person:daniel goldberg

  • Les perdants de la réforme des APL
    http://www.toutsurlimmobilier.fr/les-perdants-de-la-reforme-des-apl.html

    L’Assemblée nationale a voté mercredi 4 novembre 2015 en première lecture la réforme des aides au logement préparée par le gouvernement dans le cadre du projet de Budget pour 2016. Certains allocataires vont en faire les frais alors que d’autres, dont les étudiants, sont préservés. Décryptage.
     

    Qui va payer la réforme des aides au logement ? Le vote en première lecture du volet Logement du projet de loi de finances pour 2016 (PLF 2016) mercredi 4 novembre 2015 par l’Assemblée nationale apporte des éléments de réponse à cette question sensible. Certains profils d’allocataires risquent en effet de voir leurs aides diminuer, voire disparaître. D’autres en revanche s’en tirent à bien meilleur compte...

    QUI EST PERDANT ?

    Les propriétaires d’un petit patrimoine (30.000 euros et plus)
    Le patrimoine des bénéficiaires va être intégré dans le calcul des aides au logement, à l’instar de ce qui existe déjà pour le revenu de solidarité active (RSA). Un seuil de 30.000 euros a ainsi été fixé, à partir duquel le patrimoine sera intégré en partie aux revenus. Une limite bien inférieure à celle proposée par les députés (75.000 euros). Selon les élus, 10% des allocataires vont être impactés, soit environ 650.000 foyers.

    Ce n’est toutefois pas l’intégralité du patrimoine qui va être prise en compte. Selon le député PS de Paris #Christophe_Caresche, seulement « 3% du patrimoine (...) serait intégré à l’assiette des revenus. Donc en réalité, l’impact serait limité » . Pour autant, cette augmentation des revenus retenus pour le calcul des aides devrait aboutir mécaniquement à une diminution du montant versé.

    Les Parisiens et les locataires qui paient un loyer élevé
    Si vous payez un loyer très élevé, votre allocation va peut-être bientôt baisser. La réforme fixe en effet des limites au-delà desquelles le montant de l’aide au logement diminuera. « Il est probable que nombre des ménages assumant une charge aussi élevée par rapport aux revenus qu’ils déclarent bénéficient de ressources plus larges qui, si elles étaient prises en compte, diminueraient le montant de l’aide qui leur est versée. La #dégressivité_de_l'allocation contribuera à corriger ce décalage » , justifie l’exposé des motifs de l’amendement porté par Christophe Caresche instaurant cette nouveauté.

    Concrètement, un célibataire parisien ou francilien qui paie un #loyer supérieur à 732 euros verra son allocation logement baisser. Pour un couple sans enfant, le montant à ne pas dépasser se situe à 883 euros. « Ce sont des montants de loyer excessivement réduits par rapport à la réalité du marché. Si vous retenez ce seuil pour Paris, nombreux sont les ménages qui verront leurs APL baisser » , a dénoncé le député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg. Une location parisienne se négocie en effet à 24,8 euros du mètre carré en moyenne selon l’observatoire Clameur* : à un tel prix, le locataire d’un 30 mètre carré (744 euros par mois) verrait alors son aide au logement diminuer.

    Dans les grandes agglomérations (plus de 100.000 habitants) et en Corse, les limites à ne pas excéder se fixent respectivement à 638 et 781 euros. Partout ailleurs, elles se situent à 598 et 725 euros.

    Les enfants dont les parents paient l’ISF
    Cette mesure symbolique devrait concerner peu de monde mais corrige une aberration. Les jeunes dont les parents s’acquittent de l’impôt de solidarité sur la fortune ne toucheront plus d’aide au logement, une restriction qui s’applique aussi bien à l’aide personnalisée au logement (APL) qu’aux allocations de logement sociale et familiale (ALS et ALF).

    comme dit par
    http://seenthis.net/messages/425289
    c’est sur cet amendement uniquement que la presse titre aujourd’hui, bien entendu, car c’est un joli appât à plèbe stupide qui laisse entendre, et ça a été clairement dit lors des débats, qu’on fait UN PEU DE JUSTICE SOCIALE.
    cet amendement est non recevable évidemment et va péter au conseil constitutionnel dans pas deux jours, tout simplement parce qu’il crée une exception de prise en compte du foyer fiscal de rattachement pour les fils de familles imposées à l’ISF, quand aucun autre étudiant rattaché au foyer fiscal parental ne voit ce paramètre pris en compte.

    QUI EST PRÉSERVÉ ?

    Les étudiants [sauf dans les deux cas précédemment relevés, le seuil de loyer va ci jouer fortement, ndc]

    Le scénario était connu à l’avance. En commission, les députés avaient adopté un amendement afin de prendre en considération les ressources des parents ainsi que l’éloignement du domicile familial pour l’attribution des allocations aux étudiants non boursiers. L’idée étant de ne plus verser d’aides au logement à un jeune issu d’un foyer aisé et/ou vivant dans la même agglomération que ses parents.

    Comme annoncé par l’exécutif avant le vote en séance publique, l’Assemblée nationale a finalement abandonné cette disposition, afin de préserver l’universalité des allocations logement. « Cet amendement aurait [eu] pour conséquence de baisser le montant de l’aide perçue par une part importante des étudiants non boursiers – environ 495.000 étudiants », a indiqué la ministre du Logement Sylvia Pinel lors du vote en séance publique.

    Les salariés précaires de moins de 25 ans

    Initialement, la réforme portée par le gouvernement prévoyait de supprimer une dérogation au calcul des #APL favorable aux salariés de moins de 25 ans en contrat à durée déterminée (CDD). Celle-ci leur permet « de continuer à bénéficier d’une APL calculée sur la base de leurs revenus de l’année N-2, souvent proches de 0 ».

    « Autant cette mesure nous paraît juste lorsqu’elle concerne les allocataires bénéficiant d’un contrat à durée indéterminée (CDI), autant nous considérons que la dérogation pourrait être maintenue pour ceux dont la situation professionnelle est plus incertaine », a expliqué Daniel Goldberg devant l’Hémicycle. Les élus du Palais Bourbon ont donc retoqué cette mesure afin de protéger les jeunes salariés en CDD. En revanche, le gouvernement pourra supprimer par décret la dérogation pour les salariés de moins de 25 ans en CDI, cette disposition ne relevant pas du pouvoir législatif.

    *Statistiques arrêtées en août 2015

    #revenu_théorique

    Pour mémoire, une analyse située

    point APL vite fait

    à l’amendement sur la prise en compte du patrimoine à partir de 75000 euros
    le gouvernement a avisé qu’il rejetterait l’amendement sauf à rédiger un sous amendement établissant la prise en compte du patrimoine à partir de 30000 euros...
    sous amendement et amendement adoptés.

    dans les faits : à partir d’un patrimoine (immo/épargne) de 30000 euros, le barème applicable au RSA sera appliqué, c’est à dire une entrée de 3% dudit patrimoine dans l’assiette annuelle
    (alors que ça nous rapporte jamais 3% mais bon passons ils s’en foutent le but de cette réforme n’est pas de prendre en compte les gens mais de convaincre bruxelles qu’on fait assez chier nos pauvres à son goût)
    traduction : tu prends 3% de ton patrimoine et tu enlèves ça de ton droit à APL actuel

    où c’est immonde ? pour les Rsastes, pardi ! leur Rsa est déjà amputé du patrimoine ! une amputation de l’APL en prime sur la même base est une ure et simple double peine !
    moyens de contrer : conseil constitutionnel. je sais pas quelle asso/groupement a les moyens de tenter ça mais sanctionner financièrement DEUX FOIS une même personne sur un patrimoine pour chacune de ses ressources n’est pas conforme à la constitution ça revient à une double imposition, ça c’est sûr et certain. bien entendu (j’ai suivi le vote en live, je me suis imposé ça, oui) AUCUN député présent (ils étaient pas 15...)n’a évoqué ce point. Evidemment.

    autre écueil : au décret d’application il est tout à fait probable (voire certain) que d’autres plafond seront évoqués. si à 30KE on retient 3% dans l’assiette annuelle, rien n’empêche qu’à 50KE ce soit 7% et qu’à 100KE ce soit 10% par exemple. là dessus notre défense est pour le moment NULLE, les intéressés par notre sort sont au nombre de ZERO.

    étude de cas pour calmer les idiots : 100KE ça te paraît une grosse somme ? imagine que tu aies eu un accident de bagnole que tu sois devenu handicapé des 4 membres (pour faire simple je prends un handicap physique, que les familles de handis mentaux me pardonnent, vous savez qu’ils pigent que ça en première instance, hein) et que le responsable ait été condamné à cette somme en dommages et intérêts à ton égard. et bien c’est un capital et ça ne suffira malgré tout pas à réaménager ton logement, acheter un fauteuil de compète pour pas te pécho 12 escarres par jour et un véhicule où ton fauteuil passe. si tu me crois pas vas vite checker les tarifs de ces choses là et leur prise en charge par la sécu/les assureurs avant de l’ouvrir et de risquer que je t’insulte. bisous.

    sur l’amendement plafond de loyer.
    le gouvernement a émis la même réserve que ci dessus et fait passer de la même manière un sous amendement établissant le plafond de loyer à 2.5 fois le loyer référence.
    un député a émis un doute quant à une potentielle réaction du marché parisien (et autres grandes agglomérations, zone de tension 1 pour la CAF), il lui a été répondu qu’on pourrait corriger le tir au décret d’application au besoin.
    amendement ET sous amendement posant la base de travail à 2.5x le loyer de référence adoptés.

    dans les faits : si ton loyer est > 250% loyer de référence caf (APL max, quoi), ton APL sera diminuée, de combien on sait pas, CF décret d’application à venir (allô la défense ? y’a quelqu’un ?)

    où c’est immonde : 250% du loyer référence c’est PAS ASSEZ pour plein de gens INDEPENDEMMENT de la zone de résidence, CAR depuis la loi Boutin de 2009 les locataires réputés insolvables (pas de cdi, pas 3 fois le loyer hors charges de revenus fixes) n’ont plus accès au marché « licite » de la location et ne peuvent plus espérer se loger que par le marché dit « direct », de propriétaire à locataire sans intermédiaire agence ou assureur anti loyers impayés, ce qui les expose à tous les abus imaginables le premier étant un loyer PLUS CHER QUE LA MOYENNE DU SECTEUR.
    (rappel : bien avant la loi Boutin les étrangers en situation irrégulière étaient déjà soumis à ce régime bananier des proprios, il se trouve juste que tout le monde s’en tapait, de la même manière que tout le monde se tape maintenant que ça soit fait aux pauvres....jusqu’au jour où ce sera pour vos gueules aussi et là il sera trop tard) (je dis ça JUSTE pour vous culpabiliser, OUI, et aussi pour vous faire la PEUR qui doit vous être faite, toutafé, j’assume) (bonus : si c’est pas vous ce sera vos gosses) (de rien)

    autre écueil : Le bémol du gouvernement qui nous dit qu’on pourra rectifier le tir au besoin sur le décret d’application de ces amendements est une catastrophe pour la zone 3 de la CAF car : si on monte le barème à 280% par exemple (amendement principal, donc plafond attendu) pour la zone 1, aka les grandes agglomérations, alors la PERTE D ECONOMIES AFFERENTE DEVRA ETRE REPERCUTEE et elle le sera FORCEMENT sur la zone 3, aka la rase campagne, là où sont les plus pauvres d’entre les pauvres, exilés, rejetés, et surtout PAS DEFENDUS, par personne, qui risque de se manger un plafond de loyer à 200% du loyer de référence pour compenser, ce qui ne dérangera personne, 80% de la plèbe française étant en ville.
    J’en appelle ici à la vigilance du seul collectif de cambrousse que je connaisse aka le collectif RSA ARIEGE. Entendez moi silvouplé vous serez seuls nous n’avons environ RIEN dans les autres départements ruraux.

    étude de cas sur ce point : lisez CQFD Journal de ce mois ci. (pardon mais flemme de tout re rédiger et manque de temps, dîner à faire toussa) (chez les pauvres tu sais on épluche beaucoup et ça prend un temps infini)

    pour terminer je vous laisse rire du LOL de ce vote :
    avant de parler de l’amendement sur les étudiants reliés à un foyer fiscal parental imposable à l’ISF les députés ont demandé (et obtenu) une suspension de séance de 5 minutes.
    quand ils sont revenus l’amendement proposant l’éviction de toute allocation logement d’un étudiant issu d’un foyer fiscal ISF avait occupé (lol) toute leur pause et a été présenté.
    c’est sur cet amendement uniquement que la presse titre aujourd’hui, bien entendu, car c’est un joli appât à plèbe stupide qui laisse entendre, et ça a été clairement dit lors des débats, qu’on fait UN PEU DE JUSTICE SOCIALE.
    cet amendement est non recevable évidemment et va péter au conseil constitutionnel dans pas deux jours, tout simplement parce qu’il crée une exception de prise en compte du foyer fiscal de rattachement pour les fils de familles imposées à l’ISF, quand aucun autre étudiant rattaché au foyer fiscal parental ne voit ce paramètre pris en compte. si ils ont demandé une suspension de séance c’était pour en parler et se mettre d’accord sur le fait de le voter (et comble du lol en revenant de pause ils l’ont dit^^) EN SACHANT qu’il ne va pas passer les barrières constitutionnelles MAIS il aura permis entre temps d’attirer l’attention de la plèbe et des journalistes (stupides parmi les stupides si tu veux mon avis) sur les pauvres petits enfants riches, ce qui évite qu’on s’intéresse à ce qui est fait pendant ce temps là aux VRAIS PAUVRES.

    voilà.
    c’est tout ce que j’ai à dire à propos de ça.
    FOREST GUMP

    « Afin de privilégier les ménages les plus modestes » et autres intox du #gouvernement et des média sur la réforme de l’APL
    http://seenthis.net/messages/425061

    Palme de l’#intox à Libération
    http://seenthis.net/messages/424735

    Déjà, les #expulsions sont en hausse constante
    http://seenthis.net/messages/423725

    Maîtriser les #dépenses, qui sera touché, selon Le Monde
    http://seenthis.net/messages/419506

    #précarisation #APL

  • Bravitude : Le gouvernement contre les APL sous condition de ressources - Ration (de confusion et d’escamotage, de fabrication étatico-médiatique de la #xénophobie)
    http://www.liberation.fr/france/2015/11/03/le-gouvernement-contre-les-apl-sous-condition-de-ressources_1410954

    Dans l’hémicycle mercredi, l’exécutif s’opposera aux amendements pourtant votés par sa majorité en commission .

    Le gouvernement démine à tour de bras. S’étant déjà mis à dos une partie des retraités modestes avec un bug fiscal et les élus locaux sur la dotation globale de fonctionnement, l’exécutif désamorce un dossier potentiellement explosif : celui des #aides_personnalisés_au_logement que sa majorité voulait conditionner aux ressources des familles.

    Soucieux d’éviter de voir les étudiants former des cortèges en pleine période électorale, Matignon a ainsi choisi de ne prendre aucun risque et annonce à Libération vouloir s’opposer ce mercredi à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi de finances, à deux amendements pourtant adoptés par sa majorité, jeudi dernier, en commission. Pour récupérer plusieurs centaines de millions d’euros - et financer de nouvelles aides à la pierre et les mesures d’accueil pour les #réfugiés le gouvernement propose ainsi plusieurs mesures de réformes des APL. Parmi elles, les députés PS avaient eux choisi de modifier « le mode de #calcul » pour les étudiants « âgés de moins de 28 ans [...] et qui ne sont pas en situation de rupture familiale ».

    Ce changement devait tenir compte des « ressources des parents et de l’éloignement géographique entre le lieu d’études et le domicile des parents ». « Cet amendement vise à mieux #cibler les aides vers les étudiants qui en ont le plus besoin », avait justifié le député PS du Val d’Oise, #François_Pupponi dans l’exposé de cet amendement [des élus PS veulent apparaître en défense de leurs mandants putatifs en proposant de réserver des allocs aux vrais pauvres, ndc] . Beaucoup de députés y voient pourtant une mesure de « #justice_sociale » mais savent que toucher aux APL est explosif. « Ça peut prendre des proportions épouvantables, met en garde une députée, pourtant favorable à la mesure. Si ça part dans le mauvais sens, on peut être très mal. » Principal syndicat étudiant, l’Unef estime que cela revient à « priver jusqu’à 500 000 jeunes d’une aide », qui contraindrait une partie d’entre eux à « retourner vivre chez leurs parents » . La Fage dénonce, elle, une attaque contre les « classes moyennes ».

    Mercredi cet amendement sera tout de même « présenté » en séance, confirme le rapporteur de la mission Logement, le député PS Daniel Goldberg (Seine-Saint-Denis), mais « retiré avant le vote » [avec de telles palinodies parlementaires, il ne reste plus qu’à lancer de nouveaux sondages pour monter qu’un exécutif d’experts non élus aurait les faveurs des électeurs, tant qu’à répondre dans les cases proposées, cela signifie aussi : notre vote n’a pas de conséquences, démerdez vous entre dominants, ndc] . En revanche, les députés socialistes veulent voir pousser [sic] l’exécutif à être plus souple [sic] sur les nouveaux critères censés encadrer à l’avenir les APL pour récupérer 225 millions d’euros en 2016 .

    Avec ces derniers mots, la bouillie journalistique n’occulte finalement plus tout à fait la vigueur du coup de couteau. Ce dernier a été rendu incompréhensible, qui est visé ? comment ? rien n’en a été dit, rien n’en sera dit.
    Avec le titre de l’article, tout avait mal commencé puisque, comme chacun sait (sauf Ration ?), le droit à allocation logement et son montant est par construction tributaires des conditions de #ressources. Lesquelles ? comment ? ces questions n’ont pas lieu d’être dans le débat et l’espace public.

    On a vu l’Unef jouer une crédibilité ruinée parmi les étudiants en faisant mine d’ignorer que la réforme va prendre en compte des #loyer_plafond pour rendre dégressifs les montants versés, ce qui attaquera un grand nombre d’étudiants qui paient les petites surfaces les plus chères au m2. Cet escamotage est, sans surprise de la part de ce syndicat jaune, un soutien tacite au programme néolibéral du PS.

    Voilà, le projet de réforme prévoie d’instaurer une #dégressivité des allocs logement en fonction de l’épargne, du patrimoine et de l’ampleur des dépassements de loyers plafonds tout à fait « théoriques ». On en dira rien mais c’est la faute aux #migrants.

    • Réforme des aides au logement : les députés amendent la proposition du Gouvernement, ou quand les comptable commencent à mesurer les effets sociaux et les risques politiques...
      http://tempsreel.nouvelobs.com/immobilier/logement/20151102.OBS8677/reforme-des-aides-au-logement-les-deputes-amendent-la-propositi

      Les députés ont relevé le loyer à partir duquel l’APL serait dégressive : au lieu de correspondre à 200 % du montant du loyer plafond actuel comme le voudrait le gouvernement, il serait de 280 %.

      A Paris et sa petite couronne, des loyers représentant deux fois le loyer-plafond applicable à cette zone sont malheureusement plus la norme que l’exception et les locataires n’ont pas nécessairement le choix face à une offre limitée", justifie Christophe Caresche [un des multiples ministres de l’intérieur potentiel du PS, ndc].

      Donc, on ne réduira pas les loyers (le soit disant encadrement des loyers permet, dans les quartiers les moins chers de Paris, un loyer légal hors charges de 500€ pour 20m2, de 750€ pour 30m2) et il sera possible à Paris et en petite couronne de toucher une APL non réduite avec 840 euros de loyer hors charges pour une personne seule. Et bien sûr on continuera à devoir exciper d’un revenu 3 fois supérieur au loyer hors charges pour entrer dans un logement.

      #rente_foncière

    • Ben oui @rastapopoulos, mais non. Là je crois qu’on passe à un niveau inédit, assez différent quant à la manière de fabriquer la guerre de tous contre tous, de chacun contre tous les autres, pendant que prospère actuellement le seul collectivisme réellement existant, celui des capitalistes, de la bourgeoisie.

      Ce que dit cette communication (guerre à l’entendement) c’est « si vous êtes pauvres, si vous vous appauvrissez, si on vous rabote l’APL, si l’huissier arrive, si vous risquez l’expulsion, c’est à cause des migrants ». Il y’a là quelque chose de spécifique et aussi d’étrange, s’agissant d’une mesure d’état qui pouvait être revendiquée au nom de la gestion, de l’équité (tous baratins qui sont aussi présents mais de manière peu insistante, trop rebattus sans doute, la com est aussi guerre de mouvement...) puisque dire « c’est la faute aux migrants » c’est dire aussi « nous sommes raisonnables (on expulse, on flique) et humains (on accueille, un peu) mais nous avons pris la décision de payer pour eux avec vos allocs », c’est à la fois s’éxonérer de la responsabilité de la réforme, et la revendiquer.

      Je vois venir d’ici le qualificatif « schizophrénie », mais alors au lieu d’en rester à l’usage du terme comme insulte, elle créerait quoi cette schizophrénie là ?

      Ce qui migre, ce qui est déplacé avec ces propos c’est le discours délétère sur l’armée industrielle de réserve (c’est les migrants et les chômeurs qui sont responsables du blocage ou de la baisse du salaire), c’est le discours nationaliste sur la division internationale du travail (pardon, mais il n’y a plus d’emploi pour vous car les Chinois le font pour moins cher), ils migre de la sphère emploi/salaire direct vers celle de besoins fondamentaux (et pas de l’emploi...) dont la prise en charge partielle avait été socialisée, et dont la socialisation (toujours plus partielle) est désormais utilisée non pas simplement pour mener la guerre aux pauvres mais pour créer la #guerre_entre_pauvres. On pourra y voir une manière de revitaliser la foi dans l’emploi, qui si on en use correctement à titre individuel devrait être suffisant pour ne pas dépendre de l’APL. Mais ce qui est plus spécifique ici est que l’état xénophobe sous traite aux précaires la gestion de la guerre aux pauvres, l’idéologie idoine était là, il s’agit de mieux en faire usage, de désolidariser encore et encore.

      Quant en janvier 1998, Jospin a déclaré, en réponse aux mobilisations de chômeurs et précaires, « je préfère une société de travail à l’assistance » sa dénonciation de l’assistance assumait pour le compte du PS tout entier un retournement complet par rapport aux traditions de solidarité de la Révolution française et des autres moments émancipateurs que l’histoire a connu. Et, plus que le passé lointain, ce qui était à l’oeuvre c’était l’explicitation d’une position contre révolutionnaire, au présent. Avec ces assonances au « le travail c’est la liberté » dont Sarkozy usera en 2007 pour sa campagne, ce sont des remugles du nazisme qui servent de toile de fond à la parole et à l’action publique. Tout comme avec cette dose de « social » où est mise en scène la dignité du travailleur national, et dans ce cas celle du travailleur pauvre, ce français de la diversité qui sait sacrifier son égoïsme aux nécessités de l’économie, démuni mais digne, un travailleur pauvre dont la dignité est el modèle dont fainéants et parasites de l’état social ont à prendre exemple (vers le plein emploi précaire), sous peine de déchéance matérielle et morale.

      Quand Valls déclare en septembre 2013 « Les Rroms ont vocation à rentrer en Roumanie », c’est une réplique tardive, affaiblie mais néanmoins terrible, du vote des pleins pouvoirs à Pétain qui nous est vomie en pleine face. La Nation est généreuse, la République est intégratrice, mais ne soyons pas naïfs, leur identité les en sépare, c’est par leurs meneurs que - comme disaient les P"C" staliniens - ils s’en excluent d’eux mêmesL Le débat sur l’identité nationale proposée par Sarkozy a donc été tranché parmi ses collègues. Depuis des similis pogroms (qui n’en étaient heureusement pas car il n’y eu pas de morts) ont eu lieu, des voisins se chargeant d’ajouter une expulsion de bidonville autogérée à toutes celle répétitivement réalisées par les préfectures.

      Quand aujourd’hui une obscure ministre du logement fait sa com’ en attribuant aux migrants l’appauvrissement et la précarisation que leur réforme de l’APL est en train de programmer, à quoi a-t-on affaire ? Personne ne fait attention, non seulement à la brutalité de la mesure qui s’annonce mais à ce qui est supposée la justifier. Qu’est ce que ça signifie ? Ça semble fou.
      Je ne suis pas surpris, personne ici ne l’est j’imagine, que le gouvernement vise à faire des économies aux détriment des prolos et autres précaires. Mais lorsqu’on nous dit, « nous sommes généreux avec les migrants, un état bienveillant, et cela va vous coûter à vous, les démunis », je suis étonné. La manœuvre est ignoble, abjecte, haïssable. Mais je ne la comprends toujours pas. Je me demande ce qui peut bien être visé par cette manipulation perverse : faire grimper un FN tout juste en train de penser à s’implanter dans les quartiers et banlieues pour jouer de l’urgence à sauver la démocratie à la prochaine votation ? Attribuer aux pauvres la montée d’un FN (comme elle fut attribuée aux ouvriers, quitte à gommer la prépondérance de l’abstention parmi eux) qui deviendrait (avec, au premier chef, le millénarisme musulman le plus mortifère comme ennemi utile et quelques micro refuges idéologiques ou contre culturels rescapés des mouvements extraparlementaires du XXème siècle) l’un des seuls recours disponible pour qui refuse que l’économie, la politique du capital, règne en maître sans qu’aucune invention politique n’intervienne ?
      Avec quelle digues sont ils en train de chercher à canaliser la violence, le refus ? Et à quel prix ?

      Faute de comprendre, car après tout, ce qui précède est déjà inscrit dans la situation, une touche personnelle est peut-être à prendre en compte. Depuis son appartenance à une deuxième génération d’immigrés (faussement présentée comme antifranquiste), Valls est l’exemple et le défenseur farouche d’une intégration profondément normalisatrice. Devenir français c’est devenir un dominant, ou au moins vouloir l’être. On peut et doit traiter le dernier venu moins bien qu’un chien, et si on est au bon endroit pour participer aux grosses subtilités actuelles, prétendre avoir inventée une SPA renouvelée pour quelques abandonnés. (love love love disait une chanson, Valls obéissant à ses conseillers a essayé de jouer cette carte en déclarant son « amour »... aux agriculteurs de la FNSEA, leur solidarité est réelle mais on peut parier quelle repose sur de tout autre sentiment, l’admiration pour les milliardaires de Macron parait plus sincère).

      On ne peut accueillir toute la misère du monde (et on sait qu’ils sont en train d’essayer d’organiser un tri drastique) doit devenir une évidence sensible, partagée. On en prend notre part, eh bien cela suppose des sacrifices.

      Pour faire accepter ce discours, il faut mettre de côté toutes les observations qui montrent et prouvent l’apport économique des migrations, s’aligner sur ce qui peut être ressenti par exemple dans les queues devant les CAF : il y a trop d’étrangers (y compris le cas échéant lorsque j’en suis un moi même) pour que ma part de gâteau ou mes miettes ne s’en trouve pas réduite et menacée.
      Comme Ménard avec les cordes à linges.

      Peur, misère matérielle et morale, le paysage devient terrifiant.

      #socialistes_ni_oubli_ni_pardon

    • “Baisse des APL : le Front national surfe sur l’erreur de communication [?] du gouvernement", et bien d’autres sur des post presse, sur twitter attribuent le rabotage au coût de l’accueil des migrants
      http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/30/baisse-apl-front-national-budget_n_8220106.html

      Le gouvernement annonce une économie de 225 millions d’euros sur les APL dont 120 millions seront consacrés à l’accueil des réfugiés ? Il n’en fallait pas moins pour que le Front national s’engouffre dans la brèche et instruise un procès en « préférence étrangère » à l’encontre du gouvernement.

      Car oui, en annonçant un coup de rabot sur des prestations sociales justifié en partie par l’aide aux migrants, le gouvernement a offert un boulevard au parti de Marine Le Pen. « Le summum du révoltant ! », a par exemple tweeté le numéro 2 du parti, Florian Philippot. « Les Français les plus modestes sacrifiés pour l’accueil des clandestins », a surenchéri Nicolas Bay, secrétaire général du FN.

      Il faut dire que l’occasion est trop belle pour le Front national dans la mesure où 500.000 bénéficiaires devraient voir leur allocation baisser selon les estimations faites dès l’annonce de cette mesure. Pourtant, le gouvernement avait pris soin ces dernières semaines de contrecarrer la communication du Front national en expliquant que l’accueil des migrants ne se faisait pas au détriment des Français.

      Mais en donnant l’impression de déshabiller Paul pour habiller Jacques, le gouvernement contredit donc la ligne qu’il s’était fixé... Pour le plus grand bonheur du Front national.

      « On ne prend pas aux Français »

      Sur le plateau de « Des Paroles et des Actes » le 24 septembre, Manuel Valls avait pourtant balayé cet argument. « On ne prend pas aux Français, ou à ceux qui vivent en France, on n’oppose pas. Il n’y a pas cette concurrence des pauvretés », avait indiqué le premier ministre.

      « Il y a une tradition d’accueil, il faut pleinement la respecter », avait-il ajouté. « C’est ce que nous faisons avec les communes, avec l’Etat, l’hébergement d’urgence, qu’il ne faut pas confondre avec l’habitat social (...) Il y a des solutions, et en Île-de-France, ce sont des bâtiments qui, pour la plupart, étaient désaffectés » qui accueillent les réfugiés, a-t-il affirmé. « C’est ça qui est insupportable dans notre pays parfois, l’opposition entre les publics », avait déploré l’ancien ministre de l’Intérieur, répondant indirectement à l’extrême droite qui accusait déjà le gouvernement de pratiquer la « préférence étrangère ».

      Sauf que, en expliquant qu’on piochait dans des prestations sociales pour financer l’accueil des réfugiés, le gouvernement a lui même versé dans la confusion entre hébergement d’urgence et logement. Croyant bien faire en annonçant un geste envers les réfugiés censé amoindrir le coût social d’une annonce anxiogène (la baisse des APL) [le « croyant bien faire » m’échappe, bien faire quoi ? ndc] , le gouvernement a donc involontairement _ [?!?] _ donné du grain à moudre au Front national. Autrement dit, c’est ce qui s’appelle « tendre le bâton pour se faire battre ».

      Le PS nous dit "le grand remplacement, il commence chez toi, qui ne pourra plus raquer ton probloc".