• À Strasbourg, l’Europe intensifie discrètement le fichage des migrants

    Dans un bâtiment discret, 350 personnes travaillent à renforcer le #contrôle et le #suivi des personnes entrant dans l’#espace_Schengen. Reportage dans l’agence de l’Union européenne qui renforce le fichage des migrants.

    Dans le quartier du Neuhof à Strasbourg, un bâtiment hautement sécurisé attire l’œil. Dissimulée derrière le gymnase du Stockfeld et entourée de terrains vagues, l’#agence_européenne #eu-Lisa est protégée par deux lignes barbelées surplombées de caméras. Aux alentours du bâtiment, les agents de sécurité portent au cœur un petit drapeau bleu aux douze étoiles. Des véhicules immatriculés en France, au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne stationnent sur le parking.

    Créée en 2011 et opérationnelle depuis 2012, l’#agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information à grande échelle eu-Lisa développe et fait fonctionner les #bases_de_données de l’Union européenne (UE). Ces dernières permettent d’archiver les #empreintes_digitales des demandeurs et demandeuses d’asile mais aussi les demandes de visa ou les alertes de personnes portées disparues.

    Le siège d’eu-Lisa est à Tallinn, en Estonie. Un bureau de liaison se trouve à Bruxelles et son centre opérationnel a été construit à Strasbourg. Lundi 26 février, le ministre délégué aux affaires européennes, Jean-Noël Barrot, est venu visiter l’endroit, où sont développés les nouveaux systèmes de suivi et de #filtrage des personnes migrantes et des voyageurs et voyageuses non européen·nes. Le « cœur de Schengen », selon la communication de l’agence.

    Sur les écrans de contrôle, des ingénieur·es suivent les requêtes adressées par les États membres aux différents #systèmes_d’information_opérationnels. L’un d’eux raconte que le nombre de cyberattaques subies par l’agence est colossal : 500 000 tentatives par mois environ. La quantité de données gérées est aussi impressionnante : en 2022, le système #VIS (#Visa_Information_System) a enregistré 57 millions de demandes de #visas et 52 millions d’empreintes digitales. La même année, 86,5 millions d’alertes ont été transmises au système #SIS (#Schengen_Information_System).

    Dans l’agence du Neuhof, une vingtaine de nationalités sont représentées parmi les 350 travailleurs et travailleuses. En tout, 500 mètres carrés sécurisés abritent les données confidentielles de dizaines de millions de personnes. 2 500 ordinateurs fonctionnent en permanence pour une capacité de stockage de 13 petabytes, soit 13 milliards de gigabytes. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, l’eu-Lisa répond aux demandes de données des pays membres de l’espace Schengen ou de l’Union européenne.

    Traduire la politique en #technologie

    Au-delà de la salle de réunion, impossible de photographier les murs ou l’environnement de travail. L’enclave européenne est sous haute surveillance : pour entrer, les empreintes digitales sont relevées après un passage des sacs au scanner. Un badge connecté aux empreintes permet de passer un premier sas d’entrée. Au-delà, les responsables de la sécurité suivent les visiteurs de très près, au milieu d’un environnement violet et vert parsemé de plantes de toutes formes.

    Moins de six mois avant le début des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et deux mois après l’accord européen relatif au Pacte sur la migration et l’asile, l’agence aux 260 millions d’euros de budget en 2024 travaille à mettre en place le système de contrôle des flux de personnes le plus précis, efficace et complet de l’histoire de l’espace Schengen. Le pacte prévoit, par exemple, que la demande d’asile soit uniformisée à travers l’UE et que les « migrants illégaux » soient reconduits plus vite et plus efficacement aux frontières.

    Pour accueillir le ministre, #Agnès_Diallo, directrice de l’eu-Lisa depuis 2023, diffuse une petite vidéo en anglais dans une salle de réunion immaculée. L’ancienne cadre de l’entreprise de services numériques #Atos présente une « agence discrète » au service de la justice et des affaires intérieures européennes. À l’eu-Lisa, pas de considération politique. « Notre agence a été créée par des règlements européens et nous agissons dans ce cadre, résume-t-elle. Nous remplaçons les frontières physiques par des #frontières_numériques. Nous travaillons à laisser passer dans l’espace Schengen les migrants et voyageurs qui sont légitimes et à filtrer ceux qui le sont moins. »

    L’eu-Lisa invente, améliore et fait fonctionner les sept outils informatiques utilisés en réseau par les États membres et leurs institutions. L’agence s’assure notamment que les données sont protégées. Elle forme aussi les personnes qui utiliseront les interfaces, comme les agents de #Frontex, d’#Europol ou de la #police_aux_frontières. Au Neuhof, les personnes qui travaillent n’utilisent pas les informations qu’elles stockent.

    Fichés dès l’âge de 6 ans

    L’agence eu-Lisa héberge les empreintes digitales de 7,5 millions de demandeurs et demandeuses d’asile et « migrants illégaux » dans le système appelé Eurodac. Pour le moment, les données récoltées ne sont pas liées à l’identité de la personne ni à sa photo. Mais avec l’adoption des nouvelles règles relatives au statut de réfugié·e en Europe, Eurodac est en train d’être complètement refondé pour être opérationnel en 2026.

    La réforme décidée en décembre 2023 prévoit que les demandeurs d’asile et « migrants illégaux » devront fournir d’autres informations biométriques : en plus de leurs empreintes, leur photo, leur nom, prénom et date et lieu de naissance seront enregistrés lors de leur entrée dans Schengen. La procédure vaudra pour toute personne dès l’âge de 6 ans (contre 14 avant la réforme). Les #données qui étaient conservées pour dix-huit mois pourront l’être jusqu’à cinq ans.

    La quantité d’informations stockées va donc croître exponentiellement dès 2026. « Nous aurons énormément de données pour #tracer les mouvements des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile », se félicite #Lorenzo_Rinaldi, l’un des cadres de l’agence venant tout droit de Tallinn. Eurodac permettra à n’importe quelle autorité policière habilitée de savoir très précisément par quel pays est arrivée une personne, ainsi que son statut administratif.

    Il sera donc impossible de demander une protection internationale dans un pays, puis de s’installer dans un autre, ou de demander une seconde fois l’asile dans un pays européen. Lorenzo Rinaldi explique : « Aujourd’hui, il nous manque la grande image des mouvements de personnes entre les États membres. On pourra identifier les tendances, recouper les données et simplifier l’#identification des personnes. »

    Pour identifier les itinéraires et contrôler les mouvements de personnes dans l’espace Schengen, l’agence travaille aussi à ce que les sept systèmes d’information fonctionnent ensemble. « Nous avions des bases de données, nous aurons désormais un système complet de gestion de ces informations », se réjouit Agnès Diallo.

    L’eu-Lisa crée donc également un système de #traçage des entrées et des sorties de l’espace Schengen, sobrement appelé #Entry-Exit_System (ou #EES). Développé à l’initiative de la France dès 2017, il remplace par une #trace_numérique le tamponnage physique des passeports par les gardes-frontières. Il permet notamment de détecter les personnes qui restent dans Schengen, après que leur visa a expiré – les #overstayers, celles qui restent trop longtemps.

    Frontières et Jeux olympiques

    « Toutes nos équipes sont mobilisées pour faire fonctionner le système EES [entrées-sorties de l’espace Schengen – ndlr] d’ici à la fin de l’année 2024 », précise Agnès Diallo. Devant le Sénat en 2023, la directrice exécutive avait assuré que l’EES ne serait pas mis en place pendant les Jeux olympiques et paralympiques si son influence était négative sur l’événement, par exemple s’il ralentissait trop le travail aux frontières.

    En France et dans onze autres pays, le système EES est testé depuis janvier 2024. L’agence estime qu’il sera prêt pour juillet 2024, comme l’affirme Lorenzo Rinaldi, chef de l’unité chargé du soutien à la direction et aux relations avec les partenaires de l’eu-Lisa : « Lorsqu’une personne non européenne arrive dans Schengen, elle devra donner à deux reprises ses #données_biométriques. Donc ça sera plus long la première fois qu’elle viendra sur le territoire, mais ses données seront conservées trois ans. Les fois suivantes, lorsque ses données seront déjà connues, le passage sera rapide. »

    Ce système est prévu pour fonctionner de concert avec un autre petit nouveau, appelé #Etias, qui devrait être opérationnel d’ici au premier semestre de 2025. Les personnes qui n’ont pas d’obligation d’avoir de visa pour entrer dans 30 pays européens devront faire une demande avant de venir pour un court séjour – comme lorsqu’un·e citoyen·ne français·e demande une autorisation électronique de voyage pour entrer aux États-Unis ou au Canada. La procédure, en ligne, sera facturée 7 euros aux voyageurs et voyageuses, et l’autorisation sera valable trois ans.

    L’eu-Lisa gère enfin le #système_d’information_Schengen (le #SIS, qui gère les alertes sur les personnes et objets recherchés ou disparus), le système d’information sur les visas (#VIS), la base de données des #casiers_judiciaires (#Ecris-TCN) et le #Codex pour la #coopération_judiciaire entre États membres.

    L’agence travaille notamment à mettre en place une communication par Internet entre ces différents systèmes. Pour Agnès Diallo, cette nouveauté permettra une coordination sans précédent des agents aux frontières et des institutions judiciaires nationales et européennes dans les 27 pays de l’espace Schengen.

    « On pourra suivre les migrants, réguliers et irréguliers », se félicite Fabienne Keller, députée européenne Renew et fervente défenseuse du Pacte sur les migrations. Pour la mise en place de tous ces outils, l’agence eu-Lisa devra former les États membres mais également les transporteurs et les voyageurs et voyageuses. L’ensemble de ces systèmes devrait être opérationnel d’ici à la fin 2026.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/050324/strasbourg-l-europe-intensifie-discretement-le-fichage-des-migrants

    #fichage #migrations #réfugiés #biométrie
    via @karine4
    ping @_kg_

  • The (many) costs of border control

    I have recently finished writing up a four-year study of the UK immigration detainee escorting system. This fully outsourced form of border control has not been the subject of academic inquiry before. While there is a growing body of work on deportation, few people have studied the process and its organisation in person, while sites of short-term detention have similarly been overlooked.

    The escorting contract is run as two separate businesses: ‘in-country’, known (confusingly for those more familiar with the US) as ICE, and Overseas, also referenced as OSE. ICE includes 31 sites of short-term immigration detention, many of which are in ports and airports including four in Northern France around Calais and Dunkirk, and a fleet of secure vans and vehicle bases. Overseas officers enforce removals and deportations. While staff may be cross deployed for ‘operational needs’, and some people do move from one part to another over the course of their careers, ICE and OSE are managed separately and staff in each tend to view themselves as distinct from colleagues working for the other.

    The study took many years to arrange and then was severely disrupted by the COVID-19 pandemic. It was one of the most taxing pieces of research I have ever done, and I am still recovering from it. A book about the project is currently in press and should be out later this year, with Princeton University Press. Here I explore some of the ‘costs’ of this system; in financial terms, in its impact on those employed within it, and on their communities. All these matters occur in the context of the impact of the system of those subject to it, as they are denied entry and forced to leave. As a researcher, I was also adversely affected by studying this system, but I shall leave reflections on that to a different piece.

    The current ten-year contract was awarded to Mitie, Care & Custody, in December 2017 at an estimated cost to the public of £525 million. Previous incumbents included Tascor, (part of the Capita group) and G4S. Like those competitors, Mitie holds many other contracts for a variety of public and private organisations. In their 2023 annual report, ‘Business Services’ (29%, £1172m) and ‘Technical’ Services (29% £1154m) provided the lion’s share of the company’s income, followed by ‘Central Government and Defence’ (20%, £828m). Profits generated by ‘Care & Custody’, which includes those generated by three immigration removal centres (Harmondsworth, Colnbrook and Derwentside) that are run under a different set of legal and financial arrangements, were not listed separately. Instead, they formed part of a general category of ‘Specialist Services’ made up of three other businesses areas: ‘Landscapes’, ‘Waste Management’ and, rather incongruously, ‘Spain’. Together, these four sets of contracts constituted just 10% of the company’s revenue (£411m) that year.

    The precise agreement that the Home Office signed for the services Mitie provides is hidden, like all contracts, under the veil of corporate confidentiality. But some information is available. The escorting contract, for instance, is subject to what is known as a ‘cap and collar’. This financial arrangement, which is designed to reduce exposure to financial risk for both parties, meant that during the pandemic, when the borders closed and the numbers detained in immigration removal centres dropped, that the company did not lose money. Despite detaining or deporting very few people, the collar ensured that staff continued to be paid as normal. Similarly, the cap means that Mitie is restricted in the additional costs they demand from the Home Office. The internal transportation of people under immigration act powers, for example, is paid for by ‘volume’, i.e. by the number of people moved within a daily requirement. Any additional movements that are requested that above that level generates profit for the company, but only within a set parameter.

    The cap and collar does not entirely protect Mitie from losing money. The contract includes a range of ‘service credits’, ie fines, which are applied by the Home office for cancellations, delays, injuries, and, escapes. The Home Office is also subject to small fines if they cancel a request without sufficient time for Mitie to redeploy the staff who had been assigned to the work.

    While a missed collection time (eg a person detained at a police station, who must be taken to an immigration removal centre) may incur Mitie a fine of £100, a delayed deportation would result in a fine ten times that sum, and a death ten times more again. These economic penalties form the basis of regular discussions between Mitie and the Home Office, as each side seeks to evade financial responsibility. They also shape the decisions of administrative staff who distribute detained people and the staff moving them, around the country and across the world. It is better to risk a £100 fine than a £1000 one.

    For staff, border control can also be considered in financial terms. This is not a particularly high paying job, even though salaries increased over the research period: they now hover around £30,000 for those employed to force people out of the country, and somewhat less for those who work in Short-term holding facilities. There is also, as with much UK employment, a north-south divide. A recent job ad for a post at Swinderby Residential Short-Term Holding Facility listed a salary of £26,520.54 for 42 hours a week; for two hours less work per week, a person could go to work in the nearby Vehicle base at Swinderby and earn £25,257.65. Down in Gatwick, the same kind of job in a vehicle base was advertised at £28,564.63. Both sums are well below the mean or median average salary for UK workers, which stand at £33,402 and £33,000 respectively. As a comparison, the salary for starting level prison officers, on band 3, is £32, 851, for fewer weekly hours.

    Under these conditions, it is not surprising to find that staff everywhere complained about their pay. Many struggled to make ends meet. As might be expected, there was a generational divide; unlike their older colleagues who were able to obtain a mortgage on their salary, younger people were often stuck either in the rental market or at home with their parents. Few felt they had many alternatives, not least because many of the sites of short-term holding facilities are in economically depressed areas of the UK, where good jobs are hard to come by. In any case, staff often had limited educational qualifications, with most having left school at 16.

    Border control has other kinds of costs. For those who are detained and deported, as well as their families and friends, these are likely to be highest of all, although they do not directly feature in my study since I did not speak to detained people. I could not see how interviewing people while they were being deported or detained at the border would be ethical. Yet the ethical and moral costs were plain to see. In the staff survey, for example, 12.35% of respondents reported suicidal thoughts in the past week, and 7.4% reported thoughts of self-harm over the same period. Both figures are considerably higher than the estimates for matters in the wider community.

    Finally, and this part is the springboard for my next project, there are clearly costs to the local community. When I first started visiting the short-term holding facility at Manston, near Dover, when the tents had only just gone up and the overcrowding had not yet begun, I was shocked at the size of it. A former RA base, it includes many buildings in various states of disrepair, which could have been redeveloped in any number of ways that did not include depriving people of their liberty. Perhaps it could have included affordable homes for those trapped in the rental market, as well as non-custodial accommodation for new arrivals, new schools, a hospital, perhaps some light industry or tech to employ people nearby. What would it take to work for a vision of the future which, in principle, would have room for us all?

    https://blogs.law.ox.ac.uk/border-criminologies-blog/blog-post/2024/03/many-costs-border-control
    #UK #Angleterre #rétention #détention_administrative #renvois #expulsions #business #ICE #OSE #Overseas #Calais #ports #aéroports #Dunkerque #privatisation #migrations #réfugiés #coûts #Mitie #Tascor #Care_&_Custody #G4S #Harmondsworth #Colnbrook #Derwentside #home_office #Swinderby_Residential_Short-Term_Holding_Facility #Swinderby #Gatwick #travail #salaire #contrôles_frontaliers #frontières #santé_mentale #suicides #Manston

  • The Complex But Awesome CSS border-image Property
    https://www.smashingmagazine.com/2024/01/css-border-image-property

    #css #border-image

    Did you know border-image property was such a powerful — and flexible — CSS property? Despite the challenge it takes to understand the syntax, there are ways to keep the code clean and simple. Plus, there is often more than one “right” way to get the same result. It’s a complicated and robust CSS feature.

    via la-grange.net

  • [Bruxelles nous appartient] La Base, émission n°116
    https://www.radiopanik.org/emissions/bruxelles-nous-appartient/la-base-emission-n116

    Une émission en direct de BNA à l’occasion du lancement de l’application #tracks avec les artistes Yannick Guédon et Arzu Saglam qui ont proposé des soundwalks pour cette application.

    Proposant une collection croissante d’audiowalks et de nombreuses fonctionnalités, Tracks connecte toute personne équipée d’un smartphone au travail d’artistes sonores et de musiciens à découvrir de la manière la plus immédiate qui soit.

    Cherchez sur la carte, par nom ou par mot-clé pour trouver une « piste ». Déplacez-vous jusqu’au point de départ et laissez l’option de lecture automatique utiliser la fonction GPS de votre téléphone pour déclencher la promenade – ou optez pour l’écoute sans lecture automatique et commencez quand et où vous le souhaitez.

    Les audioguides sont des promenades guidées combinées à l’attention (...)

    #bna-bbot #q-o2 #jubilee #audiowalk #overtoon #bna-bbot,q-o2,jubilee,audiowalk,overtoon,tracks
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/bruxelles-nous-appartient/la-base-emission-n116_16106__1.mp3

  • Opioïdes : La famille Sackler paiera 6 milliards de $ pour éviter des poursuites civiles JTA - Time of israel

    Une décision de la cour d’appel fédérale américaine protège la famille juive propriétaire de Purdue Pharma et permet à l’entreprise d’indemniser les victimes et leurs familles

    La famille Sackler, les milliardaires juifs dont la commercialisation de l’antidouleur OxyContin a alimenté le phénomène de l’épidémie d’opioïdes aux États-Unis, bénéficiera d’une immunité totale contre Purdue Pharma, leur société, en échange d’allocation de fonds, pouvant aller jusqu’à 6 milliards de dollars, à des programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie.

    La décision d’une cour d’appel fédérale mardi d’accorder l’immunité met effectivement fin aux milliers de poursuites civiles qui ont été intentées contre Purdue Pharma en raison des décès dus aux opioïdes.

    Selon le plan approuvé mardi par la deuxième cour d’appel fédérale de New York, les membres de la riche famille Sackler céderaient la propriété de Purdue, basée à Stamford, dans le Connecticut, qui deviendrait une nouvelle société connue sous le nom de Knoa, dont les bénéfices seraient versés à un fonds destiné à prévenir et à traiter les dépendances.


    Illustration : Sur cette photo du 17 août 2018, proches et amis de victimes de l’OxyContin et d’opioïdes déposent des flacons de pilules en signe de protestation devant le siège social de Purdue Pharma, qui appartient à la famille Sackler, à Stamford, dans le Connecticut. (Crédit : AP Photo/Jessica Hill)

    Les membres de la famille contribueraient également à hauteur de 5,5 à 6 milliards de dollars en espèces au fil du temps, soit environ la moitié de ce que le tribunal a estimé être leur fortune collective, dont une grande partie est détenue à l’étranger. Une grande partie de cet argent – au moins 750 millions de dollars – ira aux victimes individuelles de la crise des opioïdes et à leurs survivants. Les paiements devraient s’échelonner entre 3 500 et 48 000 dollars.

    La décision de mardi protège également les membres de la famille Sackler contre les poursuites judiciaires liées aux effets des opioïdes, même s’ils n’ont pas déposé le bilan.


    Des personnes ayant perdu des proches à cause des opioïdes manifestent devant le musée Arthur M. Sackler, à l’université de Harvard, dans le Massachusetts, le 12 avril 2019. (Crédit : AP Photo/Josh Reynolds, Archives)

    Ces protections sont au cœur de l’accord proposé qui mettrait fin aux plaintes déposées par des milliers d’États, de collectivités locales, de gouvernements tribaux amérindiens et d’autres entités. Les membres de la famille Sackler ont clairement indiqué que sans ces protections, ils ne respecteraient pas leur part de l’accord.

    L’accord n’accorde pas aux membres de la famille Sackler l’immunité contre d’éventuelles poursuites pénales.

    « C’est un grand jour pour les victimes, dont certaines ont désespérément besoin d’argent et attendent ce jour depuis longtemps », a déclaré Ed Neiger, un avocat représentant des victimes individuelles.

    Cheryl Juaire, une femme du Massachusetts qui a perdu deux fils à la suite d’overdoses, a déclaré qu’elle ne savait pas à quel montant s’attendre. « Mes enfants sont partis et il n’y a rien que je puisse faire pour les ramener », a-t-elle déclaré, mais elle a ajouté que les fonds aideraient les enfants de ses fils. « Ils auront des appareils dentaires, des lunettes, des choses dont ils ont besoin et qu’ils n’auraient pas pu avoir autrement. »

    Les membres de la famille Sackler et Purdue ont également salué la décision.

    « Les membres de la famille Sackler estiment que la mise en œuvre tant attendue de cette résolution est essentielle pour fournir des ressources substantielles aux personnes et aux communautés dans le besoin », ont déclaré les membres de la famille propriétaire de Purdue dans un communiqué mardi. « Nous sommes heureux de la décision de la Cour de permettre à l’accord d’aller de l’avant et nous attendons avec impatience qu’il prenne effet dès que possible. »


    Des manifestants font un die-in aux abords du tribunal qui est en train de prononcer la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. Illustration (Crédit : Seth Wenig/AP)

    Les fondateurs de Purdue, Arthur, Mortimer et Raymond Sackler, sont les fils d’immigrants juifs de Brooklyn qui ont suivi des études de médecine en Écosse parce que les écoles américaines n’admettaient pas les juifs à l’époque. Mortimer et Raymond ont lancé l’OxyContin en 1996, après qu’Arthur a quitté l’entreprise ; la famille a ensuite gagné des milliards en commercialisant agressivement le médicament pendant plus de deux décennies, alors même que des signes montraient qu’il entraînait les utilisateurs dans la dépendance aux opiacés.

    Les trois frères sont décédés, mais d’autres membres de la famille ont conservé le contrôle de Purdue Pharma et leur fortune, estimée à environ 11 milliards de dollars il y a deux ans.

    Le nom Sackler était régulièrement présent dans les cercles philanthropiques jusqu’à ce que les poursuites contre les opioïdes commencent à s’accumuler en 2019, date à laquelle de nombreuses institutions culturelles ont commencé à refuser les dons de la famille et à retirer leur nom des bâtiments. L’artiste et activiste juive Nan Goldin a été le fer de lance d’un mouvement populaire s’opposant à la famille pendant des années.



    Gabe Ryan, un employé, supprime les lettres formant le nom d’ Arthur M. Sackler à l’entrée du bâtiment de l’école de médecine Tufts à Boston, le 5 décembre 2019 (Crédit : AP Photo/Steven Senne)

    L’un des bénéficiaires notables des Sackler, l’université de Tel Aviv, a résisté aux pressions visant à supprimer le nom Sackler de son école de médecine – bien que l’aile de son école de médecine tournée vers les États-Unis ait discrètement supprimé le nom Sackler de son matériel de marketing l’année dernière.

    Purdue est peut-être l’acteur le plus médiatisé de l’industrie des opioïdes. Mais plusieurs autres fabricants de médicaments, sociétés de distribution et pharmacies ont également été poursuivis par les États et les collectivités locales. Si une poignée d’affaires ont été portées devant les tribunaux, beaucoup sont en cours de règlement.

    La valeur totale des règlements proposés et finalisés au cours des dernières années s’élève à plus de 50 milliards de dollars. Parmi les entreprises qui ont conclu des accords figurent les fabricants de médicaments Johnson & Johnson et Teva, les géants de la distribution AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, ainsi que les chaînes de pharmacies CVS, Walgreens et Walmart.

    Un seul autre grand règlement de procès concernant les opioïdes prévoyait des paiements pour les victimes.

    Un militant installant des pierres tombales en carton avec les noms des victimes d’overdose d’opioïdes devant le palais de justice où se déroule le procès de la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig/Dossier)


    La majeure partie de l’argent doit être utilisée pour lutter contre la crise des opioïdes, qui a été liée à plus de 500 000 décès aux États-Unis au cours des deux dernières décennies, dont plus de 70 000 par an récemment.

    Ces dernières années, la plupart des décès ont été liés au fentanyl et à d’autres opioïdes synthétiques illicites, et non à des analgésiques délivrés sur ordonnance.

    #Sackler #purdue_pharma #big_pharma #santé #oxycontin #fentanyl #opioïdes #McKinsey #Johnson_&_Johnson #Teva #AmerisourceBergen #Cardinal_Health #McKesson #CVS #Walgreens #Walmart #oxycodone #naloxone #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #carfentanil #overdose

    Source https://fr.timesofisrael.com/opioides-la-famille-sackler-paiera-6-mds-de-pour-eviter-des-poursu

  • Ces deux dernières années, les Etats-Unis ont perdu plus de 2 ans d’espérance de vie…

    […] Les autorités américaines ont confirmé, en décembre dernier, que l’espérance de vie à la naissance avait chuté de manière significative en deux ans seulement : de 78,8 ans en 2019, cette dernière n’était plus que de 76,1 ans en 2021. Le pays régresse ainsi à un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis 1996.

    Les plus jeunes en première ligne
    L’espérance de vie a fléchi dans d’autres régions du monde à cause de la pandémie, mais les Etats-Unis sont le pays développé où le déclin est le plus marqué - et le seul où cette tendance ne s’est pas inversée avec l’arrivée des vaccins. Le plus choquant : ce recul est surtout lié à une hausse des morts violentes parmi les plus jeunes.

    Les enfants âgés de 5 ans vivant aux #Etats-Unis ont une chance sur vingt-cinq de mourir avant leur 40 anniversaire, selon les calculs du « Financial Times ». Pour d’autres pays développés, dont la France, ce taux est plus proche d’un sur cent. En revanche, l’#espérance_de_vie d’un Américain de 75 ans diffère peu de celle d’autres pays de l’OCDE.

    Les causes de cet effondrement sont multiples. Parmi elles figure une hausse marquée des morts par overdose. A San Francisco, en 2020, 697 personnes sont décédées à cause d’une dose létale de drogue, en général le fentanyl. C’est plus du double que le nombre de morts liées au #Covid pendant cette période.
    A l’origine de cette crise, des médicaments puissants dont l’oxycodone. Trop prescrits par les médecins, encouragés par une industrie pharmaceutique peu scrupuleuse, ils ont eu pour conséquence de faire basculer des centaines de milliers d’Américains dans la dépendance. Les #overdoses par fentanyl sont désormais la première cause de décès pour les 18-49 ans aux Etats-Unis, selon le « Washington Post ».

    Selon le CDC, le Centre de prévention et de contrôle des maladies, les drogues ont coûté la vie à 564.000 Américains entre 1999 et 2020. Et cette tendance s’accélère nettement ces dernières années. En 2021, ce centre comptabilise plus de 100.000 morts par overdose dans le pays.

    Plus généralement, des chercheurs s’alarment d’une hausse des « morts de désespoir » aux Etats-Unis. Cette catégorie comprend les décès par overdose, mais aussi ceux liés à l’alcoolisme et les suicides. Dans leur livre « Morts de désespoir. L’avenir du capitalisme », Anne Case et Angus Deaton analysent cette tendance inquiétante, qui touche surtout les hommes blancs peu éduqués, mais aussi les femmes n’ayant pas fait d’études. Deux catégories de population particulièrement touchées par la mondialisation et l’automatisation de certaines tâches.
    Au lieu d’embaucher des salariés à temps plein, les entreprises choisissent de plus en plus des contrats flexibles du type autoentrepreneurs. Ce qui ôte aux personnes qui n’ont pas fait d’études la possibilité de grimper dans la hiérarchie. « Les piliers qui structuraient la vie et aidaient à lui donner du sens - un travail avec des perspectives d’évolution, une vie de famille stable, une voix dans la communauté - ont tous disparu », note l’auteure. […]

    L’envers du rêve américain
    (Les Échos, 26 mai 2023)

    ##barbarie_normale

  • Télé Bolloré  : des clashs et du trash jusqu’à quand  ? - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2023/03/12/dossier-tele-bollore-des-clashs-et-du-trash-jusqua-quand-11055016.php

    Non seulement ces dérapages à répétition qui s’auto-entretiennent avec le carburant des réseaux sociaux, assurent des audiences records, mais ils permettent, d’évidence, à Vincent Bolloré de déployer son agenda ultraconservateur, réactionnaire.

    Le magnat breton assure régulièrement – et encore récemment devant la commission d’enquête parlementaire sur la concentration des médias – que son intérêt pour les médias n’est « ni politique, ni idéologique ». Mais son interventionnisme permanent et assumé semble dire le contraire. « Vincent Bolloré a cette même idée de mettre des médias au service d’une pensée et d’un agenda politique et aussi, de faire de la télé-clash, du talk-show où on recourt aux fake news et aux débats plutôt que de faire de l’information », estimait récemment Julia Cagé, économiste spécialiste des médias.

    #média #propagande #Overton #fascisme

  • Opioïdes aux Etats-Unis : Walmart, Walgreens et CVS condamnés à verser 650 millions de dollars Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/opioides-aux-etatsunis-walmart-walgreens-cvs-condamnes-verser-650-millions-d

    Les pharmacies de Walmart, Walgreens et CVS ont été condamnées mercredi par un juge fédéral en Ohio, dans le nord des Etats-Unis, à verser 650,6 millions de dollars à deux comtés de cet Etat, Lake et Trumbull, a annoncé le cabinet d’avocats qui a défendu les deux comtés, The Lanier Law Firm.

    Cette somme permettra de « financer des programmes d’éducation et de prévention et de rembourser les agences et organisations pour les frais encourus pour gérer la crise », a-t-il ajouté. Walmart a annoncé dans un communiqué son intention de faire appel, dénonçant un procès « truffé d’erreurs juridiques et factuelles ».

    Les trois géants de la distribution aux Etats-Unis, qui avaient distribué massivement des antidouleurs dans ces deux comtés, avaient été jugés coupables en novembre.

    « Une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises »
    Les avocats des deux comtés dans l’Ohio étaient parvenus à convaincre le jury que la présence massive d’opiacés constituait bien une nuisance publique et que les pharmacies y avaient participé en ignorant pendant des années des signaux d’alarme sur des prescriptions suspectes.

    Les responsables des comtés « voulaient simplement être dédommagés du fardeau d’une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises, la négligence et le manque de responsabilité de ces chaînes pharmaceutiques », a commenté leur avocat, Mark Lanier, cité dans le communiqué.

    Les chaînes de pharmacies estiment que les pharmaciens ne font que respecter des ordonnances légales rédigées par des médecins, qui prescrivent des substances approuvées par les autorités sanitaires. Certaines parties avaient conclu des accords avec les comtés de Lake et Trumbull pour mettre fin aux poursuites en échange de versements financiers. C’est le cas des chaînes de pharmacies Rite Aid et Giant Eagle.

    Des distributeurs jugés responsables pour la première fois
    C’était la première fois que des distributeurs de médicaments, et non pas des producteurs, étaient jugés responsables dans cette crise sanitaire à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux Etats-Unis, et qui a donné lieu à une myriade de procédures lancées par des collectivités.

    La condamnation de producteurs d’opiacés sur la base de lois sur les nuisances publiques a cependant connu des revers, en Californie et en Oklahoma. L’été dernier CVS, Walgreens, Rite Aid et Walmart avaient accepté de verser 26 millions de dollars au total à deux comtés de l’Etat de New York.

    Lire aussi : Crise des opioïdes aux Etats-Unis : l’indécent ballet des groupes pharma https://www.letemps.ch/opinions/crise-opioides-aux-etatsunis-lindecent-ballet-groupes-pharma

    #McKinsey #oxycodone #naloxone #opioides #sackler #big_pharma #santé #fentanyl #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #oxycontin #carfentanil #overdose #Walmart #Walgreens #CVS

    • Le groupe Purdue Pharma :
      Selon une enquête du New Yorker, le groupe aurait réalisé près de 35 milliards de dollars de bénéfice grâce au seul OxyContin entre 1996 et 2019.

      Un plan prévoit désormais le versement de 6 milliards de dollars à titre d’indemnisation à plus de 140 000 victimes directes qui avaient porté plainte, ainsi que des collectivités.

  • « Les #réfugiés sont les #cobayes des futures mesures de #surveillance »

    Les dangers de l’émigration vers l’Europe vont croissant, déplore Mark Akkerman, qui étudie la #militarisation_des_frontières du continent depuis 2016. Un mouvement largement poussé par le #lobby de l’#industrie_de_l’armement et de la sécurité.

    Mark Akkerman étudie depuis 2016 la militarisation des frontières européennes. Chercheur pour l’ONG anti-militariste #Stop_Wapenhandel, il a publié, avec le soutien de The Transnational Institute, plusieurs rapports de référence sur l’industrie des « #Safe_Borders ». Il revient pour Mediapart sur des années de politiques européennes de surveillance aux frontières.

    Mediapart : En 2016, vous publiez un premier rapport, « Borders Wars », qui cartographie la surveillance aux frontières en Europe. Dans quel contexte naît ce travail ?

    Mark Akkerman : Il faut se rappeler que l’Europe a une longue histoire avec la traque des migrants et la sécurisation des frontières, qui remonte, comme l’a montré la journaliste d’investigation néerlandaise Linda Polman, à la Seconde Guerre mondiale et au refus de soutenir et abriter des réfugiés juifs d’Allemagne. Dès la création de l’espace Schengen, au début des années 1990, l’ouverture des frontières à l’intérieur de cet espace était étroitement liée au renforcement du contrôle et de la sécurité aux frontières extérieures. Depuis lors, il s’agit d’un processus continu marqué par plusieurs phases d’accélération.

    Notre premier rapport (https://www.tni.org/en/publication/border-wars) est né durant l’une de ces phases. J’ai commencé ce travail en 2015, au moment où émerge le terme « crise migratoire », que je qualifierais plutôt de tragédie de l’exil. De nombreuses personnes, principalement motivées par la guerre en Syrie, tentent alors de trouver un avenir sûr en Europe. En réponse, l’Union et ses États membres concentrent leurs efforts sur la sécurisation des frontières et le renvoi des personnes exilées en dehors du territoire européen.

    Cela passe pour une part importante par la militarisation des frontières, par le renforcement des pouvoirs de Frontex et de ses financements. Les réfugiés sont dépeints comme une menace pour la sécurité de l’Europe, les migrations comme un « problème de sécurité ». C’est un récit largement poussé par le lobby de l’industrie militaire et de la sécurité, qui a été le principal bénéficiaire de ces politiques, des budgets croissants et des contrats conclus dans ce contexte.

    Cinq ans après votre premier rapport, quel regard portez-vous sur la politique européenne de sécurisation des frontières ? La pandémie a-t-elle influencé cette politique ?

    Depuis 2016, l’Europe est restée sur la même voie. Renforcer, militariser et externaliser la sécurité aux frontières sont les seules réponses aux migrations. Davantage de murs et de clôtures ont été érigés, de nouveaux équipements de surveillance, de détection et de contrôle ont été installés, de nouveaux accords avec des pays tiers ont été conclus, de nouvelles bases de données destinées à traquer les personnes exilées ont été créées. En ce sens, les politiques visibles en 2016 ont été poursuivies, intensifiées et élargies.

    La pandémie de Covid-19 a certainement joué un rôle dans ce processus. De nombreux pays ont introduit de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle aux frontières pour contenir le virus. Cela a également servi d’excuse pour cibler à nouveau les réfugiés, les présentant encore une fois comme des menaces, responsables de la propagation du virus.

    Comme toujours, une partie de ces mesures temporaires vont se pérenniser et on constate déjà, par exemple, l’évolution des contrôles aux frontières vers l’utilisation de technologies biométriques sans contact.

    En 2020, l’UE a choisi Idemia et Sopra Steria, deux entreprises françaises, pour construire un fichier de contrôle biométrique destiné à réguler les entrées et sorties de l’espace Schengen. Quel regard portez-vous sur ces bases de données ?

    Il existe de nombreuses bases de données biométriques utilisées pour la sécurité aux frontières. L’Union européenne met depuis plusieurs années l’accent sur leur développement. Plus récemment, elle insiste sur leur nécessaire connexion, leur prétendue interopérabilité. L’objectif est de créer un système global de détection, de surveillance et de suivi des mouvements de réfugiés à l’échelle européenne pour faciliter leur détention et leur expulsion.

    Cela contribue à créer une nouvelle forme d’« apartheid ». Ces fichiers sont destinés certes à accélérer les processus de contrôles aux frontières pour les citoyens nationaux et autres voyageurs acceptables mais, surtout, à arrêter ou expulser les migrantes et migrants indésirables grâce à l’utilisation de systèmes informatiques et biométriques toujours plus sophistiqués.

    Quelles sont les conséquences concrètes de ces politiques de surveillance ?

    Il devient chaque jour plus difficile et dangereux de migrer vers l’Europe. Parce qu’elles sont confrontées à la violence et aux refoulements aux frontières, ces personnes sont obligées de chercher d’autres routes migratoires, souvent plus dangereuses, ce qui crée un vrai marché pour les passeurs. La situation n’est pas meilleure pour les personnes réfugiées qui arrivent à entrer sur le territoire européen. Elles finissent régulièrement en détention, sont expulsées ou sont contraintes de vivre dans des conditions désastreuses en Europe ou dans des pays limitrophes.

    Cette politique n’impacte pas que les personnes réfugiées. Elle présente un risque pour les libertés publiques de l’ensemble des Européens. Outre leur usage dans le cadre d’une politique migratoire raciste, les technologies de surveillance sont aussi « testées » sur des personnes migrantes qui peuvent difficilement faire valoir leurs droits, puis introduites plus tard auprès d’un public plus large. Les réfugiés sont les cobayes des futures mesures de contrôle et de surveillance des pays européens.

    Vous pointez aussi que les industriels qui fournissent en armement les belligérants de conflits extra-européens, souvent à l’origine de mouvements migratoires, sont ceux qui bénéficient du business des frontières.

    C’est ce que fait Thales en France, Leonardo en Italie ou Airbus. Ces entreprises européennes de sécurité et d’armement exportent des armes et des technologies de surveillance partout dans le monde, notamment dans des pays en guerre ou avec des régimes autoritaires. À titre d’exemple, les exportations européennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord des dix dernières années représentent 92 milliards d’euros et concernent des pays aussi controversés que l’Arabie saoudite, l’Égypte ou la Turquie.

    Si elles fuient leur pays, les populations civiles exposées à la guerre dans ces régions du monde se retrouveront très certainement confrontées à des technologies produites par les mêmes industriels lors de leur passage aux frontières. C’est une manière profondément cynique de profiter, deux fois, de la misère d’une même population.

    Quelles entreprises bénéficient le plus de la politique européenne de surveillance aux frontières ? Par quels mécanismes ? Je pense notamment aux programmes de recherches comme Horizon 2020 et Horizon Europe.

    J’identifie deux types d’entreprises qui bénéficient de la militarisation des frontières de l’Europe. D’abord les grandes entreprises européennes d’armement et de sécurité, comme Airbus, Leonardo et Thales, qui disposent toutes d’une importante gamme de technologies militaires et de surveillance. Pour elles, le marché des frontières est un marché parmi d’autres. Ensuite, des entreprises spécialisées, qui travaillent sur des niches, bénéficient aussi directement de cette politique européenne. C’est le cas de l’entreprise espagnole European Security Fencing, qui fabrique des fils barbelés. Elles s’enrichissent en remportant des contrats, à l’échelle européenne, mais aussi nationale, voire locale.

    Une autre source de financement est le programme cadre européen pour la recherche et l’innovation. Il finance des projets sur 7 ans et comprend un volet sécurité aux frontières. Des programmes existent aussi au niveau du Fonds européen de défense.

    Un de vos travaux de recherche, « Expanding the Fortress », s’intéresse aux partenariats entre l’Europe et des pays tiers. Quels sont les pays concernés ? Comment se manifestent ces partenariats ?

    L’UE et ses États membres tentent d’établir une coopération en matière de migrations avec de nombreux pays du monde. L’accent est mis sur les pays identifiés comme des « pays de transit » pour celles et ceux qui aspirent à rejoindre l’Union européenne. L’Europe entretient de nombreux accords avec la Libye, qu’elle équipe notamment en matériel militaire. Il s’agit d’un pays où la torture et la mise à mort des réfugiés ont été largement documentées.

    Des accords existent aussi avec l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Liban ou encore l’Ukraine. L’Union a financé la construction de centres de détention dans ces pays, dans lesquels on a constaté, à plusieurs reprises, d’importantes violations en matière de droits humains.

    Ces pays extra-européens sont-ils des zones d’expérimentations pour les entreprises européennes de surveillance ?

    Ce sont plutôt les frontières européennes, comme celle d’Evros, entre la Grèce et la Turquie, qui servent de zone d’expérimentation. Le transfert d’équipements, de technologies et de connaissances pour la sécurité et le contrôle des frontières représente en revanche une partie importante de ces coopérations. Cela veut dire que les États européens dispensent des formations, partagent des renseignements ou fournissent de nouveaux équipements aux forces de sécurité de régimes autoritaires.

    Ces régimes peuvent ainsi renforcer et étendre leurs capacités de répression et de violation des droits humains avec le soutien de l’UE. Les conséquences sont dévastatrices pour la population de ces pays, ce qui sert de moteur pour de nouvelles vagues de migration…

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040822/les-refugies-sont-les-cobayes-des-futures-mesures-de-surveillance

    cité dans l’interview, ce rapport :
    #Global_Climate_Wall
    https://www.tni.org/en/publication/global-climate-wall
    déjà signalé ici : https://seenthis.net/messages/934948#message934949

    #asile #migrations #complexe_militaro-industriel #surveillance_des_frontières #Frontex #problème #Covid-19 #coronavirus #biométrie #technologie #Idemia #Sopra_Steria #contrôle_biométrique #base_de_données #interopérabilité #détection #apartheid #informatique #violence #refoulement #libertés_publiques #test #normalisation #généralisation #Thales #Leonardo #Airbus #armes #armements #industrie_de_l'armement #cynisme #Horizon_Europe #Horizon_2020 #marché #business #European_Security_Fencing #barbelés #fils_barbelés #recherche #programmes_de_recherche #Fonds_européen_de_défense #accords #externalisation #externalisation_des_contrôles_frontaliers #Égypte #Libye #Tunisie #Maroc #Jordanie #Liban #Ukraine #rétention #détention_administrative #expérimentation #équipements #connaissance #transfert #coopérations #formations #renseignements #répression

    ping @isskein @karine4 @_kg_

    • Le système électronique d’#Entrée-Sortie en zone #Schengen : la biométrie au service des #frontières_intelligentes

      Avec la pression migratoire et la vague d’attentats subis par l’Europe ces derniers mois, la gestion des frontières devient une priorité pour la Commission.

      Certes, le système d’information sur les #visas (#VIS, #Visa_Information_System) est déployé depuis 2015 dans les consulats des États Membres et sa consultation rendue obligatoire lors de l’accès dans l’#espace_Schengen.

      Mais, depuis février 2013, est apparu le concept de « #frontières_intelligentes », (#Smart_Borders), qui recouvre un panel ambitieux de mesures législatives élaborées en concertation avec le Parlement Européen.

      Le système entrée/sortie, en particulier, va permettre, avec un système informatique unifié, d’enregistrer les données relatives aux #entrées et aux #sorties des ressortissants de pays tiers en court séjour franchissant les frontières extérieures de l’Union européenne.

      Adopté puis signé le 30 Novembre 2017 par le Conseil Européen, il sera mis en application en 2022. Il s’ajoutera au « PNR européen » qui, depuis le 25 mai 2018, recense les informations sur les passagers aériens.

      Partant du principe que la majorité des visiteurs sont « de bonne foi », #EES bouleverse les fondements mêmes du #Code_Schengen avec le double objectif de :

      - rendre les frontières intelligentes, c’est-à-dire automatiser le contrôle des visiteurs fiables tout en renforçant la lutte contre les migrations irrégulières
      - créer un #registre_central des mouvements transfrontaliers.

      La modernisation de la gestion des frontières extérieures est en marche. En améliorant la qualité et l’efficacité des contrôles de l’espace Schengen, EES, avec une base de données commune, doit contribuer à renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ainsi que les formes graves de criminalité.

      L’#identification de façon systématique des personnes qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen en est un des enjeux majeurs.

      Nous verrons pourquoi la reconnaissance faciale en particulier, est la grande gagnante du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Dans ce dossier web, nous traiterons des 6 sujets suivants :

      - ESS : un puissant dispositif de prévention et détection
      - La remise en cause du code « frontières Schengen » de 2006
      - EES : un accès très réglementé
      - La biométrie faciale : fer de lance de l’EES
      - EES et la lutte contre la fraude à l’identité
      - Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Examinons maintenant ces divers points plus en détail.

      ESS : un puissant dispositif de prévention et détection

      Les activités criminelles telles que la traite d’êtres humains, les filières d’immigration clandestine ou les trafics d’objets sont aujourd’hui la conséquence de franchissements illicites de frontières, largement facilités par l’absence d’enregistrement lors des entrées/ sorties.

      Le scénario de fraude est – hélas – bien rôdé : Contrôle « standard » lors de l’accès à l’espace Schengen, puis destruction des documents d’identité dans la perspective d’activités malveillantes, sachant l’impossibilité d’être authentifié.

      Même si EES vise le visiteur « de bonne foi », le système va constituer à terme un puissant dispositif pour la prévention et la détection d’activités terroristes ou autres infractions pénales graves. En effet les informations stockées dans le nouveau registre pour 5 ans– y compris concernant les personnes refoulées aux frontières – couvrent principalement les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos. Elles seront accessibles aux autorités frontalières et de délivrance des visas, ainsi qu’à Europol.

      Le système sera à la disposition d’enquêtes en particulier, vu la possibilité de consulter les mouvements transfrontières et historiques de déplacements. Tout cela dans le plus strict respect de la dignité humaine et de l’intégrité des personnes.

      Le dispositif est très clair sur ce point : aucune discrimination fondée sur le sexe, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion.

      Sont également exclus du champ d’investigation l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle des visiteurs.​

      La remise en cause du Code frontières Schengen

      Vu la croissance attendue des visiteurs de pays tiers (887 millions en 2025), l’enjeu est maintenant de fluidifier et simplifier les contrôles.

      Une initiative particulièrement ambitieuse dans la mesure où elle remet en cause le fameux Code Schengen qui impose des vérifications approfondies, conduites manuellement par les autorités des Etats Membres aux entrées et sorties, sans possibilité d’automatisation.

      Par ailleurs, le Code Schengen ne prévoit aucun enregistrement des mouvements transfrontaliers. La procédure actuelle exigeant seulement que les passeports soient tamponnés avec mention des dates d’entrée et sortie.

      Seule possibilité pour les gardes-frontières : Calculer un éventuel dépassement de la durée de séjour qui elle-même est une information falsifiable et non consignée dans une base de données.

      Autre contrainte, les visiteurs réguliers comme les frontaliers doivent remplacer leurs passeports tous les 2-3 mois, vue la multitude de tampons ! Un procédé bien archaïque si l’on considère le potentiel des technologies de l’information.

      La proposition de 2013 comprenait donc trois piliers :

      - ​La création d’un système automatisé d’entrée/sortie (Entry/ Exit System ou EES)
      - Un programme d’enregistrement de voyageurs fiables, (RTP, Registered Traveller Program) pour simplifier le passage des visiteurs réguliers, titulaires d’un contrôle de sûreté préalable
      – La modification du Code Schengen

      Abandon de l’initiative RTP

      Trop complexe à mettre en œuvre au niveau des 28 Etats Membres, l’initiative RTP (Registered Travelers Program) a été finalement abandonnée au profit d’un ambitieux programme Entry/ Exit (EES) destiné aux visiteurs de courte durée (moins de 90 jours sur 180 jours).

      Précision importante, sont maintenant concernés les voyageurs non soumis à l’obligation de visa, sachant que les détenteurs de visas sont déjà répertoriés par le VIS.

      La note est beaucoup moins salée que prévue par la Commission en 2013. Au lieu du milliard estimé, mais qui incluait un RTP, la proposition révisée d’un EES unique ne coutera « que » 480 millions d’EUR.

      Cette initiative ambitieuse fait suite à une étude technique menée en 2014, puis une phase de prototypage conduite sous l’égide de l’agence EU-LISA en 2015 avec pour résultat le retrait du projet RTP et un focus particulier sur le programme EES.

      Une architecture centralisée gérée par EU-LISA

      L’acteur clé du dispositif EES, c’est EU-LISA, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dont le siège est à Tallinn, le site opérationnel à Strasbourg et le site de secours à Sankt Johann im Pongau (Autriche). L’Agence sera en charge des 4 aspects suivants :

      - Développement du système central
      - Mise en œuvre d’une interface uniforme nationale (IUN) dans chaque État Membre
      - Communication sécurisée entre les systèmes centraux EES et VIS
      - Infrastructure de communication entre système central et interfaces uniformes nationales.

      Chaque État Membre sera responsable de l’organisation, la gestion, le fonctionnement et de la maintenance de son infrastructure frontalière vis-à-vis d’EES.

      Une gestion optimisée des frontières

      Grâce au nouveau dispositif, tous les ressortissants des pays tiers seront traités de manière égale, qu’ils soient ou non exemptés de visas.

      Le VIS répertorie déjà les visiteurs soumis à visas. Et l’ambition d’EES c’est de constituer une base pour les autres.

      Les États Membres seront donc en mesure d’identifier tout migrant ou visiteur en situation irrégulière ayant franchi illégalement les frontières et faciliter, le cas échéant, son expulsion.

      Dès l’authentification à une borne en libre–service, le visiteur se verra afficher les informations suivantes, sous supervision d’un garde-frontière :

      - ​Date, heure et point de passage, en remplacement des tampons manuels
      - Notification éventuelle d’un refus d’accès.
      - Durée maximale de séjour autorisé.
      - Dépassement éventuelle de la durée de séjour autorisée
      En ce qui concerne les autorités des Etats Membres, c’est une véritable révolution par rapport à l’extrême indigence du système actuel. On anticipe déjà la possibilité de constituer des statistiques puissantes et mieux gérer l’octroi, ou la suppression de visas, en fonction de mouvements transfrontières, notamment grâce à des informations telles que :

      - ​​​Dépassements des durées de séjour par pays
      - Historique des mouvements frontaliers par pays

      EES : un accès très réglementé

      L’accès à EES est très réglementé. Chaque État Membre doit notifier à EU-LISA les autorités répressives habilitées à consulter les données aux fins de prévention ou détection d’infractions terroristes et autres infractions pénales graves, ou des enquêtes en la matière.

      Europol, qui joue un rôle clé dans la prévention de la criminalité, fera partie des autorités répressives autorisées à accéder au système dans le cadre de sa mission.

      Par contre, les données EES ne pourront pas être communiquées à des pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque partie privée établie ou non dans l’Union, ni mises à leur disposition. Bien entendu, dans le cas d’enquêtes visant l’identification d’un ressortissant de pays tiers, la prévention ou la détection d’infractions terroristes, des exceptions pourront être envisagées.​

      Proportionnalité et respect de la vie privée

      Dans un contexte législatif qui considère le respect de la vie privée comme une priorité, le volume de données à caractère personnel enregistré dans EES sera considérablement réduit, soit 26 éléments au lieu des 36 prévus en 2013.

      Il s’agit d’un dispositif négocié auprès du Contrôleur Européen pour la Protection des Données (CEPD) et les autorités nationales en charge d’appliquer la nouvelle réglementation.

      Très schématiquement, les données collectées se limiteront à des informations minimales telles que : nom, prénom, références du document de voyage et visa, biométrie du visage et de 4 empreintes digitales.

      A chaque visite, seront relevés la date, l’heure et le lieu de contrôle frontière. Ces données seront conservées pendant cinq années, et non plus 181 jours comme proposé en 2013.

      Un procédé qui permettra aux gardes-frontières et postes consulaires d’analyser l’historique des déplacements, lors de l’octroi de nouveaux visas.
      ESS : privacy by design

      La proposition de la Commission a été rédigée selon le principe de « respect de la vie privée dès la conception », mieux connue sous le label « Privacy By Design ».

      Sous l’angle du droit, elle est bien proportionnée à la protection des données à caractère personnel en ce que la collecte, le stockage et la durée de conservation des données permettent strictement au système de fonctionner et d’atteindre ses objectifs.

      EES sera un système centralisé avec coopération des Etats Membres ; d’où une architecture et des règles de fonctionnement communes.​

      Vu cette contrainte d’uniformisation des modalités régissant vérifications aux frontières et accès au système, seul le règlement en tant que véhicule juridique pouvait convenir, sans possibilité d’adaptation aux législations nationales.

      Un accès internet sécurisé à un service web hébergé par EU-LISA permettra aux visiteurs des pays tiers de vérifier à tout moment leur durée de séjour autorisée.

      Cette fonctionnalité sera également accessible aux transporteurs, comme les compagnies aériennes, pour vérifier si leurs voyageurs sont bien autorisés à pénétrer dans le territoire de l’UE.

      La biométrie faciale, fer de lance du programme EES

      Véritable remise en question du Code Schengen, EES permettra de relever la biométrie de tous les visiteurs des pays tiers, alors que ceux soumis à visa sont déjà enregistrés dans le VIS.

      Pour les identifiants biométriques, l’ancien système envisageait 10 empreintes digitales. Le nouveau combine quatre empreintes et la reconnaissance faciale.

      La technologie, qui a bénéficié de progrès considérables ces dernières années, s’inscrit en support des traditionnelles empreintes digitales.

      Bien que la Commission ne retienne pas le principe d’enregistrement de visiteurs fiables (RTP), c’est tout comme.

      En effet, quatre empreintes seront encore relevées lors du premier contrôle pour vérifier que le demandeur n’est pas déjà répertorié dans EES ou VIS.

      En l’absence d’un signal, l’autorité frontalière créera un dossier en s’assurant que la photographie du passeport ayant une zone de lecture automatique (« Machine Readable Travel Document ») correspond bien à l’image faciale prise en direct du nouveau visiteur.

      Mais pour les passages suivants, c’est le visage qui l’emporte.

      Souriez, vous êtes en Europe ! Les fastidieux (et falsifiables) tampons sur les passeports seront remplacés par un accès à EES.

      La biométrie est donc le grand gagnant du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Certains terminaux maritimes ou postes frontières terrestres particulièrement fréquentés deviendront les premiers clients de ces fameuses eGates réservées aujourd’hui aux seuls voyageurs aériens.

      Frontex, en tant qu’agence aidant les pays de l’UE et les pays associés à Schengen à gérer leurs frontières extérieures, va aider à harmoniser les contrôles aux frontières à travers l’UE.

      EES et la lutte contre la fraude à l’identité

      Le dispositif EES est complexe et ambitieux dans la mesure où il fluidifie les passages tout en relevant le niveau des contrôles. On anticipe dès aujourd’hui des procédures d’accueil en Europe bien meilleures grâce aux eGates et bornes self-service.

      Sous l’angle de nos politiques migratoires et de la prévention des malveillances, on pourra immédiatement repérer les personnes ne rempliss​​ant pas les conditions d’entrée et accéder aux historiques des déplacements.

      Mais rappelons également qu’EES constituera un puissant outil de lutte contre la fraude à l’identité, notamment au sein de l’espace Schengen, tout visiteur ayant été enregistré lors de son arrivée à la frontière.

      Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Thales est particulièrement attentif à cette initiative EES qui repose massivement sur la biométrie et le contrôle des documents de voyage.

      En effet, l’identification et l’authentification des personnes sont deux expertises majeures de Thales depuis plus de 20 ans. La société contribue d’ailleurs à plus de 200 programmes gouvernementaux dans 80 pays sur ces sujets.

      La société peut répondre aux objectifs du programme EES en particulier pour :

      - Exploiter les dernières technologies pour l’authentification des documents de voyage, l’identification des voyageurs à l’aide de captures et vérifications biométriques, et l’évaluation des risques avec accès aux listes de contrôle, dans tous les points de contrôle aux frontières.
      - Réduire les coûts par l’automatisation et l’optimisation des processus tout en misant sur de nouvelles technologies pour renforcer la sécurité et offrir davantage de confort aux passagers
      - Valoriser des tâches de gardes-frontières qui superviseront ces dispositifs tout en portant leur attention sur des cas pouvant porter à suspicion.
      - Diminuer les temps d’attente après enregistrement dans la base EES. Un facteur non négligeable pour des frontaliers ou visiteurs réguliers qui consacreront plus de temps à des activités productives !

      Des bornes d’enregistrement libre-service comme des frontières automatiques ou semi-automatiques peuvent être déployées dans les prochaines années avec l’objectif de fluidifier les contrôles et rendre plus accueillant l’accès à l’espace Schengen.

      Ces bornes automatiques et biométriques ont d’ailleurs été installées dans les aéroports parisiens d’Orly et de Charles de Gaulle (Nouveau PARAFE : https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/controle-aux-frontieres).

      La reconnaissance faciale a été mise en place en 2018.

      Les nouveaux sas PARAFE à Roissy – Septembre 2017

      Thales dispose aussi d’une expertise reconnue dans la gestion intégrée des frontières et contribue en particulier à deux grand systèmes de gestion des flux migratoires.

      - Les systèmes d’identification biométrique de Thales sont en particulier au cœur du système américain de gestion des données IDENT (anciennement US-VISIT). Cette base de données biographiques et biométriques contient des informations sur plus de 200 millions de personnes qui sont entrées, ont tenté d’entrer et ont quitté les États-Unis d’Amérique.

      - Thales est le fournisseur depuis l’origine du système biométrique Eurodac (European Dactyloscopy System) qui est le plus important système AFIS multi-juridictionnel au monde, avec ses 32 pays affiliés. Le système Eurodac est une base de données comportant les empreintes digitales des demandeurs d’asile pour chacun des états membres ainsi que des personnes appréhendées à l’occasion d’un franchissement irrégulier d’une frontière.

      Pour déjouer les tentatives de fraude documentaire, Thales a mis au point des équipements sophistiqués permettant de vérifier leur authenticité par comparaison avec les modèles en circulation. Leur validité est aussi vérifiée par connexion à des bases de documents volés ou perdus (SLTD de Interpol). Ou a des watch lists nationales.

      Pour le contrôle des frontières, au-delà de ses SAS et de ses kiosks biométriques, Thales propose toute une gamme de lecteurs de passeports d’équipements et de logiciels d’authentification biométriques, grâce à son portefeuille Cogent, l’un des pionniers du secteur.

      Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.​

      https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/biometrie/systeme-entree-sortie
      #smart_borders #Thales #overstayers #reconnaissance_faciale #prévention #détection #fraude_à_l'identité #Registered_Traveller_Program (#RTP) #EU-LISA #interface_uniforme_nationale (#IUN) #Contrôleur_Européen_pour_la_Protection_des_Données (#CEPD) #Privacy_By_Design #respect_de_la_vie_privée #empreintes_digitales #biométrie #Frontex #bornes #aéroport #PARAFE #IDENT #US-VISIT #Eurodac #Gemalto

  • Opioïdes, l’insurmontable crise aux Etats-Unis - 107 000 morts par overdose en 2021 Valérie de Graffenried

    Nouveau record américain : 107 000 morts par overdose en 2021. La responsabilité des entreprises pharmaceutiques et médecins qui prescrivent des antidouleurs trop facilement est montrée du doigt.

    Comment ne pas être pris de vertige ? En mai, les autorités sanitaires américaines annonçaient un nouveau « record » : 107 000 morts par overdose en 2021, 15% de plus que l’année précédente. L’équivalent, en moyenne, d’une personne toutes les cinq minutes. La spirale infernale ne s’arrête pas. Si les chiffres augmentent chaque année, la hausse était encore plus marquée entre 2019 et 2020 : +30%. Malgré les efforts de prévention, de lutte contre les trafiquants de drogues ou de distribution plus large de naloxone, qui permet de « ressusciter » une personne en train de faire une overdose via un spray nasal ou une injection, ce mal qui ronge la société américaine peine à se résorber. La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. . . . . . . . . .

    La suite payante, le lien : https://www.letemps.ch/monde/opioides-linsurmontable-crise-aux-etatsunis

    #McKinsey #oxycodone #naloxone #opioides #sackler #big_pharma #santé #fentanyl #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #mafia #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #oxycontin #carfentanil #overdose #constipation

  • Le trafic de meth et ses violences se répandent en Suisse romande François Ruchti/boi
    https://www.rts.ch/info/suisse/11980800-le-trafic-de-meth-et-ses-violences-se-repandent-en-suisse-romande.html

    Pendant de nombreuses années, la consommation de méthamphétamine s’est limitée à quelques rares villes de Suisse romande. Mais la situation a changé et le milieu marginal et violent de la meth se développe. Les cantons de Berne, Fribourg et Vaud sont maintenant touchés par cette drogue.

    Début janvier, la police neuchâteloise perquisitionne une série d’appartements dans le canton, une opération de plus dans le milieu de la méthamphétamine. L’objectif est simple : maintenir la pression sur les trafiquants et freiner le développement du marché de la meth.


    Cette drogue de synthèse, qui ressemble à des morceaux de cristaux, est fumée sur de l’alu ou dans des pipes. Les toxicomanes la décrivent comme dix fois plus puissante et addictive que la cocaïne.

    Pas de deal de rue
    Le sergent Yann Perrot est la personne de référence à Neuchâtel pour cette drogue de synthèse. Cela fait plus de dix ans qu’il travaille contre le marché de la meth. « Le milieu compte plusieurs centaines de toxicomanes à Neuchâtel. A force, je connais presque tous les dealers de la région », confie-t-il dimanche dans Mise au Point.

    Actuellement, le marché de la meth reste marginal en comparaison à d’autres drogues comme la cocaïne et l’héroïne. Mais il est également très différent. « Il n’y a pas de deal de rue. Tous les vendeurs sont consommateurs en Suisse. C’est un trafic peu structuré, mais très violent », détaille Yann Perrot.

    Agressions, violences sexuelles, passages à tabac et coups de feu, le milieu de la meth est très brutal. « On m’a frappé à coups de marteau », explique par exemple un consommateur qui souhaite rester anonyme. « C’est un milieu ultra-violent. Certains consommateurs-dealers deviennent fou avec cette drogue de synthèse. Elle est tellement addictive. » Cette violence est toutefois invisible et rares sont les consommateurs-dealers qui portent plainte.

    Agir rapidement
    Pour le procureur fribourgeois Philippe Barboni, la situation est sous contrôle, mais il faut agir maintenant : « Il ne faut pas laisser se développer cette drogue en Suisse. Il y a un vrai problème de violence et de délinquance lié à ce trafic. Nous sommes face à milieu comme celui du Platzspitz dans les années 90 à Zurich. »

    « La différence est que ce milieu est très discret, ajoute Philippe Barboni. Tout se passe dans des appartements, dans des groupes d’amis, tout est invisible. La violence et la détresse des toxicomanes sont pourtant bien réelles. »

    Neuchâtel et Fribourg ont dédié des policiers pour lutter contre ce problème, alors que d’autres cantons sont plus laxistes. Pourtant, le trafic de meth se répand partout en Suisse et presque aucun canton n’est épargné.

    #drogues #drogue #méthamphétamine #pervitine #captagon #opioides #héroïne #overdose #crystal #mdma #Suisse #violence

  • Reducing The Need For Pseudo-Elements — Smashing Magazine
    https://www.smashingmagazine.com/2021/09/reducing-need-pseudo-elements

    For years, pseudo-elements have faithfully helped front-end developers implement creative designs. While they still have an important place, we can now leave #pseudo-elements behind in some scenarios, thanks to newer #CSS properties. Pseudo-elements still have a place. This article is not “never use pseudo-elements” but rather “we no longer have to use pseudo-elements as much”. We can style a number of popular user interface elements without the need for pseudo-elements. By relying less on pseudo-elements, we can write less CSS, eliminate nested elements, ignore stacking context issues, and forget about positioning.

    Quelques cas pratiques sympas cf : #Angled Buttons, Button Wipes, Tiles With Screen Color #Overlays

  • Border barrier boondoggle. Trump’s promised inexpensive, impregnable wall was anything but.

    “I would build a great wall — and nobody builds walls better than me, believe me. And I’ll build them very inexpensively,” Donald Trump said in 2015 as he announced his presidential run. “I will build a great, great wall on our southern border, and I will have Mexico pay for that wall. Mark my words.” During the campaign, Trump offered more details. His wall would span the entire length of the border, or nearly 2,000 miles, it would be fashioned with concrete — not unlike the Berlin Wall — and would be “impregnable” and “big and beautiful.”

    It didn’t quite work out that way. By the end of Trump’s term, his administration had completed construction of about 450 miles of barrier, none of which was concrete and all of which was demonstrably pregnable, at a cost at least five times that of the existing barriers. Mexico did not pay a dime for it. And the “beautiful” part? That, of course, is in the eye of the beholder.

    When Trump first promised to build the wall along the border, he apparently didn’t realize that his predecessors had already constructed hundreds of miles of barriers. It all started in 1996, when President #Bill_Clinton signed the #Illegal_Immigration_Reform_and_Responsibility_Act. Fences were constructed in urban areas, such as #Nogales and #San_Diego, with the intention of driving border crossers into the desert, where they could be more easily apprehended — but also where they were at greater risk of dying of heat-related ailments.

    A decade later, President George W. Bush signed the #Secure_Fence_Act of 2006, authorizing the construction of 700 miles of barriers. As a result, 652 miles of pedestrian and vehicle barriers already lined the border, mostly between #El_Paso and San Diego, by the time #Trump was elected. All the evidence, however, suggests that it did very little to stop undocumented migration, in part because at least two-thirds of undocumented immigrants in the U.S. arrived on #visas and then overstayed them.

    Besides, no wall is truly impregnable, as Trump himself indicated in a speech on the 30th anniversary of the fall of the Berlin Wall, when he said: “Let the fate of the Berlin Wall be a lesson to oppressive regimes and rulers everywhere: No Iron Curtain can ever contain the iron will of a people resolved to be free.” Oddly enough, “iron curtain” may be the most accurate description of Trump’s new segments of the wall.

    On the day of his inauguration, President Joseph Biden signed an executive order halting further construction. Now, many observers are urging him to go further and dismantle the barrier, as well as try to repair the damage done. Or, as President Ronald Reagan put it in 1987, “Tear down this wall!”

    https://www.hcn.org/issues/53.3/infographic-borderlands-border-barrier-boondoggle
    #cartographie #infographie #visualisation #murs #prix #coût #longueur #barrières_frontalières #Trump #promesses #promesses_non_maintenues #statistiques #chiffres #George_Bush #overstayers #Joe_Binden #walls_don't_work

    ping @reka

  • Les Démocrates et les médias bourgeois cachent le rôle de Trump dans le coup d’État du Michigan - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/12/pers-o12.html
    https://www.wsws.org/asset/7cf0335a-31c4-4eb9-8c92-41984650a77e?rendition=image1280

    Dans les 24 heures qui ont suivi l’annonce de l’inculpation de treize fascistes du Michigan ayant comploté de kidnapper et de tuer la gouverneure de cet État, Gretchen Whitmer, la presse bourgeoise a fait disparaître l’affaire des premières pages. On est en train de dissimuler les vastes implications de ce complot et ses liens avec la stratégie de Trump, qui vise à faire de l’élection un coup d’État.

    Vendredi matin, les articles sur la conspiration du Michigan avait pratiquement disparu des éditions en ligne du Washington Post et du New York Times. Ni le Times ni le Post – les principaux journaux politiquement alignés sur le Parti démocrate – n’ont publié d’éditorial sur cette conspiration. Sur les chaînes d’information télévisées, on l’a traitée comme une partie mineure du cycle de l’actualité.

    Les candidats Démocrates, Joe Biden et Kamala Harris, n’ont pas publié de déclaration majeure sur le complot et n’y ont même pas fait référence lors d’un meeting électoral jeudi soir à Phoenix, en Arizona.

    Le Parti démocrate et la presse patronale n’ont soulevé aucune question sur le rôle potentiel des conseillers fascistes de Trump ou sur qui leur avait fourni l’argent pour planifier leur opération et acheter leur matériel. Contrairement au Watergate, on ne mènera ni enquête ni audition du Congrès sur les liens entre les comploteurs et des agents hauts placés du gouvernement Trump et de sa périphérie. Aucun Démocrate n’a exigé qu’on cite à comparaître Roger Stone, Stephen Miller, Steven Bannon, Erik Prince ou tout autre conseiller ayant des liens avec des groupes fascistes. Le Parti démocrate nous dit : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

    La rapidité avec laquelle l’establishment politique a dissimulé est inversement proportionnelle à la quantité des informations indiquant nettement que les événements du Michigan n’est qu’une partie d’une conspiration en cours au plan national. Il y a en Amérique un danger clair et présent de dictature. Les travailleurs doivent exiger des réponses aux questions sur les liens des comploteurs avec la Maison-Blanche, le Parti républicain et leurs puissantes sources d’argent trouble dans l’élite au pouvoir.

    Les seules déclarations significatives sur le cadre plus large de la conspiration sont venues de responsables du Michigan. La procureure générale de l’État, Dana Nessel, a déclaré vendredi à MSNBC : « Je vais vous dire ceci : cela pourrait très bien être la partie visible de l’iceberg. Je n’ai pas l’impression que notre travail ou celui des autorités fédérales soit terminé. Et je pense qu’il y a encore des individus dangereux en circulation ».

    S’exprimant hier dans l’émission « Good Morning America » sur ABC, Whitmer a averti : « Je ne suis pas le seul gouverneur à vivre cela… Je ne suis pas la seule dans ce cas. »

    Aucune des deux responsables n’a donné de détails sur ce qu’elles savaient. Cependant, il est clair que les menaces de tuer des gouverneurs et de lancer des insurrections se concentrent sur les États contestés, ayant des législatures républicaines et des gouverneurs démocrates : le Michigan, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces États sont la pierre angulaire de la stratégie de Trump pour réaliser un coup d’État.

    #Trump #fascisme #USA #overthrow #Michigan

  • Un élément qui me semble manquer dans les critiques des gouvernements occidentaux et les retards à prendre des décisions, c’est le fait qu’il s’agit de démocraties et que l’acceptabilité des décisions gouvernementales y est un élément très important.

    On évoque des mesures qui consistent, grosso modo, à éteindre instantanément une énorme part de l’économie et imposer des sacrifices lourds (pas seulement des restrictions de mouvement) à toute la population, et il me semble bien que c’est le genre de décision qu’on ne peut prendre, dans une démocratie, que si la population est prête à les accepter.

    Donc : je suis à peu près persuadé que l’acceptabilité des mesures de containment, puis de social distancing, ça a déjà été théorisé dans la documentation de la lutte contre les épidémies (OMS, CDC par exemple…). Ne serait-ce que parce que c’est le type de considération qui est au cœur des processus néo-libéraux imposés depuis quatre décennies.

    Je serais vraiment très intéressé de savoir si de tels documents sont disponibles en ligne.

    • Et pour que ces décisions soient acceptables aux yeux de la majorité, c’est à dire pour qu’ils prennent au sérieux la dangerosité de la situation de leur propre chef, et pas suite à la décision de gouvernements autoritaires et coercitifs, il n’est pas impossible qu’il faille qu’il y ait eu quelques centaines de morts (en Italie). Contre-exemple : le Québec où les gens semblent obéir avant qu’il y ait eu beaucoup de morts...

      #coronavirus

    • Oui, je pense ça aussi.

      Je me demande s’il n’y a pas plus généralement une stratégie de décisions successives, chacune justifiée par le fait que les gens « ne jouent pas le jeu » de la précédente. Jeudi on annonce qu’on va fermer les écoles et on « invite » à limiter ses activités. Samedi on « constate » que, de manière très prévisible, les gens sont sortis faire du shopping, « donc » on se dit obligé de décréter la fermeture de tous les lieux. En ce moment on « constate » que les gens continuent à s’agglutiner dans les lieux publics au soleil, « donc » on va être obligé de décréter le confinement avec contrôles de police.

      Si jeudi soir Macron avait balancé illico la fermeture de tout, avec confinement obligatoire et contrôles de police, ça aurait hurlé au fascisme. En y allant progressivement, alors que le confinement était certainement décidé dès le début, on fait comme si c’étaient « les gens », irresponsables et indisciplinés, qui forcaient la main au gouvernement en matière de sécurité sanitaire.

      Si on regarde Twitter, on se rend compte que c’est désormais « les gens » qui réclament des mesures fortes, parce que « les cons ça ne comprend que ça », mesures que les mêmes auraient sans doute jugées scandaleuses la semaine dernière.

    • https://seenthis.net/messages/830959

      Un gros laboratoire biotechnologique de recherche sur les virus, Wuxi Pharmatech inc, est situés à Wuhan en Chine, ville d’où est partit l’épidémie. Ce Labo est financé par le milliardaire George Soros, grand spéculateur de la haute finance. Que le Coronavirus surgisse en même temps que le krach financier ne peut pas être une coïncidence.

      @lukas dit ceci, mais à vrai dire j’en sais rien. Bonne nuit tout le monde.

    • Ouh là aussi.

      Vanderling, ce que je dis n’a rigoureusement rien à voir avec ce genre de théorie farfelue : je ne prétends pas que les mesures de confinement sont illégitimes (au contraire), ni qu’elles auraient été décidées avant la pandémie (qui, donc, lui servirait de prétexte).

      Je me contente de dire que, dans une démocratie, on ne peut pas imposer des mesures aussi sévères (même si elles sont légitimes et nécessaires) si le public ne les accepte pas. Et que donc, dans la mise en place des mesures, cet aspect est forcément pris en compte. Et, comme on a des organisations spécialisées qui, en plus, produisent des études et de la théorie là-dessus, je demande si des textes à ce sujet existent.

      Un des aspects étant que la notion d’acceptabilité est largement prise en compte, par ailleurs, dans les mesures de déréglementation néolibérale. (Quelqu’un se souvient du document sur l’effet de cliquet à exploiter pour la mise en place de ces politiques, produit il me semble par l’OCDE, il y a une vingtaine d’années il me semble ? Toute la logique de ce document reposait sur l’idée que, puisque les populations étaient hostiles à ces politiques, il fallait un processus progressif et irréversible pour les mettre en place.)

    • Ce Labo est financé par le milliardaire George Soros, grand spéculateur de la haute finance.

      Oui, moi aussi, je suis confronté à ça. Je suis fatigué de répéter que ça prouve juste que Soros finance (au moins…) un labo en Chine et qu’à peu près toutes les firmes pharmaceutiques en font autant (finançant labos, usines, …) pour l’excellente raison que c’est moins cher là-bas.

      Jusqu’à maintenant, je me suis retenu de rappeler à mes interlocuteurs que l’évocation de Soros comme tireur de ficelles maléfique a un bon gros relent d’anti-sémitisme version Protocoles des Sages de Sion et épigones… Et d’ailleurs, les réseaux qui propagent ça sont parfois bien proches de ces grands classiques.

    • Ouh là là ! Lukas Stella a récidivé plusieurs fois, des fois qu’on aurait pas bien compris.
      https://seenthis.net/messages/830976
      https://seenthis.net/messages/830530
      j’avais pas vu celui là @arno
      https://seenthis.net/messages/828219

      George Soros comme tireur de ficelles maléfique a un bon gros relent d’anti-sémitisme version Protocoles des Sages de Sion et épigones… Et d’ailleurs, les réseaux qui propagent ça sont parfois bien proches de ces grands classiques.

      Je pense à ça des que j’entends parler de ce sulfureux milliardaire @simplicissimus
      https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Soros#cite_ref-6

      Depuis les années 1990, #George_Soros est régulièrement pris à partie par les sphères d’extrême droite comme « la figure emblématique du riche Juif qui cherche à influencer la marche du monde ».

      C’est moins le cas concernant l’extrême droite française, hormis quelques sites tels que Égalité et Réconciliation d’Alain Soral. Cependant, Alain Soral est régulièrement mis de coté par la plupart des militants d’extrême droite français.

      En 2016, le Front national publie un communiqué pour s’indigner du soutien de George Soros à la Ligue des droits de l’homme. En mai 2018, Valeurs actuelles lui consacre sa une en le présentant comme « le milliardaire qui complote contre la France » et « le militant de la subversion migratoire et de l’islamisme ». Mediapart estime que les propos du magazine reprennent « tous les poncifs de l’antisémitisme [...], dans une prose qui fleure bon les années 1930 », et juge cette focalisation sur George Soros « calquée sur les orientations prises par le premier ministre hongrois Viktor Orbán » ; le journal en ligne considère également qu’« il pourrait bien être l’ennemi commun capable de fédérer les extrêmes droites européennes ».

      en cherchant Coronavirus sur son site, j’ai juste trouvé ceci :
      L’Europe doit reconnaître la Chine pour ce qu’elle est.
      https://www.georgesoros.com/2020/02/11/europe-must-recognize-china-for-what-it-is
      avec cette conclusion :
      Only the Chinese political leadership can decide Xi’s future. The harm caused by his mishandling of the coronavirus outbreak has become so visible that the Chinese public, and even the Politburo, must recognize it. The EU should not knowingly facilitate his political survival.

  • Burn-outcrisis op universiteiten. De leerfabriek

    Terwijl het aantal studenten op Nederlandse universiteiten de afgelopen jaren fors steeg, bleef het onderzoeksbudget gelijk. Mede daardoor hebben wetenschappers een verhoogd risico op een burn-out. Wat doen we eraan?

    In 2014 nam Olga Sezneva, universitair docent sociologie aan de Universiteit van Amsterdam, onbetaald verlof om met een beurs van de Russische overheid te kunnen deelnemen aan een project op de Europese Universiteit in Sint-Petersburg. De UvA juichte deze stap toe, vertelt ze. ‘Mijn faculteit laat er geen misverstand over bestaan dat je zonder subsidies niet verder komt in je carrière.’ Een jaar later, toen ze colleges en werkgroepen gaf in Amsterdam, promovendi begeleidde in Sint-Petersburg en tussen de twee steden heen en weer reisde, kreeg ze plotseling tijdens een college uitvalverschijnselen. Haar geheugen liet haar in de steek. ‘Ik begon met een zin en wist dan in het midden niet meer hoe ik verder moest. Of ik wist het hele onderwerp niet meer.’

    Ze had een burn-out, constateerde de bedrijfsarts een dag later. Tien maanden was Olga Sezneva volledig arbeidsongeschikt, pas na veertien maanden werd ze genezen verklaard. Haar faculteit betaalde voor maandenlange therapie en een coach die de re-integratie begeleidde, omdat de verzekering deze niet dekte.

    Sezneva was niet de enige medewerker met een burn-out, vertelt de toenmalige faculteitsbestuurder Giselinde Kuipers. De sociale wetenschappen werden geconfronteerd met bezuinigingen en dat leidde tot grote werkdruk bij de wetenschappelijke staf. Voor Kuipers was dit aanleiding om geen tweede termijn als bestuurder te ambiëren. ‘Ik besloot dat ik het bestaande systeem niet wilde ondersteunen.’ Nu is ze hoogleraar sociologie aan de KU Leuven, een hele opluchting. ‘Hier is het werkklimaat ontspannener.’

    Veelvuldig overwerken is op de Nederlandse universiteiten bijna vanzelfsprekend, zo blijkt uit een onderzoek van WO in Actie dat vorige week werd gepubliceerd. Het gemiddelde wetenschappelijk staflid werkt wekelijks 36 procent meer dan zijn contract aangeeft. Een 36-urige werkweek bestaat zo standaard uit bijna vijftig uur. Dit leidt tot ernstige gezondheidsproblemen. Zo meldt 61 procent van de universitaire docenten en 52 procent van de promovendi psychische klachten, en in beide groepen ervaart bijna een derde lichamelijk ongemak.

    ‘De invoering van de voorstellen van de commissie-Van Rijn zal tot nog meer burn-outs leiden’, voorspelt Kuipers. Volgens dit rapport moeten alfa-, gamma- en medische studies 250 miljoen euro van hun jaarbudget inleveren; dat bedrag kan dan vervolgens in de technische universiteiten geïnvesteerd worden. ‘Als dit wordt uitgevoerd leidt het tot bezuinigingen en ontslagen. Dan wordt het Nederlandse hoger onderwijs, dat internationaal gezien uitzonderlijk goed presteert voor zo’n relatief klein land, kapotgemaakt’, zegt Kuipers. ‘Het is belachelijk dat er bezuinigd moet worden terwijl Den Haag zelf het geld niet op krijgt.’

    De oorzaak van de toegenomen werkdruk is makkelijk te achterhalen. Tussen 2002 en 2018 steeg het aantal studenten op Nederlandse universiteiten van 178.500 naar 293.300, terwijl het onderzoeksbudget niet toenam en wetenschappers hoe langer hoe meer afhankelijk werden van onderzoeksbeurzen om hun werk te kunnen voortzetten. In 2008 hevelde het kabinet honderd miljoen over van de universiteiten naar de Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek (nwo), die het geld in competitie onder de wetenschappers ging verdelen. Voor het onderwijsgeld kwam er een allocatiemodel, waarbij de universiteiten middelen toegewezen krijgen op basis van hun marktaandeel, en niet op basis van de almaar groeiende studentenaantallen.

    Vandaag de dag is de hoogte van het onderwijsgeld ook gekoppeld aan de snelheid waarmee studenten afstuderen, waardoor universiteiten eerder leerfabrieken worden dan wetenschappelijke instellingen, met meer regels, tentamens en papierwerk dan ooit tevoren. Een systeem dat zowel studenten als medewerkers tot overspannenheid en burn-outs drijft.

    De World Health Organisation (who) beschrijft burn-out als een toestand die wordt veroorzaakt door chronische werkstress waar niet goed mee wordt omgegaan. De stress zelf kan worden veroorzaakt door te veel werk, te weinig autonomie, prestatiedruk, sterke competitie en het gevoel geïsoleerd te staan. Allemaal factoren die een rol spelen op de Nederlandse universiteiten. Toch wordt een burn-out in de praktijk vaak verklaard aan de hand van een combinatie van werk- en persoonlijkheidsfactoren, zegt Wilmar Schaufeli, hoogleraar arbeids- en organisatiepsychologie aan de Universiteit Utrecht. Hij doet al tientallen jaren onderzoek naar burn-out en beschouwt de universiteit als een plek met verhoogd risico. Want academici zijn over het algemeen gepassioneerd met hun werk bezig, en sterk betrokken bij hun studenten. Deze eigenschappen maken iemand de perfecte kandidaat voor een burn-out.

    Anna Chiavazza vertrok van Italië naar Nederland om haar master te halen. In 2016 begon ze hier ook met haar PhD in psychologie. Vanaf het begin was het zwaar. ‘Ik dacht dat mijn begeleider hoge verwachtingen van mij had, verwachtingen die ik moeilijk kon waarmaken. Ik ging ervan uit dat alle problemen die ik tegenkwam, vaak van technische aard, vooral míjn problemen waren, en die besprak ik niet met hem.’

    Chiavazza begon heel lange dagen te maken. ‘Ik startte om zeven uur ’s ochtends en deed het licht uit als alle collega’s naar huis waren. In het donker werkte ik dan nog een paar uur verder.’ Veel leven buiten haar werk had ze niet. Uitgeput door slaapgebrek, angstig en ziek stortte ze in het tweede jaar in. ‘Ik kon niet ophouden met huilen en verliet mijn werk midden op de dag.’ Ze vertelde haar begeleider dat ze griep had en vanuit huis zou werken. ‘Maar dat ging helemaal niet, ik kon niet eens uit bed komen.’ Haar afwezigheid werd niet als een probleem gezien, want ze was ver voor met haar werk.

    Een psycholoog gaf haar later haar diagnose: burn-out, gecombineerd met een zware depressie. Haar eerste behandeling ging niet goed door taalproblemen en culturele barrières. ‘Ik voelde me toen heel, heel erg alleen.’ Een meer ervaren psycholoog nam het over en langzaam maar zeker ging het beter. De eerste twee maanden richtte Chiavazza zich op het herstructureren van haar dagelijks leven, wat door de zware antidepressiva extra moeilijk was. Ze leerde haar verwachtingen te managen. ‘Wanneer beschouw je je werk als een succes? Als promovendus is een gepubliceerd wetenschappelijk artikel een belangrijk succes voor tussendoor. Maar soms krijg je de beloning van al je werk pas na vier jaar, bij je promotie.’ Ze begon met een fotografiecursus en ging vrijwilligerswerk doen.

    In haar derde jaar werd Chiavazza de PhD-vertegenwoordiger en zette ze de mentale gezondheid van promovendi op de agenda. Zelf had ze haar eigen burn-out nooit aan de universiteit gemeld en haar geval staat dus nergens geregistreerd – net als die van waarschijnlijk duizenden anderen.

    Hoe dan ook bestaat er geen zicht op de burn-outcrisis op universiteiten, want burn-outs worden op veel plekken niet geregistreerd omdat het geen officiële diagnose is. De universiteiten stellen vaak dat burn-outs een breed maatschappelijk probleem zijn omdat overal hogere eisen aan het werk worden gesteld. En dat is natuurlijk waar. Maar op de universiteit zijn er wel degelijk extra factoren die het risico verhogen. Dat begint al bij eerstejaarsstudenten: het bindend studieadvies kan voor enorme stress zorgen. Volgens verschillende onderzoeken kampt meer dan de helft van de studenten met burn-outklachten en vijftien procent loopt het risico van een burn-out.

    Ook het PhD-traject verhoogt de kans op een burn-out. In het eerste jaar rapporteert achttien procent psychische klachten, in het vierde jaar is dit opgelopen tot 39 procent. Buitenlandse promovendi, die moeten wennen aan de Nederlandse werkcultuur, lopen een nog hoger risico.

    Vooral wetenschappers uit de alfastudies protesteren al jaren tegen een systeem dat succes vooral afmeet aan kwantiteit. Op de hoeveelheid publicaties, bezochte congressen of verkregen financiering. Het meetsysteem, dat blind is voor kwaliteit, stelde Chiavazza en duizenden anderen teleur. Bovendien had haar leidinggevende geen oog voor haar psychische problemen, iets wat helaas vaak voorkomt.

    ‘Academische managers zouden dagelijks met het wel en wee van hun medewerkers bezig moeten zijn’, zegt Schaufeli. ‘Maar dit is erg moeilijk. Ze zijn vaak gekozen omdat ze goede wetenschappers zijn, niet om hun managementkwaliteiten. Ze willen liever niet lastiggevallen worden met in hun ogen psychologische onzin.’

    ‘Je moet je eigen geld binnenbrengen, mensen inhuren, hen coachen, hen begeleiden, naar conferenties gaan, artikelen schrijven, artikelen beoordelen, onderzoeksvoorstellen schrijven, voorstellen beoordelen, onderwijzen, examens opstellen, examens corrigeren en aan wetenschapscommunicatie doen.’ Volgens Sense Jan van der Molen, natuurkundige aan de Universiteit Leiden, wordt tegenwoordig zo’n beetje alles van academici gevraagd. Hij is de enige mannelijke wetenschapper die openlijk met me over zijn burn-out wil praten. ‘Natuurlijk kwam een deel ervan door de druk die ik mezelf oplegde, maar het belangrijkste voor mij waren de onderzoeksbeurzen. Ons systeem is zo uit de hand gelopen. Het succespercentage is zo laag dat het te veel mensen frustreert’, zegt hij.

    Van der Molen meldde zich te laat ziek. Hij begon zich in de herfst van 2017 voor het eerst ongewoon moe te voelen, hij negeerde de verdoofdheid die hij later voelde tijdens een conferentie en de lange griep die hij opliep na een wintervakantie. Al die tijd had hij niet alleen de leiding over zijn laboratorium, maar gaf hij ook bachelor- en mastercolleges en deed hij commissiewerk op zijn instituut. Hij rapporteerde voortdurende hoofdpijn aan zijn directeur, maar ging door met werken, tot de zomervakantie, in de hoop dat die zou helpen. Dat was niet het geval.

    ‘Er was plotseling niets meer over van mijn energie en enthousiasme. Ik dacht: hoe kon dit mij overkomen? Zal het ooit beter worden? Ik was een last voor mijn vrouw en kinderen, en het was extreem zwaar’, herinnert hij zich. Na de eerste maanden van ziekteverlof ging hij naar een therapeut die door zijn afdeling werd betaald. De therapie hielp hem de mechanismen te begrijpen die zijn geest overspoelden en hij leerde ze in een eerder stadium op te merken. Uiteindelijk kon hij zijn houding veranderen. ‘Onlangs schreef ik een beursvoorstel en kreeg ik het geld niet. En, weet je, het was prima’, zegt hij.

    In de jaren negentig was het idee achter het stelsel van onderzoeksbeurzen het vergroten van de concurrentie, het bevorderen van samenwerking en het selecteren van de meest veelbelovende projecten. Maar het stadium van gezonde concurrentie is al vele jaren geleden gepasseerd. ‘Nu leg je je hele ziel in het schrijven van voorstellen, en negentig procent van de mensen krijgt die beurzen niet’, zegt Van der Molen. ‘Het systeem moet minder rigide worden. Maar een ander probleem is dat ik niet weet hoe je mensen kunt trainen om er beter mee om te gaan.’

    Inderdaad, hoe leer je iemand minder gestrest te zijn over een systeem dat je toekomst bepaalt op basis van de cijfers die je produceert, en dat heel vroeg in je carrière? Het beurzenstelsel produceert bovendien ‘stersystemen’, waarin steeds dezelfde onderzoekers worden beloond, terwijl marginale en experimentele ideeën achterblijven, vooral in de geesteswetenschappen en sociale wetenschappen.

    In 2017 keurde de nwo, de grootste organisatie die subsidies verleent aan de Nederlandse academische wereld, slechts zeventien procent van de aanvragen die werden ingediend door jonge onderzoekers goed. Deze zogeheten Talent Scheme overlapt met het tenure track-systeem, waarbij een nieuw aangestelde universitair docent zichzelf binnen een aantal jaren moet bewijzen om een vaste positie te krijgen, wat betekent dat de beurzen nog belangrijker worden tijdens die periode. Dit is ook vaak het moment waarop de meeste mensen kinderen krijgen. Je kunt je in die jaren geen zwakte permitteren, maar als je een mens bent is zwakte onvermijdelijk.

    In november organiseerde WO in Actie een ‘witte staking’, waarbij de leden van de beweging alleen de uren werkten die in hun contracten staan vermeld. ‘Er wilden meer mensen deelnemen aan de staking, maar ze konden het zich gewoon niet veroorloven’, zegt Marijtje Jongsma, woordvoerder van WO in Actie en co-auteur van het recente rapport. Het juniorpersoneel is het kwetsbaarst – zij werken vaak op tijdelijke contracten.

    Ondertussen blijft het aantal studenten groeien, maar daalt het relatieve gewicht van de cursussen. ‘Je moet 980 uur lesgeven per jaar goedmaken’, legt universitair docent sociologie Olga Sezneva uit. ‘Toen ik bij de UvA begon te werken, woog een cursus 260 uur. Nu hebben we het over 180 uur.’ Hierdoor neemt de hoeveelheid werk per fte toe. ‘Dit betekent dat universiteiten de facto mensen inhuren op deeltijdcontracten, terwijl ze weten dat ze fulltime zullen werken’, zegt Jongsma. De wetenschapsvakbond Vawo Academische Unie schatte dat in 2016 twintig procent van het werk op de Nederlandse universiteiten onbetaald bleef, voor een totaalbedrag van 295 miljoen euro.

    Universiteiten beginnen eindelijk aandacht te besteden aan de werkdruk die ze produceren. Er lijken nu drie belangrijke beleidslijnen te zijn die gericht zijn op preventie van burn-out: gespecialiseerde psychologen inhuren, zelfbewustzijn vergroten bij het personeel en managers en supervisors trainen om burn-outsymptomen te herkennen. Zo nam de Radboud Universiteit vorig jaar een psycholoog in dienst die zich bezighield met ‘preventie en verlaging van psychisch werkgerelateerd verzuim’. Bijna gelijktijdig lanceerde de Universiteit Utrecht een pilotproject van een PhD-psycholoog die zich richt op druk bij promovendi. Een bezoek aan deze psycholoog, zei de woordvoerder van de UU, ‘zou kunnen resulteren in een eenmalig adviesgesprek, een persoonlijk coachingsproces, een groepsbijeenkomst of een verwijzing naar een specialist’. Ik kon de huidige wachttijden voor deze psychologen niet verifiëren, maar slechts één specialist voor een hele universiteit zal zeer waarschijnlijk niet genoeg zijn.

    Daarnaast wordt er dus ingezet op preventie. Zo biedt de Universiteit Utrecht cursussen in timemanagement aan en loopt op de Universiteit van Amsterdam sinds twee jaar het programma Grip op Werkdruk, dat advies heeft ontwikkeld over hoe e-mails en vergaderingen minder stress kunnen geven. Het probeerde ook het bewustzijn te vergroten over de bestaande opties van coaching en yoga-mindfulness-oefeningen. Andere universiteiten verzorgen soortgelijke programma’s. Toch hebben die iets problematisch, omdat ze het aan het individu overlaten om met de werkdruk om te gaan zonder deze daadwerkelijk te verminderen. Hetzelfde geldt voor cursussen die managers en supervisors trainen om burn-outsymptomen in hun teams te herkennen. En wie zorgt er voor de supervisors, die zelf onder enorme werkdruk staan?

    ‘Deze ontspanningsstrategieën werken echt’, zegt hoogleraar Wilmar Schaufeli, ‘maar je lost het probleem niet op als je mensen leert te veranderen terwijl de werkomgeving hetzelfde blijft.’

    In dit licht valt de aanpak van de Vrije Universiteit op: de afgelopen jaren heeft de universiteit zogenaamde judo’s (juniordocenten) aangenomen – meestal pas afgestudeerde masterstudenten die onderwijstaken overnemen van overbelaste hoogleraren. Na afloop van hun contract van vier jaar kunnen judo’s docent worden aan andere onderwijsinstellingen. Renée-Andrée Koornstra, directeur HRM Arbo & Milieu van de VU, vertelt dat de pilot succesvol was; de universiteit is nu van plan om volgend jaar nog eens zestig judo’s in te huren, en 120 het jaar daarna. De UvA nam eveneens student-assistenten aan en zoekt naar structurele veranderingen, zoals manieren om de bureaucratische druk te verminderen en in kaart brengen hoeveel werk verband houdt met kwaliteitscontrole tijdens examens.

    Maar zoals Giselinde Kuipers en anderen waarschuwen: er is geen tijd meer voor. In december heeft de regering duidelijk gemaakt dat ze, ondanks het gepraat over één miljard euro extra voor hoger onderwijs, niet van plan is meer te investeren. In november ondertekenden alle Nederlandse universiteiten – net als de knaw, nwo en andere instellingen – een position paper waarin een poging werd aangekondigd om over te stappen op meer kwalitatieve manieren om academische prestaties te ‘erkennen en waarderen’. De paper vermeldt de intentie om een dialoog aan te gaan met de academici over hoe verder te gaan. Die dialoog is natuurlijk een goede zaak, hoewel het belangrijk is dat het gebeurt op de voorwaarden van de geleerden, niet van de managers.

    Er is echter een groter probleem. ‘Wanneer je een permanente cultuur van overwerk hebt, wanneer alles volgepland is, is het veel moeilijker om verandering te creëren, verrast te zijn en iets nieuws toe te staan’, zegt Josh Cohen, een Britse psychoanalyticus en auteur van Not Working: Why We Have to Stop. ‘Het is de dialectiek tussen doel en doelloosheid, werk en rust, die creativiteit bij mensen mogelijk maakt.’ Een alternatief systeem voor hoger onderwijs bedenken is behoorlijk ingewikkeld en zal veel tijd van de academici vergen. Om de Nederlandse academische wereld te redden zou het huidige systeem daarom onmiddellijk in de wacht moeten worden gezet.

    https://www.groene.nl/artikel/de-leerfabriek

    #Pays-Bas #université #santé_mentale #burn-out #travail #conditions_de_travail

    • Dutch universities face inspections over ‘structural overtime’

      Hundreds of complaints are passed to regulator, including claims that punishing hours and pressure have contributed to divorces and estrangement from children.

      Dutch universities face inspections from the country’s employment watchdog after hundreds of academics complained that they were working unpaid “structural overtime”, which in some cases has contributed to divorce and estrangement from children.

      The move marks a further escalation of tactics by Dutch academics campaigning against long hours and what they say is intolerable workplace pressure.

      Employees at Dutch universities put in an extra 12 to 15 hours a week, at least a third more than their contracted hours, according to a report based on more than 700 survey responses that was handed to the Inspectorate SZW, which investigates working conditions.

      “I work every evening, and at least a few hours on the weekend. If grading needs to be done, I work through the night,” said Ingrid Robeyns, professor of the ethics of institutions at Utrecht University and one of the leaders of WOinactie, an academic campaign against cutbacks which has coordinated the complaints.

      “I just don’t have time for proper exercise. And friends become a luxury. And it’s normalised,” she added.

      The WOinactie report says that overtime is creating “relationship problems, divorce and alienation from children”.

      “Private life? What does that mean?” said one respondent. More than a third of professors said that their workload had damaged their relationships or family.

      “Unrealistic” hours to prepare and deliver teaching, as student numbers have ballooned, was one of the key culprits blamed for overwork.

      Ashley Longman, a public administration tutor at Erasmus University Rotterdam and one of those who responded to the survey, said that he had a “strong rule not to work weekends” but had to “work evenings to make that happen”.

      “Quite a few” colleagues had left academia with burnout and other health problems, he said.

      The WOinactie report is not designed to be representative, because it asked for responses from those academics putting in persistent overtime.

      But its findings tally with other, more objective assessments. One 2018 survey by the Rathenau Institute thinktank found that researchers’ hours in the Netherlands were in excess of a quarter longer than contractually required.

      A spokesman for the Inspectorate SZW said that it took the complaints “seriously”. He said that the inspectorate would look into the complaints as part of university visits already planned for this year.

      The inspectorate can demand a plan of action from universities, and check whether it has been implemented.

      But Professor Robeyns said that this was unlikely to solve the issue, since previous action plans had failed to make much difference.

      Instead, the WOinactie report concludes that overtime can only be reduced with a “structural investment” of €1.15 billion (£970 million) to hire more lecturers.

      Dutch universities themselves accept many of WOinactie’s complaints. The Association of Universities in the Netherlands acknowledged that academics were under “considerable pressure”. “What was once an extremely robust structure has now become a rickety system,” a statement said.

      It announced measures to cut the burden of grant applications to the Dutch Research Council, such as deadline-free calls.

      A spokesman for the Ministry of Education, Culture and Science welcomed these changes, and said that the minister, Ingrid van Engelshoven, had acknowledged that the system was “squeaking and cracking”.

      But he added that “work pressure is primarily a matter for employees and employers” and did not commit to any new funding for universities.

      “The Dutch tend not to strike. We always negotiate things out,” said Professor Robeyns. But if nothing changed, academics could potentially organise a strike later in 2020, she said.

      https://www.timeshighereducation.com/news/dutch-universities-face-inspections-over-structural-overtime

  • #Overdoses aux #opioïdes : l’#antidote existe mais reste trop difficile à se procurer
    https://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/overdoses-aux-opioides-l-antidote-existe-mais-n-est-pas-encore-assez-di

    L’antidote à base de #naloxone pour stopper en urgence une surdose d’opioïdes médicamenteux ou illicites comme l’héroïne est encore très loin d’être facilement accessible à tous, ont dénoncé samedi 31 août l’association France patients experts addictions et plusieurs spécialistes.

    Des kits d’antidotes prêts à l’emploi pour stopper l’overdose en attendant l’arrivée des secours sont actuellement commercialisés en France : une forme injectable en intramusculaire, le Prenoxad, depuis mai 2019, et un spray nasal, le Nalscue, depuis 2018. "La procédure pour commander le Prenoxad est trop compliquée, les pharmaciens doivent s’adresser directement au laboratoire. En pratique, il n’est pas vraiment à la disposition de tous", explique le Pr Michel Reynaud, président du Fonds actions addictions.

    Une pharmacie sur quarante

    « D’après un testing réalisé avec une association d’usagers de drogues, l’antidote n’était présent que dans une pharmacie sur quarante et les deux tiers des pharmacies ne connaissaient pas ce produit », relève Michel Reynaud.

    La situation en France est certes sans commune mesure avec la crise des opioïdes aux Etats-Unis et leurs plus de 70 000 décès en 2017, selon le ministère de la Santé. Mais la tendance à l’augmentation des overdoses ces dernières années est préoccupante, en particulier celles dues à des médicaments antidouleurs, selon le Pr Nicolas Authier, de l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma)."Entre 2000 et 2015, les décès par overdoses d’opioïdes médicaments (hors héroïne et méthadone) sont passés de 75 à 200", dit-il et « c’est probablement une sous-estimation ».

  • “Our planet is blue and nothing I can do?”

    David Bowie (space oddity) and the overview effect:

    “More than 30 years ago, the term “overview effect” first appeared in print, referring to the phenomenon experienced by space travelers when they first look at planet Earth from above. Those concerned often describe feelings of awe, a deep appreciation of connectedness and a new sense of responsi- bility. They experience the planet on which we live as amazing and wonderfully beautiful, yet at the same time as fragile and vulnerable.” (Source: Swisspeace 2018 yearly report)

    #faire monde

  • Quelques #films autour de la question de la #gentrification, tirés de ce programme de projections de la Ciguë à Genève (coopérative d’habitation en Suisse) :


    https://twitter.com/coopcigue/status/1165977276472860672
    #urban_matter #villes #géographie_urbaine

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    Gentrification : à qui la faute ?

    La faute aux #bobos et à leur goût pour les quartiers « typiques » bien entendu. C’est en tout cas ce qu’on lit beaucoup ça et là. Pour lever le voile sur tous les autres facteurs qui expliquent la gentrification parfois brutale de certains endroits, Usul et Cotentin ont dégoté un quartier de #Lyon en cours de gentrification, la #Guillotière. Qui gentrifie ? Pourquoi ? Comment ? Trois urbanistes essayent de répondre à ces questions auxquelles on apporte parfois des réponses un peu courtes.

    https://www.youtube.com/watch?v=_2tZliXY0AA


    #France #Lyon

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    #GOOD_WHITE_PEOPLE : A Short Film About Gentrification

    In the Spring of 2001, the African-American community of #Over-the-Rhine in downtown #Cincinnati arose in protest after unarmed 19-year-old, Timothy Thomas, was killed by a white officer named Steven Roach. In the years following, in order to allure prospective residents, Over-the-Rhine was swept into a new narrative of safety and whiteness by the creation of an arts and brewery district for the creative class. While it’s “dangerous and inconvenient” Black history is revitalized from existence, property values rise with presence of police, tax abatements, and zoning amendments to serve and protect those properties.

    Filmed during the peak of Over-the-Rhine’s urban renewal, GOOD WHITE PEOPLE follows the story of Reginald Stroud who runs a karate school and candy store in the storefronts beneath the apartment he and his family have called home for over 10 years. When a for-profit developer purchases the building they rent, Reginald and his family are told they must vacate the building and are given only 45 days to find a new home and relocate their businesses while their neighborhood makes way for start-up incubators, yoga studios, and luxury condominiums.

    Formerly a target of the policies created by the War On Drugs, Cincinnati’s inner-city is now the target of urban development corporations as its black population declines. GOOD WHITE PEOPLE hopes to start a conversation about the use of coded terminology like urban renewal, revitalization, and urban renaissance, and explore how these words help to trivialize and disguise the commercial practice of white supremacy, neocolonialism, and the economic othering of low-income residents.

    https://www.youtube.com/watch?v=xdUsZaJ80zI


    #court-métrage #USA

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    There Goes the Neighbourhood : Gentrification as Class Warfare

    In cities across the world, established urban environments are being transformed according to the dictates of capital. Gentrification is destroying the social fabric of working-class and racialized districts, displacing long-standing residents in order to make way for a new class of upwardly-mobile, and often white professionals – who often view the rich local histories of the spaces they move into as nothing more than kitschy branding appeal. The culture clash that emerges between established community members and these new arrivals is often viewed as the front-line of struggles around gentrification; a quarrel between patrons of a locally-owned roti shop, and those of a new craft beer pub; or a battle between #NIMBY condo-dwellers and the beneficiaries of a local social service agency.

    But while this tension is certainly real, it is only the tip of the iceberg. Gentrification is a systematic process, facilitated by state, regional and local governments and bankrolled by massive financial institutions managing multi-billion dollar portfolios. It is class war playing out in physical space, with all the complexities and contradictions that entails.

    In this month’s episode of Trouble, the first in a two-part series, sub.Media examines gentrification as a process of capitalist urban development, by taking a closer look at how it is playing out in three mega-cities: #Toronto, #New_Orleans and #Istanbul.

    Le trailer : https://www.youtube.com/watch?v=EW-P-dRmt4s

    #documentaire