person:franz kafka

  • Le numéro 2 de la revue Oeuvres ouvertes vient de paraître.

    Voici le sommaire de ce numéro que nous avons intitulé « Kafka n’est pas mort » d’après une note extraite d’un carnet de Peter Handke. On pourra y lire des nouvelles traductions de Kafka et des essais, mais aussi des fictions d’auteurs contemporains.

    SOMMAIRE

    Laurent Margantin - Préface
    Peter Handke - « Kafka ist nicht gestorben »
    Laurent Margantin - Pourquoi une nouvelle traduction du Journal de Kafka ?
    Franz Kafka - Extraits du Journal
    Nelly Engel - Deux lettres de Franz Kafka
    Haggaï Linik - Kafka
    Noëlle Rollet - Milena Jesenska, le regard et le désir
    Sabine Huynh - K comme dékalage
    Franz Kafka - Un entretien d’embauche
    Serge Bonnery - L’auxiliaire
    Jérôme Orsoni - Qualité de lumière
    Pierre Cendrin - Cessation
    Laurent Margantin - Google Death

    http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article4080

  • " « Devant la Loi » : le judaïsme subversif de Franz Kafka " par Michael Löwy
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2019/04/devant-la-loi-le-judaisme-subversif-de.html

    La PARABOLE « Vor dem Gesetz » (Devant la Loi) est un des textes les plus célèbres de Kafka et l’un des rares qu’il ait publiés de son vivant. Ce passage du roman inachevé Le procès était aussi un de ses écrits préférés, qu’il aimait lire à ses amis et sa fiancée Felice. Dans son Journal, il le désigne comme une « légende » et, dans le roman, simplement comme une « histoire ». Mais le terme parabole (Gleichniss), qu’il utilise souvent pour parler de ce genre de textes brefs et à forte charge paradoxale, disséminés comme autant de gemmes étincelantes dans ses cahiers de notes et son Journal, est peut-être le plus approprié.

    Le gardien de la porte, comme les juges du Procès, les fonctionnaires du Château ou les commandants de La colonie pénitentiaire ne représentent en rien, aux yeux de Kafka, la divinité (ou ses serviteurs, anges, messagers, etc.). Ils sont précisément les représentants du monde de la non-liberté, de la non-rédemption, le monde étouffant dont Dieu s’est retiré. Face à leur autorité arbitraire, mesquine et injuste, la seule voie pour le salut serait de suivre sa propre loi individuelle, en refusant de se soumettre et en franchissant les barrières interdites. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut accéder à la Loi divine, dont la lumière est cachée par la porte.

    • Deux métiers. A l’image de la plupart des artistes plasticiens, les auteurs doivent souvent exercer une seconde profession pour compléter les recettes issues de leurs écrits. Afin de mener une existence plus décente, ils se résignent à assumer un autre travail, comme enseignant, journaliste, lecteur, illustrateur, voire violoniste, avocat ou agriculteur…

      Cela était déjà vrai du temps d’Edgar Allan Poe, qui enseigna aussi l’anglais, de James Joyce, qui occupa le poste d’employé de banque, de Julien Gracq, qui fut professeur agrégé d’histoire, ou de Franz Kafka, qui travailla dans le secteur des assurances… Mais le nombre, déjà réduit, de romanciers qui vivent uniquement de leur plume s’amenuise au fil des années.

      Selon la Ligue des auteurs professionnels, entre 41 % et 53 % d’entre eux perçoivent moins que le smic

      Même les auteurs à succès attendus à Livre Paris, qui ouvre ses portes vendredi 15 mars, conservent parfois un autre métier. Michel Bussi – le deuxième plus gros vendeur de livres en France, après Guillaume Musso – n’a mis fin à sa carrière de géographe et de directeur au CNRS qu’il y a deux ans.

      Selon la Ligue des auteurs professionnels, entre 41 % et 53 % d’entre eux perçoivent moins que le smic et seuls 1 600 gagnent plus de 4 500 euros par mois grâce à leur seule plume. Acteurs centraux de l’univers littéraire, ils restent les maillons les plus faibles de la filière sur le plan économique.

      S’il se destinait à l’écriture dès l’enfance, Mathieu Simonet s’est organisé pour être à l’abri du besoin. Il a choisi le métier d’avocat spécialisé en droits d’auteur et droit des affaires. « J’avais besoin de quinze heures par semaine pour écrire, ce que je négociais en entrant dans les cabinets où je travaillais », raconte-t-il. « En 2003, je gagnais suffisamment ma vie, et je me suis mis à mon compte, pour me libérer du temps, quitte à ne pas augmenter mes revenus. »
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      Après cinq romans non publiés, il a signé – sans le lire ! – son premier contrat au Seuil pour Les Carnets blancs (2010). « A l’époque, être publié, c’était une fierté, pas une histoire financière », souligne-t-il. Aujourd’hui, il perçoit 3 000 euros d’à-valoir pour chacun de ses romans, ce qui représente trois ans de travail (son sixième, Anne-Sarah K., a été publié en février, toujours au Seuil). « Cela génère à peine 100 euros par mois », calcule ce quadragénaire, qui grignote sur « son temps d’avocat », grâce à des invitations par des institutions et des résidences d’écrivain.

      Il perçoit aussi d’autres revenus de l’agence Gibraltar, qu’il a cofondée, et propose des sessions d’écriture dans les entreprises. « Cette organisation me permet de faire ce que je veux. Et de ne pas subir la pression de mon éditeur…Je reste un écrivain confidentiel qui vend ses romans entre 800 et 1 000 exemplaires », se félicite-t-il. Il estime malgré tout que « le système actuel n’aide pas suffisamment les écrivains, qui occupent pourtant une dimension politique et citoyenne dans la société ».
      « Personnages héroïques »

      Les enquêtes sur le sujet sont rarissimes. Le sociologue Bernard Lahire, professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon, a publié en 2006 La Condition littéraire. La double vie des écrivains, à La Découverte. Il a analysé 503 réponses d’auteurs exerçant une autre activité, essentiellement dans l’enseignement et le journalisme.

      « Dans cet univers littéraire très faiblement rémunérateur », il dresse le portrait de « personnages héroïques », qui, sans attendre de leur travail une importante rémunération, écrivent vaille que vaille. La difficulté de concilier deux métiers vient, selon lui, « d’un temps haché », de la nécessité d’écrire dans des interstices d’agenda. Il cite l’exemple d’André Buchet, un agriculteur bio qui profite de la mauvaise saison, l’hiver, pour se livrer à ses travaux d’écriture.
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      Les seconds métiers sont légion. Sous le pseudo de Miya, l’auteure de mangas (la trilogie Vis-à-vis, puis Alchimia chez Pika) scinde son temps entre les commandes de son éditeur et des travaux d’illustration. « Ces missions pour des agences de communication visuelle, des marques ou encore la création de motifs de tissu sont plus rapides à effectuer et plus rémunératrices », note-t-elle.

      A la naissance de sa fille, elle a préféré terminer un manga, quitte à refuser les autres commandes. Mais cette jeune femme lyonnaise a ensuite peiné pour relancer ses clients. « J’ai même posé mon CV dans un salon de thé », témoigne-t-elle. « Quand j’avais vingt-cinq ans, j’aurais accepté d’être éditée gratuitement », ­confie Miya, qui, dix ans plus tard, redoute que les éditeurs ne tirent encore vers le bas les à-valoir des plus jeunes auteurs.

      La question est récurrente. Avec sa casquette d’administratrice de la Société des gens de lettres (SGDL), la romancière Léonor de Récondo souhaiterait que les éditeurs homogénéisent les droits d’auteur pour proposer, comme en Allemagne, un minimum de 10 % sur le prix du livre. Une hausse qui, à ses yeux, permettrait d’endiguer quelque peu « la paupérisation des écrivains, qui s’explique aussi par une surproduction des titres [200 livres sortent chaque jour en France] ».

      Avant d’écrire, Léonor de Récondo a embrassé la carrière de violoniste. Elle travaille avec les plus prestigieux ensembles baroques et publie, en 2010, son premier roman, La Grâce du cyprès blanc (Le Temps qu’il fait). Ses cinq romans suivants, dont Amours, Point cardinal ou Manifesto sont édités par Sabine Wespieser. « Je ne suis plus intermittente du spectacle depuis 2015 », explique-t-elle. « Depuis cette date, je vis de mes droits d’auteur. Mes revenus issus de la musique viennent de surcroît. »

      Elle est bien placée pour savoir à quel point « les écrivains sont particulièrement peu aidés. Ils n’ont pas, comme les intermittents, accès au chômage après 507 heures de travail ». Ils « doivent même payer leur entrée à la BNF pour faire leurs recherches et n’ont pas la moindre réduction pour aller au théâtre ou dans les musées… », regrette-t-elle.
      Un système inadapté

      Dans Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ? de Coline Pierré et Martin Page (édition Monstrograph, 2018), nombre d’écrivains affirment tenter de réduire autant que possible leur travail alimentaire, quitte à revoir leur train de vie à la baisse et à habiter à la campagne, par exemple, à l’instar d’Eric Pessan (Dans la forêt de Hokkaido, Ecole des loisirs, 2017). Pour sa part, Julia Kerninon (Ma dévotion, Le Rouergue, 2018) améliore ses revenus grâce à des travaux proches de l’écriture, comme lectrice, traductrice ou en donnant des cours de littérature.

      Un autre romancier qui souhaite rester anonyme dit travailler six mois par an « dans un job qui ne lui prend pas la tête : des rapports financiers assez techniques ou de l’écriture sous pseudonyme dans la collection Harlequin ». Une activité qui doit être assez rémunératrice pour lui permettre d’écrire les six autres mois de l’année.
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      Fondateur et directeur de Teaminside, une société de 250 salariés destinée à faciliter la vie numérique des entreprises, Jean-Sébastien Hongre, qui a publié Un amour au long cours chez Anne Carrière, en 2017, écrit trois heures les samedis, dimanches matin et pendant ses vacances. « C’est un deal avec ma famille. Je suis 100 % avec eux le reste du temps. »

      Erik L’Homme, lui, affirme avoir eu « la chance de pouvoir vivre de [sa] plume dès [son] premier roman destiné à la jeunesse, en 2002 ». Depuis, il en a signé une trentaine chez Gallimard. « Longtemps, un roman par an m’assurait de quoi vivre », se remémore celui qui habite à côté de Dieulefit (Drôme), dans la ferme héritée de son grand-père. « Je n’ai pas de famille à charge, pas de loyer et j’ai besoin de très peu pour vivre. »

      Après l’âge d’or de la littérature jeunesse incarné par Harry Potter jusqu’en 2010, ses revenus ont chuté progressivement. Surtout quand il a choisi d’écrire des romans plus personnels, moins vendeurs. « Depuis trois ans, je dois écrire deux romans par an pour vivre et un quart de mes revenus provient des rencontres scolaires que j’anime », détaille M. L’Homme.

      D’après une étude professionnelle, 60 % des auteurs doivent réclamer leurs droits d’auteur à leurs maisons d’édition

      Il fustige l’incompréhension des pouvoirs publics vis-à-vis des auteurs, en citant l’obligation de cotiser à la retraite à hauteur de 8 % des revenus annuels bruts, qui a remplacé le forfait de 400 euros par an. « Mes impôts sont prélevés mi-janvier, alors que mes revenus peuvent varier du simple au double selon les années », déplore-t-il.

      Un système d’autant moins adapté que les auteurs touchent leurs droits une seule fois par an. Contrairement au cinéma, où l’on connaît chaque jour le nombre d’entrées, la vente des livres reste archaïque. En effet, les libraires ne fournissent aucune information sur les ventes d’ouvrages. Seules les plates-formes d’autoédition paient les auteurs une fois par mois et leur donnent quotidiennement leurs chiffres de vente.

      « L’éditeur n’achète ni le temps passé » à écrire un roman « ni un contenu exclusif à leurs justes prix », se lamente Samantha Bailly, vice-présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs. Sans compter que 60 % des auteurs doivent, d’après la dernière étude professionnelle menée à ce sujet, réclamer leurs droits d’auteur à leurs maisons d’édition.

      Nicole Vulser

  • « J’étais assis à mon joli bureau. Tu ne le connais pas. Comment pourrais-tu d’ailleurs. C’est en effet un bureau au caractère bien bourgeois, qui a pour fonction de vous éduquer. Il a, à l’endroit où sont normalement les genoux de celui qui écrit, deux effroyables pointes en bois. Et maintenant écoute bien. Quand on s’assoit tranquillement, prudemment, et qu’on écrit quelque chose de bien bourgeois, alors on y est bien. Mais malheur à celui qui s’énerve et dont le corps tremble un peu, alors ses genoux touchent inévitablement les pointes, et comme cela fait mal. Je pourrais te montrer les marques bleues foncées. Et cela ne veut rien dire d’autre que : « N’écris rien d’énervé et ne fais pas trembler ton corps en écrivant. » »

    Franz Kafka, lettre à Oskar Pollak, 24 août 1902

  • « Il me semble d’ailleurs qu’on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire  ? Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris  ? Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres (…) – un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous. »

    Franz Kafka, Lettre à Oskar Pollak (extrait), 1904.

  • Aux éditions Oeuvres ouvertes : Franz Kafka | Le Cavalier au seau à charbon & autres histoires

    Les 63 courts récits rassemblés ici sont extraits d’une série de cahiers dont Kafka se servait au quotidien. Certains de ces récits sont célèbres et ont été parfois publiés accompagnés d’un titre qui n’existe pas dans le manuscrit. Plusieurs sont inédits en français. Nous avons voulu rendre le caractère brut de cette écriture souvent nocturne. Certains récits s’interrompent au milieu d’une phrase, après une virgule. C’est l’écrivain à l’œuvre, dans son work in progress, qu’on peut découvrir dans ces pages.

    http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article4068

  • “It’s like Minority Report come to life”
    https://diasp.eu/p/7957923

    “It’s like Minority Report come to life”

    The case of Bilal Abdul Kareem explains how the U.S. use #AI on #metadata to create kill list. It is an exceptionally bold example for the deep state. A second-layer United States government that has given itself the power to decide who might live – and who might be extralegally executed. An excellent piece of #journalism – from a magazine you wouldn’t expect. https://www.rollingstone.com/politics/politics-features/how-to-survive-americas-kill-list-699334

    A century ago, Franz Kafka wrote a parable about a man who comes to a gatekeeper, begging for entrance to the Law. He is obsessed with questions of guilt or innocence. But the gatekeeper never allows him past, and all he learns in the end is that the heavens are indifferent to his most (...)

  • RAVI AMAR ZUPA « WORLD OF GODS »
    https://laspirale.org/peinture-571-ravi-amar-zupa- world-of-gods.html

    RAVI AMAR ZUPA « WORLD OF GODS »Débuts de l’imprimerie, Primitifs flamands et peintres expressionnistes, enluminures mogholes et estampes japonaises, arts précolombiens... Ravi Amar Zupa passe plusieurs millénaires et quelques civilisations à la moulinette de ses collages picturaux.

    Enfant d’artistes et réalisateur de vidéos musicales pour le label Anticon de San Francisco, Zupa revendique les influences conjuguées de Noam Chomsky, Franz Kafka, George Orwell, Pink Floyd, Kurt Vonnegut, Tupac, Goya, Chapelle, Kubrick ou Spike Lee.

    Autant de noms synonymes de rébellion qui répondent aux pulsions iconoclastes de ce natif de Denver dans le Colorado, ville hippie et contre-culturelle par (...)

    #laspirale

  • Nouvelle émission de télévision
    Un quiz de culture générale
    Contre Sarkozy (mon inconscient se moque)

    Mon inconscient se moque
    Et fera moins le malin tout à l’heure
    C’est mardi c’est psy

    Je dépose Sarah à la gare
    Je dépose Zoé au collège
    Je dépose Émile à l’EMPRO

    Je retourne à la maison
    Je me fais un café, je ne me jette pas
    Sur les papiers mais sur Mon Oiseau bleu

    J’imagine qu’il y aurait une solution
    Qui consiste à parler de mes difficultés
    Du moment dans Mon Oiseau bleu

    Mais je doute beaucoup
    Que cela contribuerait
    A faire avancer les choses

    Et qui, plus tard
    Aurait envie de lire
    Ma correspondance avec la MDPH ?

    Même
    Pas
    Moi

    Même pas
    Ma conseillère
    À la MDPH, la pauvre

    N’empêche, toutes proportions mal gardées
    Les personnes qui reçoivent mes correspondances
    Ne doivent pas toutes goûter mon style d’écrivain

    Pourtant de telles correspondances
    Sont signées de mon nom, le même
    Que sur la couverture d’Une Fuite en Égypte !

    Toutes proportions mal gardées
    Je me demande comment Proust
    Traitait ses mails à la Sécurité Sociale

    À : CPAM
    De : Marcel Proust
    Re : Panne et entretien de respirateur

    À : MDPH
    De : Franz Kafka
    Re : Lit adapté à nouvelle condition

    À : CHCT
    De : Herman Melville
    Re : boreout dans l’open space

    Ne pouvant égaler
    Le jeu étincelant de McEnroe
    J’imitais très bien ses colères

    Ne pouvant pas égaler
    L’écriture admirable de Proust
    Je me rabats sur les difficultés respiratoires

    J’en étais sûr
    Mon inconscient fait un peu moins le matin
    Les mardis en début d’après-midi

    Psy : - Un peu littéral non ce rêve ?
    Ego : - Vous trouvez ?
    Psy : - Votre père n’est pas très grand non ?

    Ego : - Et le quiz ?
    Psy : - Vous voulez dire les questions ? Ego : ? Oui
    Psy : - Répondez-y ! Ego : Ah oui, pas con !

    Psy : - Et A. reparue en rêve ?
    Ego : - Pas récemment, sauf un il y a deux semaines
    Psy : - Et ? Ego : - C’est très bref

    Psy : - Dites ! Ego : - je nage au fond d’une piscine
    Je nage vers elle, je lui retire son maillot de bain
    Et je la tripote Psy : - c’est tout ?

    Ego : - Nous sommes surpris
    Je m’enfuie d’une longue apnée
    Psy : - Une apnée ?

    Ego : - Une apnée heureuse,
    Mais mes rêves d’apnées sont nombreux
    Je souffre d’apnées du sommeil

    Ego : - Mais je suis appareillé
    Donc mes rêves d’apnées
    Sont toujours des rêves heureux

    Psy : - Vous ne vous étouffez jamais en rêve ?
    Ego : - Avant plusieurs fois par nuit
    Appareillé, plus jamais

    Psy : - Qu’est-ce qu’une apnée heureuse ?
    Ego : - Des rêves dans lesquels
    Je suis Johny Weissmüller

    Psy : - Vous voulez dire Tarzan ?
    Ego : - Oui, je nage pendant des heures sous l’eau
    Comme les effets de montage dans Tarzan

    Psy : - Vous voyez toujours les ficelles ?
    Ego : - Quand elles sont aussi grosses !
    Psy : - Même enfant ?

    Ego : - Oui, déjà enfant
    Comme de remarquer que c’étaient toujours
    Les mêmes séquences remontées dans les films

    Psy : - Un exemple de film
    Ego : - L’Homme qui valait trois milliards
    Psy : - Je ne m’en souviens plus

    Ego : - Cela ferait un bon titre
    Psy : - Qu’est-ce qui ferait un bon titre
    Ego : - Je ne me souviens plus

    Psy (sourire)
    Ego : - Aujourd’hui j’ai mis longtemps
    À vous faire sourire

    Psy (sourire) : - Déjà
    Avec Johnny Weissmüller
    Ego : - C’est qu’on se donne du mal

    Psy : - Et Johny Weissmüller ?
    Ego : - Je suis Johny Weissmüller
    Chaque fois que je vais à la piscine

    Psy : - Vous nagez beaucoup ?
    Ego : - Je fais Paris-Compiègne
    Chaque année

    Et la sonnette de la personne suivante
    A sonné le coup de sifflet final
    Un score nul en somme

    Les adversaires se sont serré la main
    Est-ce qu’un jour Mc Enroe et moi
    On se fera une haie d’honneur ?

    Psy : - À la semaine prochaine
    Ego : - Je croyais que…
    Psy : - Vous avez raison, au 9 janvier

    Ego (intérieurement) :
    – Pourquoi cet acte manqué ?
    Il regrette déjà que ce soit fini ?

    Retour à la maison
    Sur l’autoradio je me passionne
    À écouter un fiscaliste !

    Tout le pouvoir
    Au fiscaliste
    Sans rire !

    J’essaye des trucs
    Je bouinnasse
    Je ne fais rien de bon

    Le technicien de mon respirateur arrive
    Homme jovial qui se marre tout le temps
    Refuse poliment le café, pas la conversation

    C’est qu’on apprend de ces trucs
    En regardant les statistiques
    D’utilisation de cette machine

    Je dors 7 heures et deux minutes
    Par nuit en moyenne
    Mes stats ressemblent à un clavier

    Cinq notes enfoncées,
    23h00 - 06H00, deux notes non jouées
    00H00 - 07H30, samedi et dimanche

    Voilà bien l’anarchiste que je suis
    Plaisantant avec les agents de police le soir
    Et dormant comme un loir

    http://www.desordre.net/musique/reich.mp3

    Un loir qui serait
    Comptable
    Ou qui jouerait du Steve Reich

    « Et un jour vous pensez
    Que cela enregistrera les rêves ? »
    Tête du technicien

    Je rejoins Émile chez l’orthophoniste
    Intelligence de la discussion
    Bienveillance et compétence, dévouement

    En sortant je propose à Emile
    D’aller boire un coup
    « Et mon goûter ? », demande-t-il

    – Pâtisserie orientale ?
    – D’accord
    Rue de Paris

    La dame nous donne un plein sac
    De fourrés aux dattes
    Pour trois fois rien

    C’est en ressortant
    Que je me souviens que son fils
    Était dans la même classe qu’Émile

    Au BDP, où j’ai mes habitudes
    On ne connaît pas mon fils
    Mais on le reconnaît

    Gratin de patates douces
    Omelette au basilic
    Calendrier de l’avent autogéré

    Lucky
    De John Carroll Lynch
    Avec (l’immense) Harry Dean Stanton

    Pas forcément un chef d’œuvre
    Mais je peux regarder HDS
    Dans n’importe quel navet

    Quelle émotion et quelle tristesse
    De se dire qu’il est effectivement mort
    Quelques temps après ce tournage

    À la fin de Lucky, il ne meurt pas
    Alors qu’il marche vers la mort
    Après Lucky, HDS, lui, est mort

    #mon_oiseau_bleu

  • La mort de la République, par Chris Hedges Truthdig, Chris Hedges, 21-05-2017 - Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr
    https://www.les-crises.fr/la-mort-de-la-republique-par-chris-hedges

    Dans la Rome antique, l’État profond, dominé par une armée surdimensionnée et une oligarchie corrompue qui rappelle les États-Unis de 2017, décida de faire étrangler le vaniteux et stupide empereur Commode dans son bain en 192. Mais cette décision ne mit pas un terme au chaos grandissant ni au déclin rapide de l’empire romain.

    Commode, comme un certain nombre d’autres empereurs romains tardifs, et comme le président Trump, était incompétent et consumé par sa propre vanité. Il fit faire d’innombrables statues de lui-même en Hercule et trouvait peu d’intérêt à gouverner. Il utilisa son poste de chef de l’État pour devenir la star d’une mise en scène permanente de lui-même. Il lutta victorieusement comme gladiateur dans l’arène dans des combats arrangés. Le pouvoir, pour Commode comme pour Trump, était principalement destiné à répondre à son narcissisme sans fond, à son hédonisme et à son appétit de richesse. Il a vendu des offices publics afin que des équivalents d’époque de Betsy DeVos et Steve Mnuchin pussent orchestrer une vaste kleptocratie.

    Commode fut remplacé par le réformateur Pertinax, le Bernie Sanders de l’époque, qui tenta en vain de freiner le pouvoir des gardes prétoriennes, l’ancienne version du complexe militaro-industriel. Cette tentative vit Pertinax être assassiné par les gardes prétoriennes après seulement trois mois au pouvoir. Les gardes mirent ensuite aux enchères au plus offrant la charge d’empereur. L’empereur suivant, Didius Julianus, dura 66 jours. Il y aurait cinq empereurs durant l’année 193, celle qui suivit l’assassinat de Commode. Trump et notre empire en décomposition ont des précédents historiques sinistres. Si l’État profond remplace Trump, dont l’ineptie et l’imbécillité sont embarrassantes pour l’empire, cette action ne rétablira pas plus notre démocratie que remplacer Commode n’a restauré la démocratie à Rome. Notre république est morte.

    Les sociétés autrefois ouvertes et ayant des traditions démocratiques sont une proie facile pour les ennemis de la démocratie. Ces démagogues respectent les idéaux, les rituels, les pratiques et les formes patriotiques de l’ancien système politique démocratique tout en le démantelant. Lorsque l’empereur romain Auguste, qui se nommait lui-même le « premier des citoyens », neutralisa l’ancienne république, il prit soin d’en maintenir les formes. Lénine et les bolcheviks ont fait de même quand ils ont mis la main sur les soviets autonomes pour les écraser. Même les nazis et les staliniens ont prétendu gouverner des États démocratiques. Thomas Paine a écrit que le gouvernement despotique est un champignon issu d’une société civile corrompue. C’est ce qui est arrivé à ces anciennes démocraties. C’est ce qui nous est arrivé.

    Nos droits constitutionnels – procédure régulière, habeas corpus, respect de la vie privée, procès équitable, liberté de ne pas être exploité, élections justes et dissidence permise – nous ont été retirés par décision judiciaire. Ces droits n’existent plus que par leur nom. La grande déconnexion entre les valeurs présumées de l’État et la réalité rend absurde le discours politique.

    Des sociétés, en cannibalisant le budget fédéral, s’engagent légalement à exploiter et à piller. Il est impossible de voter contre les intérêts de Goldman Sachs ou d’ExxonMobil. Les industries pharmaceutiques et d’assurance peuvent retenir en otage des enfants malades alors que les parents de ceux-ci font faillite en essayant de sauver leurs fils ou leurs filles. Ceux qui sont accablés par le remboursement de prêts étudiants ne peuvent jamais effacer la dette en se déclarant en faillite. Dans de nombreux États, ceux qui tentent de faire connaître les conditions de vie dans les vastes fermes industrielles où des animaux malades sont entreposés pour l’abattage peuvent être accusés d’infraction pénale. Des sociétés pratiquent légalement le boycott fiscal. Des entreprises ont orchestré des accords de libre-échange qui détruisent les petits agriculteurs et les petites entreprises, et désindustrialisent le pays. Les syndicats et les organismes gouvernementaux conçus pour protéger le public de la contamination de l’air, de l’eau et des aliments, ainsi que des créanciers et prêteurs usuriers, ont été désarmés. La Cour suprême, dans une inversion de droits digne de George Orwell, définit la contribution illimitée des entreprises aux campagnes électorales, comme le droit d’interpeller le gouvernement ou comme une forme de liberté de parole. Une grande partie de la presse, qui appartient à de grandes entreprises, sert de chambre d’écho aux élites. Des sociétés privées ou publiques ont été vendues à de grandes entreprises qui font grimper les taux et refusent leurs services aux pauvres. Le système éducatif est lentement privatisé et transformé en une espèce de formation professionnelle.

    Les salaires stagnent ou baissent. Le chômage et le sous-emploi – masqués par des statistiques falsifiées – ont poussé la moitié du pays dans la pauvreté chronique. Les services sociaux sont supprimés au nom de l’austérité. La culture et les arts ont été remplacés par la marchandisation du sexe, des divertissements banals et des images de violence. Les infrastructures, négligées et sous-financées, s’effondrent. Les faillites, les saisies, les arrestations, les pénuries alimentaires et les maladies non traitées qui mènent à une mort prématurée, accablent une sous-classe harcelée. Les désespérés fuient dans une économie souterraine dominée par la drogue, la criminalité et la traite des êtres humains. L’État, plutôt que de s’attaquer à la misère économique, militarise les services de police et les habilite à utiliser la force létale contre des civils non armés. Il remplit les prisons avec 2,3 millions de citoyens, dont seul un petit pourcentage est passé en procès. Un million de prisonniers travaillent pour des entreprises à l’intérieur des prisons, tels des esclaves modernes.

    Les amendements à la Constitution visant à protéger le citoyen de la tyrannie n’ont plus aucun sens. Le Quatrième amendement, par exemple, se lit comme suit : « Le droit des citoyens d’être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n’est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu’il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir ». La réalité est que nos appels téléphoniques, courriels, textos et dossiers financiers, judiciaires et médicaux, ainsi que tous les sites Web que nous visitons tout autant que nos voyages physiques, sont suivis, enregistrés et stockés à perpétuité dans les banques informatiques du gouvernement.

    L’État torture, non seulement dans les sites noirs tels que la base aérienne de Bagram en Afghanistan ou à Guantanamo Bay, mais aussi dans les installations supermax ADX [administratif maximum], comme celle de Florence, Colorado, où les détenus souffrent de crises psychologiques suite à des isolements en cellule prolongés. Les prisonniers, bien qu’ils soient citoyens, endurent une surveillance électronique 24 heures sur 24 et l’enfermement 23 heures par jour. Ils subissent une privation sensorielle extrême. Ils endurent des coups. Ils doivent se doucher et aller à la salle de bains sous caméra. Ils ne peuvent écrire qu’une lettre par semaine à un seul parent et ne peuvent pas utiliser plus de trois feuilles de papier. Souvent, ils n’ont aucun accès à l’air frais et prennent leur unique heure quotidienne de loisir dans une énorme cage qui ressemble à un moulin pour hamsters.
    L’État utilise des « mesures administratives spéciales », connues sous le nom de SAM, pour dépouiller les prisonniers de leurs droits judiciaires. Les SAM limitent la communication des prisonniers avec le monde extérieur. Elles mettent fin aux appels, aux lettres et aux visites avec n’importe qui, sauf les avocats, et limitent considérablement le contact avec les membres de la famille. Les prisonniers sous SAM ne sont pas autorisés à voir la plupart des éléments de preuve contre eux en raison d’une disposition légale appelée la Loi sur les Procédures d’Information Classifiée, ou CIPA. La CIPA, qui a commencé sous l’administration Reagan, permet de classifier les éléments de preuve dans un procès et de les cacher à ceux qui sont poursuivis. Vous pouvez être jugé et condamné, comme Joseph K. dans « Le procès » de Franz Kafka, sans jamais voir la preuve utilisée pour vous déclarer coupable. Sous SAM, il est contraire à la loi d’avoir un contact avec un détenu – y compris pour son avocat – en vue de parler de sa condition physique et psychologique.

    Et lorsque les prisonniers sont libérés, ils ont perdu le droit de vote, reçoivent une aide publique et sont accablés d’amendes qui, si elles ne sont pas payées, les renvoient derrière les barreaux. Ils font l’objet d’enquêtes arbitraires et d’arrestations. Ils passent le reste de leur vie marginalisés, membres d’une vaste caste criminelle.

    Le pouvoir exécutif s’est habilité lui-même à assassiner des citoyens américains. Il peut appeler l’armée dans les rues pour apaiser les troubles civils en vertu de l’article 1021 de la Loi sur l’autorisation de la défense nationale, qui a mis fin à l’interdiction pour les militaires d’agir en tant que force de police intérieure. Le pouvoir exécutif peut ordonner aux militaires d’arrêter les citoyens américains considérés comme des terroristes ou associés à des terroristes. C’est ce qu’on appelle l’« interprétation extraordinaire ». Les personnes détenues par l’armée peuvent se voir refuser les droits de procédure et d’habeas corpus et être détenues indéfiniment dans les installations militaires. Les militants et les dissidents, dont les droits étaient jadis protégés par le Premier amendement, peuvent faire l’objet d’une incarcération indéfinie.

    Les déclarations, les croyances et les associations protégées par la Constitution sont criminalisées. L’État s’est donné le pouvoir de détenir et de poursuivre les gens non pour ce qu’ils ont fait, ni même pour ce qu’ils avaient l’intention de faire, mais pour avoir des croyances religieuses ou politiques que l’État juge séditieuses. La première cible a été les musulmans fondamentalistes, mais ils ne seront pas les derniers.

    Les formes extérieures de la participation à la démocratie – le vote, les partis politiques concurrents, le contrôle judiciaire et la législation – ne sont plus que du théâtre sans signification. Celui qui vit sous surveillance constante, qui est susceptible d’être détenu n’importe où à n’importe quel moment, dont les conversations, les messages, les réunions, les tendances et les habitudes sont enregistrés, entreposés et analysés, qui est impuissant face à l’exploitation par les entreprises, peut bien être décrit comme libre : la relation entre l’État et le citoyen surveillé constamment est celle du maître avec l’esclave. Et ces chaînes ne seront pas éliminées si Trump l’est.

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