person:hassan aboud

  • ‘Saudi, UAE assisted Assad in detecting, killing Syrian opposition leaders’
    https://www.yenisafak.com/en/world/saudi-uae-assisted-assad-in-detecting-killing-syrian-opposition-leaders-3

    Saudi Arabia and the United Arab Emirates (UAE), which has recently reopened its embassy in Damascus, cooperated with Syrian President Bashar al-Assad, leading to the detection and killing of close to 80 leaders of the Syrian opposition.

    The locations of Jaysh al-Islam’s leader Zahran Alloush, Ahrar al-Sham leaders Hassan Aboud and Khalid al-Suri, leader of Liwa al-Tawhid Abdulkadir Salih, who all fell martyrs to the bombings of the Syrian regime, were shared by Saudi Arabia and the UAE with Assad, according to a Syrian opposition commander.

    In an exclusive interview with Yeni Şafak daily, Mahmoud Sulayman, a commander of the Mohammad Al-Fateh brigade, revealed that between the years 2012 and 2014, the Abu Dhabi and Riyadh brought hundreds of satellite phones to the front.

    “The passwords of the UAE-made ‘Thuraya’ and the British-made ‘Inmarsat’ satellite phones, which were given to group commanders by the UAE and Saudi Arabia, were shared with Damascus, thus this information led to the killings of dozens of opposition commanders,” he said.

    La source est... turque.

    Toujours se méfier des cadeaux qu’on vous fait (message valable pour les Kurdes aussi !)

    #syrie #grand_jeu #tic_arabes

  • On nous abreuve de jolies photos.

    SITE, le site de la très louche Rita Katz a reproduit cette photo présentée comme un « Wanted » émis par Da’ich contre le chef syrien d’al-Nousra, Abou Mohammed al-Joulani :


    La précédente photo qui a circulé de « lui », d’origine inconnue n’est pas incompatible avec celle-ci : https://now.mmedia.me/lb/en/newsandpolitics/527415-meet-abu-mohamad-al-jawlani
    Le joli drapeau derrière lui est celui de l’Etat islamique en Iraq, devenu Daech puis EI. Histoire de rappeler avec qui certains groupes rebelles combattent...

    Une photo plus intéressante circule aussi en ce moment alors qu’une réunion où se trouvait le porte-parole d’al-Nousra, un certain Abou Firas al-Souri, historique d’al-Qaïda, vient d’être bombardée et que celui-ci vient d’y trouver la mort.
    Elle montre ce Abou Firas (à droite) en compagnie d’Abou Khaled al-Souri (à gauche), autre historique d’al-Qaïda, et d’Hassan Aboud (au centre) fondateur du groupe Ahrar al-Cham al-islamiya :
    https://counterjihadnews.files.wordpress.com/2016/04/abu-firas-al-suri-with-abu-khalid-and-hassan-abbou
    Aboud et Abou Khaled al-Souri ayant été tués vers la mi-2014, cette photo date d’avant.
    Mais plus intéressant, le bombardement aérien dans la région d’Idlib qui vient de tuer Abou Firas et d’autres membres d’al-Nousra n’a pour l’instant été revendiqué par personne et l’on se demande - que ce soit chez le SOHR pro-opposition où l’on subodore la Russie, ou chez les pro-régime d’al-Masdar où l’on déclare que l’on ne sait pas - qui des Russes ou des Américains en est à l’origine :
    https://www.yahoo.com/news/syrias-qaeda-spokesman-20-jihadists-dead-strikes-monitor-200452734.html

    The spokesman for Al-Qaeda’s Syrian affiliate, Al-Nusra Front, his son and 20 other jihadists were killed in air strikes in the northeast of the country, a monitor said.
    Abu Firas al-Suri was meeting with other leading Islamist fighters in a Nusra stronghold in Kafar Jales when the raids struck, the Syrian Observatory for Human Rights said.
    “Abu Firas al-Suri, his son and at least 20 jihadists of Al-Nusra and Jund al-Aqsa and jihadists from Uzbekistan were killed in strikes on positions in Idlib province,” its chief Rami Abdel Rahman told AFP.
    It was not immediately clear if the raids were carried out by Syrian regime warplanes or their Russian allies.
    Two other targets belonging to Al-Nusra and allied jihadist group Jund al-Aqsa in the north of Idlib province were also attacked, Abdel Rahman said, leaving many seriously wounded.
    Syrian Suri, real name Radwan Nammous, fought against the Soviet forces in Afghanistan where he met Al-Qaeda leader Osama bin Laden and his mentor Abdullah Azzam before returning to Syria in 2011, according to supporters on Twitter.

  • Syrie. Zahrane Allouche, chef de Jaich al-Islam a été tué
    http://www.humanite.fr/syrie-zahrane-allouche-chef-de-jaich-al-islam-ete-tue-593967

    Arrêté en 2009, il a été libéré en 2011, suite à l’intermédiation de la Ligue arabe qui exigeait alors un geste du régime de Damas afin de faciliter une solution politique qui n’a jamais eu lieu tant certains Etats arabes, les pétromonarchies, étaient convaincus ainsi que leurs maitres occidentaux de l’inévitabilité de la chute du régime avant la fin 2011 ou au plus courant 2012 ! 

    Libéré, Zahrane Allouche, qui fonde Liwa al-Islam (Brigade de l’Islam), très médiatisée par la chaine saoudienne al-Arabyia et par sa concurrente al-Jazira, était tellement convaincu de son projet qu’il voulait faire de Damas « la future capitale des musulmans » ! […] Sous son autorité et l’aide matérielle et financière des saoudiens, il fait de Jaich al-Islam, la quatrième force islamiste après l’EI, le Front al Nosra (branche syrienne de la Qaida) et Ahrar Cham fondé par son ami Hassan Aboud, tué en 2014. 

    Bien qu’il ait été farouchement opposé à l’Organisation de l’Etat islamique (OEI, Daech) qu’il qualifiait dans un meeting durant le ramadan 2015 (mois de jeûne musulman) de « khaouaridj » (ceux qui ont quitté l’islam) appellation par laquelle les salafistes désignent en général les alaouites, les chiites, les druzes , en bref tous ceux qui ne partagent pas leur vision politico-religieuse du monde, Zahrane Allouche, en bon obligé du régime wahhabite saoudien qui lui fournissait argent et armes, dont les fameux missiles Tow (capable de détruire un char à 20 kms de distance, sans être vu), n’était ni un modéré « islamiste », ni un partisan de la démocratie pluraliste et laïque : c’était un salafiste wahhabite qui appliquait sans état d’âme la chariâa dans les zones sous contrôle de Jaich al-Islam. Aussi, rien de surprenant qu’il se soit allié au Front al-Nosra et à Ahrar Cham, fusion de quatre factions djihadistes, soutenu par la Turquie et le Qatar et d’autres groupes islamistes, pour former une alliance militaire, Jaich al-Fatah (l’Armée de la conquête). 

    La disparition de cet homme est aussi un coup dur pour l’Arabie saoudite qui avait beaucoup investi sur lui et l’organisation qu’il dirigeait afin de peser dans le débat sur le devenir de la Syrie.

    • Bon !
      pour que vous compreniez bien :
      lui, faisait partie de ceux qui ont le « droit de vivre sur cette terre »....Toujours d"après notre..etc

  • Il y a plus d’État que d’Islamisme dans l’État Islamique

    http://www.spiegel.de/international/world/islamic-state-files-show-structure-of-islamist-terror-group-a-1029274.html

    Cet article a fait l’objet d’une traduction partielle publiée dans « Le Monde » du 25 avril 2015 et reprise ici :

    https://larmurerie.wordpress.com/2015/04/26/a-lire-haji-bakr-le-cerveau-de-letat-islamique

    On a bien affaire à un phénomène « de notre époque » et non pas à la résurgence d’une barbarie d’un autre temps. Ce phénomène s’inscrit parfaitement dans la décomposition de toutes les catégories qui structure notre forme de vie globalisée (et dont la nostalgie forme le terreau des pires saloperies) : travail, valeur, marchandise, État...

    Si nous devons nous sentir concernés par la menace Daesh, ce n’est pas parce qu’ils nous agressent, ni même parce qu’ils seraient le produit de notre ingérence, mais parce qu’ils préfigurent une trajectoire de décomposition de la société capitaliste dans laquelle rien n’exclut que nous ne bifurquions.

    • Si les documents d’Haji Bakr ne contiennent aucun message sur la tradition des prophètes ou les promesses d’un « Etat islamique » prétendûment voulu par Dieu, la raison en est simple : son auteur était convaincu que l’on ne peut remporter aucune victoire avec des convictions religieuses, aussi fanatiques soient-elles. En revanche, on pouvait très bien mettre à profit la croyance des autres. C’est ainsi qu’Haji Bakr et un petit groupe d’anciens officiers des services secrets irakiens élurent en 2010 comme chef officiel de l’EI Abou Bakr Al-Baghdadi, émir et futur « calife ». Baghdadi, religieux et érudit, devait, selon leurs calculs, donner à ce groupe une apparence de religion.

      et

      En 2003, le pouvoir de Damas était paniqué à l’idée que le président américain de l’époque, George W. Bush, après sa victoire sur Saddam Hussein, puisse envahir la Syrie pour y changer de régime. Dans les années qui suivirent, les services syriens organisèrent le transfert de milliers d’extrémistes de Libye, d’Arabie saoudite et de Tunisie vers Al-Qaida en Irak : 90 % des aspirants kamikazes étrangers arrivèrent dans le pays en passant par la Syrie. Il s’ensuivit une étrange partie à trois entre les généraux syriens, les djihadistes venus du monde entier et les anciens officiers de Saddam Hussein : une joint-venture d’ennemis jurés pour rendre la vie des Américains en Irak infernale.
      Dix ans plus tard, Bachar Al-Assad avait une bonne raison de revitaliser cette alliance : il voulait montrer au monde qu’il était le moindre mal. Les relations du régime syrien avec l’EI étaient empreintes d’un pragmatisme tactique, chaque camp cherchant à utiliser l’autre. Dans les combats opposant l’EI et les rebelles, les avions d’Assad n’ont pendant longtemps bombardé que les positions rebelles, pendant que les émirs de l’EI donnaient l’ordre à leurs combattants de ne pas tirer sur l’armée gouvernementale.

    • Les documents retrouvés chez Haji Bakr permettent pour la première fois de mieux comprendre comment est organisée la direction de l’EI et quel rôle y jouent les anciens cadres du dictateur Saddam Hussein. (...)

      On a l’impression que George Orwell a porté sur les fonts baptismaux ce monstrueux rejeton de surveillance paranoïaque. Mais c’était en fait beaucoup plus simple. Haji Bakr se contentait d’adapter ce qu’il avait toujours connu : le service de renseignements tentaculaire de Saddam Hussein où personne, même un général des services de renseignement, ne pouvait être sûr de ne pas être surveillé à son tour. L’auteur irakien en exil Kanan Makiya a bien décrit cette « république de la peur » : un Etat où n’importe qui pouvait disparaître à tout moment et qui vit son avènement lorsque Saddam prit le pouvoir en 1979, en dévoilant un complot fictif.

      En pensant au mode opératoire de l’attaque du 13, me disait que la voiture piégée, ou l’explosion dans un lieu peuplé avait cédé la place à l’exécution en grand nombre par armes à feu, le tir dans les foules (bien qu’il semble que le projet mal ficelé était aussi de se faire sauter dans les tribunes du stade), ce qui est tout de même assez particulier et qui fut le mode opératoire dominant des première ripostes du régime syrien au soulèvement qui visait à le destituer.

      je crois utile de rappeler ici les entretiens avec Pierre Torres
      http://seenthis.net/messages/311579
      https://lundi.am/Pierre-Torres
      http://seenthis.net/messages/329636
      http://seenthis.net/messages/332937

    • @petit_ecran_de_fumee sans compter que face au soulèvement, Assad a fait de libérer grand nombre de prisonniers islamistes des geôles syriennes...
      C’est sans doute trop analogique pour être sérieux pour les bons connaisseurs de la région mais je persiste à penser que c’est l’invasion du Liban par Israel qui a enfanté le Hamas, c’est-à-dire l’émergence du « meilleur ennemi possible » pour Israel. Et que ce processus historique là est médité par tous les régimes qui peuvent faire usage de ses lignes de force.

    • Non, mais que Assad a joué de leur liberté pour écraser une révolte que son armée (aux nombreux déserteurs) à elle seule ne pouvait assurer, et que Daech fonctionne et agit pour partie en miroir avec le régime syrien (et pas tant selon un mode Stasi, comme le soutiens l’article allemand, pour se faire comprendre de ses lecteurs). Mais vous en savez plus que moi, n’hésitez pas à me dire en quoi ces approximations seraient fausses.

    • http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/maher-esber-ancien-chef-islamiste-627427

      Maher Esber estime que « le régime syrien savait très bien ce qu’il faisait. Dès les premières manifestations il a qualifié les protestataires d’extrémistes, de terroristes affiliés à Al Qaeda. En libérant ces djihadistes il n’a fait qu’accréditer ces accusations et cette stratégie a réussi ». Maher Esber reconnait qu’après avoir libéré des centaines de djihadistes le régime de Bachar Al Assad a su tirer profit de leur montée en puissance.

    • Les jeux de billards à 5 ou 6 bandes, rien de tel pour rendre la compréhension des évènements impossible.

      « Alors vous comprenez, si Al Qaeda et Daesh sont nés, c’est parce que Assad les détenaient dans ses prisons et qu’il les a libéré. Et s’ils possèdent des chars d’assaut américain de dernière génération, c’est parce que Assad les a entrainé à les utiliser pendant qu’ils étaient en prison et que Assad leur a ensuite donné les clefs. Et si Al Qaeda et Daesh vendent du pétrole à la Turquie et à qui en veut, c’est parce que Assad, par machiavélisme anti-américain, les a laissé passer la frontière. Et même que c’est Assad qui prête des camions pour le transporter ».

      Plus j’t’embrouille, mieux c’est. Et s’il te plait, oublie vite le rôle des Saoudiens et des Qataris. Ce ne sont que des second rôles dans l’histoire. Et encore. Comme ils donnent de l’argent à tout l’monde, c’est comme s’ils n’en donnaient à personne.

    • @colporteur : l’article comporte à mon sens effectivement plusieurs « approximations fausses ».

      Quelques remarques sur l’article lui-même:

      1° - Même si les circonstances de sa découverte sont évoquées, la source qui a donné la 1ère série de documents au Spiegel n’est pas mentionnée. Pas même le groupe qui l’aurait fait. Je ne prétends pas contester l’authenticité de ces documents qui, malgré ce bémol, et pour les parties strictement tirées des documents présente peut-être un intérêt, mais celui-ci est nettement contrebalancé par des omissions et des supputations du seul journaliste présentées fallacieusement comme tirées des documents.
      2° - Ainsi le passage que vous citez sur le fait que Assad aurait noué certaines alliances en 2003 qu’il aurait « revitalisé 10 ans plus tard » n’est manifestement pas tiré de la deuxième série de documents, ce qui n’est pas clairement indiqué dans l’article. Le procédé me paraît du coup un peu manipulatoire. Car d’une part le journaliste fait simplement écho aux déclarations de l’époque de l’administration Bush, sans les contextualiser, lorsqu’il évoque l’époque de 2003 – les choses ont probablement été bien plus complexes que cela. D’autre part il n’évoque aucun fait précis qui permettrait de justifier cette idée qu’Assad aurait ensuite directement contribué à créer Daesh "10 ans plus tard" si ce n’est que le journaliste pense être que ça aurait été l’"intérêt" d’Assad. J’insiste donc sur le fait que la thèse implicite de ce passage qui est qu’Assad a directement et délibérément créé ou contribué à créer Daesh ne repose sur rien d’autre que le sentiment du journaliste tout en étant dans l’article à la suite des révélations tirées de la 2e série de documents, sans que la séparation entre ce qui provient des documents et les seules supputations du journaliste ne soit marquée.
      3° - La deuxième série de documents a été donnée au Spiegel, de leur aveu, par le groupe Liwaa al-Tawhid. Or celui-ci est un groupe islamiste (de l’avis de beaucoup émanation des Frères musulmans) qui a initialement rejoint la fameuse armée syrienne libre avant d’adhérer au Front islamique (en 2013). Le but de ce « Front » était d’établir un Etat islamique reposant sur la charia, et rejettait l’établissement d’un Etat démocratique. Les deux principales organisations de ce Front islamique sont Ahrar al-Cham et Jaysh al-islam. Toutes les deux sont d’idéologie salafiste, la première soutenue par le Qatar et la Turquie, la seconde par l’Arabie saoudite. Ajoutons qu’Ahrar al-cham a depuis rejoint au Nord une coalition qu’il domine conjointement avec al-Qaïda en Syrie (Jabhat al-Nusra) au sein de la coalition nommée Jaysh al-Fateh. Quant à Liwaa al-Tawhid elle a largement depuis disparu des radars. Je dois donc en conclure que le journaliste du Spiegel considère qu’un groupe islamiste qui mène une lutte armée contre la dictature syrienne pour le remplacer par un Etat non-démocratique reposant la charia, allié à des groupes salafistes dont les chefs se proposent publiquement de massacrer tous les alaouites (voir les déclarations de Zahran Alloush) et qui sont financés par les pétromonarchies du Golfe constitue ceux que le journaliste du Spiegel appelle indistinctement « les rebelles « et vous - à moins que je n’ai mal compris ? - « la révolte ».
      4° - Ce point est fondamental. L’article occulte le fait que jusqu’à la scission al-Nusra/Etat islamique en Irak, le groupe d’al-Baghdadi a été considéré par les plus hauts représentants de l’Armée Syrienne Libre comme une composante de la rébellion syrienne et ce jusqu’en 2013. Contrairement à ce que dit l’article ce groupe n’était pas présent que sous la forme de cellules dormantes se cachant derrière des bureaux de Da3wah (prédication). Il a combattu auprès de l’ASL durant la période 2012-2013 qui lui en rendait grâce. Alors quoi l’ASL était aussi manipulée par Assad ?

      Quelques remarques plus générales:

      1° - Je vous demande le nom d’un des islamistes libérés dans le cadre de l’amnistie de 2011 d’Assad qui aurait ensuite tenu une position importante au sein de Daesh ce qui permettrait d’étayer votre thèse sous-entendue ici : « sans compter que face au soulèvement, Assad a fait de libérer grand nombre de prisonniers islamistes des geôles syriennes... » . En réalité ceux qui soutiennent cette thèse n’ont que 3 noms à donner : Hassan Aboud et Abou Khaled al-Souri d’une part, qui ont en fait tous deux fondé le groupe Ahrar al-Cham considéré par l’Armée syrienne Libre comme des gens très bien et que nos médias continuent à intituler la « rébellion », et Abou Moussab al-Souri d’autre part dont la libération est une rumeur infondée puisqu’il était censé avoir rejoint al-Qaïda et qu’al Dhawaïri en personne a démenti cette rumeur assurant qu’il était toujours emprisonné en Syrie.
      2° - Je vous fais remarquer par ailleurs qu’avec le même genre d’argument et en adoptant la même logique, mais cette fois-ci étayée sur des faits, on pourrait en venir à dire que Daesh est en fait une création des Etats-unis puisque le « calife » de l’Etat islamique a été détenu puis libéré du camp américain d’al-Bucca avant de devenir le chef de l’Etat islamique en Irak puis de l’EIIL (Daesh) et d’EI. J’ajoute que le commandant militaire de l’Etat islamique, Abu Omar al-Shishani, un géorgien d’origine tchétchène qui combattu les forces russes dans les forces spéciales de la Géorgie de Saakachvili, a reçu la formation militaire d’instructeurs américains.
      En passant, que Daesh soit une création des Etats-Unis, est, d’après un sondage, une opinion majoritaire en Syrie.
      3° - L’hypothèse selon laquelle Assad aurait « revitalisé son alliance » avec l’Etat islamique en Irak en 2013 ("10 ans plus tard") par intérêt perd de vue le fait qu’à la même époque Nouri al-Maliki en Irak se rapproche d’Assad, a poussé les soldats américains vers la sortie (en 2011) et se rapproche de la Russie à qui il se met à commander des armes. Il est par ailleurs très proche de l’Iran. Croit-on Assad assez sot pour aider l’Etat islamique en Irak au risque qu’il élimine le seul allié qu’il ait à ses frontières, et ce au moment même ou après des relations tendues il est justement en train de devenir son allié ? Croyez-vous par ailleurs que les services iraniens en savent moins que vous ou bien qu’ils auraient continué à soutenir à Assad alors que ce jeu comportait ce risque – qui a effectivement eu lieu puisqu’al-Maliki est tombé à la suite des conquêtes de Da3ich en Irak, permettant ainsi aux Américains d’imposer un al-Abadi plus souple envers eux et de se réimpliquer en Irak - alors que c’était, selon le Spiegel, la hantise d’Assad en 2003 ?
      4° - Puisque le texte du Spiegel fait remonter toute cette histoire à 2003 il aurait été bon qu’il mentionne l’organisation qui, par changement de noms et agrégation de forces, est devenue l’Etat islamique : le groupe al-Zarqawi. Celui-ci a été porté à la connaissance du monde et élevé au rang de menace mondiale par les Etats-Unis dans leur justification de l’invasion de l’Irak en prétextant que ce groupe, jusque là cantonné aux confins du Kurdistan irakien, était en fait al-Qaïda et lié à Saddam Hussein – vous ne voyez pas comme une analogie ? J’ajoute que ce groupe, du fait de sa stratégie ultrasectariste et ses massacres de chiites, me paraît être un candidat très improbable pour avoir reçu le soutien, même machiavélique et très intéressé, d’Assad.
      5 - Je vous invite vivement à consulter ce document de la DIA de 2012 (services secrets de l’armée américaine), authentifié dans deux émissions de télé (al-Jazeera english et RT) par le chef de la DIA de l’époque, Michael Flynn : http://seenthis.net/messages/372860

      Je me tiens prêt à faire le travail fastidieux de vous donner des sources consultables pour vérifier les faits que j’évoque ici si vous me le demandez.

    • @colporteur : Je ne suis pas là pour dire qu’Assad n’est responsable de rien dans cette guerre : c’est une ordure, rien à redire à cela... mais il a une armée et une population derrière lui qui représentent tous ensemble la Syrie légale : en face, des terroristes dans l’acception la plus stricte, telle que définie par la plupart des états dans le monde. Et ces terroristes, leur financement est connu et documenté, leurs soutiens sont connus et documentés ("ils font du bon boulot", comme on dit en langage diplomatique français).

      En somme mon seul propos était que les false flags de la part de journalistes manipulés, c’est lourd. Surtout quand c’est aussi stupide que « ça ».

      Comme dirait d’autres seenthisiens, quand y-a #un_complot_qu_on_a_le_droit_de, faut se demander pourquoi celui-là et pas les autres.

    • Merci pour ta contribution @souriyam, elle est effectivement beaucoup plus informée que je ne le suis. Sans plus d’ironie que précédemment. Tes remarques étayées sur les fragilités de l’article me paraissent recevables. Sur la libération d’islamistes par le régime d’Assad, je me fondais sur le souvenir de lectures
      http://seenthis.net/messages/357346
      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/10/debut-de-la-liberation-de-prisonniers-en-syrie_4435430_3218.html
      http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/maher-esber-ancien-chef-islamiste-627427
      que parmi ces libérés il y en ait peu qui aient atteint ensuite une renommé comme membres importants de Daech ne me semble pas démontrer grand chose quant à leur implication effective, je peux me tromper.
      Ici même, je le retrouve maintenant, des posts ont contesté qu’il s’agisse dune manipulation d’Assad
      http://seenthis.net/messages/283373

      L’intérêt principal de cet article tient à ses sources (dont je ne sais si elles sont critiquables, ciritiquées) qui permettent de donner à voir comment se manage la construction d’une organisation fasciste, à quel type d’organisation étatique est-il fait recours pour battre une révolution (question déjà présente dans les entretiens avec Pierre Torres).
      Vous ne citez pas Haji Bakr, comment situeriez-vous son rôle ? Le journaliste allemand cite la Stasi, et pas les Moukhabarat... mais pour le coup, en ce qui concerne des méthodes d’organisation clanico-maffieuses, empreintes de toute la violence de sujétion interne et externe possible, on vérifierait, ici, que la rivalité conduit au mimétisme (pas besoin d’adhérer pour cela à une théorie générale de la rivalité mimétique).

      L’approximation grossière dont je me réclame est plus grossière encore que celle de l’article qui prétend lui s’appuyer sur de faits. Elle admet a priori que toutes le forces en présence ont des raisons et des possibilités de recourir à des manipulations, sans admettre pour autant que ces manipulations puissent à elles seules expliquer une situation ; d’admettre qu’un pouvoir a tout intérêt à se choisir le meilleur ennemi possible. Cela je le tiens de quelques exemples qui ne sont pas syriens, celui du PS jouant du FN depuis les années 80 (ce qui n’ôte rien à la dynamique propre de ce parti) ou de la politique israélienne de destruction de la résistance palestinienne qui a conduit l’essentiel de celle-ci à renaître depuis le repli sur le noyau de la foi.

      Pour ce qui est de la Syrie, j’ai l’impression que pendant que la population continue d’être décimée et alors que tout espoir d’émancipation (pour dire vite) semble désormais intenable on peut s’attendre à tout ... Depuis pas grand chose si ce n’est mon expérience d’ado ayant par le passé joué au Risk :) : puisque les américains ne se lanceront pas dans une intervention terrestre, la suite reste imprévisible. Un renversement d’alliances ne parait pas à exclure, la Russie et la France imposant conjointement à Assad et à l’ASL de coopérer pour endiguer ou « exterminer » (comme dit Valls) Daech...

    • @colporteur : pardon pour le ton inutilement véhément. Je m’emporte peut-être un peu vite quand il est question de la Syrie.
      Pour ce qui est de la libération par Assad dans le cadre de l’amnistie de 2011 d’un certain nombre d’islamistes, elle ne fait pas de doutes. Il n’est pas interdit de faire l’hypothèse d’une certaine manipulation du régime à cette occasion mais il faut bien voir tout de même que tous les noms qu’on nous cite n’accréditent pas la thèse d’une création de Da3ich par Assad. De plus beaucoup de ceux qui utilisent cet argument - je ne parle pas de vous - soutiennent par ailleurs que nous aurions dû armer ces groupes, dont Ahrar al-Cham voire al-Nusra. On ne peut pas d’un côté prétendre qu’Assad a libéré des monstres et d’un autre côté se proposer de soutenir les groupes que ces monstres ont fondé ! Ainsi Robert Ford, ambassadeur américain en Syrie de 2010 à 2014 a soutenu cette thèse et chantonne maintenant que l’Occident devrait soutenir Ahrar al-Sham : http://www.mei.edu/content/at/yes-talk-syria%E2%80%99s-ahrar-al-sham
      Quant à David Petraeus, directeur de la CIA de 2011 à 2012, il propose maintenant publiquement de soutenir certains éléments d’al-Nusra (soit al-Qaïda en Syrie) :
      http://edition.cnn.com/2015/09/01/politics/david-petraeus-al-qaeda-isis-nusra

      It was an arresting headline in The Daily Beast on Monday: “Petraeus: Use Al Qaeda Fighters to Beat ISIS.” The report didn’t quote retired Gen. David Petraeus directly, but suggested he had told associates that he supports using “so-called moderate members of al Qaeda’s Nusra Front to fight ISIS in Syria.”
      In an exclusive statement to CNN, Petraeus clearly feels that his view requires much more explanation, back story and nuance.
      “We should under no circumstances try to use or coopt Nusra, an Al Qaeda affiliate in Syria, as an organization against ISIL,” the retired general and former CIA director told CNN, using another name for ISIS. “But some individual fighters, and perhaps some elements, within Nusra today have undoubtedly joined for opportunistic rather than ideological reasons: they saw Nusra as a strong horse, and they haven’t seen a credible alternative, as the moderate opposition has yet to be adequately resourced.”

      Or ces gens là, Petraeus et Ford, pour ne prendre que ces deux là, ont piloté la politique américaine en Syrie. Cela devrait nous donner à penser sur les ambiguïtés - pour le dire gentiment - de la guerre clandestine que l’"Occident" (y compris l’Etat français) a mené contre le régime syrien.
      Vous dîtes :

      L’approximation grossière dont je me réclame est plus grossière encore que celle de l’article qui prétend lui s’appuyer sur de faits. Elle admet a priori que toutes le forces en présence ont des raisons et des possibilités de recourir à des manipulations, sans admettre pour autant que ces manipulations puissent à elles seules expliquer une situation ; d’admettre qu’un pouvoir a tout intérêt à se choisir le meilleur ennemi possible

      Je suis tout à fait d’accord avec vous à la condition d’admettre que cette remarque vaut à la fois pour le régime syrien, la soi-disant rébellion modérée et l’Etat islamique. Mais cela vaut aussi pour l’ensemble des forces régionales et internationales qui soutiennent l’un ou l’autre camp. Et cela fait vraiment beaucoup de monde...

      Pour ce qui est de l’intérêt factuel dans l’article du Spiegel de documents qu’il commente (ayant trait à l’organigramme d’EI, le contrôle des populations et le rôle d’anciens cadres de la dictature de Saddam Hussein), je serai plutôt d’accord. Dommage que le Spiegel n’ait pas rendu public l’ensemble des documents. Des ouvrages évoquent par ailleurs ces mêmes questions, notamment celui d’Haytham al-Manna « Daech, l’Etat de barbarie » : http://www.madaniya.info/2014/09/12/califat-daech-prologue
      et celui, à mon avis plus médiocre et discutable de Loretta Napoleoni : « l’Etat islamique, multinationale de la violence ».

      Cordialement.

      @odilon : malheureusement je suis bien incapable de réaliser un tel travail.

    • Je suis pas choqué @souriyam par vos remarques ni même le ton que vous avez employé, je précisais juste ne pas être ironique (pour l’être il faut se croire sachant). Sinon pour avoir un fréquenté des réfugiés syriens ici, je ne parlerais pas de « modération » à propos de la soif de liberté et des risques encourus qui ont caractérisés le soulèvement là-bas. Modération, c’est une catégorie médiatico journalistique qui ne me va pas. La vie n’est pas modérée. Pour voir connu aussi des Libanais contraints de fuir le Liban pour éviter un embrigadement forcé par les phalangistes en passant par la Syrie, il me semble que la barbarie de ce régime n’ pas à être démontrée. Peu importe, je vais lire le texte que vous conseillez dont le titre s’inspire de celui de Seurat.
      Ce qui reste surprenant, quand même, et qui m’intéresse, c’est comment on mate une révolution

    • @odilon et @rastapopoulos : pas de fausse modestie de ma part quand je dis que j’en suis incapable. Il me manque non seulement les compétences cartographiques mais aussi linguistiques. Baragouiner péniblement quelques mots d’arabe est un niveau très insuffisant pour lire et traiter des sources primaires ou simplement utiliser la presse arabe... Il me semble par ailleurs - mais je ne veux balancer personne ;) - qu’il y a quelques seenthissiens qui seraient beaucoup plus aptes que moi pour un tel travail.

      @colporteur : pour ce qui est de Hajji Bakr, dont je ne sais rien de plus que ce que dit wikipedia, pour une fois les commentaires de Romain Caillet, qui relativise lui aussi l’intérêt de cet article, sont peut-être éclairants :
      https://twitter.com/RomainCaillet/status/590469560303779840

  • Décapitation du mouvement Ahrar Al Sham
    http://www.madaniya.info/2014/09/10/decapitation-du-mouvement-ahrar-al-sham

    Quatre des principaux dirigeants d’Ahrar Al Sham ont été tués dans cet attentat qui a eu lieu dans la province d’Idlib. Ses quatre dirigeants sont : Hassan Aboud, fondateur et Emir du mouvement, Abou Talha al Ghab, responsable militaire, Abou Ayman Ram Hamdan, ancien chef de la brigade Badr et responsable de la planification d’Ahram Al Sham ainsi que Abou Abdel Malek al Shari’, son responsable religieux, selon un décompte établi par le site Madaniya sur la base d’informations recueillies sur le terrain.

    Au moins 46 chefs et responsables du groupe salafite djihadiste Ahrar Al Sham ont péri mardi 9 juin dans cet attentat qui s’est produit alors que les dirigeants salafistes tenaient une réunion dans la cave d’une maison super protégée appartenant à Abou Ayman Ram Hamdan, ancien chef de la brigade Badr et responsable de la planification à Ahram Al Sham.

    • On lit ceci :

      L’administration américaine tente de restructurer l’opposition armée syrienne dans le nord du pays. Le secrétaire général de la coalition syrienne de l’opposition pro occidental Nasr al Hariri, a, quant à lui, estimé que cet attentat constituait une « pénétration sécuritaire de grande envergure », qualifiant Ahrar Al Sham de groupe modéré.

      Ahrar Al Sham (Les Hommes Libres du Levant) entretient de bonnes relations aussi bien avec les Américains que les Qataris qu’avec Al Qaida, l’organisation d’Ayman Al Zawahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden.

      Quel lien entrenait Ahrar Al Sham avec l’EI ?

    • Selon Al Akhbar, pour Ayman al Thawahiri, Abboud était l’égal de Joulani et Baghdadi (quand ce dernier était encore au sein d’al Qaeda).
      تفجير غامض يبيد قيادة « أحرار الشام » | الأخبار
      http://www.al-akhbar.com/node/215293

      وتُعتبر «حركة أحرار الشام» صاحبة شبكة متداخلة من العلاقات الاستخباراتية. وسبق لحسان عبود أن أكد أنها «سبقت في نشأتها الجيش الحر، حيث تمَّ تشكيلها في شهر أيار عام 2011، ولكنها استمرّت بإعداد خلاياها سراً حتى لحظة الإعلان عن تشكيل الكتائب في نهاية عام 2011». وكانت «الحركة» في مرحلة سابقة واحدة من أغنى الجماعات المسلحة في سوريا، وهي أكبر المجموعات التي ساهمت في بسط السيطرة على مدينة الرقة، قبل أن تنسحب منها إثر سيطرة تنظيم «الدولة الإسلامية» عليها. وقامت «الحركة» حينها بالسيطرة على مقرِّ البنك المركزي والذي قُدرت الأموال الموجودة فيه حينها بخمسة مليارات ليرة سورية. كما تحتفظ بعلاقات استثنائية مع «جبهة النصرة»، ويمكن اعتبارها وجهاً آخر لها. واضطلعت «أحرار الشام» بدور أساسي في الحرب التي شنتها «الجبهة الإسلامية»، و«جبهة النصرة» ضد «داعش». وكان لاغتيال أحد أبرز قادتها محمد بهايا (أبو خالد السوري، الذي كان مندوب زعيم تنظيم القاعدة أيمن الظواهري في سوريا) عاملاً مؤثراً في تأجيج «الحرب الأهلية الجهادية».
      وكانت «أحرار الشام» أوّل من استقبل «جهاديين» من خارج البلاد، تحت مسمى «المهاجرين». وقد وضعت لنفسها «نهجاً جهادياً» مزجت فيه خُلاصات من مختلف «المدارس الجهادية»، مثل «الطليعة المقاتلة»، و«تنظيم القاعدة»، وسواها. وتؤكد مصادر «جهادية» لـ«الأخبار» أن «في عنق الشهيد أبو عبد الله الحموي بيعة لزعيم تنظيم القاعدة أيمن الظواهري»، وسبق للأخير أن وضع في إحدى كلماته كلّاً من عبود، وأبو بكر البغدادي، وأبو محمد الجولاني على قدم المساواة. وكان عبود واحداً من «الإسلاميين» المعتقلين في سجن صيدنايا، الذين أُفرج عنهم في حزيران 2011.