person:fritz lang

  • La cité de l’indicible peur
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/166-lebanon-days-of-tomorrow/special-mocky/article/la-cite-de-l-indicible-peur

    Jean-Pierre Mocky, 1964, FR, 35mm, VO 85’

    Adapté de Jean Ray, dialogué par Queneau, monté par Marguerite Renoir, photographié par Eugen Schüftan (célèbre pour ses collaborations avec Fritz Lang, Max Ophüls, Franju, Douglas Sirk...), interprété par Bourvil, Francis Blanche, Raymond Rouleau, Jacques Dufilho, Jean-Louis Barrault, Jean Poiret (un casting de rêve donc), sans oublier la musique géniale de Gérard Calvi (Ah, les belles bacchantes !, les premiers dessins animés d’Astérix, les films de Pierre Tchernia), il n’en faudra pas plus pour vous convaincre de venir voir le chef d’œuvre de Jean-Pierre Mocky, emblématique de sa première période. Farce jubilatoire, peuplée de bons mots, de personnages absurdes et inoubliables, entre cinéma français de papa et épisode foutraque de Scoubidou, voilà une (...)

  • Sur la manière dont on fabrique un #grand_homme - Pierre Rissient
    Je découvre Pierre Rissient, beaucoup d’articles font son éloge funèbre en insistant sur le fait qu’il a co-produit le seul film réalisé par une femme et doté d’une demi palme d’or à Cannes.
    On apprend que cet homme etait pote avec Tarantino et Scorces et on parle du festival de cannes post-weinstein. Du coup je me demande quelles relations avait ce Pierre Rissant avec Weinstein le serial-violeur. Au passage je rappel que le tag #balancetonporc à été crée car le porc était le nom que les actrices donnaient à Weinstein à Cannes.

    C’est impossible que ce Pierre Rissient ignore ce que faisait Weinstein. En cherchant des infos sur les liens entre Rissant et Weinstein je trouve ceci daté de 2008 (ca donne un indication sur le lien entre les porcs et weinstein au passage) :

    Il y a trois ans, ils claquaient la porte de Disney, lui laissant leur société Miramax - et son extravagant catalogue de films. Depuis, les frères Weinstein n’étaient plus réapparus à la lumière. Mais leur dernier film, Zack and Miri Make a Porno, vient de faire un tabac au festival de Toronto. Les Weinstein, producteurs mythiques du cinéma américain des années 1990, sont peut-être de retour.

    Nés en 1952 et 1954, Harvey et Bob font leur entrée dans le septième art en 1979, à l’aube de l’ère des blockbusters. Le nom de leur société - Miramax - est un hommage à leur mère Miriam et à leur père Max, un tailleur de diamants qui avait combattu en Egypte pendant la seconde guerre mondiale avant de soutenir la cause sioniste.

    Elevés dans le Queens dans des conditions modestes, les deux frères ont grandi dans le culte de la famille Kennedy, mais aussi de la fratrie. Malgré des disputes parfois violentes, ils ont toujours travaillé main dans la main. Véritable cinéphile, doté d’une agressivité très hollywoodienne, Harvey, le plus grand (et le plus gros) des deux, le plus extraverti aussi, s’occupe directement des films.

    Il est aussi le plus redouté - notamment pour sa violence légendaire. Une réputation qui lui vaut d’être caricaturé par Tom Cruise dans Tropic Thunder, le film de Ben Stiller dont la sortie française est prévue le 15 octobre.

    Certains cinéastes le détestent. Sa tendance assumée à couper dans les films lui vaut le doux surnom d’"Harvey Scissorhands", référence au film Edouard aux mains d’argent, dans lequel Johnny Depp porte une paire de ciseaux en guise de mains.

    Mais Harvey est un séducteur sans pareil. Doublée d’une grande intelligence et d’un sens aigu de la communication, son agressivité devient un atout quand il s’agit de défendre un film. « La première fois que je l’ai rencontré, se souvient Vincent Maraval, patron des ventes internationales chez Wild Bunch, il voulait nous acheter Delicatessen. On ne le connaissait pas et on n’avait aucune intention de le lui vendre. Pour nous prouver sa motivation, il est parti puis est revenu déguisé en boucher, avec une tête de cochon sous le bras ! On a fini par lui laisser le film... »

    Quant à ses interventions sur la table de montage, elles relèvent, pour certains, d’un instinct très sûr. Pierre Rissient, qui fut membre du comité de sélection du Festival de Cannes et travailla avec Harvey sur La Leçon de Piano, de Jane Campion, et Little Buddha, de Bernardo Bertolucci, témoigne : « Quoi qu’on pense de Little Buddha, le film se tenait mieux après ses suggestions. Dans sa génération, Harvey est un des seuls à être compétent. »

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/cinema/article/2008/09/13/les-freres-weinstein-refont-leur-cinema_1094856_3476.html#KjWTXQQgzcvdDbW0.9

    Du coup le « féminisme » de Rissient me semble assez particulier car si d’un coté il a co-produit le seul film réalisé par une femme (et du coup je me demande si cette co-palme est pas finalement un cadeau fait à Rissient par ses potes quetards de cannes), Bertolucci est notoirement connu pour le viol de Maria Sheinder
    https://www.lesinrocks.com/2016/12/04/cinema/dernier-tango-a-paris-bertolucci-reconnait-organise-viol-de-comedienne-m
    Et j’ai pas vu Lillte Bouddha mais le pitch fleur un peu le supremacisme blanc, le sauveur blanc et le colonialisme.

    Alors on a des articles élogieux pour un mec totalement inconnu du publique et on efface son amitié avec Weinstein, Tarantino (qui agresse aussi ses actrices en les étranglant jusqu’à l’évaouissement), Bertolucci... pour en faire un pseudo féministe à demi-mots

    Weinstein a co-produit la lecon de piano (un film très douteux du point de vue féministe soit dit en passant, ca m’étonne pas que Weinstein ai produit cet érotisation du chantage sexuel).

    L’institut lumière qui fait la comm pour l’hagiographie de cet inconnu mentionne le nom de son épouse Yung Hee et là j’aimerais bien savoir quelle est la différence d’age entre ce Pierre Rissient et son épouse. J’ai pas trouvé d’infos à ce sujet mais j’ai comme l’impression qu’elle n’a pas 81 ans.

    Bref hier au détour d’un article sur la vieillesse chez les 68tards je tombe sur un exemple de la manière dont la mémoire d’une féministe est faite en 2018 :

    https://seenthis.net/messages/692095
    « Le féminisme radical de Thérèse, sa vision très politique, un peu mégalo et autocratique, n’ont pas toujours facilité les choses, créant des conflits incessants non seulement avec la mairie, mais aussi avec les femmes du projet (un premier groupe a d’ailleurs explosé dès 2011). »

    Au passage je relève l’absence de sororité de cette journaliste qui installe une image très négative de Thérèse Clerc tandis que les hagiographes de Pierre Rissient sont des hommes. C’est peut être un hasard mais cette absence de sororité est un problème pour l’historicisation des femmes et la mémoire en particulier des féministes (qui vont toujours trop loin)

    Les inrock révèlent un peu plus qui est ce Rissient, un gros masculiniste aux tendances extrème droitières : https://www.lesinrocks.com/2018/05/06/cinema/pierre-rissient-disparition-dun-activiste-cinephile-111080076

    Dans ce cinéma, ils avaient établi un fameux carré d’as : Raoul Walsh, Otto Preminger, Fritz Lang et Joseph Losey. Des cinéastes qui ne faisaient pas dans le sentimentalisme ni n’abusaient d’ornementations stylistiques gratuites, menant leurs récits de manière sèche, autoritaire, dans un style sobre qui ne prenait jamais le pas sur le récit et l’action. Des cinéastes également portés vers la masculinité, dans leurs thèmes ou leur esthétique, point sur lequel insistaient les macmahoniens ce qui leur valut des soupçons de sympathies droitières, voire pire.

    Les inrock disent que bien sur c’etait pas un vrai, mais les inrock adorent faire la pub de Cantat et Orselan du coup si les inrock disent que c’est pas un fasciste masculiniste c’est que c’en est un. Il était peut être pas fascite sur tous les plans, mais il y beaucoup d’élément pour dire qu’est c’était un facho de la bite, un mussolinien du zob, un pinochien de la pine, c’est à dire un masculiniste.

    Du coup ca explique le si faible nombre de réalisatrices selectionnées à cannes puisque c’est ce type affreux qui fait des films « éxotico-érotique aux phillipines » (erk !) qui choisissait les films de ce festival misogyne.

    Et du coup cette année, pour la première session de cannes post-weinsteins le festival est dédié à cet homme qui faisait l’éloge de Weinstein.

    #legende_noire #legende_blanche #historicisation #fraternité #fratriarcat #féminisme #cannes #culture_du_viol #mémoire #amnesie #weinstein #balancetonporc #masculinisme

  • The Sheffield Tape Archive is a Post-Punk Demo Treasure Trove « Bandcamp Daily
    https://daily.bandcamp.com/2017/02/28/sheffield-tape-archive-feature

    In the late 1970s, Sheffield—the former industrial powerhouse in the North of England—was a city in a state of flux. It was still defined by its manufacturing industry, one that churned out masses of steel and coal. Tall brutalist concrete buildings towered over the city’s skyline, drawing comparisons to Fritz Lang’s Metropolis. “Sheffield was bleak, colorless and derelict,” Jane Wilson of I’m So Hollow remembers, but it would soon become a city defined by its colorful musical output. Despite pockets of crumbling desolation and dreariness, Sheffield began to birth a cultural movement rooted in glamour, Dadaism and futuristic sounds that were both a contrast to, and a representation of, its surroundings. The music took many forms around this period, some groups harnessing the momentum of punk and distilling it into wiry and urgent post-punk, others reimagining the industrial force of the steel mills, whilst others went about creating a template for a new type of electronic music through synthesizer experimentations, tape loops and cavernous plunges into territories unknown.

    #musique #post_punk #mine_d_or #Sheffield

  • Le réel, l’exact et le vrai
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/PERSON/56423 #st

    Dans son essai Bertolt Brecht et Fritz Lang, traitant de la seule œuvre — le film Les bourreaux meurent aussi (1943) — qui ait vu collaborer deux des plus célèbres artistes allemands en exil à Hollywood (trois, si l’on ajoute le musicien Hanns Eisler), la sociologue Danielle Bleitrach s’interroge : pourquoi, pour raconter l’histoire de l’assassinat bien réel du Reichsprotektor Reinhard Heydrich en 1942 par les partisans tchécoslovaques, les auteurs ont-ils eu besoin de s’éloigner de la vérité en inventant un complot ourdi par tout un peuple afin de charger un « faux coupable », par ailleurs authentique collaborateur nazi ?

    http://zinc.mondediplo.net/messages/39318 via Le Monde diplomatique

  • 8月3日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-160803

    The latest Papier! paper.li/ChikuwaQ/13277… Thanks to @oeuvresouvertes @frxnsien @parages #amreading #hihonews posted at 09:18:10

    「鳥越」を「烏賊」に空目したのが、敗因だったか。 posted at 09:00:32

    RT @AlbertGalera: Beautifully outspoken. Fritz Lang’s Clash by Night (1952). #BarbaraStanwyck #FilmNoir pic.twitter.com/vf1P0ydRlY posted at 08:40:00

    #ねこだんご twitter.com/francescofrong… posted at 08:37:26

    RT @zim2918: Art is like a rose - soft petals, alluring color, sensuous odor, and stinging thorns. Pen and ink pic.twitter.com/44k3GO9RfC posted at 08:36:24

    Top story: Sahil Kapur on Twitter: "Trump proposes to spend “at least double” o… twitter.com/sahilkapur/sta…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 06:00:21

    Top story: Rio Olympics: view from the favelas – ’I can’t leave the house. The … www.theguardian.com/global-develop…, (...)


  • La mécanique des corps, Matthieu Chatellier, 2016

    C’est là que je vois que mes questions ne permettent pas de dire tout ce que j’aurai à formuler à propos d’un avis compliqué...

    Un résumé du moment passé à voir ce film
    Vendredi 28 avril en soirée. Séance interrompue par un coup de fil important. J’aime pas trop ça. Et Christine m’a plusieurs fois posé des questions sur ce que je regardais, et j’aime bien répondre à Christine quand elle me pose des questions alors j’ai zappé sans doute quelques scènes.

    A quels films il m’a fait penser
    Metropolis de Fritz Lang, et puis en fait, à Frankenstein. Je m’explique : Frankenstein raconte un fantasme de l’humanité : Et si un être humain était capable de créer la vie à partir de rien ? Si un être humain pouvait être construit, indépendamment de la naissance ? Ce livre, et puis ce film, et puis plusieurs autres travaillent ce mythe. Rapidement, vient l’idée que l’invention de l’homme concernant la machine est un parallèle à ce deuil impossible de création.

    Quelles images dans ce film m’ont le plus étonnées
    D’abord le début du film m’a scotché. Le travail, de très près des artisans de la chair et du métal. S’en est presque sensuel. Le contact sensible entre la brutalité des outils d’appareillage et le corps en train d’être créé.
    L’avant dernière séquence du film se termine sur une image tout-à-fait belle (l’adolescent s’en va en courant dans la rue). J’ai prié (et ça ne m’arrive vraiment pas souvent) pour que le film se termine là. Mon malheur a été de voir que mon vœux n’était pas exaucé. Pourquoi, bordel, a-t-il besoin de nous en mettre encore une ? Pour nous dire que rien n’est facile ? Que ça prend du temps ? Qu’il faut être patient ? Et ça, on ne l’avait pas deviné ? Ça m’énerve.

    Quels propos m’ont le plus touchés
    Dans ce film il y a deux films.
    Le premier est un essai magnifique sur la chair et la machine, sur le corps travaillé et le corps travaillant. Pour moi il est clair que de la sensualité charnelle se dégage de beaucoup d’images. Le plâtre, le métal, la peau coupée et meurtrie, réparée, la mécanique et le corps. Finalement, le titre est très bien trouvé. Il est moins clair que le réal avait conscience de l’érotisation de ses plans.
    Je précise encore : Combien de personnes accepteraient de se faire filmer, en cadrant le bas ventre et l’entre-jambes, en slip ? Combien de films ont ce genre de plans si ce n’est des films dans lesquels ces plans sont à porté clairement sexuelle ? Je pense très peu. La seule raison qui fait que ce genre de plans est possible, c’est l’argument médical. Tant pis, c’est le sexe de cette femme qui est au milieu du cadre, le travail de sa prothèse se fait sur le bord mais quiconque tient mon propos (que c’est bel et bien le sexe de cette femme qui est filmé) se fait taxer de mal intentionné. Et d’ailleurs je reproche au réalisateur d’être tombé dans son propre piège. C’est-à-dire d’avoir clairement fait des images ambiguës sans jamais exploiter jusqu’au bout les problématiques soulevées par son esthétique. Je l’accuse de déni.
    Et le second est un film que je trouve un petit peu raté (ou au moins classique) sur un centre de rééducation. Les poncifs habituels du deuil, de la reconstruction de la personne blessée à vie, sont là et m’ennuient profondément. Les kinés sont des kinés, les soignants sont des soignants, les patients sont des patients. Rien de plus. Le documentaire sert à un peu plus que ça.
    Sauf bien sûr la séquence magnifique du jeune homme qui se la pète avec son nouveau pied.

    A qui j’aimerai montrer ce film
    A des amateurs ou amatrices de docs, bien sûr, mais aussi de films gore, de S-F et de genre, histoire de vérifier mes dires.

    Ce que je dois absolument dire au groupe
    Que ce film a donné quelques images au film que je prépare à côté. J’aimerai aussi qu’il n’hésite pas à m’en demander plus s’il ne comprend pas mon propos tapé un peu rapidement.

    http://www.cinemadureel.org/fr/programme-2016/competition-francaise/la-mecanique-des-corps
    #comptoir_du_doc #rennes #cinema #documentaire #ciritique_a_2_balles #la_mécanique_des_corps #matthieu_chatellier #2016

  • Dans la série « Cinéastes de notre temps » le Dinosaure et le bébé Une rencontre mythique pour les cinéphiles entre Fritz Lang et Jean-Luc Godard.

    Réalisé en 1964, quelques mois après le tournage du #Mépris, « le
    Dinosaure et le Bébé » met en scène un dialogue entre #Fritz_Lang et #Jean-Luc-Godard. Cet épisode de la série « Cinéastes de notre temps » n’a pas pris une ride. Salutaire coup de pied dans les conventions et autres centenaires fétichistes.

    http://www.youtube.com/watch?v=XcAZu3GkBwI

    http://www.liberation.fr/medias/0101129629-lang-et-godard-deux-monstres-sacres-du-cinema-confrontent-leur

    Fritz Lang à propos de la #technique : « Je ne veux pas voir comme une #machine, comme un #automate. » Jean-Luc Godard, concernant le #romantisme : « Le #cinéma n’est pas l’#art du #siècle, c’est l’art de la #jeunesse. » Deux phrases parmi d’autres, férocement d’actualité, entendues dans le très #mythique Dinosaure et le Bébé, titre des conversations #Lang-Godard, et l’un des fleurons incontestés de la série « Cinéastes de notre temps » concoctée par #André_S._Labarthe et #Janine Bazin. On ne les remerciera jamais assez...

    Flash-back : nous sommes en 1964, quelques mois auparavant Godard a achevé le tournage du Mépris, avec, dans le rôle d’un #metteur_en_scène qui s’appelle Fritz Lang, un metteur en scène, heureux faux hasard, qui justement s’appelle Fritz Lang. Au dernier #plan du #film, on s’en souvient peut-être, Godard s’autorise une hitchcockienne apparition et interprète le rôle du premier assistant langien. Si l’on veut, c’est là un ultime hommage du bébé à son dinosaure d’aîné. L’émotion (que l’on peut pour le coup vraiment qualifier d’intacte) éprouvée à la vision du Dinosaure et le Bébé tient pour une bonne part à ce respect timide, à cette #admiration pudique de l’ex-critique, déjà devenu à l’époque #trublion du cinéma français, envers le « vieux » Lang et ses 42 films au compteur. « Vous connaissez mieux mes films que moi », dit d’ailleurs ce dernier au début de l’#entretien.

    Pourtant, l’intérêt essentiel du film ne réside paradoxalement pas dans les paroles prononcées par les deux loustics. Pour ne rien dire de la #nostalgie #fétichiste, genre #monstres_sacrés réunis, qui, centenaire aidant, ne demande ces temps-ci en de telles occasions qu’à ressurgir. Non, la beauté du Dinosaure et le Bébé est tout entière sise dans sa construction. Une vraie construction de film exigeant, avec ses extraits (#M le Maudit, le Mépris) pour une fois intelligemment insérés au fil des conversations, sa très savante utilisation du #champ-contrechamp qui ne se contente pas de suivre poussivement le locuteur mais permet d’éprouver de l’intérieur l’alternance de temps morts et de paroles qui disent l’amour (« Vous zavez très bien ze que je pense de vous Jean-Luc »), l’orgueil, et, parfois, l’incompréhension revendiquée. Bref, le Dinosaure et le Bébé repose avant tout sur un authentique travail de mise en scène. Dans l’épilogue, #Howard_Vernon, compagnon langien des dernières années, confirme d’ailleurs que le cinéaste considérait cet entretien avec autant de sérieux qu’un « vrai » film. L’occasion de voir quelques #rushes des #dialogues précédents, où Lang dirige lui-même la manoeuvre. Moment parfaitement poignant, qui dévoile l’obsession persistance du #director dans la gestion de ce qu’il considère visiblement comme étant aussi « sa » création.

    Grand film sur le #langage ­ Lang maîtrise difficilement le français, Godard joue à plein son rôle d’accoucheur de la parole de l’autre ­ le Dinosaure et le Bébé est enfin un document rare sur la pratique concrète, noblement #artisanale, du #cinéma. Quand Lang empoigne le stylo et explique, croquis à l’appui, comment il conçoit l’organisation d’une scène puis son tournage, c’est bien évidemment l’impeccable mécanique de ses films qui apparaît en filigrane. Volonté maniaquement rigoureuse qui est d’ailleurs l’exacte antithèse du geste #godardien. « Vous avez toujours une grande vision », dit Lang. « J’aime mieux l’#ensemble que le #détail », répond Godard. Deux conceptions différentes du cinéma qui répondent pourtant à une seule et unique certitude : celle, partagée par les deux bonshommes, que tout film réussi est aussi (et surtout) un #documentaire sur la #vie. Au-delà des anecdotes qui croustillent (on sait que plusieurs séquences, apparemment de vrais dialogues, ont en fait été conçues de toutes pièces au montage, Godard étant parti badiner ailleurs), le Dinosaure et le Bébé, à l’instar des rares films qui ne vieillissent jamais, mérite d’être vu pour ce qu’il est : un #document exceptionnel sur l’#amour_du_cinéma.

    #Cinéma #Analyse #critique #Cinéphilie #Censure #Méthode #Archives #Artisan #Allemagne #Suisse #Vidéo

  • Accueil | Archives Getaway
    http://getaway.eu.org/accueil

    Nous collectons des tracts, brochures, affiches, livres, objets, sons, images, films liés aux luttes sociales et groupes révolutionnaires. Notre intérêt se porte sur la période allant des années 60 à aujourd’hui, sur ce qui s’est produit au plus près des luttes, qui émane principalement de collectifs éphémères et de mouvements tendant à dépasser le cadre des partis et syndicats, et qui donc, bien plus que les livres édités, est amené à disparaître si on n’en organise pas la conservation.

    Ce pourrait être : le plan de tournage d’un ciné tract, un tract d’un collectif de mal logés de votre quartier, un carton de brochures de votre oncle qui a été maoïste dans les années 70, le compte rendu de réunion d’un comité de quartier post 68, un album photo d’un squat des années 80, la bibliothèque d’un syndicaliste révolutionnaire, l’ordinateur d’un anti-technologie en lutte, si vous en trouvez un, la banderole d’une occupation d’Anpe dans les années 90 par des jeunes précaires, le film super 8 d’une manifestation quelconque, un des djembés du collectif de sans papiers de la Maison des Ensembles, l’affiche d’appel à mobilisation pour Klaus Croissant, un enregistrement sur bande magnétique d’une assemblée générale d’occupation à Billancourt, la transcription d’une discussion entre Guattari, Foucault, Fritz Lang, Tronti, Walter Benjamin et la femme de ménage en lutte du collège de France, un exemplaire du guide juridique « s’évader sans peine », la maquette d’un cortège de l’autonomie organisée, le 33 tours d’un chant de lutte en français pas trop insupportable à écouter, des croquis d’un foyer Sonacotra en grève, la vraie recette de la composition de classe, le plan de tissage de votre grand-mère bigouden traditionnellement en lutte contre le folklore, le plateau repas d’un gréviste de la faim des QHS, un des chapeaux des bombeuses à chapeau, le cahier de slogans d’un comité de lycéens, le clic-clac d’un psychiatre de l’anti-psychiatrie, la mob d’un jeune prolétaire rebelle métropolitain, la gamelle d’un sidérurgiste en grève, un slogan intéressant avec son fragment de mur ou à défaut une photo, une carte postale opéraïste... On irait jusqu’à prendre une tasse dessinée par Rodchenko. Par contre nous ne prendrons ni le bol à cheveux de Bernard Thibault, ni la cravate de Georges Marchais, ni l’exemplaire rare du discours dactylographié d’André Malraux accueillant les cendres de Jean Moulin au Panthéon – sauf pour financer les archives.

    Remuer le passé, lui demander des réponses et des explications n’est pas une opération anodine, recueillir des documents, s’en faire les dépositaires c’est aussi contracter une dette, c’est s’engager à essayer d’être à la hauteur des événements, victoires et défaites, joies, espoirs et désillusions qu’ils peuvent contenir. Ce n’est pas une responsabilité que l’on peut endosser seul. C’est aussi pour éviter les écueils d’un regard inapproprié sur cette histoire que la forme collective nous semble le mieux répondre à ce rôle, c’est comme une sorte de garantie contre les analyses vaines, pour trouver de la bienveillance, de l’intelligence et de la perspicacité.
    Mais le passé est muet. Face à lui, pour éviter le soliloque, nouer le dialogue au présent, dégeler ces paroles qui nous parviennent comme prises dans la glace, il faut être plusieurs. D’autres part, pour lui redonner vie, nous avons besoin de formes collectives capables de recevoir ses traces, aussi parce que pour la plupart elles sont le reste d’une élaboration collective. En somme nous souhaitons inventer des formes de travail. Ça pourrait être : appeler largement à venir lire et réfléchir ensemble sur une partie des archives qui serait à cette occasion déplacée dans un lieu public, élaborer une réédition avec des vrais morceaux de présent dedans, à partir de matériaux issus du fond préparer une discussion, la transcrire puis la diffuser, enquêter en partant de documents pour mieux comprendre une situation de lutte, bref, créer l’occasion d’articuler du travail collectif et du travail public, à ciel ouvert.

  • Fritz Lang en majesté | Lionel Richard
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/RICHARD/47185

    Sur Fritz Lang, « tout ou à peu près a été dit », selon Alfred Eibel, préfaçant en 2007 la réédition de son choix d’écrits du célèbre cinéaste. Ce n’était pas le cas, comme le démontre la somme que Bernard Eisenschitz propose avec Fritz Lang au travail , analyse d’une vie en même temps qu’étude systématique (...) / #Allemagne, #Art, #Audiovisuel, #Cinéma, #Culture, #Histoire - 2012/01

    #2012/01