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  • Mais qu’est donc ce si fier monsieur Mélenchon ? (première partie) | Planète sans visa
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    Mais qu’est donc ce si fier monsieur Mélenchon ? (première partie)*
    29 mai 2017Morale, Mouvement écologiste, Politique, Pouvoir et démocratie

    Je sais bien que les mélenchonistes les plus mélenchoniens me détestent, mais cela ne m’a jamais empêché d’écrire sur leur héros ce que je voulais. Et je compte bien continuer ici, malgré leurs inévitables protestations. Je compte rappeler ici quelques points déjà abordés, puis ajouter une pincée de poudre noire dans la (si petite) blessure que je leur ai infligée. Avis à l’univers : il faut, il faudrait lire le texte qui suit en compagnie de celui qui le suivra. Où l’on verra, peut-être, les raisons profondes, les racines politiques, historiques et personnelles qui sont au commencement de mes lourdes critiques contre Mélenchon. Avis donc : il n’y a pas un article sur lui, mais deux.

    Et ça commence par un préambule. Je comprends en partie l’engouement de tant de gens pour La France Insoumise. Les proclamations de ce regroupement contiennent quelques belles idées qu’il serait pénible – et même stupide – de rejeter. Il est vrai que, et tout à mes critiques, je ne l’ai pas assez fait, grâce à ce mouvement et à Mélenchon, certaines questions sont sorties du réduit mental où elles étaient. Grâce à Mélenchon ? Vous avez bien lu : grâce à lui. Malgré tout ce que je peux lui reprocher, il a ouvert une porte, libérant des énergies qui s’épuisaient en vain à défendre des causes subalternes. Je me permets de faire un rapprochement avec le grand texte du pape François, Laudato Si, même si cela n’est pas de même nature, ni de signification et de puissance comparables. Je précise que François m’impressionne.

    Les si tristes funérailles d’Hugo Rafael Chávez Frías

    Je salue donc ceux des Insoumis qui ont placé la question écologique au centre de leur monde, même si c’est d’une manière qui ne me convient pas vraiment. Et Mélenchon itou, qui est parvenu à secouer sa tête chenue pour y faire entrer un peu d’air et de lumière. Sommes-nous d’accord ? Je l’espère, car cela ne va pas durer. D’abord, Mélenchon nous a bassinés je ne sais combien de dizaines de fois avec ce géant qui n’était qu’un nain, Hugo Rafael Chávez Frías, défunt président du Venezuela. L’apothéose de cette séquence a été la veillée funèbre, à l’annonce de la mort del Jefe au début de l’année 2013. Citation de Mélenchon : « Ce qu’est Chavez ne meurt jamais. C’est l’idéal inépuisable de l’espérance humaniste, de la révolution ». Autre citation : « Il n’a pas seulement fait progresser la condition humaine des Vénézuéliens, il a fait progresser d’une manière considérable la démocratie ». On sentait le pleur tout près de sortir.

    Et là-dessus, silence total. Aucune explication n’est fournie de l’abominable descente aux enfers de ce grand pays. Le successeur, Maduro, fait endurer à son propre peuple la pire crise sociale qu’a connue le pays depuis son indépendance pour le coup bolivarienne de 1811. La camarilla militaire chaviste a copieusement pillé le pays et son immense rente pétrolière, distribuant des prébendes qui n’auront servi qu’à doper une consommation de biens importés. Rien de fondamental n’aura changé, alors que le chavisme au pouvoir a vingt ans d’âge. Les corrompus du sommet ont eu le temps de planquer les trésors volés à Miami, et je suis bien certain qu’ils ne paieront pas le prix de leur vilenie. Il ne restera bientôt plus rien du chavisme. Cela, une révolution ? J’aimerais presque croire que c’est une blague. Sur le sujet, j’ai écrit ici même, en 2009, un article qui peut se relire. On y découvre celui que Chávez décrivait comme un grand ami. Norberto Ceresole, fasciste et négationniste argentin, car c’est de lui qu’il s’agit, a fort contribué à la formation politique de Chávez, qui s’appuie comme chacun devrait le savoir sur le triptyque El Caudillo (Jefe), el ejército, el pueblo. Le chef, l’armée, le peuple. Une insupportable vision verticaliste du pouvoir, revendiquée pourtant. On peut aussi lire ceci ou encore cela.

    L’économie chinoise, chance pour l’humanité

    J’ai entendu Mélenchon oser face à Jean-Jacques Bourdin une phrase du genre : « Mais enfin, vous savez que Castro et Chávez sont morts ? », sous-entendant par là qu’il n’y avait pas lieu d’y revenir. Mais quelle audace ! Venant d’un homme qui se croit incarner l’Histoire en marche, et ne cesse de vanter telle ou telle figure de la Révolution française, c’est réellement gonflé. Et surtout ridicule pour qui se réclame encore du matérialisme et du marxisme. On pourrait donc faire parler les morts, mais pas tous. Seulement ceux qui arrangent la ligne politique du moment. Comme c’est commode.

    En 2012, j’ai remis le couvert et abordé une dimension proprement infâme du personnage Mélenchon en évoquant le sort fait au journaliste d’origine argentine Paulo Paranagua : c’est là. Un peu plus tard, toujours cette année 2012, j’ai commencé à parler d’autres pays de cette Amérique latine que j’ai bien connue, et pour lesquels Mélenchon avait les yeux de Chimène. Ainsi de l’Équateur et de sa si fameuse « révolution citoyenne ». Vous verrez ici le sort fait aux Indiens de Sarayaku, et l’ode de Mélenchon à la destruction du monde par l’économie chinoise (« Je considère que le développement de la Chine est une chance pour l’humanité », octobre 2012). Ainsi du Pérou, ici cette fois. Et encore deux fois sur l’Équateur : en septembre 2013 et en novembre 2016.

    Quant au Mélenchon « écologiste », il y a pléthore d’articles sur Planète sans visa. Je me permets d’en citer celui-ci, cet autre, celui-là et deux derniers, ici et là. Ils ont au moins trois ans, et depuis, je n’ai pas changé d’avis. Un seul exemple éclairera mon propos : le fameux meeting de l’hologramme, en février 2017. Lui à Lyon, son ombre portée à Auber. Eh bien, la totalité de la prestation était un show profondément anti-écologiste, articulé autour de trois frontières humaines à repousser plus loin : la mer, l’espace, le numérique. Rendez-vous compte un peu ! Si l’écologie a un sens, c’est bien celui d’avoir découvert puis admis les limites de l’action humaine. Simplement parce qu’un mur physique infranchissable empêche d’aller au-delà. Quand il n’y a plus de sol, on ne cultive plus rien. Quand il n’y a plus de poissons, on n’en pêche plus. Quand l’eau vient à manquer parce que nappes et rivières ont été surexploitées, les êtres vivants meurent un à un.

    Or à Lyon, il s’agissait d’aller encore plus loin. La mer ? Il faudrait lancer un vaste programme d’industrialisation à coup d’hydroliennes géantes, d’éoliennes off shore, d’usines aquacoles destinées à fabriquer des algues. Je n’invente rien. Et voyez comme Mélenchon parlait de nos pauvres océans sur son propre blog, le 26 mars 2012 : « Ne sommes-nous pas la nation d’Europe qui a su s’immiscer dans l’espace et qui occupe aujourd’hui la moitié du marché mondial des tirs de satellites ? N’avons-nous pas mis au point le navire de transport spatial le plus abouti pour alimenter la station internationale de l’espace ? Rien n’est hors de portée pour nous, sitôt que l’État et le collectif s’en mêlent ! La mer est notre nouvel espace de réussite et d’exploits scientifiques et techniques ! C’est ma proposition ! ».

    La si fabuleuse chienne Laïka

    Vous avez noté : « Rien n’est hors de portée ». Ou encore, dans une interview pathétique donnée à Match : « L’idée de l’expansion humaine en mer s’est présentée à moi comme une espèce d’antidote à la déprime générale. Et comme un fait d’évidence totalement occulté ! (…) Quand j’étais gamin, je découpais et je collectionnais les articles sur la conquête de l’espace. Je crois que j’ai encore dans ma cave un cahier où j’avais collé fiévreusement les exploits de la chienne Laïka et de Youri Gagarine ». L’expansion humaine, comme si elle n’avait pas assez détruit comme cela sur terre ! Et cette imagerie de pacotille sur l’espace, qui lui a fait acclamer à Lyon le savoir-faire des ingénieurs et l’excellence de la base de Kourou, oubliant l’essentiel, qui est de conquête, de conquête militaire, même si elle est pour l’heure pacifique encore. Dieu ! mais un écologiste commencerait évidemment, parlant de la mer, par parler de la dévastation des océans. Et réclamerait, c’est en tout cas mon point de vue, l’interdiction de la pêche industrielle. Or non, je le répète : aller plus loin encore, et ouvrir fatalement, compte tenu de ce qu’est l’économie réelle, la voie aux industries transnationales, seules à même d’investir massivement. Et je n’insiste pas, non, faute de place, sur le ridicule et plein accord avec le déferlement du numérique (et des jeux vidéos), qui pose pourtant des problèmes politiques de fond. Car quoi ? Qui ne sait que la démocratie est synonyme de lenteur, indispensable à la parole, à l’échange, à la coopération, à l’élaboration, à la décision ? La numérisation du monde pose des problèmes neufs, et graves. Mais pas pour Mélenchon.

    Je suis extrêmement long, mais je m’en excuse pas. Il s’agit en effet d’une affaire sérieuse. Sur un plan politique général, je reste stupéfait par la facilité avec laquelle des millions de gens semblent avoir oublié Mitterrand, à qui Mélenchon, ce n’est pas exagéré, voue un culte. L’ancien président a promis ce qu’on voulait bien croire, de manière à être élu, et puis s’est détourné sans explication de son plantureux programme. Certes, il ne fut coupable que de l’extrême faiblesse de ses suivants, croyants et courtisans. Mais tout de même ! Mélenchon ne se cache aucunement d’admirer au plus haut point un homme de droite qui a fait entrer le fric et le capitalisme le plus infect – Tapie, Berlusconi – dans l’imaginaire de la gauche française. Et cela n’aurait aucune signification particulière. Hier, des foules compactes ont acclamé les crapules staliniennes Thorez, Marty, Duclos, Aragon, Marchais. Et d’autres des politiciens « de gauche » soutenant les pires aventures coloniales, comme Guy Mollet, Robert Lacoste, Mitterrand déjà ou Gaston Defferre. Que veux-je dire ? Qu’il est au moins possible que la France dite insoumise repose sur le même rapport malsain à la politique et à l’autorité.

    Et si on parlait un peu de l’Internationale ?

    De vous à moi, ne voyez-vous pas que cette manière verticaliste – lui là-haut, nous en bas – tourne le dos aux rêves les plus anciens de l’émancipation ? Bien qu’ayant rompu avec beaucoup de l’imaginaire de ma jeunesse, je continue d’entendre L’Internationale avec davantage qu’un pincement au cœur. On y entend ces mots, que je revendiquerai pour ma part jusqu’à la fin : « Il n’est pas de sauveur suprême. Ni Dieu, ni César, ni Tribun ». Je crois sincèrement que Mélenchon se prend pour les trois.

    Avant d’achever ce qui, je vous le rappelle, est le premier volet d’une série de deux, je me sens contraint d’évoquer de graves mensonges de Mélenchon, qui n’ont attiré l’attention de personne. De personne en tout cas qui en ait parlé sur la place. Cela tombe donc sur moi, et je l’accepte comme le reste. Dans un livre d’entretiens paru il y a un an au Seuil (avec Marc Endeweld, Le Choix de l’Insoumission), Mélenchon y réécrit son histoire politique d’une manière qui m’a sidéré. Et offensé, car je continue à croire dans la vérité et la rectitude.

    Je n’en ferai pas la critique complète, qui serait pourtant méritée. Mais laissez-moi insister sur le Mélenchon lambertiste, dirigeant à Besançon de la secte appelée Organisation communiste internationaliste (OCI), celle-là même qui a fait de Jospin un espion de choix, membre du parti socialiste, jusqu’au poste de Premier secrétaire du PS après 1981, tandis qu’il était membre clandestin de l’OCI. Cette organisation a une histoire profondément noire, faite de graves violences contre les individus, et qui aura eu la grande originalité de soutenir des concurrents du FLN algérien – le MNA – manipulés par l’armée française ; puis de combattre toute participation aux luttes de la jeunesse contre la guerre américaine au Vietnam ; de refuser publiquement de participer aux barricades de mai 68 ; d’insulter sur tous les tons les combattants du Larzac, les antinucléaires des années 70, les militantes féministes, etc.

    Quand il soutenait Lip à l’insu de son plein gré

    Vous me direz qu’on s’en fout, mais vous me lisez, et je ne m’en fous pas. Mélenchon a été donc le chef – et chez eux, ce mot n’était pas à prendre à la légère – de l’OCI à Besançon pendant plusieurs années de l’après-68. Or dans son livre, il raconte de telles calembredaines qu’on ne peut les appeler autrement que des mensonges. Il raconte par exemple que la grève des travailleurs de Lip – elle débute au printemps 1973 – aurait suscité chez lui un énorme enthousiasme, ce qui est nécessairement faux. Toute personne ayant vécu cette époque sait que le courant lambertiste vomissait chaque semaine, dans sa feuille honteuse Informations ouvrières, les gens de Lip, au motif qu’ils avaient partie liée avec la CFDT honnie, très majoritaire dans l’entreprise. Et voilà que Mélenchon en rajoute, vantant le formidable curé de Lip, Jean Raguénès, que son mouvement, donc lui fatalement, exécrait publiquement et constamment.

    De même, il invente « une immense compassion » pour les Vietnamiens, qui aurait été la base de son engagement contre l’impérialisme américain. Pure bullshit. Les lambertistes comme lui maudissaient à ce point le Vietcong et le Nord-Vietnam qu’ils pourchassaient à coups de bâton ceux qui, dans les rues de Paris, défilaient pour la victoire du FNL vietnamien. J’en ai été le témoin direct, mais ce point ne saurait, de toute façon, être discuté.

    Enfin – il y a bien plus, mais je m’arrête là -, Mélenchon ose évoquer un soutien aux guérillas d’Amérique latine – cela cadre si bien avec son affection pour les nouveaux caudillos comme Chávez ou Correa – des années 70. On est là dans le grotesque, un grotesque nauséabond, car il y a derrière tout cela des morts. Je suis un témoin vivant de ces événements, et de cette époque, et quand Mélenchon affirme son adhésion à une « ligne d’action révolutionnaire de type insurrectionnel », j’ai un début de nausée. Ainsi que le clamait chaque semaine le journal de Mélenchon Informations Ouvrières, les lambertistes étaient VISCÉRALEMENT opposés à ces groupes, tels le MIR chilien, les Tupas d’Uruguay, le FSLN nicaraguayen qui avaient choisi l’affrontement armé.

    Je sais d’avance ce que diront certains lecteurs : il s’agit de vieilleries. Soit. Mais elles sont exprimées en 2016 par quelqu’un qui dit vénérer l’histoire des hommes, et qui combat officiellement toutes les cliques au nom d’un impérieux devoir d’honnêteté. La falsification, si elle n’est pas née avec le stalinisme, a atteint avec lui des sommets que nul n’est encore arrivé à dépasser. L’OCI et le passé de Mélenchon ont officiellement été antistaliniens, mais ils ont repris des méthodes qui étaient celles de leurs supposés adversaires. Je n’ai pas le temps de vous raconter l’affaire Michel Varga, très bien documentée. Et cela, figurez-vous, ne passe pas. Pour mieux comprendre pourquoi, il faudra attendre mon prochain rendez-vous, ici même. J’y parlerai de personnages beaucoup, beaucoup plus intéressants, comme par exemple Charles Fourier, Henry David Thoreau ou encore Nestor Ivanovitch Makhno et Élisée Reclus. Croyez-moi, l’air qu’ils ont bu ferait encore éclater plus d’un poumon.

  • Commentaires | lettre ouverte à Edwy Plenel | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bachelerie/blog/060517/lettre-ouverte-edwy-plenel

    Mediapart appartient à ses lecteurs ! Il suffit de lire les commentaires pour voir de quel peu de poids ils ont pesé dans cette campagne. le glissement progressif d’une critique systématique de JL Mélenchon à un soutien sans réserves à E Macron, jusqu’à lui consacrer une soirée

    Lettre ouverte à Edwy Plenel

    Nous sommes des lecteurs de la première heure.

    Nous nous étions étonné en 2012 de votre soutien à F Hollande, aprés avoir publié un livre avec lui. Etonné aussi de vos réserves à l’égard de JL Mélenchon. (...)

    Commentaires :
    07/05/2017 18:50 Par espoir

    Dans la série des Moralisateurs manipulateurs de vérités historiques, voici un petit coup de gueule justifié , poussé par un professeur d’Histoire !

    A PROPOS D’UNE CITATION DE TROTSKY RECEMMENT APPARUE DANS LES MEDIAS DOMINANTS

    Plenel comme Birbaum ont, sur France Inter pour le premier, dans Le Monde pour le second, citer Léon Trotsky à propos d’un hypothétique « Front républicain » pour le 2e tour de la présidentielle.

    1ère remarque de ma part : connaissant un tout petit peu Trotsky, son histoire, ses analyses et ses positions, notamment en ce qui concerne l’Allemagne des années Trente, cette « citation » m’a interloqué. Jamais Trotsky n’a parlé d’un « Front républicain » en Allemagne (ce qui aurait voulu dire qu’il appelait à une alliance de circonstance entre Hindenburg, par exemple, et les partis ouvriers allemands…) ; il a, au contraire, défendu avec acharnement un « Front ouvrier » du SPD et du parti communiste contre Hitler.

    2e remarque : quand on est un « brillant » intellectuel, et qu’on cite quelqu’un, on donne ses sources, c’est le b.a.ba de la démarche historienne. Dans le cas contraire, on manipule ou on ne maîtrise pas son sujet.

    3e remarque : ayant, par ailleurs, lu un grand nombre de textes de Trotsky et en ayant à ma disposition, je me suis donc (re)plongé dans ces derniers avec un certain plaisir. La hauteur de vue, la connaissance, la culture de ce militant – de la trempe des Robespierre ou Jaurès – et la finesse de ses analyses restent incomparables et renvoient beaucoup de nos politiques à ce qu’ils sont : rien. Qu’ai-je donc retrouvé ? Cet extrait : il s’agit d’un « Entretien avec un ouvrier social-démocrate à propos du front unique de défense », publié en mars 1933 dans Unzer Wort (journal de l’Opposition de gauche allemande) à propos des désaccords entre le SPD et le KPD et de la nécessité absolue d’un « Front unique » contre Hitler et le Capital.

    « Le Vorwärts [journal du SPD] s’indigne de ce que les communistes accusent les sociaux-démocrates de frayer la voie à Hitler. S’indigner est le droit légitime du Vorwärts. Mais ce dernier va plus loin : « Comment pourrait-on, s’écrit-il, faire un front unique avec de tels calomniateurs ? » Qu’est-ce donc : sentimentalisme ? Prude sensiblerie ? Non, cela sent l’hypocrisie. Au fait, les chefs de la social-démocratie allemande n’ont pas pu oublier que W. Liebknecht et A. Bebel ont maintes fois déclaré que la social-démocratie était prête, au nom d’objectifs déterminés, à s’entendre avec le diable et sa grand-mère. Les fondateurs de la social-démocratie ne demandaient nullement en l’occurrence que le diable relègue ses cornes au musée et que sa grand-mère se convertisse au luthérianisme. D’où vient donc cette prude sensiblerie chez les politiciens sociaux-démocrates qui ont passé depuis 1914 par le front unique avec le Kaiser, Lüdendorff [général putschiste], Groener, Brüning, Hindenburg ? D’où viennent ces deux poids et ces deux mesures : les uns pour les partis bourgeois, les autres pour les communistes ? »

    En clair : il s’agit bien d’une argumentation en faveur d’un front SPD-KPD. Jusqu’à preuve du contraire, la social-démocratie n’existant plus en France (Guy Mollet doit être son dernier représentant ou peut-être Mauroy), Macron n’en est évidemment pas un représentant. La question d’un « Front unique » au 2e tour aurait concerné un duel Hamon-Le Pen ou un duel Mélenchon-Le Pen, ce qui n’est pas le cas.

    Les manipulations et les instrumentalisations sont légion dans cette campagne : France Inter, Libération, Le Monde – comme à leur habitude – ont bien servi leurs maîtres.

    Thierry Flammant, le 2 mai 2017.

    • Nous avons apprécié la critique des dérives du Hollandisme.

      Pourtant depuis quelques temps, nous sentions qu’il y avait deux Médiapart, le Médiapart critique de la mondialisation néo/ordo libérale, et le Médiapart atlantiste et qui à l’approche des élections est devenu de plus en plus critique, dur, caricatural à l’égard du candidat qui personnifiait le monde nouveau auquel nous aspirons.

      La candidature de B.Hamon et les appels réitérés à l’union , c’est à dire au retrait de JLM étaient prémonitoires.

      Lorsqu’il s’est avéré que B Hamon plongeait dans les sondages alors que JLM montait, le bon sens aurait voulu que Mediapart change de ton et soit plus objectif avec les Insoumis et JLM, il n’aurait pas été malvenu de le soutenir.

      Mais il est un autre apprenti sorcier, Jean-Luc Mélenchon, oser traiter d’apprenti sorcier JL Mélenchon, c’est faire preuve de mauvaise foi, dans la ligne des écrits de Médiapart sur les insoumis. C’est franchir une étape dans la diabolisation de JL Mélenchon .

      demander à participer à sa reconstruction dans le dialogue avec toutes ses autres composantes, c’est à dire En Marche, que vous classez à gauche !

      belle leçon de confusionnisme !

      En fait Mediapart qui n’appartient qu’à ses lecteurs, a pris position pour Macron conformément aux voeux des hiérarques du PS et de leurs amis. Il est évident que vous avez des liens avec cette sociale démocratie déclinante.

      Vous avez piétiné vos lecteurs, la ligne de Médiapart et insulté l’avenir, en stigmatisant JL Mélenchon.

      En fait en participant à cette chasse aux abstentionnistes, vous cherchez à affaiblir délibérément JL Mélenchon et la France Insoumise, qui met en danger l’avenir du PS. Peu importe que cela fasse le lit de M Le Pen.

      Nous conclurons avec cette citation d’Hannah Arendt : « Politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal ».

      « La posture de supériorité morale de la France d’en haut permet en réalité de disqualifier tout diagnostic social »
      C. Guilluy.

      Cette posture d’antifascisme cache mal la volonté de masquer les vrais problèmes et de sauver un système qui a produit Marine Le Pen et E.Macron qui vivent l’un de l’autre.

      Jean Bachèlerie

      #Edwy_Plenel #confusionnisme #chien_de_garde_du_système

  • Le PS, au service de la bourgeoisie depuis un siècle
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/01/30/face-la-decheance-de-la-gauche-defendre-les-idees-communiste

    La profonde loyauté des dirigeants du Parti socialiste vis-à-vis de la bourgeoisie n’est évidemment ni surprenante ni nouvelle. Depuis le soutien apporté en août 1914 à leurs bourgeoisies respectives par les partis socialistes de toute l’Europe pour jeter les travailleurs dans les tranchés de la Première Guerre mondiale impérialiste, la SFIO et ses homologues européens sont passés dans le camp de la bourgeoisie. C’est ce qu’exprima Rosa Luxemburg dès 1916 en qualifiant la social-démocratie de cadavre puant. Par la suite, de Léon Blum à Hollande, en passant Jules Moch, Mendès-France ou Mitterrand, les socialistes au pouvoir ont toujours mené la politique exigée par la bourgeoisie, dussent-il perdre les élections voire se suicider politiquement pour plusieurs décennies comme le fit la SFIO de Guy Mollet entre 1956 et 1958 en intensifiant la guerre d’Algérie et donnant les pleins pouvoirs à l’armée, y compris le recours à la torture.

    Mais si les partis socialistes sont morts depuis un siècle comme représentants des intérêts des travailleurs, ils n’en continuèrent pas moins d’avoir du crédit et de l’influence dans les rangs ouvriers. Ils conservaient, ne serait-ce que dans leur nom, des traces de leurs racines ouvrières. Les dirigeants socialistes avaient besoin de cette influence pour se faire élire par les classes populaires. Et la bourgeoisie a eu besoin de ce crédit, soit pour canaliser et enrayer la combativité de la classe ouvrière quand elle menaçait son pouvoir ou exigeait des améliorations de son niveau de vie, soit pour faire accepter aux travailleurs les sacrifices que la crise exigeait pour maintenir ses profits. Ces deux nécessités obligèrent longtemps les dirigeants socialistes à conserver un langage et des références qui pouvaient faire illusion auprès des travailleurs. Tout en menant la pire politique au service de la bourgeoisie, ils veillaient à l’habiller avec des discours sociaux.

    • Le 25 novembre 1956, il passe devant le tribunal militaire d’Alger, soit 11 jours seulement après son arrestation, « en application de la procédure expéditive permise par « les pouvoirs spéciaux », accordés par les députés français au gouvernement de Guy Mollet ». Le procès se passe « Dans une atmosphère de pogrom » tel que le précise l’ouvrage écrit sous la direction d’H. Alleg . Il est condamné à mort au cours d’un sombre procès « dans un prétoire où montaient des cris de haine et de mort ».

      Un recours en grâce fut déposé par les avocats de F. Iveton, lequel examiné au Conseil de la magistrature fut refusé par le Garde des sceaux de l’époque, François Mitterrand qui vota en faveur de l’exécution du condamné à mort.

      #Algérie #France #Peine_de_mort #indépendance #Fernand_Iveton #Guy_Mollet #François_Mitterrand

    • Fernand Iveton, militant communiste tout comme Maurice Audin militait pour l’indépendance de l’Algèrie. Il fut guillotiné et François Mitterand a refusé la requête en grâce.
      https://www.youtube.com/watch?v=RoRnlNxS7ms

      Arrestation de Fernand Iveton, Éclairage
      http://fresques.ina.fr/independances/fiche-media/Indepe00001/arrestation-de-fernand-iveton-muet.html

      Né le 12 juin 1926, Fernand Iveton est mort guillotiné le 11 février 1957 à Alger, dans la cour de la prison Barberousse. Le 14 novembre 1956, il avait prévu de déposer une bombe à l’usine de gaz du Hamma où il était ouvrier tourneur. Or, celle-ci n’a jamais explosé car, programmée pour une explosion à 19 h 30, la bombe avait été désamorcée avant même d’avoir été placée au bon endroit. En effet, ayant entendu, depuis le casier de Fernand Iveton installé dans le vestiaire de l’usine, un tic-tac pouvant ressembler à celui d’une bombe, un ouvrier avait prévenu la police qui avait arrêté le suspect en milieu d’après-midi.

      Avec deux autres de ses compagnons, Mohamed Ouenouri et Mohamed Lakhnèche, Fernand Iveton fut condamné à mort 11 jours plus tard, le 25 novembre 1956, en application du décret n°56-269 qui prévoyait « la traduction directe sans instruction préalable devant un Tribunal permanent des Forces armées des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens ». Par la suite, son recours en grâce fut refusé par le président de la République de l’époque – René Coty – mais aussi par le Garde des Sceaux d’alors, #François_Mitterrand.

      Militant au sein de l’aile militaire du Parti – interdit – communiste algérien, les Combattants de la Libération, Fernand Iveton est le seul militant européen du FLN à avoir été exécuté pendant la #guerre_d'Algérie. Ceci sans avoir fait aucune victime ni aucun dégât matériel. Un mort pour l’exemple donc.

      La séquence consacrée à l’arrestation de Fernand Iveton est prudente quant à la description des faits. Une attitude pouvant s’expliquer par un contexte télévisuel particulier. En effet, en cette fin d’année 1956, le journal télévisé a connu quelques difficultés à se stabiliser. Des journalistes venus de la radio ont rejoint la rédaction et certains semblent déplaire au secrétaire d’État à l’Information de l’époque, Gérard Jacquet (SFIO).

      Ce qui confirme une tendance perceptible au cours de cette période : l’intérêt du monde politique pour la #télévision s’accentue, provoquant des velléités de contrôle à son égard. Avec cette conséquence : le 1er juin 1956, le JT est placé sous l’autorité du directeur des informations et détaché de la direction des programmes. Tensions et ajustements résulteront donc de cette disposition, les journalistes évitant de traiter des sujets pouvant s’avérer dérangeants.

      En ce qui concerne l’affaire Iveton, place est donnée à la démonstration des faits. L’ouvrier ayant entendu le tic-tac de la bombe "Betty" rejoue devant la caméra la scène au cours de laquelle il aurait conduit les policiers jusqu’au casier de Fernand Iveton. Ainsi le reportage livre-t-il aux téléspectateurs les preuves de la culpabilité de ce dernier, les préparant de fait à la sanction qui suivra.

      #communiste

  • Benoît Hamon, de gauche ? Vraiment ?
    http://www.marianne.net/russe-europe/employe-pompes-funebres-100249558.html

    Cette victoire de Benoît Hamon est celle, avant tout, d’une politique de réseaux. Réseaux que l’intéressé a cultivés avec soin, et ce depuis de nombreuses années. Il faut se souvenir que Hamon entra en politique comme un « jeune rocardien », et qu’il y fréquenta alors un certain Manuel Valls. Mais, surtout, Benoît Hamon s’est construit un personnage politique sur le mode « de gauche, mais pas trop ». Il n’hésite pas à reprendre des thèmes comme le « revenu universel » ou à piocher dans le programme de candidats plus à gauche que lui, comme dans celui de Jean-Luc Mélenchon où il a trouvé l’idée de « constitutionnaliser » les Biens Communs. Il a, sur ce point, bien retenu la leçon de Guy Mollet, qui fut en son temps le fossoyeur de la SFIO, cet ancêtre du Parti dit socialiste, et selon qui ont prenait le pouvoir dans la social-démocratie par la gauche, mais que l’on l’exerçait par la droite…Alors, Benoît Hamon, de gauche ? Vraiment ?

    Il faut ici se souvenir de ce qu’il disait en septembre 2009, quand fut présenté le « plan de relance » traduisant (en petite partie) dans les faits le fameux « discours de Toulon » de Nicolas Sarkozy. Ce discours appelait à une « refondation » du capitalisme, et d’un capitalisme réglementé, mais au service du développement économique et social. Un beau discours, assurément, même si la pratique du gouvernement fut bien différente. Or, quand François Fillon, à l’époque Premier-ministre, présenta son budget, Benoît Hamon l’attaque sur sa droite (et même son extrême droite) en prétendant que « la France était ruinée ». (...)

    On peut alors voir tout ce qui dans les positions récentes de Benoît Hamon relève de la posture, de l’artifice, de la combinaison et même de l’enfumage. Il n’a, d’ailleurs, nullement dérogé à ses habitudes, votant les textes les plus discutables, et même les plus réactionnaires (comme la « loi travail), de 2012 à aujourd’hui. Benoît Hamon espère récupérer les débris du courant incarné par Martine Aubry, d’où le soutien chaleureux de cette dernière à sa candidature, soutien qui a visiblement provoqué un orgasme chez le journaliste de Libération qui en a rendu compte. Mais il s’est surtout engagé dans une politique ouvertement clientéliste. C’est ce qui explique dans une très large mesure ses positions, plus que douteuses, sur la laïcité, mais aussi certaines de ses pratiques à Trappes, dans sa circonscription. Céline Pina a décrit dans un ouvrage paru l’année dernière toutes les conséquences de cette forme de capitulation face aux organisations non pas musulmanes mais véritablement islamistes. (...)

    Le carnet de Jacques Sapir

    http://www.reveilcommuniste.fr/2017/01/qui-peut-croire-que-benoit-hamon-liberal-et-communautariste-est-de-

    • Juger Benoit Hamon sur ses actes (les lois qu’il a préparées) , un article sans hagiographie ni faux procès raciste (comme celui de Jacques Sapir ci-dessus qui est franchement dégueu de mon point de vue) :

      http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170130.OBS4576/les-deux-lois-de-benoit-hamon-a-bercy-ont-elles-fait-leurs-preu

      Que Sapir s’abaisse au niveau de Caroline Fourest et de Marine Le Pen, je ne m’y attendais pas.

    • Si un politique ne veut pas construire des réseaux, qu’il change de métier !
      Si ce sont des réseaux de milliardaires comme c’est le cas de Macron, ça pose problème, mais si ce sont des réseaux militants, je ne vois pas où est le problème.

    • On attendra la très pure révolution universelle de @biggrizzly et Sapir.

      Mais en attendant faut être lucide, si on déconne, on va se retrouver à avoir à choisir entre Marine Le Pen et soit Macron soit Fillon.

      Mais continuez à dénigrer Hamon qui n’est pas assez « pur » !

    • Ce n’est pas une question de pureté, c’est une question de logique. Ce gars est un attrape-couillon. Et quand je vois que TOI tu tombes dans le piège, c’est juste déprimant. Hamon n’a JAMAIS critiqué sérieusement l’orientation pro-israélienne du PS depuis 15 ans. Par exemple.
      Là, ce gars n’a qu’une seule utilité : nous diviser, là, nous les qui savons combien les lois Macron, ANI, Compétitivité, CICE, Travail, combien le PS n’a RIEN fait pour éviter qu’elles arrivent, y compris Hamon, qui n’a fait que se mettre en réserve en 2014, quand cela devenait vraiment trop voyant qu’ils étaient au gouvernement, et qu’ils ne faisaient rien pour s’opposer...

      Ca fait une semaine que je m’inflige les journaux télévisés pour voir jusqu’à quel point ils font tout pour crédibiliser ce mec que seuls les connaisseurs du PS connaissaient avant 2014, au moment où on lui a dit qu’il fallait démissionner...

      Déprimant. Juste.

      Ce soir, les journaux se sont amusés à diffuser un sondage qui va à l’encontre de tout ce qui est publié depuis des semaines : Mélenchon en bon dernier. Oui. Et en fait, là maintenant, avec des gens comme toi, Mélenchon, vous allez lui demander de devenir raisonnable, parce que sinon Fillon ou Le Pen.

      Juste déprimant. Complètement.

    • @marielle
      @biggrizzly

      Je ne pense pas qu’il y ait actuellement une majorité de Français qui souhaitent remettre totalement en cause le système capitaliste. Cela nous contraindrait d’ailleurs à nous isoler des autres pays.

      Je suis personnellement pour une régulation du capitalisme. Parce qu’en terminer avec le capitalisme cela nécessite de mettre un policier derrière chaque individu. Cela se termine mal ce genre de programme, l’histoire nous l’a montré.

      Si on parvient à mettre au pouvoir quelqu’un qui organise une sérieuse régulation du capitalisme, en particulier du capitalisme financier, je serais très contente.

      Le risque actuel est très fort : 1 du fascisme, 2 de l’ultra-libéralisme débridé.
      Je pense que c’est dangereux de ne pas regarder en face ces dangers là.

      Avec sympathie quand même. On peut ne pas être d’accord sans s’envoyer des anathèmes ... ;-)

    • Le PS et Hamon, donc, sont la cause du fascisme de nos pays occidentaux (les Démocrates aux US, le Labour aux UK, ...). Nous y sommes déjà dans le fascisme, comment peut-on encore faire comme si ça pouvait être vraiment pire ? Oui, ça peut être pire, ça peut être à nouveau les pogroms... oui... Alors continuons à voter pour les mêmes. Hamon, c’est le même, absolument. Aucun espoir ne peut venir de ce zombie.

      Vouloir un Mélenchon, par exemple, comme Président, ce n’est pas que pour lutter contre le capitalisme (chuis patron faut pas déconner), c’est aussi pour éliminer la Vè, pour avoir une politique économique tournée vers l’avenir (l’écologie, ce genre de choses...) plutôt que vers les recettes dépassées et uniquement favorables à ceux qui possèdent déjà tout...

      Désespérant. En plus, faut que je me prenne une remarque du genre que le réalisme c’est Hamon. Déprimant. On a des millions de gens qui d’un seul coup se mettent à croire au Père Noël. Des années qu’il leur file des baffes le Père Noël, mais là, il vient de prendre le visage d’un gars jeune et gentil, et voilà, ils se mettent tous à y croire. Et ne pas y croire, c’est être utopiste. Consternant.

    • Ne nous y trompons pas. Je t’entends : si moi le puriste je maintiens ma position, je vais être celui par qui le FN va arriver.

      Alors, là, ce soir, si je suis déprimé, c’est parce que @monolecte, je dois lui donner raison. Si toi, @stephane_m, qui est plutôt conscientisée, tu en viens à faire les choix que tu fais, c’est que des millions d’autres personnes sont comme toi, à faire ce choix de bonne foi. Or, ce choix, c’est le même que l’on nous propose depuis 2002 : le PS ou la mort. Et il mène en effet à la mort de nos forces progressistes, à leur effacement dans le scrutin.

      Finalement, rien ne distingue la situation actuelle des autres scrutins passés. RIEN. A part ce détail : aujourd’hui, il y a déjà 25% de voix annoncées pour le FN.

    • Pour espérer échapper au fascisme, il faudrait sans doute que les citoyens admettent en nombre de commencer de penser sérieusement au-delà ; ou en dehors, d’un fétiche étatiste qui associe en sus deux objets sacrément problématiques, « peuple » et « pouvoir »... mais c’est tout le contraire.

      Quant aux petits jeux de postures et d’impostures auxquels se livrent les tristes individus qui ambitionnent de mettre leur gidouille au sommet de l’organigramme... certes, son statut d’ex-chef des palotins a desservi Valls, et pour cette fois, Manu ne sera pas de la course à qui sera Ubu.
      Mais je tiens que le vieux conseil d’ #Alfred_Jarry s’applique aussi bien aux primaires de gauche qu’à n’importe quelle autre des sollicitations citoyennes et dominicales du pouvoir :

      Voila c’ que c’est qu’d’aller s’prome’ner l’dimanche
      Ru’ d’ l’Echaudé pour voir décerveler,
      Marcher l’ Pinc’-Porc ou bien l’Démanch’- Comanche :
      On part vivant et l’on revient tudé !

      (#Chanson_du_décervelage)

    • Benoît Hamon : impasse et illusions – CONTRETEMPS
      http://www.contretemps.eu/presidentielles-hamon-impasse-illusions

      Une contre-révolution

      Or, Benoît Hamon a été ministre durant plus de deux ans dans les gouvernements Ayrault et Valls. Il en a épousé les grandes lignes. Il a gardé le silence à la mort de Rémi Fraisse. Il a laissé harceler toutes celles et ceux qui, par milliers à Notre-Dame-des-Landes, refusent des projets aberrants et entendent bien montrer que l’on peut vivre autrement. Il a participé à la politique économique d’austérité qui n’a cessé de favoriser les plus riches. Il a accepté le passage à 43 ans de la durée de cotisation pour les départs en retraite à taux plein. Et dans les domaines plus précis qui l’occupaient, sa politique n’a pas différé de la ligne générale. Comment pourrait-il en être autrement ?

      À compter du 16 mai 2012, il officie d’abord sous la houlette de Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie et des Finances. C’est ce même Moscovici qui, peu de temps après sa nomination, a vanté la « révolution copernicienne » que représente pour le PS le ralliement à la « baisse du coût du travail » : c’est indéniable, depuis Jaurès, la « révolution » en question a bel et bien changé de nom ; elle ressemble même bien davantage à une contre-révolution.

      Voilà donc Benoît Hamon placé sous l’aile de Moscovici, ancien vice-président du Cercle de l’Industrie, un lobby qui réunit les PDG des grands groupes industriels français ; le même qui déclare aussi, dès son arrivée à Bercy, que « la culture de l’entreprise n’est ni de droite ni de gauche ». L’entreprise devient donc une valeur majeure et Benoît Hamon comme les autres au gouvernement s’en fait le héraut : il ne s’agit plus de défendre d’abord les salariés, mais d’évoquer « l’entreprise » comme une entité sans opposition sociale, sans luttes, faite imaginairement d’harmonie, sans considération de l’exploitation. François Hollande envisage même que les « valeurs » de l’entreprise soient transmises dans les écoles, les collèges et les lycées. La compétition se fait maître mot. À propos de Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire et de la consommation, le journal L’Opinion salue sa « conversion au libéralisme » (17 décembre 2013) quand il défend une plus grande concurrence dans un certain nombre de secteurs. À partir d’avril 2014 et pour quelques mois, il devient ministre de l’Éducation nationale. Il reste peu de temps à ce poste mais en trouve néanmoins assez pour enterrer les ABCD de l’égalité sur la lutte contre les stéréotypes de genre, attaqués par les réactionnaires contempteurs de la prétendue « théorie du genre » qui causerait la décadence cataclysmique de la civilisation…

  • Pourquoi votre gauche n’est pas la nôtre
    http://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-votre-gauche-nest-pas-la-notre

    Vous pourrez faire toutes les primaires que vous voudrez, votre gauche ne nous inspirera que du mépris. Charlatans au sourire enjôleur ou matamores au style mussolinien, vous êtes des progressistes de pacotille. Vous voulez un monde plus solidaire, paraît-il, mais vous n’avez cessé d’approuver l’ingérence occidentale dans les affaires des autres. Honte à vous, héritiers de Guy Mollet ! Votre humanisme se métamorphose toujours en arrogance néo-coloniale. La lutte contre la pauvreté, à vos yeux, c’est lorsque les pays riches commandent aux pays pauvres...

    Vous êtes très forts pour prononcer des incantations à la gloire de la laïcité, mais vous allez quand même vous aplatir devant le CRIF, cette officine confessionnelle qui sert d’ambassade officieuse à un État-voyou. Avec M. Valls, vous roulez des mécaniques face aux musulmans, mais face aux sionistes, vous vous livrez à un concours de lèche-bottes. Le communautarisme vous répugne, paraît-il ? Oui, sauf lorsqu’il est au service d’une puissance étrangère qui spolie les Palestiniens et bombarde la résistance arabe en Syrie avec votre complicité.

    Reniements, trahisons, la liste est longue. Vous prétendez défendre les intérêts du peuple, mais vous lui refusez l’exercice de la souveraineté. Au lieu de lui restituer le pouvoir usurpé par les riches, vous lui imposez le carcan d’une Union européenne qui tue la délibération démocratique, sanctuarise le dogme monétariste et asservit les travailleurs à la loi d’airain du capital. Au nom d’un internationalisme dévoyé, vous êtes les fourriers des multinationales qui ont colonisé l’Europe, vous avez bradé la souveraineté, discrédité l’idée nationale, abandonnée par votre faute aux imposteurs de l’extrême-droite...

    Cette gauche, la vraie, contrairement à cette contrefaçon qui se donne en spectacle à la télévision, prend au sérieux le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Elle sait que, sans l’indépendance nationale, la souveraineté populaire n’est qu’un leurre. Son patriotisme ne l’éloigne pas de son internationalisme, car elle revendique pour chaque pays le droit de suivre sa voie dans le respect des autres. Elle ose s’attaquer aux structures de la domination capitaliste, elle en prend le risque, au lieu de fuir lâchement devant l’obstacle, faisant allégeance aux puissants et jouant le rôle de supplétifs dont leurs maîtres se débarrasseront à la première occasion.

  • Quelle « drôle de gauche », cette fausse gauche sociale-démocrate ! 23 Déc 2016 - Robert Charvin - Investig’Action
    http://www.investigaction.net/quelle-drole-de-gauche-cette-fausse-gauche-sociale-democrate/#sthash.0LUMpYsm.dpuf

    Quand la « drôle-de-gauche » gouverne à droite et fait son retour à gauche dans l’opposition…

    Les droites ont pour qualité de savoir ce qu’elles veulent : protéger et promouvoir au maximum les intérêts qu’elles représentent, c’est-à-dire avant tout les milieux d’affaires, la propriété privée des moyens de production et tous les conservatismes sociétaux, sauf si ceux-ci risquent d’affaiblir, par les réactions qu’ils suscitent les pouvoirs de l’argent. Elles font alors assaut de « modernité » et « changent tout pour que rien ne change » ! Car leur cohérence et leur constance sont absolues dans leur détermination à ne jamais céder au social si le profit est mis en cause.

    Les droites revêtent, selon les circonstances, des formes variées : elles ont été souvent, en France, « républicaines », « parlementaires » et « modérées » ; elles peuvent être « décomplexées », « arrogantes » à l’américaine et autoritaires ; en période de crise aiguë, elles ne rechignent pas à la répression forte et à la totale concentration des pouvoirs dans le cadre d’une droite extrême, qualifiée hier de fasciste et aujourd’hui de « populiste ». Derrière leurs masques variés, l’essentiel demeure.

    Ces différentes droites peuvent s’articuler de manière complexe afin de mieux faire croire qu’elles incarnent « l’intérêt général ». Elles sont, en tout état de cause, largement financées par les pouvoirs privés et la classe la plus aisée et disposent des moyens les plus vastes pour s’imposer à l’occasion des élections légitimant le plus souvent cette forme de « démocratie » particulière bien faite pour « la race des seigneurs », celle de l’argent, de la haute administration et du « tout-Paris », celle qui pratique le déni absolu des antagonismes sociaux et des inégalités insupportables.

    Ainsi, en France et à travers le monde, sans user de violence frontale grâce au cirque électoral, animé par l’argent et le tam-tam médiatique, prolifèrent des dynasties plus ou moins médiocres, non pas seulement au Pakistan, en Inde, ou au Liban, mais aussi aux États-Unis, en Grèce ou en France, alors que le « suffrage universel n’est que l’index qui permet de mesurer la maturité des classes populaires et qu’il ne peut être rien de plus… dans l’état actuel », comme le notait Engels.

    Or, précisément, force est de constater l’immaturité du plus grand nombre, objet de toutes les manipulations et de toutes les domestications créant l’illusion du choix et la croyance que chacun est authentiquement « libre »1.

    Si, par accident, les droites perdent les élections, elles les déclarent « illégitimes » ou illégales, la « preuve » essentielle de ces défauts étant leur propre défaite !

    Si la droite échoue, c’est qu’un « populisme » vulgaire et démagogique a décérébré les citoyens : conclusion, il faut voter à nouveau (cf les résultats des référendums européens de 2005 non respectés). Si l’échec se perpétue, alors toutes les violences « démocratiques » sont fondées, style Pinochet ou autre !! Toutes les formes de coup d’État sont jugées légitimes !! Il en est de même si les élections n’ont pas été « régulières » puisqu’elles ont été perdues (cf la victoire de 2011 de L. Gbagbo en Côte d’Ivoire) : alors, le recours à la force s’impose « au nom de la démocratie et de la protection des populations » ! La « dictature démocratique » reçoit alors la bénédiction des grandes puissances occidentales et des institutions économiques et financières internationales.

    Les « gauches » ou prétendues telles, ont d’autres pathologies. Elles ont pour défaut fréquent d’avoir peur d’elles-mêmes en se risquant à faire l’Histoire au lieu de s’adonner aux jeux politiciens.

    La gauche « social-démocrate » en est l’illustration la plus « exemplaire » … Avec Jean Salem, on peut la qualifier de « drôle-de-gauche », tant elle est animée d’un esprit de compromission produisant une politique faite nécessairement de contradictions. La place importante que cette « D.D.G » occupe dans les sociétés européennes est elle-même source d’une contradiction majeure : les autres gauches semblent ne rien pouvoir faire sans elle (ce qui reste à prouver), mais elles ne peuvent rien non plus avec elle (ce qui est d’ores et déjà démontré) !

    Au nom de la « Liberté », cette « drôle-de-gauche » se caractérise par un anticommunisme profond, indissociable de sa nature antisociale (sous couverture de « réalisme » économique). Les partis se réclamant de la social-démocratie sont des forces « ramasse-tout », facteur de blocages paralysants.

    Les partis « socialistes » européens en ont fait la démonstration lorsqu’ils dominaient la plupart des gouvernements des États membres de l’Union Européenne qu’elle a pourtant géré comme les droites. En France, le parti socialiste a connu une période où il dirigeait à la fois le Parlement et les Régions, sans rien bouleverser pour autant. Les citoyens français les plus défavorisés n’ont pas vu leur situation se modifier.

    La priorité absolue est en effet donnée au sociétal, au détriment des besoins sociaux les plus fondamentaux qui s’expriment dans les mouvements revendicatifs. Cette pratique résulte du fait qu’elle est plus facile à mener, car elle ne remet pas en cause les fondements du système socio-économique. Pour cette « drôle-de-gauche », cette place du sociétal présente il est vrai l’avantage de permettre des rebonds aux lendemains de ses échecs inévitables. Elle ne peut à la fois satisfaire sa base sociale « naturelle » et les pouvoirs privés économiques et financiers qu’elle essaie de se concilier. « J’aime l’entreprise », déclarait solennellement le Premier ministre Valls ! A tout prix, y compris à celui de la défaite, la social-démocratie se refuse à courir le risque de rupture avec les dominants ! C’est pourquoi, ceux qui, en France par exemple, « enterrent » le parti socialiste en raison du désastre « hollandais », ont toutes les chances de se tromper : la défaite magistrale de G. Defferre (avec 5% des voix) aux présidentielles de 1969 a pu faire croire à la même disparition. Le rebond n’a pas tardé ! Les « gênes » des pseudo-socialistes sont trop proches des citoyens craintifs ou sans conviction claire pour ne pas favoriser des renaissances périodiques.

    De plus, la « drôle-de-gauche » – qui n’engage à rien – est très présente dans la société civile d’un pays comme la France, particulièrement dans les médias et le monde intellectuel. Elle est l’expression de la médiocrité ambiante.

    Ce petit monde, fervent adepte de la « démocratie du bavardage », admirateur de l’American Way of Life, pétri du « rêve américain », promoteur d’une pseudo « modernité » et d’un soi-disant dynamisme « innovateur » contre tous les « archaïsmes » (comme a pu y croire Max Gallo, par exemple, avec le Mitterrandisme), prétend vouloir la révolution (permanente si possible) sans la vouloir vraiment, promeut « l’engagement » citoyen mais sans prendre de risques, défend la radicalité dans tous les domaines sauf en matière économique et sociale !

    La « drôle-de-gauche » de la société civile nourrit la social-démocratie politicienne, en lui transfusant un « air-mode » attractif et consensuel, tout au moins dans les couches sociales dominantes. Les « branchés » socio-démocrates revitalisent en effet les milieux politiciens dont les « recettes », faites de compromis constants, sont les plus vieilles du monde, dont seuls les « emballages » changent au fil du temps.

    C’est que les partis de gauche « de gouvernement » en ont bien besoin après leur périodique passage dans les sommets de l’État !

    Dans l’histoire des républiques françaises, les expériences gouvernementales de la social-démocratie ont été de nature analogue. La « drôle-de-gauche » s’appuie sur les classes populaires et sur les gauches plus radicales pour l’emporter, puis elle gouverne avec une telle « prudence » conservatrice qu’elle se discrédite et disparaît.

    Cependant, durant ses longues cures d’opposition, elle se repositionne à gauche, en faisant le procès du « Mur de l’argent », du « Grand capital » ou du « Monde de la Finance », se refaisant à bon compte une nouvelle jeunesse.

    Le Cartel des Gauches (1924-1926) est ainsi une victoire contre le Bloc National qui augmente les impôts, accepte le chômage, etc. Il l’emporte « contre les puissances d’argent », en s’affichant « pour la laïcité » et « pour les petits » (sic) ! Mais il se limitera avec le gouvernement Herriot au transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, à l’amnistie des cheminots révoqués, sans perdre la « confiance » des milieux d’affaires, par peur de la « fuite des capitaux » et de la chute du franc ! Il est renversé au bout de deux ans.

    Le Front Populaire (1936) du gouvernement Blum considère que « tout n’est pas possible » à la différence des « frondeurs » de l’époque dirigés par M. Pivert. Les hésitations de Blum face à la hausse des prix, au chômage, à la fuite des capitaux, motifs de la « pause » sociale, font qu’il va rapidement s’opposer à la fois à l’hostilité des salariés déçus et des milieux d’affaires. Une manifestation communiste sera même réprimée violemment faisant 6 morts et de nombreux blessés, sans susciter la moindre critique officielle de la police. Par contre, rien ne sera fait pour la République Espagnole !

    Dès la Libération, la SFIO, pactisant avec la Démocratie chrétienne, prend ses distances avec l’esprit de la Résistance et devient l’instrument le plus efficace (assisté par les Américains) contre les communistes.

    Il en sera de même avec le gouvernement SFIO de Guy Mollet, constitué pour faire la paix en Algérie et qui devient le champion de la guerre à outrance, malgré un petit PSU de gauche issu des rangs socialistes.

    Il en sera ainsi avec F. Mitterrand dès 1982 et le « nouveau » parti socialiste, très rapidement distant avec les communistes et le mouvement social qu’ils réussissent à affaiblir plus efficacement que ne l’avait fait de Gaulle !

    Le décennat « hollandais », fait de reniements cumulés, est sans doute le pire, axé sur une politique prétendument « réformiste », c’est-à-dire jouant le jeu du capitalisme financier et de la Commission européenne à son service, dénonçant la CGT et instrumentalisant le sécuritarisme. La très modeste « fronde » de quelques socialistes des années 2000 n’ira pas plus loin que celle de M. Pivert en 1936.

    Cette succession d’échecs programmés permettant à chaque fois un retour fracassant de la droite, entraîne des « stages de récupération ». Tombant pour leur politique droitière, la social-démocratie, comme il a été dit précédemment, se relève par des positions réellement à gauche… dans l’opposition.

    N’ayant jamais rompu réellement avec les milieux exerçant leur hégémonie sur l’appareil d’État, sur l’économie et la société, la social-démocratie a la capacité de se « récupérer » dans un délai relativement bref. Chaque bataille perdue, parce que non menée véritablement, prépare une nouvelle victoire… inutile ou presque !

    Le Parti socialiste français, enterrant le « Hollandisme », est déjà en train de chercher du sang neuf, en ravalant se façade avec quelques personnalités, déjà vieux routiers de la politique, mais rafraîchies par leur discours renouvelé, complaisamment assistées par les médias dominants.

    La « drôle-de-gauche » passe ainsi d’une pratique de droite à une réinsertion dans le moule d’une gauche de gauche ! Sans complexe, le Premier ministre du Président déchu se présente comme un homme neuf (voir sa critique paradoxale de l’art. 49-3 de la Constitution française), de même qu’un cortège de ministres hier « hollandais », dont l’une révèle même subitement ses sentiments « castristes ». Il s’agit de se dissocier (en attendant de nouveaux compromis s’il le faut avec la droite sous prétexte de combattre l’extrême-droite, comme en Allemagne) des adversaires principaux du moment.

    La mascarade est complète avec cette droite « républicaine » où le Premier ministre, d’un autre Président déchu, s’affiche lui aussi comme l’homme-lige d’une « vraie » droite. Il apparaît que les partis de gouvernement de gauche et de droite font leur la devise de Pétain : « les Français ont la mémoire courte » !

    Les « vérités » sacralisées du marché, comme la « libre » concurrence, ne s’appliquent pas au monde politique où seule la « concentration » des pouvoirs (comme celle du capital) s’affirme en continu au détriment des intérêts populaires.

    Cette réalité de la social-démocratie française ne se distingue guère de celle qui sévit en Allemagne, en Grèce, en Espagne, au Portugal et dans les pays de l’Europe de l’Est. Leur volonté d’impuissance, comme leur soif de pouvoir, en font un obstacle à toute transformation sociale significative et leurs pathologies sont sans remède.

    1Voir Jean Salem. Élections, piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ? Flammarion. 2012.

    #PS #gauche #social_démocratie

  • François Hollande : La capitulation en rase campagne du foudre de guerre de Syrie . René Naba - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/12/francois-hollande-la-capitulation-en-rase-campagne-du-foudre-de-gu

    L’homme de l’année 2016

    Fait sans précédent dans les annales de la Vème République, François Hollande a annoncé jeudi 1 er décembre 2016, qu’il renonçait à briguer un deuxième mandat présidentiel, tragique aveu d’une grande impuissance.

    L’homme qui avait mené deux batailles au Mali et en Syrie, a renoncé à livrer bataille sur le plan intérieur pour défendre son bilan. Pour un foudre de guerre sur la scène internationale, qui avait eu le plus grand mal à se retenir de bombarder la Syrie en 2013, ce renoncement a retenti comme une capitulation en rase campagne. Une implosion en plein vol.

    « L’Homme d’état de l’année 2016 » aura eu un triomphe météorique, à l’image de ses prédécesseurs malchanceux, les conservateurs européens, l’espagnol José Marie Aznar ou le britannique David Cameron (lauréat 2015) ; à l’image de l’adhésion populaire dont il a bénéficié à son élection, plombée à son envol par le tweet ravageur de la « première peste de France » (1), soutenant le rival de la propre mère des quatre enfants de son compagnon, symptomatique de la confusion mentale qui a régné au plus haut niveau de l’état, tant au niveau de la vie privée du premier magistrat de France que de sa politique.

    Scipion l’Africain au Mali (2), général Flamby (3) en Syrie, Scooter One Rue du Cirque -quel cirque- François II aura été aux antipodes de son prédécesseur. Falot et mal fagoté, au regard d’un florentin brillant et flamboyant, grand manœuvrier devant l’éternel. Retour sur la dérive de ce quinquennat calamiteux.

    De la trahison au Parti Socialiste ou le vaudeville d’une « présidence normale ».

    « La gauche de gouvernement devient suspecte dès qu’elle accède aux responsabilités et son destin est de toujours être accusée de trahison », soutient François Hollande dans un entretien à la revue débat.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/15/francois-hollande-la-gauche-de-gouvernement-est-toujours-accusee-de-trahison

    Non François Hollande, au vu de votre comportement et celui de votre gouvernement tout au long de votre mandat, ce n’est pas la gauche de gouvernement qui est accusé de trahison, c’est le gouvernement lui même qui a trahi et la nomenklatura « solférienne » avec.
    L’exemple vient de très haut, du premier des socialistes François Hollande lui même, qui a trahi sa compagne d’alors et mère de ses 4 enfants, avant de lui saborder sa campagne présidentielle, en 2007, puis de récidiver avec sa compagne présidentielle, la dénonciatrice des « sans dents », un scandale qui a terni durablement son mandat.

    Engagé sur deux théâtres d’opérations extérieurs (Syrie-Mali) et sur le front intérieur du chômage, ce vaudeville consternant a plombé durablement sa mandature présidentielle et sinistré le parti socialiste, faisant du socialo-motoriste, le plus impopulaire président de la Vme République
    Jean Pierre Jouyet, une prime à la trahison.

    En 2ème position, l’ami le plus proche du président, Jean Pierre Jouyet, en aura été l’incarnation la plus achevée. Ralliant sans hésitation ni vergogne, Nicolas Sarkozy au poste de ministre des Affaires européennes, le camarade de l’ENA « promotion Voltaire » sera néanmoins repêché par François Hollande au secrétariat général de l’Élysée. Un repêchage perçu comme une prime à la trahison. Autres transfuges célèbres, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères du néo gaulliste atlantiste Nicolas Sarkozy, de même qu’Eric Besson et Jean Marie Bockel, le « Tony Blair de gauche ». Une trahison à sens unique de la gauche vers la droite, sans le moindre mouvement en sens inverse.

    Sur fond d’un paysage dévasté par une considérable destruction de l’emploi industriel, de l’ordre de 1,4 millions d’emplois en 25 ans, – 407 usines fermés en deux ans, 190 usines en 2015 et 217 en 2014, l’armée française désormais équipée d’armes allemandes et de rangers allemands- de l’hémorragie du vote ouvrier vers le Front National, de la préemption démagogique des mots d’ordre sécuritaire de l’extrême droite sous l’effet d’une panique nationale (déchéance de nationalité), la fonction de la gauche depuis le début du XXI me siècle a surtout consisté à servir d’appoint électoral à la droite, sans renvoi d’ascenseur. Un marche pied.

    « Le PS a zappé le peuple ». L’admonestation de Pierre Mauroy lors de la présidentielle 2002, fatale à Lionel Jospin, demeure d’actualité. Plutôt que d’initier une politique de la demande et de la relance de la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat, l’ennemi de la haute finance s’est révélé un zélé passeur de plats du grand patronat. En 2015 et 2016, les entreprises françaises ont été les plus gros payeurs de dividendes d’Europe sur fond de casse sociale.
    La social démocratie préconisée par François Hollande apparaît rétrospectivement comme l’enterrement en grande pompe du socialisme par la mort du social.
    De Lionel Jospin ( 1997-2002) à François Hollande (2012-2017), la gauche s’est réduite à soutenir une droite qui se distingue de moins en mois de l’extrême droite.

    Ainsi le « Front Républicain de 2002 » est apparu comme une prime à la corruption en ce que Jean Marie Le Pen n’avait aucune chance de gagner la bataille présidentielle alors que Jacques Chirac avait été le dirigeant qui avait institutionnalisé la corruption au plus niveau de l’État, le seul président français depuis Pétain a être condamné par la justice pour des faits ayant rapports avec l’argent illicite.

    Il en a été de même avec le « Front Républicain pour les régionales 2016 », qui a débouché sur la propulsion du motoriste Christian Estrosi à la tête du PACA et l’élimination du PS de tous les exécutifs régionaux. La récidive a été fatale au crédit de la gauche de gouvernement qui a donné l’impression de courir derrière une droite de plus en plus contaminée par le discours Lepeniste. La démarcation s’est dissipée dans l’esprit des électeurs.
    Servir d’appoint électoral à la droite radicale et continuer à ostraciser un authentique homme de gauche, Jean Luc Mélenchon, relève de l’aberration mentale et explique la dispersion des forces du progrès en France et la perplexité de nombre de personnes se réclamant de la gauche, qui y voient un jeu d’apparatchik contre productif.

    De François Mitterrand à Lionel Jospin, à Harlem Désir et Jean Christophe Cambadélis, en passant par le socialo motoriste Hollande, le charisme du leadership socialiste s’est considérablement dégradé. Le PS souffre d’absence de clarté dans son positionnement. D’une locomotive. Évident manque d’appétence à son égard.

    Du bon usage de « Munich et des Sudètes de Tchécoslovaquie » : « Le changement, c’est maintenant »

    MUNICH : Seul pays au Monde à faire un usage intensif de ce terme pour stigmatiser ce qu’il considère être « le défaitisme » des adversaires de sa politique, « Munich » et par extension « Munichois », est en fait l’apanage du socialisme français. Son arme de destruction massive pour neutraliser toute critique à son égard.

    Harlem Désir, en la matière, n’est en fait que le piètre successeur de Guy Mollet, le dernier Premier ministre socialiste de la IV République, l’homme de Suez et d’Alger, -beau palmarès-, qui avait brandi cet argument pour disqualifier les opposants à l’agression tripartite de Suez, en 1956, contre Nasser. 57 ans après, Harlem Désir nous ressert la même rengaine… Le changement, c’est maintenant. Vraiment ?

    Dans la terminologie de l’époque, l’« expédition punitive » anglo-franco-israélienne, -menée, faut-il le souligner, par les deux puissances coloniales de l’époque en association avec leur pupille israélien-, devait châtier le « Bickbachi ». Terme de l’ordonnancement militaire ottoman équivalant au grade de Colonel, le Bickbachi Nasser sera ainsi désigné à la vindicte publique comme le nouvel Hitler de l’après-guerre, sous le vocable de Rayïss, que l’on faisait rimer dans le subconscient européen avec le Reich.

    Le 2ème Hitler arabe sera naturellement Yasser Arafat, le chef de l’Organisation de Libération de la Palestine. Figure de croquemitaine dans l’imaginaire occidental, l’Arabe, surtout lorsqu’il est porteur d’une revendication nationaliste, est un Hitler en puissance, quand bien même les Arabes et les Africains (chrétiens et musulmans) ont été parmi les principaux pourvoyeurs de « chairs à canon » pour la libération de la France, à deux reprises en un même siècle, phénomène rarissime dans l‘Histoire. De Gamal Abdel Nasser (Égypte) à Mohammad Mossadegh, à l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) en passant par Yasser Arafat et Cheikh Ahmad Yassine (Palestine), à Moqtada Sadr (Irak) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont eu l’honneur d’assumer cette fonction sans que jamais personne n’ait songé à établir un lien entre l’arrogance occidentale et la radicalisation des contestataires de sa suprématie.

    Munich, spécialité française, est d’autant plus vigoureusement brandie que les socialistes, plutôt répressifs en ce domaine, n’ont jamais apporté le moindre soutien aux guerres de libération du tiers-monde. Pour exemple, Léon Blum, le chef du gouvernement du « Front Populaire » ne lèvera pas le petit doigt pour le « Fronte Popular » espagnol, ses confrères Républicains, lors de la guerre d’Espagne (1936) et Guy Mollet agressera l’Égypte nassérienne, ordonnant en prolongement les ratonnades d’Alger. C’est Pierre Cot, ministre communiste de l’aviation du gouvernement Léon Blum et son directeur de Cabinet, le mythique Jean Moulin, de connivence avec André Malraux qui doteront les Républicains espagnols de l’escadrille ESPANA.

    Alors Harlem Désir, Munich, la Chambre des Communes qui a infligé une retentissante leçon de démocratie à la France ? Munich, Barack Obama, qui a jugé plus conforme à l’éthique démocratique de prendre l’avis des représentants de la nation ?

    Munich, l’Inde qui a vaincu le colonialisme par la non-violence ? Munich, l’Afrique du Sud qui triomphé de la ségrégation raciale par une réconciliation nationale et non par la stigmatisation ? Munich, le Pape François qui prie pour la paix en Syrie quand le mufti de l’Otan, le prédicateur millionnaire du Qatar, Youssef Al Qaradawi, supplie que la Syrie soit bombardée par ces anciens colonisateurs ?

    Munich à la manière de Guy Mollet, comme en 1956…. Le changement, c’est maintenant ? Ou tout bonnement Harlem Désir, tête brûlée pour une politique de terre brûlée.

    Les Palestiniens, les Sudètes du XXI e siècle

    Dans sa démarche vis-à-vis de la Syrie, François Hollande, nous a chuchoté le quotidien Le Monde -jamais avare de confidence dès lors qu’il s’agit d’épauler le nouveau pouvoir socialiste au point de lui servir d’amplificateur médiatique et de relais diplomatique-, est hanté par le précédent de la Tchécoslovaquie et le sort des Sudètes (1938) qu’Hitler absorba sans crier gare du fait de la passivité européenne, résultante des accords de Munich.

    Le conditionnement idéologique est tel, la servitude intellectuelle si forte que les ravages de la pensée socialiste paraissent incommensurables. Ainsi Laurent Fabius, qui passe, à tort, pour être l’un des esprits les plus brillants de la République, préconisait avec morgue et suffisance d’armer l’opposition syrienne pour établir une parité militaire et créer les conditions équilibrées à une négociation avec le pouvoir syrien. Il suggérait de même une action énergique en vue de favoriser le retour des réfugiés syriens dans leur pays. Préoccupation humanitaire légitime qui aurait pu honorer son auteur si elle s’était accompagnée d’une requête similaire concernant les Palestiniens, dépouillés, exilés et déplacés, eux, depuis soixante ans…Eux, les véritables Les Sudètes du XXI me siècle.

    « La Syrie, le drame du XXIe siècle » ? La Syrie ou l’Irak ?

    Le premier drame du XXIe siècle est non la Syrie, comme le soutient François Hollande, mais l’Irak tant par son antériorité que par son ampleur. L’Irak où s’est refusé à s’enliser Jacques Chirac et non la Syrie ou se sont laissés embourbés Nicolas Sarkozy et François Hollande, deux philo-sionistes atlantistes patentés. « Des néoconservateurs américains avec un passeport français », selon l’expression du transfuge socialiste Eric Besson.

    Sauf à concéder à l’auteur de ce constat l’excuse de troubles précoces de mémoire, une telle approximation est inexcusable. Que dire de l’Irak, désormais dénommé « Le pays des veuves » ? Invasion américaine, Daech.., Mossoul, Falloujah, près de deux millions de victimes. Et des dizaines d’autres quotidiennement depuis treize ans.

    La prostitution en guise de survie alimentaire. Quatre millions d‘exilés, sans la moindre assistance humanitaire. De l’Uranium appauvri, arme de destruction massive prohibée par le droit international, abondamment utilisé contre biens et personnes par « le plus vieil allié de la France » et son nouveau partenaire dans l’équipée syrienne. Un fait avéré, qui ne fera l’objet de la moindre enquête dans l’ancien journal de référence Le Monde, davantage soucieux de faire office de caisse de résonance au Quai d’Orsay avec ses enquêtes préprogrammés et ses blogs relais.

    Le tropisme philo-sioniste ou le prurit belligène du socialisme français.

    De l’expédition de Suez contre Nasser, en 1956, ordonnée par Guy Mollet, aux ratonnades d’Alger par Robert Lacoste (1955-1958), au caillassage de Lionel Jospin à Bir Zeit pour avoir traité de « terroriste » le Hezbollah libanais, l’unique formation politico-militaire du monde arabe à avoir infligé un double revers militaire à Israël (2000-2006), à l’esplanade David Ben Gourion dédiée par Khoyya Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, au fondateur de l’armée israélienne au lendemain de l’attaque navale israélienne contre un convoi humanitaire turc en direction de Gaza…. Le registre est connu et bien tenu.

    La filiation est lointaine et ne se dément pas, remontant au grand manitou du socialisme français, Léon Blum, qui invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation française », admettant « le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ». Cette profession de foi surprenante est parue dans le journal « Le Populaire » en date du 17 juillet 1926, sans que ce vénérable humaniste, premier chef du gouvernement socialiste de la France moderne, artisan des premières conquêtes sociales sous le gouvernement du Front Populaire (1936), ne se doute que, lui-même, à son tour, subira, quinze ans plus tard, les lois de l’infériorité raciale de la part de ses compatriotes non coreligionnaires.

    La relève : Manuel Valls et Laurent Fabius (4)

    L’éviction de la vie politique française de Dominique Strauss Khan, un des parangons d’Israël, de même que la dérive xénophobe du gouvernement israélien matérialisée par la présence au sein du cabinet de l’ultra droitier Avigdor Libermann, ministre des Affaires étrangères puis de la défense, n’ont pas pour autant réduit la vigueur du tropisme pro-israélien au sein de la hiérarchie socialiste, en ce que la relève est désormais pleinement assurée par Manuel Valls, un sarkozyste de gauche, dont il a hérité de son poste à Beauvau, ainsi que Laurent Fabius.

    Manuel Valls, lié de son propre aveu, « de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », stigmatise le boycott d’Israël, mais non la phagocytose de la Palestine ou sa rétention des recettes d’exportation des produits de Cisjordanie. Il se place ainsi sur la même longueur que Richard Prasquier, le président du CRIF, dont la tonitruance inconditionnellement pro-israélienne s’accommode mal du positionnement qui se veut « normal » du nouveau président français. En résonance avec son comportement abusivement dilatoire dans l’affaire Georges Ibrahim Abdallah où la diplomatie française a subi les diktats de Hillary Clinton à l’époque secrétaire d’État.

    Laurent Fabius : L’esbroufe comme mode opératoire.

    L’esbroufe aura été son mode opératoire. De même que le mépris et la morgue, ses deux plus implacables ennemis. En trois ans de parade au Quai d’Orsay, Laurent Fabius aura poussé les travers français à leurs expressions les plus extrêmes. Donné toute la mesure de ses faux talents, un mélange de malveillance, de bonne conscience, d’outrecuidance, de morgue et de mauvaise foi (5).

    La propulsion du premier ministre des Affaires étrangères de François Hollande à la tête d’une prestigieuse institution, clé de voûte du système juridique et politique français, loin de constituer le couronnement d’une carrière publique exemplaire, paraît devoir s’apparenter à une opération d’évacuation par le haut d’un personnage à bien des égards calamiteux, en application du vieux adage latin, plein de sagesse, « Promoveatur ut Amoveatur » dont la traduction administrative courante se décline en français par le principe anglais du « Principe de Peter ». Au delà des lauriers, au delà des louanges, la propulsion de Laurent Fabius à la présidence du Conseil Constitutionnel signe sa congélation politique ad vitam dans un placard doré, terme ultime d’un parcours désastreux.
    En fait Laurent Fabius avait été déjà carbonisé en direct par ses amis américains incommodés par son rôle de « bad cop » tant dans les négociations sur le nucléaire iranien que sur un éventuel règlement politique en Syrie.

    Les révélations de la presse américaine sur les frasques casinotières de l’aîné des Fabuis, Thomas, -sur des faits datant de 2013 mais fuités le 29 octobre 2015 à la veille de la première conférence multilatérale de Vienne sur la Syrie-, ont retenti comme un rappel à l’ordre américain renvoyant à ses pénates le paternel de l’enfant prodige.
    En lui suggérant de se préoccuper de ses affaires domestiques plutôt que de se trémousser dans la gestion des affaires du Monde, les États-Unis lui montraient par là même le chemin de la sortie.

    Les attentats de Paris-Bataclan quinze jours plus tard, le 13 novembre 2015, à la veille du deuxième round de Vienne, ont signé la fin de sa lévitation en même temps qu’ils scellaient son sort en ce que de nombreux observateurs ont perçu ce massacre collectif de Parisiens comme la sanction d’une politique erratique du socialo motoriste François Hollande en tandem avec son âme damné Fabiuçius.

    Bachar Al Assad « ne mérite pas d’être sur terre »

    Bachar Al-Assad « ne mérite pas d’être sur terre ». Laurent Fabius ne s’imagine sans doute pas les millions de personnes qui ont formulé pareil vœu à son égard tant sa morgue, sa suffisance et ses outrances verbales ont indisposé et choqué venant du chef de la diplomatie d’un pays réputé pour sa courtoisie et sa finesse d’esprit.

    Le plus capé des socialistes, réputé pour ces somnolences dans les forums internationaux, passera ainsi dans l’histoire comme « le petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien », le piètre pensionnaire du Quai d’Orsay de la gauche française, à l’égal du transfuge sarkozyste du socialisme Bernard Kouchner.

    François Hollande, non un homme de poids, mais un homme empesé

    Atteint de plein fouet sur le plan domestique par les gazouillis de la « Première peste de France » , caramélisé sur le plan international par la défection de ses deux alliés atlantistes, les États-Unis et le Royaume Uni, François Hollande, en dépit d’une reprise pondérale n’est pas un homme de poids, mais un homme empesé, affligé d’une posture dépareillée par un langage suranné, secondé par le pire ministre socialiste des Affaires étrangères de la Vème République.

    En contre pied de l‘aîné corrézien passé à la postérité pour sa gestuelle gaulliste de Chirac d’Irak, le point d‘orgue de sa double mandature par ailleurs calamiteuse, le cadet socialiste de Tulle, à dix ans de distance, s’est laissé happé par la tourmente d’un « anus horribilis », Scipion l’Africain du Mali, en janvier 2013, Général Flamby en Syrie, à l’automne de la même année, une performance qui sonnait prématurément son crépuscule diplomatique.
    Camouflet supplémentaire, « le plus vieille allié des États Unis » n’a pas échappé à l’espionnage de son partenaire outre atlantique, qui lui a dérobé près de 70 millions de communications électroniques entre décembre 2012 et Janvier 2013, en pleine campagne du Mali et de Syrie. Véritable dindon de la farce, que n’a-t-il perçu cela avant de s’engouffrer dans la brèche syrienne alors que ce scandale marquait et l’affaiblissement et la duplicité des États Unis.

    Ségolène Royal, meilleure présidente que François Hollande.

    En cinq ans de gouvernance, seul fait indubitable, François Hollande par ses bourdes successives pourrait accréditer l’idée que Ségolène Royal, la précédente postulante socialiste à la magistrature suprême, aurait fait meilleure présidente que lui, dans tous les cas de figure, qu’il a, comble de cynisme, lui, en tant que secrétaire général du PS, elle, en sa qualité de la mère de ses quatre enfants, plaqué au paroxysme de la campagne présidentielle ; indice indiscutable d’une grandeur d’âme.

    Quarante ans après Epinay, le glorieux parti de Jean Jaurès, le parti du conquérant François Mitterrand qui rêvait d’un dépassement du socialisme par l’Europe n’est plus que l’ombre de lui-même. Un syndicat de barons arc boutés sur des privilèges surannés. Sans créativité, ni réactivité. Sans novation ni innovation. Sans vitalité. Un électro-encéphalogramme plat.

    La Syrie apparaîtra rétrospectivement comme l’ultime expédition post coloniale d’un pays en déclin : « Parmi les grands perdants de la mondialisation, parmi les grands perdants de l’Européanisation », selon l’expression de Marcel Gauchet (6), la France de François Hollande figure aussi parmi les grands perdants en Syrie et, indice patent de la déflagration mentale des socialistes français, les meilleurs alliés des Saoudiens et néoconservateurs américains, des néo conservateurs israéliens.

    « JE RESTERAI TOUJOURS UN AMI D’ISRAËL » « Tamid esha’er haver shel Israel ! »*

    Accueilli en grande pompe par Benyamin Netanyahou, dès son atterrissage à Tel-Aviv, François Hollande entendait visiblement faire honneur au « tapis rouge » que le premier ministre droitier avait annoncé dérouler pour la visite du président français. Au point de le clamer, en hébreu dans le texte : « Je resterai toujours un ami d’Israël ».

    Une déclaration qu’aucun des présidents français n‘avait osé faire auparavant, pas même Nicolas Sarkozy, qui passait jusqu’à présent comme le plus philo-sioniste des dirigeants français. Chapeau l’artiste socialiste tel qu’en lui-même l’éternité le figera. CF : Le « chant d’amour » de François Hollande « pour Israël et ses dirigeants ».

    Malheur aux vaincus : L’ingratitude est la loi cardinale des peuples pour leur survie. Le naufrage collectif du socialisme français portera les noms de Dominique Strauss Khan et Jérôme Cahuzac, de parfaits représentants de la déliquescence du socialisme et non de sa quintessence, de même que sur le plan diplomatique, le nom du tandem comique Laurel et Hardy, alias Lolo et Flamby, une risée planétaire.

    Référence

    http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/exclu_-_julie_gayet_et_francois_hollande_leurs_stratagemes_pour_garder_leur_his

    1- La première peste de France :
    http://www.madaniya.info/2014/10/02/journalisme-metier-deontologie sport-combat/

    http://www.grazia.fr/societe/phenomenes/articles/valerie-trierweiler-la-premiere-peste-de-france-487191

    2-Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio Africanus) est un général et homme d’État romain, né en 235 av. J.-C. mort en 183 av. J.-C. à Linterne en Campanie. Vaincu par le carthaginois Hannibal Barca à la bataille de Cannes, près de l’actuelle Canossa, il s’emploiera à prendre sa revanche à sa nomination Consul en 205 av. J.-C. A la tête d’une armada de 50 vaisseaux de guerre et 400 navires de transport, emportant près de 35.000 soldats, il passe en Afrique. Deux ans plus tard, il réussit à vaincre le général Carthaginois Hannon et prend le titre Scipion l’africain.

    3-Flamby : Pâtisserie sans œufs ni crème désigne péjorativement un être mollasson et onctueux. Sobriquet réservé à François Hollande avant son accession à la présidence de la république française.

    4-Le gouvernement Ayrault satisfait les Français d’Israël
    http://jssnews.com/2012/05/16/ayrault1

    Ainsi qu’ à propos du tropisme socialiste à l’égard d’Israël : La France gagnée par le sionisme, par Eyal Sivan
    http://www.rue89.com/2013/10/07/eyal-sivan-cineaste-israelien-france-est-gagnee-sionisme-246345

    5-Laurent Fabuis et la réforme du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU http://www.madaniya.info/2016/02/10/5762

    6-Marcel Gauchet in « Les quatre failles d’une présidence », Le Monde en date du 1er octobre 2013, article de Françoise Fressoz, page 6.

    Illustration

    François Hollande et son prix, entourés notamment (de gauche à droite) par le milliardaire Carlos Slim et l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger le 19 septembre 2016. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

    http://www.renenaba.com

  • Babzman – Information historique et socioculturelle sur l’Algérie – La guillotine, de Nicolas-Jacques Pelletier à Ouïs Mosttifa Ould Habib …
    http://www.babzman.com/la-guillotine-ce-rasoir-national-repandu-dans-les-colonies-de-lempire-franc

    C’est à la tribune de l’Assemblée constituante, le 1er décembre 1789, à Paris, que le député Joseph Guillotin suggère l’égalité de tous les citoyens devant le juge : « Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l’état du coupable, écrit-il dans son projet de loi. Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même (décapitation), et l’exécution se fera par un simple mécanisme. ».
    Cette machine qui connaîtra très vite une grande notoriété, est d’abord appelée « Louisette » ou « Louison », puis, les journalistes mécontents de Guillotin, en sa qualité de questeur, la baptiseront « Guillotine », à sa grande déception. Le peuple, dans son argot de rues, la surnommera « le rasoir national » ou « la veuve » ou encore « Charlot », d’après le prénom de plusieurs bourreaux. Les magistrats, quant à eux, préfèrent le délicat euphémisme de « Bois de justice ».
    Le 3 juin 1791, l’Assemblée constituante édictera, à l’article 3 du Code Civil que « tout condamné à mort aura la tête tranchée. ». La suggestion de Maximilien de Robespierre, à abolir la peine de mort sera rejetée par les députés. Le seul aspect « positif » que l’on puisse attribuer à cette machine, serait d’abréger la souffrance du condamné qui aura la tête tranchée d’un seul coup, au lieu de plusieurs coups de sabre ou de hache, ou pire, sera soumis aux supplices de la roue ou de l’écartèlement, châtiments réservés aux roturiers.
    L’Assemblée demande alors à Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie et ami de Guillotin, de mettre au point la machine. Il s’inspire d’abord de mécanismes, connus plusieurs siècles auparavant, et reprend une machine d’origine écossaise qu’on surnommait the majdden, la vierge, avec un tranchoir qui glisse entre deux montants en bois sur le cou du condamné. Le mécanisme sera amélioré avec le concours du mécanicien allemand : Tobias Schmidt qui remplacera le couperet en forme de croissant par un autre en forme de trapèze, sur l’idée de roi Louis XVI qui ne sait pas encore que sa tête y passera onze mois plus tard.
    Après l’avoir essayée sur des moutons et des cadavres, le premier condamné à y passer sera Nicolas-Jacques Pelletier, un voleur de grand chemin, arrêté pour avoir frappé un citoyen dans le but de lui soustraire ses assignats. Il sera guillotiné le 25 avril 1792.
    Lorsque la révolution atteint son summum, entre 1793 et 1794, l’arbitraire et l’exécution à tout va prend place et on dénombre environ 17 000 personnes guillotinées. L’exécution à la guillotine fera fureur en France, jusqu’au 29 juin 1939, lorsque les exécutions ne seront plus publiques.
    En Algérie, les exécutions à mort continuaient à se faire au yatagan, cette arme ottomane de prestige ou de parade, utilisée par certains memlouks. Lorsque la première exécution au yatagan, à Alger, le 3 mai 1942 fut désastreuse, le ministre de la guerre de l’époque, le général Amédée Despans-Cubières, imposa l’utilisation de la guillotine exigeant à ce que les exécuteurs soient européens et non musulmans. Le premier algérien guillotiné fut Abdelkader Ben Zelouf Ben Dahmane, pour avoir commis différents assassinats et vols. Son exécution prit place à Bab El Oued, le 16 février 1843.
    Refusant de reconnaître la guerre de libération nationale, la France considérera les combattants comme des délinquants et des criminels de droit commun. Pour cela, les lois 56-268 et 56-259 seront publiées le 17 mars 1956, permettant aux tribunaux militaires d’appliquer la peine de mort aux combattants algériens, pris arme à la main, sans instruction préalable. L’un des quatre ministres à avoir signé ce texte, fut un certain François Mitterrand : « En Algérie, les autorités compétentes pourront […] ordonner la traduction directe, sans instruction préalable, devant un tribunal permanent des forces armées des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens […] si ces infractions sont susceptibles d’entraîner la peine capitale lorsqu’elles auront été commises. ». Dans le but de réprimer la révolution du peuple algérien, le 18 juin 1956, Mitterrand condamne 150 algériens qui seraient « crapule » et « politique », confirme Pierre Nicolaï, directeur de cabinet de François Mitterrand à l’époque : « C’est une décision politique. ». Il avait été chargé par Mitterrand de lui trouver les premiers condamnés à exécuter
    Ainsi, Amed Zabana, après avoir exécuté le garde forestier François Braun, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, sera guillotiné le 19 juin 1956, malgré l’intervention de Monseigneur Duval, alors l’archevêque d’Alger. Abdelkader Ferradj, membre du commando Ali Khodja connaîtra le même sort, le même jour, à cinq minutes d’intervalle. Les deux, sont donnés en exemple par le gouvernement de Guy Mollet à qui osait défier la France.
     Depuis Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj :
    Badèche Benhamid, 27 ans, coupable d’avoir tué Amédée Forger, le 28 décmbre 1956, maire de Boufarik et président de la fédération des maires d’Algérie, au 108 rue Michelet (Didouche Mourad),Guillotiné le 25 juillet 1957, après avoir passé un dur moment à la villa Susini.
    Abderrahmane Taleb, considéré comme le chimiste de la bataille d’Alger, en 1957, fut guillotiné le 24 avril 1958.
    Fernand Iveton, Mohamed Lakhnèche et Mohamed Ouenouri, membres du PCA (Parti Communiste Algérien), furent exécutés le 11 février 1957.
    La seule femme guillotinée fut Madeleine Mouton, le 10 avril 1948, à Sidi Bel Abbès, coupable d’avoir empoisonné 11 personnes.
    Le 12 août 1959 le dernier condamné passe sous la lame pour viols et meurtres, il s’agit de Ouïs Mosttifa Ould Habib, pour avoir une idée, dans l’illustration, nous retrouvons la liste quelques dizaines de condamnés.
     
    Mounira Amine-Seka.
    Sources :
    Fondationmessali.org
    Presse nationale.
    memoria.dz
    Viva Zabana, de Boualem Nedjadi, Editions l’ANEP, 2006.
    Illustration : liste des condamnée tirée du site fondationmessali.org

  • Shimon Peres : « Un infatigable intrigant »
    Michel Warschawski, Politis, le 28 septembre 2016
    http://www.politis.fr/articles/2016/09/shimon-peres-un-infatigable-intrigant-35449
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1174633379282594&id=159385534140722

    Le monde entier le célèbre, on parle de lui comme un saint ou, pour le moins, un Nelson Mandela. Pourtant, pendant un demi-siècle, Peres a été le mal-aimé de la politique d’Israël. « Comment la punaise est arrivée au sommet ? » chantait-on déjà dans les années soixante, exprimant là le mépris des élites israéliennes envers celui qui ne faisait pas partie du sérail : il n’avait pas grandi au kibboutz, ni participé aux aventures guerrières des commandos du Palmach. Jusqu’à aujourd’hui son accent trahit son extériorité à ceux qui ont façonné l’État hébreu à leur sale image. Disons-le clairement, Peres n’a pas volé l’image négative qui l’a accompagnée tout au long de sa carrière : aucun politicien israélien n’a su être aussi opportuniste que lui, et faire de la trahison un art. « Infatigable manipulateur », c’est ainsi que le décrit dans ses mémoires Yitzhak Rabin, qui l’a côtoyé pendant de longues années à la tête du Parti travailliste. Il a même trahi son mentor David Ben Gourion, quand il décidait de quitter le parti Rafi, réalisant que, malgré l’aura de son chef, cette formation dont il avait été à l’initiative, s’avérait incapable de mettre fin à l’hégémonie travailliste.. Ayant repris sa place à la direction travailliste, il quitte à nouveau ce parti pour le Qadima d’Ariel Sharon, qu’il abandonnera dès qu’il a senti le naufrage proche. Mais sa plus grande trahison a, sans aucun doute, été la trahison de Yasser Arafat qu’il avait convaincu de s’impliquer à fond dans le processus d’Oslo… que Peres sabote après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, n’ayant pas le courage de confronter ceux qui, en tuant le Premier ministre, mettaient définitivement fin audit processus de paix. Shimon Peres est le seul politicien israélien de premier plan qui n’a jamais été élu par le peuple, gagnant ses galons (ministre des Affaires étrangères, ministre de la Défense, Premier ministre puis finalement président de l’État) dans des batailles d’appareil. Les médias locaux et internationaux font déjà le bilan de l’action politique de Shimon Peres : comme directeur général du ministère de la Défense, dans les années soixante, il est non seulement à l’origine du nucléaire israélien, mais de la transformation de Tsahal en armée moderne et performante. C’est d’ailleurs grâce à ses liens étroits avec le Parti socialiste de Guy Mollet qu’il a pu faire de l’État d’Israël une puissance militaire, symbolisée par les Mirage des entreprises Dassault et leurs performances en juin 1967. Peu d’eulogies par contre ne mentionneront le massacre de Kana au Liban en 1996, préférant s’étendre sur le prix Nobel de la Paix, reçu pour son rôle dans les accords d’Oslo… qu’il sabotera trois ans plus tard. À son crédit, on doit reconnaître que la biographie de Peres n’est pas entachée d’affaires de corruption, de viols ou de harcèlements sexuels, ce qui tranche nettement avec la classe politique israélienne d’aujourd’hui. Ceci dit, et en dépit des couronnes de lauriers qu’on lui tresse aujourd’hui aux quatre coins du monde, l’ancien président de l’État d’Israël n’aura pas été un grand politique, mais un politicard manipulateur, devenu un des grands maîtres de notre temps dans l’art du mensonge et de la trahison.

    Autres articles :
    https://seenthis.net/messages/528548

    #Palestine #Shimon_Peres

  • Le 20 septembre 1985, Charles Hernu est obligé de démissionner du gouvernement
    https://rebellyon.info/Le-20-septembre-1985-Charles-Hernu

    Après avoir été collabo, espion, Charles Hernu, ministre de la Défense, a dû démissionner, et se consacrer exclusivement à la mairie de Villeurbanne, ayant finalement reconnu avoir donné l’ordre de faire exploser le bateau Rainbow Warrior pour ne pas gêner les essais nucléaires français dans le (...) — Mémoire, Politicaillerie, chantiers de jeunesse, Pétain., régime de Vichy,, franc-maçons, 1, Pierre Mendès-France,, DST, KGB,, François Mitterrand, Jospin, Guy Mollet, de Gaulle,, OAS, Securitate, Claude Lipsky,, SFIO, double, peine,, 2, Gaston Defferre,, Saddam Hussein !, Khomeyni., Klaus Barbie, DGSE, BCRA, (MAN), Dreyfus,, Jack Lang,, Greenpeace, Mururoa, Ben Barka..., L’affaire du Rainbow Warrior., Fernando Pereira, le Monde, génocide (...)

  • Michel Rocard, par Pierre Joxe
    7 juil. 2016 Par Les invités de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070716/michel-rocard-par-pierre-joxe

    (...) En Janvier 1960, rappelé à Alger du fond du Sahara après le virage de de Gaulle vers « l’autodétermination » et juste avant la première tentative de putsch – l’ « affaire des barricades » –, j’ai pu mesurer encore davantage le courage et le mérite de Rocard. Il avait reçu mission d’inspecter et décrire ces camps où croupissait 10% des paysans algériens, ne l’oublions jamais !

    Il lui avait fallu une sacrée dose d’audace pour arpenter l’Algérie en civil – ce jeune inspecteur des finances –, noter tout ce qu’il voyait, rédiger en bonne et due forme et dénoncer froidement, sèchement, ce qui aux garçons de notre génération était une insupportable tache sur l’honneur de la France. Nous qui avions vu dans notre enfance revenir d’Allemagne par milliers les prisonniers et les déportés dans les gares parisiennes, nous étions indignés par ces camps.

    Car en 1960 encore, étant alors un des officiers de la sécurité militaire chargé d’enquêter à travers l’Algérie, d’Est en Ouest, sur les infractions, sur ceux qui désobéissaient aux ordres d’un de Gaulle enfin converti à l’« autodétermination » qui allait devenir l’indépendance, j’ai pu visiter découvrir et dénoncer à mon tour des camps qu’on ne fermait pas ; des camps que l’on développait ; de nouveaux camps… Quelle honte, quelle colère nous animait, nous surtout, fils de patriotes résistants !(...)

    • C’était il y a trés longtemps à une époque où les « jeunes » du PS ne pouvait occuper que la partie gauche de l’échiquier politique.
      Ceci dit, c’est Guy Mollet, SFIO, ancêtre du PS qui commence la guerre d’Algérie.

      Pas mal d’années après, Monsieur Michel Rocard occupera la partie centre droite de l’échiquier politique, François Mittérand occupant sois disant la gauche, l’UMP, la droite + les autres.

      Les cérémonies de l’enterrement de Monsieur Rocard, fixées par lui même illustrent parfaitement sa modestie.

      Reconnaissons lui son intégrité quand même, chose pas courante sous la 5 iéme république, et rarissime depuis quelques années.

  • En route pour un #état_d’urgence durable, garanti sans libertés ajoutées, issu à 100% de la culture policière
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article791

    Sous couvert de lutte antiterroriste, le gouvernement, appuyé par l’Assemblée nationale (551 voix pour, 6 contre, 1 abstention) a promulgué « l’état d’urgence » ; législation d’exception qui, en accroissant très considérablement les pouvoirs de la police, se situe entre le droit commun de la paix et « l’état de siège » du temps de guerre.

    La démocratie est censée reposer sur l’équilibre des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). On sait déjà que cet équilibre instable penche souvent du côté de l’autorité, mais, en temps d’exception, l’un des trois piliers, la justice, passe en partie à la trappe.

    « Tout individu dont le comportement est susceptible de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public » est donc désormais interpellable, sans mandat judiciaire. Le degré de dangerosité potentielle des suspects à arrêter est laissé à l’aimable appréciation de la police, dont on connaît la légendaire finesse alliée à un sens profond de la mesure et du respect des droits de l’homme.

    Quand la suspicion policière (sans preuves) suffit à légitimer une arrestation – d’autant que ce soupçon concerne des actes que la personne pourrait éventuellement commettre dans un futur indéterminé – on entre de plain-pied dans le domaine de l’arbitraire.

    Le pouvoir a donc lâché sa meute et si, bien sûr, des « milieux salafistes » ont été ciblés, perquisitions et assignations à résidence se sont étendues aux milieux écologistes radicaux, libertaires ou autonomes. A peu près partout où ces perquisitions ont eu lieu, les « forces du désordre » ont montré leur inégalable savoir-faire en matière de dévastation et de brutalité  : portes enfoncées au bélier, appartements retournés de fond en comble, saccagés, humains plaqués au sol et menottés…

    A Nice, un couple de Tunisiens a vu sa porte exploser à 4 h 30 du matin, leur fillette de 6 ans a été blessée par des éclats au cou et à la tête, et la police a quitté les lieux sans un mot après avoir constaté qu’elle s’était trompée d’adresse. En Dordogne, un couple de maraîchers bio de sensibilité libertaire voit sa maison investie à l’aube : 3 ans auparavant, ils avaient participé à une manifestation à Notre-Dame-des-Landes. A Montauban, un de nos compagnons a également eu droit à une visite nocturne accompagnée d’une assignation à résidence pendant la durée de la COP21. Pas salafiste pour un sou, il a le malheur de porter nom et prénom arabe et il a participé aux luttes de Sivens. Résultat  : il a perdu son emploi à cause de la contrainte de pointer au commissariat plusieurs fois par jour. Les exemples d’erreurs diverses, de bavures variées et de « violences excessives » abondent.

    Le résultat de ce déchaînement policier (3021 perquisitions et 381 assignations à résidence à la date du 7 janvier 2016) est, au vu du but affiché de l’opération (la recherche de terroristes), éloquent  : il prouve avec la plus grande clarté que l’objectif affiché n’était pas l’objectif véritable.

     UN « RENDEMENT » DE 1 POUR 850

    En effet, malgré le « secret » dont s’entoure le gouvernement pour écarter toute question déplaisante pour lui, (en particulier sur le « profil » des personnes inquiétées, et les raisons pour lesquelles elles ont été « choisies »), les 3402 interventions policières ont donné lieu tout au plus à 25 constats d’infractions en lien avec le « terrorisme », dont 4 seulement ont été assez graves pour faire l’objet d’une procédure judiciaire [1]. Soit un « rendement » de une mise en examen toutes les 850 interventions policières.

    Mais alors, quel est le véritable objectif du gouvernement ?

    L’odieux carnage de masse de novembre constitue pour un gouvernement, à juste titre déconsidéré dans la population, une opportunité de tenter de se refaire une santé. Il va chercher l’appui d’un électorat réactionnaire qu’il espère sensible à ses postures autoritaires et aux appels à « l’union sacrée de la patrie », électorat qu’il sait franchement hostile non seulement aux « islamistes » mais aussi aux écologistes, zadistes, syndicalistes, libertaires.

    C’est pourquoi, si « Tout individu dont le comportement est susceptible de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public » est en principe visé par l’état d’urgence, on remarquera, sans étonnement de notre part, que les membres de la FNSEA, les nervis d’extrême-droite, les nationaux-régionalistes n’ont été que peu ou pas inquiétés. Pourtant, en termes de violences, de dégradation d’édifices publics, de destruction de bien publics, d’utilisation d’armes par destination… les agro-industriels ne se sont pas privés de passer à l’acte, et cela dans le passé le plus récent, tout comme les nationaux-régionalistes d’une certaine île (avec pour ces derniers, en plus, l’usage d’armes à feu).

    En opérant, par des campagnes massives de perquisitions à spectre élargi (mais dans une seule direction) un début d’amalgame entre les terroristes jihadistes et toute une frange de l’opposition radicale, le pouvoir tente de cacher derrière un rideau de fumée son incompétence sur les sujets majeurs de société (chômage, logement, laïcité,…) et de rallier à lui la frange la plus stupide de l’opinion en criminalisant ceux qui lui font peur parce qu’ils contestent le désordre établi. Sont, pêle-mêle, visés ceux qui occupent des lieux pour s’opposer à des projets nuisibles ou tout simplement pour y habiter, mais aussi les travailleurs qui défendent, face au crime économique de leurs patrons, leur droit à la vie quitte à arracher une chemise ou à bloquer pendant quelques heures une paire de cadres. La simple observation de l’actualité de ces dernières semaines montre que l’état d’urgence est une des deux mâchoires de la tenaille dans laquelle les contestataires sont pris, tandis que l’autre mors est constitué par des condamnations totalement disproportionnées et des licenciements-sanction, le tout sur fond de propos provocateurs de Macron et autres ministres.

    L’une des fonctions premières – sinon la toute première – de l’état d’urgence est donc de tenter d’intimider, encore plus que par le passé, ceux qui, malgré l’extrême morosité ambiante, veulent encore lutter pour un autre futur, un autre monde.

    Réincarner l’État fort et guerrier, c’est la métaphore qui permet à un gouvernement ayant atteint des sommets d’impopularité, de proclamer des lois exceptionnelles. Réclamé à cor et à cris à chaque élection par la partie de la population conquise aux idées néofascistes, l’avènement d’un « Etat fort », remède universel à tous les maux, est tout simplement repris à son compte par notre très fine équipe socialiste dirigeante.

    En 1981, Robert Badinter [2], argumentant en faveur de la suppression de la Cour de sûreté de l’État, déclarait : «  Je le dis donc très simplement : les principes du droit commun, sauf pour la commodité ou les arrière-pensées des gouvernants, permettent de faire face à toutes les situations en matière d’atteinte à la sûreté de l’État ». Ce qui était vrai en 1981 l’était encore plus en 2015, après 35 ans d’inflation du code pénal et du code de procédure pénale. Point de doute donc, nous sommes bien pris dans le filet des « arrière-pensées des gouvernants ».

    D’un point de vue politicien, au sens manœuvrier du terme, l’état d’urgence vise à « siphonner » les voix des courants réactionnaires et néofascistes en appliquant à peu de chose près leur programme.

    Malheureusement, pour ces petits Machiavels de la manœuvre (manœuvre marine, bien entendu…), le coup de l’État fort que l’on sort du chapeau (dans le fol espoir de rester au pouvoir) profite toujours à la concurrence qui prend ensuite les commandes et qui dispose de l’arsenal impressionnant élaboré par ceux-là mêmes qui sont censés être ses adversaires.

    Au cours de l’Histoire, les différentes Républiques d’ici et d’ailleurs, ont prévu dans leurs constitutions que, dans certaines circonstances, la démocratie devait pour se défendre d’un danger grave, renoncer à elle-même. Les lois d’exception prétendent défendre la liberté générale en limitant considérablement les libertés individuelles (déjà susceptibles d’être sérieusement malmenées en temps normal). Cette lourde contradiction n’a pas semblé heurter les divers législateurs. Pourtant, comme l’écrivait avec beaucoup de raison Bakounine, « La liberté est indivisible, on ne peut en retrancher une partie sans la tuer toute entière », c’est pourquoi les liaisons dangereuses de la démocratie avec les lois d’exception ont toujours abouti à de grandes catastrophes.

    1848, 1871, 1955, 1984, 2005

    En juin 1848, confronté à l’insurrection ouvrière, la République se dote de lois spéciales qui lui permettent de réprimer sauvagement le mouvement. Trois ans plus tard, elle succombe : en utilisant ces mêmes lois, Napoléon III liquide la République et prend le pouvoir.

    En 1871, ce sont toujours ces lois qui servent de cadre légal au gouvernement versaillais pour écraser dans le sang la Commune…

    Plus près de nous, c’est en avril 1955 qu’apparaît pour la première fois la fameuse loi dite d’état d’urgence. C’est une loi coloniale destinée à écraser le mouvement d’insurrection algérien. Promulguée pour une durée de 12 mois, elle ne parvient pas, malgré des mesures répressives féroces, à stopper la révolte. C’est pourquoi un certain Mitterrand demande avec Guy Mollet [3] aux députés de voter la loi dite des «  pouvoirs spéciaux » qui a pour conséquence immédiate de généraliser l’emploi de la torture (que l’état d’urgence avait déjà instaurée). Durant les huit années que dure la guerre d’Algérie, armée et police pourront torturer des milliers et des milliers de suspects en toute « légalité ».

    Les lois d’exception traînent dans leur sillage une forte odeur de sang et de carnage. Ce fut le cas avec la proclamation de l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie en 1984.

    En 2005, face à la révolte des banlieues, l’état d’urgence est imposé dans une vingtaine de départements. Il donne un puissant coup d’accélérateur à l’islamisation en profondeur de toute une frange de la population.

    Réactiver en 2015 cette loi coloniale dans un contexte extrêmement tendu, alors que la xénophobie et le racisme tiennent de nouveau le haut du pavé, relève de la manœuvre à haut risque pour l’avenir.

    Quant aux fanatiques prêts à mourir après avoir tué, ils sont parfaitement insensibles à ce genre de pression. Pire, l’état d’urgence leur offre une superbe possibilité d’augmenter leur « vivier ». Il suffit, pour comprendre cela, d’avoir assisté à l’une de ces magnifiques opérations dans un quartier sensible. Le bouclage pendant plusieurs heures de toute une zone, l’agitation de dizaines et de dizaines de « RoboCops », encagoulés, casqués, surprotégés, surarmés, les cris, l’explosion des portes, les pleurs des enfants de tout un immeuble, l’hélicoptère qui tourne par-dessus, le tout en pleine nuit, à l’improviste, contre des gens qui n’ont rien à se reprocher ne peut produire, dans tout le voisinage, qu’un sentiment de dégoût profond, d’injustice, de rancœur, qui se transformera, chez quelques uns, en désir de revanche. Les jihadistes peuvent donc se frotter les mains, tout comme les Sarkozy et autres Le Pen qui voient dans l’état d’urgence le début de concrétisation de leur ligne politique, celle qui peut conduire jusqu’à des camps d’internement dont ils réclament déjà l’ouverture.

    [1] Chiffres tirés de la très droitière BFM-Télé, « Deux mois d’état d’urgence : le bilan en chiffres », http://www.bfmtv.com/societe/deux-mois-d-etat-d-urgence-le-bilan-943247.html. Par ailleurs, les perquisitions ont permis de saisir des armes, des stupéfiants et de la viande halal périmée dans certains magasins, toutes choses qui auraient été aussi bien saisies lors de procédures normales.

    [2] Ministre de la Justice lors de cette déclaration, puis président du Conseil constitutionnel

    [3] A l’époque, Président du conseil.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°148

  • #Frantz_Fanon et l’islamophobie contemporaine
    http://contre-attaques.org/magazine/article/frantz-fanon

    Si l’œuvre de Frantz Fanon est incontournable pour penser l’islamophobie contemporaine, dans le contexte français en particulier, c’est parce qu’il a mieux que d’autres compris les évolutions historiques de son temps, qui se reflètent aujourd’hui dans le nôtre. S’il n’utilise jamais le terme « islamophobie », réapparu dans l’actualité dans les années 2000 après un siècle d’éclipse, Frantz Fanon – qui fut médecin, psychiatre, essayiste, militant anticolonialiste – en avait parfaitement compris les logiques de (...)

    #Magazine

    / #carousel, #Racisme, Frantz Fanon

    « http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/lb_terrorisme.pdf »
    « https://theoremes.revues.org/445 »
    « http://www.shariati.com/english/begin/begin5.html »

  • Réinventer la France | Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/madjidbenchikh2017

    Le caractère totalitaire de la Vème #république, dénoncé en son temps par Pierre Mendès-France se révèle désormais sous nos yeux : la révision constitutionnelle et l’état d’urgence nous conduisent à une hyper-présidence dans un état policier dominant une société d’où sont définitivement neutralisés tous les contre-pouvoirs.

    Nous passons du « coup d’état permanent » à l’état d’urgence permanent dans ce qui s’apparente à un « patriot act » à la française.

    Depuis juin 2015, les écoutes et le contrôle de l’internet à grande échelle, au même moment où les USA revenaient sur cette #politique adoptée du fait de sa totale inefficacité.
    Le retrait de la nationalité pour les criminels d’origine étrangère, vieille proposition du Front National, créant une #citoyenneté conditionnelle à deux vitesse.
    Le port d’arme en dehors du service et la possibilité de tirer hors de la légitime défense, une autre proposition du Front National, laisse la poste ouverte à des bavures, dores et déjà trop nombreuse, et dont ni la société en générale, ni la police en particulier, ne sortiront grandis.
    Des élus Les Républicains ont proposé l’enfermement des suspects « fiche S » sur simple décision administrative comme à Guantanamo ainsi qu’un encadrement de la #liberté de la #presse, comble d’ironie pour ces élus qui en janvier dernier célébraient cette même liberté de la presse.

    Il nous faut craindre désormais pour les libertés publiques et pour les libertés individuelles dans un état d’urgence qui réduit chacun à l’état de suspect.

    Une république agonisante

    Élu comme un progressiste modéré, il aura fallu trois ans à François Hollande pour rejoindre Guy Mollet dans une politique d’impasse et d’impuissance, là où se pratiquent toutes les compromissions aux principes élémentaires proclamés de la république : la liberté, l’égalité et la fraternité.

    Il serait vain, toutefois, de pointer la responsabilité sur un homme en oubliant ces chroniqueurs, ces écrivains, ces pseudo-philosophes, ces responsables politiques et des pans entiers de la société qui tous ensembles forment un système clos, fermé, oligarchique et conservateur masquant de plus en plus difficilement un abandon, un échec ainsi que sa soumission à une bourgeoisie avide de baisses d’impôts et de déréglementations.

    #démocratie #totalitarisme

  • Depuis le début de l’état d’urgence samedi dernier, nombre de perquisitions administratives conduites le sont pour des affaires relevant du droit commun, sans aucun lien avec la lutte antiterroriste, et préfigurent un État policier que la prorogation de trois mois risque de banaliser.

    http://www.politis.fr/Les-perquisitions-administratives,33035.html
    #terrorisme #France #police #répression #état_d'urgence
    via #La_Quadrature_du_Net

    • « Nous profitons de ce dispositif pour terminer des procédures que nous n’arrivons pas à judiciariser », raconte Christophe Rouget, responsable de communication au Syndicat des cadres de la sécurité intérieure CFDT (SCSI-CFDT). (...)

      C’était d’ailleurs l’ambition clairement affichée par Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat, lundi après-midi au Congrès. « Profitons de ce moment pour nettoyer la France, et certains territoires de France qui sont attaqués ! »
      Des affaires de droit commun noyées dans le rouleau compresseur de l’état d’urgence, c’est ce que craignent les professionnels de la justice. « Ce serait comme si le Code de procédure pénale était bon à jeter à la poubelle, nous entrerions dans un État policier, s’inquiète Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France. Il est important qu’un juge anti-terroriste soit saisi pour garantir l’application de la procédure. »

      Selon le Syndicat de la magistrature, toutes ces investigations étaient par ailleurs possibles hors du cadre de l’état d’urgence. « Rien n’empêche la police judiciaire de demander une perquisition si elle a un soupçon. La législation antiterroriste donne également des pouvoirs très larges aux parquets, qui rendent possible ce type d’enquête, rappelle Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature, qui s’inquiète que ces opérations sortent du contrôle de la justice. S’il n’y a pas de soupçons, on est dans l’arbitraire »

      Les meilleurs flics ne portent pas l’uniforme.
      Aujourd’hui le capitaine de pédalo a fait voter la réforme et la prolongation de l’état d’urgence à toute l’ass. nat. , P"C"F et FdG compris, sauf 6 députés ( trois écologistes - Noël Mamère, Isabelle Attard et Sergio Coronado - et trois socialistes - Pouria Amirshahi, Gérard Sebaoun et Barbara Romagnan).

      En 1940, 80 parlementaires n’avaient pas voté les pleins pouvoirs à Pétain.
      En mars 1956, lors de la Guerre d’Algérie, des « pouvoirs spéciaux » sont votés au gvt du socialiste Guy Mollet par 455 voix, y compris celles des 146 députés du Parti « Communiste » Français, contre 76.

    • Merci Sergio !

      Nul besoin d’état d’urgence pour lutter contre les terroristes ! ‹ Sergio Coronado
      http://sergiocoronado.fr/2015/11/nul-besoin-detat-durgence-pour-lutter-contre-les-terroristes

      L’état d’urgence n’est pas en lui-même, malheureusement, de nature à écarter le danger. Il sert surtout à montrer que l’on agit, sans que son efficacité supérieure n’ait été démontrée. Les garanties de l’état de droit ne sont pas un obstacle à la lutte contre le terrorisme. La mise à l’écart de l’institution judiciaire est un risque pour notre démocratie. Alors qu’environ 2500 personnes travaillent au renseignement, à peine 150 personnes le font du côté judiciaire. Ce déséquilibre signifie que les juges n’ont pas les moyens de traiter les renseignements qui leur sont transmis.

      Parce que mon intime conviction est que l’état d’urgence n’offre aucune supériorité opérationnelle dans la lutte contre le terrorisme, qu’il représente tout au contraire une suspension de notre état de droit, et donc des risques pour nos libertés, j’ai décidé de voter contre le projet de loi qui proroge l’état d’urgence.

    • Or, les mesures prises dans l’urgence avec des arguments similaires à ceux utilisés par les défenseurs des perquisitions administratives sont peu à peu institutionnalisées, observe Vanessa Codaccioni, politologue à Paris 8, qui vient de conclure une étude sur la Justice d’exception [2].

      « Ce qui se passe en ce moment est typique des situations de crise et des circonstances exceptionnelles : les gouvernements déclarent le pays en état de “légitime défense“ pour faire passer des mesures d’exception. Et ils élargissent le contour de leur politique répressive, car les gens ne sont pas trop regardants tant que l’État agit très vite. »

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.

    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’État islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les réseaux sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».

    Israël-Palestine : « La France pourrait faire beaucoup, elle ne fait pas

    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    René Backmann

    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/pourquoi-hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?page_

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?onglet=full
    article de René Backmann
    « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre #Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les #attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.
    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’#État_islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du #djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les #réseaux_sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».
    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de #guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

  • Des mois que j’écume les réseaux sociaux pour savoir ce qui distingue désormais la sépare sarkozyste de l’UMP et le FN, à part la rivalité électorale.
    Je n’obtiens pas de réponse probante, si ce n’est la confirmation de cette hypothèse navrante : en 2002, la « rupture » de Sarkozy a été un message subliminal bien compris par une grosse partie de la droite.
    Il s’agissait bel et bien d’une rupture avec la tradition républicaine, après les 50 ans de purgatoire gaulliste d’après-guerre.
    A tel point qu’on peut désormais réécrire l’histoire..

    http://www.liberation.fr/politiques/2015/02/04/wauquiez-devoie-de-gaulle-pour-justifier-son-ni-ni_1195483

    A droite, les gaullistes authentiques apprécieront sans doute modérément de voir leur figure tutélaire embarquée dans la piteuse aventure du ni-ni. L’homme du 18 juin refusant de choisir entre les nostalgiques de Pétain et le chef de la SFIO ? C’est, en substance, ce que suggère Wauquiez.

    (..)

    le général de Gaulle n’a pas eu besoin d’appeler à voter pour le socialiste Guy Mollet : il en a fait son ministre d’Etat de juin 1958 à janvier 1959

  • British PM cites Holocaust as a reason for military action in Syria
    Haaretz Sep. 17, 2013

    Ils sont devenus fous ! L’holocauste comme justification des interventions étrangères. Pour Guy Mollet, dirigeant socialiste français en 1956, Nasser était un Hitler au petit pied ; ensuite se sont succédé les Hitler (Milosevic, Saddam Hussein, Bachar Al-Assad). Une manipulation de l’histoire et des leçons à tirer du génocide des juifs.

    http://www.haaretz.com/jewish-world/jewish-world-news/1.547603

    British Prime Minister David Cameron said he will establish a national commission to ensure that Britain has a “permanent and fitting” Holocaust memorial.

    On Monday, speaking at a dinner marking the Holocaust Educational Trust’s 25th anniversary, Cameron said he would personally chair the first session of the commission.

    “At a time when anti-Semitism is returning in some parts of mainland Europe, it is more important than ever that as a whole country, we do everything possible to make sure that the memory of the Holocaust is preserved from generation to generation,” he said.

    Cameron cited the legacy of the Holocaust as a reason he had pushed for military action in Syria, although he lost a crucial parliamentary vote in late August authorizing an intervention. He suggested that those who opposed him would come to feel “shame.”

    “It’s an extraordinary human emotion, but somehow when genocide is taking place, the shame of not acting sometimes doesn’t quite register properly until afterwards,” he said.

    “When we look back at Srebrenica and Rwanda, we wonder now why we didn’t do more at the time. When something truly terrible happens, it’s as if we put up a defense mechanism and try and rationalize why we are powerless to act. The same could so easily be true of Syria.”