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  • Francis Dupuis-Déri : « Les hommes sont en crise dès que les femmes avancent vers plus d’égalité et de liberté » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/02/01/francis-dupuis-deri-les-hommes-sont-en-crise-des-que-les-femmes-avancent-

    Quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, la règle semble immuable : dès que les femmes s’affranchissent un tant soit peu des rôles qui leur sont assignés, les hommes se déclarent perdus, déstabilisés, en danger… Le chercheur québécois déconstruit ce mythe qui est avant tout une manipulation rhétorique pour préserver la domination masculine.

    • Francis Dupuis-Déri : « Les hommes sont en crise dès que les femmes avancent vers plus d’égalité et de liberté »
      Erwan Cario, Libération, le 1 février 2019
      https://www.liberation.fr/debats/2019/02/01/francis-dupuis-deri-les-hommes-sont-en-crise-des-que-les-femmes-avancent-

      Quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, la règle semble immuable : dès que les femmes s’affranchissent un tant soit peu des rôles qui leur sont assignés, les hommes se déclarent perdus, déstabilisés, en danger… Le chercheur québécois déconstruit ce mythe qui est avant tout une manipulation rhétorique pour préserver la domination masculine.

      Qui a écrit : « Les femmes sont devenues si puissantes que notre indépendance est compromise à l’intérieur même de nos foyers, qu’elle est ridiculisée et foulée aux pieds en public » ? Non, pas Eric Zemmour, mais Caton l’Ancien, en 195 avant J.-C., alors que les Romaines se mobilisaient contre une loi leur interdisant de conduire des chars et de porter des vêtements colorés. Le polémiste réac, lui, constatait en 2006, dans son ouvrage le Premier Sexe, que « face à cette pression féminisante, indifférenciée et égalitariste, l’homme a perdu ses repères ». Vingt-deux siècles n’ont donc pas suffi pour que l’homme, le pauvre, trouve sa place dans une société par trop féminisée. Dans son dernier essaila Crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace, qui sortira jeudi en France (Editions du remue-ménage), Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique à l’Université du Quebec à Montréal, est remonté aux origines de ce discours pour mettre en lumière ses rouages antiféministes.

      Comment cette crise de la masculinité se définit-elle à travers les âges ?

      C’est tout à fait cyclique, avec une intensification en période de crise politique ou économique. Mais elle a toujours à peu près le même canevas et elle est portée par des hommes qui occupent des positions privilégiées. Il y a cinq siècles, par exemple, au sein des cours royales, en Angleterre et en France, le roi, des évêques et des intellectuels considèrent que les hommes de la cour commencent à avoir des comportements efféminés. En parallèle - et c’est toujours comme ça avec ce discours de crise -, les femmes ne restent pas à leur place. Elles empiètent sur des domaines qui sont considérés comme masculins. C’est très élastique, cela va des modes vestimentaires et des coiffures aux métiers réservés aux hommes, en passant par la vie intime, et comment se comportent les conjointes. Cette crise concerne donc, à une époque donnée, la perception des hommes et la perception des transgressions des femmes. A partir de là, on déclare que les hommes sont déstabilisés, en danger, désespérés, perturbés, perdus, parce qu’ils n’auraient plus de modèle. C’est une rhétorique qui porte fondamentalement sur la différence entre les sexes, elle réaffirme une opposition sociale, une opposition économique, une opposition politique. On veut surtout réaffirmer une suprématie masculine dans ces domaines.

      La crise de la masculinité, c’est donc avant tout une mécanique d’autodéfense pour la domination masculine ?

      Tout à fait. On pourrait faire l’exercice avec d’autres discours de crise. D’une manière générale, quand on dit qu’il y a une crise, on appelle à l’aide et on identifie la source du problème qui doit être neutralisée. Quand c’est un incendie ou une inondation, il n’y a pas de débat politique quant à la nature de la menace, mais quand il s’agit d’un sujet social, culturel, économique ou politique, ça oppose des groupes, des catégories ou des classes entre elles. Dans ce cas-là, donc, les hommes appellent les autorités à agir en leur faveur.

      Le problème n’est donc pas la masculinité en crise, mais les femmes qui cherchent à s’émanciper…

      C’est un des multiples registres des discours antiféministes. Certains vont parler de l’ordre divin qui impose telle répartition des rôles, d’autres auront un discours plus nationaliste, axé sur la natalité, comme à la fin du XIXe et au début du XXe où, en France, il fallait des enfants pour la prochaine guerre. On peut aussi avoir de l’antiféminisme à l’extrême gauche, quand on établit que l’ennemi principal, c’est le capitalisme et que le féminisme divise les forces syndicales ou ouvrières. Ma thèse, c’est donc que la crise de la masculinité est une forme rhétorique spécifique qui s’exprime quand les femmes avancent collectivement vers plus d’égalité et de liberté.

      Ce discours de crise connaît-il une grande variation dans le temps et selon les pays ?

      Je suis politologue et, au quotidien, je travaille surtout sur des pays comme la France, le Québec, un peu les Etats-Unis. Quand j’ai projeté d’approfondir le sujet, je suis allé voir les collègues en histoire et j’ai voulu sortir de l’Occident pour voir ce qui se passe ailleurs. Et, des deux côtés, cela a été pour moi une découverte, basée sur le travail d’autres chercheuses et chercheurs. J’ai été complètement éberlué par ce que je trouvais : ça se répète presque toujours à l’identique, dans l’histoire et sur toute la planète. Sur cinq cents ans, en Occident, à des époques où l’égalité n’était pas d’actualité, et aujourd’hui dans des pays où on ne peut soupçonner une prise de contrôle par les féministes, comme la Russie, le Qatar, ou certains pays d’Amérique latine ou d’Asie, le masculin est toujours en crise. Cela peut presque suffire pour établir qu’il y a quelque chose de fallacieux là-dedans.

      Comment est définie cette masculinité en crise ?

      Ce sont toujours un peu les mêmes clichés et les mêmes raisonnements circulaires. Ce sont d’immenses généralités qui cherchent des références hors contexte, que ce soit Dieu qui nous a faits comme ça, ou la nature, avec la chasse au mammouth et la préhistoire, ou la biologie, avec la taille des crânes. Selon qui parle et où on se trouve, il y aura toujours une bonne explication. Et les femmes sont toujours comme on veut qu’elles soient : douces, passives, attentives, attentionnées, surtout pas combattantes, car la compétition est évidemment une caractéristique masculine. Ce qui est inquiétant dans cette conception, c’est que s’il y a un conflit entre les deux sexes, on annonce déjà qui va gagner, puisque le combat et la force ne sont que d’un seul côté. Le comble de l’absurde, c’est qu’on va finir par associer le principe même de l’égalité à la féminité et celui de la hiérarchie et de la structuration organisationnelle à la masculinité. Donc l’égalité provoque mécaniquement une crise de la masculinité, ce qui est incroyable au niveau politique, et ce qui ne laisse pas beaucoup d’espoir.

      Vous expliquez que le discours actuel de la crise de la masculinité prend naissance dans les années 60 avec l’apparition de groupes d’hommes proféministes…

      C’est surtout en termes de réseaux et d’organisation que ça se passe, ce ne sont pas nécessairement les mêmes individus. A cette époque, les féministes radicales s’organisent en groupes de conscience où elles se retrouvent, en non-mixité, à déconstruire leur propre socialisation. Elles commencent d’ailleurs à critiquer sérieusement les réseaux d’extrême gauche comme étant machistes et sexistes. Mais dans ces réseaux, il y a des hommes solidaires qui se disent « qu’est-ce qu’on peut faire pour soutenir ce mouvement ? ». Par effet de mimétisme, ils vont créer des groupes, non mixtes, d’hommes très progressistes en solidarité avec le mouvement féministe. Le problème c’est que, rapidement, ils commencent à développer des discours de moins en moins solidaires avec les femmes et de plus en plus préoccupés par leur nombril. Ils commencent par retourner la réflexion sur eux-mêmes, dans une perspective antisexiste, en parlant du système d’oppression des normes patriarcales sur les hommes. Rapidement, ils vont parler de leurs ex, de leurs conjointes, de leurs mères, etc. Les hommes proféministes vont finalement se retrouver minoritaires. A partir de ce moment, certaines organisations vont commencer à parler uniquement de la question de la paternité. On finit, dans certains congrès, par avoir des ateliers pour trouver un bon avocat ou un bon détective privé destinés aux pères divorcés en conflit au sujet de la garde de leur enfant.

      Sur quoi se base le discours de crise aujourd’hui ?

      Les époques induisent des problématiques particulières. Dans ma recherche, j’ai isolé quatre axes. Le premier, c’est que les hommes ne peuvent plus séduire car les femmes ont pris le contrôle de la sexualité. Le deuxième, c’est la question du suicide des hommes qui est, par exemple, très présente au Québec depuis dix ou quinze ans. Le troisième concerne les difficultés scolaires des garçons, et on termine avec la question de la pension alimentaire et de la garde des enfants qui est directement liée à la question des violences conjugales. En effet, certains prétendent que les femmes « instrumentalisent » ces violences pour obtenir la garde et affirment qu’il y a une symétrie dans la violence entre les sexes, même si celle des femmes serait avant tout « psychologique et verbale ».

      Comment expliquer la facilité avec laquelle ce type de discours se propage ?

      On a l’impression, en surface, que tout ça relève du sens commun. Les gens sont convaincus qu’il y a une crise de la masculinité. On le voit sur les blogs, sur les commentaires d’articles en ligne, ce sont toujours les mêmes arguments qui reviennent. Il est possible très facilement de les déconstruire. Sur l’éducation, par exemple, les inégalités économiques jouent un rôle beaucoup plus important sur la réussite que le sexe des élèves. J’ai découvert, par ailleurs, une citation de John Locke au XVIIe siècle qui se plaint que les garçons réussissent moins bien en apprentissage des langues que les filles…

      Concernant le suicide, on peut remonter à la fin du XIXe siècle et l’étude de Durkheim, où il trouvait, déjà à l’époque, un taux de suicide environ trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

      Vous écrivez que ce mythe est « ridicule et risible, absurde et faux, scandaleux et dangereux »…

      Je voudrais appuyer le terme « dangereux », car c’est un mot que j’ai pesé quand je l’ai écrit. Ce discours de la crise de la masculinité peut aller dans certains cas jusqu’à la glorification de l’assassinat et des meurtres de masse de femmes pour se venger de cette crise qu’elles feraient subir aux hommes, comme avec les attentats en Amérique du Nord des involontary celibats, les incels (1), qui vont jusqu’à tuer car ils n’auraient pas eu une sexualité qui leur reviendrait de droit. Il faut aussi toujours déconstruire ces discours sur la symétrie des violences, car on voit même, aux Etats-Unis, des plaintes déposées contre les refuges pour les femmes victimes de violences, en expliquant que c’est discriminatoire car il n’existe pas d’équivalents pour les hommes, et demandant la fin des subventions.

      Finalement, vous dénoncez le mythe et le discours, mais vous l’attendez, cette crise…

      Si on est dans une société injuste, inégalitaire, dominatrice, si on veut mettre en acte des principes de solidarité, d’égalité et de liberté, on ne peut qu’espérer une crise. Et une vraie, cette fois !

      (1) Le dernier en date remonte au 23 avril 2018, à Toronto. Il a fait 10 morts et 14 blessés. Son auteur, Alek Minassian, a publié sur Facebook un message évoquant « la rébellion des incels ».

      #Francis_Dupuis-Déri #Hommes #Femmes #domination_masculine #masculinité #paywall

  • Contre la rhétorique masculiniste – Binge Audio
    https://www.binge.audio/contre-la-rhetorique-masculiniste

    Il paraît que les hommes vont mal. Que la virilité se perd. Que les sociétés occidentales seraient hyper féminisées. Que les hommes ne sauraient plus comment être des hommes, qu’ils seraient paumés et souffriraient beaucoup à cause des femmes, et à cause du féminisme, qui les briment et les oppriment. Les symptômes ? Mauvais résultats scolaires, difficultés à séduire, refus des tribunaux d’accorder la garde des enfants au père en cas de séparation, et même… suicides. Les solutions ? Les mouvements de défense des hommes, les stages de revilirisation d’inspiration chrétienne ou ésotérique, et autres “écoles de la masculinité” d’extrême-droite.

    Dans cet épisode, nous montrons d’où vient ce discours et ce qu’il révèle, avec Francis Dupuis-Déri politologue, professeur à l’Université du Québec à Montréal, auteur d’une enquête précise et documentée : “La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace”.

    Francis Dupuis-Déri est également un militant pro-féministe, qui reconnaît ses propres privilèges d’homme blanc hétérosexuel ; dans cet épisode, il partage avec franchise et drôlerie son expérience et son regard sur la société française contemporaine.

    Dupuis-Déri précise qu’un homme pro-féministe se doit de casser la solidarité masculine, ce qu’on appel aussi la #fraternité

    Par rapport au discours raciste-masculiniste d’extreme droite je rajoouterait Michel Houellbeq qui est completement dans ce discours de l’homme blanc dévirilisé par la féminisation de la société.

    Pour les masculinistes de gauche on trouve Alain Badiou et Michéa.

    Dupuis-Déri explique qu’être un homme ça reviens à dominer. Il n’y a aucune forme de masculinité qui ne soit pas une manière de dominer. La crise de la masculinité n’est pas arrivée et ca serait bien qu’elle arrive vraiment.

    Le groupe Charogne conseillé en fin d’émission
    https://www.youtube.com/watch?v=ohCzp5FjZ24

  • Détroit Les profs montent au front Marco Fortier - 3 Novembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/540534/les-profs-montent-au-front

    On se trouve au sud-est du Michigan, un État du nord des États-Unis. Mais parfois, on se croirait au Québec.

    Les élèves des 106 écoles publiques de Detroit ont eu toute une surprise à la rentrée scolaire : il n’y avait plus d’eau potable. Dans aucune école. La commission scolaire a découvert que l’eau des trois quarts des écoles publiques est contaminée au plomb à cause de la plomberie datant du siècle dernier. Les autorités n’ont pas couru de risques. Elles ont fermé les robinets de toutes les écoles.

    Autre signal alarmant pour les écoles publiques, les bâtiments ont été tellement négligés qu’ils ont besoin de travaux de 500 millions de dollars. Toits qui coulent, trous dans les murs, moisissures, portes et fenêtres qui ne ferment pas, la liste des rénovations est interminable.

    Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, on se croirait au Québec. Mais encore ? Les enseignants des écoles publiques du Michigan ont le moral à terre. Ils désertent la profession, épuisés par les classes remplies d’élèves ayant des difficultés. Le métier est dévalorisé. Il y a une pénurie de profs. Comme chez nous.


    Photo : Carlos Osorio Associated Press Le délabrement des écoles publiques au Michigan préoccupe les parents et les enseignants. Une manifestation s’est déroulée en février à Detroit pour protester contre la fermeture de dizaines d’écoles.

    En roulant au #Michigan, on peut aussi s’imaginer au Québec. Les ponts et chaussées ont été négligés depuis des décennies dans cet État éprouvé par les fermetures d’usine et la délocalisation des emplois en Chine et au Mexique. Les nids-de-poule font partie des joies de la conduite automobile — et de la marche en ville : l’autre jour, un pauvre journaliste montréalais a failli se fouler la cheville (et se faire écrapoutir par une camionnette) en mettant le pied dans une crevasse en traversant un de ces immenses boulevards à six voies…

    Loin des coups de gueule et des pitreries de Trump, l’avenir des #services_publics — la notion même de service public — est au coeur de la campagne électorale américaine, qui connaîtra son dénouement aux urnes, mardi.

    La bataille des services
    Deux visions s’affrontent : le Parti républicain prône bien sûr le « libre choix » (y compris en éducation) et favorise l’entreprise privée tous azimuts. Ce qui est nouveau, c’est que le Parti démocrate prend résolument position pour les services publics et pour les droits des travailleurs, que ce soit en éducation, en santé ou en services sociaux. Quitte à passer pour un parti « socialiste ».

    « On assiste à la montée d’une aile progressiste chez les démocrates, qui s’inspirent de la campagne de Bernie Sanders en 2016 », dit Frédérick Gagnon, directeur de l’Observatoire sur les États-Unis et professeur au Département de science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

    Le chercheur rentre d’une tournée d’une demi-douzaine d’États du Midwest, dont le Michigan. Ce qui l’a frappé, c’est la montée d’une gauche décomplexée chez les #démocrates.

    « Trump a remporté la présidence, mais les démocrates estiment que ce sont d’abord eux qui ont perdu l’élection de 2016. Ils en ont tiré des leçons. »

    Fouettés par Trump, les jeunes, les femmes et les minorités s’engagent comme jamais en politique. Et ça commence sur les bancs d’école. La semaine dernière, les élèves d’une école secondaire de Detroit ont fait la grève. Avec leur campagne #DoWeCount, ils réclamaient de l’#eau_potable et des tests de qualité de l’#eau dans toute la ville, et non seulement dans les écoles.

    Les jeunes s’inspirent de leurs profs. Au printemps dernier, des #enseignants d’une série d’États sont sortis dans les rues pour réclamer de meilleures conditions de travail.

    La suite logique, on la voit dans cette campagne électorale : pas moins de 554 membres du personnel de l’éducation, en vaste majorité des femmes (profs, orthophonistes, directions d’école, etc.), sont candidates pour des postes à Washington ou dans les législatures d’État, selon une compilation menée par les deux plus grands syndicats de l’éducation.

    Inégalités croissantes
    « Les enseignants se prennent en main pour sauver l’école publique. Le problème de notre système, c’est que la majorité des élus n’ont jamais mis les pieds dans une école publique, sauf pour se rendre dans un bureau de vote le jour des élections », dit Deb Lotan, directrice générale du Michigan Education Association (MEA), un des grands syndicats de l’éducation.

    Deb Lotan est fâchée. Les huit années de règne républicain au Michigan ont porté un coup dur aux écoles publiques, selon elle. Dans les faits, la plupart des familles qui en ont les moyens envoient leurs enfants au privé ou dans les #écoles_à_charte — des écoles financées par les fonds publics, mais qui ne relèvent pas des commissions scolaires.

    Le gouverneur républicain sortant, Rick Snyder, a tout fait pour favoriser l’éclosion des écoles à charte, fait valoir le MEA. À commencer par éliminer les limites au financement de ces écoles hybrides, dont certaines font des profits. Les conditions de travail des enseignants du secteur public ont aussi souffert. Gel salarial, hausse des primes d’assurance maladie, dégradation des conditions de retraite…

    « Les républicains gouvernent pour les riches. Les élèves démunis ou handicapés et leurs enseignants écopent en se retrouvant dans des classes difficiles de l’école publique », dit Deb Lotan.

    Maternelle 4 ans
    Gretchen Whitmer, candidate démocrate au poste de gouverneur de l’État (qui devance son adversaire républicain Bill Schuette), incarne la gauche progressiste qui promet de « redonner ses lettres de noblesse à l’#école_publique ». À la rentrée scolaire, elle a accompagné une enseignante qui allait acheter — de sa poche — des fournitures pour ses élèves démunis du comté de Jackson. Facture : 84 $ de papier, crayons, gommes à effacer et cartables.

    Le programme de Whitmer éveille des souvenirs de la campagne électorale québécoise : maternelle 4 ans pour tous (ça, c’est socialiste, du moins au Michigan !), investissements dans les infrastructures scolaires, hausse des salaires des enseignants et embauche de professionnels pour soutenir les profs en classe.

    Mais on est ici aux #États-Unis : la présence d’armes à feu en classe est au coeur de la campagne. Dans le 20e district, le sénateur #républicain sortant (au Parlement de l’État du Michigan) veut armer le personnel. Son opposant démocrate, le prof Matt Koleszar, s’oppose à la présence d’armes dans les écoles.

    « Les commissions scolaires n’en veulent pas, les enseignants n’en veulent pas, les gestionnaires n’en veulent pas, mais surtout les enfants et leurs parents n’en veulent pas », a déclaré Koleszar dans le journal interne de la MEA.

    Des armes dans les écoles. Cette fois, pas de doute : on est bel et bien aux États-Unis, et non au Québec.

  • Black Blocs : de Macron au capitalisme, les raisons de la colère
    Christian Losson , Willy Le Devin et Laure Bretton, Libération, le 2 mai 2018
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/02/black-blocs-de-macron-au-capitalisme-les-raisons-de-la-colere_1647382

    « Qui nous sommes est moins important que ce que nous voulons. Et nous voulons tout, pour tout le monde » : c’est l’un des slogans les plus connus des actions Black Bloc. Apparues dans les années 80 en Allemagne, ces opérations ont connu leur apogée médiatique lors des grands sommets internationaux des années 2000. En France, ce sont les manifestations contre la loi travail en 2016 qui leur ont offert une nouvelle vitrine.

    Quel mot d’ordre a été passé avant la manifestation de mardi ?

    C’est essentiellement sur les réseaux sociaux ou des forums identifiés que les consignes de formation du Black Bloc de mardi ont été diffusées. Cinquante ans après Mai 68, à l’heure où les mouvements sociaux se multiplient en France, certains collectifs comme Génération ingouvernable, né début 2017 pour contester la présidentielle, entendaient faire de cette fête des travailleurs un « 1er Mai révolutionnaire », voire une « journée en enfer ». L’appel relayé sur Facebook expliquait que « manifester entre Bastille et République a[vait] largement montré ses limites ». Par conséquent, « nous devons nous attaquer directement à ceux qui sont responsables de notre situation. Ils sont au nombre de trois : les partis politiques, les banques, les multinationales. […] Vous devez réaliser des opérations coup-de-poing par petits groupes de 3 ou 4 personnes maximum », pouvait-on lire dans le texte.

    Début avril, un autre texte publié sur Lespaves.net et traduit en huit langues incitait les militants, français ou étrangers, à « converger » vers Paris à l’approche de ce mai anniversaire. Le texte dénonçait « un monde plus malade qu’il ne l’a jamais été », rongé par l’ubérisation, le capitalisme vert, les migrants fuyant les guerres ou les destructions climatiques, les écosystèmes détruits. « Ils commémorent, on recommence » résonnait comme le mot d’ordre général.

    Citant tour à tour l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les opérations policières contre les facs occupées depuis le début du printemps, les comités de soutien aux migrants, la grève à la SNCF, un communiqué appelait à « transformer ces différents foyers de révolte en une seule vague insurrectionnelle pour faire chuter ce régime détestable ». « C’est un mélange de colère contre Emmanuel Macron et la crise de la politique, et une logique de longue durée contre le capitalisme et le néolibéralisme », analyse le chercheur en science politique canadien Francis Dupuis-Déri, auteur du livre les Black Blocs : quand la liberté et l’égalité se manifestent.

    A quand remonte la première action Black Bloc ?

    Probablement à des actions d’autonomes allemands au début des années 80, quand Berlin-Ouest lance une offensive contre les squats et que s’y oppose un Schwarzer Block. On retrouve ces Autonomen un an plus tard, quand ils se mobilisent contre les néonazis ou le nucléaire. Un tribunal de Francfort veut alors faire condamner des manifestants « membres de l’organisation terroriste Black Bloc ». C’est encore eux qui prennent la rue en 1986 à Hambourg pour lutter contre la traque des squats. Ou leurs camarades qui dénoncent la guerre du Golfe en 1991 à Washington ou ailleurs.

    Ils explosent médiatiquement lors du sommet de l’OMC à Seattle, en 1999, où se multiplient les zones autonomes temporaires. Au sommet du FMI à Prague en 2000, ils seront près de 3 000 activistes, et à Gênes, l’année suivante, la répression policière fait un mort, un jeune altermondialiste, Carlo Giuliani, abattu d’une balle dans la tête. Tous les sommets internationaux des années 2000 sont marqués par une montée en puissance de la violence. On les retrouve ensuite lors du « printemps érable » à Montréal en 2012, lors du printemps arabe en Egypte en 2013, et même au Brésil contre la corruption. Si les actions se concentrent toujours contre les sommets diplomatiques, la focale s’est rapprochée ces dernières années des mouvements sociaux. En France, les Black Blocs ont pris leurs marques dans les ZAD, à Sivens ou à Notre-Dame-Des-Landes, et noyauté les manifestations de soutien à Nantes et à Rennes en 2014. Et la loi travail en 2016 a fait naître une nouvelle génération de Black Blocs français.

    Ce 1er Mai français était-il différent des autres mobilisations des Black Blocs ?

    Les modes opératoires - une apparition massive et instantanée, des tenues noires, des foulards, des bombes incendiaires - et les cibles de ces militants - les symboles de la « pourriture capitaliste » - n’ont pas changé. Les chercheurs s’accordent cependant sur une nouveauté bien française avec la pratique du « cortège de tête » dans les manifestations depuis la mobilisation contre la loi travail. Au prix d’altercations musclées avec les services d’ordre des syndicats, certains manifestants radicaux ont en effet réussi à se placer à l’avant des manifestations sociales depuis deux ans.

    Mardi à Paris, selon la préfecture de police, il y avait trois mouvements : le cortège des partis et syndicats traditionnels (20 000 personnes), un « cortège de tête » (14 500 militants) et 1 200 militants radicaux. « Réussir à se positionner en tête et avec une telle densité, c’est du jamais vu », estime Francis Dupuis-Déri. Selon le professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), « cette pratique du cortège de tête où se mêlent des militants radicaux non cagoulés avec des Black Blocs offre à ces derniers des marges de manœuvre tactique face aux forces de l’ordre ». Plus que de la tolérance, c’est donc un appui qui s’exprime désormais physiquement. « Ce mode opératoire rend les Black Blocs encore plus visibles, abonde Hugo Melchior, doctorant en histoire contemporaine à Rennes-II et spécialiste des mouvements de jeunesse révolutionnaires. Mardi, les Black Blocs étaient enchâssés dans le cortège de tête, qui leur fournissait une protection, une clôture face aux forces de l’ordre. »

    Existe-t-il une idéologie Black Bloc ?

    Renvoyer les Black Blocs à des casseurs sans vergogne ou des voyous sans idéaux est systématique. Ils sont condamnés par les responsables politiques, la plupart des syndicalistes et des médias, et bien des intellectuels de droite comme de gauche. S’ils rejettent toute forme de catégorisation, les participants à ces actions instantanées sont au contraire très politisés. Libertaires, anars, autonomes… le mouvement est loin d’être homogène mais recrute uniquement dans les rangs de l’extrême gauche. « Ils sont tous radicalement antifascistes », précise Francis Dupuis-Déri. Ainsi, certains militants écologistes, queer ou LGBT ont parfois recours à ce type d’action, par envie de dénoncer l’ineptie et la brutalité du système. L’idée est de s’opposer au monopole de la violence « légitime » de l’Etat. « Leur dénominateur commun, c’est la critique radicale de l’ordre établi, de la société capitaliste et consumériste et leur volonté de la subvertir, explique le chercheur Hugo Melchior, ancien militant de la LCR. Parmi les Black Blocs présents mardi, nombreux sont ceux qui défendent le principe de créer une, deux, trois nouvelles ZAD, c’est-à-dire autant de zones libérées du règne de la marchandise. Ils ne croient plus au mythe de la grève générale, qui leur semble hors de portée avec la fragmentation accélérée du salariat. »

    Ce qui les rassemble aussi, c’est d’être hors système, hors partis, hors conformisme, mais agoraphiles, égalitaristes, horizontaux, utopistes. Il y a l’idée de mener une « guérilla imprévisible », une « contre-attaque aux oppressions » contre l’Etat et ses relais, contre la guerre économique qui « fabrique de l’hyperpauvreté », contre les « autoritarismes ».

    Il n’y a évidemment pas de théoricien ou de gourou qui ait inspiré le Black Bloc, mais des influences multiples, piochées ici ou là. Comme Hakim Bey, auteur de TAZ : zone autonome temporaire, anarchie ontologique, terrorisme poétique, paru en 1991. Ou encore le Communiqué au sujet des tactiques et de l’organisation, un manuel de combat publié quelque part dans le Midwest américain en 2001. Selon le chercheur canadien Francis Dupuis-Déri, cet ouvrage est au Black Bloc ce que sont l’Art de la guerre de Sun Tzu et De la guerre de Carl von Clausewitz à toute armée conventionnelle.

  • Thierry Pardo : « L’organisation de l’école est conforme à la logique industrielle » - Le Comptoir
    https://comptoir.org/2018/03/19/thierry-pardo-lorganisation-de-lecole-est-en-tous-points-conforme-a-la-log

    Titulaire d’un doctorat en éducation, Thierry Pardo est chercheur indépendant associé au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal. Il parcourt le monde en famille afin de présenter au cours de conférences les apports d’une posture libertaire, et pour accompagner les parents désireux de ne pas inscrire leurs enfants dans une démarche scolaire classique. Il est également l’auteur de plusieurs essais, dont « Une éducation sans école », un ouvrage magistral de synthèse sur les pistes à explorer pour ceux qui désirent ne pas en passer par les voies classiques de l’enseignement. À l’occasion de la réédition revue et augmentée de celui-ci chez Écosociété, nous avons souhaité nous entretenir avec lui.

    « L’organisation scolaire répond aux besoins de l’État-nation et à son mode de production, pas aux besoins de l’enfant. »

  • CNRS - Notre maison brûle et nous regardons ailleurs : le sous-traitement médiatique de la crise de biodiversité
    http://www.cnrs.fr/inee/communication/breves/b337.html

    Pourtant capitale au bon fonctionnement des écosystèmes et à notre bien-être, la biodiversité (des plantes et des animaux) diminue à un rythme sans précédent. Toutefois, le grand public est assez peu sensibilisé à cet enjeu environnemental majeur.

    Nous avons voulu mesurer l’écart dans le traitement médiatique entre la perte de biodiversité et un autre enjeu environnemental majeur que sont les changements climatiques. Ce travail, mené par Pierre Legagneux du Centre d’Études Biologiques de Chizé conjointement avec des collègues de l’Université du Québec à Rimouski, l’Université Laval et l’Université de Sherbrooke au Canada est publié dans Frontiers in Ecology and Evolution. La présence de ces enjeux dans les médias a été comparée en utilisant les données de journaux anglophones populaires publiés entre 1991 et 2016.

    Nos analyses démontrent très clairement que la couverture médiatique des changements climatiques est jusqu’à huit fois supérieure à celle de la biodiversité, et ce, malgré une faible différence dans le nombre d’études scientifiques réalisées et le financement dont ont bénéficié ces deux domaines de recherche.

    Notre étude propose différentes pistes de réflexion afin que les travaux scientifiques liés à la perte de biodiversité soient davantage relayés par les médias. Une plus grande prise de conscience de cette problématique aiderait à la mise en place de nouvelles politiques permettant de relever les défis posés par l’érosion de la biodiversité.

  • En Allemagne, malaise autour des « vestes de sable » pour calmer les enfants hyperactifs - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/24/en-allemagne-malaise-autour-des-vestes-de-sable-pour-calmer-les-enfants-h

    L’histoire semble tout droit sortie d’un roman de Dickens : environ 200 écoles allemandes ont mis en place le port de vestes lestées de sable afin de calmer les #enfants_hyperactifs ou atteints du trouble du déficit de l’attention (TDAH). Cette méthode est utilisée comme alternative à la Ritaline, le médicament généralement prescrit dans ce genre de cas aux enfants dès 6 ans.

    Cette #veste, qui ressemble à un gilet pare-balles, pèse entre 1,2 et 6 kilos et coûte entre 140 et 170 euros, est fabriquée principalement par une société de Basse-Saxe, Beluga. Elle la commercialise depuis dix-huit ans. Cela fait à peu près autant de temps qu’elles sont utilisées dans des écoles hambourgeoises.

    On pourrait les attacher aussi #facepalm #enfance #éducation

    • Sans parler de la parfaite obscénité d’utiliser à des fins publicitaires une enfant dont on peut douter qu’elle ait donné son consentement éclairé à cette mise en scène

      J’imagine @intempestive que ce sont ses parents qui ont donné l’accord...

      1/ Je vais me renseigner à propos de la contention. Les psychiatres allemands semblent justement contre car celle-ci n’est pas utilisée au départ pour ce genre de cas et j’ai l’impression (surtout) qu’on ne leur a pas demandé leur avis ;-)

      2/ Les parents des enfants semblent satisfaits, les enfants aussi (pas celle de la publicité qui ne peut véritablement s’exprimer en raison de son handicap), de même que les professeurs. What else ?

      3/ Entre la Ritaline et le gilet, je choisis... le gilet qui lui, peut s’enlever mais j’y ajouterais bien sûr une TCC.

    • Il n’y a plus guère de réflexions et de pratiques critiques sur ces questions (émergence d’une pathologie), je connais des familles que l’on peut supposer tout à fait non dupes qui ont accepté l’usage de la #ritaline
      Je crois pas que ce soit fondamentalement « la » psychiatrie qui soit en cause, il y a une grande difficulté des familles face à ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance. La psychiatrie a bien pour fonction de venir remédier aux effets pathogènes des normes sociales, et pas seulement à l’aliénation psychopathologie en tant que telle dans ce qu’elle a de spécifique.
      #soin #comportementalisme #paix_des_familles et des #école

    • Vous me direz, chez Volkswagen, on gaze bien des singes pour tester les moteurs diesel. Les méthodes allemandes ... mais elles n’ont rien à envier aux méthodes « civilisées » de la société occidentale de l’abondance, celle qui fait croire que le salut est dans le productivisme et le produit intérieur brut, mais aussi qu’il faut un esprit sain dans un corps sain en évacuant les « scories » de l’humanité à la marge. D’ailleurs le concept de « marginalité » est en lui-même révélateur d’un système de pensée, lequel système est bien totalitaire.
      #totalitarisme

    • Merci à @intempestive , @colporteur et @sombre pour vos réponses stimulantes.

      Par ailleurs, la notion même de « trouble de déficit de l’attention », introduit, me semble-t-il, dans une version relativement récente du DSM, est critiquable, notamment du fait des surdiagnostics et de la surmédication qui ont accompagné son surgissement

      Après prise de renseignements, les TDA remontent à 1968 dans le DSM II sous l’appellation "Réaction hyperkinésique de l’enfant".
      Pourquoi y a-t-il eu "surdiagnostique" ou "surgissement", je ne sais pas (ou y a-t-il eu tout simplement un développement des TDA ? Il faut savoir que la psychologie a fait d’énormes progrès depuis et les diagnostiques se sont affinés. Je vais être un peu provocateur mais bien avant on parlait de sorcellerie et non de folie...

      Mais cela permet de ne pas se poser la question plus fondamentale de la pertinence d’une telle médicalisation de l’attitude de certain.es enfants

      Les TCC sont la thérapie adéquate ; ça fonctionne très bien mais c’est une thérapie (pas un gilet ;-) ni un médicament) et c’est sur le long terme. Je crois qu’il faut dépasser le mot "attitude". C’est plus grave et ne relève pas de la simple discipline scolaire qui est bien impuissante crois-moi.

      On propose une solution technique, apparemment inoffensive, à des questions sociales.

      Pardonne-moi ma question mais en quoi est-ce une question sociale ?

      Cette vidéo fait directement écho à une longue tradition médicale d’utilisation de l’image de personnes considérées comme arriérées, adultes ou enfants, au nom de la grandeur de la science et pour leur bien naturellement

      Echo : oui, mais il me semble qu’elle est différente : c’est une entreprise qui montre un exemple de ce qu’elle peut offrir pour palier au handicap (pas d’arriération ici) note : pallier : « soulager un mal sans le guérir » aux XIIIe et XIVe siècles, « atténuer faute de remède véritable » au XVIIe
      Pas de science ici non plus. Mais je comprends que cela puisse choquer. Je suis personnellement indécis. Cela fait longtemps que je n’avais pas vu une "solution" physique (qui n’en est pas une mais qui pallie) à un problème psychique. C’est peut-être cela qui interpelle.

      @colporteur

      ces comportements émergents, qui nt sans doute beaucoup à voir avec la religion de la performance.

      Un TDA n’a, je pense, rien à voir avec la performance. J’ai au moins un élève dans ce cas et son comportement n’a rien à voir avec un problème vis-à-vis d’une norme sociale (enfin presque... ta réflexion est juste si tu considères qu’un tel cas est "normal" et qu’il peut accéder au savoir dans sa condition... ce qui est impossible surtout lorsqu’on sait que son TDA s’accompagne d’autres troubles dys...).

      @sombre
      D’après Charpentier M, Guberman N, Billette V, Lavoie JP, Grenier A, Olazabal I, Vieillir au pluriel, Perspectives sociales, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2010 :

      L’exclusion sociale (la marginalité) est la relégation ou marginalisation sociale d’individus, ne correspondant pas ou plus au modèle dominant d’une société, incluant personnes âgées, personnes sujettes à un handicap (physique ou mental) ou autres minorités. Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.

      L’exclusion, la marginalité existe depuis plusieurs siècles et donc cela n’a donc rien à voir avec le totalitarisme qui est un concept forgé au XXe siècle. Bien sûr le totalitarisme a produit de la marginalité laquelle n’en est pas le révélateur mais un aspect parmi d’autres... mais bon, cela n’est pas l’essentiel sur notre sujet, n’est-ce pas ?

    • @cjldx, une analogie. Si les suicides au travail ou liés au travail se multiplient, ce n’est pas comme adaptation à la norme mais plutôt l’expression dune incapacité à s’y plier, voire des formes de négation/refus de celle-ci.
      La prévalence accrue des dépressions n’est pas due simplement à une invention des labos ou des psys, c’est aussi une défense, une réponse, une manière (coûteuse) de sauver sa peau. L’émergence de « TDA » qui présentent tout autrement sont un autre écart, lui aussi coûteux. Quant aux TCC...
      voir peut-être On agite un enfant, de Yann Diener
      https://seenthis.net/messages/89485

    • @colporteur Tout à fait d’accord avec toi sur ton premier paragraphe ainsi que sur ton deuxième point.

      J’ai trouvé très intéressant l’article sur « On agite bien un enfant » (2012). Heureusement les choses progressent et les jeunes psychologues ont un esprit plus ouvert et décident des thérapies en prenant ça et là dans les diverses écoles qui se sont succédées

      En retour, les États-Unis nous amènent aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales, avec l’immense marché des « troubles » et des médicaments qu’elles inventent.

      1/ On n’en est plus au tout médicament (enfin normalement) et lorsqu’on emploie des TCC, on n’est pas obligé d’y inclure un médicament (les psychiatres peuvent en prescrire, pas les psychanalystes, ni les psychologues).

      2/ Quelques citations intéressantes :

      Le premier chapitre parle de ce qui se passe à l’école, où le nombre d’enfants « agités » augmente. Il s’agit aussi du moment où l’institution scolaire impose une pression croissante sur l’enfant.

      Ce n’est pas faux mais il y a plus encore et il le dit bien par la suite.

      Plusieurs facteurs participent de ce qu’on appelle « un trouble » mais que l’on désigne trop rapidement comme quelque chose qui vient de l’enfant uniquement.

      considérer leurs patients comme des « fauteurs de troubles »

      En effet, un enfant qui souffre de TDA ou TDAH n’est pas un fauteur de troubles, c’est juste un enfant qui souffre et qu’il faut « soigner ». D’ailleurs il est bien différent de celui qui fait sa crise d’adolescent.

      Je ne vais pas citer tout le texte que tu m’as mis en biographie (il est très bien mais date un peu maintenant). Je peux néanmoins te rassurer, les psychologues que je connais ont dépassé ce stade (même la psychanalyse se dit psychodynamique maintenant et change aussi) et ils emploient les TCC (sans médicament), la psychanalyse ("psychodynamique") et d’autres « techniques » (le mot est peut-être mal choisi) en prenant dans diverses écoles. Il ne faut plus être sectaire mais avoir un esprit ouvert.

      Petite remarque : la définition des TCC que donne l’article est biaisée

      (Thérapies inventant des « troubles » à « traiter » à court terme, faisant fi de l’histoire du sujet et des ressorts inconscients du symptôme pour lequel l’individu consulte.)

      Pourquoi des scientifiques « inventeraient ». Cela me fait penser aux réactions de rejet systématiques face à une nouveauté : c’est une attitude normale mais il faut dépasser ce stade. La panacée n’existe pas. C’est souvent (pas tout le temps non plus) un mélange de l’ancien et du nouveau qui nous fait progresser.

      Merci encore pour l’article.

    • @intempestive C’est toujours un plaisir d’avoir une discussion fouillée, argumentée ; cela nous fait progresser et c’est bien pourquoi je suis très content d’être sur @Seenthis .

      A propos des articles que tu cites, lis mon commentaire ci-dessus pour colporteur. Il est aussi valable. Ces auteurs ont parfaitement raison mais il faut aller plus loin et c’est ce qu’il semble se faire actuellement même si les neurosciences ont tendance, il me semble, à vouloir tout rejeter.

      Quant à « notre » histoire de veste, je suis partagé. Je ne la rejette pas mais il faut un (des ?) complément indispensable. Je suis aussi dubitatif : est-ce qu’un de mes élèves qui doit souffrir de TDA(H) serait soulager avec ce dispositif ? Pas sûr. D’où l’idée d’un diagnostic posé par des professionnels... qui ne seraient pas coincés dans leur chapelle. ;-)

    • Ah, j’ajoute une chose :

      Concernant l’ « hyperactivité » et le « déficit de l’attention », on médicalise des manières d’être qui pourraient être analysées de toute autre façon selon les cas : expression de difficultés familiales (maltraitance, pauvreté, etc.), manifestation d’une personnalité singulière (ce qui est très prisé dans certains milieux, notamment ceux dits « créatifs », et très déprécié dans d’autres, où il ne faut pas qu’une seule tête dépasse), inadéquation du cadre scolaire..

      On peut (et doit) traiter le problème à sa source (maltraitance, pauvreté, etc.) mais cela ne résoudra rien au problème psychologique de l’enfant, l’adolescent, l’adulte qui est véritablement ancré en lui.
      Quant aux créatifs, ils ont fait de leur(s) souffrance(s) un art (enfin j’espère). Tant mieux. C’est aussi une sorte de thérapie.

      « Inadéquation au cadre scolaire », là ça me fait un peu réagir (tu t’en doutes bien) : que veut l’école ? Instruire, faire progresser l’esprit critique et la compréhension du monde en tout cas en histoire-géographie (et y rajouter une ligne politique directrice). Un enfant en souffrance, aura vraiment du mal à y arriver et c’est bien triste.

    • Pour le pire : quand on retourne à une ingurgitation scolaire sous contrainte, façon XIXème siècle (du style, en ce moment : conception de l’histoire comme apprentissage d’un « roman national »).

      Il y a un programme et les directives sur l’application du programme :
      http://eduscol.education.fr/cid98981/s-approprier-les-differents-themes-du-programme.html

      Certains hommes politiques ont la tentation du roman national (tronqué au demeurant, ils choisissent bien ce qu’ils veulent y voir d’ailleurs....). Mais l’inverse est vrai aussi : au collège, on étudie plus le Second Empire (trop libéral dans sa seconde partie ?), exit Clovis, les mérovingiens (ça coince un peu entre la fin de l’empire romain et Charlemagne, il y a un bon vide de 400 ans) , ni Sparte (trop extrémiste ?), Richelieu est passé à la trappe ; idem pour la crise de 1929 (le côté économique seulement et non son rôle dans la montée du nazisme)... Ce qui a été fait à l’école primaire est souvent oublié... lorsqu’il a été fait. Mes collègues font le maximum mais les difficultés sont grandes (nous sommes en ZEP).

      On n’ingurgite plus mais il faut bien quand même mémoriser à un moment donné... comprendre sans mémoriser c’est être condamné à faire les mêmes erreurs.

      ce que l’école « veut » varie beaucoup : cela dépend de la politique nationale, des collectivités locales, du statut de l’école (public ou privé, religieuse...

      Les écoles privées sont très souvent catholiques et ce qu’elles veulent c’est la réussite de leurs élèves... comme les écoles publiques. Les programmes sont les mêmes, les profs sont salariés par l’Éducation Nationale même s’ils n’ont pas le même statut.

      Et tout à fait d’accord avec toi en ce qui concerne la suite de ton commentaire !

  • Présentation | Réseau DIALOG | Dialog
    http://www.reseaudialog.ca/fr/reseau-dialog/presentation

    Réseau de recherche et de connaissances
    relatives aux #peuples_autochtones

    DIALOG est un réseau stratégique de connaissances créé en 2001 et ancré à l’Institut national de la recherche scientifique, une des constituantes universitaires de l’Université du Québec (Canada). DIALOG est subventionné par le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture et par le Conseil de Recherches en sciences humaines du Canada.

    DIALOG réunit plus de cent cinquante (150) personnes issues du milieu universitaire et du milieu autochtone et à l’œuvre au Québec, au Canada, dans les Amériques, en Océanie, en Europe et en Asie. Provenant d’horizons multiples et partageant des pratiques et des intérêts de recherche diversifiés, ces personnes entretiennent l’objectif de mettre en valeur, de diffuser et de renouveler la recherche relative aux peuples autochtones. DIALOG bénéficie de l’étroite collaboration de dix-neuf institutions partenaires.

    #premières_nations

  • Francis Dupuis-Déri – L’anarchie dans la philosophie politique (2007) – Le Partage
    http://partage-le.com/2014/12/francis-dupuis-deri-lanarchie-dans-la-philosophie-politique-2007

    Francis Dupuis-Déri – L’anarchie dans la philosophie politique (2007)
    TOPICS:anarchieanarchismedupuis-dérifrancisphilosophiepolitique

    Posted By : LePartage 30 décembre 2014

    Dupuis_D_ri_FFrancis Dupuis-Déri (né en 1966 à Montréal) est un écrivain et professeur québécois. Depuis 2006, il enseigne au département de science politique et à l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il a été chercheur au Massachusetts Institute of Technology et au Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal (CREUM). Il détient un doctorat en science politique de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver. Il a collaboré à des journaux tels Alternatives, Le Couac et Le Devoir. Il travaille occasionnellement comme analyste pour la Société Radio-Canada.

    Francis Dupuis-Déri étudie notamment les mouvements sociaux tels l’altermondialisme, l’antiféminisme et le masculinisme. Il se prononce sur plusieurs sujets tels les hommes proféministes, la répression policière, l’anarchisme, le profilage politique, la guerre et la démocratie.

    Pour ceux qui ne l’auraient pas vu, une excellente vidéo où il parle de ce qu’est, et devrait être, une vraie démocratie !

    “L’anarchie dans la philosophie politique. Réflexions anarchistes sur la typologie traditionnelle des régimes politiques”

    Introduction

    « Quel est le meilleur régime politique ? » Voilà la question fondamentale à laquelle la philosophie politique occidentale s’est traditionnellement attribué le devoir de répondre, dénombrant généralement trois types purs de régimes (la monarchie, l’aristocratie et la démocratie) et un régime mixte (la république), constitué d’éléments des trois régimes purs [1]. Sous certaines conditions, ceux qui exercent le pouvoir dans ces trois régimes purs peuvent chercher, défendre et promouvoir la réalisation du « bien commun » pour l’ensemble de la communauté politique, ainsi que la « vie bonne » pour chacun de ses membres. À l’inverse, ceux qui exercent le pouvoir dans les régimes dégénérés (la tyrannie, l’oligarchie, etc.) cherchent uniquement à jouir égoïstement d’une bonne vie (d’un point de vue matériel plutôt que moral) au détriment du bien commun et de la réalisation de la vie bonne pour leurs sujets. Quant à l’« anarchie », les philosophes les plus influents de la tradition occidentale l’ont identifiée comme la forme dégénérée et pathologique de la démocratie, entendue ici sous sa forme directe où tous les citoyens peuvent participer à l’assemblée où se prennent les décisions politiques collectivement et à la majorité.

    Assimiler ainsi l’anarchie à une forme dévoyée de la démocratie directe constitue une erreur grave qui appauvrit la philosophie politique. Je prétends au contraire qu’une typologie des régimes politiques doit inclure l’anarchie non pas comme une forme dévoyée de la démocratie, mais plutôt comme l’un des idéal-types des régimes politiques légitimes. Je vais identifier l’anarchie comme un quatrième type de régime politique pur dans lequel tous les citoyens se gouvernent ensemble directement grâce à des délibérations consensuelles, sans avoir recours à une autorité dotée d’appareils coercitifs. Il s’agit donc d’offrir un tableau plus complet et cohérent des régimes politiques que ne le propose la tradition de la philosophie politique occidentale, et de démontrer que l’anarchie ne doit pas être conçue comme une forme dérivée d’aucun des autres régimes. Pour mener cette démonstration, il convient dans un premier temps de synthétiser le discours quantitatif des philosophes politiques au sujet des types purs de régimes politiques, d’analyser ensuite l’approche qualitative utilisée par les philosophes pour distinguer entre les « bons » et les « mauvais » régimes politiques, puis finalement de discuter de la nature de l’anarchie. Cette démarche se heurte toutefois à un défi important lorsqu’il convient de distinguer l’anarchie de la démocratie, les deux régimes ayant plusieurs caractéristiques en partage. Une attention particulière sera donc portée à la relation ambiguë qu’entretiennent ces deux régimes dans la tradition occidentale.

  • 01 - Partage, digital labor et surveillance au temps du numérique : Pratiques paradoxales du capitalisme informationnel - Centre d’Enseignement Multimédia Universitaire (C.E.M.U.) Université de Caen Normandie - Vidéo - Canal-U
    http://www.canal-u.tv/video/centre_d_enseignement_multimedia_universitaire_c_e_m_u/01_partage_digital_labor_et_surveillance_au_temps_du_numerique_pratiques_par

    Serge Proulx (professeur émérite, Université du Québec à Montréal)

    Résumé : Nous souhaitons décrire et articuler trois types de pratiques connectées, qui prennent toujours davantage d’importance aujourd’hui : pratiques dites de partage qui ouvrent vers les contradictions du modèle de l’économie collaborative ; pratiques dites de digital labor qui mettent en scène diverses formes de travail invisible constituant le back store de l’organisation de l’économie numérique ; pratiques de surveillance qui se déploient à de multiples niveaux (sousveillance entre internautes et vis-à-vis des contrôleurs des plateformes ; surveillance organisationnelle et commerciale de la part des entreprises géantes de l’Internet sur leurs clients ; surveillance étatique de masse exercée sur les bases de données de ces entreprises et sur la vie privée des individus ; surveillance internationale et hacking entre États et entre organisations).

    Nous chercherons à mettre en relief les conséquences et la dimension paradoxale de ces diverses pratiques connectées. Le défi analytique consiste à tenter de penser ensemble ces diverses pratiques. Ce qui veut dire qu’il nous faut chercher à identifier la totalité sous-jacente à l’ensemble de ces pratiques. Nous formulons l’hypothèse que ce sont les formes contemporaines du capitalisme – financier, prosumer, informationnel et cognitif – qui constituent cette nouvelle totalité dont il faut non seulement analyser le fonctionnement mais aussi penser en même temps les alternatives, de manière à pouvoir identifier la capacité d’agir citoyenne dans un tel contexte.

    #économie_collaborative #partage #surveillance #digital_labor

  • RTS | Les murs de séparation entre deux territoires de plus en plus nombreux
    https://asile.ch/2017/03/20/rts-murs-de-separation-entre-deux-territoires-de-plus-plus-nombreux

    Il existe une multitude de murs construits pour séparer deux territoires dans le monde. Interview d’Elisabeth Vallet, professeur associée à l’Université du Québec à Montréal, qui a mené un projet de recherche global sur la totalité des murs-frontières de la planète.

  • QUE VEULENT VRAIMENT LES BLACK BLOCS ?

    Entretien avec Francis Dupuis-Déri, novembre 2016

    La tactique du black bloc a donné aux manifestations contre la « loi travail » des allures insurrectionnelles au printemps dernier. Mais d’où vient-elle ? Quels sont ses objectifs et ses effets sur la mobilisation ? Le professeur de science politique Francis Dupuis-Déri, auteur du livre « Les black blocs » et de « La peur du peuple », décrypte ce phénomène.

    Cagoulés, vêtus de noir et prêts à en découdre avec la police, les black blocs ont donné aux manifestations du printemps dernier en France contre la “loi travail” des allures insurrectionnelles. Dans un livre érudit réédité dans une version augmentée (Les black blocs, la liberté et l’égalité se manifestent, Lux), le professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal Francis Dupuis-Déri remonte aux sources de cette tactique. A contre-courant des stéréotypes sur la figure du “casseur” apolitique et irrationnel, il éclaire la logique et la dynamique de ce phénomène.
    Dans un livre qui vient de paraître et qui prolonge cette réflexion, La peur du peuple (Lux), il interroge le mépris que suscitent les mouvements qui se revendiquent de la démocratie directe – des Indignés à Nuit debout, en passant par Occupy. La multiplication de ces expériences autogestionnaires témoigne selon lui d’une mémoire vive de la capacité du peuple à se gouverner seul. Une mémoire que certains auraient bien aimé ne plus jamais voir resurgir.

    En 2003 lors de la première édition de votre livre Les black blocs, La liberté et l’égalité se manifestent, vous étiez pessimiste sur la persistance de cette tactique. Pourquoi est-elle de nouveau investie par les acteurs des mouvements sociaux ?

    Francis Dupuis-Déri
    Mon pessimisme était lié entre autre à la répression. Le black bloc est une tactique très typée esthétiquement, et qui désigne facilement ses acteurs comme des cibles de la répression, dans le cas où la police décide de jouer cette carte-là. D’autre part, je travaille beaucoup sur la base de textes écrits par les militantes et militants eux-mêmes, et c’était le discours qu’ils avaient en 2003. Mais la réalité a infirmé mon hypothèse. La crise financière de 2008 et les ondes de choc qu’elle a provoquées ont produit des occasions pour les activistes anticapitalistes de se ressaisir de cette tactique.
    Ce fut le cas dans le mouvement altermondialiste, lors du printemps arabe, au Brésil en 2013 lors de la campagne contre la vie chère, à Toronto au Québec en 2010 lors du G20, ou encore au printemps dernier à Paris lors du mouvement contre la “loi Travail”. Le 14 juin, j’étais à Paris, et je me suis retrouvé dans le cortège de tête : j’ai été vraiment impressionné. A ma connaissance en France c’était exceptionnel. Les activistes autonomes, anarchistes et anticapitalistes français connaissaient déjà cette tactique, mais il y avait un effet d’échelle assez impressionnant.

    Avez-vous constaté une porosité entre les manifestants pacifiques et le black bloc à cette occasion, ou cette jonction est-elle fantasmée ?

    C’est effectivement ce que j’ai observé la journée où j’étais à la manifestation. Il y avait à peu près 1000 personnes devant la banderole de la CGT : 700 d’entre elles n’étaient pas des black blocs, tandis que les 300 autres étaient vraiment venues équipées, connaissaient bien le mode d’action et s’organisaient en groupe d’affinité. Quand il y a des émeutes politiques, c’est presque toujours la même chose : 10 à 20% des participants ciblent des banques, la police ou les médias selon le contexte, tandis qu’une majorité d’entre eux sont dans l’émeute sans pour autant “casser” ni affronter la police. Il peut y avoir parmi eux des curieux, mais dans le cortège de tête le 14 juin, j’ai observé qu’ils étaient plutôt là par solidarité. Cela créait un espace d’action pour le black bloc.
    Le cortège de tête est un espace de solidarité qui permet au black bloc d’agir, de se replier, de manœuvrer… Si les gens avaient voulu se désolidariser du black bloc ils seraient retournés derrière la banderole de la CGT, ce qui n’est pas arrivé. Au Québec nos grandes centrales syndicales ne seraient pas restées si près du cortège de tête. Elles auraient paniqué et se seraient éloignées.

    Qu’est-ce qu’un black bloc efficace ? Cette tactique ne finit-elle pas nécessairement par diviser et discréditer un mouvement non-violent ?

    Tout mon travail consiste à m’adresser aux sociaux-démocrates et aux radicaux non-violents, pour leur dire qu’il y a une logique du black bloc, que ce ne sont pas des vandales extérieurs au mouvement, dénués de valeurs et de principes. C’est un travail pédagogique de présentation de la logique politique, éthique et stratégique du black bloc. C’est dans ce sens que je parle d’efficacité.
    Un black bloc efficace ne lance pas nécessairement des frappes contre la police, les banques ou des lieux symboliques de l’Etat. Dans certains contextes ils savent que ce n’est pas le mieux à faire. A Gênes en 2001 lors du G8, la première grande manifestation avec un black bloc était une manifestation de sans-papiers. Le black bloc a défilé avec bannières et drapeaux, mais il n’a lancé aucune action pour ne pas mettre en péril les sans-papiers. Le black bloc met l’ambiance, et créé une convivialité dans la manifestation. Il peut lancer des frappes, l’objectif étant qu’il y ait le moins d’arrestations possibles. Mais cela reste une tactique : ils ne vont pas renverser le capitalisme. L’émeute peut être grisante, mais ce n’est pas une révolution.

    L’un des préjugés qui pèse sur les black blocs, c’est qu’ils seraient démunis de conscience politique, qu’ils ne seraient que l’expression d’une violence réparatrice. De fait, ils rejettent les catégories de droite et de gauche, voire même d’extrême gauche : quelle politique professent-ils ?

    On ne peut pas parler au nom du black bloc, par définition, car il est anonyme. Mais les qualifier de “totos” comme on l’entend parfois, d’autonomes, n’est pas faux. Ils sont anticapitalistes, écologistes radicaux, anarchistes, généralement anti-Etat, ce qui les place à l’extrême gauche de l’échiquier politique. Cependant selon les pays ils n’aiment pas ces étiquettes, car elles peuvent faire référence à des forces politiques dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. En principe ils sont contre les élections, se situent à l’extérieur des partis et des syndicats, et se méfient des médias de masse.

    En France les slogans les plus repris dans le cortège de tête au printemps dernier étaient : “A. Anti. Anti-Capitaliste !”, “Tout le monde déteste la police !” et “Paris, debout, soulève-toi !”. L’appel à l’insurrection était aussi omniprésent sur les graffitis qui ont orné les murs. Or l’effet d’une révolte dépend beaucoup du contexte, de ce que Lénine appelait les “circonstances objectives”, et le contexte actuel ne semble pas révolutionnaire. Dans ce cas, l’affrontement direct avec les forces de l’ordre est-il pertinent ? Ne risque-t-il pas au contraire de décourager les manifestants qui craignent la répression ?

    Pour paraphraser Eric Hazan [auteur en 2015 de La dynamique de la révolte : Sur des insurrections passées et d’autres à venir, éd. La Fabrique, ndlr], à peu près toutes les révolutions ont commencé par une émeute, même si toutes les émeutes ne mènent pas à des révolutions. De plus, si l’on prend le problème dans le sens inverse, les manifestations très tranquilles peuvent aussi donner peu envie aux gens de venir. Le 23 juin à Paris par exemple, beaucoup de personnes n’y sont pas allées car cela n’avait aucun sens, le trajet était circulaire, court et hyper contrôlé.
    Ces manifestations calmes et “bon enfant” ne sont pas toujours bien couvertes par les médias : elles peuvent passer inaperçues, se résumer à une photo avec une description de la “bonne ambiance”, le nombre de participants, et c’est tout. Les revendications ne seront peut-être même pas mentionnées.
    Les actions du black bloc attirent les médias. Lors des contre-sommets ou des mouvements qui s’étendent sur plusieurs semaines, la couverture est certes négative mais immense, démesurée par rapport à une manifestation sans turbulences. Et au bout du compte, l’attention portée par les médias aux black blocs se répercute sur les manifestants qui n’en font pas partie. De même, la présence des black blocs à Notre-Dame-des-Landes n’éclipse pas les enjeux de fond, qui sont évoqués dans les médias.

    A ces occasions où les black blocs sont sous le feu des projecteurs, ceux-ci utilisent aussi leurs propres médias pour se défendre et remettre en cause les catégories utilisées par la communication gouvernementale. C’est ce qui s’est passé par exemple le 14 juin quand le site Lundi matin a réagi aux vitres cassées de l’Hôpital Necker en publiant un témoignage qui a fait contrepoids…

    C’est en effet un très bon exemple. Ce phénomène avait été étudié après la “bataille de Seattle”, en 1999. Il y avait une extrême visibilité des black blocs dans les médias de masse, qui ont sans doute participé à leur mondialisation. Mais des sociologues des médias ont aussi observé que l’audience des sites internet comme Indymedia, indépendants et de tendance plutôt anarchiste, ont augmenté de manière exponentielle. Ils attirent ainsi l’attention non pas seulement sur leurs actions, mais aussi sur leurs idées, sur les luttes existantes, etc. Les gens qui veulent s’informer à ce sujet tombent nécessairement sur des médias alternatifs.

    Vous venez de publier un ouvrage intitulé La peur du peuple, Agoraphobie et agoraphilie politiques. La peur que les black blocs inspirent aux gouvernements est-elle caractéristique de l’agoraphobie dont vous parlez ?

    Tout à fait. L’agoraphobie politique laisse entendre que le peuple, quand il se gère lui-même en assemblée ou en manifestation, est irrationnel, facilement manipulable, se transforme en faction séditieuse, et se gausse du bien commun. C’est ce qu’on entend sur le black bloc dans tous les pays : ce serait des vandales sans conscience politique, extérieurs aux mouvements, et qui ne sont là que pour casser, et parfois même manipulés par la police. Chris Hedges a même dit que le black bloc était le “cancer” du mouvement Occupy.

    Pensez-vous que c’est cette agoraphobie ambiante qui empêche l’agitation politique, au contraire de 1968 ?

    Le contexte était beaucoup plus favorable en 1968. Il y avait une division en trois positions politiques : le capitalisme, l’URSS et les non-alignés. C’était ce qui structurait les relations internationales aussi. Dans les années 1960, Marcuse constatait qu’il y avait un lien de sympathie idéologique entre le mouvement de la jeunesse radicalisée, anti-guerre et anticapitaliste à Berkeley, à la Sorbonne, au japon ou en Allemagne, et les mouvements d’extrême gauche révolutionnaire en Amérique latine, au Vietnam, etc.
    Aujourd’hui la situation s’est effectivement dégradée pour la jeunesse. Les jeunes de 2016 ont vécu un déclassement par rapport à leurs parents, alors qu’en 68 la même cohorte vivait une ascension. Les combats contre l’aliénation – patriarcale par exemple – ont également toujours raison d’être. Mais il semble qu’il n’y a plus d’alternative. On est piégé depuis la fin de la Guerre froide. On a intégré la “fin de l’histoire” de Fukuyama.
    Cependant, paradoxalement, les gens ne sont pas enthousiastes, comme le prouve l’abstention électorale grandissante. Je pense que le régime tient par dépit, par manque d’alternative, mais que les gens sont désabusés.

    En France cette désillusion a tout de même conduit à Nuit debout…

    Oui. Le côté positif, c’est que malgré ce qu’on vient de dire, malgré le déséquilibre dans le rapport de force national et global, il y a régulièrement ce type de surgissement : Nuit debout, Occupy, le printemps arabe… Il y a un besoin, un désir, des affects communs, et une réalité concrète de débattre et d’agir dans des espaces sans chefs, démocratiques et délibératifs.
    L’expérience des assemblées peut être frustrante, car il y a un fétichisme de la prise de parole, que parfois les discussions sont longues, etc. Mais c’est la preuve que les individus dans leur ADN politique se rappellent qu’il est possible de vivre la démocratie de façon directe. Et que ces gens sentent bien que dans la délégation, dans l’aristocratie élective, il y a une aliénation, un kidnapping du pouvoir populaire.

    Beaucoup de critiques ont été adressées à Nuit debout sur sa supposée homogénéité sociologique et finalement son peu d’effets concrets. Pourtant les commissions ont mené des actions spécifiques bien réelles – de solidarité avec les réfugiés, de lutte contre la répression, etc. Y a-t-il une possibilité de dialogue entre assembléistes et insurrectionnalistes ?

    Ce que j’ai vu de loin, c’est qu’il y a des manifestations et des émeutes qui partaient de Nuit debout. Il est intéressant de penser la tension entre le démos – le peuple assemblé à l’agora – et la plèbe – les foules qui manifestent – entre l’assemblée et l’insurrection. Ce sont deux formes d’expression de la démocratie directe. Dans l’histoire occidentale, tout a été mis en place pour éviter le passage de l’une à l’autre, par peur que quand les subalternes se rassemblent, ils prennent les armes pour aller brûler la maison du maître.
    Nuit debout n’a certes pas empêché le capitalisme de fonctionner, mais il a fait réfléchir les gens. L’agoraphobie et l’agoraphilie se réactualisent dans des luttes. Nuit debout n’a pas pris le contrôle des moyens de production, n’est pas intervenu dans le champ économique, mais tout ce qui a été vécu et dit sur ces places, on peut l’imaginer dans le monde du travail.

    Il y a un terme dont vous ne parlez pas dans votre livre, c’est celui de “populisme”. En France et en Europe il est utilisé de manière péjorative. Quelle définition vous lui donnez ? Et l’utilisation péjorative qui en est faite ne témoigne-t-elle pas d’un certain mépris du peuple ?

    On peut le définir de façon minimale comme une sorte d’appel au peuple par des leaders qui disent que l’élite est déconnectée du peuple, et qu’ils vont faire le ménage. En réaction, l’élite attaquée traite ces leaders de populistes, ce qui est péjoratif par rapport au peuple, supposément manipulé par un démagogue. Mais ces leaders eux-mêmes s’incluent dans la logique du système représentatif : c’est un coup de bluff. D’autant plus que Donald Trump est un populiste multimilliardaire, et Marine Le Pen n’a pas de mal à payer ses fins de mois. Les populistes prétendent être du peuple, mais ils aspirent à le gouverner.

    Propos recueillis par Mathieu Dejean
    http://mobile.lesinrocks.com/2016/11/01/actualite/veulent-vraiment-black-blocs-entretien-francis-deri-11876108

  • Francis Dupuis-Déri sur les black blocs, Nuit debout, et l’agoraphobie politique :
    « Nuit debout n’a certes pas empêché le capitalisme de fonctionner, mais il a fait réfléchir les gens. L’agoraphobie et l’agoraphilie se réactualisent dans des luttes. Nuit debout n’a pas pris le contrôle des moyens de production, n’est pas intervenu dans le champ économique, mais tout ce qui a été vécu et dit sur ces places, on peut l’imaginer dans le monde du travail. »
    http://www.lesinrocks.com/2016/11/01/actualite/veulent-vraiment-black-blocs-entretien-francis-deri-11876108
    #nuit_debout #Francis_Dupuis-Déri #Black_blocs #démocratie_directe

    • Cagoulés, vêtus de noir et prêts à en découdre avec la police, les black blocs ont donné aux manifestations du printemps dernier en France contre la “loi travail” des allures insurrectionnelles. Dans un livre érudit réédité dans une version augmentée (Les black blocs, la liberté et l’égalité se manifestent, Lux), le professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal Francis Depuis-Déri remonte aux sources de cette tactique. A contre-courant des stéréotypes sur la figure du “casseur” apolitique et irrationnel, il éclaire la logique et la dynamique de ce phénomène.

      Dans un livre qui vient de paraître et qui prolonge cette réflexion, La peur du peuple (Lux), il interroge le mépris que suscitent les mouvements qui se revendiquent de la démocratie directe – des Indignés à Nuit debout, en passant par Occupy. La multiplication de ces expériences autogestionnaires témoigne selon lui d’une mémoire vive de la capacité du peuple à se gouverner seul. Une mémoire que certains auraient bien aimé ne plus jamais voir resurgir. Entretien.

  • CTREQ - Communauté d’apprentissage professionnel (CAP)
    http://www.planete-education.com/recit/CTREQ-Communaute-d-apprentissage-professionnel-CAP.html

    La communauté d’apprentissage professionnelle (CAP) favorise les transformations nécessaires pour la réussite éducative des élèves. Ce mode de fonctionnement développe l’intelligence collective de l’école en créant un espace de collaboration qui amène les acteurs scolaires à partager leurs réflexions quant aux apprentissages des élèves, et à se questionner sur les manières dont leurs pratiques puissent répondre davantage aux besoins de ces derniers. La CAP vise entre autres à implanter les stratégies reconnues à haut rendement afin de voir progresser tous les élèves.

    Dans une communauté d’apprentissage professionnelle :

    –La réussite des élèves est la priorité absolue de l’école.
    –Leur réussite est la responsabilité de tous.
    –La direction de l’école assure un leadership partagé.
    –L’école est repensée pour favoriser la collaboration et l’harmonisation des pratiques de même que la diffusion de l’expertise des intervenants.
    –Les enseignants sont interdépendants devant les défis touchant la progression des élèves et partagent leurs connaissances des stratégies à haut rendement pour les surmonter.
    –Une culture de collecte de données appuie les décisions pédagogiques liées au progrès des élèves. L’évaluation vient améliorer l’apprentissage.
    –Les enseignants sont en apprentissage continu et le développement de leurs connaissances et de leurs compétences est étroitement lié aux interventions pédagogiques à implanter pour améliorer l’apprentissage des élèves.

    Le projet « Communauté d’apprentissage professionnelle (CAP) » est une réalisation du Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ). Il a été mené en collaboration avec Martine Leclerc, chercheuse à l’Université du Québec en Outaouais.

    #Communautés_d'apprentissage

  • [Lettre 12] De not’ côté de l’Atlantique
    http://diffractions.info/2015-04-26-lettre-12-de-not-cote-de-latlantique

    Chers étudiants et étudiantes de l’Université du #Québec À Montréal (UQAM) et du Québec, Encore un poème dédié à vos luttes et à vos blessures. Nous pensons à vous. Tu sais, toi qui es loin, Te voir nous fait du bien. Et recevoir, l’écho d’ton courage, Éclaircit nos parages. C’est pas toujours facile, De t’voir...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #répression_policière #solidarité #UQAM

  • [Lettre 11] L’université, La fabrique du #citoyen
    http://diffractions.info/2015-04-25-lettre-11-luniversite-la-fabrique-du-citoyen

    Cher #étudiants et étudiantes de l’Université du #Québec à Montréal (UQAM) et du Québec, L’usine à citoyens Faut croire que pour eux c’était avant Avant que l’université devienne une industrie Industrie comme un autre… politique de rendement Je ne veux et ne peux abandonner cette fierté d’être citoyen Fierté qui me pousse à marcher hors...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #citoyenneté #répression_policière #solidarité #université #UQAM

  • [Lettre 9] Nous vivons debout !
    http://diffractions.info/2015-04-23-lettre-9-nous-vivons-debout

    Cher-es étudiant-es de l’Université du #Québec à Montréal (UQAM) et du Québec, Nous sommes de ceux qui perdent toujours, mais qui sont peut-être les seuls à gagner. De tous temps la plupart des révoltes se sont éteintes dans de grandes mares de sang. À notre échelle, nous subissons de plein fouet la violence institutionnalisée des...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #étudiants #répression_policière #solidarité #UQAM

  • [Lettre 5] Tous dans la rue, Le peuple est en crue !
    http://diffractions.info/2015-04-19-lettre-5-tous-dans-la-rue-le-peuple-est-en-crue

    Chers #étudiants et étudiantes de l’Université du #Québec À Montréal (UQAM) et du Québec, Au-delà des analyses, il y a le cœur qui gonfle d’admiration, de respect et de solidarité. Ce poème vous est dédié : Salut les camarades, Aujourd’hui, c’est jour de parade ! Faut sortir les confettis, Les tambours et la chienlit ! Les...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #poésie #répression_policière #révolte #révolution #UQAM

  • [Lettre 3] Bref, Fuck toute !
    http://diffractions.info/2015-04-17-lettre-3-bref-fuck-toute

    Chers #étudiants et étudiantes de l’Université du #Québec À Montréal (UQAM) et du Québec, Le Québec ne brille pas grâce à sa police ignare, ni même ses ministres néocons et encore moins par son plan nord. Non, le Québec doit sa beauté à ses étudiants qui ne se contentent pas simplement d’entretenir un idéal de...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #répression_policière #UQAM

  • [Lettre 2] L’image de marque, nouvelle préoccupation politique des #universités
    http://diffractions.info/2015-04-16-lettre-2-limage-de-marque-nouvelle-preoccupation-politique

    Chers #étudiants et étudiantes de l’Université du #Québec À Montréal (UQAM) et du Québec, Je lisais hier un article paru sur le site du Devoir ; le journaliste y synthétise l’un des arguments souvent avancés contre vous par la presse, les autorités universitaires et les non-grévistes : vous « écorchez » l’image de l’université et les diplômes risquent de...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #grève #néo-libéralisme #ULB #UQAM

  • [Lettre 1] Une lettre par jour pour les #étudiants de l’UQAM et du #Québec !
    http://diffractions.info/2015-04-15-lettre-1-une-lettre-par-jour-pour-les-etudiants-de-luqam-e

    Chers étudiants et étudiantes de l’Université du Québec À Montréal (UQAM) et du Québec, En 2012, vous nous aviez montré que la révolte n’est pas un mot vain, vous nous aviez rappelé qu’une société endormie pouvait soudain s’éveiller. Aujourd’hui, vous vous battez à nouveau contre l’austérité et contre le choix de civilisation dramatique qui la...

    #Une_lettre_par_jour_pour_le_Québec_ ! #grève #néo-libéralisme #répression_policière #solidarité #UQAM

  • Démocratie radicale et utopie

    Colloque international
    15, 16 et 17 avril 2015
    Université Paris Diderot
    Paris, France

    Evénement gratuit ouvert à tous.

    http://archipeldevenirs.lcsp.univ-paris-diderot.fr/Democratie-radicale-et-utopie

    Présence notamment de #Hervé_Kempf et de #Francis_Dupuis-Déri

    Organisé par le LCSP (L’Archipel des devenirs – Centre de recherche sur les utopies) en collaboration avec l’Université York (Toronto, Canada), le Centre de Théorie Politique de l’ULB (Belgique) et l’Université du Québec à Montréal (Québec).

    #démocratie #15-16-17_Avril #Paris #Université_Paris_Diderot #UQAM (Université du Québec A Montréal)

    PS : simplement pour information

  • Féminétudes : Etudes féministes | La Criée : périodiques en ligne
    https://periodiques.wordpress.com/2015/01/21/feminetudes-etudes-feministes

    Féminétudes

    Sujet : FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. Depuis maintenant près de vingt ans, la revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant(e)s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes qui FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.

    #revue_en_ligne

  • Un Canadien honoré dans la province chinoise du Jiangsu

    Pour récompenser sa grande contribution au développement économique et social de la province de Jiangsu, le Dr. Prosper Bernard, professeur à l’ESG de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), vient d’être honoré par la République Populaire de Chine deux prestigieuses distinctions, la Médaille de l’amitié et celle du travail...

    http://www.chinefrancophonie.com/t3007-un-canadien-honore-dans-la-province-chinoise-du-jiangsu#462

  • L’évaluation des pratiques de formation documentaire
    http://tribuneci.wordpress.com/2014/06/02/levaluation-des-pratiques-de-formation-documentaire

    "À la demande du comité des bibliothèques, composé du directeur de chaque bibliothèque des établissements du réseau de l’Université du Québec (UQ), un projet de recherche pour la mesure et l’évaluation des pratiques de formation documentaire est en cours ayant pour objectif de documenter ces pratiques. Notons que ce projet-ci se limite à l’examen des pratiques dispensées au premier cycle universitaire. Puis, le contexte de recherche scientifique a été privilégié dans le but de produire des données empiriques, probantes et reconnues comme telles, afin de soutenir les discussions autour de ce que devraient être les pratiques de formation (...)

    #actu_biblio2