person:haytham manna

    • L’ancien commissaire Darquier de Pellepoix osait avancer qu’à Auschwitz on n’a gazé que des poux, chevauchant l’hyper-criticisme de Robert Faurisson qu’a si justement déconstruit Pierre Vidal-Naquet dans Les Assassins de la mémoire. La rhétorique de M. el Khal, qui se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme - équivalence entre victimes et bourreaux - aboutira un jour à une ignominie semblable sur la Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde.

      Voilà qui habille Le Média pour l’hiver.

      #invectives

    • Ah ! mais oui chez Ballast c’est beaucoup mieux quand on enfonce ses consoeurs et confrères ! Bravo !

      Claude El Khal est notre correspondant au Moyen-Orient. Il a sa vision des événements et il affirme se méfier des manipulations provenant du régime syrien tout autant que des belligérants américains ou européens. Il a raison. Les guerres sont des moments où l’information est manipulée à des fins stratégiques. Le journalisme consiste à prendre ses distances avec les sources belligérantes. À rappeler que les civils sont des victimes innocentes. Sa position est raisonnable, et juste. Il ne choisit qu’un seul camp : celui de la paix et de la préservation des vies. Ceux qui attaquent sa position trouvent peut être qu’être tué par une bombe américaine est moins condamnable que par une bombe russe ? Pour moi, ceux qui bombardent sont tous coupables. On peut bien condamner le régime syrien soutenu par les Russes. On peut aussi condamner la Turquie d’Erdogan soutenue par les américains et les européens. On peut condamner l’Arabie saoudite armée par la France. On peut condamner l’Iran qui arme le Hezbollah. On peut condamner les djihadistes armés par les américains. On peut condamner la France, les européens, les USA qui organisent le chaos dans cette région du monde. On peut condamner les intérêts des multinationales de l’armement, du pétrole et du gaz qui tirent profit de la situation. Mais on ne peut pas condamner un journaliste comme Claude El Khal qui a le courage de dire tout haut que le seul camp qu’il fait sien est celui des civils, des enfants, qui vivent l’enfer. Claude El Khal a raison de refuser que l’on diffuse des images dont on ignore la provenance, dont on ignore la véracité. Chaque fois que vous voyez des vidéos sur la Ghouta : demandez-vous qui a filmé, sous la protection de qui, pour faire passer quel message, pour servir les intérêts de qui ? ce n’est pas la première guerre de communication, ce n’est pas la première fois que « l’opinion publique internationale » est soumise au matraquage et à la propagande des belligérants. Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants.

    • Nous passerons sur le fait que les propos sur le conflit syrien de Robert Fisk - ne connaissant qu’un seul ennemi : l’Occident — ont été dénoncés non seulement par des confrères journalistes [16], mais aussi par les chercheurs et experts de la révolution syrienne.

      Fisk en prend lui aussi pour son grade. La note 16 sensée servir, j’imagine d’argument contre Fisk, pointe vers le Courrier International, article de 2007 (!) publié initialement dans Haaretz. On devra se contenter de cela pour conclure que Fisk n’est pas crédible (et négationniste, donc, cf. la conclusion).

    • Pour mieux comprendre son engagement au sein de la « résistance civile à l’occupation syrienne du Liban » évoqué dans l’article d’Audrey Kucinskas pour L’Express

      Je n’oublierai jamais le 13 Octobre 1990.

      Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.

      Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.

      Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.

      Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson.

      Je n’oublierai jamais les heures noires de ce jour funeste et la nuit sans étoiles qui s’est abattue sur nous. Je n’oublierai jamais les 15 ans qui ont suivis. 15 ans de répression, de pillage organisé, de corruption institutionnalisée. Je n’oublierai jamais la peur, la rage, la tristesse, la mort.

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2015/10/je-noublierai-jamais-le-13-octobre-1990.html

    • Je reviens à ma première question, et la chaleur de « nos » commentaires sur SeenThis me fait me la poser de manière encore plus lancinante : qu’y a-t-il dans la question syrienne pour susciter de telles passions au sein d’une certaine gauche (française et au-delà européenne) ? Sur le Chili, le Vietnam, d’autres conflits encore, à tort ou à raison, je peux m’expliquer la ferveur de certains engagements. Peut-on dire la même chose de la Syrie ? Une fois posé le despotisme très connu par un demi-siècle d’expérience du régime, on ne sort pas d’un constat assez simple à faire : la majorité de la population n’a pas vraiment rejoint le mouvement (y compris à ses débuts), par peur, par calcul, par expérience, etc., c’est un fait. Si la majorité silencieuse s’est exprimée en Syrie, c’est par le départ, dans les pays voisins, en Europe et ailleurs... Et du côté des adversaires du régime, quel est le poids de mouvements révolutionnaires qu’on peut raisonnablement soutenir quand on a précisément une sensibilité de gauche, par rapport à des milliers de « rebelles » puisque c’est le terme utilisé, mercenaires, pillards, fanatisés, manifestement à la tête des opérations à partir de l’été 2011 ?
      Je précise que ma question est aussi naïve que sincère et que je serai ravi d’entendre des explications qui tiennent...

    • Selon Le Courrier international : @gonzo

      Comme le rappelle Michael Jansen, spécialiste du Moyen-Orient au quotidien The Irish Times, « les villes […] de Ghouta orientale sont tombées sous le contrôle des combattants rebelles en 2013 et sont aujourd’hui le dernier refuge de fondamentalistes de la Faylaq Al-Rahman (Légion de Rahman) et de la Jaish Al-Islam ( Armée de l’islam ), soutenue par l’Arabie Saoudite , dans la région de Damas ». Le régime de Bachar El-Assad cherche actuellement à « exercer des pressions militaires » sur cette zone pour se débarrasser de ces combattants.

      https://www.courrierinternational.com/article/syrie-sous-les-bombardements-du-regime-la-ghouta-orientale-re

      Raisonnablement je ne peux soutenir aucun de ces mouvements fondamentalistes (Faylaq Al-Rahman), salafistes (Jaish Al-Islam) et djihadistes (Tahrir Al-cham) qui prennent la population en otage de même que le régime de Bachar et je continue de partager le point de vue de Claude El Khal et du Média :

      Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants .

    • Sur un point qui a l’air important dans le débat, l’article de @lundimatin dit uniquement que « Faylaq al Rahman » est affilié à l’ASL et que d’autres groupes les considèrent comme « laïcs et apostats » (mais on ne sait pas ce qu’en pense réellement les auteurs de l’article). Du coup ce serait des « gentils » ?

      Mais en revanche la carte du Monde, elle, dit que « Faylaq al Rahman » se revendique de l’ASL, et surtout que c’est un groupe « à dominante islamiste » !
      (Et je suppute qu’il est possible et peut-être courant que des groupes islamistes traitent d’autres groupes islamistes de laïcs et apostats car ils ne sont pas d’accord, mais bon je n’y connais rien…)

      L’effectif d’environ 30% est le même dans les deux, mais par contre du coup ils disent donc plutôt l’inverse sur ce groupe :
      – Dans un cas le groupe EST affilié à l’ASL et est présenté comme pas islamiste du tout (mais c’est l’avis d’un autre groupe islamiste et non des auteurs eux-mêmes).
      – Dans l’autre, le groupe SERAIT affilié à l’ASL, au conditionnel car c’est le groupe lui-même qui se revendique, et il est présenté comme majoritairement islamiste.

      Je n’ai rien à en dire mais c’était juste pour souligner la différence.

    • @baroug : non. Burgat n’a pas attendu autant de morts avant de s’attaquer directement à la gauche anti-impérialiste (thème fondateur des fanboys de la révolution syrienne) dès août 2012 :
      https://www.facebook.com/francois.burgat/posts/318712458225901

      Rappel encore : 2 mois plus tôt il prétendait aussi avec Caillet que Nusra n’existait pas et était une invention du régime commentant des attentats false flag. Fadaise complotiste dont l’utilité est de maintenir la supériorité morale des partisans de la militarisation de la contestation syrienne.

      L’attaque contre Oumma par le même Burgat, c’est l’année d’après, juin 2013 :
      https://seenthis.net/messages/147381
      (l’attaque contre le nationalisme arabe classique étant aussi un thème favori de la part de fanboys).

    • Le pire dans toute cette histoire, c’est que la guerre idéologique, de la vérité ou des contre-vérités (peu importe) risque non seulement de masquer les réalités de ce conflit qui perdure depuis le printemps 2011 mais aussi de banaliser auprès de l’opinion ce genre de situation. Saura-t-on jamais combien de victimes aura fait cette guerre parmi les civils désarmés ? Combien de personnes ont fui devant ces atrocités (Syrie et pays voisins) ? La première erreur commise le fut (à mon avis) par le « camp occidental » qui décida de livrer des armes aux « rebelles » et d’envoyer des instructeurs auprès des factions belligérantes. On connait ensuite l’enchainement fatal : la Russie poutinienne intervint à son tour parce que, hein, on allait pas laisser les États-Uniens tripatouiller tout seul dans ce merdier, déjà que,avec les précédentes ingérences en Irak et en Afghanistan (depuis 1979, juste après l’invasion soviétique), ils avaient déjà bien pourri l’ambiance, sans compter le soutien inconditionnel qu’ils accordent à l’état d’Israël. La guerre des communiqués prit rapidement le relais. Chaque « camp » se dota d’alliés de circonstances (Turquie, Iran, n’oublions pas non plus les nations euro-atlantistes) qui en rajoutèrent dans la désinformation et le brouillage médiatique.
      Ce qui se passe au Proche-Orient (Moyen-Orient, Levant) depuis la fin de l’empire ottoman et surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans cette région est un naufrage de la soit-disant civilisation et, comparés à cela, les camions d’essence de « Mad Max Fury » ressemblent juste à une histoire de petit chaperon rouge pour faire frissonner les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Bonne nuit ! Pour le brouillard, on a ce qu’il faut en magasin ...

      Et - pardonnez-moi si j’m’excuse, j’allais oublié un point TRÈS important dans la série des « on ne saura jamais » ; c’est le chiffre d’affaire des marchands d’armes (toutes catégories confondues) lié à ce conflit.

    • Non mais que certains, et Burgat et Filiu dont l’un est connu depuis longtemps pour croire et entretenir l’idée d’un islamisme « de gauche » et l’autre fétichise peut être les révolutions arabes en général, aient été en avance sur cette fracture c’est une chose. Mais de toute façon, elle est ancienne, et vous la connaissez tous puisque bien antérieure au conflit syrien ; vous en étiez déjà acteurs.
      Après, je pense que l’intensité du conflit, qui est le plus meurtrier de la décennie, doit jouer un rôle dans la généralisation de la fracture à gauche, si l’on peut dire.

    • Tout à fait @sombre

      @nidal La faute à la vieille gauche aveugle et égoïste !

      « C’est triste et cruel mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche arabe et européenne est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste :
      « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».

      Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison !
      https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison

      Peut on classer Burgat dans cette sphère de l’islamo-gauchisme dans le milieu intellectuel français, et qui joue le rôle des avocats du projets islamiste, d’une manière ou d’une autre ?

      Je n’aime pas du tout l’expression « islamo-gauchisme » qui est souvent employé par les islamophobes ou les milieux français islamophobes. Par ironie, je dirai, pour commencer, que F. Burgat n’est, de mon point de vue, certainement pas de gauche, si l’on se réfère simplement aux messages Facebook qu’il n’a cessé de diffuser au cours de la dernière campagne présidentielle française, dénigrant surtout Jean-Luc Mélenchon et ne manifestant pas, semble-t-il, beaucoup plus de sympathie politique ou électorale pour Benoît Hamon. Il est peut-être un peu plus « macroniste », une tendance plutôt sociale-libérale. Par certains côtés, j’ai l’impression que le politiste français veut être plus royaliste que le roi, soit en trouvant toujours de bonnes excuses aux islamistes légalistes dans leurs échecs, soit en étant encore plus optimiste qu’eux dans la capacité à mener à bien des combats politiques démocratiques et à gérer sans heurts des sociétés.

      Haoues Seniguer

    • Bon, si je résume ce que j’ai compris (pour @Baroug notamment) :
      – la gauche se mobilise parce qu’il y a beaucoup de victimes, ou encore la fracture devient plus importante du fait du nombre de morts : mais alors, pourquoi ce silence sur le Yémen ?)
      – on peut à la rigueur soutenir en fonction d’un pourcentage pas trop élevé d’islamistes vraiment méchants. En acceptant que ce soit possible, cela signifie qu’on se résigne à soutenir un truc qui ne sent pas très bon alors qu’on nous demande justement de ne pas nous poser de questions (et qu’on cloue au pilori celui qui le fait, El Khal en particulier)
      – le Moyen-Orient, terrain de jeu du capitalisme sauvage, OK @Sombre_Hermano mais pourquoi tant de personnes à gauche se sentent-elles obligées à coopérer ? Tout de même, et quelles que soient les souffrances passées, il y a (un peu) plus de lucidité sur le sionisme !
      _ quelques acteurs (Burgat, mais peut-être moi aussi, je ne m’exclus pas) ne seraient pas vraiment de gauche, d’où leurs positions étranges. Mais il ne s’agit pas de ces quelques exceptions, le nécessaire soutien aux types qui se battent dans la Ghouta est une opinion très largement majoritaire.
      Merci aux contributions, mais je reste avec mes questions :-(

    • Je peux parler de ce que j’en pense de mon côté :
      1) troubles internes (la « révolution »), dont à aucun moment il n’a été tout à fait possible de savoir si l’opération de « regime change » la récupérait ou l’initiait ;
      2) militarisation quasi-instantanée, daech simultanément en Irak et en Syrie, pertes gouvernementales très fortes ;
      3) on finit par avoir des informations sur daech et ses soutiens, et sur al qaida et ses soutiens, on apprend que les mécènes (comme l’article en parle sur Lundi Matin) sont la Turquie et quelques autres pays reconnus pour leur absence totale de respect de la vie humaine ;
      4) finalement, le régime s’en sort, et par force, c’est un carnage, les belligérants y jouant tous leur survie. On sait ce que c’est, on a quelques guerres derrière nous pour nous le rappeler.

      Je suis allé voir « Pentagon Papers », où on te rappelle obligeamment que dès 1954 des opérations de regime change et +++ étaient réalisées en sous main pour déstabiliser le Vietnam.

      Donc, il faudrait cesser de critiquer la couverture actuelle des évènements en Syrie au prétexte que les forces gouvernementales gagnent du terrain, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ?

      C’est une guerre à mort, entre deux armées visiblement de force plus ou moins équivalentes, les pertes équivalentes en nombre de chaque côté en attestent il me semble. Oui, les pertes civiles sont odieuses, un petit « Dresde » pour le moment. Je ne ferais pas de référence aux pertes de la Corée du Nord pour ne pas commettre de Point... CIA ?

      Deux armées bien équipées, qui font des massacres des deux côtés, des civils qui trinquent. Une documentation abondante sur les livraisons d’armes et sur les mécènes.

      Et donc, on reproche à certains que l’on dit « de gauche » de ne pas vouloir prendre parti dans ce tourbillon de propagande.

      Ce serait quoi le but ultime de cette prise de position que l’on devrait réaliser sans remettre en doute aucune des informations transmises ? De faire « encore plus de guerre » ?

      Notez que je n’ai pas encore parlé du droit international et de souveraineté. Je serais immédiatement accusé de parler comme Poutine. Mais... Bon... L’ONU, on lui demande beaucoup de juger si tel ou tel crime pris dans la multitude est un crime de guerre ou pas, mais on pourrait aussi l’utiliser pour dire si l’intervention de telle ou telle nation, en tant que « mécène » d’un des nombreux groupes anti-gouvernementaux, est légale ou pas, au regard du droit international. C’est moins vendeur que de laisser parler ses tripes en regardant des images de gamins ensanglantés, évidemment.

      Alors, 300000 morts, ça veut dire quoi ? Qu’on doit cesser tout esprit critique ? Ou ça veut juste dire que des deux côtés, aucun décideur n’a jugé nécessaire de cesser d’alimenter les belligérants ?

    • @biggrizzly, dans ton décompte, tu ne dis pas que sur les 100 000 civils tués, la très grande majorité l’a été par le régime. Je pense que c’est un des arguments majeurs de ceux qui considèrent que faire une équivalence entre les « camps » est problématique, pour le moins.

      Par ailleurs, je ne vais pas me faire l’avocat de la gauche anti-Assad (ou comme vous voudrez la nommer), je n’ai pas moi-même de position claire (et je vous lis tous avec intérêt pour essayer d’y comprendre quelque chose), mais il ne me semble pas qu’ils considèrent qu’il faut cesser d’exercer son esprit critique, mais encore une fois que renvoyer les deux camps dos à dos n’est pas une position tenable.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne#Pertes_civiles

    • @gonzo Une de mes théories, est que justement sur la Syrie il y a eu une sorte de « résistance », ou méfiance, relativement large, et qu’elle s’est assez tôt exprimée contre la militarisation de l’opposition (donc début/mi-2012). Et ces résistances sur la Syrie ne se sont pas exprimées seulement dans les cercles militants de la gauche française, mais également dans les gauches arabes (article dès août 2012 dans le Diplo) :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/DOT_POUILLARD/48029
      Les résistances et méfiances se sont plus largement exprimées assez tôt dans le monde arabe, notamment dans les milieux nationalistes arabes old school et leurs alliés (notamment en France) : Afrique-Asie, Labévière, toute la bande, désormais considérés comme de nouvelles incarnations du diable.

      Mais aussi dans des cercles officieux qui, normalement, doivent se taire. Je pense que, très tôt, les articles sceptiques de Malbrunot sur le sujet reflétaient, venant de ce bonhomme, le scepticisme des milieux du renseignement et de la défense en France.

      Et même chez les opposants syriens historiques, la militarisation n’a pas du tout fait l’unanimité. On a beaucoup cité ici Haytham Manna, et comment il a été largement mis sur la touche dès qu’il a dénoncé les dangers de la militarisation début 2012.

      Et plus largement, le sujet tabou que tu évoques de temps en temps : l’opinion syrienne n’a pas forcément basculé aussi unanimement qu’on a bien voulu se le raconter. Et surtout pas en faveur d’une escalade militaire à base de milices – pas par amour du régime, mais parce que ça ne s’était déjà pas bien passé à côté (Liban, Irak).

      Or, sur des révolutions précédentes, ça n’avait pas tellement moufté, ou pas aussi bruyamment. En particulier, la guerre sur la Libye, ça a été beaucoup plus discret. Il y a bien eu Herman (justement !) se payant la tête Gilbert Achkar (accusé de prétendre « micromanager » les bombardements de l’OTAN), mais ça doit être à peu près tout.

      Je pense que, notamment pour la Libye, il n’y a pas réellement eu besoin d’une bataille sur l’opinion publique ; on a eu du bombardement occidental old school, silence dans les rangs et le doigt sur la couture du pantalon. Sur la Syrie, ça n’a pas été le cas. Très rapidement il y a eu des résistances (voir ci-dessus), et cela par des gens très légitimes et ayant accès habituellement aux médias mainstream.

      Cette résistance inattendue, de la part de franges légitimes des militants, et de milieux acceptés dans les grands médias, je pense que c’est un des éléments qui ont rendu l’ambiance aussi féroce, parce que dès que la militarisation des « rebelles » se met en place, il y a un gros enjeu de conviction de la part de l’opinion publique. Et à ce moment on voit apparaître illico des attaques directes contre l’establishment du renseignement et de l’armée (un ramassis de fachos pro-Bachar), et contre la gauche pro-arabe (je te rappelle pas les délires). Parce qu’on n’est pas dans une discussion : il y a un besoin prioritaire de délégitimation de sources qui sont largement perçues, y compris dans les médias mainstream, comme usuellement légitimes et qui commencent à faire entendre leur opposition à la militarisation des « rebelles ».

    • @baroug Pour le Yémen, je pense comme toi que, comme personne ne France n’exige une intervention militaire dans le conflit au Yémen (ni dans un camp ni dans l’autre), c’est un gros élément qui évite qu’il y ait réellement des exclusions et des condamnations en hérésie.

      En revanche, pour le nombre de morts, la « comparaison » n’est pas si farfelue : mi-mars 2012, on évoque ici 8000 morts en Syrie :
      http://www.liberation.fr/planete/2012/03/14/quand-la-syrie-se-revolta_803029
      Or, la mi-mars 2012, c’est le fameux débat sur France 24 plein d’enthousiasme pour la militarisation de la rébellion, qu’Haytham Manna dénonce vigoureusement :
      https://seenthis.net/messages/225755

      Encore une fois : ce n’est pas pendant la première année que le débat s’envenime. C’est à partir de mi-2012 que les excommunications sont prononcées, et elles accompagnent la montée en puissance de la militarisation de l’opposition.

      Et puisque tu évoques la responsabilité de l’explosion du nombre de morts : c’est à partir de la militarisation, de la livraison d’armements (de la part de la France : en violation de l’embargo européen) et de l’alignement sur les partisans du renversement de régime par l’action militaire (et donc, l’exclusion à partir de ce moment des autres, tels Manna), que le nombre de morts explose. On part de 8000 la première année, on arrive à des dizaines de milliers l’année suivante, et des centaines de milliers ensuite.

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, de mépris pour les civils, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux. Or, depuis ce moment, ce sont ceux qui soutiennent la militarisation et l’escalade qui ont causé des centaines de milliers de morts, en agonissant d’injures ceux qui ont mis en garde constamment, qui continuent à revendiquer la posture de supériorité morale.

    • Encore une remarque sur le Yémen. La question n’est pas sa savoir pourquoi les fanboys de la révolution syrienne ne dénonceraient pas la situation au Yémen – parce qu’en gros, ils condamnent.

      Mais plutôt pourquoi ils ne réclament pas la militarisation de la « rébellion yéménite », l’envoi d’armes et de financements, voire l’escalade contre le méchant agresseur qui massacre la population. Ailleurs, pourquoi on n’a jamais lu d’appels à armer, entraîner, financer, militariser, l’opposition égyptienne en réponse au coup de Sissi et au massacre du 14 août 2013 (on estime à plus de 800 morts en une journée).

    • Merci @nidal, je crois que tu as bien résumé notre (le mien en tout cas) malaise depuis le début :

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux.

    • Sur la page Wikipédia, j’ai ce genre d’information que je ne sais pas trop comment interpréter... Le régime tue les alaouites aussi ?

      In May 2013, SOHR stated that at least 41,000 of those killed during the conflict were Alawites.[21] By April 2015, reportedly a third of the country’s 250,000 Alawites that were of fighting age had been killed.[22] In April 2017, a pro-opposition source claimed 150,000 young Alawites had died.[23]

    • @BigGrizzly ; Je me disais qu’il fallait grasser précisément les mêmes lignes !
      @baroug : faut-il faire des comptabilités entre les guerres ? Sinon, outre les remarques de Nidal sur le tournant de 2012, faut-il compter les 8 millions de Yéménites en urgence alimentaire selon l’ONU ?
      @nidal : merci de tes interventions mais, tout de même, on peut sérieusement continuer des années après (7 bientôt) à faire semblant de ne pas voir les problèmes ? J’ai du mal à y croire.
      Une petite question à la communauté SeenThis : pourquoi un taré des banlieues qui s’engage, non sans risques pour sa vie, en Syrie est un dangereux terroriste dont on espère qu’il sera vite tué pour qu’il n’aille même pas jusqu’à la prison, tandis que l’intello (de gauche) qui soutient (de tout son coeur mais sans trop de risques persos) la même révolution en Syrie est la coqueluche des plateaux télé ?

    • Oui, Gonzo, j’y pense régulièrement. Encore il y a quelques jours suite à un texte navrant de Lundi Machin, où l’on dit sa « honte » de l’inaction et de la complicité de la France en faveur de Bachar (on rêve).

      La tolérance pour la lecture confessionnelle des conflits de la région, la répétition systématique des foutaises à base de « sunnites humiliés » (qu’est-ce qu’on en a bouffé, de l’argumentaire à base de sunnite humilié), l’envoi de Colonel Salafi à Beyrouth pour donner un crédit universitaire à l’escroc salafiste al-Assir, retapissé en voix de la rue sunnite libanaise (humiliée, hein), les éructations de Leverrier et Filiu dans ce genre…

      Ces dénonciations systématiques (et volontairement fausses de la part d’individus directement impliqués dans la politique du Quai d’Orsay) de la « passivité » et de l’« inaction » de la France, associées à une tolérance quasi institutionnalisée pour l’excitation sectaire, effectivement je pense que ça pèse très lourd dans la décision de plusieurs centaines de jeunes français d’aller prendre les choses en main pour défendre les sunnites-humiliés avec Nusra et Daech.

    • La réponse de Claude El Khal @lundimatin

      La nouvelle Inquisition et les moukhabarat parisianistes

      Mon intervention consacrée à la Ghouta en Syrie dans le JT du Média du 23 février m’a valu un lynchage en règle sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Les amateurs de guerre ont sorti l’artillerie lourde. Il fallait s’y attendre. Mais comme ils n’avaient pas vraiment d’arguments à m’opposer, à part la traditionnelle propagande à laquelle plus grand monde ne croit, ils ont été fouiller mon compte Twitter à la recherche d’anciens péchés qu’ils pourraient utiliser pour me salir.

      Convaincus d’avoir trouvé les trésors d’infamie qu’ils cherchaient, ils les ont partagés sur les réseaux sociaux, essayant de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En anglais on appelle ça character assassination . Il n’y a pas d’équivalent en français. Il faudrait en trouver un, ça éviterait à d’autres de subir le même sort.

      Le sentiment que j’ai eu ces derniers jours m’était familier, mais je pensais qu’il faisait partie du passé. Je pensais qu’il a avait été emporté dans les bagages des troupes d’occupation syriennes quand elles se sont retirées du Liban. Ce sentiment d’être traqué, épié, dénoncé, accusé puis jugé sans autre forme de procès était lié aux méthodes des moukhabarat syriens et de l’État policier qui a sévi entre 1990 et 2005. En 2018, les moukhabarat ne sont plus syriens mais parisianistes. Ils ne sont plus ces agents hirsutes et mal fagotés qui faisaient régner la terreur au Liban mais des bien-pensants propres sur eux qui règnent sur les plateaux de télévision et dans les médias mainstream.

      Ce n’est pas à eux que je m’adresse ici. Eux ne méritent que le mépris que tout homme ou femme libre a pour les totalitaristes en tout genre. Si j’ai décidé de m’expliquer, c’est pour certains de mes amis qui ont été affectés par la campagne de diffamation dont je suis la cible, pour les lecteurs qui me suivent, et pour les socios du Média qui me connaissaient depuis peu et qui me découvrent.

      Parmi les choses dénichées qu’on utilise pour me salir, trois articles ou notes de blog, et un jeu de mots...

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2018/03/la-nouvelle-inquisition-et-les.html

      character assassination = campagne de diffamation ou comme l’a bien expliqué @nidal :

      On lui reproche des choses qui n’ont rien à voir avec la Ghouta, alors qu’il est clair que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la Ghouta qu’on veut le faire virer

      ou le salir.

    • Tandis que la Turquie, à l’aide des tanks allemands et le soutien de l’OTAN, écrase depuis des semaines Afrine sous les bombes, que l’Arabie Saoudite extermine les femmes et les enfants du Yemen avec des armes dont certaines livrées par la France, les médias en France n’ont d’inquiétude que pour “la Goutha” en Syrie. Une enclave majoritairement contrôlée par des milices islamistes soutenues par l’occident (Jaich al-Islam, Faylaq al–Rahmane et Ahrar al-Cham*), d’où ces derniers bombardent et mènent des attentats contre Damas et dont l’armée syrienne a entrepris de reprendre le contrôle.

      La machine médiatique à mentir pour mieux broyer tourne à nouveau à plein régime : TOUS les médias d’État, toute la presse oligarchique (du Figaro à Libé, huit milliardaires détiennent l’ensemble des journaux « qui comptent » !) accusent l’État syrien légal de crimes de guerre et s’emploient à l’unisson à vendre à l’opinion un nouveau prétexte pour relancer la guerre en Syrie. « Jupiter » Macron n’a-t-il pas récemment menacé la Syrie de « frappes » en vertu d’on ne sait quel mandat du Ciel accordé à la France pour faire la loi en Syrie (mais aussi en Libye, au Mali ou ailleurs !). En fait de « nouveau monde », la politique macroniste continue le vieux néocolonialisme français réduit désormais au rôle de valet d’armes de l’Oncle Sam. Étrangement, les arguments « humanitaires » mis en avant par les éditorialistes bien-pensants laissent ces mêmes journalistes « pacifistes » de marbre quand les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite, dévastent la population civile, femmes et enfants compris, au Yémen ou à Bahreïn…

      Il faut bien entendu que les armes, toutes les armes, celles de l’armée syrienne, mais celles aussi des milices intégristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains, se taisent sur tout le territoire syrien. Il faut évidemment que les organisations humanitaires réellement indépendantes puissent au plus tôt intervenir en Syrie pour apporter sur place les vivres et les soins nécessaires. Mais pour cela, TOUTES les parties en conflit doivent faire preuve de retenue. Pour commencer, les États impérialistes occidentaux et pétro-monarchiques qui ont attisé la guerre civile en Syrie doivent revenir aux principes fondateurs de l’ONU : le respect de la souveraineté de chaque pays, de l’égalité entre les nations, le refus absolu des ingérences dans les affaires intérieures d’autrui.

      https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/syrie-pyromanes-imperialistes-crient-de-nouveau-feu

    • Même les opposants historiques au régime syrien le disent : on ne peut pas faire comme si à la Ghouta une armée rebelle internationaliste résistait vaillamment à Bachar el-Assad, alors même qu’il s’agissait notoirement d’un nid d’islamistes et de djihadistes tenant en otage des civils. Tant pis pour Lundi matin, c’est le genre d’erreurs qui fait tache face à l’histoire. On imagine en tout cas assez mal Debord livrant clé en main un argumentaire à BHL et Raphaël Enthoven pour faire triompher les positions de l’Otan sur le cadavre de la gauche critique. Ou bien publiant dans l’Internationale situationniste des textes suitant de moraline commençant par « Je t’écris de la Ghouta… » C’est un peu triste, mais pas dramatique en soi. Foucault avait eu l’Iran, ils auront la Syrie.

      Ce qui est grave en revanche, c’est que cette publication irresponsable a offert à des dizaines d’éditorialistes, rédacteurs en chef et journalistes allant du Parisien au Monde en passant par Mediapart ou RTL, l’occasion de lyncher Le Média. Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui aux lyncheurs des procédés discrets, ne nécessitant pas un grand courage. En l’occurrence, le retweet sournois d’un texte dont on ignore les sources, les états de service des auteurs, le tout sur un théâtre d’opérations dont on n’a pas la moindre connaissance, dont on n’a même que foutre la plupart du temps, et cela dans le seul but d’atteindre à la réputation d’un titre concurrent ou d’un adversaire idéologique. Et ce sont ces gens, oui ces journalistes, ceux-là mêmes qui se piquent ordinairement de fact checking, de neutralité et de rigueur journalistique, qui ont massivement utilisé comme texte de référence contre Le Média un fatras de mensonges grandiloquents publié par un site anarcho-autonome dont ils ignoraient hier jusqu’à l’existence. Le journalisme est décidément dans un état de déliquescence morale et intellectuelle très préoccupant. Je ne sais même pas à ce stade – plusieurs générations ayant été sacrifiées – à quel moment nous pourrons commencer à remonter la pente.

      https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    • Chers lecteurs de lundi.am,

      Le Média a été gravement mis en cause dans un article paru sur le site lundi.am le 28 février dernier, sous le titre « Le Média sur la Syrie : naufrage du ‘journalisme alternatif’ » et portant la signature de Mme Sarah Kilani et M. Thomas Moreau. Si nous avons attendu avant de répondre aux contre-vérités et aux divagations qu’il contient, c’est que, tout d’abord, nous n’avons pas estimé qu’il s’agissait d’un travail sérieux.

      Mais nous avons été ensuite surpris par l’intérêt suscité par un agglomérat aussi peu solide et des critiques aussi infondées. En quelques jours, grâce au pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux et à l’hostilité que Le Média inspirait avant même d’avoir produit le moindre programme, le texte des contributeurs de lundi.am a été largement diffusé par toutes sortes « d’autorités » de la presse française, disposant de puissants relais, à l’image de l’improbable Bernard-Henri Lévy qui, dans Le Point, a repris leur argumentaire. Que cette publication de la gauche critique, lundi.am, se soit alignée sur la position des néo-conservateurs atlantistes nous a d’abord étonné. Mais le pouvoir de nuisance de ce texte ayant propagé des mensonges, il faut nous résoudre à devoir défaire méthodiquement ses raisonnements spécieux, bien que nous aurions préféré utiliser notre énergie pour participer à un débat utile sur la couverture des conflits contemporains, plutôt que de perdre notre temps à dissiper des sottises. Mais enfin, la bulle médiatique unanime nous étant tombé dessus avec les armes que lundi.am lui a fournies, nous devons bien aujourd’hui nous efforcer de montrer que les attaques de leurs contributeurs sont aberrantes.

      Voici donc notre réponse à ce pamphlet bâclé qui a tant plu et tant servi à l’ordre médiatique dominant. Ordre dont lundi.am s’est fait, ironie de l’histoire pour des héritiers du situationnisme, le porte-flingue du moment (...)

      Enfin, la conclusion de l’article des contributeurs de lundi.am est d’une indécence rare, qui ne peut pas rester sans réponse. Dans un court paragraphe honteux, ils avancent le nom de l’immonde Darquier de Pellepoix et les mensonges ignobles de Robert Faurisson pour prétendre que « la rhétorique » de Claude El Khal « se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme ». Non seulement les contributeurs de lundi.am imputent à Claude El Khal, et par extension au Média, la commission d’un crime puni par le code pénal, mais ils ajoutent une injure infâme à la diffamation caractérisée en sous-entendant que le travail de l’un de nos collaborateurs pourrait aboutir « un jour à une ignominie semblable sur La Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde ». Eh bien non, c’est maintenant clair, ce n’est pas Le Média qui prône l’intensification de la guerre et l’aggravation des violences contre les civils.

      Au fond, chers lecteurs de lundi.am, vous le voyez : les contributeurs qui nous ont injurié ont pris leur désir pour des réalités et leurs préjugés pour des arguments. C’est pourquoi nous voulons faire connaître notre position, de manière à ne pas vous laisser être insultés par la médiocrité du travail fourni par ces personnages.

      https://lemediapresse.fr/syrie/lundi-am-et-bhl-convergence-des-luttes

  • Tensions entre la Syrie et la Jordanie
    http://www.raialyoum.com/?p=661316

    تعيش العلاقات الاردنية السورية معركة اعلامية شرسة غير مسبوقة منذ تدهور العلاقات بين البلدين بعد احداث حماة عام 1982، واستقبال الاردن لقادة “الاخوان المسلمين” السوريين الذين تمردوا عسكريا على الحكومة، وخاضوا معارك دموية مع الجيش ادت الى مقتل ما يتراوح بين 20 و30 الف شخص.

    Edito d’ABA à propos de l’escalade verbale syrienne contre les Jordaniens (alors que les choses semblaient se normailser entre les deux pays depuis quelque temps). En cause, l’ouverture possible du front sud après la fin de la bataille d’Alep et celle de Palmyre. Sauf que ça gêne beaucoup les Israéliens (et les USA) qui n’ont pas envie de voir le Hezbollah et les iraniens dans c ette zone-là de la Syrie. Ponctuellement, la raison est un document signé par deux dizaines de Syriens en exil à Istambul réclamant une sorte d’autonomie pour la région du Hawran (sud-ouest du pays). manifestement, une idée qui va très bien dans les plans US pour une partition du pays sous prétexte de confédaration, autonomie, etc. Du coup, certains opposants, tel Haytham Mannaa et Khaled Al-Mahamid se désolidarisent totalement d’un projet auquel on les avait associés dans le cadre d’une opération qui pourrait bien être un coup-monté pour les décridibiliser (voir ici : http://www.raialyoum.com/?p=661142).

    #syrie

  • Un élément de langage du jour : « “la” rébellion ». Exemple dans le Monde :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/12/13/un-tournant-majeur-dans-la-guerre-civile-syrienne_5047905_3218.html

    Pour la rébellion syrienne, la « chute » d’Alep n’est pas la fin de la guerre. […] En perdant son deuxième et dernier centre urbain, […] l’opposition armée…

    La voilà peu ou prou exclue de la « Syrie utile »…

    […]

    Dans le patchwork d’enclaves encore sous son contrôle, la rébellion compte entre 100 000 et 150 000 hommes en armes.

    Ces tournures sont d’autant plus saugrenues qu’à la lecture du même article, plus loin, il devrait être évident que l’expression « la rébellion », dont on pourrait parler comme d’un groupe cohérent ayant une politique nationale, est un abus de langage.

    Mais c’est l’intérêt des éléments de langage : c’est leur répétition qui compte, pas le fait qu’ils correspondraient à la réalité.

    • Au passage, le Monde se heurtant au mur de la réalité :

      Ce déclassement officialise ce qui était déjà évident depuis longtemps compte tenu de l’immense supériorité militaire du camp prorégime : le fait que l’opposition ne peut plus poser de défi militaire existentiel à Damas et ne peut donc plus prétendre constituer une alternative politique au régime Assad.

      Hum…

      Alors une fois de plus, je rappelle que le Monde fait partie des journaux dont les journalistes ont accompagné la « libération » d’Alep avec des articles emplis d’enthousiasme martial :
      https://seenthis.net/messages/458763

      Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin.

      Pourtant, on pourrait se souvenir que c’est depuis 2012 que Haytham Manna martèle que la militarisation en Syrie ne pourra profiter qu’au régime (mais le Monde a préféré les élucubrations de Leverrier et Hénin, et a laissé écrire que Manna était un collabo…).

      Manna très explicite et en français, c’était notamment dès mars 2012 sur France 24 :
      https://seenthis.net/messages/225755
      (malheureusement, la vidéo ne semble plus en ligne).

    • "Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin."

      Et ce sur quoi Haytham Mannaa voulait alerter s’est malheureusement confirmé.

      Sur l’enthousiasme du Monde au moment de la "libération" d’Alep, décrivant les alépins en liesse : sera-t-il aussi enthousiaste pour nous parler de la fête à Alep, aujourd’hui :

      Scènes de liesse et d’euphorie dans les rues d’Alep alors que la libération est « imminente » (VIDEOS)

      https://francais.rt.com/international/30539-scenes-liesse-deuphorie-dans-rues-alep-alors-liberation-imminente

    • Tiens, août 2012, le Monde t’expliquait que « la majorité écrasante des dissidents syriens » déteste Manna et le CCNCD :
      Comment s’organise l’opposition intérieure en Syrie ?
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/08/comment-s-organise-l-opposition-interieure-en-syrie_1743592_3232.html

      Sur le plan politique, le CCNCD se situe aux antipodes des deux groupes précédents puisque, d’une part, ses responsables sont disposés à négocier avec le régime pour trouver une issue pacifique à la crise et, d’autre part, il est hostile à l’Armée syrienne libre (ASL) et à toute action violente contre le régime, arguant que l’opposition armée conduit le régime sur son terrain de prédilection dont il ne peut sortir que victorieux. Dans cette logique, il est également contre toute forme d’intervention étrangère. Les positions du CCNCD lui valent d’être aujourd’hui voué aux gémonies par la majorité écrasante des dissidents syriens, qui assimilent toute forme de dialogue avec le « régime criminel » à un acte de trahison.

  • Solidarité. Un forum pour bâtir la paix
    http://www.humanite.fr/solidarite-un-forum-pour-batir-la-paix-607357

    À la veille de son congrès, le 1er juin, le Parti communiste français invite des dizaines de personnalités et représentants de forces progressistes, qu’elles soient politiques, intellectuelles ou associatives, à une conférence mondiale pour la paix et le progrès, à Paris.

    […]

    La lutte pour la démocratie au Moyen-Orient sera à l’honneur, avec la participation de Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne (UE), d’Haytham Manna, président du mouvement Qamh (Valeurs, citoyenneté, droits) en Syrie, de Georges Corm, ex-ministre des Finances du Liban, et de Selahattin Demirtas, coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), qui a créé la surprise lors des élections législatives turques l’an dernier, et dont le parti est réprimé par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan

  • Syrie : retrait de Haytham Manna de la présidence de l’alliance kurdo-arabe
    http://www.lorientlejour.com/article/979310/syrie-retrait-de-haytham-manna-de-la-presidence-de-lalliance-kurdo-ar

    Un vétéran de l’opposition syrienne, Haytham Manna, a annoncé s’être retiré de la présidence du Conseil démocratique syrien, une alliance d’opposants kurdes et arabes, en raison de son opposition à la proclamation par les Kurdes d’une région fédérale.

    « Je me suis retiré le 19 mars de la présidence du CDS et j’ai fait savoir que je ne reviendrais pas tant que ne sera pas retirée la déclaration unilatérale du 17 mars », proclamant une région fédérale kurde dans le nord de la Syrie, a-t-il dit à l’AFP, qui l’a joint dans un pays européen, dont il n’a pas voulu révéler le nom.

    La présidence du Conseil démocratique syrien (CDS), créé en décembre 2015, était assurée conjointement par la Kurde Ilham Ahmad et Haytham Manna qui représentait la caution arabe du groupe.

    Dans les faits, cette formation est dominée par le Parti de l’union démocratique kurde (PYD), et sa branche armée, les Unités de protection du peuple (YPG), est la force dominante dans les régions kurdes.

    Le 17 mars, les Kurdes avait annoncé à Rmeilane (nord-est) que le « système fédéral avait été approuvé pour la région Rojava (Kurdistan syrien) - Nord de la Syrie ».

  • L’« œil borgne sur la Syrie », nombril du Monde - René Naba
    http://www.madaniya.info/2016/04/05/l-oeil-borgne-sur-la-syrie-nombril-du-monde

    Sa lointaine et éphémère successeure, Nathalie Nougayrède, fera du journal de Beuve Mery un amplificateur multiplex des thèses atlantistes du pouvoir socialiste, nichant dans ses colonnes, comme autant de meurtrières, de faux nez de l’administration française, exerçant une sorte de police de la pensée dans la digne tradition des régimes totalitaires.

    Dans ce dispositif, une place particulière sera occupée par le blog du clandestin de l’administration Pierre Vladimir Glasman, ancien résident à Damas, perçu dans les milieux progressistes arabes de Beyrouth comme un chiffreur de l’ambassade et désigné sous le sobriquet « Al Kazzaz ». Sous le pseudonyme d’Ignace Leverrier, toujours ce besoin de clandestinité, il animera dès le début de la guerre de Syrie un blog « Un œil borgne sur la Syrie », qui se vivra comme le prescripteur d’opinion du Monde.

    […]

    Le Journal le Monde s’est ainsi particulièrement singularisé dans la couverture de Syrie par une vision hémiplégique du cours de la guerre. Il se distinguera en qualifiant d’autorité, arbitrairement, un opposant historique au régime baasiste, Haytham Manna, de « pro-assad », sans la moindre justification.

    (Je référence surtout pour le fun, parce que ça ne contient rien de nouveau si on connait un peu les admirations et les détestations - réjouissantes – de Naba.)

  • Malbrunot dans le Figaro cite Haytham al-Manna qui reconnaît que l’armée américaine soutient l’offensive du YPG/SDF également au nord d’Alep contre la « rébellion »- et pas seulement côté nord-est contre Da’ich. Concrètement ça veut dire que l’armée américaine soutient le YPG contre des forces que les USA ont DIRECTEMENT armées !
    Article sous paywall (mais le début est déjà éloquent) :
    http://www.lefigaro.fr/international/2016/02/18/01003-20160218ARTFIG00361-quand-washington-aide-les-combattants-kurdes-syri

    Les conseillers américains apportent leur logistique aux forces arabo-kurdes présentes sur le territoire syrien.
    Si l’appui logistique américain aux forces arabo-kurdes qui avancent au nord d’Alep reste discret, ses bénéficiaires ne se cachent pas pour s’en féliciter. « Cette aide nous est très utile », reconnaît Haytham Manna, principal dirigeant du Conseil démocratique syrien, l’aile politique du groupe armé composé de combattants kurdes du YPJ, d’Assyriens chrétiens et d’Arabes issus des tribus locales. « Nous bénéficions, c’est clair, d’une aide américaine, notamment en munitions », ajoute l’opposant laïc.
    Ces dernières semaines, profitant des bombardements russes massifs, ces forces arabo-kurdes ont avancé au nord d’Alep, près de la frontière avec la Turquie. Ce qui a entraîné des bombardements en riposte de l’artillerie d’Ankara. « Ces conquêtes sont dues en grande partie aux experts américains déployés auprès des ...

    Ceci expliquant probablement le silence médiatique sur le fait que le YPG vient de fermer la dernière route d’approvisionnement vers Alep-est. Les sièges c’est grave quand c’est Assad, mais quand des forces soutenues par les USA y participent...
    http://seenthis.net/messages/461857

  • Syrie-opposition : Le mic-mac du journal le Monde avec l’opposant syrien Haytham Manna
    Par La Rédaction • février 9, 2016
    http://www.madaniya.info/2016/02/09/syrie-opposition-le-mic-mac-du-journal-le-monde-avec-lopposant-syrien-hay
    Note

    Le journal Le Monde a demandé à M. Haytham Manna d’écrire un article sur les négociations de Genève. Manna a reçu le jour de sa publication prévu, la réponse suivante : « Je vous remercie pour l’article. Mais il ne convient pas ni sur la forme, ni sur le fond. Sur la forme, il est beaucoup trop long. Il faudrait le ramener à 6000 signes espaces compris. Sur le fond, il est trop anglé témoignage et pas assez analyse des négociations en Syrie. Bien cordialement ».

    Les dessous d’une négociation mal préparée, par Haytham Manna

    La révolte de 18 mars 2011 est partie de ma ville natale (Dera’a), propulsée par des mots d’ordre d’avant-garde de la résistance civile : la istibdad wala fassad, la Ikhwan wala salafia bidna daoula madaniya.. (Non au despotisme et à la corruption, Ni Salafistes ni Frères Musulmans, nous voulons un État civil et civilisé).

    Pour notre courant, la militarisation du conflit de Syrie ne pouvait qu’accentuer la riposte militaro-sécuritaire du pouvoir Assad et détourner le mouvement de protestation populaire de son cours civique et civile vers l’islamisation, l’extrémisme et la confessionnalisation du conflit.
    Deux mois après le début du soulèvement, le pouvoir Assad a relâché, en Mai 2011, les djihadistes salafistes de la prison de Sednaya, à la périphérie de Damas, et procédé, parallèlement, à l’arrestation d’une centaine des militants de la résistance civile.

    Entre le 1er et le 15 août 2011, le pouvoir Assad a assassiné mon frère Maen, un des principaux dirigeants de la résistance civile et une dizaine des militants pacifistes.

    En dépit de cette épreuve personnelle, nous avons néanmoins maintenu le cap et confirmé nos options : résistance civile et solution politique.

    En Septembre 2011, je me suis rendu au Caire en compagnie d’Abdel Aziz al Khaiyer, Raja al Nasser et Saleh Muslim (1) pour conclure un programme commun avec le Conseil National Syrien.(...)

  • Le mythe de la « bonne volonté » et de l’« impuissance » de la diplomatie française en Syrie…

    Il est certes heureux qu’on s’autorise (enfin) à critiquer médiatiquement le bilan de Laurent Fabius au Ministère des affaires étrangères ; mais il me semble que ces critiques restent très largement dans l’idée que Fabius aurait adopté une posture réellement morale, sans avoir les moyens d’imposer ses positions de principe, essentiellement en Syrie. C’est, à mon avis, passer à côté du sujet syrien… Cette critique colle d’ailleurs toujours parfaitement avec cette idée que ce serait parce que les pays « Amis de la Syrie » ne seraient pas intervenus massivement depuis des années que la situation serait aussi catastrophique.

    Ça me rappelle d’ailleurs les critiques de l’invasion américaine de l’Irak fondées sur l’idée que les États-Unis auraient échoué – malgré leur bonne volonté – à installer la démocratie durable et le nation building que les néoconservateurs avaient « sincèrement » promis.

    Voici donc des éléments largement connus (en se contentant d’éléments sortis dans des médias « reconnus ») permettant de douter du manque d’intervention de la France en Syrie et, surtout, de l’« impuissance » française à faire valoir sa position sincèrement « droit-de-l’hommiste »… (amis de Seenthis, si vous en avez d’autres, je compléterai la liste)

    – fin février 2012 (avant Fabius), des mercenaires français à Homs (selon Malbrunnot)
    http://seenthis.net/messages/315495

    En fait, si les journalistes ne veulent pas sortir, c’est parce qu’ils ne sont pas seuls. Dans Homs, sous les bombes, un petit groupe de mercenaires français est présent, aux côtés des rebelles, le groupe Abou Baqir. L’information nous a été confirmée par la DCRI , et les renseignements syriens. […] Journalistes et mercenaires quitteront Homs séparément via Al-Qoussayr et le Liban où les services de renseignement les recueilleront. Leur sortie a été négociée par la DGSE et les services libanais, selon Bernard Squarcini, avec l’aide de l’Armée syrienne libre précisera Etienne Mougeotte.

    – Fabius dirige le ministère des affaires étrangères depuis mai 2012.

    – des valises de billets livrées par l’ambassadeur Eric Chevallier (septembre 2012) – les valises de billets dans un pays en guerre, c’est pour acheter de la farine…
    http://seenthis.net/messages/141999

    Chevallier se rend de temps en temps à la frontière syrienne pour apporter des fonds à des opposants jugés sûrs. Via des informateurs en contact avec Paris, des représentants des régions libérées de l’emprise de Bachar El-Assad font connaître leurs besoins de médicaments ou d’argent pour réparer les canalisations, renouveler les stocks de farine, gérer les ordures qui s’entassent mais, du moins l’assurent-ils, pas pour acheter des armes.

    Tous se retrouvent discrètement dans un appartement ou dans une petite chambre d’hôtel. Comme dans un film d’espionnage, le diplomate leur remet plusieurs centaines de milliers de dollars sortis d’une valise. Des photos sont prises, les Syriens promettent d’en envoyer d’autres montrant l’avancée des projets menés grâce à la France. Des informateurs rapporteront la réalité des actions engagées. Avant de quitter l’ambassadeur, les Syriens signent même un reçu. Scène surréaliste à quelques kilomètres d’un pays à feu et à sang.

    – état major en Turquie, livraisons d’armes, formation militaire (août 2012, Richard Labévière)
    http://seenthis.net/messages/81260

    Avec le « service action » de la DGSE, la France mène en revanche des opérations de formation et de soutien à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes armés. Sur le plan des transmissions et de l’artillerie : mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm. Plusieurs dizaines de conseillers militaires participent déjà à un état-major commun turc, américain et français à Charnagh (Turquie), qui bénéficie d’une aide britannique à la frontière syrienne.

    – livraisons d’armes violant l’embargo européen (commence fin 2012)
    http://seenthis.net/messages/368061

    La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons. Et c’est le président Hollande qui le dit lui-même dans un livre à paraître le 13 mai aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon.

    « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’Etat à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, est toujours en vigueur. Il ne sera levé qu’à la fin du mois de mai 2013.

    Ce cavalier seul contraint l’Elysée à la prudence. Officiellement, la France se contente d’envoyer de l’équipement non-létal : gilets pare-balles, outils de communication cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais c’est un tout autre matériel qu’elle dépêche sur place : canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars. Seuls les missiles anti-aériens restent tabous. François Hollande n’en enverra pas car ils s’avéreraient trop dangereux si des djihadistes venaient à s’en emparer.

    – promotion active d’Al Nusra (décembre 2012) : « sur le terrain, ils font du bon boulot »
    http://seenthis.net/messages/284012

    En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot ». « C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne », a ajouté le ministre.

    + entrefilet dans le Canard Enchaîné, Fabius essaie de les faire retirer de la liste des organisations terroristes à l’ONU (mais je ne retrouve pas)

    – mystérieuse affaire de contrebande en Israël (septembre 2013)
    http://seenthis.net/messages/173542

    De fait, en fouillant la voiture les douaniers israéliens découvrent, outre 500 kilos de tabac, quelque 152 kilos d’or, des chèques pour un montant total de deux millions de dollars, et 800 téléphones portables.

    […]

    Tout juste explique-t-on qu’il s’agit, sans doute, d’une affaire crapuleuse et non d’un quelconque financement du terrorisme.

    on n’entendra évidemment pas plus parler de l’affaire similaire en février 2016 (on ne sait quelle ambassade est concernée cette fois-ci)
    http://seenthis.net/messages/458246

    Sinon, des éléments pour lesquels je ne retrouve pas de liens :
    – France seule invitée au sommet GCC, sans doute sensibles aux positions de Fabius sur les Droits humains…
    – liens Fabius/Qatar
    – Haytham Manna devenu persona non grata à Paris (ainsi que les autres membres de l’opposition « de l’intérieur ») ; il me semble que Manna raconte que lui et ses amis, soudainement, ne pouvaient plus obtenir de visas pour venir en France.

    • – Hollande premier chef d’Etat occidental invité au Conseil de Coopération du Golfe : RFI / 5 mai 2015 :
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150505-riyad-hollande-invite-sommet-conseil-cooperation-golfeccg-iran-

      Après une escale au Qatar, François Hollande est arrivé lundi soir à Riyad, en Arabie saoudite, pour y rencontrer le roi Salman et participer aujourd’hui à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweit, Bahrein et Oman. C’est la première fois qu’un chef d’Etat occidental est ainsi accueilli à la table des monarques du CCG.

      – Fabius fait tout son possible pour retirer al-Nusra de la liste des organisations terroristes ; article des journalistes Beau et Bourget qui se basent sur une lettre de l’ambassadeur marocain à l’ONU, envoyée à Rabat, relatant les faits :
      http://seenthis.net/messages/429835

      – Fabius, en février 2012, conseiller en relations internationales du candidat Hollande, déjà pressenti au quai d’Orsay en cas de victoire, réalise une tournée en Israël et au Qatar :
      http://24heuresactu.com/2012/02/03/la-curieuse-tournee-de-laurent-fabius-au-qatar-et-en-israel

      C’est en toute discrétion, et bien loin des journalistes, que Laurent Fabius s’est envolé en début de semaine pour une curieuse tournée au Qatar et en Israël. Une tournée « d’amitié » selon l’ancien Premier ministre qui est en réalité destinée à faire du lobbying pour le candidat socialiste François Hollande… et peut-être chercher de puissants soutiens dans la région.
      Que peut aller faire Laurent Fabius dans l’émirat gazifère du Qatar et en Israël ? Une simple visite « d’amitié », comme il l’assure ? Ou doit-on chercher des raisons autrement plus politiques derrière cette tournée improvisée (et incroyablement peu médiatisée) de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand ?

  • Haytham Manna ne veut pas aller à Vienne si les Kurdes ne sont pas représentés
    http://www.raialyoum.com/?p=380412

    وقال مناع اننا لن نذهب الى جنيف دون قائمتنا كاملة ولن نشارك دون التمثيل الكردي، واشار مناع الى ان الوقت لازال متاحا للتشاور مع الاطراف لاستدراك هذا القرار المفاجأ. بينما ظهرت المعارضة رنده قسيس بعد مناع على ذات الشاشة مباشرة لتعلن انها تلقت الدعوة بصفتها الشخصية وانها سوف تذهب بالموعد منتقدة وفد الرياض ووصفته بانه يتلقى اوامره من المملكة السعودية واطراف خارجيه.

    اما ممثل الاتحاد الديمقراطي الكردي في اوروبا زوهات كوباني فقد اكد من بروكسل على ان اقصاء الكرد جاء من انقرة، التي تعلب دورا سلبيا منذ بدء الاحداث في سوريا، وقال كوباني انه بدون المكون الكردي لن تنجح اي مفاوضات مشيرا ان القوات الكردية تسيطر على 16 بالمئة من الارض السوري وهي تتقدم على حساب تنظيم الدولة ولن يستطيع احد تجاوزها.

    • Pendant ce temps, Burgat présente Manna comme un « “partenaire” du régime ». Oui, « partenaire » entre guillemets, ça permet de diffamer sans rien dire. (Y’a pas : Burgat fait du bon boulot sur le terrain…)

      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1473438-syrie-notre-strategie-tous-contre-daech-est-une-impasse-el

      Bachar al-Assad, ressuscité par l’effort militaire que les Russes, mais également les Occidentaux, concentrent sur ses seuls adversaires, parade insolemment à la veille de ces négociations improbables. Par Poutine interposé, il tente même d’imposer son droit de définir lui-même la liste de ses opposants, pour mieux les diviser, en rajoutant les “partenaires” du régime (tel le Conseil Démocratique Syrien, d’Haytham Manaa) et en écartant Mohamed Allouche, le représentant de Jaich al-Islam, l’un des plus importants groupes armés.

    • Et il y a 10 jours :
      http://www.madaniya.info/2016/01/16/5546

      Dans ce récit, il n’est pas fait mention de la moindre démarche ou de la présence française, mais une vive critique de Haytham Manna, chef de l’opposition démocratique et laïque syrienne, à l’encontre de Laurent Fabius, selon le compte rendu du journal arabe :

      « Laurent Fabius a cessé de se comporter d’une manière qui sied au statut de son pays en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, porteur de l’oriflamme de la démocratie et de la laïcité ».

      « J’ai du présenter mes excuses au Parti Communiste Français, au parti des Verts et au Front de Gauche de ne pas être en mesure de rencontrer les députés au sein de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française en raison d’un calendrier chargé, mais il était important que j’expose aux députés français les vues du Président du Conseil Démocratique de Syrie sur le fait que Laurent Fabius a cessé de se comporter d’une manière qui sied au statut de son pays en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, porteur de l’oriflamme de la démocratie et de la laïcité », a déclaré M. Manna, un homme réputé pour son comportement habituellement réservé.

  • Origins of the Syrian Democratic Forces: A Primer | Syria Deeply, Covering the Crisis
    http://www.syriadeeply.org/articles/2016/01/9346/origins-syrian-democratic-forces-primer

    The Syrian Democratic Forces, or SDF, is a coalition of Kurdish, Sunni Arab and Syriac Christian fighters, but is completely dominated by its Kurdish element, which is a powerful and well organized militia known as the Popular Defense Units, YPG, with an all-female branch called the Women’s Defense Units, or YPJ. These organizations, in turn, are Syrian front groups for the Kurdistan Workers’ Party or PKK. The other militias involved in the Syrian Democratic Forces are either long-standing PKK allies or proxies, such as the armed wing of the Syriac Union Party, or more recent allies drawn from the Sunni Arab tribal landscape in this part of Syria and from the remains of small Sunni Arab rebel groups crushed by the so-called Islamic State.

    The coalition as a whole receives American air support for operations against Islamic State, as did the YPG/J before it. That started in the Battle of Kobane that began in autumn 2014, which was enormously successful—really the first major battlefield defeat inflicted on Islamic State. It has provided the template for US-PKK cooperation. In addition, the Pentagon has picked out a number of these little Arab groups that work under the SDF umbrella as favored recipients of arms and support. It terms them, collectively, the Syrian Arab Coalition, though no one else seems to use that name.

    • The coalition is equally useful for the YPG/J and the PKK more generally, not only because they get arms and other kinds of support. It also helps rehabilitate them politically and provides a great platform to engage in public diplomacy. Since the creation of the Syrian Democratic Forces, they’ve set up a political branch called the Democratic Syrian Assembly, DSA. This is made up of two main components. [...]

      The other main element of the SDF is a loose network of Syrian leftists and other secular activists, most of them connected in one way or another to Haytham Manna, a Europe-based human rights activist from the Deraa Governorate in southern Syria. These groups—particularly Manna himself—are well versed in regional Syria diplomacy, with useful links to all sides, including the opposition, European states, U.N. diplomats, parts of the Arab League, Egypt, Russia and so on. On the other hand, they are not popular in the broader Sunni Arab and more Islamist-dominated Turkey- and Gulf-backed opposition that forms the mainstay of the rebellion against Bashar al-Assad.[...]

      Manna has now been elected one of two co-presidents of the DSA, operating in exile. llham Ahmed from TEV-DEM holds the other seat, although the longstanding PYD leader Saleh Muslim Mohammed is far more visible as a representative of this segment of Syrian Kurdish politics. The fact that Ahmed and Muslim are more or less interchangeable in diplomatic talks, despite belonging to two different organizations, is of course because both actually represent the “hidden” PKK structure that underpins the whole political order in northern Syria’s Kurdish areas. Though the interests of Manna’s people and the Kurdish bloc might not correspond perfectly, they are closely allied and have been so even before the creation of the SDF and the DSA. They have fundamentally shared interests in a secular and multisectarian Syria, with minimal Turkish and Gulf state influence, but with some role for Russia to balance out American or Saudi hegemony.

      #SDF #Syrian_Democratic_Forces #Syrie #YPG #PYD #al-Manna

  • “راي اليوم” تنشر اسرار مداولات لقاء جنيف للمعارضة السورية والمبعوثين الامريكي والروسي : السعودية ومصر غابنا كليا.. واتفاق ضمني على اضافة عيطة وقدري ومناع الى قائمة وفد الرياض المفاوض.. وتركيا تجدد “الفيتو” على صالح مسلم | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=374422

    Beaucoup de choses dans cet article sur les "pré-négociations" de Genève. On comprend que le groupe autour de Haytham Manaa est appelé à jouer un rôle important, et que cela ennuie au plus au moint M. Fabius qui semble bien avoir une forte antipathie personnelle pour cette personnalité de l’opposition syrienne.

    Le bilan calamiteux de la diplomatie française sur la question syrienne pourrait bien s’alourdir, alors même que les potentiels leaders de la transition en #Syrie résident en France depuis des années...

    • Malbrunot hier sur Tweeter rapporte les « confidences d’un diplomate onusien » : échec de la réunion de mercredi à Genève entre Russie et États-Unis, l’écueil étant la composition de la délégation de l’opposition à la conférence du 25 janvier. Les Américains adopteraient la ligne jusqu’au-boutiste des français de n’accepter que les opposants adoubés à (par ?) Ryad. Et donc :
      https://twitter.com/Malbrunot/status/687664753402056705

      La France, selon ce diplomate, ne veut pas entendre parler de Qadri Jamil et Haytham Manna notamment que Moscou entend imposer à Genève.

      Selon ce diplomate, la conférence du 25 janvier serait compromise.

      (Mais on avait déjà un peu compris que l’« opposition » syrienne était bien décidée de faire capoter cette conférence.)

    • L’article du Rai al-yom est visiblement très pro-russe... Il souligne à loisir la bonne volonté de Manna et de son groupe (dans lequel figure Samir Aïta, ou bien auquel celui-ci est associé apparemment). Ils sont près à « cohabiter » avec une « délagation syrienne de la conférence de Riyadh » par exemple, tandis qu’eux seraient « la délégation de la conférence du Caire »...

  • لماذا غابت اجواء الفرح والاحتفال بالاتفاق الاممي الجديد حول سورية؟.. وما هي كلمة السر التي ادت الى ولادته فجرا؟.. ومن الرابح ومن الخاسر من جرائه؟.. وكيف فرض بوتين حليفه الاسد على العرب والامريكان؟ وهل ستنتهي الحرب فعلا ويحل السلام؟ | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=361117

    Encore un édito d’ABA ! Je n’y peux rien, je trouve que ça mérite d’être communiqué... ;-) Résumé de la chose...

    Trop tôt pour se réjouir de l’accord au NU sur la Syrie, mais c’est un pas important qui montre que la cuisine russe a fini par aboutir à qq ch. L’absence de manifestations de joie est sans doute due à la prudence qui domine dans les réactions.
    A l’origine de ce succès, l’accord des deux grandes puissances sur le fait que la question du sort de Bachar El-Assad est remise à plus tard. En soi , c’est déjà une victoire pour la Russie et ses alliés, Russie qui a montré, militairement, sa fermeté sur cette question.
    L’accord sort les Arabes du jeu et impose une internationalisation de la question. C’est ce que voulait l’opposition au début de la crise, avec une intervention militaire qui s’est heurtée au véto russo-chinois. C’est ce qu’ont tenté aussi les Arabes, sous la direction des Saoudiens, Qataris et Turcs, à l’image de ce qui a été fait en Libye, une des pires erreurs politiques des vingt dernières années.
    Cette internationalisation met un terme aux interventions militaires et financières de ceux qui exigent le départ d’Assad (Saoudiens et Qataris) car toute aide de ce type sera interprétée comme contraire à l’accord des NU. La Turquie, le Qatar et l’A. Saoudite ne pourront plus intervenir que dans le cadre de la lutte contre l’EI et les organisations terroristes.
    On note que les deux missions confiées aux Saoudiens et aux Jordaniens - organiser une délégation de l’opposition syrienne pour les premiers, et dresser une liste des organisations terroristes pour les seconds - ont été largement laissées de côté.
    Les rencontres à Riyadh se sont faites sans les Kurdes et d’autres fractions de l’opposition. Le choix de Riad Hijab comme représentant de l’opposition soulève beaucoup d’objection et on dit qu’on lui adjoindra d’autres personnalités de l’intérieur et de l’extérieur, notamment Haytham Mannaa [soutenu par l’Egypte et bien vu de la Russie] ainsi que le chef du Parti Démocratique Kurde.
    La Jordanie s’est vu déchargée de la tâche de dresser une liste d’organisations terroristes, confiée à une commission internationale où figurent la Russie, l’Iran, Oman, L’Egypte et la Turquie, en plus de la Jordanie (ce qui peut soulager ce dernier pays d’une mission épineuse). Combattre l’EI est bien l’objectif premier des deux grandes puissances, en prélude à des négociations sur la phase de transition en Syrie ensuite.
    Les gouvernements arabes qui ont dépensé des milliards de dollars l’ont fait en vain, et on va leur en demander autant pour la reconstruction de la Syrie à un moment où leurs finances sont au plus bas en raison de la chute des prix du pétrole.
    Les déclarations de différents responsables (Obama, Fabius, Hammond) ne sont que pour la galerie et pour consoler leurs alliés arabes.
    En disant que le peuple syrien n’a pas à choisir entre Bachar et daesh mais entre la paix et la guerre, Kerry résume toute la base de l’accord russo-US. Un accord pour lequel il est bien difficie d’être très optimiste mais qui reste un début important.
    L’année prochaine sera celle de la Syrie, sous le signe de la guerre contre l’EI, et peut-être de la paix, des négociations, de la phase de transition, des alternatives...

    #aba #syrie

  • Syrie : les Kurdes organisent une réunion d’opposants parallèle à celle de Riyad - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/959052/syrie-les-kurdes-organisent-une-reunion-dopposants-parallele-a-celle-

    Des membres du Comité de coordination pour le changement nationale et démocratique, groupe d’opposants de l’intérieur qui sera à Riyad, vont aussi participer à la réunion en Syrie, selon son porte-parole Mouzer Khaddam.

    Par contre, la Conférence du Caire des forces de l’opposition syrienne ne se rendra pas à Riyad, où elle est invitée, et participera à la place à la réunion de Malikiyah, a annoncé Haytham Manna, l’un des fondateurs de ce groupe.

    M. Manna a critiqué l’Arabie saoudite pour avoir invité Ahrar al-Cham, puissant groupe islamiste allié au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’el-Qaëda, et a accusé Riyad d’avoir ignoré des éléments plus modérés de l’opposition.

    Le Parti de l’Union démocratique kurde (PYD) et sa branche armée -les Unités de protection du peuple kurde (YPG)- n’ont ainsi été invités à Riyad. « Nous ferons comme si cette conférence n’avait jamais existé », a prévenu le PYD, la qualifiant d’"injuste".

    • اخر اخبار العالم | هيثم مناع يعلن انسحاب تياره من مؤتمر المعارضة السورية في الرياض - أخبار العالم
      http://bwabtk.com/world/127277.html

      وكان مناع اعترض في مقال نشرته “راي اليوم”، على وجود ممثلين بمؤتمر الرياض لفصائل متهمة بالإرهاب، مثلما اعترض على وجود أعضاء آخرين ليس لهم تمثيل في الشارع السوري، وعلى عدم توجيه أي دعوة للاتحاد الوطني الديمقراطي الكردي، والجيش السوري الديمقراطي الذي يضم العرب والأكراد.

  • Quelqu’un a vu passer des nouvelles de Haytham Manna ? Quelle est son opinion quant aux bombardements russes ? Parce qu’il me semble bien que, depuis longtemps, il a à la fois joué la carte de la médiation russe et l’exigence du départ de toutes les troupes étrangères de Syrie. Maintenant que la « médiation » russe prend la forme d’une intervention militaire directe, je me demande ce qu’est devenu son point de vue.

  • هيثم مناع.. اعضاء مجلس الامن سحبوا صفة الممثل الوحيد للشعب السوري من الائتلاف السوري المعارض.. ودول غربية تمارس ضغوطا على الائتلاف للمشاركة.. تركيا تضع فيتو على دور القاهرة في المسار السوري والسعودية على مشاركة ايران.. وقطر مأزومة واعلامها لم يعد فاعلا | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=307747

    هيثم مناع.. اعضاء مجلس الامن سحبوا صفة الممثل الوحيد للشعب السوري من الائتلاف السوري المعارض.. ودول غربية تمارس ضغوطا على الائتلاف للمشاركة.. تركيا تضع فيتو على دور القاهرة في المسار السوري والسعودية على مشاركة ايران.. وقطر مأزومة واعلامها لم يعد فاعلا

    Pas le temps de donner le détail. Voici déjà le titre des propos de Haytham Mannaa, (rare) représentant respectable de l’opposition syrienne (à mes yeux of course).

    Les membres du Conseil de sécurité ont retiré au représentant de la Coalition syrienne le titre de « représentant unique du peuple syrien ». Des pays occidentaux font pression pour que ladite coalition participe (aux négocitations à venir avec le pouvoir). La Turquie oppose un véto à un rôle égyptien dans le destin de la Syrie, tandis que les saoudiens refusent celui de l’Iran. Qatar a été vaincu et ses médias n’ont plus d’effet.

    #syrie

  • La Russie « n’est pas attachée à la personne d’Assad » - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/939170/la-russie-nest-pas-attachee-a-la-personne-dassad.html

    La Russie, l’un des derniers soutiens du régime syrien, prône actuellement une coalition élargie comprenant, notamment, la Turquie, l’Irak, l’Arabie saoudite, mais aussi l’armée régulière syrienne, et donc le président Bachar el-Assad, pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
    M. Khoja, qui dirige la principale formation d’opposants en exil, avait cependant rejeté cette proposition, dans une interview à l’agence de presse russe Interfax, avant même sa rencontre avec M. Lavrov.
    « Le régime syrien a laissé l’EI prendre le contrôle des zones stratégiques » en Syrie « et ne peut donc pas être notre partenaire dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il insisté vendredi.

    Le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir, qui s’est rendu à Moscou mardi, a également rejeté l’initiative russe et réitéré son appel au départ du président syrien.
    Après ses rencontres avec MM. Jubeir et Khoja, Sergueï Lavrov doit recevoir vendredi une délégation du Comité de la conférence du Caire, menée par l’opposant syrien Haytham Manna, ainsi que le diplomate égyptien Ramzi Ezzeddine Ramzi, adjoint à l’émissaire de l’Onu en Syrie, Staffan de Mistura.
    Saleh Moslem, dirigeant de l’Union démocratique kurde (PYD), principale formation kurde en Syrie, s’est également rendu à Moscou cette semaine pour s’entretenir mercredi avec un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

  • Bilan du Congrès de l’opposition démocratique et patriotique du Caire (8-9 juin 20015) par Haytham Manna
    http://www.madaniya.info/2015/06/21/bilan-du-congres-de-lopposition-democratique-et-patriotique-du-caire-8-9-

    « François Burgat qui s’est autoproclamé comme une référence dans nos propres affaires a soutenu « « qu’un congrès syrien composé de Syriens, à l’intention des Syriens avec des possibilités syriennes constitue un soutien au régime syrien, lequel bénéfice du soutien des iraniens et du Hezbollah ». Et d’ajouter : Manna cherche en fait à « priver l’opposition (islamo-atlantiste) de ses soutiens et à constituer un front avec le régime contre le terrorisme ».

    La réplique de Haytham Manna : « Lorsque la crédibilité académique d’un universitaire se dissipe, il ne reste plus que le recours à la falsification et à la fabrication des accusations. Un tel degré d’abaissement ne mérite pas la peine d’une réponse ». Autrement dit, la falsification ne saurait tenir lieu de substitut à la perte de crédibilité académique d’un universitaire.

    En version originale :

    ركزت بعض الانتقادات على أن مؤتمر القاهرة دخول في لعبة المحاور. وحاولت اختزال اختيار القاهرة بانضمام المجتمعين لمحور مصري سعودي إماراتي في وجه محور قطري تركي. جاءت المستجدات الإقليمية بين اجتماعي يناير ويونيو لترد على هؤلاء فارتحنا من عناء الرد. ولكن يبقى من الضروري القول بأن مؤتمر القاهرة لم يتلوث بالمال السياسي. ولم يخضع لأي توجيهات أو توصيات من خارج من شارك به. وبهذا المعنى يعتز كل من شارك في هذا المؤتمر بإعطاء المثل على أن السيادة والديمقراطية صنوان. وأن العلاقة الندية مع الحكومات ما زالت ممكنة. وأن المواطن السوري لا يقبل معاملة القاصر من أي بلد أو جهة. المقاوم الفرنسي شارل ديغول قاد المقاومة من لندن، وكان بإمكانه بناء علاقة احترام متبادل مع البريطانيين. وبهذه السياسة السيادية نجح في قيادة المقاومة للنازية.

    Burgat qui se lâchait contre Haytham Manna le 9 juin dernier (attention : là on descend très profond dans les bas-fonds) :
    http://fr.radiovaticana.va/news/2015/06/09/au_caire,_lopposition_syrienne_tente_de_se_r%E9unifier/1150351
    http://media02.radiovaticana.va/audio/audio2/mp3/00481656.mp3

  • Le Congrès du Caire qui a commencé aujourd’hui et qui vise à réunifier les groupes d’opposition syriens hostiles à une intervention militaire étrangère, séculiers et partisans d’une solution politique négociée sur la base des accords de Genève, connaît pour l’instant une couverture médiatique assez faible (figure clé : Haytham al-Manna).
    Pour l’instant on a une reprise d’une dépêche d’Associated Press sur le Daily Mail :
    http://www.dailymail.co.uk/wires/ap/article-3115419/Syria-opposition-Egypt-search-political-solution.html
    Une reprise d’une dépêche de l’AFP pour le Daily Star :
    https://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2015/Jun-08/301092-syria-dissidents-meet-to-forge-new-opposition-alliance.ashx
    Et la même dépêche AFP sur la version anglophone d’al-arabiya (avec une illustration ne cadrant pas du tout) :
    http://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2015/06/08/Syrian-opposition-to-form-new-bloc-at-Cairo-meet.html

    Il faudra comparer cette couverture pour l’instant assez faible avec celle qui sera accordée à celle de l’opposition en exil, beaucoup plus islamiste, partisane de la lutte armée jusqu’à la destitution d’Assad, et largement tenue par les Occidentaux, les pays du Golfe et la Turquie. Elle se réunira à Ryadh dans un mois...

  • Saudi plans pan-opposition meet on Syria after Assad
    http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2015/May-07/297126-saudi-plans-pan-opposition-meet-on-syria-after-assad-sources.as

    “In mid-June, Saudi leaders want to unite all - or a vast majority - of Syrian political and military opponents to prepare” for the period after Assad, said Haytham Manna, a veteran opposition figure.

    This meeting would “not include the jihadis of [Al-Qaeda’s Syria affiliate] Al-Nusra Front and of ISIS,” he told AFP by telephone.

    Manna heads the “Cairo conference,” a gathering of opposition figures living in Syria and abroad.

    He said Saudi Arabia had tentatively organized its pan-opposition meeting for May 3, but was forced to abandon the idea due to differences among opposition groups.

    But closer ties between Saudi Arabia, Qatar and Turkey - previously competing for influence over Syria’s rebels - had led to a string of recent victories for opposition fighters, said Manna.

    A representative from the opposition National Coalition, which is officially recognized by much of the international community, told AFP a date was yet to be set for the conference.

    “All of the political and military opposition, inside and outside Syria, would take part,” the representative said.

  • Ça date un peu, mais plein de choses très intéressantes dans cette interview de Haytham Manna. (Un peu de langue de bois diplomatique parfois, mais il est dans son rôle…) Jugement désormais définitif sur les Frères musulmans en Syrie :
    http://www.madaniya.info/2015/03/23/syrie-opposition-interview-d-haytham-manna

    Les FM de Syrie ont été les avocats de la confessionnalisation du conflit et de Jabhat an Nosra, des partisans de la militarisation du conflit et de l’armement des contestataires. Ils nous ont accusé d’être des agents stipendiés car nous avons refusé de nous transformer en mercenaires, en refusant le suivisme et l’ingérence étrangère.

    Plus de la moitié des participants au Congrès de l’opposition syrienne au Caire, à la mi avril 2015, déclineront l’invitation si les FM de Syrie y étaient conviés. Le sujet est complexe au plus haut degré. Notre expérience avec les FM de Syrie est amère.

  • We Need to End This Dirty War: An Interview With Haytham Manna - Syria in Crisis - Carnegie Endowment for International Peace
    http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=59237

    Mr. Manna, please tell us about the Qamh Movement.

    Its creation has been under discussion for more than two years. The leadership will be announced in due time—and no, my own role will perhaps be that of theoretician or inspirator, but I will not be the president or leader. We are a truly democratic movement and we have many important names behind us: people with links to the government, people in the NCB, and people in the National Coalition. Among them, you’ll find independent academics, including a group of diplomats, or rather ex-diplomats, who are dissidents now. They also include independents that do not like being classified as “opposition.” We are for Syrian unity, they say, and we must try to win every citizen, not just people who are already part of the opposition.

    The reason for this is that the social conditions in Syria are very bad and people now support Assad for nonobjective reasons. Many have drawn close to the regime simply because they are afraid of terrorism and extremism and fear for their own community. Like Christians, Ismailis, Druze, and Alawites—none of these groups are active in the opposition because they are afraid of the alternative to the regime. But in our discourse, they’ll find that we are the true friends of all minorities and of democracy. We never accepted any compromise with extremist groups, Salafis, al-Qaeda’s Nusra Front, or the so-called Islamic State. Our position was always clear.

  • L’avant-garde combattante des Frères Musulmans par Haytham Manna (SIHR)
    http://www.madaniya.info/2014/11/19/l-avant-garde-combattante-des-freres-musulmans

    S’il est aisé de trouver des fatwas et des critiques, de forte tonalité, à l’encontre du gouvernement saoudien et de ses dignitaires religieux (loyalistes ou opposants), de même qu’à l’encontre des Emirats Arabes Unis ou du Koweït, nous n’avons pu en revanche dénicher le moindre mot critique à l’encontre du Qatar ou à l’encontre des personnalités salafistes leurs deux versions, tant les prédicateurs que les djihadistes, depuis la militarisation du mouvement populaire en Syrie.

    Ces personnalités et ce groupement ont sans nul doute réussi, chacun à sa façon, à accentuer dans une large mesure la tonalité du discours confessionnel du mouvement djihadiste, hors Syrie. Ils ont aidés en cela, d’abord par le discours wahhabite véhément à l’encontre de ses contestataires, l’intervention directe des fractions armées chiites en soutien au régime syrien, ensuite, les campagnes médiatiques qui se sont développées mutuellement sur les chaines haine sunnites et chiites qui ont fai éclosion tels des champignons dans la zone, enfin.

    Pour ce faire, il suffit d’observer le site du mouvement « Harakat Ahrar As Sham » et du « Front Islamique » dans leurs diverses composantes, -même celles n’opérant pas sous leur bannière-, pas uniquement Da’ech et Jobhat An Nosra, d’une part, et les sites des groupements chiites d’autre part, tels « Al Fadl Ben Abbas » pour prendre l’exacte mesure du degré atteint par l’opération consistant à souiller la lucidité politique par des considérations religieuses d’un autre temps en ce que tous les groupements estimaient que cette bataille qu’ils engageaient au XXIe siècle constituait le prolongement de batailles passées, bien que révolues, qui ont finalement déboucher à assassiner l’esprit et la vie, de même que le principe de la dignité humaine prescrite par le Coran ainsi que les principes de liberté et de concitoyenneté.

    Une telle pathologie confessionnelle a projeté le pays et sa population dans un cycle de violence spécifique, alliant l’arriérisme à la réclusion mentale, propice au développement d’une mentalité éradicatrice déblayant la voie à la pulsion mortifère, l’instinct de meurt et la pulsion de mort. En dépit de sa manifestation de manière éclatante dans le secteur oriental de la Méditerranée, il ne saurait être considéré comme une spécificité locale.