person:anne-marie houdebine

  • L’Académie contre la langue française | Collection x x - y - z de Éditions iXe

    https://editions-ixe.fr/content/lacademie-contre-langue-francaise

    https://editions-ixe.fr/sites/default/files/styles/adapt/public/livres/couv/acad.1re-couv.jpg?itok=uXgF4djz

    sous la direction de :
    Viennot Eliane
    L’Académie contre la langue française
    Le dossier « féminisation »

    Avec la contribution, singulière et collective, de Maria Candea, Yannick Chevalier, Sylvia Duverger et Anne-Marie Houdebine.

    La collaboration d’Audrey Lasserre.

    Et l’aimable concours de Louise Labé

    "Le Secrétaire perpétuel [Hélène Carrère d’Encausse], et les membres de l’Académie française, ont la douleur de vous faire part de la disparition de leur confrère, Assia Djebar*, chevalier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, décédé le 6 février 2015."

    En trois siècles et demi d’existence, l’Académie a beaucoup travaillé à masculiniser le français. Porte­bannière des partisans du « genre le plus noble », ce vestige de la monarchie absolue mène depuis le milieu des années 1980 une croisade contre la « féminisation », en dépit des besoins langagiers d’une société où l’égalité des sexes progresse – en dépit, surtout, des logiques de la langue française et des évolutions à l’œuvre dans les autres pays francophones. Sans se soucier de remplir le rôle pour lequel l’entretiennent les contribuables, les Immortel·les en habit vert campent sur des positions purement idéologiques, en proférant des sentences qui se veulent paroles d’Évangile alors qu’elles vont à rebours des dynamiques du français. Les « Quarante », il est vrai, ne sont ni grammairiens, ni linguistes, ni philologues – et pas toujours écrivains. Ce livre retrace cette guerre de trente ans, menée à coup de déclarations aussi péremptoires qu’infondées, réactionnaires et sexistes, face auxquelles les protestations n’ont pas manqué. Il permet également de faire le point sur les objets de ces controverses, et de comprendre pourquoi la France a fini par entamer sa « révolution langagière »… envers et contre les avis des Messieurs-Dames du Quai Conti.

    *Écrivaine et cinéaste algérienne, Assia Djebar est la première des femmes et hommes de lettres du Maghreb à avoir été élue à l’Académie française, en 2005.

  • Anne-Marie Houdebine était une vraie vivante - Féministes en tous genres
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2016/10/20/anne-marie-houdebine-592571.html

    C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons le décès brutal d’Anne-Marie Houdebine, linguiste, sémiologue, professeure émérite à l’université Paris-Descartes, féministe et psychanalyste.

    Ce décès est terriblement injuste, plus injuste que ne l’est en lui-même tout décès. Car Anne-Marie Houdebine était, non pas une bonne vivante, non – elle avait trop d’attachement à penser juste, trop de sérieux éthique et trop de conscience politique pour cela –, mais une grande, une vraie vivante. Aussi demeure-t-elle obstinément présente pour celles et ceux qui ont noué avec elle des liens d’amitié.

    Anne-Marie avait résolument pris le parti de la vie. Sans se leurrer. Elle avait trop lu et trop travaillé sur la violence, sur l’irréparable, et sur la Shoah en particulier, pour cela. Sa tenace volonté, son ancrage dans le présent et la fermeté de son engagement à le penser et à y œuvrer la maintenaient à ce point du côté de la vie qu’elle semblait insubmersible. Notre leurre, non pas le sien.

    Sa mort est survenue alors que « Féministes en tous genres » était en train de publier un entretien avec elle, fruit de nombreuses conversations et échanges écrits au cours de l’année 2015-2016. La publication de cet entretien entre Anne-Marie Houdebine et Sylvia Duverger se poursuivra dans les semaines à venir, conformément à ce qui avait été convenu.

    Anne-Marie Houdebine nous a quitté.es alors qu’elle s’apprêtait à partir pour un colloque à Chisinau, en Moldavie, colloque dont elle était l’invitée d’honneur. Elle venait de rédiger l’intervention qu’elle devait y faire et en préparait une autre sur « Les filiations linguistiques de la sémiologie (Saussure, Buyssens, Martinet, Prieto, Hjelmslev, Eco, etc.) » pour le colloque de la Société internationale de linguistique fonctionnelle (SILF), qui se tient à La Rochelle du 17 au 21 octobre 2016. À peine terminée la rédaction d’un rapport de thèse, elle en commençait une autre, et ces derniers temps, bien que fatiguée, elle ne se ménageait pas davantage qu’auparavant lorsqu’il s’agissait de donner de son temps, de son énergie, de sa sagacité à des étudiant.es – à des étudiantes surtout. Car elle avait éprouvé combien il est plus malaisé de faire son chemin lorsque l’on est une femme, qui plus lorsque l’on s’assume féministe. Sur sa générosité avec ses étudiant.es et sur son aptitude à (r)éveiller le désir de savoir et de comprendre d’une façon consciemment engagée, nous renvoyons au beau texte qu’elles ont inspiré à Cécile Canut, aujourd’hui professeure à son tour à l’université Paris-Descartes.

    En décembre 2016, elle devait présenter, au séminaire de recherche de l’Institut Émilie-du-Châtelet (IEC), le dernier livre paru de son vivant auquel elle ait collaboré, L’Académie contre la langue française : le dossier « féminisation » (éditions iXe), avec d’autant plus d’intérêt pour nous qu’elle avait été l’inspiratrice et la linguiste en cheffe de la commission de terminologie chargée en 1984 de ce dossier par Yvette Roudy. Les travaux de cette commission présidée par Benoîte Groult, dont elle saluait ici même l’intrépidité, avaient suscité une déferlante sexiste qui, trente ans plus tard, l’étonnait encore.

  • Devenir féministe - Entretien avec Anne-Marie Houdebine, linguiste (1) - Féministes en tous genres
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2016/09/02/devenir-feministe-entretien-avec-anne-marie-houdebine-lingui-590081.html#more

    Anne-Marie Houdebine est linguiste et psychanalyste. Elle vient de faire paraître, avec maria Candea, Yannick Chevalier et moi-même, sous la direction d’Éliane Viennot, L’académie contre la langue française. Ce travail en commun nous a donné l’occasion de longuement nous entretenir. Il m’est apparu essentiel de retracer avec elle son parcours, qui l’a conduite à être la première en France à oeuvrer, sur un plan à la fois linguistique et politique, à la démasculinisation de la langue française.

    Cet entretien de plus de 50 pages constitue une introduction aux travaux linguistiques d’Anne-Marie Houdebine, spécialiste de la question du sexisme dans la langue et auteure du concept de l’imaginaire linguistique. De ses travaux, il esquisse une généalogie. Anne-Marie Houdebine par Anne-Marie Houdebine, tel est son projet principal, que des questions d’actualité dévoieront quelquefois.

    Le rôle déterminant d’Anne-Marie Houdebine au sein de la commission de terminologie créée en 1984 par Yvette Roudy et présidée Benoîte Groult sera précisément évoqué, non moins que les réactions, époustouflantes de masculinisme, des Académiciens - les Verts virent rouge, dixit Aristide, journaliste au Figaro - et de quelques autres joyeux lurons : en français, comme chacun et chacune savent, le masculin avale, engloutit le féminin... ou bien le vitupère et le vomit.

    Nous ferons bien entendu amplement référence à L’Académie contre la langue française, paru chez iXe au début de l’été : ouvrage indispensable à qui veut disposer de bons exemples et de bonnes analyses de la cécité à laquelle conduit le masculinisme ("Cachez ce féminin que nous ne saurions voir" titra, je crois, Benoîte Groult ou Yvette Roudy en ces années de dévergondages sexistes - des femmes osant être ministres, quelle aubaine !).

    Mais tout autant, revenant en détail sur des points que L’académie contre la langue française ne fait qu’effleurer, cet entretien, le prolonge et le complète.

    La deuxième partie sera publiée dans une semaine. Il y a 9 parties.

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    Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre : Anne-Marie Houdebine, Linguiste (Université Paris Descartes)

    Professeure de linguistique et sémiologie à l’Université René Descartes-Paris V où elle dirige le laboratoire de recherches en sémiologie et sémantique, Anne-marie Houdebine est fondatrice et présidente de l’Association Sémiologie actuelle et directrice de publication de la Revue du Laboratoire SEMEION. Elle est également psychanalyste.
    Son œuvre pionnière est à l’origine des études sur la sexuation et la langue ; elle a avancé dès 1975 la notion « d’imaginaire linguistique » qui permet de hiérarchiser les usages et partant les sujets parlants. Elle a également formalisé pour la première fois en 1984 une analyse systémique stratifiée dans la lignée de Roland Barthes. Ces travaux, et son rôle éminent dans l’étude des images et des discours sexistes, l’ont amenée à siéger dans la commission Benoîte Groult (1984-86) qui produisit l’arrêté sur la féminisation des titres et fonctions de 1986. Parmi ses multiples recherches théoriques et appliquées, il convient de rappeler ses publications en sémiologie et en linguistique psychanalytique sur Freud et Saussure ou Saussure et Lacan, sur la mémoire et la transmission (Germaine Tillion), sur l’identité conçue comme mosaïque (Edouard Glissant), sur les médias et la démocratie (Le Monde diplomatique), etc. À côté de ses très nombreuses contributions et articles, ses principales publications sont : La féminisation des noms de métiers : en français et dans d’autres langues (1998), L’Imaginaire linguistique (2002), L’Ecriture de Shoah. Une lecture analytique du film et du livre de Claude Lanzman (réédition en 2008).
    Elle est membre du Comité scientifique de l’Institut Emilie du Châtelet.

    Anne-Marie Houdebine fait un historique des résistances françaises a la féminisation des titres et des fonctions entre autres choses.