person:henry ford

  • *À travers des salles sans fin

    Wolfgang Streeck
    Behemoth : Une histoire de l’usine et de la construction du monde moderne de Joshua Freeman
    Norton, 448 pages, £ 12.99, mars, ISBN 978 0 393 35662 5
    LRB Vol 41 n°3 - 7 feb 2019

    C’était au début des années 1960, je pense que notre classe d’un gymnase d’une petite ville a fait un voyage dans le sud-ouest de l’Allemagne, accompagnée de plusieurs enseignants. Nous avons visité Heidelberg et Schwetzingen et des endroits similaires sans vraiment les voir ; Les garçons de 17 ans ont d’autres préoccupations. Mais nous sommes aussi allés à Rüsselsheim, près de Francfort, pour visiter l’usine de voitures Opel. Je n’avais jamais imaginé qu’un tel lieu puisse exister : le bruit assourdissant, la saleté, la chaleur et au milieu de tout cela, des personnes effectuant stoïquement de petites opérations prédéfinies sur les voitures en construction qui étaient lentement mais sans relâche passer devant leurs postes de travail. Le point culminant de la visite a été la fonderie du sous-sol - qui, comme je l’apprends maintenant du livre merveilleux de Joshua Freeman, était l’endroit habituel pour les fonderies dans les usines automobiles de cette époque. Ici, là où la chaleur semblait insupportable et qu’il n’y avait presque pas de lumière, des hommes à moitié nus transportaient le métal en fusion, chauffé au rouge, du four aux postes de coulée, dans de petits seaux remplis à la limite du poids. Formé aux classiques plutôt qu’au monde réel, j’ai eu le sentiment d’entrer dans l’atelier d’Héphaïstos. Avec le recul, je pense que c’est ce jour-là que j’ai décidé d’étudier la sociologie, ce qui, à mon avis, pouvait alors aider d’autres personnes à améliorer la vie de ceux qui étaient esclaves dans les sous-sols des usines du monde entier.

    Plus tard, quand j’étais jeune spécialiste en sciences sociales, l’industrie automobile est restée une obsession. Dans la mesure du possible, j’ai inclus la construction automobile dans mes travaux empiriques, et j’ai pris le soin de visiter les usines pour me rappeler comment elles étaient et reconstituer mon stock d’images imaginaires de ce que j’essayais, souvent en vain, de convaincre mes collègues. Cathédrales gothiques du 20ème siècle. C’était incroyable à quel point ils changeaient et à quelle vitesse. À chaque visite, il y avait moins de bruit, de saleté et de poussière ; beaucoup meilleur air ; pas de soudure à la main ou en hauteur ; ateliers de peinture automatique hermétiquement fermés ; soulever des objets lourds par des machines et plus tard par des robots. Et au stade de l’assemblage final, c’étaient maintenant les travailleurs qui étaient assis sur des plates-formes mobiles qui les transportaient avec les portes ou les sièges ou tout ce qui leur convenait. Ma dernière visite à l’usine Volkswagen de Wolfsburg, il y a plus de trente ans, s’est terminée comme à l’accoutumée lors du montage final, où les seuls sons entendus étaient de la musique douce et le premier tir des moteurs à la fin de la ligne lorsque les nouvelles voitures ont été chassés. Les ouvriers étaient principalement des femmes, vêtues de jeans et de t-shirts. Avec un grand sourire et le chauvinisme masculin qui fait peut-être toujours partie de la culture de la construction automobile, mon guide, issu du comité d’entreprise tout puissant, a déclaré que je regardais le « marché du mariage de Wolfsburg » : « Les gars passent ici quand ils ont une pause pour voir ce qui est proposé. habillé en jeans et t-shirts. Avec un grand sourire et le chauvinisme masculin qui fait peut-être toujours partie de la culture de la construction automobile, mon guide, issu du comité d’entreprise tout puissant, a déclaré que je regardais le « marché du mariage de Wolfsburg » : « Les gars passent ici quand ils ont une pause pour voir ce qui est proposé. habillé en jeans et t-shirts. Avec un grand sourire et le chauvinisme masculin qui fait peut-être toujours partie de la culture de la construction automobile, mon guide, issu du comité d’entreprise tout puissant, a déclaré que je regardais le « marché du mariage de Wolfsburg » : « Les gars passent ici quand ils ont une pause pour voir ce qui est proposé.

    Nombre des changements résultent des progrès technologiques, ainsi que des contraintes du marché du travail - en particulier de la nécessité de féminiser la main-d’œuvre. Mais la politique et les relations industrielles comptaient au moins autant. Dans les années 1970, après la vague de grèves de 1968 et 1969, les gouvernements, les directions et les syndicats des pays manufacturiers européens ont commencé à prendre au sérieux les demandes d’humanisation du travail industriel. En Allemagne, sous la direction de Brandt et Schmidt, une campagne nationale de recherche et développement, dirigée par un département spécial du ministère de la Recherche et de la Technologie, a largement financé des projets universitaires et industriels dans les domaines de l’ingénierie, du management et de la sociologie industrielle. L’objectif était de mettre fin au taylorisme et certains travailleurs et leurs représentants ont acquis le droit, et pas seulement d’être informés et consultés,

    Freeman, dont l’histoire est centrée sur le Royaume-Uni, les États-Unis, l’URSS et la Chine, contourne en grande partie le continent européen, ce qui est regrettable étant donné le succès durable de la fabrication dans des pays comme l’Allemagne et la Suède. Il est certain que la participation des travailleurs et l’antitorayisme avaient leurs inconvénients, de même que la cogestion des travailleurs. En Suède, les réformes ont abouti à des méthodes de production d’avant-garde chez Volvo et Saab, qui étaient non seulement chères, mais étaient également détestées par les travailleurs qu’elles étaient supposées bénéficier : un "travail de groupe" sur des "îlots de production", par exemple, où des voitures étaient placées. quasiment de rien par une équipe et les travailleurs ont été encouragés à signer le produit fini. Saabs et Volvos ont été pendant un temps les voitures préférées des intellectuels européens, car on les croyait fabriquées

    En Allemagne, dans l’intervalle, la coopération entre la direction et le comité d’entreprise chez Volkswagen s’est peu à peu transformée en collusion et en cooptation. Les scandales comprenaient des paiements de plusieurs millions d’euros au président du comité d’entreprise et à sa petite amie, autorisés par le directeur du personnel de l’entreprise, Peter Hartz. (En 2002, alors qu’il était chez VW, le chancelier Gerhard Schröder a nommé Hartz au poste de président d’une commission sur le marché du travail, ce qui a finalement débouché sur les réformes « Hartz-IV », qui ont réduit les prestations pour les chômeurs de longue durée.) Cela importait plus à la presse qu’au magasin et, quels que soient les programmes élaborés par la direction, les syndicats et les comités d’entreprise, les travailleurs appréciaient au moins leurs nouvelles conditions de travail.

    Le livre de Freeman raconte une histoire longue et élaborée qui commence en Angleterre à la fin du 18e siècle, puis aux États-Unis - du textile à l’acier, en passant par l’automobile - puis à la victoire mondiale du taylorisme et du fordisme dans la première moitié du 20e siècle . Cette victoire s’étendit à l’Union soviétique sous Staline et atteignit son apogée dans la production de masse de la Seconde Guerre mondiale. La guerre froide s’ensuit, puis la montée de la Chine et sa propre version du capitalisme. Tout au long de son récit, Freeman exprime une profonde ambivalence vis-à-vis de l’industrialisation moderne : d’une part, expulsion de la terre, prolétarisation, exploitation, répression et discipline cruelle ; d’autre part, émancipation par rapport aux modes de vie traditionnels, nouvelles solidarités, syndicats capables de lutter pour des salaires plus élevés et de meilleures conditions,

    Freeman ne prête pas attention à l’organisation interne des usines, mais également à leurs relations avec la société et à leurs effets. Le fait que les usines nécessitent des schémas d’établissement particuliers - nouvelles villes ou grands logements d’entreprise - ne figure pas toujours en bonne place dans les comptes de l’industrialisation. La planification de l’arrivée soudaine d’un grand nombre de personnes dans un espace auparavant peu peuplé était attrayante pour les urbanistes, avec leurs visions d’une nouvelle société et d’un nouvel ouvrier industriel ayant besoin de divertissement, d’éducation et de culture : un contraste frappant avec la vie dans les villages où la première génération de travailleurs industriels ont été recrutés. Les architectes ont souvent conçu de nouveaux bâtiments d’usines, non seulement pour répondre à des besoins utilitaires, mais également pour faire des déclarations esthétiques sur la valeur de ce qu’ils produisaient. Architecture d’usine,

    Le récit de Freeman sur « la construction du monde moderne » nous ouvre les yeux sur le degré de fertilisation croisée internationale, en particulier dans les années 1930 et 1940, lorsque la fabrication à grande échelle commençait à prendre toute son ampleur. Henry Ford était une icône mondiale qui comptait Hitler parmi ses admirateurs. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler s’était efforcé, mais en vain, de faire abandonner aux constructeurs automobiles allemands leurs méthodes de production à petite échelle au profit de la production en série d’une voiture simple "pour le peuple" - une Volkswagen.L’exemple de Ford a inspiré Hitler à installer une usine automobile sur son modèle dans un endroit qui sera appelé plus tard Wolfsburg (il existait déjà deux usines beaucoup plus petites de Ford et de General Motors en Allemagne, à Cologne et à Rüsselsheim), qui auraient été importées de Dearborn, Michigan. En 1938, Hitler décerna à Ford la plus haute décoration du régime nazi réservée aux étrangers, la grande croix de l’ordre allemand de l’aigle.

    Un autre trait inhabituel de l’histoire de Freeman est l’espace qu’il consacre à la représentation artistique de l’usine, à commencer par le futurisme. La photographie et la cinématographie, les toutes dernières branches de la production artistique, reproductibles en tant que produits de masse, ont été particulièrement importantes. Photographes et cinéastes ont bien documenté la corvée de la production en série et la misère de l’exploitation, mais ils étaient également fascinés par la promesse de progrès que représentent les nouvelles voitures sortant du tapis roulant, les turbines et les moteurs d’avions polis, design avant-gardiste, comme le siège social Johnson Wax de Frank Lloyd Wright à Racine, Wisconsin.

    Une question récurrente dans la longue histoire de Freeman est de savoir si la souffrance des travailleurs au cours des premières années d’industrialisation était vraiment nécessaire. Ce débat commence par la discussion d’Adam Smith sur la division du travail, l’augmentation de la productivité et la négation de l’humanité qu’elle entraîne - de sorte que ses avantages sont annulés à un moment donné par les dommages causés aux capacités mentales humaines et à l’estime de soi. Les capitalistes ont insisté sur le fait que le gaspillage de quelques générations dans l’enfer des usines de Manchester était un sacrifice nécessaire pour assurer un meilleur avenir à tous. Mais où finit le sacrifice si l’impératif du capitalisme est l’accumulation infinie de capital ? Ce n’était pas vraiment un problème sous le socialisme : Staline et Trotsky considéraient tous les deux que l’utilisation de la force brute était indispensable à une version socialiste de l’accumulation primitive. une confiance sans faille dans le taylorisme et une discipline de type militaire pour faire avancer la création d’une classe ouvrière socialiste. L’avènement du communisme, disait-on dans le récit, signifierait la libération de la société du travail par le biais d’une combinaison de capital socialisé et de pouvoir soviétique. Les sociaux-démocrates européens, pour leur part, ont opté pour la libérationen ne de travail : ils se sont installés, en d’ autres termes, pour moins de contrôle de gestion, les possibilités pour les travailleurs à élargir leurs rôles, des chaînes plus courtes de commandement, et pour tirer profit de l’ augmentation de la productivité pour ralentir le rythme de travail.

    Sans surprise, le conflit entre le travail et le capital - ou la direction - sur l’organisation et la discipline des usines est un thème prédominant dans le récit de Freeman. Une attention particulière est accordée à la lutte pour la division du produit résultant de la productivité supérieure résultant de la coopération dans la production à grande échelle. Le travail en usine est un travail d’équipe : il est impossible de concevoir une formule simple pour diviser ses avantages, ouvrant ainsi la porte à la négociation entre des parties ayant des intérêts divergents. Ici, un paramètre crucial est le pouvoir relatif, tel qu’il est influencé par et affecté par les institutions nationales et locales chargées des relations professionnelles. Le pouvoir façonne fondamentalement l’organisation de la production. Par exemple, Freeman raconte qu’aux États-Unis après la guerre, les usines géantes ont commencé à se démoder et ont été remplacées par des sites de production beaucoup plus petits et très dispersés géographiquement. Les nouvelles technologies de transport et de coordination ont contribué à rendre cela possible, de même que la désintégration verticale et la livraison des pièces juste à temps. Selon Freeman, toutefois, la force motrice était la réaction de la direction face au pouvoir que les travailleurs organisés avaient été autorisés à exploiter dans le cadre du New Deal, le plus efficacement possible dans les grandes usines. Pour éviter des concessions coûteuses à leur main-d’œuvre nouvellement habilitée, les entreprises se sont réinstallées dans de nouvelles installations, là où il n’y avait pas de tradition de syndicalisation. Dans ce cas, la « gestion des ressources humaines » pourrait être en mesure d’examiner cent mille demandes d’emploi pour sélectionner 1 500 personnes. Elles pourraient ainsi s’assurer que les travailleurs qu’ils ont embauchés sont antisyndicaux,

    De son côté, Freeman note que l’abandon des grandes usines n’était pas universel. Cela n’a pas été le cas dans les pays et les entreprises dotés d’une démocratie industrielle efficace, où les représentants des travailleurs avaient le droit de veto sur la délocalisation des emplois, garantissant en retour la paix industrielle. Un exemple parfait est, encore une fois, l’usine principale de Volkswagen à Wolfsburg, où l’effectif déjà important de 44 000 personnes en 2007 est passé à 62 000 personnes dix ans plus tard (un peu moins que ce que prétend Freeman). Cela a été possible principalement parce que le syndicat a pu obtenir des garanties d’investissement et de maintien de l’emploi dans l’usine, en échange de ses services dans la gestion du mécontentement des travailleurs. Un autre facteur est que l’état de la Basse-Saxe, où se trouve Wolfsburg, est un actionnaire privilégié de Volkswagen et suffisamment puissant pour que des emplois y soient conservés.

    Bien sûr, il n’ya pas que la direction qui trouve effrayantes usines énormes ; les travailleurs peuvent aussi, surtout s’ils n’ont pas voix au chapitre. À la fin des années 1970, j’ai emmené un responsable syndical britannique visiter l’usine de Wolfsburg. Habitué aux petites usines Leyland britanniques de l’époque, condamnées, dispersées géographiquement et jamais vraiment intégrées, qui étaient ravagées par les conflits industriels et dépendaient de subventions publiques, le fonctionnaire devint de plus en plus déprimé alors que nous traversions les halls de fabrique apparemment sans fin commencé à se plaindre de l’inhumanité de serrer autant de travailleurs dans un même espace. Sa frustration a augmenté seulement après qu’il ait demandé combien de fois, en moyenne, l’usine atteignait ses objectifs de production : ses homologues allemands n’ont pas compris la question car ils ne pouvaient pas concevoir que les objectifs de production ne soient pas atteints. Le soir, autour d’une bière, il trouva un soulagement en violant leCommandement de Fawlty Towers et mention de la guerre ("À l’époque, ces hommes ne se comportaient pas") : en tant que membre d’une petite unité spéciale de marines, il avait atterri à Flensburg pour aider à arrêter Großadmiral Dönitz, un acte d’héroïsme pour lequel, À sa grande surprise, nous avons exprimé notre profonde gratitude.

    Le dernier chapitre de Freeman porte sur les « usines géantes » de l’Asie, en particulier les usines Foxconn appartenant à des Taiwanais et situées en Chine continentale. Ici aussi, les problèmes de taille sont minimisés - par le biais de la répression. En tant qu’historien, Freeman situe les relations de travail actuelles de la Chine dans le contexte de son histoire récente, en particulier la révolution culturelle, lorsque la direction était subordonnée à la volonté des masses et que la discipline d’usine était remplacée par une ardeur révolutionnaire. Il ne reste que peu de cela aujourd’hui, à moins que le régime sévère du secteur privé en forte croissance du secteur manufacturier chinois ne soit en partie compris comme une suite dialectique des catastrophes économiques et politiques des années 1960 et 1970.

    En Europe en particulier , il semble y avoir une connexion encore plus sinistre entre la politique de libération sinon de puis entravail et le nouveau « mode de production asiatique ». En tant que consommateurs satisfaits des jouets électroniques, des chaussures de course colorées et des t-shirts bon marché qui nous parviennent grâce à l’industrialisme asiatique moderne, nous avons tendance à oublier la manière dont ils sont fabriqués en Chine, au Vietnam, à Taiwan, en Indonésie, au Cambodge et au Myanmar - en usines non possédées mais utilisées par des entreprises comme Apple, Disney, Adidas et Walmart. Le Manchester infernal des débuts de l’industrialisation existe toujours, mais à la périphérie mondiale, trop loin pour les voyages scolaires. Après avoir externalisé en Asie la misère des longues heures de travail et des bas salaires, nous pouvons, en tant que consommateurs, récolter leurs bénéfices sans en supporter les coûts en tant que producteurs (en négligeant pour le moment ceux qui, dans une version ironique de la libération du travail, ont perdu leur emploi du fait ce processus).

    Une grande partie de ce que Freeman a à dire à propos de l’Asie est peut-être familière grâce aux reportages dans les médias, mais rassemblés dans un seul endroit, les informations sont vraiment bouleversantes. Une usine employant 350 000 personnes produisant des iPhones et rien d’autre ; permis de séjour pour les travailleurs migrants conçus pour les empêcher de s’organiser ; les dortoirs des travailleurs à la discipline quasi militaire quasi stricte. Ici, pas de villes du futur : seulement des barbelés, des gardes de sécurité en uniforme et des caméras de surveillance. Et les suicides : en 2010, 14 jeunes travailleurs ont été tués du toit d’une usine de Foxconn produisant des iPhones et des iPads. Freeman rapporte que Apple a réprimandé poliment Foxconn, et que Foxconn a réagi en prenant des mesures préventives pour éviter à son client le plus embarrassé,

    Pourquoi ces usines asiatiques sont-elles si grandes ? Les grandes usines impliquent que les patrons fassent de nombreux efforts pour contrôler leurs travailleurs. Selon Freeman, il ne s’agit pas d’économies d’échelle : les processus de production impliqués ne sont pas assez complexes pour cela. Plus vraisemblablement, ils répondent aux demandes de clients tels que Nike et Hewlett-Packard, pour lesquels la « flexibilité » est primordiale. Lorsque Apple a mis à disposition son iPhone 6 tant attendu disponible, il devait pouvoir vendre 13 millions d’unités au cours des trois premiers jours du téléphone sur le marché. Puisque la fraîcheur, selon Tim Cook, PDG d’Apple, est la propriété la plus importante d’un gadget moderne, il doit être possible d’apporter des modifications au design jusqu’à quelques semaines avant sa mise en vente. Ce type de production « juste à temps » nécessite d’énormes usines avec une énorme main-d’œuvre stockée, pour ainsi dire, dans des dortoirs appartenant à la société à proximité, prêt à être appelé à tout moment et à travailler 12 heures ou plus pendant plusieurs semaines d’affilée. Nulle part le sale secret de notre mode de vie prospère - la façon dont nous sommes épargnés de produire ce que nous avons été amenés à croire que nous avons besoin à des prix abordables - mis à nu plus clairement qu’ici.

    Ce n’est pas que Freeman laisse ses lecteurs sans espoir. Les salaires ont récemment augmenté en Asie, mais le taux de rotation du personnel reste extrêmement élevé, ce qui indique un degré d’insatisfaction des travailleurs qui pourrait devenir trop coûteux pour être maintenu par les employeurs. Le nombre et la taille des grèves dans les usines chinoises semblent considérables, ce qui dément l’idée du travailleur chinois soumis. Même la vie dans une usine Foxconn semble avoir eu certains des « effets civilisateurs » sur ses travailleurs qui, selon Freeman, ont toujours été associés à l’usine. En s’éloignant du village et en gagnant leur propre argent, même dans le pire des cas, les fils et les filles de paysans échappent à ce que Marx et Engels ont appelé « l’idiotie de la vie rurale ». La modernisation, malgré ses multiples mécontentements, pourrait-elle se propager de l’usine à la société chinoise,

    Freeman ne spécule pas sur ce qui pourrait suivre dans la longue histoire du travail organisé et de la production. Les « usines sataniques » de Foxconn créées à la demande, entre autres, de la plus grande entreprise capitaliste de tous les temps, constitueront une partie importante du tableau. Cependant, un type d’usine ou de quasi-usine tout à fait nouveau où le gros du capital productif n’est pas centralisé et où la discipline de l’usine est remplacée par la discipline du marché est tout aussi important. Dans le monde de la nouvelle entreprise de plate-forme - Uber, TaskRabbit, Deliveroo, ce genre de chose - ce n’est pas le capital capitaliste qui possède les moyens de production, mais l’ouvrier qualifié, une fois qu’ils ont remboursé le prêt qu’ils ont pris pour acheter leur équipement. La production est locale, proche du client, voire personnalisée. Il n’y a plus d’agglomération, pas de production, ou des travailleurs et de leurs espaces de vie. Seule la gestion est centralisée au niveau mondial. Mais, à l’instar des projets utopiques des années 1970 qui visaient à restaurer la dignité du travailleur d’usine, la direction émet désormais des conseils et non des commandes : cela aide les travailleurs à faire leur travail et sert les travailleurs au lieu de les pousser. Les travailleurs, à leur tour, travaillent quand ils veulent, et l ’« aliénation » de leur travail de leur vie, si caractéristique de l’usine de l’ère industrielle, est pour toujours une chose du passé.

    Ou alors c’est fait pour apparaître. En fait, la séparation taylorienne de la planification et de l’exécution n’est nulle part plus rigide que dans les nouvelles sociétés de plate-forme, où les outils de planification sont détenus exclusivement et incontestablement par la direction, souvent intégrée dans une société distincte. L’exécution, quant à elle, est laissée aux sous-traitants, qui sont contrôlés non seulement par des incitations matérielles, mais aussi par les dernières technologies comportementales, telles qu’incarnées par des algorithmes exclusifs stockés dans les derniers équipements, également propriétaires et télécommandés. des espaces dans la sphère de la production. Dans des cas extrêmes, la vie peut être transformée en travail sans que les travailleurs eux-mêmes en prennent conscience : les « utilisateurs » de Facebook, par exemple, produisent par inadvertance la ressource la plus importante de la plate-forme,

    Les catégories analytiques traditionnelles telles que le travail salarié ou le marché du travail atteignent ici les limites de leur utilité. Dans la gigantesque usine de services décentralisée, vous ne signez plus de contrat de travail mais bénéficiez d’une occasion de travailler en réseau social. Ce travail peut inclure ce que nous produisons pour Apple, Google, Facebook, Tinder, etc. Nous pensons que nous les « utilisons » alors qu’en réalité, nous sommes utilisés. Existe-t-il un rôle dans ce monde pour le droit du travail, pour la protection sociale, pour la protestation collective - en d’autres termes, pour la politique ? Pouvons-nous espérer le retour d’artisans indépendants, prêts à s’organiser en guildes modernes et en syndicats ressuscités, ou du système de gangs des quais ou de l’industrie aéronautique, tel qu’il existait encore il ya un demi-siècle en Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, les États Unis ? Ou le droit civil pourrait-il remplacer le droit du travail dans la réglementation des nouvelles usines ? Si nos sociétés considèrent toujours que leur tâche est de civiliser le monde de la production organisée, elles feraient mieux de continuer.

    • Et combien pour faire taire les syndicats ?
      –----
      « Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres. » lu au dos d’un gilet jaune

    • https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/plans-sociaux/ford-annonce-un-plan-social-apres-avoir-ecarte-l-offre-de-reprise-pour-

      https://npa2009.org/communique/ford-blanquefort-meme-pas-mort

      Mais le scandale c’est sans doute aussi des pouvoirs publics (État, collectivités locales) qui ont déversé des millions d’euros d’argent public à Ford depuis son installation en 1974, sont aujourd’hui dépassés et condamnés à déplorer une décision qui révèle leur impuissance.

      Jour de victoire
      par Sorj Chalandon

      -- Ne fermez pas la fenêtre, s’il vous plaît.

      J’avais dit ça comme ça, doucement, un simple murmure. Mais Svetlana m’a foudroyé. L’infirmière, c’était elle. Elle avait tous les droits sur cette pièce et le malade qui l’occupait. Le nombre d’oreillers, leur position sous sa tête, la couverture en plus, le couvre-lit en moins, c’était elle. Cette chambre d’agonie était devenue la sienne. Elle décidait du jour et de la nuit. Elle qui allumait le plafonnier ou la lampe de chevet. Elle qui s’emparait de la chaleur ou du silence. Elle qui avait confisqué la télécommande de la télévision.

      -- Il y a trop de bruit dans la rue, a protesté Svetlana.

      -- Il n’y en a pas assez, j’ai souri.

      Cela faisait dix ans que la vieille Moldave s’occupait de mon père. Il l’aimait bien, elle le supportait. Elle s’en débrouillait, comme la tante d’un parent arrivé à son crépuscule.

      Elle et moi, c’était autre chose. J’étais le fils en trop. L’écervelé. L’inconscient qui servait un verre de blanc frais au mourant. Celui qui lui tendait une cigarette pour une seule bouffée. J’étais l’empêcheur de mourir tranquille. Qui ouvrait les rideaux quand le soleil le réclamait. Qui remontait l’hiver avec une boule de neige pour qu’il y frotte ses lèvres de vieil enfant. Qui lui parlait de l’usine, encore et encore, même lorsqu’il fermait les yeux.

      -- Vous le fatiguez, Henry !

      -- Je le distrais, Svetlana.

      Depuis le début de soirée, la ville chavirait sous la Coupe du monde de football. Bonheur, joie, liesse. À la radio, à la télé, les journalistes puisaient dans leur dictionnaire pour trouver un mot plus haut que l’autre. De Bordeaux à Lyon, de Paris à Clermont-Ferrand, de Bayonne au plus petit bourg de Mayenne, les familles étaient dans les rues. Les boulevards chantaient, les chemins de campagne, les balcons bourgeois, les cités, les terrasses, les bords de mer, les villages de montagne. Une joie bruyante, insouciante, de klaxons de voitures, de rires de femmes, de cris d’hommes et de hurlements enfantins.

      -- Je veux qu’il écoute ça, j’ai dit.

      Elle a lâché la poignée de la fenêtre. Et puis haussé les épaules avant de quitter la pièce.

      Je me suis assis sur le lit, penché sur mon père. Il fermait les yeux, respirait faiblement.

      -- Tu entends ?

      La ville devenue folle.

      Il a hoché la tête. Son maigre sourire.

      Ce matin, je lui ai dit que l’usine vivrait. Que le gouvernement avait été ferme et que Ford renonçait à quitter le site.

      -- Ferme ? Ferme comment ?, a demandé mon père.

      Je me suis rapproché de son oreille. Il avait les yeux fermés, alors j’ai fermé les miens. Deux aveugles lumineux. Et je lui ai raconté. Ce qu’il voulait croire, ce que j’aurais aimé entendre. Ford avait décidé de lancer la nouvelle boîte de vitesses chez nous, à Blanquefort.

      -- La 8F-MID ?

      Il a souri, les yeux clos.

      Il connaissait. Il ne connaissait que ça. Enfant, il ne me racontait ni les princes ni les chevaliers, mais la mécanique. Son héros s’appelait Henri Depasse, importateur exclusif de Ford en France. C’est lui, en 1913, au 63 de la rue Fondaudège, qui avait ouvert le premier atelier de montage français de la Ford T. Francis, mon grand-père, avait travaillé pour Depasse boulevard Albert-Ier. Avec trois copains d’atelier, ils avaient même fait le chemin de Paris, jusqu’au stand 21 du Salon de l’automobile, pour voir la Ford T, leur « bordelaise », souriant aux bourgeois qui n’osaient approcher le diamant.

      -- Henry ?

      Je me suis rapproché.

      Mon père m’avait donné tout à la fois les prénoms de Ford et de Depasse.

      -- Ils ont trouvé l’argent ?

      Il avait ouvert les yeux. Déjà, son regard était ailleurs.

      -- L’argent pour quoi ?

      -- La comptabilité…

      J’ai souri à mon tour. Il parlait de la compatibilité des chaînes. Passer de la boîte 6F35 à la nouvelle technologie. Des millions d’euros.

      -- Oui, bien sûr. Tout a été réglé.

      Il me regardait.

      -- Je crois même qu’on va pouvoir continuer la 6F15. Les syndicats ont parlé de cent cinquante mille unités pour l’Europe.

      Il a levé une main, à peine. Sa paume détachée du drap. Il me regardait toujours.

      -- Mais c’est sûr ? C’est certain ? L’usine est sauvée ?

      Je me suis levé, j’ai ouvert les fenêtres plus encore.

      -- Tu n’entends pas ?

      La France fêtait le sauvetage de mon usine. C’est ce que je lui avais dit. Et l’honneur de mon grand-père, ouvrier chez Depasse. De mon père, mécanicien auto à l’âge de 17 ans. L’honneur de son fils, entré à Blanquefort en 1974, un an après son inauguration par Jacques Chaban-Delmas et Henry Ford II. L’honneur des huit cent soixante-deux salariés en lutte qui seront bientôt rejoints par deux mille autres, comme dans les années 2000. L’honneur du grand parking qui va être de nouveau plein à craquer. L’honneur de tous les gars au pied de la chaîne de montage, l’honneur des compagnons des zones de production, de montage, du traitement thermique. L’honneur des régleurs, des contrôleurs, du service achat des matières premières. L’honneur de tous ceux qui croient que le travail est le lieu de la dignité. L’honneur de nos aînés, qui montraient leur badge Ford pour rassurer le banquier. L’honneur de ceux qui croyaient l’ovale bleu un talisman à vie, sans savoir que Henry Ford avait dit : « Les hommes travaillent pour deux raisons : le salaire et la peur de perdre leur emploi. »

      L’honneur des femmes et des hommes qui ont refusé le salaire de la peur.

      -- J’entends, a murmuré mon père.

      Il savourait les cris, les chants, les sifflets, les pétards.

      Une corne de brume l’a fait sursauter. Il a chuchoté. Mon front contre le sien.

      -- On en parle à la télé ?

      J’ai allumé le poste. Je redoutais le retour de Svetlana. J’ai mis une chaîne de sport, la première, n’importe laquelle. Les Champs-Élysées étaient embrasés. Des dizaines de milliers, bras levés, sourires victorieux, une France d’avant les tourments.

      Mon père a ouvert les yeux. À peine. J’avais coupé le son. Il a observé l’écran, la liesse, cet enfant en gros plan, sur des épaules adultes. Le visage de papa était douloureux. J’ai éteint la télévision. Il boudait. Je connaissais bien ce visage. Il avait cette même moue, lorsque j’étais enfant et que je n’arrivais pas à répéter les mots savants qu’il m’apprenait.

      -- Trains épicycloïdaux, c’est pas compliqué quand même !

      Comme son père avant lui, il m’avait élevé à la Ford T.

      -- L’ancêtre des boîtes automatiques !

      Son royaume était un monde de leviers, de pédales, de sangles de commande. Ses joyaux s’appelaient Consul, Zodiac, Zephyr, mais aucun d’entre nous n’a jamais pu s’offrir une voiture née de notre travail. « On trime pour les rupins », disait mon père.

      Ni amer, ni triste, ni en colère de rien. Ford était son travail, pas son loisir.

      Il avait refermé les yeux. Il boudait. Ses lèvres mortes retombées.

      -- Ça va, papa ?

      Vague haussement d’épaules. Sa voix, épuisée d’âge et de tabac.

      -- Il n’y a pas de drapeau rouge. Pas de banderoles syndicales. Ils se croient où ? À un match de foot ?

      Je lui ai caressé les cheveux. Ça, c’était Paris. Ils sont comme ça, à Paris. Dommage qu’il ne puisse se lever, venir jusqu’à la fenêtre, parce que chez nous, place Pey-Berland, il n’y avait que ça, des drapeaux rouges. De la joie ouvrière. De la fierté, de la dignité, de la beauté.

      Il a ouvert les yeux une dernière fois.

      -- Alors on a gagné, mon fils ?

      Je lui ai pris la main.

      -- On a gagné, papa.

      Et puis il s’est rendormi, le sourire aux lèvres.

      Lorsque Svetlana est arrivée, je prenais mon sac. Elle avait les yeux mauvais.

      -- Vous ne me l’avez pas fatigué, j’espère !

      Je l’ai embrassée sur la joue. Un geste comme ça, furtif, inhabituel. Le baiser d’un papillon. Elle a haussé les épaules en faisant du vent avec les mains. Je crois bien qu’elle a ri.

      Je suis sorti dans la foule. Les joues étaient peintes en tricolore, des gamins portaient des maillots aux couleurs de l’équipe de France. La ville dansait et chantait la victoire jusqu’au vertige. Alors voilà, j’ai plongé au milieu de cette joie qui n’était plus la mienne. J’ai marché jusqu’à la cathédrale, j’ai ouvert mon sac et enfilé le maillot blanc des copains de Ford sur ma chemise, « Luttons tous ensemble pour sauver les emplois ».

      Et puis je suis monté sur le socle de la statue de Chaban, poing levé.

      Un enfant m’a imité, sa mère avec lui.

      Puis un homme qui passait.

      Et puis un jeune.

      Et puis un autre…

      Sorj Chalandon
      Journaliste et écrivain. Ce texte est extrait du livre collectif Ford Blanquefort même pas mort !, publié aux éditions Libertalia (Montreuil, 2018) sous la direction de Béatrice Walylo et Philippe Poutou, en soutien à la lutte des ouvriers de l’usine automobile Ford de Blanquefort. Les droits d’auteur seront reversés à l’Association de défense des emplois Ford.

  • What I Learnt In Silicon Valley
    https://hackernoon.com/what-i-learnt-in-silicon-valley-3878a05713f2?source=rss----3a8144eabfe3-

    I spent the last week meeting Entrepreneurs and Venture Capitalists in California.I was trying to figure out what makes people in Silicon Valley and LA special.What do they believe here that we don’t ?I’ve lived in Singapore, New York and London….but there is something different about the West Coast.Here’s what I learnt.1. Believe In Change And InnovationMost fortunes across history are built on change.These days we all confuse technology with change, but if you look at entrepreneurs and billionaires like Henry Ford, Warren Buffett, George Soros, Joseph Safra, Jacob Rothschild and Steve Schwarzmann, they aren’t technology investors, they are change investors.Each one of them saw, understood and invested in change, and benefited from it.All of them understood changes in their economies, (...)

    #startup #entrepreneurship #whatilearnt #wall-street #silicon-valley

  • À la faveur d’une réunion à laquelle je dois me rendre dans une aile de mon bureau dans laquelle je ne m’étais encore jamais allé, je découvre un atelier de créa, entendre un atelier de création, et, profitant que la porte est entrouverte, je jette un œil. Où je constate une pièce très étrange, ce sont les mêmes sous-plafonds et faux-planchers et la même moquette que dans les autres open spaces, en revanche le mobilier diffère entièrement et ressemble à s’y méprendre à celui des chambres factices dans les salles de démonstration de ces entreprises de mobilier à monter soi-même. Il y a notamment tout un coin garni de poufs, des tables hautes et des tables basses, des couleurs vives et répartis sur toutes sortes de tables, des pots remplis à craquer de feutres de couleurs, et, carrément, des pinceaux, des ciseaux, des rouleaux de feuille de couleur différentes, un massicot, des martyres pour couper au cutter, autant de choses qui pour le coup rappellerait plutôt le décor d’une école maternelle ou élémentaire, mais avec du mobilier qui serait à la taille des adultes. Et tandis que je passe cette tête curieuse, je suis hélé par une jeune femme qui ressemblerait plutôt à une illustratrice telle qu’elle serait représentée dans un magazine de droite, donc très propre sur elle, mais tout de même habillée de façon savamment négligée, surtout par rapport à mes collègues féminines d’open space, et qui me demande si je viens pour l’atelier de création, ce à quoi je tente de la détromper en lui disant que pas du tout et que je suis plutôt un ingénieur informatique qui se rend à une réunion dans laquelle il risque de repartir avec des sujets, elle me répond qu’au contraire, je ne dois pas avoir des a priori et que nous avons tous une part créative en nous. Ce qui me fait sourire. Évidemment.

    N’empêche je m’interroge à propos de l’avalanche de présupposés de cette situation. L’incongru d’une salle de création dans une entreprise spécialisée dans l’informatique bancaire. Son aménagement en un atelier très propre sur soi et aux couleurs vives et aux formes infantilisantes. Et naturellement sur le fait que cette jeune femme pense devoir combattre chez moi un a priori que ce qui se passe dans un tel atelier n’est pas sérieux, que la création n’est pas chose sérieuse. Et cette jeune femme qui enchaîne un peu les poncifs sur le thème de nous sommes tous des artistes, et si elle-même en est une, ce qu’elle semble laisser entendre, qu’est-ce qu’elle fait exactement dans les locaux de la Très Grande entreprise qui m’emploie ?

    Et si moi-même, je suis, comme il m’arrive de le dire, un artiste, qu’est-ce que je fais dans les locaux de la Très Grande Entreprise et ses ateliers de créa ?

    La jeune femme enchaîne, je dois laisser mes a priori de côté. Et je dois résister, par tous les moyens de lui révéler qui je suis vraiment, je veux dire dans d’autres cadres que celui de la Très Grande Entreprise, et que, par ailleurs, je suis un ancien étudiant des Arts Déco, parce que justement si on savait une telle chose à mon propos (et cela filtre malgré tout), on se demanderait bien comment il se fait que d’une part je sois dans le sein même de la Très Grande Entreprise et qu’elles seraient les mesures les plus appropriés qui soient pour me raccompagner vers la porte et m’expulser tel un corps étranger. Ce que je suis.

    Oui, tout cela je me le demande bien.

    De même je me demande bien ce qu’il se passe dans la tête des personnes qui sont à l’origine de ce concept de salle de créa, récréative j’imagine, au sein de la Très Grande Entreprise ? Et je m’effraie finalement que de telles inversions du sens deviennent la norme et la règle au point qu’il devient très difficile de rétablir un peu de sens à tout cela et qu’en exagérant à peine, il se passe de drôles de choses pendant la fin du monde, #pendant_qu’il_est_trop_tard.

    Revenant à mon bureau, à mon poste, devant mon ordinateur dit personnel, je décide de prendre cela en note, à la fois la surprise visuelle de cet atelier de création, son incongruité et les allers-retours un peu fous et affolés de présupposés qu’il génère. Pendant qu’il est trop tard. J’y reviendrai (comme écrirait @tintin)

  • Le capitalisme selon Jacques Prévert 1933 - Rennes info
    http://rennes-info.org/Le-capitalisme-selon-Jacques
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=220&v=d97sfLW9tBk

    Ce poème a été composé pour le groupe Octobre en avril 1933 et joué en saynète devant les grévistes de l’usine Citroën du Quai de Javel auxquels leur patron André Citroën, « Henry Ford » français et joyeux drille réputé pour sa générosité envers les croupiers, venait d’annoncer une baisse de leurs salaires d’environ 20 %. C’est Jacques Prévert qui dit son texte en voix off.

    paroles sur le site rennes-info
    #Jacques_Prévert

    • Les milliardaires d’antan avaient le mérite d’afficher sans détour leurs intentions : ils ne se cachaient pas de préférer le pillage des ressources mondiales à leur sauvegarde. Si les « barons voleurs » de l’ère industrielle comme Henry Ford, Andrew Carnegie ou John Rockefeller ont effectivement consacré une partie de leur fortune à des œuvres caritatives, il marquaient clairement la distinction : le pétrole et l’acier rapportaient de l’argent ; l’éducation et les arts aidaient à le dépenser.

      Bien entendu, les fondations éponymes n’étaient ni neutres, ni apolitiques. Elles menaient des projets qui contredisaient rarement la politique étrangère américaine et coïncidaient avec ses orientations et présupposés idéologiques. On pouvait aisément discerner l’impératif civilisationnel qui sous-tendait leur promotion de démocratie ou leur théorie du progrès. D’ailleurs, certaines de ces fondations ont fini par regretter leurs campagnes douteuses, comme Rockefeller et son imprudent soutien au contrôle de la natalité en Inde.

  • Excellent papier de Cas Muddle, Boston Review, sur le caractère américain et non populiste du phénomène Trump :

    […]

    “Though the Trump phenomenon is properly understood within the scope of American history, it is vportrayed as an aberration. In thousands of stories, U.S. readers are treated to comparisons with Adolf Hitler, Silvio Berlusconi, and Marine Le Pen, but much less so Huey Long, George Wallace, and Pat Buchanan. Trump, implicitly or explicitly, is being presented as “un-American”; a European Fremdkörper (“foreign body”) in the American polity.”

    […]

    “Though establishment Republicans have tried to distance themselves from Trump—much as op-ed writers have tried to distance the United States itself from Trump—the truth is that the party was shifting to the far right well before he entered the 2016 primaries. This is clearest at the state level, where Republicans, not third-party extremists, have been busy passing racist, misogynistic, and anti-gay legislation, such as legally pointless but politically potent sharia bans, laws curbing constitutionally protected access to abortion, and bills designed to protect discrimination against LGBT people. Many of these policies even predate the Tea Party movement, itself a symptom of a right turn underway in the GOP since the 1990s. Trump’s impending nomination can be seen as a powerful aftershock of the Tea Party, a grassroots mobilization whose impact is too-often minimized.”

    […]

    “Trump, despite ample assertions to the contrary, is not a populist. Like European counterparts, he argues that “the elite” are uniformly corrupt. But unlike European politicians, he does not exalt the virtues of “the people.” Trump is not the Vox Populi (voice of The People) but the Vox Donaldus (voice of The Donald). Rather than claiming to offer common-sense solutions or follow the will of the people, Trump promises to make “better deals” because he knows “the art of the deal.”

    […]

    “Trump stands in a long tradition of right-wing businessmen who present themselves as saviors of “the American way” and who are able to attract cross-class coalitions of supporters: Henry Ford, Robert W. Welch Jr., and Perot are just a few who have taken this approach.”

    […]

    “If instead we take the history and traditions of U.S. radical-right politics more seriously, we will not only better understand the Trump phenomenon but also the strengths and weaknesses of liberal democracy in the United States.”

    L’article complet: https://tinyurl.com/zda5uvo

  • Compilation de liens critiques envers les #panamapapers :

    – les documents auraient dû être tous publiés, le temps passé par les journalistes sélectionnés à analyser les documents est du temps perdu pour d’autres personnes qui auraient eu besoin des mêmes données
    https://twitter.com/anatolium/status/716730645104488448

    – les documents auraient dû être tous publiés, ç’aurait été analysé plus vite
    https://twitter.com/alexjc/status/716733836982362112

    – les documents auraient dû être tous publiés, ne pas publier les documents c’est de la complicité
    https://twitter.com/vincib/status/716727252583596032

    – Les journaux "font leur petit business" des révélations au compte-goutte
    – On ne voit pas d’Américains
    – On parle d’Assad mais c’est ses cousins
    – Pourquoi avoir dessiné Ahmadinejad et pas Cameron
    – Tout ça est financé par les oligarques US (Soros, USAID)
    – La fuite provien(drai)t de “US Intel” (selon Pepe Escobar)
    http://seenthis.net/messages/476514

    – les journaux occidentaux choisis orientent les révélations dans le sens qui conforte leur vision du monde (par Craig Murray, ancien diplomate britannique)
    https://www.craigmurray.org.uk/archives/2016/04/corporate-media-gatekeepers-protect-western-1-from-panama-leak

    – On parle d’Assad mais c’est ses cousins
    – Les révélations sont biaisées, sélectivement choisies (“framed”)
    – la mise en scène ridicule du Guardian
    https://www.youtube.com/watch?v=A3uCs7ebHTI

    – la mise en scène ridicule du Guardian
    – l’implication de Poutine n’est pas démontrée (variante sur “c’est ses cousins”)
    – pourquoi un dessin de Poutine et pas de Cameron ?
    http://off-guardian.org/2016/04/03/panama-papers-cause-guardian-to-collapse-into-self-parody

    – où sont les Américains et les Britanniques ?
    http://www.thecanary.co/2016/04/04/media-leaving-significant-home-truths-panama-papers-report

    – pourquoi parler de Poutine et pas des Américains ?
    https://www.rt.com/news/338439-panama-papers-icij-leak-russia

    – des documents volés en guise de source, c’est pas bien (par grumpy Pierre Péan)
    http://www.rts.ch/info/monde/7624319--des-revelations-sur-la-base-de-documents-voles-cela-pose-probleme-.html

    – les révélations sont orientées selon l’agenda occidental dominant
    – ces infos secrètes qui circulent créent des opportunités de chantage et de revente (savoir ce qu’il y a sur toi ou sur tes concurrents…)
    – ICIJ est ridicule
    – Tout ça est financé par les oligarques US (Soros, USAID)
    – les journaux sélectionnés sont tous des soutiens de l’establishment
    – la fuite a “probablement” été obtenue par les services secrets US
    http://www.moonofalabama.org/2016/04/selected-leak-of-the-panamapapers-creates-huge-blackmail-potential.ht

    (avec un merci spécial à C.)

    Disclaimer : j’ai travaillé sur cette enquête, à un très très modeste niveau (assistance éditoriale). Je partage certaines des critiques référencées, mais certainement pas toutes.

  • 2月19日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-160219

    Papier is out! paper.li/ChikuwaQ/13277… Stories via @EstherHawdon @CinemaMonde @Arendt_Center posted at 09:15:11

    RT @Independent: A city in Australia is being taken over by tumbleweed ind.pn/1Ts42P3 pic.twitter.com/fZcnRPRSUL posted at 08:54:50

    RT @zim2918: Floating. Pen and Ink pic.twitter.com/cI6BBbqGgB posted at 08:48:58

    RT @TheAtlantic: The FBI’s conscription of Apple’s software engineers theatln.tc/1PTpTsB pic.twitter.com/ttsY04UDMI posted at 08:41:29

    RT @monde_libre: Le rêve brisé d’Henry Ford au Brésil dans les années 1930 - National Geographic goo.gl/njcAqO pic.twitter.com/8ZV6wbMy1k posted at 08:31:03

    Top story: Pope suggests contraception can be condoned in Zika crisis | World n… www.theguardian.com/world/2016/feb…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 06:45:07

    Top (...)

  • Des liaisons dangereuses

    Il est clair que les événements du 13 Novembre -qu’il ne faut pas séparer des événements antérieurs (Merah, Charlie) - nous renvoient à un constat  : celui d’être en présence d’une tendance de fond particulièrement morbide, néfaste et #anti-lumières ; un véritable courant contre-révolutionnaire qui se dévoile de plus en plus et que l’on peut qualifier de «  fasciste », au sens général de ce terme. Mais, tout ceci n’est pas nouveau en dépit de ce nouvel épisode parisien aussi tragique que spectaculaire.

    En effet, ce courant anti-lumières se traduit, depuis les années 1970’, par un regain des idéologies conservatrices, qu’elles soient religieuses ou laïques (1). Nous avons déjà écrit (2) sur ce courant anti-lumières en le désignant par le terme de «  #postmodernisme  », lequel, dans sa logique, promeut une spécificité culturelle tendant, entre autres aspects fallacieux, à assimiler et à recycler le concept de race.

    Il faut savoir que deux des plus influents auteurs de l’islamisme politique, Sayyid Qutb et Ali Shariati, se sont inspirés avec enthousiasme des écrits d’#Alexis_Carrel. Ce dernier avait développé des théories socio-eugéniques très élaborées allant jusqu’à être couronnées par un prix Nobel (!). Oracle du régime de Vichy, Carrel reste, encore aujourd’hui, un matériel standard de lecture au sein des universités d’été du FN (3)  !

    D’où l’intérêt de le démasquer, de s’y intéresser (à bon escient) et de le faire savoir.

    L’insistance de Carrel sur la minorité créative et salutaire, ainsi que sur la dégénérescence raciale et culturelle, n’est peut-être pas aussi systématique ou sophistiquée qu’elle peut l’être chez d’autres penseurs tels que Nordau, Klages, Nietzche ou Jünger. Mais, cette notion de dégénérescence a des affinités génériques, idéologiques et conceptuelles avec la critique que font les islamistes de la société contemporaine, car elle s’ancre dans une vision vitaliste de la société.

    Si tout comme Carrel - et certains penseurs allemands - Henry Ford et Albert Freeman attribuent cette dégénérescence supposée au prolétariat et à la massification de la société, des penseurs tels que Mawdûdi ou Qutb en blâment la non-islamité (qui selon eux serait synonyme de dégénérescence) et prônent une (ré-)islamisation massive capable de soumettre le prolétariat récalcitrant.

    Toutes ces figures de l’occidentalité sont de première importance dans la pensée politique européenne « moderne ». Peu connues du grand public, ces figures ont été reléguées dans les oubliettes de l’Histoire, après que leurs idées mystificatrices aient, logiquement, été battues en brèche dans le combat idéologique qui les avait opposées à la lucidité du rationalisme. Cela nous oblige à revenir sur un passé qui a refait surface en catimini, profitant de l’amnésie collective qui a opportunément suivi la mise en échec de ces idées absurdes.

    L’adulation postmoderne de la différence n’est pas suffisamment consciente de ses origines (!) idéologiques et conceptuelles.

    Une autre affinité, et non des moindres, est l’antisémitisme. Même si les derniers événements semblent, apparemment, avoir franchis un seuil de plus dans l’arbitraire – en frappant sans cibler les juifs en particulier, mais une population plus large - il ne faut pas oublier que l’antisémitisme fait partie de l’arsenal idéologique de l’Etat islamique.

    L’antisémitisme qui imprègne les quartiers depuis de nombreuses années offre, donc et par ce biais, un terrain propice à recevoir, favorablement, les discours de cette nouvelle entité. Il est, paradoxalement, nourri par deux sources contraires en apparence, mais qui, en définitive, se renforcent.

    L’antisémitisme professé par les imams puise ses racines dans une vieille rivalité religieuse – et politique - entre islam et judaïsme. Cet antisémitisme influence beaucoup le discours politique des jeunes ; qu’ils soient, d’ailleurs, pleinement fanatisés ou non. La banalisation de ce discours est un danger imminent et potentiellement dévastateur.

    Cette variante de l’antisémitisme est renforcée par la propagande pro-révisionniste des très chrétiens Alain Soral et Dieudonné M’bala M’bala qui eux aussi se distinguent par l’orientation de leur discours.

    Il faut être conscients des fondements communs qui relient ces deux variantes à l’antisémitisme nazi – mais la preuve n’est plus à faire. Le nazisme fut, aussi, porté par des chrétiens. Au Moyen-Orient, l’antisémitisme fut et est porté par les fondamentalistes musulmans. Les deux courants ont en commun, et depuis longtemps, le même leitmotiv qui est la volonté de voir disparaître les Juifs de l’aire géographique dans laquelle ils se trouvent ; ou «  mieux  », de la surface du globe.

    Quant aux idées portées par les antisémites locaux, elles sont, pour le moins, fascisantes. L’antisémitisme a toujours été très présent dans l’idéologie et dans les faits de toutes les variantes du fascisme, que cela soit sous Pétain ou sous Mussolini (4).

    Le passage à l’acte, par le meurtre d’enfants – Merah (de façon particulièrement barbare et impitoyable - tirs à bout portant) - et le meurtre de personnes adultes, en raison de leur appartenance à la religion juive, fait écho aux crimes antisémites du passé (guerre de 39-45, tous les pogroms et autres attaques contre les ghettos juifs dans l’Histoire). Dès lors, pour nous, la qualification de fascistes ne fait plus aucun doute.

    Entre les islamistes et les représentants de l’irrationalisme politique européen, il y a, en fin de compte, beaucoup plus que des affinités choisies de façon subliminale.

    C’est, aussi, le cas de la mystique de la mort - et du sacrifice - comme remède au « délabrement » -, et de la glorification du sang, du feu et de l’acier comme forme directe de l’action politique.

    Le culte du martyr et de la guerre inscrivent le sacrifice de soi dans un rite de passage, de socialisation intense, auquel les groupes islamistes soumettent leurs membres.

    Goebbels – de triste mémoire - déclarait déjà que «  La guerre est la forme la plus élémentaire de l’amour de la vie  » . Mussolini, lui, énonçait que « L’homme se réalise dans la guerre  » . Quant aux franquistes, c’était le « Viva la muerte !  » .

    A l’évidence, l’#islamisme ne diffère, fondamentalement, pas des idéologies qu’incarnent ces tristes personnages.

    1.- Même si les idéologies supposées laïques se sont effondrées (que ce soit Bachar, les états communistes d’Europe, etc.) et si aux USA, en Amérique du sud, en Asie, il n’y a pas de courant laïque qui soit significatif.

    2.-Voir l’article dans le n° 145 de @anarchosyndicalisme ! (#Journées_iconoclastes).

    3.- Consulter, par exemple : http://www.liberation.fr/france/2005/07/02/le-petainiste-carrel-idole-des-jeunes-du-fn_525401 Cela démontre et confirme le lien générique entre eux.

    4.- En revanche, dans l’Espagne de Franco, les Juifs qui arrivaient de France pendant la seconde guerre mondiale n’étaient pas réellement persécutés. C’est une des choses qui a permis au dictateur Franco de s’en sortir après la fin de cette guerre. Il ne faut pas y voir de la bonté de sa part, mais plutôt un opportunisme politique devant lui permettre de rester au pouvoir – surtout, quand on connaît la force de la révolution sociale qui eut lieu à partir de 1936, en Espagne.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°147 /// Décembre 2015 - Janvier 2016

    Dossier #Paris_13_novembre_2015

    • wp : "L’Europe des Lumières a ainsi ses lieux privilégiés : cénacles des grandes villes thermales, cours des capitales européennes, chambres de lectures, théâtres, opéras, cabinets de curiosités, salons littéraires et salons artistiques, voire salons de physique à l’instar de celui animé par l’abbé Nollet, Académies, loges maçonniques, cafés mondains, clubs politiques à l’anglaise.

      Ces lieux où se croisent les anciennes et les nouvelles élites, les artistes sans fortune et leurs mécènes, les agents de l’État et les aventuriers, sont le creuset d’une communauté cosmopolite et hétérogène, faite d’entre soi et d’exclusion. Ils participent à l’affirmation d’une « sphère publique bourgeoise »"

  • Vous avez dit Soral ?
    https://mars-infos.org/vous-avez-dit-soral-531

    À partir d’une analyse des livres d’Alain Soral, ce texte étudie le rapport qu’a celui-ci avec les Noirs, les Arabes, les Juifs et les Gitans, ainsi qu’avec les femmes, les homosexuels et... le pouvoir. « Notre objet n’est pas, ici, de présenter ses thèses principales (sur le féminisme, la Banque, (...) — Infokiosques.net, Editions Tout mais pas l’indifférence, Médine, Disiz, 1, 2, Fakir, 3, Guevara, Castro, Lumumba, Sankara, Poutine, Kadhafi, Chávez, Ahmadinejad, Jeanne d’Arc, 4, 5, de Gaulle, Michel Clouscard, présente revue, 6, Robespierre, Marx, Bakounine, Proudhon, Orwell, Georges Sorel, Action française, Henri Béraud, 7, Pasolini, Lucien Goldmann, Georg Lukács, Lazare, Kropotkine, Thoreau, Maurras, Delassus, de Poncins, Childe Vere Gordon, Bonnard, Ezra Pound, Drumont, Henry Ford, 8, 9, (...)

  • • « Les bêtes sont encore vivantes au moment où on les tronçonne »
    http://www.liberation.fr/terre/2015/03/06/les-betes-sont-encore-vivantes-au-moment-ou-on-les-tronconne_1215730

    La journaliste Anne de Loisy avait enquêté en 2012 sur les abattoirs pour l’émission Envoyé spécial. Elle en a tiré Bon appétit ! Quand l’industrie de la viande nous mène en barquette, un livre très documenté paru fin février sur la filière de la barbaque, des éleveurs à nos assiettes.

    https://montenlair.files.wordpress.com/2015/02/anne.jpg?w=640
    #viande #industrie

  • La vérité éclate : un accès de franchise de la Banque d’Angleterre démolit les bases théoriques de l’austérité. (The Guardian)

    http://www.legrandsoir.info/la-verite-eclate-un-acces-de-franchise-de-la-banque-d-angleterre-demol

    On dit que dans les années 1930, Henry Ford aurait fait remarquer que c’était une bonne chose que la plupart des Américains ne savent pas comment fonctionne réellement le système bancaire, parce que s’ils le savaient, « il y aurait une révolution avant demain matin ».

    La semaine dernière, il s’est passé quelque chose de remarquable. La Banque d’Angleterre a vendu la mèche. Dans un document intitulé « La création de l’argent dans l’économie moderne », co-écrit par trois économistes de la Direction de l’Analyse Monétaire de la banque, ces derniers ont déclaré catégoriquement que les hypothèses les plus courantes sur le fonctionnement du système bancaire sont tout simplement fausses, et que les positions plus populistes, plus hétérodoxes qui sont généralement associées à des groupes comme Occupy Wall Street, sont correctes. Ce faisant, ils ont jeté aux orties les bases théoriques de l’austérité.

    David Graeber

    #David-Graeber

  • The truth is out: money is just an IOU, and the banks are rolling in it | David Graeber | Comment is free | theguardian.com
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/mar/18/truth-money-iou-bank-of-england-austerity

    Back in the 1930s, Henry Ford is supposed to have remarked that it was a good thing that most Americans didn’t know how banking really works, because if they did, “there’d be a revolution before tomorrow morning”.

    Last week, something remarkable happened. The Bank of England let the cat out of the bag. In a paper called “Money Creation in the Modern Economy”, co-authored by three economists from the Bank’s Monetary Analysis Directorate, they stated outright that most common assumptions of how banking works are simply wrong, and that the kind of populist, heterodox positions more ordinarily associated with groups such as Occupy Wall Street are correct. In doing so, they have effectively thrown the entire theoretical basis for austerity out of the window.

  • The truth is out: money is just an IOU, and the banks are rolling in it | David Graeber | Comment | The Guardian
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/mar/18/truth-money-iou-bank-of-england-austerity

    Back in the 1930s, Henry Ford is supposed to have remarked that it was a good thing that most Americans didn’t know how banking really works, because if they did, “there’d be a revolution before tomorrow morning”.

    Last week, something remarkable happened. The Bank of England let the cat out of the bag. In a paper called “Money Creation in the Modern Economy”, co-authored by three economists from the Bank’s Monetary Analysis Directorate, they stated outright that most common assumptions of how banking works are simply wrong, and that the kind of populist, heterodox positions more ordinarily associated with groups such as Occupy Wall Street are correct. In doing so, they have effectively thrown the entire theoretical basis for austerity out of the window.
    (…)
    Why did the Bank of England suddenly admit all this? Well, one reason is because it’s obviously true. The Bank’s job is to actually run the system, and of late, the system has not been running especially well. It’s possible that it decided that maintaining the fantasy-land version of economics that has proved so convenient to the rich is simply a luxury it can no longer afford.

    But politically, this is taking an enormous risk. Just consider what might happen if mortgage holders realised the money the bank lent them is not, really, the life savings of some thrifty pensioner, but something the bank just whisked into existence through its possession of a magic wand which we, the public, handed over to it.

    Historically, the Bank of England has tended to be a bellwether, staking out seeming radical positions that ultimately become new orthodoxies. If that’s what’s happening here, we might soon be in a position to learn if Henry Ford was right.

    Note: #IOU, juste à lire phonétiquement I owe you

    En même temps,

    David Graeber (né le 12 février 1961) est un anthropologue et anarchiste américain.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Graeber

  • Une chronologie historique assez détaillée et très intéressante, retraçant l’évolution d’une grande variété d’événements...

    C’est Hillary Shaw de Harper Adams University à Newport qui nous la propose en ces termes :

    www.fooddeserts.org, section 8, now has links to chronological list of world events. if you find, like me, that many students have a limited appreciation of world history (and you don’t share the view of Henry Ford that ’history is bunk’ (as I teach about the reasons why Wal-Mart’s German venture went wrong, many of these reasons being history-related, for example the insistence that all board meetings be conducted in English, or lack of appreciation of why Germans hate inflation, or have a keen sense of preservation for the environmemnt), then this resource may be useful.

    The students think Wal-Mart’s schoolboy errors are quite funny - until you ask how they would feel to be the executive of the German operation, post failure, up in front of the CEO explaining exactly how /why you’ve lost the company...

    Essayez donc de vous y perdre, c’est assez marrant

    http://www.fooddeserts.org/images/00-1799.htm
    http://www.fooddeserts.org/images/1800-1899.htm
    http://www.fooddeserts.org/images/1900-1929.htm
    http://www.fooddeserts.org/images/1930-1949.htm
    http://www.fooddeserts.org/images/1950-1979.htm
    http://www.fooddeserts.org/images/1980-now.htm

    #histoire #chronologie #hillary_shaw

  • Le rêve amazonien de Henry Ford | Greg Grandin (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/GRANDIN/20849

    Il adorait l’ordre et le pain complet, détestait les vaches et les syndicalistes. Au début du XXe siècle, l’industriel américain Henry Ford impose sa vision du monde à la construction automobile. Avec l’ambition d’étendre « rationalisation » et « standardisation » à toutes les activités humaines. En créant Fordlandia au cœur de l’Amazonie, autour d’un centre de production de caoutchouc pour ses pneumatiques, il met son rêve en pratique. (...) Source : Le Monde diplomatique

  • Le rêve amazonien de Henry Ford | Greg Grandin
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/GRANDIN/20849

    Au début du XXe siècle, l’industriel américain Henry Ford impose sa vision du monde à la construction automobile, avec l’ambition d’étendre « rationalisation » et « standardisation » à toutes les activités humaines. En créant Fordlandia, au cœur de l’Amazonie, il met son rêve en pratique. / #Brésil, (...) / Brésil, États-Unis, #Automobile, #Capitalisme, #Entreprise, #Histoire, #Industrie, Pauvreté, #Travail, #Ville, Matières premières, #Environnement - 2011/08

    #États-Unis #Pauvreté #Matières_premières #2011/08