person:eric hobsbawm

  • À propos des sémites et des antisémites, des sionistes et des antisionistes | Le Club de Mediapart
    Shlomo Sand

    https://blogs.mediapart.fr/shlomo-sand/blog/250219/propos-des-semites-et-des-antisemites-des-sionistes-et-des-antisioni

    La tentative du président français Emmanuel Macron et de son parti visant aujourd’hui à criminaliser l’antisionisme comme une forme de l’antisémitisme s’apparente à une manœuvre cynique et manipulatoire. Si l’antisionisme devenait une infraction pénale, je recommanderais à Emmanuel Macron de faire condamner, à titre rétroactif, le bundisteMarek Edelman, qui fut l’un des dirigeants du ghetto de Varsovie et totalement antisioniste. Il pourrait aussi convier au procès les communistes antisionistes qui, plutôt que d’émigrer en Palestine, ont choisi de lutter, les armes à la main, contre le nazisme, ce qui leur a valu de figurer sur « l’affiche rouge ».

    S’il entend faire preuve de cohérence dans la condamnation rétroactive de toutes les critiques du sionisme, Emmanuel Macron devra y joindre ma professeure Madeleine Rebérioux, qui présida la Ligue des Droits de l’Homme, mon autre professeur et ami : Pierre Vidal-Naquet, et aussi, bien évidemment : Éric Hobsbawm, Edouard Saïd, et bien d’autre éminentes figures, aujourd’hui décédées, mais dont les écrits font encore autorité.

    Si Emmanuel Macron souhaite s’en tenir à une loi réprimant les antisionistes encore en vie, la dite-future loi devra aussi s’appliquer aux juifs orthodoxes de Paris et de New-York qui récusent le sionisme, à Naomi Klein, Judith Butler, Noam Chomsky, et à bien d’autres humanistes universalistes, en France et en Europe, qui s’auto-identifient comme juifs tout en s’affirmant antisionistes.

    On trouvera, bien évidemment, nombre d’idiots à la fois antisionistes et judéophobes, de même qu’il ne manque pas de pro-sionistes imbéciles, judéophobes aussi, pour souhaiter que les juifs quittent la France et émigrent vers l’Etat d’Israel. Faudra-t-il les inclure également dans cette grande envolée judiciaire ? Prenez garde, Monsieur le Président, à ne pas vous laisser entraîner dans ce cycle infernal, au moment précis où la popularité décline !

  • À propos des sémites et des antisémites, des sionistes et des antisionistes | Le Club de Mediapart
    25 févr. 2019 Par Shlomo Sand
    https://blogs.mediapart.fr/shlomo-sand/blog/250219/propos-des-semites-et-des-antisemites-des-sionistes-et-des-antisioni

    (...) La tentative du président français Emmanuel Macron et de son parti visant aujourd’hui à criminaliser l’antisionisme comme une forme de l’antisémitisme s’apparente à une manœuvre cynique et manipulatoire. Si l’antisionisme devenait une infraction pénale, je recommanderais à Emmanuel Macron de faire condamner, à titre rétroactif, le bundiste Marek Edelman, qui fut l’un des dirigeants du ghetto de Varsovie et totalement antisioniste. Il pourrait aussi convier au procès les communistes antisionistes qui, plutôt que d’émigrer en Palestine, ont choisi de lutter, les armes à la main, contre le nazisme, ce qui leur a valu de figurer sur « l’affiche rouge » (...) .

    S’il entend faire preuve de cohérence dans la condamnation rétroactive de toutes les critiques du sionisme, Emmanuel Macron devra y joindre ma professeure Madeleine Rebérioux, qui présida la Ligue des Droits de l’Homme, mon autre professeur et ami : Pierre Vidal-Naquet, et aussi, bien évidemment : Éric Hobsbawm, Edouard Saïd, et bien d’autre éminentes figures, aujourd’hui décédées, mais dont les écrits font encore autorité.

    Si Emmanuel Macron souhaite s’en tenir à une loi réprimant les antisionistes encore en vie, la dite-future loi devra aussi s’appliquer aux juifs orthodoxes de Paris et de New-York qui récusent le sionisme, à Naomi Klein, Judith Butler, Noam Chomsky, et à bien d’autres humanistes universalistes, en France et en Europe, qui s’auto-identifient comme juifs tout en s’affirmant antisionistes.

    On trouvera, bien évidemment, nombre d’idiots à la fois antisionistes et judéophobes, de même qu’il ne manque pas de pro-sionistes imbéciles, judéophobes aussi, pour souhaiter que les juifs quittent la France et émigrent vers l’Etat d’Israel. Faudra-t-il les inclure également dans cette grande envolée judiciaire ? Prenez garde, Monsieur le Président, à ne pas vous laisser entraîner dans ce cycle infernal, au moment précis où la popularité décline ! (...)

    • C’est un peu étonnant, parce que dans Hobsbawm je lis que les bonhommes étaient carrément plus petits qu’aujourd’hui :

      « Humanity was smaller in yet a third respect: Europeans were, on the whole, distinctly shorter and lighter than they are today. To take one illustration from the abundance of statistics about the physique of conscripts on which this generalization is based: in one canton on the Ligurian coast 72 per cent of the recruits in 1792–9 were less than 1.50 metres (5 ft. 2 in.) tall. »

      Extrait de : Eric Hobsbawm, Age of Revolution 1789-1848

    • Il s’agit d’un graphique servant à illustrer l’oral de fin de 3e de ma fille. Son sujet est de démontrer que l’image de la femme à travers l’histoire a été biaisée par le fait que les historiens eux-mêmes projetaient leurs préjugés sur les artefacts qu’ils trouvaient. Ma fille avait été frappée lors de la visite des grottes de Pech Merle par le fait que les conservateurs des grottes avaient totalement dû revoir leur vision de la période préhistorique : ce que l’on prenait pour des empreintes de femmes (parce que femmes = petites) étaient en fait des empreintes d’ado de 11-12 ans, qu’une grande partie des œuvres venaient en fait très probablement de femmes et que ce que l’on pensait jusqu’à très récemment de l’organisation sociale ou de la santé des Cro Magnon était probablement faux.

      Par ailleurs, diverses sources convergent pour dire que le Moyen Âge obscur et rétrograde était à la fois une simplification et une falsification écrite par les vainqueurs. Le Moyen Âge, c’est 1000 ans de civilisation occidentale…

    • L’époque qui nous intéresse et qui est signalée — entre autres — par Silvia Federici dans Caliban et la Sorcière, c’est le Moyen Âge central, appelé aussi temps des cathédrales : une période d’une incroyable prospérité en Europe, caractérisée par une forte résistance au féodalisme et des courants contestataires favorables à une société plus égalitaire, y compris entre les hommes et les femmes.
      Ceux qui ont cherché à mettre en place un nouveau monde ont été taxés d’hérésie et impitoyablement pourchassés et exterminés. Même leurs œuvres et témoignages ont été détruits.
      Reste des monuments qui défient encore le temps et des preuves disparates d’une période d’une prospérité ensuite oubliée pendant des siècles.

      Le graphique est la transposition des données anthropométriques collectées au cours du temps dans les sépultures du secteur de Londres → London Bodies : the Changing Shape of Londoners from Prehistoric Times to the present Days, Muséum de Londres, 1998.

      La taille des corps à Londres au cours des temps

      Tout le monde sait qu’aux États-Unis et en Europe, la taille moyenne de la population a beaucoup augmenté pour les générations récentes, un phénomène généralement attribué à une meilleure alimentation au cours de l’enfance et de l’adolescence. […]

      Ces chiffres [de l’étude du musée de Londres] montrent que les femmes furent en moyenne plus grandes durant la période qui va du Xe au XIIe siècle, toutes autres périodes comprises, même aujourd’hui.
      […]
      Un observateur fait sur ces chiffres le commentaires suivant : « les ossements qui ont été exhumés des tombes en Angleterre de personnes autour de l’an 1000 parlent de personnes solides et en bonne santé […] d’une diète simple et saine qui leur donnait des membres solides ainsi que des dents en excellent état »… [par contre], les archéologues qui ont étudié les derniers siècles du Moyen Âge (les XIVe et XVe siècles) disent qu’ils peuvent presque voir la dévastation de la grande peste menaçante devant la preuve de restes de squelettes de plus en plus fragiles et en mauvaise santé »

      Au cœur de la monnaie, Bernard Lietaer, Albin Michel, 2011.
      #stature #taille #femmes #inégalités #histoire

    • @arno : un fait « amusant » quand j’ai cherché des données sur l’évolution de la taille moyenne au cours du temps → la plupart du temps, les données remontent au XIXe siècle. Alors forcément, étant donné qu’on est dans la pire période possible, tout ce qui suit n’est qu’amélioration. Rappelons que dans le Londres industriel de Dickens, la pollution et la malnutrition faisaient tellement rage dans le milieu ouvrier que les gosses étaient trop malingres pour trimer. Du coup, les manufacturiers allaient « recruter » de solides paysans dans le reste du pays pour faire tourner les machines.

    • @mad_meg Il est amusant de noter que ce que notre Histoire a baptisé Renaissance était en fait une période de sombre déclin… sauf pour la bougeoisie marchande et le capitalisme contre-révolutionnaire, réaction à la chute de la féodalité. La renaissance commence avec la Reconquista espagnole par l’Église catholique, l’expulsion des Juifs et des Arabes, le lancement du plus grand féminicide de tous les temps : la chasse aux sorcières. Du point de vue artistique, on se vautre avec complaisance dans des resucées d’une antiquité rêvée un peu moisie et pompeuse et les sciences pondent surtout la hiérarchisation des êtres humains !
      Youpi !

      Le Moyen Âge central peut être qualifié de Petite Renaissance. Mais comparé à ce qui a suivi…

    • Sympas le cours de ta fille. J’aurais adoré apprendre ca en cours d’histoire !

      Pour le mot Renaissance il me semble liée à l’idée de renaissance de l’antiquité (fantasmé par les bourges & curés) et du coup dans toute sa couillerie fasciste avec l’esclavage, culte des vierges, phallosophes, misogynie hardcore ... Je trouve pas les mots naissance et renaissance si positif que ca surtout si c’est pour parlé de naissance et renaissance du fascisme. Je ne préférè pas traité la période la moins inégalitaire du moyen-age de renaissance même petite. On pourrait dire Moyen-age d’Or pour illustré la prospérité dont les femmes ont bénéficié et l’idée de déclin qui suit avec le haut-moyen-age et la renaissance.

    • J’ai vu passer ton billet initial, tu penses !… Si je n’ai pas commenté, c’est que je n’avais en l’état rien à dire. Si ce n’est une petite montagne de questions préalables. En caricaturant à peine, ton « énoncé » est un pur exercice de projection d’idées préconçues ;-)

      Contrairement à l’image qui nous est renvoyée constamment, le statisticien ne trouve pas son bonheur dans les chiffres. Du moins, pas tant qu’il ne sait pas d’où ils sortent et comment ils ont été obtenus. J’ai donc cherché une source pour ses données, qui en manquent dramatiquement, le sous-titre selon des données du muséum de Londres relevant quasiment de la galéjade : on ne trouve rien de tel, ou en tous cas d’aussi synthétique dans les publications ; il y a donc un gros travail de synthèse et de mise en forme de plusieurs publications. À vérifier dans la référence que tu cites, gros bouquin achetable sur les librairies en ligne…

      En revanche, on trouve pas mal de données sur des lieux variés et des époques qui peuvent être lointaines. J’en ai collectées quelques unes dans le fichier Excel sur gg :drive.
      https://drive.google.com/file/d/1iH8xEoe2JzkkTAn2G5js9g7Zsk8PlA8I/view?usp=sharing

      Les préalables :
      • comment s’assurer de la comparabilité de chiffres concernant des époques distantes de deux millénaires. D’un côté, on a des séries depuis, en gros le milieu ou la fin du XIXè en suivant des protocoles plus ou moins décrits (je pense, p. ex. en France, aux données physiques (pour les garçons !…) issues des mensurations effectuées lors du recensement des classes d’âge pour le service militaire (qui ont d’ailleurs abondamment servi à l’époque pour y trouver une validation de théories… de l’époque, … c’est-à-dire plutôt racistes). De l’autre, on estime une taille à partir d’ossements collectés dans des cimetières ou autres sites archéologiques.
      • tu mentionnes toi-même que dans ce cas, la détermination du sexe est en partie liée à la variable étudiée (grand -> garçon,…)
      • la taille d’un adulte résulte de facteurs dont la plupart sont liés à des éléments sociaux (alimentation, travail physique ou pas (y compris dans l’enfance), résidence urbaine ou rurale, …)
      • comment s’assurer que le dépôt d’ossements ne résulte pas d’un processus biaisé aboutissant à une sélection sur des critères inconnus (fosse commune -> pauvres ou épidémie, tumulus de « nobles », caveau familial, périodes d’ensevelissement surreprésentées, remaniements ultérieurs (cf. les catacombes de Paris)…)
      • enfin quelles sont les tailles des différents échantillons et quelle est la dispersion des observations (écarts-types, p. ex.) ?

      Bon, on peut se dire (pur acte de foi) que si les chiffres ont été mis dans un même graphique, c’est qu’ils ont subi un minimum de prétraitements qui les rendent comparables et commentables.

      Dans ce cadre, le premier traitement que j’en fait est de les représenter sur un nouveau graphique permettant de visualiser l’écart, tout en gardant l’enchaînement historique (il y a 2 dimensions chronologiques, donc il n’y a pas trop de problèmes).

  • Une #histoire #politique des années 1990 – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/annees-1990-keucheyan

    L’ouvrage d’histoire contemporaine le plus lu au monde, L’âge des extrêmes d’Eric Hobsbawm, fixe les bornes du « court 20e siècle » à 1914 et 1991[3]. La Grande guerre est la matrice de ce siècle, la première des boucheries dont il fut le théâtre, et la chute de l’Union soviétique son acte final. Cette décennie se définit donc non par un commencement, mais par une fin : son ontologie est négative.

    Mais comment alors parler des années 1990 ? Comment décrire ce qui, de prime abord en tout cas, n’est ni « expérience » ni « bloc » ? Comme nous l’a appris Jameson, quand l’ontologie est impossible parce que son objet reste insaisissable, il convient de lui substituer la #cartographie. Les années #1990 sont comme un continent inexploré, dont on ne sait rien ou presque des différentes régions et de leurs rapports. Or, lorsqu’on se trouve en territoire inconnu, il est bon de commencer par dresser quelques cartes. Des cartes géographiques et des cartes « cognitives », inextricablement mêlées.

    • Bizarre, je me rend compte que je suis pas le seul finalement à trouver que sa réflexion et sa manière de l’exposer laisse toujours planer un doute sur la question de savoir s’il défend l’institution en place ou non. Comme le dit Alain Badiou, il ne tranche pas son discours en omettant de déclarer que premièrement nous sommes en oligarchie, mot qu’il n’emploie jamais lorsqu’on l’écoute.

      Je retiens l’idée qu’il resouligne tout à la fin de l’interview, en disant que la démocratie n’est pas une théorie ou un produit qu’on peut vendre ou exporter clé en main, comme le font les pays riches occidentaux, mais une #expérimentation (au sens de l’arnarchisme, si j’ai compris).

      Dans l’expérimentation en question, j’aurais aimé qu’il insiste davantage sur les formes égalitaires et autogestionnaires d’expérimentation. Qu’il parle concrètement des possibilités de mettre en oeuvre cette égalité politique, qui à mon avis est la ligne de rupture entre faux_démocrates (les professionnels de la politiques, les appareils politiques, les intellectuels au service du pouvoir, etc) et vrais_démocrates (ceux qui dénoncent cette oligarchie).

      PS : expérimentation —> expérience

    • Ce « réformisme » là n’est que l’autre nom de la contre révolution. Ce type est l’un innombrables dirigeants CFDT sur lesquels a pu compter le socialisme français dès son arrivée au pouvoir en 1981 pour mater la société.

      Enquête sur la Fondation Saint-Simon
      Les architectes du social-libéralisme, par Vincent Laurent, septembre 1998, aperçu car #paywall
      https://www.monde-diplomatique.fr/1998/09/LAURENT/4054

      « Menaces de dépression. » Pour la première fois, le « Financial Times » a reconnu les risques qui pèsent désormais sur la planète. Les plans de sauvetage massifs du FMI sont incapables de colmater les brèches (lire « La crise menace les digues de l’économie mondiale »). Les marchés européens et nord-américains pourraient être frappés à leur tour, ce qui menacerait la #croissance qui s’amorce. Pour les dirigeants de la gauche française, qui tablent sur cette dernière, les lendemains risquent d’être difficiles. Sont-ils prêts pour une nouvelle donne ? Il leur faudra d’abord se dégager des dogmes qui fondent l’action des gouvernants. Ces évidences ont été nourries par des « boîtes à idées » publiques et privées, comme la Fondation Saint-Simon, servant de pont entre droite et gauche. Des gouvernements #socialistes peuvent, par exemple, #privatiser avec autant d’entrain que des équipes conservatrices. Lorsque les responsables reprennent les idées développées par ces fondations, ils expliquent qu’elles ont pour auteurs des « #experts ». Combien de temps ces « vérités » résisteront-elles à la pression de la réalité sociale ?

      Dans le sixième arrondissement de Paris, la Fondation Saint-Simon occupe un espace d’une centaine de mètres carrés au rez-de- chaussée d’un immeuble cossu situé au 91 bis de la rue du Cherche-Midi. Cette association loi 1901 (en dépit de ce que peut laisser penser son nom) a vu le jour en décembre 1982 dans l’un des salons de l’hôtel Lutétia, sous l’impulsion de François Furet et de MM. Pierre Rosanvallon, Alain Minc, Emmanuel Le Roy-Ladurie, Pierre Nora, Simon Nora et Roger Fauroux. Ce dernier raconte : « Nous avons pensé qu’il fallait que le monde de l’#entreprise et celui de l’Université se rencontrent. (...) Nous sommes rapidement arrivés à la conclusion que ces rencontres ne pouvaient être fécondes et durables que si nous avions des actions concrètes à mener, ce qui exigeait un cadre juridique et de l’argent. Alors nous avons cherché des adhérents, d’où un aspect club. Chacun a rassemblé ses amis. François Furet et Pierre Rosanvallon dans l’Université, Alain Minc et moi dans le monde de l’entreprise. »

      Ces confrontations auraient eu pour objet de surmonter « l’indifférence, l’incompréhension et même la défiance » entre ces deux planètes (Université, entreprise) et de favoriser « une fertilisation croisée », assise sur des « besoins » réciproques. Président de Saint-Gobain, M. Roger Fauroux avait, avant d’implanter une usine de verre en Iran, vérifié les ressources du pays en hydrocarbures, mais omis de prendre en compte l’influence chiite à la veille de la révolution islamique. Tirant les leçons d’une telle expérience, il souligne le « besoin de sciences sociales » que ressentiraient des chefsd’entreprise.

      Or, de leur côté, des intellectuels souhaitaient eux aussi, selon lui, ne pas se cantonner à la sphère spéculative et sortir de « leur tour d’ivoire, où n’arrivaient de l’#économie que les échos des catastrophes sociales ». Traduction immédiate : François Furet et Pierre Rosanvallon participèrent aux conseils d’administration de filiales de Saint-Gobain...

      La Fondation Saint-Simon
      http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article106

      La Fondation Saint-Simon a été fondée en décembre 1982, sous l’impulsion de François Furet et Roger Fauroux (co-présidents), Pierre Rosanvallon (secrétaire général), Alain Minc (trésorier), Emmanuel Le Roy-Ladurie, Pierre Nora, Simon Nora, bientôt suivis par Jean-Claude Casanova, Jean Peyrelevade et Yves Sabouret (administrateurs). Il s’agissait de « développer l’analyse du monde contemporain », comme le Club Jean Moulin l’avait fait en son temps. Roger Fauroux se souvient de ces débuts dans Le Débat (1986, n°40) : « Nous avons pensé qu’il fallait que le monde de l’entreprise et celui de l’Université se rencontrent. [...] Nous sommes rapidement arrivés à la conclusion que ces rencontres ne pouvaient être fécondes et durables que si nous avions des actions concrètes à mener, ce qui exigeait un cadre juridique et de l’argent. Alors nous avons cherché des adhérents, d’où un aspect club. Chacun a rassemblé ses amis. François Furet et Pierre Rosanvallon dans l’Université, Alain Minc et moi dans le monde de l’entreprise . » Alain Minc, reformulant la rhétorique aronienne, parle d’une alliance entre « la gauche intelligente et la droite intelligente » (Les Echos, 4-5 avril 1997).

      Pendant 17 ans, la Fondation va rassembler l’élite dirigeante française. Aux côtés de François Furet, on trouve donc Roger Fauroux (énarque et inspecteur des finances, successivement président de Saint Gobain, directeur de l’ENA, ministre de l’industrie dans le gouvernement de Michel Rocard de 1988 à 1991), Pierre Rosanvallon (ancien conseiller d’Edmond Maire, devenu directeur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, directeur du Centre de recherches politiques Raymond Aron, professeur au Collège de France), Alain Minc (passé par Saint-Gobain et l’italien Benedetti, conseiller économique d’Edouard Balladur, par qui il est nommé au conseil d’administration d’Air France, avant de se rallier à Lionel Jospin, administrateur d’Yves Saint Laurent, consultant auprès de plusieurs grands chefs d’entreprises, dont François Pinault, président du conseil de surveillance du Monde et président de la société des lecteurs), Simon Nora (grand commis de l’Etat, l’un des fondateurs de L’Express puis du Point, alors directeur de l’ENA, qui rejoindra la banque d’investissement américaine Shearson Lehman Brothers en 1986). Les saint-simoniens sont des philosophes (Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Luc Ferry), des éditeurs (Pierre Nora des éditions Gallimard, Yves Sabouret d’Hachette), mais surtout des journalistes (Françoise Giroud de L’Express, Jean Daniel, Jacques Julliard et Laurent Joffrin du Nouvel observateur, Franz-Olivier Giesbert du Figaro, Serge July de Libération, Jean-Marie Colombani du Monde, Albert du Roy de L’Evénement du Jeudi, Jean Boissonat de L’Expansion, Alain Duhamel), des journalistes de télévision (Anne Sinclair, Christine Ockrent, Jean-Pierre Elkabbach, Michèle Cotta), des patrons de presse (Jacques Rigaud, président de la CLT (RTL), membre du conseil de surveillance de Bayard-Presse (La Croix), Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac, vice-président de L’Oréal, qui contrôle la SOFRES et diverses publications (Le Spectacle du Monde, Valeurs actuelles...), également vice-président de la Fondation Agir Contre l’Exclusion de Martine Aubry), des hauts fonctionnaires (Pierre-Yves Cossé, commissaire général au Plan), des patrons d’entreprise (Jean-Luc Lagardère, président du groupe Matra-Hachette, Antoine Riboud, président de Danone, Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, ancien vice-président de la Compagnie Générale des Eaux, Maurice Lévy, PDG de Publicis), des banquiers (Jean-Claude Trichet, gouverneur de la banque de France, Michel Albert, membre du conseil de la politique monétaire de la Banque de France, Jean Peyrelevade président du Crédit Lyonnais, René Thomas, président de la BNP), et des politiques (Martine Aubry, Robert Badinter, Jean-Paul Huchon, Bernard Kouchner), dont certains venus de l’entreprise (Francis Mer, directeur général d’Usinor-Sacilor, Christian Blanc, président d’Air France) ou allés à elle (Philippe Pontet, conseiller ministériel auprès de Valéry Giscard d’’Estaing).
      Au nombre des contributeurs de la Fondation, on compte la Caisse des dépôts, Suez, Publicis, la Sema, le Crédit local de France, la banque Worms, Saint-Gobain, BSN Gervais-Danone, MK2 Productions, Cap Gemini Sogeti, Saint- Gobain... La Fondation Olin verse à elle seule quelque 470 000 dollars à François Furet, enseignant à l’université de Chicago depuis 1985, au titre de son programme d’étude des révolutions américaine et française, à l’époque de leur bicentenaire . Environ 100 membres cooptés participent à des rencontres régulières à huis clos. C’est rue du Cherche-Midi que se tient le déjeuner-débat mensuel organisé autour de l’exposé d’un des membres ou d’un invité. Helmut Schmidt et Raymond Barre, Mgr Lustiger, Robert Badinter, Jacques Chirac, Edmond Maire, Michel Rocard, Laurent Fabius, Valéry Giscard d’Estaing... se sont succédé au siège de la Fondation. La quasi-totalité des premiers ministres français y ont commenté leur politique. Un cercle plus large de 500 personnes participe sur demande à des séminaires interdisciplinaires, tandis qu’un public plus vaste reçoit une note de synthèse mensuelle. L’activité principale de la Fondation regarde la réunion de groupes de réflexion traitant des questions économiques, sociales ou internationales. Les travaux sont édités sous forme d’ouvrages ou de notes. Ces travaux s’adressent surtout à des hommes politiques, chefs d’entreprise, cadres supérieurs, hauts fonctionnaires, ainsi qu’à quelques intellectuels et à un nombre croissant de journalistes, économiques notamment. Certains de ces textes sont parfois publiés à l’extérieur, dans Le Nouvel Observateur, Esprit, Le Débat, Politique internationale, etc. La Fondation diffuse aussi des livres : elle dirige la collection « Liberté de l’esprit », aux éditions Calmann-Lévy.
      La Fondation Saint-Simon s’est dissoute en 1999. Selon Pierre Rosanvallon, elle avait « accompli sa mission ». Le bilan de la Fondation Saint-Simon a été salué de tous côtés : « Elle a œuvré à une véritable mutation du débat socio-politique en France », déclarait Denis Segrestin, professeur de sociologie et directeur du Cristo.
      La canonisation libérale de Tocqueville (Encadré 17, Chapitre 3), Claire Le Strat et Willy Pelletier, Syllepse, 2006.

      Parenthèse d’actu, si souvent oubliée : Aubry en a « ralbol de Macron » lit on dans le journal. Elle fut pour sa part non pas banquière mais pédégére dune des plus grosses boites française, ex bras droit de Jean Gandois, ex président du CNPF (ancêtre du Medef) à la direction de Péchiney.

    • Une recherche sur Wikipédia sur Pierre Nora, cofondateur avec Pierre Rosanvallon de la Fondation Saint Simon, et notamment ayant un certain pouvoir et un certain rôle dans le monde de l’édition :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Nora#Critiques_et_controverses

      Le pouvoir certain de Pierre Nora dans le monde de l’édition française l’a exposé à des critiques. Ainsi, il refuse en 1997 de faire traduire l’ouvrage d’Eric Hobsbawm The Age of Extremes (1994), en raison de l’« attachement à la cause révolutionnaire » de son auteur.

    • you’re welcome. une chose étrange est le peu de consistance de ce que dit Badiou face à ce gars (Rosanvallon est depuis longtemps membre du #Siècle), comme si il voulait croire que les derniers entrechats de Rosanvallon sur la scène intellectuelle (démocratie bla bla bla) constituait une amorce de retour critique... c’est pourquoi j’ai posé de maigres références pour situer rapido la #fondation_Saint_Simon, dont le rôle dans la glorification socialiste de l’entreprise « seule productrice de richesse » (comme il fut dit autrefois du travail...) et « coeur de la société », dès les années 80, préparait la « #refondation_sociale_patronale » qui donna lieu à la création du Medef à la fin des années 90.

      Dès l’orée des années 80, le P.S est l’ardent promoteur colberto-saint simonien des intérêts de la grand industrie (précarisation de l’emploi ++ et licenciements massifs), tout en faisant l’apologie de l’entrepreneur « individuel » (Tapie nommé ministre...) comme forme de vie exemplaire, à reproduire par chaque un.

      #domination ; succès de la #lutte_de_classe (la leur)

    • Finalement, est-il possible de prendre partie pour la démocratie au sens ethymologique et grecque du terme, lorsqu’on appartient à des clubs privés qui maintiennent en place l’#oligarchie ? En effet le nombres de publications et de conférences sur le thème de l’#égalité ("La société des égaux" par exemple) de Pierre Rosanvallon pousse à penser qu’il est défenseur et promoteur de la démocratie, et que ses recherches vont dans ce sens. Mais avec un doute qui peut émerger en arrière fond.

      Lorsqu’on le présente dans les médias, ce qui est drôle c’est qu’on ne restitue pas son parcours académique, le fait qu’il fait partie des universitaires qui se sont rapprochés de l’oligarchie ou de la #synarchie.

      cc @colporteur

      PS : mais la question à se poser est « à qui ses recherches s’adressent véritablement ; quel sont les destinataires du message ? », et la réponse est certainement l’élite et l’oligarchie.

    • Un complément d’info qui répond à sa façon à la question à qui s’adresse cet « expert » (et bien d’autres), à nous tous pour nous coloniser le temps de cerveau disponible et corrompre la réflexion.
      Pierre Rosanvallon, un évangéliste du marché omniprésent dans les médias, Acrimed
      http://www.acrimed.org/Pierre-Rosanvallon-un-evangeliste-du-marche-omnipresent-dans-les-medias

      État, experts, média, telle est la multitudinaire sainte trinité du dieu économie, ou si on préfère, de la #politique_du_capital.

  • Le premier génocide XXe siècle

    par Paul Delmotte

    Professeur de Politique internationale et d’Histoire contemporaine retraité de l’IHECS

    via Jean-Marie Chauvier

    Politiques, médias et stars du JT l’ont répété : le génocide des Arméniens, dont nous venons de commémorer le centenaire, fut le premier du siècle dernier. Pourtant, au tout début de ce XXe siècle, « âge des extrêmes » comme l’a dit Eric Hobsbawm, un autre génocide fut perpétré. Par les troupes de l’armée impériale allemande : celui des Hereros et des Namas, dans l’actuelle Namibie. Curieusement, ni les travaux des Nations-unies au début des années 1980, ni les excuses, en 2004, des autorités allemandes ne semblent avoir suffi à ancrer la mémoire de cette tragédie. Faut-il forcément avoir « mauvais esprit » pour attribuer cette ignorance tenace et cet oubli généralisé à la couleur de peau des victimes ?

    Le génocide, selon la définition de Rafael Lemkin (1944), se caractérise, non pas tant par le nombre de ses victimes, mais par « l’intention d’extermination, totale ou partielle, d’une population ». Lemkin avait entamé dans l’entre-deux-guerres, des travaux eux-mêmes inspirés par le génocide arménien et les massacres des Assyriens d’Irak - déjà ! - en 1933. Travaux qui furent alors ignorés ou écartés. Quoique né en 1900, le juriste polonais n’avait-il pas eu vent de la tragédie sud-ouest-africaine ? Il est vrai que c’était avant la décolonisation... Et que « seuls » quelque 85.000 Hereros et 20.000 Namas périrent entre 1885 - début de la conquête allemande du Sud-ouest africain (aujourd’hui Namibie) - et 1911.

    Résistances africaines
    Le public européen n’est guère familiarisé avec les faits de résistance dont les Africains firent preuve face à la colonisation européenne et à sa « mission civilisatrice ». En dehors de grandes figures maghrébines, comme Abdelkader ou Abdelkrim, qui chez nous a entendu parler d’Omar Tall ou de Samory pour l’Afrique occidentale « française » ? Ou de M’Siri, « roi du Katanga » abattu par le capitaine belge Bodson ? Ces derniers ne furent - ne sont - le plus souvent dépeints que sous les traits de satrapes fanatiques, cruels, polygames et esclavagistes. Les Mau-mau kenyans n’ont laissé que le souvenir de leurs atrocités, l’Europe « zappant » celles de leur répression. Seul le Negus d’Éthiopie a échappé à cette diabolisation : il est vrai qu’il s’était rangé du côté des Alliés. Et était chrétien.
    Un bref regard sur l’histoire de la Namibie montre l’ âpreté de la résistance à la colonisation allemande. C’est en 1885, , dans le sillage du fameux Congrès de Berlin, que le 2e Reich entama la colonisation de ce territoire du « Sud-ouest africain » décrété « protectorat » allemand et situé entre l’Angola portugais et l’Afrique du Sud britannique. Le second Reichskomissar y fut Heinrich GÖRING, père d’Hermann. Son « règne » (1884-1890) se traduisit par une politique de confiscations des terres et de « transferts » de populations.
    De « concessions » arrachées en opérations militaires, d’expéditions « punitives » en manipulation des rivalités ethniques, le protectorat s’agrandit, e. a. dans l’objectif d’accéder au Zambèze et, de là, aux possessions allemandes d’Afrique de l’Est, le Tanganyika, l’actuelle Tanzanie. D’où le curieux appendice territorial - le « tuyau de poêle » de la Bande de Caprivi, au Nord-est - octroyé aux Allemands en 1890 par les autres Puissances. Il s’agissait aussi de contrôler le commerce avec le Bechuanaland, autre protectorat instauré par les Britanniques dans leur conflit avec les Boers.

    Vernichtungsbefehl

    Dès 1889, le chef herero Kamaharero dénonça le traité de « protection » imposé par Berlin. Quatre ans plus tard, les Namas, qui refusaient la « protection » allemande, virent des dizaines de leurs femmes et enfants massacrés par les troupes coloniales. Leur chef fut exécuté. Son fils acceptera la « protection » du Reich l’année suivante. Ce qui n’empêchera, en août 1894, les Allemands de perdre 27% de leurs effectifs lors d’une offensive contre ces mêmes Nama dans les monts Naukluft.
    Dès 1896, des condamnations aux travaux forcés furent prononcées, des chefs exécutés, des camps de concentration établis sur le modèle de ceux « inventés » l’année précédente par le général espagnol Valeriano WEYLER dans sa répression des insurgés indépendantistes cubains. En 1897, des « réserves » furent créées pour les Namas. Elles s’ouvriront aux Hereros en 1904.
    C’est en janvier 1904 qu’éclata le grand soulèvement : le dirigeant herero, Samuel Maharero, fit détruire les lignes télégraphiques et de chemin de fer allemandes. Des centaines de colons furent tués. Les femmes et les enfants, dit-on, furent épargnés. Une humanité que l’on ne retrouvera pas chez les troupes impériales. Berlin envoya alors quelque 15.000 hommes en renfort. Ce qui n’empêcha pas une défaite allemande à Oviumbo, en avril. L’état-major chargea alors le général Lothar Von Trotha de mener « une extermination totale » des insurgés. Von Trotha signa un Vernichtungsbefehl, un « ordre de destruction », stipulant que « chaque Herero, armé ou non armé, sera abattu ». En août suivant, à la bataille du Waterberg, les troupes impériales encerclèrent les combattants de Maharero, qui furent contraints de fuir dans le Kalahari, où les Allemands empoisonnèrent les puits et avaient ordre de tirer à vue... Comme les Arméniens à Deïr-es-Zor douze ans plus tard, des milliers d’entre eux périrent dans le désert. Quelque 65.000 Hereros et 20.000 Namas moururent aussi dans les camps de concentration comme ceux de Shark Island, inspirés de ceux ouverts par les Britanniques dans leur guerre contre les Boers et expressément localisés dans un région froide qu’évitaient les Hereros.

    En 1902, le Sud-ouest africain comptait 200.000 hab. dont 1500 Allemands. En 1904, les Herero étaient au nombre de 80.000. En 1911, ils n’étaient plus que 15.000. La population indigène avait chuté de 80%.

    Le véritable crime...

    Dans L’Occident et les autres. Histoire d’une prédominance (La Découverte, 2001), Sophie Bessis distingue les trois traits essentiels qui fondent l’unicité du génocide commis par les nazis : ses modalités pratiques - la mort industrielle ; son caractère « inutile » par rapport à d’autres génocides présentés comme « utilitaires », et le fait que le « passage à l’acte » ait eu lieu en Europe même. « Ni l’obsession de la pureté, ni la conviction de faire partie d’une humanité supérieure, ni la volonté de se tailler un espace vital, poursuit-elle, ne sont le propre des génocidaires hitlériens [...] Le mal était depuis longtemps banalisé ». Bessis prend certes quelque distance avec les propos d’Aimé Césaire, député de La Martinique, poète et chantre de l’anticolonialisme (1913-2008) : ce que « le très chrétien bourgeois du XXe siècle [...] ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’Homme... C’est le crime contre l’homme blanc » . Césaire cependant, juge Bessis, mène à s’interroger sur les héritages que la civilisation occidentale a légués au nazisme, thème que, pendant les décennies qui ont suivi 1940-1945, seule l’École de Francfort a osé aborder. L’historien Arno Mayer a montré comment les dispositions du Vernichtungsbefehl de Von Trotha ont continué à circuler dans les états-majors. Et Le médecin hygiéniste allemand Eugen FISCHER, fondateur (1927) de l’Institut d’hygiène raciale de Berlin (1927), qui fut l’une des sources de Mein Kampf et le « mentor » du Dr. Mengele, son assistant à l’université, avait « étudié » les Herero et les Namas...

    #génocide #massacres #namibie #hereros @namas

  • Les quartiers populaires désert politique ?

    Parler d’« émeutes » plutôt que de « violences urbaines », prendre en compte le point de vue des « jeunes émeutiers », sans considérer a priori qu’ils n’ont rien à dire ni les mots pour le dire, mais aussi les jeux d’acteurs qui tantôt amplifient leur colère tantôt font « société » (médiation, pacification), souligner leurs inscriptions territoriales irréductibles, sont autant de choix méthodologiques qui conduisent à prendre ses distances avec les débats publics. Interroger la qualification politique de ces « révoltes » revient à distinguer non seulement des actions conventionnelles et des actions non-conventionnelles, mais plus fondamentalement ce qui relève du politique et de la politique. Une chose est en effet le politique, au sens d’un régime d’articulation qui s’opère entre l’individu, la société et l’État. Une autre est la politique, entendue comme la distribution des intérêts et des croyances dans la société, le mode de leur représentation, le régime de leurs alliances et de leurs conflits. Or, on l’oublie trop souvent, ce dont souffrent ces quartiers ce n’est pas seulement d’un déficit de cohésion sociale ou d’une dégradation des territoires mais d’un déficit démocratique et politique.

    Didier Lapeyronnie définit l’émeute comme le fait des primitifs de la révolte (reprenant Éric Hobsbawm), c’est-à-dire de tous ceux qui n’ont pas d’autres moyens d’expression de leur révolte que les violences collectives 15. Or l’enjeu de ces dernières est clair : il s’inscrit dans un contexte de durcissement des rapports entre les jeunes et la police qui, lui-même, cristallise un rapport pour le moins problématique entre les populations de ces quartiers et les institutions. Bien que surgissant d’un problème de contrôle social qui ne date pas d’hier, cette hostilité a pris des formes nouvelles ces dernières années. Le racisme institutionnel, les pratiques discriminatoires à l’encontre des jeunes maghrébins et noirs, la pression exercée sur les cités et ses habitants qui en rejettent le stigmate tout en ne cessant de s’y identifier, sont des faits avérés et assez documentés pour qu’on n’y revienne pas. Du coup, si révolte il y a, elle ne se fait pas au nom d’une culture populaire mais d’une expérience négative du rapport à la police en particulier ou des institutions comme l’école.

    Mais la révolte traduit aussi le déficit de citoyenneté qui caractérise pour une large part les « jeunes des banlieues ». Comme le montre Robert Castel dans un article récent : « Paradoxalement, ce serait parce qu’ils sont citoyens, mais des citoyens par défaut, que beaucoup de ces jeunes auraient adopté des conduites destructrices et, en somme, ils se seraient faits délinquants au nom du droit. (…) C’est en ce sens que l’on peut penser que ces violences ont porté une signification politique. » (Castel, 2006).
    Lien

    Les voies de la colère : « violences urbaines » ou révolte d’ordre « politique » ? http://socio-logos.revues.org/352

    Le champ du politique est un espace poreux, aux frontières floues et aux définitions multiples. Il n’est pas réductible aux modes de gouvernance où à la distribution du pouvoir. Il ne relève pas non plus d’une substance immuable tant il est historiquement et socialement marqué (Corcuff, 2000). Comment peut-on nommer un mouvement non conventionnel, qui prend racine dans une expérience collective et qui se nourrit d’une défiance protéiforme envers ce que Max Weber appelle une organisation administrative qui dispose de la menace et du recours à la violence physique (Weber, 1971, p. 57) ? Qu’il s’agisse de demande de respect, de dénonciation des conditions d’existence, des multiples formes de discriminations, d’attente d’une action forte contre les déviances policières, d’expression d’inquiétudes face à l’avenir, etc., que ce sentiment d’injustice s’exprime dans des formes légitimes ou non, ces émeutes sont en rapport aux affaires publiques, au gouvernement d’un État (principal sens du mot politique dans le Littré, 1872 et le Dictionnaire de l’Académie française, 1935), elles questionnent radicalement l’organisation de la polis.

    Émeutes urbaines, sentiments d’injustice, mobilisations associatives
    Émergence d’une dynamique politique chez les jeunes dits « de cité » ?
    http://sociologies.revues.org/3521

    De la trahison des « Beurs » : retour sur une marche récupérée
    PAR ANTOINE PERRAUD. Paywall
    ARTICLE PUBLIÉ LE LUNDI 18 NOVEMBRE 2013
    Qu’évoque, en 2013, la marche pour l’égalité et contre le racisme ? C’était en 1983. Le mouvement fut très vite appelé “marche des Beurs”, en un détournement qui en dit long sur une folklorisation prompte à vider une telle action de son contenu politique. La réalité, le sel et le sens de cette trajectoire sont restitués par un documentaire diffusé sur Public Sénat.

    http://blog.mondediplo.net/2013-11-21-S-O-S-Avenir-trente-ans-plus-tard
    http://www.histoire-immigration.fr/magazine/2014/4/la-longue-marche-des-beurs-pour-l-egalite

    "Mais l’histoire des luttes de l’immigration en France
    ne commence ni se termine à la Marche. Car même si
    elles bénéficient d’une aura universitairetoute fluctuante et inégale, les luttes de l’immigration et des banlieues s’enrichissent d’une histoire complexe. Cette histoire commence par lesluttes ouvrières des années 70, se poursuit par les mobilisations constantes contre les dérives policières, ou par la revendication d’une
    reconnaissance sociale et civique principalement par la seconde génération de l’immigration"
    http://www.ville-et-banlieue.org/wp-content/uploads/2013/07/Participation-e%CC%81lectorale-droit-de-vote-et-renouveau-militan

    Les quartiers populaires français ne sont pas un « désert politique »
    Par Abdellali Hajjat
    http://1libertaire.free.fr/BanlieuesDesertPolitiqueNon01.html

    #quartiers_populaires #mobilisation_politique #récupération #émeutes #

    • Entre expérience et expérimentation, une politique qui ne porte toujours pas le nom de politique
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3284

      Les vagues de révolte se soulèvent et disparaissent selon des logiques qui font couler l’encre des sociologues et des théoriciens, selon des trajectoires qu’on ne retrace pas sans se sentir policier et intrusif, sans se voir en archiviste de la nostalgie. Nous n’avons pas ici l’ambition de faire un bilan de l’hiver et du printemps agités qui viennent de s’écouler. Dans les lignes qui suivent nous aborderons quelques problèmes de langage présents dans la politique contemporaine et les critères qui organisent le partage entre ce qui relève de cette politique et ce qui en exclu.

      Tout serait-il vain parce que la souffrance est éternelle, et que les révolutions ne survivent pas à leur victoire ? Mais le succès d’une révolution ne réside qu’en elle-même, précisément dans les vibrations, les étreintes, les ouvertures qu’elle a données aux hommes au moment où elle se faisait, et qui composent en soi un monument toujours en devenir, comme ces tumulus auxquels chaque nouveau voyageur apporte une pierre. la victoire d’une révolution est immanente, et consiste dans les nouveaux liens qu’elle instaure entre les hommes, même si ceux-ci ne durent pas plus que sa matière en fusion et font vite place à la division, à la trahison. G. Deleuze, F. Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Les Editions de Minuit, Paris, 1991.

      Ce qui nous intéresse ici est aussi de montrer que les émeutes de #novembre_2005 et celles d’#avril_2006 s’inscrivent dans une longue généalogie de soulèvements et que le fait qu’elles soient à présent devenues « souterraines » ne préjuge en rien de leur valeur d’événements.

      Comme l’explique Foucault « ce qui, dans l’histoire, échappe à l’histoire, ce n’est pas l’universel, l’immobile, ce que tout le monde, tout le temps, peut penser, dire ou vouloir. Ce qui échappe à l’histoire, c’est l’instant, la fracture, le déchirement, l’interruption (...). La révolution s’organise selon toute une économie intérieure au temps : des conditions, des promesses, des nécessités ; elle loge dans l’histoire, y fait son lit et finalement s’y couche. Le soulèvement, lui, coupant le temps, dresse les hommes à la verticale de leur terre et de leur humanité".(...)

      Lorsque nous parlons d’expérience nous reprenons la définition qu’en donnait Foucault, qui la rattachait à la fois à la question de l’erreur et à la fois à l’obligation d’ _assumer le diagnostic du présent comme tâche de la #philosophie_ [23]. Donc non pas un vécu subjectif mais une perception des conditions sociales et politiques des actes et des comportements qui nous permettent d’interagir avec leurs sujets sans besoin de traduction [24]. Notre insistance sur la problématique de la traduction, nous y revenons, n’est pas formelle : la figure de l’étranger, tant de fois agitée à l’encontre des insurgés comme source de délégitimation suprême, n’a pas manqué d’apparaître parmi les gammes des réactions aux faits de novembre 2005. Dans son commentaire du Livre de lecture pour les habitants des villes de Brecht, Benjamin nous rappelle que « quiconque se bat pour la classe exploitée est dans son propre pays un émigré » [25], ce qui est d’autant plus important si l’on considère que ce thème brechtien imprègne la pensée politique de Benjamin en profondeur. Les dispositifs de construction du « regard de l’étranger » [26], mis en place dans les techniques du théâtre brechtien, semblent par moments pouvoir court-circuiter les analyses sur l’image dialectique. L’enjeu est toujours celui de construire un « tableau » où le flux du temps soit suspendu et le présent montre en même temps son unicité et son ouverture, il se donne en somme comme pur possible. Cet « étrangement » se retrouve jusque dans la conception que Benjamin propose de la grève dans la Critique de la violence [27]. Une « non-action », une « rupture de relation » entre le patron et l’ouvrier, voilà en quoi consiste la grève et voilà ce qui en fait une action qui ne peut pas être considérée comme violente. Car ce n’est, du point de vue du moyen pur, qu’une cessation d’activité, une petite déchirure qui révèle à quel point la robe du quotidien est sans coutures.

      #révolte #expérimentation #politique #langage #pour_mémoire

  • Bibliographie
    http://www.vacarme.org/article2370.html

    Isabelle Avran, #Israël Palestine, Les inventeurs de la paix, L’atelier, 2001 Marwan Bishara, Palestine/Israël : la paix ou l’apartheid, La Découverte, 2001 Ilan Greilsammer, La nouvelle histoire d’Israël, Gallimard, 1998 Michael Hardt, Antonio Negri, Empire, Exils éditions, 2000 Éric Hobsbawm, Nations et nationalismes depuis 1780, Pluriel 1992 Ilan Pappe, La guerre de 1948 en Palestine, aux origines du conflit israélo-arabe, La fabrique, 2000 Uri Ram, La société israélienne, aspects (...)

    #Israël,_le_sionisme_en_miettes / #Dossiers, #Un_lieu, Israël, #Sionisme

  • Philippe Perchoc sur Facebook vient de nous offrir une belle citation
    d’Eric Hobsbawm : histoire, géographie et cartographie

    « Le passé est un autre pays, mais il a laissé sa marque sur ceux qui y ont vécu jadis. Il a aussi laissé sa marque sur ceux qui sont trop jeunes pour l’avoir connu, sauf par ouï-dire, ou qui même, dans une civilisation structurée anhistoriquement, l’ont traité, pour reprendre le nom d’un jeu populaire de la fin du XXe siècle, comme un « Trivial Pursuit » - un passe-temps futile. Pourtant, c’est le travail de l’historien autobiographe de ne pas seulement le revisiter, mais de le cartographier. Car sans une telle carte, comment pouvons-nous retracer les chemins d’une vie à travers ses paysages changeants, comprendre pourquoi et où nous avons hésité et trébuché, ou comment nous avons vécu parmi ceux qui étaient mêlés à nos vies et dont elles dépendaient ? Ces éléments projettent une lumière sur des vies individuelles, mais sur le monde. »

    Eric Hobsbawm, Franc-tireur, autobiographie, Hachette, Paris, 2002, p.21

    #histoire #géographie #cartographie #perception #représentation #Imaginaire

  • A propos de la monumentale étude sur la formation de la classe ouvrière anglaise(collection Points Histoire) de l’historien #Edward_P_Thompson

    Entretien avec #Miguel_Abensour à qui l’on doit l’édition française et l’historien #François_Jarrige qui a rédigé la préface pour l’édition en poche.
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/04/05/miguel-abensour-philosophe-et-francois-jarrige-historien-une-biographie-de-l

    Quelle a été l’influence de ce livre d’E. P. Thompson ? Pourquoi est-il si méconnu en France ?

    M. A. : Le livre a été traduit trop tard en français, en 1988, date qui explique que sa réception n’a pas été réussie. S’il avait été traduit en 1968, ou juste après, la situation aurait été différente. Est-ce qu’aujourd’hui les conditions sont réunies pour une meilleure réception ? L’école de François Furet (1927-1997), qui s’était repliée sur une lecture politique, au sens étroit du terme, paraît aujourd’hui dépassée, ce qui rend le contexte plus favorable.

    F. J. : Il faut bien voir que ce livre a infusé absolument partout, dans toute l’historiographie mondiale. En cela, la #France ressemble à un îlot épargné. En histoire, si on sort du cas hexagonal, les innovations les plus importantes des années 1980-1990, comme les Subaltern Studies en Inde, se sont totalement imprégnées d’Edward P. Thompson, car il s’agit d’écrire une histoire « par en bas », des dominés, de ceux qui ont été marginalisés par l’historiographie nationaliste ou marxiste. Et même en France, à mesure qu’on s’est détachés de l’historiographie marxiste, qui s’intéresse essentiellement aux organisations, aux syndicats ou aux leaders, on a vu monter un intérêt pour Thompson.

    Conférence à la #Sorbonne de François Jarrige et Xavier Vigna Maîtres de conférence en Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne autour du livre d’Edward P. Thompson.
    http://vimeo.com/62285302

    Biographie de l’auteur :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Palmer_Thompson

    E. P. Thompson est né en 1924 à Oxford d’un père missionnaire presbytérien au Bengale, Edward John Thompson (1896-1946). Il abandonne ses études en 1941, à 17 ans, pour s’engager dans l’armée britannique : il combat notamment dans une unité blindée lors de la campagne d’Italie ; il participe notamment à la bataille de Monte Cassino4, puis à la prise de Pérouse, sur laquelle il reviendra lors d’une rencontre du mouvement pour la paix en Italie en 1984 5. Il adhère dans le même temps au Parti communiste de Grande-Bretagne.
    À l’issue de la guerre, alors qu’il dirige des cours du soir (extramural studies) de littérature dans le Yorkshire, il crée en 1946 le Communist Party Historians Group, avec notamment Christopher Hill, #Eric_Hobsbawm, Rodney Hilton et Dona Torr ; avec eux, il lance en 1952 une revue destinée à avoir une grande influence, Past & Present. De fait, « E. P. Thompson est un outsider académique, qui reste toute sa vie extérieur au monde d’Oxbridge, et un franc-tireur idéologique »3 : il quitte en 1956 le #parti #communiste pour protester contre l’#intervention #soviétique en Hongrie et contribue à la recomposition de la #gauche #marxiste #britannique, la Nouvelle #gauche (« New Left ») dans les années 1960. Il joue ainsi un rôle important, avec Perry Anderson ou Eric Hobsbawm, dans la création de la New Left Review en 1960, avant de prendre en 1965 la tête du Centre for Study of Social History (université de Warwick). Idéologiquement marqué par le socialisme anti-industriel du sujet de ses premières recherches, William Morris, E. P. Thompson « prône un #humanisme marxiste teinté de radicalisme plébéien »3.
    Il meurt à Worcester en 1993, à l’âge de 69 ans.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_P._Thompson

    #Histoire #historiographie #Archives #Ouvriers #Luttes #Révolution_industrielle #Politique #Sociologie #Usine #Luddisme #Livre

    • L’oeuvre de Thompson a été et demeure au purgatoire comme celle-ci : Age of Extremes (L’Âge des extrêmes) , ouvrage d’Eric Hobsbawm. Les historiens aussi s’unissent en groupes de pression... Les universitaires en ont même fait leur spécialité.

    • De cet ouvrage, il ne faut pas seulement dire que c’est sans doute un des plus beaux livres d’histoire qui ait été écrit ; car c’est aussi l’une des recherches les plus fondamentales pour comprendre le nouage entre la méthode historique et le problème de la constitution d’un #sujet_politique. L’ensemble de l’ouvrage présente une approche immanente à la constitution d’une conscience de classe : la première partie (« L’arbre de la liberté ») explore la manière dont se développe en Angleterre une conscience révolutionnaire jacobine, sous l’impulsion de la Révolution Française ; la deuxième partie (« La malédiction d’Adam ») met au jour l’opération de démantèlement de cette conscience par l’offensive capitaliste articulée à la « révolution industrielle » ; la troisième partie (« Présence de la classe ouvrière ») montre comment la conscience de classe ouvrière émerge peu à peu, à partir de la recomposition d’éléments de la conscience révolutionnaire jacobine dans un monde transformé. Mais qu’entend-on, exactement, par « conscience » ? Et surtout : le terme est-il adéquat pour saisir la réalité subjective dont il tente de rendre compte ?

      Thompson et le problème de la conscience, par Bernard Aspe
      http://multitudes.samizdat.net/Thompson-et-le-probleme-de-la

      #subjectivité

    • Pour le plaisir de voir et d’entendre Edward P. Thompson.
      Il n’y a malheureusement pas de sous-titres en français
      http://www.youtube.com/watch?v=RJl3_ulTmoQ

      Abstract: This is a film of a seminar on ’Models of Change’ over two days on 20th and 21st March 1976. The participants in the four sessions, lasting eight hours in all, were: Peter Burke, Sally Humphreys, Ernest Gellner, Raphael Samuel, Joel Kahn, Maurice Bloch, Jack Goody, Maurice Godelier, Arnaldo Momiliagno, Edward Thompson, Keith Hopkins, Tom Bottomore, Edmund Leach. The seminar was convened by Alan Macfarlane and held in King’s College, Cambridge.

      Description: This is one of four seminars in the series. The films of one other seminar will be made available on the web. The films were made and edited by the Audio Visual Aids Unit at Cambridge, directed by Martin Gienke and with the assistance of Sarah Harrison. The films were saved from deteriorating quarter inch tape by the British Film Institute, London.

  • The myth of the cowboy
    http://www.guardian.co.uk/books/2013/mar/20/myth-of-the-cowboy

    How did the lone cowboy hero become such a potent figure in American culture? In an extract from his final book Fractured Times, the late Eric Hobsbawm follows a trail from cheap novels and B-westerns to Ronald Reagan

    There is thus no shortage of potential cowboy myths in the western world. And, in fact, practically all the groups I have mentioned have generated macho and heroic semi-barbarian myths of one kind or another in their own countries and sometimes even beyond. But none of them has generated a myth with serious international popularity, let alone one that can compare, even faintly, with the fortunes of the North American cowboy. Why?

    #histoire #eric_hobsbawm

  • Le siècle de Hobsbawm | Enzo Traverso (La Revue des Livres)
    http://www.revuedeslivres.fr/le-siecle-de-hobsbawm-par-enzo-traverso-2

    (L’article qui suit a été publié originellement dans La Revue Internationale des Livres et des Idées (n° 10, mars-avril 2009). Il est ici reproduit en guise d’hommage, alors que nous venons d’apprendre le décès d’Eric Hobsbawm.) La parution du nouveau livre d’Eric Hobsbawm (L’Empire, la démocratie et le terrorisme. Réflexions sur le XXIe siècle) est l’occasion pour Enzo Traverso de faire retour sur l’un de ses ouvrages précédents,L’Âge des extrêmes. Histoire du court XXe siècle, récemment réédité. Ce livre fondamental de l’historien britannique, dont la publication en français suscita une vive polémique, mérite en effet d’être relu à la lumière de son œuvre ultérieure, enrichie notamment par une importante autobiographie (Franc-Tireur), et d’être confronté à d’autres histoires du XXe siècle publiées ces dernières années, dans un contexte politique et idéologique considérablement transformé. Source : La Revue des Livres

  • Nouvelle... Nouvelle-Orléans | Panagiotis Grigoriou (greek crisis)
    http://greekcrisisnow.blogspot.fr/2012/10/nouvelle-nouvelle-orleans.html

    Eric Hobsbawm n’est plus de ce monde depuis avant-hier (01/10). Il s’est éteint, emportant avec lui son inoubliable « court 20e siècle » qui est aussi le nôtre. À la lecture de la presse athénienne mardi matin, j’ai remarqué que même les journaux mainstream, ont consacré un mot juste à la disparition de ce grand historien britannique. Le court XXe siècle n’est plus certes, mais pour ce qui est de l’âge des extrêmes, décidément, nous y sommes toujours. Par pure coïncidence, ce mardi fut également la journée où les Troïkans se sont fait huer par des manifestants devant le ministère de l’Économie. Source : greek crisis

  • Royaume-Uni : le conflit entre la droite et la gauche du parti travailliste tend à s’aggraver | Eric Hobsbawm
    http://www.monde-diplomatique.fr/1966/10/HOBSBAWM/27484

    Tant sur le plan politique que sur le plan idéologique, les destinées du parti travailliste diffèrent considérablement de celles de la plupart des partis sociaux-démocrates du continent : politiquement, il a eu la chance unique d’opérer dans un pays où le prolétariat, même si l’on interprète ce terme (...) / #Europe, #Capitalisme, #Idées, #Idéologie, #Politique, #Socialisme, #Nationalisation, Crise économique - 1966/10

    #Crise_économique #1966/10