• The Reading of the Bible by the Rabbis (A Souvenir of Morocco) par Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy (1842–1923)

    Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jules-Antoine_Lecomte_du_Nou%C3%BF

    En 1873, associé à la Ville de Paris, l’État passe commande à l’artiste de deux vastes compositions pour la décoration de l’église de la Sainte-Trinité, qu’il livrera quelques années plus tard ; il s’agit de Saint Vincent de Paul ramène des galériens à la foi (1876) et Saint Vincent de Paul secourant les Alsaciens et les Lorrains après la guerre de 1637 (1879).

    https://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Jules-Antoine_Lecomte_du_Nou%C3%BF#Artistic_style
    Artistic style

    The Orientalist style is largely characterized by its content, but also by its subdued realism and precision allotted towards depicting the human form. The latter is a prominent characteristic of the 19th century methods upheld by the Académie des Beaux-Arts. Du Nouÿ was a prominent figure within the sphere of academic art and thereby adhered to a rule-based artistic style of well-developed skill and formal composition. The artistic composition of his paintings was often complemented by the use of half-light, which added certain dramatic and melancholic qualities to his work. To this day some, like Alan Braddock, consider Du Nouÿ to have been decidedly modern for his time, because his work directly and indirectly broached some of the key issues of his day, albeit from a decidedly conservative perspective: colonialism, international trade, gender, religion, and history

    Ramsès dans son harem (1887)

    L’Esclave blanche (1888)


    Elle fume !

    A l’entree du harem

    https://onlineonly.christies.com/s/kagan-collection/jean-jules-antoine-lecomte-du-nouy-paris-1842-1929-20/116706

    Jean Jules Antoine Lecomte du Nouÿ Paris, 1842 - 1923 Entrée du Palais Morosini à San Salvator, Venise Huile sur toile

    THE SENTINEL - by Jean Lecomte du Nouÿ

    The Citrus Seller - Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy

    La prière du soir à Tanger

    Le souper de Beaucaire, Château de Malmaison, Rueil-Malmaison
    https://artifexinopere.com/blog/interpr/peintres/lecomte-du-nouy/jeunes-idoles-en-uniforme

    Nous reprenons ici pour partie l’analyse très détaillée de François Thoraval, qui voit dans ce tableau « l’une des plus brillantes peintures d’histoire de la deuxième moitié du XIXe siècle, trop longtemps reléguée au rang de vignette illustrée pour manuels d’après-guerre ».

    Capitaine à la main gantée, vers 1876, Esquisse pour Saint Vincent de Paul ramenant les galériens à la foi, Huile sur toile, 22,3 x 24,5 cm

    A Merchant in Cairo

    Invocation À Neptune, 1866

    Le Coup de vent, 1875 Huile sur toile - 48,7 x 77,2
    https://www.epdlp.com/cuadro.php?id=8986

    Win In Paintings
    https://jenikirbyhistory.getarchive.net/topics/wind+in+paintings

    Tombe de Valentine Peigné-Crémieux (1855-1876), épouse du sculpteur, médaillon, bronze, 1877, cimetière Montparnasse - Paris 14
    http://parissculptures.centerblog.net/25.html

    Collection Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ sur #Pinterest
    https://www.pinterest.com/mikisagax/jean-jules-antoine-lecomte-du-nou%C3%BF-18421923

    Collection Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ sur WikiArt
    https://www.wikiart.org/fr/jean-jules-antoine-lecomte-du-nouy

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    Le Kronprinz Wilhelm d’Allemagne à la cour de Roumanie
    https://onlineonly.christies.com/s/kagan-collection/jean-jules-antoine-lecomte-du-nouy-paris-1842-1929-20/116706

    Photo prise au palais Cotroceni en avril 1909. Le fils aîné de Guillaume II séjournait en Roumanie à l’occasion du 70° anniversaire du roi Carol I (1).

    1-prince héritier Guillaume (Wilhelm) d’Allemagne
    2-Prince Karl Anton von Hohenzollern, frère du prince héritier Ferdinand
    3-princesse héritière Marie de Roumanie
    4-prince héritier Ferdinand de Roumanie
    5-prince Carol de Roumanie
    6-reine Elisabeth de Roumanie, née princesse zu Wied
    7-prince Nicolas de Roumanie
    8-princesse Maria (Mignon) de Roumanie

    Collection Famille royale de Roumanie sur Pinterest
    https://www.pinterest.com/dujaur/famille-royale-de-roumanie

    https://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Jules-Antoine_Lecomte_du_Nou%C3%BF#Later_life_and_death

    Du Nouÿ spent most of the later years of his life in Romania. There he painted primarily the royal family and their subjects. However, he returned to Paris right before his death on 19 February 1923.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Romania#World_Wars_and_Greater_Romania

    Austria-Hungary quickly disintegrated after the war. The General Congress of Bukovina proclaimed the union of the province with Romania on 28 November 1918, and the Grand National Assembly proclaimed the union of Transylvania, Banat, Crișana and Maramureș with the kingdom on 1 December. Peace treaties with Austria, Bulgaria and Hungary delineated the new borders in 1919 and 1920, but the Soviet Union did not acknowledge the loss of Bessarabia. Romania achieved its greatest territorial extent, expanding from the pre-war 137,000 to 295,000 km2 (53,000 to 114,000 sq mi). A new electoral system granted voting rights to all adult male citizens, and a series of radical agrarian reforms transformed the country into a “nation of small landowners” between 1918 and 1921. Gender equality as a principle was enacted, but women could not vote or be candidates. Calypso Botez established the National Council of Romanian Women to promote feminist ideas. Romania was a multiethnic country, with ethnic minorities making up about 30% of the population, but the new constitution declared it a unitary national state in 1923. Although minorities could establish their own schools, Romanian language, history and geography could only be taught in Romanian.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Roumanie#Royaume_de_Roumanie

    Après quatre siècles d’autonomie sous l’influence ottomane, les principautés de Moldavie et Valachie fusionnent en 1859, à la suite de la défaite des Russes à la guerre de Crimée, pour former le Vieux Royaume de Roumanie, dont l’indépendance totale par rapport à l’Empire ottoman sera reconnue au congrès de Berlin en 1878 à la suite de la guerre d’indépendance menée avec les russes contre les Ottomans où la Roumanie perd à nouveau le Boudjak au profit de l’Empire russe mais acquiert les deux tiers de la Dobrogée (en roumain : Dobrogea, en bulgare : Dobroudja), la Bulgarie recevant le dernier tiers. Sous l’impulsion du Premier ministre Ion Brătianu, la Roumanie devient un royaume, Carol Ier étant couronné roi en mai 1881. C’est le « Vieux Royaume ».

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_au_tr%C3%B4ne_de_Roumanie_de_1866#Cons%C3%A9quences_de_l

    Indépendance de la Roumanie
    Carol Ier vise dès le début de son règne à s’émanciper totalement de tutelle de l’Empire ottoman. En 1877, lorsque l’empire de Russie entre en guerre contre les Ottomans, la Roumanie combat aux côtés des Russes. La campagne militaire est longue, mais victorieuse et permet l’indépendance du pays, reconnue par le traité de San Stefano, puis lors du Congrès de Berlin en 1878. Le nouvel État perd cependant à nouveau le Boudjak au profit de la Russie, mais acquiert les deux tiers de la Dobrogée. Carol est couronné roi du nouveau royaume de Roumanie en mai 1881 et fonde, en désignant comme héritier son neveu Ferdinand, la dynastie des souverains qui règnent sur la Roumanie jusqu’en 1947

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Roumanie#L'entre-deux_guerres

    L’entre-deux guerres

    La défaite des Empires centraux et l’effondrement de l’Empire russe permettent à la Roumanie de voir sa population et sa superficie doubler par rapport à avant la guerre. La Bessarabie, auparavant russe, est occupée dès janvier 1918, et est annexée de fait. Le traité de Neuilly, le 27 novembre 1919, confirme le traité de Bucarest d’août 1913 qui concluait la Seconde Guerre Balkanique en retirant à la Bulgarie la Dobroudja du sud. Le traité de Saint-Germain du 10 décembre 1919 donne également à la Roumanie la Bucovine au nord, tandis que le traité du Trianon (4 juin 1920) lui attribue son plus gros gain territorial, la Transylvanie et le Banat, à l’ouest et au nord-ouest du pays.

    La superficie de la Roumanie est donc passée de 137 177km2 en 1913 à 295 049 km2 en 1920.

    On parle désormais de la « Grande Roumanie », dont la population est de 18 657 000 habitants contre seulement 7 897 311 selon le recensement d’avant-guerre. Parmi cette population, selon le recensement de 1930, il y a 28,1 % d’habitants issus de minorités : 1, 425 millions de Hongrois, 745 000 Allemands et 728 000 juifs, mais également des ukrainiens et des bulgares. Le statut de ces minorités est réglé par un traité imposé par la conférence de paix le 9 décembre 1919 à Alba Iulia, qui leur confère l’égalité des droits politiques34.

    La Roumanie se dote en 1921 de l’Agence Rador et votera très rapidement, de 1921 à 1923, de nombreuses réformes (vote des femmes, naturalisation des Roms et des réfugiés juifs, partage des grandes propriétés).

    De 1923 à 1938, la Roumanie fonctionne selon un système de démocratie parlementaire.

    Ferdinand I. (Rumänien)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_I._(Rum%C3%A4nien)#Leben

    Ferdinand von Hohenzollern-Sigmaringen (auch Ferdinand I., der Treue; * 24. August 1865 in Sigmaringen; † 20. Juli 1927 in Sinaia, Rumänien) war vom 10. Oktober 1914 bis zu seinem Tod 1927 König von Rumänien.
    ...
    Ferdinand wurde in Sigmaringen als zweiter Sohn des Fürsten Leopold von Hohenzollern-Sigmaringen und Antonias von Sachsen-Coburg und Gotha geboren. Prinz Ferdinand von Hohenzollern-Sigmaringen stammt aus der schwäbischen Linie des Hauses Hohenzollern. 1880 wurde er zum Thronfolger seines Onkels Karl I. von Rumänien (dessen einziges Kind, eine Tochter, mit drei Jahren gestorben war) proklamiert. Von 1887 bis 1889 studierte er Jura an den Universitäten Tübingen und Leipzig. Ab 1889 lebte er ständig in Rumänien. Am 10. Januar 1893 heiratete Ferdinand die englische Prinzessin Marie von Edinburgh, geboren als Prinzessin von Sachsen-Coburg und Gotha, die eine Enkelin der britischen Königin Victoria und des russischen Zaren Alexander II. war. Sie hatten drei Söhne, Karl II., Nicolae, Mircea (der schon sehr früh starb) und drei Töchter, Elisabeth, Maria, Ileana. Am 10. Oktober 1914 folgte er seinem Onkel König Karl I. von Rumänien auf den rumänischen Thron, indem er seiner Wahlheimat Loyalität schwor:

    „Ich werde als ein guter Rumäne regieren.“

    Obwohl er ein Mitglied der Hohenzollern, des deutschen Kaiserhauses, war, blieb Rumänien im Ersten Weltkrieg zunächst neutral und trat am 27. August 1916 mit einer Kriegserklärung an Österreich-Ungarn auf der Seite der Entente in den Konflikt ein. Weil er seinen Schwur hielt und gegen sein Geburtsland Deutschland Krieg führen sollte, erhielt Ferdinand von dem rumänischen Volk den Beinamen „der Treue“. Seiner Frau, der Königin Maria, wird erheblicher Einfluss auf die Entscheidung Ferdinands zu Gunsten der Alliierten zugesprochen. Nach einer kurzen Offensive in Siebenbürgen wurde die rumänische Armee im September gezwungen, sich auf die Grenze an den Karpaten zurückzuziehen. Der Durchbruch an der Karpaten-Front gelang den deutschen und k.u.k. Armeen erst im November 1916. Kurz darauf besetzten Truppen der Mittelmächte die Walachei und Dobrudscha und im Dezember/Januar stabilisierte sich die Front auf der Linie Ostkarpaten-Vrancea-Galați. 1917 gelang es den deutschen und k.u.k. Truppen nicht, die Moldau-Front zu durchbrechen, da deren Offensive an Mărășești scheiterte. Nachdem Russland aus dem Krieg ausgeschieden war, schloss Ferdinand am 7. Mai 1918 mit den Mittelmächten den Frieden von Bukarest, dessen Bestimmungen aber unerfüllt blieben, weil Ferdinand sich weigerte, das von den Mittelmächten Rumänien aufgezwungene Abkommen zu unterzeichnen. Ein halbes Jahr später hatten die Mittelmächte den Krieg verloren. Das Ende des Krieges brachte Rumänien beträchtliche Gebietsgewinne: Am 15. Oktober 1922, nach der Vereinigung Siebenbürgens, Bessarabiens und der Bukowina mit dem rumänischen Königreich, wurde Ferdinand in der neu erbauten Krönungskathedrale in Alba Iulia zum König Großrumäniens gekrönt. Mit der kleinen Entente 1921 stellte Ferdinand das Land an die Seite der Tschechoslowakei und Jugoslawiens und mit der großen Entente 1926 an die Frankreichs.

    #colonialisme #orientalisme #juifs #art #peinture #religion #histoire #Prusse #Roumanie

  • #Histoire de la sociologie coloniale
    https://laviedesidees.fr/Histoire-de-la-sociologie-coloniale

    La colonisation s’est accompagnée d’une volonté de savoir qui s’est appuyée sur des institutions spécifiques et qui, dans le champ des sciences sociales, a donné naissance à un #orientalisme tenace. À propos de : George Steinmetz, The Colonial Origins of Modern Social Thought. French Sociology and the Overseas Empire, Princeton

    #colonialisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231026_fabiani.docx

  • Guerre Israël-Hamas : « Les dirigeants israéliens n’ont pas compris que, dans une guerre asymétrique, le faible finit en général par l’emporter sur le fort », Sophie Bessis
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/24/guerre-israel-hamas-les-dirigeants-israeliens-n-ont-pas-compris-que-dans-une

    Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, nombre d’esprits que l’on pouvait jusqu’ici qualifier de raisonnables somment les uns et les autres de choisir leur camp. La seule attitude raisonnable est de refuser une telle injonction et de tenter de comprendre, sachant que comprendre n’équivaut pas à justifier. Car de quoi parle-t-on ? Si le Hamas s’était contenté d’enfoncer le mur de sécurité israélien et d’attaquer les casernes de Tsahal [l’armée israélienne], son opération aurait été légitime, quelle que soit la répugnance que peut inspirer un mouvement de nature fondamentaliste et totalitaire, car il aurait pulvérisé la certitude qu’a Israël de sa toute-puissance et l’aurait peut-être ramené au principe de réalité. Mais le #massacre de centaines de #civils israéliens ne peut être considéré comme un acte de résistance à l’occupant et doit être condamné sans réserves.

    L’histoire des luttes de libération du XXe siècle nous enseigne que le refus des colonisateurs de négocier avec leurs responsables considérés comme les plus modérés a radicalisé ces derniers ou a laissé la voie libre à leurs éléments les moins disposés au compromis. Toutes ces luttes ont montré que le désespoir des dominés, l’absence de perspectives engendrée par l’entêtement des occupants à occuper ont fini par convaincre les premiers que la violence seule pouvait les libérer. Ils sont alors devenus des terroristes.

    C’est ainsi que l’on a qualifié entre autres le Vietcong, le Front de libération national algérien et, jusqu’en 1993, l’Organisation de libération de la #Palestine, avant de les reconnaître comme des interlocuteurs obligés. Il faut rappeler à cet égard qu’au cours des dernières décennies, le Mossad [les services de renseignement extérieur israéliens] a systématiquement assassiné des dirigeants palestiniens sinon les plus modérés, du moins les plus politiques, à l’instar d’Abou Jihad [en 1988], laissant il est vrai aux franges les plus extrémistes du mouvement palestinien, comme le groupe d’Abou Nidal, le soin d’éliminer ceux qu’il épargnait.

    Le retour du refoulé colonial

    Le vocabulaire des situations coloniales est d’une affligeante monotonie : quand la violence répond à la violence parce que toutes les autres routes ont été coupées, celle de l’oppresseur est passée sous silence et celle de l’opprimé devient l’emblème du mal et de la cruauté qui caractérisent son essence et sa culture.

    Malheureusement, les prises de position unilatérales des dirigeants occidentaux en faveur d’Israël ont toutes relevé de cette rhétorique du pire. Leurs déclarations semblent en outre indiquer que ce n’est pas seulement les massacres de masse commis par le Hamas qu’ils ont condamné, c’est l’idée même qu’une action armée palestinienne puisse être menée contre l’Etat hébreu. Le Hamas ne s’est pas contenté de cette dernière et a, par l’ampleur de ses tueries, donné à Israël l’occasion de décupler l’hubris qui caractérise depuis des décennies sa politique et qui a atteint des sommets ces dernières années. Comment expliquer une telle partialité sinon par un retour bruyant du refoulé colonial de ces puissances à l’imperium désormais contesté ?

    L’#histoire, à cet égard, est friande de paradoxes. Alors que, durant des siècles, la figure du #juif a représenté en Europe l’intrusion sur son sol de l’Orient, Israël est aujourd’hui le bastion avancé de l’#Occident au cœur même d’un #Orient vu comme de plus en plus menaçant. C’est ce bastion que les Occidentaux entendent défendre coûte que coûte sans voir qu’à manquer de justice ils encouragent la folle dérive de leur protégé et entretiennent le feu au lieu de tenter de l’éteindre. Pas un seul d’entre eux n’a évoqué l’urgente nécessité de remettre la question politique de la #colonisation au cœur de l’actualité. Les moins frileux se contentent d’appeler à rechercher des « solutions » et à accroître l’aide humanitaire à une population ici écrasée sous les bombes, là survivant sous la botte d’une armée d’occupation et livrée aux exactions des #colons qu’elle protège.

    Illusoire protection

    Leur silence sur les raisons profondes de la dévastation en cours est devenu à ce point inacceptable qu’il a réussi la prouesse de dresser contre eux les régimes arabes les moins recommandables, de l’#Egypte à l’#Arabie_saoudite, d’ordinaire prêts à accepter toute instruction de Washington contre quelques milliards de dollars ou des livraisons d’armes supplémentaires. Cela ne suffit plus. Eux aussi, si dictatoriaux soient-ils, doivent tenir compte d’opinions publiques dont l’#antisionisme est porté par cette nouvelle guerre à l’incandescence. Que ce dernier se mue trop souvent en haine du juif est déplorable, et la récente dégradation d’un mausolée juif en Tunisie, que le pouvoir a laissé faire, montre la progression de ce mal.

    Mais ici aussi, il convient de revenir en arrière. Depuis sa création, aidé en cela une fois de plus par l’Occident, Israël s’est érigé en seule incarnation du peuple juif – une notion en soi problématique – qu’il entendait réunifier, tout juif ayant aux yeux de ses dirigeants pour devoir de le défendre sans conditions. Nombre d’entre eux se sont pliés à ce commandement. D’autres s’y refusent, plus nombreux qu’on ne le croit. Mais tous seront en danger tant qu’on les confondra avec un Etat dont la politique coloniale devient au fil des ans d’une brutalité sans limites.

    Convaincu depuis sa création que la force prime sur le droit, désormais aveuglé par sa soif de #vengeance et par l’illusoire protection que lui offrent ses alliés occidentaux dont les interventions dans la région ont depuis plus d’un siècle davantage fait partie des problèmes que de leur solution, l’Etat israélien est aujourd’hui entre les mains d’extrémistes qui n’ont rien à envier à leurs ennemis jurés du Hamas. Les deux se ressemblent dans la mesure où les deux voient dans l’anéantissement de l’autre la seule condition de leur survie.

    Ce que les dirigeants israéliens n’ont cependant pas compris, c’est que, dans une guerre asymétrique, le faible finit en général par l’emporter sur le fort. A oublier cette leçon, ils risquent de rééditer la fin tragique du Samson de la Bible qui, dans le même geste, ensevelit les Philistins sous les décombres de leur demeure et se suicida.

    Sophie Bessis est historienne et politiste. Son dernier ouvrage paru est « Je vous écris d’une autre rive. Lettre à Hannah Arendt » (Elyzad, 2021)

    #Hamas #Israël #exterminisme

  • Aux #origines de l’#histoire complexe du #Hamas

    Le Hamas replace violemment la question palestinienne sur le devant de la scène géopolitique. Retour aux origines du mouvement islamiste palestinien, fondé lors de la première Intifada et classé organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

    L’arméeL’armée israélienne a indiqué, samedi 14 octobre, avoir tué deux figures du Hamas qui auraient joué un rôle majeur dans l’attaque terroriste qui a plongé il y a une semaine le peuple israélien dans « les jours les plus traumatiques jamais connus depuis la Shoah », pour reprendre l’expression de la sociologue franco-israélienne Eva Illouz (plus de 1 300 morts, 3 200 blessés ainsi qu’au moins 120 otages, parmi lesquels de nombreux civils).

    Le responsable des Nukhba, les unités d’élite du Hamas, Ali Qadi, aurait été tué, de même que Merad Abou Merad, chef des opérations aériennes dans la ville de Gaza. Dimanche, c’est la mort d’un commandant des Nukhba, Bilal el-Kadra, présenté par l’armée israélienne comme le responsable des massacres du 7 octobre dans les kibboutz de Nirim et de Nir Oz, qui a été annoncée.

    Depuis l’offensive surprise du Hamas, Israël assiège et pilonne en représailles la bande de Gaza. Ses bombardements ont fait en l’espace de quelques jours 2 750 morts, dont plus de 700 enfants, et 9 700 blessés, selon un bilan du ministère palestinien de la santé du Hamas établi lundi matin. « Ce n’est que le début », a prévenu le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a déclaré : « Le Hamas, c’est Daech et nous allons les écraser et les détruire comme le monde a détruit Daech. »

    S’il est difficile de ne pas convoquer la barbarie de Daech en Syrie, en Irak ou sur le sol européen devant les massacres commis le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien dans la rue, des maisons ou en pleine rave party, la comparaison entre les deux organisations a ses limites.

    « Oui, le Hamas a commis des crimes odieux, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, mais c’est un mouvement nationaliste qui n’a rien à voir avec Daech ou Al-Qaïda, nuance Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités, directeur de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée/Moyen-Orient (iReMMO). Il représente ou représentait largement un bon tiers du peuple palestinien. Si Mahmoud Abbas [chef de l’Autorité palestinienne – ndlr] a annulé les élections il y a deux ans, c’est parce que le Hamas avait des chances d’emporter les législatives. »

    « La comparaison avec Daech a une visée politique qui consiste à enfermer le Hamas dans un rôle de groupe djihadiste, abonde le chercheur Xavier Guignard, spécialiste de la Palestine au sein du centre de recherche indépendant Noria. Je comprends le besoin de caractériser ce qu’il s’est produit, mais cette comparaison nous prive de voir tout ce qu’est aussi le Hamas », un mouvement islamiste de libération nationale, protéiforme, politique et militaire, qui est l’acronyme de « Harakat al-muqawama al-islamiya », qui signifie « Mouvement de la résistance islamique ».

    Considéré comme terroriste par l’Union européenne, les États-Unis ainsi que de nombreux pays occidentaux, le Hamas, dont la branche politique dans la bande de Gaza est dirigée par Yahya Sinouar (qui fut libéré en 2011 après vingt-deux ans dans les geôles israéliennes lors de l’échange de 1 027 prisonniers palestiniens contre le soldat franco-israélien Gilad Shalit), est arrivé au pouvoir lors d’une élection démocratique. Il a remporté les législatives de 2006. L’année suivante, il prend par la force le contrôle de la bande de Gaza au terme d’affrontements sanglants et aux dépens de l’Autorité palestinienne (AP), reconnue par la communauté internationale et dominée par le Fatah (Mouvement national palestinien de libération, non religieux) de Mahmoud Abbas, qui contrôle la Cisjordanie.
    Guerre fratricide

    Cette prise de pouvoir constitue un moment charnière. Elle provoque une guerre fratricide entre les formations palestiniennes et offre à l’État hébreu une occasion de durcir encore, en riposte, le blocus dans la bande de Gaza, en limitant la circulation des personnes et des biens, avec le soutien de l’Égypte. Un blocus dévastateur par terre, air et mer qui asphyxie l’économie et la population depuis plus d’une décennie et a été aggravé par les guerres successives et les destructions sous l’effet des bombardements israéliens.

    Officiellement, pour Israël, qui a décolonisé le territoire en 2005, le blocus vise à empêcher que le Hamas, qui se caractérise par une lutte armée contre l’État hébreu, se fournisse en armes. Créé en décembre 1987 par les Frères musulmans palestiniens (dont la branche a été fondée à Jérusalem en 1946, deux ans avant la proclamation de l’État d’Israël), lors de la première intifada (soit le soulèvement palestinien contre l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza), alors massive et populaire, le mouvement a épousé la lutte armée contre Israël à cette époque.

    « Un profond débat interne » avait alors agité ses fondateurs, comme le raconte sur la plateforme Cairn l’universitaire palestinien Khaled Hroub : « Deux points de vue s’opposent. Les uns poussent à un tournant politique dans le sens d’une résistance à l’occupation, contournant par là les idées anciennes et traditionnelles en fonction desquelles il convient de penser avant tout à l’islamisation de la société. Les autres relèvent de l’école classique des Frères musulmans : “préparer les générations” à une bataille dont la date précise n’est toutefois pas fixée. Avec l’éruption de l’intifada, les tenants de la ligne dure gagnent du terrain, arguant des répercussions très négatives sur le mouvement si les islamistes ne participent pas clairement au soulèvement, sur un même plan que les autres organisations palestiniennes qui y prennent part. »

    Acculé par son « rival plus petit et plus actif », le Jihad islamique, « une organisation de même type – et non pas nationaliste ou de gauche », poursuit Khaled Hroub, le Hamas a fini par accélérer sa transformation interne.

    La transformation de la branche palestinienne des Frères musulmans en Mouvement de la résistance islamique n’est pas allée de soi, et les discussions ont été vives avant que le sheikh Yassin, tout frêle qu’il soit dans son fauteuil roulant de paralytique, ne l’emporte. Une partie des membres tenaient en effet à rester sur la ligne frériste : transformer la société par le prêche, l’éducation et le social. Le nationalisme n’a pas droit de cité dans cette conception, c’est la communauté des croyants qui compte. Le Hamas, lui, rajoute à l’islam politique une dimension nationaliste.

    Sa charte, 36 articles en cinq chapitres, rédigée en 1988, violemment antisémite, est sans équivoque : le Hamas appelle au djihad (guerre sainte) contre les juifs, à la destruction d’Israël et à l’instauration d’un État islamique palestinien. Vingt-neuf ans plus tard, en 2017, une nouvelle charte est publiée sans annuler celle de 1988. Le Hamas accepte l’idée d’un État palestinien limité aux frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale et le droit au retour des réfugié·es, et dit mener un combat contre « les agresseurs sionistes occupants » et non contre les juifs.

    En 1991, la branche du Hamas consacrée au renseignement devient une branche armée, celle des Brigades Izz al-Din al-Qassam. À partir d’avril 1993, l’année des accords d’Oslo signés entre l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) de Yasser Arafat et l’État hébreu, que le Hamas a rejetés estimant qu’il s’agissait d’une capitulation, les Brigades Izz al-Din al-Qassam mènent régulièrement des attaques terroristes contre les soldats et les civils israéliens pour faire échouer le processus de paix. Pendant des années, elles privilégient les attentats-suicides, avant d’opter à partir de 2006 pour les tirs de roquettes et de mortiers depuis Gaza.

    Ces dernières années, le Hamas, critiqué pour sa gestion autoritaire de la bande de Gaza, sa corruption, ses multiples violations des droits humains (il a réprimé en 2019 la colère de la population exténuée par le blocus israélien), était réputé en perte de vitesse, mis face à l’usure du pouvoir.
    Prise de pouvoir de la branche militaire

    Son offensive meurtrière par la terre, les airs et la mer du samedi 7 octobre – cinquante ans, quasiment jour pour jour, après le déclenchement de la guerre de Kippour et à l’heure des accords d’Abraham visant à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes sur le dos des Palestiniens et sous pression des États-Unis – le replace en première ligne. Elle révèle sa nouvelle puissance ainsi qu’un savoir-faire jusque-là inédit dans sa capacité de terrasser l’une des armées les plus puissantes de la région et d’humilier le Mossad et le Shin Bet, les tout-puissants organes du renseignement extérieur et intérieur israélien.

    Elle révèle aussi le pouvoir pris par la branche militaire sur la branche politique d’un mouvement sunnite qui serait fort d’une mini-armée, dotée d’environ 40 000 combattants et de multiples spécialistes, notamment en cybersécurité, selon Reuters. Un mouvement qui peut compter sur ses alliés du « Front de la résistance » pour l’équiper : l’Iran, la Syrie et le groupe islamiste chiite Hezbollah au Liban, avec lesquels il partage le rejet d’Israël.

    Sur les plans militaire, diplomatique et financier, l’Iran chiite est l’un de ses principaux soutiens. Selon un rapport du Département d’État américain de 2020, cité par Reuters, l’Iran fournit environ 100 millions de dollars par an à des groupes palestiniens, notamment au Hamas. Cette aide aurait considérablement augmenté au cours de l’année écoulée, passant à environ 350 millions de dollars, selon Reuters.

    Le Hamas n’est pas seulement un mouvement politique et une organisation combattante, c’est aussi une administration. À ce titre, il lève des impôts et met en place des taxes sur tout ce qui rentre dans la bande de Gaza, soit légalement, par les points de passage avec Israël et avec l’Égypte, soit illégalement. Les revenus qu’il perçoit ainsi sont estimés à près de 12 millions d’euros par mois. Ce qui est peu, finalement, car cette administration doit payer ses fonctionnaires et assurer un minimum de protection sociale, sous forme d’écoles, d’institutions de santé, d’aides aux plus défavorisés. Il est en cela aidé par le Qatar sunnite, avec l’aval du gouvernement israélien. L’émirat a ainsi versé 228 millions d’euros en 2021 et cette somme devait être portée à 342 millions en 2021.

    Le Hamas figurant sur les listes américaine et européenne des mouvements soutenant le terrorisme, le système bancaire international lui est fermé. Aussi, quand cette aide est mise en place, en 2018, ce sont des valises de billets qui arrivent, en provenance du Qatar, à l’aéroport de Tel Aviv et prennent ensuite la route de Gaza où elles pénètrent le plus officiellement du monde. Par la suite, les opérations seront plus discrètes.

    Plus discrets, aussi, d’autres transferts à des fins moins avouables que le paiement du fuel pour la centrale électrique ou des médicaments pour les hôpitaux. Ceux-là arrivent jusqu’au Hamas par des cryptomonnaies. Même si les relations avec l’Iran sont moins bonnes depuis que le Hamas a soutenu la révolution syrienne de 2011, la république islamique reste encore le principal financier de son arsenal, de l’aveu même d’Ismail Hanniyeh. Le chef du bureau politique du Hamas, basé à Doha, a affirmé en mars 2023 que Téhéran avait versé 66 millions d’euros pour l’aider à développer son armement.

    Le Qatar accueille également plusieurs des dirigeants du Hamas. Quand ils ne s’abritent pas au Liban ou dans « le métro » de Gaza, ce dédale de tunnels creusés sous terre depuis l’aube des années 2000, qui servent tout à la fois de planques et d’usines où l’on fabrique ou importe des armes, bombes, mortiers, roquettes, missiles antichar et antiaériens, etc.

    Pour les uns, le Hamas a enterré la cause palestinienne à jamais le 7 octobre 2023 et est le meilleur ennemi des Palestinien·nes. Pour les autres, il a réalisé un acte de résistance, de libération nationale face à la permanence de l’occupation, la mise en danger des lieux saints à Jérusalem, l’occupation en Cisjordanie. « Quand il s’agit de la cause palestinienne, tout mouvement se dressant contre Israël est considéré comme un héraut, quelle que soit son idéologie », constate Mohamed al-Masri, chercheur au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Doha, au Qatar, dans un entretien à Mediapart.

    Samedi 7 octobre, c’est Mohammed Deif qui a annoncé le lancement de l’opération « Déluge d’al-Aqsa » contre Israël pour « mettre fin à tous les crimes de l’occupation ». Le nom n’est pas choisi au hasard. Il fait référence à l’emblématique mosquée dans la vieille ville de Jérusalem, symbole de la résistance palestinienne et troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine, d’où le prophète Mahomet s’est élevé dans le ciel pour rencontrer les anciens prophètes, dont Moïse, et se rapprocher de Dieu.

    Mohammed Deif est l’ennemi numéro un de l’État hébreu, le cerveau de ce qui est devenu « le 11-Septembre israélien » : il est le commandant de la branche armée du Hamas. Surnommé le « chat à neuf vies » pour avoir survécu à de multiples tentatives d’assassinat, Mohammed Diab Ibrahim al-Masri, de son vrai nom, serait né en 1965 dans le camp de réfugié·es de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Il doit son surnom de « Deif » – « invité » en arabe – au fait qu’il ne dort jamais au même endroit.

    Il a rejoint le Hamas dans les années 1990, connu la prison israélienne pour cela, avant d’aider ensuite à fonder la branche armée du Hamas dans les pas de son mentor qui lui a appris les rudiments des explosifs, Yahya Ayyash. Après l’assassinat de ce dernier, il a pris les rênes des Brigades Al-Qassam. Israël peut détruire l’appareil du Hamas, avec des assassinats ciblés. D’autres se tiennent prêts à prendre la relève dans l’ombre des maîtres. Deif en est un exemple emblématique.

    « Le Hamas a été promu en sous-main par Nétanyahou, rappelle dans un entretien à Mediapart l’écrivain palestinien et ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, Elias Sanbar. J’ai le souvenir, tandis qu’Israël organisait un blocus financier à l’encontre du Fatah et de l’Autorité palestinienne, que les transferts d’argent au Hamas passaient alors par des banques israéliennes ! La créature d’Israël s’est retournée contre lui. Entre-temps, elle s’est nourrie des échecs de l’Autorité palestinienne, dont les représentants sont accusés d’être des naïfs, sinon des traîtres, partant depuis 1993 dans des négociations avec Israël pour en revenir toujours bredouilles. »

    –—

    Sur la charte de 1988 et le document de 2017

    La charte du Hamas, publiée en 1988 (il existe une traduction du texte intégral réalisée par le chercheur Jean-François Legrain, spécialiste du Hamas), reprend les antiennes antisémites européennes. Elle définit le Hamas comme « un des épisodes du djihad mené contre l’invasion sioniste » et affirme notamment que le mouvement « considère que la terre de Palestine [dans cette acceptation Israël, Cisjordanie et bande de Gaza – ndlr] est une terre islamique de waqf [mot arabe signifiant legs pieux et désignant des biens inaliénables dont l’usufruit est consacré à une institution religieuse ou d’utilité publique – ndlr] pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection. Il est illicite d’y renoncer tout ou en partie, de s’en séparer tout ou en partie ».

    Dans son livre Le Grand aveuglement, sur les relations parfois en forme de pas-de-deux, entre les dirigeants israéliens successifs et le Hamas, Charles Enderlin cite de nombreux rapports du Shabak, service de renseignement intérieur de l’État hébreu. Dont celui-ci, dans la foulée de la diffusion de la charte de 1988 : « Le Hamas présente la libération de la Palestine comme liée à trois cercles : palestinien, arabe et islamique. Cela signifie le rejet absolu de toute initiative en faveur d’un accord de paix, car : “Renoncer à une partie de la Palestine équivaut à renoncer à une partie de la religion. La seule solution au problème palestinien c’est le djihad”. »

    Dans la lignée de ce texte, le Hamas, qui n’appartient pas à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont fait partie le Fatah, parti de Yasser Arafat, rejette évidemment les Accords d’Oslo et toutes les phases de négociations.

    Au fil des années cependant se feront jour des déclarations plus pragmatiques. Le sheikh Yassin lui-même a, avant son assassinat par Israël en 2004, affirmé à plusieurs reprises que le Hamas était près à une hudna (trêve) avec l’État hébreu, laissant aux générations futures le soin de reprendre, ou non, le combat.

    La participation du Hamas aux élections législatives de 2006 est considérée comme une reconnaissance informelle et non dite de l’État d’Israël. Le Hamas accepte en effet un scrutin qui se déroule sur une partie, et une partie seulement, de la Palestine historique, celle des frontières de 1967, ceci en contradiction avec la charte de 1988.

    Dans une longue et savante analyse, l’historien Jean-François Legrain, reconnu comme un des meilleurs spécialistes français du Hamas, explique que la charte de 1988, écrit par un individu anonyme, n’a pas fait consensus dans les instances dirigeantes du Hamas. Elle était très peu citée par ses cadres. Ce qui ne signifie pas que des responsables du Hamas ne tenaient pas des discours antisémites. Lors d’une interview en 2009, Mahmoud al-Zahar, alors important responsable du Hamas dans la bande de Gaza, défendait la véracité du Protocole des sages de Sion, cité dans la charte de 1988.

    Au cours de la décennie qui suit sa victoire aux élections législatives puis sa guerre fratricide avec le Fatah, le Hamas, maître désormais de la bande de Gaza, montrera qu’il ne renonce pas à la lutte armée : s’il semble avoir renoncé aux attentats-suicides, si nombreux de 1993 à 1996 puis entre 2001 et 2005, il lance régulièrement des roquettes Qassam, du nom de sa branche militaire, en direction du territoire israélien.

    Ce sont les civils qui en paient le prix, avec des guerres lancées contre la bande de Gaza en 2008, 2012, 2014 et 2021. Le Hamas, sans abandonner la lutte armée, adopte en 2017 un Document de principes et de politique généraux qui semble aller contre les principes de la charte de 1988. Il ne s’agit plus de lutter contre les Juifs, mais contre les sionistes : « Le Hamas affirme que son conflit porte sur le projet sioniste et non sur les Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne mène pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais contre les sionistes qui occupent la Palestine » (article 16). Plus remarqué encore, l’acceptation des frontières de 1967 : « Le Hamas rejette toute alternative à la libération pleine et entière de la Palestine, du fleuve à la mer. Cependant, sans compromettre son rejet de l’entité sioniste et sans renoncer à aucun droit palestinien, le Hamas considère que la création d’un État palestinien pleinement souverain et indépendant, avec Jérusalem comme capitale, selon les lignes du 4 juin 1967, avec le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leurs foyers d’où ils ont été expulsés, est une formule qui fait l’objet d’un consensus national » (article 20).

    La charte de 1988 n’est pour autant pas caduque, explique à la chercheuse Leila Seurat Khaled Mechaal, un des membres fondateurs du Hamas : « Le Hamas refuse de se soumettre aux désidératas des autres États. Sa pensée politique n’est jamais le résultat de pressions émanant de l’extérieur. Notre principe c’est : pas de changement de document. Le Hamas n’oublie pas son passé. Néanmoins la charte illustre la période des années 1980 et le document illustre notre politique en 2017. À chaque époque ses textes. Cette évolution ne doit pas être entendue comme un éloignement des principes originels, mais plutôt comme une dérivation (ichtiqaq) de la pensée et des outils pour servir au mieux la cause dans son étape actuelle. »

    Le nouveau document maintient, de toute façon, la lutte armée comme moyen de parvenir à ses fins.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/161023/aux-origines-de-l-histoire-complexe-du-hamas
    #à_lire
    #complexité #Palestine #Israël #Intifada #Gaza #bande_de_Gaza #Daech #Fatah #blocus #lutte_armée #frères_musulmans #nationalisme #islam_politique #djihad #Brigades_Izz al-Din_al-Qassam #terrorisme #corruption #droits_humains #droits_fondamentaux #Iran #Qatar #armes #armement #tunnels #occupation #résistance #libération_nationale #Déluge_d’al-Aqsa #7_octobre_2023 #Mohammed_Deif #Yahya_Ayyash #Brigades_Al-Qassam #Autorité_palestinienne

  • Les universités sommées de faire le #tri dans leurs #formations

    Fermer les #formations_universitaires qui ne collent pas assez aux #besoins_économiques du pays, développer des #indicateurs à cet effet, couper dans les budgets : la feuille de route de rentrée de la ministre de l’Enseignement supérieur, #Sylvie_Retailleau, a des allures de douche froide.

    Après les annonces de #coupes_budgétaires et le discours sur « l’argent qui dort » dans les universités, l’exécutif explique, en cette rentrée, qu’il faut « réfléchir au #modèle_économique des universités ».

    « On souhaite lancer un travail » sur ce sujet, a indiqué ce vendredi la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, lors de sa conférence de rentrée. L’ancienne présidente de l’université Paris-Saclay, qui avait pris des gants pour annoncer les ponctions à venir sur les fonds de roulement à ses anciens collègues, en fin de semaine dernière, a cette fois été beaucoup plus radicale. « C’est notre responsabilité d’utiliser l’argent qui dort, si on veut des solutions pour le pouvoir d’achat des agents. Avec 1 milliard d’euros non utilisés, il faut réfléchir au modèle économique des universités », a-t-elle lancé.

    « Les universités doivent faire beaucoup mieux »

    Ses propos arrivent après ceux d’Emmanuel Macron, lundi soir, dans son interview au youtubeur Hugo Travers. « Il faut avoir le #courage de revoir nos formations à l’université et de se demander : sont-elles diplômantes ? Sont-elles qualifiantes ? » « Les universités, avec leur budget, doivent #faire_beaucoup_mieux », avait répondu le chef de l’Etat.

    « Elles doivent avoir le courage de dire : ’On ne laisse pas ouvertes ces formations parce qu’on a des profs sur ces formations’, ce qui est un peu le cas parfois. Mais plutôt : ’Est-ce que cette formation permet de former des jeunes et de leur fournir un #emploi ?’ » Trop de formations « se passent dans de mauvaises conditions », poursuivait le chef de l’Etat. « Donc on doit réallouer les choses. » L’exécutif veut clairement faire le #ménage dans les formations, à l’université comme dans la voie professionnelle.

    « Plus de #formations_courtes »

    Emmanuel Macron veut « développer plus de formations courtes, entre un et trois ans, au plus près du terrain, dans des #villes_périphériques où le coût de la vie est moins important ». Les universités sont concernées, mais aussi les écoles d’ingénieurs et de commerce. « Avec les moyens qu’on met, on doit faire beaucoup mieux », soulignait-il lundi dernier en brandissant le chiffre de « 50 % de jeunes inscrits en licence [qui] ne vont pas se présenter à l’examen ». Et en pointant « un énorme problème d’#orientation et une forme de #gâchis_collectif ».

    C’est l’un des axes de la feuille de route de Sylvie Retailleau en cette rentrée. La ministre dit vouloir « une accélération de la transformation de l’#offre_de_formation pour mieux former aux savoirs et aux métiers ». « Nous devons offrir à nos étudiants des parcours qui leur permettent de devenir des #citoyens_éclairés, mais aussi d’intégrer le #monde_professionnel, souligne-t-elle. Nous n’avons pas encore gagné la bataille d’une #orientation_réussie pour le premier cycle universitaire en particulier, nous n’avons pas assez avancé sur la formation tout au long de la vie. »

    Des indicateurs pour toutes les #licences, d’ici juin

    Pour « réindustrialiser le pays, le décarboner et adapter les formations aux besoins de la société », cela passe par l’orientation dès le collège et des filières courtes ou des licences « synonymes d’un #parcours_fluide et d’une #insertion_professionnelle_réussie », complète Sylvie Retailleau.

    Des indicateurs sur les #taux_d'insertion de toutes les licences générales vont se mettre en place d’ici à juin 2024. Ils concerneront ensuite, fin 2024, les écoles d’ingénieurs, de commerce et les doctorats, pour couvrir l’ensemble du champ de l’enseignement supérieur.

    Pour investir dans les filières dites porteuses (alimentation durable, numérique…), l’exécutif mise sur les #appels_à_projet du plan #France_2030, avec « près de 20.000 places de formation [qui] seront proposées sur ces enjeux ». Et aussi sur les nouveaux contrats d’objectifs, de moyens et de performance, qui conditionnent l’argent versé aux établissements à la politique menée. Le gouvernement vient d’annoncer deux nouvelles vagues de #contractualisation.

    Dans l’enseignement supérieur, où le vocable d’« insertion professionnelle » faisait encore bondir il y a dix ans, celui de « #performance » interroge. Certains présidents d’université s’étranglent à l’idée qu’on leur ponctionne leurs fonds de roulement et que l’on sanctionne, disent-ils, leur bonne gestion. L’un d’eux, pourtant favorable à cette logique de « performance », pointe aussi « la schizophrénie d’un Etat centralisateur qui veut tout gérer, tout en tenant un discours sur l’autonomie des universités ».

    https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/les-universites-sommees-de-faire-le-tri-dans-leurs-formations-1976647

    #université #facs #ESR #enseignement_supérieur #filières_porteuses #conditionnalité #employabilité

    • La guerre aux universités est déclarée

      Après le cri d’alarme de France Universités au sujet des mesures de pouvoir d’achat et des augmentations du prix de l’énergie non compensées par l’État alors que l’inflation galope, les démissions collectives des fonctions administratives empêchant toute rentrée dans de nombreux départements universitaires (Rouen, Nantes, Paris Cité, Brest, Créteil, Tarbes, etc.), l’alerte santé et sécurité à Université Grenoble-Alpes, la sonnette d’alarme tirée par l’Assocation des directions de laboratoires (ADL) au sujet du Hcéres ou par des responsables de Départements sur la part majoritaire de l’emploi non-titulaire pour assurer les enseignements, les expulsions locatives brutales des étudiant·es logé·es par le CROUS, récemment dénoncées par la Fondation Abbé Pierre, la mise à l’arrêt administrative du CNRS avec la mise en oeuvre dysfonctionnelle de Notilus, après les multiples attaques contre les sciences humaines et sociales, qualifiés d’ “islamogauchiste” ou de “wokistes” y compris par la Ministre Vidal elle-même, et les attaques perlées de l’extrême-droite depuis plusieurs années, on ne peut comprendre la dernière déclaration de Sylvie Retailleau sur le ponctionnement des fonds de roulement universitaire que pour ce qu’elle est : une nouvelle déclaration de guerre.

      Soyez assis quand vous lirez les extraits que nous publions ci-dessous.

      S’agit-il de mettre en œuvre le programme néolibéral de privatisation du secteur de l’enseignement supérieur dévoilé dans les MacronLeaks ? De fermer des départements entiers de sciences critiques (sciences humaines et sociales, études environnementales ou climatiques), sous le feu de procès-baillons ou du courroux du président de la République lui-même ? D’achever une politique de darwinisme social consistant à affamer les plus modestes ? Sans doute tout cela et plus encore. Comment allons-nous résister ?

      https://academia.hypotheses.org/51758

    • Retailleau et le fonds de roulement des universités dans la farine.

      C’est la petite bombe qui occupe donc cette rentrée universitaire. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, #Sylvie_Retailleau, vient d’annoncer toute honte bue, ce que même ses prédécesseurs les plus cyniquement et authentiquement libéraux n’avaient pas osé formuler : elle va aller taper dans le fonds de roulement des universités (pour contribuer à l’effort pour réduire la dette de l’état, hahaha, nous y reviendrons).

      Alors pour bien comprendre à quel point cette annonce est mortifère, et cynique, en plus d’être simplement conne, et super conne même, il faut déjà savoir ce qu’est un fonds de roulement. C’est donc, une fois recettes escomptées et dépenses décomptées, le solde de l’argent disponible pour assurer et couvrir les dépenses courantes liées à l’activité d’une entreprise : payer le salaire des employé.e.s, les frais généraux (loyers, assurances), les factures mais aussi les charges fiscales et sociales.

      [mise à jour du soir] Ils avaient déjà fait le coup en 2015 en ponctionnant le fonds de roulement de plus d’une quarantaine d’universités : https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/budget-la-repartition-des-dotations-2015-des-universites.html [/mise à jour]

      Paradoxe de voir qu’alors que depuis le passage à la LRU il y a plus de 10 ans chaque gouvernement somme les universités de fonctionner et d’être gérées comme autant d’entreprises où chaque formation doit être rentable, et que le même gouvernement vient aujourd’hui annoncer qu’il va venir pépouze faire ce que jamais il ne ferait à aucune une entreprise : taper dans la caisse.

      Ce fonds de roulement des universités est estimé par Retailleau à un milliard d’euros. Un milliard forcément c’est un chiffre qui claque. Mais qui doit être divisé par le fait qu’il y a 72 universités en France (parmi au total environ 120 établissements d’enseignement supérieur public). Je vous laisse faire la division (en médiane cela fait 13 millions par université). Ça claque déjà un peu moins. Et ça claque encore moins quand on sait que le budget global d’une université comme celle de Nantes et d’un peu plus de 350 millions d’euros par an, et que dans ce budget, l’état “oublie” de verser environ 290 millions d’euros c’est à dire l’équivalent, pour Nantes, d’environ 400 euros par an et par étudiant.e. Que sur la base de ce constat (largement partagé par l’essentiel des 52 universités françaises), l’actuelle ministre vienne nous expliquer qu’elle va taper dans la caisse du fonds de roulement des universités au motif qu’elles en seraient mauvaises gestionnaires et devraient participer à l’effort national donne quand même envie de lui infliger des trucs que la morale et les émissions pour enfant réprouvent à l’unisson.

      Parce que face à la diminution constante du financement par l’état (voir plus bas), ce fonds de roulement est souvent la dernière poche de survie des universités pour financer les postes “sur ressources propres”, postes qui explosent pour venir compenser ceux que l’état ne crée plus, postes sans lesquels plus aucune université n’est en mesure de fonctionner.

      Ce fonds de roulement c’est également la dernière poche de survie permettant aux universités de financer les mesures bâtimentaires de campus qui souvent tombent en ruine ou sont totalement inadaptés au changement climatique, problématiques dont l’état se contrecogne au motif de “l’autonomie”.

      Voilà donc pour la première salve de celle que l’on imaginait, par contraste avec la précédente, en Oui-Oui Retailleau partageant à chaque Tweet sa vie d’influenceuse campus, et que l’on découvre – sans trop de surprise – en Terminator Retailleau avec un plan de route clair : faire en sorte qu’à la fin du deuxième et dernier mandat d’Emmanuel Macron il ne reste plus que les cendres de ce que fut l’université publique ouverte à toutes et tous. Et c’est là qu’intervient la deuxième lame, balancée dans l’interview que Macron a donné à Hugo Décrypte, interview dans laquelle il annonçait qu’il allait falloir que les universités se concentrent sur les filières rentables et ferment les autres. Et c’est vrai après tout, qu’est-ce que la construction de l’intelligence et du regard critique au regard de l’exercice de la performance et de la rentabilité ?

      Macron veut donc achever l’université publique, la grand remplacer par des formations privées, et limiter le champ des connaissances publiques à quelques cénacles et universités qu’il dit “d’excellence” là où toutes les autres composantes de l’université publique ne tendraient qu’à former cette main d’oeuvre intermédiaire si nécessaire et légitime, mais qu’on ne comprend pas bien de quel droit et au nom de quel projet de société on voudrait priver de la possiblité de s’instruire autrement que dans des compétences purement opérationnelles et définies par les besoins immédiats du Medef. Si Ricoeur était encore vivant et s’il croisait Macron aujourd’hui, il n’en ferait pas son (très provisoire) assistant éditorial mais il le démarrerait illico.

      Le résultat de cette rentrée en mode “défonce-les Sylvie” c’est donc, premier temps : “bon bah on va terminer le travail consistant à vous étrangler financièrement” (ça c’est la ponction dans les fonds de roulement), et le deuxième temps c’est, “bon bah puisque vous n’aviez déjà plus les thunes de l’état permettant de créer des postes, de financer le GVT (Glissement Vieillesse Technicité), et tout un tas d’autres choses initialement “régaliennes”, vous n’aurez pas non plus le peu de liquidités qui vous permettaient de colmater l’immensité des brèches RH, bâtimentaires, stratégiques, et qui achèveront de conduire à votre effondrement.”

      Il y a déjà bien longtemps que l’idée est là, depuis Pécresse et Sarkozy exactement, mais jamais elle n’avait été posée et affirmée publiquement avec autant de cynisme et de mépris.

      Pour Le Monde, cela donne ceci :

      “Mieux gérer leurs fonds et contribuer à réduire la dette publique“. Hahaha, difficile d’être contre. Imaginez : non seulement nous serions forcément mauvais gestionnaires et en plus de cela nous refuserions de contribuer à réduire la dette publique.

      Les Echos font oeuvre journalistique plus sincère en posant le seul et réel enjeu visé par Macron et Retailleau : faire le tri dans les formations.

      Fini de jouer. On garde juste le rentable, le Medefiable, le corvéable et selon des critères définis par … ? Le marché, les intérêts privés, les politiques libérales. Pourquoi pas hein, après tout on ne va pas demander aux libéraux de faire des plans quinquennaux, ni aux étourneaux d’avoir l’acuité des aigles. Nous y voilà, les rentiers et les banquiers sont à table et ne bouffent que du rentable. Et on aura “‘des indicateurs” pour le mesurer. Alors soyons francs, cela fait plus de 25 ans que je suis à l’université, j’ai créé et piloté des formations, j’ai vu et échangé et collaboré avec des collègues pour en créer et en piloter d’autres, il y a toujours eu des indicateurs, et il y en a toujours eu à la pelle. Des études longitudinales sur le taux d’insertion des étudiant.e.s, des indicateurs de “performance” demandés par le ministère ou les conseils d’administration et conseils académiques des universités et concernant, tout à trac, l’adéquation avec le bassin d’emploi, les sources de “flux entrants” d’étudiant.e.s, la redondance avec des formations sur le même sujet, etc. Sans parler des évaluations régulières qui arrivent en moyenne tous les 3 ou 4 ans pour affiner et ajuster la pertinence et l’intérêt des formations publiques. Des indicateurs il y en a donc toujours eu partout à l’université publique surtout depuis la LRU (et même avant), et il faut répondre de ces indicateurs pour ouvrir des formations comme pour les maintenir ouvertes. Là où, rappelons-le aussi, les formations privées à 10 000 euros l’année pour des promotions de 15 étudiant.e.s client.e.s se torchent le cul avec les critères qualité et les constants processus d’audit et d’évaluation auxquels sont soumises les formations publiques. Non franchement, présenter le fait de développer des indicateurs à l’université comme une nouveauté ou comme une solution pour mesurer la pertinence, la légitimité et même l’adéquation au marché de nos formations, c’est déjà être diplômé d’un post-doctorat en foutage de gueule.

      Le problème de cette énième et peut-être ultime attaque frontale contre l’université c’est qu’elle s’aligne avec les différents effondrements déjà vécus par l’université publique depuis l’invention de leur assignation à l’autonomie.

      Effondrement du financement de l’état par étudiant, en baisse de 14% entre 2008 & 2022 (et de 7% rient qu’entre 2017 & 2022).

      Effondrement de la condition étudiante sur le plan du logement, chaque rentrée universitaire désormais des étudiant.e.s dorment à la rue faute de pouvoir se loger.

      Effondrement de la condition étudiante sur le plan alimentaire : les distributions et épiceries solidaires explosent et transforment chaque campus en succursale des restos du coeur. Et l’on voit bien ce qu’il advient aujourd’hui aux restos du coeur. Mais si Terminator Retailleau trouve le temps d’aller prendre la pose en train de bouffer des coquillettes au Resto U, on ne l’a toujours pas aperçue dans une file de distribution alimentaire. L’invitation est lancée : la première de cette année à l’IUT de La Roche-sur-Yon aura lieu le 21 septembre. Pour un petit campus d’une petite ville universitaire on attend encore 250 étudiant.e.s. Comme à chaque fois et comme deux fois par mois, depuis déjà 3 ans. Que la ministre n’hésite pas à y passer nous rencontrer.

      Et que dire de l’effondrement de la santé mentale de nos étudiant.e.s, largement corrélé aux deux effondrement précédents.

      Effondrement aussi de la condition des doctorant.e.s et post-doctorant.e.s, bac +8, bac +12, des CV académiques en face desquels celui de Sylvie Retailleau ressemble à la bibliographie d’un rapport de stage d’étudiant de première année, des années à faire des cours avec un salaire indigne, et à la fin … juste rien. Rien d’autre qu’une précarité toujours plus forte, rien d’autre qu’un mépris toujours plus affirmé.

      Effondrement, même, de ce qui devrait pourtant cocher toutes les cases de ces formations courtes et professionnalisantes et rentables tant mises en avant par ce gouvernement de putains de pénibles pitres. Les IUT sont en train de massivement s’effondrer. Ils ne tiennent pour l’immensité d’entre eux que par les financements liés à l’alternance qui représentent parfois plus de 80% du budget global de ces composantes. La moindre variation dans les aides de l’état à l’alternance (qui sont en réalité des aides directes aux entreprises) et c’est la moitié des IUT de France qui ferment au moins la moitié de leurs formations et des dizaines de milliers d’étudiant.e.s qui se trouvent, du jour au lendemain, sur le carreau. En plus de ce modèle si puissamment fragile, vous n’en avez jusqu’ici pas entendu parler dans les journaux mais un nombre tout à fait inédit d’IUT sont cette rentrée “en mode dégradé” comme la sabir libéral managérial nous a appris à nommer les situations de souffrance, de révolte et de mobilisation. En IUT mais aussi en STAPS, dans un nombre inédit de campus, des milliers d’étudiants ont effectué leur rentrée “en mode dégradé”. Comprenez : ils et elles n’ont pas de cours, et/ou pas d’emplois du temps, et/ou plus de directeur des études, et/ou plus de responsables de formation, et/ou plus de responsables de département.

      Les démissions administratives atteignent un volume tout à fait stupéfiant et inédit qui colle à la fois à l’épuisement de l’ensemble des personnels et à l’inéquité mortifère des “primes” ou des revalorisations salariales auxquels ils et elles peuvent prétendre. Angers, Nantes, Niort, Caen, Toulouse, Lorient, mais aussi Marseille, Lyon, Strasbourg, Lille … Presqu’aucune ville universitaire n’est épargnée par ces rentrées “en mode dégradé”. Demain Lundi 11 septembre a lieu la grande journée de mobilisation de ce qu’on appelle les ESAS (les Enseignant.e.s du Secondaire Affecté.e.s dans le Supérieur). Celle et ceux qui font, avec les vacataires toujours méprisés, tourner tant de filières de formation à l’université. A part quelques articles dans quelques médias locaux, aucun article dans aucun journal national sur cette rentrée universitaire totalement inédite aussi bien dans l’effondrement que dans la mobilisation. A tel point que Terminator Retailleau, pour éteindre un incendie qu’elle sent devenir incontrôlable, se met déjà à balancer des promesses d’aider à hauteur de 14 millions d’euros une quarantaine d’IUT choisis pour être ceux disposant des taux d’encadrement les plus bas. C’est Bernard Arnault et son chèque de 10 millions d’euros aux Restos du coeur. Non seulement cet argent versé (peut-être …) aux IUT leur était dû dans le cadre du passage, “à moyens constants”, d’un diplôme à Bac+2 à un diplôme à Bac+3, non seulement il est largement insuffisant, mais il aurait dû, et de droit, être adressé à l’ensemble des IUT. D’autant que dans le même temps, les universités asséchées sur leurs fonds de roulement annoncent déjà leur intention de venir piquer dans la caisse de l’alternance des IUT non pas “rentables” mais simplement moins misérablement sous-encadrés que les filières non-professionnalisantes. Et c’est là tout le génie libéral d’organiser à tel point ces concurrences délétères au sein d’organismes dont on a construit la fragilité et programmé le délabrement.

      Même les président.e.s d’université. Oui. Même elles et eux, qui sont pourtant à la radicalité ce que Mickey Mouse est aux Snuff Movies, écrivent dans un communiqué que ces annonces se situent entre le rackett et l’escroquerie et appellent l’ensemble des universitaires et des étudiant.e.s à se mobiliser contre cette attaque sans précédent qui pourrait être le coup de grâce, le Big Crunch qui achèvera d’atomiser l’enseignement supérieur public en France. Alors ils le disent certes avec leurs demi-mots de demi-mous adeptes de conversations de salon plus que de Saloon, mais je vous promets que c’est l’idée. Et pour que France Universités (anciennement la CPU, Conférence des Président.e.s d’Université) se fende d’un communiqué de presse critiquant la politique du gouvernement, il faut que celui-ci ait repoussé tous les seuils de la maltraitance et du mépris. Si France Université avait été à bord du Titanic, ils auraient commencé à s’alarmer de la montée du niveau de l’eau le lendemain du naufrage et auraient demandé poliment la création d’un colloque sur l’habitat partagé entre les icebergs et les navires. Qu’ils commencent à gueuler aujourd’hui est peut-être ce qui dit le mieux l’urgence de la mobilisation contre cet effondrement.

      https://affordance.framasoft.org/2023/09/retailleau-et-le-fonds-de-roulement-des-universites-dans-la-fa

  • Viaggio nelle serre della Fascia trasformata, dove anche i minori sono costretti a lavorare

    Nelle serre del ragusano più di 28mila lavoratori vivono in gravi condizioni di sfruttamento. Tra questi anche i figli dei braccianti, spesso costretti a lavorare già a 10 anni. A Marina di Acate, però, alcune realtà tentano di dare loro la possibilità di costruirsi un futuro diverso. Il nostro reportage.

    Ai bordi della strada provinciale 31 che collega Scoglitti (Ragusa) a Gela (Caltanissetta), il paesaggio si ripete immutato per chilometri: una lunga distesa di serre con bianchi teloni di plastica che ne nascondono l’interno. Tutto sembra fermo, immobile. Solo in pochi casi, dai piccoli squarci nelle coperture, si può intravedere la coltura o qualcuno al lavoro.

    È il paradosso di questa fascia costiera, tutt’altro che ferma, che si estende da Ispica ad Acate per oltre 20 chilometri di larghezza e 80 di lunghezza e vede più di 5.200 aziende agricole attive tutto l’anno con almeno 28mila lavoratori coinvolti. Anche tanti minori. “Questa mattina una ragazza, avrà avuto 13 anni, mi ha guardato dicendomi ‘Io, qui, vedo solo plastica’. In quella frase, c’è un orizzonte che diventa un muro, un confine verso il futuro che non è poroso perché tutto sembra immutabile”, sospira Alessandro Di Benedetto, psicoterapeuta che lavora con Emergency, che incontriamo a fine luglio a Marina di Acate (RG).

    Il centro “Orizzonti a colori” è nato a gennaio 2022 ed è un’oasi felice a Marina di Acate che interrompe bruscamente il ripetersi delle serre nella cosiddetta Fascia trasformata, soprannominata così perché le dune di sabbia sono state sostituite, anno dopo anno, dalla plastica delle serre. Un grande cancello “nasconde” un prato su cui si affaccia una grande struttura di colore giallo con un arcobaleno che taglia a metà la facciata. La struttura, in realtà, è già da dieci anni attiva come presidio stabile nato dalla volontà della Caritas di Ragusa che voleva a tutti i costi creare un punto di riferimento nella zona.

    “Appena arrivati avevamo difficoltà addirittura a far conoscere che era nato un centro in cui poter ricevere assistenza materiale, legale e sanitaria -racconta Vincenzo La Monica, responsabile dell’associazione I tetti colorati, braccio operativo del presidio locale di Caritas italiana-. Le serre sono terreni privati, non potevamo accedervi direttamente, così abbiamo preparato dei volantini in diverse lingue facendone una specie di aeroplanini di carta che lanciavamo oltre i muri delle aziende agricole”.

    Il disperato tentativo di far uscire le persone e farle entrare in contatto con i servizi fotografa efficacemente quello che, quotidianamente, succede lungo tutta la Fascia trasformata. Persone senza documenti che spesso comprano residenze fittizie pagando circa 700 euro per sei mesi in cittadine anche a cento chilometri di distanza. E così le famiglie “spariscono” formalmente da quel territorio. E non solo uomini adulti. “In questa zona per la prima volta è stata data la possibilità ai lavoratori di portare la propria famiglia in loco -spiega Alessia Campo, collega di La Monica-. Così, all’interno di queste serre è cominciato anche ad aumentare anche il numero di donne e soprattutto di minori”. Difficile dire quanti siano.

    L’ultimo rapporto di Save the children “Piccoli schiavi invisibili”, pubblicato a fine luglio e dedicato proprio alla condizione dei figli dei braccianti, evidenzia che “molti rminori sono impiegati nell’azienda di famiglia già a partire dai dieci anni, anche se non tutti i giorni […]; altri invece supponiamo che lavorino quotidianamente nell’azienda di famiglia”.

    Per questo motivo nel centro “Orizzonti a colori” i più giovani sono diventati la priorità individuano nell’accesso alla scuola uno dei pilastri su cui lavorare. “Prima di arrivare all’emersione di un’eventuale condizione di sfruttamento -spiega Valeria Bisignano di Save the children, coordinatrice del progetto ‘Liberi dall’invisibilità’- tentiamo di agganciarli attraverso l’accompagnamento scolastico. Sono ragazzi che devono scegliere tra il lavoro, lo studio, e a volte hanno la responsabilità dei fratelli più piccoli”.

    Così circa 60 ragazzi durante l’anno si recano al Centro per essere accompagnati nel percorso scolastico. Un percorso tortuoso, anche per motivi strettamente “logistici”. Le scuole più vicine a Marina di Acate distano 12 chilometri -ad Acate (RG)- oppure più di 20 dal limitrofo comune di Vittoria (RG). Per Acate il costo è di due euro al giorno per bambino, per Vittoria lo scuolabus esiste ed è gratuito, ma è assicurato solo per elementari e medie, non c’è per le scuole dell’infanzia e per la secondaria di secondo grado. Anche i due euro a viaggio sono spesso troppo per chi per una giornata di lavoro dovrebbe guadagnare circa 60 euro -“Molto meno nella realtà, circa 35/40”, racconta La Monica- e per cui, tra l’altro, l’assenza dell’aiuto del figlio pesa sulla capacità di soddisfare le richieste del datore di lavoro.

    “Per questo motivo, nell’ultimo anno, abbiamo deciso di creare delle borse di studio per chi veniva nel Centro e continuava gli studi. Dovevamo ‘monetizzare’ il loro tempo speso qua”, continua Alessia Campo di Caritas, sottolineando come siano bambini che vivono completamente isolati dalla realtà e che spesso non incontrano nessuno se non la loro famiglia. “Non mi scorderò mai di quando un giorno un ragazzo mi ha chiesto: ‘Come si fa a fare amicizia?’”. Da quella domanda è nato il laboratorio “Prendersi cura” che insegna ai ragazzi a riconoscere le proprie emozioni e a relazionarsi con esse. E anche i laboratori teatrali, un filo rosso che lega gli anni di vita di questo luogo, prima presidio e poi centro “Orizzonti a colori”, aiutano i più giovani a prendersi quella parola e quegli spazi che spesso gli sono negati. “Il primo anno abbiamo organizzato uno spettacolo teatrale con 18 partecipanti che inscenavano una ‘Cenerentola’ rivisitata in cui il principe azzurro portava i ragazzi a scuola”, ricorda La Monica. A giugno, uno spettacolo finale del laboratorio curato da Tetti colorati nell’ambito del progetto di Save the children ha visto oltre 160 spettatori adulti partecipare: circa metà e metà tra italiani e stranieri.

    Già perché nella Fascia trasformata lo sfruttamento non riguarda solamente gli stranieri. “Chi non ha un permesso di soggiorno è sicuramente più vulnerabile e ricattabile -spiega Giorgio Abbate, responsabile del progetto Diagrammi per la Flai-Cgil- ma le terribili condizioni di lavoro riguardano anche le persone italiane”.

    Sedici, diciassette ore di lavoro a circa cinque euro all’ora. E nei giorni in cui la Sicilia brucia e le temperature toccano record mai raggiunti, nelle serre il lavoro non si è fermato. “Siamo riusciti a concordare che si lavorasse solo in fasce orarie più tarde ma, per esempio, chi lavora nei magazzini ha continuato a fare turni di lavoro ‘normali’ con temperature che raggiungevano i 40 gradi all’interno dei capannoni”, spiega Abbate. Mancano i controlli -anche perché c’è un solo ispettore del lavoro per tutta la provincia di Ragusa- e manca soprattutto un sistema economico capace di premiare chi è onesto.

    “Ci sono datori di lavoro che nonostante enormi margini di guadagno continuano a sfruttare i lavoratori, altri sono vittime loro stessi: i prezzi della concorrenza sono troppo bassi per potere garantire salari adeguati, e il costo del lavoro è il primo su cui tagliare per sopravvivere”, osserva Abbate. Un contesto difficile e spesso omertoso: non si sa ancora nulla della morte di Daouda Diane, giovane di origine ivoriana, operatore e mediatore di un Centro di accoglienza di Acate, che è scomparso nel nulla il 2 luglio 2022 nel tragitto tra la sua casa di Acate e la sede del cementificio Sgv Calcestruzzi, dove stava lavorando temporaneamente. Il giorno della sua scomparsa aveva girato due video nel cantiere nei quali denunciava le condizioni di insicurezza in cui lavorava; in uno dice: “Qui si muore”. E il procuratore di Ragusa Fabio D’Anna ha invitato più volte i cittadini di Acate a collaborare mentre cinque appartenenti alla società Sgv Calcestruzzi sono stati iscritti nel registro degli indagati nel fascicolo aperto per omicidio volontario e occultamento di cadavere.

    Non molti “braccianti” sono disposti a denunciare le condizioni di lavoro. Per molti la vita nelle serre è un passaggio. Due, tre anni di lavoro per poi riuscire a trovare un altro impiego. Per chi ha meno strumenti, invece, questa condizione rischia di occupare un tempo di vita molto più lungo. “E questo genera grande sofferenza -spiega Alessandro Di Benedetto di Emergency-. Spesso si generano delle dipendenze, soprattutto di alcol, perché ogni giorno il lavoro nelle serre ricorda il fallimento di un percorso migratorio non concluso come si sperava”.

    Ma la denuncia, spesso, non è una soluzione adeguata per chi ha comunque bisogno di ricevere un salario per sopravvivere o aiutare le famiglie nel Paese d’origine. Sono coperte dal silenzio, spesso, anche le violenze subite dalle donne che vivono una condizione di maggior vulnerabilità. “Abbiamo aperto degli sportelli di ascolto a loro dedicati -spiega La Monica-. Ascoltiamo storie di violenza domestica nella maggior parte dei casi, ma a volte anche da parte dei datori di lavoro. Ci hanno raccontato che i bagni delle serre sono trasparenti e i caporali le osservano mentre vanno ai servizi, piuttosto che mentre lavorano e magari, per il caldo, indossano vestiti scollati”.

    Al centro “Orizzonti a colori” il difficile contesto non scoraggia gli operatori. “Noi continuiamo a fare il nostro, ma non possiamo sostituirci alle istituzioni, che stiamo quindi cercando di coinvolgere”, sottolinea Bisignano di Save the Children. “I lavoratori sono invisibili, ma le serre no. Quello che succede qui è tutto alla luce del sole”, gli fa eco il referente della Cgil Abbate. Così, sono le singole storie a dare un significato al lavoro di tutti i giorni. Come quella di Adina (nome di fantasia), figlia di braccianti, che a inizio agosto ha cominciato uno stage in un importante albergo di Roma dopo aver concluso le scuole superiori. Una storia di riscatto cresciuta nel mare bianco delle serre della Fascia trasformata.

    https://altreconomia.it/viaggio-nella-fascia-trasformata-dove-i-minori-pagano-il-prezzo-piu-alt
    #Ragusa #Sicile #Italie #agriculture #exploitation #travail #conditions_de_travail #Ispica #Acate #mineurs #enfants #Orizzonti_a_colori #Fascia_trasformata #néo-esclavage #esclavage_moderne

  • #Orientation des migrants en région : des retours du terrain « de plus en plus inquiétants », faute de places dans l’#hébergement_d’urgence

    Des opérateurs craignent que la politique de #désengorgement de l’#Ile-de-France, qui passe par la création de « #sas », des centres d’#accueil_temporaire, n’offre pas de #solution pérenne.

    Marie (son prénom a été modifié) est déjà repartie. Cette Angolaise est arrivée à Bordeaux aux alentours de la mi-juin, avec son garçon de 6 ans. Cela faisait trois ans qu’ils étaient logés dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (#CADA) dans le 12e arrondissement de #Paris.

    Courant avril, les gestionnaires de l’établissement ont commencé, selon Marie, à expliquer à certains des occupants – ceux qui avaient été #déboutés de leur demande d’asile ou qui avaient obtenu leur statut de réfugié – qu’ils devaient quitter les lieux, laisser la place à des personnes en cours de procédure. Ils leur ont proposé d’aller en région, à Bordeaux et en banlieue rennaise, dans des #centres_d’accueil temporaires.

    Certains ont refusé. Marie, elle, a été « la dernière à [se] décider à partir », sous la « #pression ». On lui avait fait miroiter une scolarisation pour son fils – déjà en CP à Paris – et un hébergement. Elle a vite déchanté. « On a pris mes empreintes à la préfecture et donné un récépissé pour une demande de réexamen de ma demande d’asile alors que je ne souhaitais pas faire cela, explique-t-elle. Je n’ai pas d’éléments nouveaux à apporter et je risque une nouvelle OQTF [obligation de quitter le territoire français]. On m’a expliqué que sans ça, je n’aurais pas le droit à un logement et que le 115 [l’#hébergement_d’urgence] à Bordeaux, c’est pire qu’à Paris, qu’on nous trouve des hébergements pour deux jours seulement. » Marie n’a pas hésité longtemps. Revenue à Paris, elle « squatte » désormais chez une amie. La semaine, elle envoie son fils au centre de loisirs tandis qu’elle fait des ménages au noir dans un hôtel. Tous les jours, elle appelle le 115 pour obtenir un hébergement. En vain.

    Cet exemple symbolise les difficultés du gouvernement dans sa politique d’ouverture de « sas ». Ces #centres_d’accueil_temporaire, installés en province, sont censés héberger des migrants qui se trouvent à la rue, dans des #hôtels_sociaux, des #gymnases ou encore dans les centres réservés aux demandeurs d’asile qui sont en cours de procédure.

    Approche discrète

    Cette politique, commencée début avril pour désengorger l’Ile-de-France – dont les dispositifs sont exsangues et plus coûteux pour le budget de l’Etat –, se veut pourtant innovante. Dix « sas » de cinquante places chacun doivent à terme ouvrir, dans lesquels les personnes transitent trois semaines au plus, avant d’être basculées principalement vers de l’hébergement d’urgence généraliste ou, pour celles qui en relèvent, vers le #dispositif_d’accueil des demandeurs d’asile. Ces « sas » reposent sur le #volontariat et, pour susciter l’adhésion, sont censés « permettre d’accélérer le traitement des situations des personnes dont l’attente se prolonge en Ile-de-France sans perspective réelle à court et moyen termes », défend, dans un courriel adressé au Monde, le ministère du logement.

    C’est ce dernier qui pilote désormais la communication autour du dispositif. Au moment du lancement de celui-ci, c’est le ministère de l’intérieur qui en avait présenté les contours. Un changement d’affichage qui n’est pas anodin. Dans un contexte sensible, où plusieurs projets de centres d’accueil pour migrants en région ont suscité des manifestations hostiles, voire violentes de l’extrême droite, les pouvoirs publics optent pour une approche discrète.

    Dans les faits, d’après les premiers éléments remontés et portant sur plusieurs centaines de personnes orientées, « 80 % sont des réfugiés statutaires et des demandeurs d’asile », le restant étant constitué de personnes sans-papiers, rapporte Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui chapeaute quelque 870 structures de lutte contre l’exclusion, dont les opérateurs de ces « sas » régionaux. « C’est un travail auprès des #sans-abri, migrants ou pas, ce n’est pas le sujet », martèle-t-on néanmoins au cabinet d’Olivier Klein, le ministre délégué au logement.

    « On est en train de planter le dispositif »

    Une posture qui agace Pascal Brice. Il dresse un parallèle avec la situation qui a prévalu à Saint-Brevin (Loire-Atlantique), où le maire (divers droite), Yannick Morez, a démissionné en dénonçant l’absence de soutien de l’Etat. L’édile avait été victime de menaces de mort et son domicile incendié dans un contexte de déménagement d’un CADA. « Il faut se donner les moyens politiques de réussir ce dispositif, or l’Etat n’assume pas sa politique d’accueil organisé et maîtrisé. Il fait les choses en catimini », regrette M. Brice. Les remontées du terrain seraient, en outre, « de plus en plus inquiétantes », assure le président de la FAS.

    Adoma, l’opérateur d’un « sas » de cinquante places dans le 10e arrondissement de Marseille, considère que ce dernier « joue son rôle ». « Nous en sommes au troisième accueil de bus et ça fonctionne. Nous avons la garantie que les gens ne seront pas remis à la rue », rapporte Emilie Tapin, directrice d’hébergement pour #Adoma dans la cité phocéenne, où ont jusque-là été accueillis une majorité d’hommes afghans en demande d’asile. Mais ailleurs, le manque de places d’hébergement d’urgence vers lesquelles faire basculer les personnes après leur passage en « sas » se dresse comme un sérieux obstacle.

    « Notre 115 est saturé et on a déjà des #squats et des #campements », s’inquiète Floriane Varieras, adjointe à la maire écologiste de Strasbourg. Une commune voisine, Geispolsheim, accueille un « sas ». « Sans création de places nouvelles, la tension sur l’hébergement d’urgence est tellement forte qu’on craint que le schéma vertueux qui visait à éviter que les personnes ne reviennent en région parisienne ne craque », signale à son tour la directrice générale de France terre d’asile, Delphine Rouilleault, qui s’occupe d’un « sas » près d’Angers.

    Le ministère du logement assure que 3 600 places ont été « sanctuarisées dans le parc d’hébergement d’urgence pour faciliter la fluidité à la sortie des structures d’accueil temporaires ». Ce qui sous-entend que ces orientations se feront à moyens constants.

    « On est en train de planter le dispositif, alerte Pascal Brice. Des gens sont orientés vers le 115 depuis les “sas” et remis à la rue au bout de quarante-huit heures. C’est insoutenable. Je me suis rendu dans plusieurs régions et, partout, l’Etat ferme des places d’hébergement d’urgence. Si les conditions perduraient, la FAS devrait à son plus grand regret envisager un retrait de ce dispositif. »

    La province ? « Tu ne peux pas bosser là-bas »

    Outre la question de l’hébergement, le succès des « sas » devait s’appuyer sur la promesse faite aux personnes d’une étude bienveillante de leur situation administrative. Sans parler franchement de régularisation, le ministère de l’intérieur avait assuré au Monde, en mars, qu’il y aurait des réexamens au regard du #droit_au_séjour. « Il y a un travail de conviction qui n’est pas encore installé », considère à ce stade Mme Rouilleault.

    Le Monde a rencontré plusieurs familles ayant refusé une orientation en #province, à l’image de Hawa Diallo, une Malienne de 28 ans, mère de deux filles, dont une âgée de 10 ans et scolarisée dans le 15e arrondissement. « J’ai beaucoup de rendez-vous à Paris, à la préfecture, à la PMI [protection maternelle et infantile], à l’hôpital, justifie-t-elle. Et puis le papa n’a pas de papiers, mais il se débrouille à gauche, à droite avec des petits boulots. »

    La province ? « Pour ceux qui sont déboutés de l’asile, ça ne sert à rien. Quand tu n’as pas de papiers, tu ne peux pas bosser là-bas », croit à son tour Brahima Camara. A Paris, cet Ivoirien de 30 ans fait de la livraison à vélo pour la plate-forme #Deliveroo. « Je loue un compte à quelqu’un [qui a des papiers] pour 100 euros par semaine et j’en gagne 300 à 400. C’est chaud, mais c’est mieux que voler. » Sa compagne, Fatoumata Konaté, 28 ans, est enceinte de quatre mois. Les deux Ivoiriens n’ont jamais quitté la région parisienne depuis qu’ils sont arrivés en France, il y a respectivement quatre et deux ans. Ils ont, un temps, été hébergés par le 115 dans divers endroits de l’Essonne. Depuis un an, « on traîne à la rue », confie Fatoumata Konaté. « Parfois, on dort dans des squats, parfois on nous donne des tentes. »

    Chaque nuit, rien qu’à Paris, un millier de demandes auprès du 115 restent insatisfaites. Lasses, le 6 juillet, plus d’une centaine de personnes en famille originaires d’Afrique de l’Ouest ont investi deux accueils de jour de la capitale tenus par les associations Aurore et Emmaüs et y ont passé la nuit, faute de solution. « La situation devient intenable, prévient le directeur général d’Emmaüs Solidarité, Lotfi Ouanezar. On ne résoudra rien si on ne change pas de braquet. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/17/orientation-des-migrants-en-region-des-retours-du-terrain-de-plus-en-plus-in

    #migrations #asile #réfugiés #France #hébergement #SDF #dispersion

    via @karine4

  • #Petite_Fille

    Sasha, un jeune garçon de 7 ans, se vit comme une petite fille depuis l’âge de 3 ans. Courageuse et intraitable, sa mère, portée par son amour inconditionnel, mène une lutte sans relâche pour faire comprendre sa différence.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/58788_0

    #film #documentaire #film_documentaire

    #genre #orientation_sexuelle #enfance #dysphorie_de_genre #école #discrimination #danse #lutte #résistance

  • Opinion | The Government Must Say What It Knows About Covid’s Origins - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/06/21/opinion/covid-lab-leak-origins.html

    Finira-t-on par savoir l’origine du Covid ?
    par Zeynep Tufekci

    Three researchers at a laboratory in Wuhan, China, who had fallen ill in November 2019 had been experimenting with SARS-like coronaviruses under inadequate biosafety conditions, The Wall Street Journal reported on Tuesday, citing current and former U.S. officials.

    The Journal had reported in 2021 that some researchers at the Wuhan Institute of Virology had sought hospital care that November, around the time that evidence suggests Covid first began to spread among people. It was not publicly known, though, that those scientists had been experimenting with SARS-like coronaviruses — that is, pathogens related to the ones that cause SARS and Covid.

    Their role in that work is not proof that the virus initially leaked out of a lab rather than spreading from animals at a market in the city, the other theory into how the pandemic started. There is no proof of that path, either, since the known cases from the market outbreak were too late to have been the origin, and no infected animal has been found there.

    But this is yet another demonstration that almost all of the most significant information we’ve had about Covid’s possible relationship to scientific research in Wuhan has come out in dribs and drabs from the hard work of independent researchers, journalists, open records advocates and others, not directly from our government choosing to act with transparency.

    The names of the researchers who reportedly fell ill, which have not been publicly confirmed by the U.S. government and therefore remain unverified, and the nature of their work, were disclosed last week by the news site Public. One of those named researchers, Ben Hu, is a leading scientist who has worked on bat coronaviruses related to SARS. Some of Hu’s work was funded by the U.S. government, a fact that was unearthed through Freedom of Information Act requests by the nonprofit group White Coat Waste Project, which opposes taxpayer-funded research on animals, as well as by The Intercept, which uncovered broader U.S. funding for potentially dangerous lab work in Wuhan.

    Another researcher who reportedly fell sick, Yu Ping, had written a thesis in 2019 about work at the virology institute on bat coronaviruses related to SARS — a thesis that was unearthed by a group of independent researchers who call themselves DRASTIC. The thesis further confirmed that work on these dangerous viruses was being done in labs with the second-lowest level of biosafety, BSL-2.

    In September 2021, DRASTIC also obtained a funding proposal that the Wuhan Institute of Virology’s U.S. collaborator, EcoHealth Alliance, submitted to the Pentagon’s Defense Advanced Research Projects Agency. The proposal called for using genetic engineering to perform experiments with bat SARS-like coronaviruses and modify them by inserting features that can increase their ability to infect humans. The U.S. government rejected the proposal. One of the things that the scientists were proposing to do was to insert into these SARS-like viruses what is called a “furin cleavage site” — a feature of the Covid virus, but of no other known member of its subgenus.

    The feature could also have evolved naturally, and many scientists dismissed its significance as evidence that research set off the pandemic origins. In a September 2021 journal article, published just before the grant application was made public, 21 scientists wrote that there was no evidence of research at the Wuhan Institute of Virology “involving the artificial insertion of complete furin cleavage sites into coronaviruses.” So the grant application, which calls that claim into question, is significant.

    Thanks to extensive public records requests by the nonprofit group U.S. Right to Know, we are also aware that, as early as February 2020, many scientists who were publicly ruling out any role that research could have played in the pandemic, were privately expressing concern that there was a such connection, and in fact were specifically worried about the unusual furin cleavage site. (Some of the scientists have said they later changed their minds.)
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    What’s notable about all this is not that it necessarily indicates that researchers in Wuhan were doing something nefarious that their counterparts in the West weren’t doing. It’s that they were doing the type of research that occurs around the world, including the United States. By all accounts, some of the most vilified people — including Shi Zhengli, the lead bat researcher in Wuhan — were dedicated scientists. Their work raised safety concerns, but they were not alone in that regard.

    A recently published book by the investigative journalist Alison Young demonstrates multiple instances in the United States, including very recent ones, in which labs and universities have downplayed or covered up significant biosafety lapses, including ones that involved deadly engineered viruses that could potentially set off pandemics. If Chinese scientists were endangering the world, American scientists have too.

    By keeping evidence that seemed to provide ammunition to proponents of a lab leak theory under wraps and resisting disclosure, U.S. officials have contributed to making the topic of the pandemic’s origins more poisoned and open to manipulation by bad-faith actors.

    Treating crucial information like a dark secret empowers those who viciously and unfairly accuse public health officials and scientists of profiting off the pandemic. As Megan K. Stack wrote in Times Opinion this spring, “Those who seek to suppress disinformation may be destined, themselves, to sow it.”

    The American public, however, only rarely heard refreshing honesty from their officials or even their scientists — and this tight-lipped, denialist approach appears to have only strengthened belief that the pandemic arose from carelessness during research or even, in less reality-based accounts, something deliberate. According to an Economist/YouGov poll published in March, 66 percent of Americans — including majorities of Democrats and independents — believe the pandemic was caused by research activities, a number that has gone up since 2020. Only 16 percent of Americans believed that it was likely or definitely false that the emergence of the Covid virus was tied to research in a Chinese lab, while 17 percent were unsure.

    Worse, biosafety, globally, remains insufficiently regulated. Making biosafety into a controversial topic makes it harder to move forward with necessary regulation and international effort.

    For years, scientists and government officials did not publicly talk much about the fact that a 1977 “Russian” influenza pandemic that killed hundreds of thousands of people most likely began when a vaccine trial went awry. In a 2014 report from the Center for Arms Control Nonproliferation, Martin Furmanski explained that one reason for the relative silence was the fear of upsetting the burgeoning cooperation over flu surveillance and treatment by the United States, China and Russia.

    The world doesn’t work that way anymore. A few people can’t control the public conversation, especially after tens of millions of people have died, and attempts to do so will only backfire.

    The public deserves to know this information. So far, some of the details about the Wuhan scientists who were sickened, including their names, have come from news reports citing unnamed sources, so some skepticism is required. But why hasn’t the Biden administration confirmed or denied these details?

    Even though President Biden signed a law in March requiring the declassification of information about Covid-19’s origins by this past Sunday, his administration has yet to release that information. It needs to quickly declassify as much as possible of what it knows about the pandemic’s origins. In addition, the National Institutes of Health, which reportedly funded some of the research in China under scrutiny, needs to be forthcoming too, rather than waiting for more leaks or laws forcing its hand.

    When people lose trust in institutions, misinformation appears more credible. The antidote is more transparency and accountability.

    Zeynep Tufekci (@zeynep) is a professor at Columbia University, the author of “Twitter and Tear Gas: The Power and Fragility of Networked Protest” and a New York Times Opinion columnist. @zeynep • Facebook

    #Zeynep_Tufekci #Covid #Biosécurité #Origine_covid

    • C’est gris, c’est gros et ça casse tout sur son passage, ça peut être un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais y a plus de chances que ce soit un gros orage.

      le #rasoir_d’Ockham a tendance à nous dire que si ce virus est très différent de tous ceux de sa famille, qu’il présente une modification significative visant à le rendre spécifiquement plus efficace contre les humains et qu’il est sorti du bois à côté d’un endroit où l’on faisait spécifiquement ce genre de chose, alors on a des chances raisonnables de pouvoir penser que le pangolin n’est probablement pas le coupable de l’histoire.

  • Mélange d’épices mexicaines
    https://www.cuisine-libre.org/melange-epices-mexicaines

    Mélange bien équilibré, plutôt piquant mais savoureux, pour les viandes à burritos ou fajitas et pour les chilis. Mélanger ensemble tous les ingrédients dans un sol à l’aide d’une spatule en bois pour bien homogénéiser. Conserver dans un pot hermétique à l’abri de la lumière, de l’humidité et de la chaleur. #Cumin, #Origan, #Paprika, #Mélanges_d'épices, #Mexique, #Chili / #Sans gluten, Végétalien (vegan), #Sans viande, #Végétarien, #Sans œuf, #Sans lactose

    #Végétalien_vegan_

  • The ‘Islamo-gauchiste threat’ as political nudge

    What is ‘islamo-gauchisme’? The word sparked heated debates in French academia and in public conversations in 2020–2021. This article endeavors to shed light on the origin of the notion, to look at its uses within and outside academia, and to reflect on the political ramifications of the controversy. Islamo-gauchisme is an unsubstantial notion which operates as political nudge in the public debate: it sounds sufficiently threatening and self-explanatory to be taken seriously. This study shows that the controversy on islamo-gauchisme has helped mainstream illiberal and right-wing policies, to make them plainly acceptable to the public.

    https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/09571558231152992
    #islamo-gauchisme #france #académique #ESR #origine #enseignement_supérieur #recherche #contreverse #débat_public

  • Les « Frankenvirus » au cœur des débats, après l’émergence du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/11/07/le-covid-19-ravive-le-debat-autour-de-la-manipulation-des-virus_6148855_1650

    Les expériences visant à rendre plus dangereux des pathogènes au prétexte d’anticiper leur émergence se multiplient, alors que les experts sont divisés sur les bénéfices et les risques liés à ces manipulations. La discussion est d’autant plus vive que de telles expérimentations avaient cours à Wuhan, épicentre de la pandémie de Covid-19, dont on ignore toujours l’origine.

    Jeu dangereux du « gain de fonction »
    Certes, en apparence, le débat n’est pas vraiment nouveau – d’autant que l’histoire de la virologie est émaillée d’accidents et de fuites de laboratoires, même parmi les plus sécurisés –, mais il a désormais changé d’échelle. Les expériences de recombinaison, de mutation et de « réécriture » de virus (sans même parler des infections de cultures de cellules humaines ou de souris « humanisées ») sont devenues en quelques années extrêmement banales ; et parmi elles, celles qui augmentent la dangerosité des pathogènes sont nombreuses. Les spécialistes qualifient pudiquement ces dernières d’expériences de « gain de fonction » pour indiquer que le pathogène modifié acquiert ou développe une propriété problématique : contagiosité, virulence, évasion immunitaire ou médicamenteuse. Lorsque ces virus aggravés ont un potentiel pandémique, ils sont souvent désignés par le terme moins euphémisé de « Frankenvirus ».
    L’une des premières conséquences du Covid-19 sur la recherche en virologie est qu’elle menace, paradoxalement, de générer encore plus d’expériences dangereuses. La « préparation pandémique » est en effet devenue un thème de recherche vendeur, sans forcément générer de réflexion suffisante sur ce que l’expression recouvre.

    Multiplication des laboratoires de haute sécurité
    On constate en parallèle la brusque accélération d’un vaste mouvement mondial d’équipement en laboratoires de haute sécurité, entamé avant le Covid. Gregory Koblentz, spécialiste américain de biosécurité à George-Mason University (Virginie), indique que la construction de vingt-sept nouveaux laboratoires de niveau BSL-4 (le plus haut niveau de protection, destiné aux pathogènes les plus dangereux, où les chercheurs opèrent en tenue de cosmonaute) a été annoncée depuis le début de la pandémie – alors qu’il en existe aujourd’hui une quarantaine. L’Inde, qui possède un seul laboratoire de ce type, veut en construire quatre autres. La Chine annonce un chiffre analogue. Singapour, le Kazakhstan et les Philippines, entre autres, ont décidé de s’équiper.
    « Il n’y a pas de mécanisme international pour imposer le respect de standards » – Gregory Koblentz, spécialiste de biosécurité à George-Mason University (Virginie)
    Beaucoup de chercheurs se réjouissent de la possibilité de travailler avec les virus localement, et dans de bonnes conditions de sécurité. Mais Gregory Koblentz note aussi que « plus de labos constitue un risque d’accident accru », ajoutant que « les standards internationaux pour gérer de telles structures ne sont pas largement adoptés, et il n’y a pas de mécanisme international pour imposer le respect de ces standards ».

    Epidémie « accidentelle »
    Mais, surtout, le débat sur la virologie dangereuse a été électrisé par le Covid-19, qui a confirmé spectaculairement que le risque d’épidémie déclenchée par la recherche est bien réel. Au fil du temps, l’hypothèse qu’un accident de laboratoire soit à l’origine de la pandémie a discrètement fait son chemin dans les milieux scientifiques. Pourfendue comme complotiste dans une tribune indignée du Lancet publiée en février 2020, vilipendée durant les premiers mois de la pandémie par toutes les sommités de la virologie, cette hypothèse n’a fait que progresser depuis lors. Au point qu’un grand nombre de chercheurs la tiennent désormais, généralement en privé, pour la plus probable.
    Certes, la communauté est divisée, et il est toujours possible que le SARS-CoV-2 soit passé aux humains par l’intermédiaire d’animaux sauvages ou d’élevage infectés, comme cela avait été le cas pour les deux émergences précédentes de coronavirus, le SRAS en 2003 et le MERS en 2012.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Origines du Covid-19 : l’hypothèse d’un accident à l’Institut de virologie de Wuhan relancée après la divulgation de travaux inédits
    Mais tout de même. Selon les deux principales autorités scientifiques qui ont enquêté sur la question, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’une part, et la commission de haut niveau formée par la revue médicale The Lancet, qui a livré ses conclusions en septembre 2022, de l’autre, en l’absence de la moindre trace d’animal infecté, l’hypothèse de l’accident de laboratoire reste entièrement plausible, bientôt trois ans après le début de la pandémie. Dès juillet 2021, Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, déclarait à la presse, en réaction à l’opacité des autorités chinoises : « Les accidents de laboratoire arrivent. J’en ai vu et j’ai moi-même fait des erreurs. Donc (…) vérifier ce qu’il s’est passé (…) est important et nous avons besoin d’informations. »

    Dans ce climat délétère, y a-t-il une chance qu’émerge une vision commune sur la façon de réguler ces expériences dangereuses ? Le problème est que l’étendue des désaccords entre chercheurs est considérable. Pour l’illustrer, revenons aux coronavirus chimériques de Boston. D’un côté, leur fabrication a été sévèrement critiquée par de nombreux biologistes, qui ont parlé sur Twitter de « folie » ou d’« irresponsabilité totale ». Plus mesuré, Marc Eloit, de l’Institut Pasteur, n’en considère pas moins qu’une telle expérience est risquée, « puisqu’on sait qu’elle peut changer de manière imprévisible le phénotype [les caractéristiques] du virus résultant ». Et il ajoute qu’à son avis elle n’aurait jamais été autorisée à Pasteur, ni d’ailleurs dans aucune institution de recherche française. « Il ne serait même venu à l’idée de personne de la proposer », assure-t-il, pointant qu’il y a en France une culture de la biosécurité et une aversion au risque différentes de ce que l’on rencontre aux Etats-Unis.
    Désaccords profonds
    Mais Marc Eloit indique également que l’expérience avait une utilité scientifique indiscutable pour comprendre les propriétés des différentes parties du génome du virus. Et à la question de savoir si, au sein d’une institution américaine qui l’autoriserait, il l’aurait lui-même tentée, il a l’honnêteté de répondre qu’il l’ignore. Du reste de nombreux virologues de haut niveau ont énergiquement pris la défense de leurs collègues bostoniens, témoignant d’une profonde division au sein de la communauté.

    #Covid #Origine #Gain_de_fonction #Biosécurité

  • Berlin : Die Stadt des unbefleckten Konsums
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/teure-mieten-haessliche-viertel-homophobe-leute-berlin-ist-einfach-

    13.8.2022 von Finn Job - „Mach ein Ende, Putin, mach endlich ein Ende!“, war das Erste, das wir vernahmen, sowie wir dem Bus entstiegen. In Steglitz gibt es nämlich eine Obdachlose, die tagein tagaus einen Einkaufswagen vor sich herschiebt und schreit. Auf dem Wagen, in dem sie ihr Hab und Gut verwahrt, kleben neben russischen Flaggen Pappschilder mit kyrillischer Schrift. Die Frau hat ein rotes, aufgedunsenes Gesicht und ähnelt auch in ihrer sonstigen Erscheinung einer zerlumpten Version von Gerhard Schröder.

    Sie bettelt nach der Bombe, fleht Putin an, Deutschland zu vernichten, und niemand beachtet sie.

    #Berlin #Anekdote #Original #Elend

  • Des deux cultures de Hichem Djaït
    https://laviedesidees.fr/Des-deux-cultures-de-Hichem-Djait.html

    À propos de : Hichem Djaït, Penser l’histoire, penser la #religion, Cérès éditions. Le dernier ouvrage publié par Hichem Djaït à la veille de sa disparition illustre son appartenance à deux cultures, l’islamique et l’occidentale, entre lesquelles il dit avoir « vogué ». Retour sur le parcours de cet historien et penseur tunisien méconnu.

    #islam #Histoire #orientalisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230112_hichem.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230112_hichem.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230113_hichem.docx

  • #MaVoieMonChoix - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=vz6xZZ1Kp_Q

    Intitulée Ma Voie Mon Choix, la campagne de sensibilisation 2022 du Centre Hubertine Auclert a pour objectif de déconstruire auprès des adolescent·es les stéréotypes sexistes qui entravent leurs parcours d’orientation, en ouvrant le champ des possibles et en valorisant des modèles non stéréotypés de professions.

    Cette campagne invite les élèves à s’affranchir des injonctions et des idées reçues produites par leur entourage (camarades, parents, enseignant·es...), à travers une tonalité humoristique et un slogan émancipateur : « Une orientation réussie, c’est celle que JE choisis » !

    #Orientation #Métier #Stéréotype

  • The Origin of Student Debt: Reagan Adviser Warned Free College Would Create a Dangerous “Educated Proletariat”

    In 1970, #Roger_Freeman, who also worked for Nixon, revealed the right’s motivation for coming decades of attacks on higher education.

    With the vociferous debate over President Joe Biden’s announcement that the federal government will cancel a portion of outstanding student debt, it’s important to understand how Americans came to owe the current cumulative total of more than $1.6 trillion for higher education.

    In 1970, Ronald Reagan was running for reelection as governor of California. He had first won in 1966 with confrontational rhetoric toward the University of California public college system and executed confrontational policies when in office. In May 1970, Reagan had shut down all 28 UC and Cal State campuses in the midst of student protests against the Vietnam War and the U.S. bombing of Cambodia. On October 29, less than a week before the election, his education adviser Roger A. Freeman spoke at a press conference to defend him.

    reeman’s remarks were reported the next day in the San Francisco Chronicle under the headline “Professor Sees Peril in Education.” According to the Chronicle article, Freeman said, “We are in danger of producing an educated proletariat. … That’s dynamite! We have to be selective on who we allow [to go to college].”

    “If not,” Freeman continued, “we will have a large number of highly trained and unemployed people.” Freeman also said — taking a highly idiosyncratic perspective on the cause of fascism —“that’s what happened in Germany. I saw it happen.”

    Freeman was born in 1904 in Vienna, Austria, and emigrated to the United States after the rise of Hitler. An economist who became a longtime fixture in conservative politics, he served on the White House staff during both the Dwight Eisenhower and Richard Nixon administrations. In 1970 he was seconded from the Nixon administration to work on Reagan’s campaign. He was also a senior fellow at Stanford’s conservative Hoover Institution. In one of his books, he asked “can Western Civilization survive” what he believed to be excessive government spending on education, Social Security, etc.

    A core theme of Reagan’s first gubernatorial campaign in 1966 was resentment toward California’s public colleges, in particular UC Berkeley, with Reagan repeatedly vowing “to clean up the mess” there. Berkeley, then nearly free to attend for California residents, had become a national center of organizing against the Vietnam War. Deep anxiety about this reached the highest levels of the U.S. government. John McCone, the head of the CIA, requested a meeting with J. Edgar Hoover, head of the FBI, to discuss “communist influence” at Berkeley, a situation that “definitely required some corrective action.”

    During the 1966 campaign, Reagan regularly communicated with the FBI about its concerns about Clark Kerr, the president of the entire University of California system. Despite requests from Hoover, Kerr had not cracked down on Berkeley protesters. Within weeks of Reagan taking office, Kerr was fired. A subsequent FBI memo stated that Reagan was “dedicated to the destruction of disruptive elements on California campuses.”

    Reagan pushed to cut state funding for California’s public colleges but did not reveal his ideological motivation. Rather, he said, the state simply needed to save money. To cover the funding shortfall, Reagan suggested that California public colleges could charge residents tuition for the first time. This, he complained, “resulted in the almost hysterical charge that this would deny educational opportunities to those of the most moderate means. This is obviously untrue. … We made it plain that tuition must be accompanied by adequate loans to be paid back after graduation.”

    The success of Reagan’s attacks on California public colleges inspired conservative politicians across the U.S. Nixon decried “campus revolt.” Spiro Agnew, his vice president, proclaimed that thanks to open admissions policies, “unqualified students are being swept into college on the wave of the new socialism.”

    Prominent conservative intellectuals also took up the charge. Privately one worried that free education “may be producing a positively dangerous class situation” by raising the expectations of working-class students. Another referred to college students as “a parasite feeding on the rest of society” who exhibited a “failure to understand and to appreciate the crucial role played [by] the reward-punishment structure of the market.” The answer was “to close off the parasitic option.”

    In practice, this meant to the National Review, a “system of full tuition charges supplemented by loans which students must pay out of their future income.”

    In retrospect, this period was the clear turning point in America’s policies toward higher education. For decades, there had been enthusiastic bipartisan agreement that states should fund high-quality public colleges so that their youth could receive higher education for free or nearly so. That has now vanished. In 1968, California residents paid a $300 yearly fee to attend Berkeley, the equivalent of about $2,000 now. Now tuition at Berkeley is $15,000, with total yearly student costs reaching almost $40,000.

    Student debt, which had played a minor role in American life through the 1960s, increased during the Reagan administration and then shot up after the 2007-2009 Great Recession as states made huge cuts to funding for their college systems.

    That brings us to today. Biden’s actions, while positive, are merely a Band-Aid on a crisis 50 years in the making. In 1822, founding father James Madison wrote to a friend that “the liberal appropriations made by the Legislature of Kentucky for a general system of Education cannot be too much applauded. … Enlightened patriotism … is now providing for the State a Plan of Education embracing every class of Citizens.”

    “Knowledge will forever govern ignorance,” Madison explained, “and a people who mean to be their own governors must arm themselves with the power which knowledge gives.” Freeman and Reagan and their compatriots agreed with Madison’s perspective but wanted to prevent Americans from gaining this power. If we want to take another path, the U.S. will have to recover a vision of a well-educated populace not as a terrible threat, but as a positive force that makes the nation better for everyone — and so should largely be paid for by all of us.

    https://theintercept.com/2022/08/25/student-loans-debt-reagan
    #Roland_Reagan #Reagan #USA #Etats-Unis #histoire #origine #université #étudiants #endettement #dette_étudiante #how_it_begun #ESR #prolétariat #prolétariat_éduqué #educated_proletariat #classes_sociales #ascension_sociale #éducation #péril #sélection

  • Est-ce que vous conseilleriez à vos enfants de s’orienter vers l’informatique ?

    Je suis vraiment très partagé. D’un côté, moi c’est mon boulot, je suis mon propre patron et je suis généralement content, par rapport à la plupart des gens j’ai une assez bonne qualité de vie, mais d’un autre ça n’a pas l’air d’être le lot de la plupart de mes amis dans ce domaine.

    Comment faire, notamment, pour ne pas vivre à la limite du pétage de plomb parce qu’en permanence on est obligé de faire des trucs qu’on sait débiles, parce que décrétés par les abrutis du service marketing ?

    Perso, ça m’arrive de devoir implémenter une interface que je juge merdique pour l’usager, une fonctionnalité à la mode qui anéantit toute idée de bon usage du Web, à l’utilité franchement discutable y compris pour mon commanditaire, mais on me fait comprendre que c’est comme ça, et je vois à quel point même cette petite frustration de devoir passer quelques heures sur un truc merdique, ça me pourrit. Mais c’est l’exception par rapport à la relative liberté/initiative dont je bénéficie. Je ne sais pas si je survivrais dans un environnement où ce serait quasiment tout le temps comme ça.

    (En fait, je ne sais vraiment pas quel boulot salarié permettrait d’échapper au burnout. Je ne comprends pas pourquoi des boulots pépères comme vendeur d’armes ou lobbyiste d’industrie polluante ne sont pas mieux promus dans les choix d’orientation à l’entrée au lycée : comme disait Marc, « je fais un boulot sale, je le fais salement ».)

    • Ça me parait un peu égocentré comme raison de faire ou pas ce métier, mais comme tu le dis déjà, cette raison donnée vaut pour un très grand nombre d’autres métiers (faire des choses décidées par la hiérarchie ou par les commanditaires qui te payent à la fin).

      Moi mes questionnements c’est plutôt que
      – c’est un boulot intellectuellement gratifiant quand tu passes du temps à chercher des solutions à des problèmes (de code ou d’ergonomie), d’autant plus quand c’est à plusieurs (je déteste travailler seul)
      – mais que c’est un boulot essentiellement inutile qui ne fait qu’utiliser des choses polluantes et qui ne devraient plus ou très peu exister dans le monde d’après, quand on décidera vraiment d’arrêter de tirer du pétrole, des terres rares, et de produire de l’électricité en aussi grosse quantité (et si possible pas en étant forcé mais bien avant la fin des réserves de tout)

      Ce qu’a besoin le monde d’après, c’est pas de saloperies d’informaticien⋅nes, c’est des maraicher⋅ères, des charpentier⋅ères, des plombier⋅ères, des bottier⋅ères et couturier⋅ères, etc.

      En plus d’être un métier majoritairement inutile dans une optique de monde meilleur, ça va plus loin puisque c’est (très) majoritairement nuisible en plus. 99% de ce qui est fait en informatique sert à être le ciment du système industriel et capitaliste, permettant de relier l’ensemble des industries horribles du monde dans un même tout cohérent. Les milliards d’euros et de dollars dépensés pour faire passer des fibres optiques méga rapides sur des océans entiers (et pareil pour envoyer des satellites dans l’espace), c’est pas pour que deux pelés fassent joujou sur du HTML.

      #informatique #orientation #capitalisme

    • J’avais dit que j’avais des choses à dire, mais elles sont en fait difficiles à exprimer. 25 ans que je fais en qq sorte la même chose, ça finit par user et par donner l’impression de tourner en rond.

      Dans le cadre de ce que tu poses comme question, ici, on a arrêté de répondre à la demande « j’ai besoin d’un site »/"j’ai un appel d’offre pour un site". On a fait des sites WordPress, et on en a marre de faire ces trucs jetables dont le client ne maintiendra pas le contenu, dont l’objet est juste de servir de carte de visite, avec toujours les mêmes accroches stéréotypées, et les mêmes effets graphiques crétins qu’il faut à tout prix implémenter, mais que tu sais que personne ne regarde et n’en a rien à faire. Souvenir ému de l’époque où on nous demandait de faire du flash en page d’accueil, parce que c’est trop indispensable les animations pour faire riche - « mais bon sang, pourquoi le référencement est nul ? ».

      Alors c’est laquelle l’informatique qui nous plait à nous, ici. On se cherche depuis deux ans, depuis que les embauches deviennent difficiles. Là, on se concentre, dans les faits, sur la maintenance des infras pour des outils utiles, au sens utilisés. Et on développe de nouveaux outils pour des gens qui ont de nouveaux besoins.

      Bizarrement, on bosse aussi pour une boite qui fait du SEO. Je leur ai expliqué plusieurs fois que ça nous intéressait pas de faire du SEO et que même, on ne voyait pas comment ça pouvait fonctionner, mais eux le font très bien, et bizarrement, ça leur rapporte pas mal, par les mécanismes d’affiliation essentiellement. Du coup, on leur maintient leurs infras, et on fait en sorte que ça fonctionne efficacement et que les bonnes pratiques de sécurité soient respectées. Et ils ont abandonné l’idée de nous demander des astuces pour contourner les bloqueurs de pubs, parce que dans les faits, bizarrement, les utilisateurs de bloqueurs de pubs ni ne manquent ni ne sont nécessaires au fonctionnement de cet écosystème.

      Alors l’informatique ? Pourquoi aime-je encore bosser dans l’informatique ? Alors même qu’encore hier, je disais à un vieil ami que j’ai en fait une terrible sensation qu’il n’y a pas grand chose à attendre comme évolutions enthousiasmantes dans ce domaine ? L’IA est une boite noire incompréhensible, et déjà dans les années 90, je ne voyais pas quoi en faire d’utile et de raisonnablement compréhensible.
      Les langages et leur importance dans le temps ne sont que le résultat de phénomènes de massifications chaotiques n’ayant pas grand chose à voir avec l’excellence technique.
      Les systèmes. Windows pour tout le monde. MacOS pour quelques autres. Et puis ? On n’y maîtrise pas grand chose de toute façon et on se fait balader en maîtrisant de moins en moins ce qu’il s’y passe (ces systèmes étant conçus pour nous trahir au profit de leurs concepteurs).
      Le hardware... Bof là aussi. Une affaire d’argent. Pour faire fonctionner des logiciels sans intérêt.
      A une époque, on pouvait créer un jeu avec une équipe limitée. Désormais, ce sont des trucs énormes nécessitant des centaines d’intervenants.

      Avec ces points de vue, j’ai un mal fou à motiver les troupes, étant en qq sorte désabusé et blasé.

      Mais néanmoins, bosser proprement, pour créer des logiciels qui répondent à des besoins précis qui n’ont pas encore été traités correctement, on trouve encore le moyen de le faire. Et c’est à ces petites choses qu’on se raccroche. Dans le respect des bonnes pratiques diverses.

    • Y a que le libre qui reste motivant… du coup, il n’y a presque pas de fric qui y circule.

      Même souci côté web  : je passe ma vie à tenter de dissuader mes clients de décider de trucs cons pour leurs sites  : «  oui, mais les autres font comme ça  !  ».

      Les autres, c’est la réf. du neveu/Photoshop, roi de la merde à 3 balles, qui fait des trucs pourris qui rament et qui plombent et qui est en vacances aux Bahamas quand il y a une panne.

      Mais c’est général.
      Depuis 6 mois, j’observe de mon balcon l’ouverture d’une petite entreprise en face de chez moi. On en est à la 5e version de l’enseigne. En mode #DIY, parce que c’est moins cher. Donc, ils font absolument TOUTES les erreurs de débutants, la première et toujours pas résolue à cette heure, étant d’avoir choisi une typo trop fine avec un duo de couleurs n’ayant pas un assez fort contraste entre elles. C’est imparable  : ça ne sera jamais lisible.
      Et pour les matériaux, ils n’ont toujours pas compris qu’avec leur exposition, il leur faut du TRÈS résistant aux UV.

      Vu le temps et le matos qu’ils y laissent, je pense que je leur serais revenue 3 ou 4 fois moins chère, avec 0 souci et temps perdu.

      Et tout est à l’avenant, tout le temps.

    • Franchement, faire des sites web, c’est pas hyper passionnant. Mais je trouve pas mieux pour rester libre de mon temps, enfin, c’est ce que je crois, parce que je choisis mes clients et j’ai fait des choix drastiques où je bouffe des patates pour pas bosser pour le nucléaire ou la chimie. J’ai déconseillé à un jeune homme à qui j’ai montré dernièrement quelques rudiments de se mettre en indépendant en informatique, trop de pression, burnout shiva assuré.
      Le truc qui me plaisait quand j’ai commencé dans le web, c’était l’aspect politique novateur, on s’est vraiment fait eu sur toute la ligne. Comme dit @monolecte c’est le neuneu fan d’insta qui est aux manettes, j’adore les amateurs (ceux qui aiment), mais même pour l’artisanat web, c’est fini. Je fais 10 métiers, et je suis payé la moitié d’un.

      L’autre aspect, c’est que ce n’est pas une vie d’être devant un ordinateur toute la journée. A moins d’être très cadré et organisé, c’est pas chronophage c’est mortel, tu crèveras avant de t’être rendu compte que t’es resté depuis 40 ans sur ta chaise, tu perds ta famille, ta santé, tes nuits, persuadé que c’est la seule chose motivante. C’est déprimant.

      Amha, en informatique, tu n’as pas trop de choix : tu fais informatiflic, direct CIA ou STASI pour aider le capitalisme à tirer profit des données personnelles récoltées à tous les coins d’ordis.

      à moins de faire de la recherche, et dans ce cas t’es pas informaticien mais biologiste/astronome/universitaire… et l’informatique est un complément indispensable mais pas primordial. La passion ça doit pas être l’outil.

  • Prédire les flux migratoires grâce à l’intelligence artificielle, le pari risqué de l’Union européenne
    https://disclose.ngo/fr/article/union-europeenne-veut-predire-les-flux-migratoires-grace-a-lintelligence-a

    Depuis plusieurs mois, l’Union européenne développe une intelligence artificielle censée prédire les flux migratoires afin d’améliorer l’accueil des migrants sur son sol. Or, selon plusieurs documents obtenus par Disclose, l’outil baptisé Itflows pourrait vite se transformer en une arme redoutable pour contrôler, discriminer et harceler les personnes cherchant refuge en Europe. Lire l’article

    • C’est un logiciel qui pourrait sa place dans une dystopie. Une intelligence artificielle capable de compiler des milliers de données afin de prédire des flux migratoires et identifier les risques de tensions liées à l’arrivée de réfugiés aux frontières de l’Europe. Son nom : Itflows, pour « outils et méthodes informatiques de gestion des flux migratoires ». Financé à hauteur de 5 millions d’euros par l’Union européenne et développé par un consortium composé d’instituts de recherche, d’une société privée (Terracom) et d’organisations caritatives, Itflows qui est en phase de test devrait rentrer en service à partir d’août 2023. Et ce, malgré des alertes répétées quant aux risques de détournement de ses capacités prédictives à des fins de contrôle et de restrictions des droits des réfugiés sur le sol européen.

      Encore méconnu, ce programme doit venir compléter un dispositif technologique destiné à la surveillance des frontières, notamment espagnoles, italiennes et grecques. Financé sur le budget d’« Horizon 2020 », le programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne, Itflows s’ajoutera alors aux drones de surveillance autonome, aux détecteurs de mensonges dans les zones de passages ou à l’utilisation de logiciels d’extraction de données cellulaires.

      D’après notre enquête, les deux ONG contribuent à nourrir l’intelligence artificielle de Itflows en lui fournissant des informations précieuses. Des données directement issues d’entretiens réalisés dans des camps de réfugiés, auprès de Nigérians, de Maliens, d’Érythréens ou encore de Soudanais. Il pourra s’agir d’éléments liés à l’origine ethnique, l’orientation sexuelle ou encore la religion des personnes interrogées. Pour leur contribution, les branches italiennes de la Croix-Rouge et d’Oxfam ont respectivement reçu 167 000 euros et 116 000 euros de fonds publics européens.

      « Nous avons contribué à réaliser trente entretiens de migrants arrivés en Italie au cours des six dernières années », confirme la Croix rouge Italie, sollicitée par Disclose. Une fois analysées, puis rendues accessibles via une application baptisée EUMigraTool, ces informations serviront aux autorités italiennes dans leur analyse « des routes migratoires et des raisons qui poussent les gens à faire le voyage », ajoute l’association. Même son de cloche du côté de Oxfam Italie, qui salue l’intérêt pour « les responsables politiques des pays les plus exposés aux flux migratoires. » Les dirigeants pourront également s’appuyer sur l’analyse des risques politiques liés à l’arrivée de migrants sur leur sol. Le projet inclut en effet la possibilité d’étudier l’opinion publique dans certains pays européens vis-à-vis des migrants à travers une veille sur le réseau social Twitter.
      Des rapports internes alarmants

      En réalité, les risques de détournement du programme existent bel et bien. C’est ce que révèlent des rapports internes (https://www.documentcloud.org/projects/logiciel-itflows-208987) au consortium que Disclose a obtenu à la suite d’une demande d’accès à des documents administratifs. Lesdits rapports, datés de janvier et juin 2021, ont été rédigés par les membres du comité éthique du projet Itflows. Leurs conclusions sont alarmantes. Le premier document, une somme de 225 pages, révèle que « le consortium Itflows est pleinement conscient des risques et des impacts potentiels en matière de droits de l’homme, que les activités de recherche empirique sur les migrations (…) et les développements technologiques prévus dans le projet peuvent poser ». Plus loin, les auteurs enfoncent le clou. Selon eux, les informations fournies par l’algorithme pourraient servir, si elles devaient être utilisées « à mauvais escient », à « stigmatiser, discriminer, harceler ou intimider des personnes, en particulier celles qui sont vulnérables comme les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile ».

      Cinq mois plus tard, le comité éthique rend un second rapport. Il détaille un peu plus le danger : « Les États membres pourraient utiliser les données fournies pour créer des ghettos de migrants » ; « risque d’identification physique des migrants » ; « discrimination sur la base de la race, du genre, de la religion, de l’orientation sexuelle, d’un handicap ou de l’âge » ; « risque que les migrants puissent être identifiés et sanctionnés pour irrégularités ». Et le régulateur d’alerter sur un autre péril : la poussée des « discours de haine » que pourrait induire une éventuelle diffusion des prédictions du logiciel dans « les zones où les habitants sont informés de déplacements » de populations.
      L’Europe fait la sourde oreille

      Des alertes qui ne semblent pas avoir été entendues. Comme en atteste un bilan dressé lors d’une réunion (https://www.documentcloud.org/documents/22120596-emt-symposium-agenda-16-sep-2021?responsive=1&title=1) en ligne le 16 septembre 2021 par la coordinatrice du comité éthique de Itflows, #Alexandra_Xanthaki, devant des responsables européens, dont #Zsuzsanna_Felkai_Janssen, rattachée à la direction générale des affaires intérieures de la Commission. « Nous avons passé six mois à travailler jour et nuit pour rédiger un rapport instaurant un cadre qui intègre les droits de l’homme », débute la responsable du comité éthique, selon un enregistrement que Disclose s’est procuré. Elle poursuit : « Il me semble pourtant que ce que disent les techniciens de l’équipe aujourd’hui c’est : nous n’en tenons pas compte ». Un manque de précaution qui inquiète jusqu’au sein du conseil d’administration d’Itflows. Joint par Disclose, Alexander Kjærum, analyste pour le conseil danois pour les réfugiés et membre du conseil de surveillance estime en effet qu’il existe « un risque important que des informations se retrouvent entre les mains d’États ou de gouvernements qui les utiliseront pour implanter davantage de barbelés le long des frontières. »

      Sollicitée, la coordinatrice du programme, #Cristina_Blasi_Casagran, assure que le logiciel « ne sera pas utilisé à mauvais escient ». Selon elle, Itflows « devrait même faciliter l’entrée des migrants [dans l’Union européenne] en permettant une meilleure affectation des ressources engagées dans l’#accueil ».

      #Frontex inquiète

      Un dernier point vient renforcer le risque d’un détournement du logiciel : l’intérêt de Frontex pour Iflows. D’après des documents internes, l’agence en charge de la surveillance des frontières de l’UE suit étroitement les avancées du programme. Jusqu’à y contribuer activement via la fourniture de données récoltées dans le cadre de ses missions. Or, depuis plusieurs années, l’agence européenne est régulièrement accusée d’expulsions illégales et de violations des droits de l’homme. Interrogée sur ce point, l’ONG Oxfam considère qu’il n’y a pas de risque de détournement du logiciel au profit de l’agence. La branche italienne de la Croix rouge déclare quant à elle que « la convention de subvention régissant la mise en œuvre du projet Itflows ne désigne pas Frontex comme utilisateur de l’outil, mais simplement comme source de données ouvertes ». En 2021, Frontex a élu l’interface Itflows parmi les projets d’Horizon 2020 au « potentiel opérationnel et innovant » le plus élevé.

      #AI #IA #intelligence_artificielle #complexe_militaro-industriel #asile #migrations #frontières #EU #UE #Union_européenne #prédiction #Itflows #contrôle #logiciel #risques #Terracom #surveillance #Espagne #Italie #Grèce #horizon_2020 #camps_de_réfugiés #Croix-Rouge #Oxfam #religion #origine_ethnique #ethnie #orientation_sexuelle #données #EUMigraTool #risques #risques_politiques #twitter #réseaux_sociaux #opinion_publique #technologie #algorithme #discrimination #identification #Croix_Rouge

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  • Arts, histoire, philosophie… les employeurs apprécient de plus en plus les compétences non techniques
    https://theconversation.com/arts-histoire-philosophie-les-employeurs-apprecient-de-plus-en-plus

    Notons que des États comme le Brésil, le Japon ou encore le Royaume-Uni (à travers le Research Excellence Framework) n’ont en outre pas hésité à réduire la part des humanités dans l’enseignement supérieur, estimant qu’elles manquaient « d’impact » aussi bien en termes de recherche que d’employabilité. Les humanités apparaissent, en conséquence, comme de plus en plus contraintes de justifier leur existence – quand elles ne doivent pas lutter pour leur survie dans l’enseignement supérieur.

    Et pourtant, paradoxe qu’il convient de souligner, ce sont aujourd’hui les employeurs qui défendent les humanités : en effet, 80 % d’entre eux estiment que « l’ensemble des étudiants ont besoin de bases solides en arts libéraux (liberal arts) ». Cette expression courante dans le monde anglo-saxon, désigne les disciplines-socles telles que les mathématiques, les sciences sociales, l’histoire, la philosophie, les sciences physiques et de la vie et les disciplines artistiques. Les humanités en constituent donc un sous-ensemble.

    #Education #Humanités #Enseignement #Postbac #Emploi #Orientation

  • La naissance du racisme

    Pour LSD, Stéphane Bonnefoi questionne les #origines du racisme et la notion de #race, depuis l’antiquité jusqu’au XIXe siècle, au gré de quatre épisodes historiques.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-naissance-du-racisme

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    Les 4 épisodes :

    Épisode 1/4 : L’héritage grec en question

    #Aristote et l’esclave « par nature », #Hippocrate et sa #théorie_climatique… Les penseurs grecs ont souvent été convoqués pour justifier l’esclavage et l’infériorité de certains peuples, à l’époque moderne mais aussi plus tôt, au cours de la #traite_arabo-musulmane

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-heritage-grec-en-question-5278625

    Épisode 2/4 : L’#exclusion par la pureté de #sang

    Après avoir converti juifs et musulmans, les rois catholiques de la péninsule ibérique vont imposer aux « conversos » de nouveaux statuts, discriminatoires : La #pureté_de_sang (Limpieza de sangre).

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-exclusion-par-la-purete-de-sang-8270617

    Épisode 3/4 : Dans l’ombre des Lumières, la construction de la race

    En pleine expansion de la #traite transatlantique au XVIIIe siècle, la #racialisation de l’esclavage se met en place dans les colonies européennes aux Amériques. Une frontière se forme entre le « nègre » et le blanc...

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/dans-l-ombre-des-lumieres-la-construction-de-la-race-3173051

    Épisode 4/4 : La république des #zoos_humains

    Au XIXe et jusqu’au milieu du XXe siècle, les zoos humains vont mettre en scène l’infériorité des peuples colonisés, tant en Europe qu’au Japon ou aux Etats-Unis. Et permettre ainsi une large diffusion de ce que nous nommons, depuis le début du XXe siècle, le racisme.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/la-republique-des-zoos-humains-2354253

    #podcast #racisme #esclavage #Antiquité #histoire #Lumières #colonisation #colonialisme #domination #taxonomie #préjugés #système_de_domination #égalité #esclavage_colonial #couleur_de_peau #statut_social #esclavage_moderne #héritage #mythe

    ping @_kg_ @cede

  • Origine du Covid-19 : « Sans informations précises sur ce qui se passait dans le laboratoire de Wuhan, on n’avancera pas ! » | Pour la Science
    https://www.pourlascience.fr/sd/epidemiologie/origine-du-covid-19-sans-informations-precises-sur-ce-qui-se-passait-d


    Le SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19.
    © NIAID

    Depuis fin 2019, le monde est confronté à la pandémie de #Covid-19. On la doit à un coronavirus, le #SARS-CoV-2, dont l’origine reste mal connue malgré les efforts déployés. Plusieurs hypothèses sont en lice, et toutes sont, à ce jour, plausibles, nous explique le virologue Étienne Decroly.

    très intéressante synthèse sur ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas sur l’origine du SARS-CoV-2

    en accès libre
    en version papier dans le numéro de juin de Pour la Science (où il manque la dernière question et sa réponse, ainsi que les deux dernières phrases de la réponse précédente… peut-être d’autres choses ailleurs, mais c’est moins facile à repérer)

    #must_read !

  • L’Empreinte des #civilisations | L’odyssée de l’écriture | ARTE

    « Quels sont les #supports et les matériaux d’#écriture du passé, des #papyrus égyptiens à l’invention de l’#impression typographique par #Gutenberg. Une passionnante plongée dans l’histoire de la plus grande des #inventions humaines.

    Sur quel support et avec quel matériel #écrire ? En Égypte, le papyrus est devenu l’un des fondements de la civilisation. Son utilisation s’étend jusqu’à Rome, où lecture et écriture sont à la portée de tous. À l’époque médiévale, au contraire, le #parchemin demeure un matériau très onéreux, ce qui en réserve l’usage à une élite. En Chine, la fabrication du #papier au IIe siècle après J.-C., restée pendant six cents ans un secret d’État, a permis à l’#érudition et à l’#éducation de prospérer jusqu’à ce que l’invention de l’impression typographique par l’Allemand Johannes Gutenberg provoque de nouveaux bouleversements en Europe.

    Secrets d’écriture
    Réalisée par le Britannique David Sington, cette extraordinaire saga dans les trois principaux foyers de civilisation (#Occident, #Orient et monde #arabo-musulman) nous emporte dans un formidable voyage à travers le temps et le monde pour comprendre la manière dont l’écriture a façonné les sociétés humaines au cours des millénaires. On y découvre l’histoire fascinante des origines, avec de nouvelles révélations d’archéologues et de philologues, mais aussi les secrets de fabrication des supports et des matériaux d’écriture du passé. Riche d’images d’archives illustrant les grandes réformes du siècle dernier, étayé par des témoignages de neuroscientifiques, d’artistes et de spécialistes, le dernier épisode de cette passionnante série documentaire interroge aussi nos usages contemporains à l’ère du numérique. »

    https://tube.nuagelibre.fr/videos/watch/6491e595-c849-42dd-8441-a770875e2c9e

    Pour faire écho au post d’@odilon :
    https://seenthis.net/messages/960026

    A travers ce documentaire, on voit très nettement le lien entre savoir et pouvoir.
    Or entre les attaques incessantes de l’éducation nationale, les restrictions d’accès à la BNF....
    Ca commence à se voir qu’ils veulent reconcentrer le pouvoir aux mains des élites financières en privatisant tout...

    Ca me semble être une des plus grandes menaces pour la population