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  • Des précaires et chômeurs signent une tribune dans Le Monde pour remercier Valls and co

    « Le projet de loi El Khomri représente une avancée pour les plus fragiles »

    LE MONDE | 04.03.2016

    La réforme du code du travail va dans le bon sens en inversant la tendance massive du recours au contrat à durée déterminée et de la généralisation de la précarité, selon un collectif d’universitaires.

    Le chômage, désormais au plus haut niveau depuis l’après-guerre, ne frappe pas tout le monde de la même manière. Il se concentre sur les jeunes et les moins qualifiés. Un chômeur sur quatre a moins de 25 ans, un sur trois n’a aucun diplôme et 80 % n’ont pas dépassé le bac. Ces publics sont les grands perdants d’un marché du travail qui exclut les plus fragiles ou les relègue dans des emplois précaires, tant les entreprises craignent d’embaucher en CDI.

    Ces inégalités sont insupportables. En réduisant l’incertitude qui entoure le CDI, le projet de loi El Khomri est de nature à changer la donne : c’est avant tout à ces publics défavorisés qu’elle va donner accès à un emploi durable.

    Une réforme d’ampleur est nécessaire. Le code du travail ne donne aujourd’hui aucune définition précise des difficultés économiques justifiant un licenciement, et n’encadre pas non plus le montant des indemnités en cas de licenciement non fondé. Il est devenu une source d’insécurité pour l’entreprise comme pour le salarié, car il laisse au juge un champ d’appréciation qui va bien au-delà de ses compétences juridiques.

    Aujourd’hui, ni le salarié ni l’employeur ne sont capables de savoir si les difficultés économiques seront considérées comme suffisantes par le juge pour justifier un licenciement. Ils sont également incapables de prévoir précisément le coût des fins de CDI, tant le montant des indemnités octroyées par les prud’hommes relève d’une logique difficilement prévisible.

    Un salarié dont l’ancienneté est comprise entre deux et cinq ans peut se voir proposer entre un et dix mois de salaire aux prud’hommes si son licenciement est considéré comme non fondé. Cette incertitude est lourde de conséquences pour les salariés autant que pour les entreprises, notamment les plus petites, souvent incapables d’affronter de longues périodes de contentieux juridiques en s’offrant les services de cabinets d’avocats spécialisés.

    Les CDD, 90 % des embauches

    Par crainte d’embaucher en CDI, les entreprises ont massivement recours au CDD, bien au-delà des cas prévus par la loi. Les CDD représentent 90 % des embauches. Les jeunes et les moins qualifiés ne connaissent pratiquement que ce type de contrat, parfois durant de nombreuses années. Or, outre la précarité, les CDD proposent moins de formation professionnelle, offrent des salaires plus faibles, et pénalisent l’accès au crédit et au logement.

    Un barème plus précis des indemnités octroyées par les prud’hommes et une définition objective des situations pouvant justifier un licenciement sont de nature à inverser ces tendances. C’est ce que propose le projet de loi El Khomri. L’exemple de l’Espagne devrait faire réfléchir ses détracteurs. Ayant adopté une loi similaire en 2012, ce pays a connu un surcroît de 300 000 embauches en CDI dès l’année suivante. Ces embauches sont surtout le fait de PME pour lesquelles la crainte du conflit prud’homal pèse le plus sur les décisions d’embauche. Ces embauches en CDI ont bénéficié en priorité aux personnes abonnées au CDD, ce qui a permis de réduire les pertes d’emploi.

    Pour que la réforme du licenciement devienne un pilier d’un « Jobs Act » à la française permettant d’en finir avec le chômage de masse, il y aurait urgence à la compléter dans plusieurs directions. L’une concerne la formation professionnelle : elle doit être profondément refondée pour devenir opérationnelle, en particulier en instaurant un système individualisé qui laisse l’employé ou le chômeur choisir son prestataire de services de formation.

    Cela suppose la mise en place d’un système d’évaluation des formations transparent et indépendant. Une autre serait d’améliorer les garanties de revenus pour les chômeurs en formation et la recherche d’un nouvel emploi. Enfin, il faudrait renforcer les avantages des contrats longs, notamment à travers un système de bonus-malus des cotisations à l’assurance chômage incitant les entreprises à privilégier de telles embauches.

    En attendant ces réformes indispensables, le projet de loi El Khomri représente néanmoins une avancée pour les plus fragiles. En réduisant fortement l’incertitude attachée à la rupture des contrats de travail, il incite les entreprises à revenir vers des embauches en CDI. C’est un moyen de lutter efficacement contre les inégalités et la précarité.

    Philippe Aghion , professeur au Collège de France ;
    Yann Algan , professeur à Sciences Po ;
    Agnès Bénassy-Quéré , professeure à Paris School of Economics ;
    Olivier Blanchard , Senior Fellow au Peterson Institute for International Economics ;
    François Bourguignon , professeur à Paris School of Economics ;
    Pierre Cahuc , professeur à l’Ecole polytechnique ;
    Arnaud Chéron , directeur de recherche à l’Edhec ;
    Stéphane Carcillo , professeur au département d’économie de Sciences Po ;
    Elie Cohen , directeur de recherche au CNRS ;
    Antoine d’Autume , professeur à Paris School of Economics ;
    Marc Ferracci , professeur à l’université Paris-II ;
    François Fontaine , professeur à Paris School of Economics ;
    Robert Gary-Bobo , professeur à l’Ensae ;
    Pierre-Yves Geoffard , professeur à Paris School of Economics ;
    Pierre-Olivier Gourinchas , professeur à UC Berkeley ;
    Jean-Olivier Hairault, professeur à Paris School of Economics ;
    Hubert Kempf , professeur à l’Ecole normale supérieure de Cachan ; Francis Kramarz , professeur à l’Ecole polytechnique ;
    Augustin Landier , professeur à Toulouse School of Economics ;
    François Langot , professeur à l’université du Mans ;
    Yannick L’Horty , professeur à l’université Paris-Est Marne-La Vallée ;
    Thomas Philippon , professeur à New York University ;
    Richard Portes , professeur à la London Business School ;
    Hélène Rey , professeure à la London Business School ;
    Katheline Schubert , professeure à Paris School of Economics ;
    Claudia Senik , professeure à Paris School of Economics ;
    Jean Tirole , professeur à Toulouse School of Economics, Prix Nobel d’économie (2014) ;
    Alain Trannoy , directeur de recherche à l’EHESS ;
    Marie Claire Villeval , directrice de recherche au CNRS ;
    Radu Vranceanu , professeur à l’Essec ;
    Etienne Wasmer , professeur à Sciences Po ;
    André Zylberberg , directeur de recherche émérite au CNRS.

  • Gilles RAVEAUD » Blog Archive » Augustin Landier, meilleur jeune économiste de France ?
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2014/05/27/augustin-landier-meilleur-jeune-economiste-de-france

    Augustin Landier, professeur à l’École d’économie de Toulouse, s’est vu attribuer le Prix du meilleur jeune économiste décerné par le Cercle des économistes et le quotidien Le Monde, pour “ses recherches sur les contrats financiers des entreprises, avec un accent sur leurs propriétés incitatives”.

    Pour mesurer la perspicacité du jury, il suffit de lire cet article d’Augustin Landier et David Thesmar, intitulé Le méga-krach n’aura pas lieu, et publié en juillet 2007, juste avant… le méga-krach.

    Un article que l’auteur “assume totalement”, ainsi que le rapporte Philippe Légé qui pointe l’incapacité de certains économistes à apprendre des crises qui se déroulent sous leurs yeux.

    On peut également se reporter à leur ouvrage, Le grand méchant marché, dont Bernard Guerrien avait livré une analyse à sa sortie.

    #pensée_unique

  • http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-lege/290514/le-grand-gentil-marche

    Pourquoi était-il de bon ton en 2007 d’écrire que « les marchés financiers fournissent une technologie d’allocation des efforts et du capital » et que « le marché est avant tout une manière de donner la parole à la ‘sagesse de la foule’ plutôt qu’à l’arbitraire des décisions d’experts, une technologie de démocratie directe » (Landier et Thesmar 2007, p. 175) ?
    Jusqu’à lundi dernier, on pouvait se consoler en se disant que ce prix avait été décerné juste avant l’éclatement de la bulle immobilière américaine. Depuis lors, chacun a pu constater que les innovations financières ont décuplé la puissance destructrice des contradictions du capitalisme néolibéral. Les thèses des deux économistes ayant été invalidées par la crise mondiale, on pouvait raisonnablement penser qu’Augustin Landier ne serait pas récompensé.
    Pourquoi ce dernier vient-il de recevoir à son tour le prix du meilleur jeune économiste ? La réponse est simple : la crise qui a eu lieu ne devait pas avoir lieu.

    #crise #économistes #marché

  • » [Média] BFM Business, Les Experts – 18 octobre
    http://www.les-crises.fr/bfm-04-11-2013

    Nicolas Doze m’a invité à son émission Les Experts le 18 octobre, sur BFM Business (la radio filmée, pas BFM TV).

    Avec Christian Parisot, chef économiste d’Aurel BGC et Augustin Landier, “professeur d’économie à Toulouse School of Economics”.

    C’est une émission vraiment spéciale. Vous écouterez Landier expliquer in fine que c’est plutôt bien que des gens n’arrivent pas à joindre les deux bouts, que 8,5 € de l’heure pour un SMIC, c’est trop, ou que les USA sont un pays gangrené par le socialisme (Tea Party, quand tu nous tiens…).

    Je répète la logique :

    PIB = consommation + investissement + commerce extérieur
    si les salaires baissent, la consommation aussi. Il ne reste que le commerce extérieur pour faire tourner la machine. C’est ce qu’a fait l’Allemagne
    mais les exportations sont la conséquence de la consommation des pays clients. 70 % du commerce extérieur allemand est en Europe
    si tout les pays appliquent le modèle allemand, la consommation baisse partout en Europe : les PIB baissent alors, c’est la Dépression façon 1929. l’Allemagne coule alors, de même que ses voisins.
    ne resterait que le commerce extérieur extra-europe qui pourrait être une aide, mais celui ci est faible ramené au pib de l’Europe. De plus, une baisse des salaires de 10 % ne se traduirait que par une baisse des prix de 3 ou 5 %, qui n’est pas de nature à décupler les exportations – comme on le voit régulièrement quand l’euro baisse de 3 ou 5 %…
    donc stratégie allemande élargie = game over
    J’ai fini par réagir à la fin, pas trop méchamment en plus, et j’ai été confronté à une première pour moi dans un débat. Autant je discute souvent avec des néo-libéraux, ou avec des gens pas à l’aise avec un sujet, mais c’est la première fois qu’il est clair que le contradicteur refuse d’admettre une évidence – même si elle est de nature à ruiner son (pauvre) raisonnement. Enfin, à vous de vous faire votre opinion (et merci de ne pas l’insulter dans les commentaires, afin que j’évite un procès )

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=IPzdE6Thqok

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=EcE3xTK0u0M

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=yPoH58c2odU

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_oVqEju6rbE

    #économie
    #PIB
    #crise
    #austérité
    #entraide
    #interventions-médias

  • Revue de presse aéroportuaire - Eco(dé)mystificateur
    http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/Revue-de-presse-a%C3%A9roportuaire

    Je n’ai pas été déçu par le contenu des deux premiers fleurons de la presse française mentionnés plus haut. J’y ai trouvé des sujets qui auraient pu donner lieu à des articles pour mon blog si je n’étais pas un peu fatigué de taper sur tous ces pseudo experts qui rabâchent les même obscénités depuis des années. C’est le cas des deux frères siamois de l’économie, Augustin Landier et David Thesmar, qui dans Challenges affirment que l’industrie n’a plus d’avenir dans notre beau pays, rejoints par Jacques Attali dans Aujourd’hui en France qui déclare que le « made in France » n’a plus sa place. J’ai la flemme de revenir sur ce sujet et d’expliquer une fois de plus que l’industrie est un secteur stratégique que nous ne pouvons tout simplement pas abandonner si nous voulons conserver une certaine dose de souveraineté, qui se réduit par ailleurs comme une peau de chagrin.

    #Revue_de_presse
    #économie
    #Augustin_Landier (pseudo expert )
    #David_Thesmar (pseudo expert )

  • Politique industrielle : halte à la nostalgie ! - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/09/24/politique-industrielle-halte-a-la-nostalgie_3483269_3232.html

    Pour économistes libéraux Augustin Landier et David Thesmar, le plan de politique industrielle de la France lancé le 12 septembre par François Hollande et Arnaud Montebourg est une erreur. L’#innovation ne se décrète pas. Cette politique risque surtout de mettre en veille la concurrence et garantir des rentes d’acteurs industriels déjà en place. L’action de l’Etat doit se cantonné aux cas où le marché ne fonctionne pas, comme le financement de la recherche fondamentale. Plutôt que de démultiplier les (...)

    #économie #politiquespubliques