person:emmanuel poilane

  • Coupures d’eau pour impayés : Veolia pousse le bouchon - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/05/03/coupures-d-eau-pour-impayes-veolia-pousse-le-bouchon_1567097

    Le groupe de gestion de l’eau a été condamné pour avoir coupé l’eau ou réduit le débit à deux particuliers, dont l’un handicapé, en retard de paiement. Une pratique pourtant contestée, à laquelle le groupe assure ne plus se livrer.
    Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Veolia, le numéro 1 français de l’assainissement et de la distribution de l’eau, est de nouveau aux prises avec la justice. Cette fois, ce sont les tribunaux de grande instance de Nanterre et Toulon qui l’ont condamné à payer deux amendes de 19 000 et 3 000 euros pour avoir coupé l’eau dans deux logements. Les associations France Libertés et Coordination eau Ile-de-France, qui se sont constituées parties civiles lors des procès, ont alerté les pouvoirs publics et les élus « afin que Veolia cesse de violer la loi ».

    Le premier client, âgé de 41 ans et lourdement handicapé, devait au distributeur la somme de 200 euros. En situation de précarité, il n’a pas pu régulariser cette dette et a été contraint de vivre sans eau pendant deux ans… Une pratique qu’Emmanuel Poilane, le directeur de France Libertés, juge « inadmissible », d’autant que « la victime avait demandé à Veolia la possibilité de payer sa facture en cinq mensualités, ce qui lui avait été refusé ». Sollicité par l’AFP, Veolia évoque une erreur « regrettable » mais « possible » pour un groupe qui « gère 7,4 millions d’abonnés en France » et assure avoir « passé des consignes internes claires » pour ne plus pratiquer de coupures dans les résidences principales.
    Témoignages

    Dans le second cas, les faits se sont déroulés en février, alors même que Veolia assurait quelques semaines plus tôt, lors d’un forum intitulé « Quand l’eau révèle le monde », « ne plus pratiquer de coupures », rappelle le directeur de France Libertés. La personne concernée, dont les factures impayées ont été régularisées par la suite, avait vu le débit de son approvisionnement en eau fortement diminué pendant quinze jours.

    Or la loi Brottes (du nom de François Brottes, ex-député PS de l’Isère), entrée en vigueur en 2013, stipule que toutes les coupures d’eau pour motif d’impayés dans les résidences principales, réduction de débit comprises, sont considérées comme illégales. En 2015, le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par l’autre géant de l’eau, la Saur, après avoir elle-même été attaquée en justice, avait déjà confirmé la validité de l’interdiction des coupures d’eau dans les résidences principales. Par la suite, la société Veolia a elle aussi déposé une QPC, l’interdiction de toute réduction du débit portant selon elle « une atteinte excessive à la liberté contractuelle et à la liberté d’entreprendre ». Mais cette QPC avait été rejetée en appel.

    La justice a interdit les coupures, pourtant cette pratique persiste. D’après un rapport de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau, les multinationales ont pratiqué 100 000 coupures en 2014 dans le pays. Emmanuel Poilane recense quant à lui seize actions en justice de son association contre des gestionnaires d’eau ayant pratiqué des coupures. « Nous avons toujours obtenu un jugement en notre faveur, avec indemnisations de préjudice pour les victimes », souligne le responsable associatif.

    Et encore, ce n’est que la face émergée de l’iceberg. A côté des affaires coûteuses qu’elle porte devant les tribunaux, l’association continue de recevoir les témoignages de nombreux clients privés d’eau. Elle assure alors une médiation auprès des sociétés concernées et « l’eau revient dans les jours qui viennent », précise le directeur de France Libertés, pour qui « nul n’est censé ignorer la loi, pas même les entreprises multinationales ».
    « Business »

    Quel est l’intérêt pour ces sociétés de pratiquer des coupures illégales ? D’après Henri Smets, le directeur de l’Association pour le développement de l’économie et du droit de l’environnement (Adede), c’est avant tout un moyen de faire pression sur les clients qui payent avec du retard. « Ce qui fonctionne, car la plupart des gens connaissent mal leurs droits », en matière d’accès à l’eau.

    Emmanuel Poilane y voit, lui, une manière de perpétuer un « business de la coupure » très rentable : « Une amende de 3 000 euros, ça ne représente rien, par rapport aux frais de coupures imputés aux clients », explique le directeur de France Libertés, poursuivi depuis janvier par Veolia pour diffamation après avoir accusé le groupe de « pratiques illégales » dans la presse. L’association souhaite négocier avec la société des échelonnements de paiement pour les personnes en difficulté qui ont des factures en retard. Mais à ce jour, « Veolia n’a jamais accepté de discuter avec nous », déplore le directeur de France Libertés, dont le procès aura lieu en 2018.

  • Accusé de couper l’#eau, Veolia attaque des associations en diffamation
    https://reporterre.net/Accuse-de-couper-l-eau-Veolia-attaque-des-associations-en-diffamation


    C’est quoi, déjà le tag pour ceux qui utilisent la #justice pour étouffer la vérité sur leurs sales pratiques ?

    « Veolia environnement veut nous empêcher de nous exprimer et veut faire pression sur les #médias. » Emmanuel Poilane, directeur général de France libertés, n’a pas digéré les plaintes pour #diffamation déposées contre son association, contre la Coordination eau Île-de-France et contre RTL par le groupe de distribution d’eau potable. En cause, plusieurs articles et une émission de radio dans lesquels, en octobre et novembre 2016, les associations accusaient l’opérateur de réduire le débit d’eau voire de couper le robinet aux particuliers qui n’ont pas payé leurs factures, et d’imposer aux communes des avenants de contrat désavantageux pour elles. Une première audience s’est déroulée jeudi 9 mars à 13 h 30. Le procès aura lieu le 18 octobre 2018.

    Si M. Poilane est amer, c’est qu’il est « particulièrement désagréable d’être poursuivi par une entreprise qui ne respecte pas la loi ». En effet, la loi Brottes du 16 avril 2013 interdit les coupures d’eau pour impayés dans les résidences principales toute l’année, sans conditions de ressources. Las, les entreprises qui gèrent la distribution d’eau et Veolia environnement en particulier ne respecteraient pas cette règle. « Depuis trois ans, on a reçu plus de 1.300 témoignages de coupures d’eau ou de réductions de débit » qui empêchent d’accomplir toute une série de gestes indispensables de la vie quotidienne comme se doucher, laver son linge et sa vaisselle, alerte le directeur général de France libertés. D’après lui, la majorité des plaintes émaneraient de clients de Veolia.

  • Veolia condamné pour avoir réduit le débit d’eau d’une allocataire du RSA
    http://www.liberation.fr/france/2016/02/15/veolia-condamne-pour-avoir-reduit-le-debit-d-eau-d-une-allocataire-du-rsa

    En mai 2015, #Veolia avait réduit le débit en #eau d’une Toulonaise au #RSA et son fils, à la suite de factures impayées. Réduit et non coupé car, a fait valoir sa filiale locale Compagnie des eaux et de l’ozone (CEO), seule la #coupure est interdite par la loi. Mais le tribunal d’instance de Puteaux a considéré que quelle que soit la méthode, le résultat était le même : cette femme s’est retrouvée privée d’eau courante pendant dix mois, selon RTL. Veolia a donc été condamné à 5 500 euros d’amende et, bien sûr, à rétablir un débit d’eau normal.

    Dans ses justifications, la CEO a ainsi expliqué que « seule l’interruption de la fourniture d’eau était interdite et non la réduction de son débit », et a mis en avant la « mauvaise foi » de sa cliente, « la réduction de débit étant intervenue après plusieurs relances sans que cette dernière ne justifie de démarches aux fin d’obtenir une aide financière », selon le texte de l’ordonnance.

    Mais pour le juge, après les constatations réalisées par un huissier dans le #logement, « la mise en place d’un débit réduit par le biais de la pose de cette lentille aboutit aux mêmes conséquences qu’une coupure d’alimentation », entrant donc en contradiction avec l’exigence d’un logement décent qui implique une pression suffisante pour l’utilisation normale de l’eau par ses locataires.

    Par ailleurs, Veolia et sa filiale « ne rapportent la preuve d’aucune attitude déloyale caractérisée » de leur abonnée, qui confirmerait la mauvaise foi invoquée. Enfin, le juge note que Veolia et CEO « ont choisi de recourir à une réduction de service pour obtenir le recouvrement de leur #créance plutôt que toute autre voie légale de recouvrement ».

    Une méthode de plus en plus courante

    Mi-janvier, un concurrent de Veolia, Saur, avait également été condamné pour la même raison en Haute-Vienne. Le groupe a fait appel du jugement.

    Ce deuxième jugement est « très net » et « renforce la #jurisprudence » sur le #droit_à_l’eau, a réagi auprès de l’AFP Emmanuel Poilane, directeur de la fondation France-Libertés. Selon lui, depuis la confirmation par le conseil constitutionnel l’an dernier de l’interdiction des coupures, les groupes de l’eau ont « basculé de la coupure vers la réduction de débit » pour récupérer les impayés.

    « C’est aussi aux élus des collectivités de mettre à jour par rapport à la loi les règlements des services d’eau et de retirer toute mention de coupure et de réduction de débit », ajoute-t-il.

  • Un grand institut de recherche français accusé de « biopiraterie »
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2016/02/01/des-chercheurs-francais-accuses-de-biopiraterie_4856892_3244.html

    Les feuilles de Quassia amara ont des propriétés insecticides et des vertus médicinales bien connues en Amérique latine, où elles sont en particulier utilisées pour traiter des accès de paludisme. Les chercheurs de l’IRD en ont isolé une molécule, la simalikalactone E (SkE), qu’ils destinent à enrichir la pharmacopée antipaludique. Mais avant de se concentrer sur cette plante, ils ont auparavant interrogé des communautés Kali’na, Palikur et des créoles en Guyane, pour connaître leurs remèdes traditionnels, leur technique, leurs effets.

    Cette enquête ethnobotanique n’a rien de secret : l’équipe d’ethnopharmaciens et de biologistes l’a racontée dans plusieurs articles scientifiques. Ce travail lui a d’ailleurs valu d’être récompensée par leur institution du Prix de l’innovation pour le Sud en 2013. France Libertés reproche à l’IRD de ne pas avoir demandé leur consentement aux communautés qui l’ont aiguillé sur le Quassia amara et de ne pas avoir cherché à les associer à cette découverte d’une façon ou d’une autre.
    « Absence totale d’éthique »

    « Nous soutenons que dans le cas de la SkE, l’invention revendiquée n’est pas nouvelle car les chercheurs ont reproduit un savoir transmis de génération en génération », résume Emmanuel Poilâne. « L’utilisation abusive des connaissances traditionnelles des populations sans leur consentement préalable, ainsi que l’absence totale de retour pour le territoire ne peuvent plus être tolérés », a réagi comme en écho Rodolphe Alexandre (divers gauche), le président de la collectivité territoriale de Guyane. Mardi 26 janvier, dans un communiqué, il dit avoir appris « avec grand étonnement », le dépôt d’un brevet sur une « espèce typique de la pharmacopée traditionnelle locale » et dénonce « l’absence totale d’éthique de la part de ces chercheurs ». Il cite en exemple de pratiques vertueuses d’autres recherches sur des plantes menées dans le cadre d’un partenariat entre le CNRS, l’Institut Pasteur, l’université de Guyane et l’agence régionale de développement économique.

    En France, au moins en SHS, les règles d’éthique sont beaucoup moins codifiées qu’au Canada par exemple. Je pense que c’est un des arrière-plan de l’article. A mon sens, cela permet de mettre en route des recherches beaucoup plus facilement, sans devoir planifier à l’avance tout ce qu’on va trouver et laissant donc une place au hasard et à la serendipidité, sans se poser immédiatement la question de l’intéressement des parties prenantes à la recherche.
    L’article pourrait davantage souligner un autre arrière-plan implicite : la pression croissante des directions d’instituts de recherche pour "valoriser" à travers des prises de brevets les "découvertes". C’est aussi une injonction croissante de la politique gouvernementale. On voit bien que cette appropriation/marchandisation des résultats de la recherche va à l’encontre de la création de communs, en l’occurrence de futurs médicaments d’intérêt général.

    Voir sur le sujet, et à titre de comparaison : Eric Glon, « La recherche collaborative en géographie avec les Autochtones. Eléments pour une approche critique », Géocarrefour [En ligne], mis en ligne le 17 août 2015, consulté le 01 février 2016. URL : http://geocarrefour.revues.org/9630
    #communs #recherche

    • Jean-Paul Moatti rappelle qu’il n’existait ni notion de communauté autochtone ni cadre défini pour obtenir leur consentement au moment de l’enquête de terrain, en 2003. Cela devrait changer. En effet, le projet de loi sur la biodiversité prévoit que la France ratifie prochainement le #protocole_de_Nagoya. Cet accord international sur l’accès aux ressources génétiques et sur « le partage juste et équitable des avantages » n’est pas une nouveauté : il découle d’un engagement pris au moment du Sommet de la Terre à Rio en 1992, sous l’égide des Nations unies. La France l’a signé en 2011, mais pas encore ratifié. Dès lors que cela sera fait, d’autres règles déontologiques devront être établies, l’#IRD y est-il prêt ? « Nous les mettrons bien sûr en œuvre dès que la loi sera votée et nous partagerons les éventuelles retombées économiques de cette innovation », assure-t-il.

      Selon Thomas Burelli, docteur en #droit à l’université d’Ottawa, la recherche publique française, oublieuse des connaissances partagées sur le terrain une fois passée la porte des labos, ne fait pas preuve de la meilleure bonne volonté dans ce domaine. Le juriste avait déjà épinglé les pratiques de l’IRD en Nouvelle-Calédonie.

  • Coupures d’eau : les multinationales de l’eau hors la loi | Emmanuel Poilane
    http://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/lois-sur-la-consommation-deau_b_5591605.html

    Couper l’eau pour impayé dans une résidence principale est illégal en France depuis le 16 avril 2013. Cette interdiction est valable pour tous et toute l’année. Les distributeurs d’eau semblent aujourd’hui ignorer ce profond changement législatif et continuent de couper l’eau dans les familles françaises parfois sans préavis, souvent sans même chercher un arrangement. Ils privent arbitrairement des personnes, pour la plupart en situation de grande précarité, d’une vie digne.

    Pour bien comprendre ce que veut dire couper l’eau en France , écoutez ce reportage de France Culture...... ;

    #Urgence
    #Suez
    #Eau
    #Coupure
    #Veolia
    #Illégalité
    #Saur
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    #Restriction De Consommation D’eau Consommation D’eau #Environnement