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  • À l’intérieur du château de cartes de la Maison de Saoud - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/a-l-interieur-du-chateau-de-cartes-de-la-maison-de-saoud.html

    PAR WILL SUMMER le 25 JUIN 2017 • ( 1 )

    Image Sputnik/Mikhaïl Voskrenenskiy
    Par Pepe Escobar, le 24 juin 2017

    Alors que les observateurs géopolitiques avaient parié sur un changement de régime au Qatar – orchestré par une Maison de Saoud aux abois – ledit changement de régime se produisit en fait à Riyad, orchestré par le Prince Guerrier, Destructeur du Yémen et Blocus du Qatar, Mohammad ben Salman (MBS).

    Considérant la nature impénétrable de cette oligarchie familiale du pétrodollar désertique s’affichant telle une nation, il incombe aux quelques étrangers bénéficiant d’un accès direct de donner un sens à ce tout nouveau Game of Thrones d’Arabie. Cela n’aide pas non plus que la « largesse » des lobbies saoudiens – et émiratis – à Washington réduise presque tous les think-tanks et informateurs en vue à la flagornerie la plus abjecte.

    Une source de premier plan sur le Moyen-Orient proche de la Maison de Saoud, et dissident de facto du consensus en cours dans le Beltway, ne mâche pas ses mots ; « la CIA est très mécontente du renvoi de [l’ancien Prince Héritier] Mohammad ben Nayef. Mohammad ben Salman est vu comme un promoteur du terrorisme. En avril 2014, la totalité des familles royales des Émirats Arabes Unis (EAU) et de l’Arabie Saoudite devaient être déchues du pouvoir par les USA, à cause du terrorisme. Un compromis fut atteint, selon lequel Nayef prendrait les rênes du Royaume afin d’empêcher cela. »

    Avant le coup à Riyad, un récit insistant circulait dans certains cercles géopolitiques moyen-orientaux bien précis, selon lequel les renseignements US avaient « indirectement » empêché un autre coup d’état visant le jeune Émir du Qatar, le Sheikh Tamim al-Thani, orchestré par Mohammad ben Zayed, Prince Héritier d’Abou Dhabi avec le concours de l’armée de mercenaires Blackwater/Academi d’Eric Prince aux EAU. Zayed, et c’est essentiel, se trouve être le mentor de MBS.

    Notre source clarifie, « MBS échoue partout. Le Yémen, la Syrie, le Qatar, l’Irak, etc., sont tous des échecs de MBS. La Chine est également fâchée contre lui car il a attisé les troubles au Xinjiang. La Russie ne peut être heureuse du fait que MBA était, et est toujours, derrière les prix dégonflés du pétrole. Qui sont ses alliés ? Il n’en a qu’un et c’est son père, qui n’en a guère la compétence. » Le Roi Salman est quasiment infirme, pour cause de démence sénile.

    La source est formelle, « il est grandement possible que la CIA agisse contre la monarchie en Arabie Saoudite. » Cela hisserait la guerre entre le Président Trump et certains secteurs particuliers de l’état profond US à un niveau d’une toute autre envergure.

    Et pour assaisonner davantage le mélange, il y a le facteur Jared d’Arabie. Impossible qu’un acteur sérieux, proche de ces événements, confirme quoi que ce soit à propos du coup (avorté) au Qatar. Mais si cette tentative de coup d’état a réellement eu lieu et qu’elle a été réprimée, Jared Kushner a pu en avoir vent eu égard à ses relations.

    Selon la source, « Jared Kushner est essentiellement en faillite au 666 5ème Avenue, et il a besoin du soutien financier saoudien. Il fait donc tout ce que veulent les Saoudiens. Le 666 5ème Avenue est dans un état financier si mauvais que même son beau-père est incapable de l’en dépêtrer. »

    Opération Arrogance du Désert

    Cette piste complexe d’événements corrobore bien le fameux mémo’ de décembre 2015 de la BND – les renseignements allemands – selon lequel la Maison de Saoud a assumé une « politique d’intervention impulsive » avec MBS, alors Ministre de la Défense et Vice-Prince Héritier, un « joueur », provoquant immanquablement de nombreux troubles.

    Le mémo’ de la BND détaillait comment la Maison de Saoud avait, en Syrie, financé l’Armée de Conquête – grosso-modo un recyclage de Jabhat al-Nosra, alias al-Qaeda en Syrie – ainsi que l’organisation Ahrar al-Sham, une sœur idéologique. Traduction ; la Maison de Saoud est complice du terrorisme salafiste/djihadiste, en le finançant et en l’armant. Cela provient d’un régime qui accuse désormais le Qatar des mêmes crimes (le Qatar a soutenu des organisations différentes).

    Au Yémen, Le BND s’inquiétait que la guerre de MBS contre les Houthis et l’Armée du Yémen ne bénéficiait qu’à al-Qaeda dans la Péninsule Arabique (AQPA). Maintenant, la guerre de MBS – conduite avec des armes étasuniennes et britanniques – a également provoqué une atroce catastrophe humanitaire.

    Comment un crétin arrogant, négligé et imbu tel que MBS en est-il venu si près de mettre le feu à toute l’Asie du Sud-Ouest ? Et pas seulement l’Asie du Sud-Ouest ; des vagues de désarroi se répandent à travers les cercles d’investisseurs occidentaux, comme quoi MBS est tellement imprévisible que ses actes vont démolir des comptes-retraite dans tous les secteurs.

    Il convient de dresser une toile de fond. Ce que nous avons aujourd’hui, c’est le Troisième Royaume saoudien – fondé en 1902 par ibn Saoud, et qui conserve la même alliance néfaste avec des écclésiastiques wahhabites troglodytes. Ibn Saoud ne régnait que sur le Najd pour commencer ; puis, en 1913, il annexa l’Arabie orientale chiite (c’est là que se trouve le pétrole) et jusqu’en 1926 le Hedjaz, sur la côte de la Mer Rouge. Le Royaume « uni » d’Arabie Saoudite ne fut proclamé qu’en 1932.

    Ibn Saoud mourut en 1953. La plus influente des épouses de son harem était sans doute Hassa al-Sudairi. Ils ont eu 7 fils. Le Roi Salman (sénile), Nayef et MBS sont tous des Sudairis. MBS est le premier des petits-fils d’Ibn Saoud en ordre d’accession au trône.

    De nombreux autres princes sont plus compétents que MBS. Nayef, qui a passé beaucoup de temps au Ministère de l’Intérieur, était le tsar saoudien de l’anti-terrorisme (et donc un chouchou de la CIA). Il y a Mitab ben Abdullah, Ministre de la Garde Nationale d’Arabie Saoudite ; le notoire Prince Turki, ancien patron du renseignement, ancien ambassadeur aux USA et ancien meilleur pote d’Oussama ben Laden ; et Khaled ben Faisal, Gouverneur de La Mecque et ancien Ministre de l’Éducation.

    MBS a tout parié sur sa « Vision 2030 » – qui en théorie pourrait propulser l’économie saoudienne au-delà de la monoculture pétrolière, mais implique un aggiornamento politique virtuellement impossible ; après tout, le château de cartes de la Maison de Saoud est irréformable. Prenez la liste risible des 13 exigences désormais imposées au Qatar – c’est le boulot de MBS – comprenant l’excommunication belliqueuse de l’Iran et la fermeture d’al-Jazeera.

    Pas étonnant que chaque acteur géopolitique majeur imagine désormais des scénarios de guerre – malgré le fait que seule l’Allemagne ait vu ses inquiétudes enregistrées. Le Qatar a le statut d’observateur à l’OTAN. Doha est formelle ; elle ne pliera pas face aux exigences saoudiennes. Et maintenant… MBS – le « dirigeant » le plus dangereux dans la géopolitique actuelle – perdra-t-il la face, ou déclenchera-t-il encore une autre guerre insensée et ingagnable, allant cette fois-ci jusqu’à faire se convulser le monde ?

    Source : https://sputniknews.com/columnists/201706241054941082-saudi-house-of-cards-inside-story

    https://globalepresse.net

  • Idlib gazée : la main d’Erdogan ? – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/342208

    Un autre récit, pas tellement commenté c’est pour cela que je le signale.

    Ces révélations se trouvent paradoxalement confirmées par des milieux fiables en Turquie. Outre certains milieux politiques opposés au gouvernement d’Erdogan, des universitaires mettent en garde contre un énième « complot » qu’Erdogan et son équipe semblent avoir fomenté pour « faire échec aux pourparlers syro-syriens de Genève » tout en « échappant à leurs engagements pris envers la Russie »

    « Chaque fois que les terroristes se sentent au bout du rouleau, ils ont recours aux armes chimiques », a estimé Emre Kongar, sociologue turc. « Les pays impérialistes et leurs alliés régionaux n’ont aucun mal à fournir des armes aux terroristes. Selon des informations avérées, c’est la Turquie qui aurait fourni le gaz sarin aux terroristes d’al-Nosra basés à Idlib et le convoi a quitté la Turquie en direction de la Syrie. Cela fait six ans que la Turquie s’est transformée en une base pour Daech et al-Nosra, six ans que le gouvernement d’Erdogan vend le pétrole de contrebande syrien et prétend dans le même temps combattre le terrorisme », a dit le sociologue.

    #syrie #Khan_Cheikhoun

  • Le Hezbollah, géant gêné - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/130217/le-hezbollah-geant-gene

    « On s’indigne toujours du manque de démocratie en Syrie, mais jamais dans le Golfe, et on parle toujours du Hezbollah comme d’un parti pro-iranien, mais jamais du “Courant du futur” de Hariri comme d’une organisation prosaoudienne », s’agace Pierre Abi Saab, rédacteur en chef adjoint du grand journal historique de la gauche libanaise Al-Akhbar. « La région est devenue un seul terrain de bataille indépendamment des frontières, poursuit-il. Pour moi qui suis chrétien – d’après ce que dit mon passeport libanais en tout cas –, se battre contre Daech, contre Israël ou contre les régimes réactionnaires du Golfe qui ont fabriqué cette vermine islamique, fait partie du même combat. »

    Une telle position se retrouve chez de nombreux intellectuels de la gauche libanaise, pour lesquels l’essor des djihadistes sur le terrain syrien (État islamique, front Al-Nosra devenu front Fatah Al-Cham) suffit, dans un aveuglement total sur la chronologie du conflit syrien, à justifier le soutien du Hezbollah à un régime qui a tiré sur son peuple, et continue d’emprisonner, torturer et exécuter ses opposants. Dans la bouche d’un des conseillers du Hezbollah, rencontré à Beyrouth, l’opposition syrienne à l’origine de la révolution de mars 2011 n’a d’ailleurs droit qu’à un sourire moqueur. « On parle de l’opposition BCBG qui réside à Paris, à New York… ou de l’opposition réelle, celle de Daech et d’Al-Nosra ? » Selon cette personnalité issue de la gauche libanaise, « le fond » de l’engagement du Hezbollah en Syrie, « c’est toujours la résistance » : « Le Hezbollah veut une Syrie stabilisée, consolidée, qui soutienne la résistance libanaise et palestinienne à Israël, qui ait une politique d’hégémonie permanente sur la région. »

    Et il y en a pour une semaine sur ce ton-là... Entre paternalisme, autosatisfaction suffisante et bonnes grosses simplifications géopolitiques... "Sabrine Saad, jeune professeure pétillante parfaitement francophone, fait partie de ces chiites qui soutiennent aveuglément le Hezbollah pour sa résistance à Israël." J’aime beaucoup ce sous-titre également : "« Le Hezbollah s’est mis à dos le monde arabe »"...

    Mediapart est pour une semaine à Beyrouth (qui paie ?). Aux abris !

    #liban #presse_alternative (!)

  • L’héritage du « démocrate » - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/01/l-heritage-du-democrate.html

    Ainsi se terminent les deux mandats de Barack Obama : aucun des objectifs stratégiques de l’Empire états-unien n’a été atteint, mais le président termine en prenant diverses mesures contraignantes et répressives. 
    Qu’adviendra-t-il lorsque qu’un anti-impérialiste lui succédera à la Maison-Blanche ?

    A la veille de la passation de pouvoirs à la Maison-Blanche, 2017 s’ouvre avec le massacre terroriste en Turquie, deux semaines après l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara, perpétré le jour précédant la rencontre à Moscou entre la Russie, l’Iran et la Turquie pour un accord politique sur la Syrie ; rencontre dont étaient exclus les États-Unis. Engagés, dans les derniers jours de l’administration Obama, à créer la plus grande tension possible avec la Russie, accusée même d’avoir subverti, avec ses « malins » hackers et agents secrets, l’issue des élections présidentielles qu’aurait dû gagner Hilary Clinton. Cela aurait assuré la poursuite de la stratégie néo-con, dont la Clinton a été l’artisan pendant l’administration Obama.

    Celle-ci se termine à l’enseigne de l’échec des principaux objectifs stratégiques : la Russie, envoyée dans les cordes par la nouvelle Guerre froide déclenchée par le putsch en Ukraine et par les sanctions consécutives, a pris Washington par surprise en intervenant militairement en soutien de Damas. Ce qui a empêché que l’État syrien fut démantelé comme celui libyen et a permis aux forces gouvernementales de libérer de vastes zones contrôlées pendant des années par al-Nosra (al-Qaïda), Daesh, et d’autres mouvements terroristes fonctionnels à la stratégie USA/Otan. Approvisionnés en armes, payés avec des milliards de dollars par l’Arabie saoudite et autres monarchies, à travers un réseau international de la CIA (documenté par le New York Times en mars 2013) qui les faisait arriver en Syrie à travers la Turquie, avant-poste Otan dans la région.

    Mais maintenant, devant l’évident échec de l’opération, qui a coûté des centaines de milliers de morts, Ankara s’en sort en ouvrant une négociation avec l’intention d’en tirer le plus grand avantage possible. À cet effet, il ravaude les rapports avec Moscou, qui étaient arrivés au point de rupture, et prend ses distances avec Washington.

    Un affront pour le président Obama. Celui-ci, cependant, avant de passer le bâton de commandement au nouvel élu, Donald Trump, tire ses dernières cartouches.

    Cachée dans les plis de l’autorisation de la dépense militaire 2017, signée par le président, se trouve la loi pour « contrecarrer la désinformation et propagande étrangères », attribuées en particulier à Russie et Chine, laquelle confère d’ultérieurs pouvoirs à la tentaculaire communauté de renseignement, formée de 17 agences fédérales. Grâce aussi à une allocation de 19 milliards de dollars pour la « cyber-sécurité », elles peuvent faire taire n’importe quelle source de « fausses nouvelles », sur jugement incontestable d’un « Centre » ad hoc, assisté par des analystes, journalistes et autres « experts » recrutés à l’étranger. Ainsi devient réalité l’orwellien « Ministère de la Vérité » qui, pré-annonce le président du parlement européen Martin Shultz, devrait être aussi institué par l’UE.

    Sortent aussi potentialisées par l’administration Obama les forces spéciales, qui ont étendu leurs opérations secrètes de 75 pays en 2010 à 135 en 2015.

    Dans ses actes conclusifs l’administration Obama a rappelé le 15 décembre son soutien à Kiev, dont elle arme et entraîne les forces, bataillons néo-nazis compris, pour combattre les Russes d’Ukraine.

    Et le 20 décembre, en fonction anti-russe, le Pentagone a décidé la fourniture à la Pologne de missiles de croisière à longue portée, avec capacités pénétrantes anti-bunker, armables aussi de têtes nucléaires.

    Du démocrate Barack Obama, Prix Nobel de la paix, reste à la postérité l’ultime message sur l’État de l’Union : « L’Amérique est la plus forte nation sur la Terre. Nous dépensons pour le militaire plus que ne dépensent ensemble les huit nations suivantes. Nos troupes constituent la meilleure force combattante dans l’histoire du monde ».

    Manlio Dinucci
    Traduction 
    Marie-Ange Patrizio

    Source 
    Il Manifesto (Italie)

  • Hadi Abdullah, ami du terroriste ciblé d’al-Qaïda nommé Muhaysini, vient de recevoir le Prix de la Liberté de la Presse de 2016 Reporters sans frontières ! - Ça n’empêche pas Nicolas
    http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2016/11/hadi-abdullah-ami-du-terroriste-cible-d-al-qaida-nom

    Hadi Abdullah, ami du terroriste ciblé d’al-Qaïda nommé Muhaysini, vient de recevoir le Prix de la Liberté de la Presse de 2016 Reporters sans frontières, un agent des opérations de « changement de régime » financées par la CIA et Soros.

    Il se trouve en effet que Al-Muhaysini, est un clerc saoudien qui vient d’être désigné désormais comme cible (pour la CIA) à la suite du revirement d’Obama au lendemain de l’élection de Trump et qui est le principal idéologue de Nusra en Syrie.

    Certains le considèrent comme le nouveau Osama Bin-Laden. On le voit sur l’image, à gauche, bras dessus bras dessous avec le chef d’Al-Qaeda en Syrie, le propagandiste et « journaliste » Hadi Abdullah.

     

     

     

    Un autre éminent et courageux journaliste du "monde libre" vient d’être distingué cette fois par Jean-Claude Guillebaud et son "prix Bayeux" des correspondants de guerre. Une distinction bien méritée comme l’explique ici J-M. Bourget (article publié sur le site oumma.com, peu soupçonnable d’islamophobie), du moins si dans cette guerre on est du coté des jihadistes égorgeurs et des terroristes.

    La France remet un Prix de journalisme à un adorateur d’Al Qaida.
    par Jacques-Marie Bourget
    http://oumma.com/223911/france-remet-un-prix-de-journalisme-a-un-adorateur-da

    Tare professionnelle, les journalistes sont trop modestes. Ce qui compte pour eux ce n’est rien d’autre que le combat pour que la vérité aboutisse, et arrive à temps pour le « 20 heures ».

    Ainsi la presse a trop peu évoqué le palmarès du dernier Prix Bayeux, des récompenses attribuées aux « correspondants de guerre ».

    Un vocable désuet qui désignait jadis des journalistes qui tuaient le temps sur les champs de bataille. Je ne comprends pas la pudeur de mes confrères ?

    Pourtant cette année le jury s’est distingué en récompensant, sans hésiter, un compagnon de route du Djihad mondial. Un choix qui aurait mérité plus de lignes, plus de mots.

    L’heureux confrère, primé pour un reportage signé en commun avec Clarissa Ward de CNN, porte le nom de Bilal Abdul Kareem. Et ce n’est pas n’importe qui. Né en 1970 à New York, Bilal se rêve d’abord acteur. Plutôt que l’écran, il crève la faim. Dans sa pérégrination, en 1997, il déménage à Brooklyn, par hasard près d’une mosquée, et c’est la révélation. Bilal devient un fou de Dieu. Tant même que certains lui accordent le titre d’imam…

    Il passe ses jours et ses nuits entre le Coran et la grammaire arabe. L’envie de mieux vivre sa vocation le pousse à s’installer au Soudan, à Khartoum, ville alors bénite où le Congrès Islamique Mondial a son rond de serviette. Un peu mieux nourri de religion, Bilal part alors pour l’Egypte. A force de pratiquer le Tafsïr, c’est-à-dire l’exégèse du Livre, il poursuit son chemin vers la sainteté. D’une sacristie l’autre, le voilà en contact avec les gardiens des Lieux saints. Une télé saoudienne lui propose un job, il va sans dire dans une chaine très halal qui vit au rythme de la prière. Hélas, sans doute sur un désaccord de doctrine, notre confrère quitte la télé et part au Rwanda (?) pour y tourner un documentaire. Le maniement de la vidéo ne fait pas oublier les voies du Seigneur au converti. Le 5 novembre 2009 quand, à l’intérieur du camp de Fort Hodd au Texas, l’officier Nidal Malick Hasan flingue 13 de ses propres collègues, le vidéaste Bilal -par le biais du site « Révolution Islamique »- poste une auto interview signée AIM Films. Le contenu est simple : il approuve la tuerie texane. Pour Bilal le geste de Hasan est « un acte de guerre et non une action terroriste ou criminelle ». Dans la foulée de son aspiration à un Djihad mondialisé, il soutient les rebelles tchétchènes au point que son nom est cité lors d’un procès lié à un marché d’armes.

    En 2012, la guerre en Syrie arrive à temps puisque Bilal se sent pousser, à lui seul, les ailes d’une brigade internationale. Il s’installe sur le champ de bataille, et assez vite à Alep. Inutile de se laisser pousser la barbe, il l’a longue depuis des mois. Là, sa maison devient une rédaction tenue par un seul homme-orchestre, notre courageux confrère photographie, écrit, blogue, filme. Bilal a la chance d’être le seul « correspondant » accrédité, supporté par les djihadistes, il a le monopole. Médusé par cet homme protée le monde des médias occidentaux lui passe parfois commande. Avoir des nouvelles fraîches de ces rebelles –forcément modérés – est une chose utile.
    En novembre 2015, après les massacres de Paris, en tant que phare de la pensée islamique, Bilal rend son jugement : « Je ne condamne les crimes de Paris que si l’on condamne les crimes commis par les tueurs français contre des musulmans innocents ». Un propos venu du front, assez cohérent, mais peu fait pour enthousiasmer les rescapés du Bataclan ou les actionnaires de CNN. Et c’est ainsi que le Prix Bayeux a été décerné à un compagnon de route de tous les salafistes, sauf ceux de Daech. Amnesty International, l’organisation humanitaire qui patronnait ce « Deuxième Prix catégorie TV », doit être enchantée d’avoir porté des lauriers au front de ce magnifique filleul.

    Décidément l’automne est la période de grande forme pour notre « correspondant de guerre »… Ne voilà-t-il pas, il y a un an, que Bilal Abdul Kareem, sur Facebook relié en forum, répond à 29 questions posées par le web planétaire. Nous nageons là en pleine onction, les mots sont ponctués de références au Coran et au Prophète. De la rude pensée de Bilal, j’ai extrait le bonus qui va suivre.

    Nous attaquons par une spéculation sur la composition du futur gouvernement de la Syrie, celui qui sera mis en place par les rebelles qui prendront Damas. Le lauréat du Prix Bayeux répond : « Le danger serait alors l’installation d’un nouveau pouvoir qui ne représenterait pas toutes les forces islamiques ».

    Pas une syllabe pour les mécréants qui, nous dit-on, se battent pour l’avènement d’une démocratie sans Allah. A propos du comportement du groupe Ahrar Asham -une chapelle composée de barbares dont les chefs sont issus d’Al-Qaïda- notre confrère constate que ses frères-là « ont fait couler plus de sang que ce que l’on peut imaginer ». Mais que, sans eux la Révolution « ne serait pas où elle en est. Sans eux elle serait morte ». Bilal Abdul Kareem, le collaborateur de CNN, apprécie vraiment ces sympathiques guerriers qui forment « un groupe très influent qui a fait beaucoup pour le peuple syrien ».

     A la question posée sur ceux qu’il considère comme de « vrais moudjahidin », Bilal répond : « Tous les groupes islamiques sauf ISIS (Daech) ont plus de vertus que de torts. Je ne peux en distinguer un seul ».

     A un internaute qui s’étonne de ce que les rebelles de Jaish al islam exposent sur les places publiques des familles enfermées dans des cages, le compréhensif confrère répond : « Je ne suis pas d’accord avec eux mais je sais pourquoi ils ont fait ça. Les bombardements d’Assad et de la Russie transformant leurs familles en pudding, ils utilisent comme boucliers humains ceux qu’ils considèrent comme des supporters du régime. Je n’approuve pas mais je comprends. » Vous avez noté je « n’approuve pas ».

     Et Al-Nosra, autre succursale d’Al-Qaïda n’est pas absente dans le cœur de Abdul Kareem : « Quand ils réussissent, c’est l’ensemble des factions rebelles qui réussit ». L’avenir ? Bilal le voit en vert : « La Syrie est un pays musulman qui doit être gouverné par des musulmans. Ici la démocratie est une notion étrangère qui ne peut fonctionner. »…

    Pourtant, en place de Bachar, Hollande, Obama et Cameron nous ont promis la mise en place d’hommes libres et démocrates… Au terme de la Révolution, ce sera donc Allah. Allah, et la charia, bien sûr. Une sainte charia qui n’est pas l’horreur décrite par les Croisés d’Occident. Mais « qui est d’abord le moyen de faire adhérer toute la Oumma, le monde islamique, au futur régime de Damas. Oui les rebelles adoptent et adopteront la charia dès qu’ils auront repris toute la Syrie ».

    Sur l’organisation des groupes islamistes, notre journaliste-généralissime s’exprime en guerrier. C’est normal. Il se réjouit de la création d’un comité militaire commun sous l’enseigne de Jaysh Al Fateh, un parapluie qui n’accueille que des unités ayant prêté allégeance à Al-Qaïda « c’est beaucoup plus efficace ». Comment les Syriens vivent-ils l’action et la présence de ces groupes armés ? Très bien : « Les Syriens qui vivent avec Ahrar (milice sponsorisée par l’Arabie et le Qatar) supportent Ahrar, les autres, s’ils sont dans un secteur pris en main par Al-Nosra (Al-Qaïda), se comportent de la même façon ».

    Ainsi, selon le pigiste de CNN, vivre la guerre à Alep, sous la douce et clairvoyante férule des salafistes, c’est un temps de bonheur. Œcuménique, amis de tout barbu, Abdul Kareem a quand même sa préférence. A lui. C’est Al- Nosra, donc le groupe vassal d’Al-Qaïda. Pour Abdul Kareem ces gens sont, si l’on peut dire, des types au poil. « Il gouverne de larges zones de Syrie… Pour différentes raisons il y a des gens qui n’aiment pas Al-Nosra, mais la réalité est que cette organisation est une part importante dans le conflit et qu’elle a rendu un grand service au peuple syrien ». Dommage que Ben Laden ne soit plus là pour lire un entretien aussi revigorant.

    « Correspondant de guerre », à contre temps, essentiellement quand les canons grondent moins, le vénéré Jean-Claude Guillebaud, prince de la conscience bonne, président du jury de Bayeux versus 2016, a donc eu la main heureuse en distinguant un journaliste qui est un modèle : engagement total, courage, abnégation, publication sur supports multiples, notes de frais ridicules. Finalement ce dont rêve Bolloré (et autres) pour « I Télé ».

    Jacques-Marie Bourget

     Jacques-Marie Bourget a travaillé pour les plus grands journaux français dont 22 années à Paris-Match. Grand reporter spécialiste du Moyen-Orient a également obtenu le Prix Scoop 1986 pour avoir révélé l’affaire Greenpeace. Auteur de plusieurs livres dont Des affaires très spéciales (Plon) et Sabra Chatila au cœur du massacre(Erick Bonnier).

  • Des revers en cascade - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/des-revers-en-cascade.html
    http://i1.wp.com/arretsurinfo.ch/wp-content/uploads/2016/11/fabius-jean-marc-ayrault-francois-hollande-11-fevrier-2016-paris.jpg?resize=6

    Achat d’hélicoptères américains par la Pologne, rejet de la résolution française sur la Syrie à l’ONU, annulation de la visite de Vladimir Poutine à Paris : courant octobre, en quelques jours, notre diplomatie a connu trois revers majeurs, dont elle s’offusque, alors même qu’elle en porte l’entière responsabilité en raison de la politique erratique conduite par nos dirigeants.
    Des revers en cascade

    La « trahison » polonaise n’a surpris que ceux qui ne s’intéressent pas à ce pays, car il est clair que la défense de ses intérêts nationaux – et sa défiance légitime à l’égard de son voisin russe – a toujours conduit Varsovie, depuis 1991, à privilégier l’alliance avec Washington plutôt que la solidarité européenne. On ne peut guère reprocher aux Polonais de nous l’avoir caché, car ils ont montré à plusieurs reprises, sans ambigüité aucune – notamment sur le dossier ukrainien – de quel côté leur cœur penchait. Mais nos politiques se bercent d’illusions. Non seulement ils n’ont pas voulu tenir compte de cette évidence, mais pire, ils se sont persuadés que notre refus de livrer deux navires amphibies Mistral à la marine Russe – sous la pression américaine – conduirait notre partenaire européen à choisir notre offre. Bien sûr, il n’en a rien été et l’annulation de la visite présidentielle à Varsovie comme les critiques du ministre des Affaires étrangères illustrent à quel point nos dirigeants ont pris leurs désirs pour la réalité… laquelle semble totalement leur échapper.
    L’émotion de nos gouvernants au sujet de la bataille d’Alep en est un autre exemple. Leur « révolte » face aux « exactions » des forces russes et syriennes se fonde sur une vision totalement partiale de la situation, diffusée par les médias occidentaux.
    A Alep, tout ceux qui connaissent la situation de terrain savent que les djihadistes d’Al-Nosrah pilonnent quotidiennement depuis plusieurs années les quartiers dont la population est restée fidèle au gouvernement de Damas[1] – ciblant prioritairement les quartiers chrétiens -, faisant de nombreuses victimes innocentes ; mais sans doute ces vies ont-elles moins de valeur que celles de ceux qui soutiennent les djihadistes. En effet, les témoins locaux confirment que tous les quartiers bombardés par les aviations russe et syrienne sont ceux dans lesquels la population a pris ouvertement parti pour les islamistes et où flotte ostensiblement le drapeau de Daech… ce que le médias ne nous montrent jamais[2].
    Cette présentation totalement déformée de la réalité est insupportable. Pourtant elle est à l’origine des envolées lyriques et outragées de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, qui se sont même montrés menaçants à l’égard de Moscou. Voir nos autorités réagir à partir d’éléments aussi faux conduit à s’interroger sur leur connaissance réelle du dossier ou leur indépendance d’esprit vis-à-vis de Washington. De plus, ces positions de Matamore ne sont d’aucun effet. Les dirigeants français ont peut être l’illusion d’être des acteurs entendus et écoutés ; mais il n’en est rien. Ils sont aussi insignifiants qu’inaudibles. Notre proposition de résolution à l’ONU a été rejetée et nous ne sommes même plus invités aux négociations internationales sur la Syrie à Genève.
    En toute logique, devant l’hostilité manifestée à son égard par nos gouvernants, les menaces de poursuivre Moscou devant la Cour pénale internationale (CPI), la surenchère de nos médias qui font du Poutine Bashing leur sport favori et la présentation totalement partiale du conflit syrien, le président russe a décidé d’annuler sa visite dans notre pays, jugeant le contexte peu favorable à des discussions sereines. Cette décision semble avoir pris au dépourvu notre président qui pensait pouvoir tancer son homologue russe sans que celui-ci ne réagisse, puis sans doute l’accueillir pour lui faire la leçon.
    Une perception des faits totalement orientée
    Il n’est pas question de faire l’apologie de Vladimir Poutine ou de Bachar El-Assad, ni de nier que la guerre tue, à Alep ou ailleurs ; mais il est bon de rétablir certaines vérités qui sont délibérément dissimulées par les stratèges de la communication américains et les médias Mainstream à leur service.
    Depuis qu’ils sont devenus l’unique superpuissance, les Etats-Unis n’ont cessé de prendre des libertés vis-à-vis du droit international. Pourtant, rares ont été les médias à dénoncer leurs méfaits et les ONG ou les Etats les ayant menacé de poursuites juridiques internationales ou déclaré qu’ils en porteraient la responsabilité devant l’histoire. Rappelons quelques faits :
    – l’invasion illégale de l’Irak – passant outre le véto de la ONU -, laquelle a permis la naissance de Daesh et a provoqué la mort et la désolation dans ce pays, faisant plus de victimes encore que la dictature de Saddam Hussein. Cette action a tout autant violé le droit international que l’action russe en Crimée ;
    – les nombreuses victimes collatérales des frappes de drones dans le cadre de la Global War on Terrorism (GWOT)[3] ;
    – la légalisation la torture et la multiplication des arrestations extra-judiciaires (Rendition) et des prisons secrètes dans le cadre de la GWOT ; la généralisation de l’espionnage de leur population et de leurs alliés. Pourtant ni l’une ni l’autre de ses mesures n’ont été d’une grande efficacité dans la lutte contre le terrorisme ;
    – le soutien à l’Arabie saoudite et au Qatar – deux Etats qui exportent leur islam radical archaïque dans le monde et soutiennent les djihadistes -, à la confrérie des Frères musulmans – dans le cadre du « printemps arabe » – et aux djihadistes liés à Al-Qaïda pour renverser le régime syrien.
    Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls dans ce cas. Ces pratiques concernent aussi plusieurs de leurs alliés.
    L’Arabie Saoudite, non contente d’exporter le wahhabisme de par le monde et d’avoir soutenu les djihadistes, est intervenue au Bahrein à l’occasion du printemps arabe (2011) pour mater une révolte populaire sans que personne ne s’en offusque. Elle semble pourtant incapable d’assurer la sécurité des pélerins se rendant à La Mecque pour le hadj, ainsi qu’en témoignent les incidents à répétition survenus ces dernières années ayant entrainé la mort de centaines de croyants. Surtout, depuis dix-huit mois, elle a déclenché une guerre sanglante au Yémen (opération Tempête décisive), laquelle semble ne pas intéresser grand-monde, contrairement au conflit syrien.
    Depuis mars 2015, une coalition internationale[4] menée par Riyad s’attache à remettre au pouvoir le gouvernement d’Abd Rabo Mansour Hadi, afin d’empêcher l’installation d’un régime chiite à sa frontière méridionale. Dans ce conflit, les Saoudiens sont aidés par les Etats Unis qui leur fournissent armement, renseignements et ravitaillent leurs avions. Les combats ont déjà provoqué plus de 10 000 morts dont beaucoup de civils. L’Arabie saoudite bombarde systématiquement les infrastructures du pays – y compris les hôpitaux – et exerce un blocus sur les zones rebelles au point que des millions de Yéménites n’ont plus de quoi se nourrir ; trois millions ont fui les zones de combat. Le 8 octobre dernier, les avions saoudiens ont pris pour cible une cérémonie funéraire à Sanaa, tuant au moins 140 personnes et en blessant 500. Ces frappes relèvent pleinement d’un crime de guerre ; pourtant aucun Etat occidental ne l’a signalé ni n’a protesté. Tout juste les Américains ont-ils fait savoir qu’ils allaient reconsidérer leur soutien aux Saoudiens dans ce conflit.
    A noter également que plusieurs milliers de véhicules Toyota ont été achetés par les pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis et Jordanie) pour être livrés à l’État islamique,en Syrie et en Irak. C’est le constructeur japonais, accusé à tort de commercer avec Daesh, qui a révélé la liste de ses principaux clients dans la région. Ainsi, 22 500 véhicules auraient été vendus aux Saoudiens, 32 000 aux Qataris et 11 650 aux Emiratis. Puis, selon des informations provenant des services russes – à considérer naturellement avec circonspection -, l’armée jordanienne aurait facilité le transfert de ces véhicules en Syrie et en Irak. Une fois encore, les dénonciations de ce soutien des monarchies pétrolières à l’Etat islamique, sont rares.
    La Turquie est dirigée par un président membre de la confrérie internationale des Frères musulmans, qu’il a soutenu en Tunisie, Libye, Egypte et Syrie à l’occasion des « printemps arabes ». Erdogan a aussi longtemps laissé à Daesh la libre utilisation de son territoire pour son approvisionnement et ses opérations en Syrie et en Irak. Par ailleurs, il ne cesse de renforcer son pouvoir personnel – dans le but de devenir président à vie – et d’encourager l’islamisation de la société. A la suite d’une tentative avortée de coup d’Etat contre lui[5], il s’est livré à une gigantesque purge afin de liquider ses opposants et d’installer ses affidés. C’est-à-dire que l’un des pays membre de l’OTAN est dirigé par un islamiste radical aux tendances despotiques, bafouant les droits de l’homme, sans que cela ne choque personne ni ne remette en cause notre politique à l’égard d’Ankara. Et l’on parle toujours d’une éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union européenne… Rappelons également, les forces turques ont pénétré illégalement dans le nord de la Syrie et de l’Irak et occupent une portion du territoire de ces deux Etats sans que la communauté internationale ne trouve à y redire.
    Les faits ci-dessus montrent sans ambiguïté que le droit international est, depuis quinze ans, davantage bafoué par Washington et ses obligés que par Moscou ou Damas ; et que les victimes civiles du « camp de la liberté » sont tout aussi innocentes et bien plus nombreuses que celles qui tombent lors des opérations russo-syriennes. Mais dès lors que des actions de force sont américaines ou alliées de Washington, elles sont, par essence, « justes, légitimes et utiles ». Seuls ceux qui n’appartiennent pas à ce camp ou qui ne soutiennent pas cette politique sont coupables : Moscou, Damas, Téhéran, etc.
    Il faut le réaffirmer sans cesse : contrairement aux idées reçues, la société de l’information dans laquelle nous vivons n’a que très marginalement permis d’améliorer la qualité et l’objectivité des données à la disposition du public. Au contraire, en dépit de la multiplication des canaux médiatiques, leur concentration entre les mêmes mains permet encore davantage de manipulation des faits qu’avant son émergence. Les événements actuels en sont la flagrante illustration.
    La provocation délibérée du Russian Bashing
    Pour envenimer la situation, dirigeants politiques, responsables militaires et journalistes occidentaux ne cessent d’évoquer la montée en puissance de la menace russe et le retour d’une nouvelle Guerre froide… voire pour certains, le spectre d’une nouvelle guerre mondiale[6] !
    Mais le Russian Bashing impulsé par les milieux anglo-saxons ne reflète pas la réalité. Rappelons que le budget de la défense des Etats-Unis (près de 600 milliards de dollars) est de très loin le premier au monde et qu’il est supérieur aux budgets cumulés des dix pays qui le suivent ; la Russie (avec un budget de moins de 70 milliards de dollars) n’arrive elle-même que loin derrière la Chine et l’Arabie saoudite. Moscou dépense ainsi pour sa défense huit fois moins que Washington. La « menace » doit donc être fortement relativisée. Elle est pourtant largement utilisée par Hillary Clinton dans le cadre de sa campagne présidentielle, comme si elle cherchait par avance à remettre en cause une éventuelle victoire de Donald Trump… avec le soutien des hackers russes !
    Il convient également de réfuter la soi-disant volonté hégémonique de Moscou. Poutine n’a d’autre but que de mettre fin aux humiliations répétées dont son pays a été victime depuis vingt ans et au grignotage de ses marges. Il n’accepte plus sans réagir que la Russie soit provoquée ou que ses intérêts soient bafoués. Pourtant, c’est aujourd’hui Moscou qui apparaît comme « fauteur de troubles ».
    A l’opposé, il faut être aveugle pour ne pas mesurer le comportement impérialiste croissant de Washington, tant par ses interventions extérieures qui ne résolvent rien, que par l’application extraterritoriale de son droit au monde entier.
    Bien sur, il ne fait aucun doute que de tels propos seront immédiatement qualifiés de « pro Poutine » et que leur auteur sera accusé d’être un relais de l’influence russe. En effet, c’est une technique régulièrement utilisée ces dernières années que de mettre systématiquement en doute l’objectivité et l’indépendance de ceux qui critiquent la politiqueMainstream. Ainsi, les médias nous rebattent régulièrement les oreilles au sujet des réseaux d’influence russes en France – ce qui est une réalité, tout comme l’espionnage de Moscou -, mais sans jamais parler des réseaux d’influence et d’espionnage infiniment plus puissants des Américains
    Nous vivons une période difficile dans laquelle les esprits sont l’enjeu des stratégies des uns et des autres et où les médias sont devenus un véritable champ de bataille. En la matière, par leur maîtrise des canaux de communication mondiaux, les Etats-Unis disposent d‘un net avantage ; ils ont réussi à imposer leur vision du monde, laquelle répond à la promotion et la défense de leurs intérêts… mais en rien à ceux de la démocratie ni de l’Occident – et surtout pas de la France. Ils ont également réussi à convaincre que leur point de vue était « la » vérité objective et que tous ceux qu’ils désignent comme leurs adversaires sont le « mal ». Evidemment, la réalité est quelque peu différente. Mais nos élites ne semblent pas le percevoir.
    Pour nous Français, l’enjeu n’est pas Moscou, Damas ou Alep, ni Poutine ou Bachar. Il est de retrouver une indépendance de vue et une objectivité d’analyse que nous avons abandonnées depuis plus d’une décennie et d’échapper à la vision sectaire du monde qu’imposent les Américains.
    D’autant plus qu’à la différence des Britanniques, nous ne reconnaissons ni ne cherchons à analyser nos erreurs. Le parlement du Royaume Uni a publié, en juillet et en septembre dernier, deux rapports remettant en cause la décision de David Cameron d’intervenir en Libye, jugeant que les informations l’ayant conduit à lancer cette opération étaient infondées. Qu’avons nous fait en France ? Strictement rien ! Interviewé par la presse, Nicolas Sarkozy a persisté, déclarant qu’il avait pris alors « la bonne décision ».
    *
    La très grande majorité des spécialistes de géopolitique, des relations internationales et des diplomates nous répètent à l’envi depuis un quart de siècle que le monde a changé. Certes. Cela est indéniable. Nous le mesurons chaque jour.
    Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la grille de lecture sur laquelle ils fondent leur analyse. Elle est restée, pour l’essentiel, basée sur des critères d’évaluation datant de la Guerre froide : le bien, la vérité et la justice sont américains ; le mal, le mensonge et l’injustice demeurent russes ou iraniens. D’où leurs jugements erronés et leurs conseils inadaptés pour la conduite des politiques étrangères européennes… et les erreurs à répétition de celles-ci.
    Le monde évolue donc plus vite que les analyses qu’en font ces « experts » et les choses ont changé de manière bien plus profonde qu’ils ne l’observent, même si des constantes demeurent. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une nouvelle lecture de la situation internationale afin d’essayer de redonner à la France – et plus largement l’Europe – la boussole dont elle semble démunie.
    Seule lueur de lucidité dans ce sombre tableau, le remarquable rapport récemment publié par les députés Pierre Lellouche et Karine Berger, relatif à l’application extraterritoriale du droit américain[7]. Voilà enfin une réflexion de fond sur un sujet stratégique pour notre économie et nos entreprises, auquel le gouvernement ne s’est guère intéressé, en dépit des affaires BNP et ALSTOM. A lire absolument.
    Eric Denécé | 04-11-2016
    [1] Il convient également de rappeler que depuis cinq ans la population fidèle au régime n’a cessé d’être ciblée par les djihadistes : coupures d’eau et d’électricité, bombardements, blocus du ravitaillement, assassinats, enlèvements, tortures…
    [2] Voir à ce sujet l’excellente analyse de Richard Labévière : http://prochetmoyen-orient.ch/mossoul-alep-la-diagonale-du-fou
    [3] Outre les frappes de drones – qui créent plus de terroristes qu’elles n’en éliminent – ces frappes ont eu lieu à plusieurs reprises en Afghanistan à l’occasion fêtes de mariage, faisant chaque fois une centaine de victimes civiles. Rappelons également que les forces aériennes américaines ont bombardé, le 3 octobre 2015, un hôpital à Kunduz, en Afghanistan, faisant 42 morts et 37 blessés, parmi lesquels des membres Médecins sans frontières ; et qu’elles ont tué une centaine de soldats syriens, mi-septembre 2016, dans un bombardement effectué « par erreur », ce qui a par ailleurs permis à Daesh de s’emparer d’une position stratégique.
    [4] Elle comprend une dizaine de pays arabes et sunnites : les membres du Conseil de coopération du Golfe (Oman excepté), le Maroc, la Jordanie, le Soudan et l’Egypte.
    [5] La genèse de cet événement n’est toujours pas claire. De fortes suspicions existent quant à la parfaite connaissance de ce complot par Erdogan, qui pourrait avoir laissé faire afin de procéder à une purge radicale dans tous les domaines de l’appareil d’Etat.
    [6] Cf. Alain Rodier, « Autour des conflits syriens et irakiens : Etats-Unis et Russie, ils sont tous devenus fous ! »,Note d’actualité n°456, www.cf2r.org, octobre 2016.
    [7] Pierre Lellouche et Karine Berger, Rapport d’information des commissions des Affaires étrangères et des Finances sur L’Extraterritorialité de la législation américaine, Assemblée nationale, Paris, 5 octobre 2016.
    Source : http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece-lst/une-lecon-meritee.php

  • Crimes de guerre, crimes terroristes en Syrie. La preuve à Alep. (Smn.sy) - Le-Blog-Sam-La-Touch.over-blog.com
    http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2016/11/crimes-de-guerre-crimes-terroristes-en-syrie.la-preu

    Un criminel terrorise, un autre applaudit, des pratiques honteuses pour l’humanité, le Monde entier garde le silence, des droits piétinés par le terrorisme, des pactes politiques se négocient par des compromis ambigus. Quels sont les vrais objectifs ? La domination de la Syrie par les Forces impérialistes et sionistes ?
    Ces derniers inventent des campagnes de guerres imaginaires devant leurs opinions publiques. Ensuite, ils lâchent leurs troupeaux de mercenaires en Orient dans le but de protéger le sionisme dans la région. Ils ont détruit la pierre et l’humain, répandant partout le sang. L’impérialisme a manipulé les opinions afin de prouver que les terroristes ne sont qu’une opposition modérée, dans l’objectif de poursuivre sa guerre, au détriment des innocents barrant la route à toutes les initiatives positives de tous les honnêtes de la terre. Toutefois la réalité de ce qui se passe sur le terrain syrien les désapprouve.
    Les terroristes ont battu des records dans les pratiques violentes et criminelles en Syrie, ce que souhaitaient les Etats-Unis ainsi que leurs alliés sionistes et arabes. Pour eux, la violence de ces terroristes doit être à un niveau élevé afin qu’ils puissent exploiter cela dans le domaine politique, économique, médiatique, ainsi que dans les relations diplomatiques et internationales. Sans doute les crimes de guerres des soi-disant rebelles modérés vont s’accentuer plus dans les prochains jours en Syrie.
    Des crimes de guerre ont été recensés partout en Syrie. L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme a affirmé que la milice Jaych Al-Islam a utilisée des otages civiles et militaires comme bouclier humain, les mettant en cages, les répartissant dans les rue de Damas afin de s’éviter les bombardements aériens de l’armée syrienne. L’ONG américaine a affirmé, dans un communiqué, que des groupes armés mettent en péril les civils, affirmant que ces pratiques sont contre tous les droits et les conventions. L’ONG considère qu’un tel manque de respect à la dignité humaine est un crime de guerre, rappelant que le Droit International prohibe toutes prises de civils comme bouclier humain.
    La coalition internationale a commis aussi un autre crime de guerre en bombardant l’armée syrienne à Deir El-Zor dans un contexte de trêve ainsi que dans le but de permettre à des groupes armés de s’emparer des positions stratégiques dans cette région. De ce fait, la coalition internationale pourrait être perçue comme collaboratrice du terrorisme en Syrie.
    Le Journal Guardian a mis le point sur les aveux de l’armée anglaise concernant sa participation à l’attaque américaine contre l’armée syrienne à Deir El-Zor. Selon le journal anglais, ces faits peuvent offrir l’occasion au gouvernement syrien de déposer plainte contre l’Angleterre et les Etats-Unis pour crime de guerre. Le Guardian suppose qu’en cas de dépôt de plainte de la part des familles des victimes syriennes au tribunal international de la Haye pour crime de guerre, l’Angleterre risquerait de se retrouver seule face à cette procédure puisque les Etats-Unis ne sont pas signataires de la convention de la Haye sur les crimes de guerres. Une question mérite d’être posée : pourquoi les Etats-Unis ne sont pas signataires de cette convention ?
    Actuellement, il y a des crimes de guerres perpétrés à Alep, avec une montée inouïe de violence. Suite à la trêve humanitaire instaurée par les syriens et les russes pour permettre la libre circulation des civils, l’évacuation des malades et des blessés, et la sortie des combattants de l’est d’Alep, la réponse a été donnée en deux parties.
    La première est celle des groupes armés d’Al-Nosra et Al-Zanki interdisant aux civils qui souhaitaient sortir de l’est d’Alep vers l’ouest de faire mouvement, bombardant les passages ouverts par l’armée syrienne à cet effet, retenant les civils comme bouclier humain.
    La seconde réponse constitue à elle seule un crime de guerre ; elle s’exprime dans les déclarations du ministre des affaires étrangères américains John Kerry qui s’inquiètent du fait que l’Etat syrien reprenne le contrôle sur la ville d’Alep en chassant complétement les combattants de la ville. Par ses propos M.Kerry a légitimé la prise d’otages des civils par les terroristes à l’est d’Alep. De ce fait, les Etats-Unis apparaissent comme participant d’une façon ou d’une autre aux crimes de guerres commis à Alep, notamment par les compromis politiques et militaires illicites avec le sionisme en Orient.
    Leurs crimes et leurs guerres persistent encore et encore en Syrie. Cependant, chaque goutte de sang coulée en Syrie où dans le Monde Arabe par le terrorisme international et sioniste est considérée comme crime de guerre. C’est ce qui pousse les états syrien et russe à proposer plus de trêves dans l’objectif de trouver des solutions politiques et humaines au conflit en Syrie et en même temps mettre un terme aux pratiques terroristes envers les civils, afin que la politique de la paix et de la sécurité vienne contrer celle de l’impérialisme et du terrorisme.

  • Les habitants d’Alep-Ouest en leur majorité applaudissent des deux mains l’offensive de l’armée syrienne | Arrêt sur Info
    http://arretsurinfo.ch/les-habitants-dalep-ouest-en-leur-majorite-applaudissent-des-deux-mains

    Alep ville martyre. Notre ville fait la Une des journaux télévisés et de la presse écrite depuis 2 semaines. Les habitants d’Alep se passeraient de cette renommée d’autant plus que leurs souffrances ne datent pas d’hier.
    Bien qu’elle ait débuté en mars 2011 en Syrie, la guerre n’a vraiment atteint la ville d’Alep qu’en juillet 2012 quand les « rebelles » armés ont occupé quelques quartiers à l’Est de la ville provoquant un déplacement de 500,000 personnes qui ne voulaient pas vivre sous le contrôle des islamistes. Depuis, la ville est divisée en deux parties : la partie Est qui représente 25% de la superficie et qui ne compte plus aujourd’hui que 200,000 habitants – les autres habitants se sont réfugiés [à l’arrivée des groupes armés, ndlr] dans la partie Ouest d’Alep sous la protection de l’Etat syrien, ce qui représente 75% de la superficie et compte un million et demi de personnes.

    Depuis 2012, les rebelles islamistes lancent quotidiennement des obus de mortiers et des bonbonnes de gaz remplies de clous et d’explosif sur les quartiers d’Alep causant des décès et des blessés graves. De plus, ils ont coupé l’approvisionnement en eau de la ville depuis 2 ans (les autorités ont dû forer 300 puits en pleine ville pour remplacer l’eau courante) ; et ont aussi arrêté l’alimentation de la ville en électricité. Ils ont à plusieurs reprises imposé le blocus d’Alep-Ouest avec l’arrêt du ravitaillement de la ville en produits alimentaires, essence, fioul etc. provoquant des pénuries très graves.

    De son côté, l’armée syrienne aidée par ses alliés, cherche depuis 4 ans de libérer Alep-Est du contrôle des rebelles armés et de ramener ce territoire sous l’administration de l’Etat syrien sans succès. De part et d’autre, les bombardements et les snipers ont fait des milliers de victimes et la vie à Alep, depuis 4 ans, est devenue un enfer.
    Il y a un mois, les rebelles armés ont pris le contrôle de la seule route qui relie Alep-Ouest au reste du monde empêchant, comme ce fut le cas à plusieurs reprises dans le passé, les habitants de quitter la ville ou d’y rentrer et causant une pénurie grave. Après 3 semaines de combat, les troupes gouvernementales ont repris la route et ont assiégé les quartiers Est. Depuis 2 semaines, les rebelles sont encerclés à Alep-Est avec ce qui reste d’habitants qui n’ont pas pu ou voulu quitter cette zone.
    L’Etat Syrien est déterminé cette fois-ci à libérer une fois pour toutes Alep-Est des mains des terroristes d’Al-Nosra qui occupent les quartiers Est (Al-Nosra est considéré unanimement par la communauté internationale comme groupe terroriste au même titre que Daesh). Comme l’armée syrienne a finalement pu encercler la partie rebelle d’Alep, elle utilise les bombardements aériens et les combats terrestres pour atteindre son objectif.
    Auparavant, elle a lancé des tracts et envoyé des messages SMS demandant à la population civile restante – la majorité a quitté Alep-Est au fil des ans – de partir et de venir se réfugier dans Alep-Ouest. Elle a ouvert 7 points de passage et beaucoup en ont profité, au péril de leurs vies. Parce que les groupes armés ne les laissent pas quitter voulant s’en servir comme bouclier humain. Ces actes de guerre font naturellement beaucoup de victimes parmi les terroristes et aussi dans la population.
    D’un autre côté, les terroristes d’Alep-Est ont intensifiés leurs bombardements des quartiers civils d’Alep-Ouest faisant des dizaines de victimes tous les jours. Mercredi 28 septembre, un déluge d’obus et de bonbonnes tombent sur le quartier chrétien d’Azizié faisant dix morts et le double de blessés. Aujourd’hui vendredi 30 septembre, tous les quartiers d’Alep sont la cible des rebelles avec pour le moment un bilan très lourd : 36 morts et beaucoup de blessés graves.

    Les médias en Occident ne montrent que des images d’Alep-Est avec les destructions, les souffrances des personnes et l’indignation de la communauté internationale. Par contre, rien n’est dit sur les souffrances des habitants d’Alep-Ouest, leurs morts et blessés des suites des bombardements lancés par les rebelles.
    Les chrétiens d’Alep habitaient depuis toujours les quartiers du centre-ville et de l’Ouest de la ville. En 5 ans de guerre, les trois-quarts des chrétiens ont pris le chemin de l’exode et il ne reste plus actuellement que quarante milles chrétiens à Alep. Les bombardements des derniers jours les ont particulièrement atteints.

    Les habitants d’Alep-Ouest dans leur immense majorité applaudissent des deux mains l’offensive de l’armée syrienne. Ils ont beaucoup souffert depuis 4 ans des coupures de l’eau, de l’électricité, du blocus à maintes reprises et des obus de mortiers qui ont fauché tous les jours leurs femmes, leurs maris, leurs enfants et leurs amis et poussé à l’exode la moitié de la population. Ils pensent qu’il est du devoir d’un Etat de protéger sa population et de libérer ses villes.
    De notre côté, nous refusons les actes de guerre inhumains, nous dénonçons les crimes de guerre, nous sommes révoltés par toutes les souffrances mais nous sommes aussi indignés par le traitement partial et biaisé de la guerre d’Alep par les médias.
    Tous les Syriens et particulièrement les Alépins n’aspirent qu’à la paix. Ils ont la nostalgie de leur beau pays, stable, sûr, prospère et laïc d’avant la guerre. Personne ne veut vivre sous un régime islamiste et tout le monde veut que cette guerre – qui a fait 300’000 victimes, le double de blessés et d’amputés, 8 millions de déplacés, 3 millions de réfugiés pour une population de 23 millions [près de 9 millions de Syriens se sont enfuis dans les zones contrôlées par le gouvernement, ndlr] – s’arrête par un processus politique et négocié.
    Par Nabil Antaki – Alep, le 30 septembre 2016
    P.S. Depuis le 30 septembre, le bilan des victimes d’Alep-Ouest ne cesse de s’alourdir et nous déplorons tous les jours de nombreuses personnes tuées.
    Photos ajoutées par Arretsurinfo : Quartiers d’Alep-Ouest bombardés depuis les postions « rebelles » qui occupent par la force des quartiers d’Alep-Est
    Traduction en Italien : http://oraprosiria.blogspot.ch/2016/10/la-stragrande-maggioranza-degli.html

  • Médecins du monde : votre diagnostic du cas syrien est faux. — Mouna ALNO-NAKHAL
    http://www.legrandsoir.info/medecins-du-monde-votre-diagnostic-du-cas-syrien-est-faux.html

    Mouna ALNO-NAKHAL
    Les « casques blancs » ont loupé le prix Nobel de la paix, car démasqués ; et voici que « des médecins du monde » prennent le relai [1] : « Oyez, oyez bonnes gens, notre indignation doit faire cesser le massacre d’Alep par les forces russes et du régime [syrien, bien entendu]. Signez et faites signer « notre » pétition, le sort des Alépins en dépend. Que nos voix puissent faire basculer l’histoire en sortant les dirigeants du monde de leur honteuse indifférence. PS : et surtout n’oubliez pas de faire un don ! ».

    Sinistre indignation au moment même où le sort des Alépins a, peut-être, cessé de dépendre des dirigeants de « votre » monde, du fait d’un cinquième veto russe ce 7 octobre [2] ; un veto venu les empêcher de faire basculer l’histoire de cette ville meurtrie et de tant d’autres villes, sacrifiées sur l’autel de leur insatiable rapacité et de leur incomparable arrogance.

    Sérieusement, avez-vous trouvé que MM. Ayrault et Kerry, pour ne citer que ces deux dirigeants du monde auquel vous faites visiblement référence, ont fait montre d’une « honteuse indifférence » devant la déroute des terroristes d’Al-Nosra et Cie, à Alep ? Ont-ils jamais ménagé leurs efforts pour des réunionites urgentissimes au Conseil de sécurité afin d’arracher les résolutions qui les sauveraient à défaut de les blanchir ?

    N’avez-vous pas entendu leur émissaire spécial, Staffan de Mistura, au moment même de la conférence de presse de MM. Ayrault et Lavrov ce 6 octobre [3], proposer la sortie de 900 terroristes assiégés du secteur est d’Alep, quitte à prendre le risque de les accompagner physiquement vers Idleb ou ailleurs ; oubliant, dans sa détresse, que quelques jours plus tôt il les avait chiffrés à 3000 et que les autorités syriennes ne demandaient pas mieux qu’ils se dirigent, tous, vers Idleb ou ailleurs, exactement comme il le souhaitait ? Une proposition sur ordre de ses supérieurs et des chiffres faux dans un cas comme dans l’autre, vous vous en doutez. Une proposition refusée par les intéressés dans la journée avec tous les noms d’oiseaux à l’égard de leur courageux bienfaiteur.

    Que pouvaient-ils faire, plus qu’ils n’ont fait, pour remettre à leurs terroristes préférés cette ville stratégique afin de créer leur « Sunnistan » rêvé, une fois qu’ils les auraient débarbouillés et cravatés ou, tout simplement éliminés, dans le but de l’offrir à des serviteurs moins zélés mais plus dociles ?

    Et, qui que vous soyez, que dire de votre propre indifférence depuis l’été 2012 devant Alep assiégée par les terroristes, affamée, assoiffée, violée, pillée, détruite, souffrant de milliers de morts et de toutes les blessures, sous leurs « canons de l’enfer » fièrement exhibés ?

    Comment se fait-il que seuls les appels au secours des terroristes, qui martyrisent cette ville depuis quatre années, chatouillent votre altruisme militant ? Des terroristes « génétiquement modifiés en opposition armée modérée » par MM. Ayrault et Kerry et leurs amis et prédécesseurs, comme décrits à maintes reprises par le Dr Bachar al-Jaafari devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ; à moins, qu’à l’image de vos dirigeants, vous ne vous contentiez de cracher vos accusations avant de prestement déguerpir pour ne pas avoir à entendre les preuves irréfutables contredisant vos allégations.

    Et sous quelles malsaines arguties comptez-vous ensevelir vos vaillantes indignations devant le dernier et le plus meurtrier d’une longue série de massacres collectifs [4] commis par les chasseurs saoudiens ayant bombardé des civils yéménites rendus à une cérémonie funéraire, à Sanaa, pour présenter leurs condoléances au ministre de l’Intérieur suite au décès de son père, ce 8 octobre ? D’après les experts militaires, il s’agit bel et bien de frappes aériennes et plus exactement de 4 raids consécutifs [5], non de déflagrations au sol comme annoncé au départ.

    Le bilan de cette promenade de santé saoudienne est d’environ 140 morts tellement carbonisés et déchiquetés, pour la plupart, que leur identification n’est possible que par profilage génétique, technologie indisponible dans le pays d’après un haut responsable de la ville, et de 600 blessés.

    Des blessés qui risquent de mourir à leur tour, parce que les blessures sont graves et que le grand frère saoudien interdit leur transport à l’étranger, alors qu’il n’y a plus rien qui n’ait été détruit dans ce beau pays anciennement appelé l’« Arabie heureuse ». Il n’y a plus rien, ni hôpitaux, ni écoles, ni infrastructures, ni usines, ni… Une belle occasion de mettre votre indignation à profit, en actes et en paroles.

    Quatre jours sont passés et pas une réunion de l’ONU au programme pour sanctionner cet acte gratuit et misérable, sans doute parce que les massacreurs des Yéménites sont les protégés de cette respectable organisation, au même titre que les terroristes massacreurs à Alep. Les premiers n’ont mérité qu’un blâme de Ban Ki-moon, pour la forme, les seconds ayant eu droit à trois réunions du Conseil de sécurité en une semaine !

    Bref, Messieurs les médecins d’on ne sait quel monde, votre diagnostic est faux et relève sans doute d’une instrumentalisation, non d’une improbable ignorance de vos propres dirigeants. Nous le savons. Ils le savent. Alors, de grâce, dites-leur d’aller voir ailleurs et de trouver un autre moyen de récolter des dons pour vos nobles causes. Alep et toute la Syrie s’en passeront.

    Mouna Alno-Nakhal

  • Hillary Clinton (repassée derrière Trump dans les sondages) : « C’est la faute aux Russes »

    À défaut d’être captivante, la campagne présidentielle US a au moins l’intérêt de nous faire rire. Et #Hillary_Clinton va finir par avoir la palme du comique à l’insu de son plein gré.
    La pauvre favorite de Wall Street court décidément de déboire en déboire. La voilà à nouveau doublée dans les sondages par #Trump — mais il faut dire que les enquêtes sur le pouce qui lui prédisaient une confortable avance à l’issue d’un Comité national démocrate pourtant calamiteux sentaient bon la manip de bas étage.
    Pire encore, le FBI et la justice américaine ont beau tout faire pour enterrer l’affaire des mails inopportuns, les “leaks” n’en finissent plus de révéler la duplicité grossière d’Hillary Clinton et l’incompétence crasse de son équipe en matière de sécurité informatique, sinon en politique tout court. Et #Julian_Assange promet une nouvelle volée de révélations assassines sur les indélicatesses de la dame juste avant sa dernière confrontation télévisée prévue avec son concurrent républicain.

    Savez-vous ce que la #diva_va-t-en-guerre a trouvé comme excuse ? Si elle perd la #présidentielle_US, ce sera à cause de Poutine ! C’est la très sérieuse agencehttp://www.bloomberg.com/politics/articles/2016-09-05/clinton-says-potential-russian-election-meddling-serious-issue qui vient de rapporter très sérieusement cette inénarrable blague.

    Non content d’avoir annexé la Crimée, occupé l’Ukraine orientale, foutu la pâtée aux “opposants modérés” d’Al-Nosra et sauvé la mise à l’infâme tyran syrien soutenu par Washington, le diabolique président russe se serait donc mis en tête d’envahir l’Amérique soi-même en hackant le système politique américain, en sapant la confiance des électeurs US, en désinformant sournoisement les naïfs médias d’outre-Atlantique.

    « Nous devons être doublement vigilants pour protéger notre système électoral à tous les niveaux et nous devons dire clairement que nous n’avons pas l’intention de laisser quiconque interférer dans les décisions du peuple américain » (Hillary Clinton, 5 septembre 2016).

    Même notre Hollande national va avoir du mal, en 2017, à nous pondre des éléments de langage aussi cons.

    http://yetiblog.org/index.php?post/1970

  •  « L’EI, nous l’avons fabriqué, mais on n’attendait pas la riposte sur notre sol » RTS Gabriel Galice 18 Juillet 2016
    Vidéo RTS : http://www.rts.ch/play/tv/l039actu-en-video/video/nous-avons-fabrique-lei-explique-gabriel-galice?id=7885224

    Quatre jours après l’attentat de Nice, Gabriel Galice, président de l’Institut de recherches pour la paix de Genève, est revenu pour la RTS sur les leçons à tirer d’un tel drame pour les gouvernements occidentaux.

    "En s’ingérant en Syrie, en Irak ou en Libye, les gouvernements occidentaux pensaient qu’il y aurait des dommages sur place, inévitables, mais on ne s’attendait pas à ce que la riposte soit sur notre sol", a expliqué lundi Gabriel Galice, président du GIPRI, l’Institut international de recherches pour la paix à Genève, analysant les leçons à retenir de l’attentat de Nice.

    Le groupe Etat islamique, "nous l’avons fabriqué. Le noyau du groupe, ce sont des officiers et sous-officiers de l’armée de Saddam Hussein qu’on a détruit", a poursuivi le politologue invité lundi dans le Journal du matin.

    La responsabilité que s’est donnée l’Occident de protéger les populations contre leur gouvernement ne lui permettait pas de faire la guerre et de renverser des régimes, a-t-il dit. "On mélange tout et on oublie trop souvent le droit international, qui devrait être le premier garde-fou".

    Le noyau de l’EI, ce sont des officiers de l’armée de Saddam Hussein que l’on a détruit.
    Les Etats-Unis voulaient aller en Syrie
    "L’intervention en Syrie pour protéger le peuple, ce n’était que de la rhétorique. On dit que le régime syrien a réprimandé avec violence un début de printemps arabe dans le pays et que c’est comme ça que tout a commencé.

    Mais il y a des câbles diplomatiques datant de 5 ans avant les printemps arabes qui montrent clairement la volonté des Etats-Unis d’intervenir en Syrie et au Moyen-Orient", a révélé Gabriel Galice.

    On est dans un mode de guérilla, avec un adversaire imaginatif, décentralisé, les règles de combat classique ne s’appliquent pas.

    L’état d’urgence inefficace
    Revenant plus précisément sur l’attentat de Nice, le président du GIPRI a émis plusieurs inquiétudes, notamment face à l’état d’urgence.
    "L’état d’urgence n’était pas levé mais il s’est révélé inefficace. L’adversaire est imaginatif, décentralisé, on est dans un mode de guérilla où on ne combat pas avec les méthodes classiques", a-t-il relevé, expliquant que l’état d’urgence pouvait toutefois se révéler utile dans certains cas mais que l’Etat français s’était discrédité en l’utilisant à mauvais escient.

    Conséquence plus grave aujourd’hui à son avis : Laurent Fabius et François Hollande se sont vantés d’armer Al-Nosra, qui n’est rien d’autre qu’une branche d’Al-Qaïda, pour contrer l’Etat islamique, mais "le processus est dangereux". Les gouvernements n’ont rien appris de leurs erreurs.

    Gabriel Galice est Président de l’Institut international de recherches sur la paix de Genève
    Source : http://www.rts.ch/info/monde/7885094--l-ei-nous-l-avons-fabrique-mais-on-n-attendait-pas-la-riposte-sur-notre

  • Désormais, revendiquer le rôle positif de nos alliés d’Al-Qaeda se fait de manière tout à fait explicite…

    Obama proposes new military partnership with Russia in Syria
    https://www.washingtonpost.com/opinions/global-opinions/obama-proposes-new-military-partnership-with-russia-in-syria/2016/06/29/8e8b2e2a-3e3f-11e6-80bc-d06711fd2125_story.html

    Because most Jabhat al-Nusra fighters are fighting Assad, if the plan succeeds, Assad will be in a much better position. Meanwhile, the other Sunni Arab groups that are left fighting Assad will be in a much weaker position, said Andrew Tabler, senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy. The strategy could allow Assad to capture Aleppo, which would be a huge victory for his side in the civil war.

    “If the U.S. and Russia open up on Jabhat al-Nusra, that changes the dynamics on the ground in Aleppo and Idlib,” he said. “It would definitely benefit the Assad regime and it could potentially benefit the Kurds and ISIS.”

    Deal problématique entre Washington et Moscou en Syrie - Caroline Hayek
    http://www.lorientlejour.com/article/994670/deal-problematique-entre-washington-et-moscou-en-syrie.html

    Robert Ford met par ailleurs en exergue le fait qu’il est impossible de distinguer clairement les combattants d’al-Nosra des autres combattants appartenant à des groupes rebelles soutenus par les États-Unis, car « ils vivent souvent à côté ». Initialement, le secrétaire d’État à la Défense, Ashton Carter, aurait été contre ce plan, mais il a fini par s’aligner sur la position de son gouvernement. La coopération militaire Washington-Moscou sur le bombardement ciblé soulève au moins trois problématiques. La première concerne l’efficacité d’une telle opération, sachant que ce groupe combat principalement le régime syrien, et qu’en venir à bout viserait donc à renforcer la position d’Assad.

    La deuxième concerne la possibilité d’une telle opération alors que tous les experts s’accordent à dire qu’il est extrêmement difficile d’établir une stricte séparation entre les combattants d’al-Nosra et les groupes de l’opposition syrienne.

  • Ephraïm Halevy, ex-chef du Mossad (1998-2002), admet dans une interview sur al-Jazeera english avec Mehdi Hassan qu’Israël a consciemment apporté une assistance médicale à al-Nousra.
    C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un type de ce niveau admet que l’aide apportée par Israël à al-Nousra n’était pas accidentelle mais a été faite en toute conscience et pour des raisons tactiques. Jusqu’ici le discours servi par Israël était que cela était peut-être arrivé mais seulement parce qu’Israël soignait, pour des raisons évidemment humanitaires, les rebelles modérés sur le Golan et que certains de Nousra se trouvaient peut-être parmi eux :
    Ex-Mossad head on Israel medical aid to al-Nusra Front
    http://www.aljazeera.com/programmes/upfront/2016/05/mossad-head-israel-medical-aid-al-nusra-front-160531081744269.html

    The former head of Israel’s intelligence agency Mossad defends the country’s treatment of al-Nusra Front fighters on the Syrian border.
    In this web extra, Efraim Halevy tells Mehdi Hasan that he is not concerned that Israel had treated fighters in Syria from al-Nusra Front, which some say is al-Qaeda’s Syrian branch.
    “It’s always useful […] to deal with your enemies in a humane way,” Halevy says.
    When pressed on whether he believed the assistance was purely humanitarian, Halevy responds, “I didn’t say there’s no tactical [consideration]. I said the main consideration, the immediate consideration is humane.”
    Halevy also says he would not support the treatment of wounded Hezbollah fighters because Israel had been targeted by Hezbollah, but “not specifically targeted by al-Qaeda”.

    Bien sûr cet aveu demi-officiel est encore probablement loin de décrire l’étendue de cette coordination Israël/Nousra qui a probablement aussi consisté non seulement en des livraisons d’armes (caisses mystérieuses qui passent la ligne de démarcation dont ont témoigné des casques bleus de l’ONU dans un rapport au CS) mais aussi du renseignement et de la planification dans la détermination des cibles militaires (régime et ses alliés) selon le témoignage de rebelles :
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/01/syria-opposition-daraa-israel-communication-nusra.html

    • merci @stephane_m
      Egalement ici par J.D. Merchet :
      http://www.lopinion.fr/edition/international/golan-l-etrange-arrangement-entre-l-armee-israelienne-rebelles-syriens-1036

      « Il y a une cinquantaine de groupes rebelles, mais le plus grand et le plus puissant est al-Nosra », c’est-à-dire al-Qaïda, reconnaît un officier israélien. Les autres sont des milices locales impliquées dans l’autodéfense des villages, mais « tous sont religieux, il n’y a pas de laïcs », ajoute la même source.

      Free Army. C’est donc à partir d’une zone contrôlée par al-Nosra que les passages de blessés ont lieu. « Ceux qui nous les envoient ont de bonnes connections avec l’armée israélienne. Il faut de bonnes recommandations…, reconnaît un médecin de l’hôpital de Safed. Officiellement, les blessés sont issus de l’Armée syrienne libre », soutenue par les Occidentaux, mais pas d’al-Nosra. Les jeunes patients rencontrés le confirment : ils appartiennent à ce qu’ils nomment la « Free Army ». S’ils combattent Daech et Assad, ils reconnaissent être « alliés » d’al-Nosra, avec lequel ils se coordonnent sur le terrain et qu’ils jugent « peaceful » (pacifique)…

      Pour bénéficier d’un traitement médical en Israël, ils expliquent sans plus de détails qu’il faut passer par des « shebabs » (jeunes) d’une certaine « katiba » (brigade), sans avoir besoin de verser de bakchich. Après plus de 2000 passages, l’affaire semble bien organisée. Si elle se déroule sans une implication directe de la branche locale d’al-Qaïda – ce qui n’est pas prouvé – elle bénéficie au moins de son accord tacite. Imaginer que le groupe djihadiste radical qui tient une cinquantaine de kilomètres sur la frontière - en principe fermée - avec Israël laisserait aller et venir des combattants blessés sans s’en préoccuper relève de la fantaisie. Il n’est pas exclu que les Américains, installés en Jordanie pour y soutenir les groupes rebelles jouent un rôle dans ces transferts de blessés.

  • Syrie : les comptes sont-ils bons ?
    Plus qu’anecdotique, le [vrai] bilan des frappes internationales en Syrie est nécessaire. Karim MOHSEN

    Agences de presse et « observateurs » s’attachent à tenir le compte des victimes de la guerre en Syrie de manière générale, celles des frappes des coalitions internationales en particulier. De prime abord, c’est une bonne chose – excellente même – dès lors où cela part du souci d’informer (auditeurs, téléspectateurs et lecteurs) sur les exactions qui ont lieu dans un pays livré à la vindicte et aux règlements de comptes.


    Toutefois, il y a comme un défaut quand ceux qui se sont donné la responsabilité de comptabiliser les morts, le font à sens unique, dans une seule direction, qui consiste à diaboliser une partie, tout en minimisant les méfaits de l’autre. Il y aurait ainsi les « bons » rebelles « modérés » qui ne tuent que les « spadassins » de Bachar al-Assad [cf ; l’agence française AFP qualifie, systématiquement, l’armée syrienne de « troupes de Bachar al-Assad »] lesquels assassinent les civils. L’Agence reprend sans aucun contrôle ni recoupement in extenso, telles quelles, les données de l’ONG, dite syrienne, l’Observateur syrien des droits de l’homme (Osdh, basée en Grande-Bretagne), partie prenante dans le drame qui secoue la Syrie, dès lors qu’elle affiche un soutien sans équivoque à la rébellion syrienne. Aussi, les chiffres avancés par cette ONG prêtent-ils à suspicion et auraient dû être pris avec beaucoup de précautions. Ainsi, selon l’Osdh, dans cette guerre atroce, l’assassin c’est le régime syrien qui tuerait les civils, ou pour reprendre Obama, Hollande et autre Erdogan, Bachar al-Assad « tue son peuple ».

    Cela pour ce qui est de la guerre inter-syrienne [encore que le terme n’est pas correct] dès lors que le régime syrien fait face à une coalition de mercenaires (lesdits « jihadistes » appartenant à 80 nationalités, selon le ministère états-unien de la Défense). Que dire des coalitions qui s’appliquent à réduire et à détruire Daesh-EI ? Là également on retrouve la même dichotomie entre la « bonne » coalition, menée par les Etats-Unis qui ne tue que les sbires de Daesh-EI et les « mauvais », les Russes qui – à l’instar de l’armée syrienne – ne tuent que les civils. Et c’est l’ONG, dite syrienne, l’Osdh qui le dit. Il faut donc la croire. Ainsi, les médias internationaux, ont repris sans autre forme de procès les bilans de l’ONG donnés le 30 décembre dernier par l’Osdh qui recense 2371 morts en trois mois de frappes de l’aviation russe. Selon ces chiffres il y aurait donc, 792 victimes civiles, dont 180 enfants de moins de 18 ans et 116 femmes. On ne peut être plus précis. Les autres victimes sont des membres de la rébellion dite « modérée » (opposition et al-Nosra) qui ont perdu 924 éléments, pour finir, les « terroristes » de Daesh-EI qui perd 655 de ses membres.

    Au final l’aviation russe aura « tué » selon l’Osdh, 1716 « civils » pour une minorité de jihadistes. Notons que l’ONG, dite syrienne, n’a jamais fait le bilan des victimes civiles des frappes de la coalition occidentale, lorsque cela arrive, on qualifie la chose, au mieux et par défaut, de « dommages collatéraux ». Le bel euphémisme ! C’est ainsi que le public dans le monde est « informé » des évènements de la guerre de Syrie. De son côté, le porte-parole du département d’Etat étasunien, Mark Toner en rajoutait une couche, ce même 30 décembre, indiquant que « les frappes aériennes russes en Syrie ont tué des centaines de civils, dont des secouristes, et touché des centres médicaux, des écoles et des marchés » citant des rapports provenant d’ « organisations crédibles de défense des droits de l’homme ». Il ne fait pas de doute que M.Toner, fait allusion à la fameuse ONG, dite syrienne, qui a quasiment le monopole des bilans de la guerre en Syrie. Or, qui dit monopole, dit exclusivité. Une prérogative qui exclut tout autre version des événements. Et depuis près de cinq ans, l’Osdh a alimenté les médias internationaux d’une information à sens unique, mettant en exergue les « bons » (les rebelles et al-Nosra, branche syrienne dAl Qaîda) qui combattent le « mal » en les personnes du régime syrien et Daesh. Cela est par trop manichéen pour être acceptable ou crédible surtout de la part de médias qui ne cessent de nous rabâcher le principe cardinal du recoupement de l’information par des sources multiples et indépendantes. Or, ceux-là qui nous font la leçon s’abreuvent à une seule source : l’Osdh, y compris l’honorable ONU. De fait, réagissant au communiqué états-unien, un porte-parole du ministère russe de la Défense, tout en assurant « infondés » et « absurdes » les accusations de Washington ironise : « Toutes ces déclarations anonymes et infondées sur la prétendue utilisation de l’aviation russe contre des cibles civiles en Syrie nous rappellent de plus en plus les performances d’un hypnotiseur de cirque ambulant. » C’est le cas de le dire. On se rend bien compte que les comptes, au final, sont loin d’être bons !
    Source : http://www.lexpressiondz.com/edito/232670-syrie-les-comptes-sont-ils-bons.html
    #Information #presse #Syrie #journaliste #propagande #guerre #ONG #Daesh #aviation_russe #Osdh

  • Confidences Liban
    http://magazine.com.lb/index.php/fr/confidences/confidences-liban-?issue_id=214

    Ersal : solution militaire imminente
    L’échange pour la libération des militaires détenus par al-Nosra aurait rendu, de l’avis des observateurs du nord de la Békaa, la solution militaire dans le jurd plus imminente. Les tirs des canons de l’armée et les opérations de la Résistance continuent à cibler en profondeur les régions de déploiement des combattants et les règles d’engagement sont toujours les mêmes. Abou Malek Tallé, responsable d’al-Nosra, a lui-même supervisé l’échange conclu, à partir du siège des opérations à l’intérieur de Ersal, en présence du médiateur qatari. C’est là que des millions de pétrodollars en liquide ont été remis au chef terroriste. La salle d’opérations, syro-russe à laquelle participe le Hezbollah, avait pu mesurer le volume de la force armée d’al-Nosra. La superficie du jurd sous hégémonie du Front al-Nosra à Ersal atteint quelque 50 km2, contre quelque 220 km2 contrôlés par Daech.
    Le nombre d’éléments armés présents dans cette région est évalué à 2000 environ appartenant aux deux mouvements. En hiver, ces combattants ont le choix de rester terrés dans leurs fortifications dans les montagnes et vallées, ou faire une percée vers le village de Kara au nord ou à l’intérieur du territoire libanais à l’ouest. La deuxième option serait mortelle pour eux parce qu’ils sont encerclés par le feu de l’armée et de la Résistance et que l’aviation russe et l’armée syrienne les attendent de l’autre côté de la frontière.

  • Plusieurs jihadistes d’al-Nosra, dont un responsable, tués dans le jurd de Ersal - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/959375/plusieurs-jihadistes-dal-nosra-tues-par-des-bombardements-de-larmee-d

    De son côté, le Hezbollah a annoncé avoir tué mercredi un commandant du Front al-Nosra et huit de ses hommes en menant une attaque contre son convoi. Selon al-Manar, la chaîne du parti, le convoi circulait dans les faubourgs de la localité de Ersal. « La Résistance (Hezbollah) a visé le convoi d’Abou Firas al-Jibbé, un responsable du Front al-Nosra après avoir épié attentivement ses mouvements », a dit la chaîne. Abou Firas et trois autres jihadistes ont été tués dans l’attaque contre le convoi et quand leurs camarades ont tenté d’évacuer les corps le Hezbollah en a tué cinq autres. Al-Manar a diffusé des images d’un terrain aride et pierreux présenté comme le lieu de l’attaque. La chaîne a également fait état de combats à l’arme automatique et au mortier ayant éclaté entre les deux côtés après l’attaque, impliquant notamment l’armée libanaise.

  • Seize libérés, neuf toujours absents... - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/958164/seize-liberes-neuf-toujours-absents.html

    C’est la partie libanaise qui a donc fait le premier pas, acceptant de remettre les prisonniers libérés pour l’occasion aux combattants d’al-Nosra qui avaient prévu un show complet avec l’arrivée des ulémas du Qalamoun pour interroger les prisonniers et leur demander s’ils souhaitaient rester avec eux ou retourner à Beyrouth. Quelle n’a été la surprise des combattants de découvrir que tous les détenus libérés préféraient revenir à Beyrouth, y compris la désormais célèbre Souja Doulaymi, épouse d’un mois du « calife » Baghdadi, qui a affirmé qu’elle préférait rester à Beyrouth et de là faire les formalités nécessaires pour se rendre en Turquie. Drôle d’échange donc, où les prisonniers libérés par les autorités libanaises à la demande des ravisseurs ont choisi de rester dans le pays dont les autorités les emprisonnaient plutôt que d’aller avec leurs « libérateurs ».

  • Les négociations gelées après le rejet par le Hezbollah des requêtes d’al-Nosra - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/957757/les-negociations-gelees-apres-le-rejet-par-le-hezbollah-des-requetes-

    Hier, tard en soirée, il était difficile de dire si l’opération d’échange était imminente ou non, interrompue ou non. Un indice du sérieux de l’affaire : le Premier ministre Tammam Salam a annulé son voyage prévu à Paris, pour représenter le Liban au Sommet du climat de l’Onu. Il a préféré rester au Liban pour suivre de près les développements en rapport avec ce dossier.

    Selon les informations qui avaient filtré ce week-end, reprises par l’agence al-Markaziya, le marché inclurait la libération de 16 membres d’al-Nosra arrêtés à Roumieh, en échange des 16 militaires. Parmi ces détenus à Roumieh figurent Ola el-Okaili, la femme d’un cadre de Daech, Joumana Hmayed, Soja el-Douleimi, l’ex-femme d’Abou Bakr el-Baghdadi, ainsi que des détenus auprès du Hezbollah et du régime syrien. Le versement de sommes d’argent serait également prévu.

    • Une source digne de foi a indiqué ainsi en soirée à L’Orient-Le Jour que les négociations ont été gelées en raison du rejet par le Hezbollah de trois conditions posées par le Front al-Nosra : le transfert des blessés de l’organisation vers la Turquie ; l’extradition d’Abou Takieh vers la Turquie ; et l’acheminement de vivres vers le jurd de Ersal pendant l’hiver.

  • Jacques-Marie Bourget (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Marie_Bourget) publie sur Mondafrique une longue enquête qui éclaire les liens passés entre le gouvernement français et al-Nusra.
    L’article se concentre sur le contexte entourant la fameuse phrase de Fabius sur le « bon boulot » d’al-Nusra, et révèle jusqu’où est allé Fabius pour tenter, en accord avec les Saoudiens et les Qataris, d’empêcher qu’al-Nusra ne soit inscrit sur la liste des organisations terroristes à l’ONU.
    Il s’appuie sur une lettre de l’ambassadeur marocain à l’ONU à Rabat qui relate ce qui s’y joue, et que Bourget détiendrait.
    Al Nosra, l’étrange allié de la diplomatie française
    http://www.mondafrique.com/al-nusra-letrange-allie-de-la-diplomatie-francaise

    Au grand dam de Fabius, Washington, qui ne peut faire moins dans un pays marqué par les attentats du 11 septembre, décide unilatéralement de déclarer terroristes ces djihadistes pourtant si utiles. En coulisse le Quai d’Orsay mobilise afin d’épargner l’infamie à cette composante « rebelle ». La preuve ? Nous la détenons par un courrier envoyé par la délégation marocaine à l’ONU à son ministère de tutelle à Rabat. La lettre du 29 avril 2013 est classée « Confidentiel/Très urgent », elle est signée de Mohamed Loulichki, l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies.

    Le courrier fait état d’une demande de la Syrie auprès de l’ONU, intervention qui met visiblement la France dans tous ses émois : Damas vient de sommer l’ONU de placer Al-Nosra sur la liste des organisations terroristes… Le courrier diplomatique marocain rapporte l’embarras de Paris qui « considère politiquement inconcevable de s’opposer à l’inscription d’Al-Nosra sur la liste des sanctions. Toutefois il est important pour la France qu’une telle inscription s’opère à travers des canaux autres que la Mission syrienne et de couper l’herbe sous les pieds de la Syrie qui a toujours assimilé l’opposition syrienne à des groupes terroristes ».

    Que faire pour éviter l’opprobre à Al-Nosra-Al-Qaïda, organisation bien vue de Fabius ? Toujours selon le courrier marocain, Paris a imaginé une réplique qui est le « résultat de plusieurs semaines de négociations ». La ruse, qui a été approuvée par le Royaume Uni, consiste à ajouter discrètement le nom d’Al-Nosra à la liste des sanctions qui frappe Al-Qaïda en Irak. Ainsi l’initiative de Bachar serait contrée et les « rebelles » aimés de Paris moins stigmatisés…

    Cette lettre de l’ambassadeur du Maroc continue d’être instructive quand on li sous la plume de l’excellence la position de Riyad face à une mise au pilori d’Al-Nosra : « L’Arabie Saoudite nous a déjà communiqué ses craintes quant à la perspective de l’inscription d’Al-Nosra et son instrumentalisation pour établir un lien entre le terrorisme et les pays qui soutiennent les groupes armés de l’opposition syrienne ». Cette phrase mérite une traduction un peu plus brutale, avec des circonvolutions Riyad dit la chose suivante : « Impossible de stigmatiser Al-Nosra alors que nous soutenons, armons et finançons ce groupe. Impossible qu’il soit dit et écrit que nous sommes des alliés du terrorisme ».

    Petits arrangements

    Finalement, le 31 mai 2013, La France de Fabius va perdre le match, l’ONU couche Al-Nosra sur sa liste noire. Avec des sursauts encouragés par Paris les « rebelles » tentent en permanence d’en être rayés. Ainsi, en septembre 2014, quand Al-Nosra libère 45 Casques bleus qu’il détient en otage, le Quai d’Orsay appuie discrètement la demande des élèves de Ben Laden qui exigent, en échange, d’être retirés de la « Liste des sanctions ».

    Le « deal » n’a pas marché. Mais le même John Kerry, bien longtemps après Fabius et le ministre des Affaires étrangères du Qatar, va finir à son tour par approuver « le bon travail d’Al-Qaïda en Syrie. Oublions donc tous ces moments d’égarement, Fabius comme le Secrétaire US a une ligne politique en béton. Ce ne sont pas les girouettes qui tournent. C’est le vent.

    En attendant, comme on ne change pas une équipe qui gagne, Hollande a reçu ce mardi 17 novembre l’excellent premier ministre du Qatar, un homme qui connait parfaitement le terrorisme. Puisque son pays le finance.

    • Ok là dessus.
      Mais il y en a d’autres qui essaient de blanchir Bachar El Assad, actuellement. C’est quand même, je pense, le premier responsable de la tragédie en Syrie. Les autres en ont profité pour, en se présentant comme opposés au dictateur, accroitre le chaos.

    • #stephane_M : il n’y a pas de "vérité là-dessus, et tu introduis très justement par « je pense ». Perso, je pense que Bachar n’est qu’un pion dans un sytème maffieux familial, et que le personnage - on revient à l’article signalé - était honoré par la république chiraquienne il y a peu encore... Pourquoi ést-il devenu en quelques mois un nouvel Hitler ? Ma lecture à moi, c’est qu’il y a eu tentative de renversement dès le départ, la période pacifique - j’en étais le témoin à l’époque - n’a jamais existé vraiment. Dès la fin février, début mars 2011, les gus de l’armée, de malheureux conscrits et non pas les sbires du régime, se faisaient dégommer. A l’époque, on expliquait que c’étaient des déserteurs tués par les officiers alouites de l’encadrement. La suite a montré que cette explication était aussi inventée que le reste.

    • Que ce soit un système mafieux familial certes, mais Assad est au sommet de cette mafia.
      Moi je me souviens que lorsqu’il a succédé à son dictateur de père, Hafez, on a espéré qu’Assad démocratise le régime et il y a eu des libérations de prisonniers politiques et la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 1963 (!). Ensuite il est revenu aux pratiques de son père.
      Chirac a honoré tellement de dictateurs (tout comme Hollande) que ce n’est pas un critère.

      Si tu as séjourné en Syrie tu as des informations plus directes que les miennes.

      Mais je n’ai jamais vu personne défendre son régime, même Adeline Chenon Ramlat qui a un blog sur Mediapart, et qui, ayant des proches parmi les chrétiens de Syrie, dénonce la volonté occidentale de déstabiliser Bachar.

      Quelqu’un m’a demandé par mail qui je visais.

      Je vise la Russie (et tous ceux qui voient Poutine comme un gentil garçon), qui est prête à défendre n’importe quel régime qui lui garantisse sa base militaire sur la Méditerranée.

      Je pense que cela fait des années que les Etats-Unis (Obama) auraient dû négocier avec Poutine : accepter cette base russe (qui est la seule base russe dans un Moyen-Orient truffé de bases américaines), en contrepartie d’une très forte pression russe sur Bachar El Assad pour qu’il démocratise son régime (comme c’est la Russie qui arme Bachar, cela lui donne les moyens de tordre le bras au régime ...).

      Bon mais on a tous compris que les Etats-Unis n’étaient pas des humanistes, même habillés du charmant sourire d’Obama.
      Il n’y a pas des bons et des mauvais, il n’y a que des assassins de masse et des vendeurs d’armes à très grande échelle, dans notre histoire contemporaine.

  • Attaques terroristes à Paris – qui en profite ?
    Par Pepe Escobar. Article publié dans AsiaTimesOnline, le 17 novembre 2015 traduit par Par Jean-François Goulon
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/181115/attaques-terroristes-paris-qui-en-profite

    Jusqu’à ce très sinistre jour où les « soldats du Califat » ont frappé « la capitale de l’abomination et des perversions » – formule de l’EIIL/EI/Daech pour ses attaques contre Paris – le Président français François Hollande et son insupportable poseur de ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, étaient catégoriques : Assad doit partir.

    Pour l’Elysée, Assad équivaut Daech.

    Pour prendre la mesure de l’incohérence de l’administration de François Hollande, aucun de ses conseillers formés à l’ENA ne lui a dit qu’il était encore plus à côté de ses pompes que d’habitude.

    La Russie et l’Iran ont prouvé qu’ils avaient raison avec les actions du « 4+1 » (Russie, Syrie, Iran, Irak, plus le Hezbollah) sur le terrain et dans les airs, combattant toutes les déclinaisons du djihadisme salafiste, « modérées » ou autres.

    Et même l’administration Obama – après de multiples réunions entre le Secrétaire John Kerry et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov – corrige son approche. Cela a culminé avec ces 35 minutes chargées de sens où Obama et Poutine se sont rencontrés, dimanche, en tête-à-tête autour d’une table à l’écart, lors du G20 d’Antalya.

    Devinez qui est resté aligné sur Hollande jusqu’à la dernière minute tragique : la matrice idéologique de toutes les variantes du djihadisme salafiste, l’Arabie Saoudite wahhabite et les laquais du Golfe. La « récompense » de la part du gouvernement français : plein de juteux contrats d’armement. ICI se trouve une liste partielle, en plus de l’armement irréductible par la France des « rebelles modérés ».

    Voici donc comment la France « socialiste » – le pire des gros-mots à Washington – livre sa propre GMCT (Guerre mondiale contre la terreur) : en faisant pleuvoir des Rafales sur Doha [la capitale du Qatar], facilitateur de « rebelle modéré », et avec Riyad [la capitale de l’Arabie Saoudite] qui arme les djihadistes salafistes, ses meilleurs clients. Les affaires, comme on peut s’y attendre, fleurissent.

    Il a fallu un carnage sans précédent à Paris pour que Hollande, Fabius et le Premier ministre Valls sortent de leur torpeur et s’aperçoivent dans quel sens soufflait le vent – mortel. Désormais, c’est la « guerre ». Elle est « sans merci ». Et elle est contre l’EIIL/EI/Daech.

    Déjà à Vienne, samedi, Lavrov et Kerry – secondé par les laquais habituels, dont certains avec réticence – se sont finalement mis d’accord pour désigner Jabhat al-Nosra, alias al-Qaïda en Syrie [le Front al-Nosra], comme terroristes, et non comme « rebelles modérés ».

    Et pourtant, peu se souviendront à l’Ouest du poseur Fabius faisant l’éloge d’al-Nosra, il y a tout juste quelques semaines : « Ils font un bon boulot » en Syrie.

    Hollande, immédiatement après l’inauguration de la version française de la « guerre contre la terre entière » déclarée par Bush en 2001, a bombardé Rakka, la capitale du faux « Califat ». Fabius, à Antalya, a défendu cette décision comme étant « politique » : la France se devait d’être « présente et active » à la suite des massacres de Paris.

    « Active » devrait être interprété, au mieux, comme « auparavant réservée ». Mais, « politique » ? Pas vraiment ; plutôt à la limite illégale. L’EIIL/EI/Daech n’est pas un Etat – autant qu’ils se définissent eux-mêmes comme étant un « Califat ». A supposer que la loi internationale s’applique toujours, le droit de « légitime défense » invoqué par la France est illégal. Sans mentionner le fait que Paris n’a pas été invité par Damas à frapper à l’intérieur du territoire syrien, contrairement à la force arienne russe.

    Finalement tiré de son coma, le gouvernement français devait frapper Rakka, parce que, après tout, le monde entier l’observe. Des assauts coordonnés de la police ont fait irruption dans toute la France, de Toulouse à Grenoble et à Calais. L’unique porte-avions à propulsion nucléaire de la France – et pire catastrophe (navale) de l’Europe – le Charles de Gaulle, quittera Toulon jeudi pour le Golfe Persique. Hollande a fièrement fait l’éloge de cette mission : cela « accroît la puissance de feu de Paris ».

    De la torpeur à la détermination… Mais pourquoi seulement maintenant ? (...)

  • Des contacts entre Israël et l’opposition syrienne révélés par des « hackers » | i24news - 13 Juillet 2015
    http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/78201-150713-des-contacts-entre-israel-et-l-opposition-syrienne-reveles-par-

    Mendi Safadi, conseiller politique druze israélien aurait tenté de recruter des agents pour le compte d’Israël.

    Une opération de piratage informatique de grande envergure contre les ordinateurs d’Israéliens et Américains travaillant étroitement avec l’opposition syrienne révèle les contacts étroits entre les parties, rapporte le Times of Israel.

    Les auteurs présumés de cette opération seraient des membres du régime syrien et du Hezbollah, selon les informations publiées dans le journal libanais Al-Akhbar, proche de l’organisation chiite.

    Al-Akhbar a ainsi divulgué ce week-end les contacts entre Mendi Safadi, un conseiller politique druze israélien qui a dirigé le cabinet de l’ex-vice-ministre de la Coopération régionale Ayoub Kara et plusieurs membres de l’opposition syrienne dans le monde.

    Selon le quotidien, Safadi aurait tenté de recruter des agents en Syrie et au Liban pour le compte du gouvernement israélien mais aussi essayer de signer des contrats d’armement avec l’Etat islamique (EI) et le front al-Nosra, deux organisations terroristes rivales du Hezbollah chiite.

    Interrogé par le Times of Israel, Safadi a reconnu dimanche que son ordinateur a été piraté il y a environ sept mois par des agents des unités de cyber-guerre du Hezbollah et du président syrien Bachar al-Assad.

    Il a néanmoins nié les allégations liées aux dits-contrats d’armement tout en confirmant avoir été en lien avec un homme proche de l’EI, dans le cadre de contacts pour la libération de l’otage jordanien Muaz Kasasbeh, brûlé vif le 3 janvier dernier.

    Malgré l’ampleur des révélations du quotidien libanais, Safadi a assuré au Times of Israel qu’aucun de ces contacts n’étaient en danger.

    Dans la plupart des cas, des surnoms étaient utilisés pour masquer la réelle identité de ses sources, a-t-il expliqué.

    @gonzo i24news reparle de #Mendi_Safadi, il y a eu un nouvel article dans Al-Akhbar ?

  • التهديدات والحشود التركية : هدفها إسقاط حلب ! | الأخبار
    http://www.al-akhbar.com/node/237333

    La conclusion d’un article dans Al-Akhbar intitulé : « Mouvements de troupes et menaces turques : objectif, la chute d’Alep ! »

    كل ذلك وسط المعلومات الصحافية التي تتحدث عن سناريوات متعددة يحرّض عليها الاعلام الموالي للرئيس رجب طيب أردوغان الذي يبدو واضحاً أنه يريد الحرب في سوريا لأسباب عديدة أهمها: الاتفاق المسبق بين أردوغان وكل من الملك السعودي والأمير القطري في هذا الموضوع. كذلك فإن أردوغان يتمنى لمثل هذا العمل العسكري أن يساعده في مساعيه للإعلان عن انتخابات برلمانية مبكرة، خاصة إن تعرضت تركيا لأي عمل إرهابي أو عدواني (مدبّر مسبقاً) من قبل «داعش» أو الاكراد، بل وحتى من الجيش السوري، ومن دون أن يهمل الكثيرون عنصر المغامرة الخطيرة التي يتشجع لها أردوغان لأسباب داخلية وخارجية إضافية حتى يبقى متمسكاً بزمام الامور بعد فشله الذريع في سياساته الشرق أوسطية، خاصة إذا نجح أصدقاؤه في «النصرة» والجماعات الارهابية الاخرى في تحقيق انتصار مفاجئ في سوريا كما تم في إدلب. ويدفع مثل هذه الاحتمالات البعض إلى الحديث عن احتمال تدخّل وحدات الكوماندوس التركية الى جانب قوات «النصرة» والجماعات الاخرى تحت غطاء جوي ومدفعي مفاجئ من قبل الجيش التركي بهدف السيطرة على مدينة حلب خلال فترة قصيرة، ما دامت القوات السورية الموجودة هناك لا تتوقع مثل هذا الهجوم والتدخل التركي المباشر. ويقول المراقبون إنّه يهدف إلى تحقيق الهدف الاستراتيجي للتهديدات والحشود التركية، وهو جعل حلب بنغازي جديدة تجعل من أنقرة عنصراً مهماً في مجمل المعادلات الجديدة، بما في ذلك إعلان الشمال السوري منطقة حظر جوي، وبالتالي إقامة حزام أمني داخل الاراضي السورية بحجة مواجهة موجة النزوح الكبيرة والجديدة. ويتوقع بعض المراقبين لمثل هذه السناريوات أن تحظى بضوء أخضر أميركي إذا نجح الجيش التركي في مهمته التي يستعد اليها مع «النصرة» وحلفائها في إسقاط مدينة حلب، ليكون ذلك الخطوة الأهم على طريق إسقاط النظام الذي فشل التحالف الإقليمي والدولي في إسقاطه طيلة السنوات الماضية.

    Tout cela au milieu d’informations dans la presse à propos de divers scénarios relayés par les médias qui soutiennent le président Erdogan. Manifestement, ce dernier veut une guerre en Syrie pour plusieurs raisons. La plus importante tient à l’accord préalable qu’il a passé à ce sujet avec le roi d’Arabie saoudite et l’émir du Qatar. De même, Erdogan espère qu’une initiative militaire contribuerait à rendre possible la tenue d’élections parlementaires anticipées, surtout si la Turquie était la victime d’attentats terroristes ou d’agressions armées (préparées à l’avance) perpétuées par Daesh, par les Kurdes ou même par l’armée syrienne. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il ne faut pas négliger la possibilité d’une telle aventure militaire de la part d’Erdogan pour des raisons à la fois intérieures et extérieures, pour tenter de conserver l’initiative après l’échec rapide de sa politique proche-orientale. Ce serait encore plus possible si ses amis d’Al-Nosra et d’autres groupes terroristes réalisaient une victoire militaire aussi surprenante que celle d’Idlib. Dans ce contexte, certains évoquent la possibilité de l’entrée en action de commandos turcs aux côtés des forces d’Al-Nosra et des autres groupes, avec l’appui de bombardements aériens et terrestres de la part de l’armée turque de façon à s’emparer dans un délai assez court d’Alep, dans la mesure où les forces syriennes sur place ne s’attendraient pas à un tel engagement direct de l’armée turque. Pour les observateurs, l’objectif stratégique des mouvements de troupes et des menaces turques a pour but de faire d’Alep un nouveau Benghazi, Ankara devenant alors un élément essentiel dans le nouveau rapport de forces. Dans le même temps, le nord de la Syrie serait déclarée zone d’exclusion aérienne, avec pour conséquence la mise en place d’une zone tampon à l’intérieur des frontières syriennes sous le prétexte de juguler le nouvel afflux de réfugiés. Pour certains, un tel scénario pourrait recevoir l’aval des Américains si l’armée turque était capable de cette tâche à laquelle elle se prépare avec Al-Nosra et ses alliés, à savoir faire tomber Alep. Ce serait un pas important vers la chute de ce régime que l’alliance régionale et internationale n’a pas réussi à faire tomber durant toutes ces années passées.

  • Les trois fronts syriens et leurs incidences sur le Liban - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/931020/les-trois-fronts-syriens-et-leurs-incidences-sur-le-liban.html

    Selon les rapports militaires, jusqu’à présent, les combattants de Daech installés à Palmyre n’ont pas encore dévoilé leur prochaine orientation. S’ils décident de descendre vers la Ghouta, c’est qu’ils auront opté pour une vaste offensive en direction de Damas. Mais déjà les combattants d’al-Nosra et de l’Armée de l’islam de Zahran Allouche qui ont fait de cette même Ghouta leur fief ne voient pas d’un très bon œil un débarquement chez eux des combattants de Daech. Ils perçoivent même cette éventualité comme une agression, non comme un renfort, et ils se préparent déjà à l’affronter. Par contre, si les combattants de Daech décident de se diriger vers Homs, ils devront affronter les forces du régime syrien et leurs alliés, notamment les forces de défense populaire et les combattants du Hezbollah qui avaient pris le contrôle de la région de Kousseir en 2013. L’objectif de cette tactique serait de contourner les forces du Hezbollah et de faire le lien avec le nord du Liban, essentiellement sunnite, où ils espèrent trouver un environnement favorable qui leur permettrait d’avoir un accès à la mer, devenu nécessaire si la Turquie commence à fermer plus ou moins ses frontières avec le nord syrien.

    • Une sorte de modus vivendi a donc été établie jusqu’à cette tuerie, qui a effrayé les druzes et leur a montré que les hommes de Daech et d’al-Nosra ne sont pas des interlocuteurs fiables. En dépit des assurances et des promesses, ils peuvent changer d’avis sans prévenir. Les druzes de Soueyda, qui, jusqu’alors étaient relativement neutres, ont commencé à solliciter l’aide de l’armée syrienne, avec laquelle ils avaient un contentieux dû au fait que 30 000 réservistes druzes avaient refusé de se présenter pour le service militaire. Lorsqu’ils ont réclamé des armes à l’armée syrienne, celle-ci a d’ailleurs ressorti ce grief et les habitants se sont déclarés prêts à permettre à leurs enfants de faire leur service militaire à condition d’être postés dans la région, et non sur des fronts éloignés. En réalité, la menace de Daech et d’al-Nosra devenant de plus en plus précise, les habitants ont compris qu’en dépit des manœuvres israéliennes, la seule aide effective peut venir de l’armée syrienne. Les différends ont donc été surmontés et le front du Sud s’est ainsi plus ou moins stabilisé, avec la contre-offensive de l’armée et de la population autour de l’aéroport militaire de Thaala.