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  • Maroc / Israël : Le collier de la reine, un tribut de vassalité à un suzerain ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-le-collier-de-la-reine-un-tribut-de-vassalite-a

    Un collier en or aurait été offert par Lalla Salma, épouse du Roi du Maroc, à Tzipi Livni, le co-ordonnateur de la guerre de destruction israélienne de Gaza (2007-2008). Un cadeau offert en 2009 à l’occasion d’une visite de l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères au Maroc, un an après la fin de la guerre israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Cette information explosive a été démentie de piètre façon par le Maroc, par un communiqué laconique du ministère des affaires étrangères publié le 26 juillet, soit deux semaines après la fuite du Maariv. Le journal israélien précisait, pourtan, dans son édition en date du 13 juillet 2011, que le parlement israélien avait pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères, liste où figurerait « Lalla Salma » pour un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009 à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger.
    Dans ce qui apparait comme un geste d’apaisement destiné à détourner le courroux de l’opinion publique, la communauté juive du Maroc a volé au secours du Trône, lui emboitant le pas, endossant le même jour la responsabilité de ce cadeau. Non pas par un communiqué franc et précis qui aurait coupé court à toutes les spéculations mais par un procédé oblique, en des termes alambiqués, des propos confus faisant état d’ une indication d’un membre de la communauté juive, à l’identité non définie, se dévouant pour confier à un site électronique marocain que Mme Livni « n’a rencontré aucune princesse du Maroc, uniquement des personnalités marocaines et des responsables de la communauté juive » et que « le collier a pu lui être offert par la communauté juive » (2).

    Sauf à y voir la marque d’un travail de sophistication journalistique, un tel amateurisme dans la gestion de cette affaire pourrait avoir eu un effet inverse de confirmer plutôt que d’infirmer cette information. Un effet pervers
    Selon Maariv, pourtant, Lalla Salma n’aurait pas été la seule à couvrir de bijoux la ministre israélienne. La Fédération des Juifs du Maroc lui aurait aussi offert « un collier d’or serti de diamants et de pierres précieuses assorties de deux bagues ». Soit, en fin de compte, deux colliers et deux bagues. Une belle pioche pour un voyage si controversé d’un si sinistre personnage.

    Au delà du démenti formel, le pouvoir marocain a incontestablement commis un impair dans sa communication de crise, d’autant moins explicable que le sujet est d’une grande volatilité, accréditant l’idée d’un malaise par sa réaction tardive et son laconisme. Le démenti marocain, de même que la revendication indirecte de la communauté juive n’évacuent pas pour autant le débat sur le bien fondé de ce geste de courtoisie à l’égard d’une belliciste coresponsable de deux guerres contre des objectifs arabes, le Liban en juillet 206, et Gaza, en 2007, ni même sur sa présence au Maroc un an après la guerre de Gaza. Pas plus Tzipi Livni que son collier n’avaient de raison d’être au Maroc. Le service minimum sur un sujet de grande controverse porte la marque d’une désinvolture et pointe désormais du doigt le rôle ambigu de l’Institut Amadeus, initiateur de ce projet frappé de suspicion.
    Quelqu’en soit le bienfaiteur, au-delà des démentis de circonstance, le cadeau parait placer la Monarchie dans l’embarras en ce qu’il peut être ressenti, à juste titre, par une large fraction de cette population nationaliste comme un geste d’une gratuité provocante, une humiliation vécue comme un tribut de vassalité envers un suzerain.

    LA LÉGITIMITÉ DU JUDAÏSME MAROCAIN ET SON INSTRUMENTALISATION POUR UNE IMPUNITÉ DU TRÔNE
    Le laxisme traditionnel marocain à l’égard d’Israël, à contre courant de la position officielle arabe, est généralement expliqué par les rapports historiques qu’entretient la dynastie alaouite avec le judaïsme marocain (3), particulièrement du fait de la position du sultan du Maroc, sous le régime de l’Etat français de Vichy, dont le refus de faire appliquer sur son territoire les lois racistes du gouvernement collaborationniste, notamment le port de l’étoile jaune pour les ressortissants de l’Empire, lui a valu la gratitude éternelle de ses sujets de confession juive.
    Une autre interprétation, moins valorisante mais plus conforme à la realpolitik, explique ce lien privilégié par le souci du futur Roi Mohamad V de contourner l’ostracisme français à son égard, sous le protectorat, par une alliance avec le judaïsme marocain, avec l’appui américain, en vue de contraindre la France à renoncer à son rival, le Glaoui de Marrakech, et à rompre son exil malgache, permettant ainsi aux Etats-Unis de prendre pied dans ce qui était à l’époque une chasse gardée française.

    Au delà de ses interprétations polémiques, un fait demeure. Le judaïsme marocain dispose d’une place légitime au Maroc, par son ancrage et son apport. Mais cette légitimité ne saurait impliquer une légitimation d’Israël, par extension, sans règlement préalable de la question palestinienne, ni l’instrumentalisation de cette équation pour camoufler le partenariat stratégique souterrain entre la dynastie alaouite et l’ennemi officiel du Monde arabe, Israël, à l’effet d’aménager l’impunité du pouvoir chérifien qui en découle.

    Cinquante ans après son indépendance, sous une solidarité de façade, le Maroc apparait comme un tire-au-flanc de la stratégie arabe au même titre que la Jordanie et l’Arabie saoudite, au point de se retrouver dans une configuration inique de trois royaumes arabes dotés, chacun, d’une légitimité sacrale constituant un cordon sanitaire autour d’Israël, au détriment de la cause palestinienne, supposée être leur cause prioritaire, du fait de la sacralité de leur pouvoir ; le commandeur des croyants alaouite en sa qualité de président du comite « Al Qods » de la conférence islamique ; le gardien wahhabite des Lieux Saints de l’islam, en raison de sa responsabilité particulière à l’égard de Jérusalem, le 3 me haut lieu saint de l’Islam ; le hachémite, enfin, de par sa descendance directe de la tribu des Koraïchites, la tribu du Prophète. Trois royaumes, l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Maroc, désormais liés au sein d’une confédération disparate des pétromonarchies du Golfe, dans une fusion contre nature qui révèle, face à la contestation de l’ordre établi dans le Monde arabe, leur préoccupation d’assurer la survie de leur trône, plutôt que la promotion du Monde arabe, encore moins la Libération de la Palestine.
    La presse internationale abonde de la connivence israélo-marocaine sous le règne de Hassan II, de la fuite des Juifs marocains vers Israël, à la collaboration des services secrets des deux pays dans l’affaire Ben Barka, à la guerre du Sahara, aux escales techniques des unités israéliennes dans les ports marocains durant la guerre de juin 1967 (4), à la germination hormonale, enfin, du jeune prince héritier de l’époque envers une compatriote de confession juive qui donna par la suite deux soldats à l’armée israélienne (5).

    Mais le fait nouveau est la pérennisation de cette connivence sous le nouveau Roi Mohamad VI, au point de faire du Maroc une enclave diplomatique d’Israël, dans des conditions outrageusement méprisantes pour le peuple palestinien et ses nombreux sympathisants à travers le monde. Au risque d’exposer à l’opprobre public, pour la première fois dans les annales du Royaume, la propre épouse du Souverain.

    A moins d’impérieuses nécessités d’intérêt national touchant au règlement du conflit israélo palestinien, à quel besoin répondait le fait d’exposer sa propre épouse à l’opprobre, dans un geste malvenu auprès de l’opinion publique marocaine et arabe, en honorant une belliciste impénitente. Tzipi Livni (6), l’officier traitant du Mossad en France dans une décennie qui a vu la décapitation des principaux dirigeants palestiniens en poste en Europe et non Rachel Corrie, la pacifiste américaine broyée par un tracteur pour la défense de la terre palestinienne contre la confiscation israélienne. Tzipi Livni, objet d’un mandat d’arrêt de la justice britannique pour les crimes contre l’humanité » commis par son gouvernement à Gaza et non Rony Brauman, le franc tireur courageux pourfendeur du blocus de Gaza. Sauf à y voir la marque d’une perfidie complémentaire, à quel besoin répondait le souci du bénéficiaire de révéler son présent, sinon à embarrasser son hôte prévenant ? A l’ombre de la révolte arabe du printemps 2011, gageons que pareille gracieuseté ne saurait se reproduire sans exposer son auteur à un tollé généralisé.

    L’INSTITUT AMADEUS SUR LE GRILL (7)
    Quiconque connaît la tétanie qui frappe tous les acteurs politiques du royaume à l’égard du trône alaouite, le séjour de Mme Livni ne relevait pas du domaine du fortuit et ne répondait à aucun besoin de dialogue tant sont permanents les canaux de communications entre Rabat et Tel Aviv. Officiellement un « think tank » marocain, indépendant, l’Institut Amadeus, dirigé par le propre fils du ministre marocain des Affaires étrangères, Brahim Fassi-Fihri, aura servi de paravent au séjour de Mme Livni au Maroc. Crée en 2008, l’institut est soutenu par les entreprises traditionnellement perméables aux intérêts occidentaux, notamment l’hebdomadaire Jeune Afrique, le support médiatique des états africains pro occidentaux prospères. Le mandat d’arrêt lancé le 14 décembre 2009 par la justice britannique à l’encontre de Mme Tzipi Livni pour sa responsabilité dans la guerre de destruction israélienne de Gaza a retenti comme un désaveu du Maroc, un camouflet d’autant plus cinglant que le Roi Mohamad VI préside le comité chargé de préserver les Lieux saints musulmans de Jérusalem, une ville en voie de judaïsation rampante et quasiment annexée par Israël.
    En vertu de quel passe droit, un institut élitiste s’arroge-t-il le droit de prendre, seul, sans l’aval d’une autorité légitiment investie, l’initiative d’engager lourdement son pays sur un point essentiel de sa diplomatie ? Que de surcroît, face au tollé, ce même institut, visiblement déconnecté des réalités sociales, se dispense de la moindre explication, accentuant ainsi la suspicion sur l’ensemble de la galaxie royale en ce que le silence de cette coterie de technocrates ne manquera d’alimenter le mécontentement et les supputations, s’agissant d’un acte éminemment diplomatique à portée morale.

    Que l’initiative soit le fait du propre fils du ministre des affaires étrangères pose la question de savoir si l’héritier présomptueux a pu y procéder sans la caution des autorités marocaines. Auquel cas, la sanction est inévitable au double titre d’une infraction au fonctionnement démocratique des institutions du pays, au titre d’exemple ensuite, pour sanctionner le mépris d’Amadeus envers les sentiments profonds du peuple marocain et son aventurisme suspect. Dans le cas contraire, l’aval du pouvoir à son initiative rendrait le démenti officiel, sans objet et non avenu.
    En l’absence d’une mise au point -mise au clair- de l’institut Amadeus, l’Affaire Tzipi Livni accrédite cette singulière institution comme le sous traitant diplomatique des sujets épineux du Royaume. En un mot, Amadeus assumerait pour la compte de la diplomatie marocaine ce que la rendition était à la torture, la première entreprise de délocalisation de la politique étrangère du Maroc, et sur le plan de la bataille pour la conquête de l’opinion internationale, une opération de ravalement cosmétique destinée à pérenniser le trône auprès des chancelleries occidentales.

    En plein printemps arabe, une telle affaire, en tout état de cause, est très malvenue tant pour le Trône que pour ses parrains occidentaux d’autant que, si elle était confirmée, elle placerait les officiels marocains dans un embarras d’autant plus grand qu’elle survient dans la foulée d’une affaire autrement plus consternante qui concerne cette fois le roi en personne. Mohammed VI avait en effet décerné une distinction honorifique à un dirigeant du lobby juif américain dans la foulée de l’intervention israélienne de Gaza. Dans un geste controversé, en septembre 2009, le monarque avait remis le titre de Chevalier de l’ordre du trône du royaume du Maroc à Jason F. Isaacson, directeur des affaires internationales du Comité américano-juif (AJC), qui se trouve être un des fervents soutiens à l’équipée militaire israélienne contre l’enclave palestinienne. L’information sur la remise du titre n’avait pas été annoncée officiellement au Maroc, mais révélée par un site communautaire juif aux Etats-Unis. Si, là aussi, l’objectif était la paix, pourquoi la distinction s’est portée sur un belliciste du lobby juif américain et non sur Jeremy Ben Ami, le directeur de « J Street », le contre lobby juif américain favorable à un règlement négocié.

    D’autres indices tendent à confirmer la permanence du primat israélien dans la stratégie marocaine. Le cas le plus flagrant aura été le licenciement par la Sofrecom, filiale du groupe France Télécom au Maroc, d’un ingénieur, Mohamed Benziane, après neuf ans de service pour « faute grave », laquelle, en la circonstance, à consister à refuser de participer à la formation dispensée par un prestataire de services israélien. Le vendredi 11 décembre 2009, la police marocain imposera donc sans ménagement la normalisation par le bâton aux salariés de l’entreprise conformément aux choix diplomatiques d’une monarchie alaouite n’hésitant pas à privilégier les intérêts économiques des entreprises françaises implantées sur son sol au détriment des besoins démocratiques de ses “sujets”, qui, contrairement aux Iraniens, n’ont pas la “chance” de faire l’objet de la compassion occidentale ni d’aucune espèce de vaste mise en scène médiatique. Ce licenciement abusif d’un élément de main-d’œuvre -de surcroît, indigène- qui a eu l’outrecuidance de penser par lui-même et d’obéir à une loi morale qui n’arrange ni les multinationales, ni le gouvernement marocain, a répondu à une double injonction : l’injonction néo libérale, d’une part, et l’injonction autoritaire du Makhzen, d’autre part, qui se renforcent mutuellement dans le prolongement d’une logique coloniale (8).

    A quelle logique obéit ce besoin de tirer constamment contre son propre camp ? Quel besoin pressant à pousser le Maroc à inviter officieusement un personnage si controversé dans la foulée du traumatisme de Gaza ? Sauf à masquer un dessein machiavélique, pourquoi privilégier systématiquement la distinction des plus anti palestiniens et xénophobes des dirigeants israéliens ? La cause de la paix gagne-t-elle devant tant de complaisance ? Comment expliquer cette inversion des valeurs qui fait que de prestigieux militants marocains de confession juive, l’ingénieur Abraham Sarfati et le mathématicien Sion Assidon, auront croupi longtemps dans les geôles royales pour leur soutien à la cause palestinienne, quand, en contrechamps, tenaient table ouverte à Tanger et Marrakech des figures de proue du sionisme exacerbé, le philosophe du botulisme Bernard Henri Levy et le priapique Dominique Strauss Khan, sans que nul au Royaume ne pipe mot sur cette incohérence, en recommandant par exemple à ces zélés sionistes de vivre leur passion dans le pays de leur premier choix et non en terre arabe, dont ils dénigrent tant la cause majeure ?

    Quelle aubaine que la « sacralité » de la personne du Roi consacrée par la constitution qui dispense ainsi le monarque de toute critique de ses sujets, mais le prive, par voie de conséquence, d’un garde fou. L’hospitalité arabe, quoique légendaire, ne relève pas de la niaiserie. Elle obéit à de codes rigoureux qu’aucun monarque, ni président ne saurait enfreindre sans s’exposer, à plus ou moins long terme, à une réplique. Le gauleiter de Gaza, Hosni Moubarak, le vassal par excellence des Israéliens au Moyen Orient, en a payé le prix fort au terme d’un règne de 32 ans bercé par le cantique des laudateurs occidentaux, auparavant son prédécesseur Anouar el Sadate, de même que le Roi Abdallah 1 er de Jordanie, le fondateur de la dynastie hachémite et Gardien des lieux saints de Jérusalem, son neveu Faysal II d’Irak, ainsi que l’iranien, au titre ronflant, Chahin Chah Araymehr, « Sa Majesté Impériale, le Roi des Rois, lumière des aryens », renvoyé dans les ténèbres de l’histoire.

    Que le souverain prenne garde. Le cortège des laudateurs fait entendre, à son tour, son concert de louanges au Maroc, tressant ses couronnes, à coup de poncifs, sur l’ingéniosité royale d’un pays promu nouveau rempart contre l’intégrisme depuis l’éviction du dictateur tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Sa réforme constitutionnelle est encensée par une cohorte de plumitifs parasitaires, sans le moindre regard critique comparatif entre l’orignal et la copie, alors que la nouvelle version ne fait qu’amplifier les tares autoritaires du régime. Le oui l’aurait emporté avec plus de 98% pour un taux de participation de près de 73%. Est-ce vraiment raisonnable ce score à la Nicolas Ceausescu, du nom du dictateur roumain passé par le peloton d’exécution à la chute du communisme ? Ne s’agit pas plus tôt d’un triomphe en trompe l’œil, à la Pyrrhus, jusqu’à la chute finale. Devant tant de congratulations empressées, il serait judicieux que sa Majesté veuille bien garder en mémoire cette maxime de Jean de La Fontaine qui veut que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (9).

    LE MAROC, DESTINATION PRÉFÉRÉE DES POLITICIENS FRANÇAIS
    Une quarantaine de personnalités françaises de premier plan ont opté pour le Maroc pour leurs vacances de fin d’année lors de la révolte arabe de 2010. De l’ancien président Jacques Chirac, à Taroudant, dans le sud du pays, à son successeur Nicolas Sarkozy, qui y a passé des vacances de Noël en 2009 et en 2010, à la résidence royale de Jnane Lekbir, à 3 kms de Marrakech, à son ancienne adversaire socialiste de 2007, Ségolène Royal, qui y a séjourné en 2010, avec son compagnon André Hadjez, au sein d’un “palace de Ouarzazate”, dans le sud du pays, à Jean Louis Borloo, ministre de l’écologie, au couple Balkany, Isabelle et Patrick Balkany, maire de Levallois, à Hervé Morin (et 18 membres de sa famille à l’hôtel Es-Saâdi de Marrakech), à Brice Hortefeux et naturellement Philippe Douste Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères qui fit l’objet d’un scandale.
    La « tribu Maroc » s’étend bien au-delà de ces attaches. De Bernard-Henri Lévy à Thierry de Beaucé, à Dominique Strass Khan et Anne Sinclair, à Elizabeth Guigou et Dominique de Villepin, nombre de dirigeants politiques, chefs d’entreprise, intellectuels médiatiques et célébrités du showbiz ont à Marrakech ou ailleurs une résidence secondaire. Le « plus beau pays du monde », comme le veut la publicité de l’Office marocain du tourisme, devient ainsi un lieu de rendez-vous culte pour la classe politique française, où la délocalisation d’un Conseil des ministres serait presque envisageable durant les fêtes de fin d’année. La Mamounia est la carte maîtresse de cette politique de séduction du Makhzen, le pouvoir féodal marocain. Tous y sont reçus avec les attentions particulières que sait déployer le Maroc pour ses hôtes de marque. Les invitations spéciales sont l’atout maître de l’arsenal diplomatique du royaume chérifien pour séduire les politiques français. La pratique est érigée en politique d’Etat.

    Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, le collier de la reine à Tzipi Livni constitue une faute politique impardonnable, qui fera tache ; une tache que rien ne saurait gommer de la mémoire des peuples en lutte ce qu’elle sera éternellement ressentie comme une prime à une belliciste impunie qui compte à son actif deux guerres, l’une, en 2006 contre le Liban, l’autre, en 2007-2008 contre Gaza, avec le
    Etat policé, le Maroc est aussi un état policier et son parc hôtelier, comme il se doit de l’être, est sonorisé et scanné, témoin muet des galipettes des uns, des roucoulades des unes, des valses hésitations des uns et des autres, de leurs chapardages et de leurs chuchotements, qui fait dire à un diplomate français que « la France est captive de la diplomatie marocaine », tout comme le monarchie marocaine est tributaire de sa survie de son allégeance israélienne.
    Le Royaume se gangrène de tant de dérives. De tant de licences. Lupanar des pétromonarchies du Golfe, enclave diplomatique israélienne, mercenaires sous traitant de la stratégie américaine en Afrique dans le cadre du « Safari Club » chargé de la protection des dictatures africaines pro occidentales, notamment le Zaïre du général Joseph Désiré Mobutu, sur fond de corruption, de népotisme et d’autoritarisme bureaucratique. A n’y prendre garde, le royaume pourrait en porter les stigmates indélébiles avec à sa tête un commandeur de peu, d’un royaume déserté de ses oiseaux migrateurs de mauvais augure, les vacanciers parasitaires envolés vers d’autres cieux à la recherche de nouvelles pitances.

    Et si le Maroc, par la somptuosité de son accueil, le nombre des bénéficiaires de ses prestations, ses abus et ceux de ses invités, ses dérives et les leurs, le silence complice des observateurs occidentaux, n’était en fin de compte que la plus grande mystification politico-médiatique de l’époque contemporaine, un syndrome tunisien sur une plus grande échelle ? Sur les débris de son trône ne subsistera alors au souverain qu’à méditer la fin pitoyable du dernier roi de Grenade, l’infortuné Bouabdil, raillé par sa mère « de pleurer comme une femme ce qu’il n’a su défendre comme un homme ».

    Le référendum du 1er juillet 2011 sur la Constitution marocaine a permis au roi Mohammed VI de donner au moins, dans le contexte des révoltes arabes, l’illusion d’une démocratisation.
    Etude comparative du texte original de la Constitution marocaine et du nouveau texte adopté par la réforme. Une réforme en trompe l’œil en ce que les pouvoirs du Roi sont encore plus étendus.

    1-Le collier de la Reine : L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui eut pour victime, en 1785, le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, et qui éclaboussa la réputation de la reine Marie Antoinette.

    2- Harissa.com http://www.harissa.com/news/article/le-maroc-d%C3%A9ment-avoir-offert-un-collier-en-diamants-%C3%A0-tzipi-livni

    3- Sur la problématique du judaïsme marocain cf. à ce propos, l’analyse de Abraham Sarfati https://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif
    – Sur le partenariat stratégique entre Israël et le Maroc, Cf. à ce propos La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    –1re partie : Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme https://www.renenaba.com/hassan-et-hussein-le-modernisme-au-service-de-l%E2%80%99archaisme
    2eme partie La Cia de l’un, le Mossad de l’autre https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occiden

    4-Abdel Monein Diouri, dans son livre « A qui appartient le Maroc » (Editions l‘Harmattan), chapitre IV « Une diplomatie captive », page 103, soutient que « durant la guerre de juin 1967, des navires israéliens ont fait de discrètes escales techniques dans les ports marocains. Les bases américaines au Maroc ont servi de ponts aériens entre les Etats-Unis et Israël. Les bateaux marocains de pêche en haute mer (propriété du Roi) étaient équipés pour servir au Mossad de système d’écoute des communications téléphoniques, via le détroit de Gibraltar, point de passage des communications internationales entre l4Europe et l4Afrique. Les renseignements recueillis par ce système servaient aussi bien Israël que le Maroc ». De son côté, Agnès Bensimon, auteur eu célèbre « Hassan II et les Juifs », affirme que c’est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L’historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c’est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé. Quel intérêt pour Hassan II ? Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d’enfance de Mohamed Oufkir, afin qu’il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l’agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignaient qu’un membre de l’opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l’opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d’Israël parce qu’il était attiré par ce qu’on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu’avait eue ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l’expression consacrée. L’inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d’autant plus que Ben Gourion avait décidé d’opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d’Etats lointains mais conciliants. L’intrusion du Mossad au Maroc s’est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n’en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à “l’accord de compromis” conclu entre le Palais et Israël favorisant l’exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d’autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse. Les archives nationales d’Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa “Guerre des Sables” avec l’Algérie en livrant des blindés. Des officiers de l’armée et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l’embryon de la DST. En retour, et malgré l’envoi de troupes au Golan jugé “anecdotique”, le Maroc n’a eu de cesse de normaliser l’existence de l’Etat hébreu auprès du monde arabe ou ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Israël aurait continué à aider “technologiquement” le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï.
    http://www.mamfakinch.com/au-maroc-en-2011-mieux-vaut-militer-pour-israel-que-pour-la-democratie-o

    5- Selon une dépêche AFP 19 août 2005 : La juive israélienne Hedva Selaa, 53 ans, ancienne, soldate de l´armée israélienne, aujourd’hui réceptionniste dans un hôtel à Eilat, dit être la fille naturelle du “commandeur des croyants” Hassan II et sœur du “nouveau commandeur des croyants” marocains ! C’est le “scoop” présenté- le 19 août 2005 – à la Une d’un supplément du quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot. Sous le titre “le roi et moi”, Hedva (Selaa est le nom de son mari) pose avec une photo du roi défunt – un cliché censé souligner leur ressemblance. Intitulé “une princesse marocaine”, l’article raconte la romance qu’aurait eue Anita Benzaquen, la mère de Hedva, en 1952, avec le prince héritier Moulay Hassan, alors âgé de 23 ans. Deux enfants seraient nés des amours illégitimes du prince Hassan (future Hassan II) et de sa maîtresse juive Anita, nièce de Léon Benzoïque, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT du premier gouvernement marocain sous Mohamed V. Si Jacky, l’aîné, refuse toujours de parler à la presse, Hedva, la cadette, a décidé de “tout révéler” 8 ans après le décès de sa mère Anita, en 1997. Une mère que Hedva n’hésite pas à qualifier de femme frivole et multipliant les aventures. “Un test ADN n’est pas envisageable, admet Hedva, et mon frère Jacky a brulé toutes les archives de notre mère après sa mort”.
    Son récit s’appuie sur des recoupements familiaux. La réceptionniste ne demande rien, et notamment pas d’argent. Son unique souhait, dit-elle, est de “rencontrer mon demi-frère, le roi Mohammed VI”. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yediot Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après “24 heures de réflexion”, dit le quotidien israélien, le marocain a décliné l‘offre.

    6- Quand le Maroc offre de « généreux cadeaux » aux criminels de guerre israéliens. Selon le quotidien israélien Maariv, du mercredi 13 juillet 2011, le parlement israélien a pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères. Maariv révèle ainsi que « Lalla Salma » a offert un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009. Madame Tzipi Livni, a séjourné au Maroc à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger, du 19 au 21 novembre 2009, le think tank de Brahim Fassi Fihri, fils du ministre marocain des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri. La famille royale marocaine compte parmi les plus « généreux donateurs » de cadeaux aux responsables de l’Etat hébreu. En 1981, pour remercier Shimon Peres de sa venue au Maroc pour rassurer le régime des soutiens juifs américains. Le Commandeur des croyants lui avait offert une cargaison complète de vin de bon cru de ses vignes personnelles, chargée à bord de l’avion qui le transportait en Israël ! URL courte : http://www.demainonline.com/?p=6338 the Hebrew-language daily Maariv reported Thursday http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/145701
    Tzipi Livni, dont la famille originaire de Pologne, est la fille du chef des opérations de l’Irgoun. A ce titre, en 1946 et sur ordre de Menahem Begin, il avait organisé le célèbre attentat à la bombe contre l’hôtel King David, où se trouvait le QG britannique, et qui a coûté la vie à 91 Anglais, Arabes et Juifs. Plus tard et toujours aux côtés de Begin, Livni père a été l’un des architectes de la naissance du Likoud et de la victoire du parti qui a porté Begin au pouvoir en 1977. Au décès de son père, Tzipi Livini a cherché à succéder à son paternel à la Knesset sur le ticket du Likoud, optant pour un slogan bien particulier : « Mon nom est une institution » Un slogan lourd de sens car, en hébreu, le mot « institution » signifie Mossad, le nom des services secrets israéliens, en référence à son passage au Mossad, où elle fut un agent clé en Europe pour quatre ans, dans les années 80. Et notamment en France -elle est francophone- où elle a dirigé une « safe house » (maison sécurisée servant de base arrière ou de lieu de repli) pour ses collègues du Mossad au moment où le service entamait une campagne d’assassinats en Europe. Elle était notamment en poste en France en 1980, lorsqu’un scientifique égyptien spécialisé dans le nucléaire et travaillant pour Saddam Hussein a été assassiné dans la chambre de son hôtel parisien par le Mossad. Le gouvernement israélien a refusé de confirmer officiellement que le service était derrière cet assassinat mais le Premier ministre de l’époque, Menachem Begin, a glissé un jour à un journaliste américain qu’il espérait que la France qui aidait l’Irak avait« appris la leçon ». Tzipi Livni était toujours en poste en Europe lorsque un dirigeant de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), Mamoun Meraish, a été tué par des balles tirées par un agent du Mossad à Athènes, en Grèce, en 1983. Un assassinat où, pour le Times de Londres en date du 1er juin 2008, Tzipi Livni était impliquée. A la suite du meurtre de Mamoun Meraish, Livni est rentrée en Israël pour reprendre ses études de droit. En cause selon le Times, de trop fortes « pressions » dans son boulot d’agent secret. Etait-elle elle-même l’un des tueurs dans cet assassinat et dans d’autres, comme le prétend la presse britannique ? Lorsqu’elle se lance dans la politique au sein du Likoud, elle devient vite une disciple d’Ariel Sharon, l’homme qu’une commission officielle israélienne a désigné comme étant « personnellement responsable » du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban, en 1982. Par la suite, elle sera sous le patronage de Sharon ministre de la Coopération régionale, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Absorption des immigrés et ministre de la Justice. Elle suivra Sharon lorsqu’il claque la porte du Likoud en 2005 pour fonder Kadima. Quand Ehud Olmert succède à Ariel Sharon comme Premier ministre, Tzipi sera nomme vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères..

    7- L’Institut Amadeus : Créé en 2008, basé à Rabat, Amadeus est un « think tank » marocain, indépendant, qui se présente comme un centre d’expertise, de réflexion, de conseil, de proposition et de consultation, une plateforme d’échanges, de rencontres et de coopération Nord-Sud et Sud-Sud. Amadeus bénéficie du partenariat d’une vingtaine d’entreprises notamment Alsthom, la chaine hôtelière Movenpick, l’Hebdomadaire Jeune Afrique, Maroc Telecom Et Medi1 SAT. Animé par une équipe de quinze personnes composées de managers, de chercheurs et d’experts avec des pôles de compétence et des horizons culturels diversifiés, il se propose de consolider l’image de marque du Maroc et de la région du Maghreb, au niveau international, en menant des actions de lobbying.
    L’équipe dirigeante est composée des trois personnalités suivantes :

    –Brahim Fassi-Fihri : Diplômé en sciences politiques de l’Université de Montréal, le président de l’Institut Amadeus a effectué de nombreux travaux de recherche dans le domaine des relations internationales. Brahim fonde l’association Amadeus en 2005. En 2007, il approfondit sa connaissance des enjeux euro-méditerranéens en intégrant la Direction Générale des Relations Extérieures de la Commission Européenne. Il est nommé durant cette période responsable du comité d’organisation de la 11eme conférence ministérielle Euromed de la Transition économique. En tant que Président de l’Institut Amadeus, Brahim coordonne l’ensemble des activités de l’Institut et apporte son expertise des enjeux politiques et géostratégiques contemporains. Il est l’initiateur et le créateur des MEDays, un forum international organisé chaque année à Tanger. Brahim a développé un réseau international de personnalités de la sphère politique et économique et des medias, faisant des MEDays le rendez-vous annuel des pays den la région sud.

    –Mekki Lahlou : Diplômé en sciences politiques de l’Université de McGill à Montréal, titulaire d’un Master en relations internationales et droit international à Sciences Po Paris et doctorant en droit aérien Mekki est un spécialiste des relations internationales. Il a travaillé dans la fonction publique internationale et s’est par la suite spécialisé dans les problématiques de la libéralisation et de la déréglementation du transport aérien international, notamment lors de son séjour à l’Association du Transport Aérien International à Genève. A l’Institut Amadeus, Mekki s’occupe plus particulièrement des relations extérieures, et notamment des partenariats et du financement des activités de l’Institut.

    –Younès Slaoui : Vice-président et co-fondateur de l’Institut Amadeus Issu de l’Ecole Nationale d’Administration française (ENA), promotion Jean-Jacques Rousseau, et diplômé de l’EM Lyon, Younes est spécialisé en administration publique, en stratégie et en finance d’entreprise. Ses expériences à Calyon et DTZ lui ont permis de participer à des opérations de financement d’entreprises et de conseil financier. Au cours de son expérience au sein de la Direction Générale française de l’Énergie et du Climat, il a intégré l’équipe du Plan Solaire Méditerranéen de l’Union pour la méditerranée (UPM) et a été chargé d’un rapport sur le financement du nucléaire. Younes a également collaboré à la réflexion stratégique et à l’étude du développement international du groupe EM Lyon en tant que chargé de mission auprès du directeur général de cette institution. Au niveau associatif, Younes a occupé en 2006 la fonction de Président de l’AMGE Lyon et Vice-président régional de l’AMGE (Association des Marocains des Grandes Ecoles). Younes apporte ses connaissances des enjeux et problématiques de développement économique et social, et est un acteur de premier rang dans l’élaboration.

    8 – Sentence philosophique du blog « Princesse de Clèves islamo-gauchiste ».

    9 – Alexandre Adler, Rachida Dati, le Maroc et les chantres de la démocratie « contrôlée » blog du monde diplo lundi 4 juillet 2011, par Alain Gresh http://blog.mondediplo.net/2011-07-04-Alexandre-Adler-Rachida-Dati-le-Maroc-et-les                                                                                                                                                       https://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

  • Sabra et Chatila : Nouvelles révélations
    Seth Anziska – 17 septembre 2018 | Source : The New York Review of Books | Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/10/02/sabra-et-chatila-nouvelles-revelations

    Les historiens essaient de ne pas laisser entendre leurs hoquets dans les salles de lecture des archives officielles, mais il arrive que des traces écrites conservent leur capacité à choquer. En 2012, alors que je travaillais aux archives d’État d’Israël à Jérusalem, je suis tombé sur des documents hautement classifiés sur la Guerre d’Israël au Liban en 1982 qui venaient juste d’être autorisés aux chercheurs. Cet accès était conforme à la règle des trente ans de déclassification qui gouverne l’ouverture des documents en Israël. Assis entouré des dossiers du ministère des Affaires Etrangères, je suis tombé sur les minutes d’une réunion du 17 septembre entre les responsables israéliens et américains qui se tenait en plein milieu du massacre de Sabra et Chatila.

    Le surprenant échange mot pour mot entre le ministre de la Défense Ariel Sharon et le diplomate américain Morris Draper a clairement démontré à quel point le massacre des civils dans les camps de réfugiés de Beyrouth Sud a été suivi de l’assentiment de Draper face à la déclaration mensongère de Sharon comme quoi il y restait des « terroristes ». Cela a rendu les Etats Unis involontairement complices des trois jours de triste renommée du massacre perpétré par les miliciens liés à la Phalange, parti politique de droite des Chrétiens Maronites Libanais qui était l’allié d’Israël. (...)

  • Sabra and Shatila: New Revelations
    Seth Anziska , The New York Review of Books, le 17 septembre 2018
    https://www.nybooks.com/daily/2018/09/17/sabra-and-shatila-new-revelations

    Historians try not to audibly gasp in the reading rooms of official archives, but there are times when the written record retains a capacity to shock. In 2012, while working at the Israel State Archives in Jerusalem, I came across highly classified material from Israel’s 1982 War in Lebanon that had just been opened to researchers. This access was in line with the thirty-year rule of declassification governing the release of documents in Israel. Sifting through Foreign Ministry files, I stumbled upon the minutes of a September 17 meeting between Israeli and American officials that took place in the midst of the Sabra and Shatila massacre.

    The startling verbatim exchange between Israeli Defense Minister Ariel Sharon and US diplomat Morris Draper clearly demonstrated how the slaughter of civilians in the Palestinian refugee camps of south Beirut was prolonged by Draper’s acquiescence in the face of Sharon’s deceptive claim of “terrorists” remaining behind. This made the US unwittingly complicit in the notorious three-day massacre carried out by militiamen linked to the Phalange, a right-wing political party of Lebanese Maronite Christians that was allied with Israel.

    Some critics have always suspected, and hoped to uncover evidence, that Israeli officials explicitly ordered the massacre or directly colluded in its execution. These new documents don’t supply that smoking gun. What they do show is a pattern of extensive cooperation and planning between Israeli and Maronite leaders in the aims and conduct of the war that provides a more comprehensive framework for judging moral accountability. These sources suggest a line of thinking about the political and military defeat of Palestinian nationalism that built on the legacy of the Nakba itself, reaching tragic ends through the destruction wrought in Beirut.

    The excerpts from the Kahan Appendix do, however, underscore the fact that members of the Israeli military and intelligence organizations knew in advance what the Phalange was intending to do to the Palestinians—at a minimum, forced expulsion through threatened or actual deadly violence, and the subsequent razing of the refugee camps. According to the testimony of Colonel Elkana Harnof, a senior Israeli military intelligence officer, the Phalange revealed that “Sabra would become a zoo and Shatilah Beirut’s parking place.” Harnof added details about acts of brutality and massacres that had already taken place, inflicted by Maronite forces with “specific references to acts of elimination of locals ‘most likely Palestinians.’” This was relayed to Defense Minister Sharon as early as June 23, little more than two weeks after the start of the Israeli invasion (II: 78). On that day, a report was passed to Foreign Minister Yitzhak Shamir and Defense Minister Sharon that described the Christian militia’s “terminating” 500 people in the evacuation of West Beirut. The Mossad Director Nahum Admoni and others met with Bashir Gemayel and the description of the meeting contains harrowing evidence of what was planned for the Palestinians throughout Lebanon.

    https://www.scribd.com/document/388796835/Kahan-Commission-Appendix-English#from_embed

    http://www.documentcloud.org/documents/4887715-Kahan-Commission-Appendix-Complete-English.html

    #Palestine #Liban #Sabra #Chatila

  • Un ancien du gang Zemour comme protecteur de Benalla
    26 juil. 2018 Par Jacques-Marie Bourget Blog : Le blog de Jacques-Marie Bourget
    Plus ça change plus c’est pareil. La corruption est la valeur éternelle.
    https://blogs.mediapart.fr/jacques-marie-bourget/blog/260718/un-ancien-du-gang-zemour-comme-protecteur-de-benalla

    «  Pour la première fois depuis le déclenchement de l’affaire qui porte son nom, Alexandre Benalla parle. Barbe rasée pour ne pas être importuné, l’ancien chargé de mission de l’Elysée, accusé d’avoir molesté deux manifestants en marge des manifestations du 1er Mai, a accepté de répondre longuement aux questions du Monde.

    L’entretien, que nous n’avons pas fait relire, s’est déroulé à Paris, mercredi 25 juillet, au domicile de Marc Francelet, un ancien journaliste reconverti dans les affaires, qui se présente aujourd’hui comme « communicant ». Lors de la séance photo, réalisée en fin de journée, est apparue Michèle Marchand, figure de la presse people et très proche du couple Macron. Preuve que dans la tempête, M. Benalla n’est pas un homme seul.  »

    Voilà le texte exact qui introduit l’entretien donné par Alexandre Benalla au quotidien « Le Monde ». Pour ceux qui ne sont pas les habitués des arrières cuisines de la presse, où l’atmosphère sent le rance des petits arrangements, Marc Francelet est un élément indispensable comme l’eau dans le Ricard. Voilà près de 50 ans que « Marco » grenouille, corrompt, fait chanter, menace, embrouille et ment. Marc sait que les journalistes gagnent peu, ou pas assez. Ils ont besoin de thunes ou équivalents. Et lui est là. (...)
    J’ai connu ce garçon en 1975 après qu’il ait fait un premier séjour en prison. Intermédiaire dans une affaire d’Utrillo volés lors d’un hold-up, Francelet avait fait en sorte que les toiles de l’artiste ivrogne se retrouvent vendues comme du bon pain au Japon ! Sa fille, alors un bébé, ayant besoin d’une opération à un pied, « Marco » étant à nouveau en taule, j’ai offert une poussette à sa femme. C’est vous dire si je connais ce bandit de longue date. Dans la foulée il est devenu l’attaché de presse du gang des Zemour. Depuis il n’a jamais cessé de côtoyer le banditisme comme le goéland suit le sardinier. D’exercer sa force de persuasion sur des industriels suivant une méthode qui, un moment, lui a permis d’utiliser à sa guise le jet privé de la Générale des Eaux. De temps en temps, un chantage qui a mal tourné, des pierres précieuses envolées… Marco retourne à la case prison, mais finalement assez peu pour un garçon qui mène un train de vie de nabab sans jamais avoir travaillé autre chose que l’embrouille. Jusqu’à devenir l’ayant droit des mémoires d’Ariel Sharon, puisque l’individu est très lié à certains clans en Israël. Pensez qu’il a un jour escroqué "Dédé la sardine", André Guelfi, d’une énorme somme en lui présentant un faux article (très utile pour Dédé) qui, assurait-il, serait publié dans Le Monde grâce à son intervention ! (...)

  • Benalla a été confié à une nounou issue du gang des Zemour. LGS - 28 Juillet 2018 - Jacques-Marie BOURGET
    https://www.legrandsoir.info/benalla-a-ete-confie-a-une-nounou-issue-du-gang-des-zemour.html

    La boucle est fermée, Alexandre Benalla a été pris en main par l’ancien "attaché de presse" du gang des Zemour. Marc Francelet v , la nounou d’Alexandre, saura guider la langue du jeune homme et refreiner ses éventuelles impulsions. La France est sauvée.

    « Pour la première fois depuis le déclenchement de l’affaire qui porte son nom, Alexandre Benalla parle. Barbe rasée pour ne pas être importuné, l’ancien chargé de mission de l’Elysée, accusé d’avoir molesté deux manifestants en marge des manifestations du 1er Mai, a accepté de répondre longuement aux questions du Monde.

    L’entretien, que nous n’avons pas fait relire, s’est déroulé à Paris, mercredi 25 juillet, au domicile de Marc Francelet, un ancien journaliste reconverti dans les affaires, qui se présente aujourd’hui comme « communicant ». Lors de la séance photo, réalisée en fin de journée, est apparue Michèle Marchand, figure de la presse people et très proche du couple Macron. Preuve que dans la tempête, M. Benalla n’est pas un homme seul. »


    Voilà le texte exact qui introduit l’entretien donné par Alexandre Benalla au quotidien Le Monde. Pour ceux qui ne sont pas les habitués des arrières cuisines de la presse, où l’atmosphère sent le rance des petits arrangements, Marc Francelet est un élément indispensable comme l’eau dans le Ricard. Voilà près de 50 ans que « Marco » grenouille, corrompt, fait chanter, menace, embrouille et ment. Marc sait que les journalistes gagnent peu, ou pas assez. Ils ont besoin de thunes ou équivalents. Et lui est là.

    Un soir, alors journaliste à l’Express, je suis surpris en décrochant mon manteau de la patère de sentir un volume inhabituel dans ma poche intérieure. C’était une grosse liasse de billets, il y en avait pour lourd. Et j’ai compris. Francelet étant passé là quelques heures plus tôt, c’était lui le sponsor caché. Je lui téléphone :

    « C’est toi qui a mis de l’argent dans ma poche ? »

    « Oui, je sais que tu pars pour un voyage au Japon et, là-bas, il faut des sous pour acheter des gadgets. »

    Je lui retourne son fric. C’est ça Francelet, l’achat à crédit où à long terme. Ainsi il a eu de nombreux amis dans la presse. Enfin, en 1980, quelques heures après la mort de mon père, ayant un peu plus de quatre sous dans ma poche, il a cette fois réussi à ce que la monnaie passe vers la sienne. Sans retour.

    J’ai connu ce garçon en 1975 après qu’il eut fait un premier séjour en prison. Intermédiaire dans une affaire d’Utrillo volés lors d’un hold-up, Francelet avait fait en sorte que les toiles de l’artiste se retrouvent vendues comme du bon pain au Japon ! Sa fille, alors un bébé, ayant besoin d’une opération à un pied, « Marco » étant à nouveau en taule, j’ai offert une poussette à sa femme. C’est vous dire si je connais ce bandit de longue date. Dans la foulée il est devenu l’attaché de presse du gang des Zemour. Depuis il n’a jamais cessé de côtoyer le banditisme comme le goéland suit le sardinier. D’exercer sa force de persuasion sur des industriels suivant une méthode qui, un moment, lui a permis d’utiliser à sa guise le jet privé de la Générale des Eaux. De temps en temps, un chantage qui a mal tourné, des pierres précieuses envolées... Marco retourne à la case prison, mais finalement assez peu pour un garçon qui mène un train de vie de nabab sans jamais avoir travaillé autre chose que l’embrouille. Jusqu’à devenir l’ayant droit des mémoires d’Ariel Sharon, puisque l’individu est très lié à certains clans en Israël. Pensez qu’il a un jour escroqué "Dédé la sardine", André Guelfi, d’une énorme somme en lui présentant un faux article (très utile pour Dédé) qui, assurait-il, serait publié dans Le Monde grâce à son intervention !

    J’écris tout cela dans le vide, contre le vent puisque je sais très bien que, pour la grande presse, Marco n’est qu’un confrère marginal, et rigolo. Utile. Le Monde II a naguère consacré un ahurissant papier à ce malfaiteur présenté comme le prototype du « grand reporter » aventurier. Je vous jure que c’est vrai ! Et ce matin, le même Monde, cette fois quotidien, nous dit qu’il questionne Alexandre Benalla « dans l’appartement de Marc Francelet »... Francelet tombe ici comme Jawad le « Logeur de Saint Denis », il est incontournable. Sans l’offenser, ce copinage ne contribue pas à blanchir l’auréole d’Alexandre Benalla. Qui ignore sans doute, faute d’une note de Collomb, la vraie nature du Francelet.

    Pour les lecteurs non convaincus, ou ayant du temps à perdre, je conseille l’ouverture de ces quelques liens qui seront pour eux l’occasion de lire un peu de polar. En cette période de vacances c’est utile de rebondir sur les rires de d’une affaire dans laquelle, comme l’écrit Le Monde, Benalla « n’est pas seul dans la tempête »... Le Monde a derrière lui une vraie culture de la perfidie et du coup de pied de l’âne, en écrivant cette phrase les journalistes subodorent un lien entre l’Elysée et Francelet, la nounou d’Alexandre. Ce jeune tabasseur a besoin d’un guide capable de lui dire ce qu’il doit dire et ce qu’il doit taire. Je me souviens que, lors de l’un de ses séjours en prison, Marco s’est retrouvé dans la même cellule qu’un père de famille ayant torturé son fils alors surnommé par les journaux « L’enfant du placard ». Depuis sa taule notre communiquant passe murailles a réussi à vendre à Match le témoignage de ce père indigne... et repentant. Au moment de la rédaction de la confession, quand le texte du papa n’était pas assez dur, cru, violent, Francelet exigeait qu’il reprenne sa copie vers le pire. Voyez que, pour la « com » Marco contrôle. La "com" ? Il l’a dans le sang des autres. Nul doute que le désarroi de l’élève Alexandre est maintenant calé dans de bons rails, sans risque de débordement. Nous ne saurons rien.

    Jacques-Marie BOURGET

    http://admi.net/archive/www.bakchich.info/Marc-Francelet-et-les-trois-cents,03945.html
    http://www.liberation.fr/societe/2012/10/14/les-comptes-et-legendes-de-marc-francelet_853213
    https://www.letemps.ch/monde/chute-roi-relations-publiques-embarrasse-presse-parisienne
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Francelet
    #communication #en_marche #histoire #police #mafia #amis #corruption #journalisme #médias

  • La Histadrout, ce bien étrange syndicat, toujours pas exclu de la Confédération Syndicale Internationale
    Pour la Palestine, le 1er mai 2018
    http://www.pourlapalestine.be/la-histadrout-bien-etrange-syndicat-toujours-pas-exclu-de-la-csi

    Quel meilleur moment que le 1er mai pour un petit (pas si petit que ça, en fait !) rappel de la réalité syndicale en Israël, et de la nature de ce curieux “syndicat” appelé Histadrout, contre lequel en 2010 le Congrès de la FGTB a exigé des sanctions. Si la Histadrout ne se distanciait pas “clairement de la politique menée par le gouvernement israélien” avait voté le Congrès de la FGTB, “cela devrait entraîner sa mise à l’écart de la CSI (Confédération Syndicale Internationale), pour non respect de la déontologie syndicale”. Depuis, hélas, on n’en a plus beaucoup entendu parler…

    La Histadrout a escroqué des centaines de milliers de travailleurs palestiniens qui ont cotisé, quand ils ont été employés en Israël, et n’ont rien touché en retour après leur licenciement.

    La Histadrout ne s’adresse pas aux précaires qui ont remplacé les Palestiniens dans l’économie israélienne : Philippins, Thaïlandais, “sans papiers” venus du Soudan ou d’Érythrée,…

    Dans la Confédération Syndicale Internationale (CSI), où elle est malheureusement admise, le représentant de la Histadrout n’a qu’une seule activité : lutter contre toute velléité de boycott syndical.

    La Histadrout est infréquentable, concluait Pierre Stambul, coprésident de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).

    #Palestine #Syndicats #Histadrout #CSI #Apartheid #Colonies #Racisme #Escroquerie #Boycott #BDS

  • Israël hanté par la Nakba
    Thomas Vescovi, Monde diplomatique, mai 2018
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/05/VESCOVI/58636

    « La marche du grand retour » : c’est ainsi que les organisations politiques palestiniennes nomment les actions menées chaque année depuis 2009 entre le 30 mars et le 15 mai. Pour l’État d’Israël, le 14 mai marque le souvenir de ce jour de 1948 où David Ben Gourion déclara l’indépendance. La société palestinienne, elle, commémore le lendemain la Nakba (« catastrophe », en arabe) : l’expulsion des 805 000 Palestiniens dont les descendants attendent encore l’application de la résolution 194, votée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU). Ce texte fonde leur « droit au retour » : c’est-à-dire de pouvoir rentrer dans leurs foyers ou de recevoir une compensation. Enfin, c’est à cette date que l’administration de M. Donald Trump entend inaugurer la nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem.

    Au terme de la première guerre israélo-arabe, des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la région. Des historiens enregistrent les événements, conscients que la version du vainqueur risque de s’imposer. Les écrits de Walid Khalidi ou Sami Hadawi sont sans ambiguïté : qu’il ait préféré fuir de lui-même pour se protéger ou qu’il y ait été forcé, le peuple palestinien a été chassé de sa terre (1). Mais, pour que cette version des événements de 1948 se diffuse au-delà du monde arabe, il a fallu attendre 1987 et la publication des premiers ouvrages des « nouveaux historiens » israéliens, parmi lesquels Benny Morris, Tom Segev, Ilan Pappé et Avi Shlaïm (2). En s’appuyant sur les archives de leur État, ces chercheurs ébranlèrent un à un les piliers de l’historiographie officielle.

    La temporalité de ces publications n’est pas anodine. Le premier ouvrage paraît lorsque se déclenche la première Intifada, près d’une décennie après l’arrivée au pouvoir de la droite et le début du mouvement refuznik, qui voit des objecteurs de conscience refuser de servir dans les territoires occupés tandis que des militaires israéliens s’interrogent à propos des pratiques de leur armée. Les pacifistes entrent dans une phase d’ouverture et d’interrogation sur leur société, leur État et leur rapport à l’autre. L’accession d’Itzhak Rabin au poste de premier ministre en 1992 et le début des négociations avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui conduisent à la signature des accords d’Oslo en septembre 1993, s’inscrivent dans ce cadre. C’est l’époque où la guerre froide se termine et où le soutien de nombreux pays arabes à la coalition anti-irakienne durant la guerre du Golfe de 1991 sonne le glas d’un panarabisme longtemps opposé à toute négociation avec Israël.

    Au cours de la première moitié des années 1990, les travaux des « nouveaux historiens » suscitent un réel intérêt au sein d’une partie de la société israélienne. Conférences, séminaires, débats dans les médias : sans être acceptées par tous, les thèses avancées dans ces ouvrages sont du moins discutées. Des projets d’écriture d’une histoire israélo-palestinienne surgissent, de même que des commissions visant à revoir les programmes d’histoire dans les écoles. Cependant, les discussions restent cantonnées aux milieux intellectuels. L’assassinat de Rabin par un extrémiste juif en 1995, puis l’arrivée au pouvoir de M. Benyamin Netanyahou en 1996 et le début des attentats-suicides sur le sol israélien mettent à mal ce processus d’ouverture, mais ne l’interrompent pas.

    Le déclenchement de la seconde Intifada, fin septembre 2000, referme néanmoins les derniers espaces d’échange et de dialogue entre Israéliens et Palestiniens au sujet de leurs récits historiques. Principaux promoteurs de ces relations, les mouvements pacifistes s’effondrent à la suite de l’échec, en juillet 2000, du sommet de Camp David ; un échec dont le premier ministre travailliste Ehoud Barak, par un tour de passe-passe masquant sa propre intransigeance (il reconnaîtra plus tard n’avoir rien proposé au dirigeant palestinien), impute la responsabilité au seul Yasser Arafat. Sans représenter l’avant-garde du mouvement, les militants de la gauche sioniste parvenaient à rassembler de larges secteurs de la société israélienne. Avec les déclarations de M. Barak et le déclenchement d’un second soulèvement palestinien bien plus meurtrier et militarisé que le premier, la majeure partie d’entre eux cessent toute activité pacifiste ; leurs organisations s’essoufflent.

    Pour la société juive, il n’y aurait alors « plus de partenaire » avec qui faire la paix. Les Israéliens perçoivent la seconde Intifada comme une attaque sans sommation des Palestiniens, qui plus est marquée par la mobilisation du Hamas, nouvelle force politique à tendance islamiste, ce qui fait écho à une actualité mondiale anxiogène. En 2001, Ariel Sharon, chef de file de la droite, remporte les élections en proposant une autre issue : puisque la cohabitation est impossible, la séparation amènera la paix. Conformément à cette logique unilatérale, un mur est construit en Cisjordanie entre Palestiniens et colons israéliens et l’armée se retire de la bande de Gaza.

    La mémoire de la Nakba est à nouveau profondément enfouie au profit de la vieille propagande : les Palestiniens auraient quitté leur terre pour ne pas vivre avec des Juifs ; Israël a droit à cette terre que Dieu aurait donnée à Abraham. Dès sa prise de fonctions, Sharon fait retirer des écoles le manuel d’histoire d’Eyal Naveh, qui introduisait une vision hétérodoxe de 1948. À l’université, les travaux des « nouveaux historiens » sont combattus avec virulence. Aujourd’hui, cette bataille est au cœur des actions d’Im Tirtzu, une organisation estudiantine proche du dirigeant d’extrême droite et actuel ministre de l’éducation Naftali Bennett, dont les militants ont mené ces dernières années une campagne baptisée « La Nakba est un mensonge » (3). Les Israéliens refusent de se considérer comme partie prenante de l’histoire palestinienne, et les institutions leur martèlent qu’ils sont les héritiers d’idées émancipatrices et progressistes.

    La création d’Israël a lieu au lendemain de la guerre la plus meurtrière de l’histoire, à l’issue de laquelle les idéaux de liberté ont triomphé du fascisme. Les Juifs incarnent les principales victimes de la terreur nazie, et la fondation d’un État-refuge au Proche-Orient doit venir réparer cette tragédie pourtant européenne. Dès lors, la défense d’Israël devient un enjeu à la fois politique et civilisationnel. La mémoire de la Nakba risque de ternir la totale innocence qu’affiche l’appareil d’État israélien. Accepter qu’à la création du pays ses combattants n’aient pas été des victimes, mais des bourreaux, ruinerait la « pureté des armes » dont se targue l’armée dite « de défense » d’Israël.

    La logique de séparation a entraîné dans la société juive israélienne un profond désintérêt pour la question palestinienne. Lors des élections législatives de mars 2015, seuls 9 % considéraient l’obtention d’un accord de paix avec les Palestiniens comme une priorité pour le prochain gouvernement (4). Ce sujet devenant invisible à leurs yeux, une forte proportion d’Israéliens se rallient aux idées les plus nationalistes. En 2001, lorsque la violence de la seconde Intifada était à son paroxysme, 35 % d’entre eux se disaient favorables à un « transfert » de la population arabe hors d’Israël vers la Cisjordanie ou la Jordanie (5). En 2015, 58 % soutiennent cette proposition, et 59 % la mise en place d’un régime d’apartheid privilégiant les Juifs en cas d’annexion de la Cisjordanie.

    Sur les ruines du grand mouvement pour la paix ont toutefois émergé de petites organisations agissant sur des questions plus ciblées. Ainsi Zochrot, fondée en 2001, se donne pour objectif d’enseigner la Nakba à la société israélienne. Elle a pris l’initiative de la première conférence sur le droit au retour des réfugiés palestiniens en Israël et organise depuis 2013 un festival annuel de films intitulé « De la Nakba au retour ». Elle propose également des visites de sites palestiniens « abandonnés » en 1948. La résidence d’un cheikh devenue cafétéria de l’université de Tel-Aviv, des maisons palestiniennes transformées en centre psychiatrique à Kfar Shaul : autant d’éléments du paysage israélien qui rappellent l’arabité de la terre. Pour les fondateurs du centre de recherche alternatif De-Colonizer (décoloniser), Éléonore Merza et Eitan Bronstein, la Nakba reste un tabou en Israël. En pratique, « la discussion se limite généralement à la question de savoir s’il est souhaitable ou même permis d’en discuter ». Cependant, ils notent que la situation a évolué, puisque le mot bénéficie d’un écho suffisant pour inquiéter les responsables politiques.

    Le 23 mars 2011, la Knesset, le Parlement israélien, adopte un amendement au budget prévoyant qu’aucune organisation commémorant le jour de la fête nationale comme un deuil ne reçoive plus de subventions. Naturellement, ces associations n’en bénéficiaient pas auparavant, mais il s’agit de les stigmatiser et de diffuser le sentiment que prendre part à ce type de manifestations vous place en dehors de la société. Par ailleurs, l’amendement dénie à la population arabe d’Israël, soit un habitant sur cinq, le droit d’honorer son histoire. D’ailleurs, depuis 2009, les écoles arabes n’ont officiellement plus le droit d’utiliser le terme « Nakba » dans leurs programmes.

    Pour la sociologue Ronit Lentin, il existe en Israël trois manières de considérer la Nakba (6). Une minorité ressasse la vision fantasmée de la Palestine comme « terre sans peuple pour un peuple sans terre ». D’autres reconnaissent partiellement la tragédie vécue par les Palestiniens, mais refusent d’admettre une quelconque responsabilité juive, voire répètent les arguments éculés sur les liens entre les Arabes et les nazis (7). Enfin, certains reconnaissent explicitement l’expulsion, mais refusent l’idée de présenter des excuses, ou regrettent même que le transfert n’ait pas été total — comme le « nouvel historien » repenti Benny Morris, qui a fini par affirmer : « Un État juif n’aurait pas pu être créé sans déraciner les Palestiniens (8). »

    Le Likoud, quant à lui, s’en tient à la version officielle niant toute expulsion, et par conséquent tout droit des Palestiniens sur la terre. La gauche sioniste reconnaît des massacres et des expulsions, mais en attribue la responsabilité aux milices nationalistes du Parti révisionniste, l’Irgoun et le Lehi.

    Pour certains militants anti-occupation, la découverte de la réalité de 1948 a marqué le début d’une remise en question plus générale de l’État d’Israël. D’où la réticence de beaucoup de leurs concitoyens à s’interroger sur cette période. Accepter de voir s’effondrer le récit inculqué depuis l’école les condamnerait à une marginalisation, voire à une stigmatisation ; on les accuserait d’accepter le discours de l’adversaire. Ainsi, certains parviennent à enfouir ces vérités au plus profond d’eux-mêmes afin de poursuivre normalement leur vie.

    Conformément à la théorie freudienne (9), Israël agit avec la Nakba comme un esprit traumatisé qui tente de refouler ce qui le hante. Une sorte d’« inquiétante étrangeté », à la source d’un sentiment de honte ressenti à l’égard d’actes passés, provoque un malaise qui pousse à vouloir les faire disparaître. Ce passé dérangeant revient, selon Freud, lorsque s’effacent les limites entre l’imagination et la réalité. La mémoire de la Nakba remonte à la surface par l’intermédiaire de divers acteurs qui détruisent les créations imaginaires pour montrer la réalité, et de Palestiniens qui saisissent toutes les occasions de resurgir dans l’espace public.

    La marche du 30 mars et celles qui ont suivi, avec leur lourd bilan humain, sont un cauchemar pour l’État d’Israël ; un rappel du fait que cinq millions de Palestiniens, les réfugiés et leurs descendants qui vivent à Gaza, en Cisjordanie ou dans d’autres pays de la région continuent de s’accrocher à leur droit au retour, ou à une indemnité à titre de compensation pour avoir été chassés de leur terre et de leurs demeures. Ils incarnent une injustice dont les Israéliens restent comptables.

    Thomas Vescovi Chercheur indépendant en histoire contemporaine, auteur de La Mémoire de la Nakba en Israël, L’Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », Paris, 2015.

    (1) Walid Khalidi, Nakba, 1947-1948, Sindbad - Actes sud - Institut des études palestiniennes, Arles, 2012.
    (2) Lire Dominique Vidal, « L’expulsion des Palestiniens revisitée par des historiens israéliens », Le Monde diplomatique, décembre 1997.
    (3) Lire Charles Enderlin, « Israël à l’heure de l’Inquisition », Le Monde diplomatique, mars 2016.
    (4) The Times of Israel, Jérusalem, 25 janvier 2015.
    (5) Gideon Levy, « Survey : Most Israeli Jews wouldn’t give Palestinians vote if West Bank was annexed », Haaretz, Tel-Aviv, 23 octobre 2012.
    (6) Ronit Lentin, Co-memory and Melancholia. Israelis memorialising the Palestinian Nakba, Manchester University Press, 2010.
    (7) Lire Gilbert Achcar, « Inusable grand mufti de Jérusalem », Le Monde diplomatique, mai 2010.
    (8) Haaretz, 9 janvier 2004.
    (9) Sigmund Freud, L’Inquiétante Étrangeté et autres essais, Gallimard, coll. « Folio essais », Paris, 1985 (1re éd. : 1919).

    #Palestine #Nakba #Histoire

  • Six past directors of Israel’s spying agency, Mossad, Call for Diplomacy with the Palestinians

    http://peacenow.org/entry.php?id=27356

    In 2003, four former heads of Israel’s secret counter-terrorism service, Shin-Bet, were interviewed by the Israeli daily Yedioth Ahronoth. Their criticism of then Prime Minister Ariel Sharon’s inaction to advance a diplomatic resolution to the Israeli-Palestinian conflict caused an uproar and deeply influenced Sharon. The interview later triggered the award-winning documentary film The Gatekeepers, featuring six past Shin-Bet directors who criticized the political status-quo.

    Now, Yedioth Ahronoth is publishing a similar interview with all surviving six past directors of Israel’s spying agency, Mossad: Zvi Zamir (93), Nahum Admoni (88), Shabtai Shavit (78), Danny Yatom (73), Efraim Halevy (83) and Tamir Pardo (65).

    #israël #mossad #palestine

    • Qualifier Israël de régime d’apartheid est-il erroné ou excessif ? La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale des Nations Unies a voulu en avoir le cœur net en confiant une étude sur le sujet à deux universitaires. Publié en 2017, le rapport de Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires occupés, et de Virginia Tilley, professeure étasunienne spécialisée dans les conflits à caractère racial ou ethnique, est pourtant passé presque inaperçu.

      Et pour cause : postée sur le site des Nations Unies, l’étude en a vite été retirée : « Notre rapport a été validé par les Nations Unies et nous n’avons reçu aucune critique sur le fond. Mais, mis sous pression par Israël et ses soutiens, le secrétaire général de l’ONU a prétexté que le texte n’avait pas été soumis selon les règles de procédures. Ce qui est faux », assure Virginia Tilley au Courrier. La spécialiste était de passage fin mars à Genève pour y donner une conférence à l’Institut des hautes études internationales et du développement.
      « Actes inhumains »

      Il faut dire que les conclusions du rapport n’y vont pas par quatre chemins : « Les preuves disponibles établissent au-delà de tout doute raisonnable qu’Israël est coupable de politiques et de pratiques qui constituent le crime d’apartheid tel que défini juridiquement dans le droit international. » Pour les auteurs de l’étude, l’apartheid s’applique selon eux tant aux Palestiniens des territoires occupés et de la bande de Gaza, à ceux qui vivent à Jérusalem-Est et en Israël, qu’aux réfugiés demeurant dans d’autres pays. « Tous ces éléments que nous voyions au départ comme séparés, compartimentés, proviennent d’une même logique première : la discrimination raciale », précise Virginia Tilley.

      C’est dans les territoires occupés et à Gaza, où vivent quelque 4,6 millions de Palestiniens, que l’apartheid apparait plus clairement, estime la professeure : « Là, il y a deux systèmes très distincts : un mur qui sépare les populations, des routes réservées aux juifs (colons), des lois civiles pour les juifs, d’autres – militaires – pour les arabes, des tribunaux pour les juifs, d’autres pour les Palestiniens. C’est une séparation totale ». A cela s’ajoutent « une gestion discriminatoire de terres et de l’aménagement du territoire par des institutions nationales juives chargées d’administrer les ‘terres d’Etat’ dans l’intérêt de la population juive », et les « actes inhumains quotidiennement et systématiquement pratiqués par Israël en Cisjordanie », constate le document.

      Et c’est là que la similarité avec l’Afrique du Sud est la plus forte, estime Virgina Tilley, qui a vécu et mené des études sur l’apartheid dans ce pays : « Les Israéliens ont appris énormément sur le système des bantoustans et ont importé les méthodes d’Afrique du Sud. Quand j’y travaillais, des membres du gouvernement me racontaient que chaque fois qu’Ariel Sharon leur rendait visite, il posait beaucoup de questions sur ces régions autonomes réservées aux Noirs. » La séparation de la Cisjordanie en zones A, B et C s’inspirerait directement du système sud-africain. « De nombreuses dispositions des accords d’Oslo sont calquées sur les Constitutions des bantoustans, point par point. »
      Lois discriminatoires

      La situation des quelque 1,7 million de Palestiniens qui résident en Israël même est très différente de celle qui prévalait en Afrique du Sud. Mais les « arabes » y sont également soumis à l’apartheid selon les deux experts. « Leur situation peut porter à confusion car ils sont des citoyens d’Israël et peuvent voter, prévient Virgina Tilley. Mais ils sont soumis à des lois discriminatoires, lesquelles assurent que les citoyens juifs ont des privilèges : accès aux terres et à des emplois, à des logements subventionnés, de meilleurs salaires, des protections diverses, etc. Tous types d’avantages basés sur le fait d’être juif. Les Palestiniens et arabes en sont exclus. »

      Le rapport ajoute : « Cette politique de domination se manifeste aussi dans la qualité inférieure des services, dans des lois de zonage restrictif et des allocations budgétaires limitées pour les collectivités palestiniennes. » Les citoyens juifs disposent d’un statut supérieur à celui de leurs homologues non juifs, ils ont la nationalité (le’um), alors que les autres n’ont « que » la citoyenneté (ezrahut).

      Si les arabes israéliens ont le droit de vote, ils ne peuvent contester la législation qui maintient le « régime racial », précise l’étude. « C’est illégal en Israël car ils n’ont pas le droit de créer un parti politique qui s’oppose aux lois qui font d’eux des citoyens de seconde classe », précise Virginia Tilley.

      Quant aux 300 000 Palestiniens de Jérusalem-Est, ils sont encore plus mal lotis : « Ils sont victimes d’expulsions et de démolitions de leurs maisons décidées par Israël dans le cadre de sa politique ‘d’équilibre démographique’ en faveur des résidents juifs. » Ses habitants arabes ne disposent que du statut de « résident permanent » et peuvent être expulsés vers la Cisjordanie, et perdre jusqu’à leur droit de visite dans la ville, « s’ils s’identifient politiquement, de manière ostentatoire aux Palestiniens des territoires occupés », indique la professeure.
      La solution d’un Etat démocratique pour tous

      Les Palestiniens réfugiés à l’étranger, entre 5 et 8 millions, seraient victimes d’apartheid en raison du refus d’Israël de les laisser rentrer chez eux, expliquent Richard Falk et Virginia Tilley : « Cela fait partie intégrante du système d’oppression et de domination du peuple palestinien dans son ensemble, estiment-ils. Le refus du droit au retour fait en sorte que la population palestinienne ne croisse pas au point de menacer le contrôle par Israël du territoire [occupé] ni de fournir aux Palestiniens citoyens d’Israël le poids démographique nécessaire pour obtenir les pleins droits démocratiques, éliminant par là le caractère juif de l’Etat d’Israël. »

      Pour les deux universitaires, seul l’établissement d’un Etat démocratique pour tous sur l’ensemble du territoire d’Israël et de Palestine est à même d’en finir avec l’apartheid, et donc, de régler la cause du conflit (lire ci-dessous). Une solution que préconise Virginia Tilley depuis la publication de son livre sur la question en 2005, The One State solution.

      #apartheid #Israël #mots #terminologie #rapport #ONU #discriminations #vocabulaire

    • ESCWA Launches Report on Israeli Practices Towards the Palestinian People and the Question of Apartheid

      United Nations Under-Secretary-General and Executive Secretary of the UN Economic and Social Commission for Western Asia (ESCWA) Rima Khalaf pointed out today that it is not an easy matter for a United Nations entity to conclude that a State has established an apartheid regime. In recent years, some have labelled Israeli practices as racist, while others have warned that Israel risks becoming an apartheid State. A few have raised the question as to whether in fact it already has.

      Khalaf’s remarks were given during a press conference held this afternoon at the UN House, in Beirut, when she launched a report by ESCWA on “Israeli Practices towards the Palestinian People and the Question of Apartheid.”

      Khalaf noted that Israel, encouraged by the international community’s disregard for its continual violations of international law, has succeeded over the past decades in imposing and maintaining an apartheid regime that works on two levels. First, the political and geographic fragmentation of the Palestinian people which enfeebles their capacity for resistance and makes it almost impossible for them to change the reality on the ground. Secondly, the oppression of all Palestinians through an array of laws, policies and practices that ensure domination of them by a racial group and serve to maintain the regime.

      The Executive Secretary stressed that the importance of this report is not limited to the fact that it is the first of its kind published by a United Nations body, clearly concluding that Israel is a racial State that has established an apartheid regime. It also provides fresh insight into the cause of the Palestinian people and into how to achieve peace.

      Khalaf maintained that the report shows that there can be no solution, be it in the form of two States, or following any other regional or international approach, as long as the apartheid regime imposed by Israel on the Palestinian people as a whole has not been dismantled. Apartheid is a crime against humanity. Not only does international law prohibit that crime, it obliges States and international bodies, and even individuals and private institutions, to take measures to combat it wherever it is committed and to punish its perpetrators. The solution therefore lies in implementing international law, applying the principles of non-discrimination, upholding the right of peoples to self-determination and achieving justice.

      Khalaf concluded that the report recognizes that only a ruling by an international tribunal would lend its conclusion that Israel is an apartheid State greater authority. It recommends the revival of the United Nations Centre against Apartheid and the Special Committee against Apartheid, the work of both of which came to an end by 1994, when the world believed that it had rid itself of apartheid with its demise in South Africa. It also calls on States, Governments and institutions to support boycott, divestment and sanctions initiatives and other activities aimed at ending the Israeli regime of apartheid.

      The report was prepared, at the request of ESCWA, by two specialists renowned for their expertise in the field: Richard Falk, a former United Nations special rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories occupied since 1967 and professor emeritus of international law at Princeton University; and Virginia Tilley, a researcher and professor of political science at Southern Illinois University with a wealth of experience in Israeli policy analysis.

      Two former special rapporteurs on the situation of human rights in the occupied Palestinian territory, Falk and his predecessor, John Dugard, raised in their reports the issue of whether Israel has actually become an apartheid State and recommended that it be examined more closely. About two years ago, member States requested that the ESCWA secretariat prepare a study on the matter. At the Commission’s twenty-ninth session, held in Doha, Qatar in December 2016, member States adopted a resolution stressing the need to complete the study and disseminate it widely.

      The report concludes, on the basis of scholarly enquiry and overwhelming evidence, that Israel has imposed a regime of apartheid on the Palestinian people as a whole, wherever they may be. A regime that affects Palestinians in Israel itself, in the territory occupied in 1967 and in the diaspora.

      During the press conference, Khalaf gave the floor to Falk and Tilley who participated by video conference. Falk said that this study concludes with clarity and conviction that Israel is guilty of the international crime of apartheid as a result of the manner in which exerts control over the Palestinian people in their varying circumstances. It reached this important conclusion by treating contentions of Israeli responsibility for the crime of apartheid by rigorously applying the definition of apartheid under international law.

      Falk added that the study calls, above all, on the various bodies of the United Nations to consider the analysis and conclusions of this study, and on that basis endorse the central finding of apartheid, and further explore what practical measures might be taken to uphold the purpose of the Convention on the Suppression and Punishment of the Crime of Apartheid. It should also be appreciated that apartheid is a crime of the greatest magnitude, treated by customary international law as peremptory norm, that is a legal standard that is unconditionally valid, applies universally, and cannot be disavowed by governments or international institutions.

      For her part, Dr Tilley noted that it has become entirely clear that “we are no longer talking about risk of apartheid but practice of apartheid. There is an urgency for a response as Palestinians are currently suffering from this regime. There are many references to apartheid in polemics on the Israel-Palestine conflict.” She added that reference for a finding of apartheid in Israel-Palestine is not South Africa but International Law. She concluded that the key finding is that Israel has designed its apartheid regime around a strategic fragmentation of the Palestinian people geographically and legally.

      https://www.unescwa.org/news/escwa-launches-report-israeli-practices-towards-palestinian-people-and-ques

      Lien pour télécharger le rapport:
      https://www.middleeastmonitor.com/wp-content/uploads/downloads/201703_UN_ESCWA-israeli-practices-palestinian-people-apartheid-oc

  • Israel Kills Palestinians and Western Liberals Shrug. Their Humanitarianism Is a Sham.
    https://theintercept.com/2018/04/02/israel-killing-palestine-civilian-liberal-humanitarian

    So, where is the outcry from liberal interventionists across the West? Where is BHL, as Palestinians are being shot and wounded in the hundreds in 2018?

    Where is the call from former U.K. Prime Minister Tony Blair, whose 1999 speech in Chicago defending the concept of a “just war” and a “doctrine of the international community” became a key text for liberal interventionists, for a “no-fly” zone over Gaza? Why does a guest speaker at Ariel Sharon’s funeral have nothing to say about the increasing number of Palestinian funerals?

    Where is the moral outrage from former U.S. ambassador to the United Nations, Samantha Power, the famously pro-intervention, Pulitzer Prize-winning author of a “A Problem From Hell,” which lamented U.S. inaction in Rwanda, over the sheer number of unarmed Palestinians shot, killed, and injured in recent days? How does she have time to retweet a picture of an elephant and a lion cub, but not to make a statement about the violence in Gaza?

    Where is the demand from Canadian academic-turned-politician Michael Ignatieff, who was once one of the loudest voices in favor of the so-called responsibility to protect doctrine, for peacekeeping troops to be deployed to the Occupied Territories?

    Where are the righteously angry op-eds from Nicholas Kristof of the New York Times, or Richard Cohen of the Washington Post, or David Aaronovitch of The Times of London, demanding concrete action against the human rights abusers of the IDF?

    And where is the appeal from former U.S. Secretary of State and arch-interventionist Madeleine Albright for economic and financial sanctions against the state of Israel? For an arms embargo? For travel bans on Prime Minister Benjamin Netanyahu, Defense Minister Lieberman, and IDF chief of staff Lt. Gen. Gadi Eizenkot?

    Their silence is deafening — and telling. Palestinians, it seems, have been so dehumanized that they don’t deserve a humanitarian intervention

  • Gaza, au bord du précipice
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 28 janvier 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280118/gaza-au-bord-du-precipice

    Des responsables militaires israéliens ont récemment tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza était « au bord d’un effondrement complet », en raison de la détérioration des conditions sanitaires, sociales et économiques. Après dix ans de blocus, c’est en effet le désespoir qui domine. « Nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur », dit une habitante. Reportage dans la bande de Gaza.

    Gaza, de notre envoyé spécial.- Quand on lui annonce que nous avons l’intention de nous rendre dans la bande de Gaza, le porte-parole du gouvernement israélien soupire, puis nous répond calmement : « Comme vous voulez… Vous allez voir beaucoup de misère et de souffrance. Mais n’oubliez pas : c’est leur responsabilité. Les habitants de Gaza ont choisi le parti de la violence et des terroristes. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous devons nous défendre. »

    Quelques jours plus tard, nous franchissons le checkpoint d’Erez, immense édifice de béton et d’électronique qui évoque la paranoïa déshumanisée des installations militaires américaines en Irak ou en Afghanistan dans les années 2000. Après un long tunnel de grillage, nous émergeons côté palestinien, dans cette bande de Gaza grande comme trois fois Paris intra-muros, peuplée de deux millions d’habitants cloués sur place, sans possibilité aisée de sortir de ce territoire depuis plus de dix années, lorsque le Hamas en a pris le contrôle en 2007.

    On traverse d’abord quelques champs cultivés (oliviers, fraises, haricots verts…) avant d’atteindre les premiers bâtiments, qui occupent la quasi-totalité de la surface de Gaza, en faisant un des lieux les plus densément peuplés de la planète.. Bien sûr, l’ambiance n’est pas riante, on imagine d’autres endroits pour faire du tourisme : le gris parpaing des immeubles mal finis, les nombreuses charrettes tirées par des ânes, les rues secondaires en terre constellées d’ornières.

    Mais la vie suit son cours, résiliente. Et tant qu’on n’adresse pas la parole aux Gazaouis pour leur demander comment va leur existence, l’illusion se maintient d’être dans n’importe quelle ville pauvre du monde arabe. Il y a des souks, des hôtels, des restaurants, des banques, des embouteillages, les vagues de la Méditerranée qui s’écrasent sur les plages de sable.

    Les premières fissures dans ce tableau apaisé surgissent très vite. On observe les pêcheurs qui larguent les amarres et s’éloignent du port en fin de soirée. Ils naviguent sur deux ou trois kilomètres en mer, puis coupent les moteurs pour lancer leurs filets. Normal, ils ne peuvent pas s’aventurer au-delà : leur zone de pêche est restreinte en moyenne à cinq milles marins (9 km).

    Nous avons ensuite rendez-vous avec un officiel au treizième étage d’un immeuble : il faut attendre son arrivée, puis qu’un agent de sécurité démarre le générateur diesel, et tout le monde s’entasse dans la cage d’ascenseur. En quittant les lieux, on descend les treize étages à pied avec une lampe de poche. Mi-janvier 2018, le rythme d’approvisionnement en électricité est le suivant : quatre heures de courant, suivies par douze heures de black-out. Parfois, s’il y a six ou sept heures de courant par jour, c’est Byzance. Quand l’électricité arrive dans les foyers, tout le monde se chamaille aimablement pour filer à la douche et bénéficier d’eau chaude.

    L’essentiel de l’eau qui circule dans les tuyaux (95 % selon l’Organisation mondiale de la santé) est impropre à la consommation humaine. Lorsqu’on se brosse les dents, un arrière-goût colle aux gencives. Se baigner dans la mer revient à nager à la sortie des égouts, puisque le système de traitement des eaux usées est en carafe depuis des mois…

    Début 2018, les services de sécurité israéliens (armée et renseignements) ont tiré la sonnette d’alarme auprès de leur gouvernement : « Gaza est au bord d’un effondrement complet », ont-ils averti. Ce qui, dans le langage de ces responsables, laisse présager que les conditions socioéconomiques désastreuses de la bande pourraient bien provoquer un soulèvement, une nouvelle intifada, une offensive armée des extrémistes religieux, bref, ils ne savent pas vraiment quoi, mais cela ne sent pas bon du tout.

    Il y a déjà eu trois guerres à Gaza en dix ans et les Israéliens ne souhaitent désormais rien tant que préserver le statu quo. Donc, du point de vue de ces dirigeants chargés de la sécurité de leur pays, il vaudrait mieux s’arranger pour que la cocotte-minute gazaouie ne leur explose pas à la figure en relâchant la pression.

    Malheureusement, ces paroles raisonnables ne sont guère écoutées par la majorité des Israéliens aujourd’hui. Il y a ceux qui rappellent ironiquement que les médias annoncent depuis douze ans « l’effondrement de Gaza » sans que cela ne se produise. Il y a ceux qui désirent la confrontation et se réjouissent de la situation. Et puis il y a surtout l’indifférence face au sort des Gazaouis. « Si ces gens veulent vivre normalement, ils n’ont qu’à se débarrasser du Hamas. » Tel est le refrain que l’on entend souvent en Israël..

    Jusqu’en 2005, la situation de Gaza n’était guère différente de celle du reste de la Cisjordanie sur le plan de la circulation des personnes. Puis le premier ministre Ariel Sharon a annoncé le retrait des 8 000 colons qui vivaient sur place, les islamistes du Hamas ont remporté (à la régulière) les élections palestiniennes de 2006 et, l’année suivante, ils ont pris le contrôle total de la bande de Gaza, à la suite d’une confrontation avec l’Autorité palestinienne installée à Ramallah (Cisjordanie).

    Depuis cette date-là, Israël a isolé Gaza à coups de barbelés, de miradors, de murs de béton et de checkpoints. Le seul point de passage avec un pays tiers, l’Égypte, est celui de Rafah, au sud, et il est rarement ouvert, encore moins depuis le coup d’État du maréchal al-Sissi de 2014.

    « Sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs »

    On a coutume de parler de Gaza comme d’une « prison à ciel ouvert », mais c’est un cliché insidieux. Dans toute démocratie digne de ce nom, les prisonniers ont été jugés et reconnus coupables. Or le seul crime de l’immense majorité des Gazaouis est d’être nés palestiniens sur cette langue de terre côtière. « Pour deux millions d’habitants, il y a peut-être 10 000 extrémistes ou terroristes. Nous sommes tous condamnés pour les actes de quelques-uns », souligne Youssef Nateel, un cinéaste d’une trentaine d’années. Il fait référence aux branches armées du Hamas ou du Djihad islamique, qui envoient occasionnellement des missiles sur Israël ou commettent des attentats-suicides. Gaza n’est donc pas tant une prison qu’un exercice de punition collective massive.

    Depuis 2012, Youssef Nateel a déposé chaque année quatre à cinq demandes de permis de sortie de Gaza pour présenter ses films documentaires dans des festivals, ou afin de se rendre à une formation aux États-Unis pour laquelle il avait obtenu une bourse. Elles ont toutes été refusées. Sans aucune explication. « Les Israéliens n’ont pas à se justifier », souffle-t-il. Il sait seulement qu’il a le mauvais âge, le mauvais sexe, le mauvais pedigree du point de vue de l’appareil sécuritaire israélien : celui d’un terroriste en puissance.

    Youssef est donc cloîtré à Gaza, relié au reste du monde par Internet, grâce auquel il se forme lui-même avec des tutoriels en ligne. « Je veux progresser en tant que cinéaste, je veux grandir en tant qu’artiste, je veux me confronter au reste du monde, mais cela m’est interdit. Je ne compte plus toutes les opportunités que j’ai ratées. Ces dix dernières années ont été gâchées. Désormais, je n’ai plus qu’une seule aspiration : sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs et ne pas gâcher la prochaine décennie. »

    Une de ses amies, Yasmine Dawas, a plus de chance. Façon de parler. Toute récente diplômée de médecine, elle a trouvé du travail un jour par semaine dans un hôpital de Jérusalem pour traiter des enfants victimes de malformations cardiaques. En tant que jeune femme employée en Israël, elle peut obtenir un permis de sortie pour s’y rendre. Mais elle doit le renouveler chaque mois.

    À la mi-janvier, elle reçoit un message sur son téléphone lui annonçant que son prochain permis durera trois mois. Elle saute de joie ! Puis elle lit les détails : elle n’a le droit de franchir les checkpoints que le mardi, jour où elle travaille. Les larmes lui montent aux yeux, elle détourne le regard. Là encore, nulle explication. C’est comme ça, c’est la règle israélienne.

    Quand elle franchit le checkpoint pour se rendre à son travail, elle n’a le droit de rien emporter avec elle : pas de cosmétiques, pas de brosse à dents. Un jour, elle avait oublié un bâton de rouge à lèvres au fond de sa poche. Il lui a été confisqué et elle a dû plaider pour ne pas voir son permis annulé.

    Malgré cela, Yasmine et Youssef s’estiment mieux lotis que la plupart des Gazaouis : leurs familles sont relativement aisées, ils ont pu faire de bonnes études, ils possèdent des réseaux à l’étranger. Mais la plupart de leurs concitoyens subissent le chômage et la précarité. Le taux officiel de chômage s’élève à 47 % et il grimpe à 60-65 % pour les jeunes diplômés. C’est un paradoxe de Gaza : le taux d’alphabétisation des moins de 24 ans dépasse les 99 %, les universités sont ouvertes et de bon niveau, mais une fois leur cursus terminé, les diplômés sont cantonnés à un territoire exsangue, coupé du reste du monde.

    En 2012, l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, nombreux à Gaza, avait publié un rapport dont le titre s’affichait poliment interrogatif, même si la réponse était négative : « Gaza sera-t-il vivable en 2020 ? » Aujourd’hui, les instances internationales, les ONG et même certains responsables israéliens se demandent s’il ne faudrait pas avancer la date de deux ans, c’est-à-dire envisager que Gaza ne soit plus vivable fin 2018. Aux problèmes d’eau, d’électricité ou de chômage précédemment évoqués s’ajoutent une véritable crise sociale et psychologique, ainsi que les évolutions politiques récentes, qui obscurcissent encore davantage les perspectives des Gazaouis.

    Responsable de projets dans une ONG d’assistance psychologique, Lubna Beseisso observe le tissu social se détériorer jour après jour. « Quand nous entendons le tonnerre, la plupart d’entre nous sursautons en imaginant que c’est un nouveau bombardement. Nous sommes traumatisés par les guerres, mais aussi par le blocus, l’enfermement, la division politique, explique-t-elle posément, s’incluant parfois dans les cas qu’elle décrit. Les gens ne peuvent pas vivre dans un état de stress perpétuel sans que cela n’affecte la société dans son ensemble. »

    Les disputes intrafamiliales, la violence, la dépression, tout cela est en hausse constante. Il y a désormais des sans-abri à Gaza, phénomène inconnu il y a encore quelques années du fait des solidarités. « La semaine passée, nous avons recensé un crime inédit dans l’histoire palestinienne : une femme a tué son mari puis l’a démembré. Ici, les gens avaient l’habitude de se préoccuper les uns des autres. Nous avons bien entendu toujours eu des vols, des meurtres ou de la violence dans les familles, mais jamais dans de telles proportions ni avec une telle agressivité. Le tissu social est en train de se déchirer. »

    « Gaza est un véritable chaos politique »

    D’après une étude scientifique sur les troubles psychologiques au Moyen-Orient publiée début 2017, les Palestiniens figurent au premier plan de toutes les populations de la région en matière de « désordres mentaux ». Le lien est directement établi entre ces perturbations et le demi-siècle de violence et de conflits, l’occupation israélienne et la répression qui l’accompagne. « Outre les différents symptômes de stress post-traumatique ou liés aux angoisses quotidiennes, nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur, s’attriste Lubna Beseisso. Nous avons appris depuis notre enfance à ne pas planifier notre avenir. » Ce qu’Ayah al-Wakil, une jeune juriste, résume ainsi : « Nous essayons de ne jamais espérer trop car nous ne voulons pas être déçus. »

    Une des rares choses qui semblent fonctionner correctement et avec régularité à Gaza est Internet, seul véritable lien avec l’extérieur pour la plupart des Gazaouis. Mais là encore, par la grâce ubuesque des autorités israéliennes, Gaza est interdite de réseau téléphonique 3G (la Cisjordanie vient juste d’être autorisée à déployer cette technologie vieille d’une décennie…). « Nous ne voyons que rarement des étrangers ou d’autres cultures, nous appréhendons le monde au travers des réseaux sociaux, constate tristement Ayah al-Wakil. Mais bien évidemment, ce n’est pas comparable : un pan de l’expérience humaine nous est ôtée. »

    Assis derrière son bureau de responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Gaza, Mahmoud Daher cache ses yeux las derrière ses lunettes. Après avoir passé en revue la longue liste des problèmes économiques et sanitaires qui affectent la bande de terre (à laquelle il faut ajouter, en plus de ceux déjà mentionnés, la pénurie de nombreux médicaments ou la dépendance à l’aide internationale de 80 % de la population), il assène avec la force de l’évidence : « Le problème de Gaza est de nature politique, il n’y a pas de solution médicale ou financière. »

    La récente prise de position de l’administration Trump sur le statut de Jérusalem, et plus généralement son soutien sans ambages au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou, ont achevé de doucher les maigres espoirs qui subsistaient parmi la population palestinienne.

    De surcroît, la « réconciliation » annoncée fin septembre 2017 entre le Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, semble au point mort. Il y a eu quelques visites des autorités de Ramallah et la prise de contrôle des checkpoints par les policiers palestiniens, mais aucune autre avancée. Les Gazaouis, qui espéraient l’injection d’argent frais ou un assouplissement du blocus israélien, ont déchanté et, aujourd’hui, ils perçoivent cela comme une déception de plus.

    « Gaza est un véritable chaos politique, résume Khalil Shahin, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme. Nous subissons un régime politique unique au monde en étant gouvernés par trois entités et demie. Il y a d’abord Israël, qui contrôle tous les détails de notre vie quotidienne. Il y a ensuite l’Autorité palestinienne, dont nous dépendons théoriquement mais qui ne fait pas grand-chose. Il y a le Hamas, qui régente ce qu’il peut, principalement la sécurité interne et l’économie locale. Et enfin, pour une demi-part, la communauté internationale au travers des ONG, des programmes d’aide et de l’ONU. »

    Les Israéliens ont pris l’habitude de blâmer le Hamas (qui, avant de prendre le contrôle du territoire par les armes en délogeant l’Autorité palestinienne, avait remporté les élections libres) pour tous les maux de Gaza. Le mouvement islamiste, à la fois politique et militaire, est effectivement responsable de nombreuses attaques contre les Israéliens qui ont fait des dizaines de morts. Il exerce également un « monopole sur la corruption », comme le confie l’un de nos interlocuteurs, en taxant les produits qui rentrent à Gaza ou en organisant les trafics clandestins.

    Il fait également peser une certaine pression sur la société en s’efforçant de faire taire tous ceux qui ont la parole un peu trop critique. « On ne parle pas du Hamas en public et on fait attention à ce que l’on poste sur les réseaux sociaux, dénonce un militant anticorruption, sinon ses miliciens débarquent chez vous au petit matin… » Pour autant, Gaza ne vit pas sous une chape de plomb islamiste. Les appels à la prière n’ont pas plus d’adeptes ici qu’en Cisjordanie et les femmes qui le souhaitent se promènent sans foulard sur les cheveux (même si elles sont rares).

    « L’occupation est la matrice de toute la situation »

    Mais le Hamas est usé par ses dix années de pouvoir, qui ont vu la situation se détériorer. Même Ahmed Yousef, l’ancien conseiller politique du leader du Hamas Ismaël Haniyeh, l’avoue sans détour : « La population espérait beaucoup de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, mais elle est mal engagée. Les gens attendent de nouveaux dirigeants. Le Hamas porte sa part de responsabilité dans la situation présente, mais elle est moindre que celle d’autres acteurs. »

    Au premier rang figure le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont toute la stratégie depuis 15 ans a été lentement déjouée par Netanyahou et annihilée brusquement par Trump. L’Égypte aussi, qui pourrait offrir un ballon d’oxygène pour Gaza l’asphyxiée mais préfère, au contraire, lui appuyer sur la glotte en laissant le passage de Rafah presque tout le temps fermé et en collaborant avec les Israéliens. « Personne ne nous épargne, personne ne fait preuve de compassion à notre égard », commente Ahmed Yousef, résigné.

    Si le Hamas, l’Autorité palestinienne, l’Égypte ou parfois les pays occidentaux sont critiqués par les Gazaouis, tout ce beau monde n’arrive que loin derrière, en seconde place sur le podium des griefs. Personne à Gaza n’est disposé à absoudre Israël de son écrasante responsabilité. Car c’est bien l’État hébreu qui est la puissance occupante, qui contrôle les flux des marchandises et des personnes, qui restreint les faibles marges de liberté des Gazaouis et qui impose sa loi d’une main de fer dans un gant d’épines.

    Un responsable de l’ONU à Gaza, qui préfère rester anonyme pour parler en toute franchise, résume l’équation ainsi : « Pas d’occupation signifie pas d’intifada et donc pas de mesures de rétorsion, donc pas de souffrance. » Puis il poursuit : « On peut blâmer de nombreux acteurs locaux et internationaux pour leur inefficacité, leur corruption, leur incompétence, leur idéologie ; on peut débattre sur ce qui a surgi en premier de l’intifada ou des représailles, à la manière du litige sur la poule et l’œuf ; mais ce ne sont que des conséquences de l’occupation, qui est la matrice de toute la situation. »

    Lorsqu’il cesse de parler, ce haut fonctionnaire onusien ramasse quelques livres qui traînent et essaie de faire tenir cette petite pile en équilibre sur le bord de sa table de travail. Après de méticuleux ajustements, il y parvient. Il relève alors la tête vers nous et annonce : « Gaza est ainsi : toujours au bord du précipice. Un seul mouvement peut tout faire basculer. Les Israéliens déploient beaucoup de ressources en matière de sécurité et de renseignements pour maintenir Gaza en équilibre au bord de l’abîme. »

    Avant de regagner le checkpoint d’Erez pour faire ce que la plupart des Palestiniens ne peuvent pas effectuer, à savoir quitter cette enclave par la porte, on s’arrête chez un agriculteur dont les champs et les serres touchent presque le mur de séparation entre Israël et Gaza. La fraise de Gaza possède une petite réputation. Elle est effectivement délicieuse : riche en goût et juteuse. Akram Abu Khosa a dû reconstruire plusieurs fois ses serres, fréquemment détruites lors des incursions des soldats israéliens, faire une croix sur différentes récoltes pour les mêmes raisons, mais il persiste dans son maraîchage, comme le faisait son père avant lui.

    Aujourd’hui, son principal marché se situe à Gaza même, bien que cela lui rapporte moins que les exportations vers les pays du Golfe, qui comptent parmi ses clients. « Pour exporter, il faut que je récolte les fraises un peu en avance, mais pas trop afin de conserver un bon produit. Une fois que je les ai mises en barquette, elles doivent arriver chez les marchands en trois jours maximum. Le problème, c’est que je ne sais jamais si les Israéliens vont me laisser passer le checkpoint. Ils me connaissent et j’ai un permis d’exportation, mais c’est la loterie à chaque fois. Si mon camion est bloqué plus de 24 heures au poste de contrôle, c’est foutu, je perds ma cargaison. »

    Selon Khalil Shahin, du Centre palestinien pour les droits de l’homme, depuis dix ans, moins de 5 % des exportations de Gaza ont été autorisées à sortir de la bande. Akram Abu Khosa continue malgré tout de tenter régulièrement sa chance avec une partie de sa récolte de fraises. Pour continuer à vivre de sa terre bien sûr, mais aussi par obstination. Afin de montrer aux Israéliens qu’il ne se laissera pas abattre malgré leur volonté de maintenir Gaza au bord du précipice. Trop pauvre et soumis pour se révolter, mais pas assez pour ne plus rien avoir à perdre que ses larmes et son sang.

    #Palestine #Gaza #Blocus #Occupation #Punition_collective #Crime_conte_l'humanité #Prison_à_ciel_ouvert #chaos

  • In Words and Deeds: The Genesis of Israeli #Violence
    http://www.ramzybaroud.net/in-words-and-deeds-the-genesis-of-israeli-violence

    Russian-born Menachem Begin was the leader of the Irgun which, along with the Stern Gang and other Jewish militants, massacred hundreds of civilians in Deir Yassin.

    ‘Tell the soldiers: you have made history in Israel with your attack and your conquest. Continue this until victory. As in Deir Yassin, so everywhere, we will attack and smite the enemy. God, God, Thou has chosen us for conquest," Begin wrote at the time. He described the massacre as a “splendid act of conquest.”

    The intrinsic link between words and actions remain unchanged.

    Nearly 30 years later, a once wanted terrorist, Begin became Prime Minister of Israel. He accelerated land theft of the newly-occupied West Bank and East Jerusalem, launched a war on Lebanon, annexed Occupied Jerusalem to Israel and carried out the massacre of Sabra and Shatilla in 1982.

    Some of the other terrorists-turned-politicians and top army brass include Begin, Moshe Dayan, Yitzhak Rabin, Ariel Sharon, Rafael Eitan and Yitzhak Shamir. Each one of these leaders has a record dotted with violence.

    Shamir served as the Prime Minister of Israel from 1986 – 1992. In 1941, Shamir was imprisoned by the British for his role in the Stern Gang. Later, as Prime Minister, he ordered a violent crackdown against a mostly non-violent Palestinian uprising in 1987, purposely breaking the limbs of kids accused of throwing rocks at Israeli soldiers.

    So, when government ministers like Ariel and Bennett call for wanton violence against Palestinians, they are simply carrying on with a bloody legacy that has defined every single Israeli leader in the past. It is the violent mindset that continues to control the Israeli government and its relationship with Palestinians; in fact, with all of its neighbors.

    #israel

  • Pascal Boniface démonte le chantage à l’antisémitisme dans son dernier livre | Le courrier de l\’Atlas
    Par Nadir Dendoune
    le vendredi 5 janvier 2018
    http://www.lecourrierdelatlas.com/france-pascal-boniface-demonte-le-chantage-a-l-antisemitisme-dan

    Le titre donne d’emblée le ton du livre : il sera cash et sans complexe. « Antisémite » de Pascal Boniface, qui sort aux éditions Max Milo ce jeudi 11 janvier 2018, est un ovni. Il fera date. Jamais auparavant, un livre n’avait permis de dévoiler avec autant d’intelligence et sans complotisme (des faits, rien que des faits !) les rouages du « chantage à l’antisémitisme » utilisés trop souvent pour disqualifier toutes celles et tous ceux qui osent dénoncer l’occupation israélienne en Palestine.

    15 ans après « Est-il permis de critiquer Israël ? », Pascal Boniface frappe donc ici un grand coup.

    Le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) a décidé de tout dire. Voilà maintenant quinze ans que Pascal Boniface subit sans relâche les foudres du lobby pro-israélien qui l’accuse sans la moindre preuve d’être un antisémite.

    « Pas une ligne, pas un mot, pas une phrase ne peuvent pourtant permettre de corroborer l’accusation d’antisémitisme. Aucune plainte pour ce motif devant aucun tribunal, alors que la législation française est certainement la plus sévère au monde », écrit d’emblée l’auteur pour lever toute ambiguïté.

    Ces accusations d’antisémitisme portées contre lui ont un point de départ.

    En 2001, délégué aux affaires stratégiques au sein du parti socialiste, Boniface adresse à Henri Nallet, secrétaire international et à François Hollande, alors premier secrétaire du PS, une note qui décrit les ravages de l’occupation israélienne. La note dénonce également la timidité des socialistes à condamner le gouvernement (pourtant très à droite) d’Ariel Sharon et exhorte donc le parti à durcir sa position. (...)

    #antisémitisme #antisionisme

    • 1973-2017 : l’effondrement idéologique de la “gauche” française par #Bruno_Guigue
      https://www.legrandsoir.info/1973-2017-l-effondrement-ideologique-de-la-gauche-francaise.html

      Tout se passe comme si les forces qui tenaient lieu de “forces vives” dans ce pays avaient été anesthésiées par on ne sait quel puissant sédatif. Parti des sphères de la “gauche de gouvernement”, le ralliement à la doxa diffusée par les médias dominants est général. Convertie au néo-libéralisme mondialisé, l’ancienne social-démocratie ne s’est pas contentée de tirer une balle dans le dos à ses ex-camarades des pays du Sud, elle s’est aussi tirée une balle dans le pied. Transformé en courant minoritaire - social-libéral - au sein d’une droite plus dévouée que jamais au capital, le PS s’est laissé cannibaliser par Macron, la savonnette à tout faire de l’oligarchie capitaliste euratlantique. Dans les années 70, même la droite française “libérale éclairée”, avec Giscard d’Estaing, était plus à gauche que le PS d’aujourd’hui, ce résidu vermoulu dont l’unique fonction est de distribuer les sinécures aux rescapés du hollandisme.

      #PS

  • Israel helped establish 14 illegal West Bank outposts since 2011 -

    State support ranges from turning a blind eye to offering government funds ■ Review reveals system that helps clear the way for ’legalization’

    Yotam Berger Dec 25, 2017
    read more: https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.831032

    Israeli authorities in September placed one of the so-called hilltop youth under house arrest at Havat Itamar Cohen – an illegal outpost in the West Bank. That’s one example, and not the only one, of how the authorities are involved in de facto legalization of illegal outposts. (The teen, who asked that his name not be published, said he’d had a falling out with the owner of the farm, who was going to beat him. A few hours later the Shin Bet security service and the army placed the teen in another, legal facility. People at the farm declined to comment.)
    To really understand Israel and the Middle East - subscribe to Haaretz
    Another example is that of Hill 387, a small illegal outpost established on state land near Kfar Adumim east of Jerusalem. At the outpost, surrounded by privately-owned Palestinian land, an NGO called Haroeh Ha’ivri (“the Hebrew Shepherd”) operates. Its official purpose is to rehabilitate violent settler teens known as hilltop youth. In fact, the association itself established the illegal outpost. Its documentation shows that it is funded solely by the Education Ministry, with an annual budget of a few hundred thousand shekels.

    Um Zuka. Olivier Fitoussi
    The Education Ministry at first denied that the NGO established the outpost, but the documents it filed with the Civil Administration show that not only did it establish the outpost illegally, it is also seeking to have it legalized retroactively.
    In 2014, Amira Hass disclosed in Haaretz that the Shomron Regional Council was behind the establishment of the illegal outpost Havat Shaharit. The Shomron Regional Council responded at the time that “the work was carried out by law and in coordination with the relevant officials.”
    Yet another illegal outpost, a kind of farm in the Umm Zuka nature reserve, was connected a few months ago to a water pipeline by a nearby Israel Defense Forces base.
    >> Settler leader used state resources to fund illegal outpost, while Israel turned blind eye <<

    Hill 387, the unauthorized West Bank settlement outpost where Jewish Shepherd operates a rehab program for teenage dropouts, in Jan. 2017.Olivier Fitoussi
    Ostensibly, after the report on illegal outposts submitted to Prime Minister Ariel Sharon by attorney Talia Sasson in 2005, no more illegal outposts were to have been established, certainly not with government assistance. The report, which revealed that the government had invested hundreds of millions of shekels directly and indirectly in the establishment of dozens of illegal outposts, was to have put an end to this phenomenon. But aerial photos and Civil Administration data show that it has not stopped, it’s only gone underground. Over the past six years illegal outposts are once more being established, some in recent months.

    Most of these outpost are hastily cobbled together, a tent or a prefab where “hilltop youth” – most of them under 18 – live off and on.
    The authorities are fighting against these outposts tooth and nail, removing them and sometimes arresting residents, among other reasons because the security forces see them as a source of violence against Palestinians. Defense Minister Avigdor Lieberman seems almost pleased to order their evacuation – perhaps because they don’t have a political lobby or economic backing. Last summer, in speaking to journalists covering the West Bank, he called them “disturbed” and “idiots.”
    The law is not being enforced when it comes to the better-planned and more establishment-supported outposts; they are sometimes recognized and receive assistance and protection. Since 2011, 17 illegal outposts have been established, 14 of which are known to the Civil Administration. The way they were established shows their planning. The founders or planners examined aerial photos and the location chosen was not coincidental: They are built on government land, not privately-owned Palestinian land, which increases the chance that they will be legalized in the future. They are mainly built in fairly remote locations with a commanding view of the surroundings.
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    Three of them are near but not connected to existing settlements, such as the so-called “prefab neighborhood” set up near the outpost of Sde Boaz, which was evacuated about two weeks ago. Eleven outposts were set up as farms with living quarters for a few people who raise flocks or crops. No plans are known for evacuating these outposts, although they are all illegal.
    Dror Etkes, of the left-wing organization Kerem Navot, says that the founders of these outposts chose the locales and built their structures on state land so they can claim that they should not be evacuated. “They take over as much surrounding land as possible, including private land, which they steal by other means, such as cultivation or barring access [to the Palestinian landowners].” Etkes, who is in possession of Civil Administration maps, believes the settlers saw them before they established the outposts.
    At the outpost of Nahalat Yosef, east of Elon Moreh, Etkes says: “Huge surrounding areas are private, and were taken over by planting or barring access, and have very much increased the area of the outpost. It’s methodical, and they know exactly what they’re doing.”

    Umm Zuka nature reserveGil Eliyahu
    Civil Administration data obtained by Haaretz show that dozens of demolition orders have been issued against these outposts. Nine such orders were issued against Havat Itamar Cohen, and eight against Haroeh Ha’ivri. But the Civil Administration doesn’t issue demolition orders against outposts within settlement master plans, such as Neveh Ahi near the settlement of Halamish, which was established after the murder this year of the Salomon family in the unused area of where a master plan is in force.
    But the flood of demolition orders is misleading. In fact, these outposts can expect the authorities to turn a blind eye to them, if not support them outright. “Except for Sde Boaz, there are no evacuations,” said Etkes. “This is clearly sweeping immunity against enforcement of the law. Add to this all the infrastructure around it, electricity, water, road-building; this isn’t being paid for with settlers’ private money.”
    A resident of the evacuated outpost at Sde Boaz, which was established with the assistance of the regional council, told Haaretz: “They told us that the High Court had decided that it had to be dismantled. We were told there was no choice, that it could harm the settlements – so we left. We’re not hilltop youth, we’re good, law-abiding people we understood there was no point in going on.”

    West Bank outpost of Nahalat Yosef, east of Elon MorehOlivier Fitoussi
    We might learn about the future of the illegal outposts through the case of Malakhei Hashalom, a small outpost on an abandoned army base near Shiloh in the northern West Bank, with a sheep pen that is presented as a farm. Visits to the site revealed it is inhabited by one family and visited occasionally by teens. The Civil Administration has evacuated the site a few times, but according to officials familiar with the case, a few months ago it was agreed between the Civil Administration and the site that its inhabitants would evacuate it of their own free will. The state sent them trucks and they piled their belongings on them. The Civil Administration proudly touted the evacuation. But within a few weeks later the outpost was established elsewhere, with the same sheep.
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    Yotam Berger
    Haaretz Correspondent

  • Cartographie sioniste :

    Georges Bush survolant la Ligne verte et constatant l’étroitesse du territoire Israélien au nord de la Cisjordanie : 

    « Vous savez, nous avons des entrées de garages plus larges que ça au Texas »

    Ce texte a d’abord été publié dans le Quotidien d’Oran en octobre 2006, ce n’est donc pas très jeune, mais ça reste d’une brûlante actualité.

    http://www.huffpostmaghreb.com/larbi-zouaimia/s_2_b_18262248.html

    Par Larbi Zouaimia

    Dans la droite religieuse américaine ... on soupire incontestablement d’aise lorsqu’on se rappelle d’une anecdote « évangéliquement » originale née dans les séries de hautes connivences américano-israéliennes.

    Alors qu’il assumait les charges de gouverneur du Texas, George Bush fut invité en 1998 par le gouvernement d’Israël pour découvrir la Terre Sainte.

    A vrai dire, il s’agissait d’une randonnée religieuse hautement planifiée car les ténors ultra-nationalistes de l’Etat hébreu savaient déjà que le chef texan allait devenir le candidat du caucus républicain, mais encore, futur président des Etats-Unis d’Amérique...

    Bref. Ariel Sharon alors ministre des Affaires étrangères prit le soin de faire le guide touristique de Bush lors de son pèlerinage aérien par hélicoptère.

    D’ailleurs, le ministre israélien s’attela à énumérer au gouverneur tous les endroits historiques du foyer biblique en se lamentant parfois sur le sort d’Hébron et Bethlehem restés entre les mains des Palestiniens.

    Mais en survolant l’endroit où le territoire israélien se rétrécissait au profit de la Cisjordanie (dans cette zone elle n’est distante que de 21 km des côtes), c’est George Bush lui-même qui commence à se lamenter à son tour, et ce en se montrant très agacé par la configuration du tracé de la ligne dite verte (séparant les territoires occupés d’Israël), comme s’il voulait dénoncer une injustice faite à l’égard des Israéliens. Il dira donc à Ariel Sharon : « Vous savez, nous avons des entrées de garages plus larges que ça au Texas ».

    #israël #palestine #territoires #ligne_verte #frontières #murs #colonisation #accaparement

  • Sabra-Chatila – Opération Salami 1/2- Liban : « Opération Salami », non de code des massacres des camps palestiniens de Sabra-Chatila, en 1982, planifiés bien avant l’assassinat de Bachir Gemayel.
    http://www.renenaba.com/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    Deux poncifs ont volé en éclat à la lecture des mémoires de l’universitaire libanais Georges Freyha, proche parent de Bachir Gemayel et l’un de ses plus proches collaborateurs durant la guerre civile libanaise (1975-1990).

    1 – L’invasion israélienne du Liban n’a pas été décidée en représailles à l’assassinat de l’ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, le 3 juin 1982, comme le proclame la fable israélienne. Bachir Gemayel, le chef militaire des milices chrétiennes, en avait fait l’annonce au président libanais Elias Sarkis, six mois auparavant, en janvier 1982, soit six mois avant le déclenchement de l’opération « Paix en Galilée ».

    2 -Les massacres des camps palestiniens de Sabra-Chatila ne sont pas intervenus en représailles à l’assassinat du président élu Bachir Gemayel, comme le soutient la légende phalangiste. Ils avaient été planifiés auparavant et discutés lors d’un entretien Bachir Gemayel-Ariel Sharon, à Bickfaya, la résidence estivale du clan Gemayel, le 12 septembre 1982, soit trois jours avant l’assassinat du président élu.

    3 – « L’Opération Salami », non du code choisi par Bachir Gemayel pour désigner l’éradication des camps palestiniens du Liban, fait référence au saucisson italien que l’on découpe habituellement en rondelles pour agrémenter les pizzas et autres mets exotiques. Outre leurs desseins, le choix de ce code révèle la grandeur d’âme des conjurés, de même que la rigueur morale des nombreux soutiens de ces deux criminels de guerre à titre posthume.

    Telle est du moins la substance de l’ouvrage de Georges Freyha « Souvenirs et mémoires avec Bachir » relatant le compagnonnage de cet universitaire libanais avec Bachir Gemayel, le chef militaire des milices chrétiennes, dont il a épousé la cousine.

    Une recension exhaustive de cet ouvrage a été réalisée par le politologue Assaad Abou Khalil dans le journal libanais sur ce lien pour le locuteur arabophone :
    http://www.al-akhbar.com/node/280955

    • le long billet de R. Nabaa a un statut peu clair : cite-t-il (en traduction ?) le texte de Freyha ? Est ce de la paraphrase ? En tout cas certains détails me paraissent tirés par les cheveux ou d’une expression très maladroite :

      Révélateur de l’état de servilité du clan Gemayel à l’égard du gargantuesque général israélien, le comportement de Solange Gemayel : En parfaite maîtresse de maison, la propre épouse de Bachir Gemayel s’est mise aux fourneaux pour mijoter les plats destinés à satisfaire la voracité du Général Sharon : le fameux mezzé libanais, en sus de plusieurs plats du terroir : Mouton farçi, Kibbé grillé, Kibbé au plat, et kneffé, la célèbre pâtisserie libanaise.

      Un spectacle ahurissant : L’épouse du président libanais faisant la cuisine à l’envahisseur de son pays, une séquence comparable dans son abjection aux collaborateurs français du nazisme, indice indiscutable d’une déliquescence morale, d’une défragmentation mentale et d’une dégénérescence civique.

      Il faut ne pas connaître le type de bourgeoisie que constitue la famille Gemayel pour penser que Solange Gemayel fait elle même la cuisine chez elle. Qu’elle dirige ses domestiques oui, mais qu’elle se mette aux fourneaux, prépare le mezzé, ou le mouton farçi... mish maoul, je n’y crois pas un instant. Ce n’est pas Mme Maigret...

    • @rumor : :-))

      En même temps, si Madame se contente de dire au maître d’hôtel : « vous nous préparerez le mouton comme d’habitude », tu as raison personne ne dirait qu’elle a « fait la cuisine ». Si elle est allée voir dans la cuisine comment ça se passe, alors « elle a fait la cuisine ». Si elle a micro-managé ses domestiques, dans ce milieu, je ne doute pas qu’elle puisse en suite considérer s’être « mise aux fourneaux » (de la même façon que, dans un restaurant, on n’ira pas vérifier si le grand chef a réellement touché l’assiette).

      Sur le statut du texte, je suis d’accord ce n’est pas clair. Ce n’est pas non plus une traduction du texte d’Abukhalil dans le Akhbar. À vue de nez, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une recension, avec les commentaires typiques de Naba (par exemple les considérations sur la déchéance morale des phalangistes, ça me semble être très caractéristique de son cru).

  • Le plus vieux député britannique, Juif et férocement anti-Israël, est mort à 86 ans
    Times of Israel Staff et AFP 27 février 2017
    http://fr.timesofisrael.com/le-plus-vieux-depute-britannique-juif-et-ferocement-anti-israel-es

    Gerald Kaufman, parlementaire britannique du Labour (Crédit : domaine public/Wikimedia communs)

    LONDRES – Gerald Kaufman, député le plus âgé du Royaume-Uni et élu depuis des années au Labour, est mort dimanche à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille.

    Kaufman est mort après plusieurs mois de combat contre une maladie, qui n’a pas été précisée.

    Fils d’immigrés juifs polonais, né au Royaume-Uni, Kaufman était l’un des politiciens juifs les plus célèbres du pays. Il était également un fervent détracteur d’Israël, demandant des sanctions contre l’Etat juif pour ses politiques à l’égard des Palestiniens, et comparant les soldats israéliens aux nazis.

    Ed Miliband, ancien dirigeant du parti qui est lui aussi juif, a déclaré que Kaufman était un « serviteur exceptionnel du mouvement travailliste » dont les « principes, les valeurs et l’amitié nous manqueront profondément », a indiqué le Daily Mail.

    « Sir Gerald a dédié sa vie à servir ceux dont il pensait qu’ils bénéficieraient le plus d’un gouvernement travailliste et de valeurs travaillistes », a déclaré sa famille dans un communiqué.

    L’octogénaire avait été élu à la Chambre des Communes pour la première fois en 1970, et représentait depuis ses électeurs de Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre.

    Kaufman a pendant des années été l’un des politiciens britanniques qui a le plus critiqué Israël.

    En avril 2002, au début de l’opération Rempart qu’Israël a mené pour faire cesser la vague d’attentats suicides dans les villes du pays, Kaufman avait déclaré qu’Israël était un « paria international » et accusé Ariel Sharon, alors Premier ministre, d’ordonner à « ses troupes d’utiliser des méthodes barbares contre les Palestiniens », selon la BBC.

    Kaufman, qui a été secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères entre 1987 et 1992, avait déclaré devant la Chambre des Communes en 2002 qu’il était « temps de rappeler à Sharon que l’étoile de David appartient à tous les Juifs et pas à son gouvernement repoussant. Ses actes salissent l’étoile de David avec du sang. » (...)

  • Netanyahu caught on tape negotiating mutual benefits with businessman - Israel News - Haaretz.com
    http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.763607

    At the heart of Case 2000 is an attempt at an unambiguous deal between money and government. Sources who spoke with Netanyahu said he was surprised by evidence against him.

    Désolé, je n’ai trouvé un rapport en français que sur ce site d’extrême-droite :

    L’opposition veut faire tomber Netanyahou suite à un enregistrement entre le Premier ministre et un homme d’affaire
    http://alyaexpress-news.com/lopposition-veut-faire-tomber-netanyaou-suite-a-enregistrement-ent

    • Netanyahu caught on tape negotiating mutual benefits with businessman
      At the heart of Case 2000 is an attempt at an unambiguous deal between money and government. Sources who spoke with Netanyahu said he was surprised by evidence against him.
      By Gidi Weitz | Jan. 8, 2017 | 7:02 AM

      Suspicions in the main corruption affair involving Prime Minister Benjamin Netanyahu are backed by a tape documenting alleged contacts between Netanyahu and a businessman over mutual benefits, Haaretz has learned.

      At the heart of the affair, dubbed Case 2000, lies an attempt to make an unambiguous deal between money and government – not suitcases brimming with cash in return for a gas monopoly, or bank transfers to a secret account in return for franchises in natural resources or infrastructure, but the businessman’s support that would help Netanyahu remain in office in exchange for huge financial benefits.

      Even if this pact was only partly realized or was still in its infancy, the mere existence – and documentation – of such incredible negotiations demands an immediate criminal investigation. When the affair is fully revealed, the details will shed light on how decisions are made at the top.

      It may be said that the affair is based on solid evidence that will be difficult to dispute, like that provided by former Prime Minister Ehud Olmert’s bureau chief Shula Zaken about Olmert: a series of tapes in which the prime minister’s own voice is heard. People who spoke with Netanyahu over the weekend after his second police interrogation over corruption allegations said he was surprised by the evidence against him. “He didn’t expect it,” said a person who knows Netanyahu well.

      The details of the affair are sensational also because for many years Netanyahu has been perceived, and rightly so, as a stranger to the local swamp of crony capitalism, adeptly navigated by his two predecessors, Ehud Olmert and Ariel Sharon. A few years back, the man who admired the American trust-breaking president, Theodor Roosevelt, was not the cup of tea of the major players in Israel’s economy. Netanyahu has been described in the past as a cautious man whose sins, while they might infuriate the public, were minor. When the details of the “Case 2000” affair are revealed, these perceptions could crack.

      This explosive material landed on the desk of Attorney General Avichai Mendelblit back in the spring. After sitting on it for long months and withholding the information from the public with no justification, the attorney general hastened to plug the narrative beneficial to Netanyahu: The affair is serious from a public perspective and is borderline in criminal terms.

      It’s time to put an end to this spin and to two others making headlines these last few days: That Netanyahu is calm and certain that it’ll all end in hot air; and that Mendelblit is a steadfast attorney general, who conducted a comprehensive, thorough and quick investigation. These two descriptions, aggressively peddled to the public by lackeys of these two intelligent individuals, are trickery and deception.

      It appears that the minor of the two affairs involving Netanyahu, the gifts case, is being received by the public with a shrug. The explanation may be the high threshold set over the last decade, when Israel watched in wonder as a president accused of rape barricaded himself in his residence, tycoons funneled millions into the prime minister’s son’s bank account, envelopes bursting with dollars finding their way into another prime minister’s hands, a finance minister who topped off his bank account with labor unions’ funds and a defense minister who stashed away hundreds of thousands of dollars and bought himself a luxury pad with money from tycoons.

      Today, it appears that only a gas monopoly in return for suitcases of cash, or a TV franchise for a bloated bank account in the Virgin Islands under a straw man’s name will wake the public out of its stupor. This is what Israeli society has come to.

      Suspicions in the gifts affair come as no surprise. For years stories abounded of Netanyahu’s tendency to abuse his status to receive funding from wealthy individuals in Israel and abroad for his luxurious lifestyle. This included first-class flights, hotel suites, expensive Cuban cigars, champagne and suits. Despite many reports since the early 1990s, about his parsimoniousness, his bizarre funding of personal expenses from the public purse, his fondness for enjoying the good life but not paying for it, Netanyahu continued in a behavior, which mainly showed dubious judgement.

      In this affair, wealthy businessmen, above all movie producer Arnon Milchan, were allegedly asked to buy hundreds of thousands of shekels worth of luxury items for Netanyahu and his wife Sara. A report by Channel 10’s Raviv Drucker that Netanyahu had asked U.S. Secretary of State John Kerry to assist Milchan with his visa problems, proves once more that there ain’t no such thing as a free lunch, and that the friendship between Netanyahu and Milchen was not just a warm, authentic relationship that happened to develop between the huge money and a top politician.

    • Israël : la police examine un enregistrement impliquant Netanyahu
      AFP | 08/01/2017
      http://www.lorientlejour.com/article/1028010/israel-la-police-examine-un-enregistrement-impliquant-netanyahu.html

      La police israélienne, qui enquête sur une éventuelle implication de Benjamin Netanyahu dans des affaires de corruption, examine un enregistrement d’une conversation avec un patron de presse sur l’éventualité d’apporter une couverture plus favorable au Premier ministre, selon des informations diffusées dimanche.

      Selon la chaîne privée Channel 2, la police est en possession d’un enregistrement d’une conversation entre M. Netanyahu et Arnon Moses, propriétaire du quotidien Yediot Aharonot et de son site d’information Ynet.
      Ce journal fournit une couverture traditionnellement hostile à M. Netanyahu. Cette même chaîne de télévision israélienne affirme que les deux hommes discutaient d’"un accord qui aiderait le Yedioth en échange d’une couverture favorable" au Premier ministre.

      Selon Channel 2, les discussions entre M. Netanyahu et l’éditeur portaient sur la possibilité de réduire ou fermer le supplément hebdomadaire du Israel HaYom, pour donner un coup de pouce aux ventes de son rival et à la fortune de la famille Moses.
      En échange, ajoute la même source, le Yedioth baisserait le ton de sa couverture traditionnellement hostile à M. Netanyahu. La chaîne ne précise pas quand cette conversation avait eu lieu ou si un accord avait été conclu.

      Depuis son lancement en 2007, le tirage du quotidien gratuit pro-Netanyahu Israel HaYom dépasse celui de Yedioth. Le journal appartient au milliardaire américain juif Sheldon Adelson, soutien de longue date de M. Netanyahu.

      Le Premier ministre a été interrogé jeudi par les enquêteurs pendant cinq heures, pour la deuxième fois en une semaine, dans le cadre d’une enquête sur des cadeaux qu’il est soupçonné d’avoir reçus illégalement d’hommes d’affaires.

      Channel 2 avait auparavant indiqué que M. Netanyahu avait reçu pendant sept ou huit ans des boîtes de cigares de choix de la part d’Arnon Milchan, homme d’affaires israélien, producteur hollywoodien et ami du Premier ministre. La valeur totale de ces cigares s’élèverait à des dizaines de milliers de dollars, selon Channel 2.

      La chaîne affirme également que la police soupçonnait M. Milchan d’avoir offert à l’épouse du Premier ministre, Sara, du champagne rose d’une valeur d’une centaine de dollars la bouteille.
      Un avocat de Benjamin Netanyahu avait affirmé vendredi que ces soupçons étaient « dénués de toute substance ».

  • Zionism at its best
    http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.756077
    The land that Israel has designated for the joyous settlers is called Atir/Umm al-Hiran, and for 60 years it has been home to members of the Bedouin Al-Qi’an tribe.
    By Amira Hass | Nov. 30, 2016 | 4:48 AM | 1

    The videos produced by the Hiran settlers’ group show a lot of joyful Jews who like to sing and play music, tell jokes and have fun. They will be even happier very soon, when they move to the site of their permanent community in the northeastern Negev.

    The land the state has designated for them is called Atir/Umm al-Hiran, and for 60 years it has been home to members of the Bedouin Al-Qi’an tribe. In other words, the homes and playgrounds for Jewish children that will be built there, and the gardens to be planted, will all be established on the ruins of the homes and lives of some 1,000 other people, who are also Israeli citizens (some of whom served in the army, for those who care).

    Any day now, the bulldozers of the Israel Land Administration and/or its subcontractors are going to demolish the homes of these Bedouin citizens to make way for a flourishing community of joyful Jewish citizens. Zionism in a nutshell.

    This is not an act of war or even an act of vindictive passion; everything has been calmly and carefully planned. The government of Ariel Sharon decided, the National Planning and Building Council approved, and the appeals committees rejected all the objections filed.

    The plan to destroy the lives of Bedouin for whom the Negev has been home for hundreds of years to advance and elevate a group of Jews who have gathered from all over the country – this also has the approval and sanction of six judges from three different courts: Israel Pablo Akselrad of the Kiryat Gat Magistrate’s Court; Judges Sarah Dovrat, Rachel Barkai and Ariel Vago of the Be’er Sheva District Court and Justices Elyakim Rubinstein and Neal Hendel of the Supreme Court. (Justice Daphne Barak-Erez objected to the demolition.)

    These judges knew that the Al-Qi’an tribe has lived in Umm al-Hiran since 1956, after being sent there at the order of the military governor. After 1948, those few Bedouin whom Israel did not expel to Gaza or the West Bank and Jordan were ordered to stay in a designated area of the Negev, which has gradually been reduced. The Al-Qi’an tribe was forced to leave the lands it had lived on for several generations, and on which Kibbutz Shoval was built. After years of wandering and evacuations, they were allowed to settle in the area of Wadi Yatir. Nevertheless, the state never officially recognized their village. That’s 60 years without electricity, water service or government expenditure on education, welfare or health. Moreover, all its structures are defined as “illegal.”

    The Startup Nation wants them to move to the Bedouin township of Hura. So here’s another mini-lesson in Zionism: Jewish Israelis are allowed to decide for themselves where and how to live. Arabs? They should be thankful we aren’t expelling them; they’ll live where and how we decide.

    Wrote Judge Akselrad: “We can say that the personal interest of the plaintiffs that the roofs over their heads not be demolished are not weighty under these circumstances, and in any case do not prevail over the public interest of preventing construction on state lands.”

    And the judges in Be’er Sheva put it, “Once it was determined that the permission given the appellants to use the land was revocable, the respondent has the right to demand their eviction from the land. … The claim that the respondent has some covert or even overt motive for evacuating them from the land in favor of establishing a Jewish community at the site … [must be discussed] by a different tribunal.”

    And what did the two justices from the different tribunal, the Supreme Court, say? They hid behind the procedural explanation that the residents had been late in filing their complaints against the destruction of their homes and lives.

    The majority decision by Rubinstein and Hendel permitting the village’s demolition was handed down in May 2015. Now the children and adults in Umm al-Hiran know that any minute the bulldozers and Jewish officials bearing official orders will be coming to kick them out.

  • MORT DE LEONARD COHEN, POÈTE AU SERVICE DE L’ARMÉE ISRAÉLIENNE (Panamza) - Le-Blog-Sam-La-Touch.over-blog.com
    http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2016/11/mort-de-leonard-cohen-poete-au-service-de-l-armee-is

    Jeudi 11 novembre, la presse internationale a rapporté le décès, à l’âge de 82 ans, du chanteur canadien Leonard Cohen {http://panamza.com/cdl}.

    Particularité de l’homme considéré comme un poète et mélodiste majeur du XXème siècle : son engagement radical et constant en faveur d’Israël.

    En 1973, Cohen avait quitté précipitamment sa résidence de Grèce pour venir soutenir l’armée israélienne lors de la guerre de Yom Kippour. Il figure dans cette photographie aux côtés du général Ariel Sharon, alors responsable -entre autres massacres- de tueries de masse de civils palestiniens commises à Qibya (1953) et dans la bande de Gaza (1971) {http://panamza.com/cdm ; http://panamza.com/cdn;http://panamza.com/cdo ; http://panamza.com/4495}.

    En 2009, Cohen accepta de se produire sur la scène israélienne, quelques mois seulement après les bombardements massifs et sanglants de l’armée sur les territoires palestiniens {http://panamza.com/cdp}.

    En 2014, les soldats israéliens rendirent hommage à Cohen -le poète qui déclara que "la guerre est merveilleuse"- en reprenant sa célèbre chanson "Hallelujah" {http://panamza.com/cdm ; https://youtu.be/0nt_zDQjkwY

    }.

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  • The no-shows at Arafat’s funeral - Opinion - Israel News | Haaretz.com
    All those who don’t understand why it was so difficult for the Palestinian-Israelis’ political representatives to show their final respects to Shimon Peres, should recall Arafat’s funeral and the ’respect’ shown him by the Israelis.

    Shlomo Sand Oct 14, 2016
    read more: http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.747364

    On November 11, 2004, Palestinian Authority President Yasser Arafat died under mysterious circumstances. The next day his body was brought to Cairo, where a official state funeral was held. Representatives of 50 countries participated in the event, both admirers and rivals.
    Behind his coffin marched Egyptian President Hosni Mubarak, Syrian President Bashar Assad, King Abdullah of Jordan, King Mohammed VI of Morocco, the presidents of Tunisia and Sudan, the leaders of Sweden, Brazil, Turkey, Malaysia and Pakistan, the deputy prime minister of China, the vice presidents of Austria, Bulgaria, Tanzania, Iraq and Afghanistan, the foreign ministers of Great Britain, France, Spain, Germany, Holland, Belgium, Ireland, Portugal, Denmark, Finland, Luxembourg, Greece, the Czech Republic, Croatia, Slovakia, Canada, Indian and Slovenia, the parliamentary leaders of Italy, Russia, Switzerland and the United Arab Emirates. It was an official farewell that was less impressive that Shimon Peres’ funeral, but still quite respectable for a president without a country.
    The United States, the well known neutral intermediary between Israel and Palestine, sent a low-ranking representative: William Burns, assistant secretary of state for Near Eastern affairs. Israel, on the other hand, gave it the finger.
    No Israeli representative, either high- or low-ranking, or even very low-ranking, attended. None of the leaders of the opposition dreamed of showing his final respects to the leader of the Palestinian people, the first who recognized the State of Israel, and signed the Oslo Accords. Not Shimon Peres, not Ehud Barak, not Shlomo Ben-Ami and not even Uzi Baram bothered to participate in the Palestinians’ mourning.
    Some of them had courageously shaken his hand in the past, other had embraced him enthusiastically several years earlier. But with the outbreak of the second intifada he was once again categorized as a satanic terrorist. The pundits of the sane, moderate left repeatedly claimed in innumerable learned articles that he was not a partner and there was nobody to talk to. When the body of the rais was transferred to Ramallah, the funeral was attended by several “extremist,” marginal Israelis, the likes of Uri Avnery and Mohammed Barakeh.
    All the other peaceniks had to wait for the screening of the film “The Gatekeepers” in 2012; in other words, for the videos of all the chiefs of the Shin Bet security services, who declared that in real time they knew that Arafat did not encourage, organize or initiate the mass uprising in the second intifada, nor the acts of terror that accompanied it. For lack of choice the leader was forced to join the wave, otherwise he would have lost his prestige and his status. The disappointment at Barak’s unprepared and totally bizarre diplomatic step, and Ariel Sharon’s ascent to the Temple Mount, were among the main reasons for the eruption of the Palestinians’ unbridled opposition.

  • Shimon Peres : « Un infatigable intrigant »
    Michel Warschawski, Politis, le 28 septembre 2016
    http://www.politis.fr/articles/2016/09/shimon-peres-un-infatigable-intrigant-35449
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1174633379282594&id=159385534140722

    Le monde entier le célèbre, on parle de lui comme un saint ou, pour le moins, un Nelson Mandela. Pourtant, pendant un demi-siècle, Peres a été le mal-aimé de la politique d’Israël. « Comment la punaise est arrivée au sommet ? » chantait-on déjà dans les années soixante, exprimant là le mépris des élites israéliennes envers celui qui ne faisait pas partie du sérail : il n’avait pas grandi au kibboutz, ni participé aux aventures guerrières des commandos du Palmach. Jusqu’à aujourd’hui son accent trahit son extériorité à ceux qui ont façonné l’État hébreu à leur sale image. Disons-le clairement, Peres n’a pas volé l’image négative qui l’a accompagnée tout au long de sa carrière : aucun politicien israélien n’a su être aussi opportuniste que lui, et faire de la trahison un art. « Infatigable manipulateur », c’est ainsi que le décrit dans ses mémoires Yitzhak Rabin, qui l’a côtoyé pendant de longues années à la tête du Parti travailliste. Il a même trahi son mentor David Ben Gourion, quand il décidait de quitter le parti Rafi, réalisant que, malgré l’aura de son chef, cette formation dont il avait été à l’initiative, s’avérait incapable de mettre fin à l’hégémonie travailliste.. Ayant repris sa place à la direction travailliste, il quitte à nouveau ce parti pour le Qadima d’Ariel Sharon, qu’il abandonnera dès qu’il a senti le naufrage proche. Mais sa plus grande trahison a, sans aucun doute, été la trahison de Yasser Arafat qu’il avait convaincu de s’impliquer à fond dans le processus d’Oslo… que Peres sabote après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, n’ayant pas le courage de confronter ceux qui, en tuant le Premier ministre, mettaient définitivement fin audit processus de paix. Shimon Peres est le seul politicien israélien de premier plan qui n’a jamais été élu par le peuple, gagnant ses galons (ministre des Affaires étrangères, ministre de la Défense, Premier ministre puis finalement président de l’État) dans des batailles d’appareil. Les médias locaux et internationaux font déjà le bilan de l’action politique de Shimon Peres : comme directeur général du ministère de la Défense, dans les années soixante, il est non seulement à l’origine du nucléaire israélien, mais de la transformation de Tsahal en armée moderne et performante. C’est d’ailleurs grâce à ses liens étroits avec le Parti socialiste de Guy Mollet qu’il a pu faire de l’État d’Israël une puissance militaire, symbolisée par les Mirage des entreprises Dassault et leurs performances en juin 1967. Peu d’eulogies par contre ne mentionneront le massacre de Kana au Liban en 1996, préférant s’étendre sur le prix Nobel de la Paix, reçu pour son rôle dans les accords d’Oslo… qu’il sabotera trois ans plus tard. À son crédit, on doit reconnaître que la biographie de Peres n’est pas entachée d’affaires de corruption, de viols ou de harcèlements sexuels, ce qui tranche nettement avec la classe politique israélienne d’aujourd’hui. Ceci dit, et en dépit des couronnes de lauriers qu’on lui tresse aujourd’hui aux quatre coins du monde, l’ancien président de l’État d’Israël n’aura pas été un grand politique, mais un politicard manipulateur, devenu un des grands maîtres de notre temps dans l’art du mensonge et de la trahison.

    Autres articles :
    https://seenthis.net/messages/528548

    #Palestine #Shimon_Peres

  • Les Palestiniens auteurs des récentes attaques influencés par l’EI ?
    Antoine AJOURY | OLJ | 15/07/2016
    http://www.lorientlejour.com/article/996422/les-palestiniens-auteurs-des-recentes-attaques-influences-par-lei-.ht

    Rumeurs ou réalité ? Un nouvel acteur vient d’entrer en scène dans le conflit israélo-palestinien : le groupe jihadiste État islamique (EI). Le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, a révélé la semaine dernière que deux Palestiniens auteurs d’un attentat meurtrier dans un quartier animé de Tel-Aviv, durant le mois du ramadan, ont été inspirés par l’EI.
    Les assaillants, les cousins Makhamrah, « ont commis l’attaque en étant inspirés par l’EI, sans pour autant rejoindre formellement ce groupe ou recevoir de l’aide ou des instructions de sa part », a ainsi déclaré dans un communiqué le Shin Beth, ajoutant que les deux jeunes avaient pris des photos d’eux-mêmes avec le drapeau de l’EI en arrière-plan.
    (…) Résistance vs terrorisme
    « Les responsables israéliens se sont toujours efforcés d’associer la violence palestinienne au terrorisme mondialisé afin de délégitimer la lutte du peuple palestinien pour ses droits nationaux. Le discours actuel d’Israël sur les Palestiniens jihadistes ne diffère pas fondamentalement des assimilations de Yasser Arafat à Oussama Ben Laden exprimées par le Premier ministre Ariel Sharon en septembre 2001 », affirme Jean-Pierre Filiu, professeur à l’université Sciences Po à Paris et spécialiste du jihadisme.
    Pour Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne, « il n’y a pas de lien structurel entre les attaques palestiniennes et l’appel de l’EI. Qu’il y ait quelques Palestiniens qui s’inspirent de la propagande de l’EI est possible. Il est aussi évident que l’EI cherche à instrumentaliser ces actes en sa faveur ». Selon lui, « nous sommes dans une situation comme nous en avons bien connu auparavant, des moments de violence, faits par de très jeunes Palestiniens qui n’appartiennent à aucun mouvement politique, encore moins à l’EI. Ce n’est même pas une intifada, puisqu’il s’agit de jeunes désespérés qui prennent eux-mêmes une initiative individuelle ».

  • Israël : le Parti travailliste présente un plan de séparation unilatéral en Cisjordanie
    http://orientxxi.info/magazine/le-parti-travailliste-presente-un-plan-de-separation-unilateral-en-cisjo

    Plutôt que de rechercher une négociation avec les Palestiniens, les travaillistes israéliens promeuvent l’idée d’avancer vers la paix en se concentrant sur les attentes des Israéliens, dans une démarche unilatérale semblable à celle menée par Ariel Sharon avec le retrait israélien de Gaza en 2005. Dans le climat actuel de violence, préconiser la séparation pourrait bien trouver un plus grand écho en Israël. Source : Orient XXI