person:aude v

  • « La paysannerie, c’est l’histoire d’une longue dépossession » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/La-paysannerie-c-est-l-histoire-d

    Sur la couverture : une tête de vache avec un code-barres fiché dans l’œil. On achève bien les éleveurs – Résistances à l’industrialisation de l’élevage [1] est un bouquin illustré où les paysans se racontent en direct. Discussion avec Aude Vidal, coordinatrice de ce salutaire projet.

    #paysannerie

  • Écologie, individualisme et course au bonheur | Interstices
    https://radiodragon.org/les-emissions/interstice?d=2018-05-16

    Nous avons découvert le livre d’Aude Vidal lors d’un arpentage organisé en sa présence par Béchamelle à la médiathèque de Mens. Ce néologisme « égologie » dénonce comment l’individualisme et le libéralisme imprègnent une grande partie des alternatives écologiques. C’est la fable du petit colibri qui, face au feu de forêt, « fait sa part » en versant quelques gouttes d’eau. Le sentiment de « faire sa part » à travers des actions concrètes et positives nous mène souvent à à fuir la conflictualité et à nous dédouaner des dominations (de classe, de genre…) que nous reproduisons au sein même de ces actions. Il devient malvenu de broyer du noir et de ressentir de la colère face au désastre : il reviendrait à chacun-e de faire un travail sur soi et d’être responsable de son bien-être ! Une lecture vivifiante pour être (...)

    https://www.mixcloud.com/interstices/egologie

    • Non, ça s’appelle de l’éducation populaire, et c’est une méthode classique dans le monde entier, et absolument excellente pour lire un gros bouquin compliqué à plusieurs et notamment pour des personnes qui ne l’auraient jamais lu toutes seules. On lit chacun notre morceau pendant un temps donné (par ex pour Caliban on avait 50p chacun environ) et ensuite on restitue chacun notre partie, ce qu’on en a compris, dans l’ordre du livre.
      http://upbordeaux.fr/Arpentages

    • Huhu, tu devrais te renseigner un peu sur l’éducation populaire (la vraie, pas celle verticale à la Onfray, celle de Paulo Freire, Augusto Boal…). Vraiment l’arpentage c’est une des méthodes de base de l’éduc pop, qui date des universités populaires ouvrières du 19ème sicèle en Europe, pour s’auto-éduquer à plusieurs en lisant des livres gros et/ou complexes qu’en milieu populaire et avec un capital culturel moins élevé on aurait jamais lu tout seul.

  • Le vrai scandale Hulot.
    Analyse de Vincent Cheynet, rédacteur en chef de La Décroissance, pour le journal des objecteurs de croissance belges Kairos.


    « Je propose d’élever #Nicolas_Hulot au rang de père de la Nation, et même, profitant des bonnes relations qu’entretient le président de la République avec le pape, de le canoniser. Il serait en effet prudent de le mettre à l’abri de la justice, qui risque de lui demander un jour des comptes : car c’est bien l’argent des grands spéculateurs les plus pollueurs qu’il blanchit, ou verdit, dans sa fondation ! »
    Une déclaration de Jean Lassalle, député de centre droit le 9 octobre 2008 à l’Assemblée nationale.
    http://www.kairospresse.be/article/le-vrai-scandale-hulot
    http://www.decroissance.org
    #écologie_politique #La_Décroissance #Vincent_Cheynet

  • Pour sortir des débats pour ou contre la viande ou les vegans :

    Avec les végans, les paisibles prairies alpines et vosgiennes perdront-elles leurs vaches et le Larzac ses moutons ? Ne mettons pas la charrue avant les boeufs. La première cible, c’est l’élevage industriel et non pas l’élevage paysan parce que cet élevage-là est une construction culturelle qui est durable, contrairement à la surproduction pour la surconsommation et le gaspillage. Le mouvement végan paraît jusqu’au-boutiste sur l’ « exploitation animale », allant jusqu’à prôner l’abandon de tous les produits issus de l’élevage. Mais la scénarisation de son combat est justifiée par l’inertie des politiques. Des élus bretons demandent encore des extensions d’élevage industriel. Des élus irresponsables autorisent encore et toujours l’extension des surfaces commerciales alors que nous puisons dans les ressources de nos enfants depuis le 13 août. Comment en finir avec ce déni qui confine à la provocation ?

    Il n’y a donc pas de match végans-viandards. A ceux qui ne l’auraient pas encore compris, nous sommes en train de changer de monde. Dans le Contrat naturel , Michel Serres rappelle qu’il est urgent pour l’humanité de signer avec la Terre un nouveau contrat naturel. « Dans la justice et le droit », ajoute-t-il. Un droit que le code rural reconnaît aussi aux animaux depuis 2012. Ni plus ni moins.

    Gilles Fumey, « Qui a peur des Vegans » dans Le liberation du 28 septembre 2017.
    #vegan #viande #

  • Timika - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Timika
    par Aude Vidal

    « Western papou », prévient la couverture. #Timika, cette ville de #Papouasie_occidentale située dans les environs de la plus grande mine d’or du monde, a en effet des airs de ville-frontière pourrie par la corruption, le fric de l’or qui ruisselle tant bien que mal, pourrie enfin par cette guerre méconnue que l’#Indonésie mène contre les Papous. Si aujourd’hui ce grand archipel épouse parfaitement les frontières des Indes néerlandaises, une création coloniale, cela n’a rien d’une évidence car la #Nouvelle_Guinée est une île peuplée de Papous, peuple mélanésien et chrétien. Sa partie occidentale a été rattachée de force à l’Indonésie dans les années 1960, suite à une annexion forcée et à un référendum sous contrôle, avec la complaisance de la communauté internationale. Jakarta mène depuis lors une guerre pour garder le territoire dans son giron. Car, qu’il s’agisse de bois ou de métaux, l’île est aussi riche en #matières_premières que ses habitant·es sont pauvres.

    #livre

  • On achève bien les éleveurs. Résistances à l’#industrialisation de l’élevage

    Ce que nous nommons encore #élevage se trouve aujourd’hui pris entre deux feux. D’un côté, le souci légitime de l’impact écologique et sanitaire de la production industrielle de #viande et de produits d’origine animale rejoint le refus de maltraiter – voire tuer – les animaux. De cela émerge une remise en cause profonde du geste d’élevage. Est-ce là un progrès pour notre humanité ou un nouveau stade de l’« administration du désastre » ? De l’autre côté, les éleveurs sont dépossédés de leur métier par des procédures toujours plus rigides et intrusives : puçage #RFID des ovins et caprins, chantage aux primes agricoles, bureaucratisation croissante, reproduction artificielle… Décriés d’une part, ils sont administrés de l’autre – en attendant que disparaisse la possibilité même d’élever des animaux autrement qu’en les concentrant dans de gigantesques usines. Ces menaces qui pèsent sur l’élevage sont un des symptômes de la soumission toujours plus grande de toutes et tous à la société industrielle. Le monde se referme alors que la liberté s’efface devant le contrôle systématique : au fond, ce que nous faisons subir aux animaux, nous nous l’infligeons également à nous-mêmes. Éleveurs et chercheurs qui les accompagnent dans leurs luttes, toutes et tous expliquent dans ce livre pourquoi l’élevage doit être préservé afin que nos vies restent authentiquement humaines.


    https://www.lechappee.org/collections/action-graphique/on-acheve-bien-les-eleveurs
    #résistance #agriculture #livre

  • Vendredi 2 Mars 2018 à 20h30

    Soirée sur le collectif Mohamed

    Dans le cadre des PASSAGERS DU RÉEL, 2e édition
    Programme de deux films animée par Fédérico Rossin.
    ZONE IMMIGRÉE

    France 1979 40 mn

    Du 02/03/18 au 02/03/18

    Une enquête dans la ville pour interroger l’agression d’un jeune par un chauffeur de bus. Un peu partout dans la rue, le collectif va à la rencontre des gens pour se demander quels sont les causes et les effets de certaines formes de violence.
    +
    ILS ONT TUÉ KADER
    France 1980 20 mn

    Un film qui prend le chemin du combat politique. Suite à la fermeture du garage, les jeunes sont obligés de se rassembler dans la rue. Un soir un gardien tire sur l’un d’eux, Kader, et le tue. Se saisissant de cet événement, les médias viennent faire un reportage dans la cité. Le film interroge le rôle des médias en banlieue et la nécessité de produire soi-même des images.

    http://www.cinemas-utopia.org/bordeaux/index.php?id=4388&mode=film

    Dans le cadre du festival « Passagers du réel »
    http://www.troisiemeporteagauche.com/passagers-du-reel-2018

    (vu aujourd’hui... hier, y’avait des trucs pas mal)

    @rastapopoulos si tu ne vas pas voir Aude Vidal :)

  • [Ahwahnee] Lecture collective : « Égologie » de Aude Vidal
    https://grenoble.indymedia.org/2018-02-06-Ahwahnee-lecture-collective

    afin de bien dormir le jeudi soir nous allons ralentir le rhytmes en vous proposant une lecture collective autour d’un thé et d’un gateaux. suivie d’un débat si l’envie se fait resentir nous verront ensuite si le jeudi d’aprés nous continueront la lecture de celui ci. Egologie de Aude Vidal edition le monde a l’envers Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au (...)

    #Agenda

  • [Ahwahnee] Lecture collective : « Égologie » de Aude Vidal
    https://grenoble.indymedia.org/2018-02-06-Ahwahnee-lecture-collective,45666

    afin de bien dormir le jeudi soir nous allons ralentir le rhytmes en vous proposant une lecture collective autour d’un thé et d’un gateaux. suivie d’un débat si l’envie se fait resentir nous verront ensuite si le jeudi d’aprés nous continueront la lecture de celui ci. Egologie de Aude Vidal edition le monde a l’envers Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au (...)

    #Agenda

  • [Ahwahnee] Lecture collective de « Égologie »
    https://grenoble.indymedia.org/2018-02-01-lecture-collective-EGOLOGIE-a

    afin de bien dormir le jeudi soir nous allons ralentir le rhytmes en vous proposant une lecture collective autour d’un thé et d’un gateaux. suivie d’un débat si l’envie se fait resentir nous verront ensuite si le jeudi d’aprés nous continueront la lecture de celui ci. Egologie de Aude Vidal edition le monde a l’envers Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au (...)

    #Agenda

  • Lisez les Panthères en dehors de Panthère Première ! Hyperactives et multiformes, elles mènent d’autres projets en solo ou en collectif.

    À l’automne, Claire Richard a publié chez L’Échappée Young Lords. Une histoire des Black Panthers latinos.
    Et pour rencontrer l’auteure et discuter du livre, c’est le 26 janvier à l’Alimentari, à Montreuil.
    Courez-y, c’est palpitant, c’est radical, c’est beau.
    http://www.lechappee.org/young-lords

    Aude Vidal a coordonné On achève bien les éleveurs. Résistances à l’industrialisation de l’élevage, paru à l’automne chez L’Échappée et illustré par Guillaume Trouillard. On y trouve des entretiens avec Jocelyne Porcher, Jean-Pierre Berlan, le Groupe Marcuse, les fermiers du Pic-Bois, et d’autres qui nous racontent comment les logiques technocratiques s’immiscent dans l’agriculture et les rapports humain-animal.
    http://www.lechappee.org/on-acheve-bien-les-eleveurs

    Mais on peut aussi lire son petit opus bien envoyé, Égologie. Écologie, individualisme et course au bonheur. Go les bobos !
    http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/egologie.html

  • Rencontre avec Aude Vidal, auteure du livre « Egologie »
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-11-Rencontre-avec-Aude-Vidal-auteure

    Le Mardi 23 janvier, à 18h30, à la MNEI de Grenoble (5 place Bir Hakeim) Rencontre avec Aude Vidal, auteure du livre "Egologie. Ecologie, individualisme et course au bonheur." (ed. Le monde à l’envers, 2017) Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés… : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien. Comme dans la fable du colibri, « chacun fait sa part ». Mais en (...)

    #Agenda

    http://lemondealenvers.lautre.net/livres/egologie.html
    http://www.lemondealenvers.lautre.net/actualite.html

  • Ecologie : Se changer soi-même, qu’est-ce que ça change ?
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-05-Ecologie-Se-changer-soi-meme-qu

    L’association Batotopie reçoit Aude Vidal, auteure du livre Egologie : écologie, individualisme et course au bonheur Le développement personnel a-t-il un rôle à jouer dans la crise écologique ? L’action individuelle permet-elle d’opposer un contre-pouvoir au système capitaliste ? A l’ère des colibris où chacun fait sa part, nous souhaitons questionner ce mode d’action et son efficacité face à l’ampleur de l’incendie. Au programme : Présentation du livre par l’auteure, débat animé et apéro (...)

    #Agenda

  • https://offensivesonore.blogspot.fr/2018/01/egologie-ecologie-individualisme-et.html

    [O-S] Egologie : Écologie, individualisme et course au bonheur

    Emission du 5 janvier 2018, deuxième partie de l’entretien avec Aude Vidal cette fois pour son livre ’Egologie’. "Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien. Comme dans la fable du colibri, « chacun fait sa part ». Mais en considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie ne succombe-t-elle pas à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme ? "

    #écologie #ego #individualisme #aude_vidal #bio #audio #radio #offensive_sonore #écologie #bonheur #bien-être #colibri #bobos #petite_bourgeoisie #libéralisme #greenwashing #militants

  • On achève bien les éleveurs by offensive_sonore
    https://www.mixcloud.com/offensive_sonore/on-ach%C3%A8ve-bien-les-%C3%A9leveurs/#new_tab

    Émission du 8 décembre 2017. Nous recevons Aude Vidal coordinatrice de l’ouvrage “On acheve bien les eleveurs”. “Ce que nous nommons encore élevage se trouve aujourd’hui pris entre deux feux. D’un côté, le souci légitime de l’impact écologique et sanitaire de la production industrielle de viande et de produits d’origine animale rejoint le refus de maltraiter – voire tuer – les animaux. De cela émerge une remise en cause profonde du geste d’élevage. Est-ce là un progrès pour notre humanité ou un nouveau stade de l’« administration du désastre » ?” Source : Mixcloud

  • On achève bien les éleveurs
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/On-acheve-bien-les-eleveurs

    Un livre d’entretiens édité par Aude Vidal, illustré par Guillaume Trouillard
    Avec Jean-Pierre Berlan, Jocelyne Porcher, Xavier Noulhianne, Christophe Richard, le groupe Marcuse, Fabrice Jaragoyhen, les fermiers du Pic-Bois et Stéphane Dinard
    144 pages, 24 euros
    Parution le 1er décembre 2017

    À l’origine de ce livre, le dessinateur Guillaume Trouillard. Loin de se contenter d’illustrer les entretiens qui sont ici retranscrits et mis en forme, il a ouvert les premières pistes de ce qui est devenu On achève bien les éleveurs. C’est lui que la lecture de La Liberté dans le coma, ouvrage du groupe Marcuse, a convaincu de la nécessité d’aborder la question du puçage des bêtes, du contrôle et plus globalement de l’administration du métier d’éleveur… et des résistances à cette lame de fond. C’est encore lui qui, après avoir découvert la chercheuse Jocelyne Porcher et l’éleveur Xavier Noulhianne dans l’émission de Ruth Stegassy sur France Culture, « Terre à terre », a souhaité que nous les rencontrions.

    […]

    Dans les milieux écologistes radicaux et anarchistes, l’antispécisme et la condamnation de l’élevage deviennent peu à peu une évidence, au titre de la lutte contre toutes les dominations : celle des hommes sur les femmes mais aussi des blanc-hes sur les personnes racisées, des adultes sur les enfants, celle enfin des humain-es sur les animaux. De prime abord, lutter contre ces dominations semble une nécessité, morale et politique. Mais, à la réflexion, la réduction des relations entre êtres humains et animaux à un rapport de domination fait perdre de vue le tableau qui est présenté ici : celui de la soumission toujours plus forte de toutes et tous à la société industrielle. Le monde se referme, la liberté cède le pas devant le contrôle systématique, les relations deviennent inhumaines : au fond, ce que nous faisons vivre aux animaux (une vie administrée), nous nous l’infligeons à nous-mêmes. Un point de vue critique de l’industrialisme, pas seulement anticapitaliste, est alors nécessaire. Des éleveurs et éleveuses, des chercheurs et chercheuses l’expriment dans ce livre.

    #livre #élevage #Aude_Vidal #Guillaume_Trouillard #alimentation #agriculture #industrialisation

    • La question animale n’est cependant pas réductible à la question environnementale et les productions végétales sont soumises aux mêmes logiques prédatrices et destructrices. Le problème n’est donc pas tant le type de production, animale ou végétale, que le mode de production, capitaliste et industriel. Même si l’impact est démultiplié avec les animaux, il faut se garder d’une « administration du désastre » et éviter de raisonner depuis le point de vue de consommateurs et de consommatrices urbaines en criant haro sur le baudet. Nous devons penser l’élevage au cœur d’une réflexion sur l’agriculture, la campagne et ses prairies. Il s’agit de considérer toute la diversité paysagère, donc biologique, que l’on doit à l’élevage, son imbrication avec l’agriculture, tout ce que les animaux apportent en agriculture biologique et la nécessité (sauf à renouveler fondamentalement la manière dont nous cultivons) d’avoir sur une ferme ni trop ni trop peu de bêtes. Derrière les alertes consensuelles sur l’impact écologique des productions animales avance le refus de toute relation d’élevage.

    • @aktivulo1 Dans ce cas, j’ai affiché le message et simplement fait un copier/coller de son adresse.
      Pour les émissions radio j’ouvre le lien permettant la ré-écoute et pareil : copier/coller de l’adresse.

  • En Malaisie, la société civile au chevet des réfugiés rohingyas - Aude Vidal - Visionscarto
    https://visionscarto.net/rohingyas-malaisie

    En mai 2015, des charniers sont découverts dans la jungle thaïlandaise à la frontière Malaisienne. Les victimes étaient des Rohingyas (peuple musulman de Birmanie) réfugiés ayant fui la Malaisie et les violentes persécutions de ses militaires. Bien que majoritairement musulman, la #Malaisie leur refuse l’asile et les considère comme des migrants économiques clandestins. Entre les initiatives de la société civile pour les accueillir et l’instrumentalisation de leur cause par les autorités, la présence des #Rohingyas est devenue un enjeu majeur de politique intérieure.

    Très beau reportage d’Aude Vidal merci @aude_v
    #réfugiés #persécutions #discrimination

  • Les Makers m’écœurent

    Connaissez-vous le DIY (pour Do it yourself , c’est à dire littéralement « fais-le toi-même ») ? Il désigne une manière de faire, relativement autonome, sans dépendre d’institutions ou de grandes marques.
    Il y a dix ans, on entendait parler du DIY à Grenoble uniquement autour du mouvement punk. Les concerts organisés dans des squats, c’était DIY. Les brochures faites avec une machine à écrire, des ciseaux, de la colle et une photocopieuse, c’était DIY.
    La bouffe à prix libre faite à partir de légumes récupérés sur le marché, c’était DIY.
    Mais depuis les imprimantes 3D et les « fab labs », le DIY s’est institutionnalisé et est maintenant promu par les geeks branchés. Reportage au salon Maker Faire, à Grenoble, où le DIY s’infiltre jusque dans les courses de drones.

    Une gamine s’émerveille et crie « oh ! Un drone ! » comme si elle venait de voir un bébé renard. D’autres enfants pointent l’engin du doigt quand celui-ci, piloté par un type branché (grosses lunettes, barbe, tatouages...), s’en va planer au-dessus du parking de Grand Place.

    La suite sur :
    https://www.lepostillon.org/Les-Makers-m-ecoeurent.html

    #makers #diy #fablabs #coursededrone

    • L’effet pot-pourri de Maker Faire fait que chacun peut s’y retrouver. Il y aura bien dans la masse un stand qui méritera votre intérêt. Sculpter du bois, vendre le Linky ou faire des courses de drones ? Tous makers ! La diversité des pratiques exhibées permet de légitimer celles qui sont nuisibles et tentent de se faire passer pour des créations de passionnés de bricolage. Le plaisir évident de faire soi-même de la petite bidouille réalisée avec ses petites menottes est détourné au profit de technologies et de grosses firmes qui veulent avant tout que « l’autonomie » des bricoleurs passe par leurs services.

      #acceptabilité bien sûr

    • Comme vous l’aurez compris, les makers, ça veut dire les gens qui font. Un peu nous tous en fait, non ? Moi qui fabrique mes propres confitures, aurais-je ma place parmi les 90 stands de makers ? Eh bien oui, à condition que j’utilise un chaudron à commande numérique ou un drone pour décrocher mes cerises perchées trop haut dans l’arbre. C’est là tout l’enjeu du mouvement : promouvoir les nouvelles technologies dans une ambiance très légère et familiale, sans se poser de question sur la finalité de la production. Du moment que c’est DIY et innovant, on prend !

      (...)

      Je passe vite mon chemin devant les dizaines d’imprimantes 3D occupées à fondre du plastique pour fabriquer des petites figurines de Pokemon ou autres chatons. Tout à coup s’ouvre à moi une pièce où l’ambiance est différente, moins frénétique. On y trouve une couturière, des artisans du bois, des autoconstructeurs. Telle une enclave résistante au milieu de la robotisation généralisée, il existe encore quelques makers de tradition, de ceux qui ne cherchent pas la performance ni le gadget high-tech. D’autres cas isolés apparaissent dans les dédales du salon : artistes, brasseurs, radioamateurs, fabricants de petits jouets en bois ou autres loisirs créatifs. On sent la volonté pour certains de se réapproprier des savoir-faire les pieds sur terre plutôt que de nous plonger dans les ondes de la ville intelligente. Le cul entre deux chaises, d’autres hésitent et semblent se poser des questions politiques, comme ce stand de « retrogaming » (jeux vidéos anciens) ou l’on trouve un autocollant « 1984 was not a manual » en référence au best-seller d’Orwell.

      (...)

      Le mouvement maker ne se contente pas de l’autonomie vers laquelle chacun pourrait tendre en répondant à ses besoins basiques (alimentation, logement, habillement...). Ici on produit des robots, du numérique, on fait de la publicité pour des multinationales et des start-ups présentes en masse sur le salon et on compte sur les sympathiques makers pour dorer le blason des technosciences.

      #confusion aussi, dans ce cas.

      Au passage, on notera que rien dans ce qui est décrit n’indique l’existence d’un « mouvement ». Il y a une association de fait entre des bricoleurs et des multinationales dévastatrices, c’est tout.

    • « Confusion » orchestrée de manière très consciente à mon humble avis. C’est un des grands moyens d’acceptabilité que d’entretenir ce genre de confusion et de faire croire que ces techniques complexes (high-tech) ne sont qu’une suite logique d’autres activités passées, dans la continuité, comme si c’était les mêmes finalités, etc.

    • Deux choses :

      – les lieux spécialisés style fablab sont effectivement de drôles de fourre-tout mais permettent une chose que je trouve intéressante c’est de mutualiser certaines ressources : la place (l’espace), les machines de découpe par exemple (j’aime bien bricoler des trucs mais ma petite scie ne fait pas toujours le poids), ce qui permet de récupérer du bois (par exemple) sans avoir à en racheter (ce qui est le cas si tu vas au casto/brico du coin) pour faire tes découpes.
      – ce qui a changé dans le bricolage du dimanche, c’est le fait qu’il soit plus facile de bricoler des trucs « techniques », et que tu coup tu as un regain pour l’électronique du dimanche qui a toujours existée, sinon pas de radio alternatives hein, sans des passionnés de soudure politisés,
      – qu’il y a une diffusion de « l’esprit hacker » pour le meilleur et pour le pire, cette idée/envie de reprendre la main sur les objets qu’on nous impose, les faire durer, les transformer. Voir le succès des repair café. Un exemple, contourner les limitations des imprimantes qui sont programmées pour ne durer qu’un certain nombre d’impressions. J’ai participé à des reparis cafés où l’espace le plus actif était celui de la couture : réparations d’habits, de chaussettes, les trucs que l’on faisait autour de moi quand j’étais petite, pour économiser et qu’on ne fait plus car les habits sont tellement pourris et peu chers... (Ré)apprendre à coudre, se vêtir moins mais mieux...etc.
      Ça c’est le versant utile de ce foutoir.

      – de l’autre côté il y a une idéologie technophile, libérale, le maker comme entrepreneur, autonome etc... soit-disant dépolitisé mais en fait tout à fait capitaliste. Les deux co-existent parfois dans le même espace. C’est pourquoi aux fablabs, je préfère les hacklabs...

    • Le DIY à la sauce 2010, c’est aussi une manière de conquérir les esprits entrepreneuriaux, branchés si possible, moutons des temps modernes, avec la barbe et la chemise bûcheron, mais bien en troupeau quand même.
      À ce train, même les activités classés « branchées » d’hier et pourtant si proche du faire soi-même ne trouvent plus preneurs (ou pas assez). J’en veux pour preuve le logiciel libre, pourtant hi-tech (ou plus assez ?) qui manque de doigts mieux répartis.
      Quand on tourne le dos à la cathédrale pour se diriger vers le bazar, si c’est trop chiant, trop long, pas assez loisir, pas assez hype, on abandonne et on s’engouffre chez leroy merlin.
      cf https://atelili.tuxfamily.org/wiki/atelier:16

    • Dans ces espaces, comme dans les AMAP, il y a un intérêt pour l’expérimentation et le débat sur et autour de la consommation, de la production, de la monnaie, du réseau, de l’écologie etc. Ça ne veut pas dire que c’est tout bien propre et super, mais au moins il y a des possibilités. Je n’ai pas tellement vu ces possibilités au supermarché ou chez casto.

  • Panthère Première
    https://www.helloasso.com/associations/panthere-premiere/collectes/panthere-premiere

    Soutenir un nouveau média indépendant

    Panthère Première,c’est une nouvelle revue indépendante de critique sociale qui lance son premier numéro en septembre 2017 : une publication de cent pages, semestrielle, distribuée en librairies et dans les lieux amis (collectifs, militants, festivals...).

    Panthère Première, c’est une revue d’enquêtes, de partage de réflexions, de récits qui explore les intersections entre sphères dites privées ou intimes (famille, enfance, souvenirs, habitat, corps, sexualité...) et phénomènes qui cherchent à faire système (État, industrie, travail, colonialisme, rapports de genre...) - partant du principe que les formes de domination et d’injustice se nourrissent, se pérennisent, se révèlent souvent dans ces plis.

    Panthère Première, c’est une revue généraliste taillant la part belle à l’image, friande de formats courts, jouant avec les registres narratifs (bande-dessinée, témoignage, fiction...) et comportant un dossier thématique, différent à chaque numéro.

    Comment s’organise Panthère Première ?

    Panthère Première, c’est aussi un collectif d’édition exclusivement constitué de femmes investies dans des activités de recherche, d’écriture, de création, dont la plupart anime (ou a animé) d’autres médias indépendants (Revue Z,Jef Klak, CQFD, L’An 02, Art’Pi !, Article 11, Tada...).

    ...

    Dans le premier Panthère Première ?

    Dans le premier numéro, on suivra des contrebandières dans les ressacs de la chute du bloc soviétique, on se plongera dans les minutes haletantes d’un procès inquisitorial, on pénétrera dans l’intimité joliment érotique d’une famille ariégeoise au XIXème siècle, on s’interrogera sur la caractère subversif de la démence sénile, on disséquera la fabrique des langages hors-normes, on accompagnera des prostituées chinoises dans le dédale institutionnel, on mangera des broussailles par la racine, on sortira des marins du grand bleu et de l’oubli, on reviendra sur les témoignages des récents massacres mexicains, on convoquera des artistes issu.es des diasporas de l’ex-Empire britannique, on s’attardera sur l’Iran des années 1980...

    L’équipe de Panthère Première (Clara Alloing, Jeanne Bally, Marie-Noëlle Battaglia, Norah Benarrosh-Orsoni, Adèle Blazquez, Mathilde Blézat, Denia Chebli, Judith Chouraqui, Claire Feasson, Lucie Gerber, Laurène Le Cozanet, Sharmila Naudou, Claire Richard, Aël Théry, Delphine Thibon, Annabela Tournon, Aude Vidal (@aude_v), Julia Zortea).

    #revue #financement_participatif

  • Sur le plan idéologique, nous vivons sous l’empire des déconstructeurs. Depuis au moins trois décennies, dans tous les domaines, nous subissons leur action dissolvante. Politique, médias, luttes sociales, tout y passe. « L’effet de ce ‘’déconstructivisme’’ frénétique est d’ouvrir par force sur un complet chaos de la pensée où rien ne demeure des anciens concepts admis et discutés – ni le réel (si contradictoire qu’il se révélerait inassimilable), ni le pouvoir (si multiple qu’il en deviendrait insaisissable), ni la nature humaine (si floue que sa seule réalité relèverait de la fiction), ni la vérité (si conditionnée qu’il serait, par avance, vain de distinguer le vrai du faux), ni le langage (si normé qu’il tiendrait de la prison), ni le corps (si biologiquement indéfinissable qu’il n’aurait d’existence possible que dans le transgenre). »

    Dans le débat public d’aujourd’hui, les questions identitaires occupent désormais le premier plan, surtout lorsqu’elles sont le fait des minorités. Comme l’a dit Deleuze, « C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout le monde. » (Abécédaire, cité par Garcia (dorénavant G.), p. 47) Le social est « marqué par la prolifération, le surgissement imprévisible de nouveaux motifs de discrimination, d’exclusion, de ‘’stigmatisation’’ ou d’ ‘’invisibilisation’’ » (G., p. 23).

    Encyclopédie de L’Agora | Renaud Garcia : une critique de gauche de la déconstruction
    http://agora.qc.ca/documents/renaud_garcia_une_critique_de_gauche_de_la_deconstruction
    #Penser #Société #Politique #2017

    • @Aude

      Ce passage me sembletout de même résumer assez bien le côté « tour de passe-passe » de son argumentaire :

      , si ce qui est a été construit et peut être déconstruit, il devient alors possible de le reconstruire. Cette métaphore aboutit à faire de la technique l’instrument de cette reconstruction. La technique est alors au service de désirs individualistes qui ne trouvent plus comme limite qu’une éthique minimaliste : faire tout ce que l’on désir sans nuire à autrui.

      Prétendre que « déconstruire » mène à servir sur un plateau à « la technique » un monde à reconstruire fait de désirs individualistes me semble instruire un faux procès - et relever d’un regard pour le moins surplombant et chargé de mépris vis à vis des personnes qui ont recours à cet outil critique dans les luttes qu’elles mènent. Et, de fait, il me semble difficile de garder grand chose de vivant de la critique si l’on jette la déconstruction - un genre de critique sans lame, à laquelle manquerait le manche. Il resterait à s’accrocher à l’idée !

      Quant à sa prétention (que je trouve assez extravagante) à ramener contre les luttes des minorités la notion de « limite » à la vie humaine (non que le présent ne foisonne de perspectives de fuites en avant sans limites : mais en imputer la cause, comme la faiblesse de l’idéologie libertaire, aux « déconstructeurs » et, à travers eux, aux luttes menées à l’extérieur du mouvement libertaire, sans lui, me semble tout simplement malhonnête)... je peine un peu à la juxtaposer avec son attachement à l’illusion (qui pour moi signe tout simplement la position de privilégié) de disposer d’un point absolu ou enraciner une révolte et une critique universelles.
      D’un côté les limites, surtout pour les autres qui critiquent mal, de l’autre l’universalisme pour lui et les siens. Cherchez l’erreur !

      D’autant plus que je ne vois pas en quoi le renoncement à cet universalisme déjà là, produit historique masculin et occidental, qu’il insiste pour présenter comme une catastrophe, interdirait de concevoir un projet, à produire ensemble sur un pied d’égalité - qui mériterait peut être bien le nom d’universel, pour le coup, ou un autre.

      En passant, sa compréhension d’une notion comme celle d’intersectionnalité - telle qu’il l’explique lors d’une interview à Radio libertaire - m’a paru des plus fantaisistes, et propre à rendre incompréhensible le simple fait que ce concept permet par exemple - mais peut-être que je me trompe - d’exprimer le fait que les individus se trouvent pour la plupart au carrefour de plusieurs oppressions, et que les oppressions se co-construisent, ce qui implique d’envisager les oppressions dans la complexité leurs interactions. Lui semble curieusement n’y voir que le germe d’un particularisme infini et diviseur pour les individus...

      Certes, Renaud Garcia n’a pas l’arrogance grossière d’un Escudero, et sa culture libertaire scolaire en impose un peu plus. (je n’ai pas lu son livre : j’ai lu et écouté les interview de lui disponible sur le net, et je suppose qu’il essaie d’en rendre compte honnêtement) Mais son propos bien que plus policé et moins outrancièrement falsifiant, ne cesse à mes yeux de trahir à quel point il parle depuis le même point de vue, et défend le même refus obstiné de se dessiller le regard.

      En l’écoutant, j’ai repensé à une fameuse phrase de Brice Hortefeux sur les auvergnats :
      « Quand il n’y en a qu’une, ça va. Le problème, avec les minorités, c’est quand il y en a plusieurs. »

    • Nous évoquions plus haut le rejet, par les pensées décontructionnistes, des grands concepts de la modernité, notamment la notion de vérité. Pour Foucault, par exemple, « un savoir n’est jamais en définitive ni vrai ni faux, mais qu’il se manifeste davantage comme un certain ‘’ régime de vérité’’ qui découpe dans la réalité, à un certain moment, des objets intelligibles » (G., p. 21). « Selon Foucault, ce que l’on appelle la ‘’vérité’’ n’est pas vraiment lié, comme on pourrait le penser selon une définition classique (aristotélicienne), au rapport de concordance entre un énoncé et des faits qui existent indépendamment de l’énonciateur. La vérité est davantage conçue comme un système de règles, toujours instable, intriqué dans un réseau complexe de pratiques et de discours, qui s’alimentent l’un l’autre. » (G., p. 20-21)

      Pour avoir lu Baudrillard (peut-être pas la référence la plus classieuse du post-modernisme...) quand j’étais encore bien jeune, je ne peux qu’abonder dans ce sens. Alors même que j’étais ébahi par le style, je ne pouvais m’empêcher d’être très chiffonné par ce rapport très spécial à la vérité (de manière triviale, je dirais qu’il s’agissait tout simplement d’un « je m’en foutisme » plus ou moins assumé). Quant aux conséquences politiques de cette façon de réfléchir, difficile de savoir quel véritable impact cela a eu, mais quand je vois l’état de décomposition de tout ce qui est, pour faire simple, à gauche du PS (et du PS lui même d’ailleurs) a priori ça n’a pas attiré les foules.

    • Gilles Deleuze et Felix Guattari ont tenté, à travers la notion de minorité, d’exprimer la double irréductibilité (à la forme-État et à la forme capital) de ces « communautés concrètes qui se situent hors du rapport de travail » : « De manière générale, les minorités ne reçoivent pas davantage une solution de leur problème par intégration, même avec des axiomes, des statuts, des autonomies, des indépendances. Leur tactique passe nécessairement par là. Mais si elles sont révolutionnaires, c’est parce qu’elles portent un mouvement plus profond qui remet en question l’axiomatique mondiale. La puissance de minorité, de particularité, trouve sa figure ou sa conscience universelle dans le prolétaire. Mais, tant que la classe ouvrière se définit par un statut acquis, ou même par un État théoriquement conquis, elle apparaît seulement comme « capital », partie du capital (capital variable), et ne sort pas du plan du capital. […] On voit mal ce que serait un État amazone, un État des femmes, ou bien un État des travailleurs précaires, un État du « refus ». Si les minorités ne constituent pas des États viables, culturellement, politiquement, économiquement, c’est parce que la forme-État ne convient pas, ni l’axiomatique du capital, ni la culture correspondante », Mille plateaux.

      et pas #déconstruction ...

    • @Aude

      je n’entend pas sous-estimer les mésusages et les détournements individualistes, à des fins de carrière militante, d’autopromotion, que tu évoques (je fais succinct, mes excuses si c’est trop simplificateur). Le monde militant à ma connaissance a toujours été le lieu de tels petits jeux de pouvoir, et je suis enclin à penser que les circonstances historiques présentes sont propices à de tels comportement.
      Mais il me semble à minima que c’est faire preuve d’une grande légèreté intellectuelle, à fortiori de la part d’un professeur de philosophie, que de prétendre que la cause se trouverait dans le concept, surtout lorsque les concepts en question ont servi à mettre à jour le fait désagréable pour l’ego que tant de révolutionnaires et autres radicaux, par bien des aspects, faisaient aussi partie du problème.

      Je ne veux pas méconnaître les expériences que tu cites : mais pour une partie des anarchistes et autres révolutionnaires, « déconstruction » est désormais un anathème, ce qui me semble une forme de défaite de la pensée, et quiconque dans son analyse des rapports de pouvoir, commence à prendre au sérieux la notion d’intersectionnalité, se fait traiter de post-moderne, par des gens qui tiennent visiblement à ne pas savoir de quoi il retourne, et à ce que leurs propres privilèges demeurent indicibles.

      Je ne pense pas que de tels résultats aient la moindre efficacité pour ce qui est de contrer ou limiter l’ampleur des problèmes que tu soulèves.
      Encore une fois, je saisis cela un peu vite, en espérant ne pas être trop simpliste.

    • @Aude

      Encore une fois, je suis d’accord en partie avec ce que tu écris.

      Mais, par exemple, l’emploi que faisait Léo Thiers Vidal de la notion d’"état agentique" m’a semblé et me semble toujours précieux pour comprendre ma propre place de mec hétéro dans le patriarcat, et la dissonance qu’il peut y avoir entre ce que je crois être et faire, et la manière dont je me trouve pris dans les rapports sociaux, dont j’ai appris à m’y installer.
      Et je ne vois pas à quoi prendre conscience de sa propre position au sein de rapports de domination structurels peut être nuisible - si ce n’est aux illusions sur la « radicalité » de la critique que nous portons, que nous nous plaisons volontiers à entretenir sur nous même, en particulier lorsqu’on se définit comme anarchiste et que l’on est un homme blanc hétéro...
      D’autant plus qu’il me semble, pour l’avoir pratiquée longtemps, que la boîte à outil anarchiste traditionnelle ne fournit aucun outil théorique pour exprimer ces questions là - ce qui n’a jamais empêché un anarchiste d’y venir pour des questions d’éthique personnelle, mais c’est une autre histoire.
      ENcore une fois, je saisis cela en vitesse.
      Pour les universitaires américains, je suis surpris de voir la fréquence à laquelle ils surgissent devant moi sous le clavier d’anarchistes français... le reste du temps, je n’en croise quasiment jamais !

  • Aujourd’hui chez visionscarto, on remercie beaucoup Aude Vidal qui nous a confié un beau reportage sur une résistance villageoise en Indonésie. Une histoire de courage : Le village de Lakardowo, sur l’île de Java, qui résiste en cartes contre une usine de déchets.

    http://visionscarto.net/lakarwodo-resiste-en-cartes

    « C’est en secret que les villageois de Lakardowo, à Java Est, se rendaient à dix kilomètres de là dans les locaux de l’ONG Ecoton, une association de défense de l’environnement. "Les femmes, lors de leurs premières formations sur les déchets toxiques ou sur les régulations environnementales, mentaient à leur famille et à leur voisins quand elles venaient ici. Les hommes attendaient 22 h pour que personne ne les voie." Riska se souvient de leurs premiers contacts avec l’équipe de biologistes militants dont elle est la benjamine. Depuis quelques mois, elle a le plaisir de voir les villageois venir de jour et toujours plus nombreux, entassés sur le plateau d’un pick-up, pour élaborer avec l’ONG des réponses à ce que vit le village depuis six ans. » [...]

    #indonésie #résistance #cartographie_participative