person:fabrice lhomme

  • #s04e02
    #Affaire_Benalla : Matignon a provoqué l’enquête sur les sources de Mediapart - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060219/affaire-benalla-matignon-provoque-l-enquete-sur-les-sources-de-mediapart

    Matignon répond au journaliste. « La chef du #GSPM dément être impliquée d’une quelconque façon dans la rupture du contrôle judiciaire de MM. #Benalla et Crase. Elle affirme connaître M. Benalla, mais ne jamais avoir rencontré M. Crase et qu’à sa connaissance celui-ci n’est jamais venu à son domicile. Elle dément également que son compagnon ait pu organiser cette rencontre chez elle en son absence », explique à Mediapart l’entourage d’Édouard Philippe. Matignon a aussi vérifié qu’aucune écoute administrative n’avait été autorisée concernant les protagonistes cités pendant la période des faits.

    Résultat : Valeurs actuelles ne publie rien. Contacté, le journaliste de l’hebdomadaire, Louis de Raguenel, confirme avoir envoyé des questions à Matignon. « S’il était avéré que ce sont mes questions qui ont entraîné la tentative de perquisition de Mediapart, je trouve cela choquant. Moi, j’ai fait mon travail de journaliste », a-t-il réagi.

    [...]

    Le procureur Heitz, qui pilote personnellement les investigations, n’est pas n’importe qui. Il a été nommé en octobre dernier par le pouvoir exécutif après un processus de désignation qui avait suscité une vive polémique, l’Élysée ayant retoqué les trois postulants retenus par le ministère de la justice et le Conseil supérieur de la magistrature.

    Les procureurs, « parce qu’ils sont porteurs d’une politique publique définie par notre gouvernement […], s’inscrivent dans une ligne de hiérarchie », avait estimé en octobre dernier la ministre de la justice, Nicole Belloubet, qui a couvert mardi 5 février, en mentant devant l’Assemblée nationale, la tentative de perquisition de Mediapart par le parquet de Paris.

    Le premier ministre Édouard Philippe a quant à lui dit assumer être intervenu, avec le président de la République, dans la nomination de Rémy Heitz, voulant « être certain » qu’il serait « parfaitement à l’aise » avec le nouveau procureur de Paris.

    papier de libé sur le journaliste en 2014 (suite révélation VA sur Davet / Lhomme)

    (1) « Valeurs actuelles » marche dans la #barbouze - Libération
    https://www.liberation.fr/ecrans/2014/10/28/valeurs-actuelles-marche-dans-la-barbouze_1131405

    Avant de devenir journaliste, ce militant UMP proche de la Droite forte a été le monsieur Communication numérique de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur, entre 2011 et 2012. Puis il a été promu chef du groupe « nouvelles technologies et veille » au cabinet du directeur général de la Police nationale, Claude Balland. Très actif, le jeune community manager se fait vite remarquer par ses prises de position outrancières sur les réseaux sociaux, notamment contre le mariage gay.

    En mars 2013, comme l’a révélé l’Express à l’époque, il finit par être discrètement écarté par Manuel Valls, qui se méfie à juste titre de son activisme. A 26 ans, Louis de #Raguenel devient alors le nouveau rédacteur en chef Internet de Valeurs actuelles. Une reconversion éclair qui ne manque pas de faire jaser en interne. Aux côtés de quelques autres plumes fraîchement débauchées, la nouvelle recrue incarne le virage radical pris avec l’arrivée d’Yves de Kerdrel aux manettes, en octobre 2013. Depuis, de révélations anonymes en dossiers complaisants, l’hebdomadaire s’efforce de servir au mieux la cause sarkozyste. Une stratégie offensive dans laquelle Louis de Raguenel occupe une place discrète mais efficace. La semaine de son scoop, il s’est ouvertement targué d’avoir obtenu ses informations par l’intermédiaire d’un ancien policier proche de la galaxie sarkozyste, reconverti depuis dans le privé. Contacté par Libération, Louis de Raguenel n’a pas souhaité répondre à nos questions.

    La piste barbouzarde est aujourd’hui corroborée par les témoignages des policiers chargés d’assurer la sécurité de Gérard Davet et de Fabrice Lhomme, sous protection rapprochée depuis qu’ils ont reçu des menaces de mort. A deux reprises, tôt le matin, les hommes du SDLP (Service de la protection) ont identifié un véhicule dans lequel un photographe mitraillait méthodiquement ses cibles à l’aide d’un téléobjectif. A chaque fois, la plaque d’immatriculation a été relevée et passée aux cribles des fichiers de police. La première correspond au véhicule d’un particulier, la seconde à une voiture de location.

    Pour les deux journalistes du Monde, les menaces justifiant une protection policière remontent à la fin de l’été, quand Gérard Davet a reçu dans sa boîte aux lettres un courrier explicite (« on va te faire la peau »). Quelques jours plus tard, Fabrice Lhomme découvre sur son paillasson le dessin d’un cercueil, à l’intérieur duquel ont été notés les noms et dates de naissance de sa femme et de ses enfants. Une enquête préliminaire a été ouverte dans la foulée par le parquet de Paris, confiée aux policiers de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance aux personnes).

    et plus recemment sur le mari de la cheffe du GSPM

    https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_17

    • #croustillant
      #pop_corn
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/06/la-perquisition-avortee-de-mediapart-a-ete-declenchee-par-des-informations-t

      « Je voulais savoir si des services étatiques avaient été mobilisés, explique M. de Raguenel. La bande provient-elle d’une écoute ou d’une sonorisation clandestine ? L’idée n’était aucunement d’enquêter sur les sources de Mediapart, ni de savoir comment le site a eu accès à l’enregistrement. »

      Lire aussi Les questions que pose la tentative de perquisition à « Mediapart »
      Après cet appel de M. de Raguenel, mais aussi d’autres médias, un courrier est adressé par le directeur de cabinet d’Edouard Philippe au procureur de Paris, dans un souci de « transparence », selon l’entourage du premier ministre.

      « Plusieurs journalistes nous ont contactés, jeudi et vendredi, pour tenter d’établir un lien entre la cheffe du GSPM, son conjoint, et la rupture du contrôle judiciaire de MM. Benalla et Crase. Matignon a donc procédé à de premières vérifications », écrit M. Ribadeau-Dumas dans ce courrier en date du 1er février, que Le Monde a pu consulter.

      Le bras droit de M. Philippe explique avoir « convoqué sans attendre » Marie-Elodie Poitout, cheffe du GSPM. Elle lui aurait alors expliqué avoir « reçu M. Benalla, qu’elle dit connaître depuis 2017, à son domicile, fin juillet, avec un ami commun », Chokri Wakrim, mais assure que M. Crase n’était pas présent. Enfin, M. Ribadeau-Dumas affirme dans cette lettre qu’aucun des protagonistes n’a fait l’objet « d’autorisation de techniques de renseignement », réfutant ainsi l’idée selon laquelle l’enregistrement aurait été réalisé par un service de renseignement.

      La brigade criminelle saisie du dossier
      Selon Le Parisien, la brigade criminelle, saisie du dossier, a procédé en début de semaine aux premières auditions. Marie-Elodie Poitout a été entendue mardi. Elle aurait confirmé avoir reçu M. Benalla à son domicile à la période indiquée, sans pouvoir préciser le jour, pour lui témoigner son soutien, tout en assurant ne pas avoir réalisé les fameux enregistrements.

      Elle aurait en outre affirmé ne pas se souvenir de la présence de M. Crase lors de cette rencontre mais a indiqué que son compagnon était présent. D’après Valeurs actuelles, ce dernier, militaire en activité, aurait été entendu par la direction du renseignement et de la sécurité de la défense pour son éventuelle implication dans le contrat de protection de l’oligarque russe Iskander Makhmudov que M. Benalla est soupçonné d’avoir négocié alors qu’il était encore en poste à l’Elysée.

      Selon Libération, Chokri Wakrim, présent au domicile de Mme Poitout, serait impliqué dans l’exécution de ce contrat. Le quotidien assure que M. Wakrim « a été sollicité quelques mois plus tôt par M. Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe » puis « était notamment chargé, à Monaco, de la sécurité de la famille de M. Makhmudov ». Contactés, ni Alexandre Benalla, ni Vincent Crase n’ont donné suite aux sollicitations du Monde. M. Wakrim et Mme Poitout n’ont pu être joints.

      Reste à savoir pourquoi Matignon a alerté le parquet de la sorte, alors qu’aucune procédure judiciaire n’était ouverte. L’entourage de M. Philippe précise au Monde qu’« il ne s’agit en aucun cas d’un signalement ou d’un article 40 [du code pénal, qui impose aux agents publics le signalement des crimes ou délits dont ils ont connaissance]. Il s’agit simplement de partager en toute transparence avec la justice des éléments de réponse transmis à la presse et qui sont susceptibles de concerner une affaire judiciaire en cours. Qui comprendrait que Matignon réserve à la presse des informations que la justice pourrait estimer utiles ? »

      Une célérité qui interroge
      Toujours est-il que le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire – dont les bases judiciaires font débat, celle-ci ayant été lancée sans qu’aucune plainte ne soit déposée – dans la foulée de l’envoi de ce courrier et de diligenter les premiers actes avec une célérité qui interroge.

      Pour la première fois de son histoire, Mediapart a fait face à une tentative de perquisition. Comme il en avait la possibilité, le journal en ligne a refusé cet acte judiciaire. Depuis lundi, une trentaine de sociétés de journalistes ont apporté leur soutien à Mediapart en déclarant notamment que la perquisition qui avait visé le site fondé par Edwy Plenel « constitue une tentative particulièrement inquiétante d’attenter au secret de leurs sources. »

    • Révélations sur un nouveau partenaire de Benalla qui inquiète Matignon - Libération
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_17


      Alexandre Benalla et Chokri Wakrim en août 2018.
      Captures d’écran vidéo, DR

      C’est un personnage central de l’affaire Benalla, dont le nom n’est encore jamais apparu jusqu’ici. Chokri Wakrim, 34 ans, a pourtant tissé de nombreux liens avec l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. Libération enquête depuis plusieurs semaines sur ce militaire au parcours opaque. Selon nos informations, il est impliqué dans un contrat de sécurité avec l’oligarque russe, Iskander #Makhmudov. L’homme est aussi le compagnon de Marie-Elodie Poitout, cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM), Edouard Philippe.
      […]
      Un attelage d’autant plus suspect que Wakrim a été sollicité quelques mois plus tôt par Alexandre Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe. Il était notamment en charge, à Monaco, de la sécurité de la famille de Iskander Makhmudov. A l’époque, une partie de ce contrat avait été confiée à la société de sécurité privée Velours, qu’Alexandre Benalla connaît bien pour y avoir travaillé entre 2014 et 2015. Or il existe un autre lien entre cette entreprise et Chokri Wakrim. Selon nos informations, ce dernier a en effet créé une autre société avec un des fondateurs de Velours, dont les statuts datent du 9 juillet 2018, à peine dix jours avant les premières révélations du Monde à l’origine de l’affaire Benalla. Pourquoi avoir créé cette structure à l’objet social incongru (« entretien corporel »), sans lien apparent avec le milieu de la sécurité ? Toujours est-il que le patron de Velours a revendu toutes ses parts à Chokri Wakrim quelques semaines plus tard.

      Plusieurs documents consultés par Libération attestent par ailleurs de la proximité entre Chokri Wakrim et Alexandre Benalla. Le militaire l’a notamment accompagné cet été dans le château de l’homme d’affaires Vincent Miclet, en Dordogne. Dans une vidéo, il apparaît par exemple en pleine séance de tir à la carabine avec l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, dans les jardins de la demeure. Une autre séquence le montre cette fois au domicile parisien de Mohamad Izzat Khatab, sulfureux homme d’affaires syrien soupçonné de nombreuses escroqueries, qui a hébergé Alexandre Benalla pendant plusieurs semaines après son son départ de l’Elysée, comme l’avait révélé Libération. Une proximité qui soulève de très nombreuses questions. Contacté à plusieurs reprises, Chokri Wakrim n’a pas répondu à nos sollicitations.

      #Izmaïlovo #Izmaïlovskaya

    • https://melenchon.fr/2019/02/04/perquisition-mediapart-letat-autoritaire-saffole

      Ce jour-là, Médiapart n’eut pas un mot pour s’étonner des 17 perquisitions contre les militants de « La France insoumise » et trois de leurs prestataires, ni pour les motifs, ni pour la méthode. Pas un mot d’étonnement sur le déploiement de cent policiers avec les méthodes réservées au grand banditisme, ni la perquisition au domicile du Président d’un groupe parlementaire d’opposition, de la saisie de tout le contenu de l’ordinateur de la Secrétaire Générale du groupe, pourtant aucunement concernée par les deux dossiers bizarrement joints qui servaient de prétexte à cette razzia. Pas un mot contre la confiscation d’ordinateurs ou de leur contenu intégral, rien contre la capture du fichier d’adhérents au Parti de Gauche, pas un mot contre l’interdiction faite aux responsables d’être présents pendant la perquisition du siège de « La France insoumise ». J’en passe et non des moindres.

      Médiapart ne s’étonna de rien, approuva tout, se tut sur tout ce qui à l’évidence sentait à plein nez l’instrumentalisation politique de la justice et de la police. Rien sur les liens politiques entre les décideurs de l’opération, rien sur l’anomalie d’une opération construite sur deux simples dénonciations et dont seul j’ai eu à pâtir parmi nombre d’autres cités dans ces deux domaines des assistants au Parlement européen et des comptes de campagnes pourtant validés. Rien. Au contraire Médiapart a organisé une croisade de presse contre moi le jour même pour crime de lèse-majesté médiatique. Mediapart a tout justifié, tout validé. Médiapart a couvert de boue dans des spasmes de rage misogyne Sophia Chikirou. Edwy Plenel a tellement dépassé les bornes qu’il a dû lui-même retirer un de ses tweets graveleux. Médiapart a claironné que « les hommes politiques n’ont pas de vie privée ». Médiapart a diffusé des mensonges délibérés comme celui d’après lequel nous aurions été prévenus de longue date de ces perquisitions. Médiapart a fait tout ce qui lui était possible pour salir nos personnes, notre honneur, nos vies personnelles. Médiapart a été dans cette circonstance le chien de garde zélé des basses besognes de la Macronie.

      Mais voilà que l’arroseur est arrosé. Médiapart est pris à son tour dans les manipulations de coups tordus entre divers étages de la police, et de la justice. Cela sous couvert d’une plainte de Benalla à propos d’un supposé viol du secret de l’instruction concernant sa vie privée. L’une d’entre nous a pourtant déposé une plainte de même nature. Bien sûr, elle n’a été suivie d’aucun effet d’aucune sorte. Alors que se passe-t-il ?

      Au-delà de tous les effets de manche et postures héroïques de défenseurs de la liberté de la presse, la réalité crue est d’une autre nature et d’une autre gravité. Les médias, la police et la justice fonctionnent en circuit fermé depuis des années. Les uns achètent des informations à certains des autres qui ne devraient pas les vendre. Parfois, la tractation est gratuite quand se produit un cas qu’ils appellent le « donnant-donnant ». On se demande ce que chacun donne et contre quoi. La preuve de ce trafic impuni : jamais aucune plainte pour violation du secret de l’instruction n’aboutit. Jamais. Au sujet de nos perquisitions, Médiapart publia dès le lendemain des « informations » en copié-collé (tendancieux) des procès-verbaux sans que le Parquet n’émette la moindre protestation ni velléité de réaction. Jubilant, Fabrice Arfi tweeta : « (Révélations) Les premières découvertes des perquisitions Mélenchon. Et c’est embarrassant… ». Mais tout a changé depuis peu.

      Le démarrage de l’affaire Benalla a ouvert une guerre sans merci entre services de police, également entre eux et le palais de l’Elysée, et entre magistrats et médias qui servent de relais d’habitude aux fuites organisées. Tout le monde est en embuscade autour d’un palais présidentiel en état de siège multiple. Tout est en cause dorénavant dans un régime aux abois. Les deux procureurs et les trois policiers venus perquisitionner savaient parfaitement que les dirigeants de Médiapart, sans doute prévenus de longue date, ne permettraient pas la perquisition. En effet celle-ci n’avait pas l’aval d’un juge, au contraire de mon invasion matinale. Ils savaient qu’ils exciperaient du secret des sources. Ce privilège réservé aux seuls journalistes, s’il est parfaitement compréhensible et nécessaire dans une enquête menée par un média, change de nature quand il concerne les affaires de justice. En effet il devient alors la négation des droits de la défense à une instruction sans publicité et donc sans pression. Le secret des sources dans le délit de violation du secret de l’instruction est tout simplement la porte ouverte à tous les abus et manœuvres puisque personne ne peut se défendre, ni contredire les informations publiées, ni solliciter personne pour faire cesser le trafic marchand de l’information. Il devient un droit à faire des piloris médiatiques.

      Ceux qui sont venus chez Médiapart avaient donc une autre intention évidente : intimider les sources d’informations policières à l’œuvre dans l’affaire Benalla auprès de Médiapart et auprès des autres médias qui attendent leur tour de balançoire. Une guerre de grande ampleur a donc lieu en ce moment au sommet des hiérarchies élyséenne, policière et judiciaire. Médiapart aurait dû comprendre à temps ce que signifiait l’agression contre « La France insoumise », les inquisitions sous prétexte de dossiers bidonnés. Médiapart aurait dû se rendre compte que le pouvoir macroniste voulait seulement ouvrir un feuilleton judiciaire à rebondissements contre moi comme cela se pratique dans beaucoup de pays contre les leaders de ma mouvance. Il aurait dû penser politiquement la situation au lieu de s’abandonner au joie du « Schadenfreude », joie à propos du malheur des autres.

      Voici ce que je crois : encouragé par la complicité de Médiapart contre nous, conscient de l’énorme discrédit des médias dans la période, le pouvoir aux abois se croit dorénavant tout permis. Sa tendance autoritaire est désormais en action la bride sur le cou. Si discutables que soient les pratiques de Médiapart et de ses dirigeants, si détestables que soient les méthodes utilisées par ce média contre nous, il ne faut pas se mettre à leur niveau. Ne soyons pas comme Fabrice Arfi quand il pérorait à mon sujet « Depuis deux jours les fausses nouvelles volent en escadrille. La première d’entre elles consiste à dire par un habile syllogisme que les procureurs de la république n’étant pas indépendants en France, la perquisition visant un membre de l’opposition est la preuve d’une justice aux ordres de l’Elysée. CQFD. C’est pourtant bien plus compliqué que cela. Mais que valent la complexité et la nuance quand il s’agit de s’ériger en martyr ? »

      Le danger du moment demande au contraire de prendre la mesure de ce qui se passe bien au-delà de nos mauvais souvenirs. Devant l’exigence d’une justice impartiale et juste, face à l’exigence de la liberté de la presse, on ne règle pas de compte avec ses adversaires politiques. Il faut donc comprendre que le coup porté contre la rédaction de Médiapart en annonce d’autres contre d’autres rédactions. Les perquisitions politiques contre « La France insoumise » ouvraient la porte à celle de Médiapart. Ce qui est fait à Médiapart prépare d’autres mauvais coup de même nature contre d’autres médias ou d’autres formations politiques. Une telle pente est sans retour quand elle est prise. Le silence moutonnier des députés macronistes montre qu’ils sont prêts à tout avaliser. La Macronie est devenue dangereuse pour la liberté. En attestent la violence de la répression contre les manifestants, les pressions sur la justice pour le prononcé de peines très lourdes contre les gilets jaunes. En attestent la série de lois liberticides de Belloubet et Castaner. En attestent les délires du Président de la République sur le rôle de Poutine dans l’insurrection des gilets jaunes et son mépris de classe devenu incoercible. En atteste l’état de siège dans lequel vit notre pays sous la main de cette équipe au pouvoir « par effraction » selon l’expression de son propre chef. Mais que Médiapart n’oublie pas ses erreurs s’il veut être utile au moment qui commence. Nous, nous n’oublierons pas que nos principes doivent profiter aussi à nos adversaires, même les moins sympathiques. La République, comme la liberté, ne se divise pas au gré des moments.

    • Juan Branco :

      « J’ai grand peine pour Mediapart qui se trouve complu en une situation que leur propre veulerie, lors des perquisitions d’octobre, aura autorisé. Je refuse de rendre héroïques des personnes qui s’étaient effacées lorsque la liberté des autres était en danger.

      Je ne recevrai aucun des arguments rhétoriques, notamment en ce qui concerne la saisine des JLD dont on sait tous l’inanité, pour tenter de distinguer les situations. Il y a une tendance grave en un pouvoir que ce media a contribué à enfanter, et celle-ci est là depuis le début.

      Mediapart y a cédé par habitus sociologique, bien plus que du fait des liens qu’il entretient par ailleurs avec certains de ses principaux soutiens (Niel, dont il est incompréhensible que Mediapart n’ait pas racheté la participation) ou Jean-Pierre Mignard.

      Ils ont voulu voir en Macron un bourgeois gentilhomme, là où il présentait de graves dangers : parce qu’ils leur ressemblait. Leur lecture de l’un des mouvements politiques les plus dangereux de notre temps a contribué à le légitimer et le normaliser au sein de la sphère publique.

      Un tel saccage de mois et de mois d’enquête menés par @fabricearfi, @MartineOrange et tant d’autres, un tel saccage d’années de lutte d’@edwyplenel en faveur des idées contre lesquelles s’est fondée la macronie, est chose qui ne peut que blesser. Voilà où nous nous trouvons.

      Alors je répète, une énième fois : cessons de vouloir nous distinguer en courant comme des lapins aveuglés derrière chacune des manifestations de l’autoritarisme de ce pouvoir. Car alors celui-ci en s’effondrant, nous écrasera. Lisons. Débattons. Et enfin, pensons. »

  • Inch’Allah, de Davet et Lhomme : du goudron, des plumes et des plaies
    https://nantes.indymedia.org/articles/43696

    Inch’Allah : l’islamisation à visage découvert. Avec un titre pareil, le dernier ouvrage proposé par Gérard Davet et Fabrice Lhomme ne pouvait manquer de faire du bruit. Et on n’a pas été déçus : documentaire diffusé sur LCP, nombreuses invitations sur les stations de radio et les chaînes de télévision, reprises dans la presse écrite… Avec un quasi-unanimisme pour saluer le travail proposé, mais aussi des critiques, beaucoup moins médiatisées, portant sur la méthode et/ou sur le contenu du livre.

    #Médias #Racisme #Répression #contrôle #social #anti-repression #Médias,Racisme,Répression,contrôle,social,anti-repression

  • « Inch’Allah » : deux journalistes du « Monde » forment des étudiants en déformant le 93 | Nassira El Moaddem et Faiza Zerouala
    https://www.bondyblog.fr/reportages/cest-chaud/inchallah-deux-journalistes-du-monde-forment-des-etudiants-en-deformant-le

    Deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme viennent de publier un livre consacré à la Seine-Saint-Denis, baptisé "Inch’Allah, l’islamisation à visage découvert". Cinq étudiants en journalisme ont été chargés d’arpenter le département pour raconter "la progression rampante" de la religion musulmane. Les auteurs promettent un ouvrage sans idéologie mais « 100 % faits ». Cette promesse éditoriale n’est pas tenue. Compte-rendu Source : Bondy Blog

  • « Un buzz malveillant à des fins politiques et commerciales. »
    http://www.editionslibertalia.com/blog/veronique-decker-a-propos-de-inch-allah-davet-lhomme-181022

    Véronique Decker à propos du livre Inch’ Allah. L’islamisation à visage découvert, par Ivanne Trippenbach, Célia Mebroukine, Romain Gaspar, Hugo Wintrebert et Charles Delouche, sous la direction de Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Fayard, octobre 2018)

    Ce qui me pose souci, ce ne sont pas seulement les conditions de la fabrication du livre, avec des « témoins » qui ne sont pas autorisés à relire les passages les citant alors que des extraits étaient commentés à la télévision, à la radio, dans un hebdomadaire réac-publicain ou sur les réseaux sociaux. Ce qui me pose souci, c’est le projet politique douteux du livre, c’est l’accumulation d’anecdotes non datées, mettant bout à bout dans un inventaire à la Prévert un rebouteux islamique, une femme de ménage mécontente d’avoir à passer l’aspirateur dans une salle pleine de tapis, une école salafiste, des hommes qui refusent de serrer la main des femmes, 143 absents dans une école le jour de l’Aïd, des jeunes croulant sous une montagne de préjugés… sans aucune réflexion. Mais avec des incises tendancieuses, comme le fait de me présenter comme « une enseignante soldat », ou pire : d’imaginer que mon projet serait de « contenir l’islam ».

    #médias #presse #journalisme #islamophobie

  • Entretien exclusif : Alexandre Benalla livre ses véritésLe Monde | 26.07.2018 à 09h26 • Mis à jour le 26.07.2018 à 10h54 | Propos recueillis par Gérard Davet, François Krug et Fabrice Lhomme

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/26/entretien-exclusif-alexandre-benalla-livre-ses-verites_5336090_823448.html

    (...) Lors de la séance photo, réalisée en fin de journée, est apparue Michèle Marchand, figure de la presse people et très proche du couple Macron. Preuve que dans la tempête, M. Benalla n’est pas un homme seul. (...)

  • Progresser en orthographe, c’est devenir meilleur dans toutes les matières
    http://abonnes.lemonde.fr/campus/article/2017/05/11/progresser-en-orthographe-c-est-devenir-meilleur-dans-toutes-les-mat

    C’est désormais démontré : progresser dans la maîtrise de la langue française influe positivement sur les résultats universitaires des étudiants « dans les disciplines aussi bien littéraires que scientifiques ». Tel est en effet l’enseignement d’une étude menée sur les performances des étudiants en première année d’économie et gestion des universités Paris-Est-Marne-la-Vallée et Lille 1 entre 2011 et 2014, publiée en ce mois de mai 2017 dans sa version finalisée.

    « Une bonne syntaxe, une bonne grammaire ou une bonne orthographe aident à bien comprendre l’énoncé d’un problème de mathématiques, comme elles aident à le résoudre », résume Yannick L’Horty, professeur des universités et coauteur de cette étude du CNRS intitulée : « Faut-il encourager les étudiants à améliorer leur orthographe ? ». « Le résultat est clair : l’amélioration de la maîtrise de la langue peut produire des effets sensibles sur les résultats et peut être un

    #éducation #orthographe

    • Malkovich cité à tort dans Swissleaks : la condamnation du Monde confirmée
      AFP Publié le mercredi 24 mai 2017

      La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi la condamnation du journal le Monde, qui avait affirmé à tort que l’acteur américain John Malkovich détenait un compte caché en Suisse, dans le cadre des révélations dites SwissLeaks sur la banque britannique HSBC.

      Chose rare, Le Monde est condamné à publier en une du journal et en page d’accueil de son site internet un communiqué judiciaire, une fois la décision devenue définitive.

      Les journalistes auteurs de l’article, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont été condamnés chacun à 1.500 euros d’amende, et le directeur de la publication à 1.000 euros d’amende.

      Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total 10.000 euros de dommages et intérêts à John Malkovich.

      . . . . . . . . . . . . . .

      http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/malkovich-cite-a-tort-dans-swissleaks-la-condamnation-du-monde-confirmee-592

  • Hollande donne à l’armée et au renseignement le « feu vert pour tuer »
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/jan2017/holl-j13.shtml

    Nouzille écrit : « Depuis son élection en mai 2012, François Hollande entend incarner une politique plus martiale que ses prédécesseurs, quitte à en payer le prix et à sortir du strict cadre de la légalité. Ainsi, il a décidé de riposter de manière systématique aux prises d’otages et aux attentats qui touchent des Français dans le monde ».
    Hollande a donné un feu vert à l’armée et à l’agence de renseignement externe, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), pour tuer des individus identifiés comme HVT (High Value Targets – Cibles de grande valeur) ou High Value Individuals (HVI – Individus de grande valeur).
    Le quotidien français Le Monde a écrit : « Entouré de conseillers militaires plutôt enclins à l’action, dont son chef d’état-major particulier, le général Benoît Puga, et les membres du cabinet de Jean-Yves Le Drian, François Hollande a donc donné des consignes claires aux états-majors militaires et à la DGSE sur le sujet : ils ont son feu vert pour tuer à l’étranger, y compris clandestinement, des “chefs terroristes” et d’autres ennemis présumés de la France. »
    Dans Les Tueurs de la République, Nouzille expose le programme d’assassinats des gouvernements français successifs. Il a révélé l’existence d’une cellule clandestine dans la DGSE dont les combattants sont formés pour mener des opérations « Homo [c’est-à-dire homicides] ».
    Hollande lui-même a avoué qu’il avait ordonné des assassinats ciblés. En parlant aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre Un président ne devrait pas dire ça, publié en octobre dernier, il a dit : « L’armée, la DGSE, ont une liste de gens dont on peut penser qu’ils ont été responsables de prises d’otages ou d’actes contre nos intérêts. On m’a interrogé. J’ai dit : “si vous les appréhendez, bien sûr…” » a dit Hollande. Il a approuvé au moins quatre assassinats ciblés d’islamistes à l’étranger.
    Nouzille déclare toutefois que l’ampleur du programme a été minimisée : « au moins une quarantaine de HVT ont été exécutées à l’étranger entre 2013 et 2016, soit par les armées, soit par la DGSE, soit encore, plus indirectement, par des pays alliés sur la base de renseignements fournis par la France. Cela représente environ une opération par mois – un rythme jamais vu depuis la fin des années 1950, à l’époque de la guerre d’Algérie ».

    • L’armée française a délibérément ciblé et assassiné extrajudiciairement un Français, Salim Benghalem, près de Raqqa, en Syrie, dans la nuit du 8 au 9 octobre 2015, lors du bombardement d’un camp d’entraînement de l’État islamique (ÉI).

      Qu’est ce qu’il faisait au milieu d’un camps d’entraînement d’un «  proto-État  » en guerre, de facto, contre la France ? Si la DGSE tue en dehors des zones de conflit alors qu’une arrestation est possible, cela poserait problème, mais là, ce n’est que la mort d’un mercenaire. Après tout, «  on  » n’aurait rien dit s’il avait été tué dans un bombardement turque, russe, syrien, etc. Non ?

  • François Hollande et « le permis de tuer »

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/01/04/francois-hollande-et-le-permis-de-tuer_5057277_1653578.html

    Dans un ouvrage intitulé « Erreurs fatales », qui paraît aujourd’hui, le journaliste indépendant Vincent Nouzille raconte comment la France dresse des listes nominatives de terroristes à éliminer, soumises à l’aval du président de la République, quitte à faire passer la justice au second plan. Extraits.

    Journaliste indépendant, Vincent Nouzille explore depuis des années les zones grises des services secrets. Dans Erreurs fatales (Fayard/Les Liens qui libèrent, 20 euros, 384 pages), il plonge au cœur de la lutte antiterroriste française et raconte, après une longue enquête, comment, depuis le début des années 1980, les autorités ont échoué à prévenir les attaques les plus graves. Le Monde en publie des extraits.

    Des exécutions extrajudiciaires décidées par le président

    « Depuis son élection en mai 2012, François Hollande entend incarner une politique plus martiale que ses prédécesseurs, quitte à en payer le prix et à sortir du strict cadre de la légalité. Ainsi, il a décidé de répliquer de manière systématique aux prises d’otages et aux attentats qui touchent des Français dans le monde. Face aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, il a admis avoir ordonné ce type de vengeances : « L’armée, la DGSE ont une liste de gens dont on peut penser qu’ils ont été responsables de prises d’otages ou d’actes contre nos intérêts. On m’a interrogé. J’ai dit : “Si vous les appréhendez, bien sûr…” » Ces propos confirment ce que nous écrivions au début de 2015, à savoir que la France dresse des listes nominatives de personnes à éliminer, soumises à l’aval du président.

    Entouré de conseillers militaires plutôt enclins à l’action, dont son chef d’état-major particulier, le général Benoît Puga, et les membres du cabinet de Jean-Yves Le Drian, François Hollande a donc donné des consignes claires aux états-majors militaires et à la DGSE sur le sujet : ils ont son feu vert pour tuer à l’étranger, y compris clandestinement, des « chefs terroristes » et d’autres ennemis présumés de la France. Les militaires les appellent des High Value Targets (HVT) ou des High Value Individuals (HVI) – en somme, des cibles de haute valeur. (…)

    Le président a confié à Gérard Davet et Fabrice Lhomme avoir décidé au moins quatre assassinats ciblés durant son mandat. Un chiffre minimaliste, en vérité. Selon nos sources, au moins une quarantaine de HVT ont été exécutées à l’étranger entre 2013 et 2016, soit par les armées, soit par la DGSE, soit encore, plus indirectement, par des pays alliés sur la base de renseignements fournis par la France. Cela représente environ une opération par mois – un rythme jamais vu depuis la fin des années 1950, à l’époque de la guerre d’Algérie. De ce point de vue, François Hollande marque une vraie rupture dans l’usage de la force, alors que Nicolas Sarkozy et surtout Jacques Chirac étaient plus prudents sur ces sujets régaliens.

    Officiellement, les états-majors récusent le terme d’exécutions ciblées. Les militaires préfèrent parler, de manière plus générale, de « neutralisation » de « cibles ennemies » et d’« objectifs stratégiques ». Ils démentent toute identification préalable des personnes visées. Ces dénégations traduisent un certain embarras, lié à une réserve éthique et au flou juridique relatif à ce type d’opérations antiterroristes. En effet, en cas de conflit militaire déclaré, avalisé par le Parlement et par des instances internationales comme l’ONU, les opérations spéciales peuvent être assimilées à des actes de guerre et les cibles à des combattants ennemis, ce qui ne pose pas trop de problèmes légaux a priori.

    En revanche, lorsque les forces spéciales ou les agents du service action (SA) de la DGSE interviennent dans des « zones grises » ou en marge d’une opération militaire classique, le cadre juridique est plus incertain : ils pourraient être exposés à des poursuites dans les pays concernés. Le risque demeure théorique, mais il doit être pris en compte, les missions de ce type s’étant multipliées ces dernières années. Entre 2008 et 2013, les forces spéciales françaises et la DGSE ont, par exemple, capturé ou tué près d’une centaine de djihadistes dans certains pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger) sans qu’aucune opération militaire ait été légalement déclenchée. Sans oublier les raids menés en Libye en 2011 dans la plus grande discrétion, ou celui de la DGSE en Somalie en janvier 2013, en pleine « zone grise ».

    En réalité, la France applique la loi du talion et va même bien au-delà. Ce « permis de tuer » s’apparente parfois à de froides représailles et à des exécutions extrajudiciaires, y compris sous forme préventive. Les frappes militaires n’ont pas grand-chose à voir avec les procédures judiciaires. La légitimité de ces actions peut être admise lorsqu’il s’agit de répliquer à une agression. Mais leur légalité pose souvent question, tout comme leur efficacité réelle dans la lutte contre le terrorisme, puisqu’elles n’empêchent pas les groupes rebelles de se reconstituer et qu’elles accroissent les risques de surenchère. « La France est en guerre, elle tue les chefs ennemis, rien de plus normal », plaide pour sa part un vétéran de la DGSE, partisan de ces opérations « Homo » (pour homicides).

    Selon les responsables des services de renseignement, la traque des cibles humaines est minutieusement préparée. En septembre 2015, évoquant ces opérations de manière exceptionnelle, le général Christophe Gomart, patron de la Direction du renseignement militaire (DRM), en a détaillé le processus devant un public d’initiés, lors de l’université d’été de la défense : « Les cibles d’intérêt, les leaders des groupes armés terroristes, sont très difficiles à intercepter en raison de leur mobilité et des mesures de discrétion qu’elles mettent en œuvre. Le processus vise à réduire progressivement les mailles du filet pour parvenir à identifier puis à localiser la cible avant de lancer l’opération. Ce travail est conduit en partenariat avec d’autres services de la communauté nationale du renseignement, selon le principe que nous appelons “Find, Fix, Finish, Exploit” [trouver, réparer, finir, exploiter]. »
    Le ciblage est affiné à partir de renseignements électroniques, des interrogatoires de prisonniers et des études d’imagerie, qui permettent ensuite l’identification formelle de la cible et son suivi « jusqu’au moment le plus favorable au déclenchement de l’opération » (…).

    Bernard Bajolet, le patron de la DGSE, a livré d’autres confidences sur le sujet. Questionné à huis clos, en mai 2016, par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, il a indiqué que soixante-neuf opérations d’« entrave de la menace terroriste » avaient été conduites par son service depuis le début de 2013. Cinquante et une ont concerné des arrestations, des projets déjoués ou la mise « hors d’état de nuire » de terroristes dans les zones suivantes, par ordre d’importance : Afrique subsaharienne, zone afghano-pakistanaise, corne de l’Afrique, Syrie, Europe, Libye et Egypte. La DGSE aurait contribué directement à la mise en œuvre de quarante opérations de ce type sur cette période, dont une partie était des exécutions – leur nombre n’étant pas précisé.

    Des juges en colère

    Naturellement, sur instruction de l’Elysée, les états-majors mènent généralement ces opérations spéciales dans la plus grande discrétion. Elles sont classées « confidentiel Défense » et ne donnent lieu qu’exceptionnellement à des communiqués militaires. Le président de la République, le ministre de la défense et le chef d’état-major des armées souhaitent cependant montrer régulièrement que la France réplique désormais à toute attaque contre ses intérêts et traque sans relâche les commanditaires, afin de les éliminer. Au risque de se heurter aux magistrats chargés d’enquêter sur les actes terroristes et désireux de pouvoir renvoyer un jour leurs auteurs devant les tribunaux, comme c’est le cas notamment dans les affaires des otages d’Arlit, de la mort de Philippe Verdon ou de celle des deux journalistes de RFI.

    Car les juges, ainsi que les parties civiles, n’apprécient guère les exécutions extrajudiciaires décidées en haut lieu, qui s’apparentent, selon certains d’entre eux, à la réinstauration d’une peine de mort sans autre forme de procès. Aux yeux de l’Elysée et des états-majors, à l’inverse, la guerre contre des ennemis lointains et fanatiques justifie la primauté des opérations militaires sur le recours incertain à la justice hexagonale.

    L’affaire d’In Amenas illustre bien cette tension. Le 16 janvier 2013, une trentaine de terroristes de la katiba El-Mouaguiine Biddam (Les Signataires par le sang), des dissidents d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) dirigés par Mokhtar Belmokhtar, attaquent un gigantesque complexe gazier situé à Tigantourine, à une soixantaine de kilomètres d’In Amenas, dans le sud de l’Algérie. Des centaines d’employés et d’expatriés sont pris en otage. L’armée algérienne lance un raid qui se solde par un terrible bilan : en plus de la trentaine d’assaillants tués, trente-huit civils trouvent la mort durant les combats, dont un Français, Yann Desjeux. Cet ancien soldat des forces spéciales devenu le chef adjoint de la sécurité du site a réussi à sauver plusieurs otages avant d’être exécuté.

    Certains des pays dont sont originaires des victimes, notamment le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Norvège et la France, lancent des procédures judiciaires. A Paris, l’enquête préliminaire est menée par la DCRI. Une information judiciaire, ouverte en janvier 2014, est ensuite confiée au juge Laurence Le Vert, l’un des piliers de la galerie Saint-Eloi, qui regroupe les juges antiterroristes au Palais de justice. La famille de Yann Desjeux, ainsi qu’une infirmière française, Murielle Ravey, rescapée de l’attaque, et trois autres employés français qui ont été séquestrés, se constituent partie civile. Ils soupçonnent notamment les autorités algériennes de ne pas vouloir tout dire sur ce qui s’est vraiment passé à In Amenas, où les dysfonctionnements de sécurité étaient nombreux.

    L’identification des commanditaires de l’attaque est relativement aisée, puisque le groupe de Mokhtar Belmokhtar l’a revendiquée dans une vidéo, la présentant comme une action en représailles contre l’opération militaire française « Serval » déclenchée au Mali quelques jours plus tôt et soutenue par les Algériens. Belmokhtar est l’un des chefs terroristes les plus recherchés au Sahel – aux yeux des Français, l’une des principales HVT à éliminer. Il écume la région depuis des années, enchaînant les prises d’otages et les attentats, associés à la contrebande. Affilié un temps à AQMI, il a déjà échappé à plusieurs raids français et américains. (…)

    Mais un juge ne peut se contenter de ces bribes d’informations pour faire avancer son instruction. Laurence Le Vert doit retracer le déroulement précis des faits, authentifier les causes réelles de la mort de Yann Desjeux, évaluer les éventuelles responsabilités algériennes, identifier tous les membres du commando, poursuivre les assaillants qui ont survécu et les chefs. Plusieurs terroristes ont été faits prisonniers. Auditionnés par les Algériens et le FBI, trois d’entre eux livrent de précieux renseignements sur l’organisation de l’attaque et ses participants, transmis à la justice française ainsi qu’à d’autres pays concernés. Il y est notamment question des préparatifs effectués en Libye et des différents chefs qui ont supervisé l’opération, dont l’Algérien Mohamed Lamine Bencheneb, un diplômé en mathématiques mort durant le raid, et Mokhtar Belmokhtar, qui reste introuvable.

    De son côté, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, interrogé [sur Europe 1] en octobre 2014, évoque huit responsables identifiés et déjà efficacement traqués : « (…) Nous avons neutralisé sept d’entre eux. Il n’en reste plus qu’un et nous l’aurons. » Il s’agit évidemment de Mokhtar Belmokhtar, à qui sont imputées d’autres attaques – les attentats-suicides à Arlit et Agadez au Niger, en mai 2013, et celui commis contre une unité de l’armée française près de Gao, au Mali, le 14 juillet 2014, ayant tué un légionnaire et blessé six soldats.

    Le général de Villiers ne parle pas à la légère. Depuis des mois, plusieurs proches du « Borgne » (Belmokthar) ont effectivement été éliminés sur ordre de l’Elysée : Abou Moghren Al-Tounsi, à la fin de septembre 2013 ; Fayçal Boussemane et le Mauritanien Al-Hassan Ould Al-Khalil, alias Jouleibib, gendre et porte-parole de Belmokhtar, en novembre 2013 ; Omar Ould Hamaha, dit Barbe rouge, bras droit de Belmokhtar, en mars 2014 ; Abou Bakr Al-Nasr, dit l’Egyptien, spécialiste des armes, très actif du côté de Benghazi en Libye, tué en avril 2014. Un autre lieutenant du Borgne, Ahmed Al-Tilemsi, trouvera la mort en décembre 2014 ; il était suspecté d’être l’un des principaux responsables de l’enlèvement de Vincent Delory et Antoine de Léocour à Niamey, en janvier 2011.

    Les déclarations du général de Villiers provoquent de vives réactions au Palais de justice de Paris. « Nous avons appris, un peu furieux, par les médias, que des individus susceptibles d’être impliqués dans des affaires de terrorisme avaient été capturés et neutralisés par l’armée française, déplorera Juliette Le Borgne, ancienne procureur au parquet antiterroriste. Notre objectif judiciaire, c’est de conserver ces personnes en vie pour les traduire en justice. Or ce n’est pas l’objectif de l’armée française. Nous voulons juste savoir la vérité, pour les familles. »

    Tout aussi courroucée de voir les militaires mener leur justice expéditive, la juge Laurence Le Vert a aussitôt convoqué le général Pierre de Villiers pour une audition. Les deux logiques, militaire et judiciaire, s’affrontent, et il ne paraît pas possible de les faire coïncider. A l’Elysée, François Hollande approuve visiblement les opérations militaires classées « confidentiel Défense » visant à éradiquer les chefs des groupes terroristes, sans s’embarrasser des lourdeurs judiciaires. Que ce soit au Sahel ou, désormais, en Syrie ou en Libye, il s’est engagé dans l’engrenage de la guerre. La justice passe au second plan. »

    Erreurs fatales, Vincent Nouzille, Fayard/Les Liens qui libèrent, 20 euros, 384 pages

  • Hollande et le secret défense : enquête préliminaire du parquet de Paris
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/12706-hollande-et-le-secret-defense-enquete-preliminaire-du-parquet-de-pa

    Coup de chaud à l’Elysée.... Plus bête tu meurs....

    Les journalistes du "Monde" Fabrice Lhomme et Gérard Davet ont obtenu ces informations lors d’entretiens

    avec François Hollande pour leur livre "Un président ne devrait pas dire ça...". - G. Vanden Wijngaert/AP/SIPA

    Les journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet, auteurs du livre "Un président ne devrait pas dire ça", ont assuré avoir obtenu une copie du calendrier du raid que le chef de l’Etat français voulait mener pour frapper le régime syrien.

    La masse de confidences faites par François Hollande aux journalistes ces derniers mois continue de peser sur l’Elysée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "compromission de la défense nationale" à la suite de la publication (...)

    #En_vedette #Liberté,_Égalité,_Fraternité... #Actualités_France

  • LA PHRASE DU JOUR = Hollande: "La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain"
    http://www.brujitafr.fr/2016/10/la-phrase-du-jour-hollande-la-femme-voilee-d-aujourd-hui-sera-la-marianne-

    1..pas d’amalgame ? 2...remplacement électoral ? 3..tous Charlie ? 4...le vivre ensemble ? Jeanne d’Arc et Saint Louis apprécieront Dans Un président ne devrait pas dire ça..., une enquête aux mille facettes de Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Stock) sur...

  • Patrick Balkany mis en examen dans une affaire d’évasion fiscale
    Le Monde.fr | 21.10.2014 | Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/10/21/patrick-balkany-au-centre-d-un-schema-sophistique-de-fraude-selon-tracfin_45

    Le député et maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany, convoqué au pôle financier mardi 21 octobre, a été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ».

  • ++ article médiapart :
    Des barbouzes sur les pas de journalistes qui enquêtent sur Sarkozy

    15 octobre 2014 | Par Michel Deléan

    Le retour de Nicolas Sarkozy ainsi que ses ennuis judiciaires décuplent les atteintes au secret des sources des journalistes. Dernier épisode en date bruyamment relayé par Valeurs actuelles : l’espionnage et de basses attaques contre deux enquêteurs du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, filochés et pris en photos.

    Depuis l’affaire des micros du Canard enchaîné (en 1973) jusqu’au cambriolage de Mediapart en pleine affaire Bettencourt (en 2010), on sait que le pouvoir politique – ou certains intérêts – peut parfois avoir recours à des services de l’État ou à des officines plus discrètes pour essayer de museler la presse.

    Le retour récent de Nicolas Sarkozy en politique, conjugué à ses déboires judiciaires, correspond curieusement à un retour de ces pratiques détestables, tout en hystérisant par ailleurs le débat public. Drapé dans une pose berlusconienne, l’ex-chef de l’État et actuel candidat à la présidence de l’UMP se présente en effet comme la victime d’un hypothétique complot ourdi par les médias et les juges. Qu’il soit mis en examen, ou qu’un journal publie une enquête qui le concerne, et voilà aussitôt une preuve supplémentaire de l’ignoble machination qui vise à l’abattre, martèle Sarkozy au cours de ses meetings et dans les médias. Dans le même temps, de sombres manœuvres suivent leurs cours.

    Ainsi, ces jours derniers, plusieurs épisodes nauséabonds ont ciblé deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs de révélations sur les dossiers judiciaires qui concernent Nicolas Sarkozy. Mardi soir, le site internet de l’hebdomadaire Valeurs actuelles met en ligne un article hallucinant, et qui n’est pas même signé : sous prétexte de dénoncer une soi-disant « traque » de Nicolas Sarkozy, menée avec une « violation » du secret de l’instruction « orchestrée par des juges », cet article raconte avec force détails des « rendez-vous secrets » des deux journalistes du Monde à l’Élysée, au ministère de la justice, et enfin au pôle financier du tribunal de Paris.

    À défaut de prouver quoi que ce soit (sinon que de vrais journalistes vérifient et croisent leurs informations aux meilleures sources), ces éléments, ainsi mis en scène par Valeurs actuelles, violent allègrement plusieurs des règles déontologiques du journalisme (lire ici la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes). Ils portent notamment atteinte à la protection du secret des sources, gage d’une information indépendante dans les démocraties. La protection des sources ne constitue pas un privilège, mais « une des pierres angulaires de la liberté de la presse », a jugé la Cour européenne des droits de l’homme (lire ici les principaux textes sur cette question).

    Le Monde a annoncé son intention de saisir la justice de l’ensemble de ces faits. « Nous allons demander au parquet de Paris d’ouvrir une enquête pour espionnage, et déposer une plainte pour diffamation et injure », déclare mercredi Gilles Van Kote, directeur du Monde par intérim. Cette plainte devrait être déposée prochainement par l’avocat François Saint-Pierre.