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  • Violences infligées aux femmes : « Nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/02/violences-infligees-aux-femmes-nous-exhortons-le-gouvernement-a-revo

    Tribune. Un collectif de 100 personnalités demande au président d’augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    #Féminisme

    • Tribune. Samedi 25 novembre, Emmanuel Macron l’a juré, les femmes seront bien la grande cause nationale de son quinquennat. Il a également annoncé son plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un discours qui se voulait symboliquement fort et promeut plusieurs mesures nouvelles, telles dix unités de psycho-traumatologie dans les centres hospitaliers ou l’augmentation des délais de prescription pour les mineurs, et reprend également des mesures existantes, comme la formation des professionnels (inscrite dans la loi depuis 2014), l’interrogation des pratiques des professionnels de santé (protocole du 5 novembre 2014) ou l’arrêt des bus de nuit à la demande (juillet 2015). Sauf que ces mesures ne sont accompagnées d’aucun financement supplémentaire.

      Le budget du secrétariat d’Etat sera « sanctuarisé à son plus haut niveau », 30 millions d’euros. En 2017, il était de 29,81 millions d’euros. Les féministes mesurent l’effort sans précédent… Les crédits interministériels dédiés à l’égalité femmes-hommes passent de 400 millions à 420 millions d’euros. Bonne nouvelle ! Mais là encore, il y a un loup : seuls 15 % de ces crédits sont consacrés à la lutte contre les

      violences. Ajoutons que les 20 millions supplémentaires reprennent des actions qui sont déjà effectuées, qui seront désormais labellisées « égalité ».

      AUCUNE AUGMENTATION DU BUDGET DÉDIÉ AUX DROITS DES FEMMES NI AUX VIOLENCES, DES ANNONCES NON FINANCÉES. C’EST CE QUI S’APPELLE UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION

      Il s’agit donc bien d’un tour de passe-passe budgétaire. Aucune augmentation du budget dédié aux droits des femmes ni aux violences, des annonces non financées. C’est ce qui s’appelle une opération de communication. Comment peut-on se contenter de si peu face à la réalité des violences infligées aux femmes dans notre pays ? 93 000 femmes adultes victimes chaque année de viol et de tentative de viol, 220 000 victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, 550 000 victimes d’agressions sexuelles…

      Deuxième angle mort, le travail. 25 % des agressions sexuelles ont lieu au travail, où les rapports de domination se cumulent avec le lien de subordination et le risque de perdre son emploi pour les victimes qui auraient le courage de briser le silence. Les syndicats et les associations proposent des mesures à intégrer dans la loi, pour sanctionner les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations de prévention et pour protéger les femmes victimes de violences. Ajoutons que le gouvernement supprime avec ses ordonnances les seuls outils de prévention au travail, les CHSCT.

      Des annonces très en deçà de l’enjeu

      Au niveau international, nous avons réussi à imposer à l’ordre du jour de l’Organisation internationale du travail, en juin prochain, l’examen d’une norme contre les violences et le harcèlement. Le contenu et la portée de cette norme dépendront de la position des Etats, aussi est-il regrettable qu’Emmanuel Macron n’en ait pas dit un mot samedi. Ce, d’autant que pour l’instant, la position de la France est… étonnante : elle refuse que les violences fondées sur le genre soient identifiées spécifiquement dans cette norme.

      Mais, que l’on se rassure, il y aura une session de rattrapage. Emmanuel Macron l’a dit, il s’agit de premières annonces. Et heureusement, parce qu’aujourd’hui le compte n’y est pas, face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles.

      D’ici là, nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie et à prendre en compte, sans anathème, chantage ou pression sur aucune d’entre nous, les critiques des féministes. Nous demandons une augmentation budgétaire au moins équivalente à ce que l’Espagne a débloquée – à savoir 1 milliard d’euros sur cinq ans – associé à une loi-cadre contre les violences permettant notamment de transposer dans le droit français la Convention d’Istanbul [sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2014].

      Le respect du débat démocratique impose que l’on accepte, surtout sur un sujet si important, que ces annonces soient passées au crible, vérifiées, confrontées à la réalité et dénoncées pour ce qu’elles sont : très en deçà de l’enjeu et de l’urgence.

      Les signataires : Ludmila Acone, historienne ; Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité ; Anne Baltazar, syndicaliste ; Christine Bard, historienne ; Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde ; Françoise Basch, professeur émérite à l’université Denis-Diderot ; Francine Bavay, présidente de SOS Femmes Alternative, centre Flora-Tristan ; Delphine Beauvois, auteure de littérature de jeunesse ; Maude Beckers, avocate ; Fatima Benomar, coporte-parole des Effronté-e-s ; Savine Bernard, avocate ; Eric Beynel, co porte-parole de Solidaires ; Gérard Biard, président de Zeromacho ; Agnès Bihl, chanteuse ; Sophie Binet, pilote du collectif Femmes mixité de la CGT ; Rita Bonheur, présidente de l’Union des femmes de Martinique ; Catherine Bloch-London, militante féministe ; Emmanuelle Boussard-Verrecchia, avocate ; Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service Maternité des Lilas ; Michel Bozon, sociologue ; Geneviève Brisac, écrivaine ; Carole Cano, syndicaliste CFE-CGC ; Pascale Carayon, féministe ; Coline Cardi, sociologue ; Marie -France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol ; Marie Cervetti, militante féministe ; Carole Chotil-Rosa, militante féministe ; Annick Coupé, syndicaliste ; Saïd Darwane, conseiller national UNSA ; Madeline Da Silva, militante féministe et des droits de l’enfant ; Michèle Dayras, présidente de SOS-sexisme ; Laurence De Cock, historienne ; Caroline De Haas, militante féministe ; Christine Delphy, sociologue ; Monique Dental, présidente du réseau féministe Ruptures ; Héloïse Duché, militante féministe ; Sylvia Duverger, blog « Féministes en tous genres » ; Eric Fassin, sociologue ; Christine Fauré, historienne ; Aude Fiévet, association Le monde à travers un regard ; Léa Filoche, militante féministe ; Geneviève Fraisse, philosophe ; Jean Gadrey, économiste ; Nicole Gadrey, sociologue ; Valérie Ganne, journaliste, auteure ; Sigrid Gérardin, secrétaire nationale de la FSU ; Cécile Gondard-Lalanne, coporte-parole de Solidaires ; Clara Gonzales, initiatrice du « 06 anti-relous » ; Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU ; Véronique Haché, directrice Générale d’Autolib’ et de Vélib’ métropole ; Anaïs Haddad, coprésidente des Effronté-e-s ; Clémence Helfter, dirigeante de l’UGICT-CGT en charge de l’égalité F-H ; Alice Heyligers, ancienne militante du MLF ; Helena Hirata, sociologue ; Violaine Husson, responsable des questions de genre à la Cimade ; Clara Jaboulay, présidente de l’Union nationale lycéenne ; Marie-Anne Juricic, sociologue ; Danièle Kergoat, sociologue ; Annie Lahmer, féministe ; Mathilde Larrere, historienne ; Sandra Laugier, philosophe ; Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF ; Elisabeth Leininger, psychopraticienne ; Yannick Le Quentrec, sociologue ; Séverine Lemière, économiste ; Elliot Lepers, chef d’entreprise ; Florence Lhote, présidente de l’Association entraide et mouvement des femmes ; Sylvie Liziard, secrétaire nationale UNSA ; Raphaëlle Manière, délégation droit des femmes du CESE ; Marie-Thérèse Martinelli, Marche mondiale des femmes ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Christiane Marty, Fondation Copernic ; Dominique Meda, sociologue ; Mar Merita Blat, militante féministe ; Florence Montreynaud, Encore féministes ! ; Tania Mouraud, artiste plasticienne ; Solmaz Ozdemir, SKB France ; Birthe Pedersen, présidente d’ActionAid France-peuples solidaires ; Sophie Pochic, sociologue ; Claire Poursin, co-présidente des effronté-e-s ; Soudeh Rad, militante féministe ; Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Sabine Reynosa, collectif Femmes mixité CGT ; Florence Rochefort, historienne ; Marie-Sabine Roger, auteure ; Suzy Rojtman, porte-parole du Comité national pour les droits des femmes ; Roselyne Rollier, présidente de la Maison des femmes Thérèse-Clerc ; Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et co-initiatrice de #SoyezauRDV ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Zeynep Saygi, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie ; Sibylle Schweier, sociologue ; Geneviève Sellier, professeure émérite à l’université Bordeaux Montaigne ; Réjane Sénac, politiste ; Rachel Silvera, économiste ; Charlotte Soulary, cofondatrice de Chair collaboratrice ; Isabelle Thieuleux, Cndf ; Loïc Trabut, chercheur à l’INED ; Françoise Traverso, présidente de l’Association internationale des droits de l’homme ; Elodie Tuaillon-Hibon, avocate ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ; Françoise Vouillot, psychologue.

  • (10) Elliot Lepers - Cyberharcèlement et harcèlement contre les acteur du numéro « anti-relous »
    https://www.facebook.com/getelliot/posts/866229713550513

    COMMUNIQUÉ
    Mardi 31 octobre à 12h

    Lancée vendredi 27 octobre dans après-midi, notre initiative de « numéro anti-relous » a été largement relayée dans la presse tout au long du weekend.

    Lundi soir, nous avons été victimes d’une attaque coordonnée contre le service et d’une campagne de harcèlement contre nos personnes. Plusieurs dizaines de messages de haine, et notamment des menaces de mort, ont également été publiés sur Twitter et d’autres plateformes à notre encontre.

    À partir de 16h, plus de 20 000 messages d’insultes ont été envoyés en masse au service, dans l’objectif affiché de nous causer un préjudice financier pour que le service soit interrompu. Nous avons été contraints de désactiver la ligne téléphonique à 20h pour contenir le pic de charge. Le préjudice financier est minime, les mesures de sécurité mises en places pour pallier ces comportements, hélas prévisibles, ayant fonctionné comme prévu.

    À 23h, un homme s’est présenté au domicile de l’un d’entre nous et a sonné plusieurs fois avant de repartir. Plusieurs dizaines de commandes de nourriture ont également été passées à notre nom dans le but d’être livrées chez nous.

    Tout au long de la soirée, nous avons pu rassembler des éléments de preuve accablants dans le but de confondre les auteurs. Nous mettons actuellement en oeuvre les démarches juridiques pour que les responsables soient poursuivis.

    Nous tenterons de réactiver un service similaire dès que possible, et poursuivons notre collecte à cette fin sur le site 3615relous.fr. Nous saluons à cette fin l’élan massif de solidarité qui a accompagné ces attaques depuis hier soir.

    À ce jour, ni Twitter, interpellé à propos de menaces de mort, ni Webedia, société éditrice du site jeuxvideo.com sur lequel les délinquants se sont coordonnés, n’ont réagi. Leur silence a trop duré, alors que nombre de militantes ont subi des attaques similaires ces dernières années, en France et dans le monde.

    Au-delà de notre cas particulier, nous voulons que cet épisode, qui n’est qu’un symptôme de plus, contribue à mettre fin à l’impunité du cyber-harcèlement. Il ne s’agit de rien d’autre qu’une police politique de la pensée qui utilise l’intimidation, l’incitation à la haine, et la violence pour réduire les féministes au silence.

    Nous tenons à leur dire qu’ils n’y parviendront pas et que cela ne fait que renforcer notre détermination à créer une société égalitaire et respectueuses des opinions de toutes et tous.

    Surtout, nous voulons que le gouvernement réagisse à la hauteur de l’attente exprimée ces dernières semaines par la société toute entière concernant la lutte contre les violences faites aux femmes. L’État doit également se tenir aux côtés de celles et ceux qui luttent pour l’égalité, et soutenir les associations présentes sur le terrain.

    Elliot Lepers et Clara Gonzales

    #Cyberharcèlement #Gamergate #Anti-relous #Faschosphère

    • C’est fabuleux de voire que la moindre tentative pour se défendre du harcelement(ici de rue) de la part des femmes se prend une telle violence en retour. Deux femmes proposent une solution pacifiste et éducative qui leur coûte à elles 18 centime par appel et le lendemain tu as 20000 masculinistes qui les harcèlent, publie leurs adresse et coordonnées perso, menace de mort, commande de nourriture abusive.

      Certains bitards prétendent qu’il suffit de donner aux harceleurs de rue un faux numero. Pour l’avoir fait une fois, j’ai pu constaté que le mec qui me faisait chier et dont j’arrivait pas à me débarassé a verifié devant moi si le numero etait fonctionnel (un habitué du harcelement qui a du recevoir beaucoup beaucoup de faux numero pour pensé à cette parade) d’ou l’interet d’un numero qui existe et qui répond une heure plus tard.

      La moindre tentative de solidarité entre femmes se prend la fraternité en plein face (les misogynes de j-v.com s’appelent entre eux les Kheys qui veut dire « frères » arabe
      #fraternité

  • L’inévitable trahison d’Emmanuel Macron – Elliot Lepers – Medium
    https://medium.com/@elliot/linévitable-trahison-d-emmanuel-macron-279bc6441721

    Un an après le plus vaste mouvement social de la décennie, que le président de la République et le Premier ministre d’alors ont payé de leur mort politique, nous venons d’élire l’artisan du texte de loi qui en a été l’origine.
    La politique d’Emmanuel Macron serait compréhensible si elle était assumée pour ce qu’elle est vraiment. Une classique politique économique de droite dure, au service du grand capital, de la finance et des industries, difficilement compensée par quelques innovations cosmétiques sur le plan du numérique et de la modernisation.
    La complaisance de la majorité de la presse à son égard et l’absence criante de critique argumentée de ses trop nombreuses ambiguïtés ont contribué à faire oublier le principal.

  • Facebook, faux ami de la démocratie

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/11/01/facebook-faux-ami-de-la-democratie_5023701_3236.html

    Quand Susanna Lazarus s’est éveillée, ce vendredi 24 juin, et qu’elle a allumé la télévision, la stupeur l’a envahie. Son pays, le Royaume-Uni, venait de choisir de quitter l’Union européenne, à près de 52 %. Pourtant, dans les jours qui précédaient, cette Londonienne de 27 ans n’avait rien vu venir. Sur Facebook, presque tous ses amis, issus comme elle de la cosmopolite capitale économique du pays, avaient partagé les arguments du « remain ». La campagne adverse, celle du « Leave », était absente de son flux. « Quand je suis allée me coucher, hier soir, je me sentais optimiste, et une grande part de cet espoir venait de l’état d’esprit que je percevais sur mes fils sociaux », a confessé cette journaliste dans un article du magazine Radio Times, au lendemain du vote. Et de conclure, amère : « Hier, mon fil Facebook m’a fait un gros mensonge ».

    Un tel témoignage prêtait bien sûr le flanc à la critique. « Franchement, si vous êtes assez bête pour faire confiance aux réseaux sociaux pour vous informer et vous forger un avis, vous méritez ce genre de surprise », l’a sévèrement tancée Rosemary, de Genève, dans les commentaires. Un autre internaute, David, a pris un peu de hauteur : « Nous avons tous tendance à échanger en priorité avec des gens qui partagent nos points de vue. » Susanna n’avait pas caché vivre dans une espèce de « bulle », entourée de gens qui lui ressemblent. Dans la région de Londres, 40 % des votants ont pourtant choisi le Leave. Mais Susanna comptait sans doute très peu d’entre eux parmi ses « amis numériques ».
    Plus d’un milliard d’utilisateurs

    Facebook nous « ment »-il, comme l’a écrit la jeune Londonienne après son douloureux réveil ? La question est devenue extrêmement sensible, à mesure que le réseau social dominant s’est mué en un lieu d’information et de débat – alors qu’il n’était à l’origine qu’une espèce de répertoire, inspiré des trombinoscopes des facs américaines. Douze ans après sa création par Mark Zuckerberg, The Social Network – pour reprendre le titre du film qui narre ses origines – compte 1,13 milliard d’utilisateurs quotidiens (dont 24 millions de Français). Et parmi eux, 44 % déclarent l’utiliser pour s’informer, selon le Reuters Institute for the Study of Journalism, de l’université d’Oxford (Royaume-Uni).

    Sur le réseau, l’intérêt pour le débat public et la politique est encore plus grand pendant les campagnes électorales, comme actuellement en France ou aux Etats-Unis. De janvier à septembre, 103 millions de personnes – soit la moitié des membres américains de Facebook − ont interagi avec des contenus concernant la présidentielle du 8 novembre. Fin 2015, la plate-forme a même mesuré que l’élection était, aux Etats-Unis, le premier sujet de conversation de ses utilisateurs, devant les attentats ou la crise des réfugiés.

    « Une chose est sûre : le débat public est sur ces plates-formes », résume Axel Calandre, responsable de la campagne numérique de Nicolas Sarkozy. Pour preuve, ces milliers de pages partisanes, outre-Atlantique, dont l’audience cumulée rivalise sur Facebook avec celle de CNN ou du New York Times, selon une enquête du New York Times Magazine. Les grands médias ne sont plus qu’une partie d’un espace public bien plus vaste, au sein duquel le réseau social américain occupe une place de plus en plus centrale.

    Or, quels que soient leurs biais, les médias traditionnels fonctionnent avec des règles qui reflètent celles des sociétés démocratiques : ils font entendre différents points de vue, s’attachent à proposer un équilibre dans les sujets qu’ils abordent, à respecter le principe du contradictoire… Dans certains cas, ils sont même soumis à une régulation, à l’image des radios et télévisions en France, qui se voient imposer par le CSA de respecter le pluralisme et l’équilibre des temps de parole en politique.

    Aucune responsabilité éditoriale

    Autant de principes qui sont étrangers à Facebook. Ce dernier n’a pas été conçu comme un média. C’est « avant tout un service qui vous permet de vous connecter avec vos amis et votre famille », prêche son responsable produit, Chris Cox, proche de Mark Zuckerberg et apôtre de Facebook parcourant le monde entier. Conséquence formulée par sa responsable des relations avec les politiques, Katie Harbath : « Nous sommes agnostiques sur le contenu, nous n’avons pas d’avis éditorial ». Facebook se présente comme « une plate-forme neutre et ouverte », insiste-t-elle.
    Facebook est avant tout une usine à publicité ciblée. Sur mobile, elle rivalise avec Google pour la première place et dégage environ 6 milliards d’euros de revenus… par trimestre.

    Le réseau réfute toute notion de responsabilité éditoriale. En revanche, il exerce bien une forme de sélection des contenus, par le biais d’un algorithme. « Notre but est de montrer à chaque personne le genre d’histoires qu’elle veut le plus voir, d’après nos indications », expose un document de référence publié en juin par Facebook pour expliciter les « valeurs » du fil d’actualité – ce flux de contenus choisis par un algorithme, que chacun voit quand il se connecte au réseau. Et de préciser : « Nous agissons ainsi non seulement parce que nous pensons que c’est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c’est bon pour notre business ». Un rappel salutaire : Facebook est avant tout une usine à publicité ciblée. Sur mobile, elle rivalise avec Google pour la première place et dégage environ 6 milliards d’euros de revenus… par trimestre.

    Il y a donc un hiatus entre ce qu’est Facebook et ce pour quoi il est utilisé, en tout cas quand il s’agit d’information. Ce hiatus explique la mésaventure de Susanna Lazarus, et une série de prises de parole récentes pointant des effets de cloisonnement. En France, ce sont les opposants à la loi travail qui sur Facebook voient surtout des contenus confortant leur vision, sans vraie porosité avec les défenseurs du texte. Ou les adversaires du burkini qui échangent en cercle fermé, comme le font, dans le camp opposé, ceux qui dénoncent l’islamophobie. Faute d’une information commune, ces différents groupes risquent de se retrouver dans l’incapacité à débattre ensemble, ce qui est pourtant un fondement de la culture démocratique.

    Ni médiation ni équilibre

    Parfois, la logique communautaire de Facebook épouse les fractures de conflits bien plus terribles. C’est le cas en Syrie, selon le chercheur Yves Gonzalez-Quijano, spécialiste des cultures numériques du monde arabe. A l’origine, pointe-t-il, Facebook est associé à une « mythologie positive », celle des « printemps arabes » de 2011. Mais cette année-là, un faux blog, « A gay girl in Damascus », en fait tenu par un Américain, crée le trouble. Et puis, à mesure que la guerre civile s’intensifie, les fils sociaux deviennent « un cocktail explosif où les discours de haine s’entre-alimentent de vidéos glaçantes de corps en morceaux, de tortures, et autres images invérifiables ». Les clichés et les points de vue défilent, sans médiation, sans notion d’équilibre. D’où le constat posé par cet enseignant-chercheur de l’université Lumière-Lyon-II, dans un entretien à Big browser, un blog du Monde, au printemps 2016 : « On navigue à travers une succession de filtres générés par les gens que l’on “suit” ou que l’on a ajoutés à sa liste d’“amis”. On ne s’ouvre pas à tous les possibles, au contraire, on a accès à des informations filtrées par un réseau coopté. On fonctionne en circuit fermé. »

    A des milliers de kilomètres des affres syriennes, la campagne présidentielle américaine a elle aussi révélé la puissance de ces « filtres ». Aux Etats-Unis, Facebook range ses utilisateurs parmi 98 catégories politiques, afin de pouvoir vendre un ciblage très fin aux annonceurs. En mai, le Wall Street Journal a créé un outil permettant de comparer le fil d’un utilisateur classé comme « très libéral » à celui d’un autre, « très conservateur ». Résultat : deux visions du monde radicalement différentes. Par exemple, sur une question clivante comme celle de l’avortement, le fil « bleu » (libéral) remonte une vidéo des manifestations en Pologne contre son interdiction, tandis que le fil « rouge » (conservateur) renvoie vers une pétition contre le financement public du planning familial.

    Comment Facebook en vient-il à nous montrer des contenus aussi différents ? Avec son algorithme, l’entreprise californienne veut répondre à l’abondance des publications. Il s’agit de les écrémer en détectant, pour chaque utilisateur, les plus pertinentes. Pour cela, le réseau exploite les informations dont il dispose, en temps réel, pour déterminer, parmi toutes les publications des « amis » d’un utilisateur, celles avec lesquels il a la plus grande « affinité » ; mais aussi à quelle place il faut les afficher sur son fil de contenus Facebook. Parmi les milliers de critères utilisés, les plus importants dépendent du comportement individuel de l’utilisateur : ses clics, ses partages, ses likes… Mais les actions de ses amis sont aussi prises en compte. Accepter un ami sur Facebook, c’est donc accepter d’être influencé par ses choix.

    S’il ne dévoile pas le détail de son algorithme, par ailleurs quotidiennement affiné, le réseau n’en cache pas la logique générale : « Les actualités qui s’affichent dans votre fil d’actualité sont sélectionnées en fonction de votre activité et de vos contacts sur Facebook », explique l’une de ses pages d’aide, ajoutant : « Si vous avez l’impression que vous ne voyez pas toutes les actualités ou que vous voyez dans votre fil d’actualité des actualités qui ne vous intéressent pas, vous pouvez régler vos paramètres. »

    Dans les faits, peu d’utilisateurs utilisent cette possibilité. Et selon une étude publiée en 2015 par des chercheurs américains, 63 % des quarante utilisateurs interrogés ignoraient même que leur fil d’actualité était filtré par un algorithme. Ils couraient donc le risque de croire que ce qu’ils voyaient était une vision fiable de l’actualité à un instant T, alors qu’il s’agissait d’une sélection fondée sur leurs actions et celles de leurs amis.

    La création d’une « auto-propagande »

    Activiste politique et homme de médias, l’Américain Eli Pariser a donné un nom à ce phénomène : les « filter bubbles » (bulles de filtres) – titre de son ouvrage paru en 2012 (The Filter Bubble, Penguin, non traduit). Ces bulles créent selon lui une « auto-propagande ». « Vous vous endoctrinez vous-même avec vos propres opinions. Vous ne réalisez pas que ce que vous voyez n’est qu’une partie du tableau, a exposé, dans un entretien au magazine Time, l’activiste cofondateur des sites Upworthy et Avaaz.org. Et cela a des conséquences sur la démocratie : pour être un bon citoyen, il faut que vous puissiez vous mettre à la place des autres et avoir une vision d’ensemble. Si tout ce que vous voyez s’enracine dans votre propre identité, cela devient difficile, voire impossible. »

    Or, Facebook est le réseau social le plus propice aux « filter bubbles ». « Toutes les plates-formes à algorithmes sont concernées, mais Facebook concentre deux effets d’enfermement, analyse Benoît Thieulin, membre du Conseil national du numérique. Le premier effet est lié à sa nature de réseau social symétrique, qui relie des amis qui vous acceptent eux aussi comme amis, à la différence de Twitter, qui est un peu plus ouvert et vous permet de suivre des gens qui ne vous suivent pas. Le second est l’effet de l’enfermement algorithmique. »

    « La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. » Dominique Cardon, chercheur
    Pour contrer ces critiques, le réseau social a fait publier dans la prestigieuse revue Science, en mai 2015, une vaste étude mesurant « l’exposition à une information diverse sur Facebook », fondée sur l’observation de ses utilisateurs se déclarant « conservateurs » ou « libéraux » (soit 9 % des membres de Facebook aux Etats-Unis). Ses résultats confirment une polarisation de la circulation des contenus, mais battent aussi en brèche certaines idées reçues.

    Selon l’étude, s’ils étaient exposés de façon aléatoire aux contenus partagés sur Facebook, les « conservateurs » en verraient 45 % qui ne sont pas majoritairement partagés par les gens de leur bord politique, et les « libéraux » 40 %. Mais comme les membres n’ont accès qu’aux publications partagées par leurs « amis », cette proportion de contenu « différent » tombe à 34 % pour les « conservateurs » et 23 % pour les « libéraux ». Ensuite, la sélection opérée par l’algorithme rabote encore les chiffres à 33 % et 22 %. Enfin, si l’on ne compte que les liens sur lesquels les utilisateurs cliquent finalement, les proportions descendent à 29 % et 20 %.

    Quelles conclusions tirer ? « Sur Facebook, vous êtes exposé à une large diversité de contenus, interprète Katie Harbath. Il n’y a pas que des pro-Clinton et des pro-Trump discutant entre eux. Il y a une zone commune. » Et l’effet de bulle ? « Il est proche de celui qu’on rencontre dans la vraie vie, répond cette ancienne de la campagne présidentielle du républicain Rudy Giuliani. Chacun a des amis qui pensent comme lui mais aussi d’autres qui ont des opinions différentes. »

    « La leçon de l’étude de Facebook, c’est que le filtre est en nous, sourit Dominique Cardon, chercheur au laboratoire des usages d’Orange et auteur de A quoi rêvent les algorithmes ? (Seuil, octobre 2015). La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. »

    Une reproduction de la société

    Selon certains travaux, le cercle des amis Facebook, souvent acceptés rapidement et sans engagement, est plus large que celui des gens régulièrement côtoyés dans la vraie vie, et donc plus hétérogène, sauf pour les individus les plus politisés. En revanche, comme l’indique une étude du Pew Research Center parue fin octobre, une majorité d’Américains jugent « stressant et frustrant » le fait de parler de politique, sur les réseaux sociaux, avec des gens d’un autre bord, en raison notamment du ton.

    Historien des médias, Patrick Eveno rappelle que la recherche d’un entre-soi est ancienne : « Le lecteur assidu de L’Humanité dans les années 1950 ne regardait ni Le Figaro, ni Le Monde, ni La Croix ; et réciproquement ». Une différence de taille, toutefois : le cloisonnement entre lecteurs de journaux était un choix actif, une inscription assumée dans une famille de pensée politique. Celui de Facebook est subi et parfois inconscient.

    Les défenseurs du réseau estiment donc qu’il ne fait que reproduire la société : « Cela fait vingt ans que les Etats-Unis se polarisent de plus en plus politiquement », souligne Katie Harbath. Le logiciel ne ferait que refléter un champ démocratique fracturé, composé de différentes tribus antagonistes, comme le Tea Party ou le courant Alt-Right américains.

    Cette fragmentation est accentuée par les effets du marketing politique, devenu intense sur Facebook, même si, pour les groupes qui l’utilisent, il est aussi un moyen de sortir de leur cercle d’habitués. Une partie de la publicité est en effet acquise par des partis, candidats ou lobbies qui « sponsorisent » des billets adressés à des internautes ciblés en fonction de leur âge, leur sexe, leurs centres d’intérêt, leur lieu de résidence, leur profession… Par exemple, dans la campagne française, à droite, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou François Fillon peuvent faire parvenir leur programme sur la santé à des gens qui ont aimé la page d’une organisation de médecins généralistes, ou la vidéo d’un discours sur l’éducation à des enseignants.

    Massive aux Etats-Unis, cette publicité politique est également généralisée en France, mais interdite dans les six mois qui précèdent une élection – en l’occurrence depuis le 1er octobre pour ce qui concerne la présidentielle de 2017 (dont le premier tour aura lieu le 23 avril). « En période de campagne, Facebook permet surtout d’augmenter la mobilisation au sein d’une bulle, pas forcément de propager ses idées à des poches très variées », estime Elliot Lepers, spécialiste des campagnes en ligne, notamment contre la loi El Khomri ou pour la candidate écologiste Eva Joly. « Avec le jeu des partages, les communautés qu’on peut toucher sont malgré tout plus larges qu’avant l’arrivée des réseaux sociaux », nuance Gautier Guignard, responsable numérique de la campagne de François Fillon, qui comme Alain Juppé a 150 000 fans sur sa page Facebook officielle, Nicolas Sarkozy culminant, lui, à près d’un million.

    L’algorithme n’a pas de « conscience politique »

    En matière politique, la quête d’audience se fait avec les mêmes règles que dans d’autres domaines, et la plate-forme a la réputation de favoriser les contenus les plus simplistes ou les plus tranchés. Un travers lié à la mécanique du share : les contenus déclenchant une émotion chez l’utilisateur sont plus partagés que les autres, et donc mieux traités par l’algorithme. Cette « règle du jeu » a un impact sur la production des médias, mais aussi l’expression des politiques. Jusqu’à l’Elysée, où François Hollande s’est mis depuis l’été à publier, sur Facebook, des messages personnels, rompant avec son registre de communication précédent, plus institutionnel.

    Certains acteurs sont des spécialistes de ces logiques de buzz : les milliers de pages militantes non officielles qui, aux Etats-Unis ou en France, se sont taillé une place centrale sur certains créneaux, par exemple la Manif pour tous ou l’antihollandisme – une page comme « Hollande dégage » rassemblant plus de 800 000 fans. « Sur Facebook, la prime au partage et aux commentaires s’applique aux contenus qui génèrent une joie hors-norme ou une rage profonde, ou qui deviennent viraux, qu’il s’agisse de canulars, de théories du complot, de photos de bébés ou d’informations importantes », a décrit Zeynep Tufekci dans une chronique parue, en mai, dans le New York Times. La professeure assistante à l’université de Caroline du Nord souligne, comme une conséquence, que sur le réseau créé par Mark Zuckerberg, « Donald Trump s’en sort mieux que les autres candidats ».

    « Actuellement, on a l’impression que ceux qui profitent le plus de la situation, c’est Trump et Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] », résume abruptement Benoît Thieulin. En France, a été mise en évidence de longue date l’importance de la « fachosphère », cette nébuleuse d’extrême droite très active en ligne, à laquelle les journalistes Dominique Albertini et David Doucet viennent de consacrer un livre (La Fachosphère, Flammarion, 336 pages, 20,90 euros). Or ceux qui se vivent comme les soldats de ce qu’ils appellent la « réinformation » ont intégré le fait que les algorithmes « n’ont pas de conscience politique » et traitent toutes les opinions sur un pied d’égalité. Avant l’extrême droite, d’autres groupes minoritaires dans les médias, comme les altermondialistes, le camp du « non » au référendum européen de 2005 ou les défenseurs des libertés sur Internet, ont aussi profité des réseaux pour bénéficier de relais qu’ils trouvaient difficilement ailleurs, rappelle Benoît Thieulin, qui, comme les responsables numériques des candidats à la primaire de droite, pointe le « progrès démocratique » d’abord apporté par Facebook.

    Sensible aux pressions

    La radicalité constatée sur les réseaux sociaux est le fruit d’un travail d’occupation mené par des militants s’estimant lésés par les médias traditionnels. Dans cette bataille souterraine, Facebook pose peu de limites et la popularité des contenus prime sur leur véracité – c’est là un autre travers du réseau. Au point qu’est évoquée l’émergence d’une société de la « post-vérité », selon le titre d’une tribune remarquée de Katherine Viner, rédactrice en chef du Guardian. Certes, les fausses informations ne datent pas d’hier, reconnaît-elle dans ce texte écrit après le traumatisme d’une campagne du Brexit pleine de faux-semblants : « Ce qui est nouveau, c’est qu’aujourd’hui, les rumeurs et les mensonges sont autant lus que les faits gravés dans le marbre – et parfois même plus. » La conclusion fait écho à la vérification menée par le site Buzzfeed sur 1 000 publications de six grandes pages Facebook ultra-partisanes américaines : 38 % des contenus étaient « partiellement faux ou trompeurs » sur les pages de droite, 19 % sur celles de gauche.

    En France, un candidat à la primaire de la droite et du centre s’est ouvertement plaint d’être la cible de « fadaises » sur Facebook, notamment : « Les réseaux sociaux sont, en quelque sorte, la poubelle de l’univers, a osé Alain Juppé, dans le Journal du dimanche. A les lire, je serais “Ali Juppé”, je serais “marié avec une musulmane”, je serais “le grand mufti de Bordeaux”, j’aurais construit “la plus grande mosquée d’Europe”… » L’équipe du candidat songe d’ailleurs à lancer une « cellule » de démontage de rumeurs inspirée des rubriques de « fact-checking » de la presse, comme Les Décodeurs du Monde ou Desintox de Libération, explique Eve Zuckerman, la responsable de sa campagne numérique.

    Face aux critiques, Mark Zuckerberg campe jusqu’ici sur ses positions : « Nous sommes une entreprise de technologie, pas un média », a répété le tutélaire fondateur de Facebook, fin août, alors qu’en Allemagne, certains l’accusaient de ne pas combattre assez activement les propos haineux. Mais la question des responsabilités que doit assumer l’entreprise, en contrepartie de son rôle croissant dans l’information et le débat public, est désormais clairement posée. Et malgré son discours invariant, Facebook n’est pas insensible aux pressions : il a fini par assouplir sa ligne en autorisant la circulation de « La petite fille au napalm », célèbre photographie de Nick Ut, symbole de la guerre du Vietnam, après une censure initiale pour cause de nudité. Il s’est aussi lancé avec Google et une large coalition de médias – dont Le Monde – dans le projet Firstdraft, qui vise à combattre les informations manipulées.

    Une « maladie infantile » des réseaux sociaux

    Au-delà, certains réclament une forme de régulation ou de « pondération », des logiciels des plates-formes. « Vos algorithmes doivent donner une place aux opinions opposées et aux informations importantes, pas seulement à ce qui est le plus populaire ou le plus auto-convaincant », avait lancé Eli Pariser aux patrons de Facebook ou Google, lors de sa conférence de 2011. Mais les utilisateurs le veulent-ils ?

    La connaissance du fonctionnement des algorithmes, et donc de Facebook, est pour beaucoup devenu un enjeu démocratique. « Je suis d’avis que les algorithmes doivent être plus transparents afin que les citoyens soient conscients des effets qu’ils peuvent avoir sur leur utilisation des médias », a ainsi tenu à déclarer la chancelière allemande Angela Merkel lors de l’ouverture des journées des médias à Munich, le 25 octobre. « Il faut connaître leur préconception du monde », argumente Bruno Patino, directeur éditorial d’Arte. MM. Thieulin et Cardon, comme d’autres, insistent sur le besoin de développer en France une « culture critique » et une « éducation » aux algorithmes.

    « Après une période où les technologies ont amené un grand progrès dans le débat public, on vit une période de ressac, pense Benoît Thieulin. On a l’impression d’être face à une maladie infantile des réseaux sociaux, avec des débats en temps réel superficiels, du complotisme… On n’a pas encore trouvé comment la soigner. Mais ça ne veut pas dire que les réseaux sont en soi mauvais pour le débat démocratique. »

  • Il a inventé Amazon-Killer, l’extension qui court-circuite Amazon
    https://mrmondialisation.org/voici-amazon-killer-lextension-qui-court-circuite-amazon

    « C’est assez drôle, je n’ai pas fait grand-chose. Il y a une base de données, celle de la Place des Libraires, et il y a Amazon. J’ai juste fait un petit pont entre les deux. Il y a aujourd’hui une volonté affichée par les commerçants en ligne d’être les plus rapides, les plus pratiques. Mais si on prend le métro, en moins d’une heure on a son bouquin. Aussi rapide que soit Amazon, il ne vous livre que le lendemain. » ajoute Elliot Lepers.

    Lancé le vendredi 12 décembre dernier suite à une loi interdisant les frais de port gratuits que Amazon s’est empressé de contourner en fixant son tarif de livraison à 1 centime d’euro, l’outil a été bien accueilli par le syndicat des libraires français et ses homologues européens.

    De l’aveu même de son créateur, Amazon Killer demande à être amélioré et devrait être prochainement porté sur les autres principaux navigateurs : Explorer, Firefox et Safari.

    #livres

  • http://stains-beaupays.nouvelles-ecritures.francetv.fr

    Stains, 20 collégiens qui font du cinéma dans « Un film qui n’a ni début ni fin », c’est StainsBeauPays. Une expérience collective dirigée par Simon Bouisson et Elliot Lepers. Scénettes, portraits, micros-trottoirs, séquences documentaires : de courts formats hétéroclites formant un récit « subjectif et délirant » de la vie d’adolescents dans une petite ville de banlieue parisienne.

    Le code : https://github.com/Switch-Company/infiniteloop/tree/develop

    #webdoc #html5 #video #open-source