person:christian chavagneux

  • Aéroports de Paris : la privatisation c’est le vol
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-du-mercredi-20-fevrier-2019



    Crédits : AFP

    La décision du gouvernement de privatiser ces entreprises semble donc incompréhensible tant elle défie toute forme de rationalité économique et pratique. A moins que, comme le formule le journaliste économique, Christian Chavagneux, la raison ne soit beaucoup plus simple, banale même : une volonté de remplir les poches de quelques entrepreneurs privés et amis. 

    Des soupçons qui ont en tout cas de quoi nous interroger quand on sait que, par dessus le marché, la banque qui a conseillé le gouvernement dans cette délicate opération, est dirigée par nul autre qu’un proche du président de la République. Un proche qui fut, lors de la campagne présidentielle, en charge de la levée et de la collecte de fonds pour le candidat Macron.

  • Libéralisme : l’heure de payer l’addition Alternatives Economiques - Christian Chavagneux - 15 Mars 2018
    https://www.alternatives-economiques.fr/christian-chavagneux/liberalisme-lheure-de-payer-laddition/00083626

    Un sondage ne fait pas un pays mais celui d’OpinionWay pour le Printemps de l’économie 2018 surprend par la violence qu’il exprime du rejet de la mondialisation par les Français. Avec pour conséquence une forte demande de protectionnisme et un pessimisme qui n’augurent rien de bon. En prônant l’ouverture à tout crin et en refusant d’en traiter les effets anti-redistributifs, le libéralisme économique finit par produire sa propre remise en cause.

    Un rejet généralisé
    Premier résultat : 60 % des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation. En termes d’âge, on trouve les plus récalcitrants chez les 50 ans et plus. Mais la moitié des moins de 35 ans déclarent également leur méfiance : terrible constat d’une jeunesse pour moitié repliée sur elle-même ! Et le discours sur la différence entre des élites bien formées mondialisées et des ouvriers peu formés nationalistes ne fonctionne pas : 58 % des CSP+ ont une mauvaise opinion de la mondialisation.

    Sur quoi se fonde ce rejet ? Plusieurs points saillants émergent : ce sont les multinationales qui font majoritairement la loi, l’Asie et les Etats-Unis sont les gagnants et l’Europe est parmi les perdants. La mondialisation est perçue comme poussant à l’innovation technologique mais dégrade l’environnement, ne réduit pas la pauvreté et va à l’encontre de l’égalité entre hommes et femmes. De plus, quasiment la moitié des Français pensent qu’elle a des effets négatifs sur la croissance, 58 % qu’elle réduit leur pouvoir d’achat, 64 % qu’elle a des effets négatifs sur l’emploi et 65 % sur les salaires.

    Un sentiment pessimiste
    A partir de ce constat, nulle surprise sur les solutions : le protectionnisme commercial est plébiscité. 66 % des Français souhaitent l’imposition de normes plus strictes sur les produits entrants et sortants.
    L’avenir n’est pas rose : les trois-quarts des sondés pensent que la mondialisation économique va continuer à s’étendre, 60 % que c’est incompatible avec la lutte contre le changement climatique et 54 % cela se traduira par encore plus d’uniformisation culturelle.
    Les débats entre économistes sur le ralentissement de la mondialisation et le fait qu’elle ait atteint un plateau n’ont donc pas d’effets sur l’opinion française, pas plus que le travail des anthropologues du politique soulignant combien face à un capitalisme mondialisé chaque territoire se l’approprie de manière différente, loin de toute uniformisation.
    Du fait de la mondialisation, 71 % des Français sont inquiets pour leurs enfants, 67 % pour l’avenir de la France, 65 % pour l’avenir du monde et 63 % pour leur propre avenir. Un tableau noir.

    Le prix d’un trop fort libéralisme
    Ce sondage ne fait que confirmer ce que le Brexit, l’élection de Donald Trump et la montée des partis nationalistes nous clament plus fortement : faute d’avoir reconnu les #coûts_sociaux qu’il engendre et accepté de les traiter, le #libéralisme_économique fait désormais l’objet d’un rejet croissant.
    Les libéraux vantent les effets positifs de la mondialisation commerciale sur le pouvoir d’achat puisque l’on achète des produits moins chers ailleurs. Mais un pays peut également y perdre des emplois ou connaître une pression à la baisse sur les salaires. Quel effet l’emporte ? La seule étude récente sur le sujet a été proposée à l’été 2017 par la Banque d’Angleterre sur le secteur textile britannique. Résultat : d’un côté, un gain de pouvoir d’achat cumulé grâce à l’ouverture de 3 %, de l’autre, une perte de 1,25 %.
    Au niveau macroéconomique, les gains s’avèrent donc supérieurs aux pertes. Généralement, les libéraux s’arrêtent là. Sauf que les gains bénéficient à tous les consommateurs tandis que les pertes sont concentrées sur quelques territoires. L’étude regarde alors de près les marchés du travail : les régions qui concentraient une plus grande part d’industrie textile au début des années 1980 ont connu une plus faible croissance de l’emploi que les autres et un retrait plus marqué des personnes du marché du travail. Un effet qui se fait toujours sentir…

    Les coûts locaux de la mondialisation

    Une étude récente de la Banque de France s’interroge, elle, sur le coût local des importations chinoises en France. Résultat : sur la période 2001-2007, une perte d’environ 90 000 emplois dans le secteur manufacturier, soit 13 % du déclin sur la période... mais aussi 190 000 en dehors de ce secteur. L’explication ? La baisse de l’emploi manufacturier induit une baisse de la demande locale, qui fait largement sentir ses effets sur les secteurs a priori protégés de la concurrence internationale.
    Enfin, une récente recherche du Fonds monétaire international aboutit à trois résultats importants. Tout d’abord, participer à la mondialisation accroît la richesse d’un pays. Ensuite, plus le niveau d’intégration internationale d’un pays est élevé, plus les gains qu’il tire d’une poursuite de l’intégration diminue. Enfin, les gains de la mondialisation profitent aux plus riches et accroissent les #inégalités. La France se situe clairement dans la catégorie des pays mondialisés qui ne profitent plus d’une ouverture supplémentaire, la mondialisation étant l’un des facteurs expliquant la montée des inégalités.

    Bref, la #mondialisation fait des gagnants mais aussi des #perdants. Les #politiques suivies ces dernières décennies n’ont pas suffisamment cherché à aider ceux qui sont tombés du mauvais côté. Aujourd’hui, ils répondent. Si cela conduit finalement à une mondialisation raisonnable et à un capitalisme moins libéral et moins inégalitaire, on s’en sortira bien. Mais la probabilité d’une montée des #guerres_commerciales n’est pas exclue. Ni même qu’au-delà du seul libéralisme économique débridé, la démocratie soit aussi emportée par le flux.

    • L’intérêt de cet article est dans le chiffrage du rejet de la mondialisation par les français.
      En tant qu’ économiste et éditorialiste , Christian Chavagneux essaye de justifier à tous prix la #mondialisation_heureuse.
      Il ne doit pas souvent aller dans la rue ce monsieur, il est vrai qu’il écrit avant tout pour ses lecteurs.

      Article tiré de la revue de presse du site Les Crises, ( Olivier Berruyer ) mis à l’index par le décodex du nomde.
      https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-17032018

    • Article tiré de la revue de presse du site Les Crises, ( Olivier Berruyer ) mis à l’index par le décodex du nomde.

      Du « nomde » ? mais de quoi l’Immonde est-il le nom ?

      Sinon, c’est bien de mettre l’intégralité des articles munis d’un « paywall » à retardement.

    • Un sondage d’OpinionWay vient d’être réalisé sur la « mondialisation » et ses résultats sont sans appels[1]. Les français rejettent dans leur grande majorité cette « mondialisation » et se prononcent même, à près de 66%, pour une forme de retour au protectionnisme. Certains vont se lamenter sur le « manque de culture économique » des français. D’autres feront remarquer, et cela est vrai, que ce sondage n’est qu’un sondage. Mais, ce sondage a été réalisé pour le « Printemps de l’Economie », une manifestation soutenue par la Caisse des Dépôts et Consignations[2].
      Ce sondage survient après l’interruption du processus du TAFTA mais après, aussi, l’approbation du CETA par l’Union européenne[3]. Il a donc valeur de témoignage. Il a été réalisé par des personnes et pour des personnes qui sont en réalités favorables à la mondialisation. Le fait qu’il donne des résultats aussi contraires à leurs attentes est, de ce point de vue, hautement symbolique.

      Un rejet général
      La première chose qu’il convient de retenir de ce sondage, c’est qu’il exprime un rejet quasi-général de la « mondialisation ». Pas moins de 60% des personnes interrogées ont une opinion négative de la mondialisation. En fait, seul 3% des personnes interrogées ont une « très bonne » opinion de la mondialisation alors que 14% en ont une « très mauvaise ». Le clivage est net.


      Source : sondage OpinionWay, réalisé au mois de mars 2018 pour le Printemps des économistes
      Par ailleurs, quand on regarde la répartition de ces opinions, on constate que le taux le plus élevé de « mauvaise opinion » est situé dans la tranche d’âge qui va de 50-64 ans, autrement dit les personnes les plus vulnérables au risque prolongé de chômage. Il est ici important de noter que l’appartenance aux catégories socio-professionnelles les plus élevées (CSP+) n’a pratiquement pas d’impact sur les mauvaises opinions quant à la mondialisation. Les CSP+ ont une mauvaise opinion à 58% et les CSP- à 60%.

      Cela signifie qu’une majorité absolue de nos concitoyens n’adhère plus à la doxa libérale qui veut que le libre-échange et la mondialisation soient de bonnes choses pour tous. C’est, ici, un changement important de l’opinion. Il n’est pas étonnant car cette même doxa ne s’appuyait pas sur des faits mais sur une forme de présentation de l’histoire économique et sociale hautement tendancieuse.

      On a pu avoir en effet l’impression, et peut-être l’illusion, que c’était par l’abolition des barrières aux échanges que l’on avait obtenu la croissance très forte. Des travaux, parmi lesquels on doit inclure ceux de Dollar, en 1992[4], de Ben-David, en 1993[5], de Sachs et Warner, en 1995[6], et de Edwards en 1998[7], ont cherché à établir ce fait.

      Mais, de manière générale, les tests statistiques et économétriques pratiqués donnent des résultats qui sont pour le moins très ambigus. On peut en déduire que, pour certains pays, l’ouverture a eu des résultats positifs, mais non pour d’autres. Cependant, on peut aussi en déduire que si une politique qui associe l’ouverture à de bonnes mesures macroéconomiques est meilleure qu’une politique associant le protectionnisme à des mauvaises mesures macroéconomiques, ceci tient bien plus à la qualité des dites mesures macroéconomiques qu’à celle de l’ouverture[8]. De fait, les pays qui ont associé des politiques protectionnistes à des bonnes politiques macroéconomiques connaissent des taux de croissance qui sont largement supérieurs à ceux des pays plus ouverts, ce qui invalide le résultat précédent sur l’ouverture[9]. Ceci nous ramène à la problématique du développement, qui s’avère être autrement plus complexe que ce que les partisans d’un libre-échange généralisé veulent bien dire. Les travaux d’Alice Amsden[10], Robert Wade[11] ou ceux regroupés par Helleiner[12] montrent que dans le cas des pays en voie de développement le choix du protectionnisme, s’il est associé à de réelles politiques nationales de développement et d’industrialisation[13], fournit des taux de croissance qui sont très au-dessus de ceux des pays qui ne font pas le même choix. Le fait que les pays d’Asie qui connaissent la plus forte croissance ont systématiquement violé les règles de la globalisation établies et codifiées par la Banque mondiale et le FMI est souligné par Dani Rodrik[14].

      En fait, le protectionnisme s’avère bien souvent une voie plus sure et plus rapide vers la croissance que le libre-échange et, ce point est d’ailleurs régulièrement oublié par les thuriféraires du libre-échange, c’est la croissance dans chaque pays qui porte le développement des échanges internationaux et non l’inverse.

      L’opinion des personnes interrogées dans le cadre du sondage OpinionWay réalisé pour Le Printemps des Economistes met d’ailleurs bien en lumière que pour plus de 56% des personnes interrogées, les règles du commerce international sont conçues pour et par les multinationales.

      Les raisons de ce rejet
      Il est alors important de regarder quelles sont les raisons pour lesquelles les personnes interrogées rejettent la « mondialisation ». La raison majeure est l’opinion très négative des conséquences de la mondialisation sur l’environnement. Pour 70% des personnes interrogées, la mondialisation a des effets négatifs ou n’améliore pas vraiment la situation. Puis, viennent les questions liées à la santé, à la pauvreté et aux inégalités. C’est dire à quel point la « mondialisation » est mal perçue par les français.

      Si l’on pose aux personnes interrogées des questions concernant la situation en France, on voit alors surgir la question des salaires et de l’emploi (plus de 64% des personnes pensent que la mondialisation est mauvaise sur ces points), mais aussi les questions de l’environnement, du pouvoir d’achat et de la croissance. C’est donc un bilan très négatifs que tirent les français de la « mondialisation ».

      De fait, le passage progressif à la globalisation marchande a permis de faire passer, dans le discours tenus par les principaux pays européens, les mesures destinées à faire baisser la part des salaires et surtout les salaires d’ouvriers pour une évidence, une sorte de « loi de la nature ». Il n’y avait pourtant rien de « naturel » à cela. Les transformations du cadre d’insertion international sont bien le produit de politiques. Mais, par l’illusion d’une « contrainte extérieure » s’appliquant hors de toute politique, ce discours a produit un mécanisme progressif d’acceptation des mesures qui étaient ainsi préconisées. On constate alors, pour presque tous les pays[15], un accroissement du coefficient, et donc des inégalités qui se creusent entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, au moment où l’on procède aux grandes déréglementations dans le domaine du commerce international.

      Le phénomène de pression à la baisse sur les salaires engendré par le libre-échange et la « mondialisation » est évident pour les pays les plus développés. On le constate aux Etats-Unis par exemple[16]. Pour mesurer l’impact de la déflation salariale importée, il faut commencer par établir l’écart entre les gains de productivité et ceux de l’ensemble des salaires nets à l’image de ce qui s’est passé dans d’autres pays[17]. On rappelle que l’on avait fait ce calcul dans l’ouvrage de 2011 « La Démondialisation »[18], ouvrage que l’on peut considérer comme largement validé par ce sondage de 2018. L’évolution des rémunérations salariales a ainsi été très désavantageuse pour les salariés à bas revenus à partir de 1983. Ce phénomène s’est amplifié au tournant des années 1999-2002. On peut donc bien parler d’une contre-révolution conservatrice qui s’est jouée en deux temps. La déflation salariale est donc indiscutable et c’est elle qui explique le phénomène de ralentissement de l’inflation générale à la fois directement, par la modération des salaires et donc par des coûts à profit égal et même croissants, et indirectement, par le biais de la pression qu’exercent les chômeurs. Cette déflation salariale a été le résultat de la mise en concurrence des travailleurs français avec les travailleurs d’autres pays dont le niveau de salaires était incomparablement plus bas.

      La phase dans laquelle nous sommes toujours plongés, a vu les salaires évoluer sous la contrainte des importations de produits issus des pays à faibles coûts salariaux. C’est le résultat de la politique d’ouverture qui a été menée dans la période précédente. Ici, on peut mesurer directement les effets de la globalisation marchande sur l’économie française. Celle-ci se traduit non seulement par un accroissement plus faible que celui de la productivité pour la moyenne des salaires (ce phénomène étant particulièrement sensible dans l’industrie manufacturière), mais aussi par une augmentation des inégalités au sein du salariat et, en particulier, la stagnation du salaire médian par comparaison à la faible – mais constante – hausse du salaire moyen. Dans cette phase, la loi sur les 35 heures a bien joué un rôle correctif, contrairement à ce qui avait été affirmé avant et après qu’elle soit votée. Mais le rôle de cette dernière a été des plus limités. Dès les années 2000-2002, les effets du passage aux 35 heures semblent s’épuiser.

      La globalisation peut donc être tenue responsable d’une très large part de ce processus qui a abouti à un retard salarial important dans notre pays. Ce retard a aussi engendré un déficit de croissance, qui est venu lui-même renforcer les effets de la globalisation marchande par la montée du chômage et la pression que ce dernier exerce sur les rémunérations des personnes les plus exposées.

      Un retour vers le protectionnisme ?
      Ce sondage OpinionWay valide aussi l’idée d’un retour vers des formes de protectionnisme. Il montre que 66% des personnes interrogées sont en faveur de normes plus strictes sur les produits entrants ou sortants.

      Il faut ici revenir sur l’impact de la globalisation sur l’économie française, tout en précisant que des conclusions analogues pourraient être tirées pour la plupart des grands pays développés. Les conséquences sur l’économie française ont été importantes. Elles tendent à se diviser en un effet de délocalisation[19] (direct et indirect) et un effet sur la formation et répartition des revenus[20].

      Il ne fait donc aucun doute que la pression concurrentielle issue des pays à faibles coûts salariaux, mais où la productivité tend, dans certaines branches, à se rapprocher des pays développés, est aujourd’hui extrêmement forte. Le problème semble particulièrement grave à l’intérieur de l’Union européenne puisque l’on constate un très fort avantage compétitif des « nouveaux entrants », qui couvre désormais une très grande gamme de produits. L’idée de compenser l’écart abusif des coûts salariaux unitaires entre les différents pays par des taxes touchant les produits pour lesquels ces coûts sont les plus dissemblables, a donc fait son chemin. Par rapport aux protections qui ont été mises en place antérieurement, il faut ici signaler que ces taxes devraient être calculées à la fois par pays et par branche d’activité. En effet, l’une des caractéristiques de la situation actuelle est que le niveau de productivité des pays susceptibles d’être visés par un tel système varie de manière tout à fait considérable d’une branche à l’autre. Il est ici clair qu’un seul niveau de taxe serait inopérant.

      L’heure est venue de revenir à des politiques nationales coordonnées, qui sont seules capables d’assurer à la fois le développement et la justice sociale. Ces politiques sont déjà à l’œuvre dans un certain nombre de pays. À cet égard, le retard qui a été pris sur le continent européen est particulièrement tragique. Sous prétexte de construction d’une « Europe » dont l’évanescence politique se combine à l’incapacité de mettre en œuvre de réelles politiques industrielles et sociale, nous avons abandonné l’horizon de ces politiques. Mais, comme le rappelle Dani Rodrik, le problème n’est plus le pourquoi de telles politiques mais il doit désormais en être le comment[21]. De telles politiques se doivent d’être globales et d’inclure la question du taux de change et celle de l’éducation et du développement des infrastructures. Il faut aujourd’hui constater que sur la plupart de ces points l’Union européenne, telle qu’elle fonctionne, s’avère être un redoutable obstacle. C’est en effet à l’Union Européenne que l’on doit les politiques d’ouverture qui ont accéléré la crise structurelle de nos industries depuis les années 1990. C’est toujours à l’Union européenne que l’on doit la détérioration croissante du système d’infrastructures dans le domaine de l’énergie et du transport qui fit pendant longtemps la force de notre pays. Il est possible de changer ces politiques. Mais, si les résistances devaient apparaître comme trop fortes, il faudrait se résoudre à renationaliser notre politique économique. Une action concertée avec d’autres pays européens est certainement celle qui nous offrirait le plus de possibilités, mais on ne doit nullement exclure une action au niveau national si un accord se révélait temporairement impossible avec nos partenaires.

      Pour la démondialisation
      Tels sont les enseignements de ce sondage. La mondialisation a été porteuse de bien des passions contradictoires. Elle a été adulée par les uns, vilipendée par les autres. Elle a eu ses thuriféraires comme ses opposants acharnés. Aujourd’hui qu’elle recule, certains y verront une régression alors que d’autres applaudiront un progrès.

      Pourtant, il ne devrait pas y avoir de problèmes à penser ce phénomène de la démondialisation. Le monde a connu en effet bien des épisodes de flux et de reflux. Mais il est vrai que cette démondialisation survient dans le sillage d’une crise majeure. Alors se réveillent de vieilles peurs. Et si cette démondialisation annonçait le retour au temps des guerres ? Mais ces peurs ne sont que l’autre face d’un mensonge qui fut propagé par ignorance, pour les uns, et par intérêts, pour les autres. Non, la globalisation ou la mondialisation ne fut pas, ne fut jamais « heureuse ». Le mythe du « doux commerce » venant se substituer aux conflits guerriers a été trop propagé pour ne pas laisser quelques traces… Mais, à la vérité, ce n’est qu’un mythe. Toujours, le navire de guerre a précédé le navire marchand. Que l’on se souvienne ainsi des « Guerres de l’Opium » qui vit la Grande-Bretagne alors triomphante imposer à la Chine l’ouverture de ses frontières au poison de la drogue. Les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour s’ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l’échange.

      La mondialisation que nous avons connue depuis près de quarante ans a résulté de la combinaison de la globalisation financière, qui s’est mise en place avec le détricotage du système hérité des accords de Bretton Woods en 1973, et de la globalisation marchande, qui s’est incarnée dans le libre-échange. À chacune de leurs étapes, ces dernières ont imposé leurs lots de violences et de guerres. Nous en voyons aujourd’hui le résultat : une marche généralisée à la régression, tant économique que sociale, qui frappe d’abord les pays dits « riches » mais aussi ceux que l’on désigne comme des pays « émergents ». Elle a conduit à une surexploitation des ressources naturelles plongeant plus d’un milliard et demi d’êtres humains dans des crises écologiques qui vont chaque jour empirant. Elle a provoqué la destruction du lien social dans un grand nombre de pays et confronté là aussi des masses innombrables au spectre de la guerre de tous contre tous, au choc d’un individualisme forcené qui laisse présager d’autres régressions, bien pires encore[22].

      De cette mondialisation, on a fait un mythe. Elle est apparue sous la plume de ses thuriféraires comme un être doté de conscience et d’omniscience, capable de réaliser le bonheur de tous. On nous a fait oublier que, produit de l’action humaine, elle était condamnée à connaître le sort des autres produits de l’action humaine, et donc à disparaître. On a voulu la comparer à une force transcendante pour mieux masquer les intérêts qu’elle a servis. En ceci, il faut voir une capitulation de la pensée. Dans ce fétichisme de la mondialisation, il y eut donc beaucoup de calculs, et donc beaucoup de mensonges. Ce livre a, entre autres, la volonté de rétablir quelques vérités sur la nature réelle du phénomène.

      Le tournant qui s’amorce sous nos yeux nous confronte à nos responsabilités. La démondialisation qui se met aujourd’hui en route à travers l’amorce d’une dé-globalisation, tant financière que marchande, ne se fera pas sans nous et sans notre action. Il est de notre pouvoir de construire l’avenir.

      [1] https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-le-printemps-de-l-economie-les-francais-et-la-mondialisation-mars-2018/viewdocument.html?Itemid=0
      [2] http://www.printempsdeleco.fr
      [3] http://www.international.gc.ca/trade-commerce/trade-agreements-accords-commerciaux/agr-acc/ceta-aecg/text-texte/toc-tdm.aspx?lang=fra
      [4] D. Dollar, « Outward-Oriented Developeng Economies Really Do Grow More Rapidly : Evidence From 95 LDC, 1976-1985 », Economic Developemnt and Cultural Change, 1992, p. 523-554.
      [5] D. Ben-David, « Equalizing Exchange : Trade Liberalization and Income Convergenge », Quarterly Journal of Economics, vol. 108, n° 3, 1993.
      [6] J. Sachs, A. Warner, « Economic Reform and The Process of Global Integration », Brookings Paper on Economic Activity, n° 1, 1995, p. 1-118.
      [7] S. Edwards, « Opennes, Productivity and Growth : What We Do Really Know ? », Economic Journal, vol. 108, mars 1998, p. 383-398.
      [8] Voir D. Ben-David, « Equalizing Exchange : Trade Liberalization and Income Convergenge », op. cit.
      [9] Voir H.-J. Chang, « The Economic Theory of the Developmental State » in M. Woo-Cumings (dir.), The Developmental State, Ithaca, Cornell University Press, 1999 ; Kicking away the Ladder : Policies and Institutions for Development in Historical Perspective, Londres, Anthem Press, 2002.
      [10] A. Amsden, Asia’s Next Giant, New York, Oxford University Press, 1989.
      [11] R. Wade, Governing the Market, Princeton (N. J.), Princeton University Press, 1990.
      [12] G. K. Helleiner (dir.), Trade Policy and Industrialization in Turbulent Times, Londres, Routledge, 1994.
      [13] Voir C.-C. Lai, « Development Strategies and Growth with Equality. Re-evaluation of Taiwan’s Experience », Rivista Internazionale de Scienze Economiche e Commerciali, vol. 36, n° 2, 1989, p. 177-191.
      [14] D. Rodrik, « What Produces Economic Success ? » in R. Ffrench-Davis (dir.), Economic Growth with Equity : Challenges for Latin America, Londres, Palgrave Macmillan, 2007. Voir aussi, du même auteur, « After Neoliberalism, What ? », Project Syndicate, 2002 (www.project-syndicate.org/commentary/rodrik7).
      [15] L’exception étant la Grèce dont le coeeficient passe de 0,330 à 0,321. Pour la Suède, l’accroissement est important dans les années 1990 mais est compensé par une baisse dans les années 2000.
      [16] Voir A. Aaron-Dine, I. Shapiro, « Share of National Income Going to Wages and Salaries at Record Low in 2006 », Center of Budget and Policies Priorities, Washington (D. C.), 29 mars 2007 ; U. S. Department of Commerce, « Historical Income Tables – Income Inequality, Table IE-1 », Washington (D. C.), 13 mai 2005.
      [17] Voir J. Bernstein, E. McNichol, A. Nicholas, Pulling Apart. A State-by-State Analysis of Income Trends, Washington (D. C.), Center of Budget and Policy Priorities et Economic Policy Institute, avril 2008 ; J. Bivens, « Globalization, American Wages and Inequality », Economic Policy Institute Working Paper, Washington (D. C.), 6 septembre 2007.
      [18] Sapir J., La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2011.
      [19] Voir P. Artus « Pourquoi l’ouverture aux échanges semble être défavorables dans certains cas ? », Flash-IXIS, n° 2004-53, 17 février 2004.
      [20] Voir P. Artus, « Quels risques pèsent sur les salariés européens ? », Flash-IXIS, n° 2006-153, 11 avril 2006.
      [21] D. Rodrik, « Industrial Policy : Don’t Ask Why, Ask How », Middle East Development Journal, 2008, p. 1-29.
      [22] Voir J. Généreux, La Grande Régression, Seuil, 2010.

      Source : [RussEurope-en-Exil] France : le rejet massif de la mondialisation, par Jacques Sapir
      https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-france-le-rejet-massif-de-la-mondialisation-par-jacque

    • 10 ans après - Avons-nous tiré les leçons de la crise financière ?

      http://www.arte.tv/fr/videos/075225-013-A/28-minutes

      on discute 12’30’’ - 35’

      10 ANS APRÈS : AVONS-NOUS TIRÉ LES LEÇONS DE LA CRISE FINANCIÈRE ? 2007. Aux États-Unis, le secteur immobilier s’effondre. Des millions de personnes, incapables de rembourser leurs prêts immobiliers, se retrouvent à la rue. Si l’épicentre de la crise se situe aux États-Unis, le cancer s’est propagé dans le monde entier, donnant ainsi naissance à l’une des plus graves crises financières depuis 1929. Les séquelles de ce séisme se ressentent en Europe avec des millions de personnes au chômage et une chute importante de la croissance. Dix ans plus tard, alors que la dette explose et que les taux d’intérêt sont bas, les excès de la finance inquiètent. Face au président Trump qui veut à nouveau déréguler la finance, sommes-nous à l’abri d’un nouveau choc sur les marchés ? Avons-nous tiré les leçons de la crise précédente ? Pour en discuter, nous recevons Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste et Maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’économiste et historien Nicolas Baverez et Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives Economiques

      #banques [too big to fail] #crise_2007 #marchés
      #transactions_à_haute_fréquence #protectionnisme

    • Il faut arrêter de faire des comparatifs avec les maladies, ce vocabulaire de bas niveau est juste une catastrophe de #journaliste_inculte qui ne sait pas quoi dire d’autre pour alimenter la croyance en signifiant qu’on y peut rien et qu’il n’y aurait pas de responsable, stoppppp, ça suffit !

  • On n’arrête pas l’éco

    Alexandra Bensaid reçoit Antoine Frérot, PDG de #Véolia. Débat sur le retrait des USA de l’#accord-climat, et reportage de Mélanie Nunes : le #luxe face à la concurrence d’internet.

    L’invité

    Deux jours après l’annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris,vous entendrez la réaction d’Antoine Frérot, PDG du numéro un mondiale du traitement de l’#eau et des déchets Véolia.
    Le débat

    Quels impacts, quelles conséquences sur le plan économique aura ce retrait des Etats-Unis des Accords de Paris ? Sonne-t-il le glas des ambitions dé-carbonnées des économies développées ? Ou est-ce au contraire l’élément accélérateur de la formation d’un « axe » vert ? Et pour nous, qu’est-ce que ça change ? L’actualité économique analysée par Christian Chavagneux ( Alternatives_économiques ) et Emmanuel Lechypre ( BFM_Business )

    Le reportage

    L’industrie française du luxe face à la nouvelle concurrence des internets ! Un reportage de Mélanie Nunes

    Ma vie au boulot
    Sandrine répond à un courrier de Raphaël : il s’inquiète de la perspective de radiation de #Pôle_Emploi s’il refuse deux offres d’emplois « décentes »... C’est quoi, une « offre décente » ?

    Chaque semaine, Sandrine Foulon répond à un courrier d’auditeur : vous aussi, parlez-nous de vos conditions de #travail : écrivez à Sandrine Foulon en suivant le formulaire contact ci-dessous

    https://www.franceinter.fr/emissions/on-n-arrete-pas-l-eco/on-n-arrete-pas-l-eco-03-juin-2017

    http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_11548.xml

    #économie #emploi #climat #carbone (marché carbone, fiscalité carbone)

  • Quand Messieurs Cahuc et Zylberberg découvrent la science | André Orléan | 12/09/2016
    http://www.alterecoplus.fr/quand-messieurs-cahuc-et-zylberberg-decouvrent-la-science/00012139

    LA GRANDE CONFUSION DES MÉTHODES

    Peut-on, pour autant, concernant le développement récent des expérimentations aléatoires parler d’une révolution qui aurait transformé l’économie en science expérimentale, comme se plaisent à le soutenir nos deux auteurs ? Si les mots ont un sens, on s’attendrait à un certain retentissement, au moins chez les premiers intéressés, à savoir les économistes. Quant au fait que le public n’en ait rien su jusqu’à la parution de ce livre, cela peut aisément être mis sur le compte du négationnisme ambiant qui a su étouffer l’affaire ! Pour évaluer l’impact de cette nouvelle méthodologie en économie, j’ai consulté le journal de l’American Economic Association qui est, aux dires mêmes de nos auteurs, « au cœur de la production de la connaissance la plus orthodoxe qui soit ». Faute de temps, je me suis limité aux 187 articles de l’année 2013. Le résultat est sans appel : sur les 187 articles publiés au cours de cette année, j’en ai compté au plus 7 pouvant être considérés comme utilisant – ou étant en lien – avec l’expérimentation aléatoire, soit 4%. Il est clair que cette méthode est loin d’avoir révolutionné la discipline.

    Pour relever ce score si pitoyable, je me suis tourné vers les travaux d’un économiste dont j’étais, par ailleurs, certain qu’il était pleinement conscient du caractère révolutionnaire de cette approche, à savoir Pierre Cahuc lui-même. J’ai consulté ses quinze derniers articles, de 2002 à aujourd’hui, et j’ai eu la surprise de constater que jamais il n’a employé cette méthode révolutionnaire ! Pour en savoir plus, j’ai regardé de plus près les 5 articles les plus récents qu’il a publiés dans la Revue économique (novembre 2007, mai 2004, novembre 2002, mai 2002 et mai 2001). Quatre de ceux-ci sont consacrés à un modèle purement théorique, sans application empirique .

    [...]

    Cependant, du fait même que ces études sont fort rares et qu’elles portent sur des objets très spécifiques, dans la suite du texte, ils sont conduits à prendre appui sur des études empiriques d’une tout autre nature, en les assimilant aux premières, toutes mises également dans un grand sac nommé la « méthode expérimentale ».

    [...]

    LES ENNEMIS IMAGINAIRES

    La suite du livre est des plus étonnantes. Il s’agit essentiellement pour nos auteurs de faire savoir que l’économie orthodoxe n’ignore pas la détresse sociale et qu’elle n’est pas du côté des nantis. S’ensuit une fastidieuse compilation de travaux qu’ils qualifient d’orthodoxes intéressés au logement des familles pauvres, à leur éducation, et au salaire minimum, censés nous persuader de quoi ?

    [...]

    Il faut dire que le débat est affreusement mal posé, ne serait-ce que parce que nos auteurs confondent les travaux économiques à proprement parler et les travaux des autres disciplines portant sur l’économie en tant qu’institution sociale. Il est clair que nos auteurs ne voient pas ces derniers d’un bon œil.

    DES CHOIX IDÉOLOGIQUES

    [...]

    Il semble bien que nos auteurs aient des préférences et qu’elles tombent du côté des vertus de la finance, injustement brocardée par les négationnistes et le Pape, nous disent-ils.

    [...]

    ASSUMONS LE DIVORCE ENTRE LES ÉCONOMISTES

    Nos deux auteurs soulignent que le fonctionnement des communautés scientifiques repose sur des « procédures d’évaluation par les pairs ». Ils accusent les économistes regroupés dans l’AFEP de vouloir la création d’une nouvelle section au Conseil national des universités (CNU) aux fins de se soustraire à cette évaluation. Il n’en est rien. C’est un mensonge. Nous sommes également pour l’évaluation par les pairs. Mais la question est celle de savoir qui sont nos pairs.

    • Contre l’intimidation économique | Collectif de journalistes | 12/09/2016
      http://www.alterecoplus.fr/contre-lintimidation-economique/00012141

      Deux économistes de renom ont trouvé le temps de produire un brûlot destiné à déconsidérer les économistes dit « hétérodoxes », qui ont surtout le tort de ne pas penser, ni de réfléchir selon les mêmes critères que les deux auteurs. Contre ces hérétiques, par ailleurs chercheurs et professeurs d’université reconnus, l’attaque est d’une violence tout à fait particulière. Ils seraient des « pseudo-scientifiques », rien moins que promoteurs d’un retour à l’obscurantisme.

      L’attaque se double d’une calomnie puisque ces hérétiques seraient du même acabit que les climato-sceptiques, qui niaient la réalité du réchauffement climatique et ses causes humaines ou, pire encore, que les « conseillers » stipendiés du lobby du tabac. Ce livre poursuit un but, affiché dès le titre : « Le négationnisme économique et comment s’en débarrasser ». Il s’agit bien de cela : éradiquer une manière de pensée différente, concurrente, afin de conserver le quasi-monopole intellectuel et académique acquis par des universitaires qui ne reconnaissent de fait que le jugement de ceux qui pensent comme eux-mêmes.

      Cette tentative d’intimidation s’étend aussi aux relais d’opinion. Les journalistes sont sommés de se ranger sous l’autorité de la vraie science économique et donc de bannir de leurs articles les références aux hétérodoxes.

      Nous journalistes réaffirmons que nous ne laisserons pas s’installer un climat de chasses aux sorcières sous couvert de promotion de la « vraie science ».

      [...]

      Luc Peillon (Libération)

      Adrien de Tricornot (Le Monde)

      Cyprien Boganda (L’Humanité Dimanche)

      Dominique Sicot (L’Humanité Dimanche)

      Catherine Boullay (France Inter)

      Antoine Mercier (France Culture)

      Christian Chavagneux (Alternatives Economiques)

      Laurent Jeanneau (Alternatives Economiques)

      Romaric Godin (La Tribune)

      Mathias Thépot (La Tribune)

      Emmanuel Lévy (Marianne)

      Hervé Nathan (Marianne)

      Antoine Peillon (La Croix)

      Laurent Mauduit (Mediapart )

      Martine Orange (Mediapart)

      Eric Aeschimann (L’Obs)

      Catherine André (VoxEurop)

  • Faut-il craindre un #Brexit ?
    CHRISTIAN CHAVAGNEUX
    http://www.alterecoplus.fr/europe/christian-chavagneux/faut-il-craindre-un-brexit-201606201241-00003684.html

    Enfin, un Brexit serait le sale révélateur d’une Europe en train de mourir par la faute de ses #dirigeants. Il est malheureusement à craindre que si un #référendum était tenu dans d’autres pays, le résultat pourrait être négatif.

    L’#Europe d’aujourd’hui, c’est une zone qui prône l’#austérité permanente, qui obéit aux ordres des #lobbys du privé – comme le montre encore récemment le refus d’interdire les perturbateurs endocriniens sous la pression de l’industrie chimique -, un désert numérique, une zone qui n’engage pas franchement sa transition écologique, qui accepte des paradis fiscaux en son sein, un #nain_politique, technocratique, une zone qui transforme la #Méditerranée en #fosse_commune.

  • @manuelvalls sur Twitter : « Intransigeance de la France dans la lutte contre l’évasion fiscale et pour la transparence financière. À Panama, comme partout ailleurs. »
    6:02pm - 4 Avr 16
    https://twitter.com/manuelvalls/status/717004465690292224

    Le gouvernement bloque en pleine nuit un outil antiparadis fiscaux
    CHRISTIAN CHAVAGNEUX 16/12/2015
    http://www.alterecoplus.fr/economie/le-gouvernement-bloque-en-pleine-nuit-un-outil-antiparadis-fiscaux-2015

    (Via @Hug_Ge sur Twitter)

  • [Evasion fiscale] Le gouvernement bloque en pleine nuit un outil anti-paradis fiscaux
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/11064-evasion-fiscale-le-gouvernement-bloque-en-pleine-nuit-un-outil-anti

    Vive les “socialistes”… avec une mention particulière pour le secrétaire d’Etat Christian Eckert, qui s’est déjà distingué il y a quelques jours en se démenant pour que les contrats d’assurance-vie soient ouverts à la police : « la mise en place de ce fichier a suscité beaucoup de réticences de la part des assureurs et des banques. Il ne sera fonctionnel qu’au premier semestre 2016, et encore a-t-il fallu que je me fâche un peu… » (L’Agefi). OD

    Un article de Christian Chavagneux sur Alterecoplus :

    « Mais qu’est-ce qui leur a pris ? Ce fut une nuit de folie à l’Assemblée nationale. A minuit, la France était dotée d’une arme anti-paradis fiscaux très attendue et qui recevait son deuxième vote parlementaire positif en 10 jours. A une heure trente du matin, le vote était annulé par une manœuvre indigne du (...)

  • [Evasion fiscale] Le gouvernement bloque en pleine nuit un outil anti-paradis fiscaux
    http://www.crashdebug.fr/actualites-france/11064-evasion-fiscale-le-gouvernement-bloque-en-pleine-nuit-un-outil-anti

    Vive les “socialistes”… avec une mention particulière pour le secrétaire d’Etat Christian Eckert, qui s’est déjà distingué il y a quelques jours en se démenant pour que les contrats d’assurance-vie soient ouverts à la police : « la mise en place de ce fichier a suscité beaucoup de réticences de la part des assureurs et des banques. Il ne sera fonctionnel qu’au premier semestre 2016, et encore a-t-il fallu que je me fâche un peu… » (L’Agefi). OD

    Un article de Christian Chavagneux sur Alterecoplus :

    « Mais qu’est-ce qui leur a pris ? Ce fut une nuit de folie à l’Assemblée nationale. A minuit, la France était dotée d’une arme anti-paradis fiscaux très attendue et qui recevait son deuxième vote parlementaire positif en 10 jours. A une heure trente du matin, le vote était annulé par une manœuvre indigne du (...)

  • Négociations de libre-échange avec les Etats-Unis : l’Europe encore dindon de la farce ?
    http://www.observatoiredeleurope.com/Negociations-de-libre-echange-avec-les-Etats-Unis-l-Europe-en

    Négociations de libre-échange avec les Etats-Unis : l’Europe encore dindon de la farce ?

    Le 17 juin dernier, l’Union européenne et les Etats-Unis ont officiellement lancé les négociations en vue d’établir un accord de libéralisation des échanges entre les deux zones, baptisé « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». Dans un article publié par Alternatives Economiques cet été, le principe même de la négociation ouverte début juillet est mis en question : « Europe-Etats-Unis : Faut-il un accord de libre-échange ? » se demande Christian Chavagneux (n° 094 - juillet 2013 ). Une critique que partage Christophe Beaudouin, docteur en droit, invité de Louis Daufresne sur Radio Notre Dame le 12 juillet dernier pour décrypter le contenu du mandat de négociation de l’UE en vue de cet accord de libre-échange avec les Etats-Unis.

    http://www.observatoiredeleurope.com/photo/art/grande/5852583-8725013.jpg?v=1379085785

    Pascal Lamy (PS), directeur général de l’OMC devant le « Brussels Economic Forum », le 19 juin 2013 (photo : L’Observatoire de l’Europe)
    Développer les échanges entre les deux zones implique une harmonisation des normes de production défavorable à l’Europe. Dans le rapport de force qui s’annonce, l’Union n’a pas l’avantage.
    Des raisons économiques faiblardes
     
    C’est d’abord une motivation commerciale pour l’UE, car le marché américain pourrait « apporter un relais de croissance » qui serait bienvenue. Le président Obama a d’ailleurs rappelé que l’Europe était à l’origine de ces négociations." depuis une dizaine d’années, les modèles ne donnent pas les résultats escomptés par les partisans du libéralisme commercial" Dans le document confidentiel, on y lit qu’un accord de libéralisation permettrait à l’Union de gagner seulement entre 0,27% et 0,48% de produit intérieur brut. « Qui plus est, la question des coûts en termes d’emplois de ces politiques de libéralisation n’est pas intégrée dans ces modèles, puisqu’ils considèrent que le niveau de l’emploi est fixe au cours du temps » "Le bilan économique coûts-avantages d’une libéralisation des échanges est loin d’être convainquant. Reste alors une deuxième raison : au-delà du commerce, le but de l’accord serait d’harmoniser les normes de production entre les deux grandes zones pour faciliter l’interpénétration des économies et, du même coup, marginaliser les acteurs chinois qui tentent à partir de leur vaste marché intérieur en développement, d’imposer les leurs. Et là, tout se complique."
     
    Moins disant social, sanitaire et écologique
     
    « Si les règles de production agricole, audiovisuelle, etc. sont différentes entre les Etats-Unis et l’Europe, c’est parce que les choix de société divergent entre les deux zones. On ne cherche plus ici à fixer les tarifs auxquels les bien franchissent les frontières, mais à harmoniser les normes sociales de production à l’intérieur des pays, au nom de la maximisation de la libre circulation des biens » Ce qui peut susciter des réticences politiques. José Manuel Barroso a déclaré que la position de la France « fait partie de ce programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire. » "M. Barroso, dont le mandat s’achève, cherche à se recaser à la tête d’une institution internationale et il a besoin pour ce faire du soutien des Etats-Unis..."Du côté agroalimentaire, l’Europe devrait négocier un abaissement de ses contraintes sanitaires.", les Etats-Unis souhaitent exporter de la viande élevée aux hormones, nettoyées au chlore, des animaux clonés, des aliments OGM. "On comprend bien à partir de tous ces exemples que les négociations entre l’Europe et les Etats-Unis vont davantage porter sur des choix sociétaux, de politique sanitaire ou de protection des consommateurs, que sur une simple facilitation du commerce. Ce qui ne manquera pas de susciter de leurs affrontements et jette d’ores et déjà le doute sur la nécessité même d’un tel marchandage."
     
    Une juridiction d’exception
     
    Si un compromis se concrétisait, il pourrait malgré tout y avoir « des conflits d’interprétation des nouvelles règles » il ajoute que « les différences de normes d’arbitrage entre les deux zones paraissent difficilement conciliables » Voilà pourquoi les Etats-Unis cherchent à établir une juridiction d’exception et « qu’une jurisprudence particulière se développe ainsi en parallèle à celle du processus de règlement des différends de l’organisation mondiale du commerce »
    L’article conclut que « l’Union affaiblie a beaucoup à perdre dans une négociation où les rapports de force bilatéraux jouent à plein. »

    http://www.alternatives-economiques.fr/europe---etats-unis--faut-il-un-accord-de-libre-echange_fr_

    « Ce mandat donne carte blanche à la Commission pour abaisser toutes nos protections » prévient Christophe Beaudouin. « Le libre-échange, pour être vraiment libre, doit être juste. Or, nous sommes aujourd’hui confrontés à une concurrence impossible » ajoute-t-il
    le-grand-temoin-12-07-2013.mp3 (13.64 Mo)

    Invité de Louis Daufresne dans « Le grand témoin » sur Radio Notre Dame le 12 juillet dernier, Christophe Beaudouin apporte quelques éléments pour décrypter le mandat de négociation adopté par le Conseil des ministres de l’Union européenne. Il souligne que cette négociation annonce notamment la fin du principe de précaution en matière alimentaire, sanitaire et écologique et le retour de l’Accord multilatéral sur les investissements (AMI) qui avaient soulevé tant d’émotions il y a plusieurs années en France et avait finalement été bloqué.

    http://radionotredame.net/wp-content/uploads/podcasts/le-grand-temoin/le-grand-temoin-12-07-2013.mp3

    L’émission commence après le journal à : 2’58
    Vendredi 13 Septembre 2013

    #Négociations de libre-échange
    #Etats-Unis
    #Europe
    #Pascal_Lamy
    #OMC
    #Brussels_Economic_Forum

  • Comment UBS organise une fraude fiscale massive à partir de la France (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2012/03/22/comment-ubs-organise-une-fraude-fiscale-massive-a-partir-de

    C’est un livre explosif que publie aujourd’hui Antoine Peillon, grand reporter au journal La Croix. Bénéficiant d’informations de toute première main il montre comment la banque suisse UBS organise depuis la France un système massif d’évasion et de fraude fiscale vers les paradis fiscaux. (...) Source : Christian Chavagneux

  • Le plan Merkozy sème la zizanie (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/12/14/le-plan-merkozy-seme-la-zizanie

    L’agence de notation Moody’s a été la première à dire publiquement ce qu’elle pensait de l’accord : pas grand-chose de nouveau par rapport à des promesses déjà faites avant ; des tensions persistantes entre pays européens pour aider ceux qui ont des difficultés ; rien pour calmer les crises bancaires et des dettes souveraines dans un contexte de ralentissement annoncé de la croissance. Les agences n’ont pas toujours brillé par leur capacité d’analyse dans cette crise mais il se trouve que cette fois leur avis est largement partagé. Par exemple par l’historien économiste Kevin O’Rourke qui souligne que plutôt que créer un mécanisme d’assurance contra cyclique, le plan Merkozy veut constitutionnaliser un mécanisme pro cyclique tueur de croissance dans des pays déjà en difficulté et sans aucune mesure compensatoire pour soutenir la croissance dans le reste de la zone. Appelez cela une « union budgétaire » relève quasiment du langage Orwellien conclut O’Rourke ! (...) Source : Christian Chavagneux

  • Un pacte inutile et dangereux dont il faudra contourner la logique (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/12/09/un-pacte-inutile-et-dangereux-dont-il-faudra-contourner-la-

    Au petit matin du 9 décembre, 23 pays européens se sont entendus pour créer une « union de stabilité budgétaire ». Un accord budgétaire inefficace pour mettre fin à la crise actuelle et dangereux pour l’avenir de l’Europe. Sauf à trouver les moyens de contourner ses règles. (...) Sans surprise, le nouveau traité que veulent mettre en place les 23 pays s’appuie sur les désastreuses idées germano-françaises du début de la semaine. Source : Christian Chavagneux

  • Dexia : 3 ans de sursis qui finissent mal (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/10/05/dexia-3-ans-de-sursit-qui-finissent-mal

    Le démantèlement annoncé de la banque franco-belge ne fait pas de Dexia la 1re victime de la crise des subprimes mais la dernière (pour l’instant) de la crise des subprimes et de la folie financière des années 2000. Les causes : Pour comprendre les malheurs de Dexia, il faut avoir en tête un bilan simplifié d’une banque. (...) Source : Christian Chavagneux

  • Les Britanniques lancent un mini Glass Steagall Act (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/06/17/les-britanniques-lancent-un-mini-glass-steagall-act

    Que faire des banques systémiques, celles dont les problèmes individuels peuvent créer une crise nationale, voire mondiale ? Le ministre des Finances britannique Georges Osborne a surpris tout le monde en annonçant le 15 juin dernier qu’il leur imposait une forme de séparation entre activité de marché et activité de crédits à l’économie. Un mini Glass Steagall Act qui permet surtout de diminuer les futurs coûts d’un éventuel sauvetage public des banques. (...)

  • Grèce : le chantage irresponsable de la BCE (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/06/16/grece-le-chantage-irresponsable-de-la-bce

    Face aux atermoiements des Etats européens pour décider d’une aide à la Grèce, la Banque centrale européenne en profite pour s’imposer comme un acteur politique dictant sa volonté, celle du toujours plus d’austérité au bénéfice des créanciers. Devenant un acteur politique engagé, l’institution ne peut plus bénéficier de son statut d’indépendance : elle doit rendre des comptes, démocratiquement, de ses décisions irresponsables qui nous conduisent droit à la panique. (...)

  • Après la monnaie, les Etats européens doivent-ils abandonner leur politique budgétaire ? (Christian Chavagneux)
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/06/08/apres-la-monnaie-les-etats-europeens-doivent-ils-abandonner

    Au moment même où la crise conduit à s’interroger sur la pertinence de l’indépendance des banques centrales, un ensemble d’évènements poussent à faire de l’Europe le moyen de retirer aux Etats leurs prérogatives budgétaires. Non pas par souci de fédéralisme mais pour promouvoir un agenda ultra libéral périmé.