person:eric piolle

  • Treize maires interpellent le gouvernement : « La rue n’est pas un lieu pour vivre »

    Face à la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en France, qui se retrouvent souvent à la rue faute de places d’hébergement disponibles, treize maires, de bords politiques variés, en appellent aux ministres de l’Intérieur et du Logement.
    Un sur deux. C’est, d’après le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, Florent Gueguen, le nombre de demandeurs d’asile hébergés dans le dispositif national d’accueil. Les autres ? S’ils ne trouvent personne pour les loger, ils se retrouvent à la rue, qui dans une tente d’un campement de fortune, qui sous une bretelle de périphérique, qui dans un squat…

    Pour les municipalités, la situation est complexe : elles sont au quotidien en première ligne, or l’hébergement d’urgence comme la politique de l’asile ne relèvent pas des compétences communales, mais de celles de l’Etat. Donc de financements sur lesquels les édiles locaux n’ont pas la main. « On est mobilisés tous les jours. Les villes sont volontaires mais on manque de moyens », résume Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble.

    La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui accuse le gouvernement de « déni de réalité » depuis plusieurs semaines déjà, juge que « le dispositif mis en place par l’Etat ne marche pas. Il est trop rigide parce qu’il ne considère pas que l’accueil doit être inconditionnel ». Avec douze autres maires, de droite comme de gauche, la socialiste a donc écrit aux ministres de l’Intérieur et du Logement, estimant ne pas pouvoir « accepter plus longtemps cette situation indigne de nos valeurs et de la tradition humaniste de notre pays ».

    « Malgré les dispositifs mis en place par l’Etat et les efforts réalisés en matière de création de places d’hébergement, les besoins restent largement supérieurs à l’offre », écrivent encore Nathalie Appéré (Rennes), Martine Aubry (Lille), François Baroin (Troyes), Damien Carême (Grande-Synthe), Nicolas Florian (Bordeaux), Eric Piolle (Grenoble), Johanna Rolland (Nantes), Laurent Russier (Saint-Denis), Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Roland Ries (Strasbourg), Dominique Gros (Metz), Meriem Derkaoui (Aubervilliers) et Anne Hidalgo.


    https://twitter.com/Anne_Hidalgo/status/1120969177735618561?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    « La rue n’est pas un lieu pour vivre, c’est un lieu pour se promener », estime la première magistrate de Paris, qui peste contre la théorie de « l’appel d’air », qui voudrait qu’offrir des conditions décentes de subsistance aux demandeurs d’asile débouche sur des arrivées massives. « Quand on a ouvert la Bulle [le centre d’hébergement de la porte de la Chapelle, ndlr], explique-t-elle, les flux sont restés constants ».

    Selon Florent Guegen, il faudrait « ouvrir 40 000 places d’ici la fin du quinquennat » pour parvenir à loger tout le monde correctement. Mais aussi en finir avec le règlement de Dublin, qui veut qu’une demande d’asile soit traitée dans le premier pays européen d’arrivée, par exemple l’Italie, ou l’Espagne. Or, toutes les personnes qui débarquent dans le sud de l’Europe n’entendent pas forcément y rester, ayant parfois de la famille dans un autre pays, et se retrouvent en errance. « Seulement 13% des personnes sous statut "Dublin" sont transférées vers le pays européen instructeur de leur demande », rappelle le responsable associatif, qui appelle également à « une politique pragmatique de régularisation des personnes qui ne seront pas expulsées vers leur pays d’origine » et qui peuplent les campements indignes des grandes villes.

    Pierre Henry, directeur général de France Terre d’asile, rappelle de son côté qu’évacuer régulièrement les campements, qui se reforment tout aussi régulièrement, coûte cher. Il faut mobiliser des hébergements, des travailleurs sociaux, des policiers, des agents de nettoyage… Les « politiques d’urgence sont plus dispendieuses » que les investissements de long terme dans l’hébergement digne.

    https://www.liberation.fr/france/2019/04/24/treize-maires-interpellent-le-gouvernement-la-rue-n-est-pas-un-lieu-pour-
    #villes-refuge #asile #migrations #réfugiés #maires #municipalité #France #hébergement #SDF #sans-abrisme #sans-abris #logement

    J’imagine que les treize maires sont les maires qui ont initié le réseau #ANVITA (https://seenthis.net/messages/759638), même si il n’est pas mentionné dans l’article.

    Ajouté à ici :
    https://seenthis.net/messages/759638

    ping @karine4

  • Aux Verts électoraux qui ont une vision bien monoculaire du monde, et aux écologistes sincères mais si naïfs
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1117

    Nous avons reçu des collectifs Nantes1 anti-Linky / 44 contre Linky/ Résistance 5G Nantes un texte qui prend les Verts à partie. Ça commence à se savoir : ces prétendus écologistes sont la plupart du temps des technologistes. "Green technologies", "green New Deal", "capitalisme vert"... Voyez leur soutien à Linky et aux capteurs communicants, à la 5G et aux objets connectés (Grenoble, dirigée par Eric Piolle, EELV et par une majorité Insoumis-Verts, est ville-pilote pour le 5G), aux voitures électro-nucléaires et autonomes, etc. Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous. Lire aussi : Dans les filets de Linky, Pièce détachée n°79 (voir ici) Le compteur Linky, objet pédagogique pour une leçon politique Linky et les données « carroyées » - Dans les grilles de l’Insee (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/aux_verts_lectoraux_vdef3.pdf

    • Grenoble : Le point sur la situation après une troisième nuit d’émeutes
      https://www.20minutes.fr/societe/2464631-20190305-video-violences-urbaines-grenoble-point-situation-apres-t

      Un adolescent de 16 ans grièvement blessé à l’œil
      Au cours des affrontements de samedi soir, un garçon de 16 ans a été blessé à l’œil dans le quartier Mistral dans des circonstances qui restent vagues. Sa mère a porté plainte lundi, selon le parquet de Grenoble. Des voisins auraient indiqué à la Grenobloise que son fils aurait été victime d’un tir de balle en caoutchouc. « A ce stade, nous ne disposons d’aucune autre information », a précisé lundi soir le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant, qui a ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme suivies d’une ITT supérieure à huit jours ». Des faits qui n’ont pas manqué d’ajouter à la suspicion envers les forces de l’ordre d’une partie des habitants, selon plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux.

      Des compléments sur les affrontations, des point de vue de proches, etc.
      https://twitter.com/clprtr/status/1102660522481254400

      « On les a envoyés à la mort », accuse un proche. « On était vraiment sur de la chasse... On dirait du du gros gibier (...) on a ôté la vie à deux personnes, on a rendu des gens malheureux, Un scooter à 1000 euros, deux morts, ça se passe de commentaires »

      #Maintien_de_l'ordre #violences_policières #violence_d'État #LBD40 @davduf

    • ⎯ Tu te rappelles que tu ne dois jamais mentionner dans tes titres qu’ils étaient poursuivis par la police ?
      ⎯ T’inquiète.

      via @vivelefeu
      https://twitter.com/vivelefeu

      Après des jours d’émeute, faute de figurer dans le titre, le mot « police » figure dans la première phrase.

      La mort de Fatih et Adam, révélatrice des fractures de Grenoble , Henri Seckel et Maud Obels.

      Depuis la mort dans un accident de deux jeunes poursuivis par la police, les nuits de fièvre se succèdent dans le quartier du Mistral.

      Jusqu’alors, les seuls messages de protestation visibles devant l’école Anatole-France concernaient le trop grand nombre d’élèves en classe de CP et la vitesse trop élevée des automobilistes. Sur la façade de cet établissement du quartier Mistral, dans le sud de Grenoble, sont venues s’ajouter ces jours-ci des inscriptions d’un autre genre : « La police tue la jeunesse de demain », « Vous allez payer », « Aucune pitié pour les porcs », « 500 euros pour chaque policier au sol ». Et aussi « F & A, on vous aime pour toujours ».

      Environ 1 500 personnes se sont rassemblées, mercredi 6 mars, devant ces tags hostiles aux forces de l’ordre, pour une marche silencieuse à la mémoire de Fatih et Adam, 19 et 17 ans, que tous présentent comme de bons garçons, et qui ont trouvé la mort samedi à quelques hectomètres de là. Ils circulaient, sans casque et sans permis, sur un scooter volé à bord duquel ils auraient grillé des feux rouges et brisé des rétroviseurs, et ont été pris en chasse par deux voitures de police. La course-poursuite a emprunté un petit bout de l’A480, qui longe le quartier Mistral. L’accident s’est produit sur une bretelle de sortie. Le parallèle avec Zyed et Bouna, deux jeunes de 17 et 15 ans morts électrocutés en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans un poste électrique en tentant d’échapper à un contrôle policier, a vite surgi.
      Lire aussi A Grenoble, une nouvelle nuit tendue après la « marche blanche » en hommage à Adam et Fatih

      « Question d’orgueil »

      Au lendemain du drame, le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, s’est voulu aussi précis que possible sur le déroulement des faits, en s’appuyant sur une caméra de vidéosurveillance et le témoignage d’un chauffeur de car : « Il a vu dans son rétroviseur un scooter et un véhicule de police. Il a décidé de se serrer sur la droite pour leur laisser le passage, sauf que le scooter a décidé de doubler le car par la droite et s’est retrouvé coincé entre le car et le parapet. En l’état, il n’y a eu, selon nous, aucun choc entre le véhicule de police et le scooter. »

      La démonstration n’a pas convaincu la totalité des 3 000 « Mistraliens ». Une photo d’une éraflure sur le pare-chocs avant de la voiture de police a atterri sur tous les téléphones, aussitôt interprétée comme la preuve d’une collision avec le scooter. « On les a envoyés à la mort, affirme Karim, l’oncle maternel d’Adam. On dirait que venir ici, pour les forces de l’ordre, c’est comme faire un safari, chasser du gros gibier. » « Les policiers ont de la rancœur parce qu’ils n’arrivent pas à agir sur ce quartier, c’était une question d’orgueil, il fallait absolument les attraper, explique un jeune homme souhaitant rester anonyme, comme les amis qui l’entourent, à la terrasse du snack La Cantine. C’est dommage qu’une simple question d’orgueil aboutisse à deux morts. »

      « Si on commence à ne plus contrôler ce genre de personnes et à ne plus faire de flagrants délits, on reste au commissariat et on ne fait plus rien, répond Philippe Lepagnol, secrétaire départemental en Isère du syndicat de police Alliance, qui dit avoir vu les images de vidéosurveillance. Les jeunes ont pris des risques énormes, c’est ça qui les mène à l’accident, pas la police. On est des pères de famille, on sait faire preuve de discernement. On déplore ce drame, mais on est sereins sur les circonstances. »

      L’épisode ne risque pas de réparer la fracture, qui semblait déjà définitive, entre policiers et jeunes du quartier. Les seconds dénoncent les « abus de pouvoir permanents » des premiers, les premiers le « sentiment d’impunité » des seconds. Lesquels n’ont pas plus confiance en la justice ni en l’enquête qui débute à peine : « Qu’est-ce que c’est que ce silence général sur les circonstances de l’accident ? Quelqu’un a quelque chose à se reprocher ? » Le temps – long – de la justice n’est pas celui – immédiat – de l’émotion.

      La marche silencieuse s’est élancée à 16 h 30, et le cortège a fait ses premiers pas dans un paysage urbain défiguré, entre Abribus aux vitres émiettées et squelettes de voitures. La plupart des carcasses calcinées ont été enlevées, ne reste alors plus que le goudron qui s’est gondolé sous l’effet de la chaleur, et que parsèment des dizaines de douilles de grenades lacrymogènes usagées. Les enfants ramassent ces curieux jouets, et se font gronder par leurs parents.

      Les stigmates des dernières nuits agitées dans le quartier sont partout. Depuis samedi, les lacrymos des CRS ont affronté les cailloux, boules de pétanque et cocktails Molotov parfois jetés directement depuis les étages des immeubles. D’autres secteurs de Grenoble (Villeneuve, Teisseire, Village olympique) et d’autres communes de l’agglomération (Echirolles, Fontaine, Saint-Martin-le-Vinoux) se sont embrasés également.

      Soixante-cinq voitures ont flambé dans la seule nuit de lundi à mardi. L’épisode rappelle 2010, et les émeutes qui avaient suivi la mort d’un braqueur, tué par les policiers, dans le quartier de la Villeneuve.

      Chantier permanent

      Ces nuits de fièvre ont fait un seul blessé grave (une enquête a été ouverte sur le cas de ce jeune homme de 16 ans qui a perdu un œil) et entraîné une seule interpellation : un homme de 25 ans, condamné mercredi à huit mois de prison ferme pour avoir jeté une barre de fer et des parpaings sur des policiers. « S’il faut aller en prison, on ira en prison », explique un jeune du quartier ayant participé aux échauffourées, pour qui la violence est légitime : « L’imam nous a dit de ne pas être violents, et de monter une association. Mais est-ce que vous seriez venus si on avait monté une association ? »

      Avant de se diriger vers le pont de Catane, à l’entrée duquel Adam et Fatih sont morts, les manifestants ont serpenté dans le quartier Mistral, bâti dans les années 1960, dont on se demande aujourd’hui comment ses concepteurs ont pu s’enthousiasmer pour ses hautes barres de 150 mètres de long sur 10 de large aux façades totalement planes, même si les premiers sommets du Vercors, en arrière-plan, agrémentent l’ensemble. Le quartier, chantier permanent, s’oriente vers quelque chose de plus aéré, de moins haut.

      Pendant que les arbres attendent le printemps, la vaste esplanade centrale jonchée de détritus attend les éboueurs et les dealers attendent les clients. « Je n’ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue », avait dit de Grenoble le précédent procureur, Jean-Yves Coquillat. « Ce quartier est sans doute l’endroit où il s’était le plus structuré, mais ça a bougé », assure Eric Piolle, lointain successeur à la mairie de Paul Mistral (1919-1932), qui a donné son nom au quartier.

      Appels à la haine

      L’actuel édile écologiste ne nie pas les difficultés mais loue le travail de « couture urbaine » en cours, symbolisé entre autres par Le Plateau, centre socioculturel de grande qualité. Son directeur, Hassen Bouzeghoub, attaché à ce quartier qui l’a vu naître il y a cinquante-trois ans, n’en cache pas les défauts : « C’est une enclave urbaine, un quartier “du bout”, qui vient s’écraser contre un mur d’autoroute. Il concentre tous les problèmes – paupérisation, absence de mixité, échec scolaire, délinquance, chômage. Il y a un nouveau projet urbain depuis une dizaine d’années, mais on paie aujourd’hui vingt ans d’errance entre 1980 et 2000, qui ont abouti à un entre-soi, et généré des fonctionnements sociaux particuliers. La fracture sociale est intense. »

      Plus encore lorsqu’un drame survient, parce qu’alors, « tout ressort de façon épidermique, analyse Eric Piolle. Certains se sentent désaffiliés, et cette désaffiliation peut se transformer en colère ». Les appels à la haine ont fleuri sur les réseaux sociaux depuis samedi. « Nous devons nous garder de nous laisser entraîner dans cette boue, dont nous sortirions tous salis », a dénoncé le maire mardi, à la veille de l’enterrement des deux garçons – en périphérie de Grenoble pour l’un, en Turquie pour l’autre. Avant et après la marche, les appels à cesser les violences se sont multipliés. « Ça ne sert à rien, ça ne fera pas revenir Adam », avait dit sa mère, Jamila, au Dauphiné libéré le matin. Appel à moitié entendu : la nuit de mercredi à jeudi a encore vu quelques voitures brûler et des cocktails Molotov tomber des fenêtres.

      #Bac

  • Grenoblois, vous avez le droit, refusez Linky !
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1107

    GEG et sa filiale GreenAlp ont commencé l’installation, en toute discrétion, de leurs capteurs communicants (électricité et gaz) à Grenoble. Le président de GEG, le Vert Vincent Fristot, est l’adjoint au maire de Grenoble. Ecologistes, le maire Eric Piolle et son adjoint ? Non, technologistes. Comme Linky et Gazpar, les capteurs de GEG pillent en temps réel nos données de consommation et connectent nos foyers à la « ville intelligente » (smart city). Une ville automatisée que les décideurs nous imposent sous prétexte de préserver la planète et sans égards pour la santé. Refuser ces compteurs, c’est s’opposer à la déshumanisation de nos vies. Voici le tract que Grenoble Anti-Linky diffuse à partir d’aujourd’hui dans Grenoble à des milliers d’exemplaires.

    Faits (...)

    #Faits_divers
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/tract_geg.pdf

  • N’achetez rien. Déconnectez-vous.
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1103

    Voici notre dernière vidéo (sur https://vimeo.com/307132592

    ), ou plutôt celle de Grenoble Anti-Linky, un collectif auquel nous participons depuis quatre ans, qui multiplie les textes d’alerte et d’analyse, les réunions publiques, les actions, manifestations et rassemblements contre les capteurs communicants, la smart city, les objets connectés, la voiture électro-nucléaire, etc. (Voir ici) Grenoble est l’une des cinq villes pilotes pour la 5G, technologie de communication sans fil indispensable au déploiement des voitures-robots, des objets connectés, de l’Internet des objets et de la smart city. Ici, EDF s’appelle GEG (Gaz Electricité Grenoble), et Enedis se nomme GreenAlp. Ville Verte, ville machine. Sous la direction d’Eric Piolle, son ingénieur maire, Grenoble reste le laboratoire de (...)

    « http://grenoble-anti-linky.eklablog.com » #Nécrotechnologies

    • A contre-courant, #Sarajevo affiche sa solidarité

      Quelque 600 migrants parmi les 8 000 entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale.

      La scène est devenue familière. Sur le parking de la gare de Sarajevo, ils sont environ 300 à former une longue file en cette soirée chaude de juillet. S’y garera bientôt une camionnette blanche d’où jailliront des portions des incontournables cevapcici bosniens, quelques rouleaux de viande grillée servis dans du pain rond, accompagnés d’un yaourt. Une poignée de femmes et quelques enfants se mêlent à ces jeunes hommes, venus de Syrie, d’Irak, du Pakistan ou d’Afghanistan et de passage en Bosnie sur la route vers l’Europe de l’Ouest. Environ 600 des 8 000 migrants entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale. La majorité est bloquée dans le nord-ouest, en tentant de passer en Croatie.

      « Ici, l’accueil est différent de tous les pays par lesquels nous sommes passés. Les gens nous aident. Ils essaient de nous trouver un endroit où prendre une douche, dormir. Les flics sont corrects aussi. Ils ne nous tabassent pas », raconte un Syrien sur les routes depuis un an. Plus qu’ailleurs, dans la capitale bosnienne, les habitants tentent de redonner à ces voyageurs clandestins un peu de dignité humaine, de chaleur. « Les Sarajéviens n’ont pas oublié que certains ont été eux-mêmes des réfugiés pendant la guerre en Bosnie[1992-1995, ndlr]. Les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir face à l’arrivée des migrants, contrairement aux habitants de Sarajevo qui ont d’emblée affiché une solidarité fantastique. Grâce à eux, une crise humanitaire a été évitée au printemps », affirme Neven Crvenkovic, porte-parole pour l’Europe du Sud-Est du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

      En avril, 250 migrants avaient mis en place un campement de fortune, quelques dizaines de tentes, dans un parc du centre touristique de Sarajevo. L’Etat qui paraissait démuni face à cette situation inédite ne leur fournissait rien. « Dès que nous avons vu venir des familles, nous nous sommes organisés. Des gens ont proposé des chambres chez eux, ont payé des locations », raconte une bénévole de Pomozi.ba, la plus importante association humanitaire de Sarajevo. L’organisation, qui ne vit que des dons des particuliers en argent ou en nature, sert actuellement un millier de repas par jour dans la capitale bosnienne et distribue vêtements et couvertures. Lors du ramadan en mai, 700 dîners avaient été servis. Des nappes blanches avaient été disposées sur le bitume du parking de la gare de Sarajevo.

      Non loin de la gare, un petit restaurant de grillades, « le Broadway », est tenu par Mirsad Suceska. Bientôt la soixantaine, cet homme discret apporte souvent des repas aux migrants. Ses clients leur en offrent aussi. Il y a quelques semaines, ils étaient quelques-uns à camper devant son établissement. Un groupe d’habitués, des cadres qui travaillent dans le quartier, en sont restés sidérés. L’un d’eux a demandé à Mirsad de donner aux migrants toute la nourriture qui restait dans sa cuisine. « Quand je les vois, je pense aux nôtres qui sont passés par là et je prends soin de ne pas les heurter, les blesser en lançant une remarque maladroite ou un mauvais regard », explique Mirsad. Dans le reste du pays, la population réserve un accueil plus mitigé à ces voyageurs.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/29/a-contre-courant-sarajevo-affiche-sa-solidarite_1669608

    • Et au contraire... la #non-hospitalité

      Le guide de l’hospitalité que n’a pas écrit #Christian_Estrosi

      En juillet 2013, le maire LR de #Nice, Christian Estrosi, envoyait à 3 500 édiles ses recommandations pour éviter la concentration de populations migrantes. Le Perou, un collectif d’urbanistes, a adressé en juillet aux mêmes communes un guide de l’hospitalité, issu de leurs expériences dans des bidonvilles.

      http://www.liberation.fr/france/2018/08/07/le-guide-de-l-hospitalite-que-n-a-pas-ecrit-christian-estrosi_1671153

      Pour télécharger le #guide du #Perou :
      http://www.romeurope.org/wp-content/uploads/2018/08/Guide_PEROU_images.pdf

    • Barcellona e Open Arms si uniscono per salvare vite umane nel Mediterraneo

      La nave #Open_Arms avrebbe dovuto lasciare il porto di Barcellona in direzione della zona SAR della Libia per continuare il suo compito umanitario di osservazione e salvataggio, ma la Capitaneria di porto, che dipende dal Ministero dello Sviluppo spagnolo, le ha negato l’autorizzazione a partire fino a quando non sarà garantito un accordo con le autorità della zona SAR del Mediterraneo per lo sbarco delle persone salvate in mare. È improbabile che ciò avvenga, vista la chiusura dei porti di Italia e Malta.

      In risposta, la sindaca di Barcellona Ada Colau ha inviato una lettera al Ministro dello Sviluppo, José Luis Ábalos, chiedendo l’immediata revoca del blocco della nave OpenArms. La sindaca esprime la preoccupazione che per ragioni amministrative il governo spagnolo non riesca a proteggere i migranti che intraprendono un viaggio molto pericoloso attraverso il Mediterraneo, in fuga dall’orrore. Esorta inoltre il Ministero ad attuare le azioni necessarie per superare il più rapidamente possibile gli ostacoli amministrativi che impediscono alla nave di lasciare il porto di Barcellona.

      Allo stesso modo, il Comune di Barcellona ha firmato un accordo di collaborazione con Open Arms per lo sviluppo del progetto della fondazione per la protezione dei migranti a rischio di naufragio e conseguente pericolo di morte imminente per le aree SAR nel Mediterraneo centrale come emergenza umanitaria. L’accordo persegue inoltre l’obiettivo di denunciare la situazione di violazione dei diritti umani nel Mediterraneo.

      Il progetto Open Arms “Protezione per presenza, soccorso umanitario e comunicazione di emergenza nel Mediterraneo” si articola in tre filoni di lavoro:

      – Protezione attraverso la presenza nella zona SAR, la visibilità come deterrente per eventuali violazioni dei diritti umani e la garanzia di protezione per le persone trovate in mare.

      – Protezione attraverso l’azione, con il salvataggio di persone in pericolo di morte in acque SAR e sbarco con garanzie di sicurezza.

      – Comunicazione di emergenza, per rendere visibile e denunciare l’attuale situazione di violazione dei diritti dei migranti nel viaggio attraverso il Mediterraneo e le sue frontiere.

      L’accordo, in vigore fino all’ottobre del 2019, finanzierà con 497.020 euro il 35,4% del progetto della ONG. Con questo contributo la città di Barcellona si riafferma come città rifugio, vista la presenza minima di ONG nel Mediterraneo centrale dalla scorsa estate a causa della chiusura dei porti italiani e maltesi e della criminalizzazione e blocco delle imbarcazioni delle ONG di soccorso umanitario.

      Il Comune di Barcellona e Open Arms concordano sul fatto che la situazione di crisi e il blackout umanitario al largo delle coste libiche richiedano un’azione di emergenza con il massimo sostegno delle istituzioni pubbliche, in particolare delle città europee, sull’esempio di questo accordo.


      https://www.pressenza.com/it/2019/01/barcellona-e-open-arms-si-uniscono-per-salvare-vite-umane-nel-mediterrane

      #Barcelone

    • Siracusa pronta ad accogliere i migranti della Sea Watch. Sindaco: «Cittadini disponibili a ospitarli nelle loro case»

      Il primo cittadino del capoluogo aretuseo, #Francesco_Italia, ha già scritto al ministro della Marina mercantile chiedendo di consentire l’attracco della nave. «Al resto, penseremo noi, la Curia e le associazioni di volontariato disposte a prestare aiuto»

      https://meridionews.it/articolo/73871/siracusa-pronta-ad-accogliere-i-migranti-della-sea-watch-sindaco-cittadi
      #Syracuse #Siracusa

    • Numéro spécial sur villes et hospitalité de la revue Plein Droit :

      À rebours des politiques migratoires impulsées par les États, des municipalités ont décidé de se montrer solidaires des migrant⋅e⋅s qui passent ou qui s’installent sur leur territoire, et de leur venir en aide, voire de les protéger contre des autorités étatiques qui ne cherchent qu’à les chasser. Villes-refuge, villes sanctuaires, villes solidaires, villes d’asile, villes rebelles, les qualificatifs sont aussi nombreux que les degrés d’hospitalité qui vont de l’affichage médiatique à une réelle politique municipale qui crée les conditions d’un accueil digne des exilé⋅e⋅s. Et quand les municipalités se montrent également hostiles à l’égard des migrant⋅e⋅s, il arrive que les citoyen⋅ne⋅s prennent le relais, faisant fi des menaces institutionnelles, de la pression policière ou du climat xénophobe, parfois pour parer à l’urgence humanitaire, parfois pour favoriser une réelle cogestion fondée sur l’autonomie. Ces expériences multiples d’hospitalité et d’activisme local montrent que l’humanité peut l’emporter sur la fermeté, n’en déplaise aux gouvernements.


      https://www.gisti.org/spip.php?article5812

    • #BD publiée par @vivre sur la commune de #Fourneaux :

      La BD reportage « Après l’arrivée » raconte une histoire d’accueil. Comment 33 réfugiés, débarquant du jour au lendemain de la jungle de Calais, s’inscrivent dans le récit d’une commune de Savoie et de ses habitants. Un dessinateur, HERJI, une journaliste, Julie Eigenmann, sont partis à leur rencontre et ont ramené dans leur valise ce reportage dessiné. L’histoire pourrait se dérouler un peu partout sur la planète, parce qu’il s’agit d’humanité, de partage et de ces rencontres qui montrent qu’un autre monde est possible.


      https://asile.ch/sommaire/ve-165-decembre-2017

    • #Convention_sur_l'accueil de #Grande-Synthe :

      Dans un contexte de sécurisation et de fermeture des frontières européennes, l’#accueil des réfugiés s’impose dans le débat public et dans nos réalités locales.

      Grande-Synthe reçoit la Convention nationale sur l’accueil et les migrations, 2 jours de débats pour réfléchir collectivement à une politique d’accueil fondée sur la solidarité et le respect des droits humains et pour questionner les pouvoirs publics. Avec la participation de nombreuses associations et ONG impliquées quotidiennement ainsi que de personnalités : Anne Hidalgo (Maire de Paris), Benjamin Stora (Historien, Professeur et Président du Musée national de l’histoire de l’immigration), Edwy Plenel (Médiapart), Eric Piolle (Maire de Grenoble), Frederic Leturque (Maire d’Arras), Pierre Laurent (Secrétaire national du PCF) mais également Benoit Hamon, Aurélien Taché (Député LREM), Eric Coquerel (Député – France Insoumise), Michel Agier (Dir. d’études à l’EHESS), Rony Brauman (co-fondateur de MSF) , Cédric Herrou, ainsi que des représentants du HCR, de la Cimade, de MDM et des associations locales…

      Autour de cette convention ouverte à tous, une programmation culturelle plurielle : expo, humour, concert, docus…

      http://convention-accueil-grande-synthe.fr

    • Des dizaines de villes inventent une politique d’accueil des migrants

      Jeudi et vendredi s’est tenue à Grande-Synthe la première #Convention_nationale_sur_l’accueil_et_les_migrations. Des élus aux associatifs, tous les acteurs de l’aide aux migrants ont jeté des ponts entre les initiatives locales, cherchant à construire un réseau des villes accueillantes.

      https://reporterre.net/Des-dizaines-de-villes-inventent-une-politique-d-accueil-des-migrants

    • Entre accueil et rejet : ce que les villes font aux migrants. Ce que les villes font aux migrants

      ce livre permet de mieux comprendre la diversité et la complexité des formes de l’accueil des migrants sur notre continent. Il nous fait saisir comment cet enjeu refaçonne les liens sociaux, les valeurs et les émotions collectives, et interroge les définitions pratiques de la citoyenneté prise dans un jeu de frontières. Dans un contexte d’anxiété identitaire qui se manifeste par la fermeture des frontières, le confinement et les expulsions, ce livre montre que la ville peut constituer un pôle de résistance et de contournement, voire de renversement des décisions de l’État central.

      Il est constitué d’enquêtes claires et approfondies menées dans plusieurs grandes villes européennes (Paris, Copenhague, Berlin, Barcelone, Istanbul…), et de témoignages d’acteurs concernés (migrants, militants, observateurs directs…).

      http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/bibliotheque-des-frontieres/entre-accueil-et-rejet-ce-que-les-villes-font-aux-migrants.html

    • Les ciutats fan front a la necessitat urgent d’habitatge públic

      Les ciutats europees han de fer front a la necessitat urgent d’habitatge públic. Per això, molts governs municipals estan reforçant les seves polítiques amb mecanismes innovadors que permetin fer front a la crisi de l’habitatge i a l’expulsió dels veïns dels seus barris.

      L’Ajuntament de Barcelona ha presentat un projecte per construir pisos d’estada temporal de construcció ràpida, sostenible i de qualitat. La iniciativa, anomenada APROP (Allotjaments de Proximitat Provisional), oferirà una resposta urgent mentre es construeixen les promocions d’habitatge públic, que requereixen de més temps.

      Responsables del consistori barceloní van explicar ahir aquest projecte en un acte organitzat per l’Observatori DESC i el propi Ajuntament.

      La jornada, anomenada ‘Urgent: solucions innovadores en habitatge públic’, es va celebrar al Pati Manning de Barcelona i hi van participar representants de les ciutats d’Amsterdam i Munic, a banda d’entitats com la Federació d’Associacions de Veïns i Veïnes de Barcelona (FAVB), la Fundació Hàbitat 3 i l’Institut de Tecnologia de la Construcció de Catalunya (ITeC), entre d’altres.

      http://ajuntament.barcelona.cat/lescorts/ca/noticia/les-ciutats-fan-front-a-la-necessitat-urgent-dhabitatge-pzblic

      Et dans ce cadre, le projet #APROP:
      https://www.barcelona.cat/infobarcelona/en/temporary-local-housing-to-combat-gentrification-2_622017.html
      #Barcelone

    • Sanctuary in the City : #Beirut

      The world’s refugee crisis is a global responsibility that is especially discharged locally, in particular, in Lebanon, where refugees and displaced persons form a large percentage of the national population. Since the beginning of the Syrian Crisis in March 2011, Lebanon has been a refuge for many hundreds of thousands of people fleeing war. This project explores how municipalities cope with the crisis within the normative framework of human rights and corresponding obligations. It seeks to give voice to the experience of Beirut among the world’s cities claiming to apply that framework in policies, practice, services and local democratic leadership and administration.

      Through a series of workshops and other survey tools, the project captures the expressions, principles and experiences of local governance amid the refugee/displacement crisis. It seeks to channel the experience of refugees, civil society and local authorities by expressing operational principles and allows people in Beirut to identify what works and what could work better.

      One outcome of the project will be a local charter that gives voice to this community of practice among the world’s cities that are facing comparable challenges. The charter will form a basis for exchange, mutual learning and guidance for local administrations in future. The Beirut charter is seen as one tangible way to give credit to the people of Beirut for their role in assuming a local responsibility that the wider world shares.

      http://hic-mena.org/spage.php?id=qG8=

      Ici pour télécharger la charte de la ville de Beirut :
      http://www.hlrn.org/img/documents/Beirut_Charter_to_share_EN.pdf
      #ville-refuge

    • Migrants’ (Denied) Right to the City

      The history of cities in the Indian sub-continent goes as far as the middle of the third millennium BC with the emergence of cities like Harappa and Mohenjo Daro in the Indus valley (Champakalakshmi 2006:8). During different phases of Indian history, many new cities have emerged and many have declined, shaping the history of India (Ramachandran 1995). The dynamics of city growth shows that migration has been a very important component as cities were centres of trade, manufacturing and services. These functions could not have been sustained without migration and migrant labour. People migrate to cities not only for work, but also on account of business, education, marriages, natural disasters and conflicts etc. As cities have evolved through various migrations over a long period of time, they are characterized by diversity in terms of ethnic and religious identities, occupations, language, culture, food habits and so on. In fact heterogeneity is the hallmark of cities and innovations -in which migrants have played a very significant role -are central to their existence. Migration, especially internal migration, contributes significantly to the growth of Indian cities. The Indian Constitution guarantees freedom of movement and freedom to settle within the territory of India as a fundamental right of all citizens (Article 19). Yet migrants face several barriers in terms of access to civic amenities, housing and employment, as well as restrictions on their political and cultural rights because of linguistic and cultural differences. These discriminations are articulated in various parts of India in the theory of ’sons of the soil’, which evokes anti migrant sentiments (Weiner 1978, Hansen 2001). Migrants are all the more vulnerable to discrimination and exploitation as many of them are poor, illiterate and live in slums and hazardous locations prone to disaster and natural calamities. As such, the condition of migrants in cities needs to be addressed squarely in urban policies and programmes.

      https://www.researchgate.net/publication/234169322_Migrants'_Denied_Right_to_the_City

    • Mobile Commons, Migrant Digitalities and the Right to the City

      This book examines the relationship between urban migrant movements, struggles and digitality which transforms public space and generates mobile commons. The authors explore heterogeneous digital forms in the context migration, border-crossing and transnational activism, displaying commonality patterns and inter-dependence.



      https://www.palgrave.com/us/book/9781137412317
      #livre

    • Ce qu’ils font est juste : ils mettent la solidarité et l’hospitalité à l’honneur

      L’étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s’il survit dans le plus profond dénuement, s’il souffre de la faim, du froid, qu’il n’a pas de toit pour se protéger. L’étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu’il faut combattre à tout prix.

      La loi dispose que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

      Cette sanction pénale est réservée aux « aidants » désintéressés, animés par le seul élan d’humanité et de dignité vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu’on appelle le « délit de solidarité » ou « d’hospitalité ». Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu’on a vu traduits devant les tribunaux des « désobéissants », paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d’avoir, sans contrepartie d’aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n’avaient pas l’autorisation de fouler la terre française.

      Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l’occasion d’une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s’étaient accordés pour rassurer l’opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n’a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats… et il recommence, parce que l’hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu’il aime accomplir ce devoir-là.

      Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d’écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c’est aussi vers l’Autre que va leur curiosité, l’Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé.

      http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/Argu.php?ID=147

  • #Grenoble, ville rouge et verte, attend le big bang de la gauche
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120417/grenoble-ville-rouge-et-verte-attend-le-big-bang-de-la-gauche

    Des militants insoumis au marché de l’Estacade © Fabien Escalona Dans cette ville prise en 2014 au #PS par l’écologiste Éric Piolle, allié à des membres du Parti de gauche et de différents réseaux citoyens, la droite est largement absente de la campagne. Et toutes les nuances de gauche, depuis les partisans de la #France insoumise jusqu’aux socialistes tentés par En Marche, se préparent avec impatience aux recompositions qui suivront le premier tour de la présidentielle.

    #Benoît_Hamon #Eric_Piolle #France_insoumise #Jean-Luc_Mélenchon #Michel_Destot #Olivier_Veran

  • « Si nous y allons avec trois candidats, ou même deux, aucun n’a de chances d’aller au second tour »
    http://www.bastamag.net/Si-nous-y-allons-avec-trois-candidats-ou-meme-deux-aucun-n-a-de-chances-d-

    A la tête d’une liste d’alliance de la gauche écologiste et de citoyens, Eric Piolle est élu maire de Grenoble en mars 2014. Depuis, la ville reste un laboratoire, inédit en France, où travaillent ensemble dans une même majorité des élus issus d’EELV, du Parti de Gauche – rallié depuis à la France insoumise – et de mouvements citoyens. A quelques semaines de l’élection présidentielle, Eric Piolle plaide pour un large rassemblement. Il propose à Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot de se désister (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Europe_Ecologie_-_Les_Verts, #Gauche_radicale, #Sociaux-démocrates, Élections , (...)

    #Élections_ #Politique

  • Lyon-Turin : le « non » des maires de Turin et de Grenoble
    https://www.crashdebug.fr/international/13149-lyon-turin-le-non-des-maires-de-turin-et-de-grenoble

    Le hasard des calendriers, parfois… Au lendemain de la visite de Louis Besson, père du grand projet ferroviaire Lyon/Turin, en mairie de… Turin, et le jour même où se tenait à Lyon le Comité de pilotage État/Région sur l’avancement de ce dossier, la capitale du Piémont recevait hier un nouveau visiteur. Le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, accompagné par son conseiller municipal délégué, Pierre Mériaux, a en effet été reçu par la nouvelle et jeune maire de la ville, Chiara Appendino. Si les deux maires ont en commun le fait d’avoir su, avec leur élection respective, créer la surprise en ravissant la tête des deux villes à des partis bien installés, ils partagent aussi une même opposition au Lyon/Turin. On se souvient qu’il y a quelques mois, la municipalité grenobloise avait pris l’inédite décision de (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • [Grenoble] Le réseau social interne de la majorité municipale piraté ?
    https://haro-grenoble.info/spip.php?article163

    Nous avons reçu ce matin un mail surprenant, envoyé depuis l’adresse de Julien Zloch, chef de cabinet d’Eric Piolle. Visiblement envoyé par un (ou une) pirate informatique opposé au plan d’austérité municipal et se faisant passer avec ironie pour Julien Zloch, le mail annonce le piratage du réseau social interne Telegram utilisé par les élus de la majorité. Une capture d’écran jointe au mail montre un échange entre les élus pendant le conseil municipal du 11 juillet 2016, perturbé par des opposants au (...)

    « https://pgp.mit.edu/pks/lookup?op=vindex&search=0x613AD90BDB87634A »

  • LINKY OBJET PÉDAGOGIQUE POUR UNE LEÇON POLITIQUE
    Pour un inventaire des ravages de l’électrification

    L’imposition autoritaire du mouchard électronique Linky dans 35 millions de foyers par l’Etat, en l’occurrence les parlementaires et le Ministère de l’Ecologie – et par Enedis (ex-ERDF, ex-EDF), le monopole légal de la distribution d’électricité en France - a déclenché dans tout le pays refus et protestations, individuels et collectifs, organisés et spontanés. La presse locale chronique cette pléthore de réunions, de manifestations, de pétitions, soutenue des vœux et délibérations de 300 conseils municipaux.1 Félicitations aux promoteurs de Linky : à défaut d’avancer d’un pas dans la pseudo-« transition énergétique », ils auront au moins stimulé la vie associative qui s’est saisie du sujet.
    La presse nationale, c’est-à-dire parisienne, méprise et ignore de son mieux ce mouvement fondé, selon elle, sur des craintes irrationnelles de pollution électromagnétique et d’espionnage des foyers, et sourd aux « impératifs de maîtrise énergétique » notamment en vue de l’ouverture des marchés à la concurrence, généralement hostile aux projets techno-marchands célébrés dans ses pages sciences et économie : objets connectés (machins communicants), domotique (maison machine), smart city (ville machine), big data (mégadonnées).

    Ce n’est pas d’aujourd’hui que la technocratie a pris le réflexe de renvoyer à la préhistoire les réfractaires à l’emballement technologique et à l’effondrement écologique : « Vous êtes contre tout !... Les chemins de fer ! L’électricité !... Allez donc élever des chèvres en Ardèche, si vous voulez revenir aux grottes et à la bougie ! »
    Combien de fois avons-nous reçu cette injonction d’un forcené du Progrès ; scientifique, ingénieur, technicien, entrepreneur, cadre, politicien, universitaire ou journaliste. Nos élites, voyez-vous, s’imaginent l’Ardèche comme une réserve truffée de grottes, où reléguer ces obscurantistes exaspérants qui sapent la croissance et le moral des ménages.

    Ceux qui vivent contre leur temps, tel le géographe anarchiste Elisée Reclus, ont opposé au progrès des sciences et technologies le regrès social et humain. Vous pouvez vérifier le mot, c’est du bon et vieux français. Lisez Elisée, écologiste avant l’heure : Histoire d’un ruisseau, Histoire d’une montagne, L’homme et la Terre, Nouvelle Géographie Universelle. Non seulement le progrès industriel et technologique n’entraîne pas fatalement le progrès social et humain, mais il entraîne à rebours son regrès. Cette thèse sacrilège et mécanoclaste longtemps soutenue par des marginaux excentriques – et les victimes du progrès, bien sûr – a reçu depuis quelques années l’approbation officielle des autorités scientifiques, des états qu’elles avisent, et des entreprises converties au « capitalisme vert » et aux « technologies vertes ». D’où Linky.
    Voici donc où nous ont mené deux siècles de révolution industrielle et technologique, en accélération exponentielle. Au ravage du milieu (terre, air, mer), à l’extermination des espèces, au chaos des peuples, bouleversés, broyés, balayés dans une panique globale, d’un bout du monde à l’autre.

    Nous qui, dans nos emplois, nos activités et nos vies, faisons sans cesse l’objet de bilans, d’audits, d’évaluations, en fonction d’objectifs fixés « en commun », selon nos dirigeants, ou simplement décidés par ces derniers (après tout, c’est leur job), il nous revient de renverser les rôles et d’examiner à notre tour le bilan de ces deux siècles de société industrielle et technologique. Qu’elle soit privée, publique (étatique) ou mixte. De dire ce qu’elle nous a apporté et enlevé, si nous souhaitons sa prolongation ou sa disparition, et suivant quelles modalités.
    Il nous faut du même coup évaluer les évaluateurs, cette technocratie à la direction des sociétés industrielles et post-industrielles, en fonction de ses promesses et de ses résultats, et dire, suivant ses propres règles qu’elle nous applique, ce qu’elle mérite : primes et promotions, ou licenciement sans indemnité.

    Nous, Grenoblois, sommes idéalement placés pour engager cet examen. Grenoble se situe en effet au cœur et à l’avant-garde de la deuxième révolution industrielle : justement celle de l’électricité. C’est en 1869 qu’Aristide Bergès, ingénieur, chimiste, entrepreneur, équipe d’une turbine et d’une conduite forcée sa papeterie de la combe de Lancey, à dix kilomètres de la ville, pour transformer en électricité l’énergie du torrent. En 30 ans, Bergès métamorphose la vallée du Grésivaudan, la ville de Grenoble et la société industrielle. Les ingénieurs-patrons des entreprises voisines suivent son exemple. Bergès devient conseiller municipal à Grenoble, conseiller général du canton, maire de Villard-Bonnot où se trouve son usine. Il lance le slogan de la « Houille blanche » lors de l’exposition universelle de 1889, à Paris, qui lui est largement consacrée. Péchiney ouvre son premier laboratoire à Froges, dans la vallée, à côté de l’usine d’électrolyse. Il en sort par exemple le procédé de fabrication industrielle de l’aluminium, l’alu des barquettes alimentaires - si cher aux ouvriers d’Ecopla à Saint-Vincent-de-Mercuze, et si nocif aux vaches des alpages, à la santé des hommes et au milieu naturel. Il est vrai que nos emplois valent plus que nos vies, ce que de François Ruffin (Fakir) à Emmanuel Macron (En marche !), tous nos progressistes sont venus confirmer aux 77 victimes d’un naufrage financier.2 Lénine nous l’avait bien dit : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets ! » Et les artistes futuristes de la Belle époque, fascistes comme Marinetti, communistes comme Maïakovski avaient rivalisé d’odes à la vie moderne, urbaine et industrielle, célébrant les machines, les avions, les trains, les autos, les paquebots, les stades, les gratte-ciels, le télégraphe – l’électricité - le cinéma, les masses, la vitesse, la violence, la guerre.3 Dieu que l’avenir était radieux au temps passé ! Au mépris d’un siècle de catastrophe, les ennemis du genre humain poursuivent aujourd’hui leur fuite en avant. Ainsi le théoricien « communiste » Toni Negri et ses disciples « accélérationnistes » de la revue Multitudes rejoignent aujourd’hui les transhumanistes « libertariens » dans l’apologie des robots et la haine de la vie vive, impulsive, élusive, irréductible à toute volonté de maîtrise machinale.4

    Bergès, et son fils Maurice qui lui succède comme maire et chef d’entreprise, créent également une société d’éclairage urbain et une compagnie de tramway. On voit que nos entrepreneurs et nos édiles n’avaient pas attendu le XXIe siècle, ni les directives européennes, pour se lancer dans les « énergies alternatives » et les modes de « déplacement alternatif ». Même si, à l’époque, il s’agissait simplement de créer un marché que nul ne disait « vert » ni « éco-responsable ». Ces lignes de tramway furent d’ailleurs démontées dès que le profit parut plus juteux dans les lignes de car et les voitures particulières.

    Les ingénieurs entrepreneurs de la cuvette grenobloise savent bien qu’au-delà de la « Houille blanche », c’est de la matière grise qu’ils exploitent. Aussi profitent-ils de leurs postes d’élus et de leurs positions d’influence pour obtenir la création en 1898 d’un Institut d’électrotechnique de Grenoble, auprès de la jeune université, afin de leur fournir les compétences nécessaires à leurs recherches-développements. De même en 2012, l’Institut national polytechnique de Grenoble crée-t-il spécialement une « chaire industrielle d’excellence » sur les smart grids, financée par ERDF.5
    C’est l’essor du « Mythe grenoblois »,6 maintes fois ressassé et tout aussi mythique qu’à sa première énonciation. De la turbine de Bergès sont issues en 150 ans, de manière télescopique, des centaines de laboratoires et d’entreprises, s’associant et se dissociant en arborescences incessantes, et envahissant tout le milieu physique et social de la technopole. Électrochimie, électromécanique, électromagnétisme, électronucléaire, informatique, micro et nanotechnologies, etc. C’est aussi ce que les progressistes des années soixante, ingénieurs et universitaires, socialistes et chrétiens, ont nommé « le laboratoire grenoblois » et propagé comme « modèle grenoblois » ou « développement endogène innovant ». Soit cette idée mythique d’un progrès indivisible où l’innovation technologique et la croissance économique tracteraient le progrès social et humain, mesuré statistiquement par l’augmentation de la consommation, du pouvoir d’achat et de l’espérance de vie. Les curieux liront Sous le soleil de l’innovation7 pour une histoire critique de ce modèle grenoblois, indissociable de la révolution électricienne et de ses prolongements.

    Sans doute cette idée du progrès répondait aux aspirations de la masse des campagnards fascinés par les lumières de la ville, comme elle répond aujourd’hui à celles des masses de migrants fascinés par les lumières des métropoles. Et c’est pourquoi les trois-quarts de l’humanité s’entasseront d’ici peu dans les mégapoles - le terme noble et technocratique pour dire ce qui n’est plus ville, ni cité, ni urbanisation, mais une populoire. La mondialisation est aussi un effet de l’électrification. L’habitat concentrationnaire de masse est aussi un effet de la mondialisation.

    Nul n’est meilleur que son temps. Quoique nous n’ayons aucun goût pour les procès anachroniques et rétrospectifs, il faut avouer qu’Aristide Bergès (1833-1904), au contraire d’Elisée Reclus (1830-1905), fit de son mieux pour vivre avec son temps dont il fut le plus zélé des serviteurs. Voici son adresse aux électeurs du canton de Domène, le 1er août 1880, dix ans après la Commune et la débâcle de l’Empire face à la Prusse :

    « Je suis au milieu de vous tous un travailleur dont vous avez vu les débuts et dont vous avez pu apprécier les constants efforts pour rechercher et augmenter les richesses de vos montagnes. Or, il reste dans cet ordre d’idées de grands avantages généraux à réaliser et j’ai la confiance que je pourrai y être de quelque utilité. Au point de vue politique, moral et matériel, de grandes choses restent à faire pour que les institutions républicaines répondent à toutes les espérances conçues.
    Améliorer les écoles et le sort des instituteurs, et rendre l’instruction laïque, gratuite et obligatoire. Créer dans nos villages, des rues convenables, des fontaines et des lavoirs, des promenades et des jardins publics. Y organiser un service médical. Rectifier et terminer les chemins vicinaux. Faciliter les rapports des conseillers municipaux avec l’administration forestière.

    Protéger l’agriculture et particulièrement étudier les moyens de remettre en valeur les terres basses de l’Isère. Tels sont les points les plus pressants du programme auquel je travaillerai ardemment. La République, qui, après son existence victorieusement assurée, s’imposera à tous, doit être SCIENTIFIQUE et non IMAGINATIVE ; (…)
    Aristide Bergès, Candidat républicain. Ingénieur et industriel à Lancey, Conseiller municipal à Grenoble »8

    À vrai dire, Elisée Reclus aurait pu signer bien des points de ce programme – et nous le pourrions aussi. Nous ne sommes pas hostiles à la création de fontaines, de lavoirs et de jardins publics dans nos villes et nos villages (on ne disait pas encore « espace vert »). Nous voudrions, nous aussi, remettre en valeur les terres basses de l’Isère et le « Graisivaudan étincelant » dont le géographe Paul Vidal de la Blache célébrait en 1903 la splendeur agonisante : « Paysage unique dans l’Europe Occidentale, qui fait pendant à la Brianza milanaise ; verger magnifique qu’on ne trouve plus vers le Sud (…) Le Graisivaudan en est sinon le type le plus achevé, du moins l’expression la plus ample et, pour l’histoire des hommes, la plus importante. (…) Sous les vignes courant en feston entre les arbres fruitiers, se succèdent de petits carrés de luzerne, blé, chanvre, maïs : une merveille de petite culture. »9
    Il faudrait bien sûr raser les entrepôts, lotissements, centres commerciaux, la Zone d’innovation et de recherche scientifique et technique (Zirst), les boîtes high tech (Soitec, Memscap, etc.), les laboratoires et salles blanches où STMicroelectronics produit les « puces » et les composants de Linky et autres « objets connectés ». Bref, il faudrait rendre la terre aux paysans, ou plutôt aux ouvriers d’Ecopla, de Tyco Electronics, d’Arkema, à Brignoud10 et des autres usines de la vallée, délocalisées ou automatisées. Tant pis pour l’industrie du cancer, ils pourraient ainsi « produire local pour consommer local », ce qui ferait plaisir à Eric Piolle, le maire Vert de Grenoble, ex- promoteur du TGV (Lyon-Turin) et ingénieur chez Hewlett-Packard.
    Osons le blasphème, il faudrait revenir en arrière, avant 1869.

    De quoi rendre nos progressistes fous furieux. Le correspondant local de Fakir, Fabrice Lallemand, est ingénieur chez Soitec.11 François Brottes, le député PS local, est fameux pour sa déclaration : « Ici les élus ont été vaccinés à la high tech, cela permet d’avancer plus vite et d’éviter de se poser des questions métaphysiques ».12 Il a d’ailleurs avancé si vite qu’il a bondi de la présidence de la commission des Affaires économiques, où il multipliait les pressions en faveur du compteur Linky, à la présidence de RTE (Réseau transport électricité), un poste à 398 000 €.13
    En fait, tout le souci des progressistes grenoblois (gauchistes, communistes, alternatifs, écologistes, etc.) est d’habiller d’une phraséologie « rebelle » leur soumission à l’idéologie du capitalisme le plus avancé de la Silicon Valley, afin de sauver la face. D’où les bredouillis où il est question de « se réapproprier les outils technologiques ». En clair, les « fablab », le « logiciel libre », et – si la machine à gouverner le veut bien – l’octroi plus ou moins généreux d’un « revenu de base universel » pour les hackers et les makers. L’aumône des robots à la main d’œuvre obsolète. Malgré toute la dévotion qu’ils affichent pour l’emploi, les progressistes soutiennent par-dessus tout le progrès technologique et le développement des forces productives, comme ils l’ont toujours fait. Aussi tiennent-ils pour quantité négligeable les 6000 suppressions de postes de releveurs que provoquera la mise en service du compteur Linky.

    Enfin parmi les points d’accord probables avec Aristide Bergès et Elisée Reclus, nous soutiendrions, en 2016, la restauration des services médicaux, tel l’hôpital de la Mure, en Matheysine, victime de la rationalisation financière et technocratique et celle de l’école publique, laïque et gratuite, sinon obligatoire.14
    Quand il n’écrivait pas à ses électeurs et à ses ouvriers, c’est aux clients de la Société d’éclairage électrique de la vallée du Grésivaudan que Bergès s’adressait. C’était d’ailleurs les mêmes. Voici son merveilleux prospectus sur les bienfaits de la lumière électrique :
    « L’usage de la lumière électrique, surtout dans les campagnes, est un des effectifs facteurs de la civilisation chez l’individu, dans la famille et dans la commune. Que faut-il à un homme qui veut s’élever dans la moralité et le bonheur ? Qu’il aime mieux la famille que le cabaret. Qu’il puisse augmenter sans fatigue et sans ennui le travail qui lui incombe, et qui seul peut l’enrichir. Qu’il voit plus de gaîté dans sa maison. Qu’il échappe à l’excessive économie, retombant en privation sur les siens.
    Or, la lumière électrique contribue puissamment à ce résultat, car elle exerce son influence, en hiver surtout, sur une période de temps qui est presque la moitié de la vie. C’est autour de la lampe électrique que, le soir, commencent le repos et la vie de famille. Avec cette lampe, la lumière est suffisante et agréable. Elle est égale d’intensité pour tous, pour le riche comme pour le pauvre, et ce n’est pas une mince satisfaction que cette égalité devant la lumière, qui perpétue sans discontinuité les dons du Soleil, qui sont aussi égaux pour tous.
    Les enfants sont plus incités à l’exécution de leurs devoirs scolaires. Les petits sont mieux surveillés et regardent avec des yeux brillants ce point lumineux si propre et si constant.
    Les adultes lisent, s’instruisent et pensent à quelque occupation intérieure qui, pendant ces longues heures, pourrait être rendue lucrative. Le père apprécie qu’il peut éventuellement terminer un travail commencé et gagner le prix de la lampe si bien utilisée déjà. Les mères vaquent avec plus de facilité à leurs soins de ménage et, débarrassées des inconvénients de la mauvaise odeur du pétrole, s’élèvent dans des idées de propreté, qui sont le desideratum de leurs aspirations intérieures. La cuisine est plus soignée, son odeur meilleure.
    Le petit globe brillant projette comme un rayon de joie qui se répercute et s’enfle en étant partagé par les êtres aimés. Il n’est pas jusqu’au vieillard qui philosophe sur les progrès auxquels il ne croyait qu’avec hésitation, et qui se dit que, si la nuit il a des insomnies, il peut éclairer sa lanterne et refouler les noires idées.

    Enfin la liberté individuelle s’insinue à cette occasion, et, si le chef de famille fatigué veut se reposer, il n’a pas à dire à tout le monde : allons tous nous coucher, il faut, pour économiser, éteindre la lampe. L’étable mieux éclairée sera aussi mieux tenue et le bétail se trouvera mieux soigné et plus observé. Au point de vue hygiénique, l’avantage est inappréciable ; plus d’atmosphère viciée, la lampe électrique n’empruntant rien et ne donnant rien au milieu ambiant. Si, des considérations individuelles ou de famille, nous passons aux avantages communaux, ces derniers se poursuivent. Les rues, éclairées comme dans les villes, changeront, le soir et la nuit, l’aspect des villages, et la vie des relations y prendront une plus grande importance. Il suffira de mettre une lampe dans un quartier malsain pour que la correction s’en suive.
    J’ai toujours été surpris de voir les quartiers indécis de moralité ne pas réclamer des lampes. Or, rien n’est plus facile que de les imposer. On aura moins envie d’aller à la ville, qu’on retrouvera chez soi, dans son village, et ce sera tout bénéfice pour la santé et pour la bourse. Et qui sait si le cruel problème de la dépopulation des campagnes ne sera pas influencé. Car il faut entrevoir que les petites forces motrices, permettant les petits ateliers à domicile, arriveront à leur tour et feront leur œuvre de civilisation et de bien-être, l’atelier dans le village et même dans la famille étant préférable à tout autre.
    Je ne dis rien de la diminution relative des chances d’accidents et d’incendie. L’agriculteur est trop bon juge de ses intérêts et de l’économie finale de toutes choses pour ne pas arriver à se rendre compte, en résumé, que la lampe électrique est non seulement le plus économique moyen d’éclairage, mais que réunissant ses autres avantages multiples, elle arrive à revaloir ce qu’elle coûte et que, par suite, elle est comme gratuite. L’éclairage électrique, dans le groupement des villages et des usines génératrices, constitue enfin une solidarité en quelque sorte vivante, que des téléphones rendent instantanée, et qui établit un nouveau lien de services réciproques.
    L’usine, on peut le croire, est encore plus impressionnée, dans le cas de force majeure, où quelques accidents très rares provoquent une interruption de lumière, par le ricochet du désagrément imposé aux abonnés, que par toutes autres pénalités commerciales. C’est pourquoi on peut compter sur toute la sollicitude possible pour assurer la continuité du service, qui sera de plus en plus acquise au fur et à mesure du fonctionnement. Du haut de mon plateau de Lancey, d’où j’aperçois la vallée lumineuse, j’envoie un salut fraternel et amical à tous les abonnés présents et futurs de la Société d’éclairage électrique de la vallée du Grésivaudan.
    Aristide Bergès »15

    Cher Monsieur Bergès & Cie,
    Nous, les abonnés futurs et présents de la Société d’éclairage électrique, nous avons des griefs à exprimer quant aux effets de vos progrès. Vos promesses ont mal tourné. C’est vrai, les hommes ne passent plus leurs soirées au cabaret, à boire, à jouer, à beugler, mais seuls et muets, collés devant leurs écrans. D’ailleurs, il y a de moins en moins d’estaminets, ces « parlements du peuple » où s’engueuler sur ce qu’il y a dans le journal, comme il y a de moins en moins de journaux et de marchands de journaux. Fini le café du Commerce, vos successeurs ont tout délocalisé sur Internet, dans des forums « virtuels ». Quant à la famille, elle est décomposée. Chacun son écran, sa chaîne et sa vie. C’est, paraît-il, un grand progrès sur la famille « nucléaire », même si, en réalité, on vivait tous dans le même village, voire dans la même maison ; les jeunes, les vieux, les frères, les soeurs, les cousins, des générations à porter le même nom au cimetière. Il y a bien des familles « recomposées », mais la maison n’est plus si gaie ni si fruste. C’est moins pesant et plus aseptisé, mais aussi moins chaud et plus indifférent.

    Et puis, vous avez beau dire, l’éclairage électrique ce n’est pas le soleil pour tout le monde. Ça coûte plus cher à chacun – plus cher que la chandelle ou le pétrole, ça se discute – mais infiniment plus cher pour tous, aucun doute là-dessus. La société électrique, c’est nous les sociétaires et contribuables qui en faisons les frais. Non seulement la facture d’abonnement et de consommation, mais les dettes colossales et les déficits abyssaux d’EDF et d’Areva, les 5 à 7 milliards de Linky, sans compter ce que nous payons en nature : les barrages, les centrales, les lignes haute tension, les eaux et forêts assassinées, les sols saccagés, les emprises sur le foncier, la flore et la faune exterminées, les brouillards de pollution, les rejets radioactifs, les mines de charbon et d’uranium, les déchets nucléaires, le matériel hydroélectrique et toutes les industries connexes qu’il a fallu créer pour que brille « ce petit globe, dans la cuisine, comme un rayon de joie projeté qui se répercute et s’enfle en étant partagé par les êtres aimés. »
    Tout ça pour ça.
    Les Alpes, les Andes, l’Himalaya dévastés pour y voir plus clair, le soir, dans l’étable et les mauvais quartiers ? Mais rasez-les, vingt dieux ! Et ne construisez que de beaux quartiers !... Ce n’était pas fatal, Monsieur Bergès. Votre triomphe n’induit pas que l’électrification du monde devait triompher. Un dépliant touristique trouvé dans le Vercors, nous apprend que le hameau de Tourtres « se distingue des autres par ses maisons construites en galets et en tufs, tandis que sur le reste des deux communes les maisons sont bâties de pierres plates (…) Les canaux toujours visibles, servaient à l’irrigation et apportaient l’énergie nécessaire aux machines (moulins, scieries, soieries). Tourtres fut longtemps un hameau prospère et industriel, plus important que son chef-lieu, dont l’activité s’éteignit avec l’arrivée de l’électricité. »
    On est toujours gêné de rappeler qu’il y avait une industrie au Moyen-Âge, bien avant la révolution du capitalisme industriel, motorisée par des milliers de moulins à eau et à vent, et que somme toute, l’apport de la vapeur, de l’électricité et du pétrole, n’ont permis qu’un gigantesque accroissement des forces productives et des populations, et une effroyable dégradation du milieu et des conditions de vie.16

    Et ça continue !
    Le Monde : « Dans le Tyrol, la houille blanche menace les hautes vallées : un projet hydroélectrique à 1, 2 milliards d’Euros. » (21 novembre 2013). On voit que, contrairement à ce que vous dîtes, la lampe électrique n’est pas « comme gratuite », ni même « le moyen d’éclairage le plus économique ». Quant à enrayer l’exode rural et à susciter une multitude d’ateliers dans les villages, l’électricité s’est révélée aussi efficace que le chemin de fer. Ce fut un aller simple pour la ville, ses usines, ses lumières, ses salaires, ses magasins, ses « produits blancs » (machines à laver, frigos, électroménager), ses « produits bruns » (télés, chaînes, radios, etc.) ; parce que, voyez-vous, il était plus facile, et plus nécessaire alors, d’amener les campagnards à la ville que d’amener la ville aux campagnards. Maintenant, c’est l’inverse. Nos villages déserts, fermés, sans bistrots, boutiques, ni paysans, deviennent des villages dortoirs pour les « pendulaires », ou des villages vacances pour les citadins. Grâce à Internet, au smartphone, au télétravail, aux deux voitures par foyer, et au TGV, 100 000 « rurbains », s’installent chaque année dans cette campagne qu’ils « rurbanisent ». Forcément, nos métropoles débordent. Une France à 67 millions d’habitants, c’est plus d’une moitié supplémentaire par rapport à celle de Bergès et de l’exode rural (40 millions). Ceux qui n’ont plus les moyens de vivre en ville et ceux qui ont les moyens de vivre hors des villes, fuient vers les campagnes résidentielles. Comptez sur eux pour noircir les « zones blanches », réduire les « fractures numériques », acheter les « objets connectés » et les voitures électriques « intelligentes » qui stimuleront à la fois la gabegie d’électricité, la nécessité d’en produire davantage et celle d’en maîtriser la répartition au plus juste, grâce au compteur Linky.
    Le Monde : « EDF amorce un virage vers la maison connectée. Lancement de Sowee, une filiale consacrée aux objets connectés et aux services associés. » (14 octobre 2016). Il s’agit, selon le Monde, de ne pas laisser le marché libre aux entreprises californiennes, Google, Amazon, Facebook, Apple, en matière de « domotique ».
    Philippe Monboulou, Président d’Enedis : « Les « smart grids » (réseaux électriques intelligents) représentent un nouvel espace à conquérir. L’autre enjeu, c’est le véhicule électrique et les sept millions de points de charge prévus à l’horizon 2030. Demain, les batteries des véhicules électriques pourront aussi servir de solutions de stockage pour l’électricité. » (Le Daubé, 25 novembre 2016)

    Mais l’Etat électronucléaire nous avait déjà imposé le chauffage électrique afin de nous rendre captifs et dépendants d’EDF et du corps des ingénieurs des Mines. Nous aurons donc toujours plus de logements électriques, de voitures électriques, de bus électriques, de vélos électriques, d’appareils électriques et communicants, censés contribuer aux économies d’énergie et à la réduction du chaos climatique, puisque l’hydraulique, le solaire, l’éolien font partie des « énergies renouvelables » et que « le nucléaire n’émet pas de CO2 ». Et ces myriades d’objets communicants fournissent l’or et le minerai de « l’économie de la connaissance », les mégadonnées (big data) entreposées à grands frais dans les banques informatiques qui consomment déjà 9 % de l’électricité en France, et qui rejetteront autant de CO2 que les avions en 2020 aux Etats-Unis.17 Si vous avez le sentiment que l’électrocratie se moque de vous, qu’elle vous ment, vous manipule, vous asservit, vous opprime, vous pille, vous exploite, vous détruit le monde, vous gâche la vie, vous rend malade et vous met en danger, c’est normal : c’est bien ce qu’elle fait. Et encore, n’habitez-vous pas Arlit, au Niger, d’où l’on tire l’uranium nécessaire au maintien de notre mode de vie et de notre « économie de l’immatériel ».

    Vous nous trompez donc, Aristide Bergès, lorsque vous nous vantez la propreté et l’innocuité de l’électricité : « L’avantage est inappréciable ; plus d’atmosphère viciée, la lampe électrique n’apportant rien et ne donnant rien au milieu ambiant. » C’était sans compter la pollution chimique des lampadaires à vapeur de mercure et des nouvelles ampoules de « basse consommation » ; la pollution radioactive de Tchernobyl, Three Miles Island, Fukushima et celle des centaines de centrales nucléaires en activité.
    C’était sans compter la pollution lumineuse et sonore qui nous cache le chant des étoiles, dans les villes actives nuit et jour, sans temps mort, ni entraves. Cette merveilleuse traînée électrique qui, selon votre lointain successeur, Jean Therme, directeur du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble, signale les zones de prospérité : « Les métropoles économiques à grands potentiels de développement sont repérées de nuit par les investisseurs, grâce aux images fournies par les satellites, sinon en vue directe, depuis un avion. Plus ces villes sont lumineuses, éclairées, plus ils sont intéressés ! Lorsque le ruban technologique de l’arc alpin, entre ses barycentres constitués par Genève et Grenoble, s’illuminera d’une manière continue, lorsque les pointillés des pôles de compétences comme les biotechnologies de Lausanne, la physique et l’informatique du Cern à Genève, la mécatronique d’Annecy, l’énergie solaire de Chambéry ne formeront plus qu’une longue colonne vertébrale, nous aurons gagné. » (Le Daubé. 25/10/2004)
    Précisons que « l’énergie solaire de Chambéry » désigne l’Ines (Institut national de l’énergie solaire), un centre du Commissariat à l’énergie atomique qui a ajouté « et aux Energies alternatives » (EA) à son intitulé (CEA-EA). C’est dire que la production d’énergie solaire sur laquelle les écologistes des années 70 fondaient tant d’illusions, sera tout aussi centralisée, accaparée, industrialisée et destructrice que l’hydraulique, le charbon, le nucléaire et l’éolien.18. Quant à « l’arc alpin » de Genève à Valence, il s’agit du projet technocratique de « faire émerger une métropole d’excellence de dimension européenne » sous le nom de « Sillon alpin ».19
    Finalement, les paysans et les migrants ne sont pas les seules victimes des lumières de la ville ; les investisseurs aussi viennent y flamber. Mais ils n’y laissent pas leur sommeil, ni leur santé – cette fameuse espérance de vie, amputée d’un lustre pour ceux qui travaillent la nuit, ou en 3x8. Ou qui, simplement, sont électrisés par le rythme, le tapage et la frénésie citadine. Et nous en sommes, nous qui ne nous sommes pas encore réfugiés « dans une grotte, en Ardèche ». Il se trouve, en dépit de l’opinion reçue dans certains milieux (post-anarchistes, post-féministes, post- humains, cyborgs et nos excuses aux oubliés) que la nature existe, que l’homme est un animal, et même un animal diurne, au rythme circadien. Que la liberté et le bien-être pour cet animal, comme pour les autres, consistent à vivre à son rythme, dit naturel. Que si on l’en empêche ; que ce rythme est troublé, criblé de stimuli et asservi à tous les stress ; cet animal humain, fatigué, dispersé, dépressif devient vulnérable aux attaques du milieu. C’est ainsi.

    C’est ainsi que la fée Electricité de nos manuels scolaires est devenue l’affreuse sorcière de nos contes d’enfant. Mais les sorcières étaient en fait de très bonnes et très sages femmes, affreusement calomniées par les prêtres et les puritains.20 Et même, des écologistes naturelles (!) selon Françoise d’Eaubonne, théoricienne de l’écoféminisme (Ecologisme, féminisme : révolution ou mutation, 1978. Le sexocide des sorcières, 1999). Rassurez-vous, progressistes de droite et de gauche (libéraux, étatistes, libertariens, sociétaux- libéraux, libéraux-libertaires, post-libertaires, etc.) on ne reviendra pas en arrière, au temps des fées et des sorcières, ni à la bougie. Il faut de la cire pour faire des bougies, et des abeilles pour faire de la cire. La politique de la terre brûlée pratiquée par l’industrie agrochimique et les exploitants agricoles – pesticides, herbicides, homicides - nous met à l’abri de pareilles régressions, de tout retour à la ruralité, rance et réactionnaire.
    Et ce qu’on en dit vaut pour les soi-disant « défenseurs de l’environnement », c’est-à-dire les écotechniciens qui se sont accaparés le « label Vert » avec le soutien des media, à la fois pour se procurer des « opportunités de carrière » et pour empêcher l’émergence de toute véritable défense du milieu naturel et humain. À Tulle, à Sens, à Saint-Étienne, on nous interroge du bout des lèvres : « Mais vous, à Grenoble, vous avez Eric Piolle, un maire écologiste, alors qu’est-ce qu’il dit sur le Linky ? » Pardi. Il dit ce que disent Monboulou, patron d’Enedis, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie ainsi que les élus Rouges, Roses, Verts à l’Assemblée nationale et à la Métro locale, que le Vert Eric Piolle co-dirige avec le Rose Christophe Ferrari, maire de Pont-de-Claix et président en titre : Linky est nécessaire à la (pseudo) transition énergétique. Aussi, en réponse aux opposants, la Métro a-t-elle voté à l’unanimité un vœu en faveur du compteur Linky (Le Daubé, 3 avril 2016).
    C’est qu’Eric Piolle n’est pas seulement Vert, mais (ex) ingénieur chez Hewlett-Packard ; comme Michel Destot et Hubert Dubedout, les précédents maires de Grenoble, étaient ingénieurs au Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble ; comme Vincent Fristot, l’actuel président de Gaz et électricité de Grenoble (GEG) est à la fois Vert et ingénieur. Les ingénieurs Verts étant les meilleurs techniciens de la société électrique et son véritable service de maintenance et d’innovation, GEG travaille à l’installation de ses propres modèles de compteurs communicants, pour le gaz (40 000 appareils) et pour l’électricité (100 000 appareils), d’ici 2024 (Le Daubé, 8 mai 2016). Cependant, c’est dès aujourd’hui qu’Eaux de Grenoble Alpes envoie aux usagers des courriers comminatoires afin d’installer des compteurs à tête radio, Aquadis ou Flodis, fonctionnant sur 433 mégahertz : « Conformément à l’article 30 du Règlement du Service de l’eau potable : “L’usager… doit permettre aux préposés du service de l’eau, l’accès à tout moment au compteur,… pour le remplacer”. Nous vous précisons que cette intervention est gratuite mais obligatoire. » Suivis d’un premier rappel. « Ce remplacement est impératif au regard de la réglementation, le compteur pouvant induire également un risque de défaillance et/ou de fuite inopinée. »

    C’est connu. Les fuites de compteur provoquent de terribles dégâts des eaux que votre assurance ne prendra pas en charge, si votre installation n’est pas aux normes. En tant qu’ingénieur-chef d’une entreprise de fabrication et de distribution d’un fluide, Aristide Bergès aurait apprécié ce chantage subtil pour contraindre les « usagers » à la soumission envers ses exigences technologiques et commerciales., On ne détaillera pas ici comment des entreprises privées et publiques se sont approprié l’eau qui coule pour tous, afin de nous la vendre au robinet et en bouteille. C’était encore une des horreurs de la barbarie pré-industrielle que cette eau gratuite, en « libre service », puisée au puits ou à la rivière par tout un chacun. Une véritable provocation au gaspillage. Heureusement, l’hypertrophie des villes et des populations, les souillures des égouts et des usines ont imposé le traitement et la distribution industriels de l’eau, sa « mise en valeur » et la création d’un marché captif. À quelque chose malheur est bon.

    C’est parce que le contrôle et l’espionnage électroniques à distance menacent également les réseaux d’eau et de gaz que nous participons, à Grenoble, à l’Association de défense contre les compteurs communicants.21 Cet intitulé signifie :
    1) Qu’au-delà du Linky, nous nous opposons à tous les compteurs communicants, au contrôle et à l’espionnage électroniques de nos domiciles.
    2) Qu’au-delà des pollutions électromagnétiques, du gaspillage matériel et de la déshumanisation des services de distribution, nous refusons la société cybernétique qui est le nouveau stade de la société industrielle et technologique.

    Nous refusons de cogérer les diverses nuisances des compteurs communicants avec les pouvoirs publics et privés. Nous ne sommes pas là pour comptabiliser, négocier, « encadrer », « aménager » les taux de rayonnement électromagnétique qu’on nous inflige, mais pour les supprimer à la source, avec le système économique qui les engendre. Pas plus qu’ayant dénoncé le gadget de destruction massive que représentait le téléphone portable (notamment en Afrique) et l’instrument de désocialisation qu’était ici le smartphone (notamment dans la jeunesse) nous ne luttons pour déplacer les antennes de téléphonie (chez les voisins) ou diminuer leur rayonnement.22
    Nous refusons le pilotage automatique de nos maisons, de nos villes, de nos vies, de nos personnes, par des machines en réseaux dits « intelligents », « smart », « communicants », au moyen du marquage électronique de tout et de tous et des banques de traitement des mégadonnées (big data). Nous ne sommes pas des insectes sociaux, nous sommes des animaux politiques.

    Les progressistes nous disent qu’il y a du bon dans le chemin de fer, l’électricité, la société industrielle (capitaliste privée ou d’état, ou mixte) et, désormais, dans la société cybernétique. D’ailleurs les chiffres le prouvent. Nous sommes dix fois plus nombreux sur terre, qu’il y a deux siècles et nous y vivons plus vieux, dans de meilleures conditions – au moins dans les métropoles « avancées ». Ce qui justifie d’étendre au reste de la planète l’American way of life de la Silicon valley. Bref, croissez et multipliez. Mieux vaut le confort sous dépendance informatique que les hasards de la liberté.
    Les mêmes, qui n’en sont pas à une contradiction près, déclarent impossible tout « retour en arrière’ . Précisément parce que nous sommes si nombreux sur un îlot si dévasté, Il nous faudrait confier le calcul et la répartition de nos rations de survie aux calculateurs les plus rationnels. Bref, les coupables de la catastrophe nous imposent la poursuite de la fuite en avant technologique, sous prétexte de gérer les conséquences de deux siècles de révolution industrielle et technologique. Il s’agit d’instaurer un état d’urgence écologique, perpétuel, sous dictature informatique – c’est-à-dire des technocrates qui vampirisent nos données pour en nourrir leurs machines.23

    Nous disons que plus il y a d’humains dans un monde toujours appauvri et réduit, moins il y a d’humanité. La quantité s’obtient en raison inverse de la qualité. On le vit déjà à l’époque du néolithique, quand les petites bandes éparses de chasseurs-cueilleurs, une cinquantaine de nomades par territoire, cédèrent la place aux éleveurs cultivateurs sédentarisés. Les squelettes de chasseurs-cueilleurs exhumés par les préhistoriens sont ceux d’individus grands, minces, robustes, exempts de caries et de carences osseuses, au contraire des éleveurs cultivateurs affaiblis par leur nouvelle alimentation (monotone) et leur nouveau mode de vie (travail, stratification sociale, habitat populeux, épidémies). Mais la production des agriculteurs leur permit de nourrir cent fois plus de population sur un même territoire et de repousser les chasseurs-cueilleurs vers les forêts et les déserts. Ou de les exterminer. Dix paysans mal nourris étant plus forts qu’un seul chasseur-cueilleur en bonne santé. Entre limiter la croissance de leur population ou accroître la production alimentaire, ils choisirent – suivant quelles modalités ? - la deuxième option.
    Puis ils ne cessèrent d’étendre leurs champs, de défricher, de dévaster les milieux naturels, leur faune et leur flore, et d’épuiser les sols. En somme l’agriculture change la Qualité de vie des chasseurs-cueilleurs en Quantité de vies des éleveurs agriculteurs. Quel intérêt y a-t-il à avoir plus de vies, plutôt que des vies meilleures ? Un gain de puissance du groupe sur les autres, essentiellement au profit de la chefferie. En Chine, en Mésopotamie, en Egypte, les agro-empires de l’Antiquité instaurent sur une échelle colossale, ce règne de la quantité qui nous écrase plus que jamais.24
    De même si « l’humanité » adopte l’agro-industrie (engrais chimiques) et les machines, c’est, selon Engels, dans sa polémique contre Malthus, parce qu’elle permet de nourrir – mal – une plus grande population.25 Cent ouvriers mal nourris sont néanmoins plus forts que dix paysans en bonne santé. Cette force multipliée par celle des machines permit aux armées industrielles de vaincre les armées paysannes et de transformer les campagnes – de les détruire. En somme l’industrie change la Qualité de vie des campagnards en Quantité de vies des citadins. Le même principe d’efficacité permit aux « nouvelles classes moyennes » d’ITC (ingénieurs, techniciens, cadres) et d’employés du « secteur tertiaire », alliées aux drones, robots, ordinateurs, d’évincer les anciennes classes d’agriculteurs et d’ouvriers. Mille employés, même nourris de malbouffe industrielle, sont néanmoins plus forts que cent ouvriers – encore plus mal nourris, d’ailleurs.

    On sait la suite qui nous est promise par le secteur le plus progressiste du capitalisme technocratique, celui des technologies convergentes (NBIC)26 et par ses idéologues : la production consciente et planifiée de « l’homme bionique » (bio-électronique), du cyborg (cyber- organisme), du cybernanthrope comme raillait Henri Lefèvre. Le concepteur de la cybernétique, Norbert Wiener, nous l’a annoncé dès 1945 : « Nous avons modifié si radicalement notre milieu que nous devons nous modifier nous-mêmes pour vivre à l’échelle de ce nouvel environnement. »27
    Nos lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes : ils ont modifié si radicalement notre milieu que nous devrions maintenant nous modifier pour y survivre. Et si nous ne voulons pas ? Eh bien, nous disparaîtrons comme tant de peuples et d’espèces avant nous, cédant notre « niche écologique » à la nouvelle espèce supérieure. C’est qu’il lui en faudra de la matière et de l’énergie pour accomplir son projet d’Übermensch. En somme, la technologie change la Qualité de vie des humains en Quantité de vie des inhumains. Ou l’inverse. Il faudra peut-être se débarrasser de toute l’humanité superflue pour que vive l’élite nécessaire. Les présidents Bush (père & fils) nous l’avaient bien dit quand l’évidence de l’effondrement écologique et du chaos climatique est devenue inévitable, notre mode vie, l’American way of life, n’est pas négociable – et nous sommes tous américains. Des battants. Des vainqueurs. À l’esprit positif et à la foi indéfectible dans la Science et le Progrès.

    Et c’est nous, les « ennemis du Progrès », que l’on traite d’utopistes ! L’utopie, ou plutôt la dystopie, consiste à croire que nous pouvons poursuivre à l’infini l’effroyable transformation du monde et de l’espèce humaine que les déments progressistes nous infligent de gré ou de force. Ce que nous ont permis les chemins de fer, l’électricité et l’emballement technologique des deux derniers siècles, ce sont l’accélération, l’intensification et l’accroissement de tous les processus. Production, population, consommation. L’allongement et l’accélération de l’activité quotidienne, la multiplication des moyens de communication nous ont permis de mener de plus en plus de vies séparées, successives ou simultanées à une vitesse toujours plus frénétique.
    Nos aïeux menaient dans leurs villages et leurs quartiers des vies de famille et de voisinage, lentes et lourdes, des vies rassemblées, où tout avait lieu à distance de marche : le travail, le commerce, l’habitat, le repos, les fêtes, les échanges, les amours, les querelles, etc. C’était donc aussi des vies directement vécues et collectivement vécues, mais naturellement vécues. Si l’on met de côté les ordres monastiques qui relèvent d’un autre registre, il fallut attendre les premiers phalanstères pour voir des tentatives, d’ailleurs suivies d’échecs, de reconstituer des communautés artificielles. Cette vie d’avant, toute prise dans la société la plus immédiate pouvait être affreusement étouffante et mutilante. Elle a suscité en réaction de multiples voies d’évasion, de refuges et de vagabondages.

    Nos contemporains mènent dans leurs agglomérations des vies dispersées, souvent solitaires, séparées et virtuelles. Grâce aux moyens de communication, ils éloignent leur lieu de travail de leur(s) lieu(x) de résidence et celui-ci (ceux-ci), de la zone de chalandise et/ou de loisirs. Leurs horaires ne sont pas moins éclatés et irréguliers que leurs espaces. Ils sont toujours en transit, en voiture, dans le train, le bus, l’avion, sur leurs écrans, vivant à distance et par intermittence, entre leurs familles décomposées, leurs « amis » sur les « réseaux sociaux » et sur les « forums Internet ». Ils sont donc contraints pour maintenir leurs liens et pour se retrouver, à une énorme dépense d’énergie et de matière achetée à force d’argent, c’est-à-dire de travail. Autrement dit, ils passent leur vie à gagner les moyens de se rassembler. Que ne font-ils pas un court-circuit pour vivre d’abord ensemble, avec ceux qui sont ici, au lieu de vivre ailleurs, avec ceux qui sont au loin ? À quoi bon ce détour, sinon à stupidement alimenter la machine économique ?

    C’est Illich, peut-être, qui dans La convivialité (1973), avait relevé ce paradoxe. L’abondance des embouteillages empêche qu’on aille plus vite en voiture, à Paris de nos jours, qu’en calèche à la Belle époque. Mais pour se payer cette voiture censée lui permettre d’aller plus vite – achat, assurance, entretien, essence, stationnement et garage - le conducteur perd une si grande partie de sa vie qu’il irait plus vite à pied ou en vélo. Plus le coût social, écologique, économique de l’industrie automobile. Faut-il enfoncer les portes ouvertes ? Le temps n’est pas de l’argent. Ma vie n’a pas de prix. Aucun emploi, aucun salaire, ne vaut que je lui sacrifie mon seul bien, offert une fois pour toutes par mes père et mère, et que personne ne peut augmenter ni me rembourser. L’électrification du monde ne nous fait pas gagner de temps. Elle nous en fait perdre par les multiples détours économiques et sociaux qu’elle rend d’abord possibles, puis obligatoires. Elle ne nous fait pas vivre mieux, ni plus heureux. Sans compter le ravage de notre milieu naturel. Et croyez bien que c’est dit à regret par des gens qui ne peuvent s’empêcher de lire la nuit.
    Il en est de même des chemins de fer et de l’ensemble de la société industrielle et technologique, dont le bilan est non moins effroyable. Ce constat de faillite que ses auteurs ne songent plus à nier, mais qu’ils cherchent à tourner à leur avantage, en nous réclamant de nouveaux crédits (d’argent, de temps, de destructions et de peine) et en faisant miroiter de nouveaux mirages d’abondance doit entraîner de notre part, sociétaires de la société, deux décisions :
    Le licenciement de la technocratie dirigeante.
    Le démantèlement de la société électrique & industrielle.

    Laissez-nous vivre et rendez-nous la terre, les abeilles et les bougies !

    Pièces et main d’œuvre
    Grenoble, décembre 2016

    --
    1 http://refus.linky.gazpar.free.fr
    2 cf. Le Postillon n°37, octobre 2016
    3 cf. Antifascisme radical ? Sur la nature industrielle du fascisme. Sebastian Cortes. Editions CNT-RP, 2015
    4 cf. Multitudes n°58, printemps 2015
    5 cf. Linky, la filière grenobloise, sur www.piecesetmaindoeuvre.com
    6 Pierre Frappat. 1979, Ed. Alain Moreau
    7 Pièces et main d’œuvre. 2013, Editions L’Echappée
    8 cf. Sous le soleil de l’innovation. Pièces et main d’œuvre. Ed L’Echappée, 2013
    9 cf. Tableau de la géographie de la France (la Table ronde, 2000) ; Planification urbaine et croissance à la grenobloise sur www.piecesetmaindoeuvre.com
    10 cf Métro, boulot, chimio (éd. Le Monde à l’envers) et “Réindustrialisons” : quand “Là-bas si j’y suis” défend le cancer français sur www.piecesetmaindoeuvre.com
    11 cf Fakir n°69, mars-avril 2015
    12 cf. In their own words. Le parallèle entre le Grésivaudan et la Silicon Valley par ceux-là même qui l’ont commis : www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php ?page=resume&id_article=117
    13 cf. Linky : la filière grenobloise, op. cité
    14 Mais il est vrai que nous préférons Elisée Reclus, George Orwell et Victor Serge, combattants sans dieu ni maîtres de l’union libre et de la libre pensée, aux cagots anti-anarchistes qui défilent aux cris de « Dieu est grand ! », consentent au voilage des femmes et attaquent les réunions où l’on ose critiquer leur islamolâtrie (cf. communiqué de Mille Babords : www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php ?page=resume&id_article=885)
    15 cf. Sous le soleil de l’innovation. Pièces et main d’œuvre. Ed L’Echappée, 2013
    18 cf. Frédéric Gaillard. Le Soleil en face. Rapport sur les calamités de l’industrie solaire et des prétendues énergies alternatives. Ed. L’Echappée, 2012
    19 cf. Isère Magazine, novembre 2004
    20 cf. Caliban et la sorcière, Silvia Federici. Ed. Entremonde 2014
    21 cf. http://grenoble-anti-linky.eklablog.com
    22 cf. Le téléphone portable, gadget de destruction massive. Pièces et main d’œuvre (L’Echappée, 2008) ; Adresse à tous ceux qui ne veulent pas gérer les nuisances, mais les supprimer, juin 1990, par L’Encyclopédie des nuisances. www.piecesetmaindoeuvre.com
    23 cf. L’Enfer vert, un projet pavé de bonnes intentions. Tomjo. L’Echappée
    24 cf. De la Popullulation, sur www.piecesetmaindoeuvre.com
    25 cf. Esquisse d’une critique de l’économie politique. 1843-1844
    26 Nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives
    27 cf. Norbert Wiener. Cybernétique et société.

  • Débat Piolle/Sintomer. Conquérir, subvertir ou subir les #institutions
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070816/debat-piollesintomer-conquerir-subvertir-ou-subir-les-institutions

    Tout l’été, Mediapart et la Revue du Crieur organisent des face-à-face entre chercheurs et politiques, entre celles et ceux qui décident de la vie de la cité et celles et ceux qui la pensent. Cette nouvelle rencontre oppose le maire de #Grenoble, Éric Piolle, et #Yves_sintomer, professeur de science politique.

    #Culture-Idées #budget_participatif #démocratie #démocratie_participative #Eric_Piolle #participation #Podemos #pouvoir

  • Piolle/Sintomer. Conquérir, subvertir ou subir les #institutions
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070816/piollesintomer-conquerir-subvertir-ou-subir-les-institutions

    Tout l’été, Mediapart et la Revue du Crieur organisent des face-à-face entre chercheurs et politiques, entre celles et ceux qui décident de la vie de la cité et celles et ceux qui la pensent. Cette nouvelle rencontre oppose le maire de #Grenoble, Éric Piolle, et #Yves_sintomer, professeur de science politique.

    #Culture-Idées #budget_participatif #démocratie #démocratie_participative #Eric_Piolle #participation #Podemos #pouvoir

  • Fresque controversée : le maire de Grenoble invoque la liberté d’expression
    http://www.lcp.fr/afp/fresque-controversee-le-maire-de-grenoble-invoque-la-liberte-dexpression

    Le maire de Grenoble Éric Piolle (EELV) a invoqué lundi la liberté d’expression après la polémique suscitée par une œuvre d’art urbain jugée …

  • "Grenoble va vers la faillite”, s’alarme son maire Éric Piolle
    http://www.brujitafr.fr/2015/11/grenoble-va-vers-la-faillite-s-alarme-son-maire-eric-piolle.html

    Le maire EELV de Grenoble estime que ce sont les baisses successives des dotations de l’État qui conduisent la ville à l’asphyxie financière. C’est un message de détresse que lance Éric Piolle, maire EELV de Grenoble au micro de RTL vendredi 13 novembre....

  • #Grenoble généralise la #vitesse limitée à 30 km/h
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/09/15/grenoble-generalise-la-vitesse-limitee-a-30-km-h_4758042_3244.html

    C’est une première en France. A la mi-2016, dans la plupart des rues de l’agglomération grenobloise, la vitesse des véhicules sera limitée à 30 km/h. Mardi 15 septembre, les maires de 42 communes membres de Grenoble-Alpes-Métropole, « la Métro », devaient s’engager à inverser la logique qui prévaut aujourd’hui en agglomération. « 30 km/h sera la règle, et 50 km/h, l’exception », précise Yann Mongaburu, vice-président de « la Métro » chargé des déplacements, élu à Grenoble sur la liste d’Eric Piolle (Europe Ecologie - Les Verts) en mars 2014.

    #voiture #circulation #écologie

  • Grenoble commence à bannir la publicité de ses rues
    Le Monde.fr avec AFP | 24.11.2014 à 08h08
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/11/24/grenoble-commence-a-bannir-la-publicite-de-ses-rues_4528080_3224.html

    La municipalité écologiste de Grenoble a décidé de ne pas renouveler son contrat avec le groupe d’affichage et de mobilier urbain JCDecaux. Cette annonce, qui était une promesse de campagne du maire, Eric Piolle, est « une première européenne pour une grande ville », explique la mairie
    (...)
    Le démontage durera quatre mois. Au total 326 panneaux vont ainsi disparaître de l’espace public, dont 227 « sucettes », 20 colonnes, et 64 grands panneaux de 8 mètres carrés, soit 2 051 mètres carré d’espaces publicitaire. Les espaces sur les abribus ne sont en revanche pas concernés dans l’immédiat, le contrat signé entre JCDecaux et le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l’agglomération grenobloise ne prenant fin qu’en 2019.

    A la place des panneaux démontés, la métropole rhône-alpine promet de planter « une cinquantaine de jeunes arbres avant le printemps ».

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    Grenoble bans street ads, to replace billboards with trees
    Published time : November 24, 2014 16:09
    http://rt.com/news/208379-grenoble-street-advertising-ban

    The French city of Grenoble will become the first in Europe to remove all commercial advertising from its streets, with the city’s Green mayor promising to replace the signs and billboards with trees and community noticeboards.

    “The municipality is taking the choice of freeing public space in Grenoble from advertising to develop areas for public expression,” the office of Grenoble mayor, Eric Piolle, is cited by The Local news website.

    Between January and April next year, the city will get rid of all of its 326 advertising hoardings, including 64 large billboards.

    “About 50 young trees will be planted before spring” where the ads used to be, the mayor’s office said.

  • Grenoble commence à bannir la #publicité de ses rues
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/11/24/grenoble-commence-a-bannir-la-publicite-de-ses-rues_4528080_3224.html

    La municipalité écologiste de Grenoble a décidé de ne pas renouveler son contrat avec le groupe d’affichage et de mobilier urbain JCDecaux. Cette annonce, qui était une promesse de campagne du maire, Eric Piolle, est « une première européenne pour une grande ville », explique la mairie :

    « La municipalité fait le choix de libérer l’espace public grenoblois de la publicité en développant les espaces d’expression publique et ne lance pas de nouvel appel d’offre pour de l’affichage publicitaire. »

    Le démontage durera quatre mois

    #communication_guérilla

  • Éric Piolle, le Vert à moitié vide

    Qu’est-ce qu’il est séducteur cet Éric Piolle, le nouveau maire de Grenoble ! Florilège de commentaires parus dans la presse : « rassembleur », « gros bosseur adepte du travail collectif », « bon gestionnaire », « très bon chanteur » « intègre », « très pragmatique », « sportif », « pur produit grenoblois », « avec des valeurs », « une synthèse à lui tout seul », « qui sait écouter », « tout pour lui, on vous dit ! », « doté d’une capacité extraordinaire à entraîner les autres derrière lui », « un esprit sain dans un corps sain : du genre à se lever à cinq heures du matin pour regarder des documentaires sur la Shoah tout en faisant du vélo d’appartement ». Certains de ses partisans l’appellent même le « champion ». N’en jetez plus !

    Le pire, c’est que ses adversaires politiques se sont aussi laissés séduire par le personnage. Si son programme, la composition de sa liste voire sa tenue vestimentaire ont été vertement critiqués, l’homme et son parcours ont été presque unanimement salués. Le candidat UMP l’a qualifié de « gendre idéal ». Le directeur de campagne de Safar, Olivier Noblecourt trouve que « c’est quelqu’un de sympathique ». Idem pour Eliane Giraud, vice-présidente (PS) du conseil régional Rhône-Alpes : « Le casting est bon. C’est quelqu’un de pas désagréable, qui a plein de qualités personnelles ». Mais qu’est-ce qu’il leur a fait à tous ? Est-ce l’ivresse de la conquête du pouvoir qui altère le jugement ? Moi qui écris ce texte à jeun, je ne peux que constater : ce Vert est à moitié vide.

    Suite de l’article sur :
    http://www.lepostillon.org/Eric-Piolle-le-Vert-a-moitie-vide.html

  • Ah ouais... quand même !

    En lisant le billet de blog de #Jean_Luc_Mélenchon A l’école de Grenoble où il retranscrit une interview qu’il a donné au Dauphiné Libéré, j’apprends qu’il y a une affaire Eric Piolle et que Mélenchon ballaye ça d’un revers de main.

    Le Dauphiné - Au début de l’été, une polémique a touché le maire de Grenoble Eric Piolle, sur les actions qu’il détient dans une entreprise basée à Singapour et qui a des clients dans des paradis fiscaux. Qu’en avez-vous pensé ?

    « Tout le monde peut avoir des #voisins_de_paliers_peu_respectables, sans être responsable de leurs actes. Je pense juste que cette polémique a été une façon misérable de chercher à lui nuire. En ce qui me concerne, ma confiance en Eric Piolle est intacte. »

    Mais en cherchant un peu, l’affaire semble bien plus politiquement répréhensible qu’annoncé :

    Piolle et Raise Partner : les conseils du Postillon
    http://www.lepostillon.org/Piolle-et-Raise-Partner-les.html

    Une fois n’est pas coutume, Le Postillon publie un texte sur internet, entre deux numéros papier. Ce n’est pas le début d’une nouvelle mode, juste l’occasion d’apporter quelques informations supplémentaires à propos d’Éric Piolle et de Raise Partner.

    Notre dernier numéro, sorti le 26 mai 2014, révélait qu’ #Eric_Piolle était un des co-fondateurs de #Raise_Partner, une société œuvrant dans la finance. Nous ajoutions qu’il en était encore aujourd’hui actionnaire très minoritaire (moins de 0,5%), et que sa femme y travaillait toujours. Six semaines plus tard, l’UMP de l’Isère a profité de cette information, en ajoutant que Raise Partner avait des clients dans des #paradis_fiscaux, pour attaquer le maire de #Grenoble, qui s’était engagé pendant la campagne à « #boycotter les #banques qui pratiquent les paradis fiscaux ». Après plusieurs jours de polémique médiatique, on ne résiste pas à la tentation de se transformer en cabinet de conseil.

    1 - Conseil à Éric Piolle : et si vous arrêtiez de mentir ?
    Questionné sur les possibles clients de Raise Partner dans les paradis fiscaux, vous avez prétendu n’être « pas au courant » (Le Daubé, 7/07/2014). Permettez-nous de douter : ayant été actif dans la société pendant deux ans, comment auriez-vous pu ignorer que la plupart des clients de Raise Partner, sont des fonds d’investissements #Natixis, #Lyxor, #Citadel, #LODH, #TrueBeta, #Millenium ou #GLG_Partners - pour ne citer qu’eux ? Comment ignorer que toutes ces structures sont mouillées dans un tas d’histoires louches et notamment des paradis fiscaux ?

    Surtout, ce que vous ne pouvez pas méconnaître, c’est que vos actions dans Raise Partners sont maintenant dans une société domiciliée dans un paradis fiscal : Singapour. Selon le « traité d’apport de titres » que nous nous sommes procurés, vos actions appartiennent, depuis le 30 novembre 2012, à Raise Partner Pte Ltd, qui est une « société de droit singapourien dont l’adresse de correspondance se situe 70 Anson Road – 12-02 Hub Synergy Point – Singapore 079905 – SINGAPOUR, imatriculée auprès du Companies Act (Cap.50) de Singapour ». En tant qu’actionnaire, nous espérons pour vous que vous avez été « au courant » de cette « délocalisation ».

    Arrêtez donc cette ridicule défense d’esquive : admettez simplement que vous auriez dû depuis longtemps lâcher vos actions de Raise Partner. Il n’y a rien d’autre à dire, juste à joindre le geste à la parole.

    2 - Conseil aux amis d’Eric Piolle : et si vous arrêtiez de le défendre bêtement ?
    Depuis lundi, vous, « camarades » d’Éric Piolle - simples sympathisants ou militants d’ #ELLV ou du #parti_de_gauche – n’avez pas cessé de le défendre, en employant diverses tactiques et arguments plus ou moins ridicules (du style « bientôt l’UMP nous attaquera parce qu’on mange des bonbons #Haribo au conseil municipal »).
    Chers gauchistes, il n’y a rien à défendre dans Raise Partner : des entreprises comme elles devraient être vos ennemies, ni plus, ni moins. Ses clients, les fonds d’investissements cités ci-dessus, regroupent les pires requins de la finance. Le patron actuel de Raise Partner Pte Ltd est un certain #Gilbert_Gagnaire, une caricature de #capitaliste installé à Singapour pour se faire plus de fric et qui est parvenu à revendre sa précédente société à l’agence de notation #Moody’s.
    Arrêtez de croire les bobards de Piolle, qui prétend que Raise Partner ne fait qu’ « introduire de la #régulation dans les opérations financières ». En réalité, jamais il n’est question de « régulation » dans les statuts de Raise Partner. On y apprend par contre que « la société a pour objets, en France et dans tous les pays (…) de réaliser tous conseils, études et assistance en stratégie financière (...) ». En résumé, Raise Partner vend ses services à des fonds d’investissements pour les aider à faire plus d’argent. Business as usual. Il n’y a rien à défendre là-dedans, juste des arguments de plus pour se battre pour la fermeture immédiate de toutes les places boursières. Quant à la fausse naïveté de Piolle, qui prétend qu’il s’est engagé dans Raise Partner pour « changer le système de l’intérieur », j’espère qu’elle vous fait doucement rigoler. En quoi les 9000 actions du maire de Grenoble dans Raise Partner ont-t-elles fait bouger le système, même d’un iota ?
    Bien entendu, contrairement à ce que claironne l’UMP, « l’affaire Piolle » n’a rien à voir avec l’affaire Cahuzac : Piolle n’a a priori rien fait d’illégal. Participer à une société qui a des clients dans des paradis fiscaux, c’est malheureusement trop courant. Mais posséder des actions dans Raise Partner, même 0,5 %, ce n’est pas comme « aller manger une fois au Mac Do », comme se défend l’édile. C’est un choix politique.
    Au lieu de le défendre, vous devriez plutôt questionner votre mentor : pourquoi as-tu gardé ses actions, alors que tu ambitionnais d’être maire de Grenoble ? Pas très stratégique, non ? T’es con ou quoi ?

    3 - Conseil à l’ #UMP et au #PS : et si vous arrêtiez de faire les malins ?
    C’est vrai que vous nous avez bien fait rire : que les ténors de l’UMP et du PS se mettent à attaquer un adversaire politique sur le thème des paradis fiscaux, c’est un peu comme si Staline s’était indigné de l’état des prisons en France. C’est d’autant plus drôle quand on sait qu’ #Alain_Carignon, le cerveau récidiviste de l’UMP de l’Isère, habite au Maroc, qui est selon Le Nouvel Obs (23/08/2013) « un paradis fiscal pour les retraités », et que #Jérôme_Safar, le leader maximo du PS grenoblois, a bossé pour #Bouygues, qui sait également trouver ailleurs qu’en France des fiscalités avantageuses.

    Mais faites attention car vous êtes, cher militants de la droite et de la gauche molle, ici sur un terrain glissant : Raise Partner est une des réussites typiques du « modèle grenoblois » que vous célébrez à longueur de discours enflammés. C’est une #start-up qui a mis au point des « technologies innovantes » grâce à l’ « excellence grenobloise », qui les a brevetées, et qui les a vendues à travers le monde. C’est une société qui a touché des centaines de milliers d’euros d’argent public, des subventions de l’#Anvar et de #Minalogic, des #Crédits_Impôts_Recherche, des exonérations Ursaff, des aides remboursables d’#Oséo, on en passe et des meilleures, tout ça pour produire des logiciels, acheter des billets d’avions, des bureaux à New-York, Londres et #Singapour, bref pour une utilité sociale égale à zéro. Selon notre calcul, la société a touché - entre 2001 et 2010 - plus de deux millions d’euros d’argent public. Si on avait donné tout l’argent qu’on a donné à Raise Partner au Postillon, nous aussi on aurait pu embaucher quinze personnes pour glander.
    L’histoire de Raise Partner, c’est le modèle grenoblois. C’est tout ce qui fait saliver la ministre Geneviève Fioraso, le directeur du CEA de Grenoble Jean Therme, et les pontes de l’UMP, tout ce gaspillage d’argent public pour quelques emplois et beaucoup de profits privés. C’est une histoire qu’on vous racontera - peut-être - plus en détail dans le numéro 27 du Postillon, à paraître au mois de septembre.

    En lien :
    Elections de Grenoble : De quelle victoire Eric Piolle est-il le héros ?
    http://seenthis.net/messages/242471

    • Pour Mieux connaitre Raise Partner :

      In a Nutshell
      http://www.raisepartner.com/about-us/in-a-nutshell

      Raise Partner traces its origins to 2001 when a researcher into applied mathematics in aeronautics recognized similarities between automated flight control and financial portfolio optimization.

      In both contexts the mathematical challenges focus around a problem of robust optimization based upon partial information and approximate models. Aircraft self-navigation through heavy turbulence proves that effective decisions are possible in such an environment.

      Research into portfolio optimization and related financial metrics in a context of uncertain data and models is at the heart of Raise Partner’s business today, as is the concept of “robustness”. The firm has built a successful solutions and consulting business around this core expertise, differentiating itself from the traditional statistical based schools of financial engineering.

      Raise Partner’s clients are amply able to demonstrate the value of proactive and robust risk management, benefitting from early systemic risk detection, dynamic and extreme risk analysis and the resultant positive impact into investment decision making. The firm has worked with G10 governments, sovereign funds, hedge funds, investment banks and asset managers.

      Raise Partner solutions and consulting services include:

      – Portfolio risk/return optimisation under N constraints for ex-ante/pre-trade risk analysis and re-diversification (including drawdown minimisation)
      – Robust conditional VaR measures for cross asset class portfolios
      – Intelligent hedging overlays for illiquid portfolios and reduced hedging costs
      – Fund scanning: robust decomposition and/or replication to identify systemic risk
      – Patented bespoke correlation matrix service
      – Robust dynamic beta estimation and risk model calibration

      What we do
      http://www.raisepartner.com/about-us/mission-statement

      We provide risk analytics and robust portfolio optimizers, risk indices and actively managed indices, implementation services and research.

      We deliver to our clients a patented expertise in interdependencies modeling (global risk detection) and robust optimization (safe decisions).

      Raise Partner is serving investment managers (chief investment officer, strategist, chief economist), portfolio managers, portfolio risk analysts and risk managers within Hedge Funds, Asset Managers, Private Wealth Managers, e- Brokerage firms or Corporate & Investment banking.

      What is robust optimization?

      The following slide deck describes the major principles of robust optimization.
      http://www.raisepartner.com/rp-downloads/rp-what-we-do/Optimisation-Portefeuille-Robuste.pdf#view=fit

  • Elections de Grenoble : De quelle victoire Eric Piolle est-il le héros ?
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=487

    Après 18 ans de municipalité CEA-PS, Grenoble est désormais équipée d’un maire HP-EELV. Eric Piolle est un ancien ingénieur de Hewlett-Packard membre d’Europe-Ecologie-Les Verts. Cette élection ne constitue ni une surprise, ni un « coup de tonnerre » (Le Daubé, 24/03/14), mais la mise à jour du personnel technocratique, dans le droit-fil de l’histoire de la technopole. Les écotechniciens Verts représentent la technocaste au pouvoir ici depuis bientôt 50 ans, et la version 2.0 de son éternel programme : innovation, recherche & développement, gestion du désastre via le « Green New Deal » et la rationalisation éco-responsable de nos vies. (...) Pour lire le texte intégral, ouvrir le document ci-dessous. (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Victoire_d_Eric_Piolle.pdf