J’ai l’impression que soit tu simplifies extrêmement les propos de Corm, soit tu lui prêtes des idées qu’il n’a pas. Et j’ai un peu l’impression que tu en train de le traiter de théoricien du complot, ce qui serait extrêmement sournois de ta part, mais ô combien usuel.
Une précision notamment : Corm évoque plusieurs fois, ici, Nasser. Or, depuis l’époque de Nasser, le soutien des Américains aux Frères pour faire « contrepoids » à Nasser et aux régimes socialisants de la région est un principe important : par exemple :
Cold War, Holy Warrior
▻http://www.motherjones.com/politics/2006/01/cold-war-holy-warrior
In the fall of 1953, the Oval Office was the stage for a peculiar encounter between President Dwight D. Eisenhower and a young Middle-Eastern firebrand. In the muted black-and-white photograph recording the event, the grandfatherly, balding Ike, then 62, stands gray-suited, erect, his elbows bent and his fists clenched as if to add muscle to some forceful point. To his left is an olive-skinned Egyptian in a dark suit with a neatly trimmed beard and closely cropped hair, clutching a sheaf of papers behind his back, staring intently at the president. He is just 27 years old, but he already has more than a decade of experience deep inside the violent and passionate world of militant Islam, from Cairo to Amman to Karachi. Alongside him are members of a delegation of scholars, mullahs, and activists from India, Syria, Yemen, Jordan, Turkey, and Saudi Arabia, some dressed in suits, others wearing robes and shawls.
The president’s visitor that September day was Said Ramadan, a key official and ideologue of a secretive, underground fraternity of Islamic fundamentalists known as the Muslim Brotherhood. As he stood at the president’s side, Ramadan appeared respectable, a welcome guest if not a fellow statesman.
Le propos de Corm sur ces questions ne se limite pas aux derniers rebondissements de l’actualité. Il travaille sur des logiques longues (quand il évoque les « fabrications des takfiristes » au début, par exemple, il n’est pas en train de parler des six derniers mois et de Daesh, mais d’un temps géopolitique de plusieurs décennies).
Après, on peut aussi faire comme si les Frères n’avaient pas été massivement soutenus par le Qatar, puis les militaires par l’Arabie séoudite. Les deux étant les alliés régionaux des États-Unis. On peut faire comme si des milliards de dollars déversés sur des pays où une grande partie de la population est extrêmement pauvre n’influent pas sur le résultat des « élections » ou sur les équilibres politiques. D’ailleurs Corm a déjà fait remarquer que c’est plutôt l’idée que des gens extrêmement riches et puissants investiraient en pure perte des milliards de dollars pour influer sur la politique, qui relève du complotisme.