person:christian jacob

  • Comment l’exécutif veut reprendre en main la Préfecture de police, cet « Etat dans l’Etat », Elise Vincent, Nicolas Chapuis
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/20/grand-menage-avant-reprise-en-main-a-la-prefecture-de-police_5438680_3224.ht

    Après le limogeage de Michel Delpuech et de deux hauts fonctionnaires, l’exécutif va donner au nouveau préfet mission de réformer l’institution, selon les informations du « Monde ».

    Le projet était dans les tuyaux depuis plusieurs mois et il semble désormais mûr. Alors que la Préfecture de police (PP) est durement percutée par la crise des « #gilets_jaunes », la vague qui a commencé par emporter les hommes pourrait désormais chambouler toute l’institution. L’« échec », selon le mot ministériel, du #maintien_de_l’ordre lors de l’acte XVIII a déjà coûté sa place au préfet, Michel Delpuech, son directeur du cabinet, Pierre Gaudin, et le directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch. Mais iI pourrait accélérer dans la foulée des changements structurels plus importants au sein de la plus ancienne « maison police » de France créée en 1800 par Bonaparte, qui a toute autorité sur la capitale et la petite couronne.

    Selon nos informations, le nouveau #préfet Didier Lallement, qui doit être installé officiellement dans ses fonctions jeudi 21 mars par Christophe Castaner, doit en effet recevoir une lettre de mission avec deux priorités. La première, confirme le ministère de l’intérieur, sera de mettre en œuvre la doctrine de « fermeté renforcée » de maintien de l’ordre, présentée le 18 mars par le premier ministre.
    La seconde consistera à lancer une vaste réforme de la PP. Un signal qui se veut fort, alors que le sujet est depuis plusieurs années un serpent de mer. M. Lallement a rencontré à ce titre le président de la République, mardi. Il devait voir M. Castaner et son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, mercredi.

    « #Didier_Lallement n’est là que pour ça, réformer la PP, cet Etat dans l’Etat », confirme un préfet qui connaît bien l’homme, souvent considéré comme dur, voire autoritaire. Les changements d’hommes en seraient les prémices. Le départ de M. Dupuch, maillon essentiel de la « chaîne de commandement » incriminée, était ainsi attendu.
    Le choix de se séparer de lui correspond à la lecture que la Place Beauvau a fait des « dysfonctionnements » dans la stratégie du maintien de l’ordre. Le puissant patron de la DSPAP, principale entité au sein de la PP avec quelque 19 000 hommes à son service, est accusé d’être l’auteur de la note interne sur les lanceurs de balles de défense (#LBD), qui aurait incité les troupes à en faire un usage réduit.

    Equipe amputée de membres importants

    Cela faisait en réalité plusieurs semaines que cette direction de la PP, qui gère notamment les #détachements_d’action_rapide, chargés des interpellations pendant les #manifestations, était dans le viseur du ministre de l’intérieur et de son secrétaire d’Etat. La Place Beauvau avait transmis des consignes pour que l’ensemble de la sécurisation des manifestations soit à la main de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), quand la PP avait opté pour une gestion bicéphale : le cœur de la mobilisation aux troupes de maintien de l’ordre de la DOPC, les abords aux petites unités plus mobiles de la DSPAP.

    Le nouveau préfet va donc devoir procéder rapidement à des nominations, dans un contexte de manifestations hebdomadaires. Ses deux principales directions sont fragilisées par cette crise. La DSPAP a été soudainement décapitée. Quant à la DOPC, elle sort de plusieurs semaines de flottement, après l’arrêt-maladie prolongé de son directeur, Alain Gibelin, finalement relevé de ses fonctions, le 15 mars. Jérôme Foucaud a été nommé en remplacement, lundi 18 mars. Mais il devra lui-même s’appuyer sur une équipe amputée de membres importants depuis l’affaire Benalla.

    Laurent Simonin, le chef d’état-major, ainsi que Maxence Creusat, à la tête de la cellule Synapse – une unité chargée de surveiller les réseaux sociaux qui joue un rôle majeur dans la gestion de la crise des « gilets jaunes » –, ont été mis en examen pour avoir transmis illégalement des images de vidéosurveillance à l’ancien chargé de mission de l’Elysée et ont donc été mutés à d’autres postes.

    « Chantier de transformation en profondeur »

    Quel que soit le jeu de chaises musicales à la PP, il devrait en tout cas être au diapason d’une réflexion profonde, amorcée dès l’automne au ministère de l’intérieur, et plus particulièrement pilotée par Laurent Nuñez, fin connaisseur de l’institution pour avoir été lui-même directeur du cabinet du préfet de 2012 à 2015. Si l’affaire Benalla a pu accélérer cette réflexion, plusieurs interlocuteurs assurent qu’elle était déjà amorcée sous Gérard Collomb. Le calendrier s’est ensuite précisé en décembre 2018, dans le cadre d’un « protocole » avec les #syndicats_policiers.
    Une partie des primes promises lors du premier pic de violences des « gilets jaunes » a en effet été conditionnée à des avancées sur plusieurs sujets « abrasifs », comme les décrit un proche du dossier : les heures supplémentaires, la gestion des cycles horaires et la réforme de la PP. Au cabinet de M. Castaner, on préfère dire que ce protocole a prévu « l’ouverture d’un chantier de transformation en profondeur » auquel les directions de la #gendarmerie et de la #police nationale ainsi que la PP ont été priées de contribuer en faisant des propositions. Le 13 mars, une réunion « d’étape » a en tout cas eu lieu sur le sujet.

    Lisser la chaîne de commandement

    Principal but de cette réforme quoi qu’il en soit : retirer à la Préfecture de police une partie de ses compétences spécifiques, qui lui confèrent une grande indépendance vis-à-vis du pouvoir politique – et de facto une grande puissance –, supprimer les doublons, lisser la chaîne de commandement, et potentiellement faire des économies… Sont principalement dans le viseur les directions chargées de la lutte contre l’immigration irrégulière, la police judiciaire, le renseignement et, dans une moindre mesure, la logistique. A la PP, un service spécifique gère en effet le matériel nécessaire par exemple à l’ordre public (barres-ponts, canons à eau etc.). Il est déjà en phase de dissolution.

    Le sujet sur lequel les discussions seraient les plus avancées, selon certaines sources, est l’#immigration. Il est ainsi envisagé la création d’une grande « direction zonale » rattachée à la #police_aux_frontières (DCPAF). Celle-ci est en effet compétente partout en France, sauf à Paris. « C’est compliqué car de nombreux réseaux internationaux ont leurs ramifications à Paris. La petite couronne concentre par ailleurs les deux tiers de l’immigration irrégulière. Or, les préfectures n’ont pas de police spécialisée sur cette zone où la PP est compétente… », décrypte un bon connaisseur du dossier, qui salue toutefois les « progrès » réalisés sous l’ère Delpuech avec la vague migratoire [sic, ndc] , notamment pour gérer de façon plus « fluide » les placements en #rétention.

    A la PP, l’un des principaux opposants au projet était Frédéric Dupuch, l’un des hauts fonctionnaires écartés mardi. Et pour cause, sa direction, la DSPAP, a aujourd’hui la gestion de l’immigration illégale en lien avec les commissariats de quartier. Le changement dans l’attribution des compétences affaiblirait cette entité prépondérante au sein de la préfecture.

    Une crise préoccupante des vocations

    Un sujet plus épineux actuellement sur la table concerne la #police_judiciaire. A l’instar de la DCPAF, la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) n’a pas compétence, en pratique, sur le territoire parisien, où les troupes du fameux « 36 » règnent en maître. Une situation qui engendre régulièrement une « guerre des polices » sur les belles affaires.
    « Ça ne se parle pas », regrette une source policière. « Dans un contexte d’internationalisation de la délinquance, notamment en matière de stupéfiants, cela pose des problèmes de continuum et pénalise en partie les stratégies nationales », souligne une autre source haut placée. Concrètement est donc aujourd’hui en réflexion un rattachement de la direction régionale de la police judiciaire de Paris à la DCPJ, dans une nouvelle structure zonale qui comprendrait Versailles.

    En matière de #renseignement, la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris (DRPP) est aussi potentiellement dans le viseur. Les projets à son égard semblent toutefois plus incertains. Depuis toujours, la DRPP défend un modèle « intégré », qui cumule les fonctions de renseignement territorial (ex-RG) et le suivi du « haut du spectre », soit les profils les plus dangereux, notamment en matière de terrorisme. Mais ce modèle doublonne en partie avec la compétence nationale de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui s’agace depuis longtemps de cette situation. La circulation de l’information en pâtit régulièrement, comme cela est apparu lors de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), en 2016.
    L’alignement des planètes semble néanmoins idéal aujourd’hui, aux yeux des stratèges du ministère de l’intérieur, pour parvenir à des avancées sur tous ces sujets. Et ce, car la plupart des organisations syndicales apparaissent aujourd’hui enclines à soutenir les réformes. Notamment pour des raisons de ressources humaines et de gestion de carrière. Une crise préoccupante des vocations traverse par exemple la police judiciaire, autrefois service roi. Un rattachement de la PJ parisienne (environ 2 000 personnes) à sa direction centrale, la DCPJ (environ 5 300), permettrait de redonner une respiration aux carrières et d’éviter la fuite des cerveaux en province, estiment certains interlocuteurs.

    « Il ne s’agit surtout pas de tout détruire »

    Tous les spécialistes du sujet soulignent toutefois les risques de ces réformes. En clair, il ne faut pas casser un modèle qui – paradoxalement – fonctionne bien. Grâce à des moyens budgétaires régulièrement abondés, la PP a toujours su survivre aux assauts en développant une réelle efficacité sur son territoire. En matière de renseignement, la compétence de la DRPP sur le « bas du spectre » – souvent négligé par la DGSI – ou les réseaux d’ultradroite ou d’ultragauche n’est par exemple pas questionnée.

    Le problème se pose aujourd’hui à l’envers : alors que les ressources se font rares pour l’Etat, ce sont les directions de tutelle de la PP qui estiment pâtir de sa toute-puissance. Certains plaident même pour inverser le paradigme. « Dans plusieurs domaines, le modèle parisien marche mieux que ce qui se fait ailleurs. Plutôt que de chercher absolument à nous déboulonner, il faudrait regarder comment exporter nos modes de fonctionnement », juge une source haut placée à la préfecture.

    « Il ne s’agit surtout pas de tout détruire », prévient une source au cœur de ces négociations, consciente des spécificités de la capitale. Le but, selon plusieurs interlocuteurs, serait plutôt de ramener le préfet de police de Paris au niveau de ce que sont ses homologues en région : soit des préfets de zone sur lesquels sont « branchés » tous les services nationaux, comme c’est le cas à Marseille.

    « Il faut redonner tout son rôle d’administration centrale » à la PP, résume un proche du dossier, mais sortir de la logique d’« Etat dans l’Etat », qui a aujourd’hui, par exemple, sa propre unité d’élite – la brigade de recherche et d’intervention. Une force qui a toute compétence sur la capitale, les groupes d’intervention de la police nationale et de la gendarmerie, le RAID et le GIGN, étant invités à rester cantonnés derrière le périphérique.

    « Gilets jaunes » : soutenu par l’exécutif, Castaner se sait néanmoins en sursis, Cédric Pietralunga, Nicolas Chapuis
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/20/gilets-jaunes-soutenu-par-l-elysee-et-matignon-castaner-resiste-a-l-offensiv
    Le ministre de l’intérieur est critiqué pour n’avoir pas pu maintenir l’ordre samedi. Mais, pour l’exécutif, le problème a été un « défaut d’exécution » de ses ordres.

    Le pilonnage était attendu. Il a été intense. Accusé d’être responsable de la débâcle policière lors de la dix-huitième journée de mobilisation des « gilets jaunes », qui a vu l’avenue des Champs-Elysées se transformer en champ de bataille, samedi 16 mars, Christophe Castaner a été pris pour cible toute la journée de mardi par l’opposition.

    « Un ministre de l’intérieur digne de ce nom aurait dû déposer sa #démission », a attaqué le président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, Christian Jacob. « J’en ai connu des ministres de l’intérieur de la Ve République, mais celui-là, il va rester au Musée Grévin ! », a ajouté le député (LR) de Paris Claude Goasguen sur LCP.
    Lors de la séance des questions au gouvernement, le ministre a été plusieurs fois interrompu par des « Démission ! » venus des bancs de la droite, auxquels les élus de la majorité ont répondu en applaudissant debout M. Castaner.

    Devant la commission des lois du Sénat, où il avait été convoqué mardi en en fin d’après-midi pour s’expliquer sur les défaillances dans les opérations de maintien de l’ordre à Paris, M. Castaner a également eu droit à une salve de remarques acerbes, résumées d’un trait par Michel Raison, élu (LR) de Haute-Saône : « Quand est-ce que l’autorité de l’Etat sera rétablie ? Parce que le vrai patron, ce n’est pas le préfet de police, c’est le ministre de l’intérieur. »

    Soutien unanime de l’exécutif

    Sous le déluge, l’ancien maire socialiste de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) ne s’est pourtant pas dérobé, répondant à chaque interpellation. Le ministre peut se targuer il est vrai d’un soutien unanime de l’exécutif.
    Depuis dimanche, c’est le même mot d’ordre qui est répété : il faut sauver le soldat Castaner. « C’est un bon ministre de l’intérieur, il est en première ligne depuis le début et il se montre solide. S’il a pris un coup au casque, il a du coffre et les épaules pour tenir. Il y a un pilote à Beauvau et cela se voit », rassure-t-on ainsi à Matignon. Selon son entourage, le chef du gouvernement, Edouard Philippe, s’est entretenu à plusieurs reprises depuis samedi avec son ministre, dont il est devenu proche malgré leurs parcours politiques opposés, pour lui dire son soutien.

    Sur le fond, c’est le même argument qui est martelé : le ministre de l’intérieur n’est pas en cause dans les défaillances constatées samedi. « Il y a eu un défaut d’exécution », assure-t-on au sommet de l’Etat. Comprendre : la hiérarchie policière n’a pas obéi aux ordres du ministère de l’intérieur.

    « Les consignes que j’avais passées n’ont pas été appliquées », a lui-même plaidé M. Castaner, mardi matin sur France Inter. C’est pour cette raison que le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a été limogé. « Le ministre de l’intérieur est responsable politiquement, le préfet est responsable opérationnellement. Il ne faut pas mélanger les choses, sans quoi nous devrions changer de ministre tous les deux mois », plaide un conseiller.

    En sursis

    Au sein de la maison police, personne ne réclame d’ailleurs le départ de ce fidèle d’Emmanuel Macron. « Quel intérêt on aurait à changer de ministre de l’intérieur ? Aucun ! Il commence à appréhender son poste. A l’heure qu’il est, on a, avec Laurent Nuñez [secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur], un binôme qui fonctionne bien, il ne faut pas y toucher », tranche Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité SGP Police-FO, le premier syndicat au sein du ministère.

    Les nombreux déplacements de terrain de Christophe Castaner sont plutôt appréciés des fonctionnaires. Tout comme le soutien indéfectible aux forces de l’ordre affiché par la Place Beauvau, au plus fort de la tempête sur les violences policières et l’usage trop généreux des lanceurs de balles de défense (LBD).

    Les organisations syndicales n’oublient pas non plus que c’est Christophe Castaner qui a conclu un protocole d’accord en décembre 2018, prévoyant des augmentations de salaire substantielles pour les gardiens de la paix, au terme d’une discussion marathon de huit heures. Le ministre avait sollicité un arbitrage de l’exécutif et obtenu gain de cause. Quant à ses incartades lors d’une soirée dans un restaurant, révélées par la presse people, elles font sourire les troupes plus qu’autre chose. « L’épisode ne l’a pas affaibli », assure-t-on à Matignon, où l’on revendique de former « un pack » autour du ministre.

    Dans les rangs de la police, on ne se fait surtout aucune illusion sur les effets de la politique du fusible. « Depuis 2016, on a eu cinq ministres qui se sont succédé, parfois pour quelques semaines seulement, rappelle une source policière haut placée. Dès que quelque chose ne va pas dans le pays, on veut tout bouleverser à Beauvau, comme si le changement d’homme allait régler tous les problèmes. »
    S’il n’est pas menacé à court terme, Christophe Castaner se sait néanmoins en sursis. Que de nouvelles émeutes éclatent lors d’une prochaine manifestation des « gilets jaunes », ou que des affrontements se terminent par des blessés graves voire des morts, et le ministre de l’intérieur n’aurait d’autre solution que de partir à son tour. « Ce serait le seul moyen de protéger le président et ce serait son rôle », concède un parlementaire de la majorité.

    • Dispositif Sentinelle mobilisé dans le cadre des manifestations, AFP

      Le porte-parole du gouvernement annonce que le dispositif #Sentinelle sera mobilisé de manière « renforcée » samedi dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes »

      Les militaires de Sentinelle seront mobilisés pour l’acte XIX des « gilets jaunes »
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/20/les-militaires-de-sentinelle-seront-mobilises-pour-l-acte-xix-des-gilets-jau

      Emmanuel Macron a dit « ce matin [qu’il y aurait] une mobilisation renforcée du dispositif Sentinelle pour sécuriser les points fixes et statiques », a-t-il précisé lors du compte rendu du conseil des ministres à l’Elysée. L’objectif est de « permettre aux forces de l’ordre » de se « concentrer sur les mouvements et le maintien et le rétablissement de l’ordre ». « Nous ne pouvons pas laisser une infime minorité violente abîmer notre pays et détériorer l’image de la France à l’étranger », a-t-il ajouté. Les prochains jours seront donc décisifs. »

      Nouveau dispositif
      Manifestations interdites sur les Champs-Elysées et dans certains quartiers des grandes villes en cas de présence d’« ultras », préfet de police de Paris remplacé, contraventions alourdies : le premier ministre Edouard Philippe a annoncé dès lundi une batterie de mesures pour répondre aux violences ayant émaillé la dernière manifestation des « gilets jaunes », samedi 16 mars à Paris.
      Au-delà de Sentinelle, des brigades anticasseurs seront déployées samedi sur le terrain, des #drones et des « produits avec des #marquages indélébiles » permettant de « tracer » les casseurs vont également être mobilisés. « Des individus ont décidé de casser la démocratie, de s’en prendre à la République et à ses symboles », a déclaré Benjamin Griveaux. « Ce ne sont donc plus des manifestants à qui nous avons affaire mais des émeutiers. Les manifestants défendent une cause, à côté de ceux-là il y a des #émeutiers qui sont simplement mus par la haine. »

      L’opération Sentinelle représente une mobilisation sans précédent de l’armée sur le territoire national depuis la guerre d’Algérie. Des chiffres de 2017 faisaient état de 7 000 militaires déployés en permanence – pour moitié en région parisienne – depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.


      https://www.lesinrocks.com/2019/03/19/actualite/le-gouvernement-veut-renforcer-le-maintien-de-lordre-meme-si-un-black-bl
      #interdictions_de_manifester #militarisation #violence_d'État

    • L’utilisation de militaires pour assurer la sécurité (statique) de lieux de pouvoir a été prônée dès décembre dernier par des syndicats policiers. Il s’agit selon ces syndicats, et désormais pour le gouvernement, de privilégier l’emploi des forces de police et de MDO pour des actions requérant de la mobilité, et destinées à alimenter la chaîne judiciaire. Il s’agit aussi de résorber la disproportion entre les délits ou dégâts constatés et les condamnations (tous ces gardés à vue libérés, tous ces condamnés trop ordinaires pour être considérés comme des prototypes de « casseurs »).


      #cogestion #justice

    • Les contraventions pour participation à une manifestation interdite passent de 38 à 135 euros, AFP
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/les-contraventions-pour-participation-a-une-manifestation-interdite-passent-

      Il en coûtera désormais plus cher de participer à une manifestation interdite. Les contraventions encourues sont passées de 38 à 135 euros, à la suite de la publication d’un décret jeudi 21 mars au Journal officiel.
      « Le fait de participer à une manifestation sur la voie publique interdite sur le fondement des dispositions de l’article L. 211-4 du code de la sécurité intérieure est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe », dit le texte.
      Cette mesure avait été annoncée lundi par le premier ministre, Edouard Philippe, à la suite des violences, sur les Champs-Elysées notamment, lors de l’acte XVIII des « gilets jaunes ». Ces dernières semaines, les protestataires étaient revenus à leurs méthodes initiales et avaient préféré ne pas déclarer leurs rassemblements à Paris.

      Manifestations interdites à Paris, Bordeaux ou Nice

      Le gouvernement a donc décidé de hausser le ton. Lundi, le premier ministre a également annoncé l’#interdiction_de_manifester « chaque fois qu’il le faudra », dans les quartiers « les plus touchés », « dès lors que nous aurons connaissance d’éléments “ultras” et de leur volonté de casser », en citant les Champs-Elysées, à Paris, les places du Capitole, à Toulouse, et Pey-Berland, à Bordeaux. En cas de manifestation, « nous procéderons à la dispersion immédiate de tous les attroupements », a-t-il prévenu, tout en annonçant en même temps une « réorganisation du maintien de l’ordre ».

      A la demande du maire de Nice, Christian Estrosi, le gouvernement compte également interdire les manifestations des « gilets jaunes » dans un « périmètre défini » samedi dans la ville azuréenne. Pour l’acte XIX, prévu samedi, plusieurs « appels nationaux », ont été lancés sur les réseaux sociaux pour des rassemblements à Nice, mais aussi à Toulouse et à Montpellier.

      Impunité zéro
      Deux jours avant cette nouvelle journée de mobilisation, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a intronisé jeudi le nouveau préfet de police de Paris, Didier Lallement. Ce dernier a succédé à Michel Delpuech, qui a été débarqué par le gouvernement après les violences du week-end dernier. « Votre première mission, évidemment, sera de maintenir l’ordre public dans la capitale », a prévenu M. Castaner, a destination du nouveau préfet.

      « Je vous demande de faire en sorte que la doctrine du maintien de l’ordre, telle que nous l’avons redéfinie entre le 1er et le 8 décembre (actes III et IV des « gilets jaunes » ), soit effectivement et résolument mise en œuvre, sans hésitation ni demi-mesure » , a développé le ministre, réclamant « qu’elle soit effective dès samedi » .
      « Samedi, sur les Champs-Elysées, il n’y avait pas de manifestants, il n’y avait que des haineux, des ultras, des factieux, des gens venus pour casser, pour détruire, pour agresser, car on ne peut pas se prétendre simple spectateur de ceux qui défigurent Paris, de ceux qui balafrent la France. »

      #sous_peine-d'amendes

    • Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics, Willy Le Devin , Ismaël Halissat et Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux — 23 mars 2019
      https://www.liberation.fr/amphtml/france/2019/03/23/lallement-le-nouveau-prefet-qui-fait-flipper-les-flics_1716932

      A Paris, après le limogeage de Michel Delpuech, jugé trop laxiste, son successeur est entré en fonction jeudi. Qualifié de « fou furieux » par certains collègues, il devrait appliquer une stratégie de fermeté lors de l’« acte XIX » des gilets jaunes.

      Des cris de joie déchirent les couloirs feutrés de la préfecture de Bordeaux. Lundi, deux jours après le saccage des Champs-Elysées par les gilets jaunes, les fonctionnaires girondins sont heureux. Ils viennent de l’apprendre, leur patron depuis 2015, Didier Lallement, est nommé à la tête de la préfecture de police de Paris, en remplacement de Michel Delpuech, limogé par l’exécutif car jugé trop laxiste. Ses collaborateurs bordelais en sont convaincus : si la ville a besoin d’un homme de fer, avec lui, elle sera servie. Agé de 62 ans, l’homme traîne en effet une réputation de préfet impitoyable. Le mot pourrait être fort s’il n’avait pas été prononcé spontanément par plusieurs de nos sources ayant croisé sa route par le passé. « Il est très cassant avec les gens, très blessant. On n’avait jamais vu ça, raconte une ex-collègue. Il est froid dans son management, mais assume totalement. Avec lui, c’est la politique de la #terreur. Il ne respecte que ceux qui, de temps à autre, osent lui tenir tête. » « Didier Lallement ? Il est fou comme un lapin, abonde un préfet actuellement en poste. C’est la rigidité faite homme. Il peut ne jamais vous dire bonjour, ça ne le dérange pas. De ce fait, il me semble très éloigné des caractéristiques que l’on exige d’un préfet, à savoir d’être rond. Si le gouvernement l’a choisi, c’est clairement pour une reprise en main musclée de la préfecture de police. »

      « La main de Clemenceau »

      Avec Didier Lallement, le gouvernement poursuit deux objectifs. Un de très court terme : rétablir l’ordre dans la capitale dès ce samedi, pour l’« acte XIX » des gilets jaunes. Par la suite, il s’agira de réformer l’institution créée en 1800 par Napoléon, qualifiée « d’Etat dans l’Etat » pour ses pouvoirs et son autonomie gargantuesques. En effet, la préfecture de Paris possède sa propre police judiciaire, le prestigieux « 36 », son service de renseignement (DRPP), chargé au même titre que la DGSI de la lutte antiterroriste, ainsi qu’une compétence sur la lutte contre l’immigration illégale. Un train de vie jugé luxueux en ces temps de rigueur budgétaire. Jeudi, lors de l’intronisation du nouveau préfet sur l’île de la Cité, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, n’y est pas allé de main morte au moment de dresser la feuille de route du nouveau maître des lieux : « Didier Lallement, votre modèle est Georges Clemenceau. La main de Clemenceau n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France, la vôtre ne devra pas trembler non plus devant les réformes que vous devrez mener. »

      Pour ce qui concerne le maintien de l’ordre, la place Beauvau entend renforcer une doctrine d’ultrafermeté. Christophe Castaner, ainsi que son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, n’ont en effet que très modérément goûté une note émanant du directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch, appelant à un usage modéré des lanceurs de balles de défense (LBD 40). Les deux ministres attendent donc de Didier Lallement qu’il applique la stratégie « de mobilité et d’interpellations », élaborée après les heurts très violents du 1er décembre. Le risque ? Générer un nombre très important de blessures voire de mutilations chez les manifestants, via un recours débridé aux armes les plus controversées du maintien de l’ordre, comme les LBD 40 bien sûr, mais aussi les différents types de grenades (celles dites de désencerclement ou les GLI-F4 composées de TNT). A Bordeaux, les affrontements entre les forces de l’ordre et les gilets jaunes ont d’ailleurs été très violents ces derniers mois. Deux personnes ont eu la main arrachée et plusieurs autres ont été sérieusement blessées par des tirs de LBD 40. Le 2 mars, c’est le député LFI Loïc Prud’homme qui a dénoncé les coups de matraque dont il a été victime en quittant pacifiquement un cortège des gilets jaunes. Une pétition a été lancée pour réclamer la tête du préfet. Lundi, Prud’homme a accueilli ainsi l’arrivée de Lallement à la tête de la préfecture de police de

      « Le graal »

      C’est là l’immense paradoxe de cette nomination. Bien que très expérimenté, –il a été préfet de l’Aisne, de la Saône-et-Loire et du Calvados–, Lallement n’a rien d’un spécialiste de l’ordre public. « C’est un préfet fou furieux, hoquette un ancien directeur central de la sécurité publique. Il a les dents qui rayent le parquet depuis toujours. En 2012, il voulait déjà avoir la mainmise sur la police et la gendarmerie à l’époque où il était secrétaire général du ministère de l’Intérieur [#Valls, ndlr].Il a toujours voulu faire de la police opérationnelle, jusque-là il était tenu à l’écart avec une perche. » Prendre la tête de la préfecture de police de Paris, Didier Lallement y pensait donc depuis longtemps. « C’était son rêve absolu, il vient de toucher le graal », confie un proche. Didier Leschi [un ex-gaucho passé au "souverainisme", ndc] , aujourd’hui directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration tempère le portrait apocalyptique fait de son compère issu, comme lui, du « #chevènementisme » : « C’est un excellent technicien, à la grande rigueur intellectuelle. Au plan administratif, il est plutôt réformateur. Son passage à la tête de l’#administration_pénitentiaire [où il fut le créateur des équipes régionales d’intervention et de sécurité –unité d’élite, (selon Ration, laudatif avec ces brutes chargé de réprimer les prisonniers, ndc) ] a été salué par les syndicats [ de matons ! ndc] , ce qui est suffisamment rare pour être souligné. » Le sénateur PS Jean-Pierre Sueur, qui a travaillé avec Lallement il y a bientôt trente ans au secrétariat d’Etat aux collectivités locales, confirme la grande valeur de ce haut-fonctionnaire, au parcours iconoclaste : « Lallement ne vient pas du sérail, il n’a pas fait l’ENA. Il est très sérieux, rigoureux et travailleur. Mais c’est vrai que dans l’exercice de l’autorité, il est très cash. »

      L’ex-préfet de la Nouvelle-Aquitaine laisse par exemple un souvenir âcre aux élus locaux du bassin d’Arcachon, à qui il a contesté sans merci le plan de l’urbanisme. « C’est le seul mec qui a eu les couilles de se prendre les lobbys de l’immobilier en frontal pour les obliger à respecter l’environnement et le domaine public maritime », rapporte un journaliste. Revanchard, l’un des maires contrariés a adressé un courrier au lance-flammes à Macron, accusant ni plus ni moins le haut fonctionnaire « d’abus de pouvoir ». Mais #Didier_Lallement ne craint rien ni personne. Le jour de son arrivée en Gironde, il avait baptisé ainsi son nouveau personnel : « Vous pensez connaître ma réputation ? Elle est en deçà de la réalité. »

      Lallement"...bientôt être entendu dans le cadre de l’enquête sur les #soupçons de #favoritisme qui pèsent sur les marchés de la #Société_du_Grand_Paris. https://seenthis.net/messages/768523

  • Interdiction du glyphosate : les 63 députés qui ont voté contre l’inscription dans la loi en Mai 2018 Timothée Vilars - 29 mai 2018 à 14h41 - L’OBS
    https://www.nouvelobs.com/planete/20180529.OBS7374/interdiction-du-glyphosate-les-63-deputes-qui-ont-vote-contre-l-inscripti

    Tard dans la nuit, l’Assemblée nationale a renoncé à fixer une date d’interdiction pour le glyphosate, cet herbicide classé cancérogène probable.
    C’est un engagement personnel d’Emmanuel Macron : l’interdiction du glyphosate sur le territoire français d’ici à 2021 aurait pu être gravée dans la loi par un amendement déposé par le député LREM Matthieu Orphelin. Mais celui-ci a été rejeté dans la nuit de lundi à mardi par l’Assemblée nationale.

    En tout, 63 députés ont veillé jusqu’à 2 heures du matin pour rejeter l’amendement (20 pour, 2 abstentions). Parmi eux, les chefs de file des députés LREM, Richard Ferrand, des députés MoDem, Marc Fesneau et des députés LR, Christian Jacob.

    A noter que les groupes « insoumis », socialiste et communiste n’étaient représentés que par un député chacun. S’ils avaient été au complet au moment du vote, l’interdiction du glyphosate, et donc de l’herbicide fétiche de Monsanto « Roundup », aurait théoriquement pu être votée (plusieurs députés insoumis s’en sont expliqué depuis). L’amendement Orphelin, moins radical qu’un amendement de la députée non inscrite et ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho, également rejeté, prévoyait des dérogations possibles jusqu’en 2023. 

    On discute donc de la question du #glyphosate à 1h40 du matin. Tout est normal. #EGAlim pic.twitter.com/RGHNkAO42D
    Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 28 mai 2018

    La sortie du #glyphosate ne sera pas inscrite dans la loi. Cela ne minimise pas les autres avancées obtenues (pour prix justes et pour alimentation durable) mais c’est à mes yeux un RV manqué et une vraie déception car l’urgence écologique et de chgt modèle agricole est si forte. pic.twitter.com/aXuEzNCfKc

    Les 63 députés, région par région
    Parmi les 63 députés qui ont refusé d’inscrire l’interdiction du glyphosate dans la loi, on trouve 36 LREM, 15 LR, 7 UDI / Constructifs, 4 MoDem et 1 communiste (Sébastien Jumel).

    Pour écrire aux députés, leurs adresses électroniques figurent dans leur fiche individuelle de l’assemblée nationale http://www.assemblee-nationale.fr/qui/xml/liste_alpha.asp?legislature=14

    • Auvergne-Rhône-Alpes
    Jean-Yves Bony
    Vincent Descœur
    Emmanuelle Anthoine
    Monique Limon
    Valéria Faure-Muntian
    Dino Cinieri
    Valérie Thomas

    • Bourgogne-Franche-Comté
    Barbara Bessot Ballot
    Perrine Goulet
    Rémy Rebeyrotte
    Michèle Crouzet

    • Bretagne
    Richard Ferrand
    Graziella Melchior
    Florian Bachelier
    Laurence Maillart-Méhaignerie
    Gilles Lurton
    Thierry Benoit
    Jean-Michel Jacques
    Nicole Le Peih

    • Centre-Val-de-Loire
    Guillaume Kasbarian
    Laure de La Raudière
    Philippe Vigier
    Sophie Auconie
    Jean-Pierre Door
    Marc Fesneau

    • Grand Est 
    Grégory Besson-Moreau
    Antoine Herth
    Éric Girardin
    Charles de Courson
    Lise Magnier

    • Hauts-de-France
    Julien Dive
    Maxime Minot
    Benoît Potterie
    Daniel Fasquelle
    Jean-Claude Leclabart

    • Ile-de-France
    Marie Guévenoux
    Christine Hennion
    Anne-Christine Lang
    Christian Jacob
    Jean-Jacques Bridey
    Jean François Mbaye

    • Normandie
    Bertrand Bouyx
    Sébastien Leclerc
    Séverine Gipson
    Véronique Louwagie
    Jérôme Nury
    Xavier Batut
    Sébastien Jumel

    • Nouvelle-Aquitaine
    Jean-Baptiste Moreau
    Jean-Marie Fiévet
    Véronique Hammerer
    Sophie Mette
    Olivier Damaisin
    Nicolas Turquois

    • Occitanie
    Arnaud Viala
    Olivier Gaillard
    Nicolas Démoulin
    Philippe Huppé
    Marie-Christine Verdier-Jouclas

    • Pays-de-la-Loire
    Sarah El Haïry

    • Provence-Alpes-Côte d’Azur
    Pascale Boyer
    Jean-Claude Bouchet

    • Français de l’étranger
    Roland Lescure

    #glyphosate #LRM #enmarche #corruption #empoisonneurs #lobbying #lobby #influence #santé #europe #multinationales #agriculture #députés

  • L’affaire Benalla, une revanche pour « l’ancien monde »

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/28/l-affaire-benalla-une-revanche-pour-l-ancien-monde_5336968_823448.html

    Relégués, ringardisés et parfois méprisés par la jeune majorité LRM depuis un an, les représentants de l’opposition se délectent aujourd’hui des difficultés du pouvoir.

    Une atmosphère électrique. Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, déroule ses arguments, point par point, depuis plus de deux heures et demie. Dans les sous-sols du Sénat, la climatisation fonctionne mais les esprits s’échauffent. L’audition du bras droit du président de la République, jeudi 26 juillet, est l’une des plus attendues de la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla, qui empoisonne l’exécutif depuis plus d’une semaine.

    Fatigué, les mains jointes devant le visage, Alexis Kohler tente de créer un moment de complicité avec le président de la commission, Philippe Bas. Le sénateur Les Républicains (LR) de la Manche est l’un de ses lointains prédécesseurs à l’Elysée. C’était sous Jacques Chirac. Une éternité. « Vous avez occupé la fonction que j’ai l’honneur d’occuper… », commence l’actuel secrétaire général de l’Elysée. La réponse tombe, cinglante : « C’était la préhistoire et l’ancien monde. Je veux bien reconnaître qu’il y ait des différences… »

    Dans la salle Clemenceau du Sénat, où se succèdent les auditions de la commission d’enquête, un ange passe… « La démocratie, c’est le pouvoir des poux de manger des lions », philosophait le Tigre. Aujourd’hui, les « poux » se régalent des déboires de ceux qui jouent aux « lions » depuis plus d’un an.

    En 2017, les jeunes fauves ont brutalement supplanté et ringardisé les partis politiques traditionnels et les élus de tout bord, qu’ils ont eu tôt fait de reléguer sous le vocable peu flatteur d’« ancien monde ». Multipliant les leçons d’exemplarité, La République en marche (LRM) a assommé, désorienté, et rendu inaudibles les tenants de l’ordre d’avant. En quelques jours, l’affaire Benalla a permis à ces derniers de se refaire une santé. Députés de l’opposition, anciens ministres, parlementaires déchus se délectent aujourd’hui des petites et grandes misères de la Macronie, tout en pensant tenir une forme de revanche.

    Le Sénat, « the place to be »

    Le retour en grâce du Sénat en est une illustration. Réputée poussiéreuse, inutile, cette chambre qui travaille dans l’ombre est le refuge des vieux élus et l’incarnation de l’art consommé du compromis politique. D’habitude désertée par les journalistes, c’est aujourd’hui « the place to be ». Là que se déroulent les auditions les plus attendues, celles qui ont été refusées par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, contrôlée par LRM. Ici que sont entendus les piliers du régime, Alexis Kohler ou encore Christophe Castaner, le délégué général de LRM.

    Ici encore que, de l’avis général, le travail est le plus appliqué, le plus serein. Au point même que certains députés viennent en prendre de la graine. Jeudi matin, Marine Le Pen y joue ainsi les invités surprise, assise en tribune, dans le public, pour écouter M. Kohler. Même La France insoumise (LFI) est prise en flagrant délit de défense de la vieille chambre. « Je suis sous le choc, je défends des institutions bourgeoises et parlementaires de la Ve République alors que je suis trotskiste ! », a ironisé la députée (LFI) de Paris Danièle Obono. « Pour le Sénat, c’est inespéré », glisse un député LR pas tout à fait « nouveau monde ».

    Inespéré aussi le sursaut à l’Assemblée nationale, où les groupes de l’opposition retrouvent des couleurs. Un petit livre rouge et bleu est devenu le symbole de leur revanche : le règlement de l’Assemblée nationale. C’est grâce à cet objet, brandi dans l’Hémicycle 298 fois en quatre jours pour signaler un « rappel au règlement », que les députés de droite et de gauche ont pu paralyser les débats plusieurs jours d’affilée. L’obstruction, cette bonne vieille combine parlementaire.

    La majorité a dû céder, laissant l’opposition s’engouffrer dans la brèche. Coup sur coup, celle-ci a obtenu l’ouverture d’une enquête parlementaire, la publicité des auditions, et, finalement, le 22 juillet, l’ajournement de la réforme des institutions. Le texte, qui avait fait l’unanimité contre lui à l’Assemblée nationale, est repoussé sine die. Première victime collatérale de l’affaire Benalla.

    Une même scène se répète, à la buvette ou dans les couloirs. Un député de la majorité veut savoir : « C’est pas bientôt fini ce cirque ? » Avant de se voir rétorquer : « Ça fait un an qu’on en prend plein la tronche, c’est pas maintenant qu’on va vous lâcher ! » Suspecte hier, l’expérience est redevenue désirable. Aux élections législatives de juin 2017, les Français avaient plébiscité la nouveauté, installant des centaines de novices au Palais-Bourbon. Dans une crise, l’épaisseur politique donne pourtant l’avantage.

    « Il est frappant de voir autant d’amateurs au mètre carré, raille le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon. Ils ne comprennent rien à l’Etat et à la gestion de crise. » « Ils sont nuls, nuls, nuls !, s’écrie de son côté un ancien ministre de droite. Ce n’était quand même pas très compliqué de nous renvoyer au SAC [Service d’action civique] de [Charles] de Gaulle ! » « Les députés de la majorité ont été tellement abandonnés par leurs cadres que l’opposition n’avait pas besoin d’être dotée d’un sens élevé de la stratégie pour renverser la vapeur », analyse le député communiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu.

    « Ça remet la balle au centre »

    Quoi qu’il en soit, plus personne à LRM n’ose critiquer l’ancien monde. « Il faut savoir s’appuyer sur l’expérience de ceux qui ont un passé politique », concède la députée (LRM) de l’Isère Emilie Chalas. Cette querelle des anciens et des modernes s’est parfaitement incarnée dans le face-à-face entre les deux corapporteurs de la commission d’enquête parlementaire consacrée à l’affaire Benalla, Yaël Braun-Pivet (LRM) et Guillaume Larrivé (LR). Les deux députés ont tenté de porter ensemble la commission, en vain. La néophyte n’a jamais réussi à prendre l’ascendant sur le conseiller d’Etat, qui a fini par claquer la porte, jetant le discrédit sur la commission.

    « Quand vous avez subi un an d’arrogance, sans expérience, sans recul historique et sans analyse politique, et que vous arrivez à renverser les choses, ce n’est pas que ça fait plaisir, mais ça remet la balle au centre », se gargarise encore Stéphane Peu. Pour se défendre, certains macronistes comme Emilie Chalas dénoncent « une soif de vengeance, des frustrations et des jalousies ». Les plus expérimentés des députés LRM le reconnaissent toutefois : un « flottement » s’est installé dans la majorité en début de crise. « Les députés d’opposition ont été malins et ils ont eu raison », concède l’une d’entre eux.

    « Attention à l’effet boomerang »

    Face à la majorité, les ténors de l’opposition s’affichent ostensiblement ensemble, se congratulent ou s’applaudissent. Drôle de concorde. Danièle Obono (LFI), Marine Le Pen (Rassemblement national, ex-FN) et Philippe Gosselin (LR) dénoncent ainsi côte à côte devant les caméras le « coup de force » de la majorité, qui a notamment voulu imposer sa liste de personnes auditionnées par la commission d’enquête.

    Ici, M. Mélenchon et Christian Jacob (LR) sont immortalisés en pleine conversation dans l’Hémicycle par une députée LRM. Là, le même Mélenchon se promène avec le député souverainiste de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan dans les couloirs du Palais-Bourbon. « Quand il s’agit de protéger l’Etat et de faire respecter la norme républicaine, il y a une convergence avec la droite, je l’assume », répond le président du groupe LFI.

    « Ils sont goguenards et ravis. Ils rongent l’os qu’on leur a donné à manger et ils vont le tirer jusqu’à la ficelle », analyse le député (MoDem) des Yvelines Bruno Millienne, avant d’avertir ses collègues : « Attention à l’effet boomerang, les Français vont se lasser. » « S’ils ne comptent que là-dessus pour se relégitimer, c’est la démonstration de la pauvreté de leur projet politique », lâche à son tour la députée (LRM) des Yvelines Aurore Bergé. « Comme s’il n’y avait pas eu [Patrick] Balkany et [Jérôme] Cahuzac », grommelle une autre députée LRM, renvoyant les partis d’opposition à leurs propres turpitudes.

    « Finalement le nouveau monde est très ancien ! »

    Le feuilleton de l’affaire Benalla apparaît encore plus savoureux pour ceux qui ont été mis hors jeu en 2017, à la faveur de l’alternance. « Je n’ai même pas besoin de regarder la télévision, je suis sur ma chaise longue et tout me parvient par SMS ! », s’amuse Jean-Christophe Cambadélis, depuis son lieu de vacances. « Il y a une forme de jubilation quand on voit que le président de la République combine en une seule affaire à la fois Cahuzac [l’ancien ministre du budget avait menti sur son compte en Suisse] et Leonarda [du nom de cette jeune Kosovare dont François Hollande avait tranché le sort, devant les caméras] », pouffe encore l’ancien premier secrétaire du PS.

    D’anciens conseillers du pouvoir, qui ont connu M. Macron à Bercy, se délectent eux aussi du feuilleton. La moindre information est partagée, diffusée et commentée dans des groupes de discussion sur l’application WhatsApp.

    « A chaque nouveau rebondissement, après chaque révélation, chaque contradiction, on s’envoie le même GIF [courte vidéo], se marre l’un d’entre eux, Michael Jackson dans un cinéma mâchouillant du pop-corn en regardant avidement la scène. »
    Du passage de l’actuel chef de l’Etat au ministère des finances, sous le précédent quinquennat, ces ex-conseillers ont gardé un fond de rancune qui éclaire, pour eux, l’épisode Benalla d’une lumière savoureuse. « Comme du temps de Bercy, la garde rapprochée d’Emmanuel Macron est sur un piédestal », commente l’un d’eux, sans cacher son étonnement : « Comment quelqu’un d’aussi minutieux a-t-il pu laisser un truc pareil se faire, ses collaborateurs se contredire [au sein de la commission d’enquête] ? Finalement le nouveau monde est très ancien ! »

    « Ce sera la tache du quinquennat »

    La Sarkozie non plus n’en rate pas une miette. Entre une séance de jardinage et son départ en vacances, l’ancien ministre Brice Hortefeux ne se lasse pas de commenter l’« affaire de l’Elysée ». « Cela restera un marqueur du quinquennat. Il y a toujours des taches, mais il y a les indélébiles. Celle-ci en sera une. Ce sera la tache du quinquennat », observe-t-il.

    En revanche, les deux anciens chefs de l’Etat, François Hollande et Nicolas Sarkozy, sont restés prudemment en retrait. Sans rien rater des événements, ils savent que toute intervention de leur part pourrait leur être reprochée. Le président de LR, Laurent Wauquiez, s’est lui aussi tenu à l’écart du feuilleton ; Brice Hortefeux lui a conseillé de « prendre de la hauteur ». Et de commencer à préparer le coup d’après.

    Cette crise, ce sont finalement les routiers de la politique qui en parlent le mieux. Dans le « vieux monde » socialiste, on se raconte ce que François Mitterrand aurait dit un jour à propos de Laurent Fabius qui, dans les années 1980, incarnait alors le « nouveau monde ». « Il y a deux singes. Celui qui reçoit des décharges électriques tous les jours, ce qui finit par être indolore : c’est l’ancien monde. Et il y a un autre singe, celui qui n’en prend jamais. Alors, quand il en prend une, il meurt. »

  • Grand remue-ménage chez les parlementaires et nouvelles péripéties dans l’affaire Benalla. Ce qui me chagrine, c’est qu’il n’y a que des députés LR qui s’autorisent à commenter ce nouvel aveu de #barbouzerie de l’ #ère_Macron.

    https://www.lci.fr/politique/affaire-video-alexandre-benalla-a-dispose-d-un-badge-offrant-un-acces-super-priv

    Nouvelle révélation dans l’affaire Benalla : le collaborateur de l’Elysée faisant l’objet d’une procédure de licenciement disposait d’un badge pour entrer à l’Assemblée nationale. Un accès au cœur du Palais Bourbon qui a provoqué un nouveau tollé dans l’opposition ce samedi 21 juillet 2018, après que le député Les Républicains (LR) des Côtes d’Armor, Marc Le Fur, a révélé dans l’après-midi aux parlementaires, en séance dans l’hémicycle, l’existence de ce badge.

    Alexandre Benalla disposait d’un badge d’accès à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, les députés LR furieux
    https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/alexandre-benalla-disposait-d-un-badge-d-acces-a-l-assemblee-nationale-

    Des explications pas suffisantes pour le député LR Christian Jacob. « On apprend que ce barbouze, qui ne figure pas au JO, vient ici avec un badge H, qu’il peut entrer dans l’hémicycle. Au nom de quelle fonction, de la sécurité du président de la République ? L’heure est extrêmement grave », s’est indigné Christian Jacob, président du groupe parlementaire Les Républicains.

    • A ma connaissance, rien de leur côté, concernant le badge d’accès à l’hémicycle. Je viens de me fader la lecture du JDD en ligne après avoir été obligé de désactiver mon AddBlock pour leur page et de me prendre une pub vidéo de 15 secondes. J’ai bien mérité mon (sous) titre de « Romanichel de l’info » vu que je m’assigne moi-même à résidence sur des tas d’ordures médiatiques pour démêler le vrai du faux dans tous ces #immondices passés, présents et à venir.
      D’après un autre article, du Parisien cette fois (décidément, rien ne me sera épargné), on apprend que plusieurs personnes en lien avec l’exécutif avait ainsi un accès par badge à l’assemblée nationale sous Sarkozy et sous Hollande. Les espions de l’Élysée en somme. Tout ceci ne me surprend guère. Par contre, ce qui m’étonne, c’est que cette affaire ait été révélée en pleine période de travail de ladite assemblée sur les projets de réforme constitutionnelle. Le fait que ce soit les députés LFI qui ont initié la curée et crié haro sur le baudet Bennalla ne me rassure pas plus que ça. Qui peut bien vouloir les instrumentaliser ainsi et dans quels buts ?

  • [VIDEO] L’effarante réaction de la ministre Gourault, furieuse… qu’on « l’oblige à répondre » à l’Assemblée !
    https://www.marianne.net/politique/video-effarante-reaction-de-la-ministre-gourault-furieuse-qu-l-oblige-repo

    Jacqueline Gourault, ministre bis de l’Intérieur s’est indignée ce jeudi 19 avril à l’Assemblée nationale qu’un député LR "l’oblige à répondre" à sa question sur les régularisations d’immigrés clandestins. Ce qui semble pourtant être le b.a.ba du débat démocratique.
    […]
    La fureur de Jacqueline Gourault ne manquera pas d’inquiéter davantage les opposants à cette réforme qui pourrait entraîner un affaiblissement important du Parlement. En cacique madré du Parlement, Christian Jacob prend la parole juste après Jacqueline Gourault pour lui signifier malicieusement que, sous le régime actuel, « le gouvernement est responsable devant le Parlement. Ce n’est pas l’inverse ». Ulcérée, l’ex-sénatrice lève les yeux au ciel. Elle ne répondra pas aux interrogations des députés de droite, coupables de crime de lèse-ministre.

  • Loi sur l’accaparement des terres agricoles partiellement invalidée
    http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/la-loi-sur-l-accaparement-des-terres-agricoles-partiellement-invalidee-205

    L e Conseil a jugé contraire au droit de #propriété garanti par la déclaration des droits de l’homme un article clé du texte qui devait donner aux #Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) des droits de préemption supplémentaires pour lutter contre la prise de contrôle de terres agricoles par des sociétés financières, françaises ou étrangères.

    ...

    Le Conseil constitutionnel avait été saisi le 20 février par 79 députés Les Républicains menés par Christian Jacob, député LR de Seine-et-Marne, membre de l’équipe de campagne de François Fillon et ancien responsable régional du syndicat des Jeunes Agriculteurs, proche de la #FNSEA .

    #terres

  • « Lobbies sionistes » : Jean-Frédéric Poisson « demande pardon »
    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/10/24/25001-20161024ARTFIG00142-lobbies-sionistes-jean-frederic-poisson-demande-p

    « Lobbies sionistes » : Jean-Frédéric Poisson « demande pardon »
    Par Aymeric Misandeau Publié le 24/10/2016 à 13:19

    259 Facebook Twitter Google + WhatsApp Linkedin E-mail
    LE SCAN POLITIQUE - La Haute autorité de la primaire de la droite lui avait laissé jusqu’à mardi pour s’excuser après son allusion aux « lobbies sionistes ». Le candidat chrétien-démocrate de la primaire l’a en partie fait ce matin sur franceinfo.
    Les propos tenus par Jean-Frédéric Poisson dans une interview donnée le 19 octobre à Nice-Matin ont provoqué un tollé parmi ses adversaires de la primaire. Le successeur de Christine Boutin jugeait que « la proximité de Madame Clinton avec les super financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes [étaient] dangereuses pour l’Europe et la France ». Nathalie Kosciusko-Morizet a saisi le 21 octobre la Haute autorité, jugeant ces mots « ni dignes ni compatibles avec les valeurs » de la droite et du centre que Jean-Frédéric Poisson s’est engagé à respecter en signant la charte de la primaire. Frédéric Lefebvre, nouveau juppéiste, a aussi demandé à Christian Jacob, président des Républicains à l’Assemblée nationale, de l’exclure du groupe. Le candidat n’est donc plus en odeur de sainteté à droite.
    Invité de franceinfo ce lundi matin, Jean-Frédéric Poisson « demande pardon » aux personnes qu’il a blessées. « Les propos que j’ai prononcés ont provoqué de l’inquiétude et de la peur chez beaucoup de personnes membres de la communauté juive en France. J’en suis désolé. Je leur demande pardon pour ça parce que ce n’était pas mon intention de blesser. Je n’ai pas de haine à l’égard de quiconque et certainement pas d’eux », a-t-il expliqué. « C’est bien plus que des excuses », a ajouté le député des Yvelines.
    Une exclusion potentielle dès mardi

    Une réponse partielle de Jean-Frédéric Poisson à l’ultimatum qui lui a été lancé et qui arrive à expiration mardi. Le candidat n’est pas revenu sur ses propos et ne s’est pas clairement excusé comme exigé. Mardi 25 octobre, les membres de la commission d’organisation de la primaire se réuniront à la demande de son président Thierry Solère, qui a fermement condamné les propos du candidat chrétien-démocrate. Sous sa direction, Anne Levade (présidente de la Haute autorité) et les représentants des sept candidats décideront alors d’engager ou non une procédure d’exclusion à l’encontre du seul candidat extérieur aux Républicains. Reste à voir donc comment la commission d’organisation de la primaire interprétera la demande de pardon du président du parti chrétien démocrate. François Fillon et Bruno Le Maire ont déjà manifesté leur opposition à une exclusion de leur rival.

  • Dialectique du monstre. Enquête sur Opicino de Canistris

    http://mappemonde.mgm.fr/num45/librairie/lib15101.html

    via Françoise Bahoken sur Twitter

    Fonctionnaire de rang intermédiaire dans l’administration pontificale à Avignon, Opicinus de Canistris, né à Pavie en 1296 et mort en Avignon vers 1353, est l’auteur d’une œuvre textuelle et (carto)graphique très intrigante. Le clerc a disposé sur des papiers ou parchemins grand format des textes en latin autobiographiques, religieux et ecclésiologiques, des schémas symboliques ou figuratifs – personnages, saints, monstres, animaux réels ou mythiques – qu’il a superposé à des cartes extraordinaires, dressées selon les méthodes de la cartographie marine et qui font apparaître de saisissantes figures anthropomorphes aux motifs parfois explicitement sexuels. L’étrangeté de ce travail a attiré la curiosité des historiens de l’art, des artistes et des psychiatres, moins celle des cartographes ou des géographes. Opicinus n’apparaît dans aucune histoire de la cartographie (hormis une note dans l’histoire de la cartographie de Harley et Woodward). Christian Jacob ne le mentionne pas dans sa somme L’Empire des Cartes. La fameuse exposition Cartes et figures de la terre à Beaubourg en 1980 présenta pourtant au grand public une de ses cartes, « cas extraordinaire d’"art brut" et de folie cartographique » selon le visiteur Italo Calvino.

    #littérature #cartographie

  • S’il te plaît, dessine-moi le programme de la droite... Enfin des droites
    http://libreaffichage.blogspot.fr/2016/05/sil-te-plait-dessine-moi-le-programme.html

    Pas de souci, c’est facile.
    Suppression, réduction, limitation, contrôle, fin, annulation, rétablissement, retour... Un champ sémantique classique, tranquille, d’une droite classique, tranquille, droite dans ses bottes.
    Hier, pendant le grand raout de la motion de censure présentée par la droite à l’Assemblée nationale, Christian Jacob a été magistral, puissant, lyrique, convaincant même... Surtout quand il énumérait une à une toutes les mesures de gauche prises par le Gouvernement depuis 2012.

    Un vrai VRP.
    Sauf en ce qui concerne les idées lumineuses de la droite... Enfin des droites... Enfin des candidats de droite aux Primaires... Bref.

    Christian Jacob en VRP du Gouvernement.
    Je me dois donc d’être la VRP de la droite, enfin des droites... Enfin des candidats de droite aux Primaires... Bref.

    Voilà ton dessin. Ou dessein, c’est selon.

    #droites #programme #synthèse

    • Une droite c’est un point qui est parti faire de la marche à pied !

      Cette citation de Paul #Klee ou de Wassily #Kandinsky, je ne sais plus, n’a bien sur rien à voir avec la politique mais avec la peinture, l’art abstrait, l’onirisme.
      je ne peux plus voir la droite, les droites, leur programme en peinture. Avec la primaire et ces candidats difficile de ne pas s’y intéresser, si seulement ils pouvaient s’entre-tuer.

    • Il n’y a pas, en France, une droite mais trois : droites légitimiste, orléaniste et bonapartiste. Enoncées par #René_Rémond en 1954 dans La #Droite_en_France, cette distinction est devenue classique, et le titre du présent ouvrage prend acte de cette acceptation. Mais, depuis, la France a changé ; les #familles_politiques aussi. La distinction est-elle encore valable ? La division #droite-gauche elle-même a-t-elle encore un sens ? Qu’en est-il de l’extrême droite ? Comment se situe le #gaullisme par rapport à ces trois #traditions ? Telles sont quelques-unes des questions aux-quelles, dans cette étude qui se prolonge jusqu’au lendemain des présidentielles de 1981, René Rémond s’attache à répondre. Loin d’être périmée par l’actualité, sa thèse éclaire en fait le sens des événements les plus récents : en retour, leur déchiffrement projette une lumière nouvelle sur les périodes plus lointaines : l’historien est conduit à faire une lecture neuve du bonapartisme, du boulangisme et des ligues. En outre, tout un chapitre a été consacré au #fascisme_français et à l’examen des causes de sa faible pénétration. René Rémond, qui enseigne à l’université de Nanterre dont il a été le premier président, et à l’Institut d’Etudes Politiques, conjugue la discipline de l’historien et l’approche du politiste. Convaincu de la constance propre et de l’autonomie des faits de culture, il s’intéresse depuis longtemps à la continuité des idées politiques et aux manifestations de l’opinion publique. Les Droites en France est désormais un ouvrage classique de l’historiographie politique française.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Droites_en_France

  • Loi travail : la motion de censure de la droite débattue dans une ambiance tendue à gauche
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/11737-loi-travail-la-motion-de-censure-de-la-droite-debattue-dans-une-amb

    Le président François Hollande et Manuel Valls à l’Elysée le 11 mai 2016 - B. GUAY AFP

    L’Assemblée nationale débat jeudi après-midi d’une motion de censure de la droite contre le gouvernement, qui n’a quasi aucune chance d’être votée, mais dans un climat tendu sur la loi travail dans la rue comme au PS après le recours au 49-3 et la tentative d’une motion « de gauche ».

    Alors que des manifestations sont programmées un peu partout en France à l’appel des syndicats opposés au projet de loi, les présidents des groupes LR et UDI, Christian Jacob et Philippe Vigier, défendront à 16H une motion de censure, déposée dans la foulée de l’engagement mardi par Manuel Valls de la responsabilité du gouvernement pour faire passer son texte sans vote.

    Le projet de loi sera de fait considéré comme adopté en première lecture (...)

    #En_vedette #Liberté,_Égalité,_Fraternité... #Actualités_France

  • Sarkozy’s Russian fling – POLITICO
    http://www.politico.eu/article/sarkozy-russia-fling-putin-nato-united-states

    Once upon a time, Nicolas Sarkozy was such a fervent admirer of the United States that an American diplomat described him in 2009 as “the most pro-American French president since World War II,” according to a Wikileaks embassy cable.

    That version of Sarkozy seems to be lost, replaced by one whose gaze points east. On Thursday, the conservative leader of the “Républicains” party is heading with a small delegation to Moscow, where he will sit down for a face-to-face meeting with Russian President Vladimir Putin.

    A party official traveling with Sarkozy to Moscow described the trip as little more than a courtesy visit to Putin, whom Sarkozy has taken to calling a “friend” since he left office three years ago.

    This is about a leader of the opposition who is going to meet a head of state with whom he worked very closely while he was president,” said Thierry Mariani, a Russophile MEP in Sarkozy’s party, as he was about to board a plane to Moscow. “[Putin] is one of the personal contacts that Sarkozy has kept since he left office.

    Il ne viendrait évidemment à l’idée de personne que le probable candidat futur à l’élection présidentielle viendrait demander un petit soutien à cet autre grand ami de la démocratie.

  • [Bien joué à tous ! - épisode 3] Christian Jacob : si nécessaire, il faudra “restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns”
    http://www.brujitafr.fr/2015/01/bien-joue-a-tous-episode-3-christian-jacob-si-necessaire-il-faudra-restrei

    Il est Charlie ?

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    (Vous notez que le Point est malhonnête dans la reprise du titre)

    Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a estimé mardi que si nécessaire, il faudra “restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns“, lors de la séance d’hommage à l’Assemblée aux victimes des attentats de la semaine dernière.

    “A circonstances exceptionnelles, il faut une loi exceptionnelle que nous devons voter sans trembler. Pour que les choses soient claires, si nous devions, pour un moment, restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns, il faudra le faire”, a déclaré M. Jacob.

    “Le faire en condamnant durement les personnes qui consultent de (...)

  • Hollande, Pécresse, Valls et Mélenchon au pot de départ d’une journaliste : « Mal à l’aise »
    http://www.brujitafr.fr/article-hollande-pecresse-valls-et-melenchon-au-pot-de-depart-d-une-journa

    Le pot de départ d’une journaliste de l’AFP, qui a réuni tout le gratin politique, de François Hollande à Christian Jacob, suscite des commentaires acerbes sur Twitter. Certains y voient un « mélange des genres ». Florilège. Un pot de départ d’une journaliste AFP a réuni un certain nombre d’hommes politiques, de droite comme de gauche. Capture Twitter Bruno Jeudy Manuel Valls et Valérie Pécresse au même apéro ? La scène est atypique et pourtant elle a eu lieu jeudi soir dans les locaux de l’Agence France Presse (AFP) pour le pot de départ de Sylvie Maligorne, la chef du service politique. Outre le nouveau Premier ministre et l’ex-ministre UMP figuraient nombre d’invités politiques de premier plan et de tous bords : (...)

    #ACTUALITES

  • Non, le député UMP n’est pas sexiste, il vit même entouré de femmes !

    http://fr.news.yahoo.com/les-caquetages-dun-d%C3%A9put%C3%A9-ump-indignent-le-gouvernement-141

    Christian Jacob a reconnu qu’il « fallait prendre une décision » pour « sortir de cette polémique », annonçant que Philippe Le Ray avait appelé sa collègue écologiste pour lui présenter des excuses.

    Ce qu’a confirmé Véronique Massonneau.

    « Il a dit qu’il aimait beaucoup les femmes et d’ailleurs que beaucoup de ses collaboratrices étaient des femmes, donc je pense qu’il n’a rien compris au film », a-t-elle dit sur BFM TV.

    #lol
    #sexisme

  • Les intéressantes moeurs du syndicat de la magistrature balancés par une source interne :

    Selon le site, c’est à un « juge apolitique et non syndiqué », qui accompagnait un collègue au siège du syndicat, que l’on devrait cette révélation, filmée sur un simple iPhone. Sur un gigantesque panneau surplombé d’une affichette sur laquelle est écrit « Mur des Cons », on retrouve donc entre autres les portraits de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Edouard Balladur, Nadine Morano, François Baroin, Luc Chatel, Michèle Alliot-Marie, Luc Ferry, Eric Besson, Christian Jacob, ou encore Patrick Balkany. Selon Atlantico, « certains sont marqués d’un signe supplémentaire « d’infamie » : un autocollant du Front National. Le portrait de l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux est souligné d’une mention particulièrement injurieuse : “L’homme de Vichy” ».

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/04/23/01016-20130423ARTFIG00697-le-mur-des-cons-du-syndicat-de-la-magistrature.ph

  • La blague du jour (aujourd’hui c’est un festival) :

    « Les élus n’ont pas vocation à être des serpillières sur lequel tout le monde s’essuie », a lancé M. Jacob, en précisant qu’il publiera sa propre déclaration « le jour où la loi (l)’obligera à le faire ».

    Rassure-toi, Christian, personne n’a envie de se salir les chaussures...

    http://fr.news.yahoo.com/jacob-ump-pourquoi-ne-publier-patrimoine-chaque-fran%C3%A7ais-1234090

    Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, s’est demandé mardi s’il ne fallait « pas que tous les citoyens français aient l’obligation de publier leur patrimoine »

    Oui Christian, ça serait vite fait, tu n’en as peut être pas conscience mais la plupart des français n’aura absolument rien à publier...

    http://fr.news.yahoo.com/videos-transparence-voyeurisme-d%C3%A9clarations-patrimoine-divisent-

    Contrairement à François Fillon, son ancien rival pour la direction du premier parti d’opposition, le président de l’UMP a dit qu’il attendrait une loi pour dévoiler son patrimoine.
    Prié sur France 2 de dire pourquoi il ne voulait pas le faire dès à présent, il a répondu : « Parce que je ne concours pas à ce numéro de voyeurisme, d’hypocrisie ».

    Eh Jeff, c’est trop tard, fallait pas t’exhiber en calbut dans la piscine avec Takkiédine, idiot !!!

    #blague_du_jour

  • LA DROITE LA PLUS BETE DU MONDE TIENT A SON TITRE
    http://legraoullydechaine.fr/2013/02/06/la-droite-la-plus-bete-du-monde-tient-a-son-titre

    Bon, on avait dit pas le physique ; mais si comme les latins le disaient « Imago animi vultus est » (le visage est le miroir de l’âme), je vous laisse deviner qui est Christian Jacob avec sa tête renfrognée et ses airs de benêts heureux, tout content de voir arriver au matin des pains au chocolat qu’au moins on ne risque pas de lui arracher des mains dans cette assemblée sans vilains islamistes.

    Il y met tout son cœur le bougre ; il sait que c’est un peu son quart d’heure de gloire dans le monde merveilleux des réacs. Et que l’histoire ne retiendra sans doute que la pugnacité et le courage de Madame Taubira quand elle enfoncera les arguments de la droite dans la fange de la mémoire. Pour sûr, on rira bien dans 20 ans en revoyant cette droite rabougrie et refermer sur elle-même…bien qu’ouverte à la droite la plus extrême.

    Car le fait passe assez inaperçu, mais l’UMP est bien un allié de fait du FN et d’un mouvement anti-républicain (et dont on ne dira jamais assez qu’il devrait être interdit) comme CIVITAS. Que tout ceux qui pensent que droite et gauche c’est la même chose se rappellent de ce débat sur le mariage pour tous…Les frontières n’ont jamais été aussi ténues entre la droite dite de gouvernement et l’extrême droite, et on peut même se demander si leur véritable différence ne tient pas à une seule guerre de position consistant à savoir qui va manger l’autre…

  • #cartographie #histoire

    Lettre d’Alexandrie : de l’abstraction poétique du compas - Sur AgoraVox le média citoyen

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lettre-d-alexandrie-de-l-101779

    Lettre d’Alexandrie : de l’abstraction poétique du compas

    Christian Jacob disait, lors d’un colloque organisé au Centre Pompidou : « l’histoire de la cartographie peut se raconter comme la détérioration progressive de la perfection géométrique des origines, ou encore comme l’irruption du désordre et de l’aléatoire dans le cadre de la raison : le contour du cercle se brise en anfractuosités innombrables, les proportions parfaites de la figure tracée au compas subissent une anamorphose… » .

    Le quotidien a besoin d’abstraction. De peurs et de désirs. Les statuettes cycladiques ou la Lady Sleeping de Malte, vieilles de plusieurs millénaires, indiquent que les sociétés humaines, toutes accrochées aux règles, aux lois et aux limites qu’elles promulguent pour leur vivre ensemble sont, en même temps, des adoratrices de l’abstraction, de l’insolite symbolique, du rêve et du mythe. En d’autres termes, les sociétés ont besoin, à la fois, de créateurs de rationalité sécurisante (Anaximandre) et de raconteurs, de fabulateurs exotiques et visionnaires (Hérodote).

    Le problème des frontières : plus en s’en approche, et moins elles ont de sens...

    La frontière estun point de passage, un outil et certainement pas une limite. Elle n’a de sens que si elle est franchie.

  • Un député propose de faire basculer 87% des fonctionnaires vers des contrats de droit privé - Localtis.info un service Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&cid=1250261063416&jid=1250261074243

    Le chef de file de députés UMP, Christian Jacob, indiquait mardi 11 janvier qu’il souhaitait « réfléchir à la pertinence de l’emploi à vie des fonctionnaires ». Visiblement, la réflexion n’a pas tardé à porter ses premiers fruits : le député Jean-François Mancel (UMP, Oise) a déposé le 13 janvier sur le bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi « visant à réserver le statut de la fonction publique aux agents exerçant une fonction régalienne ».

    #travail #administration #droit #loi #for:rezo.net #for:twitter

  • Fillon : pas de "rentes à vie" pour les fonctionnaires - Politique - Nouvelobs.com
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110110.OBS5994/fillon-pas-de-rentes-a-vie-pour-les-fonctionnaires.html

    Pourtant, après la polémique déclenchée par les propos de Christian Jacob, François Fillon a appelé lundi 10 janvier à « ne pas radicaliser des oppositions factices » à propos de l’emploi à vie des fonctionnaires. « Que la Fonction publique ait besoin d’être encore modernisée est certain. Mais il ne faut pas radicaliser des oppositions factices. Il ne faut pas laisser entendre que l’Etat distribuerait des rentes à vie », a affirmé le Premier ministre lors de ses vœux à la presse.

    La rente, c’est ce que l’actionnaire prend sur la valeur ajoutée entièrement produite par le travail. Le fonctionnaire, lui, a un traitement, en échange de son travail au service de l’intérêt général. Peut-on imaginer traiter de rentier le personnel hospitalier ou les professeurs ? C’est pourtant ce qu’ils viennent de faire.

  • Transparence financière : l’UMP détricote le texte
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101220.OBS5037/transparence-financiere-l-ump-detricote-le-texte.html

    Les responsables UMP, Jean-François Copé et Christian Jacob, ont déposé trois amendements aux textes sur la transparence financière pour, notamment, supprimer l’incrimination pénale pour les députés qui omettraient « sciemment » de déclarer une partie de leur patrimoine. Ces textes sur l’élection des députés et la transparence financière de la vie politique devaient être discutés, en séance publique, à partir de lundi 20 décembre dans la soirée à l’Assemblée. Les députés avaient adopté le 8 décembre, en commission des Lois, une disposition prévoyant que les députés qui auraient « omis sciemment » de déclarer une partie de leur patrimoine ou auraient fourni « une évaluation mensongère » seraient passibles d’une peine de deux ans de prison et de 30.000 euros d’amende. Il est prévu que les déclarations des députés sur leur patrimoine et leurs revenus soient adressées à la Commission pour la Transparence financière de la Vie politique (CTFVP).

    #corruption #argent #loi #droit #politique #domination #for:rezo.net #for:comitedesalutpublicgmail.com #for:twitter