person:christian delporte

  • un homme peut tromper 40 millions de personnes 40 millions de fois, en France (ou en Italie) c’est possible

    Au delà du procédé de victimisation surjoué, il est intéressant de voir quelles sont les conditions qui font que depuis plus de 15 ans, le numéro de Sarko fonctionne toujours...
    http://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/se-poser-en-victime-un-bon-calcul-politique-pour-nicolas-sarkozy_638449

    Oui, la polémique sur les juges détourne l’attention
    Au lendemain de l’interview de Nicolas Sarkozy, c’est son attaque sur le manque d’indépendance des juges d’instruction qui monopolise l’attention médiatique. Un coup de maître, selon le communicant Philippe Moreau-Chevrolet : « Même en situation de faiblesse, sa faculté à orienter le débat comme il le souhaite est étonnante. La gauche se retrouve entraînée sur le débat sur les magistrats alors que ce n’est pas le sujet. »

    Faut dire que la gauche et la presse française sont d’une médiocrité, entre ceux qui tombent dans le panneau et ceux qui servent la soupe, Sarko s’amuse toujours autant...

    La position de Nicolas Sarkozy peut sembler délicate, mais d’autres personnalités politiques qui ont vécu la même situation sont parvenues à rester sur le devant de la scène. « On peut rapprocher sa rhétorique de celle de Silvio Berlusconi : ’on essaie de m’abattre, c’est une coalition des juges rouges’, analyse l’historien Christian Delporte. Berlusconi est tombé pour une affaire de fraude fiscale, mais il a quand même tenu quinze ans, et il s’en est sorti sur tout le reste. »

    En France, Philippe Moreau-Chevrolet rappelle que Jacques Chirac a survécu à l’affaire de la cassette Méry, au début des années 2000. « Il a invité PPDA [en fait, Elise Lucet] dans son bureau, s’est défendu comme Sarkozy en bottant en touche, et ça a fini par passer. Les affaires ne sont pas rédhibitoires pour le grand public. Chirac est celui qui en avait le plus sur le dos, et il a été réélu. »

    Une « capacité d’oubli » que Céline Bracq explique par un certain cynisme des Français. « Ils considèrent la corruption comme une composante de la vie politique, ce qui crée une sorte de banalité. Un homme peut être jugé coupable et revenir sur la scène politique comme si rien ne s’était passé. »

    oui l’opinion a une mémoire de poisson rouge, et effectivement il semble que la magouille soit une spécificité de la culture française..
    #french_corruption

    • Perso, je n’ai pas regardé. Je suis juste sidéré par l’absence de reprise d’une des monstruosités énoncées par NS : ma campagne n’a pas coûté un centime au contribuable.

      Ou comment se faire gloire d’une sanction pour défaut de régularité des comptes émise par une instance dont NS est membre…

      La phrase est extrêmement peu reprise (cf. recherche gg) et jamais commentée. Le plus caricatural étant dans l’article du Figaro dont le titre, est évidemment, Nicolas Sarkozy met en cause l’impartialité de ses juges qui m’est retourné par le moteur de recherche quand je cherche la phrase ci-dessus, mais d’où le mot contribuable a disparu entre la mise en ligne et la version éditée…

      Du coup, j’ai regardé le passage de l’interview à ce sujet http://www.europe1.fr/Politique/EXTRAIT-Nicolas-Sarkozy-Ma-campagne-n-a-pas-coute-un-centime-au-contribuable
      Tout ce qu’il raconte est ahurissant, son comportement est extrêmement menaçant voulez-vous que je réponde ? J.-P. Elkabbach est égal à lui-même, glissant un à votre insu pour atténuer la question, s’estimer au dessus de tout soupçon, en invoquant les enquêteurs du Conseil constitutionnel (qui lui ont refusé la validation des comptes, re-rappelons-le, tout en leur ayant dissimulé des dépenses) est grotesque. Et l’entourloupe qui consiste à faire comme s’il ne s’agissait que d’un problème entre l’UMP et Bygmalion… Il me semble d’ailleurs qu’il est particulièrement mal à l’aise à ce moment-là, ce qui fait qu’il en rajoute dans l’intimidation.

    • la servilité des journalistes serait anecdotique si elle n’avait pas une incidence énorme dans le fait que sans contradiction réelle, Sarko peut galvaniser les plus vulnérables avec les ficelles les plus énormes, et malheureusement ça peut suffir pour reconquérir le pouvoir, comme il en est question ici

      Si le grand public risque de rester de marbre face au discours de Nicolas Sarkozy, peut-être n’est-ce pas lui que l’ex-chef de l’Etat cherche avant tout à convaincre. « Il s’adressait plus particulièrement à son électorat, qui aurait pu douter et qui avait envie qu’il parle », analyse Christian Delporte, professeur d’histoire politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Et les sympathisants UMP adhèrent fortement à son discours, qui dénonce la gauche et les juges. « 80% des sympathisants UMP considèrent qu’il est poursuivi pour des raisons politiques, confirme Céline Bracq. Le fossé est énorme avec l’opinion publique en général (35%), ça montre que le jugement sur lui est très clivé. »

      Contraint de se défendre face à cette mise en examen, conscient de la difficulté de convaincre l’ensemble de l’électorat de son innocence, Nicolas Sarkozy s’est donc concentré sur son cœur de cible, celui qui élira le prochain président de l’UMP.

      Oui, comme Hollande est devenu président de la république à partir du moment où il a remporté la primaire du PS, Sarko sait que, sauf parasitage MLP, virer en tête à l’UMP lui garantit l’Elysée.. Il a donc tout intérêt à galvaniser les brave-patriotes et autres gorafiens authentiques !
      un exemple (y compris et surtout les commentaires) :

      http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2014/07/le-pouvoir-socialiste-na-pas.html

      La proximité d’un des deux juges d’instruction, Claire Thépaut, avec le syndicat de la magistrature qui avait épinglé Sarkozy sur son fameux « Mur des cons » alimente le soupçon d’une animosité militante contre l’ancien président. Il est vrai qu’il n’avait pas été économe de son mépris pour les magistrats, comparés grossièrement à des « petits pois ». L’écoute policière des conversations entre Me Herzog et son bâtonnier est une autre aberration qui rapproche cette affaire des pratiques judiciaires utilisées par des pays sans scrupules pour la protection de la vie privée et des libertés élémentaires. Sarkozy avait tenu, dans Le Figaro du 21 mars, une comparaison bien venue entre sa mise sous écoute et « les activités de la Stasi » retracées dans le film « La vie des autres ».

      Juste un peu déçu que la Corée du Nord ne soit pas mentionnée, mais sinon j’aime bien...

  • Les noms des listes aux municipales : un concentré de clichés politiques

    « Ensemble », « avenir », « agir » : la plupart des intitulés sont aussi rassembleurs que vides de sens. Pour l’historien Christian Delporte, « on est passé de l’affiche de propagande à l’affiche de publicité ».

    http://www.liberation.fr/politiques/2014/03/18/les-noms-de-listes-municipales-un-concentre-des-cliches-politiques_987717

    • D’une autre côté, si ces listes s’appelaient « Seuls », « Passé » ou « Dormir »... Cela ferait peut-être un #buzz mais serait-il électoralement porteur ?

  • La célébrité n’est plus ce qu’elle était | Slate
    http://www.slate.fr/story/61073/celebrite-sens-superstar

    Les stars désormais ne sont plus liées à un talent quelconque – celui d’expliquer le monde, celui de le faire rêver, celui de le transfigurer. Dans sa passionnante Histoire de la Célébrité, l’historien George Minois retrace la célébrité d’Hérostrate à aujourd’hui.

    [...]

    « Tout est mélangé désormais » souligne Christian Delporte. « Vous ouvrez un magazine et vous trouvez pêle-mêle un ancien candidat de la téléréalité, une actrice et un homme politique ».

    Dans son essai précurseur Les Stars, Edgar Morin expliquait que les idoles d’une société disent beaucoup sur elle. George Minois rappelle un très important sondage fait au début du siècle dernier :

    « A l’époque, en 1905-1906, Le Petit Journal demandait aux Français qui étaient les grandes célébrités du siècle précédent : il y avait eu des millions de réponses et in fine, les trois personnes les plus connues étaient Pasteur, Victor Hugo et Gambetta. Au début du 21e siècle un sondage du même genre a été organisé : les trois quarts des personnalités citées étaient des acteurs, des chanteurs, des présentateurs. On a abandonné aujourd’hui les grandes explications de l’existence et ce que l’on recherche, ce sont des gens qui aident à faire face au quotidien, des amuseurs. »

    #célébrité