L’oubli du récit | Jean Zin
►http://jeanzin.fr/2012/08/19/l-oubli-du-recit
Pour Etienne Bimbenet, ce qui nous distingue des chimpanzés, c’est l’existence d’un monde commun permettant notamment la désignation mais ce monde commun pourrait n’être qu’un sous-produit du récit, le monde absent dont on parle. On ne mesure pas ce que change le fait de pouvoir raconter son histoire, au point qu’on peut imaginer que la première révolution culturelle de l’humanité ait été l’accès au #langage narratif autour des 80 000 ans peut-être. Il se peut que cela remonte à une époque beaucoup plus reculée, rien de plus incertain que notre passé, le récit de nos origines change sans arrêt. On peut supposer un proto-langage phonétique depuis l’origine du genre homo. Il est difficile d’imaginer l’enterrement des morts sans l’intégrer dans un récit, il ne suffit pas d’un nom. C’est donc sans doute largement antérieur, le saut culturel n’étant peut-être dû qu’à l’allongement de la durée de vie permettant une meilleure transmission de ces mythes par les anciens.