person:brice hortefeux

  • Which MEPs changed their votes the most in the current EP term?
    https://www.votewatch.eu/blog/which-meps-changed-their-votes-the-most-in-the-current-ep-term

    The European Parliament has a rather unusual mechanism that is known by very few insiders, which allows the MEPs to effectively change the way they voted after a decision has been made. This means that when a decision is made an MEP can vote one way, but then they can change their vote in the minutes (the ‘initial vote’ is still traceable in the minutes). Not surprisingly, this creates confusion as to the actual intention and views of the MEP. However, looking at who ‘changed’ their votes and where this occurred can provide very valuable clues with regards to what is important and sensitive for specific MEPs and parties.

    Three French MEPs are at the top of the list: Brice Hortefeux (Les Républicains) has used this mechanism almost 292 times in the current EP term. The likely better known left-wing leader Jean-Luc Mélenchon has used it 266 times in his 3 years of mandate (as he left the EP in 2017) – Mélenchon topped this list by far while he was still an MEP. Another Les Républicains MEP, Rachida Dati, comes third, with 198 ‘corrections’. Still in the top 10 are some known names like Jacek Sarysz-Wolski, the Polish MEP who was proposed by Law and Justice Party to replace Tusk as President of the Council (193 ‘corrections’), Anna Maria Corazza Bildt, from Swedish Moderaterna (169), Greek left-wing Kostadinka Kuneva (167), Portuguese PSD MEP Cláudia Monteiro de Aguiar (139), French Les Républicains MEP Franck Proust (133), Spanish PSOE MEP Juan Fernando López Aguilar (131) and Spanish Ciudadanos MEP Javier Nart (131).

    via @linuxfr https://linuxfr.org/users/pmanglade/journaux/hs-felonie-au-parlement-europeen

  • Financement libyen : rejet définitif du recours de Sarkozy contre le site internet Mediapart
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15571-financement-libyen-rejet-definitif-du-recours-de-sarkozy-contre-le-

    On avait publié ce courrier, du reste rappelez vous le témoignage accablant de Ziad Takieddine (Vidéo ci-dessous)

    Un document publié par le site d’information affirmait que Tripoli avait accepté de financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros.

    La Cour de cassation a rejeté ce mercredi le recours de Nicolas Sarkozy qui accusait Mediapart d’avoir produit un « faux » en 2012, dans l’affaire des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime déchu de Kadhafi.

    Saisie de pourvois de l’ancien chef de l’Etat et de son ancien ministre Brice Hortefeux, la plus haute juridiction judiciaire a définitivement confirmé le non-lieu ordonné en faveur de Mediapart à deux reprises, par les juges d’instruction puis par la cour d’appel.

    Le document contesté (...)

  • L’éternel retour de la loi anticasseurs
    https://www.nouvelobs.com/justice/20181210.OBS6865/tribune-gilets-jaunes-l-eternel-retour-de-la-loi-anticasseurs.html

    Par Vincent Tolédano, avocat au barreau de Paris.

    Qui s’en souvient ? Le 5 mai 2009, Christian Estrosi et un groupe de députés UMP, dont son ancien collaborateur Eric Ciotti, déposent sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi « renforçant la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d’une mission de service public ».

    Un an plus tard, la proposition des parlementaires devient la loi du 2 mars 2010 promulguée sous la signature de Nicolas Sarkozy, François Fillon, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux. Elle insère dans le Code pénal un article 222-14-2 ainsi rédigé :

    « Le fait pour une personne de participer sciemment à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. »

    A défaut des 35 heures, la droite vient de renverser l’un des totems de la gauche en rétablissant de fait la loi anticasseurs dont l’abrogation en décembre 1981 réalisait l’une des 101 propositions de François Mitterrand.

    Elu deux ans après, François Hollande n’abrogera pas le texte qui permet aujourd’hui d’arrêter et poursuivre les « gilets jaunes » pourtant soutenus par Christian Estrosi et Eric Ciotti, qui ne sont plus amis, du seul fait de leur présence à une manifestation. Et tant pis si les « faits matériels » sont des plus ténus. A charge pour les juges, dernier rempart de la démocratie, de faire primer les principes fondamentaux du droit sur la communication du pouvoir exécutif. « Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre », dit aussi le Code pénal.

    En finir avec la chienlit

    Promulguée sous la signature de Georges Pompidou, Jacques Chaban-Delmas et René Pleven, la loi du 8 juin 1970 tendait « à réprimer certaines formes nouvelles de délinquance ». Elle punissait jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, outre les organisateurs, les participants volontaires à une manifestation ayant entraîné des violences ou des dégradations. Après le joli mois de mai, le retour à l’ordre. Sous les pavés, la prison.

    « Les casseurs seront les payeurs », plaidait Chaban. Cette mauvaise loi limite le droit de manifester en introduisant une responsabilité collective, répondit Mitterrand qui fit de l’abrogation de la loi anticasseurs l’un de ses chevaux de bataille vers la victoire finale.

    Après les violences du 1er mai 2018, la droite qui a la mémoire courte demandait encore le rétablissement de la loi anticasseurs pourtant effectué huit ans plus tôt par Nicolas Sarkozy. Eternel retour. Président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau qui vote la loi mais ne la lit pas, proposait d’introduire « dans notre droit une responsabilité pénale et pécuniaire collective de ceux qui, en bande, cassent et brûlent ce qui leur tombe sous la main ». Les Black Blocs seront les payeurs. Il faut en finir avec la chienlit.

    50 ans après mai 68, le débat demeure. Responsabilité collective ou personnelle. Délit intentionnel ou restriction du droit de manifester. Politique pénale ou communication gouvernementale. Les arrestations « préventives » du week-end dernier réalisent la prophétie du François Mitterrand de 1970 qui sonne comme un avertissement à Emmanuel Macron : « Craignez que demain l’opinion ne se retourne contre vous. Un jour, elle saura qu’elle a été trompée. Elle voulait réduire la violence. Vous lui avez offert en prime la fin du droit de rassemblement. Bientôt la somme des injustices réveillera ceux qui vous approuvent aujourd’hui ».

    #gilets_jaune #état_d'urgence

  • Maroc / Israël : Le collier de la reine, un tribut de vassalité à un suzerain ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-le-collier-de-la-reine-un-tribut-de-vassalite-a

    Un collier en or aurait été offert par Lalla Salma, épouse du Roi du Maroc, à Tzipi Livni, le co-ordonnateur de la guerre de destruction israélienne de Gaza (2007-2008). Un cadeau offert en 2009 à l’occasion d’une visite de l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères au Maroc, un an après la fin de la guerre israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Cette information explosive a été démentie de piètre façon par le Maroc, par un communiqué laconique du ministère des affaires étrangères publié le 26 juillet, soit deux semaines après la fuite du Maariv. Le journal israélien précisait, pourtan, dans son édition en date du 13 juillet 2011, que le parlement israélien avait pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères, liste où figurerait « Lalla Salma » pour un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009 à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger.
    Dans ce qui apparait comme un geste d’apaisement destiné à détourner le courroux de l’opinion publique, la communauté juive du Maroc a volé au secours du Trône, lui emboitant le pas, endossant le même jour la responsabilité de ce cadeau. Non pas par un communiqué franc et précis qui aurait coupé court à toutes les spéculations mais par un procédé oblique, en des termes alambiqués, des propos confus faisant état d’ une indication d’un membre de la communauté juive, à l’identité non définie, se dévouant pour confier à un site électronique marocain que Mme Livni « n’a rencontré aucune princesse du Maroc, uniquement des personnalités marocaines et des responsables de la communauté juive » et que « le collier a pu lui être offert par la communauté juive » (2).

    Sauf à y voir la marque d’un travail de sophistication journalistique, un tel amateurisme dans la gestion de cette affaire pourrait avoir eu un effet inverse de confirmer plutôt que d’infirmer cette information. Un effet pervers
    Selon Maariv, pourtant, Lalla Salma n’aurait pas été la seule à couvrir de bijoux la ministre israélienne. La Fédération des Juifs du Maroc lui aurait aussi offert « un collier d’or serti de diamants et de pierres précieuses assorties de deux bagues ». Soit, en fin de compte, deux colliers et deux bagues. Une belle pioche pour un voyage si controversé d’un si sinistre personnage.

    Au delà du démenti formel, le pouvoir marocain a incontestablement commis un impair dans sa communication de crise, d’autant moins explicable que le sujet est d’une grande volatilité, accréditant l’idée d’un malaise par sa réaction tardive et son laconisme. Le démenti marocain, de même que la revendication indirecte de la communauté juive n’évacuent pas pour autant le débat sur le bien fondé de ce geste de courtoisie à l’égard d’une belliciste coresponsable de deux guerres contre des objectifs arabes, le Liban en juillet 206, et Gaza, en 2007, ni même sur sa présence au Maroc un an après la guerre de Gaza. Pas plus Tzipi Livni que son collier n’avaient de raison d’être au Maroc. Le service minimum sur un sujet de grande controverse porte la marque d’une désinvolture et pointe désormais du doigt le rôle ambigu de l’Institut Amadeus, initiateur de ce projet frappé de suspicion.
    Quelqu’en soit le bienfaiteur, au-delà des démentis de circonstance, le cadeau parait placer la Monarchie dans l’embarras en ce qu’il peut être ressenti, à juste titre, par une large fraction de cette population nationaliste comme un geste d’une gratuité provocante, une humiliation vécue comme un tribut de vassalité envers un suzerain.

    LA LÉGITIMITÉ DU JUDAÏSME MAROCAIN ET SON INSTRUMENTALISATION POUR UNE IMPUNITÉ DU TRÔNE
    Le laxisme traditionnel marocain à l’égard d’Israël, à contre courant de la position officielle arabe, est généralement expliqué par les rapports historiques qu’entretient la dynastie alaouite avec le judaïsme marocain (3), particulièrement du fait de la position du sultan du Maroc, sous le régime de l’Etat français de Vichy, dont le refus de faire appliquer sur son territoire les lois racistes du gouvernement collaborationniste, notamment le port de l’étoile jaune pour les ressortissants de l’Empire, lui a valu la gratitude éternelle de ses sujets de confession juive.
    Une autre interprétation, moins valorisante mais plus conforme à la realpolitik, explique ce lien privilégié par le souci du futur Roi Mohamad V de contourner l’ostracisme français à son égard, sous le protectorat, par une alliance avec le judaïsme marocain, avec l’appui américain, en vue de contraindre la France à renoncer à son rival, le Glaoui de Marrakech, et à rompre son exil malgache, permettant ainsi aux Etats-Unis de prendre pied dans ce qui était à l’époque une chasse gardée française.

    Au delà de ses interprétations polémiques, un fait demeure. Le judaïsme marocain dispose d’une place légitime au Maroc, par son ancrage et son apport. Mais cette légitimité ne saurait impliquer une légitimation d’Israël, par extension, sans règlement préalable de la question palestinienne, ni l’instrumentalisation de cette équation pour camoufler le partenariat stratégique souterrain entre la dynastie alaouite et l’ennemi officiel du Monde arabe, Israël, à l’effet d’aménager l’impunité du pouvoir chérifien qui en découle.

    Cinquante ans après son indépendance, sous une solidarité de façade, le Maroc apparait comme un tire-au-flanc de la stratégie arabe au même titre que la Jordanie et l’Arabie saoudite, au point de se retrouver dans une configuration inique de trois royaumes arabes dotés, chacun, d’une légitimité sacrale constituant un cordon sanitaire autour d’Israël, au détriment de la cause palestinienne, supposée être leur cause prioritaire, du fait de la sacralité de leur pouvoir ; le commandeur des croyants alaouite en sa qualité de président du comite « Al Qods » de la conférence islamique ; le gardien wahhabite des Lieux Saints de l’islam, en raison de sa responsabilité particulière à l’égard de Jérusalem, le 3 me haut lieu saint de l’Islam ; le hachémite, enfin, de par sa descendance directe de la tribu des Koraïchites, la tribu du Prophète. Trois royaumes, l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Maroc, désormais liés au sein d’une confédération disparate des pétromonarchies du Golfe, dans une fusion contre nature qui révèle, face à la contestation de l’ordre établi dans le Monde arabe, leur préoccupation d’assurer la survie de leur trône, plutôt que la promotion du Monde arabe, encore moins la Libération de la Palestine.
    La presse internationale abonde de la connivence israélo-marocaine sous le règne de Hassan II, de la fuite des Juifs marocains vers Israël, à la collaboration des services secrets des deux pays dans l’affaire Ben Barka, à la guerre du Sahara, aux escales techniques des unités israéliennes dans les ports marocains durant la guerre de juin 1967 (4), à la germination hormonale, enfin, du jeune prince héritier de l’époque envers une compatriote de confession juive qui donna par la suite deux soldats à l’armée israélienne (5).

    Mais le fait nouveau est la pérennisation de cette connivence sous le nouveau Roi Mohamad VI, au point de faire du Maroc une enclave diplomatique d’Israël, dans des conditions outrageusement méprisantes pour le peuple palestinien et ses nombreux sympathisants à travers le monde. Au risque d’exposer à l’opprobre public, pour la première fois dans les annales du Royaume, la propre épouse du Souverain.

    A moins d’impérieuses nécessités d’intérêt national touchant au règlement du conflit israélo palestinien, à quel besoin répondait le fait d’exposer sa propre épouse à l’opprobre, dans un geste malvenu auprès de l’opinion publique marocaine et arabe, en honorant une belliciste impénitente. Tzipi Livni (6), l’officier traitant du Mossad en France dans une décennie qui a vu la décapitation des principaux dirigeants palestiniens en poste en Europe et non Rachel Corrie, la pacifiste américaine broyée par un tracteur pour la défense de la terre palestinienne contre la confiscation israélienne. Tzipi Livni, objet d’un mandat d’arrêt de la justice britannique pour les crimes contre l’humanité » commis par son gouvernement à Gaza et non Rony Brauman, le franc tireur courageux pourfendeur du blocus de Gaza. Sauf à y voir la marque d’une perfidie complémentaire, à quel besoin répondait le souci du bénéficiaire de révéler son présent, sinon à embarrasser son hôte prévenant ? A l’ombre de la révolte arabe du printemps 2011, gageons que pareille gracieuseté ne saurait se reproduire sans exposer son auteur à un tollé généralisé.

    L’INSTITUT AMADEUS SUR LE GRILL (7)
    Quiconque connaît la tétanie qui frappe tous les acteurs politiques du royaume à l’égard du trône alaouite, le séjour de Mme Livni ne relevait pas du domaine du fortuit et ne répondait à aucun besoin de dialogue tant sont permanents les canaux de communications entre Rabat et Tel Aviv. Officiellement un « think tank » marocain, indépendant, l’Institut Amadeus, dirigé par le propre fils du ministre marocain des Affaires étrangères, Brahim Fassi-Fihri, aura servi de paravent au séjour de Mme Livni au Maroc. Crée en 2008, l’institut est soutenu par les entreprises traditionnellement perméables aux intérêts occidentaux, notamment l’hebdomadaire Jeune Afrique, le support médiatique des états africains pro occidentaux prospères. Le mandat d’arrêt lancé le 14 décembre 2009 par la justice britannique à l’encontre de Mme Tzipi Livni pour sa responsabilité dans la guerre de destruction israélienne de Gaza a retenti comme un désaveu du Maroc, un camouflet d’autant plus cinglant que le Roi Mohamad VI préside le comité chargé de préserver les Lieux saints musulmans de Jérusalem, une ville en voie de judaïsation rampante et quasiment annexée par Israël.
    En vertu de quel passe droit, un institut élitiste s’arroge-t-il le droit de prendre, seul, sans l’aval d’une autorité légitiment investie, l’initiative d’engager lourdement son pays sur un point essentiel de sa diplomatie ? Que de surcroît, face au tollé, ce même institut, visiblement déconnecté des réalités sociales, se dispense de la moindre explication, accentuant ainsi la suspicion sur l’ensemble de la galaxie royale en ce que le silence de cette coterie de technocrates ne manquera d’alimenter le mécontentement et les supputations, s’agissant d’un acte éminemment diplomatique à portée morale.

    Que l’initiative soit le fait du propre fils du ministre des affaires étrangères pose la question de savoir si l’héritier présomptueux a pu y procéder sans la caution des autorités marocaines. Auquel cas, la sanction est inévitable au double titre d’une infraction au fonctionnement démocratique des institutions du pays, au titre d’exemple ensuite, pour sanctionner le mépris d’Amadeus envers les sentiments profonds du peuple marocain et son aventurisme suspect. Dans le cas contraire, l’aval du pouvoir à son initiative rendrait le démenti officiel, sans objet et non avenu.
    En l’absence d’une mise au point -mise au clair- de l’institut Amadeus, l’Affaire Tzipi Livni accrédite cette singulière institution comme le sous traitant diplomatique des sujets épineux du Royaume. En un mot, Amadeus assumerait pour la compte de la diplomatie marocaine ce que la rendition était à la torture, la première entreprise de délocalisation de la politique étrangère du Maroc, et sur le plan de la bataille pour la conquête de l’opinion internationale, une opération de ravalement cosmétique destinée à pérenniser le trône auprès des chancelleries occidentales.

    En plein printemps arabe, une telle affaire, en tout état de cause, est très malvenue tant pour le Trône que pour ses parrains occidentaux d’autant que, si elle était confirmée, elle placerait les officiels marocains dans un embarras d’autant plus grand qu’elle survient dans la foulée d’une affaire autrement plus consternante qui concerne cette fois le roi en personne. Mohammed VI avait en effet décerné une distinction honorifique à un dirigeant du lobby juif américain dans la foulée de l’intervention israélienne de Gaza. Dans un geste controversé, en septembre 2009, le monarque avait remis le titre de Chevalier de l’ordre du trône du royaume du Maroc à Jason F. Isaacson, directeur des affaires internationales du Comité américano-juif (AJC), qui se trouve être un des fervents soutiens à l’équipée militaire israélienne contre l’enclave palestinienne. L’information sur la remise du titre n’avait pas été annoncée officiellement au Maroc, mais révélée par un site communautaire juif aux Etats-Unis. Si, là aussi, l’objectif était la paix, pourquoi la distinction s’est portée sur un belliciste du lobby juif américain et non sur Jeremy Ben Ami, le directeur de « J Street », le contre lobby juif américain favorable à un règlement négocié.

    D’autres indices tendent à confirmer la permanence du primat israélien dans la stratégie marocaine. Le cas le plus flagrant aura été le licenciement par la Sofrecom, filiale du groupe France Télécom au Maroc, d’un ingénieur, Mohamed Benziane, après neuf ans de service pour « faute grave », laquelle, en la circonstance, à consister à refuser de participer à la formation dispensée par un prestataire de services israélien. Le vendredi 11 décembre 2009, la police marocain imposera donc sans ménagement la normalisation par le bâton aux salariés de l’entreprise conformément aux choix diplomatiques d’une monarchie alaouite n’hésitant pas à privilégier les intérêts économiques des entreprises françaises implantées sur son sol au détriment des besoins démocratiques de ses “sujets”, qui, contrairement aux Iraniens, n’ont pas la “chance” de faire l’objet de la compassion occidentale ni d’aucune espèce de vaste mise en scène médiatique. Ce licenciement abusif d’un élément de main-d’œuvre -de surcroît, indigène- qui a eu l’outrecuidance de penser par lui-même et d’obéir à une loi morale qui n’arrange ni les multinationales, ni le gouvernement marocain, a répondu à une double injonction : l’injonction néo libérale, d’une part, et l’injonction autoritaire du Makhzen, d’autre part, qui se renforcent mutuellement dans le prolongement d’une logique coloniale (8).

    A quelle logique obéit ce besoin de tirer constamment contre son propre camp ? Quel besoin pressant à pousser le Maroc à inviter officieusement un personnage si controversé dans la foulée du traumatisme de Gaza ? Sauf à masquer un dessein machiavélique, pourquoi privilégier systématiquement la distinction des plus anti palestiniens et xénophobes des dirigeants israéliens ? La cause de la paix gagne-t-elle devant tant de complaisance ? Comment expliquer cette inversion des valeurs qui fait que de prestigieux militants marocains de confession juive, l’ingénieur Abraham Sarfati et le mathématicien Sion Assidon, auront croupi longtemps dans les geôles royales pour leur soutien à la cause palestinienne, quand, en contrechamps, tenaient table ouverte à Tanger et Marrakech des figures de proue du sionisme exacerbé, le philosophe du botulisme Bernard Henri Levy et le priapique Dominique Strauss Khan, sans que nul au Royaume ne pipe mot sur cette incohérence, en recommandant par exemple à ces zélés sionistes de vivre leur passion dans le pays de leur premier choix et non en terre arabe, dont ils dénigrent tant la cause majeure ?

    Quelle aubaine que la « sacralité » de la personne du Roi consacrée par la constitution qui dispense ainsi le monarque de toute critique de ses sujets, mais le prive, par voie de conséquence, d’un garde fou. L’hospitalité arabe, quoique légendaire, ne relève pas de la niaiserie. Elle obéit à de codes rigoureux qu’aucun monarque, ni président ne saurait enfreindre sans s’exposer, à plus ou moins long terme, à une réplique. Le gauleiter de Gaza, Hosni Moubarak, le vassal par excellence des Israéliens au Moyen Orient, en a payé le prix fort au terme d’un règne de 32 ans bercé par le cantique des laudateurs occidentaux, auparavant son prédécesseur Anouar el Sadate, de même que le Roi Abdallah 1 er de Jordanie, le fondateur de la dynastie hachémite et Gardien des lieux saints de Jérusalem, son neveu Faysal II d’Irak, ainsi que l’iranien, au titre ronflant, Chahin Chah Araymehr, « Sa Majesté Impériale, le Roi des Rois, lumière des aryens », renvoyé dans les ténèbres de l’histoire.

    Que le souverain prenne garde. Le cortège des laudateurs fait entendre, à son tour, son concert de louanges au Maroc, tressant ses couronnes, à coup de poncifs, sur l’ingéniosité royale d’un pays promu nouveau rempart contre l’intégrisme depuis l’éviction du dictateur tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Sa réforme constitutionnelle est encensée par une cohorte de plumitifs parasitaires, sans le moindre regard critique comparatif entre l’orignal et la copie, alors que la nouvelle version ne fait qu’amplifier les tares autoritaires du régime. Le oui l’aurait emporté avec plus de 98% pour un taux de participation de près de 73%. Est-ce vraiment raisonnable ce score à la Nicolas Ceausescu, du nom du dictateur roumain passé par le peloton d’exécution à la chute du communisme ? Ne s’agit pas plus tôt d’un triomphe en trompe l’œil, à la Pyrrhus, jusqu’à la chute finale. Devant tant de congratulations empressées, il serait judicieux que sa Majesté veuille bien garder en mémoire cette maxime de Jean de La Fontaine qui veut que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (9).

    LE MAROC, DESTINATION PRÉFÉRÉE DES POLITICIENS FRANÇAIS
    Une quarantaine de personnalités françaises de premier plan ont opté pour le Maroc pour leurs vacances de fin d’année lors de la révolte arabe de 2010. De l’ancien président Jacques Chirac, à Taroudant, dans le sud du pays, à son successeur Nicolas Sarkozy, qui y a passé des vacances de Noël en 2009 et en 2010, à la résidence royale de Jnane Lekbir, à 3 kms de Marrakech, à son ancienne adversaire socialiste de 2007, Ségolène Royal, qui y a séjourné en 2010, avec son compagnon André Hadjez, au sein d’un “palace de Ouarzazate”, dans le sud du pays, à Jean Louis Borloo, ministre de l’écologie, au couple Balkany, Isabelle et Patrick Balkany, maire de Levallois, à Hervé Morin (et 18 membres de sa famille à l’hôtel Es-Saâdi de Marrakech), à Brice Hortefeux et naturellement Philippe Douste Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères qui fit l’objet d’un scandale.
    La « tribu Maroc » s’étend bien au-delà de ces attaches. De Bernard-Henri Lévy à Thierry de Beaucé, à Dominique Strass Khan et Anne Sinclair, à Elizabeth Guigou et Dominique de Villepin, nombre de dirigeants politiques, chefs d’entreprise, intellectuels médiatiques et célébrités du showbiz ont à Marrakech ou ailleurs une résidence secondaire. Le « plus beau pays du monde », comme le veut la publicité de l’Office marocain du tourisme, devient ainsi un lieu de rendez-vous culte pour la classe politique française, où la délocalisation d’un Conseil des ministres serait presque envisageable durant les fêtes de fin d’année. La Mamounia est la carte maîtresse de cette politique de séduction du Makhzen, le pouvoir féodal marocain. Tous y sont reçus avec les attentions particulières que sait déployer le Maroc pour ses hôtes de marque. Les invitations spéciales sont l’atout maître de l’arsenal diplomatique du royaume chérifien pour séduire les politiques français. La pratique est érigée en politique d’Etat.

    Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, le collier de la reine à Tzipi Livni constitue une faute politique impardonnable, qui fera tache ; une tache que rien ne saurait gommer de la mémoire des peuples en lutte ce qu’elle sera éternellement ressentie comme une prime à une belliciste impunie qui compte à son actif deux guerres, l’une, en 2006 contre le Liban, l’autre, en 2007-2008 contre Gaza, avec le
    Etat policé, le Maroc est aussi un état policier et son parc hôtelier, comme il se doit de l’être, est sonorisé et scanné, témoin muet des galipettes des uns, des roucoulades des unes, des valses hésitations des uns et des autres, de leurs chapardages et de leurs chuchotements, qui fait dire à un diplomate français que « la France est captive de la diplomatie marocaine », tout comme le monarchie marocaine est tributaire de sa survie de son allégeance israélienne.
    Le Royaume se gangrène de tant de dérives. De tant de licences. Lupanar des pétromonarchies du Golfe, enclave diplomatique israélienne, mercenaires sous traitant de la stratégie américaine en Afrique dans le cadre du « Safari Club » chargé de la protection des dictatures africaines pro occidentales, notamment le Zaïre du général Joseph Désiré Mobutu, sur fond de corruption, de népotisme et d’autoritarisme bureaucratique. A n’y prendre garde, le royaume pourrait en porter les stigmates indélébiles avec à sa tête un commandeur de peu, d’un royaume déserté de ses oiseaux migrateurs de mauvais augure, les vacanciers parasitaires envolés vers d’autres cieux à la recherche de nouvelles pitances.

    Et si le Maroc, par la somptuosité de son accueil, le nombre des bénéficiaires de ses prestations, ses abus et ceux de ses invités, ses dérives et les leurs, le silence complice des observateurs occidentaux, n’était en fin de compte que la plus grande mystification politico-médiatique de l’époque contemporaine, un syndrome tunisien sur une plus grande échelle ? Sur les débris de son trône ne subsistera alors au souverain qu’à méditer la fin pitoyable du dernier roi de Grenade, l’infortuné Bouabdil, raillé par sa mère « de pleurer comme une femme ce qu’il n’a su défendre comme un homme ».

    Le référendum du 1er juillet 2011 sur la Constitution marocaine a permis au roi Mohammed VI de donner au moins, dans le contexte des révoltes arabes, l’illusion d’une démocratisation.
    Etude comparative du texte original de la Constitution marocaine et du nouveau texte adopté par la réforme. Une réforme en trompe l’œil en ce que les pouvoirs du Roi sont encore plus étendus.

    1-Le collier de la Reine : L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui eut pour victime, en 1785, le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, et qui éclaboussa la réputation de la reine Marie Antoinette.

    2- Harissa.com http://www.harissa.com/news/article/le-maroc-d%C3%A9ment-avoir-offert-un-collier-en-diamants-%C3%A0-tzipi-livni

    3- Sur la problématique du judaïsme marocain cf. à ce propos, l’analyse de Abraham Sarfati https://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif
    – Sur le partenariat stratégique entre Israël et le Maroc, Cf. à ce propos La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    –1re partie : Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme https://www.renenaba.com/hassan-et-hussein-le-modernisme-au-service-de-l%E2%80%99archaisme
    2eme partie La Cia de l’un, le Mossad de l’autre https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occiden

    4-Abdel Monein Diouri, dans son livre « A qui appartient le Maroc » (Editions l‘Harmattan), chapitre IV « Une diplomatie captive », page 103, soutient que « durant la guerre de juin 1967, des navires israéliens ont fait de discrètes escales techniques dans les ports marocains. Les bases américaines au Maroc ont servi de ponts aériens entre les Etats-Unis et Israël. Les bateaux marocains de pêche en haute mer (propriété du Roi) étaient équipés pour servir au Mossad de système d’écoute des communications téléphoniques, via le détroit de Gibraltar, point de passage des communications internationales entre l4Europe et l4Afrique. Les renseignements recueillis par ce système servaient aussi bien Israël que le Maroc ». De son côté, Agnès Bensimon, auteur eu célèbre « Hassan II et les Juifs », affirme que c’est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L’historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c’est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé. Quel intérêt pour Hassan II ? Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d’enfance de Mohamed Oufkir, afin qu’il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l’agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignaient qu’un membre de l’opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l’opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d’Israël parce qu’il était attiré par ce qu’on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu’avait eue ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l’expression consacrée. L’inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d’autant plus que Ben Gourion avait décidé d’opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d’Etats lointains mais conciliants. L’intrusion du Mossad au Maroc s’est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n’en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à “l’accord de compromis” conclu entre le Palais et Israël favorisant l’exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d’autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse. Les archives nationales d’Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa “Guerre des Sables” avec l’Algérie en livrant des blindés. Des officiers de l’armée et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l’embryon de la DST. En retour, et malgré l’envoi de troupes au Golan jugé “anecdotique”, le Maroc n’a eu de cesse de normaliser l’existence de l’Etat hébreu auprès du monde arabe ou ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Israël aurait continué à aider “technologiquement” le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï.
    http://www.mamfakinch.com/au-maroc-en-2011-mieux-vaut-militer-pour-israel-que-pour-la-democratie-o

    5- Selon une dépêche AFP 19 août 2005 : La juive israélienne Hedva Selaa, 53 ans, ancienne, soldate de l´armée israélienne, aujourd’hui réceptionniste dans un hôtel à Eilat, dit être la fille naturelle du “commandeur des croyants” Hassan II et sœur du “nouveau commandeur des croyants” marocains ! C’est le “scoop” présenté- le 19 août 2005 – à la Une d’un supplément du quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot. Sous le titre “le roi et moi”, Hedva (Selaa est le nom de son mari) pose avec une photo du roi défunt – un cliché censé souligner leur ressemblance. Intitulé “une princesse marocaine”, l’article raconte la romance qu’aurait eue Anita Benzaquen, la mère de Hedva, en 1952, avec le prince héritier Moulay Hassan, alors âgé de 23 ans. Deux enfants seraient nés des amours illégitimes du prince Hassan (future Hassan II) et de sa maîtresse juive Anita, nièce de Léon Benzoïque, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT du premier gouvernement marocain sous Mohamed V. Si Jacky, l’aîné, refuse toujours de parler à la presse, Hedva, la cadette, a décidé de “tout révéler” 8 ans après le décès de sa mère Anita, en 1997. Une mère que Hedva n’hésite pas à qualifier de femme frivole et multipliant les aventures. “Un test ADN n’est pas envisageable, admet Hedva, et mon frère Jacky a brulé toutes les archives de notre mère après sa mort”.
    Son récit s’appuie sur des recoupements familiaux. La réceptionniste ne demande rien, et notamment pas d’argent. Son unique souhait, dit-elle, est de “rencontrer mon demi-frère, le roi Mohammed VI”. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yediot Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après “24 heures de réflexion”, dit le quotidien israélien, le marocain a décliné l‘offre.

    6- Quand le Maroc offre de « généreux cadeaux » aux criminels de guerre israéliens. Selon le quotidien israélien Maariv, du mercredi 13 juillet 2011, le parlement israélien a pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères. Maariv révèle ainsi que « Lalla Salma » a offert un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009. Madame Tzipi Livni, a séjourné au Maroc à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger, du 19 au 21 novembre 2009, le think tank de Brahim Fassi Fihri, fils du ministre marocain des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri. La famille royale marocaine compte parmi les plus « généreux donateurs » de cadeaux aux responsables de l’Etat hébreu. En 1981, pour remercier Shimon Peres de sa venue au Maroc pour rassurer le régime des soutiens juifs américains. Le Commandeur des croyants lui avait offert une cargaison complète de vin de bon cru de ses vignes personnelles, chargée à bord de l’avion qui le transportait en Israël ! URL courte : http://www.demainonline.com/?p=6338 the Hebrew-language daily Maariv reported Thursday http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/145701
    Tzipi Livni, dont la famille originaire de Pologne, est la fille du chef des opérations de l’Irgoun. A ce titre, en 1946 et sur ordre de Menahem Begin, il avait organisé le célèbre attentat à la bombe contre l’hôtel King David, où se trouvait le QG britannique, et qui a coûté la vie à 91 Anglais, Arabes et Juifs. Plus tard et toujours aux côtés de Begin, Livni père a été l’un des architectes de la naissance du Likoud et de la victoire du parti qui a porté Begin au pouvoir en 1977. Au décès de son père, Tzipi Livini a cherché à succéder à son paternel à la Knesset sur le ticket du Likoud, optant pour un slogan bien particulier : « Mon nom est une institution » Un slogan lourd de sens car, en hébreu, le mot « institution » signifie Mossad, le nom des services secrets israéliens, en référence à son passage au Mossad, où elle fut un agent clé en Europe pour quatre ans, dans les années 80. Et notamment en France -elle est francophone- où elle a dirigé une « safe house » (maison sécurisée servant de base arrière ou de lieu de repli) pour ses collègues du Mossad au moment où le service entamait une campagne d’assassinats en Europe. Elle était notamment en poste en France en 1980, lorsqu’un scientifique égyptien spécialisé dans le nucléaire et travaillant pour Saddam Hussein a été assassiné dans la chambre de son hôtel parisien par le Mossad. Le gouvernement israélien a refusé de confirmer officiellement que le service était derrière cet assassinat mais le Premier ministre de l’époque, Menachem Begin, a glissé un jour à un journaliste américain qu’il espérait que la France qui aidait l’Irak avait« appris la leçon ». Tzipi Livni était toujours en poste en Europe lorsque un dirigeant de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), Mamoun Meraish, a été tué par des balles tirées par un agent du Mossad à Athènes, en Grèce, en 1983. Un assassinat où, pour le Times de Londres en date du 1er juin 2008, Tzipi Livni était impliquée. A la suite du meurtre de Mamoun Meraish, Livni est rentrée en Israël pour reprendre ses études de droit. En cause selon le Times, de trop fortes « pressions » dans son boulot d’agent secret. Etait-elle elle-même l’un des tueurs dans cet assassinat et dans d’autres, comme le prétend la presse britannique ? Lorsqu’elle se lance dans la politique au sein du Likoud, elle devient vite une disciple d’Ariel Sharon, l’homme qu’une commission officielle israélienne a désigné comme étant « personnellement responsable » du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban, en 1982. Par la suite, elle sera sous le patronage de Sharon ministre de la Coopération régionale, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Absorption des immigrés et ministre de la Justice. Elle suivra Sharon lorsqu’il claque la porte du Likoud en 2005 pour fonder Kadima. Quand Ehud Olmert succède à Ariel Sharon comme Premier ministre, Tzipi sera nomme vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères..

    7- L’Institut Amadeus : Créé en 2008, basé à Rabat, Amadeus est un « think tank » marocain, indépendant, qui se présente comme un centre d’expertise, de réflexion, de conseil, de proposition et de consultation, une plateforme d’échanges, de rencontres et de coopération Nord-Sud et Sud-Sud. Amadeus bénéficie du partenariat d’une vingtaine d’entreprises notamment Alsthom, la chaine hôtelière Movenpick, l’Hebdomadaire Jeune Afrique, Maroc Telecom Et Medi1 SAT. Animé par une équipe de quinze personnes composées de managers, de chercheurs et d’experts avec des pôles de compétence et des horizons culturels diversifiés, il se propose de consolider l’image de marque du Maroc et de la région du Maghreb, au niveau international, en menant des actions de lobbying.
    L’équipe dirigeante est composée des trois personnalités suivantes :

    –Brahim Fassi-Fihri : Diplômé en sciences politiques de l’Université de Montréal, le président de l’Institut Amadeus a effectué de nombreux travaux de recherche dans le domaine des relations internationales. Brahim fonde l’association Amadeus en 2005. En 2007, il approfondit sa connaissance des enjeux euro-méditerranéens en intégrant la Direction Générale des Relations Extérieures de la Commission Européenne. Il est nommé durant cette période responsable du comité d’organisation de la 11eme conférence ministérielle Euromed de la Transition économique. En tant que Président de l’Institut Amadeus, Brahim coordonne l’ensemble des activités de l’Institut et apporte son expertise des enjeux politiques et géostratégiques contemporains. Il est l’initiateur et le créateur des MEDays, un forum international organisé chaque année à Tanger. Brahim a développé un réseau international de personnalités de la sphère politique et économique et des medias, faisant des MEDays le rendez-vous annuel des pays den la région sud.

    –Mekki Lahlou : Diplômé en sciences politiques de l’Université de McGill à Montréal, titulaire d’un Master en relations internationales et droit international à Sciences Po Paris et doctorant en droit aérien Mekki est un spécialiste des relations internationales. Il a travaillé dans la fonction publique internationale et s’est par la suite spécialisé dans les problématiques de la libéralisation et de la déréglementation du transport aérien international, notamment lors de son séjour à l’Association du Transport Aérien International à Genève. A l’Institut Amadeus, Mekki s’occupe plus particulièrement des relations extérieures, et notamment des partenariats et du financement des activités de l’Institut.

    –Younès Slaoui : Vice-président et co-fondateur de l’Institut Amadeus Issu de l’Ecole Nationale d’Administration française (ENA), promotion Jean-Jacques Rousseau, et diplômé de l’EM Lyon, Younes est spécialisé en administration publique, en stratégie et en finance d’entreprise. Ses expériences à Calyon et DTZ lui ont permis de participer à des opérations de financement d’entreprises et de conseil financier. Au cours de son expérience au sein de la Direction Générale française de l’Énergie et du Climat, il a intégré l’équipe du Plan Solaire Méditerranéen de l’Union pour la méditerranée (UPM) et a été chargé d’un rapport sur le financement du nucléaire. Younes a également collaboré à la réflexion stratégique et à l’étude du développement international du groupe EM Lyon en tant que chargé de mission auprès du directeur général de cette institution. Au niveau associatif, Younes a occupé en 2006 la fonction de Président de l’AMGE Lyon et Vice-président régional de l’AMGE (Association des Marocains des Grandes Ecoles). Younes apporte ses connaissances des enjeux et problématiques de développement économique et social, et est un acteur de premier rang dans l’élaboration.

    8 – Sentence philosophique du blog « Princesse de Clèves islamo-gauchiste ».

    9 – Alexandre Adler, Rachida Dati, le Maroc et les chantres de la démocratie « contrôlée » blog du monde diplo lundi 4 juillet 2011, par Alain Gresh http://blog.mondediplo.net/2011-07-04-Alexandre-Adler-Rachida-Dati-le-Maroc-et-les                                                                                                                                                       https://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

  • L’affaire Benalla, une revanche pour « l’ancien monde »

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/28/l-affaire-benalla-une-revanche-pour-l-ancien-monde_5336968_823448.html

    Relégués, ringardisés et parfois méprisés par la jeune majorité LRM depuis un an, les représentants de l’opposition se délectent aujourd’hui des difficultés du pouvoir.

    Une atmosphère électrique. Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, déroule ses arguments, point par point, depuis plus de deux heures et demie. Dans les sous-sols du Sénat, la climatisation fonctionne mais les esprits s’échauffent. L’audition du bras droit du président de la République, jeudi 26 juillet, est l’une des plus attendues de la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla, qui empoisonne l’exécutif depuis plus d’une semaine.

    Fatigué, les mains jointes devant le visage, Alexis Kohler tente de créer un moment de complicité avec le président de la commission, Philippe Bas. Le sénateur Les Républicains (LR) de la Manche est l’un de ses lointains prédécesseurs à l’Elysée. C’était sous Jacques Chirac. Une éternité. « Vous avez occupé la fonction que j’ai l’honneur d’occuper… », commence l’actuel secrétaire général de l’Elysée. La réponse tombe, cinglante : « C’était la préhistoire et l’ancien monde. Je veux bien reconnaître qu’il y ait des différences… »

    Dans la salle Clemenceau du Sénat, où se succèdent les auditions de la commission d’enquête, un ange passe… « La démocratie, c’est le pouvoir des poux de manger des lions », philosophait le Tigre. Aujourd’hui, les « poux » se régalent des déboires de ceux qui jouent aux « lions » depuis plus d’un an.

    En 2017, les jeunes fauves ont brutalement supplanté et ringardisé les partis politiques traditionnels et les élus de tout bord, qu’ils ont eu tôt fait de reléguer sous le vocable peu flatteur d’« ancien monde ». Multipliant les leçons d’exemplarité, La République en marche (LRM) a assommé, désorienté, et rendu inaudibles les tenants de l’ordre d’avant. En quelques jours, l’affaire Benalla a permis à ces derniers de se refaire une santé. Députés de l’opposition, anciens ministres, parlementaires déchus se délectent aujourd’hui des petites et grandes misères de la Macronie, tout en pensant tenir une forme de revanche.

    Le Sénat, « the place to be »

    Le retour en grâce du Sénat en est une illustration. Réputée poussiéreuse, inutile, cette chambre qui travaille dans l’ombre est le refuge des vieux élus et l’incarnation de l’art consommé du compromis politique. D’habitude désertée par les journalistes, c’est aujourd’hui « the place to be ». Là que se déroulent les auditions les plus attendues, celles qui ont été refusées par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, contrôlée par LRM. Ici que sont entendus les piliers du régime, Alexis Kohler ou encore Christophe Castaner, le délégué général de LRM.

    Ici encore que, de l’avis général, le travail est le plus appliqué, le plus serein. Au point même que certains députés viennent en prendre de la graine. Jeudi matin, Marine Le Pen y joue ainsi les invités surprise, assise en tribune, dans le public, pour écouter M. Kohler. Même La France insoumise (LFI) est prise en flagrant délit de défense de la vieille chambre. « Je suis sous le choc, je défends des institutions bourgeoises et parlementaires de la Ve République alors que je suis trotskiste ! », a ironisé la députée (LFI) de Paris Danièle Obono. « Pour le Sénat, c’est inespéré », glisse un député LR pas tout à fait « nouveau monde ».

    Inespéré aussi le sursaut à l’Assemblée nationale, où les groupes de l’opposition retrouvent des couleurs. Un petit livre rouge et bleu est devenu le symbole de leur revanche : le règlement de l’Assemblée nationale. C’est grâce à cet objet, brandi dans l’Hémicycle 298 fois en quatre jours pour signaler un « rappel au règlement », que les députés de droite et de gauche ont pu paralyser les débats plusieurs jours d’affilée. L’obstruction, cette bonne vieille combine parlementaire.

    La majorité a dû céder, laissant l’opposition s’engouffrer dans la brèche. Coup sur coup, celle-ci a obtenu l’ouverture d’une enquête parlementaire, la publicité des auditions, et, finalement, le 22 juillet, l’ajournement de la réforme des institutions. Le texte, qui avait fait l’unanimité contre lui à l’Assemblée nationale, est repoussé sine die. Première victime collatérale de l’affaire Benalla.

    Une même scène se répète, à la buvette ou dans les couloirs. Un député de la majorité veut savoir : « C’est pas bientôt fini ce cirque ? » Avant de se voir rétorquer : « Ça fait un an qu’on en prend plein la tronche, c’est pas maintenant qu’on va vous lâcher ! » Suspecte hier, l’expérience est redevenue désirable. Aux élections législatives de juin 2017, les Français avaient plébiscité la nouveauté, installant des centaines de novices au Palais-Bourbon. Dans une crise, l’épaisseur politique donne pourtant l’avantage.

    « Il est frappant de voir autant d’amateurs au mètre carré, raille le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon. Ils ne comprennent rien à l’Etat et à la gestion de crise. » « Ils sont nuls, nuls, nuls !, s’écrie de son côté un ancien ministre de droite. Ce n’était quand même pas très compliqué de nous renvoyer au SAC [Service d’action civique] de [Charles] de Gaulle ! » « Les députés de la majorité ont été tellement abandonnés par leurs cadres que l’opposition n’avait pas besoin d’être dotée d’un sens élevé de la stratégie pour renverser la vapeur », analyse le député communiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu.

    « Ça remet la balle au centre »

    Quoi qu’il en soit, plus personne à LRM n’ose critiquer l’ancien monde. « Il faut savoir s’appuyer sur l’expérience de ceux qui ont un passé politique », concède la députée (LRM) de l’Isère Emilie Chalas. Cette querelle des anciens et des modernes s’est parfaitement incarnée dans le face-à-face entre les deux corapporteurs de la commission d’enquête parlementaire consacrée à l’affaire Benalla, Yaël Braun-Pivet (LRM) et Guillaume Larrivé (LR). Les deux députés ont tenté de porter ensemble la commission, en vain. La néophyte n’a jamais réussi à prendre l’ascendant sur le conseiller d’Etat, qui a fini par claquer la porte, jetant le discrédit sur la commission.

    « Quand vous avez subi un an d’arrogance, sans expérience, sans recul historique et sans analyse politique, et que vous arrivez à renverser les choses, ce n’est pas que ça fait plaisir, mais ça remet la balle au centre », se gargarise encore Stéphane Peu. Pour se défendre, certains macronistes comme Emilie Chalas dénoncent « une soif de vengeance, des frustrations et des jalousies ». Les plus expérimentés des députés LRM le reconnaissent toutefois : un « flottement » s’est installé dans la majorité en début de crise. « Les députés d’opposition ont été malins et ils ont eu raison », concède l’une d’entre eux.

    « Attention à l’effet boomerang »

    Face à la majorité, les ténors de l’opposition s’affichent ostensiblement ensemble, se congratulent ou s’applaudissent. Drôle de concorde. Danièle Obono (LFI), Marine Le Pen (Rassemblement national, ex-FN) et Philippe Gosselin (LR) dénoncent ainsi côte à côte devant les caméras le « coup de force » de la majorité, qui a notamment voulu imposer sa liste de personnes auditionnées par la commission d’enquête.

    Ici, M. Mélenchon et Christian Jacob (LR) sont immortalisés en pleine conversation dans l’Hémicycle par une députée LRM. Là, le même Mélenchon se promène avec le député souverainiste de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan dans les couloirs du Palais-Bourbon. « Quand il s’agit de protéger l’Etat et de faire respecter la norme républicaine, il y a une convergence avec la droite, je l’assume », répond le président du groupe LFI.

    « Ils sont goguenards et ravis. Ils rongent l’os qu’on leur a donné à manger et ils vont le tirer jusqu’à la ficelle », analyse le député (MoDem) des Yvelines Bruno Millienne, avant d’avertir ses collègues : « Attention à l’effet boomerang, les Français vont se lasser. » « S’ils ne comptent que là-dessus pour se relégitimer, c’est la démonstration de la pauvreté de leur projet politique », lâche à son tour la députée (LRM) des Yvelines Aurore Bergé. « Comme s’il n’y avait pas eu [Patrick] Balkany et [Jérôme] Cahuzac », grommelle une autre députée LRM, renvoyant les partis d’opposition à leurs propres turpitudes.

    « Finalement le nouveau monde est très ancien ! »

    Le feuilleton de l’affaire Benalla apparaît encore plus savoureux pour ceux qui ont été mis hors jeu en 2017, à la faveur de l’alternance. « Je n’ai même pas besoin de regarder la télévision, je suis sur ma chaise longue et tout me parvient par SMS ! », s’amuse Jean-Christophe Cambadélis, depuis son lieu de vacances. « Il y a une forme de jubilation quand on voit que le président de la République combine en une seule affaire à la fois Cahuzac [l’ancien ministre du budget avait menti sur son compte en Suisse] et Leonarda [du nom de cette jeune Kosovare dont François Hollande avait tranché le sort, devant les caméras] », pouffe encore l’ancien premier secrétaire du PS.

    D’anciens conseillers du pouvoir, qui ont connu M. Macron à Bercy, se délectent eux aussi du feuilleton. La moindre information est partagée, diffusée et commentée dans des groupes de discussion sur l’application WhatsApp.

    « A chaque nouveau rebondissement, après chaque révélation, chaque contradiction, on s’envoie le même GIF [courte vidéo], se marre l’un d’entre eux, Michael Jackson dans un cinéma mâchouillant du pop-corn en regardant avidement la scène. »
    Du passage de l’actuel chef de l’Etat au ministère des finances, sous le précédent quinquennat, ces ex-conseillers ont gardé un fond de rancune qui éclaire, pour eux, l’épisode Benalla d’une lumière savoureuse. « Comme du temps de Bercy, la garde rapprochée d’Emmanuel Macron est sur un piédestal », commente l’un d’eux, sans cacher son étonnement : « Comment quelqu’un d’aussi minutieux a-t-il pu laisser un truc pareil se faire, ses collaborateurs se contredire [au sein de la commission d’enquête] ? Finalement le nouveau monde est très ancien ! »

    « Ce sera la tache du quinquennat »

    La Sarkozie non plus n’en rate pas une miette. Entre une séance de jardinage et son départ en vacances, l’ancien ministre Brice Hortefeux ne se lasse pas de commenter l’« affaire de l’Elysée ». « Cela restera un marqueur du quinquennat. Il y a toujours des taches, mais il y a les indélébiles. Celle-ci en sera une. Ce sera la tache du quinquennat », observe-t-il.

    En revanche, les deux anciens chefs de l’Etat, François Hollande et Nicolas Sarkozy, sont restés prudemment en retrait. Sans rien rater des événements, ils savent que toute intervention de leur part pourrait leur être reprochée. Le président de LR, Laurent Wauquiez, s’est lui aussi tenu à l’écart du feuilleton ; Brice Hortefeux lui a conseillé de « prendre de la hauteur ». Et de commencer à préparer le coup d’après.

    Cette crise, ce sont finalement les routiers de la politique qui en parlent le mieux. Dans le « vieux monde » socialiste, on se raconte ce que François Mitterrand aurait dit un jour à propos de Laurent Fabius qui, dans les années 1980, incarnait alors le « nouveau monde ». « Il y a deux singes. Celui qui reçoit des décharges électriques tous les jours, ce qui finit par être indolore : c’est l’ancien monde. Et il y a un autre singe, celui qui n’en prend jamais. Alors, quand il en prend une, il meurt. »

  • Comme les Etats-Unis, la France enferme les enfants migrants.
    http://www.francesoir.fr/politique-france/comme-les-etats-unis-la-france-enferme-les-enfants-migrants

    Et pourtant. Enfermer derrière des barreaux des bambins, et même des nourrissons, n’est pas réservé aux seuls Etats-Unis ou autres pays peu regardants sur les droits de l’Homme. La France aussi est régulièrement condamnée pour détention de candidats à l’immigration mineurs. Ce qui pourrait expliquer l’absence de réaction de la part de la classe politique française.

    La situation est ainsi « extraordinairement dramatique » dans les centres de rétention administrative (CRA) français, les prisons pour sans-papiers en passe d’être expulsés, selon le secrétaire général de la Cimade Jean-Claude Mas. Cité par le site spécialisé InfoMigrants, le responsable assure même que « le nombre d’enfants enfermés est en constante évolution (en France) depuis des années mais on note une nette accélération depuis l’arrivée de Macron. Aujourd’hui, on enferme tous azimuts ».

    L’histoire d’un nourrisson de trois mois, médiatisée fin février, a donné un visage à ces 305 enfants qui ont été retenus en CRA en France métropolitaine en 2017 et déjà 117 autres depuis le début de l’année 2018, selon les chiffres communiqués par la Cimade, contactée par France-Soir. Une vieille habitude (et transpartisane) puisque le pic date de 2010, lorsque Brice Hortefeux était ministre de l’Intérieur, avec 356 enfants enfermés. Et ce sans compter les autres locaux de rétention, des CRA « low-cost » sans médecin, présence associative, ni cour de promenade, ni les milliers d’autres enfants détenus outre-mer (4.285 enfants à Mayotte en 2016 !).

  • Argent libyen : Brice #Hortefeux s’est montré fragile devant la police
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280318/argent-libyen-brice-hortefeux-s-est-montre-fragile-devant-la-police

    Ziad Takieddine et Brice Hortefeux, en 2003, devant le yacht de l’intermédiaire. © DR/Mediapart Entendu le 20 mars dernier sous le statut de « suspect libre », l’ancien ministre de l’intérieur s’est retrouvé confronté par les enquêteurs de l’Office anticorruption de la police judiciaire à des éléments circonstanciés qui ont fragilisé sa ligne de défense, selon le compte-rendu de ses deux auditions. Quitte à contredire Nicolas #Sarkozy.

    #France #Corruption #Ghanem #Guéant #kadhafi #libye #Senoussi

  • Argent libyen: #Sarkozy en garde à vue, #Hortefeux entendu
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200318/argent-libyen-sarkozy-en-garde-vue-hortefeux-entendu

    © Reuters Selon nos informations, l’ancien président de la République a été placé en garde à vue mardi 20 mars au matin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans les locaux de l’Office anticorruption de la police judiciaire. L’ancien ministre Brice Hortefeux est quant à lui entendu sous le statut de « suspect libre ».

    #International #France #Djouhri #Guéant #kadhafi #Koussa #libye #Missouri #Saleh #Senoussi #Takieddine #Woerth

  • Financements libyens : #Sarkozy en garde à vue, #Hortefeux entendu comme suspect
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200318/financements-libyens-sarkozy-en-garde-vue-hortefeux-entendu-comme-suspect

    © Reuters Accélération spectaculaire dans l’affaire des financements libyens. L’ancien président de la République a été placé en garde à vue mardi 20 mars au matin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans les locaux de l’Office anticorruption de la police judiciaire. Depuis 2013, la justice dénoue les fils de cette affaire hors normes. L’ancien ministre Brice Hortefeux est quant-à-lui entendu sous le statut de « suspect libre ».

    #International #France #Djouhri #Guéant #kadhafi #Koussa #libye #Missouri #Saleh #Senoussi #Takieddine #Woerth

  • Lancement de la campagne #ePrivacy, agissons !
    https://www.laquadrature.net/fr/campagne_eprivacy

    Paris, le 25 septembre 2017 — Dans deux semaines, le Parlement européen prendra un vote décisif pour notre vie privée en ligne. Analyse de nos communications (email, SMS, téléphone, usage d’Internet), pistage en ligne et géolocalisation : si nous ne faisons rien, telle est la #Surveillance que toute entreprise pourrait mettre en place pour de simples motifs économiques et sans notre consentement. La Quadrature du Net lance une campagne de sensibilisation et de mobilisation populaire : eprivacy.laquadrature.net. Il nous reste deux semaines pour convaincre les eurodéputés de la commission « Libertés civiles » (dite LIBE) du Parlement européen de protéger notre vie privée en ligne. Ceux-ci examineront dès le 11 octobre leur rapport sur le règlement ePrivacy : ce rapport déterminera la base sur (...)

    #Vie_privée_-_Données_personnelles #communiqué

  • Assistants parlementaires : la liste des 19 eurodéputés concernés par l’enquête
    Emmanuel Galiero, Le Figaro, le 30 mai 2017
    http://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/2017/05/30/38001-20170530ARTFIG00118-assistants-parlementaires-l-enquete-concerne-19-e

    Dans les rangs du Parti socialiste, apparaissent Edouard Martin, Emmanuel Maurel, Christine Revault d’Alonnes Bonnefoy et Jean-Louis Cottigny. Côté LR, sont cités Michèle Alliot-Marie, Angélique Delahaye, Brice Hortefeux, Marc Joulaud, Tokia Saïfi, Jérôme Lavrilleux (ex-LR) et Constance Le Grip. A l’UDI, apparaissent Jean Arthuis (devenu En Marche) et Dominique Riquet. Avec Marielle de Sarnez pour le MoDem, Robert Rochefort est également évoqué. Enfin, on découvre Yannick Jadot et Michèle Rivasi élus EELV, Patrick Le Hyaric du Front de Gauche et Virginie Rozière du PRG.

    #France #corruption #parlement_européen #eurodéputés

  • J – 117 : Je n’arrive pas entièrement à me couper de l’actualité, c’en est même étonnant. Il y a quelques bribes qui finissent par passer quand même, à mon insu. En soit les bribes en question ne seraient pas graves, en fait si c’est grave, tant elles ne me donnent pas d’indication directe à propos de ce que je veux ignorer de toutes mes forces, l’identité du prochain locataire-propriétaire de l’Elysée, oui, c’est cela la clef de lecture de Qui ça ? , je peux bien vous le dire maintenant, mais je remarque ces quelques bribes quand je les mets bout à bout finissent par me renseigner sur ce que j’étais parvenu à ignorer jusque-là.

    Donc, Marine Le Pen a pris le pouvoir et personne ne m’en a rien dit. Sans doute que tout un chacun a peur et plus personne n’ose parler, tout le monde fait mine de continuer à poursuivre son petit bonhomme de chemin, comme si de rien n’était, mais c’est surtout dans un souci de ne pas se faire remarquer. Parce qu’en fait, tout le monde a peur. Et cela je l’ai toujours soupçonné. J’ai toujours su que l’arrivée au pouvoir du Front National se passerait de cette façon, que cela passerait inaperçu, qu’en fait c’est déjà arrivé et que l’on ferait tous semblant de rien.

    Déjà en 2002, le 21 avril, c’était comme ça. Le Pen n’a pas été élu mais son programme si. Et cela a trompé tout le monde. On s’est réjoui trop vite et à mauvais escient. Ce qu’il faut retenir c’est qu’en 2002, 100% des Français ont voté pour l’extrême droite et que ce n’est pas une exagération de ma part, que j’ai l’air comme ça de confondre le R.P.R. et le Front National, non, je ne les confonds pas, ils sont strictement identiques. Relisez deux choses, le programme électoral du Front National pour les élections présidentielles de 2002, la section sur la sécurité intérieure, et les lois Sarkozy-Perben, vous verrez que 12 des 24 mesures préconisées par le Front National figurent en bonne place dans ces lois de sécurité, et maintenant imaginez qu’au lieu du candidat d’extrême droite Chirac (le bruit et les odeurs), c’eut été l’autre candidat d’extrême droite, Le Pen (la France aux Français et le steak au poivre) qui ait été choisi, franchement vous pensez qu’il aurait eu la moindre chance de réaliser la moitié de son programme. L’extrême droite de Le Pen en a rêvé, l’extrême droite de Chirac l’a fait.

    Ce n’est pas la tête du candidat qui est importante (et quel concours de beauté vraiment !), ce sont les programmes et les actes qu’il faut lire.

    En 2007, Le Pen a légué son héritage, non pas à sa fille, comme on le dit souvent, mais à son fils spirituel, Sarkozy.

    Pendant cinq ans, Sarkozy a été un président d’extrême droite, plus sans doute que n’aurait pû l’être Le Pen s’il avait été élu ce qu’il n’a pas été parce que justement son fils spirituel lui a volé ses voix. Pour ma part des signes de cet héritage, et de sa mise en action j’en ai relevé tellement, et cela dès le début, dès le printemps 2007 que j’avais entrepris, sans doute échauffé par certaines de mes lectures, notamment celle de Lingua Tertii Imperii (La langue du troisième Reich) de Viktor Klimperer et cette attention de linguiste au moindre glissement du discours, que j’avais entrepris donc d’en noter le moindre fait et geste, pour garder la trace de cette grande glissade : c’était le texte régulièrement mis à jour d’extreme_droite.txt. Mais je dois le reconnaître, j’ai été terrassé par le rythme de mon adversaire, comme on peut l’être par la vitesse d’exécution ou la puissance en mêlée d’un adversaire qui nous domine, contre lequel on ne peut rien, il faut dire, j’avais le sentiment, voilier, de partir à l’abordage d’un cuirassier, je me demande même si ce n’est pas à ce moment-là, qu’ivre de lectures (non pas de chevalerie mais de linguistique de combat), je n’ai pas commencé ma carrière de Don Quichotte du Val de Marne et ses assauts contre des moulins à vent, oui, qui, simple citoyen pouvait lutter contre ce rouleau compresseur, son rythme infernal et sa terrible masse ? C’est en lisant aujourd’hui le Journal de la crise, de 2006, 2007, 2008, d’avant et d’après de mon cher, tellement cher, ami Laurent Grisel que je me console, ma tentative n’était pas entièrement vaine et en deux petits endroits de son livre je lui suis venu en aide à ma tentative avortée, extreme_droite.txt.

    De 2007 à 2012, je n’en démords pas, la politique appliquée par les différents gouvernements Fillon a été une politique d’extrême droite, une guerre déclarée contre les faibles, les démunis au profit des nantis, et il m’est indifférent que les démunis aient pu provenir d’autres pays que le nôtre, surtout quand j’ai désormais acquis l’inébranlable conviction que les nantis n’avaient pas et n’ont toujours pas de frontière pour ce qui est de nous détrousser. De 2012 à 2017, c’est la même politique qui a été appliquée, en laissant croire dans un premier temps que non, pas du tout, on allait voir ce que l’on allait voir, mais en fait si, et même plus que si, il n’est pas exclu, par exemple, que Fillon Sarkozy seraient parvenus à imposer le contenu de la loi Travaille ! Encore une fois ce n’est pas la tête des hommes, et des rares femmes, politiques qui nous gouvernent qui me sert de boussole, mais bien leur programme, dans un premier temps, et leur politique, dans un second temps, et donc ne voyant pas la différence entre le Front National et le RPR et étant désormais convaincu que le PPS (Parti Pseudo Socialiste) avait dépassé les objectifs du RPR, je suis contraint de constater que l’extrême droite est au pouvoir, depuis en fait 15 ans. Que ce soit une photographie de l’oncle Raymond de la qualité française qui soit affichée dans toutes les mairies de France n’est pas un repère pour moi, que l’on plonge de tels portraits dans un bain d’acide et je sais très bien quel est le visage que l’on trouvera en dessous, celui de la présidente du front national un bandeau sur l’œil. Mais encore une fois, leur visage : quelle affaire ! On s’en moque éperdument.

    De même qu’entre 2007 et 2012, dans mon petit fichier extreme_droite.txt ( http://www.desordre.net/bloc/extreme_droite/index.htm ), j’avais relevé les faits suivants :

    20/07/2007 : Quatre syndicats de l’inspection du travail ont annoncé, vendredi 20 juillet, qu’ils déposaient un recours devant le Conseil d’Etat contre les attributions du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux, qui permettent à ce dernier d’utiliser les inspecteurs du travail dans la recherche des travailleurs étrangers illégaux.

    5/09/2007 : La Ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, proteste contre cette citation dans une définition du Petit Robert : " Rebeu ou Reubeu, n. et adj. -1988 verlan de beur. FAM. péj. Arabe, beur. « T’es un pauvre petit rebeu qu’un connard de flic fait chier. C’est ça ? » Izzo. Des rebeux." et apporte son soutien à l’Unsa-police, premier syndicat de police dans sa volonté de faire pression pour censurer cette citation.

    13/09/2007 : Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse a proposé un amendement à l’assemblée visant à recourir à des test d’ADN à la charge des personnes déposant un dossier de regroupement familial.

    20/09/2007 : Le délai de recours contre les décisions de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), qui accorde ou refuse l’asile politique en France, a été réduit d’un mois à quinze jours.

    10/10/2007 : Des policiers en civil se font passer pour des conseillers d’éducation d’un collège pour arrêter des parents d’élèves sans papier dans le XVIIIème arrondissement de Paris.

    17/10/2007 : Les syndicats de l’ANPE et de l’Assedic dénoncent une « nouvelle mission d’auxiliaire de police », une « chasse à l’étranger », de « la délation »... En cause, un décret publié le 11 mai 2007, pris en application de la loi Sarkozy sur l’immigration et l’intégration du 24 juillet 2006, qui oblige, depuis le premier octobre, les agents de l’ANPE et des Assedic à transmettre « systématiquement » aux préfectures copie des titres de séjour et de travail des demandeurs d’emploi étrangers pour vérification.

    4/12/2007 : la police nationale propose des récompenses de plusieurs milliers d’euros pour encourager les habitants de Villiers le Bel à la délation, après les émeutes de fin novembre, dans le but de traquer les émeutiers les plus violents.

    Avez-vous le sentiment que ce soit là de petits faits, des faits anodins, comme l’étymologie du mot le signifie, a nodos, hors douleur en grec, des faits qui soient tellement différents de ceux d’aujourd’hui finalement ?

    Doutez-vous encore de la vraie couleur de ce régime politique ? Et du coup, vous m’expliquerez comment il est possible sinon, que nous ne soyons pas encore sous le régime politique du Front National et qu’un enseignant et un agriculteur soient poursuivis en justice pour avoir apporté secours à des personnes entièrement égarées à la frontière entre la France et l’Italie, frontière dont j’entends qu’elle a été rétablie, alors que ces deux pays font partie du même espace européen, on ne me dit pas tout mais je comprends certaines choses tout de même, qu’un automobiliste a sciemment écrasé trois femmes voilées dans les rues d’Armentières, Nord, qu’il a été relâché peu de temps après les faits et que le commissariat de police d’Armentières, Nord a d’abord refusé de recevoir la plainte contre X d’une de ces femmes, la première qui soit parvenue à se relever de son lit d’hôpital, et qu’un maire a envoyé la police municipale dans une école au motif qu’un professeur entendait y faire étudier à ses élèves la langue arabe, je rappelle qu’en république, l’école est un sanctuaire que la police n’a rien à y faire, donc toutes ces petites choses que j’apprends malgré tout, en faisant tant d’efforts pour les ignorer, pour n’en rien savoir, surtout ne rien savoir des grandes agitations, de ceux qui se disputent aujourd’hui le déshonneur d’être dictateur à la place du dictateur, vous voudriez me faire croire que le Front National n’est pas au pouvoir.

    Encore une fois j’en ai rien à foutre de la tête du ou de la locataire-propriétaire de l’Elysée, je ne vote pas pour des personnes, je vote pour un programme, enfin cela c’était du temps où je votais, il m’en aura fallu du temps pour comprendre que le vote, son droit et son exercice, étaient des leurres.

    Il vous faut encore quelques preuves supplémentaires pour comprendre que la peste brune est déjà au pouvoir ? Ou est-ce que vous voulez attendre qu’on n’ait vraiment même plus le droit de le dire pour être sûr qu’effectivement, l’extrême droite, le front national, le fascisme, le racisme sont au pouvoir ? Soyez alors tranquille, je crois qu’il n’y a désormais plus très longtemps à attendre.

    #qui_ca

  • Sur le plan idéologique, nous vivons sous l’empire des déconstructeurs. Depuis au moins trois décennies, dans tous les domaines, nous subissons leur action dissolvante. Politique, médias, luttes sociales, tout y passe. « L’effet de ce ‘’déconstructivisme’’ frénétique est d’ouvrir par force sur un complet chaos de la pensée où rien ne demeure des anciens concepts admis et discutés – ni le réel (si contradictoire qu’il se révélerait inassimilable), ni le pouvoir (si multiple qu’il en deviendrait insaisissable), ni la nature humaine (si floue que sa seule réalité relèverait de la fiction), ni la vérité (si conditionnée qu’il serait, par avance, vain de distinguer le vrai du faux), ni le langage (si normé qu’il tiendrait de la prison), ni le corps (si biologiquement indéfinissable qu’il n’aurait d’existence possible que dans le transgenre). »

    Dans le débat public d’aujourd’hui, les questions identitaires occupent désormais le premier plan, surtout lorsqu’elles sont le fait des minorités. Comme l’a dit Deleuze, « C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout le monde. » (Abécédaire, cité par Garcia (dorénavant G.), p. 47) Le social est « marqué par la prolifération, le surgissement imprévisible de nouveaux motifs de discrimination, d’exclusion, de ‘’stigmatisation’’ ou d’ ‘’invisibilisation’’ » (G., p. 23).

    Encyclopédie de L’Agora | Renaud Garcia : une critique de gauche de la déconstruction
    http://agora.qc.ca/documents/renaud_garcia_une_critique_de_gauche_de_la_deconstruction
    #Penser #Société #Politique #2017

    • @Aude

      Ce passage me sembletout de même résumer assez bien le côté « tour de passe-passe » de son argumentaire :

      , si ce qui est a été construit et peut être déconstruit, il devient alors possible de le reconstruire. Cette métaphore aboutit à faire de la technique l’instrument de cette reconstruction. La technique est alors au service de désirs individualistes qui ne trouvent plus comme limite qu’une éthique minimaliste : faire tout ce que l’on désir sans nuire à autrui.

      Prétendre que « déconstruire » mène à servir sur un plateau à « la technique » un monde à reconstruire fait de désirs individualistes me semble instruire un faux procès - et relever d’un regard pour le moins surplombant et chargé de mépris vis à vis des personnes qui ont recours à cet outil critique dans les luttes qu’elles mènent. Et, de fait, il me semble difficile de garder grand chose de vivant de la critique si l’on jette la déconstruction - un genre de critique sans lame, à laquelle manquerait le manche. Il resterait à s’accrocher à l’idée !

      Quant à sa prétention (que je trouve assez extravagante) à ramener contre les luttes des minorités la notion de « limite » à la vie humaine (non que le présent ne foisonne de perspectives de fuites en avant sans limites : mais en imputer la cause, comme la faiblesse de l’idéologie libertaire, aux « déconstructeurs » et, à travers eux, aux luttes menées à l’extérieur du mouvement libertaire, sans lui, me semble tout simplement malhonnête)... je peine un peu à la juxtaposer avec son attachement à l’illusion (qui pour moi signe tout simplement la position de privilégié) de disposer d’un point absolu ou enraciner une révolte et une critique universelles.
      D’un côté les limites, surtout pour les autres qui critiquent mal, de l’autre l’universalisme pour lui et les siens. Cherchez l’erreur !

      D’autant plus que je ne vois pas en quoi le renoncement à cet universalisme déjà là, produit historique masculin et occidental, qu’il insiste pour présenter comme une catastrophe, interdirait de concevoir un projet, à produire ensemble sur un pied d’égalité - qui mériterait peut être bien le nom d’universel, pour le coup, ou un autre.

      En passant, sa compréhension d’une notion comme celle d’intersectionnalité - telle qu’il l’explique lors d’une interview à Radio libertaire - m’a paru des plus fantaisistes, et propre à rendre incompréhensible le simple fait que ce concept permet par exemple - mais peut-être que je me trompe - d’exprimer le fait que les individus se trouvent pour la plupart au carrefour de plusieurs oppressions, et que les oppressions se co-construisent, ce qui implique d’envisager les oppressions dans la complexité leurs interactions. Lui semble curieusement n’y voir que le germe d’un particularisme infini et diviseur pour les individus...

      Certes, Renaud Garcia n’a pas l’arrogance grossière d’un Escudero, et sa culture libertaire scolaire en impose un peu plus. (je n’ai pas lu son livre : j’ai lu et écouté les interview de lui disponible sur le net, et je suppose qu’il essaie d’en rendre compte honnêtement) Mais son propos bien que plus policé et moins outrancièrement falsifiant, ne cesse à mes yeux de trahir à quel point il parle depuis le même point de vue, et défend le même refus obstiné de se dessiller le regard.

      En l’écoutant, j’ai repensé à une fameuse phrase de Brice Hortefeux sur les auvergnats :
      « Quand il n’y en a qu’une, ça va. Le problème, avec les minorités, c’est quand il y en a plusieurs. »

    • Nous évoquions plus haut le rejet, par les pensées décontructionnistes, des grands concepts de la modernité, notamment la notion de vérité. Pour Foucault, par exemple, « un savoir n’est jamais en définitive ni vrai ni faux, mais qu’il se manifeste davantage comme un certain ‘’ régime de vérité’’ qui découpe dans la réalité, à un certain moment, des objets intelligibles » (G., p. 21). « Selon Foucault, ce que l’on appelle la ‘’vérité’’ n’est pas vraiment lié, comme on pourrait le penser selon une définition classique (aristotélicienne), au rapport de concordance entre un énoncé et des faits qui existent indépendamment de l’énonciateur. La vérité est davantage conçue comme un système de règles, toujours instable, intriqué dans un réseau complexe de pratiques et de discours, qui s’alimentent l’un l’autre. » (G., p. 20-21)

      Pour avoir lu Baudrillard (peut-être pas la référence la plus classieuse du post-modernisme...) quand j’étais encore bien jeune, je ne peux qu’abonder dans ce sens. Alors même que j’étais ébahi par le style, je ne pouvais m’empêcher d’être très chiffonné par ce rapport très spécial à la vérité (de manière triviale, je dirais qu’il s’agissait tout simplement d’un « je m’en foutisme » plus ou moins assumé). Quant aux conséquences politiques de cette façon de réfléchir, difficile de savoir quel véritable impact cela a eu, mais quand je vois l’état de décomposition de tout ce qui est, pour faire simple, à gauche du PS (et du PS lui même d’ailleurs) a priori ça n’a pas attiré les foules.

    • Gilles Deleuze et Felix Guattari ont tenté, à travers la notion de minorité, d’exprimer la double irréductibilité (à la forme-État et à la forme capital) de ces « communautés concrètes qui se situent hors du rapport de travail » : « De manière générale, les minorités ne reçoivent pas davantage une solution de leur problème par intégration, même avec des axiomes, des statuts, des autonomies, des indépendances. Leur tactique passe nécessairement par là. Mais si elles sont révolutionnaires, c’est parce qu’elles portent un mouvement plus profond qui remet en question l’axiomatique mondiale. La puissance de minorité, de particularité, trouve sa figure ou sa conscience universelle dans le prolétaire. Mais, tant que la classe ouvrière se définit par un statut acquis, ou même par un État théoriquement conquis, elle apparaît seulement comme « capital », partie du capital (capital variable), et ne sort pas du plan du capital. […] On voit mal ce que serait un État amazone, un État des femmes, ou bien un État des travailleurs précaires, un État du « refus ». Si les minorités ne constituent pas des États viables, culturellement, politiquement, économiquement, c’est parce que la forme-État ne convient pas, ni l’axiomatique du capital, ni la culture correspondante », Mille plateaux.

      et pas #déconstruction ...

    • @Aude

      je n’entend pas sous-estimer les mésusages et les détournements individualistes, à des fins de carrière militante, d’autopromotion, que tu évoques (je fais succinct, mes excuses si c’est trop simplificateur). Le monde militant à ma connaissance a toujours été le lieu de tels petits jeux de pouvoir, et je suis enclin à penser que les circonstances historiques présentes sont propices à de tels comportement.
      Mais il me semble à minima que c’est faire preuve d’une grande légèreté intellectuelle, à fortiori de la part d’un professeur de philosophie, que de prétendre que la cause se trouverait dans le concept, surtout lorsque les concepts en question ont servi à mettre à jour le fait désagréable pour l’ego que tant de révolutionnaires et autres radicaux, par bien des aspects, faisaient aussi partie du problème.

      Je ne veux pas méconnaître les expériences que tu cites : mais pour une partie des anarchistes et autres révolutionnaires, « déconstruction » est désormais un anathème, ce qui me semble une forme de défaite de la pensée, et quiconque dans son analyse des rapports de pouvoir, commence à prendre au sérieux la notion d’intersectionnalité, se fait traiter de post-moderne, par des gens qui tiennent visiblement à ne pas savoir de quoi il retourne, et à ce que leurs propres privilèges demeurent indicibles.

      Je ne pense pas que de tels résultats aient la moindre efficacité pour ce qui est de contrer ou limiter l’ampleur des problèmes que tu soulèves.
      Encore une fois, je saisis cela un peu vite, en espérant ne pas être trop simpliste.

    • @Aude

      Encore une fois, je suis d’accord en partie avec ce que tu écris.

      Mais, par exemple, l’emploi que faisait Léo Thiers Vidal de la notion d’"état agentique" m’a semblé et me semble toujours précieux pour comprendre ma propre place de mec hétéro dans le patriarcat, et la dissonance qu’il peut y avoir entre ce que je crois être et faire, et la manière dont je me trouve pris dans les rapports sociaux, dont j’ai appris à m’y installer.
      Et je ne vois pas à quoi prendre conscience de sa propre position au sein de rapports de domination structurels peut être nuisible - si ce n’est aux illusions sur la « radicalité » de la critique que nous portons, que nous nous plaisons volontiers à entretenir sur nous même, en particulier lorsqu’on se définit comme anarchiste et que l’on est un homme blanc hétéro...
      D’autant plus qu’il me semble, pour l’avoir pratiquée longtemps, que la boîte à outil anarchiste traditionnelle ne fournit aucun outil théorique pour exprimer ces questions là - ce qui n’a jamais empêché un anarchiste d’y venir pour des questions d’éthique personnelle, mais c’est une autre histoire.
      ENcore une fois, je saisis cela en vitesse.
      Pour les universitaires américains, je suis surpris de voir la fréquence à laquelle ils surgissent devant moi sous le clavier d’anarchistes français... le reste du temps, je n’en croise quasiment jamais !

  • « Salut le facho ! » : le virulent texto de Rachida Dati à Brice Hortefeux révélé par Médiapart 4 nov. 2016, 12:09 - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/salut-le-facho-le-virulent-texto-de-rachida-dati-a-brice-hortefeux

    Le site vient de publier un long SMS dans lequel l’ex-ministre de la Justice et maire du VIIe arrondissement de Paris insulte le bras droit de Sarkozy en le menaçant explicitement de révéler des transactions d’argent liquide dont il aurait bénéficié.

    Le long SMS de Rachida Dati à Brice Hortefeux était censé rester privé. Mais l’ex-ministre de l’Intérieur ayant été placé sur écoute par les enquêteurs, il a été intercepté et révélé par le site de Médiapart, qui a publié des extraits du dossier d’instruction.

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    Nain Portekoi @Nain_Portekoi
    Et le prix Nobel du meilleur SMS est attribué à... Rachida Dati.
    09:55 - 4 Nov 2016
     
     
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    Le texto date du 9 septembre 2013. Alors qu’elle se trouve à l’époque dans une situation conflictuelle avec Brice Hortefeux, Rachida Dati n’hésite pas à qualifier ce dernier de « facho » et de voyou … avant de mentionner de manière tout à fait explicite « de l’argent liquide » prétendument perçu par le bras droit de Nicolas Sarkozy « pour organiser des RDV avec ce dernier lorsqu’il était président ».

    Les transactions en « cash », Rachida Dati en parle également lorsqu’elle évoque les relations de Brice Hortefeux avec l’homme d’affaire Ziad Takiedine, l’intermédiaire mis en examen dans l’affaire Karachi, qui porte sur des soupçons de rétrocommissions sur des contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie saoudite, pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 et dont Nicolas Sarkozy était alors le principal lieutenant.

    Le texto révélé par Médiapart est pour le moins explicite : 

    « Salut le facho, [...] Soit tu me lâches soit je vais déposer l’assignation qui date de deux ans dans laquelle tu figures avec d’autres pour atteinte à ma vie privée et écoutes illicites [...] »
    « De plus, je vais dénoncer l’argent liquide que tu as perçu pour organiser des rdv auprès de Sarko lorsqu’il était président, des relations tout aussi liquides que tu as eues avec Takieddine, l’emploi fictif de ton ex à la Caisse d’Epargne grâce à Gaubert [...], et je peux continuer avec les avantages que tu as eus et as encore à l’UMP à l’insu de ceux qui paient. »
    En copie de ce SMS virulent figure nul autre que Nicolas Sarkozy, dont le directeur de cabinet, Michel Gaudin, tente alors de joindre Rachida Dati. Mais lui aussi est sur écoute et la conversation tombe une nouvelle fois dans les oreilles des enquêteurs, comme l’explique Médiapart.

    « Il faut que tu fasses gaffe quand même… Envoyer des messages pareils… », lance Michel Gaudin à Rachida Dati. « Mais parce que c’est la vérité ! », répond la maire du 7e arrondissement de Paris avant de poursuivre :
    « Ce que j’ai mis dans le texto, je l’ai fait, je l’ai fait à dessein parce que c’est vrai. […] Il prenait des rendez-vous chez Sarko, et il faisait payer les gens. D’ailleurs, il m’a pas répondu parce qu’il sait que c’est vrai. Et sa bonne femme qui a été recrutée à la Caisse d’Epargne par Gaubert, c’est vrai aussi. »
    Contactés par Médiapart, les deux protagonistes restent évasifs sans pour autant nier en bloc
    Y voyant un scoop, les journalistes de Mediapart ont souhaité entrer en contact avec les deux anciens ministres. SSi la maire du VIIe ne nie pas l’existence des propos tenus dans le SMS qu’a publié Médiapart, elle relativise : « Des conneries à Hortefeux, j’en ai envoyées ». Brice Hortefeux affirme quant à lui, « se souvenir d’attaques [à son encontre de la part de Rachida dati], mais pas ce SMS ».

  • Enquête sur Bernard Squarcini, le maître-espion des réseaux sarkozystes
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/04/les-methodes-peu-orthodoxes-de-l-ex-espion-bernard-squarcini_5025157_3224.ht

    Ils appartiennent à un cercle très fermé, celui des hauts gradés de la police nationale. Proches de Nicolas Sarkozy, virés par la gauche, ils sont membres, aujourd’hui, d’une confrérie secrète, dissimulée derrière des noms mystérieux, les « Happy few » ou le « club de Quenza », un village de Corse-du-Sud, dînent les uns chez les autres…

    Ils s’appellent Frédéric Péchenard, Michel Gaudin, Claude Guéant, Ange Mancini, Christian Flaesch… Recasés auprès de l’ancien président de la République ou dans le privé, ils forment un réseau informel, très bien renseigné et toujours influent. Ils patientent, priant pour un retour en grâce électorale de leur mentor.

    Parmi ces hommes, il en est un qui fait office de courroie de transmission avec le cœur du réacteur sarkozyste : c’est Bernard Squarcini, l’ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur – DCRI, devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

    Longtemps, il s’est agité dans l’ombre, après son départ forcé, au printemps 2012, de la DCRI. Mais c’était avant que la justice ne mette au jour ses méthodes peu orthodoxes. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi l’ont mis en examen, le 28 septembre, pour, notamment, « entrave aux investigations », « compromission », « trafic d’influence », « faux en écriture publique », « détournement de fonds publics »…

    Le Monde a eu accès à leur enquête, notamment aux écoutes judiciaires pratiquées en mars et avril 2013 sur le téléphone portable de M. Squarcini. On y découvre l’étendue d’un... #paywall @#@1& !!

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      Ils appartiennent à un cercle très fermé, celui des hauts gradés de la police nationale. Proches de Nicolas Sarkozy, virés par la gauche, ils sont membres, aujourd’hui, d’une confrérie secrète, dissimulée derrière des noms mystérieux, les « Happy few » ou le « club de Quenza », un village de Corse-du-Sud, dînent les uns chez les autres…

      Ils s’appellent Frédéric Péchenard, Michel Gaudin, Claude Guéant, Ange Mancini, Christian Flaesch… Recasés auprès de l’ancien président de la République ou dans le privé, ils forment un réseau informel, très bien renseigné et toujours influent. Ils patientent, priant pour un retour en grâce électorale de leur mentor.
      Parmi ces hommes, il en est un qui fait office de courroie de transmission avec le cœur du réacteur sarkozyste : c’est Bernard Squarcini, l’ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur – DCRI, devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

      Longtemps, il s’est agité dans l’ombre, après son départ forcé, au printemps 2012, de la DCRI. Mais c’était avant que la justice ne mette au jour ses méthodes peu orthodoxes. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi l’ont mis en examen, le 28 septembre, pour, notamment, « entrave aux investigations », « compromission », « trafic d’influence », « faux en écriture publique », « détournement de fonds publics »…

      Le Monde a eu accès à leur enquête, notamment aux écoutes judiciaires pratiquées en mars et avril 2013 sur le téléphone portable de M. Squarcini. On y découvre l’étendue d’un système de renseignement parallèle, délictueux, au croisement des mondes économiques, politiques et policiers.
      La chute de l’ex-espion, piégé par son entrisme forcené, son imprudence, aussi, ébranle tout le réseau sarkozyste, plongeant au passage la DGSI et son directeur actuel dans la tourmente. M. Squarcini aura cette phrase, en garde à vue : « J’ai changé d’activité [il s’est reconverti dans la sécurité privée], mais j’ai gardé un esprit identique que celui qui m’accompagnait en ma qualité de haut fonctionnaire. » On ne saurait mieux dire.

      Cahuzac et « Victor Hugo »

      Pour un ancien espion, Bernard Squarcini est très bavard. Trop. Le 4 avril 2013, à 14 h 51, le répondeur de son téléphone portable réceptionne ce message : « Allô, M. Bernard Squarcini, bonjour, c’est le secrétariat du président Nicolas Sarkozy (…) Auriez-vous la gentillesse de nous appeler au bureau ? » Deux minutes plus tard, il s’exécute.
      La secrétaire de l’ex-chef de l’Etat lui passe Michel Gaudin, ancien directeur général de la police devenu directeur du cabinet de M. Sarkozy. Le climat politique est tendu, poisseux. Deux jours plus tôt, Jérôme Cahuzac a admis détenir un compte bancaire à l’étranger. Le scandale éclabousse le pouvoir socialiste.

      Nicolas Sarkozy voit se profiler l’aubaine : et si François Hollande avait menti, s’il avait été au courant bien plus tôt des avoirs occultes de son ex-ministre du budget ? Il faut aller au renseignement, obtenir, qui sait, de quoi déstabiliser le chef de l’Etat. Une rumeur circule, déjà : une note émanant de la DGSI aurait alerté l’exécutif, plusieurs mois auparavant, sans que celui-ci réagisse.
      C’est donc en ce sens que les policiers interprètent l’appel de M. Gaudin à M. Squarcini. « On ne peut pas récupérer une note, là ? », demande le premier. « Je vais essayer », répond M. Squarcini, qui ajoute : « Mais bien sûr qu’ils étaient au courant. » « Bon, alors il faut lancer l’opération Victor Hugo », lance, énigmatique, M. Gaudin.

      Près de deux semaines plus tard, le 16 avril 2013, M. Squarcini recontacte le secrétariat particulier de M. Sarkozy. « Je revenais vers vous pour prendre un petit rendez-vous, commence-t-il. Il [M. Sarkozy] m’a dit de passer régulièrement… » Il ajoute : « Et je voudrais vous envoyer un petit mail pour… A son intention [Nicolas Sarkozy]… Et à celle de Michel Gaudin aussi. » Et il précise, en riant : « C’est sur l’affaire Cahuzac, c’est un petit blanc ». Un « blanc », dans le jargon du renseignement, c’est une note confidentielle, sans en-tête ni signature. « On lui remettra », promet l’assistante de l’ancien président.
      Cette note, datée du 15 avril 2013, existe bien : elle a été découverte dans le coffre loué par M. Squarcini à la BNP de la rue d’Anjou, à Paris, lors d’une perquisition, au printemps 2016. Sept petits paragraphes expliquant, sans preuve, que « l’argent placé en Suisse n’appartiendrait pas qu’à M. Cahuzac » mais aurait servi à un financement illicite du Parti socialiste (PS) et de Dominique Strauss-Kahn, comme le résument les policiers. De plus, notent les enquêteurs, « il est question que M. Hollande aurait été mis au courant des problèmes de M. Cahuzac et qu’il aurait refusé sa démission avant les aveux officiels ».

      Rien ne vient étayer ces graves accusations dans ce document que fait pourtant circuler M. Squarcini, puisqu’il l’adresse aussi au secrétariat particulier de Bernard Arnault, chez LVMH. C’est désormais l’un de ses employeurs – il émarge à hauteur de 12 000 euros mensuels –, depuis qu’il a été écarté de la DCRI. Il s’en amuse, même, au téléphone, avec l’assistante de l’empereur du luxe. Il appelle M. Hollande « l’usurpateur », précise qu’il va voir M. Sarkozy le vendredi suivant, et assure, à propos des avoirs cachés de M. Cahuzac : « C’est la campagne de DSK, et là c’est de source sûre. » Et il ajoute, à propos de M. Sarkozy : « Il a lu la note, ça l’a intéressé aussi. »
      Entendu par les policiers, le 26 septembre, M. Gaudin se montre fort embarrassé. « Depuis 2012, je n’ai aucun souvenir particulier d’un échange d’informations avec Bernard Squarcini », commence-t-il. Mais quand les enquêteurs lui font part de l’écoute téléphonique, il change de stratégie, et soutient que son appel avait trait à l’affaire dite des frais d’enquête de la police nationale – qui lui a valu d’être condamné en première instance. L’affaire Cahuzac, la fameuse note « blanche » ? « Jamais, répond-il, je la découvre aujourd’hui. » L’« opération Victor Hugo » ? Aucun souvenir non plus…

      « Fillon, faut l’éteindre »

      Depuis son éviction de la DCRI, en mai 2012, Bernard Squarcini a du temps. Préfet hors cadre en disponibilité, il a créé Kyrnos Conseil en mars 2013, et représente en France la société Arcanum. Deux officines spécialisées dans la sécurité. Il s’occupe donc de la protection de la famille Arnault, mais ne dédaigne pas tremper dans la petite politique française. En témoigne une conversation interceptée par les policiers, le 28 mars 2013. Au bout du fil, Nathalie Kosciusko-Morizet, alors en plein combat pour la mairie de Paris. M. Squarcini tente de ménager les intérêts du couple Tiberi, mis sur la touche.
      Mais très vite, la conversation vient sur Rachida Dati et François Fillon, deux ennemis du « Squale », comme on surnomme M. Squarcini. « Bon, allez, tu me tues Rachida et Fillon (…) Parce que Rachida on n’en veut plus (…) Basta crapoto », attaque M. Squarcini. NKM, qui tente d’imposer ses vues dans la constitution des listes municipales, ne se fait pas prier : « Je vais te dire, le meilleur moyen de la tuer, c’est d’éteindre (…) Et Fillon, c’est pareil, faut pas le tuer publiquement, faut l’éteindre. » Et tous deux de s’esclaffer, glosant sur l’identité du père de la fillette de Mme Dati – la DCRI époque Squarcini avait discrètement enquêté sur l’identité du géniteur de l’enfant. « C’est vraiment une… », lâche NKM, sans finir son propos. Et M. Squarcini de conclure : « Elle est folle. »

      L’ancien patron des services met son nez dans tous les dossiers. Les policiers découvriront dans son coffre une note liée à l’affaire HSBC – déclenchée en 2009 par l’informaticien Hervé Falciani, auteur du vol de données en Suisse révélant l’identité de dizaines de milliers de détenteurs de comptes occultes. Accrochée à cette note, une carte de visite de Claude Guéant, demandant à son « cher Bernard » s’il a « quelque chose à ce propos ». Le document soutient qu’Arnaud Montebourg « protégerait » Falciani en échange d’informations « à scandale » que le député socialiste pourrait utiliser lors de la campagne présidentielle de 2012.

      Autre découverte intrigante faite par les enquêteurs, au domicile du préfet cette fois, une note réalisée par la DCRI concernant une opération de sécurisation électronique réalisée au domicile de Ségolène Royal, avec l’examen complet de son appartement, qui avait effectivement été cambriolé en juillet 2008. Et c’est la DCRI de M. Squarcini qui l’avait « dépoussiéré », à la recherche d’éventuels micros clandestins. « J’ai pris cela à l’époque avec le sourire, soutient M. Squarcini, devant les policiers. Il n’y a jamais eu de fuite. » Mais dans ce cas, pourquoi conserver en lieu sûr ces documents, huit ans plus tard ?

      A la DGSI, le chef reste le « chef »

      M. Squarcini a gardé tant d’amis au siège de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), que l’on croirait qu’il n’en est jamais parti. Les trois secrétaires particulières du directeur, par exemple. Quatre ans après son départ, elles sont encore aux petits soins. Surtout l’une d’elles, qui le suit depuis son passage à Marseille (2004-2007) en tant que préfet délégué à la sécurité. On l’appelle encore « chef » ; lui affuble ses anciens subordonnés de surnoms, comme « Flup » et « Flop ». Une ordonnance pour sa femme ? Un certificat d’assurance pour sa moto ? Un rendez-vous chez le médecin ? Le numéro de téléphone privé d’un ambassadeur ? Pas de souci, le secrétariat du directeur de la DGSI s’exécute, sans sourciller.

      M. Squarcini ne continue-t-il pas de recevoir sur sa boîte mail de nombreuses revues de presse et différentes publications, y compris le bulletin interne de la DGSI ? Pour un coût estimé par les enquêteurs à 8 000 euros par an ! Mais on ne refuse rien au « chef », quand bien même sa réputation laisserait désormais à désirer. « C’était d’un commun accord avec M. Calvar », se défend M. Squarcini lors de son audition.

      Patrick Calvar, nommé par la gauche pour le remplacer à la tête de la DGSI, fréquente à l’occasion le même club privé, surnommé le « Happy few », que M. Squarcini. Ces petites largesses ont débouché sur une perquisition dans les locaux de la Sécurité intérieure, le 25 septembre, et une convocation par les enquêteurs d’une dizaine de membres des services secrets. Dont Patrick Calvar lui-même. Inédit et gênant.
      D’autant que M. Squarcini ne s’est pas contenté de ces petits passe-droits. Ainsi, le jour où Claude Guéant, devenu avocat, le sollicite pour en savoir plus sur l’un de ses clients potentiels, il n’hésite pas à contacter M. Calvar. Leurs échanges téléphoniques sont interceptés. Le patron des services secrets, pris dans un conflit de loyauté embarrassant, renseigne malgré tout son prédécesseur. « Avec des pincettes », lui lâche-t-il ainsi, quand il faut qualifier le profil du client de M. Guéant.
      Interrogé par les policiers le 29 septembre, M. Calvar a assumé. M. Squarcini ? « C’est un ami. » Au point, par exemple, d’accéder à sa demande d’intervention en faveur de la femme de Bernard Arnault pour une formalité administrative. Ou de soutenir les requêtes de deux femmes russes désireuses d’obtenir des autorisations de séjour. Ce circuit est intéressant à retracer : cette fois, c’est le sulfureux intermédiaire Alexandre Djouhri qui demande à M. Squarcini de jouer les intercesseurs, et c’est M. Calvar qui s’exécute. « J’ai demandé une régularisation pour une unique et dernière fois », convient M. Calvar.

      Le chef du renseignement intérieur paraît tomber des nues lorsque les policiers lui révèlent l’étendue des services rendus par certains de ses hommes à leur ancien patron : un officier qui, à ses heures perdues, traduit en anglais des documents pour M. Squarcini, un major qui interroge tous les fichiers confidentiels possibles pour identifier les profils de dizaines de noms donnés par M. Squarcini… Jusqu’à obtenir la suppression d’une inscription au fameux fichier « S » pour un milliardaire russe.

      « Moi je suis petit, c’est l’ancien directeur », remarque le major, le fameux « Flup », qui demandera même à immatriculer M. Squarcini comme une… source officielle du service ! « Ce n’est pas un voyou, ma hiérarchie était au courant », le défend-il encore. « Flup » scrutera aussi pour le « chef » les environs de la station de ski de Courchevel (Savoie), histoire de vérifier si la famille Arnault, qui passe ses vacances dans ce lieu huppé, n’a rien à redouter. C’est une certitude, le « chef » n’a jamais vraiment quitté ses bureaux.

      Un « petit texto » pour LVMH

      Décidément, Christian Flaesch n’a pas de chance avec les écoutes. Evincé fin 2013 de la direction de la police judiciaire de Paris pour s’être montré un peu trop prévenant au téléphone avec son ex-ministre, Brice Hortefeux, qu’il avait informé d’une convocation à venir dans l’affaire libyenne, le voilà rattrapé par ses échanges de SMS avec Bernard Squarcini.

      Les deux hommes entretiennent des liens très forts. Dîners chez l’un, rencontres en Corse, déjeuners avec des amis sûrs, tels les anciens grands flics Ange Mancini, Frédéric Péchenard, René-Georges Querry… Comme la plupart de ses ex-collègues, M. Flaesch, chaudement recommandé par ses influents amis, s’est reconverti dans le privé, chez Accor, pour 200 000 euros annuels.

      Interrogé par les policiers, le 26 septembre, M. Flaesch ne se souvient pas avoir « fourni des renseignements » à son « copain ». Mais il ne se doute pas, alors, que M. Squarcini avait été placé sur écoute au début du printemps 2013. Le 26 mars 2013, l’ex-espion a appelé son ami Flaesch, encore directeur de la PJ parisienne.

      Fraîchement embauché par LVMH, alors en plein conflit commercial et judiciaire avec la société Hermès, M. Squarcini va à la pêche aux infos. Une plainte déposée par Hermès est à l’étude à la police, au stade initial de l’enquête préliminaire, et M. Flaesch, en tant que patron de la PJ, sait évidemment tout du dossier. M. Squarcini sollicite des « éléments ». « Je me renseigne », lui promet le policier.

      De fait, il informe son ami qu’une information judiciaire va être ouverte. M. Squarcini transmet la nouvelle à son supérieur chez LVMH, Laurent Marcadier, un ancien magistrat qui a fréquenté tous les cabinets de droite, dont celui de M. Guéant, à l’intérieur. M. Marcadier sait déjà, au moins depuis le 11 mars 2013, que c’est la juge Charlotte Bilger qui a été chargée du dossier sensible : il dispose lui aussi de ses réseaux, même s’il se prétend « pestiféré » au palais de justice de Paris car trop marqué politiquement. La désignation de la juge Bilger ne sera connue officiellement que le 15 mars, le réseau a de l’avance.
      Ses sources ont dit à M. Marcadier que la procédure était « indigente », mais il faut en savoir plus. Alors M. Squarcini reprend du service. Il revient vers M. Flaesch. Qui lui adresse en retour un long SMS le 2 avril 2013. Tout y figure. C’est une synthèse du contenu de la plainte déposée par Hermès contre LVMH. Du pain bénit pour M. Squarcini, qui fait suivre le SMS à Laurent Marcadier et à Pierre Godé, vice-président de LVMH et conseiller proche de Bernard Arnault. En leur précisant : « C’est le directeur [M. Flaesch] qui m’a envoyé un petit texto. »
      Confrontés devant les policiers, qui suspectent une violation flagrante du secret de l’enquête, M. Squarcini se désole : « Je le mets dans la difficulté », avoue-t-il, devant M. Flaesch. Qui, lui, mis en examen, un peu dépassé, reconnaît : « J’ai donné trop de détails sur cette affaire que j’ignorais… » Encore une victime collatérale, comme Laurent Marcadier – lui aussi poursuivi – de l’activisme du « Squale ».

      Cercle Wagram : la barmaid et le policier

      Surtout, ne pas toucher aux amis corses de Bernard Squarcini. En retour, il a de quoi riposter. Jusqu’à exiger le placement sur écoute d’un collègue policier, ou empêcher l’exécution d’une opération de police. Les juges en ont eu la démonstration dans le dossier Wagram, du nom de ce cercle de jeux parisien détenu par le grand banditisme corse.

      Pas de chance pour l’ex-espion, c’est aussi le juge Serge Tournaire qui a instruit cette procédure. Il a suspecté, dès le 8 juin 2011 et le lancement des opérations de police, une intervention souterraine de M. Squarcini, alors patron de la DCRI. L’enquête sur les réseaux corses de M. Squarcini lui a permis de conforter ses intuitions.

      C’est qu’autour du cercle Wagram, on trouve bon nombre de policiers, mais aussi une jeune femme, Marie-Claire Giacomini, responsable du bar. Elle appelle le patron de la DCRI « mon tonton ». Curieusement, au matin des arrestations, ce mercredi 8 juin 2011, certaines cibles sont introuvables.

      Au moment où les policiers du service central des courses et des jeux (SCCJ) s’apprêtent à entrer de force au domicile de Mme Giacomini, à 6 heures, ils reçoivent d’ailleurs un coup de fil surprenant. Le major Franck Alioui a reçu l’ordre de suspendre les opérations. C’est son supérieur, Robert Saby, qui lui ordonne, lui-même alerté par M. Squarcini en personne. Ce dernier suit de près le dossier. « Nous nous sommes régulièrement rencontrés à raison d’une fois par mois, à sa demande, il souhaitait savoir ce que nous allions faire », racontera plus tard Robert Saby aux policiers. Il précisera : « J’ai eu des informations selon lesquelles Bernard Squarcini prétendait “tenir” la PJ et que le dossier était vide. »
      Ce 8 juin 2011, Bernard Squarcini a également contacté le directeur central de la PJ, Christian Lothion : « C’est Squarcini qui m’a appelé à propos de Marie-Claire Giacomini », confirmera le policier de haut rang. Une double intervention, donc, du patron de la DCRI, qui conversera au téléphone, de juin à septembre 2011, à au moins soixante reprises avec Mme Giacomini.

      Mais Bernard Squarcini ne s’en tient pas là. Il en veut au major Franck Alioui, très bien noté par sa hiérarchie mais décidément trop en pointe sur le dossier Wagram. Celui-ci ne fait pas mystère de son intention de faire tomber toute la chaîne corse. Jusqu’au préfet Squarcini s’il le faut. Le 16 juin 2011, le chef de la DCRI appelle Robert Saby et le prévient que le major Alioui tient des propos injurieux à son endroit.

      Comment le sait-il ? Le même jour, la DCRI a ordonné en « urgence absolue » le placement sur écoute du policier du SCCJ. Pour un motif étonnant : le major serait en relation avec les services secrets algériens. En fait, suspecte M. Alioui, qui l’a dit aux enquêteurs, la DCRI voulait « connaître les éléments que nous pouvions avoir sur les enquêtes en cours sur le Wagram. Bernard Squarcini devait s’inquiéter de ce que nous pouvions apprendre sur la mairie de Levallois… » De fait, dans le cadre de ce dossier, un intime de Patrick Balkany, maire (Les Républicains, LR) de Levallois-Perret et ami de longue date de M. Sarkozy, sera placé en garde à vue…

      Les juges Tournaire et Buresi ont soigneusement vérifié les dires de M. Alioui. Obtenu les réquisitions de la DCRI, déclassifiées. Selon la demande de la DCRI, M. Alioui était suspecté de « vouloir transmettre de façon imminente, des documents sensibles ». « On était dans le bon profil du gars qui peut trahir pour n’importe quoi », prétend M. Squarcini.
      Or, après vérifications, ce major a bien été placé sous la surveillance du contre-espionnage pour de tels motifs, mais en… 2003-2004. Avant d’être blanchi en 2009. Pourquoi, dès lors, le placer sur écoute pendant seulement cinq jours, en juin 2011, si ce n’est pour savoir ce qu’il tramait dans l’enquête sur le cercle Wagram ? Ex-commissaire à la DCRI, chargé de la sécurité interne, Alain Poissel a confié aux enquêteurs : « Je n’exclus pas l’idée d’avoir pu être instrumentalisé. »

      Corse : « conversations entre professionnels »

      Le 24 avril 2013, plusieurs policiers « filent » dans Paris un certain Olivier Mosconi, impliqué dans un trafic de stupéfiants. Ils le découvrent attablé, en fin de matinée, avec la fameuse Marie-Claire Giacomini et… M. Squarcini. Ils prennent le trio en photo.

      L’ancien patron de la DCRI a décidément de drôles de fréquentations. A Marseille, à Bastia, ses connexions sont multiples, les juges le savent : les agents de joueurs placés sur écoute dans l’affaire des comptes de l’Olympique de Marseille ne passent-ils pas leur temps à répercuter les confidences glanées auprès de M. Squarcini ?

      Le « Squale » se passionne aussi pour l’enquête sur l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro, à Ajaccio, le 16 octobre 2012. Le 29 mars 2013, le concessionnaire BMW Patrick Bernardini est placé en garde à vue : il est suspecté d’être intervenu sur l’une des motos fournie à l’équipe de tueurs, issue de la bande du « Petit bar ». Or, la compagne de M. Bernardini n’est autre que Sabine Grisoni, l’ex-femme du patron de La Villa corse, le restaurant parisien préféré de Bernard Squarcini. Elle contacte donc tôt le matin, le 29 mars 2013, M. Squarcini.

      Le préfet va déployer tout son réseau. Il commence par obtenir quelques informations de son ami le commandant de police Dominique Rossi, basé à Ajaccio, qu’il surnomme « Junior ». Celui-ci lui résume l’essentiel des faits. Puis il sollicite le commissaire Jean-François Lelièvre, coordinateur des services de sécurité intérieure en Corse. Un « ami », dit-il. Encore un.

      Ce haut gradé ne se fait pas prier pour raconter les avancées de l’enquête à son ancien collègue. « Je crois qu’ils ont balancé des blases » [des noms], dit-il à M. Squarcini dans une conversation interceptée. Il délivre des précisions sur des objectifs, des perquisitions à venir, et l’informe même que M. Bernardini va être transféré par hélicoptère sur le continent.
      Muni de ces informations, le préfet raconte tout à Mme Grisoni, insistant même sur les conditions du transfert à venir, dans un SMS : « Bernardini Patrick et Brun Raphaël (autre gardé à vue) transportés à Marseille par hélico. » Le policier, questionné par les enquêteurs, se défend comme il peut : « On est dans la chaleur de l’action. » M. Lelièvre, lui, parle de « conversations entre professionnels ». Il se dit même persuadé que M. Squarcini a en fait « cherché à retourner » Mme Grisoni. Comme au temps de sa splendeur, à la tête de la DCRI…

      Trois jours de révélations sur le système Sarkozy

      Le Monde révèle, au cours de trois publications successives, l’existence d’un vaste système délictueux, impliquant de hautes personnalités liées à Nicolas Sarkozy. Ce réseau, (dé)voué à la protection de l’ancien chef de l’Etat, est composé de policiers ou magistrats restés fidèles à l’ex-président, mais aussi d’hommes d’affaires, d’intermédiaires, de diplomates et même de journalistes. Une structure informelle qui apparaît aujourd’hui en pleine lumière, à la faveur de plusieurs enquêtes judiciaires, toutes conduites par le juge parisien Serge Tournaire, et auxquelles Le Monde a eu accès - en sus de nos propres investigations.

      Elles mettent en lumière les dessous d’une organisation mise en place dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, en 2002, renforcée lors de son accession à l’Elysée en 2007, et qui s’est perpétuée après sa défaite en 2012.

  • Dati à Hortefeux : « Salut le facho ! »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/031116/dati-hortefeux-salut-le-facho

    Rachida Dati et #Brice_Hortefeux, le 17 décembre 2008, à lÉcole polytechnique de Palaiseau. © Reuters En 2013, #Rachida_Dati a prévenu Brice Hortefeux des révélations qu’elle pourrait faire au sujet de « l’argent liquide » qu’il a « perçu pour organiser des rdv auprès de Sarko lorsqu’il était président », et « des relations tout aussi liquides » qu’il a eues « avec Takieddine », l’un des intermédiaires de l’affaire libyenne.

    #France #affaire_libyenne #Ziad_Takieddine

  • Dépêches [ceci est un pastiche]
    https://lundi.am/Depeches

    Pastiche de 2014... ... ...

    Jeudi 11 Décembre 2014, 8h58. ALERTE France - Sarkozy évoque pour la première fois un « rétablissement de la peine de mort » pour les djihadistes français (BFM-TV) APP – 11/12/2014 – 8:58:38 LEAD 3 – Djihadistes français : Sarkozy évoque pour la première fois un « rétablissement de la peine de mort »

    partis-UMP-djihadistes-justice

    Paris – Nicolas Sarkozy, le nouveau président de l’UMP, s’est prononcé en faveur du « rétablissement de la peine de mort » pour les Français partis combattre en Syrie, jeudi.
    « Il ne faut fermer aucune porte », a répondu l’ancien président de la République, interrogé sur BFM-TV et RMC à propos du meurtre par une cellule djihadiste, mardi, d’un buraliste de 54 ans, Gérard Dupont, en Aveyron. La veille il avait évoqué une simple « mise à l’écart définitive de la société » et la « déchéance de la nationalité ».
    Un buraliste de l’Aveyron a été tué, mardi, lors du braquage de son commerce par trois hommes soupçonnés d’appartenir à une cellule terroriste. Les suspects sont toujours en fuite.
    « Les Français qui partent en Syrie pour combattre nos valeurs et notre civilisation doivent être mis à l’écart définitivement de notre société. Si vous préférez qu’on dise (qu’il faut) rétablir la peine de mort... En français, ça veut dire la même chose... Ca aboutit au même résultat. Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher », a affirmé le chef de l’UMP, jeudi, sur BFM-TV et RMC.
    C’est la première fois que l’ancien président propose de rétablir la peine de mort. Le 17 novembre, le député-maire de Saint-Quentin (Aisne), Xavier Bertrand, candidat à la primaire UMP pour la présidentielle de 2017, s’était exprimé sur le réseau social Twitter, réclamant « une justice d’exception et une présomption de culpabilité » pour les djihadistes.
    Le 9 décembre, le vice-président de l’UMP Guillaume Peltier avait provoqué un tollé en regrettant lors d’une émission sur BFM-TV, que « la peine de mort ne (puisse) pas s’appliquer pour les assassins fanatiques d’un innocent commerçant ».
    Guillaume Peltier, un fidèle de l’ancien président de la République, est l’un des animateurs de « La Droite forte », courant de l’UMP lancé en juillet 2012 pour défendre une droite « qui est fière d’être de droite et non pas une droite molle, qui a trop souvent honte de ne pas être de gauche ». Sa motion s’était placée en tête des suffrages des militants UMP, lors du congrès de novembre 2012, avec 27,77%.
    « Face à la barbarie, il ne faut fermer aucune porte. Avant un débat dans le pays, il y aura un débat à l’UMP et un vote sur la lutte contre le terrorisme. A la fin, les militants voteront », a commenté un proche de M. Sarkozy, Brice Hortefeux, interrogé par l’APP.
    Selon le ministère de l’intérieur, plus de 1.100 Français sont impliqués dans les filières djihadistes et 376 d’entre eux sont actuellement présents en Syrie ou en Irak. Au moins 36 Français y ont déjà trouvé la mort.
    Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé, mercredi, lors de la séance de questions au gouvernement, « de nouvelles mesures pour faire face au phénomène ».

    APP – 11/12/2014 – 11:18:58

  • http://www.haaretz.com/jewish-world/jewish-world-news/1.665422
    Un exemple de cet « Israël progressiste » tant vanté par les bureaucrates du PS ces derniers jours. Le Haaretz, soit-disant journal de gauche, fait les gros titres en relayant les « reports » du BNCVA. (Et non ça ne peut pas être une simple erreur, notamment parce que ce n’est pas la première fois)
    Le BNCVA, pour ceux qui ne connaîtrait pas, c’est une officine qui ne représente pas grand-monde d’autre que Sammy Ghozlan. Ex-commissaire de police, pied-noir, sioniste pur sucre ayant déménagé en Israël, ancien délégué du CRIF, proche de l’UMP et de diverses groupuscules d’extrême-droite voire terroristes (il se vante notamment d’avoir texté plein de membres de la LDJ dans le désormais célèbre épisode de la Synagogue de Sarcelles), décoré de la Légion d’Honneur par le très anti-raciste Brice Hortefeux, se vantant d’une collaboration suivie avec le Mossad. Entre autres.

  • Les temps sont durs..
    Le fan club de Sarkozy semble s’être réduit à Hortefeux et Villepin... Ils sont où Tapie, Séguela, Julien Dray et Claude Allègre ???

    L’ex-Premier ministre a jugé mercredi que Nicolas Sarkozy était « une des solutions possibles » pour la présidence de l’UMP. Un peu plus tôt Brice Hortefeux, avait fait part dans une tribune au Monde, de son souhait de voir l’ancien chef de l’État briguer le poste.

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sarkozy-est-un-des-tres-rares-a-pouvoir-rassembler-la-droite-selon-villepin

    le grand bal des #girouettes n’est plus ce qu’il était...

  • Manuel Valls jugé par les associations : libéral sécuritaire ou sarkozyste humaniste ?
    http://www.bastamag.net/Manuel-Valls-juge-par-les

    Quel est le bilan du nouveau Premier ministre Manuel Valls au ministère de l’Intérieur ? S’est-il inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs Brice Hortefeux et Claude Guéant ? A-t-il au contraire rompu avec ce « sarkozysme » qui a dessiné la France en citadelle assiégée où solidarité et fraternité étaient ridiculisées en assistanat ? Les associations impliquées dans la défense des droits humains et la solidarité avec les migrants répondent. Manuel Valls aura passé vingt-deux mois au ministère de (...)

    #Décrypter

    / #Discriminations, #Migrations, #Droits_fondamentaux, #Solidarités_internationales, #A_la_une

  • Manuel Valls jugé par les associations : libéral sécuritaire ou sarkozyste humaniste ?
    http://www.bastamag.net/Manuel-Valls-vu-par-les

    Quel est le bilan du nouveau Premier ministre Manuel Valls au ministère de l’Intérieur ? S’est-il inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs Brice Hortefeux et Claude Guéant. A-t-il au contraire rompu avec ce « sarkozysme » qui a dessiné la France en citadelle assiégée où solidarité et fraternité étaient ridiculisées en assistanat. Les associations impliquées dans la défense des droits humains et la solidarité avec les migrants répondent. Manuel Valls aura passé vingt-deux mois au ministère de (...)

    #Décrypter

    / #Discriminations, #Migrations, #Droits_fondamentaux, #Solidarités_internationales, #A_la_une

  • Valls à Matignon : un triple contresens | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/310314/valls-matignon-un-triple-contresens?onglet=full

    En procédant à des expulsions massives de Roms, en multipliant les déplacements spectacles à Marseille sur la sécurité, en mettant en scène un duel personnel contre Dieudonné au mépris des libertés publiques, en faisant la réclame d’une laïcité étriquée devenue machine à exclure, Valls n’aura cessé d’arpenter les chemins ouverts par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. Pire, il a durablement placé au coeur même du débat public des thématiques légitimant l’agenda développé par le parti d’extrême droite.

  • Bas les pattes sur le Jura Libertaire ! | LE JURA LIBERTAIRE
    https://juralib.noblogs.org/2014/02/17/bas-les-pattes-sur-le-jura-libertaire

    À l’été 2010, Brice Hortefeux porte plainte contre les #sites web Indymedia Grenoble et Le Jura Libertaire, désignés comme « hostiles à la #police » pour avoir relaté les exactions policières perpétrées dans le quartier populaire de la Villeneuve (banlieue de Grenoble). Après trois ans d’enquête, le plaignant est maintenant Manuel #Valls et le #procès du Jura Libertaire fixé au 14 novembre 2014 .

    Les ministres de l’Intérieur font leur travail, en protégeant « l’honneur » de leurs bandes armées. Quant à nous, nous défendrons dans les faits la liberté d’expression ainsi que la révolte des classes dangereuses contre la mafia capitaliste qui nous exploite et nous réprime. La CNT-Jura organise la solidarité avec Le #Jura_Libertaire.

    Première soirée de soutien lors du week-end national de commémoration des victimes de crimes policiers, vendredi 14 mars à Hauteville-Lompnes (Haut-Bugey).

    Que 1000 Jura Lib’ et Indy Grenoble fleurissent !
    https://rebellyon.info/Que-1000-Jura-Libertaire-et.html

    Autodéfense des médias libres ! Police hors de nos vies !