person:arnaud parienty

  • Éducation. Quand l’argent creuse les inégalités scolaires (L’Humanité)
    http://www.humanite.fr/education-quand-largent-creuse-les-inegalites-scolaires-583456#st_refDomain

    Dans son ouvrage "School Business", Arnaud Parienty dresse un constat inquiétant du poids de l’argent dans les parcours de réussite scolaire. Cours particuliers, stages de langue, prépas privées… L’accès à certaines filières et métiers dépend de plus en plus du porte-monnaie.
    […]
    Le point de départ est la massification scolaire et non la démocratisation scolaire, qui n’existe pas. La massification dans les conditions où elle s’opère nourrit la concurrence. Elle devient même rude pour les catégories favorisées sur le plan des revenus mais pas nécessairement sur le plan culturel. Il n’y a plus d’automaticité à ce que les enfants suivent la voie des parents. Il faut réunir beaucoup de capital scolaire, beaucoup de travail, de suivi. Face à ce danger de déclassement, ces familles mettent toutes les armes de leur côté en utilisant le capital qu’elles ont, l’argent.
    […]
    Les fonds d’investissement souvent anglo-saxons s’intéressent à l’éducation comme ils se sont intéressés aux services à la personne. Des chefs d’entreprise créent leurs écoles, comme le patron de Free, persuadés d’être meilleurs que le secteur public pour former les professionnels de leur domaine. De nombreuses start-up investissent ce marché. La France est en pointe dans le secteur très dynamique de l’«  ed.tech  », les nouvelles technologies appliquées à l’éducation. Il y a une demande, l’offre suit, c’est la logique du capitalisme. Et il faut le savoir : les entreprises anglo-saxonnes d’éducation, dont les chiffres d’affaires atteignent des milliards de dollars, désignent la France comme cible privilégiée de leurs marchés…

    #éducation #inégalités #classes_sociales #éducation_de_classe #marchandisation #oh_bin_ça_alors

  • Arnaud Parienty » Blog Archive » Air France : que fait l’Europe ?
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2014/09/27/air-france-que-fait-leurope

    Les personnels hostiles à la grève des pilotes manifestent, le gouvernement annonce le retrait du versant européen du projet et la compagnie dément : on atteint les sommets de la confusion dans ce dossier. Les choses sont pourtant assez simples et, comme d’habitude, le gouvernement et l’Europe sont gravement responsables de ce qui se passe.

    Que veut la direction d’Air France ? Développer un opérateur low cost capable de concurrencer Ryanair ou Easyjet. Vaste programme : la filiale low cost du groupe Air France KLM, Transavia pèse aujourd’hui 14 avions, contre 500 avions combinés pour les deux spécialistes du secteur, qui sont en train de capter l’essentiel du trafic moyen-courrier en Europe par des tarifs imbattables.

    Comment faire pour avoir des prix compétitifs sur ce marché ? Il faut réduire les coûts, en baissant les salaires, en réduisant les services à bord et au sol, limitant le nombre des pilotes et en augmentant leurs horaires de travail. Primes comprises, un commandant de bord en fin de carrière émarge à plus de 200000 € chez Air France, un pilote débutant peut gagner dix fois moins dans une compagnie low cost.

    Déréglementation européenne

    Travailler (un peu) plus pour gagner (un peu) moins ? On comprend que les pilotes soient réticents. Mais le point essentiel est que, si Transavia acquiert une vraie dimension européenne, il devient possible d’embaucher des pilotes basés au Portugal aux conditions portugaises, en Roumanie aux conditions roumaines, etc… en fait de nantis, c’est contre une dérégulation généralisée que se battent les pilotes.

    Le basculement des salariés sur des systèmes sociaux étrangers aurait aussi de graves conséquences sur les retraites. Celles-ci sont gérées, dans des conditions très favorables pour les personnels, par une caisse spécifique, la CRPN. Celle-ci est aujourd’hui en équilibre précaire et lancée dans une fuite en avant, allant chercher des cotisants additionnels dans les pays francophones comme le Maroc. Si le nombre de cotisants baisse, c’est la catastrophe.

    Le low cost ou la mort ?

    D’un autre côté, que peut faire la compagnie, sinon jouer cette carte ou abandonner le terrain, comme l’a fait British Airways, aujourd’hui concentrée sur les long-courriers ? Le marché des vols courts et moyens courriers est important et totalement dominé par les compagnies low cost. Ryanair et Easyjet ont aujourd’hui les marges opérationnelles les plus fortes du secteur en Europe. Les résultats financiers d’Easyjet sont particulièrement impressionnants. Alors que Rynair incarne un modèle de hard discount aérien et d’astuces fiscales et sociales douteuses, dont on peut imaginer que les perspectives sont limitées, Easyjet est en concurrence frontale avec Air France, avec une sacrée longueur d’avance. Avec 22% de voyageurs « pour affaires », la compagnie a réussi à perdre son image « bas de gamme », tout en maintenant des coûts très bas. Desservant les grands aéroports et les destinations majeures, elle incarne un modèle de compagnie complète, mais bon marché.

    Si Air France veut exister en dehors du long courrier, il lui faut réduire fortement ses coûts. L’autre enjeu pour la compagnie est la gestion des sureffectifs. Les pilotes partant à 65 ans et les recrutements excessifs des dernières années font que le nombre de pilotes de la compagnie est trop important et que les jeunes pilotes attendent désespérément des promotions. Les autres personnels sont également attachés au développement ou au maintien de l’emploi et ont moins à perdre aux changements envisagés, ce qui peut expliquer que la grève soit restée cantonnée aux pilotes....

    #Air_France
    #low_cost
    #Europe
    #Ryanair
    #Easyjet
    #Déréglementation_européenne

  • L’affaire du Libor : ce qu’un (énorme) scandale financier nous apprend du fonctionnement des marchés (Arnaud Parienty)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2012/05/05/l%E2%80%99affaire-du-libor-ce-qu%E2%80%99un-enorme-scandale

    Pendant que la France se demande s’il vaut mieux élire un président normal plutôt qu’un anormal, le monde continue à tourner et la machine médiatique à cracher des infos. En particulier, depuis deux mois, la planète financière est choquée par le scandale de la manipulation du LIBOR. L’histoire n’est pas très originale : les plus grandes banques du monde se sont entendues pour s’enrichir aux dépens de leurs clients. Une telle banalité, reconnaissons-le, ne vaut pas plus d’une brève… sauf si l’escroquerie en question se chiffre en milliards d’euros. Surtout, s’intéresser à cette histoire apprend des choses étonnantes sur le fonctionnement concret des marchés financiers. (...) Source : Arnaud Parienty

  • Pourquoi la fraude aux examens augmente-t-elle soudainement ? (Arnaud Parienty)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2011/06/27/pourquoi-la-fraude-aux-examens-augmente-t-elle-soudainement

    La fraude aux examens a remplacé l’affaire DSK à la Une des journaux. Les problèmes avérés sont amplifiés par la multiplication des rumeurs : tout le monde a entendu des histoires telles que « une amie de ma fille s’est vue proposer tous les sujets du bac S, à 500 euros le sujet ». La fraude a toujours existé, bien sûr. Mais son écho médiatique en ce printemps est considérable, traduisant peut-être une amplification du phénomène. Il est intéressant de revenir sur les deux affaires intervenues ces dernières semaines, au BTS et au bac. (...)

  • Arnaud Parienty » Blog Archive » Pourquoi la fraude aux examens augmente-t-elle soudainement ?
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2011/06/27/pourquoi-la-fraude-aux-examens-augmente-t-elle-soudainement

    Manifestement, personne n’a imprimé ces sujets ! Quel enquêteur viendra confirmer ce qu’on soupçonne, à savoir que l’Imprimerie nationale, dont les tarifs ne sont pas forcément les plus bas du marché, a été déchargée de cette responsabilité ?

    #école #libéralisme

  • Arnaud Parienty » Blog Archive » Relances européennes : une catastrophe
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2008/12/07/relances-europeennes-une-catastrophe

    Le tableau brossé ci-dessus permet en partie de comprendre pourquoi : une relance de la demande française servirait d’abord les entreprises allemandes, tout en creusant le déficit budgétaire et le déficit commercial. Le gouvernement a donc choisi une stratégie à l’allemande : aider d’abord les entreprises et doper un peu les investissements publics. Si ce plan réussit, la France connaîtra donc une situation catastrophique en 2009 (les instituts de conjoncture prévoyaient une évolution du PIB comprise entre -1,2% et -0,1% avant de connaître les détails du plan de relance ; on doute que ce dernier les fasse changer d’avis) et une lente amélioration à partir de 2010-2011, dont l’ampleur dépendra essentiellement de la croissance mondiale. La seule consolation pour le gouvernement est que la situation pourrait être bonne au seul moment qui compte pour lui, à savoir la campagne électorale de 2012.

    #politique #économie