#p.i.r

  • Pour une approche matérialiste de la question raciale. Une réponse aux Indigènes de la République
    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique. Source : Vacarme

    • Quand il s’agit de donner son ressenti sur ce qui a motivé les attentats de janvier 2015, Houria Bouteldja explique que les indigènes mâles auraient été rendu « fous » par le déni de leur virilité par les Blancs. Selon elle pourtant, « les habitants des quartiers ne souhaitent pas politiser leur sexualité ». De même, dans son intervention au colloque « Penser l’émancipation », elle nous donnait une description essentialisée des questions de virilité des garçons arabo-musulmans, congratulant au passage Soral de leur offrir un programme de restauration de leur virilité mise à mal par le colonialisme et le racisme. Pour parler des marcheurs des années 1980, elle nous montrait des corps de mâles indigènes hypersexualisés, « adonnant les premiers coups de butoir à la République blanche et immaculée » (comme si elle n’était pas représentée par des hommes). Elle notait au passage que ces garçons arabes manquaient de jugement éclairé. Puis, elle dessinait la silhouette de Dieudonné, brandissant sa quenelle, mais « mal doté intellectuellement car ne possédant pas le bon logiciel ». Enfin, pour justifier ce geste antisémite, elle mobilisait ses affects en tant que femme, en déclamant son amour pour Dieudonné : « Je l’aime parce qu’il a fait une chose importante en termes de dignité, de fierté indigène, de fierté noire : il a refusé d’être un nègre domestique. Même s’il n’a pas le bon logiciel politique dans la tête, il a une attitude de résistance. Et j’ajoute, que bien avant la nature de ses alliés, ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. »

      D’une part, cette représentation du « garçon arabe » n’est pas...

      #racisme #gauche #P.I.R #essentialisme #identitaires #subalternesmaispasseulement

    • nous avons souhaité exercer notre droit de réponse de manière claire et argumentée. La rédaction de Vacarme a décidé de verrouiller le débat en refusant de publier ce texte.

      « Sexistes, antisémites, homophobes : bienvenue chez les Indigènes », tel aurait pu être, traduit dans l’humour de caserne des ultras du PSG, le titre de l’écrit savant du tonitruant trio de Vacarme.

      Ces allégations, sont-elles étayées de preuves ? Je prouverai qu’il n’en est rien et que ce papier vise à contenter les convaincus ou à désinformer les lecteurs distraits. Sans surprise, la première étape s’est déjà produite ; épargnons-nous donc la seconde.

      L’intersectionnalité, nom savant de l’étude de l’articulation, est un concept que l’on doit aux féministes africaines-américaines. Or il arrive de plus en plus fréquemment que cette théorie d’abord antiraciste soit aujourd’hui retournée contre les femmes indigènes qui en sont les héritières légitimes. Dans la France d’aujourd’hui, le chantage à l’intersectionnalité est devenu un instrument de police idéologique qui permet de disqualifier ceux qui ne prêtent pas allégeance à l’agenda politique dominant. Les accusations d’homophobie ou d’antisémitisme, sont les armes de ce combat-là. Force est de reconnaître, aussi désolant que soit ce constat, qu’une part significative du discours intersectionnel français est formellement semblable à l’universalisme républicain (bien que leurs contenus diffèrent). Il cherche à consacrer la supériorité morale de celles et ceux qui le prônent, en les confortant dans l’illusion d’une légitimité sans borne. Articuler à tous propos la classe, la sexualité, le genre et la race, c’est s’assurer d’avoir son mot à dire sur tout, et d’être rarement contredit. Jack of all trades, master of none, le prêcheur intersectionnel répondra « classe » ou « genre » quand on lui parlera race, et vice versa, installant son petit universalisme par accumulation de points de vue, où son avis seul sera pleinement légitime. Les Indigènes désarticulent ce devenir funeste d’une théorie émancipatrice, qui ne bénéficie alors qu’à ses propagandistes professionnels.

      Contrairement à ce qu’asserte le trio, le PIR ne « subsume » pas « toutes les questions sous celle de la race ». Écrire cela, c’est encore sous-entendre que ce serait affaire de choix. Le PIR constate que la race est fondatrice de la modernité comme de l’accumulation capitaliste, et il en tient compte.

    • Amalgamer Houria Bouteldja avec Soral et Dieudonné, si j’osais je dirais que c’est un beau coup de pute.
      Quadruppani est du genre à ratisser large.
      Je lis quelques précédents textes et notamment sa réponse à l’appel des Indigènes, c’est un garçon qui a l’air d’avoir une vision un peu rigide de la république, il veut bien reconnaitre quelques erreurs passées on peut lui reconnaitre ça, le post-colonialisme connait pas.

    • D’un autre côté, après les Dieudonné et Soral qui voient des Juifs partout et principalement derrière les malheurs des Noirs et des Arabes, voici qu’ Houria Bouteldja (du Parti des Indigènes de la République) compare les Juifs à des « goumiers », en référence aux Sénégalais qui servaient dans les troupes coloniales au Maroc. Et de conclure, texto : « Les #Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe. » Vous avez bien lu : « Les » Juifs, pas « Des » Juifs instrumentalisés ou enrôlés. Face à la haine de certains Marocains envers tous les Sénégalais à l’époque coloniale, le rôle des intellectuels critiques n’était-il pas d’expliquer que tous les Sénégalais n’étaient pas des goumiers ? Dieudonné, Soral, Bouteldja : ces intellectuels-là sont les zélés auxiliaires d’une politique étatique et d’un battage médiatique qui travaillent à transformer des préjugés populaires diffus en tirs de kalachnikov.

      Combattre ces « deux mâchoires du même piège à con » est une exigence pour tout esprit libre qui tient à le rester. Pour ceux qui ont pris le parti de l’émancipation humaine, c’est une nécessité vitale.

      #P.I.R

    • Je ne vois là aucune version rigide de « la république » (le mot n’est d’ailleurs cité dans l’article que pour « le parti etc. » ou « la place de »).

      De même, citer certains propos un peu trop oubliés d’une porte parole du P.I.R (cf. post précédent) met en rapport deux modalités actuelles de l’antisémitisme (il ne s’agit pas du traditionnel #antisémitisme occidental et chrétien) qui ne sont en rien amalgamées.

    • J’ai lu le passage que tu reproduits, et alors est ce que ca change le sens de ce que dit Houria Bouteldja ?
      Si la polémique se fait entre « les juifs » ou « des juifs » ne change rien aux manœuvre gouvernementales pour mettre les, ou des en première ligne des causes de l’islamophobie, qui ne peut être tout à fait française de souche. Et contraire,ment à ce que dit Quadruppani les données ne manquent pas pour prendre la mesure du phénomène, données sur la France et sur l’Europe.
      Certains en commentaires parlent de confusionnisme. Les indigènes silencieux qui ne contestent pas leur statut je pense qu’il apprécie. Je vois accoler antisémitisme et IDR assez souvent dans certains échanges ici et là mais donner un exemple concret relève toujours de la gageure.
      Tout ca me semble d’une malhonnêteté intellectuelle éprouvée.
      Quand Quadruppani parle de « communautariser la question sociale en France » il n’oublie pas de placer le CRIF en première ligne bien avant les politiques et qu’en se qui concerne les magistrats j’avais oublié leur indépendance vis à vis du pouvoir. A chacun son agenda n’est ce pas ?

    • Ce n’est pas Bouteldja qui dit « les juifs » sont ci ou ça. Ce que Bouteldja dit c’est que la politique impérialiste française utilise « les juifs » comme bouclier, ce qui n’a rien d’essentialisant. Ca me déçoit de Quadruppani, que j’aime bien par ailleurs, qu’il ne comprenne pas ça...

    • @Unagi
      "Tout ca me semble d’une malhonnêteté intellectuelle éprouvée."
      @Dror
      "Ce n’est pas Bouteldja qui dit « les juifs » sont ci ou ça. Ce que Bouteldja dit c’est que la politique impérialiste française utilise « les juifs » comme bouclier, ce qui n’a rien d’essentialisant. "
      C’est exactement ce que j’ai pensé en lisant ce dernier coup de pied de l’âne contre le PIR dans Article 11.
      Quadruppani touche ici le fond, en effet, mais à sa décharge, c’est une tendance qui fait des ravages dans l’extrême gauche, de la plus extrême à la plus gauche...

      Et aussi : à voir le nombre de critiques radicaux ou libertaires, ’’antiracistes" etc., mais blancs, qui deviennent soudainement infoutus de comprendre une phrase pourtant simple lorsqu’elle elle est prononcée par un(e) indigène, on n’est pas sortis des ronces.

    • Autre point discutable dans l’article de Quadruppani : comme Todd, il affirme qu’il est évident qu’il existe "une forme d’antisémitisme populaire au sein des populations d’origine immigrée en France".

      C’est tellement évident que personne ne l’a mesuré ? Si, la CNCDH, qui dit exactement le contraire :

      –les opinions à l’égard des juifs sont stables et 85% des Français pensent aujourd’hui que les juifs sont « des Français comme les autres »
      –le « nouvel » antisémitisme associé à l’antisionisme, à l’islamisme radical et à la gauche tiers-mondiste, est un mythe. Au contraire, c’est bien le « vieil antisémitisme » liant les juifs à l’argent et au pouvoir qui perdure, et on note que les jugements négatifs sur Israël sont plus fréquents à droite qu’à gauche.
      –l’idée que l’antisémitisme serait un racisme d’une autre nature n’est pas non plus validée, puisque les personnes rejetant les juifs (les personnes âgées, les moins diplômées et ayant peu de ressources, les catholiques les plus pratiquants, plus à droite qu’à gauche, et jusqu’à 58 % des proches du FN...) rejettent aussi les autres minorités.
      –quant aux Français issus de l’immigration... ils se comportent comme les autres Français : ils se situent dans la moyenne ! L’intégration par le racisme, c’est ça la France !

      Antisémitisme, islamophobie : la CNCDH pointe un climat « délétère » en France
      Carine Fouteau, Médiapart, le 9 avril 2015
      http://www.mediapart.fr/journal/france/090415/antisemitisme-islamophobie-la-cncdh-pointe-un-climat-deletere-en-france?on

    • Quadruppani, comme Todd, dénonce l’islamophobie. Mais c’est comme si, pour pouvoir dénoncer l’islamophobie, il faut d’abord montrer patte blanche en dénonçant « l’antisémitisme des jeunes de banlieue », même s’il est imaginaire.

      Quadruppani, comme d’autres, dénonce Charlie-Hebdo. Mais c’est comme si, pour pouvoir dénoncer le racisme de Charlie-Hebdo, il faut d’abord montrer patte blanche et dénoncer Houria Bouteldja.

    • Todd ne s’exprime jamais sur l’islam, sauf en filigranes.
      En dehors du rappel répété à l’antisémitisme de banlieue il qualifie par exemple l’islam de religion des faibles. Ce qui est assez vicieux comme procédé. Le qualificatif loin de renvoyer à une position minoritaire et stigmatisée, fait référence à Nietzsche pour qui le christianisme est la religion des faibles, « qui cherchent à empêcher les forts de vivre leur liberté.
      Que chacun soit une »âme immortelle" et de rang égal avec chacun, [...] que de petits cagots, des toqués aux trois quarts aient le droit de se figurer que pour eux les lois de la nature sont enfreintes sans cesse, - une telle gradation de tous les égoïsmes jusqu’à l’infini [...] ne peut pas être marquée d’assez de mépris. Et pourtant le christianisme doit sa victoire à cette pitoyable flatterie de la vanité personnelle, -par là il a attiré à lui tout ce qui est manqué, bassement révolté, tous ceux qui n’ont pas eu leur part, le rebut et l’écume de l’humanité., in L’Antéchrist".
      Il me semble qu’on est loin de la patte blanche.

  • Les classes, ça existe ! | Poisson Rouge
    http://www.poisson-rouge.info/2015/02/16/les-classes-ca-existe

    C’est donc la soif de #domination qui a toujours guidé et justifié le #racisme. Un Etat et une société ne sont pas racistes naturellement, mais parce qu’ils justifient par ce biais la domination de populations pour servir les intérêts d’un petit nombre. Ce ne sont pas « les Européens » qui ont réduit des peuples en esclavage. Ce sont des Etats, des puissants, des capitalistes qui ont développé un imaginaire raciste pour justifier de telles #entreprises. Ce sont eux aussi qui ont colonisé l’Afrique, l’Asie et l’Amérique. Ces gens-là ont asservi les populations, de tous temps, partout où ils sont passés. Ils ont asservis le monde pour étancher leur soif d’or. Voyez-vous, Houria, ils ont même asservi des bons français bien de chez nous, dans leurs mines, dans leurs champs, leurs usines et leurs entreprises.

    #capitalisme