre. »

      Reste qu’une année scolaire coûte de toute façon, frais d’inscription et logement inclus, facilement plus de 30’000 francs aux Etats-Unis. Pour beaucoup, le système est donc injuste et favorise les riches.

  • La #science pour le plus grand nombre, pas pour l’argent

    Partout dans le monde, l’Enseignement Supérieur et la Recherche sont actuellement soumis à la doctrine de choc du néolibéralisme, où la #connaissance est perçue comme un simple moyen d’améliorer la #compétitivité de l’économie, comme une source possible de bénéfices et comme un outil de contrôle pour les gouvernements. Ce programme néolibéral pour la science est mis en œuvre par un nouveau mode de gestion publique dans lequel les étudiants, les enseignants et les chercheurs doivent devenir des entrepreneurs de leur capital cognitif et de leur réputation. Loin des idéaux coopératifs de la science et de l’enseignement, les universités et les institutions de recherche sont gérées comme des entreprises, en concurrence les unes avec les autres pour attirer les « meilleurs » étudiants et chercheurs. Les groupes de recherche et les collectifs de travail sont presque systématiquement écrasés. Les gestionnaires scientifiques sont censés chercher des #fonds et des #subventions pour employer une masse toujours plus grande de personnel précaire, dont les bas salaires contrastent avec les revenus de plus en plus élevés d’une nouvelle élite de gestion incarnée par les présidents et les vice-présidents d’université. La souffrance au travail affecte la plupart de ces nouveaux #prolétaires_intellectuels. D’un autre côté, la folie de l’#évaluation, la pression pour « #publier_ou_périr » et la #privatisation de l’#édition_scientifique conduisent à un nombre croissant de publications, ce qui menace à la fois la qualité de la #recherche et la transmission ouverte du savoir. Cette guerre matérielle dans laquelle l’#austérité va de pair avec la privatisation s’accompagne d’une guerre idéologique orwellienne où les mots, écrits dans un langage pauvre et mensonger, perdent leur sens. Le désir de reconnaissance de chacun conduisant à la servitude de tous, les valeurs de #compétition et d’#utilitarisme gagnent du terrain dans nos communautés scientifiques, où les individus sont de plus en plus isolés et craignent d’être exclus du jeu.

    Heureusement, des #résistances sont apparues, tant dans les pays où l’application de ces politiques était la plus développée (Grande-Bretagne ou Chili) que dans les pays où elles sont encore moins avancées (France, Allemagne ou Canada, notamment la région du Québec). Partout, les #mobilisations proposent des #alternatives à ces politiques néolibérales, très proches les unes des autres tant en termes de valeurs que de mesures concrètes. Plus important encore, nous sommes tous d’avis que le savoir fait partie du patrimoine commun de l’humanité et que sa valeur dépend de son #partage avec le plus grand nombre. Les autres composantes de l’alternative à la science néolibérale découlent de ce principe.

    Premièrement, l’université doit être libre. Mais la lutte pour l’abolition effective des #frais_d'inscription exige aussi que l’on reconnaisse aux étudiants le droit à une allocation financière substantielle qui garantirait leur autonomie en leur donnant les moyens de faire face à la nourriture, au logement et d’avoir du temps pour étudier.

    Deuxièmement, les universitaires et les chercheurs doivent non seulement avoir des salaires et des retraites décents, mais aussi se voir accorder des postes à part entière avec de solides garanties d’#indépendance. C’est une condition nécessaire si nous voulons éviter les #conflits_d'intérêts entre l’éducation, la science et les pouvoirs de l’argent et de la politique.

    Ils doivent également bénéficier de crédits à long terme, sans passer une grande partie de leur temps à demander un nombre croissant de subventions et de #projets par le biais de procédures bureaucratiques épouvantables ou à justifier constamment l’utilisation scientifique des fonds qui leur sont alloués. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils pourront revendiquer leur droit au temps, sans lequel aucun progrès intellectuel réel, aucune science libre et aucune éducation libre, solide et cohérente n’est possible.

    Enfin, la #démocratie doit être au cœur des universités et des institutions de recherche. Le débat critique avec les citoyens et la collégialité des décisions doivent remplacer la gestion de haut en bas venant de bureaucrates zélés et incompétents qui ne s’intéressent qu’à stimuler la concurrence et la soi-disant « excellence ».

    L’urgence sociale et écologique à laquelle le monde entier est actuellement confronté représente un intérêt général commun qui devrait nous pousser à nous unir si nous voulons relever tous ces défis. Un développement massif des connaissances scientifiques est aujourd’hui nécessaire pour assurer la #transition_écologique de nos sociétés et échapper à la catastrophe imminente. Les investissements publics représentant 3% du PIB des nations doivent être consacrés aux services publics de la recherche et de l’enseignement supérieur. Nous devons également riposter de manière organisée  : il est temps de construire une alternative mondiale dans laquelle les universitaires et les scientifiques, les étudiants et les citoyens défendent les trois piliers de l’enseignement supérieur et de la recherche  : l’indépendance de la production scientifique et intellectuelle, la libre critique et la gratuité de la #transmission_des_connaissances.

    Nous, signataires de cet appel, membres de la communauté académique et de la recherche ou du mouvement social dans son ensemble, nous venons du monde entier. Nous nous engageons ensemble à promouvoir les valeurs de la critique, de la collégialité et de la #coopération dans le domaine scientifique et universitaire. Nous défendons des universités et des institutions de recherche bien dotées et libres d’intérêts privés. Nous luttons contre les #conditions_de_travail précaires et nous promouvons un système alternatif de publication scientifique dans lequel la connaissance est libre et ouverte. Nous appelons à la constitution d’un réseau de #solidarité_internationale et au développement du #savoir_pour_tous.

    https://www.linternationaledessavoirspourtous.org/p/la-science-pour-le-plus-grand-nombre.html?lang=en
    #université #critique #résistance #néo-libéralisme #précarisation #publish_or_perish #tribune #pétition

    • Academic-Led Publishing Panel: Why Academic-Led and Why Now?

      This panel serves as an introduction to Academic-Led Publishing Day, focusing on the “what” and “why” behind the event. Panelists briefly share how they are involved in academic-led publishing and answer the questions: “Why do you believe more academic-led publishing initiatives are needed? And why is now the time for both scholarly institutions and individual scholars to get involved in academic publishing?” Moderated by Cheryl Ball, editor of Kairos, this roundtable included Rebecca Kennison, Open Access Network Co-Founder Virginia “Ginny” Steel, Norman and Armena Powell University Librarian, UCLA Library Brian Cody, Co-Founder and CEO of Scholastica Max Mosterd, Head of Operations and Analytics for Knowledge Unlatched Mike Taylor, open-access advocate and paleontologist with the University of Bristol Hugh Thomas, Editor-in-Chief for Algebraic Combinatorics

      https://www.youtube.com/watch?v=O4D6OVD4QoE&feature=youtu.be

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      Academic-Led Publishing Day

      Academic-Led Publishing Day is a global digital event to foster discussions about how members of the scholarly community can develop and support academic-led publishing initiatives. Academic-Led publishing refers to scholarly publishing initiatives wherein one or more academic organizations control decisions pertaining to copyright, distribution, and publishing infrastructure. The goal of Academic-Led Publishing Day is to create an open dialogue about academic-led publishing programs and funding models - both current and potential - and to raise awareness about the roles and capabilities of different stakeholders in this space. The day will consist of virtual and in-person events, social media discussions, and a collection of blog posts and relevant resources.

      https://academicledpublishingday.com
      #alternative

  • La croyance aux fake news ne change pas selon le pouvoir en place
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/la-croyance-aux-fake-news-ne-change-pas-selon-le-pouvoir-en-place

    Certains traits de notre personnalité nous prédisposent-ils à adopter certaines opinions politiques ? Plusieurs études ont déjà laissé penser que oui. Mais la plus récente, effectuée à l’UCLA, et rapportée par Physorg, présente un intérêt particulier : elle a été menée deux fois, tout d’abord en 2015, puis, plus récemment en 2016-2017. (...)

    #A_lire_ailleurs #Recherches #biais_cognitifs #désinformation #politique

  • Jewish Leaders Harass College Kids — To ‘Help’ Israel – The Forward
    https://forward.com/news/israel/416569/why-did-jewish-leaders-think-they-should-target-college-kids-to-help

    “Fabienne Roth lives someplace,” Gordis said in front of the crowd, referring to a blonde-haired college junior at UCLA who had asked, and then apologized for asking, an allegedly anti-Semitic question at a student government meeting months earlier. “We can find out where that place is, and she should not be able to come in or out of her house, in or out of her apartment, without being reminded, peacefully, morally, legally, that we know who you are.”

    Gordis said that Roth’s future employers should be protested and boycotted. Days later, he used his Jerusalem Post column to make the suggestion that the Roth’s future children should also be punished for what she had done.

    #harcèlement #agression #Israël

  • Brazilian media report that police are entering university classrooms to interrogate professors

    In advance of this Sunday’s second-round presidential election between far-right politician Jair #Bolsonaro and center-left candidate Fernando Haddad, Brazilian media are reporting that Brazilian police have been staging raids, at times without warrants, in universities across the country this week. In these raids, police have been questioning professors and confiscating materials belonging to students and professors.

    The raids are part a supposed attempt to stop illegal electoral advertising. Brazilian election law prohibits electoral publicity in public spaces. However, many of the confiscated materials do not mention candidates. Among such confiscated materials are a flag for the Universidade Federal Fluminense reading “UFF School of Law - Anti-Fascist” and flyers titled “Manifest in Defense of Democracy and Public Universities.”

    For those worrying about Brazilian democracy, these raids are some of the most troubling signs yet of the problems the country faces. They indicate the extremes of Brazilian political polarization: Anti-fascist and pro-democracy speech is now interpreted as illegal advertising in favor of one candidate (Fernando Haddad) and against another (Jair Bolsonaro). In the long run, the politicization of these two terms will hurt support for the idea of democracy, and bolster support for the idea of fascism.

    In the short run, the raids have even more troublesome implications. Warrantless police raids in university classrooms to monitor professor speech have worrisome echoes of Brazil’s 1964-1985 military regime — particularly when the speech the raids are seeking to stop is not actually illegal.

    Perhaps the most concerning point of all is that these raids are happening before Bolsonaro takes office. They have often been initiated by complaints from Bolsonaro supporters. All of this suggests that if Bolsonaro wins the election — as is widely expected — and seeks to suppress the speech of his opponents, whom he has called “red [i.e., Communist] criminals,” he may have plenty of willing helpers.

    https://www.vox.com/mischiefs-of-faction/2018/10/26/18029696/brazilian-police-interrogate-professors
    #université #extrême_droite #Brésil #police #it_has_begun
    Je crois que je vais commencer à utiliser un nouveau tag, qui est aussi le nom d’un réseau : #scholars_at_risk

    • Brésil : à peine élu, Jair Bolsonaro commence la chasse aux opposants de gauche

      Les universités dans le viseur

      Enfin, toujours pour lutter contre l’opposition à gauche, Jair Bolsonaro entend faire pression sur les professeurs d’université qui parleraient de politique pendant leurs cours.

      Le président élu a récemment scandalisé une partie du monde éducatif en accusant des professeurs, cités avec leurs noms et prénoms, de défendre les régimes de Cuba et de Corée du Nord devant leurs élèves, dans une vidéo diffusée sur Internet.

      Et pour y remédier, il compte installer des pancartes devant les salles de cours pour appeler les étudiants à dénoncer leurs professeurs par le biais d’une « hotline » téléphonique dédiée à la question.

      https://www.bfmtv.com/international/bresil-a-peine-elu-jair-bolsonaro-commence-la-chasse-aux-opposants-de-gauche-

    • Au Brésil, vague de répression dans les universités à la veille du second tour

      Quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle brésilienne, qui voit s’affronter le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro et le candidat du Parti des travailleurs (PT) Fernando Haddad, les campus universitaires du pays ont fait face à une vague inédite de répression de la liberté d’expression. Jeudi 25 octobre, la police a investi 27 universités, à la demande des tribunaux électoraux, dont les juges sont chargés de faire respecter les règles de communication et de propagande électorales des partis en lice. Les forces de police étaient à la recherche de supposé matériel de propagande électorale illégale. En fait, ces opérations ont visé des banderoles antifascistes, de soutien à la démocratie, un manifeste en soutien à l’université publique, des débats et des cours sur la dictature, la démocratie et les « fakes news » – ces mensonges ayant été largement diffusés pendant la campagne, en particulier par l’extrême-droite… [1]

      À Rio, une juge a ainsi fait enlever une banderole du fronton du bâtiment de la faculté de droit de l’université fédérale Fluminense (UFF), sur laquelle était inscrit, autour du symbole antifasciste du double drapeau rouge et noir, « Droit UFF antifasciste ». À l’université de l’État de Rio, les agents électoraux ont retiré une banderole en hommage à Marielle Franco, l’élue municipale du parti de gauche PSOL assassinée en pleine rue en mars dernier.

      220 000 messages de haine en quatre jours contre une journaliste

      Dans une université du Pará, quatre policiers militaires sont entrés sur le campus pour interroger un professeur sur « son idéologie ». L’enseignant avait abordé la question des fake news dans un cours sur les médias numériques. Une étudiante s’en est sentie offensée, alléguant une « doctrine marxiste », et l’a dit à son père, policier militaire. Une enquête du journal la Folha de São Paulo a pourtant révélé mi-octobre que des entreprises qui soutiennent le candidat d’extrême droite avaient acheté les services d’entreprises de communication pour faire envoyer en masse des fausses nouvelles anti-Parti des travailleurs directement sur les numéros whatsapp – une plateforme de messagerie en ligne – des Brésiliens. L’auteure de l’enquête, la journaliste Patricia Campos Melo, et le quotidien de São Paulo, ont ensuite reçu 220 000 messages de haine en quatre jours ! [2] Le journal a demandé à la police fédérale de lancer une enquête.

      Mais ce sont des conférences et des débats sur la dictature militaire et le fascisme qui ont pour l’instant été interdits. C’est le cas d’un débat public intitulé « Contre la fascisme, pour la démocratie », qui devait avoir lieu à l’université fédérale de Rio Grande do Sul (la région de Porto Alegre). Devaient y participer l’ex-candidat du parti de gauche PSOL au premier tour de la présidentielle, Guilherme Boulos, un ancien ministre issu du Parti des travailleurs, des députés fédéraux du PT et du PSOL. « J’ai donné des cours et des conférences dans des universités en France, en Angleterre, au Portugal, en Espagne, en Allemagne, en Argentine, et ici, même pendant la dictature. Aujourd’hui, je suis censuré dans l’État, le Rio Grande do Sul, que j’ai moi-même gouverné. Le fascisme grandit », a réagi l’un des députés, Tarso Genro, sur twitter.

      Une banderole « moins d’armes, plus de livres » jugée illégale

      Dans le Paraíba, les agents du tribunal électoral se sont introduits dans l’université pour retirer une banderole où était simplement inscrit « moins d’armes, plus de livres ». « Cette opération de la justice électorale dans les universités du pays pour saisir du matériel en défense de la démocratie et contre le fascisme est absurde. Cela rappelle les temps sombres de la censure et de l’invasion des facultés », a écrit Guilherme Boulos, le leader du PSOL, sur twitter, ajoutant : « Le parti de la justice a formé une coalition avec le PSL », le parti de Bolsonaro. « De telles interventions à l’intérieur de campus au cours d’une campagne électorale sont inédites. Une partie de l’appareil d’État se prépare au changement de régime », a aussi alerté l’historienne française, spécialiste du Brésil, Maud Chirio, sur sa page Facebook.

      Dimanche dernier, dans une allocution filmée diffusée pour ses supporters rassemblés à São Paulo, Jair Bolsonaro a proféré des menaces claires à l’égard de ses opposants. « Ou vous partez en exil ou vous partez en prison », a-il dit, ajoutant « nous allons balayer ces bandits rouges du Brésil », et annonçant un « nettoyage jamais vu dans l’histoire de ce pays ». Il a précisé qu’il allait classer le Mouvements des paysans sans Terre (MST) et le Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) comme des organisations terroristes, et menacé Fernando Haddad de l’envoyer « pourrir en prison aux côtés de Lula ».


      https://www.bastamag.net/Au-Bresil-vague-de-repression-dans-les-universites-a-la-veille-du-second-t

    • We deplore this attack on freedom of expression in Brazil’s universities

      107 international academics react to social media reports that more than 20 universities in Brazil have been invaded by military police in recent days, with teaching materials confiscated on ideological grounds

      Reports have emerged on social media that more than 20 universities in Brazil have been subjected in recent days to: invasions by military police; the confiscation of teaching materials on ideological grounds; and the suppression of freedom of speech and expression, especially in relation to anti-fascist history and activism.

      As academics, researchers, graduates, students and workers at universities in the UK, Europe and further afield, we deplore this attack on freedom of expression in Brazil’s universities, which comes as a direct result of the campaign and election of far-right President Bolsonaro.

      Academic autonomy is a linchpin not only of independent and objective research, but of a functioning democracy, which should be subject to scrutiny and informed, evidence-based investigation and critique.

      We call on co-workers, colleagues and students to decry this attack on Brazil’s universities in the name of Bolsonaro’s wider militaristic, anti-progressive agenda. We will not stand by as this reactionary populist attacks the pillars of Brazil’s democracy and education system. We will campaign vigorously in whatever capacity we can with activists, educators and lawmakers in Brazil to ensure that its institutions can operate without the interference of this new – and hopefully short-lived – government.
      Dr William McEvoy, University of Sussex, UK (correspondent)
      Dr Will Abberley, University of Sussex
      Nannette Aldred, University of Sussex
      Patricia Alessandrini, Stanford University, USA
      Dr Michael Alexander, University of Glasgow
      Steven Allen, Birkbeck, University of London
      Dr Katherine Angel, Birkbeck, University of London
      Pedro Argenti, University of Antwerp, Belgium
      Nick Awde, International Editor, The Stage newspaper, London
      Professor Ian Balfour, York University, Toronto, Canada
      Lennart Balkenhol, University of Melbourne, Australia
      Nehaal Bajwa, University of Sussex
      Dr Louis Bayman, University of Southampton
      Mark Bergfeld, former NUS NEC (2010-2012)
      Professor Tim Bergfelder, University of Southampton
      Dr Patricia Pires Boulhosa, University of Cambridge
      Dr Maud Bracke, University of Glasgow
      Max Brookman-Byrne, University of Lincoln
      Dr Conrad Brunström, Maynooth University, Ireland
      Dr Christopher Burlinson, Jesus College, Cambridge
      Professor Martin Butler, University of Sussex
      Professor Gavin Butt, University of Sussex
      Cüneyt Çakirlar, Nottingham Trent University
      Guilherme Carréra, University of Westminster
      Geoffrey Chew, Royal Holloway, University of London
      Dr Maite Conde, University of Cambridge
      Dr Luke Cooper, Anglia Ruskin University, UK, and Institute of Human Sciences, Vienna, Austria
      Dr Sue Currell, University of Sussex
      Professor Dimitris Dalakoglou, Vrije University, Amsterdam, Netherlands
      William Dalziel, University of Sussex
      Dr April de Angelis, Royal Holloway, University of London
      Dr Olga Demetriou, Durham University
      Dr Stephanie Dennison, University of Leeds
      Dr Steffi Doebler, University of Liverpool
      Dr Sai Englert, SOAS University of London
      James Erskine, University of Sussex and Birkbeck, University of London
      Professor Martin Paul Eve, Birkbeck, University of London
      John Fallas, University of Leeds
      Dr Lynne Fanthome, Staffordshire University
      Dr Hannah Field, University of Sussex
      Dr Adrian Garvey, Birkbeck, University of London
      Dr Laura Gill, University of Sussex
      Dr Priyamvada Gopal, University of Cambridge
      Bhavini Goyate, University of Sussex
      Dr Craig Haslop, University of Liverpool
      Professor Björn Heile, University of Glasgow
      Dr Phil Hutchinson, Manchester Metropolitan University
      Professor Martin Iddon, University of Leeds
      Dr Eleftheria Ioannidou, University of Groningen, Netherlands
      Dr Chris Kempshall, University of Sussex
      Andrew Key, University of California, Berkeley, USA
      Professor Laleh Khalili, SOAS University of London
      Dr Theodore Koulouris, University of Brighton
      Professor Maria Lauret, University of Sussex
      Professor Vicky Lebeau, University of Sussex
      Professor James Livesey, University of Dundee, Scotland
      Professor Luke Martell, University of Sussex
      Dr N Gabriel Martin, Lebanese American University, Lebanon
      Wolfgang Marx, University College, Dublin, Ireland
      Andy Medhurst, University of Sussex
      Professor Philippe Meers, University of Antwerp, Belgium
      Dr Shamira A Meghani, University of Cambridge
      Niccolo Milanese, CESPRA EHESS, Paris, France and PUC Rio de Janeiro, Brazil
      Dr Ian Moody, CESEM – Universidade Nova, Lisbon
      Professor Lucia Naqib, University of Reading
      Dr Catherine Packham, University of Sussex
      Professor Dimitris Papanikolaou, University of Oxford
      Mary Parnwell, University of Sussex
      Professor Deborah Philips, University of Brighton
      Dr Chloe Porter, University of Sussex
      Dr Jason Price, University of Sussex
      Dr Duška Radosavljević, Royal Central School of Speech and Drama, University of London
      Francesca Reader, University of Sussex and University of Brighton
      Naida Redgrave, University of East London
      Professor Nicholas Ridout, Queen Mary, University of London
      Professor Lucy Robinson, University of Sussex
      Dr Kirsty Rolfe, University of Sussex
      Dr Joseph Ronan, University of Brighton
      Dr Michael Rowland, University of Sussex
      Dr Zachary Rowlinson, University of Sussex
      Professor Nicholas Royle, University of Sussex
      Dr Eleanor Rycroft, University of Bristol
      Dr Jason Scott-Warren, University of Cambridge
      Dr Deborah Shaw, University of Portsmouth
      Dr Lisa Shaw, University of Liverpool
      Kat Sinclair, University of Sussex
      Sandrine Singleton-Perrin, University of Essex
      Despina Sinou, University of Paris 13 – Sorbonne Paris Cité, France
      Dave Smith, University of Hertfordshire
      John Snijders, Durham University
      Dr Samuel Solomon, University of Sussex
      Dr Arabella Stanger, University of Sussex
      Professor Rob Stone, University of Birmingham
      Bernard Sufrin, Emeritus Fellow, Dept of Computer Science, University of Oxford
      Dr Natasha Tanna, University of Cambridge
      Professor Lyn Thomas, University of Sussex
      Simon Thorpe, University of Warwick
      Dr Gavan Titley, Maynooth University, Ireland
      Dr Pamela Thurschwell, University of Sussex
      Dr Dominic Walker, University of Sussex
      Dr Ed Waller, University of Surrey and University of Portsmouth
      Dr Kiron Ward, University of Sussex
      Helen Wheatley, University of Warwick
      Ian Willcock, University of Herfordshire
      Professor Gregory Woods, Nottingham Trent University
      Dr Tom F Wright, University of Sussex
      Dr Heba Youssef, University of Brighton

      https://www.theguardian.com/world/2018/nov/01/we-deplore-this-attack-on-freedom-of-expression-in-brazils-universities
      #liberté_d'expression

    • Brazil Court Strikes Down Restrictions on University Speech

      Brazil´s Supreme Court issued an important decision striking down restrictions on political speech on university campuses in a unanimous ruling yesterday. Meanwhile, president-elect Jair Bolsonaro´s allies in Congress are pressing ahead with efforts to restrict what students and educators can discuss in the classroom.

      The court ruling overturned decisions by electoral court judges who recently ordered universities across the country to clamp down on what they considered illegal political campaigning. The orders were spurred by complaints from anonymous callers and, in a few cases, by members of conservative groups.

      For example, at Grande Dourados Federal University, court officials suspended a public event against fascism, according to the student group that organized it. At Campina Grande Federal University, police allegedly seized copies of a pamphlet titled “Manifesto in defense of democracy and public universities” and hard drives, said a professors´ association.

      At Rio de Janeiro State University, police ordered the removal of a banner honoring Marielle Franco, a black lesbian human rights defender and councilwoman murdered in March, despite not having a judicial order.

      The attorney general, Raquel Dodge, asked the Supreme Court to rule the electoral court judges´ decisions unconstitutional, and Supreme Court justice Cármen Lúcia Rocha issued an injunction stopping them. The full court upheld that decision on October 31.

      “The only force that must enter universities is the force of ideas,” said Rocha.

      “The excessive and illegitimate use of force by state agents … echoes somber days in Brazilian history,” said Justice Rosa Weber, referring to Brazil´s 1964 – 1985 military dictatorship.

      The ruling comes as Bolsonaro, who remains in Congress until he assumes the presidency on January 1, and his allies push a bill that would prohibit teachers from promoting their own opinions in the classroom or using the terms “gender” or “sexual orientation,” and would order that sex and religious education be framed around “family values.”

      A state representative-elect from Bolsonaro´s party has even called on students to film and report teachers who make “political-partisan or ideological statements.” Bolsonaro made a similar call in 2016. State prosecutors have filed a civil action against the representative-elect, alleging she instituted “an illegal service for the political and ideological control of teaching activities.”

      In his long career in Congress, Bolsonaro has endorsed abusive practices that undermine the rule of law, defended the dictatorship, and has been a vocal proponent of bigotry.

      More than ever, Brazil needs its judiciary to defend human rights within and outside the classroom.


      https://www.hrw.org/news/2018/11/01/brazil-court-strikes-down-restrictions-university-speech
      #cour_suprême #justice

    • Présidentielle au Brésil : relents de dictature militaire

      Présidentielle au Brésil : Bolsonaro et le « risque d’un retour à l’ordre autoritaire en Amérique latine »

      Porté par plus de deux cents universitaires, responsables politiques et citoyens d’Europe et du Canada, ce manifeste s’inscrit dans un mouvement mondial de soutien à la démocratie face à la violence déchaînée par la candidature de Jair Bolsonaro au Brésil. Il est ouvert aux démocrates de toutes les sensibilités politiques. Face au risque imminent d’un retour à l’ordre autoritaire en Amérique latine, la solidarité internationale est impérative.

      Nous, citoyens, intellectuels, militants, personnalités politiques vivant, travaillant et étudiant en Europe et au Canada, exprimons notre vive inquiétude face à la menace imminente de l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil le 28 octobre 2018.

      Le souvenir de la dictature militaire

      La victoire de l’extrême droite radicale au Brésil risque de renforcer le mouvement international qui a porté au pouvoir des politiciens réactionnaires et antidémocratiques dans de nombreux pays ces dernières années.

      Bolsonaro défend ouvertement le souvenir de la dictature militaire qui a imposé sa loi au Brésil entre 1964 et 1985, ses pratiques de torture et ses tortionnaires. Il méprise le combat pour les droits humains. Il exprime une hostilité agressive envers les femmes, les Afro-descendants, les membres de la communauté LGBT +, les peuples autochtones et les pauvres. Son programme vise à détruire les avancées politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles des quatre dernières décennies, ainsi que l’action menée par les mouvements sociaux et le camp progressiste pour consolider et étendre la démocratie au Brésil.

      L’élection de Bolsonaro menace les fragiles institutions démocratiques pour la construction desquelles les Brésilien·ne·s ont pris tant de risques. Son arrivée au pouvoir serait aussi un frein majeur à toute politique internationale ambitieuse en matière de défense de l’environnement et de préservation de la paix.

      Premiers signataires : Martine Aubry , maire de Lille, ancienne ministre (PS) ; Luc Boltanski , sociologue, directeur d’études, EHESS ; Peter Burke , historien, professeur émérite à l’université de Cambridge ; Roger Chartier , historien, directeur d’études EHESS/Collège de France ; Mireille Clapot , députée de la Drôme, vice-présidente de la commission des affaires étrangères (LRM) ; Laurence Cohen , sénatrice du Val-de-Marne (PCF) ; Didier Fassin , professeur de sciences sociales, Institute for advanced study, Princeton ; Carlo Ginzburg , professeur émérite à UCLA et à l’Ecole normale supérieure de Pise ; Eva Joly , députée européenne (groupe Verts-ALE) ; Pierre Louault , sénateur d’Indre-et-Loire (UDI) ; Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi, ex-ministre président de la Wallonie, ex-président du Parti socialiste belge ; Thomas Piketty , directeur d’études à l’EHESS.

      http://jennifer-detemmerman.fr/index.php/2018/10/23/presidentielle-au-bresil-relents-de-dictature-militaire

    • Une pétition qui a été lancé avant l’élection...
      Defend Democracy in Brazil. Say No to Jair Bolsonaro

      Defend Democracy in Brazil,

      Say No to Jair Bolsonaro

      We, citizens, intellectuals, activists, politicians, people living, working, and studying in Europe and Canada, wish to express our growing alarm at the imminent threat of Jair Bolsonaro’s election to the presidency on October 28, 2018. The potential victory of a far-right radical in Brazil would reinforce a dangerous international trend of extremely reactionary and anti-democratic politicians gaining state power in recent years.

      Bolsonaro explicitly defends the Brazilian military dictatorship that ruled the country from 1964-85 and praises torture and torturers. He condemns human rights efforts. He has expressed aggressive and vile hostility toward women, people of African descent, the LGBT+ community, indigenous people, and the poor. His proposed policies would effectively undo all of the political, social, economic, labor, environmental, and cultural gains of the last four decades, efforts by social movements and progressive politicians to consolidate and expand democracy in Brazil. A Bolsonaro presidency also threatens to undermine the still fragile democratic politics that people throughout Brazil have risked so much to build.

      His election would seriously hamper any ambitious international effort for environmental protection, against climate change and for the preservation of peace.

      Adapted version of the text « Defend Democracy in Brazil, Say No to Jair Bolsonaro! »

      https://www.change.org/p/association-pour-la-recherche-sur-le-br%C3%A9sil-en-europe-pour-la-d%C3%A9fe

  • A neuroscientist explains what tech does to the reading brain - The Verge
    https://www.theverge.com/2018/8/27/17787916/reader-come-home-maryanne-wolf-neuroscience-brain-changes

    For anyone who has ever been a reader, there’s much to sympathize with in Maryanne Wolf’s Reader, Come Home. The UCLA neuroscientist, a great lover of literature, tries to read Hermann Hesse’s Glass Bead Game, an old favorite, only to realize that she finds him boring and too complex. She wonders why he ever won a Nobel. And Wolf, who previously wrote Proust and the Squid: The Story and Science of the Reading Brain, is horrified that this is what has happened to her ability to concentrate.

    So what’s changing now with technology? How is that affecting our circuits?

    The fact that a circuit is plastic is both its beautiful strength and its Achilles’ heel. Reading reflects our medium. And to the extent that a digital medium is going to require us to process large amounts of information very quickly, it will diminish from the time we have for slower processing work.

    And these slower processes are deep learning, the ones that are more cognitively challenging. They’re the basis for going beyond that initial short circuit of decoding the information and understanding it at a very basic level. The digital medium affordance rewards and advantages fast processing at the cost of the slower processes that build our very important critical, analytical, and empathetic processes.

    Reader, Come Home is about, as its subtitle states, “the reading brain in a digital world.” The Verge spoke to Wolf about how technology is changing the brain, what we lose when we lose deep attention, and what to do about it.❞

    My proposal is for a “bi-literate brain.” We need to train children to evaluate what is before them. What is the best medium? There are certainly going to be more than two mediums, and some will be far more visual or kinesthetic. So the real goal is to figure out how to preserve what we have in deep reading and be able to exert that at will.

    #Lecture #Empathie #Livre_numérique #Concentration

  • Most Maps of the New Ebola Outbreak Are Wrong - The Atlantic
    https://www.theatlantic.com/health/archive/2018/05/most-maps-of-the-new-ebola-outbreak-are-wrong/560777

    Almost all the maps of the outbreak zone that have thus far been released contain mistakes of this kind. Different health organizations all seem to use their own maps, most of which contain significant discrepancies. Things are roughly in the right place, but their exact positions can be off by miles, as can the boundaries between different regions.

    Sinai, a cartographer at UCLA, has been working with the Ministry of Health to improve the accuracy of the Congo’s maps, and flew over on Saturday at their request. For each health zone within the outbreak region, Sinai compiled a list of the constituent villages, plotted them using the most up-to-date sources of geographical data, and drew boundaries that include these places and no others. The maps at the top of this piece show the before (left) and after (right) images.

    #cartographie #santé #RDC #erreur #ebola

  • Fake news : Facebook doit-il être le garant de la vérité ? - UP le mag
    http://www.up-inspirer.fr/40796-facebook-doit-il-etre-le-garant-de-la-verite

    EXTRAIT DU MAG – Le réseau social est accusé aléatoirement, par les uns et les autres, de laisser apparaître des contenus jugés néfastes et/ou de supprimer des éléments jugés pertinents. Derrière cette problématique, c’est la question de l’influence de l’entreprise qui est posée.

    UP 17Cet article est extrait du UP mag n°17 sorti le 18 septembre 2017 avec un dossier consacré aux « Fake news » et à retrouver sur notre boutique.

    « Nous ne voulons pas être les arbitres de la vérité », répètent à l’envi les dirigeants de Facebook. Le réseau social aime à rappeler qu’il n’est pas producteur de contenus et n’est pas responsable de ce qui est posté par ses utilisateurs. Pourtant, des modérateurs suppriment bien, au quotidien, des profils d’utilisateurs ou leurs posts, selon des règles qui, en fait, semblent plutôt arbitraires. Au printemps dernier, l’hebdomadaire britannique Guardian s’est procuré des extraits des « manuels de modération » fournis aux modérateurs du réseau social, jusqu’ici restés secrets. Dans cette série d’articles intitulée « Facebook files », on apprenait par exemple qu’une remarque telle que « quelqu’un devrait tuer Trump » serait supprimée car, en tant que chef de l’État, Trump fait partie des « catégories protégées » établies par le réseau social. En revanche, il est possible d’écrire « pour briser le cou d’une conne, faites bien attention à appuyer au milieu de sa gorge » ou encore « va chier et meurs », car ces propos ne sont pas considérés comme de véritables menaces.

    Il faut d’emblée reconnaître qu’établir des règles de modération appliquées à des milliards d’utilisateurs aux profils politiques et culturels immensément variés n’est pas chose aisée. Mais ces exemples sont pour le moins déroutants. Déroutante l’est encore plus, la manière dont Facebook définit ses « catégories protégées ». Le site d’investigation américain ProPublica a révélé en juillet dernier qu’il supprime les contenus qui s’attaquent à des catégories de race, genre, appartenance religieuse, origines nationales et ethniques, orientation sexuelle et handicap, ou maladie, mais qu’en revanche, les sous-catégories que sont les classes sociales, l’âge, l’avis politique ou bien les sous-groupes religieux sont « non-protégées ». Résultat, quand un membre de la Chambre des représentants des États-Unis écrit « Massacre des musulmans radicalisés […], chassez-les, identifiez-les et tuez-les », sa publication n’est pas supprimée, car elle vise le sous-groupe spécifique des musulmans radicalisés. En revanche, quand Didi Delgado, poète et militante du mouvement Black Lives Matter, traite tous les Blancs de racistes, son message est supprimé et son compte suspendu pendant une semaine.
    Intérêt économique

    « Ces documents révèlent les décisions politiques de Facebook. Alors que l’entreprise affirme sans cesse que son rôle n’est pas éditorial, ceux-ci attestent du contraire. (…) Lorsque Facebook estime que des images participent à une opération de sensibilisation de l’opinion, il laisse en ligne des contenus qui contreviennent aux règles qu’il a lui-même édictées. Dans ce cas, on peut aussi s’interroger sur ce qui est retiré ! », observe Sarah Roberts, chercheuse en sciences de l’information à l’université de Californie de Los Angeles (UCLA), dans une interview accordée au Monde.

    « Alors qu’on attribue à Facebook d’avoir facilité le “Printemps Arabe“ de 2010-2011, contre les régimes autoritaires, les documents suggèrent que, au moins dans certains cas, les règles de modération de l’entreprise tendent à favoriser les élites et les gouvernements par rapport aux militants de base ou les minorités raciales », écrit le site ProPublica. Le site rapporte également qu’au moment de l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, de nombreux Ukrainiens se sont plaints de voir leurs posts censurés et profils bloqués à la demande d’utilisateurs pro-Kremlin. En Israël, les comptes de Palestiniens seraient bloqués si souvent que l’expression #FbCensorsPalestine est devenue populaire.

    Facebook pratiquerait-il un filtrage idéologique ? La position de l’entreprise vis-à-vis des discours négationnistes, révélée par le Guardian, est à ce titre intéressant. Elle encouragerait à supprimer les contenus niant l’Holocauste uniquement dans quatre pays (France, Allemagne, Israël et Autriche) sur les 14 où cela est interdit. Un document indique que la société « n’accepte pas la législation locale qui fait obstacle à un monde ouvert et connecté » et ne considère la suppression des contenus négationnistes que dans les pays où elle risque d’être poursuivie ou bloquée. En fait, selon Hervé Le Crosnier, enseignant-chercheur à l’Université de Caen en culture numérique, l’entreprise mondiale est surtout guidée par un critère économique : retenir l’attention des utilisateurs, qu’ils restent le plus longtemps sur le réseau, peu importe la véracité du contenu. « Ils n’ont aucun intérêt économique à nettoyer, sauf si ça devient tellement pourri que ça va faire décliner l’attention des gens. Leur unique crainte est que trop de violence ou d’affrontements provoque de la désaffection pour le réseau », nous explique-t-il.
    Pouvoir incontestable

    Seulement, à chaque censure, Facebook s’arroge le droit de définir ce qui est montrable, ou pas, et cela lui donne un pouvoir forcément contestable. L’automne dernier, le réseau social s’est attiré les foudres de la Norvège pour avoir censuré la photo de la « fille au napalm », la fameuse image de la guerre du Vietnam où l’on voit une fillette, nue, qui vient d’être brûlée après un bombardement au napalm. La Première ministre Erna Solberg avait alors bien exprimé la problématique : « Ce que fait Facebook, en supprimant ces images, et quelles que soient ses intentions, c’est une révision de notre histoire commune. » « Le manque de transparence de Facebook est une question importante, car son pouvoir est immense : plus d’un milliard de personnes utilisent le site, souvent comme source d’information ou comme moyen de communiquer », rappelle Sarah Roberts. « On a laissé se développer des plateformes sans régulation sociale (notamment en ne payant pas d’impôts), pour qui les corps intermédiaires (familles, communauté religieuses, syndicats) sont les choses à éviter, et qui sont devenus des outils indispensables. La question est : maintenant que c’est développé, comment fait-on ? », résume Hervé Le Crosnier.

    Certains États tentent d’infléchir le réseau social, mais pas forcément de la façon la plus souhaitable. L’Allemagne a ainsi adopté en juin une loi qui expose les réseaux importants comme Facebook à une amende pouvant s’élever à 50 millions d’euros s’ils ne suppriment pas sous 24 heures les contenus « manifestement délictueux ». Avant même que la loi ne passe, Reporters Sans Frontières s’est inquiété que ce genre de projet mène « à la multiplication de cas de censure dans la mesure où les réseaux sociaux pourraient être tentés de supprimer plus de contenus pour payer moins d’amendes ». « RSF rejette ce projet, qui ne ferait que contribuer au mouvement général de privatisation de la censure, en déléguant à des plateformes privées le rôle de juges, les laissant décider de ce qui doit être supprimé ou non, comme si les géants du web allaient remplacer les cours indépendantes et impartiales », a dénoncé Elodie Vialle, responsable du bureau Journalisme et Technologie à Reporters sans frontières. L’ONG a de plus regretté l’utilisation de termes vagues dans la législation allemande et dit craindre que cela encourage d’autres pays européens à suivre la même voie.
    Signalement par les internautes

    « Un conseil aux gouvernements autoritaires : si vous voulez censurer Internet sans faire d’histoire, il vous suffit de qualifier les articles qui vous déplaisent de “désinformation“, et personne en Occident ne viendra protester », écrivait dans un post de blog Evgeny Morozov, chercheur et écrivain américain d’origine biélorusse, qualifiant de « fausses solutions » les idées des États européens pour empêcher la propagation de fausses nouvelles. Mais vaut-il mieux tout laisser dire, même les pires fake news, pour éviter de tomber dans une censure arbitraire ? « Le sujet est très complexe et d’ailleurs la vérité n’est pas le bon critère, car ça ne veut rien dire la vérité, ça dépend de qui parle, de ce qu’on fait. En revanche, il faut protéger le citoyen de ce qui a un caractère antisocial et qui est défini par la loi », affirme Hervé Le Crosnier. Mais ce qui est antisocial dans un pays ne l’est pas forcément dans un autre et Facebook veut éviter au maximum d’avoir des règles différentes en fonction de la géolocalisation de ses utilisateurs.

    En attendant, le projet développé par Facebook en partenariat avec des médias français, (dont l’AFP, France Info, Le Monde, 20 minutes et Libération), apparaît comme une alternative intéressante à la censure. Il s’agit de permettre aux internautes de signaler les contenus douteux, pour les faire vérifier par les rédactions partenaires. En fonction, le contenu ne sera, non pas supprimé, mais signalé comme une information non-validée par le groupe de rédaction. Il n’y a pas encore eu de bilan de ce projet annoncé en mars. Ceux qui ne croient plus dans les gros médias n’y verront probablement qu’une manière de plus de s’imposer. D’autres signaleront que cette solution n’empêchera pas toutes les bêtises d’être écrites sur le réseau, et que les algorithmes encouragent de toute façon ceux qui pensent d’une certaine manière à se conforter dans leur opinion. Mais là au moins, c’est à chacun, et non pas à Facebook, d’arbitrer.

    #Fake_news

  • Les gourous de l’économie "connectée" : une vraie plaie ...

    « Apprendre ne sert à rien, c’est dangereux et ça rend idiot », Parcours - Les Echos Business
    https://business.lesechos.fr/directions-numeriques/metier-et-carriere/parcours/030618320183-apprendre-ne-sert-a-rien-c-est-dangereux-et-ca-rend-i

    À 42, il promeut un enseignement sans professeur ni salle de cours, seulement des ordinateurs et des œuvres d’art. Et oriente l’école d’informatique pas comme les autres qu’il a cofondée entièrement vers la créativité des étudiants. Rencontre avec Nicolas Sadirac, directeur général de 42.

    #poisson_rouge (syndrome du) #Leur_Internet_c'est_d'la_merde

    • #paywall
      Cette dévalorisation de l’enseignement est de la misogynie larvée. Car aujourd’hui celleux qui sont diplomé·e·s et les enseignant·e·s ce sont surtout les femmes et l’informatique c’est justement un domaine important du pouvoir des hommes sur les femmes. Les femmes ont été expulsées du domaine informatique par la culture geek et cette école 42 c’est le temple du couillon eduqué sur Jeux-video.com.
      La créativité des étudiants c’est un moyen de se garantir une chasse gardée du pouvoir entre mâles mais avec toute l’hypocrisie habituelle des dominants.
      Les hommes n’ont pas besoin d’apprendre, ils ont la science infuse qui leur viens de leur cerveau de codeur qu’ils ont entre les cuisses, les femmes elles par contre sont studieuses, scolaires, toussa toussa...
      #exclusion_des_femmes #sexisme #discrimination #culture_geek

    • Intégralité de l’article :

      Masterclass À 42, il promeut un enseignement sans professeur ni salle de cours, seulement des ordinateurs et des œuvres d’art. Et oriente l’école d’informatique pas comme les autres qu’il a cofondée entièrement vers la créativité des étudiants. Rencontre avec Nicolas Sadirac, directeur général de 42.

      En matière de savoir, le numérique change considérablement la donne… Est-ce irréversible ?

      Sans catastrophe majeure à venir, oui. Toutes les tâches liées à de la manipulation de connaissances vont être remplacées, automatisées. Le fait même de savoir n’a plus aucune valeur. Tous les métiers vont changer et se faire différemment. Dans tous les métiers, il y a une base de connaissances, de savoir-faire et de la créativité. On peut désormais assurer les deux premiers éléments à l’aide d’un ordinateur. Toute la valeur réside dans la capacité à créer et à être empathique.

      La connaissance, plus un matériau nécessaire ! N’est-ce pas paradoxal de la part d’une personne bardée de diplômes comme vous (UCLA, Stanford, Epita, HEC) ?

      Non, on me l’a imposé. Et surtout, aujourd’hui, ce n’est plus nécessaire, et même ce peut être néfaste. La première chose que je dis à mes étudiants, c’est qu’apprendre ne sert à rien, c’est dangereux et ça rend idiot. On sait faire mieux. Aujourd’hui quand on a besoin d’une connaissance, le mieux ce n’est certainement pas de l’apprendre, mais d’aller la chercher sur Internet. Et les interfaces sont en train de s’améliorer de façons drastiques.

      Donc ces diplômes ne vous ont rien apporté ?

      Je ne dirais pas ça. C’était la meilleure méthode du moment. Aujourd’hui, les gens qui n’auront pas intégré une part importante de créativité, sont en situation très dangereuse. A 42, nous formons aussi quelques informaticiens de plus de 55 ans, souvent avec des doctorats en physique ou en chimie. Quand on pose le même problème à ces personnes et à un jeune, le jeune qui n’a fait aucune étude y répond mieux. Pourquoi ? La connaissance met en position de handicap et enferme dans ce que l’on sait. On a beau enseigner des choses nouvelles, cela ne change rien. La connaissance se « sédimente » en nous. On agit en fonction de l’expérience et il est quasiment impossible d’effacer l’expérience.

      Le modèle de 42, sans professeurs et entièrement basé sur la créativité, est-il exportable à tous les domaines ?

      Tous les domaines sont composés d’une part de connaissances et d’une part de créativité. En physique, on est plutôt à 95 % de connaissances et 5 % de créativité.

      L’informatique, elle, n’est pas une science, c’est un art. D’ailleurs 42 n’a fait que piquer les méthodes en cours dans le milieu de l’art. On n’a jamais vu un cours magistral d’art qui explique comment peindre et faire naître la beauté. L’erreur majeure de notre société est d’avoir imaginé que l’informatique était une science. Il n’y a pas de préexistant. C’est un ensemble de conventions établies entre êtres humains. On s’est mis autour d’une table et on s’est dit qu’on appellerait ça un 0, ça un 1. Donc, oui, ce modèle est exportable dans la mesure où on élimine la partie « base de données », c’est-à-dire la connaissance.

      Finalement, 42 est une école d’art…

      Absolument ! C’est une hérésie de penser que l’informatique est autre chose que de l’art. Chaque année, on fait un hackathon « art et numérique ». L’étudiant se met au service d’un créateur. Nous avons aussi fait intervenir un professeur de philosophie et créé un module d’ethnologie et un autre de méditation. Nous comptons ouvrir prochainement un module d’histoire de l’art et d’art numérique. Nous utilisons le numérique au service de l’art via des outils numériques pour faire ressentir les émotions, créer des objets.
      « Les entreprises se battent pour embaucher nos étudiants »

      Cette créativité s’enseigne donc ?

      Je ne pense pas que cela s’enseigne, c’est naturel. Nous l’avons à peu près tous en nous, mais le système éducatif en élimine une bonne partie et, en grandissant, nous tombons dans l’inhibition. Donnez un trombone à un enfant de 3 ans élevé en Occident, il a 30 idées. On lui redemande à 12 ans, il en a dix fois moins. Pourtant les idées il les a toujours, il n’ose simplement plus s’exprimer.

      Votre rêve, c’est donc d’enrôler les élèves à trois ans, avant même que le système éducatif ne les transforme ? !

      Je ne sais pas si c’est mon rêve, mais c’est quelque chose qu’il va falloir faire de toute façon.

      Mais comment déconstruire ce mécanisme d’inhibition ?

      Il suffit de redonner confiance. Avant, c’était « j’ai une idée saugrenue, je prends une baffe ». Chez nous, c’est « j’ai une idée saugrenue, on m’applaudit ». Dans le système classique, l’instituteur incarne l’approbation du groupe et toute l’attention est portée sur lui. A 42, on enlève le professeur et le regard de l’étudiant revient dans le groupe. On redonne de la valeur sociale au groupe.

      Comment préparez-vous vos étudiants au monde de l’entreprise ?

      On ne le fait pas. C’est aux entreprises de se préparer à accueillir nos étudiants. Et d’ailleurs, elles se battent pour les embaucher . Celles qui en recruteront, auront un avantage concurrentiel, les autres mourront. Bien sûr, je ne parle pas que des étudiants de 42, mais des étudiants créatifs en général. Au fur et à mesure de mes rencontres, je vois que tous les patrons des plus grandes boîtes du monde savent que l’enjeu majeur est de trouver les bons talents pour ne pas mourir. Désormais, il suffit d’un mec avec une bonne idée pour briser un empire industriel. L’enjeu des grandes structures va être d’intégrer dans leur chaîne de valeur ces gens créatifs qui les aident à s’adapter. Si les grosses entreprises sont trop rigides, elles doivent exporter leur centre d’innovation vers l’extérieur, pour préserver leur capacité d’innovation. La contrainte réduit la créativité.

      Les étudiants de 42 ont des profils très divers. Quel est votre secret pour être un bon directeur ?

      Ah… Je passe une bonne partie de mon temps à empêcher que les choses ne s’institutionnalisent.

      En définitive, quel est votre métier ?

      J’aime bien me décrire comme un « éleveur de champions » (rires).
      Son credo managerial
      Délégation, collaboration, transparence, peu de hiérarchie.

    • Merci pour le texte complet @sombre j’ai pas fini de lire mais avant d’oublié je met ceci ici :

      Donnez un trombone à un enfant de 3 ans élevé en Occident, il a 30 idées. On lui redemande à 12 ans, il en a dix fois moins. Pourtant les idées il les a toujours, il n’ose simplement plus s’exprimer.

      Pourquoi précisé ici « élevé en Occident » surtout si en plus il ajoute juste avant ;

      Cette créativité s’enseigne donc ?

      Je ne pense pas que cela s’enseigne, c’est naturel.

      Si c’est naturel mais Occidental ! moi je tag #racisme car je voie pas comment un enfant non occidental de 3 ans n’aurais pas de créativité autant qu’ailleurs.

      Par contre je suis pas d’accord sur l’aspect naturel de la créativité. Je fait mon travail de créativité en publique sur @seenthis pour justement montré que c’est une méthode, que ca s’entretient, que c’est un travail de tri des connaissances et que ca tombe pas comme ca naturellement. D’ailleurs quant il parle de faire des recherches sur internet c’est complètement paradoxale. Savoir faire des recherches ca demande des connaissance et plus tu as de connaissances plus tu peu croiser finement tes recherches et avoir des idées riches et complexes. Et les recherches en soi c’est des connaissances.

      Pour avoir été pas mal broyé dans le système éducatif français il y a certains aspects de son discours qui me séduise mais c’est trop une vision de renard libre dans poulailler libre. Et pour être une de ces artistes dont il dit que le numérique prend soin, je peu affirmer que c’est pas le numérique qui paye mon loyer. D’autre part internet sais très bien uberisé les « créatif·ve·s* », les photographes ont été les premier·e·s servies.

      *vocabulaire de pubeux AOC

  • “Guns Down” Project To Fight Back Against Firearm-Related Voter Intimidation On Election Day

    http://mediamatters.org/blog/2016/11/03/guns-down-project-fight-back-against-firearm-related-voter-intimidation-election-day/214271

    Il faudrait envoyer des observateurs internationaux pour aider cette #démocratie balbutiante dans ses #élections

    Amid heightened concerns about voter intimidation involving the open carrying of firearms at polling locations on Election Day, a project called Guns Down is providing a resource for voters to report intimidation to voter protection advocates and to share their experiences on social media.

    According to The Washington Post, “many election officials across the country are, for the very first time, bracing for intimidation or even violence on Election Day,” and these fears are compounded given that “most states have no laws regarding guns in polling places.”

    Under federal law it is illegal to intimidate people trying to vote with guns or by other means.

    Yet the Post reports that “state laws about guns and voter intimidation are a patchwork of wildly varying regulations,” and determinations of violations of voter intimidation laws can be difficult to ascertain because each one is “a fact-sensitive, context-based decision,” according to UCLA law professor Adam Winkler.(Further complicating determinations are discordant federal appeals courts rulings on what behavior constitutes voter intimidation).

    #armes

  • Renaud Piarroux, le médecin qui a tenu tête à l’ONU

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/08/29/renaud-piarroux-le-medecin-qui-a-tenu-tete-a-l-onu_4989439_1650684.html

    Lorsqu’il se rend à Haïti, en novembre 2010, où vient de se déclarer la pire épidémie de choléra des dernières décennies au niveau mondial, sur une île qui n’en a jamais connu, le professeur Renaud Piarroux pense qu’il part lutter contre le fléau. Mais, durant six ans, ce spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille va être en butte à un autre adversaire que Vibrio cholerae, inattendu celui-ci : l’Organisation des Nations unies (ONU) et ses agences ­sanitaires, Organisation mondiale de la santé (OMS) comprise.

    Le médecin marseillais, 55 ans, sort cet été glorieux de son combat ­contre les tentatives d’étouffement de son rapport « Comprendre l’épidémie de choléra en Haïti », remis aux autorités françaises et haïtiennes, le 30 novembre 2010, et publié six mois plus tard dans la revue scientifique du Centre pour le contrôle et la prévention des ­maladies (CDC) d’Atlanta. Le Monde avait été le premier à rendre public ce document.

    Le 18 août, Farhan Haq, porte-parole adjoint de l’ONU, a en effet reconnu, du bout des lèvres, la responsabilité de son organisation dans le déclenchement de cette épidémie qui a touché 800 000 Haïtiens et fait 10 000 morts. Dès novembre 2010, avec ses armes scientifiques, la biologie moléculaire, les cartes de l’épidémie, son enquête sur le terrain, Renaud Piarroux avait débusqué le coupable.

    « Gérer ainsi les sanitaires dans un pays aussi vulnérable, c’est une circonstance aggravante »

    Missionné par l’ambassade de France à Haïti, le French doctor-détective prouve rapidement que l’épidémie a été provoquée par la gestion déplorable de l’ONU des sanitaires d’un camp de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) qu’ont occupé 400 casques bleus népalais, sur un affluent du fleuve Artibonite. A la mi-octobre, une quantité énorme de matières fécales contenues dans une fosse a été déversée, contaminant le fleuve jusqu’à son delta et les circuits d’irrigation des rizières. « Gérer ainsi les sanitaires dans un pays aussi vulnérable, c’est une circonstance aggravante, déplore le médecin. C’est une vraie bombe qui explose alors. On n’a jamais vu une épidémie comme celle-là, avec plusieurs centaines de cas par jour. Mais une autre faute consiste à monter rapidement une entreprise de dissimulation et de mystification. »

    Dans son bureau de chef du service de parasitologie et mycologie de l’hôpital de la Timone, dont les murs accueillent de vieilles planches médicales sur le kyste hydatique ou le Taenia saginata, Renaud Piarroux fait défiler les cartes de l’OMS et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires du secrétariat des Nations unies, retraçant la propagation de l’épidémie. Sur toutes, à l’exception de la première diffusée le 22 octobre 2010, le foyer de départ a disparu, laissant supposer que l’épidémie s’est développée dans le delta. Sur les registres de l’infirmerie du camp népalais, on ne retrouve pas la moindre trace d’une diarrhée alors que des travailleurs haïtiens évoquent des soldats malades et témoignent de conditions sanitaires particulièrement mauvaises.

    « Un gros bosseur »

    Six ans durant, Renaud Piarroux va affronter une controverse scientifique. Face à lui : un panel d’experts indépendants nommé en 2011 par Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies. L’examen par des scientifiques danois, américains et népalais du génome des souches Vibrio cholerae, la bactérie du choléra, isolées au Népal et en Haïti, démontre une totale similitude. « C’est comme si le coupable était confondu par son ADN », assure le docteur Piarroux. Mais, emboîtant le pas aux théories de Rita Colwell (université du Maryland), la papesse du monde scientifique en matière de choléra, les experts de l’ONU expliquent l’épidémie par des facteurs environnementaux propres à Haïti : saison chaude, développement du plancton, ouragan, séisme… « Ma force, c’est la rigueur scientifique, oppose Renaud Piarroux. Si mon raisonnement avait eu la moindre faille, avec tout ce qui a été entrepris pour le démonter, ils y seraient parvenus. »
    Ce combat scientifique, relaté dans Deadly River (ILR Press, 320 pages, non traduit), n’étonne pas le professeur Henri Dumon, auquel Renaud Piarroux a succédé, en 2008, à la tête du laboratoire marseillais.

    L’ancien patron loue sa ténacité : « C’est un gros bosseur mais pas le nez dans les bouquins. Quand un élève dépasse le maître à ce niveau-là, j’en suis ravi. » Bel hommage à cet ancien étudiant en pédiatrie qui avait fait le choix de suivre en parallèle des diplômes en médecine tropicale et en parasitologie. Sans ancrage régional, Renaud Piarroux, fils d’un père artisan peintre et d’une mère médecin en anatomo-pathologie dans un laboratoire pharmaceutique, a, pour ses études de médecine, fait le choix de Marseille « par hasard », son épouse y suivant les siennes en ophtalmologie.

    C’était un « rêve de gosse » : devenir médecin pour sauver les enfants africains des épidémies. Les premiers qu’il a sauvés sont des bébés rwandais sous les tentes d’un camp de réfugiés, près de Goma, en 1994, au Zaïre. Seul pédiatre sur le terrain, il luttait contre le choléra, la méningite, la shigellose, mais, chaque matin, il découvrait quelques petits corps, empapillotés dans un tissu, posés au bord de la route dans l’attente de leur « collecte ».

    Combat scientifique pour la vérité

    Vingt-deux ans plus tard, ses yeux se noient toujours de larmes à l’évocation de ce souvenir. C’est en allant voir comment étaient traités ces petits orphelins qu’il a compris : ils étaient alignés côte à côte sur des lits Picot, se contaminant les uns les autres, nourris avec une bouillie de haricots. « Il fallait des couches et du lait, comme pour les bébés européens. C’est ce qu’on a fait et la mortalité a disparu. Cela m’a donné une vision plus large de la médecine, et m’a conduit à analyser la dynamique des épidémies. »

    Le choléra devient son ennemi. Même lorsque, de 1996 à 2008, il dirige à Besançon le laboratoire de parasitologie, une discipline loin d’être au premier plan en Franche-Comté – « c’est comme chasser le tigre sur les Champs-Elysées », s’amuse-t-il. Renaud Piarroux mène avec succès des recherches sur des maladies locales, se rend dans les fermes pour comprendre que la « maladie du poumon de fermier » provient des moisissures du foin lorsqu’il est stocké humide. Il conduit une enquête sur l’échinococcose alvéolaire, et sur la transmission à l’homme d’un minuscule ver présent dans l’intestin des renards qui détruit le foie humain aussi sûrement qu’un cancer. Ce Sherlock Holmes lancé à la poursuite des bactéries et parasites a une méthode d’enquête : l’éco-épidémiologie. Il s’agit de comprendre l’environnement dans lequel se développe une maladie, de travailler avec les populations.

    « J’ai du mal à obéir lorsque je ne suis pas d’accord avec la façon dont les choses sont gérées »

    Lors d’une mission humanitaire à Foumbouni (Comores), 2 500 euros lui suffisent pour juguler une épidémie naissante de choléra : il achète l’essence pour les tout jeunes comités d’hygiène et de prévention et, dans les villages, il réunit les chefs de famille pour expliquer la nécessité de chlorer les citernes dans lesquelles ils récupèrent l’eau de pluie…

    A l’automne, Renaud Piarroux quittera Marseille pour rejoindre la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Ce médecin au caractère forgé n’adhère pas au projet d’institut hospitalo-universitaire, la Fondation Méditerranée Infection du professeur Didier Raoult. « J’ai du mal à obéir lorsque je ne suis pas d’accord avec la façon dont les choses sont gérées. » Tout en poursuivant ses recherches en parasitologie et mycologie, Haïti et le choléra, dont l’épidémie reprend régulièrement, restent sa préoccupation. Avec l’Unicef, il travaille à la rédaction d’un projet d’élimination du choléra sur l’île. Exsangues financièrement, les acteurs de la lutte contre cette épidémie, sur place, espèrent maintenant que les fautifs auront à cœur d’aider à éradiquer le vibrion dans ce pays, l’un des plus pauvres du monde.

    Le 1er septembre, à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), Renaud Piarroux ­racontera son combat scientifique pour la ­vérité sur l’origine de l’épidémie de choléra en Haïti. S’il reconnaît une « part de militantisme » dans son travail, celui-ci est toujours demeuré scientifique car « l’adversaire, dit-il, ce n’est ­jamais l’ONU, c’est le choléra. Mais il a parfois des alliés, et il faut le dire… ».

  • L’Entretien Jet d’Encre #5, Avec Jean-François Staszak

    Géographe à l’Université de Genève, passé par Paris 1 et UCLA, Jean-François Staszak est de ces professeurs dont les cours ont souvent bouleversé les idées préconçues des étudiants. Son approche vise à dénaturaliser des pratiques considérées comme « normales » et conjugue avec intensité des problématiques issues du #post-colonialisme et du genre. En escale à Paris, avant de s’envoler pour Los Angeles, le Professeur Staszak a gentiment accepté de répondre à nos questions. Au programme de cet Entretien Jet d’Encre : les différences de statut dans l’espace public selon le genre, la recherche de l’amour géolocalisé (Tinder, etc.), les migrations, l’imaginaire érotique autour des « beurettes », la récupération des discours féministes pour justifier la xénophobie, et le féminisme au masculin.

    http://www.jetdencre.ch/avec-jean-francois-staszak
    #genre #espace #géographie

    Passages sur les #toilettes :

    Lorsque je donnais des cours de première année à l’époque où il n’y avait pas d’études genre à l’Université de Genève, je me demandais comment faire comprendre de mon point de vue de géographe la pertinence ou l’importance de cette approche à des étudiants en sciences sociales qui n’avaient aucune idée de ce dont il s’agissait. Et l’exemple que j’avais alors choisi et qui marchait assez bien, c’est celui des toilettes. On considère comme allant de soi, et ne méritant pas d’être questionné, le fait qu’il y ait des toilettes pour hommes et des toilettes pour femmes. Or, si on prend un peu de recul, et si on se sert par exemple de la comparaison avec la « race », on voit tout de suite qu’il y a un souci. Qu’il y ait des toilettes pour blancs et des toilettes pour noirs, cela choque tout le monde. Mais pourquoi trouve-t-on tellement naturel qu’il y ait des toilettes pour hommes et des toilettes pour femmes ? De quoi procède cette ségrégation ? Si l’on croit que des toilettes mixtes produiraient de la gêne, voire la violence, pourquoi tient-on celle-ci pour normale ou inévitable ?

    D’autant qu’une injustice socio-spatiale en découle. Par exemple, comme les femmes passent plus de temps aux toilettes que les hommes, et que les architectes ont prévu juste le même espace pour les toilettes hommes et femmes, ces dernières devront faire la queue pour aller aux toilettes à la fin d’un concert ou dans d’autres établissements publics, alors que ce n’est pas le cas des hommes. Là, on voit bien comment l’espace est au cœur du problème. Cet exemple très parlant permet de comprendre qu’il y a un souci et qu’il faut ouvrir les yeux.

    Ainsi, on comprend d’une part mieux le genre quand on l’aborde par l’espace parce que le spatial est une des dimensions du genre. L’espace sert à fabriquer du genre, du masculin, de la domination masculine. Mais d’autre part, je pense qu’on comprend mieux l’espace si on a le genre en tête. Il y a en effet un tas de choses qu’on saisit mal dans l’organisation de nos vies et de nos espaces du quotidien si on n’a pas les lunettes du genre, si on n’a pas l’idée que ça s’explique par des rapports entre les hommes et les femmes. Donc, de mon point de vue, l’espace fabrique le genre, et le genre fabrique l’espace.

    Et sur le #voile :

    Un deuxième exemple, c’est la question du voile. Elle est importante partout dans le monde. Elle l’a été particulièrement en France, vous savez, où il y a eu un débat polémique, qui a abouti à l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, et à l’interdiction du voile dans les écoles – et là je ne parle pas du voile intégral, je parle même du foulard.

    Je trouve qu’on a eu beaucoup de mal en France à réfléchir à ce propos, parce qu’on n’a pas réussi à poser le débat en termes d’intersectionnalité. Vous connaissez ce concept de l’#intersectionnalité, c’est qu’on ne peut pas parler des femmes en général si on ne précise pas où elles se situent dans d’autres matrices de domination. On n’est jamais une femme dans l’absolu, mais on est une femme blanche, une femme noire, une femme musulmane, une femme riche, pauvre, etc. À propos du voile en l’occurrence, on a eu comme une crise de société, avec des communautés dressées les unes contre les autres, et il y avait certaines femmes au milieu, vraisemblablement un peu instrumentalisées dans l’affaire. Voici un deuxième exemple d’un moment de l’actualité politique où la question du genre a été très mal posée.

  • Pourquoi certaines #sociétés prennent-elles des #décisions catastrophiques ? (1/2) - Lieux Communs
    https://collectiflieuxcommuns.fr/829-pourquoi-certaines-societes

    L’éducation est un processus qui implique deux groupes de participants supposés jouer des rôles différents : les enseignants, qui transmettent un savoir aux élèves, et les élèves, qui absorbent la connaissance qu’ils leur apportent. En réalité, comme chaque enseignant le découvre, l’éducation consiste aussi pour les élèves à transmettre des connaissances à leurs enseignants, à mettre au défi leurs présuppositions et à poser des questions auxquelles ils n’avaient pas pensé auparavant. J’en fis moi-même l’expérience à mon séminaire à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), où je testais la matière de ce livre auprès de mes étudiants. Lors des échanges, l’un d’entre eux me posa une question qui me laissa sans voix : que se dit à lui-même le Pascuan [habitant de l’île de Pâques] qui abattit le dernier arbre ? Les dommages infligés à l’environnement se font-ils en toute connaissance de cause ? Les étudiants se demandaient si – à supposer qu’il y ait encore des Terriens vivants dans cent ans – les hommes du XXIIe siècle seront aussi stupéfaits de notre #aveuglement que nous le sommes de celui des habitants de l’île de Pâques.

    #catastrophe #environnement

  • The pro-Palestinian Jewish Activists on U.S. College Campuses - Source Haaretz.com
    http://www.haaretz.com/.premium-1.709425
    Supporting the Palestinian cause, as they see it, is not a betrayal, but rather an affirmation, of their Jewish values.
    Judy Maltz Mar 17, 2016 6:40 PM

    As pro- and anti-Israel groups battle it out on college campuses across America, much attention has focused on the successful efforts of Palestinian rights organization to recruit other groups to their cause – among them blacks, Latinos, LGBT and union activists. Less notice has been given to the preponderance of Jews among their ranks.

    A recent tour of college campuses across California – a hotbed of anti-Israel activity – shows that Jewish students have come to assume key roles in the Palestinian solidarity movement.

    Many are founding members or serve on the boards of their local Students for Justice in Palestine chapters. Others have been instrumental in pushing through motions in student government recommending that their universities divest from American companies that “profit from the Israeli occupation.”

    Yet others have been lending support to their Palestinian allies on campus through local student chapters of Jewish Voices for Peace, an organization that supports boycott, divestment and sanctions as well as the Palestinian right of return (an idea considered anathema by much of the pro-Zionist left). In fact, JVP and SJP often organize campus activities together.

    Some of these Jewish students come from families with roots in Israel and bring in-depth knowledge of the conflict to their activism. Others have never stepped foot in the country. Some have found their way into the anti-Zionist left following an initial flirtation with J Street U, a progressive Zionist organization that opposes the occupation.

    For quite a few, Israel’s last two wars in Gaza, in which thousands of Palestinian civilians were killed, were the trigger for their radicalization. On the whole, these activists are relatively non-committal when it comes to advocating for a particular solution to the Israeli-Palestinian conflict, but on one point they all agree: Supporting the Palestinian cause, as they see it, is not a betrayal, but rather an affirmation of their Jewish values.

    Who are these Jewish activists who have taken up arms in the pro-Palestinian struggle on United States college campuses? Here are some of their stories, as told to Haaretz:

    Eitan Peled
    A UCLA senior studying economics and public affairs

    Eitan Peled, who grew up in San Diego, is the scion of a prominent leftist family in Israel. His late grandfather Matti Peled, a general during the Six-Day War, served in the Knesset and was one of the founding members of the Progressive List for Peace, a Jewish-Arab political party that was among the first to advocate for dialogue with the Palestine Liberation Organization. His father, Miko Peled, is also an outspoken peace activist.

    The younger Peled serves today as a member of the SJP board at University of California, Los Angeles, where he is also active in JVP. Often on his childhood trips to Israel, he recounts, he would travel with family members to visit their Palestinian friends in the West Bank.

    “The imbalance was striking to me,” he says. “There were no swimming pools or parks there like there were in Tel Aviv, and my Palestinian friends had never even been to a beach because they weren’t allowed to go. That is what fueled my activism.”

    Asked if he had ever felt shunned on campus by fellow Jews because of his particular form of activism, Peled responds: “I’m not sure. But in any event, I’m proud of my activism.”

    Sarah and Elizabeth Schmitt
    A UCLA junior majoring in history, Sarah Schmitt, like Peled, is active in both SJP and JVP. Now her older sister is showing similar inclinations

    Growing up in a relatively unaffiliated Jewish family in conservative Orange County, Sarah Schmitt has never visited Israel. She first developed a keen interest in the Israeli-Palestinian conflict when she was barely a teen, during Operation Cast Lead, Israel’s 22-day offensive in Gaza that began in December 2008. “I just couldn’t understand the disproportionate nature of the killing, and that captivated me,” she says.

    As a student of history later on in life, Schmitt says, she began examining the conflict through the lens of Jewish history and became even further entrenched in her views. “It gave me a sense of disillusionment with the entity that presents itself as the Jewish state,” she says.

    Schmitt is not the only one in her family to feel betrayed by Israel. Her older sister Elizabeth, a history major at UC Santa Barbara, has shown similar inclinations of late. “I recently attended my first meeting of SJP here on campus,” she reports, “and although I wouldn’t call myself an activist, I’m definitely interested in getting more involved. I think the fact that Sarah has been so active has influenced me, but I’ve also been doing a lot of reading on my own about the conflict.”

    Asked how their parents have responded, she says: “It’s made them question their beliefs as well, to be honest. Definitely my mom – my dad, maybe not so much.”

    Melanie Malinas
    A doctoral student in biophysics at Stanford

    Melanie Malinas grew up in a Reform family in Ventura and took off a year before beginning her graduate studies to teach Hebrew school in Reno, Nevada. Never having traveled to Israel, her first exposure to the country came through a friend and fellow undergraduate at Oberlin College, who was active in a Zionist youth movement.

    “He got me interested, which prompted me to do my own research, and I started drawing my own conclusions,” she recounts. She had her first epiphany, she says, after reading an essay critical of Israel by writer and author Peter Beinart (today a Haaretz columnist). “It was like ‘wow,’” she says, “and it really sparked my interest.”

    As a first step in her activism, she joined J Street U, but was soon disillusioned. “It felt like it wasn’t in line with what I was feeling,” she says. So in 2012, she decided to attend the annual SJP conference.

    “I was blown away,” she recalls, “not only by their commitment to the Palestinian issue, but also to other forms of social justice.” As a core member of the SJP leadership team at Stanford, she helped push through a motion on divestment that was passed last year.

    Asked what sort of solution to the Israeli-Palestinian conflict she supports, Malinas says: “I wouldn’t say I’m in favor of a one-state or two-state solution, but I do support the right of return for Palestinians, and although I consider myself an anti-Zionist, I don’t think Jews should be expelled from Israel.”

    Michaela Ruth ben Izzy
    A Stanford sophomore and SJP activist on campus

    Michaela Ruth ben Izzy grew up in what she describes as a “culturally Jewish” home in Berkeley where her parents were active in the Reconstructionist movement.

    Although her grandparents live in Israel, and she has visited the country several times, “Izzy,” as she is known, says she was not well educated on the conflict until she began attending university. “There were a lot of things I simply didn’t know,” she says.

    As she began educating herself and forming her own opinions, J Street U seemed like it might be a good fit for her. “I wanted to get involved, and it felt like a good place,” she recounts.

    That was until last summer when during a trip to Israel to visit her grandparents, she decided to take a few weeks and travel around the West Bank. “Being able to see things from the other side really shifted my worldview,” she says. “When I got back, the first thing I did was join SJP.”

    “I see this as a very Jewish thing,” she notes. “Wrestling with the status quo has always been a Jewish value, and I think it’s in my Judaism to question these things.”

    Kelsey Waxman
    A Berkeley senior studying history and Arabic literature
    Kelsey Waxman was raised by social activist parents in urban Chicago where “great emphasis was put on applying Jewish values to daily life.”

    “Growing up in a very diverse neighborhood taught me not only the importance of diversity, but also to approach people with respect, wherever they’re from,” she says.

    Waxman learned about the other side of the conflict through her Palestinian friends in public school, and years later, when she spent two months on a study abroad program in Jordan, where she lived with a local family of Palestinian refugees. Initially, says Waxman, she thought J Street might be a good outlet for her activist tendencies, but after attending one of the organization’s conferences, found herself disappointed.

    After a summer spent volunteering at the Aida refugee camp outside Bethlehem, she says she realized where she belonged. “Members of my Jewish community back home had connected me to folks at JVP, but there was no JVP chapter here at Berkeley at the time,” she recalls. “So in September 2015, together with another student here, I founded the chapter.”

    Contrary to what might be assumed, not all the members of the Berkeley JVP chapter are Jewish. “We also have Palestinian, Muslim, Christian and Hindu members,” says Waxman.

    Why did she choose JVP over SJP, which already has an active chapter at Berkeley? “For me, it was important to speak about my experiences as a Jewish person because so much of what goes on in Palestine is justified by politicians who have the same religious identity as me,” she says.

    Tallie Ben Daniel
    A doctoral student at UC Davis

    Tallie Ben Daniel was born and raised in Los Angeles, the daughter of a Jewish-Iraqi mother and an Israeli father. Today, she serves as the academic advisory council coordinator at JVP.

    “I grew up with a lot of knowledge of Israel, having visited many times and having a lot of family there,” she says, “and I’ve always known that it’s a very complicated place.”

    It was during her undergraduate years at UC Santa Cruz, recalls Ben Daniel, that she made two important discoveries. “I had always thought that the Israeli-Palestinian conflict was a conflict between two equals, but I suddenly understand that the two sides were not equal because one side was an occupier,” she relays. “The other thing I discovered is that there were many American Jews who did not want to have this conversation.”

    Because this was not the sort of conversation that could be had in a predominantly Palestinian organization like SJP, she and some like-minded friends at the time set up their own group called “Confused Jews.”

    “That lasted about six months,” she recounts, “but it allowed me to realize just how different our views were.” Only when she eventually joined JVP, recalls Ben Daniel, did she finally feel at home. “I realized that I hadn’t had a Jewish community until then, and it felt great. I especially loved the fact that it had such a big tent.”

    Elly Oltersdorf
    A history major at UC Davis

    The daughter of a Jewish-Australian mother and a non-Jewish German father, Elly Oltersdorf grew up in a very Zionist home in San Diego. When asked if reports of widespread anti-Semitism on her campus are true, the UC Davis junior responds: “The only time I felt uncomfortable as a Jew on this campus was when I came out as pro-BDS. In fact, today, some people even question my Jewishness.”

    For the record, her initiation into social activism began elsewhere. “When I first started university, I became involved in the movement against raising tuition and then in Black Lives Matter,” she relays. It was the 2014 war in Gaza that sparked her interest in the Israeli-Palestinian conflict. “That was a turning point for me,” she says. “I felt that something was severely wrong that needed to be addressed.”

    The president of the local chapter of JVP, Oltersdorf says her parents, and especially her mother, find it hard to accept her views. “For my mother, Israel is something so emotional that she has difficulty thinking rationally about it,” she says.

    Liz Jackson
    A graduate of Berkeley law school

    The only Jewish attorney at Palestine Legal, a non-profit that defends Palestinian rights activists, Liz Jackson is a graduate of Berkeley law school. Her dubious claim to fame – which goes a long way toward explaining where she is today – is having participated in the first ever Birthright trip to Israel.

    “I didn’t know much about Israeli history at the time, but this was so obviously a propaganda trip,” she says. “It was all about partying and getting free things, and it seemed to me that their main message was to find a Jewish man to marry. I was a serious kid, and that really disgusted me.”

    A prominent member of JVP, Jackson, through her employer, also represents student activists in SJP when they have a brush with the law. In the past year alone, she says, her organization has responded to 240 incidents, mainly involving false accusations of anti-Semitism and support for terrorism.

    Jackson, a 37-year-old mother of two, grew up in the Northeast, where she attended Brown University as an undergraduate. Before starting law school, she became involved in economic social justice work in Boston, where she says that “for the first time in my life, I felt that I had a Jewish community.”

    Operation Cast Lead began just as she was beginning law school and had become active in immigrant rights and other economic justice issues. “I became horrified and riveted and couldn’t look away,” she says.

    Not long thereafter, she joined a fact-finding trip to Israel and the West Bank for Jewish American peace activists. When she returned to Berkeley, she became involved in the divestment campaign at Berkeley that kicked off the BDS campus wars.

    Trying to explain what drew her to full-time professional involvement with the Palestinian cause, Jackson says: “I think that many people like me feel a connection because of our Jewish background. We identify with refugee rights and the underdog because such an important part of our Jewishness is overcoming oppression. That may sound cheesy, but it’s really been real for me.”

    David McCleary
    A doctoral candidate in molecular and cell biology at Berkeley

    David McCleary is a leader of the campus chapter of SJP, where he says about one-third of the core membership is Jewish. The son of a Jewish mother and an Irish-Catholic atheist father, McCleary, who grew up in Orange County, was raised Jewish and “nominally Zionist,” as he describes it, but never visited Israel.

    A long-time union activist, he says it was Operation Cast Lead that “opened my eyes” to the Israeli-Palestinian conflict and “what it meant to have a Jewish state.”

    “It made me realize something was wrong, and it made me question the Zionist narrative that the Jews needed their own homeland,” he says.

    No, he says, the Holocaust did not justify the need for a Jewish state because “the only thing that saved the Jewish people during the Holocaust was the world getting together and saying this is wrong – and since then a system of international law has been set in place to ensure it doesn’t happen again.”

    But it took the 2014 Gaza war to turn him into a hard-core pro-Palestinian activist. “Those images of the destruction at Shejaiya [a neighborhood in Gaza particularly hard hit during the 2014 war], I asked myself if anything is worth that.”

    Asked if it is true that pro-Israel students on campus are meant to feel unwelcome in social justice organizations, he responds: “It’s totally true. You’re either for justice or against justice.”

  • Les fauteuils sur le pont du Titanic
    http://www.dedefensa.org/article/les-fauteuils-sur-le-pont-du-titanic

    Les fauteuils sur le pont du Titanic

    10 janvier 2016 – Le Washington’s Blog du 8 janvier fait une grande place à un article de l’économiste fameux dans son milieu et dans la constellation de l’économie-Système, Brad DeLong, professeur d’économie à la prestigieuse université de Californie à Berkeley (UCLA). Le même 8 janvier, dans le Huffington Post, DeLong commence son article par le titre “Les économistes du futur appelleront probablement cette décennie la ‘Plus Longue Dépression’”, puis le texte se déroule en citant puis et en rappelant d’une façon spectaculaire ce que Joe Stiglitz, autre économiste fameux mais d’une école antagoniste de celle de DeLong et dénonciateur infatigable de l’économie en cours, écrivait en 2009, après la crise de l’automne 2008, et à quoi s’opposait DeLong ; et DeLong martelant (...)

  • Nouvelle tactique désespérée d’Israël contre les boycotts universitaires qui se multiplient
    7 février | PACBI |Traduction JPP pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.org/nouvelle-tactique-desesperee-d.html

    Un vote historique, l’association des étudiants des universités de Californie approuve l’appel au désinvestissement en soutien aux droits des Palestiniens
    9 février | Students for Justice in Palestine at UCLA |Traduction JPP pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.org/un-vote-historique-l-association-1158.html

    Des professeurs de Stanford lancent un appel à désinvestir de l’occupation israélienne avant le vote des étudiants
    11 février | Mondoweiss |Traduction CG pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.org/des-professeurs-de-stanford.html

    #BDS #boycott_universitaire #Palestine #Californie #USA