• À Marrakech, Edgar Morin dénonce le silence des États face à la tragédie palestinienne – Telquel.ma
    https://telquel.ma/instant-t/2024/02/13/a-marrakech-edgar-morin-denonce-le-silence-des-etats-face-a-la-tragedie-pale

    Je suis indigné par le fait que ceux qui représentent les descendants d’un peuple qui a été persécuté pendant des siècles pour des raisons religieuses ou raciales, qui sont aujourd’hui les décideurs de l’État d’Israël, puissent non seulement coloniser tout un peuple, le chasser en partie de sa terre et vouloir l’en chasser pour de bon, mais qui en plus, après le massacre du 7 octobre, se sont livrés à un véritable carnage, massif, sur les populations de Gaza et continuent, sans arrêt”, a déploré Edgar Morin lors de sa conférence tenue le samedi 10 février au Centre culturel Les Étoiles de Jemaâ El Fna abritant cette 2e édition du FLAM.

    Le philosophe et sociologue de 102 ans a poursuivi en dénonçant “le silence du monde, le silence des États-Unis, protecteurs d’Israël, le silence des États arabes, le silence des États européens qui se prétendent défenseurs de la culture, de l’humanité, des droits de l’Homme”.

    “Le courage de regarder les choses en face”

    Et d’appeler à continuer de témoigner, “la seule chose qui reste” face au silence et au sentiment d’impuissance : “Nous vivons une tragédie horrible parce que nous sommes aussi impuissants devant cette chose qui se déchaîne. La seule chose qui reste si on ne peut pas résister de façon concrète, c’est de témoigner. Résistons dans nos esprits, ne nous laissons pas duper, ayons le courage de regarder les choses en face et voyons tout ce que nous pouvons faire pour continuer à témoigner.”

    L’intellectuel français a par ailleurs salué la politique d’ouverture adoptée par le Royaume du Maroc envers le continent africain à tous les niveaux. Il a souligné les initiatives politiques et économiques du pays, allant de pair avec le projet du FLAM qui s’inscrit dans une démarche de rayonnement culturel à l’échelle du continent. Edgar Morin s’est enfin réjoui de sa présence à Marrakech, lançant un “Vive l’Afrique, vive le Maroc” retentissant dans la cour du centre Les Étoiles de Jemaâ El Fna.

  • Panthéonisation de Manouchian : « L’identité composite des résistants de l’Affiche rouge constitue un retentissant rappel de ce que signifie “être français” »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/11/pantheonisation-de-manouchian-l-identite-composite-des-resistants-de-l-affic

    Célébrer les étrangers ou les montrer du doigt ? Deux mois après avoir fait le forcing pour faire voter une loi confortant l’idée que l’immigration est un défi majeur pour la France sans y apporter de réponse réelle, et privant des #étrangers en situation régulière de certains droits sociaux – disposition finalement annulée par le Conseil constitutionnel –, Emmanuel Macron présidera, le 21 février, la cérémonie marquant l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de sa compagne Mélinée, deux immigrés, héros de la Résistance.
    Quatre-vingts ans précisément après son exécution au Mont-Valérien par les nazis, le chef des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) en 1943, organisation de résistance communiste regroupant des étrangers et des #apatrides, dont la figure est entrée dans la mémoire collective à travers le poème d’Aragon Strophes pour se souvenir (1955) mis en musique sous le titre L’Affiche rouge par Léo Ferré (1961), est célébré comme un « grand homme » ayant marqué l’histoire de France.

    La « panthéonisation » de Missak Manouchian, le rappel de son martyre et de celui de ses vingt-deux compagnons d’armes exécutés s’inscrivent explicitement dans le contexte d’un pays fragmenté et travaillé par la question #identitaire sous la pression de l’#extrême_droite. « Le rôle que je me suis assigné, c’est de tenir l’unité du pays, a déclaré en décembre 2023 au Monde Emmanuel Macron à propos de la future cérémonie. Dans le combat que nous menons contre les obscurantismes [ben voyons, ndc], il faut tenir, éduquer et promouvoir des symboles, comme Manouchian. »

    La contradiction entre l’orientation donnée au débat sur l’immigration et l’hommage à des résistants immigrés ne peut qu’interpeller. Comme Pierre Ouzoulias, sénateur (PCF) et petit-fils d’un dirigeant de la Résistance parisienne, on peut à la fois voir dans cette séquence la limite du « en même temps » macronien, et reconnaître dans la célébration des militants de l’Affiche rouge un geste d’une immense portée symbolique. « On peut mourir pour la France quand on n’est pas français », résume l’élu communiste.

    Un amour de la France

    Cet hommage à la part prise par des étrangers dans la défense des valeurs universelles d’une République qui n’est pas nécessairement accueillante envers eux est lourd de sens à notre époque de retour en force de la #xénophobie. Missak Manouchian, survivant du génocide arménien et apatride, arrivé en France en 1924, a demandé en vain à deux reprises la nationalité française, en 1933 puis en janvier 1940, alors qu’il était engagé volontaire dans l’armée. Sur le millier de résistants fusillés par l’occupant au Mont-Valérien, 185 étaient étrangers, une proportion très supérieure à leur place dans la population.

    Mais le principal enseignement apporté aujourd’hui par le chef des FTP-MOI et de ses camarades réside dans le caractère extraordinairement composite de leur identité. Arménien, ouvrier, poète, apatride, communiste, internationaliste et aussi de culture chrétienne – il a communié avant son exécution, indique l’historien Denis Peschanski, l’un des maîtres d’œuvre de la panthéonisation –, Missak Manouchian avait développé un amour de la France dès son enfance dans l’orphelinat du Liban, sous mandat français, où il avait été placé. Ses compagnons de Résistance, juifs communistes ayant fui les persécutions en Europe centrale, antifascistes italiens et espagnols, étaient réunis par les mêmes valeurs.

    « Leurs facettes multiples n’empêchent pas au contraire une “convergence identitaire” autour des valeurs héritées de la Révolution française », insiste Denis Peschanski qui souhaite « inscrire la commémoration dans une perspective résolument universaliste ». Il pense que la cérémonie peut nous aider à « trouver des passerelles entre les identités » à une époque où « l’on tend à perdre ce commun partagé » construit sur l’héritage des Lumières et les droits de l’homme. Le PCF avait organisé les immigrés de façon séparée et, dans la Résistance, les avait regroupés dans quatre « détachements » selon leurs origines et leurs langues. Mais leur attachement à leurs racines n’était nullement incompatible avec le choix de la France.

    Incompréhensions et extrémisme

    Missak Manouchian, pas plus que les autres héros de l’Affiche rouge, n’est réductible à une seule de ses identités. Assumée, cette « polyvalence identitaire », selon une autre expression employée par l’historienne Renée Poznanski, qui concilie extranéité et amour de la France, résonne terriblement à l’heure où l’assaillant de l’attentat d’Arras affirme de façon glaçante, comme l’a révélé Le Parisien, avoir ciblé, le 13 octobre 2023, le professeur de lettres Dominique Bernard précisément parce qu’il personnifiait à ses yeux la transmission de « l’amour (…) de la République, de la démocratie, des droits de l’homme ».

    Essentiel face à tous les intégrismes, le droit fondamental de chaque être humain à se revendiquer à sa guise d’identités multiples doit aussi être défendu à notre époque où les « identités » et les « communautés » inconciliables sont présentées par certains comme des instruments d’émancipation. L’internationalisme, l’universalisme des résistants FTP-MOI constituent de retentissants rappels, alors que les sociétés occidentales font face au « piège de l’identité », dénoncé par le politologue américain Yascha Mounk dans son essai (Ed. de l’Observatoire, 2023) : l’idée que « le monde ne peut être compris qu’au travers du prisme des catégories identitaires telles que la race, le genre et l’orientation sexuelle » et que les uns sont incapables de concevoir ce que vivent les autres.

    Une tyrannie identitaire qui justifie le cloisonnement social, entretient les incompréhensions, les haines et l’extrémisme, au moment même où la priorité devrait être à la reconstruction du vivre-ensemble. Par le dialogue entre nos identités multiples, par la transmission des valeurs de notre histoire et la référence à des héros partagés, y compris étrangers.

    Philippe Bernard (moins pire en critique des dispositifs qu’en apologète de l’universalité, ndc)

    #histoire #roman_national #Panthéonisation

  • Défense des terroristes (Barta, Lutte de classe, nº25 (23 février 1944)
    https://www.marxists.org/francais/barta/1944/02/ldc25_022344.htm

    24 « terroristes » sélectionnés viennent d’être livrés à la publicité par la #Gestapo, pour dégoûter de l’armée clandestine qui lutte contre l’impérialisme allemand, la « bonne société » et les petits-bourgeois conformistes. Regardez-les, disent les scribes de la Gestapo, ces faces « rusées et cruelles » de Juifs, de Polonais, d’Italiens, d’Espagnols communistes : ces gens prétendent juger du destin de la France !

    Certes, d’après les prostitués de la presse bourgeoise ce sont les #Doriot et les Goering aux faces bouffies, et tous les engraissés du régime de terreur bourgeois qui doivent décider du sort de la France...

    Regardons-les bien, travailleurs : ces visages que le photographe et les commentaires des affiches veulent nous empêcher de voir sont des visages d’opprimés, des visages de travailleurs : ils sont notre propre visage. Comment ces têtes d’opprimés et d’exploités de plusieurs pays qui luttent à mort contre le régime capitaliste d’exploitation et de misère, ne feraient-elles pas écumer de rage les bourgeois gavés au marché noir et vautrés dans les bras de prostituées qu’ils entretiennent avec le sang et la sueur des ouvriers ?

    Regardons-les bien, camarades, ces têtes énergiques de jeunes qui bravent à leur « procès » les canailles galonnées chargées de les faire fusiller : leur courage doit servir d’exemple à tous les jeunes, à notre époque de guerres impérialistes et de guerres civiles.

    « Ils ont des dizaines de crimes sur la conscience », profèrent leurs bourreaux, experts dans l’assassinat de milliers d’hommes en un seul jour, en une seule bataille...

    « Ils ont suivi l’école du crime », clament les professeurs qui enseignent l’"art" de la tuerie à des milliers de jeunes de 16 ans arrachés à leurs familles contre leur gré...

    « Ils ne sont pas la France », affirment les tortionnaires du peuple français qui n’ont pas assez de leur milice, de leur police, de leur garde-mobile, des bandes fascistes et des troupes d’occupation spéciales pour venir à bout des dizaines de milliers de réfractaires à la déportation et au travail pour la guerre impérialiste, et qui se gardent bien de publier les listes des jeunes gens qu’ils abattent par dizaines tous les jours.

    « Ce sont des bandits », écrivent les journaux à solde, en exposant certains cas particulièrement suspects. Mais si l’activité de véritables bandits, parmi lesquels il ne faut pas oublier des bandits de la milice, de Doriot et de Déat, se poursuit impunément, n’est-ce pas là le résultat de l’anarchie croissante dans laquelle le capitalisme et la guerre ont jeté la société ?

    LA CLASSE OUVRIERE EST RESOLUMENT POUR CEUX QUI ONT PRIS LES ARMES CONTRE LES BOURREAUX FRANCAIS ET ALLEMANDS QUI MARTYRISENT LES PEUPLES ; ELLE ACCUEILLE AVEC MEPRIS LES MANŒUVRES DE DIVERSION DE LA BOURGEOISIE.

    Mais la classe ouvrière est inquiète ; elle ne comprend pas pourquoi des militants qui autrefois combattaient sans compromis la bourgeoisie de tous les pays, mènent actuellement leur lutte sous le drapeau tricolore et au bénéfice des armées de Washington, de Londres et d’Alger. Les ouvriers savent qu’ils n’ont rien à attendre d’une victoire d’armées capitalistes qui ne feraient que relever les armées allemandes dans leur rôle de gardes-chiourme pour maintenir le capitalisme. Ils savent que Roosevelt en Amérique et Churchill en Angleterre prennent contre la classe ouvrière les mêmes mesures que Hitler en Allemagne.

    LE PROLETARIAT CHERCHE DES MILITANTS ET UN PARTI QUI LUTTENT DIRECTEMENT POUR SES INTERETS, pour son relèvement économique et culturel, pour ses conquêtes de juin 1936, conquêtes qui sont également odieuses et qui rencontreraient la même résistance de la part de tout gouvernement capitaliste, totalitaire ou parlementaire.

    Servir la classe ouvrière, c’est lutter pour les Etats-Unis socialistes d’Europe, pour la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile pour le socialisme. Lutter pour le triomphe de soi-disant démocraties sur le fascisme, c’est renouveler la trahison de 1914 quand les partis socialistes de l’Entente se mirent du côté de leur bourgeoisie sous prétexte de vaincre le militarisme.

    De même que la grande majorité des ouvriers socialistes comprirent la trahison de leurs chefs et passèrent à la IIIème Internationale de Lénine et de #Trotsky pour accomplir leur devoir de classe, de même la grande majorité des ouvriers communistes doit cesser de s’accrocher aux restes pourris de ce qui fut autrefois la IIIème Internationale pour lutter avec les militants de la IVème Internationale, PARTI MONDIAL DE LA REVOLUTION SOCIALISTE.

    Les militants combattants du PC restés fidèles à leur classe doivent se convaincre que le réveil de la classe ouvrière, par l’activité croissante de ses éléments les plus avancés et l’assaut de celle-ci contre le régime capitaliste, n’ont rien de commun avec la lutte sous le commandement des officiers réactionnaires de De Gaulle.

    La IVème Internationale appelle les meilleurs militants de la classe ouvrière à serrer leurs rangs autour du drapeau rouge communiste, qui triomphera envers et contre tous de la barbarie capitaliste et de la guerre !

    #Missak_Manouchian #Manouchian #PCF #résistance

    • Manouchian au Panthéon : morts d’hier et combines politiques d’aujourd’hui
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/06/21/manouchian-au-pantheon-morts-dhier-et-combines-politiques-da

      Le 18 juin, lors du traditionnel et obligatoire discours présidentiel sur la #Résistance, #de_Gaulle, l’#unité_nationale et l’habituel fatras tricolore, Macron a annoncé l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au #Panthéon.

      Ainsi, au milieu d’une campagne permanente contre les immigrés, les sans-papiers, les étrangers, après l’envoi de la police contre les travailleurs qui se battent pour leurs droits, après les litanies injurieuses contre « l’ultra gauche », le geste de Macron se voudrait dirigé vers sa gauche, en offrant à deux ouvriers communistes, arméniens arrivés clandestinement en France, une place aux côtés des grands hommes méritant la « reconnaissance de la patrie ». Cela ne concerne évidemment pas leur engagement communiste dans la lutte de classe des années 1930, mais le fait d’avoir été sous l’#Occupation les organisateurs des #FTP-MOI, les groupes armés issus du secteur Main-d’œuvre immigrée du PCF d’avant-guerre. Missak Manouchian et 23 de ses camarades, espagnols, italiens, juifs, arméniens, furent pour cela arrêtés et fusillés au mont Valérien en février 1944.

      Après la tragédie de 1944 vient la comédie politique d’aujourd’hui, soigneusement calibrée, du petit intérêt immédiat jusqu’à la préparation de sombres lendemains. Ce geste en direction de la gauche, et singulièrement du PCF, qui milite depuis longtemps pour la panthéonisation de Manouchian, veut démontrer la largeur d’esprit de Macron, son attachement au roman national, version de Gaulle-Jean Moulin-Résistance. Il lui fallait bien cela pour faire pendant à la quasi-réhabilitation du maréchal Pétain opérée en 2018. Cette célébration participe aussi du constant effort étatique et politique pour installer l’idée de l’unité nationale. Il s’agit, comme en toute circonstance, de persuader les travailleurs que, nés ici ou ailleurs, ils doivent être prêts à mourir pour la mère patrie, c’est-à-dire pour ses banquiers et ses industriels.

      L’opération politique n’est pas nouvelle et toute l’histoire de Missak Manouchian et des militants communistes entrés dans le combat contre le nazisme et l’État de Pétain en fut une tragique illustration. Leur courage et, pour beaucoup, le sacrifice de leur vie furent mis au service d’une bien mauvaise cause. Le PCF suivait depuis juin 1941 une politique d’union sacrée derrière de Gaulle, Roosevelt et Staline. Il s’agissait de vaincre l’Allemagne sans risquer de provoquer de crise révolutionnaire, comme celle commencée lors de la Première Guerre mondiale ou comme celle qui s’annonçait dès 1943, en Italie. Toute idée de lutte de classe devait donc être abandonnée au profit de l’unité nationale derrière la bourgeoisie. Personne ne peut savoir ce que Manouchian et ses camarades pensaient de l’abandon par le PC de tout internationalisme, de toute perspective révolutionnaire et de son alignement derrière un général réactionnaire. Quoi qu’il en soit, la direction stalinienne les envoya à la mort pour se faire admettre par les autres partis de la Résistance comme un parti « combattant pour la France ». Cette politique purement nationaliste allait contribuer à réinstaller après la guerre la république en tant que régime « démocratique » de la bourgeoisie capitaliste. C’est cette politique qui est aujourd’hui honorée par Macron, les médias unanimes et les héritiers revendiqués, à tort ou à raison, du #PCF de l’époque.

      Missak et Mélinée #Manouchian et leurs camarades, militants ouvriers abusés par les staliniens, combattants assassinés par les fascistes, internationalistes transformés malgré eux en icones nationales, avaient eu suffisamment de courage et de foi dans l’avenir pour offrir leur vie dans la lutte contre l’oppression. Cela les place hors d’atteinte des combinaisons minables d’un Macron et de l’exploitation de leur image par un PCF qui ne sait plus depuis longtemps ce que le mot #communisme signifie.

  • Bernard-Henri Levy arrêté alors qu’il tentait de s’enterrer vivant au Panthéon
    https://www.legorafi.fr/2021/08/26/bernard-henri-levy-arrete-alors-quil-tentait-de-senterrer-vivant-au-pantheo

    Le philosophe Bernard-Henri Levy est actuellement en garde-à-vue après avoir été arrêté en train de s’enterrer vivant au Panthéon

    Au commissariat du Vème arrondissement, c’est l’effervescence, la star des plateaux télé, le polémiste de Saint-Germain-des-Prés est dans une de leurs cellules. Yoann, policier de 35 ans, n’en revient toujours pas de la scène surréaliste à laquelle il a assisté : “On nous a signalé une entrée par effraction dans le Panthéon. On nous a dit que l’individu était ‘Un type mal coiffé avec une chemise blanche qui ne cache que son nombril’. On a tout de suite pensé à un patient en psychiatrie. Et non, c’était BHL !”

    L’agent, encore sous le choc, continue son récit : “Quand on est entrés, il nous a fixé, sans sourciller. Il était en sueur, en train de soulever la tombe de Victor Hugo avec une pelle. Il avait déjà un pied dedans ! Il criait ‘Maudit soit le pays qui ne m’a pas encore inhumé ! Je suis le plus grand intellectuel que le monde n’a jamais connu !’ Franchement j’ai vu des trucs glauques dans ma carrière, mais jamais comme ça” continue-t-il, nerveux, frottant ses mains moites.

    Selon Yoann, dans sa cellule, le philosophe n’a réclamé qu’une seule chose : “Pas un livre, un carnet ou un stylo… Non, il a demandé un miroir ! Pour des raisons de sécurité, on l’a placé hors de sa cellule, mais devant sa porte. Et depuis 24 heures, il s’admire et déclame des trucs incompréhensibles”. En tendant l’oreille, au bout d’un couloir, on a pu entendre BHL hurler : “Je suis meilleur que Rousseau, Zola, Simone Veil et Malraux réunis ! Vive moi ! Je t’aime Bernard !”

    #bhl #Panthéon #bernard-henri-levy #grand_homme haute #bourgeoisie de #Paris

  • Panthéonisation de Gisèle Halimi : aux grandes femmes la patrie indifférente ?
    https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/pantheonisation-de-gisele-halimi-aux-grandes-femmes-la-patrie-meconnaissa
    Selon France Inter, Emmanuel Macron pourrait renoncer à faire entrer la dépouille de l’avocate au Panthéon, en raison de ses prises de position pendant la guerre d’Algérie. Nombre de militantes féministes s’insurgent, l’Elysée tempère.

    « Décevant, voire révoltant », pour Osez le Féminisme !, « une déception » pour les Effronté-es… L’éventualité d’un recul de l’Elysée sur la panthéonisation de Gisèle Halimi, avocate fervente défenseure des droits des femmes décédée l’été dernier, suscite craintes et colère des féministes.

    C’est une information de France Inter qui a mis le feu aux poudres ce jeudi matin : selon la radio publique, le président de la République pourrait bien renoncer à cet engagement en raison des prises de position d’Halimi pendant la guerre d’Algérie. L’avocate, connue pour sa mobilisation contre le viol et....

    #paywall #femmes #historicisation #panthéon #hommage #femmage #invisibilisation #féminisme

    • Pourquoi l’entrée de Gisèle Halimi au Panthéon est compromise
      par Simon Le Baron publié le 13 mai 2021 à 6h09

      INFO FRANCE INTER | Les associations féministes, plus de 34.000 pétitionnaires en ligne, le conseil de Paris et même la ministre chargé de l’égalité femmes hommes réclament la panthéonisation de Gisèle Halimi. Mais l’engagement de l’avocate sur la guerre d’Algérie pourrait conduire le président à renoncer au projet.

      La célèbre avocate et militante féministe est morte le 28 juillet 2020, à 93 ans. Depuis, sa panthéonisation est réclamée par plusieurs associations féministes, par la Ville de Paris ou encore par la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno, pour qui l’avocate « a été une militante de tous les droits, a porté des batailles que personne n’avait eu le courage de porter avant elle ». Mais selon les informations de France Inter, il y a de fortes chances qu’Emmanuel Macron y renonce. En cause, l’engagement de Gisèle Halimi pendant la guerre d’Algérie.

      C’est une règle absolue : une panthéonisation doit rassembler et, par-dessus tout, ne froisser personne. Le nom de Gisèle Halimi, héroïne de la lutte pour les droits des femmes, semblait plutôt consensuel. Mais en janvier dernier, le rapport rendu par Benjamin Stora à l’Élysée « a clivé », confie un proche du dossier. Dans ce rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie commandé par Emmanuel Macron, l’historien recommande de faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon, comme « figure d’opposition à la guerre d’Algérie ».
      Mettre en lumière la grande cause du quinquennat ou « réconcilier les mémoires » ?

      L’avocate de militants du FLN (Front de libération nationale) parmi les « grands hommes » - et les grandes femmes ? « Certaines associations de harkis et de pieds-noirs l’ont pris comme une insulte », regrette cette même source. Cela n’a pas échappé au président, son entourage le reconnaît. Lui qui s’est donné pour mission de « réconcilier les mémoires » hésite à prendre le risque de raviver ces blessures.

      L’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi serait pourtant l’occasion, explique un conseiller, « d’envoyer au passage un message à la gauche » à quelques mois de l’élection présidentielle, et de « mettre en lumière la grande cause du quinquennat », l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour l’heure, seules cinq femmes ont eu un tel honneur (sur 80 « panthéonisés ») : Simone Veil, les résistantes Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, la physicienne Marie Curie et la scientifique Sophie Berthelot. Alors chez Élisabeth Moreno, on jure que la ministre « ne lâchera rien » et « continuera de se battre », dans la presse comme en coulisses.

      La panthéonisation de l’emblématique combattante féministe et anticolonialiste est toujours en cours d’examen par la commission « Mémoire et vérité » mise en place par l’Élysée dans la foulée du rapport Stora. Si cette entrée au Panthéon pourrait finalement être jugée trop sensible, la présidence assure en revanche que l’hommage national à Gisèle Halimi promis par Emmanuel Macron aura bien lieu, à une date qui n’est pas encore fixée.

      https://www.franceinter.fr/politique/pourquoi-l-entree-de-gisele-halimi-au-pantheon-est-compromise

    • En 2018, Simone Veil était la cinquième femme inhumée au Panthéon, après Sophie Berthelot, inhumée aux côtés de son mari le chimiste Marcellin Berthelot ; la physicienne Marie Curie ; les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 2015. Une pétition lancée le 8 mai 2021 plaide pour l’entrée au Panthéon de l’artiste franco-américaine Joséphine Baker. D’autres noms sont aussi sur la liste des candidates, comme la révolutionnaire féministe Olympe de Gouges ou Lucie Aubrac, grande résistante pendant la seconde guerre mondiale.

      https://information.tv5monde.com/terriennes/pantheon-gisele-halimi-une-grande-femme-chez-les-grands-hommes

    • Gisèle Halimi au Panthéon : Macron temporise
      https://www.mediapart.fr/journal/france/140521/gisele-halimi-au-pantheon-macron-temporise
      La panthéonisation de l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi, engagée aux côtés du FLN pendant la guerre d’Algérie, nécessite encore une « réflexion », selon l’Élysée. « Il faut écouter les uns et les autres », dont les collectifs de « femmes d’harkis » qui s’y opposent.

      l n’y a pas d’hésitation. Il y a une réflexion et des consultations. » Vingt-quatre heures après la publication d’un article de France Inter, selon lequel Emmanuel Macron pourrait renoncer à la panthéonisation de Gisèle Halimi, en raison de son engagement aux côtés de militants du FLN (Front de libération nationale) pendant la guerre d’Algérie, l’Élysée tempère. « Rien n’est décidé », indique l’entourage du président de la République. Rien si ce n’est que l’hommage national, promis par ce dernier, aura bien lieu aux Invalides, à une date qui reste encore à déterminer.

      Contrairement à cet hommage, l’entrée au Panthéon de l’avocate, décédée le 28 juillet 2020, n’a jamais été officialisée par le chef de l’État. Il figure en revanche parmi les préconisations du rapport de Benjamin Stora, remis au chef de l’État en janvier. L’historien évoque Gisèle Halimi comme une « grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie », soulignant que « les noms et les trajectoires de ceux qui ont refusé le système colonial doivent être portés à la connaissance des jeunes générations, pour que l’on sorte des mémoires séparées, communautarisées ».

      Entre 1960 et 1962, Gisèle Halimi avait notamment défendu Djamila Boupacha, une jeune militante du FLN, accusée d’avoir posé une bombe, torturée et violée en détention par des soldats français. « Son dossier était [...] un parfait condensé des combats qui m’importaient : la lutte contre la torture, la dénonciation du viol, le soutien à l’indépendance et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la solidarité avec les femmes engagées dans l’action publique et l’avenir de leur pays, la défense d’une certaine conception de la justice, et enfin mon féminisme. Tout était réuni. Le cas était exemplaire », confiait-elle dans Une farouche liberté (Grasset).

      À l’époque et aux côtés notamment de Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi avait largement contribué à mettre en lumière ce qu’Emmanuel Macron a officiellement reconnu, en septembre 2018 : « un système légalement institué » par l’État français, ayant permis le recours « à la torture à des fins politiques », pendant la guerre d’Algérie. Ce combat pour la « dignité », l’avocate l’a porté tout au long de sa vie. « De ses plaidoiries, elle fit des manifestes politiques, et de sa révolte une révolution », écrivait à son propos l’Élysée, le jour de sa mort.

      On aurait pu croire que la panthéonisation de Gisèle Halimi, proposée par Benjamin Stora, et réclamée par bon nombre de collectifs féministes, ainsi que par la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Élisabeth Moreno, soit assez consensuelle pour aller de soi. Mais ce n’est pas le cas, concède l’Élysée, rappelant que la seule préconisation du rapport Stora a suscité de vives réactions, comme en témoigne cette tribune du « Figaro Vox », signée par une cinquantaine de « filles et femmes d’harkis », fin janvier.

      « Nous nous élevons de manière unanime, forte et déterminée, contre la proposition émise par Benjamin Stora, écrivaient-elles. Sur France Inter, le 3 mai 2010, dans l’émission “Comme on nous parle”, Gisèle Halimi a été interrogée sur le fait de savoir si “la femme n’est jamais [...] la meilleure ennemie de la femme”. Et Gisèle Halimi a fait cette réponse : “Je crois que, quand la femme… oui, cela arrive, hélas… Moi, j’ai appelé ça, en référence à la guerre d’Algérie, les femmes harkis. Les femmes harkis, malheureusement, cela existe.” Est-ce ainsi que Benjamin Stora veut favoriser la réconciliation ? Gisèle Halimi, qui a affiché en plusieurs autres occasions son mépris pour les harkis, n’est pas une femme de réconciliation. »

      Or, insiste son entourage, Emmanuel Macron veut « réconcilier les mémoires ». « La mémoire fracturée, c’est celle des pieds-noirs, celle des harkis, celle des appelés du contingent, celle des militaires français, celle des Algériens venus ensuite en France, celle des enfants de cette migration, celle des binationaux…, confiait récemment le chef de l’État au Figaro. Toutes ces mémoires cohabitent sur notre sol et vivent dans un même pays dont elles partagent le projet national. Il faut les réconcilier. Je ne suis ni dans la repentance ni dans le déni. Je crois dans une politique de la reconnaissance qui rend notre nation plus forte. »

      Cette approche mémorielle nécessite, selon l’Élysée, des gestes de toutes parts. Et du temps. Beaucoup de temps. « Il faut écouter les uns et les autres. C’est une décision qui exige une concertation avec de nombreuses parties prenantes », explique un conseiller du président de la République, évoquant les « acteurs, témoins ou dépositaires qui ont été confrontés aux combats de Gisèle Halimi ». Bien qu’il s’en défende, cette approche participe aussi du « en même temps » précaire d’un exécutif qui s’est lancé, depuis des mois, dans une critique méthodique des mouvements décoloniaux.

      Pourtant, comme l’a souligné la députée La France insoumise (LFI) Clémentine Autain sur Twitter, « ce sont aussi ses positions humanistes sur l’Algérie qui légitiment l’entrée de Gisèle Halimi au Panthéon. Elle ne faisait pas partie de ceux qui regrettent le “bon temps des colonies”. Elle défendait le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Si Macron renonce… » « Renoncer à la nécessité de la panthéoniser au nom de la réconciliation des mémoires, ce serait céder aux pressions de l’extrême droite », a également fustigé sa collègue conseillère de Paris, Danielle Simonnet, dans Libération.

      De son côté, l’Élysée assure que l’idée n’est pas écartée à ce stade. D’autant, précise l’entourage d’Emmanuel Macron, qu’« on ne peut pas réduire Gisèle Halimi à la guerre d’Algérie ». Elle « a été une militante de tous les droits, elle a porté des batailles que personne n’avait eu le courage de porter avant elle », avait d’ailleurs plaidé Élisabeth Moreno, en décembre 2020, sur France Inter. Citant le « manifeste des 343 » ou encore le combat de l’avocate pour les droits des personnes LGBT+, la ministre déléguée avait assuré « mettre toute son énergie » à convaincre le chef de l’État de la faire entrer au Panthéon, où reposent actuellement 5 femmes et 75 hommes.

  • The #Gilets_Noirs Are in the Building

    Paris’s tourist economy relies on a hidden army of undocumented migrants. But these workers are no longer happy to remain in the shadows — and their protests for regular status are drawing inspiration from the gilets jaunes.

    On July 12, a collective of undocumented migrants (known in French as sans-papiers) occupied the Panthéon, a mausoleum and popular tourist site in Paris’s Latin Quarter. Calling themselves the gilets noirs, the collective has carried out occupations of several high-profile locations in recent weeks, even taking over a wing of the capital’s Charles de Gaulle airport.

    Building on previous sans-papiers struggles (and, by their very name, the spirit of the gilets jaunes), the protesters have asserted a radical decolonial agenda. Their protests have highlighted their conditions as undocumented migrants in France but also the harm done by French business and military interference in their own (mostly African) homelands.

    On July 20, the gilets noirs marched to demand justice for Adama Traoré, a 24-year-old who died in police custody in 2016. In this article appearing that day on Mediapart, Mathilde Mathieu and Rouguyata Sall explained how migrants who are usually reduced to the most invisible living and work conditions have begun to make their voices heard.
    Trampled

    After the gilets noirs occupied the Panthéon on July 12, the undocumented migrants’ collective found themselves surrounded and even outright trampled on by the police. Some of those arrested were handed “compulsory orders to leave French territory”; fifteen of them were detained, awaiting their expulsion.

    But that wasn’t the whole story. This young movement of sans-papiers, which arose in November 2018 with the demand for mass regularizations, had long remained in a media blind spot. Now it claimed a “victory.”

    This was, firstly, a “legal victory.” The fifteen people who were detained were all freed, thanks to the aid of a pool of “anti-repression” lawyers who had been mobilized in advance of the action. One participant was called back before the courts for “public indecency.”

    But this was, above all, a “political victory.” For years, it seemed that undocumented workers’ struggles had been rendered invisible, as public debate instead polarized around the refugee question — that is, the matter of who had the right to asylum and who had what Interior Minister Christophe Castaner called the “vocation” to get back on the plane home.

    Today, with the Panthéon occupation, the gilets noirs proclaim that “the fear has passed over to the other side.” Now counting in the hundreds, they address themselves to none other than the prime minister himself, refusing to be “managed by Castaner and the police prefects.”

    On July 12, Prime Minister Édouard Philippe was indeed forced to react, faced with images of the (peaceful) occupation as well as the radical speeches — delivered over the tombs of Victor Hugo and Voltaire — with their talk of “France perpetuating slavery by other means.”

    Galvanized, the gilets noirs have announced that fresh actions are coming soon. As one active member, Houssam, puts it, “we’re ready to take action — civil disobedience.”
    Who Are the Gilets Noirs?

    But what do the gilets noirs want to achieve? Why has their movement arisen now? And in what sense do they mark a change from more “traditional” sans-papiers collectives?

    Fundamentally, their aims can be summarized as follows: “We are not just fighting for papers [to be regularized] but against the whole system that produces sans-papiers.” Houssam adds: “We want to destroy all the actors in the racist system, or at least go on the attack against them.” And they’re doing so with a kind of risk-taking that’s rarely been seen in recent years.

    “We’ve already lived through hell in the Sahara and in Libya,” explains Camara — a well-known name in the movement, in a migrants’ hostel in Paris’s nineteenth arrondissement. “So, we won’t be giving up.” A Malian, he arrived in France only in September 2018 and is already working on building sites: “The employers pay us fifty euros a day, they profit. And if you ask for a Cerfa form [to present an application to the prefecture, requesting regularization on the basis of your work] they get rid of you and take someone else on instead. And so on and so forth.”

    Camara’s not the only gilet noir bearing the scars of what was once the land of Gaddafi. In Libya, almost all migrants are thrown into detention cells and camps, and sometimes traded by Mafiosi, tortured, and reduced to slavery. Nor is Camara the only one who’s survived being cast off in a raft on the Mediterranean. The French authorities endeavor to distinguish the people on these rafts who are potential refugees and those who are “economic migrants.” Yet the raft-goers all show one same face: an expression of terror. After all this, should they then have to play a waiting game in France, hiding away and begging at their employers’ feet for “a Cerfa form”?

    “The fear is over. If we don’t take risks, we won’t get anything,” insists Mamadou, a 21-year-old Malian who arrived in France in 2016 via Libya and Italy. Arrested in front of the Panthéon on July 12 and slapped with a “compulsory order to leave French territory” (the very first one he’s received in France), he was subsequently locked up in the Vincennes detention center before being released by a judge.

    “I’ll be there for the next action,” Mamadou promises. “We don’t win rights just sitting at home.” His older brother Samba, employed in the building trade, will also participate: “On the building sites, in restaurants, in cleaning, there’s no one but sans-papiers working there. It’s time the prime minister listened to us. We’re a bigger sight than the #Panthéon!”

    Kaba also took a big risk on July 12. A 24-year-old from Mauritania, she explains how she fled abuse and a forced marriage. After arriving in France less than two years ago, she saw her asylum application rejected by the Ofpra (the office responsible for granting or denying refugee status) and then the National Asylum Rights Court (in a case that is still on appeal). If she gets checked by police, a police prefect could decide that she will be subject to “forced displacement” (as the administrative euphemism puts it) within just two hours.

    Kaba had already taken part in several gilets noirs actions, without getting arrested. The actions in which she participated included the one at Charles de Gaulle airport on May 19, in order to buttonhole the CEO of Air France (“the French state’s official deporter”) and the one on June 12 at the headquarters of the Elior Group, a specialist in collective catering with a reputation for hiring sans-papiers (who, a company spokesman claims, provide “aliases” when they sign up, i.e. the papers of some other person who does indeed have regularized status).

    This time, in front of the Panthéon, “the police asked if I had papers, and I said no.” Kaba was taken to the police station, only to be released an hour and a half later without being given a “compulsory order to leave French territory.” According to her comrades, this was just another case of the reign of “arbitrary rules.”

    “Thanks to the gilets noirs I’ve found work,” she points out — lining up cleaning and “garbage removal” jobs in offices from 5:30 AM to 8:30 AM, and then working afternoons for a perfume brand, for 500 to 700 euros a month. But what about the crackdown with which these actions meet? “We have no choice.”

    Some of the gilets noirs even sleep in the street. Indeed, this a novelty of the movement: while the struggles of undocumented workers have traditionally been led by solidarity networks and by West Africans (Malians, Mauritanians, Senegalese people, etc.) boasting no few years in France, the gilets noirs also include Sudanese, Eritrean, or even Afghan migrants who have only just seen their asylum claims rejected, or even been “Dublinized” (that is, they risk being sent back to the first EU country where their fingerprints were taken — an application of the “Dublin agreement” on asylum).

    “Among the gilets noirs there are new arrivals who are still looking for a place to put their suitcases,” confirms Anzoumane Sissoko — one of the spokespeople for the CSP 75 (a longstanding Paris sans-papier collective). “The only possibility they have is to accept any job going.” At a personal level, Sissoko — who has already been fighting for “eighteen years” — gives hearty support to the gilets noirs: “There’s 700 of them — if we joined together with the other collectives and unions, there’d be maybe 2,000 of us.”

    Indeed, behind this movement, we find just two organizations: most importantly, La Chapelle Debout (“La Chapelle, Stand Up!”) — an association created in northern Paris in 2015 in order to help out migrants on the streets — and Droits devant !! (“Rights First!” — a pun on “Straight Ahead!”), an association founded by figures like popular scientist Albert Jacquard at the end of 1994, not long before the months-long occupation of the Saint-Bernard church by some 300 sans-papiers.

    These two associations worked on their own, without either the “traditional” sans-papiers collectives (for years weakened by divisions, or even internecine struggles) or the unions who have engaged on these issues. They directly mobilized in the workers’ hostels, one by one (some forty such structures are already involved).

    “Yes, we took a step back from some collectives (like the Union Nationale des Sans-Papiers, UNSP) who have lowered their ambitions and now settle for deals in the police prefectures to push a few people’s files under the radar, while losing sight of the goal of a general regularization,” reports Jean-Claude Amara, a longtime leading light in Droits devant !! (and co-founder of Droit au logement — Right to Housing). “This gave us more chance of taking forward steps.”
    “It’s State Racism”

    As one member of La Chapelle Debout insists, “Our aim is to smash the criteria of the Valls circular of 2012” (a circular issued by then-Interior Minister Manuel Valls, which defined the possible justifications for regularization in terms of employment or family and private life).

    After the gilets noirs’ action outside the Comédie-Française theatre (one of their very first actions), in January they nonetheless sent a delegation to the Paris police prefecture — getting at least one regularization into the bargain. But after that, “case by case” measures were over.

    This ruffled feathers among the classic actors in the sans-papiers movement. As one of them (wishing to remain anonymous) put it, “We found that a dynamic toward unity had been set in motion.” Since fall 2018, all kinds of collectives and union bodies have worked on combining their efforts, cooking up fresh actions for after the summer break. They have been mobilized both by former Interior Minister Gérard Collomb’s “asylum and immigration” law (promulgated in September 2018), with its battery of repressive measures, and by the lies the Right and far right have spread about the “Marrakesh pact” (a United Nations agreement on sharing refugees among different countries). But they have also been given fresh impulse by the gilets jaunes protests.

    “We took part in meetings,” acknowledges Jean-Claude Amara of Droits devant !!. “There was, it seemed, a will to go beyond little demos that no longer worried anyone . . .  But nothing came of it.”

    “It’s a mistake not to work together,” laments Alioune Traoré — a representative of the UNSP. “Faced with the arrests, it’s an obligation on all of us to give our support, and we should try and do that all together. But I have my differences with La Chapelle Debout: we shouldn’t say we can hope for regularization or housing for everyone. People come [to the protests] for that — that’s what they hope for — but most gilets noirs don’t meet the criteria. We, too, raise slogans to demand that everyone should be able to move and live, wherever they want. But in reality, you can’t go along to the prefecture taking people who haven’t racked up the [required] time [staying in France] . . .  Personally, I think there’s manipulation going on.”

    Alioune Traoré isn’t a fan of the choice to stage the action at the Panthéon: “The cemetery is sacred ground. Even [to occupy] a church is pushing it. People have been occupying them ever since Saint-Bernard. But even in the case of the Saint-Denis Basilica, when we went in there [to denounce the ‘Collomb law’] in 2018, Marine Le Pen denounced this as ‘profaning’ a place of worship . . .  We should seek out different targets, so the far right and the government won’t be able to exploit the situation.” Others like him fear that ultimately the July 12 occupation will merely harden the government’s stance, and the effect will be to step up the repression a notch — against everyone. It’s a question of strategy.

    “The risk taken at the Pantheon was disproportionate — there’s a suicidal aspect to it,” worries one long-standing participant in sans-papiers struggles. “And even looking at public opinion, I think in the current context, we’d do better to choose targets that underscore what unites all of us, around work or around schools, like RESF does” (referring to the Réseau Éducation Sans Frontières — Education Without Borders Network).

    As for the unions, they remain principally attached to a strategy of strikes and picket lines — the CGT (France’s largest union federation) had put pressure on Elior long before the gilets noirs occupation. “[The gilets noirs] handed us twenty-three case files, which are still being analyzed,” a representative of the catering firm reports. “We are working [to facilitate regularizations that meet the necessary criteria] with tried and tested methods — we’re already working on that with the CGT. Now, we’ve had another actor come and attach themselves to things.”

    As for the risks the gilets noirs ran at the Panthéon, one member of La Chapelle Debout replies: “Yes, the sans-papiers are taking risks, but that’s not something we’ve imposed — it’s discussed collectively. And police harassment is an everyday affair: they can be arrested at any moment. Every day, far more people are thrown into detention centers than engage in political activity. And then we also take ‘anti-repressive’ measures: the participants have lawyers’ names in advance and are much better defended than they would be by a court-appointed!”

    Houssam, a member of La Chapelle Debout and a “son of an immigrant,” refuses to consider migrants “as fragile types.” “The goal is precisely that migrants should speak for themselves as political subjects” And he remembers how often the Right spreads suspicions that the sans-papiers are being “instrumentalized” politically. Such arguments were also pulled out by former socialist Interior Minister Bernard Cazeneuve regarding the clashes between migrants and police in Calais. “For us it’s worrying to see arguments of that type being made on the Left.”

    “We need to break the sans-papiers struggle out of the logic of a tug-of-war with the interior minister alone — and do that permanently” argues Jean-Claude Amara. He put it bluntly: “If we don’t, we remain within the framework of colonial administration.”

    This “decolonial” dimension of the struggle has irritated some on the Left who identify as “universalists.” They take issue with the choice of the name gilets noirs — a reference to the dark fury (colère noire) of the sans-papiers, of course, but also to a certain skin color. This irritation only intensified in June after one of the gilets’ petitions was signed by the Parti des Indigènes de la République (PIR) (a decolonial group critical of “colorblind” secularism, accused by others on the Left of promoting identitarian “Islamo-leftist” and even anti-semitic ideas).

    “Some put up barriers — it made things difficult for some associations,” reports Jean-Claude Amara, who is “not overly committed” to the choice of name (“perhaps not the best label to widen our ranks”). “But we haven’t given in. Even if Droits devant !! isn’t necessarily on the same page as the PIR comrades on everything, we don’t want to give in to the blackmail that says ‘if they’re signing, then we won’t.’ That’s also been the great failing of the sans-papiers movement in recent years: forgetting what the anti-colonial and anti-racist struggle is really about.”

    “Do some people really want to deny us legitimacy by saying we’re decolonial?” asks an annoyed Houssam. “That’s not our problem. But do we think that the fate imposed on migrants is a case of state racism? Yes.”

    One trade unionist asks, “Is the point to show that the state is racist, or to win rights? Can you even still negotiate with an actor you characterize as racist?”

    It’s not certain that the gilets noirs are going to be a magnet for a lot of trade unionists in the months to come. And still less clear that that’s what they’re aiming for.

    https://www.jacobinmag.com/2019/07/gilets-noirs-france-protesters-sans-papiers
    #économie #exploitation #sans-papiers #tourisme #économie_touristique #résistance #manifestation #protestation

    ping @isskein @karine4

    • Qu’est-ce que le mouvement des “Gilets noirs” ?

      Depuis novembre, les “Gilets noirs”, ce mouvement “des sans-papiers, des sans-voix, des sans-visages”, multiplient les actions pour demander la régularisation de “tous et toutes” mais aussi des logements et des conditions de vie dignes.

      “Ni rue ni prison, papiers et liberté.” Mardi 16 juillet, non loin du Tribunal de Grande instance (TGI) de Paris, une banderole affichant ce message a été installée. Au-dessus, inscrits au marqueur sur du papier cellophane, ces deux mots : “Gilets noirs.” Quelques membres de ce mouvement de “sans-papiers, sans-voix, sans-visages” - créé en Île-de-France en novembre 2018 pour demander la “régularisation de tous les sans-papiers” dans le pays mais aussi des logements et des conditions de vie dignes - ont fait le déplacement ce matin. Ils attendent des nouvelles : plusieurs de leurs “camarades” passent actuellement devant le juge des libertés et de la détention, pour contester leur placement en centre de rétention administrative.

      Le contexte : vendredi 12 juillet, plusieurs centaines de Gilets noirs investissent le Panthéon, dans le Ve arrondissement de Paris. Cette action s’inscrit alors dans une campagne nommée “Gilets noirs cherchent Premier ministre”, dont le but est “d’instaurer un rapport de force avec l’Etat”, comme nous le raconte une membre de La Chapelle debout, collectif avec lequel l’action a été menée, tout comme l’association Droits devant ! “Celui-ci est composé d’habitants d’une cinquantaine de foyers d’Ile-de-France, mais aussi de locataires de la rue. En tout, 17 nationalités sont représentées.” Il s’agit donc à la fois de sans-papiers mais aussi de demandeurs d’asile et de personnes sans-abris - les situations pouvant se combiner -, même si la Chapelle debout réfute “toutes les différences que l’Etat veut créer pour diviser les gens".

      "Des Gilets jaunes qui ont été noircis par la colère”

      Au Panthéon, les Gilets noirs demandent un rendez-vous avec le Premier ministre, en sus de leurs revendications. Selon les journalistes sur place, la situation est calme. Ils seront finalement évacués, et 37 d’entre eux interpellés par les forces de l’ordre pour des vérifications d’identité - un membre de la Chapelle debout, lui, emploie le terme de “rafle”, évoquant plusieurs charges policières “très violentes”, une quarantaine de blessés, des insultes racistes et une “volonté de faire peur et casser le mouvement”. Comme le souligne ce papier de France info, plusieurs journalistes sur place ont en effet constaté des tirs de gaz lacrymos, des charges policières et des évacuations de blessés (voir par exemple ce long papier de Basta !, qui publie aussi plusieurs vidéos).

      Une vingtaine de Gilets noirs ont au final été placés en rétention administrative. Lundi 15 juillet, La Chapelle debout expliquait dans un communiqué que “huit Gilets noirs [avaient] été libérés grâce à la mobilisation politique” mais aussi grâce au “soutien financier” de tous et toutes, une cagnotte ayant été créée pour payer des avocats. Lesquels ont, selon le collectif, constaté des irrégularités dans les procédures, d’où la libération de leurs clients. Mardi 16 juillet, ce sont sept autres personnes qui passaient devant le TGI.

      L’action au Panthéon n’était pas la première organisée par le mouvement, dont le nom a été trouvé, selon la Chapelle debout, par un Gilet noir qui a eu cette formule lors de la marche “contre le racisme d’Etat et les violences policières”, en mars, à Paris : “On est des Gilets jaunes qui ont été noircis par la colère.”

      En janvier, un rassemblement avait eu lieu devant la Préfecture de police de Paris. En mai, rebelote avec l’occupation du terminal 2F de Roissy. Selon un membre de la Chapelle debout, le but était de “dénoncer la participation d’Air France” aux expulsions - “Nous on dit déportation” - de personnes immigrées hors de l’Etat français. Enfin, en juin, plusieurs centaines de "gilets noirs" avaient investi les locaux du groupe de restauration collective Elior, à la Défense, de façon à “dénoncer l’exploitation de sans-papiers et leurs conditions de travail” dans cette entreprise, qui, selon eux, capitaliserait sur le “business” de l’emploi de personnes sans-papiers de façon à les “faire travailler gratuitement”.

      “Les Gilets noirs, c’est un mouvement social”

      “On va organiser la riposte, ajoute ce membre du collectif, qui se félicite du soutien de plusieurs personnes et associations, par exemple Assa Traoré et le comité Vérité et justice pour Adama (c’est moins le cas de Marine Le Pen, qui a parlé d’occupation "inadmissible", ou encore d’Edouard Philippe, qui a mis en avant "le respect des monuments publics"). Les Gilets noirs, c’est un mouvement social, pas un mouvement de sans-papiers. C’est un mouvement qui appartient à tous ceux qui combattent le racisme, qui sont d’accord qu’aucun être humain n’est illégal, et qui veulent une vie digne pour tout le monde.” Et d’ajouter : “C’est un mouvement d’impatience : on en a marre d’attendre pour une vie digne, marre d’attendre pour sortir de l’isolement.”

      L’idée de collectif est en effet très forte au sein des Gilets noirs, comme nous le raconte Camara, qui vit dans un foyer et milite aux côtés du mouvement depuis novembre 2018 : “Il est important de s’organiser et de se mobiliser collectivement. Ce qu’on vit, c’est de l’esclavage moderne. La police veut nous faire peur, mais on n’a plus peur. On va aller jusqu’au bout : tout ce qui arrive, c’est notre destin.” Même discours du côté de Samba, dont le petit-frère, interpellé au Panthéon, était présenté au TGI ce mardi : “On va se battre, ensemble, jusqu’au bout de nos ongles. On n’arrêtera pas.” Quelques heures plus tard, un membre de la Chapelle debout nous envoie ce sms : “Tout le monde est libre, on est partis ensemble.” Il précise que la préfecture a fait appel sur "quelques dossiers".

      https://www.lesinrocks.com/2019/07/17/actualite/actualite/qui-se-cache-derriere-le-mouvement-des-gilets-noirs

  • Texte d’#Achille_Mbembe à l’occasion de l’#occupation du #Panthéon, 12 juillet 2019

    « Tout se passe comme si chaque fois que l’on ouvre les yeux, il y a des personnes humaines d’origine africaine quelque part dans notre monde en train d’être brutalises par une autorité ou une autre.

    Ailleurs, loin de chez eux, hors d’Afrique.

    Mais en Afrique aussi, entre les mains des leurs - des coups, surtout des coups, la brutalité avec laquelle tout #corps de nègre (simple gisement musculaire) est traité !

    Et cela fait très longtemps que ça dure.

    Ça dure depuis tant de temps que cela n’étonne plus personne.

    Les #Nègres, on s’attend a ce qu’ils soient brutalisés, et c’est le contraire qui est anormal.

    Il y a quelques semaines, un camp de prisonniers (car c’est de cela qu’il s’agit) en majorité africains a été littéralement bombardé en Libye. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été tues.

    D’autres périssent presque chaque semaine, noyés dans les eaux de la Méditerranée.

    On ne compte plus ceux dont les sables du Sahara recouvrent de leur linceul les dépouilles.

    Pas un seul mot de nos Chefs d’Etat.

    Pas un seul mot des représentants des peuples africains. Pas un seul mot des organisations continentales, encore moins de nos intellectuels, artistes, footballeurs, hommes et femmes d’Église ou entrepreneurs.

    Après deux jours, la nouvelle a disparu des grands médias occidentaux. Et tout a recommence comme si rien n’avait jamais eu lieu. De telles vies comptent-elles seulement ?

    La Libye est un pays où existent des marches d’#esclaves africains en plein XXIe siècle. Tout le monde le sait.

    Elle est un pays ravagé par le #racisme_anti-nègre qui menace de plus en plus la plupart des États maghrébins. Tout le monde le sait.

    Tout le monde le sait par ailleurs, certaines puissances européennes revendiquant le statut d’"amies des Africains" procurent des #armes sophistiquées a l’une ou l’autre des milices qui se disputent le pouvoir a Tripoli.

    L’Europe, qui a joue un role determinant dans la destruction de la #Libye, leur procure d’énormes sommes d’argent.

    L’objectif est d’empêcher la migration des Nègres en Europe. Pour ce faire, il faut transformer l’Afrique en un immense #Bantoustan.

    En réalité, il s’agit de subsides a la #chasse de captifs nègres que l’on entasse dans des prisons qui ne disent pas leur nom, et que l’on revend a l’encan sur les marchés locaux. Un commerce ignominieux est en cours dont les corps d’ébène servent une fois de plus de monnaie.

    Ceci, l’Europe prétend ne pas le voir, tout comme elle s’échine à rendre invisible la saignée en cours en #Méditerranéenne.

    Au sujet de ce scandale, nos Chefs d’Etat n’ont aucun mot a dire. Nos intellectuels, nos artistes, nos footballeurs, nos hommes et femmes d’Église et nos entrepreneurs non plus.

    Hier, le Président Emmanuel #Macron a réuni a l’Élysée des individus choisis au hasard par son gouvernement. Ces individus de son choix sont supposes représenter "la #diaspora_africaine" en #France. Le Président Macron, nous dit-on, est un grand intellectuel. Il serait un disciple de Paul Ricoeur et aurait suivi des séminaires avec Etienne Balibar.

    Mais quand il s’agit de l’#Afrique, il évite soigneusement de discuter avec des intellectuels africains critiques. Ils risquent de le démaquiller, de lui poser toutes les questions qui gênent, de lui opposer des arguments sérieux auxquels il n’a aucune réponse plausible. Ils risquent de remettre publiquement en cause les trois piliers de la politique française - le #militarisme, le #mercantilisme et le #paternalisme mâtiné, comme toujours, de #racisme.

    Et, naturellement, le soutien sans condition a des régimes corrompus qui militent activement contre les intérêts bien compris du Continent.

    Le President Macron leur préfére des gens choisis par ses diverses cellules de communication et autres conseils présidentiels - de pauvres étudiants d’une pauvre université qui ne savent pas comment formuler des questions pertinentes et qu’il se fait fort de ridiculiser ; des quidam qui n’ont étudié aucun dossier en profondeur et se contentent de généralités ; des Nègres de pacotille assoiffés de vanité et en quête de selfies, hilares et bon enfant, trop heureux de servir le Maitre lorsqu’il ne s’agit pas d’opportunistes peu scrupuleux en quête de prébendes.

    Tout heureux de se retrouver sous les lambris, hier ils lui ont en effet servi la soupe et ont soigneusement évité de traiter des vrais dilemmes - ceux qui font des rapports entre la France et l"Afrique le paradigme même du scandale néocolonial.

    Bal des cyniques, en vérité, et des deux côtés !

    Ce soir, cette comédie s’est révélée être ce qu’elle a toujours été.

    Des centaines d’Africains #sans-papiers ont occupe le Pantheon pour exposer aux yeux du monde le traitement qu’ils subissent en France.

    La réponse ne s’est pas fait attendre. Ils ont été "évacués" sans ménagement, à la manière exacte dont ils sont traités dans leurs pays respectifs par leurs propres gouvernements.

    Quant prendra fin ce scandale ? Quand apprendrons-nous a gagner de nouveau ? Quand est-ce que les vies nègres compteront enfin ?

    Tant que l’Afrique ne deviendra pas son centre propre, tant qu’elle ne se reconstituera pas en tant que vaste espace de circulation, tant qu’aucun Africain ne sera traité comme étranger en Afrique même, la #brutalisation des corps nègres se poursuivra.

    Pour le reste, le salut ne viendra pas de la France. Il n’y a strictement rien a attendre d’elle que nous ne puissions nous offrir a nous-mêmes. Le salut ne viendra pas non plus des diasporas. Il viendra d’abord de l’Afrique elle-même.

    Il faut donc réapprendre a faire corps et reprendre la #lutte. Il faut l’intensifier là où elle est déjà en cours. Il faut puiser dans la #mémoire, la #créativité et les énergies souterraines de nos peuples pour aller de l’avant.

    Nul ne nous libérera à notre place ou malgré nous. Les vies des nôtres disperses dans les quatre coins du monde ne compteront véritablement que le jour ou l’Afrique sera #debout sur ses propres jambes.

    Et c’est a travailler à reconquérir cette initiative historique que nous sommes appelés. Tout le reste n’est que diversion. »

    https://www.facebook.com/gildas.ledem/posts/10157313594073610?__tn__=H-R

    Texte signalé par @isskein

    #Mbembe #France #Paris #migrations #résistance #néo-colonialisme #néocolonialisme #Afrique

  • Les gilets noirs, un collectif radical qui veut relancer les luttes de sans-papiers
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200719/les-gilets-noirs-un-collectif-radical-qui-veut-relancer-les-luttes-de-sans

    Après leur occupation du Panthéon, les gilets noirs participent samedi 20 juillet à la marche contre les violences policières en mémoire d’Adama Traoré. Qui sont-ils ? Pourquoi bousculent-ils les collectifs « traditionnels » de sans-papiers ? Zoom sur un mouvement qui compte déjà des centaines de soutiens, à la radicalité revendiquée.

    #France #Panthéon,_régularisations,_sans-papiers,_Gilets_noirs

  • Devinette pour le week-end : qui est-il ? Premier indice : il était détesté par l’#extrême-droite. Second indice : il a eu l’idée du Festival de Cannes. Allez, un dernier pour la route : son nom est celui de beaucoup d’écoles françaises.

    http://sms.hypotheses.org/2121

    #Front_populaire, #mémoire, #république, #panthéon, #Jean_zay, #biographie, #histoire, #cannes, #politique


  • « Qui est-il ? Premier indice : il était détesté par l’extrême-droite. Second indice : il a eu l’idée du Festival de Cannes. Et un dernier pour la route : il a donné son nom à beaucoup d’écoles françaises. »
    http://sms.hypotheses.org/2121
    #JeanZay, #histoire, #politique, #panthéon, #gauche, #Françoishollande,

  • Débat sur l’esclavage : « Débaptiser les collèges et lycées Colbert est une mauvaise idée »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/21/debaptiser-les-colleges-et-lycees-colbert-est-une-mauvaise-idee_5188833_3232

    Certes, Colbert a fondé l’esclavagiste Compagnie des Indes occidentales. Est-il utile de rappeler qu’il est aussi celui qui a su redresser l’économie de la France ? Les auteurs de la tribune balaient par avance cet argument. Certes, il a posé les bases du Code noir, qui a légalisé la pratique de l’esclavage. Ce texte comportait bien des aspects monstrueux : outre l’horreur de base qu’est le fait de considérer l’esclavage comme une norme, il autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

    Sert-il à quelque chose de rappeler que, néanmoins, le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi ? Peut-on rappeler cette vérité sans se voir taxé de cynisme ou d’indifférence face à des souffrances infinies ? Il faut aller plus loin. Colbert n’était après tout que le principal ministre de Louis XIV. Louis-Georges Tin et Louis Sala-Molins souhaitent-ils également débaptiser le lycée Louis-le-Grand ? Allons-nous ensuite débaptiser les collèges et lycées Voltaire au prétexte de ses écrits antisémites ?

    #paywall #racisme #colonialisme #histoire #historicisation

    • Dans une tribune au « Monde », Aurélien Dupouey-Delezay, professeur d’histoire-géographie, estime que si le ministre de Louis XIV contribua à légaliser l’esclavage, vouloir retirer son nom des écoles témoigne d’une incapacité à assumer l’histoire.

      Tribune. Dans Le Monde daté du 19 septembre, un collectif de personnalités mené par Louis Sala-Molins et Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), et dont j’ai souvent trouvé les textes intelligents et bien argumentés, publie une tribune demandant à ce que soient débaptisés les collèges et lycées Colbert. Pour le professeur d’histoire autant que pour le citoyen que je suis, il s’agit d’une franche mauvaise idée.

      Certes, Colbert a fondé l’esclavagiste Compagnie des Indes occidentales. Est-il utile de rappeler qu’il est aussi celui qui a su redresser l’économie de la France ? Les auteurs de la tribune balaient par avance cet argument. Certes, il a posé les bases du Code noir, qui a légalisé la pratique de l’esclavage. Ce texte comportait bien des aspects monstrueux : outre l’horreur de base qu’est le fait de considérer l’esclavage comme une norme, il autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

      Sert-il à quelque chose de rappeler que, néanmoins, le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi ? Peut-on rappeler cette vérité sans se voir taxé de cynisme ou d’indifférence face à des souffrances infinies ? Il faut aller plus loin. Colbert n’était après tout que le principal ministre de Louis XIV. Louis-Georges Tin et Louis Sala-Molins souhaitent-ils également débaptiser le lycée Louis-le-Grand ? Allons-nous ensuite débaptiser les collèges et lycées Voltaire au prétexte de ses écrits antisémites ?

      Assumer le passé

      L’essentiel, toutefois, n’est pas encore là. Chercher à débaptiser les collèges et lycées Colbert est une initiative qui témoigne chez ceux qui la portent d’une incapacité à assumer notre passé. Qu’ils aient une difficulté personnelle à le faire, passe encore ; mais il est dangereux qu’ils cherchent à transmettre cette difficulté à la société tout entière. Pour reprendre l’expression d’Henry Rousso, il est des cas où le passé « ne passe pas ». Mais quand il passe, quand il est consensuel, est-il sain de chercher à le vomir ? Est-il sain de créer des querelles qui ne reflètent aucun débat réel au sein de la population ?

      Assumer son passé est, pour une société comme pour un individu, une des conditions nécessaires pour bien vivre le présent. Il ne s’agit nullement de tout se pardonner à soi-même ; il ne s’agit pas plus d’aimer tout ce qu’on a fait. Mais il est indispensable de l’accepter pour être tourné vers l’avenir. Le déni et le refoulement ne sont jamais des solutions viables sur le long terme. Dans une société déjà aussi fracturée que l’est la nôtre, aussi peu unie par une culture commune toujours plus mince, de telles tentatives sont porteuses d’un réel danger social.

      Pour assumer son passé, il est d’abord nécessaire de le comprendre. Les auteurs de cette tribune l’ont écrite au nom de la mémoire de l’esclavage ; mais avant que de faire un travail de mémoire, nous avons à faire un travail d’histoire. L’histoire est en effet la science qui permet de donner un sens au passé ; en histoire, on ne juge pas, on cherche à comprendre.

      Ne pas tout mélanger

      Bien sûr, il est possible – et même indispensable – de qualifier les faits du passé ; personne ne demande à la société de n’être qu’historienne. Il est parfaitement normal qu’une société exalte ses héros et conspue ceux dont elle considère qu’ils ont trahi ses valeurs : toutes l’ont fait, et cela fait aussi partie du ciment social, de la culture commune qui lie les individus les uns aux autres. Mais cela, il faut le faire ensuite, dans un second temps. Le jugement du citoyen doit venir après le travail de l’historien, sauf à perdre toute pertinence, toute crédibilité, enfin toute justice.

      Comprendre le passé, accomplir son « devoir d’histoire », permet d’abord, par la contextualisation qui est le préalable à tout travail historique, de ne pas tout mélanger. Il n’est pas question de créer des « lycées Pétain » ou des « collèges Laval », parce que ces personnages ont porté une politique violemment antisémite à une époque où tout le monde ne l’était pas ; à une époque où d’autres, nombreux, luttaient, au péril de leur vie, pour sauver des juifs de la déportation et de la mort.

      Au contraire, Colbert était esclavagiste à une époque où tout le monde ou presque l’était – où, en tout cas, l’esclavage était considéré comme une norme. Il n’est pas le seul. Aristote, en son temps, avait lui aussi cherché à justifier l’injustifiable.

      Dire cela, ce n’est pas tomber dans le relativisme moral. Je ne prétends pas que l’esclavage, crime contre l’humanité, ne l’était pas au XVIIe siècle. Je veux seulement rappeler qu’à cette époque qui ignorait jusqu’à la notion même de crime contre l’humanité, il ne pouvait pas être considéré comme tel. Je ne prétends pas que tout se vaut, ni que les systèmes de valeurs des différentes civilisations et des différentes époques soient moralement équivalents – bien au contraire. Aristote, considérant que l’esclavage était normal et moralement justifié, se trompait. Mais on ne peut pas plus lui tenir rigueur de cette erreur qu’on ne peut lui tenir rigueur d’avoir cru que la Terre était au centre de l’Univers. Du passé, ne faisons pas table rase : en équilibre précaire, et de plus en plus précaire, nous sommes debout dessus.

    • En ce moment les médias mainstream caricaturent toutes les positions radicales (féminisme, lgbt, antiracisme, etc.). A chaque fois que je lis un de leur articles je m’étrangle. Nous sommes considérés comme des extrémistes et notre pensée est tournée en ridicule.
      Ici par exemple. Le sujet c’est Colbert et le code noir. Le sujet c’est « faut-il continuer à honorer quelqu’un qui, pour réguler un marché financier, a fixé des règles commerciales à la vente d’esclaves humains ? ». Et aussitot, le journaliste extrapole avec ses peurs et ses fantasmes...

    • Oui et les « arguments » sont tres paradoxaux.
      D’un côté il est dit que le code noire

      autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

      (comme si les motifs des blancs esclavagistes pouvaient parfois etre fondés sur du serieux ! ) et de l’autre

      le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi

      Vu que le code noire autorisait aux esclavagistes blancs de nourrir leurs chiens avec des esclaves noirs vivants je me demande de quel encadrement parle ce mec !
      Quant au fait de dire que Colbert a relancé l’économie francaise grâce a l’esclavage et au commerce de la déportation des populations africaines c’est bien tout le probleme. Pour ce Marcheur du é-monde.fr le Comorien se compte au Kilogramme a l’époque de Colbert comme à celle de Jupiter.
      #grand_homme

    • Je suis surpris qu’on ai pas pensé à l’idée de ne pas nommer collèges et lycées du noms des « grandes personnalités ayant marqués la France ». D’abord, c’est principalement des hommes - très peu de femmes, ensuite nommer les lycées d’une autre manière permettrai de considérer ces personnages historiques dans leur « entier » sans avoir à glorifier ou réécrire l’histoire. L’argument avancé de « ne pas assumer son histoire » pour justifier les noms est vraiment débile. C’est justement en prenant de la distance et en évitant de glorifier les personnages historiques ou politique qu’on peut pleinement assumer l’histoire et l’explorant de manière complète et scientifique. Mais s’il faut cacher le passé honteux sous prétexte que ça salirait le nom d’un lycée ou ’un établissement public.

      Perso, ça me ferait vraiment chier d’envoyer mes enfants au « conservatoire national de musique Nicolas Sarkozy » ou Giscard d’Estaing sous prétexte qu’il jouait de l’accordéon.

      Franchement est-ce raisonnable, Est-ce nécessaire ?

    • Débaptisé les rues des grands hommes c’est pas de l’amnesie. Le nom des rues ou des lycées c’est pas le moyen qu’on utilise pour connaître son histoire. Les noms de rue servent à célébré des personne, des éventements dont on est fières. Si les français tiennent tant à leur bouchers historiques qu’ils s’en souvienne avec les éléments qui manquent actuellement. Le lycée peut tres bien devenir « lycée du code noir de Colbert » ou « Lycée Colbert le négrier » ou prendre le nom d’esclaves qui se sont échappés. Ne plus avoir de rue Colbert c’est pas oublié qui est cet ordure mais juste ne plus etre fière de nos crimes contre l’humanité.
      Les noms des rues correspondent aux valeurs d’une collectivité, en France les valeurs sont « esclavagisme, guerre et viol » puisqu’on célèbre surtout les militaires les esclavagistes et les misogynes.

    • Décolonisons #Grenoble

      L’ensemble des noms de rues, places et avenues d’une ville comme Grenoble forme un système : le système ouvert qui dresse un tableau à la gloire d’une certaine histoire de la ville, de sa région et de la France. Ce « Panthéon urbain » construit discursivement et symboliquement un #imaginaire_urbain qui conforte un certain regard sur l’histoire, regard articulé à des notions comme « la grandeur de la France », « les grands hommes », « les grandes victoires de nos armées » etc.

      Toutes ces notions sont liées à des formes occultées de #domination comme les guerres de #conquête et le #colonialisme, l’histoire du #capitalisme et de l’hégémonie de la bourgeoisie, l’appropriation « scientifique » des savoir-faire populaires et ressources naturelles, ou encore la réécriture opportuniste de l’histoire de la résistance à l’occupation nazie.

      Le #Panthéon_urbain que dessine ces noms de la voirie grenobloise, propose les contours d’une #élite qui aurait forgé historiquement l’imaginaire et la forme de la ville contemporaine. Or cette lumière honorifique projetée sur ces présumées élites produit également des ombres faites de non-dits, d’opacité, de contre-vérités voire de manipulations : c’est l’envers du décors qui raconte une contre-histoire inouïe (mais pas inaudible), une autre vérité de l’histoire, vécue et murmurée par ceux qui n’apparaissent jamais au fronton de nos monuments : chair à canon des armées, prolétariat urbain et damnés de la terre, petites mains illettrées, migrants sans-papiers, créateurs spoliés, femmes de…

      Une #contre-histoire n’est pas une #anti-histoire, c’est-à-dire un récit d’opposition idéologique qui confronterait l’histoire dominante terme à terme. Une contre-histoire est un commentaire historique produit par des groupes dominés dans des formes, de langages et de discours propres à ces groupes, divergentes des formes académiques du récit historique des élites. Ainsi la production d’une contre-histoire populaire porte la marque des métissages langagiers et des imaginaires transgressifs qui expriment la réalité culturelle des quartiers populaires.

      Il ne s’agit pas de faire le procès de tel ou tel personnage mais de rétablir une perspective qui réintègre les parts d’ombre du discours officiel sur l’histoire et les contributions « oubliées » des hommes et des femmes qui n’ont pas eu l’honneur et la reconnaissance de la mémoire d’État.

      http://asso-contrevent.org/decolonisons-grenoble
      #contre-histoire #géographie_culturelle #géographie_décoloniale #géographie_postcoloniale

  • Le 3 novembre frappons à la porte du Panthéon pour qu’Olympe de Gouges y représente parité et diversité - Féministes en tous genres
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2016/11/01/le-3-novembre-frappons-a-la-porte-du-pantheon-pour-qu-olympe-593157.html

    Certes, à proximité de l’hémicycle, dans la salle des Quatre-Colonnes, où se côtoient journalistes et député.es, son buste fait désormais face à celui de Jean Jaurès. Pour la première fois, à l’Assemblée nationale, au cœur même des institutions républicaines, une statue de femme représente non pas une allégorie, mais une femme ayant existé, pensé et agi sur la scène historique et politique [2]. Quel meilleur choix pour cette impétrante que celui qui fut fait par Claude Bartolone, Sandrine Mazetier et Catherine Coutelle [3], guidées en cela par Françoise Durand, la présidente de l’association « Olympe de Gouges aujourd’hui », et Yvette Roudy, ministre des Droits des femmes dans les années 1980 ? Car, il ne faut pas se lasser de le rappeler, Olympe de Gouges, véritable universaliste, était à la fois une féministe et une antiraciste.

    Aussi, le 19 octobre dernier, Françoise Durand se réjouissait-elle à juste titre de « l’entrée symbolique » de l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne à l’Assemblée nationale, lui rendant femmage en ces termes : « Féministe donc humaniste, tu as arraché les femmes à leur subordination et au monde domestique où elles sont confinées depuis des siècles pour les introduire dans l’universalité. C’est la même démarche qui t’anime pour les gens de couleur. »

    #olympe_de_gouges #panthéon #symbole #historicisation

  • 5月28日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-150528

    Top story: Véronique Besse on Twitter: "Jean Zay au #Pantheon : une provocation… twitter.com/veroniquebesse…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 09:11:51

    Top story: Introducing audience insights | Twitter Blogs blog.twitter.com/2015/introduci…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 06:44:19

    Top story: Mary Meeker’s 2015 Internet Trends (Slides) | Re/code recode.net/2015/05/27/mar…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 04:20:24

    Top story: BuzzFeed Press Blog - BuzzFeed News www.buzzfeed.com/mathonan/come-…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at (...)

  • « Charlie Hebdo » va continuer de paraître et lance un appel aux dons
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/08/charlie-hebdo-sortira-mercredi-prochain_4551899_3224.html
    ben tiens, c’est pour la liberté d’expression !

    « Nous avons besoin d’aide, dit Richard Malka. Nous n’avons plus un seul crayon, plus d’archives, d’ordinateurs, plus rien... Mais nous n’avons pas de doute sur la solidarité envers Charlie Hebdo. Elle est là. »

    D’ailleurs Richard Malka est journaliste et publie régulièrement dans Charlie Hebdo.

    Il a été décidé de lancer un large appel aux dons vendredi matin, qui sera relayé dans les journaux, télévisions, radios et sites d’information. L’ensemble des sommes récoltées aura pour vocation d’aider Charlie Hebdo à continuer son activité de façon pérenne.

    D’autres soutiens s’organisent aussi. Plusieurs fonds d’aide à la presse et mécènes ont fait savoir qu’ils aideraient financièrement l’hebdomadaire. Divers sites Internet ont également déjà lancé des collectes de soutien tandis qu’une vague d’abonnements semble se dessiner au vu des annonces de plusieurs entreprises, institutions ou particuliers.

    En fait, on avait rien à branler de Charlie Hebdo jusqu’à y’a deux jours, mais là tout d’un coup, on découvre que c’est trop liberté d’expression
    #pognon #obscénité #récupération
    En plus, j’imagine la tronche de Cabu en se voyant devenu icône apolitique, consensuelle et mercantile.
    #nausée

  • Une réponse d’Olivier Blanc à Florence Gauthier sur Olympe de Gouges
    voire ici pour les attaques de Florence Gauthier contre la panthéonisation d’Olympe de Gouges
    http://seenthis.net/messages/179630

    et le texte d’Olivier Blanc est ici
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/11/01/olympe-de-gouges-une-feministe-une-humaniste-une-femme-polit.html

    Pour dissuader le président de la République de choisir Olympe de Gouges, représentante des femmes engagées en politique, d’entrer au Panthéon, l’extrême gauche la plus ringarde fait feu de tout bois. Fidèle aux vielles méthodes - staliniennes - Florence Gauthier (Paris 7-Diderot) qui n’a jamais lu les écrits d’Olympe et n’a jamais publié sur elle autre chose qu’un brûlot d’apparence scientifique en réponse à un très bel article de presse de Myriam Perfetti paru dans l’hebdomadaire Marianne (17 août 2013), affirme sur son blog, au mépris de toute vraisemblance, qu’Olympe de Gouges fut une contre-révolutionnaire favorable à la loi martiale !

    #historicisation #pantheonisation #Olympe_de_Gouges

  • Un Français(e) au Panthéon - À qui ferons-nous l’honneur du Panthéon ? - Herodote.net
    http://www.herodote.net/retrospectives-18.php#bas

    « Fidèle au rituel instauré par François Mitterrand, le président de la République française se propose d’accueillir au Panthéon une nouvelle personnalité.

    Reste à savoir laquelle ?... »

    #Panthéon #modèle #exemple #France #valeur #repère #projet #guide #République #référence #politique #social #humanité #progrès

  • Actualité de l’abbé Grégoire

    Nous allons donc évoquer ce matin l’actualité riche de l’abbé Grégoire. Nous allons le faire avec sa biographe, Rita Hermon-Belot, directrice d’études à l’EHESS, en rappelant combien furent vaillants ses combats pour l’émancipation des Juifs et contre l’antisémitisme, pour la fin de l’esclavage des Noirs, pour l’éducation du peuple, pour la lutte contre le vandalisme et la protection du patrimoine, pour l’extension de la langue française au dépens des langues régionales, ou encore pour la tolérance du catholicisme envers les autres religions. Combats dont beaucoup furent féconds et dont plusieurs exigent d’être inlassablement perpétués.

    http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-actualite-de-l-abbe-gregoire-2013-09-14

    #histoire #radio #esclavage #racisme #antisémitisme #lutte_contre_l_antisémitisme #racisme #antiracisme #panthéon

  • Olympe de Gouges et la symbolique féministe, entretien avec Geneviève Fraisse | Entre les lignes entre les mots
    http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2013/09/20/olympe-de-gouges-et-la-symbolique-feministe-en

    En 2007 et en 2009 vous vous êtes prononcée en faveur de l’entrée d’Olympe de Gouges et de Solitude au Panthéon…

    Oui, la demande de panthéonisation d’Olympe de Gouges a déjà une histoire. L’historienne Catherine Marand-Fouquet ouvre la voie, notamment en organisant une manifestation en 1993 devant le Panthéon, pour commémorer la mort d’Olympe de Gouges, guillotinée le 3 novembre 1793 (1).

    Au lendemain dubicentenaire de la Révolution française, en 1989, c’était une suite logique, logique du point de vue révolutionnaire autant que dans une perspective de réparation historique. Ainsi, la question des « grandes femmes » à côté des « grands hommes » était moins une question paritaire (combien de femmes manquantes ?) qu’une question de héros et d’héroïnes. C’est là où l’on voit qu’entre l’initiative de 1993 (que j’ai relayée en tant que déléguée interministérielle aux droits des femmes en 1998) et celle d’aujourd’hui, la signification n’est pas univoque. Le féminisme est aussi lié aux couleurs des moments historiques et cela en fait tout l’intérêt politique justement. Mais aussi, il y a continuité : Olympe de Gouges est bien à la place des fondateurs et fondatrices d’un espace politique démocratique. Et quelle que soit la critique adressée aujourd’hui à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (« droitdelhommisme »), le texte d’Olympe de Gouges qui lui fait face, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyennne, la lecture publique de ce texte produit toujours un effet subversif. En décalage, en miroir, cette Déclaration ne fait pas l’effet d’un doublon, d’une copie, mais plutôt d’une provocation renouvelée.

    #femme #femmes #feminisme #pantheon #historicisation #Olympe_de_Gouges

  • Cherche #femmes à enterrer au Panthéon (hors « vertu conjugale ») | Rue69
    http://www.rue89.com/rue69/2013/08/13/cherche-femmes-a-enterrer-pantheon-hors-vertu-conjugale-244906

    Depuis le 17 juillet dernier, un Collectif pour des femmes au #Panthéon s’est créé sur Facebook pour réclamer la présence de femmes au Panthéon. Car pour 75 personnes inhumées au Panthéon, on ne compte que deux femmes. Marie Curie, bien sûr, et Sophie Berthelot.

    En réalité, on pourrait même n’en compter qu’une, puisque la scientifique Sophie Berthelot est inhumée au panthéon (accrochez-vous bien) « en hommage à sa vertu conjugale ». Elle était, en effet, l’épouse chérie du chimiste et homme politique Marcellin Berthelot.

    Y a-t-il un homme enterré au Panthéon pour sa vertu conjugale ? Non ? Bizarre.

    #sexisme