• France Inter a-t-elle embauché une journaliste « en lien avec Daech », comme l’affirme Philippe Val ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/france-inter-a-t-elle-embauche-une-journaliste-en-lien-avec-daesh-comme-l

    Dans son édito hebdomadaire du lundi 25 mars, Philippe Val, ex-patron de France Inter désormais chroniqueur sur Europe 1, a pris pour cible son ancienne maison. A l’antenne, il ironise sur le décalage apparent, selon lui, entre une « présomption d’innocence » qu’il juge inexistante dans le cas de Jean-François Achilli, suspendu de l’antenne à titre conservatoire pour avoir collaboré au livre du président du RN, Jordan Bardella, et le cas d’une journaliste, « embauchée » par France Inter alors qu’elle « aurait des liens avec Daech ».

    #paywall

    Voilà, sache-le, les journalistes islamogauchistes de la radio publique financent les rebelles irakiens financés par nos alliés qataris et saoudiens et lafargiens afin de faire la guerre à notre ennemi la Syrie d’Assad.

  • Face au silence des intellectuels et des pseudos-artistes, et aussi à la propagande unilatérale présente en continu dans la plupart des médias en France, Marc-Édouard Nabe a décidé de brosser une centaine de tableaux sur la situation tragique à Gaza. Il expose ses 90 œuvres, exécutées en 2 mois, dans une galerie parisienne du 7e arrondissement « Planète Rouge », 25 rue Duvivier, du 5 mars au 4 avril 2024, ouverte tous les jours de 10h00 à 20h00.
    10 % des ventes seront versés à des associations pro-palestiniennes.
    Une peinture qui hurle aux oreilles de ceux qui se taisent. Qu’on se le dise !

    https://www.marcedouardnabe.com

  • Suicide d’Evaëlle, 11 ans : pourquoi une enseignante sera jugée pour « harcèlement » scolaire | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260324/suicide-d-evaelle-11-ans-pourquoi-une-enseignante-sera-jugee-pour-harcelem

    Une juge d’instruction a décidé, le 20 mars, de renvoyer devant le tribunal deux camarades de classe d’Evaëlle, morte en 2019, pour des faits de « harcèlement ». Mais aussi sa professeure de français. Pour comprendre ce choix, Mediapart s’est plongé dans le dossier.

    #paywall

    • C’est honteux.
      Je sais qu’il y a des boulets qui trainent à l’EN et dont l’administration ne peut se défaire. J’ai une amie qui était paniquée par la malveillance d’une collègue envers les gosses. Tout le monde préférait regarder ailleurs pour s’éviter des ennuis et aussi parce que la meuf agressait à la moindre remarque.
      Ça lui a pourri l’année et elle est passé pour la perturbatrice.

      Les gosses présentaient des signes de grand stress.

      Finalement, mon amie a changé d’école.

      On parle d’une école maternelle.

      J’ai pensé à elle, hier, en regardant La salle des profs.

    • Merci pour le partage. Je suis à chaque fois outré par la démonstration sans cesse renouvelée que des individus sont à ce point dénués d’empathie. Se suicider à 11 ans, quelle tristesse. Et proposer un accord à 30000 euros pour éteindre les poursuites contre l’état, c’est pour aider la famille ou c’est minable ?

    • On peut se questionner sur ce que je disais ici
      https://seenthis.net/messages/1046123#message1046143

      Je crois me souvenir que l’instit s’est mise en maladie 3 mois puis en retraite anticipée. (à l’époque c’était possible) Imagine à 65 ans entendre hurler 40 gamins autour de toi durant 40 ans tous les jours … ça devient de la torture sans jamais personne pour aider.

      Je pense que l’instit dont je raconte les violences montre le même profil que la prof d’Evaëlle, mais en maternelle ! comme si le système éducatif qui donne plein pouvoir à une seul personne sur un sacré paquet d’enfants (jusqu’à 40, juste imagine quand tu en as 5 ou 6 pour un anniversaire déjà le problème mais 40 tous les jours durant un an que tu ne reverras plus ensuite …) Bref, ça peut faire devenir totalement dingue et malveillant quand il n’y a pas d’autres issues professionnelles que de poursuivre avec des gamins que certain·es finissent par détester. Tu peux pas renoncer à 50 ou 60 ans à enseigner quand tu n’as pas de portes de sortie. Et tu ne peux pas te conduire correctement quand aucune formation à la non violence ou si aucun soutien psychologique n’existe, ces ressources ne sont pas offertes par l’éducation nationale.
      Je ne pardonne personne, je dis seulement que ça ne questionne pas que le comportement individuel d’un prof mais d’énormes manques humains qui pourraient être palliés. C’est sûrement ma propre enfance dans une famille violente qui fait que je m’intéresse particulièrement aux rapports humains et à comprendre d’où nait la violence et comment prendre un autre chemin. Elevons nous au politique, la france est totalement à la traine par rapport à plein d’autres pays sur l’éducation à la reconnaissance de ses émotions, de celles de l’autre, de l’empathie, de l’enseignement des rapports humains conviviaux. J’ai vu et entendu de mes proches, des histoires d’enseignant·es de différentes écoles être absolument dégueulasses avec certains enfants, donner des préférences quand ce n’est pas des baffes, soutenir des enfants agresseurs, détruire le moral de certains de leurs élèves. Et c’est un calvaire pour tout le monde, à commencer par les enfants qui subissent ce système qui permet de tels comportements inadmissibles et le rejouent à leur tour, les parents qui tirent l’alarme bien rarement mais ne sont pas entendus et passent pour des parents, c-a-d des gens égoïstes qui ne pensent qu’à leur progéniture, des équipes pédagogiques obligées de défendre un des leurs par solidarité, des rectorats sourds, et des profs maltraitants qui quoiqu’ils fassent peuvent rester en place et ont toute latitude à aller mal et à faire mal.

    • Elle est belle la traduction Mozilla !

      Espoir pour les jeunes pédales au zoo de Berlin : Meng Meng a été inficiellement récupéré

      Les femelles panda ne sont fertiles que quelques jours par an. Meng Meng, dans le zoo de Berlin, a été inficiellement inficiellement. En quelques mois, il apparaît si la mission a réussi.

      Pour comparer avec Glegle :

      Hoffnung auf Panda-Nachwuchs im Zoo Berlin: Meng Meng wurde besamt

      Pandaweibchen sind nur wenige Tage im Jahr fruchtbar. Meng Meng im Berliner Zoo wurde nun besamt. In einigen Monaten zeigt sich, ob die Mission erfolgreich war.

  • Berliner Gebietsreform 1938
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Verwaltungsgeschichte_Berlins


    Grenzänderungen der Berliner Bezirke zum 1. April 1938

    Aus heutiger Sicht zeigt die Karte einen Bezirk zuviel, dafür fehlen ein bzw. zwei neue im Osten der Stadt.

    Mit Wirkung zum 1. April 1938 wurden zahlreiche Begradigungen der Bezirksgrenzen sowie einige größere Gebietsänderungen vorgenommen. Dabei kamen unter anderem

    – die Siedlung #Eichkamp vom Bezirk Wilmersdorf zum Bezirk #Charlottenburg
    – der westliche Teil von #Ruhleben vom Bezirk Charlottenburg zum Bezirk #Spandau
    - der nördlich des #Berlin-Spandauer_Schifffahrtskanal s gelegene Teil der #Jungfernheide vom Bezirk Charlottenburg zu den Bezirken #Reinickendorf und #Wedding
    - #Martinikenfelde vom Bezirk Charlottenburg zum Bezirk #Tiergarten
    – das Gebiet um den #Wittenbergplatz und den #Nollendorfplatz vom Bezirk Charlottenburg zum Bezirk #Schöneberg
    – das Gebiet südlich der #Kurfürstenstraße vom Bezirk #Tiergarten zum Bezirk Schöneberg
    – ein großer Teil des #Grunewald s vom Bezirk #Wilmersdorf zum Bezirk #Zehlendorf
    – ein Teil von #Dahlem vom Bezirk Zehlendorf zum Bezirk Wilmersdorf
    - der östliche Rand des Bezirks Zehlendorf (in Dahlem nur ein schmaler Streifen, sich in Richtung Süden verbreiternd bis hin zu einem größeren Gebiet im Südosten) zum Bezirk #Steglitz
    - #Späthsfelde vom Bezirk #Neukölln zum Bezirk #Treptow
    – Bohnsdorf vom Bezirk Köpenick zum Bezirk Treptow
    #Oberschöneweide und die #Wuhlheide vom Bezirk #Treptow zum Bezirk #Köpenick
    - die westlich der #Ringbahn gelegenen Gebiete von #Boxhagen-Rummelsburg und #Friedrichsberg vom Bezirk #Lichtenberg zum Bezirk #Friedrichshain, damals #Horst-Wessel-Stadt.
    - #Wilhelmsruh vom Bezirk #Reinickendorf zum Bezirk #Pankow
    - das Gebiet um die #Wollankstraße westlich der Berliner #Nordbahn vom Bezirk Pankow zum Bezirk #Wedding.

    Bereits in den Jahren 1928 und 1937 war es zu Verschiebungen zwischen Schöneberg und Tempelhof gekommen.

    Unmittelbar nach Ende des Zweiten Weltkriegs machte die sowjetische Militärverwaltung aus heute unbekannten Gründen #Friedenau zwischen dem 29. April und dem 30. Juni 1945 zum 21. Bezirk mit Willy Pölchen (KPD) als Bezirksbürgermeister; danach wurde Friedenau wieder wie vorher ein Ortsteil von Schöneberg. Entsprechend bestand in der Zeit das #Amtsgericht_Friedenau.

    #Berlin #Geschichte #Verwaltung #Bezirke #Nazis

  • [Pauvres] Comment les garages solidaires tentent de faire face à la « précarité mobilité » : « Enfin, je vais pouvoir bouger »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/26/comment-les-garages-solidaires-tentent-de-faire-face-a-la-precarite-mobilite

    Ces établissements louent et vendent des véhicules d’occasion à des publics modestes, notamment dans les zones rurales. Faute de flotte suffisante, ils peinent à répondre à la demande. Une proposition de loi, examinée mercredi 27 mars et visant à favoriser le réemploi des véhicules les moins polluants destinés à la casse, pourrait les soulager.
    C’est bien davantage qu’une voiture que retrouve, ce jour-là, Rose Sergent, 24 ans, juchée sur des talons hauts, lorsque Sébastien Baumont, mécanicien, lui remet les clés d’une Citroën Xsara d’occasion, sur le parking du garage Solidarauto de Trélazé (Maine-et-Loire). « C’est mon indépendance, ma liberté. » Depuis que sa vieille Clio II l’a lâchée, voilà trois mois, cette jeune mère célibataire « galérait ».

    Elle habite un village isolé, dépourvu de bus, a deux enfants à charge et toute sa famille dans le Pas-de-Calais. « Au début, une collègue m’emmenait à l’usine d’agro, mais elle en a eu marre. » Rose relâche la pression en roulant une cigarette sur le capot. « J’ai hâte de rappeler l’agence d’intérim pour reprendre direct. Enfin, je vais pouvoir bouger, revoir du monde. » Rien que pour arriver jusqu’au garage, elle a dû prendre un train, un bus, et finir à pied.

    C’est son assistante sociale qui lui a parlé de Solidarauto, un garage associatif, dit « solidaire », qui a pour spécificité de s’adresser à des publics modestes rencontrant des problèmes de mobilité. Budget carburant élevé, voiture vieillissante, longues distances… Près de 13,3 millions de Français sont considérés en situation de « précarité mobilité », selon le baromètre 2022 des mobilités du quotidien de Wimoov et la Fondation pour la nature et l’homme. En particulier dans les territoires ruraux. Près de 4,3 millions de citoyens ne disposent en outre d’aucun équipement individuel ou abonnement de transport collectif.

    Chez Solidarauto, il est possible soit de louer – pour 7 euros par jour, plus 0,10 centime du kilomètre, sous condition de ressources et présentation d’un contrat de travail –, soit d’acheter (au prix moyen de 3 000 euros). Les véhicules proviennent des dons de particuliers, parfois de collectivités, et ouvrent droit à une réduction d’impôt, l’association étant reconnue d’intérêt général.

    Certains en entendent parler par le bouche-à-oreille ou par les plates-formes de dons (Solidarauto.org, Donnezvotrevoiture.org). « Les voitures passent d’abord entre les mains de nos mécaniciens, qui contrôlent leur état et avisent de leur réemploi en location ou vente, sinon pour des pièces détachées », explique Anita Devaux-Pelier, la directrice.

    Des bénévoles se chargent de récupérer les véhicules chez les donateurs. Tout un chacun peut aussi venir y réparer sa voiture, suivant des tarifs adaptés. Une centaine de garages associatifs de ce type ont fleuri ces dernières années sur l’ensemble du territoire. Ils se répartissent au sein de trois principaux réseaux : Solidarauto (Secours catholique et Caritas France), Agil’ess et Mob’In.

    En ce mercredi de mars, l’espace location du parking du Solidarauto de Trélazé est vide. « Nos quarante voitures sont prises en permanence. Pareil pour la vente, ça part tout de suite. On n’arrive pas à répondre à la demande », témoigne la directrice. Une problématique à laquelle font face tous les garages solidaires, dans un contexte d’inflation et de précarité croissante.

    Leur modèle économique, dépendant essentiellement des dons, est fragile et s’est vu asséché par le déploiement de la prime à la conversion (PAC), qui permet aux particuliers, sous condition de revenus, d’obtenir une aide pour acquérir un véhicule peu polluant en échange de la mise au rebut d’un ancien. Ces garages pâtissent en outre d’un cadre juridique lacunaire et de moyens souvent limités.

    Nombreux « garde-fous »

    Une proposition de loi écologiste, examinée mercredi 27 mars à l’Assemblée nationale, après adoption à l’unanimité au Sénat, pourrait toutefois leur offrir un nouveau souffle. Celle-ci prévoit que les collectivités, à travers les autorités organisatrices de mobilité, puissent récupérer les véhicules parmi les moins polluants de ceux destinés à la casse dans le cadre de la PAC (les véhicules à essence classés Crit’Air 3 ou moins, ainsi que les véhicules « rétrofités » : conversion à l’électrique ou hybrides rechargeables), pour les louer à des personnes défavorisées, notamment par le biais des garages solidaires.

    Car si la PAC a fait ses preuves en matière de baisse des émissions de CO2 et de particules fines, « la destruction systématique de tous les véhicules remplacés, pour certains récents et encore en bon état, ne va pas de soi, souligne le rapporteur de la proposition de loi au Sénat, Jacques Fernique. Une part considérable des véhicules mis au rebut s’avère moins polluante qu’une partie du parc roulant [59 % des 92 000 véhicules mis à la casse en 2022 étaient des Crit’Air 3 ] ». Les garages solidaires pourraient ainsi bénéficier d’un « gisement d’environ 30 000 véhicules par an, moins polluants que ceux utilisés jusqu’alors ».

    Et de rappeler que de nombreux « garde-fous » ont été intégrés : utilisation limitée à la location, pour une durée définie, pour des publics précaires… S’il existe d’autres dispositifs pour les ménages modestes, comme le leasing social (épuisé pour 2024) pour encourager le passage à l’électrique, ou le prêt à taux zéro pour l’acquisition d’un véhicule léger dans les agglomérations ayant mis en place des zones à faibles émissions mobilité, « ils ne permettent pas de répondre aux besoins urgents des plus défavorisés, notamment dans les zones rurales ».

    Rapporteure à l’Assemblée nationale, Marie Pochon y voit « un texte emblématique de l’écologie de terrain, qui associe très concrètement justice sociale et impératif environnemental ». Elle souligne que tout est parti d’une discussion entre l’ancien sénateur du Morbihan Joël Labbé et son garagiste.

    « On fait aussi de l’accompagnement social »

    « Vous aidez des familles à s’en sortir ! Merci », peut-on lire dans le livre d’or, au garage de Trélazé. « Il n’y aurait pas eu ça, j’aurais pu perdre mon travail », note Cédric Collet, 33 ans, intérimaire dans une usine située à 20 kilomètres de son domicile. La courroie de distribution de sa Renault Laguna a lâché il y a trois semaines. Selon les jours, il embauche à 5 heures ou débauche à 21 heures. Pas de bus. Sa femme, aide-soignante, a besoin de sa voiture. Il a eu des sueurs froides en découvrant les tarifs des agences de location.

    « Heureusement », son organisme d’aide aux intérimaires l’a orienté vers Solidarauto : Cédric peut louer, pour 10 euros par jour, dans la limite de 100 kilomètres par jour, pendant soixante jours. De quoi lui laisser le temps de faire ses réparations, lui qui « touche à la mécano ». Changer de voiture grâce aux aides de l’Etat ? Il a déjà fait le calcul : le reste à charge serait trop important. « Pour avoir une voiture correcte aujourd’hui, il faut pouvoir sortir entre 8 000 et 10 000 euros. » D’autant que sa Laguna, 270 000 kilomètres au compteur, « tient encore la route ». « Je préfère l’emmener au bout, jusqu’à ce qu’elle claque. »

    Le réseau Solidarauto accompagne chaque année quelque 6 000 bénéficiaires. Dont beaucoup de femmes, « parfois très fragilisées », relève Anita Devaux-Pelier. « Combien de fois j’entends “mon mari est parti avec la voiture”. On fait aussi de l’accompagnement social et on tente de les former à la gestion de leur véhicule. »

    En instance de divorce, ses enfants à emmener à l’école et à la crèche dans deux villages avant de rejoindre son salon de coiffure à Angers, à 30 kilomètres, Kristina Béguin, 39 ans, une Géorgienne, ne voit pas comment elle aurait fait sans cette solution de location d’urgence. « Aucun garage n’aide comme ça les gens comme moi. »

    Sa Citroën C4 l’a lâchée il y a un mois. Elle a essayé Blablacar : « Trop galère avec les enfants. » Elle espère parvenir à revendre son véhicule sur Leboncoin. Objectif : se trouver un logement à Angers pour se rapprocher du travail et ne plus dépendre de la voiture. « Habiter à la campagne et travailler en ville, c’est trop compliqué. »

    Manuella Lhumeau, 41 ans, envisage, elle aussi, de quitter son petit pavillon d’Erdre-en-Anjou (Maine-et-Loire) pour davantage de commodité et surtout de bus. Mère célibataire de quatre enfants, elle passe sa vie à « faire le taxi » : déposer le grand à l’arrêt de car à 8 kilomètres, emmener le petit aux entraînements de tir sportif, le médecin, les courses, l’association de pêche…

    Autant dire qu’à chaque fois que l’Opel Zafira – avec 323 000 kilomètres au compteur – tombe en rade, c’est tout le quotidien qui se détraque. En changer avec les aides de l’Etat ? « J’ai mis tout l’argent que j’avais dans cette voiture. J’ai tellement investi, je n’ai pas envie de m’en séparer. » Un silence. « Et puis une familiale comme ça, avec un coffre aussi grand… »

    Manuella Lhumeau, 41 ans, quitte son petit pavillon d’Erdre-en-Anjou (Maine-et-Loire) avec l’un de ses fils, le 18 mars 2024. ADELINE PRAUD POUR « LE MONDE »
    Pas question non plus pour Sébastien Brault, expert-comptable, d’envoyer le monospace familial à la casse, après quinze ans de bons et loyaux services. En le donnant à Solidarauto, il espère lui offrir une seconde vie auprès d’une autre famille. « On a acheté une électrique, j’ai mon [Peugeot] 5008 thermique pour les gros trajets, ça n’a pas de sens d’en garder une troisième. » Pourquoi donner ? « Un véhicule qui roule ne doit pas aller à la casse, estime le quadragénaire, en bras de chemise et montre connectée au poignet. Si l’on pense au cycle de vie, mieux vaut voir rouler jusqu’au bout des Crit’Air 4 plutôt que construire des électriques. » Un don qui tombe à pic, se réjouit Mme Devaux-Pelier : une famille vient de lui demander une voiture de sept places.

    Quant à la question – pour l’heure lointaine à Angers – de l’accès restreint de ces véhicules anciens dans les ZFE des métropoles, les intéressés balaient d’un revers de la main le problème. « De toute façon, dans le centre-ville, je n’y vais jamais », lâche Cédric Collet. D’aucuns ont déjà l’habitude de se garer à l’extérieur et de s’y déplacer en tram ou en bus. Les ZFE, Manuella Lhumeau trouve ça bien. « Et pour la santé, et pour la planète, juge cette ancienne arboricultrice, qui veille sur l’étang voisin. Dans les bouchons à Angers, j’ai mal à la tête. Après, il faudra que les aides suivent pour les gens modestes qui vont y travailler. »

    L’équipe de Trélazé attend beaucoup de la proposition de loi, qui lui permettrait d’obtenir davantage de véhicules, et des moins polluants. « On est pris entre ces questions environnementales et les urgences sociales », remarque la directrice. Du tri des « pots cata » aux lavettes en tissu récupérant l’huile moteur, chacun, ici, a à cœur de faire sa part, « et pour les gens, et pour l’environnement ».

    (l’article n’est pas clair sur les critères de sélection des acheteurs)

    #voiture #achat_de_voitures #vente_de_voitures #pauvres

  • En lien avec la mise au pas illibérale des médias, on nous raconte ici les tribulations du groupe #Altice et de son propriétaire, le richissime #Patrick_Drahi.

    DrahiLeaks saison 3 : Altice, le groupe propriétaire de SFR pourrait s’écrouler | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1711104714-drahileaks-altice-groupe-proprietaire-sfr-pourrait-ecrouler- le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont le fruit d’un travail en commun de plusieurs mois. Nous avions, en décembre 2022 et en avril 2023, mis en ligne une quinzaine d’enquête. Ce lundi, nous publions une nouvelle série de révélations. Au menu : fraude fiscale, immobilier, yacht et spéculation.

  • Paris 2024 : le maire d’Orléans dénonce l’arrivée « en catimini » de centaines de sans-abri dans sa ville en provenance de Paris avant les JO
    https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/paris-2024-le-maire-d-orleans-denonce-l-arrivee-en-catimini-de-centaine

    Les nouveaux arrivants passent quelques semaines à l’hôtel, ensuite les #SDF ou les #migrants "s’évaporent dans la nature" selon le maire, "et ça n’est pas convenable, on ne peut pas se débarrasser des problèmes sur nous en disant que ’c’est difficile à Paris, débrouillez-vous’". Il estime que cela représente un total de 500 personnes depuis 2023. Serge Grouard explique cependant ne pas avoir de "certitude" sur un lien avec les Jeux olympiques de Paris. 

    "Nettoyage social"

    Les associations d’aide aux personnes précaires partagent le constat du maire. Depuis un an, plusieurs centaines de personnes ont bien été évacuées de #camps de migrants ou de #squats à Paris et redirigées vers 13 "sas d’accueil", en région, à la demande de l’État. "Depuis l’arrivée des #JO, on envoie systématiquement les personnes hors de d’Île-de-France, confirme Paul Alauzy, de Médecins du Monde, c’est juste un déplacement des #sans-abris et ils se retrouvent dans des petites villes, où il y a beaucoup moins de moyens, à la rue alors qu’ils n’ont pas de réseau." Et sans réseau d’entraide, sans solutions de logement pérenne, une partie de ces personnes préfèrent même retourner à #Paris.

    #Nettoyage_social

  • Réaction d’Oxfam à la la décision du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza

    En réponse à la décision du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, Louis-Nicolas JANDEAUX, responsable humanitaire d’Oxfam France, a déclaré :

    « Nous saluons l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution en faveur d’un cessez-le-feu afin que les Palestiniens de Gaza puissent bénéficier d’un répit primordial face à la violence israélienne incessante et dévastatrice et afin qu’une aide essentielle puisse leur parvenir. Cependant, cette résolution, bien qu’elle constitue un pas dans la bonne direction, n’est pas un cessez-le-feu permanent qui est vraiment nécessaire et arrive trop tard pour les plus de 32 000 Palestiniens de Gaza qui ont été tués, et pour les milliers d’autres dont on est sans nouvelles, pendant que le Conseil de sécurité battait sur des questions de sémantique. »

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/24/une-punition-collective-un-terrible-traumatisme-et-autres-textes/#comment-60511

    #international #palestine #israel

  • Famine, atrocités effroyables, nécessité d’un cessez-le feu immédiat (et autres textes)

    Appel urgent à la communauté internationale : le traitement inhumain de Marwan Barghouthi et des prisonniers politiques palestiniens
    Alex de Waal : Gaza : nous sommes sur le point d’assister à la famine la plus grave [intense] depuis la seconde guerre mondiale
    Chris McGreal : Des médecins américains et britanniques venus à Washington pour mettre en garde contre les « atrocités effroyables » commises par les FDI à Gaza
    Gideon Levy et Alex Levac : Témoignage d’un prisonnier palestinien : « Quand les prisons israéliennes ressemblent à celle de Guantanamo »
    Texte de Refuser Solidarity Network
    La Cimade : Israël / Palestine : un cessez-le-feu immédiat
    « J’éprouve de la honte pour ce que fait mon pays, Israël », par Daniel S. Milo
    Meron Rapoport : L’opinion publique israélienne est découragée. Alors pourquoi la droite est-elle euphorique ?
    Liens avec d’autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/26/famine-atrocites-effroyables-necessite-dun-ces

    #international #palestine #israel

  • Il reste encore demain

    https://www.youtube.com/watch?v=GqaSLCDN7ZQ

    Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.

    https://www.imdb.com/title/tt21800162/?ref_=fn_al_tt_1

    #film #patriarcat #violences_domestiques #Italie #Paola_Cortellesi

  • « Il faut prendre en compte les réalités de l’économie de la culture fondée sur la contribution des artistes-auteurs faiblement rémunérés »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/25/il-faut-prendre-en-compte-les-realites-de-l-economie-de-la-culture-fondee-su

    Un collectif rassemblant plusieurs milliers de personnalités du monde culturel, dont la réalisatrice Agnès Jaoui, l’écrivain Nicolas Mathieu et la dessinatrice de bandes dessinées Pénélope Bagieu, demande, dans une tribune au « Monde », l’adoption d’une proposition de loi visant à intégrer les #artistes-auteurs dans la caisse commune de l’#assurance-chômage.

    Aucun livre, film, spectacle vivant, aucune création visuelle, plastique, graphique ou sonore ne peut exister sans le #travail initial d’un ou d’une artiste, ou d’un auteur ou d’une autrice. Nous, les artistes-auteurs, sommes à l’origine de toute œuvre. Nous sommes la condition sine qua non de la création contemporaine, l’élément moteur de la vie culturelle et intellectuelle de notre pays. Notre travail génère une activité économique qui fait vivre les secteurs de la musique, de l’art contemporain, de l’édition, du design ou du cinéma.

    Environ 720 700 emplois dépendaient directement de nos créations en 2019, selon l’analyse conjoncturelle du chiffre d’affaires de la culture au quatrième trimestre 2022. En 2022, les secteurs de l’art et de la #culture représentaient plus de 90 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un montant colossal, mais sans rapport avec nos conditions de vie.
    En 2021, nous étions plus de 300 000 à avoir déclaré des revenus au régime des artistes-auteurs. Parmi nous, des écrivains, des compositeurs, des réalisateurs, des scénaristes, des photographes, des graphistes, des peintres, des sculpteurs, des illustrateurs, des designers ou encore des traducteurs.

    Une précarité structurelle

    Malgré la diversité de nos professions, nous partageons un statut offrant une faible protection sociale. Contrairement aux artistes-interprètes, nous ne bénéficions pas des #droits_sociaux fondamentaux que sont la reconnaissance des accidents du travail ou des maladies professionnelles. Nous n’avons pas non plus accès à l’assurance-chômage, en dépit de nos #emplois_précaires et discontinus.

    Pourtant, nous sommes aussi des travailleurs et prétendons à une couverture sociale digne de ce nom. La situation sociale des métiers de la création est bien documentée : en 2017, 53 % des artistes graphiques et plastiques ont perçu moins de 8 703 euros de revenus artistiques annuels, selon le rapport d’activité 2018 de la Maison des artistes. Si toutes nos professions ne sont pas égales face à la #pauvreté, tous les artistes-auteurs partagent une précarité structurelle qui les empêche de se projeter et d’envisager l’avenir sereinement.

    La situation est également bien connue du Parlement européen, qui, dans sa résolution du 21 novembre 2023, alerte sur les droits des artistes-auteurs, soulignant qu’ils devraient, comme tous les travailleurs, bénéficier « du droit à un salaire minimum, à la négociation collective, à une protection en ce qui concerne le temps de travail et la santé, à des congés payés et à un accès amélioré à la protection contre les accidents du travail, aux prestations de chômage et de maladie, ainsi qu’aux pensions de vieillesse contributives ».

    Intégrer la caisse commune de l’assurance-chômage

    Il est temps de prendre en compte les réalités d’une économie fondée sur la contribution de travailleurs faiblement rémunérés, soumis à une concurrence féroce et relégués dans des dispositifs inadaptés comme le RSA [revenu de solidarité active] et l’ASS [allocation de solidarité spécifique]. Les réformes en cours menacent d’ailleurs d’en priver nombre d’artistes-auteurs, qui risquent alors de devoir renoncer à leur métier.

    C’est pourquoi, avec Pierre Dharréville, député (Gauche démocrate et républicaine) des Hauts-de-Seine, et la commission culture du Parti communiste français, des syndicats et associations (SNAP CGT, STAA CNT-SO, La Buse, la SRF, l’AFD) ont rédigé, sous l’œil attentif de la majorité des organisations professionnelles, une proposition de loi visant à intégrer les artistes-auteurs dans la caisse commune de l’assurance-chômage.

    Son adoption serait une avancée historique s’inscrivant dans la continuité des dispositifs en place. Car, depuis le milieu des années 1970, nous sommes adossés au régime général de la Sécurité sociale et bénéficions des droits de salariés en ce qui concerne la retraite, la maladie et la famille. Il s’agira ici d’étendre ces prestations au chômage, conformément aux recommandations du Parlement européen.

    Une usure physique et psychique

    Ce progrès social majeur serait financé par une augmentation des cotisations payées par les diffuseurs, qui passeraient de 1,1 % à 5,15 % – les artistes-auteurs s’acquittant déjà d’une part salariale de la contribution chômage via la CSG [contribution sociale généralisée].

    La liberté, au cœur de la création, ne peut exister qu’à l’abri de logiques ultra-concurrentielles qui favorisent les violences systémiques. Contre l’incertitude des règles du marché, qui conduisent à obéir plutôt qu’à inventer, nous devons construire des droits qui changent la donne. S’il est émancipateur, le travail de création génère aussi du stress, des angoisses, amplifiés par l’absence de protection sociale. Cette précarité provoque de l’usure physique et psychique.

    Une rémunération archaïque héritée du XIXe siècle

    L’effet immédiat de ce dispositif de continuité du revenu sera de sortir de la #précarité économique nombre d’entre nous, qui pourront ainsi se maintenir en activité. Nous aurons plus d’aisance pour négocier nos contrats, et serons en meilleure position dans les rapports de force, forcément inégaux, instaurés par les diffuseurs et les commanditaires.
    Moins #précaires, nous n’aurons plus à choisir entre une vie de famille et la poursuite de notre carrière. Nous pourrons envisager plus sereinement des situations de vie extrêmement banales qui sont particulièrement complexes pour nombre d’entre nous (location, emprunts bancaires, etc.).

    La sécurisation des conditions de travail des artistes-auteurs est essentielle pour que continuent d’éclore des talents qui font l’attractivité de la France et contribuent à son rayonnement. Nous demandons aux parlementaires, députés et sénateurs, de défendre et de voter ce texte qui mettrait fin à un mode de rémunération archaïque hérité du XIXe siècle.

    Les premiers signataires de cette tribune : Pénélope Bagieu (dessinatrice de bandes dessinées), Lucas Belvaux (réalisateur), Philippe Faucon (réalisateur et producteur), Gisèle Vienne (chorégraphe et metteuse en scène), Arthur Harari (cinéaste), Agnès Jaoui (actrice et cinéaste), Ange Leccia (artiste plasticien), Nicolas Mathieu (écrivain), Catherine Meurisse (illustratrice et dessinatrice), Usul (vidéaste) et Jean-Luc Verna (artiste plasticien).

    Liste complète des signataires https://continuite-revenus.fr/tribune

  • En Israël, les entrepreneurs face au dilemme de la main-d’œuvre palestinienne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/23/en-israel-les-entrepreneurs-face-au-dilemme-de-la-main-d-uvre-palestinienne_

    En Israël, les entrepreneurs face au dilemme de la main-d’œuvre palestinienne
    Par Jean-Philippe Rémy (envoyé spécial, Jérusalem et Tel-Aviv)
    L’annulation, après l’attaque du 7 octobre, des permis grâce auxquels 200 000 travailleurs de Cisjordanie entraient chaque jour sur le territoire israélien, a plongé le secteur du BTP dans la crise.
    Au-dessus de l’autoroute saturée où les voitures roulent pare-chocs contre pare-chocs, l’échangeur inachevé semble suspendu dans les airs, comme une promesse non tenue de fluidité du trafic. Il manque des morceaux géants de tablier, à une vingtaine de mètres du sol, rendant inutilisable ce nœud autoroutier, aux abords de Tel-Aviv. Au-delà de l’embouteillage, la ville se devine au loin avec ses tours, souvent entourées de grues à l’arrêt. Partout, les chantiers d’infrastructures paraissent gelés, faute d’ouvriers pour les mener à bien. C’est l’un des effets de la guerre entre Israël et le Hamas, dont les répercussions économiques sont profondes.
    Les travailleurs palestiniens qui bâtissaient le réseau routier et qui montaient les immeubles en Israël n’ont pas déserté au début du conflit, déclenché par le massacre du 7 octobre 2023. Leurs permis ont été collectivement annulés. Sur les 200 000 habitants des territoires occupés autorisés à travailler en Israël avant la guerre, 80 000 étaient employés dans le secteur du bâtiment. Un rapport de l’Organisation internationale du travail a établi, à la mi-mars, que plus de 300 000 emplois – tous secteurs confondus – avaient été perdus au total en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Conséquences directes : un manque à gagner de 25,5 millions de dollars par jour (23,5 milliards d’euros) et un taux de chômage qui devrait atteindre 42,7 % fin mars. Hativ Morad, un entrepreneur palestinien d’Israël, se désole pour ses ex-employés de Cisjordanie : « On était soixante au total dans la société, on n’est plus que six, dont mes trois enfants. Tous ces employés ne touchent rien, et ils n’ont pas d’économies. Leur situation est terrible. »
    Au centre de Tel-Aviv, au 11e étage de la tour Migdal Shalom – la première de la ville, construite en 1965 –, Raul Srugo, le président de l’Association des constructeurs d’Israël, fait les comptes de ce désastre, côté entrepreneurs. Le BTP représente 6,2 % du produit national brut israélien, et contribue pour près de 20 % aux taxes perçues par l’Etat, engendrant une perte de revenus fiscaux depuis le 7 octobre qu’il estime à 10 milliards d’euros. La moitié environ des chantiers du pays est à l’arrêt. Les autres fonctionnent en sous-régime. Les 80 000 travailleurs de Cisjordanie sont traditionnellement chargés du gros œuvre dans le bâtiment. Les finitions, dans une subdivision du travail aux règles non écrites, incombent aux Palestiniens d’Israël.
    Une partie des 25 000 travailleurs migrants présents en Israël avant le 7 octobre ont quitté le pays. Certains sont revenus, mais en nombre insuffisant pour assurer la continuité des travaux. « La Chine ne veut pas que ses travailleurs retournent en Israël, parce qu’ils sont dans l’autre camp, celui de la Russie et de l’Iran. Alors on cherche à faire venir, en ce moment, des Indiens », explique Raul Srugo. Derrière cette situation de crise se dessine, en filigrane, une crise plus profonde que celle donnée à voir par les statistiques macroéconomiques. Une partie de l’opinion est viscéralement opposée au retour des travailleurs palestiniens dans les villes. Et certains entrepreneurs tentent de penser un monde d’après la guerre, sans cette main-d’œuvre.
    Le PDG d’une des plus importantes compagnies de construction du pays, qui rentre d’un séjour en Moldavie pour y recruter des travailleurs, commence par avancer : « Après le 7 octobre, je ne vois pas comment nous pourrions envisager de voir les travailleurs palestiniens revenir dans nos villes. » Puis il se reprend, affirme que c’est son épouse qui le pousse dans cette voie : « Elle a peur pour les enfants, vous comprenez, on ne peut pas les laisser partir à l’école avec des Palestiniens dans la ville », plaide-t-il. Puis il demande qu’on ne cite pas son nom, embarrassé par ses propres propos, pourtant similaires à ceux tenus par de nombreuses sources.
    Raul Srugo dénonce cette « illusion dangereuse » et explique : « On peut se mettre la tête dans le sable et se dire : “On ne travaillera pas avec les Palestiniens”, mais c’est complètement irréaliste. D’abord, on a besoin de travailler ensemble, et, de plus, on ne pourra jamais remplacer totalement les gens avec qui on a l’habitude de fonctionner. » Des organisations professionnelles sont actuellement en train de recruter à tour de bras des ouvriers en Inde, en Moldavie ou au Sri Lanka, trois pays avec lesquels Israël a signé des accords bilatéraux pour favoriser les transferts de main-d’œuvre. Seuls quelques centaines de ces employés sont jusqu’ici arrivés sur le territoire israélien, une goutte d’eau.
    A Givat Shmuel, une agglomération prospère non loin de Tel-Aviv, Amit Gotlib a dû interrompre ses chantiers d’immeubles de luxe. « Balagan ! » (« C’est le chaos »), se désole-t-il. « On a travaillé avec des Palestiniens depuis toujours. On se sentait comme une famille. Certains étaient dans cette entreprise, que mon père a fondée il y a vingt-sept ans, bien avant que je ne la rejoigne moi-même. Mais ce temps est terminé. Il nous faut des travailleurs étrangers, et il faut que le gouvernement nous aide en supprimant la bureaucratie. Même les clients ne veulent plus qu’on ait des Palestiniens sur les chantiers où l’on construit leurs maisons. Moi, avant le 7 octobre, je faisais la différence entre les terroristes et les autres. Désormais, je ne sais plus… »Des maires de villes de l’étroite plaine côtière, entre Tel-Aviv et la Cisjordanie, ont fait de cette peur des Palestiniens un thème de campagne, notamment à l’approche des élections municipales du 27 février. Il s’agissait de capitaliser sur les peurs des électeurs pour bénéficier de leurs suffrages. « Les maires ont joué sur la corde de la peur des Palestiniens pour se faire élire. C’est de la schizophrénie ! Ils savent pourtant très bien qu’ils ont besoin de travailleurs, à commencer par leurs municipalités », analyse une source au sein du secteur, qui refuse de voir son nom cité. Tout comme les édiles de la région refusent de reconnaître qu’ils s’échinent à purger leurs centres-villes de toute présence palestinienne.La peur et son exploitation l’emportent largement sur le réalisme, estime Raul Srugo : « Bien sûr, rien ne sera plus jamais comme avant. Le 7 octobre constitue un traumatisme majeur. Mais il est illusoire de se figurer qu’on va se séparer des Palestiniens. Nous avons des besoins mutuels, et c’est injuste de condamner tout le monde. Il y a des gens qui ont juste besoin de gagner leur vie. Et du reste, de tous les employés du secteur de la construction, depuis vingt ans, aucun n’a été impliqué dans un acte de violence. »
    L’économie d’Israël est « dépendante des travailleurs palestiniens depuis 1967 [date de la conquête et de l’occupation de Gaza, Jérusalem-Est et de la Cisjordanie, lors de la guerre des Six-Jours], rappelle Efrat Tolkowsky, spécialiste des questions d’immobilier à la faculté Reichman, à Herzliya, au nord de Tel-Aviv, avant d’ajouter : C’est très triste ce qui est arrivé récemment. Certaines villes ont interdit aux travailleurs palestiniens de pénétrer dans le centre, après que des plaintes sont parvenues à la municipalité. » Un phénomène impossible à quantifier, mais encouragé par une partie de la classe politique, à l’instar de Gideon Saar, un ancien ministre de la justice. « Laisser pénétrer en Israël des travailleurs venus d’un territoire peuplé d’ennemis alors que nous sommes en pleine guerre serait une erreur terrible que nous paierions au prix du sang », a-t-il récemment déclaré.
    A Ra’anana, une banlieue chic au nord de Tel-Aviv, les projets immobiliers sont en grande partie à l’arrêt. Ron Brick, à la tête de la compagnie Liran, opérait jusqu’au 7 octobre dans ce secteur. « On était certains que les Palestiniens de Cisjordanie seraient réautorisés à revenir travailler. Mais au moment où la situation semblait devenir propice à un assouplissement des règles, il y a eu une attaque ici, à la mi-janvier, à Ra’anana. » Deux de ses anciens employés, parvenus à s’infiltrer en Israël, ont foncé dans des passants avec leur véhicule, faisant un mort et dix-sept blessés. Le chef d’entreprise se dit « pessimiste » en raison du climat de défiance profonde qui continue, selon lui, de régner : « Je me dis qu’on ne reviendra jamais à un retour des Palestiniens au grand complet. On autorisera sans doute seulement certains travailleurs, les plus âgés. Et c’est une séparation qui nous fait beaucoup de mal, à tous. La peur est là pour durer. Ces gens ont construit ce pays, et maintenant on les traite en ennemis. »

    #Covid-19#migrant#migration#israel#palestien#cisjordanie#economie#travailleurmigrant#chine#inde#srilanka#moldavie#sante#conflit#crise

    • https://fr.timesofisrael.com/malgre-une-apparente-interdiction-des-dizaines-de-milliers-de-pale

      Malgré une apparente interdiction, des dizaines de milliers de Palestiniens travailleraient en Israël
      Si le ministre de la Défense et l’armée avaient interdit l’entrée de ces travailleurs dans le pays après le 7 octobre, une chaîne de télévision dit qu’environ 2 400 entreprises ont été exemptées "à des fins humanitaires"
      (...) La Treizième chaîne a indiqué qu’une longue liste d’entreprises israéliennes sont parvenues à obtenir des exemptions à des fins « humanitaires », ce qui les autorise à employer des ouvriers et autres employés palestiniens et ce même si le travail en question n’a apparemment que peu de lien avec l’humanitaire – sont ainsi concernés des hôtels, des boulangeries ou des usines de fabrication de meubles, par exemple.

      Environ 15 000 Palestiniens de Cisjordanie et 18 500 personnes provenant de la bande de Gaza entraient en Israël, tous les jours, avant le 7 octobre. Les permis de travail avaient toutefois été gelés par le ministre de la Défense Yoav Gallant et par le chef d’état-major Herzi Halevi pour des raisons de sécurité après l’attaque dévastatrice commise par le Hamas au sein de l’État juif.
      (...) Selon la Treizième chaîne, environ 2 396 entreprises et institutions ont néanmoins obtenu des exemptions – avec des desseins qui ne peuvent parfois aucunement être qualifiés d’humanitaires.

      Des firmes israéliennes majeures, comme le géant alimentaire Osem, l’entreprise d’ameublement Aminach et la chaîne de boulangerie Berman ont réussi à obtenir les autorisations nécessaires pour faire entrer des employés palestiniens au sein de l’État juif, a annoncé le reportage.

      Des hôtels, des producteurs alimentaires, des boulangeries, des garages automobiles, une usine de fabrication de fenêtres, une société événementielle et une firme de traitement des déchets ont ainsi obtenu des permis d’entrée dans le pays pour leurs ouvriers palestiniens.

      Ce sont des dizaines de milliers de Palestiniens qui viennent donc quotidiennement dans le pays pour y travailler, a noté la chaîne.

      Tsahal a déclaré à la Treizième chaîne que c’était le ministère de l’Économie qui avait la responsabilité des exemptions délivrées aux nombreuses entreprises – ce que le ministère a nié avec vigueur.

      « La seule agence autorisée à approuver l’entrée des ouvriers de Cisjordanie est le Bureau du Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires [le COGAT qui dépend du ministère de la Défense], conformément aux politiques mises en œuvre par le gouvernement », a fait savoir le ministère.

      Ni le ministère de la Défense, ni le COGAT n’ont répondu à une demande de réaction.

      Le ministère de l’Économie a déclaré être « fermement opposé à l’idée d’autoriser les ouvriers palestiniens à entrer travailler en Israël », ajoutant qu’il s’efforce actuellement « de faire venir une main-d’œuvre issue de pays pacifiques ».

      En effet, le ministre de l’Économie, Nir Barkat, s’est récemment querellé sur la question des travailleurs étrangers avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusant le Premier ministre de reporter une décision du cabinet qui ouvrirait la porte à l’arrivée d’un grand nombre d’ouvriers et autres employés étrangers en remplacement des Palestiniens.

      (...) « Nous parlons aujourd’hui d’un ralentissement d’environ 50 % dans les activités du secteur de la construction », a commenté Dan Catarivas, président de la Fédération israélienne des Chambres de commerce binationales, auprès de l’AFP.

      « Mais il y a aussi un grand manque dans ce que nous appelons les secteurs ‘essentiels’ comme l’alimentation, les produits pharmaceutiques ou la maintenance des infrastructures d’assainissement, par exemple », a-t-il ajouté.

  • Une punition collective, un terrible traumatisme… (et autres textes)

    Prendre les travailleurs.euses essentiel.le.s et les infrastructures civiles de Gaza pour cibles est une attaque contre nous tous.tes.
    AFPS : Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale : mettre fin au génocide et à l’apartheid israélien
    Orly Noy : Faculté des sciences répressives de l’Université hébraïque
    Israël : contre la décision de suspendre la professeure Nadera Shalhoub-Kevorkian
    Appel des travailleurs et travailleuses palestiniennes à l’occasion de la journée de la terre : lutter pour notre liberté. Lutter pour notre terre.
    B’tselem : Déc. 2023 : Israël poursuit sa politique meurtrière de tirs à balles ouvertes en Cisjordanie, tuant 62 Palestiniens, dont plus de la moitié n’ont mis personne en danger.
    Samer Badawi : « L’humanitarisme de salon » : le problème du corridor d’aide maritime de Gaza
    Iman Husain : Gaza. « Une punition collective qui inflige un terrible traumatisme sur les femmes enceintes et l’avenir de leurs enfants »
    Le gouvernement israélien déclare que 8 000 dunams de la vallée du Jourdain sont des terres domaniales
    Amira Hass : La bande de Gaza a été détruite. En tant que juive de gauche née en Israël, j’éprouve un profond sentiment de chagrin et de défaite

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/24/une-punition-collective-un-terrible-traumatisme-et-autres-textes/#more-80420

    #international #palestine #israel

  • #Vidéo « Ça fait super mal en fait ! » : des députés ont expérimenté un simulateur de règles douloureuses

    Les députés écologistes #Sébastien_Peytavie et #Marie_Charlotte_Garin vont défendre une proposition d’#arrêt_menstruel à l’Assemblée, fin mars.
    Des petits cris de douleur. Les députés écologistes Sébastien Peytavie et Marie-Charlotte Garin ont fait tester à certains de leurs collègues masculines un simulateur de règles douloureuses, alors que leur proposition de loi pour instaurer un arrêt menstruel doit être débattue à partir du 27 mars à l’Assemblée nationale. Le texte, qui doit être étudié dans le cadre de la niche parlementaire écologiste, propose aux personnes atteintes de règles incapacitantes, et pouvant le justifier par un certificat médical, de prendre jusqu’à 13 jours d’arrêt maladie par an, sans carence.

    Dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter) vendredi 22 mars (https://twitter.com/speytavie/status/1771268422820590019), plusieurs députés de tout bord se prêtent à l’exercice... non sans douleur. « Ça fait super mal en fait ! », réagit notamment Benjamin Saint-Huile, député Liot du Nord. « Très douloureux », a aussi commenté l’ancien ministre Clément Beaune, redevenu député Renaissance de Paris. « C’est bien cette expérience, cela nous permet de mieux se mettre à la place… C’est horrible en fait », a réagi le député Les Républicains de l’Oise Maxime Minot.

    En février, le groupe socialiste au Sénat avait échoué à faire adopter un texte similaire. Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, s’était montré ouvert à la discussion pour « continuer à briser les tabous », mais il s’était opposé à cette généralisation qui « tourne le dos au dialogue social », évoquant notamment le « risque de discrimination à l’embauche ».

    https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/video-ca-fait-super-mal-en-fait-des-deputes-ont-experimente-un-simulate
    #règles #menstruations #douleur #hommes #femmes #test #expérimentation #parlement #France

  • Rwanda trips by UK ministers and officials have already cost over £400,000

    Sending ministers and officials to Rwanda has cost the government more than £400,000 before a single deportation flight has taken off, figures show.

    Ministers have spent a total of £413,541 on travel in the two years since the policy to send asylum seekers to Kigali started to be developed.

    The total, calculated by the Labour party, is based on government transparency releases. It includes trips by senior government officials and a succession of ministers and home secretaries including James Cleverly, Suella Braverman and Priti Patel.

    This week it emerged that Cleverly spent £165,561 on chartering a private jet for a one-day trip to sign a new treaty with Rwanda in December. The cost of the flight was published in a transparency document on Thursday.

    The shadow immigration minister, Stephen Kinnock, said: “Having clearly decided that committing £600m of taxpayers’ money to the Rwandan government for just 300 refugees wasn’t insulting enough, it now emerges that three home secretaries have blown hundreds of thousands of pounds on their various publicity stunts in Rwanda. This government’s enthusiasm for wasting taxpayers’ money knows no bounds.

    “Labour would redirect the cash set aside for Rwanda into a cross-border police unit and security partnership to smash the criminal smuggler gangs at source, and introduce a new returns unit to quickly remove those with no right to be here.”

    A succession of legal challenges have prevented the Rwanda policy, which would send asylum seekers who arrive in the UK on small boats to the east African country for processing, from being implemented.

    The plan was first announced by Boris Johnson in April 2022 but is yet to become operational two years later.

    The government insists that flights to Rwanda will take off this spring, after a bill intended to overcome legal hurdles to the policy becomes law.

    However, ministers have delayed the passage of the bill until after Easter, with the final votes on it expected to take place in mid-April. The government has yet to find an airline to operate the flight.

    Asked why he was waiting another three weeks to push the legislation through, Rishi Sunak said his plan to stop Channel crossings “is working”.

    “People should not be able to jump the queue, come here illegally, put pressure on local services, undermine our sense of fairness and ultimately put their lives at risk as they are exploited by gangs,” he told broadcasters. “That’s why I am determined to stop the boats. Our plan is working, the numbers last year were down by a third. That’s never happened before, that shows that we are making progress.”

    He added that the UK needed Rwanda flights as a “deterrent” to “finish the job”.

    Cleverly’s flight to Rwanda in December was to sign a new treaty that established a new appeal body, to be made up of judges with asylum expertise from a range of countries, to hear individual cases.

    The flights alone of the home secretary’s 24-hour trip cost more than four times the total cost of Braverman’s last visit in March 2023. Her trip cost just over £40,000, with flights at £35,041, hotels £4,301, transport £248 and “engagement” £2,056, the Daily Mirror reported last year.

    The government said Rwanda’s asylum system would be monitored by an independent committee, whose powers to enforce the treaty would be beefed up. The committee would develop a system to enable relocated people and their lawyers to lodge complaints.

    The government was criticised earlier this month for planning to spend £1.8m on each of the first 300 asylum seekers it plans to send to Rwanda. The overall cost of the scheme stands at more than half a billion pounds, according to the figures released to the National Audit Office.

    https://www.theguardian.com/uk-news/2024/mar/22/rwanda-trips-uk-ministers-officials-cost-over-400000

    #coût #Rwanda #externalisation #UK #Angleterre #préparation #asile #migrations #réfugiés

    –—

    ajouté à la #métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (►https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • émmanuel macron en mode chihuahua guerrier Vu du Droit - Régis de Castelnau

    Qu’est-ce qui peut expliquer le virage belliciste d’émmanuel macron amorcé à l’occasion de la conférence des 30 pays organisée le 26 février à Paris ? On l’avait alors vu prendre une initiative diplomatiquement assez ahurissante. Rappelons que cette conférence n’avait pas prévu à son agenda de parler de la présence de troupes européennes sur le théâtre d’opération ukrainien. Pas plus que cette question ne figurait sur le compte rendu et le procès-verbal qui sont établis dans ce genre de procédures. Cela n’avait pas empêché émmanuel macron qui comme on le sait entretient des rapports très élastiques avec les règles diplomatiques d’affirmer dans une conférence de presse organisée pour présenter le compte rendu de la réunion, qu’il ne fallait pas exclure l’intervention de troupes de l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine pour y affronter l’armée russe. Ce fut immédiatement un tollé dans les capitales des pays participants qui rappelèrent que cette éventualité n’avait pas été discutée, et qu’il n’en était pas question. Jusqu’à John Kirby, porte-parole de Joël Biden faisant remarquer, rigolard que « même Zelensky ne l’avait pas demandé » .


    De la péripétie à l’escalade
    En France et dans toutes les chancelleries du monde, on se disait que cette nouvelle foucade d’un président erratique n’était qu’une péripétie diplomatique ridicule de plus, et que l’on allait retourner aux choses sérieuses. Dans un premier temps la presse système française prise par surprise fut bien embêtée ayant un peu de mal à trouver des soutiens crédibles. Alors on mobilisa quelques vieilles épaves du néo-conservatisme à la française comme Bernard Kouchner ou Serge July.

    Le problème, c’est qu’émmanuel macron a insisté et emprunté la voie martiale avec une forme de déclaration de guerre à la Russie. En commençant par la signature en urgence de traités inconstitutionnels avec l’Ukraine et la Moldavie. Curiosités que ces engagements aux modalités absurdes qui présentent également la caractéristique d’être contraires au Traité de l’Atlantique Nord constitutif de l’OTAN, et au passage une violation de la Constitution moldave qui impose la neutralité à ce pays. Mais qu’à cela ne tienne si l’on commence à s’arrêter à ces détails juridiques, on ne va pas s’en sortir.

    Rappelons en effet qu’en ce qui concerne la guerre en Ukraine, en matière de violation de ses engagements et de sa parole, la France a quand même un lourd passif. En 2014 avec l’UE elle parraine et se porte garante d’un accord entre le président (démocratiquement élu) et l’opposition qui occupe la place du Maïdan. Non seulement cet accord ne sera pas appliqué mais la France va appuyer le coup d’état qui va déposer Ianoukovitch. Ensuite il y aura les deux accords de Minsk garantis par la France dont François Hollande président en exercice a reconnu qu’il n’avait jamais été dans notre intention de les faire appliquer ! Ensuite Emmanuel Macron, en violation grossière de toutes les règles diplomatiques, a rendu publique une conversation avec Vladimir Poutine avant l’intervention russe dans laquelle il démontrait qu’il n’avait même pas lu les accords de Minsk. Enfin, la France a soutenu le projet de traité de paix proposé au printemps 2022 par Zelensky et accepté par les Russes. La France mettait une condition, c’était que l’armée russe évacue les environs de Kiev, ce qu’elle a fait.

    Une fois de plus la France a violé sa parole et soutenu la rupture du traité de paix organisée par les Britanniques. Ce rappel est important, d’abord parce qu’il démontre à quel point émmanuel macron est capable de mentir effrontément lorsqu’il inverse la responsabilité des violations commises par l’Occident. Mais également souligne son total mépris du droit international et du droit interne de notre pays.

    Sous le regard stupéfait de la communauté internationale, pour cette fois Occident et sud global rassemblés, le président français a poursuivi son escalade belliciste. Il a monté une coalition baroque et brinquebalante avec les minuscules pays baltes, la Pologne, et la ganache qui sert de président à la République tchèque. Rappelons encore une fois ce que disait Karl Marx dans une lettre adressée à son ami Frédérich Engels : « dans l’Histoire, les Polonais ont toujours fait courageusement des choses stupides ».
    Les « élites » sur le pied de guerre
    En France, après un moment de flottement le bloc élitaire s’est ressaisi. Tous les perroquets du discours présidentiel et de la russophobie sont montés à l’assaut. Emboîtant le pas d’Emmanuel Macron, ce furent d’abord les ministricules dans un déferlement de propagande et de mensonges, nous expliquant que la Russie était un nain politique, économique et militaire, puis sans crainte de la contradiction, qu’ils allaient nous envahir, et que d’ailleurs c’était déjà le cas. Journalistes sans morale et faux experts ensuite, chacun y allant de ses mensonges et surtout de ses accusations contre les tièdes, ou pire ceux qui préfèrent la paix à la guerre, présentés comme autant de traîtres méritant le poteau. Mention particulière pour Thomas Legrand dont les prises de position nous permettent de revisiter notre histoire. On le trouve en mode Robert Brasillach dans « Je suis partout » dressant les listes de ceux qui ne veulent pas marcher à son pas. Il nous renvoie à la presse de 1914 excitant un Raoul Villain qui assassinera Jean-Jaurès parce pour son opposition à la première guerre mondiale qui venait. Opposition qualifiée de trahison par les prédécesseurs de Legrand. Et on l’a entendu sur le plateau de « C ce soir » annoncer, qu’il s’engagerait dans la nouvelle LVF destinée à aller casser du moujik à l’Est. Il n’est hélas pas le seul.

    Cette agitation en dit long sur l’état de notre démocratie, et sur le caractère malfaisant de la présidence d’un émmanuel macron porté au pouvoir par une opération politique digne d’un coup d’État. À cela s’ajoute la situation dans laquelle ses inconséquences plongent notre malheureuse armée. Devenue croupion, dépourvue d’hommes en nombre suffisant, privée de matériel, ne disposant plus d’une industrie capable de l’alimenter, elle n’est désormais qu’une force marginale au plan international. Conduite par des hommes courageux et dévoués, dont le « chef » les oblige pourtant à suivre une stratégie de coups de menton, et d’aboiements de roquet. Et à s’humilier avec des déclarations qui font ricaner les « ennemis » qu’on leur a désignés. « Pour se prémunir d’agressions à son égard et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre » a été contraint de déclarer le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. C’est là encore hélas, une rodomontade. Mon général, personne n’a l’intention « d’engager » l’armée française à moins qu’elle décide d’aller combattre la Russie. Et là, avec 20 000 hommes « projetés » et une production nationale quotidienne d’obus de 140 par jour à partir de fin 2024, alors que les Russes en tirent 10 000, cela risquerait effectivement assez « dur ». En l’état l’armée française dispose de quatre jours de munitions ! Paraphrasant Joseph Staline posons la question : « Macron combien de divisions ? », La réponse est une  ! Il serait peut-être opportun de redevenir sérieux.

    Pour protéger et sanctuariser notre territoire national nous avons heureusement notre dissuasion nucléaire. Mais nos soldats, aussi courageux soient-ils, ne sont pas de la chair à canon pour défendre les intérêts des États-Unis.

    Alors pourquoi émmanuel macron s’est-il lancé dans cette croisade imbécile ? Qui ne peut produire qu’une escalade dangereuse et contraire de toute évidence aux intérêts de notre pays.

    Plusieurs explications ont été avancées pour tenter de trouver une explication. Chacune d’entre elles doit être étudié en n’oubliant pas le rôle des traits de caractère très particuliers du locataire installé à l’Élysée par les grands intérêts qui dominent dans notre pays.

    La catastrophe politique du salon de l’agriculture ?
    Parler de catastrophe concernant la prestation présidentielle au salon de l’agriculture est un doux euphémisme. Inutile de revenir sur les détails des différentes séquences, mais personne ne va venir soutenir aujourd’hui qu’il s’agissait d’un grand succès pour le chef de l’État qui s’est au contraire trouvé humilié à plusieurs reprises. Incontestablement le tintamarre médiatique lié à sa prise de position le jour de la conférence internationale tenue à l’Élysée, a prestement effacé sa piètre performance politique face aux agriculteurs. Dont les actions ont été comme le démontrent les études, largement soutenues par l’opinion. Cependant, ce premier objectif de diversion fut atteint. Reste entière la question de la suite et du changement d’approche macronien du conflit. Le président passant brutalement d’une forme de nuance appelant à la nécessité de « ne pas humilier la Russie », à une surenchère va-t-en-guerre finalement assez bizarre. Puisque d’une certaine façon, il a brûlé ses vaisseaux et qu’un retour en arrière devient assez difficile, au moins dans l’immédiat.

    La soudaine prise de conscience de la catastrophe ukrainienne ?
    L’hebdomadaire Marianne s’est fait l’écho d’un soi-disant rapport des autorités militaires sur une situation plus qu’inquiétante de l’Ukraine dont l’armée risquerait l’effondrement. Cette hypothèse manque quand même un peu de sérieux, dans la mesure où, d’abord depuis le début de la guerre, on savait le déséquilibre du rapport de force entre la Russie et l’Ukraine. Déséquilibre démographique, industriel, économique et surtout militaire. Malgré l’aide massive de l’OTAN, et des pays occidentaux, sauf à être aveugle ou auto-intoxiqué, une victoire militaire de l’Ukraine repoussant l’invasion russe n’était pas envisageable.
    Même si le niveau des dirigeants politiques et militaires s’est considérablement abaissé depuis 30 ans, on peut espérer que tout le monde n’est pas aussi stupide que Bruno Le Maire. Par conséquent l’impossibilité d’une « victoire » ukrainienne était présente dans les têtes depuis longtemps. Le problème étant qu’une absence de victoire est mécaniquement une défaite. Demandez à Napoléon et à Hitler ce qu’ils en pensent. Que la proximité de l’inévitable défaite ukrainienne provoque la panique, c’est compréhensible. Car elle sera bien celle de tout l’Occident et de l’OTAN. Dans ce cas, quel intérêt que cette agitation solitaire de Macron qui ne changera rien et fait ricaner dans toutes les capitales ? Et ce ne sont pas les grotesques photos où il se déguise en Popeye musclé « désireux d’en découdre » qui vont contribuer à ce qu’on le prenne au sérieux.

    Les États-Unis soucieux de se désengager ont repassé la patate chaude à l’Europe ?
    C’est effectivement une vraie question, dans la mesure où en cette année électorale, les démocrates américains sont en difficulté pour poursuivre leur soutien financier à l’Ukraine. Comme le reste de leurs alliés, les États-Unis sont aussi au bout du rouleau en ce qui concerne l’aide matérielle. La presse ukrainienne elle-même reconnaît méchamment que les Abrams https://www.kyivpost.com/post/29778 , soi-disant meilleurs chars du monde ne leur ont servi à rien. Quant aux F16 il faudra plusieurs années pour former des pilotes, des personnels au sol, et reconstruire des pistes pouvant accueillir cet avion fragile… On sait désormais que le premier mardi de novembre 2024 verra le match retour Biden/Trump, que ce dernier est favori, et qu’il est fermement décidé à abandonner l’Ukraine. Soumission aux ordres de l’oncle Sam, hubris habituelle d’Emmanuel Macron, notre président a-t-il décidé d’enfourcher le fier destrier du chef de la croisade supplétive contre la Russie ?

    Les jappements d’Emmanuel Macron, signe d’une volonté de relancer son deuxième mandat ?
    Le président de la République réélu confortablement en avril 2022 pour un deuxième mandat ne pourra pas se présenter à un troisième en 2027. Ce qui veut dire qu’à partir de la fin de l’année 2024, son autorité politique déjà faible, va s’amoindrir. Et les différentes forces vont s’organiser en dehors de lui pour le scrutin à venir. À cette situation déjà particulière s’ajoute la défaite de juin 2022 aux élections législatives. Le système mis en place en 2002 par Lionel Jospin de concomitance entre élections présidentielle et législatives avait créé une situation où le Parlement devenait un outil, pour la mise en œuvre par le président de son programme. Exit le pouvoir législatif et la séparation des pouvoirs. Mais cette fois-ci, une majorité relative et une opposition morcelée sont arrivées au Palais-Bourbon et ont installé une Assemblée nationale, outil malcommode sinon complètement inadapté à l’exercice macronien du pouvoir. Tous les projets de loi sont l’objet de manœuvres de contorsions, de magouilles désastreuses et d’un étalage de lâcheté politique qui exaspèrent l’opinion. Macron, pourtant soutenu par la presse la plus servile du monde est contraint, pour exister autrement que comme repoussoir, de lancer des opérations de pure communication. Mises en scène des remaniements ministériels chaotiques assurant la promotion aux postes essentiels de pitres improbables. Multiplication ridicule des cérémonies aux Invalides, entrées devenues quasiment hebdomadaires au Panthéon, farces institutionnelles comme l’inutile inscription de l’IVG dans la Constitution. Dès qu’il vient sur le terrain directement politique, confronté à une opinion qui massivement le déteste, il rencontre échec sur échec.

    Cela étant, il est toujours le chef de l’exécutif. Mais quelles sont ses perspectives ? Il sera bientôt le perdant qui s’en va, dont les anciens amis politiques soucieux de leur place dans le nouveau pouvoir à venir, vont s’éloigner. Rappelons-nous Bill Clinton à la fin de son deuxième mandat. Pour les élections européennes, Renaissance, a mis à la tête de sa liste la malheureuse Valérie Hayer, nouvelle calamité politique, probablement pire que Nathalie Loiseau, qui avait pourtant mis la barre assez haut. Le parti du président va probablement subir un échec retentissant. Les jeux olympiques de Paris sur lesquels Macron compte manifestement beaucoup pour redorer son image, ne se présentent pas sous le meilleur jour, c’est le moins que l’on puisse dire. Quelles sont ses marges de manœuvre face à l’éventuelle catastrophe électorale de juin prochain ? Dissoudre l’Assemblée nationale serait courir le risque de se retrouver avec une majorité Rassemblement National. Puisque même s’ils sont à prendre avec beaucoup de précautions, les sondages donnent consistance à cette perspective. Trois ans de cohabitation avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella à inaugurer les chrysanthèmes ? Sans la possibilité de refaire le coup de François Mitterrand en 1988 ou Jacques Chirac en 2002 parvenant à battre leur premier ministre de cohabitation. Dans le meilleur des cas, si cette dissolution ne débouchait pas sur une majorité RN, la nouvelle Assemblée nationale serait encore plus problématique que celle de juin 2022. émmanuel macron est dans la situation d’un géant institutionnel empêché. Et contrairement à ce que l’on entend, ce n’est pas la Ve République qui est à bout de souffle, c’est ce qu’elle est devenue à force de tripatouillages de sa Constitution, et avec l’arrivée au pouvoir par une opération s’apparentant à une forme de coup d’état, d’un personnage sorti de nulle part. Sans aucune expérience sociale ou économique et qui, à son incompétence politique a ajouté des traits de caractère et des comportements qui amènent à s’interroger sur sa solidité psychologique.

    Pour se relancer politiquement, inscrire inutilement l’IVG dans la constitution, lancer un autre débat tout aussi inutile mais malheureusement dangereux sur le « droit à mourir », ce sont des choses faciles à faire. Et de toute façon dans sa masse, l’opinion publique s’en moque. Cela ne peut pas sortir émmanuel macron du marécage politique dans lequel il s’enfonce. C’est son problème.

    En revanche cela devient le nôtre lorsqu’il décide seul, de partir en guerre contre la première puissance militaire du monde, sans en avoir les moyens, mais pour se viriliser en chef de guerre. Cela met notre pays en danger. Qui va devoir envoyer à la mort des hommes et des femmes qui ont fait le choix de le servir. Et voir la crise sociale et économique majeure que nous traversons, s’aggraver.

    Pouvons-nous accepter que l’avenir de notre pays soit entre les mains d’un incompétent narcissique et instable ?

    #émmanuel_macron #macron #chihuahu #incompétence #guerre #crise

    Source : https://www.vududroit.com/2024/03/emmanuel-macron-en-mode-chihuahua-guerrier

    • émmanuel macron apprend à jouer du clairon Vu du Droit - Régis de Castelnau

      Après les rodomontades, nous sommes passés à la pantalonnade. Notre kéké national a donc déclaré tout seul la guerre à la Russie. La diversion de politique intérieure était évidente au départ, mais il s’est pris au jeu, et toujours abîmé dans la contemplation de son nombril, il poursuit sa guignolade avec l’incontestable sommet que représente la grotesque photo de ses muscles photoshopés. L’armée des domestiques s’est mobilisée et les plateaux ont retenti de toutes les âneries ignorantes possibles de ceux qui oubliant l’Histoire veulent marcher sur Moscou. Jusqu’aux militaires d’active ou pas (coucou Schill, coucou Desportes), qui pathétiques se précipitent dans les médias en mode Déroulède


      Pendant ce temps, les Russes ricanent en multipliant les provocations, quelques chihuahuas européens comme les pays baltes, jappent à l’unisson de la France, quant aux Américains, leur presse témoigne qu’ils s’en foutent complètement.

      Au début de l’invasion russe, on nous avait vendu la thèse de l’erreur stratégique de la Russie qui allait ainsi renforcer à la fois l’OTAN et l’UE. Une fois encore, mauvaise pioche. Aucune de ces deux organisations ne joue un rôle dans le psychodrame théâtral qu’on nous sert. Pire, leurs faiblesses et leurs divisions sautent aux yeux et se reflètent dans le désarroi de leurs deux patrons, le navet stoltenberg et la détestable et très corrompue ursula.

      Mais qu’importe, notre chihuahua à nous, comment qu’il est pas trop musclé, il apprend à jouer du clairon. Sa photographe officielle Soizig de la Moissonneuse-batteuse va rapidement nous sortir une photo.

      « l’air est pur, la route est large, le clairon sonne la charge, et les zouaves s’en vont chantant… »

      https://www.youtube.com/watch?v=M4ptmbIx2oU

      #musique #pantalonnade #otan #nato #ue #France #Russie

      Source : https://www.vududroit.com/2024/03/emmanuel-macron-apprend-a-jouer-du-clairon

  • Les liaisons dangereuses de l’industrie française de l’armement avec Israël - Observatoire des multinationales
    https://multinationales.org/fr/actualites/les-liaisons-dangereuses-de-l-industrie-francaise-de-l-armement-ave

    Depuis le début de l’offensive à Gaza, les livraisons d’armes occidentales à Israël sont dans le viseur du mouvement de soutien à la Palestine. Que sait-on des liens entre les industriels français et le complexe militaro-industriel israélien ?

  • Gaza. La famine a commencé (+ autres textes)

    Amira Hass : Israël-Gaza-Palestine. « Le monde universitaire israélien s’exprimera-t-il contre les actions de l’armée à Gaza ? Pas question, alors que… »
    Caitlin Procter : Israël détruit systématiquement le patrimoine culturel de Gaza
    Amira Hass : Gaza. La famine a commencé. Le « corridor maritime » fait diversion. La voie terrestre et les structures traditionnelles de distribution peuvent seules limiter l’extension de la catastrophe
    Les alliés d’Israël utilisent un corridor maritime pour soutenir les plans du « jour d’après » d’Israël
    Communiqué de BADIL - Centre de ressource pour la résidence palestinienne et les droits des réfugiés
    Israël : Les assurances d’utiliser légalement les armes américaines sont peu crédibles
    Jacques Fath : Israël suspecté de génocide par la Cour internationale de Justice…
    Branko Marcetic : Les décisions juridiques internationales contribuent à bloquer la livraison d’armes à Israël
    Positions dans les Verts au sujet du génocide à Gaza
    Génocide en cours à Gaza : à défaut d’action immédiate la France sera complice
    Tal Hever-Chybowski : La destruction de Gaza
    Liens avec d’autres textes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/22/gaza-la-famine-a-commence-autres-textes

    #international #palestine #israel

  • The Iron Dome is global – and so is the resistance - Red Pepper
    https://www.redpepper.org.uk/global-politics/palestine-middle-east/the-iron-dome-is-global-and-so-is-the-resistance

    What is unique, at least since the era of open colonialism and its genocides, is the unity this carnage has inspired among political elites in the Global North, and to some extent beyond it. After all, when fascism rose in Europe the 1930s, it had powerful supporters in our political classes, but it also had powerful opponents.

    That is far less true today. All across what passes for a political spectrum, from the rabid far right to the mealy-mouthed centre left, we have witnessed powerful actors putting their partisan differences aside to come together in active support of these crimes against humanity.

    Far from fracturing our political class, this iteration of fascism has united it: Donald Trump agrees with Joe Biden; Rishi Sunak with Keir Starmer, Emanuel Macron with Marine Le Pen; Justin Trudeau with Giorgia Meloni; Viktor Orbán with Narendra Modi.

    And so, we must ask: On what precisely do they all agree? What are they uniting behind? What are they all defending when they speak of Israel’s ‘right to defend itself’?

    It’s too simple, I’m afraid, to say they are united in defense of a single state. They are, of course, but they are also united in defense of a shared belief system. Amidst the reality of global economic apartheid and accelerating climate breakdown, they are united in a shared supremacist vision of safety and security for the few.

    This vision is the flip side of their steadfast refusal to in any way address the underlying drivers of these crises: capitalism, limitless growth, colonialism, militarism, white supremacy, patriarchy.

    As Sherene Seikaly puts it, we are ‘In the age of #catastrophe’ and ‘#Palestine is a paradigm’.

  • Des cerveaux humains de 12 000 ans découverts dans un état de conservation exceptionnel - Ça m’intéresse
    https://www.caminteresse.fr/histoire/des-cerveaux-humains-de-12-000-ans-decouverts-dans-un-etat-de-conservat

    Lors d’une vaste opération de recensement des cerveaux humains les mieux préservés naturellement, des chercheurs ont découvert qu’il existait des organes fossilisés vieux de 1 000 à 12 000 ans. Depuis, ils enquêtent sur leurs mystérieuses conditions de conservation.

    On dirait une vieille noix desséchée. Il s’agit en réalité d’un cerveau humain qui a survécu aux affres du temps, pendant un millénaire. Cette incroyable découverte n’est pas la seule réalisée par Alexandra Morton-Hayward et son équipe de l’Université d’Oxford, qui a même découvert des organes encore plus anciens, datant de 12 000 ans maximum, conservés dans les archives archéologiques mondiales !
    Une gigantesque archive cérébrale

    Ces taphonomistes, des spécialistes de la fossilisation d’un organisme humain, animal, ou végétal après sa mort, se sont lancés dans le projet de répertorier tous les cerveaux humains gardés dans les musées et les universités pour étudier leur état de conservation. Comme ils l’expliquent dans leur étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B, ils ont identifié dans la littérature scientifique mondiale plus de 4 400 cerveaux préservés dans différents environnements, sur tous les continents. Ces archives, qui remontent jusqu’au milieu du XVIIe siècle, remettent en question l’idée communément admise selon laquelle le cerveau est toujours l’un des premiers organes à se décomposer après la mort.

    En effet, un corps en décomposition qui n’a pas été embaumé, momifié, congelé, va perdre ses tissus mous, qui vont se liquéfier, ne laissant visible que son squelette. Que ces tissus mous aient été préservés est rare, et il est encore plus rare qu’il s’agisse d’un cerveau. Pourtant, parmi les cerveaux préservés qui ont été retrouvés, près d’un tiers (1 300) était la seule trace de tissu mou ayant survécu sur le squelette. Et cela a aussi été le cas sur certains des plus vieux organes retrouvés.
    Un mystérieux mécanisme de conservation

    Pourquoi ces cerveaux, qui étaient censés être réduits en poussière, se sont-ils fossilisés ? Cela ne peut pas être lié aux seules conditions naturelles de conservation, car ils ont été retrouvés dans des endroits très divers : fosse commune de la guerre civile espagnole, tombe préhistorique, épave, tumulus néolithique, désert, rives d’un lac, volcan endormi... Il y avait même des têtes décapitées. Ils appartenaient à toutes catégories de population (moines, guerriers, famille royale, explorateurs, enfants etc.). Les chercheurs pensent donc qu’il pourrait exister un mécanisme de préservation spécifique au système nerveux central, qui se déclencherait parfois lors d’un contact avec quelque chose de présent dans l’environnement, et qui permettrait au cerveau de se durcir.

    Les scientifiques tâtonnent encore, mais poursuivent leurs recherches, car ces immenses archives démontrent clairement qu’il existe certaines circonstances dans lesquelles le cerveau peut survivre pendant un nombre exceptionnel d’années. "Que ces circonstances soient environnementales ou liées à la biochimie unique du cerveau, c’est au centre de nos travaux en cours et futurs, explique Alexandra Morton-Hayward à Newsweek. Leur étude s’intéresse notamment à l’analyse moléculaire de ces vestiges exceptionnels, aux restes de lipides, de protéines ou de glucides qui pourraient subsister dans ces cerveaux et nous donner des réponses. « Nous découvrons un incroyable nombre d’anciennes biomolécules de toutes sortes préservées dans ces cerveaux archéologiques, et c’est passionnant d’explorer tout ce qu’elles contiennent, et à quel point elles peuvent nous parler de la vie et de la mort de nos ancêtres. »

    Human #brains preserve in diverse environments for at least 12 000 years #ProcB #OpenAccess https://t.co/S581ZlPFL3 #Palaeontology #Evolution @MortonHayward @ErinSaupe pic.twitter.com/1JJlRMAvsS
    — Royal Society Publishing (@RSocPublishing) March 20, 2024

    Mais il existe un obstacle dans l’accès à ces cerveaux, considérés à juste titre comme des découvertes exceptionnelles, déplore la chercheuse à Oxford. Moins d’1% d’entre eux seraient étudiés de près, rapporte Newsweek, ce qui limite beaucoup les découvertes scientifiques qu’ils pourraient permettre.