person:françois durand-dastès

  • Revisiter la carte du monde

    http://www.etudes.cci-paris-idf.fr/publication/210-revisiter-la-carte-du-monde

    Ça m’a l’air très bien. Il y a hélas une analyse de Pascal Lamy, mais pour contrebalancer, on trouvera des textes des excellents géographes Christian Grataloup et François Durand-Dastès ainsi que du démographe qui nous avait aidé à publier le dosier Démographie dans le Monde diplo en 2012, Gérard François-Dumont

    Revisiter la carte du monde

    Collection : Cahiers de Friedland

    Numéro : 11

    1er semestre 2013
    Notre rapport à la géographie est aujourd’hui fondamentalement transformé par la mondialisation et la révolution numérique. Il en résulte une invitation à revisiter la carte du monde : parce que la cartographie du monde est, avant tout, le fruit d’une Histoire qui change et parce que les frontières sont, désormais, à la fois, des réalités tangibles et des faits transcendés par les technologies.

    Puisqu’il nous faut prendre le monde comme une région, comme « un objet de géographie globale », selon le géographe Christian Grataloup, les géographies thématiques - celles qui retranscrivent les équilibres ou changements d’équilibres démographiques, économiques, politiques ou encore environnementaux, industriels, etc. - en sont transformées comme jamais et nous amènent à regarder le monde avec d’autres yeux compte tenu des basculements dont il fait l’objet.

    Enfin - et ce n’est pas là moindre des évolutions -, si le 18ème siècle avait fait émerger des cartographies du monde par Etat, à la faveur du mouvement des nationalités, le 21ème siècle pourrait bien faire émerger, à la faveur de la globalisation et des innovations technologiques, des représentations du monde mettant en avant la montée en puissance de nouveaux acteurs : entreprises, réseaux voire individus, posant alors de réels défis à la gouvernance mondiale.

    Définitivement, il nous importe à tous, et notamment aux entreprises qui font plus que jamais partie des nouveaux explorateurs du monde, de changer nos représentations et de prendre acte de ces mutations. Les auteurs de ce numéro des Cahiers de Friedland nous délivrent là des clefs fondamentales.

    Quelques verbatim

    « Aujourd’hui, un planisphère centré sur les États-Unis ou la Chine serait tout aussi peu représentatif de la mondialité », Christian Grataloup

    « L’on passe à une géographie industrielle de plus en plus difficile à représenter sur des cartes », Joel Ruet

    #cartographie #représentation #imaginaire #perception #géographie #mondialisation

  • La population indienne en 2011 : anciennes et nouvelles différenciations spatiales

    Superbe article et beaucoup de cartes très très intéressantes, mais franchement chez mappemonde que par ailleurs j’aime beaucoup, il faudrait vraiment travailler les légendes des cartes : résidus de régression, coordonnées sur l’axe 1 d’une analyse en composante principale... Un peu ésotérique pour qui n’est pas géographe, et encore, je suis sur que dans la grande géographosphère certains se poseraient des questions. Ça vaudrait le coup d’expliquer ça avec des mots plus simples et compréhensibles par ma grand-mère ET mon chauffeur de taxi.

    Sinon, bravo pour le reste.

    http://mappemonde.mgm.fr/num36/articles/art12401.html

    La population indienne en 2011 : anciennes et nouvelles différenciations spatiales

    François Durand-Dastès

    Les résultats publiés six mois après le recensement de 2011 permettent de faire le point sur la masse de la population indienne, le ralentissement de sa croissance, la diversité de l’urbanisation et les problèmes posés par le faible taux de féminité. On s’attache à faire la part des constantes et des inerties d’une part, et des phénomènes nouveaux de l’autre. Les différenciations spatiales sont décrites et cartographiées à l’échelle fine des 600 districts. Les recherches d’explications mènent à des réflexions sur les processus de diffusion et sur les rapports des faits du présent avec des caractères profondément enracinés dans le temps.

    Du fait de l’ampleur de sa masse démographique, tout ce qui se passe en Inde est lourd de conséquences sur nombre de grands problèmes planétaires, comme l’alimentation ou les émissions de gaz à effet de serre. Il y a dans la position mondiale de l’Inde comme une démesure, qu’il est coutumier d’apprécier en rappelant par exemple que l’Inde représente 17,5% de la population mondiale. Mais cette position se décline sous des formes multiples et présente des aspects qui sont moins couramment évoqués. Ainsi bien que l’Inde soit justement considérée comme peu urbanisée (taux d’urbanisation de 31%), l’effectif de sa population urbaine est nettement supérieur à la population totale des États-Unis ; ou encore, le premier État de la fédération, l’Uttar Pradesh, avec 200 millions d’habitants, viendrait, s’il était un État souverain, au cinquième rang des pays du monde, juste devant le Brésil (et, incidemment, pendant quelques années récentes, son gouvernement a été dirigé par une femme de basse caste).

    La publication des premiers résultats du recensement de 2011 offre l’occasion de faire le point sur l’état de la population indienne, ses caractères, sa dynamique, et aussi de reprendre quelques considérations sur les indications que les résultats du recensement soulignent ou révèlent quant aux structures spatiales du pays (Durand-Dastès, 1995 ; Guilmoto, 2006 ; Landy, 2010 ; Saglio Yazimirsky, 2001).

    #inde #démographie #statistiques

    • #femmes #recensement

      C’est étonnant de comparer la carte du « Taux de croissance démographique, 2001-2011 » avec celles des « Taux de féminité 2001-2011 » parce que c’est inversement proportionnel : c’est là ou il y a le plus de femmes (pour d’hommes) qu’il y a le moins de croissance démographique. L’état des lieux des conditions de vie (et de souffrance) des femmes en Inde est terrifiant.