person:dominique lison

  • Personne n’en parle, mais les #nanotechnologies envahissent le monde
    https://reporterre.net/Personne-n-en-parle-mais-les-nanotechnologies-envahissent-le-monde

    Au nom de la compétitivité et de l’innovation, les industriels, soutenus par les Etats, fabriquent et commercialisent chaque année de nouveaux #nanomatériaux, en toute opacité. Depuis les années 70, ils élaborent ces #particules d’un milliardième de mètre aux multiples propriétés : Certaines rendent les textiles auto-nettoyants, d’autres les cadres de vélo plus résistants, ou encore aseptisent, polissent, ravivent les couleurs, conservent, etc. Tout communicant y trouverait son bonheur.

    Or, à l’exception de quelques rares matelas ou textiles (« Bultex Nano »), les nanos n’ont pas encore envahi les écrans publicitaires et les #risques_sanitaires et environnementaux ne sont jamais évoqués. De nombreux scientifiques alertent pourtant depuis des années sur la #toxicité de ces produits chimiques si minuscules qu’ils pénètrent organes et cellules. « Certaines de ces #nanoparticules sont aussi, voire plus, dangereuses que les fibres d’#amiante », prévient le Professeur Dominique Lison depuis les années 2000.

    Malgré de multiples mises en garde, aucune réglementation européenne, ni contrôle n’encadre cette production à l’échelle européenne. En France, seul un inventaire « R-Nano » doit recenser les matériaux bruts produits, distribués ou importés sur le territoire. Mais faute de contrôle et de rigueur dans les textes, de nombreux produits ne sont pas déclarés. En première ligne : les travailleurs qui manipulent ces nanomatériaux parfois sans le savoir.

  • La toxicité des nanomatériaux confirmée par une étude américaine
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/07/la-toxicite-des-nanomateriaux-confirmee-par-une-etude-americaine_3172367_324

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    Même si les connaissances scientifiques restent lacunaires, un certain nombre de faits concernant la toxicité des nanomatériaux manufacturés sont établis. Des études avaient déjà suggéré que les nanotubes de carbone multiparois, mille fois plus fins qu’un cheveu et présents dans de très nombreux produits, pouvaient provoquer des mutations de l’ADN ou favoriser la transformation cancéreuse des cellules ayant subi de telles mutations.

    Le 11 mars, le National Institute for Occupational Safety and Health (Niosh), l’autorité de santé au travail des Etats-Unis, a publié sur son blog de nouvelles données « démontrant pour la première fois sur un modèle expérimental que ces nanotubes sont un promoteur du cancer ».

    Une autre substance nanoparticulaire, le dioxyde de titane, que l’on trouve notamment dans des crèmes solaires, a été classée en 2006, par le Centre international de recherche sur le cancer, dans la catégorie « cancérogène possible pour l’homme », sur la base de données expérimentales chez le rat.

    Mais l’évaluation de la toxicité est rendue difficile par l’insuffisance des méthodes de caractérisation des nanoproduits, par l’évolution qui peut se produire au cours de leur cycle de vie, ainsi que par la grande disparité des résultats obtenus par les laboratoires d’analyse. Une hétérogénéité souvent invoquée pour contester leur toxicité et retarder la mise en oeuvre de mesures de précaution.

    VASTE ÉTUDE SUR DES SOURIS ET DES RATS 

    C’est sur ce dernier point que le Niosh a voulu avancer, en mettant sur pied une vaste étude sur des souris et des rats, impliquant les chercheurs de treize universités américaines. Dans un premier temps, l’autorité de santé leur a demandé d’analyser trois formes nanométriques de dioxyde de titane et trois formes de nanotubes de carbone.

    « Les responsables de l’étude se sont aperçus qu’il existait d’énormes différences entre les laboratoires, décrit Dominique Lison, professeur de toxicologie à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Ils ont alors identifié les sources de variabilité et mis au point un protocole d’analyse harmonisé qu’ont utilisé, dans un second temps, les laboratoires universitaires. »

    Cette fois, les chercheurs ont abouti à des résultats similaires et cohérents sur le type de réaction provoqué dans les voies respiratoires des rongeurs. Ils ont décelé les mêmes phénomènes inflammatoires (une augmentation des globules blancs « neutrophiles »), avec la même ampleur.

    « Cette étude démontre que, si on le veut, on peut avancer dans l’évaluation de la nanotoxicité », commente Dominique Lison. Les auteurs soulignent également, comme l’a fait en France l’Anses, le déséquilibre de la recherche, entre les travaux sur le développement et les applications des nanomatériaux et ceux sur leurs effets potentiels.

    Compte tenu du risque respiratoire, le Niosh a recommandé, le 24 avril, de limiter les concentrations des nanotubes et nanofibres de carbone à 1 µg/m3 d’air. C’est la plus petite valeur mesurable de manière fiable.