person:giuseppe penone

  • Dans les Cévennes, où il fait froid en ce début de mai, il n’empêche on déguste les pleurotes élevées en cave par une chouette voisine, sont-ce les champignons mais cela donne de nouvelles idées de reconstruction pour Notre Dame (pour le concours d’architecture du Terrier), je continue de travailler sur Le Rapport sexuel existe en ayant quelques idées pour la couverture du livre, Valérie peint le portrait de Zoé, un soir je regarde Film de Buster Keaton et Samuel Beckett, dans une pièce isolée de la maison je tombe sur une ancienne photographie de Berlin, pensée pour @peweck, et au retour de nos Cévennes glacées, on traverse la Margeride et Haute-Loire enneigées, concert du Surnat’ (Tallman, la version concert) à l’Echangeur avec en première partie deux formations issues du Collectif 2035, Where is Mr R.? Et Morgane Carnet, le lendemain Emile et moi tombons sur un vieux cadre de piano, je ne verrai donc pas Simone Barbès ou la vertu de Marie-Claude Treilhou, Au Tracé provisoire, concerts de Burkhard Stangle en duo avec dieb13, puis eRikm et Anthony Pateras, le 22 à Asnières c’est pas forcément ma tasse d’oolong, je revois avec plaisir Inherent Vice de Paul Thomas Anderson, sortie du numéro 9 de La Moitié du fourbi intitulé Vite, Bruno Angelini, Michele Rabbia et Tore Brunborg accueillent les images vidéos d’Al’l (je n’en pense pas forcément grand chose, je parle des images), je maintiens une certaine idolâtrie pour Jim Jarmusch dont je vois chaque film à sa sortie depuis Stranger Than Paradise, j’ai remis la main sur le numéro de Palettes qu’Alain Jaubert a consacré à la Grande Jatte de Pierre Georges Seurat (et auquel j’avais contribué au millénaire dernier), Monrovia, Indiana de Frédéric Wiseman nous montre la première puissance mondiale en son centre et son coeur (par ailleurs cardiaque le coeur), je pars à la recherche du troisième point de fuite avec Marilou et cela devient toute une aventure en html, je remets la main sur des archives personnelles pas toutes avouables, comme ma contribution à Bonne idée de Jean-Jacques Goldman, c’est l’anniversaire de Julia, je suis époustouflé par Passion de Ryusuke Hamaguchi, je revois Carnaval de Thomas Vincent, Printemps de Sylvaine Hélary à l_Echangeur_ est une joie sans mélange, Elena, Christian Wallumrod et Kim Myhr nous laissent un peu sur notre faim et Chris Corsano est un batteur extraordinaire, tout ce au travers de quoi je passe d’archives personnelles à la recherche du troisième point de fuite, très belles toiles de Bernard Frize à Beaubourg, quelques oeuvres du musée découvertes par Zoé, un peu scotchée dit-elle par Giuseppe Penone, Louis Sclavis invite trois violoncellistes, quel dommage que cela ne se passe pas dans une bonne salle de concert !

    http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/201905.htm

    Quel joli mois de mai !

  • Les carnets du paysage n° 28 - Le musical
    Ecole Nationale Supérieure de Paysage - Versailles - Marseille
    http://www.ecole-paysage.fr/site/carnets_du_paysage/Le-musical.htm

    Le paysage n’est pas visible seulement, il est audible aussi, sillonné de sonorités multiples, dans lesquelles l’oreille peut saisir des lignes, des formes, des dynamiques. La sonorité d’un paysage déploie en lui des spatialités auxquelles le regard n’a pas accès facilement.

    Dire qu’il y a une musicalité à l’œuvre dans les paysages, ou qu’il y a quelque chose comme une « paysageté » au cœur même de la musique, c’est chercher à se placer à leur foyer commun : soit que la composition musicale prolonge en les transformant les sonorités provenant d’un paysage naturel ou humain, soit que la composition musicale elle-même cherche à déployer en son espace propre un paysage sui generis.

    Il n’y a pas de paradoxe à envisager le monde - le paysage - comme « une vaste composition musicale » dont nous serions, en partie seulement, les auteurs. Il y aurait même une sorte de prédisposition de l’espace à la musique. Sans qu’il y ait nécessairement d’intentionnalité, l’espace du paysage semble parfois se chanter lui-même.

    sommaire n° 28


    ÉDITORIAL
    Jean-Marc Besse, Le musical

    ÉCOUTER
    Jean-Christophe Bailly, Le paysage retenti. La forme du paysage en tant que musique
    Gilles A. Tiberghien, Deux poètes du silence
    John Cage, Je n’ai jamais écouté aucun son sans l’aimer : le seul problème avec les sons, c’est la musique
    Henry David Thoreau, Journal (extraits)
    William Henry Hudson, Le langage des oiseaux
    Waclav Seweryn Rzewuski, Le chant des norias
    Giuseppe Penone, Il y a besoin de paysage

    INTERPRÉTER
    Érik Samakh, Le joueur de flûtes solaires
    Cécile Le Prado, Aux aguets du paysage
    Marie-Catherine Girod, Le point de vue de l’interprète
    Matthias Prévot, Résonances au Tréport
    Franck Viel, Les petits riens
    Céleste Boursier-Mougenot, Chants étranges d’espaces

    COMPOSER
    Michel Collot, Paysage et musicalité
    Véronique Brindeau, La voix du givre, le grondement de la montagne. La musique du paysage au Japon
    Hervé Brunon, De vent et d’eau. Quelques paysages à écouter dans la littérature chinoise
    Alexis Pernet, Enquête sur un kiosque. Jacob Wrey Mould et le pavillon flottant de Central Park

    SATURER
    Brandon LaBelle, Le centre commercial : Muzak, le mal-entendre, et cette fertile inconstance du feedback
    #publication #paysage #musique #musicalité

  • Cedro di Versailles by Giuseppe Penone
    http://naturalhomes.org/timeline/cedrodiversailles.htm

    This is ’Cedro di Versailles’ by Giuseppe Penone in the Art Gallery of Ontario. Giuseppe has cut into the trunk of a cedar chiselling out the growth rings layer by layer to discover the young tree, the “hidden life within”. Cedar is a valuable natural building material often used for shingles.

    #arbre #art #voyage_dans_le_temps

  • http://www.liberation.fr/culture/2015/06/05/anish-kapoor-a-versailles-on-est-face-a-un-probleme-politique_1323695

    Dans les contestations extrêmement violentes et militantes dont font l’objet ces œuvres d’art, comme celle précédemment de Paul McCarthy ou Jeff Koons, intervient un certain nombre de questionnements sur les notions d’identité, de frontière, de nation. Et je crois que le fait que des groupes constitués puissent ainsi se prêter à des critiques extrêmement violentes, d’œuvres que souvent ils ont à peine ou pas vues, traduit un moment soit de crise d’une civilisation, soit de transition civilisationnelle - ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible. Ces groupes sont rivés à l’idée que les identités doivent être figées de toute éternité. Les identités nationales, sexuées et sexuelles, les territoires, les frontières, tout doit demeurer fixe et étanche. Ces représentations butent forcément contre une société qui, dans sa majorité, se défait de cette conception de l’identité au profit de l’idée que les identités sont relationnelles, que l’individu peut aussi avoir plusieurs identités, que l’identité sociale n’est pas forcément confondue avec l’identité professionnelle, sexuelle ou familiale. Ce changement à l’œuvre produit fatalement des replis et des désarrois auxquels nous confrontent ces affaires.

    Je sens que l’on va encore atteindre des sommets d’intelligence.

    Je note par ailleurs que dans le cas de l’agression de Paul Mac Carthy l’hiver dernier j’avais été frappé par le fait que son agresseur avait déclaré l’avoir reconnu fortuitement. Ce que je trouve très étonnant, parce que je pense que la plupart des amateurs d’art contemporain, dont je suis modestement, n’ont pas la moindre idée de la tête que peut avoir un type comme Mac Carthy. Je pense par exemple que je pourrais croiser Giuseppe Penone demain dans la rue, sans le reconnaître. Donc non, on sent bien qu’il s’agit-là d’une mission. De missions. De missions futures. J’avais envie d’aller voir cette exposition, je sens que je ne vais pas trop tarder avant que des abrutis ne commettent l’irréparable.

    • Je me souviens très bien de la deuxième vidéo qui était présentée à l’exposition Création/Destruction au musée Zadkine en 2008-09.

      Expositions précédentes - Paris.fr
      http://www.paris.fr/pratique/musee-zadkine/expositions/expositions-precedentes/rub_6569_stand_16175_port_14919

      Création / Destruction
       musée Zadkine, 21 novembre 2008 – 1er mars 2009- » Consulter le dossier de presse au format pdf 
      Commissaire : Véronique Gautherin, conservateur adjoint
      Ossip Zadkine, Giuseppe Penone, Simon Renard de Saint-André, Sam Taylor-Wood, Sanna Kanisto

      Le dossier presse, téléchargeable contient une description détaillée de la vidéo.

    • Merci @simplicissimus, je copie l’extrait du dossier de presse sur Still Life ici

      Sam Taylor-Wood, Still Life, vidéo, 3’44 ’’- prêt du Musée d’art moderne Astrup Fearnley d’Oslo
      Still Life donne à voir le processus de désagrégation d’une composition de fruits à travers son accélération filmée en 3 minutes 44. Le film s’ouvre sur l’image fixée sur la pellicule d’une composition de fruits dans la plénitude de son épanouissement, au premier plan figure un stylo bille presque anachronique dans ce qui s’apparente en premier lieu à une nature morte dans la tradition du XVIIè siècle, à laquelle le titre de l’œuvre, « Still life » (nature morte) semble se référer.
      Rien ne prépare à ce qui va suivre, de façon presque imperceptible la lumière change, l’image se met en mouvement, engageant les fruits dans un processus de décomposition, lent et progressif au départ, puis d’une soudaine et implacable fulgurance. De la composition aux formes idéales expression d’une sensuelle vitalité, ne restera qu’une masse inerte, informe grisâtre ; le stylo bille lui demeure intact. Sam Taylor-Wood, utilise avec la technique de son art, les références à la tradition picturale de la nature morte, et plus spécifiquement celle appartenant au genre de la vanité, qu’elle détourne voire transgresse orchestrant un redoutable memento mori contemporain.
      Par essence expression de l’immobilité dans la peinture, la dite nature morte devient ici l’objet d’une fusion entre l’image immobile et celle qui est en mouvement. Par le choix délibéré de l’écran plasma, pour dispositif exclusif de représentation de son film, et par sa mise en boucle, Sam Taylor Wood modèle le rapport à l’image et à l’œuvre. L’expérience hallucinatoire et répétitive du processus de décomposition se produit dans le cadre matériel de l’écran, de la même façon que la méditation sur la mort prenait sens à travers une représentation idéale arrêtée dans le temps et le cadre du tableau autrefois. Dépassant les allusions allégoriques à la fuite du temps et à la fugacité de la vie, Still life est la démonstration concrète et brutale de l’universalité de la condition éphémère de tout être vivant, et de l’inexorable et inéluctable cheminement vers la mort. Sam Taylor-Wood nous ramène au spectacle contemporain de la simulation permanente de la mort à laquelle nous assistons dans l’éternité d’un temps présent. L’imperméabilité à l’action du temps du stylo bille, objet contemporain produit en série et jetable interroge sur le sens symbolique de cette trace et renvoie l’homme à la vanité de sa condition.
      Née en 1967 à Londres, Sam Taylor-Wood est l’une des plus jeunes artistes à avoir bénéficié d’une rétrospective à la Hayward Gallery. L’artiste développe un travail sur le mouvement de l’image passant avec virtuosité de films immobiles à de gigantesques panoramas photographiques. Elle associe la performance et les références aux mises en scène iconographiques religieuses les plus connues de la peinture, comme la Sainte-Cène et la Pietà. Qu’elle soit immobile ou en mouvement, l’image est chez l’artiste imprégnée de cette fascination pour un théâtre de gestes silencieux. Par cette écoute visuelle intense, elle rejoint la peinture.

      et merci @odilon pour ton optimisme :)