person:hubert védrine

  • Macron sans surprise, chaque jour plus minable que le précédent.

    Génocide au Rwanda : des historiens écartés de la future commission d’enquête

    https://www.la-croix.com/Monde/Afrique/Genocide-Rwanda-historiens-ecartes-future-commission-denquete-2019-03-29-1

    Deux spécialistes français du #génocide contre les #Tutsis au #Rwanda en 1994 auraient été récusés par le pouvoir politique français, quelques jours avant la probable annonce, vendredi 5 avril, par Emmanuel Macron de la création d’une commission d’enquête sur les archives françaises sur le rôle de la France au Rwanda.

  • Pour la première fois, un général reconnaît la « faute » de la France au Rwanda - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140319/pour-la-premiere-fois-un-general-reconnait-la-faute-de-la-france-au-rwanda

    Aussi le colonel Pierre-Célestin Rwagafilita, chef d’état-major de la gendarmerie, demande-t-il le maximum au général Varret : des mitrailleuses et des mortiers pour faire du maintien de l’ordre. Pas question, répond l’officier français : « Devant mon refus catégorique, se souvient-il, le chef de la gendarmerie dit : “Messieurs, vous pouvez partir, je reste avec le général.” Et là il me dit : “On est en tête à tête, entre militaires, on va parler clairement… Je vous demande ces armes, car je vais participer avec l’armée à la liquidation du problème. Le problème, il est très simple : les Tutsis ne sont pas très nombreux, on va les liquider”. »

    Quatre ans avant le génocide, un officier rwandais dévoile explicitement les intentions meurtrières du régime à son homologue français. Un message à prendre au sérieux, car Pierre-Célestin Rwagafilita est un homme du premier cercle du président rwandais en exercice Juvénal Habyarimana.

    [...]

    Dans une note au président datée du 26 février 1993, il met en garde l’Élysée : « Le seul moyen de pression un peu fort qui nous reste – l’intervention directe étant exclue – me semble l’éventualité de notre désengagement. » Son directeur de cabinet adjoint, Louis Gauthier, était plus précis lorsque nous l’avions interrogé en 2014 : « Pierre Joxe avait une réserve assez marquée à l’égard de la cellule africaine de l’Élysée et du général Quesnot. Il y avait une cellule parallèle avec laquelle Joxe entendait rompre. » Il ne sera pas suivi.

    https://youtu.be/BgKcnat2b1c

    [...]

    Pour le général Varret, l’ancien haut fonctionnaire devrait s’expliquer sur les « erreurs politiques et les erreurs militaires » commises. Hubert Védrine n’a pas répondu à la sollicitation de Mediapart.

    Jean Varret ne verra pas la fin de l’histoire. Débarqué de son poste au printemps 1993, il refuse le placard doré que lui propose l’Élysée et quitte l’armée.

    [...]

    En toute logique, il estime donc que « certains » ont bien « une responsabilité » liée à cette « faute » : « Il y a eu quand même un aveuglement. C’est-à-dire qu’aucun civil ou militaire n’aurait souhaité le génocide. Aucun. Par contre, certains n’ont pas pris le risque au sérieux. »

  • Afrikarabia » Génocide des Tutsi du Rwanda : Hubert Védrine en ligne de mire
    http://afrikarabia.com/wordpress/genocide-des-tutsi-du-rwanda-hubert-vedrine-en-ligne-de-mire

    Hubert Védrine est vent debout face aux critiques. Depuis près d’un quart de siècle, il pérore sur la géopolitique mondiale dans des médias, des colloques et conférences, ou dans ses livres comme Les mondes de François Mitterrand, ou Face à l’Hyperpuissance et plus récemment Comptes à rebours (Fayard, 2018). Il se présente comme un observateur averti, prudent, soucieux de neutralité. Ce qui contraste avec une certaine hystérie anti-tutsi de l’Elysée dans les années 1990-1995, une forme de racisme que Védrine s’efforçait alors de cacher mais que rappellent les archives.

    D’où la stupéfaction de Stéphane Audoin-Rouzeau, historien, directeur d’études à l’École des hautes-études en sciences sociales (EHESS). Et de André Burguière, également historien, ancien directeur d’études à l’EHESS. Ils ont découvert l’invitation faite à Hubert Védrine par la Fondation de « plancher sur « trois questions qui traversent le thème du séminaire » :

    De quelles informations disposiez-vous lors des décisions auxquelles vous avez participé dans des crises passées ? Quels services ou administrations vous ont semblé avoir la vue la plus juste de la situation ?
    Etiez-vous en rapport avec des chercheurs ou des universitaires lors de vos différentes fonctions ? Et si oui de quelle façon ? Ces échanges vous ont-ils été utiles ?
    A postériori vous semble-t-il que les décisions auxquelles vous avez participé auraient été différentes avec des analyses et des études académiques plus approfondies ? »

    La stupéfaction de Stéphane
    Audoin-Rouzeau

    Les responsables de la Fondation de la maison des sciences de l’homme, au premier rang desquels son président, l’historien Michel Wieviorka, sont-ils conscients du caractère provocateur de ces « questions » au regard de la pratique politique de Hubert Védrine, à l’Elysée vis-à-vis du Rwanda ? « En tant que chercheur de l’EHESS, comme historien, comme simple citoyen enfin, face à cette intervention programmée d’Hubert Védrine au 54 boulevard Raspail (siège de la Fondation de la Maison des sciences de l’Homme, voisine de palier de l’École des hautes-études en sciences sociales) je tenais tout simplement à dire ma honte », déclare Stéphane Audoin-Rouzeau. Il ajoute : « Cette invitation est tout simplement scandaleuse. (…) Elle surprend d’autant plus que l’on sait le peu de cas que l’ancien Secrétaire général de l’Élysée entre 1991 et 1995 fit de la recherche lors de l’une des « crises internationales » majeure de la fin du XXe siècle : le génocide des Tutsi du Rwanda (800.000 victimes au moins, entre avril et juillet 1994). »

  • Ministres sortants, leur vie loin des ors de la République ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/21/ministres-sortants-leur-vie-loin-des-ors-de-la-republique

    Ministres sortants, leur vie loin des ors de la République !
    septembre 21, 2018 par salim sellami, publié dans uncategorized
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     Photo : S. Sellami.                                                                  

    Dans ces mêmes colonnes, El Yazid Dib, abordant ce sujet, écrivait bien à propos : « Que de noms et de noms sont partis dans la masse sans pouvoir se détacher d’une ivresse de pouvoir, sans pouvoir oser se mêler à la foule » ! 
    Après de longues années à occuper des postes ministériels, certains membres du gouvernement, qui compteront parmi les sortants, auront du mal à s’accoutumer à leur nouvelle vie. Plus de voiture de fonction, encore moins de chauffeur ou gardes du corps, leur quotidien va redevenir « normal » ! 

    Si pour certains ministres, cette nouvelle vie est difficile à appréhender du fait des regards de la société, des amis et de la famille, pour d’autres par contre, la réintégration dans la « vie civile » se fera sans heurts. 

    Mais avant d’aborder cela, arrêtons-nous, un instant, sur la question du jour : quelle est la durée de vie d’un ministre en politique ? 

    Il faut dire que la fonction est éphémère et beaucoup de ministres l’ont appris à leurs dépens. En moyenne, ils restent en poste deux où trois. Aujourd’hui avec les multiples remaniements gouvernementaux, les erreurs de casting, les révocations pour fautes graves et les démissions pour cause de maladie (très rares certes), la durée en poste d’un membre du gouvernement est limitée ; pour autant, certains ont réussi à rester en place plus de 10 ans (Boubekeur Benbouzid, par exemple). 

    Et l’autre question qui vient à l’esprit, est la suivante : y a-t-il une vie loin des ors de la République ? 

    Des cabinets, aux postes de ministres, des personnalités politiques ont réussi parfois à mettre leur expérience et leurs réseaux à contribution des partenaires privés ou publics désireux de développer un projet. 

    L’exemple d’Hubert Védrine, l’ancien ministre des affaires étrangères français est à ce titre, élogieux ; il a décidé de quitter la politique en 2007, après l’échec aux présidentielles de Lionel Jospin. Il a rejoint le secteur privé où il a créé, avec succès, une société de « conseil en géopolitique et en stratégie internationale ». 

    Tout comme lui, l’algérien Lakhdar Brahimi s’est inscrit dans la même trajectoire. Ancien ministre des affaires étrangères, Secrétaire Général Adjoint de la Ligue Arabe et de l’ONU, il a été aussi « envoyé spécial » en charge de nombreux dossiers, ce qui ne l’a pas empêché par la suite, de trouver les ressources nécessaires pour enseigner à « science-po Paris ». 

    Son exemple reste tout de même exceptionnel, car pour beaucoup d’anciens ministres, passer d’un rythme de travail épuisant à une vie normale est en soi, une épreuve dans les jours qui suivent la passation des pouvoirs. Le retour au quotidien peut-être très difficile pour certains d’entre eux, voire pire, car la mention « ancien ministre » sur leur C.V se révèle être un handicap, plutôt qu’un atout. 

    Beaucoup de ministres, à coup sûr, vont rejoindre la cohorte des anciens ministres installés à l’étranger. A croire les statistiques, sur 700 anciens ministres ou députés, 500 pour le moins ont fait le choix volontaire d’aller vivre à l’étranger, en Europe ou dans les pays arabes. 

    Et cela pose à l’évidence un sérieux problème : comment peut-on par exemple, reconduire ou nommer un ministre dont le projet, une fois évincé du gouvernement, est d’aller s’établir à l’étranger ? 

    Peut-il vraiment se consacrer à développer un pays dans lequel ni lui encore moins ses enfants ne voudront y vivre ? 

    Ceci étant dit, nos responsables, une fois de l’autre côté de la Méditerranée, s’arrangent pour se faire recruter comme consultants, et cadres d’entreprises « performants » pour ce qui concerne les anciens de la Banque d’Algérie, PDG et autres cadres de Sonatrach. 

    Mais on les retrouve aussi dans des métiers plus surprenants comme le commerce, l’hôtellerie, la restauration et même la boucherie « hallal » ! 

    Au pays, il faut le dire aussi, d’anciens ministres moins chanceux, une fois débarqués du gouvernement, restent confinés chez eux, à broyer du noir, au moment même ou leurs collègues, plus introduits, sont revenus à la politique, par la députation ! En 2007 par exemple, 17 ex-ministres ont été élus à l’APN ; d’autres, plus chanceux, ont bénéficié de « parachutes dorés » : Djamel Ould Abbès, Said Berkat, Nouara Djaaffar, Hachemi Djiar entre autres et aussi Boubekeur Benbouzid, celui-là même qui a occupé le poste de ministre de l’éducation nationale pendant plus de 15 ans, avec le résultat que l’on sait ! Ils ont été désignés dans le tiers présidentiel, au Sénat. 

    Dure la vie d’un ministre ? Peut-être pas, mais la chute n’est pas sans conséquence sur leur personne, voire leur propre entourage. Un ex-ministre, Kamel Bouchama en l’occurrence, racontait ainsi son éviction : « tu fais du bon travail, lui avait dit le président Chadli, mais je dois confier ton portefeuille à quelqu’un d’autre ; sois patient, tu auras de nouvelles responsabilités dans quelques temps ». Les mois passèrent et l’ex-ministre à eu tout le temps de mesurer le vide qui l’entourait et aussi de compter les journées, non sans entrainer femme et enfants, selon ses dires, dans une « ambiance neurasthénique » ; il a beaucoup fumé et souffert aussi de migraines et de lumbago. Son téléphone est resté muet, plus de 10 ans, jusqu’au jour où il a été nommé ambassadeur en Syrie. 

    De cette expérience traumatisante, il a tiré un livre qu’il a intitulé, à juste titre, « Mémoires d’un rescapé » ; « je l’ai écrit pour raconter l’affliction et les souffrances de tous les cadres de mon pays : dès qu’ils ne sont plus dans les bonnes grâces des décideurs, ils sont jetés, sans remord ni considération ! », a-t-il tenu à le souligner. 

    Est-il si dur de quitter le pouvoir ? Comment passe-t-on, du jour au lendemain, du statut de ministre à celui de citoyen lambda ? Après la disgrâce, la révocation ne peut-elle être que brutale ou, au contraire, le départ est plutôt synonyme de délivrance pour le ministre limogé ? 

    Toutes les réponses à ces questions sont également à rechercher dans l’expérience éprouvante de Halim Benattalah, ancien secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger. Il n’a pas eu droit à une audience, encore moins à une explication de son éviction du gouvernement. Il raconte que c’est Ahmed Ouyahia, le premier ministre d’alors qui lui a annoncé, sèchement et brièvement la sentence : « le président a décidé de ne pas vous reconduire dans vos fonctions ! ». J’ai reçu la nouvelle avec un pincement au cœur a confié Benattalah ; ce n’est jamais agréable de se faire congédier. Tout s’arrête subitement ! Il faut tout de suite préparer un projet de vie et surtout, ne pas se laisser aspirer par la vacuité qui s’installe après la fin de fonctions. 

    Quitter le pouvoir, les privilèges, c’est un déchirement pour tous ceux qui ont eu à l’exercer. Certains sont anéantis, car la perte du statut de ministre est vécue comme une honte et une déchéance. Ceux qui s’accrochent aux privilèges dépriment, divorcent même, quand ils ne perdent pas leurs enfants. Ceux qui surmontent leur peine, deviennent invivables pour leur entourage. Comme s’ils étaient amputés d’une partie d’eux-mêmes ! Ceux-là n’aspirent qu’à revenir à tout prix, caressant l’espoir d’être rappelés de nouveau ; ils se résigneront très vite, contrairement aux revanchards qui rejoindront l’opposition au prix de renoncements inimaginables ! 

    Pendant ce temps-là, l’anglais Tony Blair est devenu conseiller d’une Banque Internationale, l’allemand Gerhard Schröder est rentré comme consultant dans une grande firme internationale et le français Dominique de Villepin a ouvert un cabinet d’avocat ! Tout comme les ministres Jack Lang ou Luc Ferry qui ont repris leur chaire de professeur à l’université ! 

    Ce qui a inspiré l’ancien ministre de la formation et de l’enseignement professionnel El Hadi Khaldi et bien avant lui Ahmed Djebbar, l’ancien ministre du président Mohamed Boudiaf, qui sont restés au pays, aux côtés de leurs étudiants qu’ils ont rejoints dès leur sortie du gouvernement ! 

    Tout ceci pour dire que les anciens ministres ne quittent pas forcément le pays après leur départ du gouvernement et qu’en conséquence nul n’a le droit de leur jeter l’opprobre au motif fallacieux que « tous sont pourris ! ». 

    D’autres anciens responsables, se sont faits remarqués par exemple, par leur talent d’écrivain : 

    – Kamel Bouchama, justement, ancien ministre de la jeunesse et des sports et aussi ambassadeur, auteur à succès d’une quinzaine de livres 

    – Karim Younes, ancien ministre, ex-président de l’APN qui vient de publier un 3ème livre intitulé « La chute de Grenade ou la nouvelle géographie du monde ». 

    – Abdelkader Khelil, ancien délégué au développement économique et à l’aménagement territorial, écrivain lui aussi et auteur d’analyses politiques et économiques, aussi nombreuses que pertinentes 

    – Zinedine Sekfali ancien ministre du tourisme, analyste et essayiste à succès. 

    – Abdellatif Benachenhou ancien ministre des finances qui n’a de cesse de débattre, généreusement, de toutes les questions économiques et financières de l’heure. 

    – Nour Eddine Boukrouh, qu’on ne présente plus ! Ancien ministre, personnalité politique attachante, polémiste redoutable ; libre penseur, il se veut au dessus de la mêlée et ne se consacre qu’aux débats d’idées. Il a inventé le mot « ghachi », qui depuis a fait l’objet de nombreux mémoires de fin d’études. 

    Et enfin, l’ancien ministre Cherif Rahmani qui se manifeste régulièrement, à longueur de colonnes, par des contributions remarquées et remarquables dans son domaine de compétence, l’environnement. 

    A l’heure justement où l’on évoque un changement de gouvernement, certains ministres en perdent le sommeil. D’autres, convaincus qu’ils ne feront pas partie du prochain staff ministériel, ont commencé, déjà, à préparer leurs cartons. Ils auront à abandonner, en un éclair, les dossiers en cours, la voiture avec chauffeur, la villa au club des pins et, surtout, passer de la lumière à l’ombre et des honneurs au téléphone qui ne sonne plus ! 

    La rançon des vaincus en quelque sorte ! 
    par Chérif Ali.                                                                  http://www.lequotidien-oran.com/?news=5266499

    • CRISE DE L’EMPLOI
      Sur les quinze métiers qui devraient recruter le plus en 2018, douze sont non ou peu qualifiés, précaires, mal payés, à forte proportion de temps partiel et largement saisonniers
      "Selon la vaste enquête (publiée il y a quelques jours, menée fin 2017 par Pôle Emploi auprès des employeurs) « Besoins en main d’œuvre 2018 », ou « enquête BMO », il y aurait certes une hausse des projets de recrutements en 2018 (+ 18 %), mais elle concernerait pour une large part des emplois dégradés (statut, conditions de travail et bien entendu salaires). À commencer par des emplois de saisonniers, dont l’enquête indique qu’ils représenteraient 34,6 % des recrutements anticipés dans l’ensemble des 200 métiers recensés ! Voici donc la liste des « quinze métiers les plus recherchés » (par les employeurs, pas par les salariés et les chômeurs) : le « top 15 »."
      Source : DEBOUT ! : BLOG JEAN GADREY

      DÉMOCRATIE
      Mobilisations étudiantes : les éditocrates face au péril jeune
      "Depuis début avril, la mobilisation contre la réforme des universités et le système Parcoursup s’est amplifiée de manière spectaculaire avec l’occupation de nombreuses facs. Contre ce mouvement d’une ampleur sans précédent ces dix dernières années, la fine fleur de l’éditocratie n’a pas manqué de se mobiliser . Pour les tauliers des médias, les étudiants seraient en réalité instrumentalisés par une « minorité agissante » issue de l’« ultragauche ». Et bien évidemment, ils se mobiliseraient pour de mauvaises raisons, voire sans raison du tout. Retour sur les plus belles démonstrations de morgue et de mépris médiatique à l’égard des mobilisations étudiantes."
      Source : ACRIMED

      ENVIRONNEMENT
      Le sable, une ressource en voie d’épuisement
      "Le sable, prisé par de multiples industries, est devenu si précieux que des trafiquants ont investi son marché. Mais nous épuisons cette ressource naturelle, ce qui a de graves conséquences notamment écologiques. L’infographie ci-dessous analyse la situation." ["Les technocrates, tu leur donnerais le Sahara, dans 10 ans, il faudrait qu’ils importent du sable" ;) Coluche]
      Source : REPORTERRE

      Le gouvernement présente son plan pour la rénovation énergétique des bâtiments
      "Le gouvernement va présenter son plan visant à encourager la rénovation des bâtiments publics et privés. Il s’agit d’un enjeu majeur pour la transition énergétique, puisque les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent 45% de la consommation du pays en énergie et est à l’origine d’environ 25% des émissions de gaz à effet de serre, selon le ministère de la Transition écologique. L’objectif est de rénover 500.000 logements par an, en mobilisant 14 milliards € sur 5 ans, planifiés dans le cadre du Grand plan d’investissement annoncé en septembre par le Premier ministre E. Philippe. Dans cet objectif est prévu la rénovation de 100.000 logements HLM par an par les bailleurs sociaux et de 250.000 logements particuliers par an, grâce à des mécanismes existants tels que le crédit d’impôt, l’Eco-prêt à taux zéro (ECO-PTZ), les certificats d’économie d’énergie."
      Source : Connaissances des énergies

      Voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes : la face (très) sombre des énergies renouvelables
      "Une équipe de chercheurs japonais annonçait avoir découvert dans les fonds marins du Japon des gisements représentant 16 millions de tonnes de terres rares, des minerais utilisés dans la transition numérique et énergétique. Qualifiés de « pétrole du 21ème siècle », ces minerais présents en quantité infime dans la croûte terrestre, sont de nouvelles ressources aujourd’hui essentielles à la production d’objets numériques, mais également utilisés dans la fabrication des voitures électriques, panneaux photovoltaïques ou encore éoliennes, outils nécessaires à la transition vers les énergies renouvelables. L’exploitation de ces métaux rares génère toutefois de forts coûts environnementaux et une dépendance envers la Chine qui produit 95% des terres rares et est devenue leader dans les technologies de la transition énergétique. Une enquête dans laquelle G. Pitron, journaliste au Monde Diplomatique et à Géo, alerte sur le « paradoxe des énergies vertes ». "
      Source : France Culture

      FRANCE
      Plus de 30 écoles offertes aux géants du BTP : le plan à un milliard d’euros de la mairie de Marseille
      "Un milliard d’euros pour la destruction et la reconstruction de 34 écoles vétustes. C’est ce que compte engager la ville de Marseille sur 25 ans, dans le cadre d’un grand partenariat public-privé. Elle confie ainsi la clé des infrastructures à quelques grands groupes du BTP en contrepartie d’une lourde redevance annuelle. Face à une méthode désormais bien connue pour son impact néfaste sur les finances publiques, des élus d’opposition, syndicalistes enseignants, parents d’élèves, architectes, professionnels du bâtiment ou simples citoyens se mobilisent. « C’est un véritable plan Marshall pour nos écoles qui n’a aucun équivalent ni pour la ville de Marseille ni pour aucune autre ville », claironne Jean-Claude Gaudin en conseil municipal."
      Source : BASTAMAG

      Macron An 1 : qui sont les perdants... jusqu’ici
      "A qui Macron demande-t-il des efforts ? La formule président des riches est un peu courte. Elle suppose que tout le monde, hormis une poignée d’ultra-riches serait mis aujourd’hui à contribution."
      Source : XERFI CANAL

      GÉOPOLITIQUE
      Couacs balistiques et fessées financières
      "Alors que les inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) effectuent leurs premiers prélèvements à Douma, les couacs du show médiatique américano-anglo-français commencent à émerger. Nous avions déjà vu que les deux-tiers des missiles avaient été interceptés par la défense syrienne fortement "conseillée" par les Russes. Il appert maintenant que l’intervention française du petit Jupiterinho de l’Elysée a tourné à la farce, plusieurs projectiles n’ayant pu être lancés pour cause de bug semble-t-il. D’ici à ce qu’on nous dise que c’est encore un coup des hackers russes... En l’occurrence, on ne peut pas tout à fait l’écarter, l’ours ayant plusieurs longueurs d’avance en terme de guerre électronique."
      Source : CHRONIQUES DU GRAND JEU

      Cuba : « Motivés par la solidarité, pas par l’intérêt matériel »
      "“D’autres étrangers qui sont allés en Afrique ont eux aussi amené les œillères du colonialisme culturel — mais pas les Cubains. Notre formation révolutionnaire, notre expérience dans le développement de la solidarité, rend impensable toute relation paternaliste ou coloniale avec les peuples qui sont affligés.” Abel Prieto, l’ancien président de l’Union des écrivains et artistes de Cuba (UNEAC) et ministre de la culture, présente l’ouvrage Zone Rouge : l’expérience cubaine avec l’Ebola écrit par Enrique Ubieta."
      Source : INVESTIG’ACTION

      Le pilote qui a abattu le MH17 malaisien ne parlera plus
      "Vladislav Volochine s’est éteint le 18 mars, dans sa chambre, d’une balle en plein coeur à l’âge de vingt-neuf ans. Pour mémoire, il s’agissait du pilote (alors capitaine) ukrainien qui avait abattu le vol malaisien MH17 le 17 juillet 2014. La thèse retenue est celle du suicide, même si quelques journaux mentionnent qu’il se serait tiré plusieurs balles dans le coeur (la plupart ne mentionnent qu’une balle). Une enquête de principe a été ouverte par la police, comme l’exige la loi en cas de décès par arme à feu, et à plus forte raison sachant que l’immatriculation du pistolet trouvé près de lui avait été ôtée."
      Source : LUNDI DE STRATEDIPLO

      L’Iran ripostera, soyez-en sûrs
      "Toute nouvelle contrainte empêchant de réagir à une agression israélienne ne fera qu’encourager davantage d’atteintes contre l’Iran et les Iraniens. L’Iran ripostera en légitime défense. « Le fardeau de l’homme blanc » – ou devrait-on dire « le fardeau qu’est l’homme blanc » – est probablement le plus grand joug de l’histoire de l’humanité. Interrogé sur ce qu’il pensait de la civilisation occidentale, le Mahatma Gandhi aurait répondu : « ce serait une très bonne idée. »"
      Source : MIDDLE EAST EYE

      Les scénarios-monde d’Hubert Védrine
      "L’ancien ministre des Affaires étrangères et essayiste, Hubert Védrine. Il a l’expérience du pouvoir et la lucidité des réalistes, témoin depuis 30 ans des évolutions des relations diplomatiques. "On est dans un pays chimérique, et on doit faire un effort pour mesurer la réalité. Il y a un décalage entre ce qu’on pense qu’il faudrait que l’on fasse, et ce que l’on peut en vrai."" [Hubert Védrine, qui après quelques années d’errements, semble revenir à une certaine lucidité. EL.]
      Source : La Grande Table - France Culture

      LIBERTÉS
      « Veuillez accepter nos conditions » : la fabrique du consentement chez Facebook (et les moyens d’y mettre fin)
      "Facebook s’y était engagé cette semaine et cela s’est produit hier : des millions d’utilisateurs en Europe ont reçu un mail de la plateforme les invitant à accepter les nouveaux paramètres de confidentialité mis en place pour de se mettre en conformité avec le Règlement Général de Protection des Données (RGPD) qui entrera en vigueur le mois prochain. Le message était intitulé « Veuillez accepter nos conditions d’utilisation avant le 25 mai pour continuer à utiliser Facebook » et en elle-même, cette formulation est problématique, car elle revient une nouvelle fois à exercer sur les utilisateurs une forme de « chantage au service »." ["En même temps", tout le monde sait comment fonctionnent fb et consorts maintenant. Et comment leur réclamer qu’ils ne diffusent ou ne permettent pas n’importe quoi, comme le demandent les autorités (que la surveillance ne doit donc pas gêner tant que ça...), sans qu’ils surveillent les échanges ? La schizophrénie ne rôderait-elle pas dans tout ça ? EL.]
      Source : S.I.LEX

      RÉFLEXION
      « Macron risque d’être le troisième Président consécutif à ne faire qu’un mandat »
      "Wolgang Streeck est un sociologue de l’économie allemand dont le livre Du temps acheté - la crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique, est désormais un classique. Il intervient parfois dans la presse française (Le Monde, Le Monde diplomatique, Le Débat), où il prend des positions iconoclastes, et plaide notamment pour la fin de la monnaie unique européenne." [Pour ceux qui réclament des bonnes nouvelles ^^.]
      Source : L’ARENE NUE : BLOG CORALIE DELAUME

      Friot & Lordon : “En quoi la révolution est-elle encore d’actualité ?”
      "Dans le cadre d’un débat qui a eu lieu le 3 avril 2018 à l’Université Paris-Tolbiac, les économistes Bernard Friot et Frédéric Lordon reviennent sur l’histoire récente des mobilisations et se posent la question suivante : malgré deux décennies d’échecs, en quoi une révolution serait-elle toujours d’actualité ?"
      Source : INVESTIG’ACTION

      Quelle Terre pour demain ? Dominique Bourg creuse son sillon
      "Dominique Bourg, philosophe, vice-président de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH)[NB : ex-fondation Hulot], publie "Une nouvelle Terre" (Desclée de Brouwer, mars 2018). Il dégage avec nous les racines spirituelles de la violence que nous nous infligeons à nous-même et à notre environnement." [Où l’on apprend notamment dès le début (surprise !) que l’abandon du projet de NDDL n’a strictement rien eu à voir avec des considérations écologiques...]
      Source : La Grande Table - France Culture

      Israël-Palestine : les fausses promesses avec William Karel
      "Une terre deux fois promise : Israël-Palestine, le dernier documentaire de William Karel, est diffusé ce soir sur Arte. Son auteur analyse avec nous les ressorts historiques qui président au blocage de la situation actuelle." "Je suis très pessimiste quant à l’avenir de la Palestine. Il y a 700 000 colons dans les territoires Palestiniens. Aucun gouvernement ne prendrait le risque de créer une guerre civile en leur demandant de rentrer en Israël." [Moi aussi ("pessimiste"). Mon avis est que les dirigeants israéliens veulent simplement tous les territoires palestiniens sans la population qui les occupe. Ils ne les traitent/considèrent pas comme des êtres humains. Remember... EL.]
      Source : La Grande Table - France Culture

      SOCIETÉ
      Le gaspillage de fringues ne choque personne, et c’est un problème
      "Il fait tourner les économies, croître les PIB et nous donne un faux sentiment de bonheur et d’accomplissement : le gaspillage textile tue la planète et tout le monde s’en fout. Et encore des fringues pour femmes. J’ouvre les sacs de dons déposés par des Parisiens dans des points de collecte au bénéfice d’une association qui vient en aide aux migrants. Nous en avons quatre dans mon arrondissement du nord de Paris, et chacun est spécialisé."
      Source : SLATE

  • Les secrets de la France au Rwanda : les ambiguïtés de l’opération « Turquoise »

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/03/15/intervention-francaise-au-rwanda-les-ambiguites-de-l-operation-turquoise_527

    Les secrets de la France au Rwanda 1/3. Vingt-quatre ans après le génocide, « Le Monde » revient, documents et témoignages à l’appui, sur cet épisode tragique.

    Il y a deux façons de raconter l’histoire : par le haut ou par le bas. Pour comprendre l’engagement de la France au Rwanda au printemps 1994, savoir notamment si elle a été complice des génocidaires rwandais et si son armée a soutenu un régime enivré par la folie meurtrière qui fit 800 000 morts en à peine trois mois, il faut d’abord examiner les décisions prises au plus haut niveau de l’Etat, au cœur du pouvoir. Et remonter le temps jusqu’au mercredi 15 juin 1994, à Paris…

    Ce jour-là, une réunion de crise se tient au palais de l’Elysée, en présence de François Mitterrand. Voilà près de dix semaines que le génocide a débuté, plus exactement depuis le crash de l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana, abattu au-dessus de Kigali, la capitale, par un commando inconnu.

    Sa mort entraîne de violentes représailles de la part des Forces armées rwandaises (FAR), de la gendarmerie et des miliciens hutu Interahamwe. Leurs cibles : des hutu modérés et surtout la minorité tutsi, accusée d’avoir voulu renverser le pouvoir.

    A l’époque, une guerre oppose en effet le Front patriotique rwandais (FPR, la rébellion à majorité tutsi), aux forces hutu. La France a beau soutenir le régime hutu depuis des années, elle s’interroge sur l’attitude à adopter face à ces massacres, dont les victimes se comptent déjà par centaines de milliers. Le Conseil de défense restreint organisé à l’Elysée vise précisément à définir la stratégie à suivre.

    Il est aujourd’hui possible de savoir ce qui s’est dit, ce mercredi de juin 1994, au palais présidentiel. Le compte rendu de la réunion, classé « confidentiel défense », a été déclassifié le 14 janvier 2008 par Nicolas Sarkozy à la demande des juges d’instruction chargés de l’enquête pour « complicité de génocide » sur l’opération « Turquoise » menée par l’armée française au Rwanda. Ce document aide à comprendre la façon dont les autorités ont géré ce dossier sensible en période de cohabitation entre François Mitterrand, président socialiste, et son premier ministre de droite, Edouard Balladur.

    « Nous commencerons par le Rwanda car la situation exige que nous prenions d’urgence des mesures », débute Mitterrand. Le ministre de la coopération, Michel Roussin, dépeint alors un tableau très sombre : « La situation ne s’améliore pas. Les massacres se poursuivent, côté hutu et côté tutsi. L’opinion publique internationale et l’opinion française sont horrifiées devant ce spectacle d’enfants massacrés, d’orphelinats envahis. »

    François Léotard, le ministre de la défense, prône la retenue : « Nous ne pourrions faire quelque chose qu’avec l’accord des deux parties et un soutien international. Or, je vois mal comment nous pourrions obtenir l’accord du FPR [la rébellion tutsi] et le soutien international. Nous ne pourrions intervenir qu’en zone hutu. Nous serions condamnés par le FPR et victimes de manœuvres médiatiques. Je suis donc très réticent. »

    « Il faut faire vite »

    Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, lui, est plus va-t-en-guerre : « Il faut faire vite, 2 000 à 3 000 hommes pourraient mettre fin aux combats. Faut-il aller plus loin et envisager une intervention pour exfiltrer les populations ? » Quant à Edouard Balladur, il est partant, mais prudent : « Nous ne pouvons plus, quels que soient les risques, rester inactifs. Pour des raisons morales et non pas médiatiques. Je ne méconnais pas les difficultés. »

    François Mitterrand reprend la balle au bond : « J’approuve cette façon de voir. Mais nous pourrions limiter nos objectifs. (…) Notre effort pourrait être limité à la protection de certains sites, des hôpitaux ou des écoles, sans entrer dans une opération militaire d’ensemble qui serait difficile car il n’y a pas de front continu. »

    Alors que la réunion se termine, François Léotard demande : « Monsieur le président, dois-je comprendre que cette opération est une décision ou qu’il s’agit seulement d’en étudier la possibilité ? » François Mitterrand conclut, tranchant : « C’est une décision dont je prends la responsabilité. (…) Ce que j’approuve, c’est une intervention rapide et ciblée, mais pas une action généralisée. Vous êtes maître des méthodes, Amiral. » L’amiral, le « maître des méthodes », c’est Jacques Lanxade, le chef d’état-major des armées.

    Le jour même, celui-ci présente à son ministre, M. Léotard, un texte « confidentiel défense » intitulé Mémoire sur une opération militaire au Rwanda. Son but : le convaincre de la nécessité de cette « intervention humanitaire ». A en croire ce document, versé au dossier judiciaire dont Le Monde a eu connaissance dans son intégralité, l’amiral a conscience de marcher sur des œufs. « Il convient de souligner que cette opération est délicate, écrit-il, qu’elle demandera des moyens de soutien importants, et qu’il faudra accepter des risques non négligeables pour nos troupes. » Aux « risques » du terrain s’ajoutent d’éventuelles secousses politiques. Edouard Balladur est conscient que le Rwanda est un « guêpier ». Depuis son arrivée à Matignon, au printemps 1993, il se montre plutôt réticent à tout engagement militaire en Afrique. Ses ministres Léotard et Roussin sont tout aussi circonspects.

    L’objectif, « faire cesser les massacres interethniques »

    Du côté du Quai d’Orsay, Alain Juppé s’est pour sa part rallié aux interventionnistes de l’Elysée, horrifié qu’il est par l’ampleur des tueries dont il reçoit des comptes rendus chaque jour plus circonstanciés. Il faut dire qu’autour de François Mitterrand, une poignée d’hommes – le secrétaire général de l’Elysée, Hubert Védrine, le chef d’état-major particulier, Christian Quesnot, et le conseiller Afrique Bruno Delaye – souhaite poursuivre un effort de guerre mené depuis octobre 1990 en soutien des FAR contre les rebelles du FPR ().

    Ces hommes de l’entourage présidentiel sont alors persuadés de lutter contre l’extension du « tutsiland » (la zone de domination de cette ethnie), perçue comme un complot anglo-saxon contre le pré carré de la France dans la région. Paul Kagame, l’homme fort du FPR, n’a-t-il pas été formé aux Etats-Unis ? N’est-il pas le protégé du président ougandais Yoweri Museveni, couvé par Washington ?

    D’après le dossier de l’amiral Lanxade, l’opération doit « faire cesser les massacres interethniques » et afficher la « neutralité » de la France à l’égard de « chaque partie en cause ». Rester « neutre » dans un génocide, voilà un premier dilemme, ainsi présenté au chapitre « Situation » : « La guerre civile, réveillée par l’assassinat du président rwandais le 6 avril 1994, a eu pour conséquence un véritable génocide perpétré par certaines unités militaires rwandaises (garde présidentielle) et par les milices hutu à l’encontre de la minorité tutsi de la population ou de certains cadres hutu modérés. » D’évidence, les planificateurs de l’armée française connaissent donc bien la situation sur le terrain. Ils la détaillent d’ailleurs dans deux paragraphes aux titres éloquents : « Qui sont les massacreurs ? » et « Qui sont les massacrables ? » A l’état-major, on sait donc qui tue qui. Mais sait-on vraiment qui soutenir ?

    Jacques Lanxade joue un rôle décisif dans ces heures où un choix s’impose. Premier marin nommé chef d’état-major des armées, il a dirigé auparavant (1989-1991) l’état-major particulier du président Mitterrand. Tous deux se comprennent à la perfection. « François Mitterrand ne donnait jamais une directive précise, se souvient l’amiral, rencontré le 2 mars à son domicile parisien. Fondamentalement, il considérait que vous deviez savoir ce que vous aviez à faire. Comme j’étais sur la même ligne que lui, j’ai eu une très grande liberté d’action. »

    Si le président se méfie des militaires (et plus encore des policiers), il a confiance en cet homme rompu aux circonvolutions diplomatiques. Après sa carrière militaire, M. Lanxade bénéficiera d’ailleurs d’une promotion rare : il deviendra ambassadeur de France en Tunisie (1995-1999).

    « L’action d’hier » et l’« inaction d’aujourd’hui »

    En attendant, en ce printemps 1994, Mitterrand lui délègue toutes les opérations militaires, y compris les contacts politiques nécessaires à l’exercice de ses fonctions. D’une certaine manière, son rôle est plus important que celui du ministre de la défense dans la conduite de la guerre. En fin connaisseur du dossier rwandais, M. Lanxade propose trois options pour intervenir. Celle retenue passe par l’aéroport de Goma, au Zaïre (l’actuelle République démocratique du Congo) voisin. Son objectif : investir et contrôler la zone tenue par les FAR (les forces génocidaires), soit environ la moitié du pays. En apparence, il s’agit bien d’une opération humanitaire. En réalité, ses buts, tels qu’évoqués dans le dossier, sont plus larges : « L’arrêt des massacres, la sauvegarde des réfugiés et l’interruption de l’extension du conflit. » Et Lanxade d’ajouter, sibyllin : « Du point de vue français, il faut éviter que nous soient reprochées et l’action d’hier et l’inaction d’aujourd’hui. » Sous cette formule se cache toute l’ambiguïté de la politique française au Rwanda.

    « L’inaction d’aujourd’hui », c’est l’immobilisme désespérant de la communauté internationale. De fait, personne n’est intervenu pour stopper le génocide depuis son déclenchement, début avril. Personne, sauf les rebelles du FPR qui, village après village, contemplent avec stupeur le désastre des fosses communes laissées par les bourreaux.

    « L’action d’hier », c’est un soutien français sans faille au régime en place. Un soutien qui est allé de la fourniture d’armes lourdes à l’instruction des troupes, en passant par la mise à disposition de conseillers militaires issus des forces spéciales françaises (1er RPIMa, 8e RPIMa). Dans la continuité de cette politique, il est logique, aux yeux des « faucons » parisiens, d’aider les alliés de la France, même s’ils se sont transformés en gouvernement du génocide.

    *Sauvegarde du pouvoir « ami »

    « Une action initiale sera conduite sur la zone de Cyangugu avant un engagement éventuel en direction de Kigali », est-il précisé dans le document de l’amiral Lanxade. L’objectif militaire ultime est donc la capitale, où les rebelles du FPR resserrent chaque jour leur étau sur les forces gouvernementales. En cherchant à se rendre à Kigali, l’état-major français et le cercle rapproché de François Mitterrand entendent avant tout figer les fronts, et du même coup éviter l’effondrement des FAR et des miliciens ; bref, empêcher la victoire des rebelles. Le but, au fond, n’est pas de stopper le génocide : Paris sait que l’essentiel des massacres a déjà été commis dans la capitale et qu’il n’y a presque plus de Tutsi à sauver. L’important semble plutôt être la sauvegarde du pouvoir « ami ».

    Pour mener à bien cette mission, l’amiral dispose d’un atout : le Commandement des opérations spéciales (COS), placé sous sa responsabilité directe. Composé de l’élite des forces spéciales (parachutistes des troupes de marine, GIGN, commandos de l’air et de la marine…), ce nouveau corps de l’armée française a pour rôle « d’ouvrir les portes » avant une opération. En clair, faire du renseignement sur le terrain, mais aussi mener de discrètes actions commandos. Dès le départ, « Turquoise » est donc une opération schizophrène : stopper les massacres d’un côté et, dans le même temps aider le régime des bourreaux. Les soldats « réguliers » protégeront les civils menacés, tandis que les forces spéciales, « irrégulières », feront le sale travail, c’est-à-dire l’aide au gouvernement contre les rebelles.

    Le premier officier à atterrir sur la piste de Goma le 19 juin – avant même que le Conseil de sécurité de l’ONU ne donne son feu vert à l’opération « Turquoise » – s’appelle Jacques Rosier, « Romuald » de son nom de code. C’est un parachutiste, patron du détachement du COS. Dix hommes sur les 222 prévus l’accompagnent. Ancien chef de corps du 1er RPIMa, l’un des officiers les plus titrés de l’armée de terre, Rosier a déjà à son actif deux missions au Rwanda, où il a combattu le FPR de Kagame en 1992 puis en 1993. Il connaît par cœur les officiers supérieurs rwandais ; certains sont même ses amis. « Entre le 20 et le 22 juin, en attendant le reste de mes unités, j’ai pris différents contacts », explique-t-il aux policiers qui l’interrogent, le 13 septembre 2007, dans le cadre d’une instruction pour « complicité de génocide » sur plainte de six rescapés des massacres, qui accusent la hiérarchie militaire française de « complicité de génocide » et « complicité de crime contre l’humanité ».


    Arrivée des militaires français au camp de réfugiés Hutu de Butare, au sud du Rwanda, le 3 juillet 1994.

    Des soldats français aux côtés des soldats rwandais

    Parmi les « contacts » du colonel figurent divers ministres du gouvernement génocidaire, dont celui de la défense, et les principaux chefs militaires de l’armée nationale en déroute. S’il ne ment pas aux enquêteurs, M. Rosier ne dit pas non plus toute la vérité. Dans son rapport de fin de mission, il a livré un indice sur certains aspects de son travail : « Etant encore seul sur zone, le détachement effectuait également quelques missions d’extractions dans la région de Gisenyi [ville rwandaise située en face de Goma, de l’autre côté de la frontière]. » Sans davantage de précisions sur ces « extractions ».

    Avant l’arrivée dans la région du reste des troupes et de la presse, Rosier a quelques jours pour extraire des « sonnettes », des soldats français ayant passé la période du génocide auprès de leurs homologues rwandais. Combien sont-ils ? « Une dizaine », selon le général Quesnot, interrogé en 2006 par Olivier Lanotte, un chercheur belge qui avance pour sa part le chiffre d’une « bonne vingtaine de conseillers et techniciens, tous des volontaires ».

    L’information circule jusqu’à New York, si l’on en croit l’ambassadeur néo-zélandais auprès de l’ONU, Colin Keating. Le 21 juin, celui-ci écrit aux autorités de son pays : « Une information intéressante que nous avons apprise du secrétariat cet après-midi est que le FPR affirme que des conseillers militaires français sont restés dans le pays et qu’ils ont formé certaines des milices hutu. Certains sont à la campagne, mais d’autres sont à Kigali. »

    Quelle était la mission de ces fantômes ? Ont-ils conseillé des ministres, formé des militaires ? Ou bien participé aux opérations ? Ou encore fait du renseignement en temps réel ? Impossible d’avoir des certitudes, sinon qu’ils ont soutenu et accompagné les FAR depuis le début des massacres. De son côté, la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, service de renseignements extérieurs) a mis en place un dispositif distinct, composé de clandestins, infiltrés sous couverture jusqu’au centre de Kigali pour renseigner leur hiérarchie à Paris.

    Livraisons d’armes « défensives »

    Le colonel Rosier a d’autres objectifs secrets, dans la continuité de la politique française dans ce pays. Parmi eux, les livraisons d’armes. Là encore, le sujet est si délicat que le général Quesnot, en poste à l’Elysée, adresse une note au président de la République le 25 juin 1994 : « Le coût total des équipements et des munitions cédés aux armées et à la gendarmerie rwandaises au cours des trois dernières années s’élève à 54,8 millions de francs. (…) Les armes et munitions données par la France consistaient exclusivement en matériel de guerre lourd de nature défensive destiné à arrêter l’offensive du FPR. Nous n’avons livré aucune arme individuelle qui ait pu être utilisée ultérieurement dans les massacres (et a fortiori, aucune machette). »

    Ici, le général Quesnot joue sur les mots et sur la « nature défensive » du matériel, car outre l’artillerie (canons de 105 mm, radars et obus), la France a fourni des mitrailleuses (12,7 mm) et leurs cartouches. D’autres pays ont été sollicités pour fournir le reste : l’Egypte, Israël et l’Afrique du Sud ont livré à Kigali des obus de mortiers et des lance-roquettes. Enfin, la liste du général n’est pas tout à fait exhaustive, comme le prouvent les archives de la Mission militaire de coopération, en annexe du rapport de la Mission d’information sur le Rwanda de 1998. Rien qu’en 1992, 20 000 mines anti-personnelles et 700 000 cartouches de 5,56 mm ont été autorisées à l’exportation, sans compter les émetteurs-récepteurs, les appareils de vision nocturnes, les parachutes. En 1993 : 250 pistolets de 9 mm, 530 fusils d’assaut, des milliers de munitions de mortier 120 mm.

    Le 17 mai 1994, l’ONU finit par décréter un embargo sur les armes. Dès lors, toute fourniture de matériel militaire peut relever de la « complicité de crime contre l’humanité ». A plusieurs reprises, en mai et juin, des émissaires du régime de Kigali viennent néanmoins à Paris présenter leurs doléances. Ils ont besoin d’armes, y compris pour exterminer les Tutsi. C’est l’une des idées reçues sur ce génocide : il serait principalement l’œuvre de miliciens armés de machettes. Faux : les machettes sont à l’origine de la mort de 36 % des victimes recensées. La plupart des tueries de groupe, dans les églises, les écoles, sur les collines, ont été faites par des hommes en uniforme, à coups de grenades, de fusils, d’armes automatiques. Les miliciens se sont chargés de « finir le travail ».

    Mercenaires et marchands d’armes

    Quand tombe la nouvelle de l’embargo, il devient donc crucial, pour les génocidaires, d’organiser des circuits parallèles d’approvisionnement en armes. D’après l’organisation humanitaire Human Rights Watch, au moins cinq chargements destinés aux FAR ont été débarqués sur l’aéroport de Goma entre mai et juillet 1994. Les circuits du mercenariat sont également mis à contribution. L’ex-gendarme du GIGN et de l’Elysée Paul Barril et le célèbre mercenaire Bob Denard sont sollicités. Barril signe un contrat d’assistance et de service pour plus d’un million de dollars : il fournira bien des mercenaires, mais pas les armes et munitions pourtant prévues en quantité.

    Des trafiquants d’armes s’activent eux aussi en coulisse. Considéré comme le cerveau du génocide, le colonel Théoneste Bagosora orchestre le tout. Des avions-cargos déchargent à Goma leurs cargaisons d’armes, aussitôt transférées vers Gisenyi, côté rwandais, puis vers les camps de réfugiés hutu installés au Zaïre après la débâcle des FAR. Or, Gisenyi et l’aéroport de Goma sont entièrement sous le contrôle du dispositif « Turquoise » : à défaut de les initier, l’armée française ferme donc les yeux sur ces trafics.

    Dans le même temps, l’un des objectifs demeure la capitale, Kigali. Le général Quesnot, à l’Elysée, et les plus hauts responsables de l’armée française sont convaincus que « le FPR n’a pas les moyens militaires de contrôler l’ensemble du pays ». Cette analyse est une erreur majeure : elle sous-estime la vitesse de progression des rebelles. Le 30 juin, au moment même où le dispositif français est prêt à passer à l’action, Paris se résout à abandonner l’option Kigali. Interrogé par Le Monde, l’amiral Jacques Lanxade conteste aujourd’hui cette présentation des faits, malgré l’accumulation d’indices. Pour lui, « il n’a jamais été question d’aller jusqu’à Kigali. On ne pouvait pas y aller, assure-t-il, c’était se mettre au milieu des combats ».

    Des soldats français capturés ?

    Le tableau de la stratégie française serait incomplet sans la liste des incidents entre le COS et les rebelles de Kagame : accrochages, embuscades… Parmi les zones d’ombre de l’opération « Turquoise », figure ainsi un épisode jusqu’ici méconnu : la capture, en juillet 1994, de soldats français par les troupes du FPR. L’épisode est révélé par Paul Kagame lui-même, dans le documentaire Inkotanyi de Christophe Cotteret, programmé le 10 avril sur Arte.

    Dans ce film, celui qui est désormais président du Rwanda, raconte comment ses hommes ont piégé le COS, autour du 15 juillet, en lisière de la zone humanitaire sûre (ZHS). « On a capturé vingt-trois soldats français, on les a encerclés, indique M. Kagame. On les a pratiquement utilisés pour marchander en disant : “C’est notre pays et nous allons entrer sur ce territoire, que vous le vouliez ou non. Donc, si vous acceptez de nous laisser entrer, parce que c’est notre pays, je n’ai aucun problème à laisser ces gens [les hommes du COS] partir”. Cela nous a vraiment aidés à résoudre le problème. » Très vite, l’Elysée aurait accepté l’échange de ces prisonniers contre l’engagement de restituer la ZHS le 18 août, laissant ainsi les mains libres au FPR pour prendre le contrôle de ce territoire.

    La capture de soldats français n’a jamais été reconnue officiellement. L’amiral Lanxade la nie. En « off », plusieurs officiers français confirment sa réalité tout en la qualifiant de « non-événement ». L’embarras des uns et des autres trahit une vérité inavouable : depuis que la justice cherche à percer les secrets de « Turquoise », la zizanie règne entre les anciens frères d’armes.

  • Génocide au Rwanda : des révélations sur le rôle de la France

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/27/genocide-au-rwanda-des-revelations-sur-le-role-de-la-france_5151690_3212.htm

    Selon la revue « XXI », un ordre officiel avait été donné pendant l’opération « Turquoise » de réarmer les génocidaires des tutsis, quelques mois après les massacres.

    Intitulé « Réarmez-les », l’article de Patrick de Saint-Exupéry, cofondateur de la revue, s’appuie sur le témoignage d’un haut fonctionnaire qui a pu consulter les archives sur le conflit rwandais. Lorsque l’Elysée annonça en 2015 l’ouverture de ces archives, deux hauts fonctionnaires furent en effet chargés de vérifier leur contenu. L’ancien officier de l’armée de terre Guillaume Ancel est l’un d’eux. Il décrit dans l’article le document officiel donnant l’ordre de réarmer ceux qui viennent de commettre le génocide, pendant l’opération militaire « Turquoise », officiellement organisée par la France pour « mettre fin aux massacres ».

    L’enquête de la revue XXI relate les débats que l’ordre de réarmement a provoqué chez les officiers français, certains demandant à pouvoir exercer leur droit de retrait pour ne pas l’exécuter. Mais la directive est finalement confirmée, et l’ordre est signé par le secrétaire général de l’Elysée de l’époque, Hubert Védrine.

    L’ouverture des archives sur le Rwanda, pourtant annoncée par François Hollande, n’a pas été effective en raison du « constat qu’a réalisé ce haut fonctionnaire qui a vu des documents extrêmement compromettants », expose le journaliste.

  • Ces diplomates qui s’activent pour Macron en coulisses -
    Vincent Jauvert | Publié le 18 avril 2017 à 18h57
    http://web.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170418.OBS8155/ces-diplomates-qui-s-activent-pour-macron-en-coulisses.html

    Beaucoup de hauts fonctionnaires du Quai-d’Orsay travaillent discrètement depuis des mois pour le candidat d’En Marche ! La plupart préfèrent, au nom de l’obligation de réserve, demeurer discrets. Qui sont-ils ?

    C’est l’ancien condisciple de Macron à l’ENA, Aurélien Lechevalier, ex-conseiller diplomatique d’Anne Hidalgo à la Mairie de Paris et ancien conseiller culturel à Beyrouth, qui anime l’équipe diplomatique. Plusieurs importants diplomates en poste font part de leurs avis : parmi eux, le directeur adjoint du cabinet de Jean-Marc Ayrault, Guillaume Ollagnier (qui fait, dit-on, le lien avec l’ensemble du cabinet), Emmanuel Bonne, actuel ambassadeur au Liban, Justin Vaïsse, directeur du Centre d’Analyse, de Prévision et de Stratégie du Quai-d’Orsay, Antoine Michon, le chef de la division « climat et environnement » au ministère des Affaires étrangères, ou encore, comme l’a révélé le « Journal du Dimanche » dimanche dernier, l’ambassadeur français à Washington, Gérard Araud, ex-représentant de la France à l’ONU. L’un des principaux poids lourds du Quai qui pourrait être nommé sherpa à l’Elysée en cas de victoire du jeune inspecteur des finances, plutôt inexpérimenté en matière de politique étrangère.

    D’autres figures de la diplomatie font partie du réseau Macron : notamment l’ancien directeur de la DGSE, Jean-Claude Cousseran, qui a été ambassadeur en Syrie et en Egypte, Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste des affaires nucléaires, Muriel Domenach, ex-consule à Istanbul et directrice du comité interministériel de la prévention de la radicalisation), ou encore la directrice de l’ENA, Nathalie Loiseau, une ministre plénipotentiaire proche d’Alain Juppé et ex-directrice générale du ministère des Affaires étrangères. Celle que certains voient déjà secrétaire générale du Quai-d’Orsay refuse de confirmer. « En tant que fonctionnaire, déclare-t-elle, je ne m’exprime pas publiquement sur mes choix politiques. »

    Pas encore très arrêté sur ses choix internationaux, Emmanuel Macron prête aussi une oreille attentive aux conseils de l’ancien ministre mitterrandien Hubert Védrine, qui lui téléphone régulièrement, et du chiraquien Dominique de Villepin, qui aurait assisté au meeting de Bercy, le 17 avril, s’il n’avait pas été en déplacement à l’étranger. On murmure aussi que l’entourage d’Emmanuel Macron aurait recommandé au candidat de ne pas trop s’afficher avec le bouillant Villepin, étant donnés les liens de celui-ci avec le Qatar.

  • Une fin de règne sans gloire pour Barak Obama. Un Nobel qui a fait la guerre à la paix. - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/01/une-fin-de-regne-sans-gloire-pour-barak-obama.un-nobel-qui-a-fait-

    « La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. »

    Baruch Spinoza, philosophe (1632 – 1677)

     

    Ça y est, le président Obama s’en va laissant Donald Trump prendre en charge le pouvoir ! Avant de revenir sur la dernière partie de la présidence, à savoir l’engagement sans retenue de Obama pour l’élection de Hillary Clinton, nous allons à notre façon donner un point de vue parmi tant d’autres de citoyens lambda appartenant à ce continent des ténèbres qu’est l’Afrique et cher à Hegel, mais aussi à cette espérance religieuse diabolisée car instrumentalisée du fait de ses dirigeants complaisants avec l’Empire qui les adoube et d’où ils tirent leurs seules légitimités pour le plus grand malheur de leur peuple.

    Souvenons-nous de l’espoir suscité par la candidature de Obama, sa venue était vue comme une bénédiction du ciel après les années de feu, de sang, de malheur des deux mandatures de George Walker Bush. Le discours de rupture d’Obama, et même sa nomination, nous faisait espérer- grands naïfs que nous sommes- le retour de l’american way of life, celle d’Armstrong marchant sur la Lune, celle des pères fondateurs de la démocratie et de la liberté. Cette Amérique qui a pris le pari d’élire un Afro-Américain consacrant ainsi le rêve de Martin Luther King « I have a dream… ».

    Le capital de confiance et d’espoir des damnés de la Terre était immense, d’autant qu’à tort ou à raison, nous Africains nous nous sentions rétablis dans notre dignité après deux siècles d’esclavage. Ce fut d’autant plus beau que malgré les dénégations d’Obama affirmant qu’il est chrétien, beaucoup d’entre les naïfs que nous sommes pensaient à tort qu’un président qui a dans sa famille des parents musulmans ne peut que développer de l’empathie avec l’Islam.

    Ceci nous fut confirmé par le fameux discours du Caire Salem Alikoum., « Je vous salue »

    Il parle à cette occasion de « nouveau départ » pour qualifier la relation que l’administration qu’il dirige veut développer entre son pays et le monde arabo-musulman. Le président a su choisir trois bonnes citations du Coran, des allusions à l’âge d’or de l’islam et à sa contribution scientifique dont a pu bénéficier l’Occident ; il a réaffirmé très fortement la liberté de conscience en faveur des musulmans aux États-Unis, et plus généralement Obama aura apporté à la sensibilité inquiète du monde musulman, les apaisements que celui-ci attendait depuis longtemps.

    Dans ce qui suit nous allons montrer les faits les plus saillants vus encore une fois du Sud, nous survolerons rapidement l’aspect économique et l’obamacare qui est en passe d’être détricoté avant même la fin du mandat d’Obama et les meurtres racistes qui ont augmenté.

    Bref inventaire de l’héritage d’Obama ayant consensus en Occident

    Obama c’est avant tout le verbe et la verve. Retour sur trois paroles qui ont marqué l’opinion lors des années de présidence de Barack Obama. « Oui nous pouvons » : « « Yes we can. » Le slogan choisi pour la campagne de Barack Obama en 2008 est indissociable de sa présidence. Il a eu deux significations : celui d’une Amérique qui veut en finir avec les années Bush et celui d’une communauté afro-américaine qui voit pour la première fois un président métis s’installer à la Maison-Blanche. « L’audace d’espérer. » « L’espoir face aux difficultés, l’espoir face à l’incertitude, avait-il martelé. L’audace d’espérer est le plus grand don que Dieu nous a donné. » « Je parie que demain, vous rejetterez la peur, et choisirez l’espoir. » « L’Amérique que j’aime. » L’Amérique qui se dessine dans les discours de Barack Obama est celle qui aurait assumé ses divergences politiques et assimilé ses différentes communautés. « Il n’y a pas d’Amérique blanche, ou d’Amérique noire, d’Amérique asiatique ou latino. Mais les États-Unis d’Amérique. » (1).

    Les avis divergent sur l’héritage de la présidence de Barack Obama. La Tribune de Genève dresse un bilan avec quelques témoignages : « Grâce à l’Obamacare, 20 millions d’Américains qui n’avaient pas d’assurance-maladie ont pu s’en offrir une. Barack Obama n’a toutefois jamais réussi à vendre à ses concitoyens cette réforme qui les oblige à contracter une assurance-maladie, et les républicains ont entamé l’abrogation de la loi la semaine dernière. En matière d’environnement, M. Obama a soutenu l’accord de Paris sur le climat en 2015. Il a aussi protégé 141 millions d’hectares de terres et de mers contre leur exploitation à des fins énergétiques, tout en réduisant de moitié l’importation de pétrole des Etats-Unis. » (2)

    Le lynchage d’El Gueddafi

    A la suite des printemps arabes mis en oeuvre par les officines occidentales, les pays occidentaux pensaient rechaper le Monde arabe à moindre frais d’une façon soft. Ainsi, le président Obama a laissé faire Hillary Clinton en l’occurrence dans cette mise à mort voulue par Sarkozy conseillé par Bernard-Henry Lévy et Cameron. Pour Hillary Clinton, l’élimination du « dictateur » El Gueddafi qui eut pour épitaphe – Je suis venu, j’ai vu, il est mort » fut son plus grand succès et devait la qualifier pour la présidence grâce au succès de sa « stratégie de changement de régime ». Ses emails révélés par le FBI sont la preuve de cette attente. Hillary avait adopté avec enthousiasme la politique des néoconservateurs et des interventionnistes libéraux prônant le renversement de gouvernements qui manquaient de respect pour la seule superpuissance, nation exceptionnelle, indispensable et unique leader du monde.

    La mort de Ben Laden : la promesse tenue, gage de la réélection

    Une autre prouesse à l’actif d’Obama, le meurtre en direct de Ben Laden à la télévision américaine et sous les yeux ravis du président des Etats-Unis et des principaux membres de son gouvernement tombés en extase a été un « bon point » pour le deuxième mandat. la traque d’Oussama Ben Laden a été autant une mission des différents présidents de Bill Clinton en passant par George W. Bush « Je veux Ben Laden mort ou vif » jusqu’à Barack Obama.Annonçant la mort de l’ennemi numéro un des Etats-Unis, il déclare : « Peu de temps après ma prise de fonction, j’ai demandé au directeur de la CIA de faire de la mort ou de l’appréhension de Ben Laden notre première priorité dans la lutte contre Al Qaïda. » Obama clamera qu’il est celui qui a éliminé la menace. Ben Laden sera jeté à la mer.

    Politique étrangère : Syrie, Libye

    « Le récent déplacement du président américain à La Havane lit-on sur cette contribution de Ouest France a bien sûr couronné de succès l’ouverture des États-Unis vers Cuba. Obama peut également s’attribuer une partie du mérite quant à l’accord nucléaire avec l’Iran. Pourtant, le bilan d’Obama en matière de politique étrangère est loin de faire l’unanimité. En atteste le débat suscité par le très long entretien accordé par le président à la revue The Atlantic dans son édition de mars. Concernant la Syrie, le fait marquant reste la décision de la Maison-Blanche de ne pas intervenir militairement en août 2013. Obama revendique cette décision, au prétexte que « les États-Unis ne peuvent pas tout ». Revenant en détail sur l’intervention en Libye en 2011, Obama déclare « qu’il faisait peut-être trop confiance aux Européens « pour faire le suivi de cette intervention ». Et de mentionner la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012. Bref, un fiasco qui fait aujourd’hui de la Libye l’un des terreaux du djihadisme salafiste. Barack Obama accuse les Européens et les pays arabes d’être des free-riders (profiteurs), relayant hélas le discours de certains candidats républicains, comme Donald Trump qui appelle au désengagement de l’Amérique face aux « coûts énormes » de l’Alliance transatlantique. Très critique vis-à-vis de l’Arabie saoudite, Obama demande à celle-ci de « partager le Moyen-Orient » avec son ennemi iranien. (..) Barack Obama témoigne d’un grand intérêt pour l’Asie-Pacifique depuis l’invention du terme « pivot asiatique » au début de sa présidence. Selon lui, c’est dans cette région que se trouvent les intérêts des États-Unis, et c’est là que se trouve le concurrent – ou partenaire ? – principal : la Chine. » (3)

    Trois bombes par heure dans le monde en 2016

    Pour un président de paix, il y eut plus de guerres plus d’armes vendues. Un rapport du Council on Foreign Relations (CFR) a montré que Washington a bombardé la Syrie, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen ainsi que la Somalie en 2016. Pas moins de 26 171 bombes ont été larguées. 72 par jour. Trois par heure. Les frappes militaires américaines ont été nombreuses en 2016. Très nombreuses. Le toujours président des Etats-Unis avait fait du désengagement militaire de son pays une promesse de campagne, pourtant, le think tank basé à New York nous apprend que Washington a bombardé au moins sept nations en 2016 : la Syrie, l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen et la Somalie. Sans surprise, la très grande majorité des bombardements américains ont concerné la Syrie et l’Irak. 24 287 bombes y ont été larguées selon les comptes du CFR. (…) En 2008, alors qu’il menait campagne il avait assuré que lorsqu’il deviendrait commandant en chef des forces armées, il « fixerait un nouvel objectif dès le premier jour » : la fin de la guerre en Irak. « Je mettrai un terme à cette guerre en Irak de manière responsable et terminerai la lutte contre al-Qaïda et les Taliban en Afghanistan. » (4)

    Les Etats Unis champion des ventes d’arme

    S’agissant du carburant des guerres, la fabrication et la vente des armes, tout va bien Selon l’organisme suédois Sipri, le marché des armes est florissant. En 2014, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 776 milliards de dollars, ce qui représente 2,3% du produit intérieur brut mondial et environ 245 dollars par habitant En 2015, les 100 principales entreprises productrices d’armement dans le monde ont affiché globalement un chiffre d’affaires de 356,7 milliards USD réalisés dans les contrats d’armement (sur un chiffre d’affaires total de 1 118,1 milliards USD), Les Etats Unis , interviennent en moyenne pour 30 % des ventes. (5)

    Là encore, il y eut un désenchantement des partisans de la paix. Pratiquement tous les pays européens, mais aussi la Russie, la Chine et Israël ont alimenté les guerres certaines fois en vendant des armes aux deux belligérants ! A croire le niveau des vies des occidentaux dépend du nombre d’armes vendues en clair du nombre de morts , de blessés et de désolation de pays vulnérables et misérables qui, certaines fois n’ont pas d’argent pour nourrir leurs peuples, mais trouvent toujours moyen de s’endetter pour se battre contre d’autres miséreux ou pour tenir en respect leurs peuples dans des gouvernances interminables où le mot alternance n’a aucun sens. Dans ces pays, il n’y a que le darwinisme providentiel ou l’émeute fomentées bien souvent par les pays occidentaux pour leurs propres intérêts pour arriver à l’alternance généralement aussi catastrophique… Dans ces pays le lobby de l’armement dirige d’une façon invisible le pays . Aux Etats Unis un seul président, Eisenhower, eut le mérite d’avertir le peuple américain contre le danger de la mainmise sur le pouvoir du complexe militaro-industriel.

    Dans ce contexte pour juger du niveau des armes vendues , Nadia Prupis parlant de ce marché de la mort écrit :

    « Les États-Unis ont vendu plus d’armes que n’importe quel autre pays en 2015, malgré une baisse du commerce mondial des armes, selon un nouveau rapport du Congrès. Avec 40 milliards de dollars, les États-Unis ont signé plus de la moitié de tous les accords d’armement l’an dernier et plus du double du pays en deuxième place, la France, à 15 milliards de dollars. Les ventes d’armes américaines comprenaient des bombes, des missiles, des chars blindés, des hélicoptères d’attaque Apache, des chasseurs F-15 et autres articles (…) » (5).

    On l’aura compris les dirigeants arabes sont aux premiers loges pour acheter les armes. Nadia Prupis écrit :

    « Les principaux acheteurs, quant à eux, étaient le Qatar, l’Égypte, et l’Arabie saoudite, Beaucoup de ces armes ont été utilisées pour aider la coalition menée par l’Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis à combattre les rebelles au Yémen, entraînant des pertes civiles élevées. Le Guardian note que les résultats concordent avec une autre étude récente, qui concluait que l’administration Obama avait approuvé pour plus de 278 milliards de dollars de vente d’armes en huit ans, soit plus du double de l’administration Bush, 128,6 milliards de dollars. » (6)

    La journaliste bien connue, Diana Johnstone décrit la paranoïa qui sévit à la fois dans le parti démocrate, mais aussi au sein de l’Administration actuelle qui accélère les mesures de rétorsion contre la Russie pour les rendre irréversibles, tels que l’expulsion de 35 diplomates fin décembre et l’accélération du déploiement des troupes américaines en Pologne à la frontière avec la Russie.

    « L’impertinence de Vladimir Poutine, écrit-elle, ouvertement en faveur d’un « monde multipolaire », l’a hissé à la première place dans la liste des méchants. Il est promu « dictateur » et « menace existentielle » aux yeux de la nation exceptionnelle, cible numéro un du changement de régime. Hillary Clinton et ses partisans politiques et médiatiques s’accordent pour attribuer sa défaite à un complot mené par Vladimir Poutine visant à changer le régime aux Etats-Unis. Jamais à Washington n’a-t-on vu un parti au pouvoir si incapable d’accepter l’alternance, si vindicatif, si avide de trouver des boucs émissaires, si prêt à violer toutes les bienséances démocratiques et diplomatiques, si prêt à pratiquer la politique de la terre brûlée, même aux dépens de ces « valeurs » dont il se proclame le défenseur indispensable, à commencer par la liberté d’expression ? » (7)

    La folie de fin de règne à Washington : la phobie de Poutine

    S’agissant de la comédie visant à impliquer Poutine dans l’ingérence dans les élections, les Etats-Unis qui ont déclenché 200 guerres en 240 ans d’existence n’ont jamais cessé d’interférer quand leurs intérêts étaient en jeu. : « Tout Washington est scandalisé, tandis que les membres du Congrès rivalisent entre eux pour diaboliser la Russie à cause de sa supposée ingérence dans la récente élection présidentielle américaine. « Toute intervention étrangère dans nos élections est absolument inacceptable », a déclaré Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants. Cet éclat de vertueuse indignation serait plus facile à gober si les Etats-Unis n’avaient pas eux-mêmes pris l’habitude chronique d’intervenir dans les élections à l’étranger. Sur une période d’un peu plus d’un siècle, les leaders américains ont utilisé toute une variété d’outils pour influencer les électeurs dans des pays étrangers. Nous avons choisi des candidats, les avons conseillés, financé leurs partis, conçu leurs campagnes, corrompu les médias pour les soutenir et menacé ou calomnié leurs rivaux ».(8)

    Une appréciation rendant compte de ce désamour graduel nous est donné par une diplomate russe : « La politique étrangère de l’administration Barack Obama au cours des huit années de la présidence d’Obama « suscite l’aversion du monde entier », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zaéskharova. « Je pense que cet homme [Obama] et son équipe – naturellement, parlant de l’homme, nous entendons l’équipe qui s’est révélée mauvaise pour tous sur la scène mondiale », Selon la diplomate russe, du point de vue moral, on peut blâmer l’équipe d’Obama d’avoir commis un « crime » car il a démontré que « le plus fort a des droits illimités à faire le mal ». (9)

    En définitive rien de nouveau sous le soleil ! Tous les président américains à partir de la chute du mur de Berlin furent frappés d’hubris , une sorte de messianisme de la certitude de la « Destinée Manifeste » qui leur donne mission de régenter le monde. Cela a commencer avec Georges Bush père qui parlait déjà après avoir laminé l’armée irakienne en 1991, du nouvel ordre mondial vertueux étant la seule hyper-puissance selon le bon mot de Hubert Védrine et ayant sonné d’après Francis Fukuyama, l’idéologue du Pentagone, la fin de l’histoire et annoncé un âge d’or qui allait durer mille ans.

    On sait comment cette histoire est en train de se dérouler , car nous eûmes après Bill Clinton qui s’illustra par le dépeçage des balkans avec la complicité de l’Europe et notamment de l’Allemagne Ce sera aussi la presque décennie du pétrole contre nourriture, une histoire abjecte dont l’épilogue fut la mort de 500.000 enfants prix à payer – pas cher- selon Madeleine Albright pour faire partir Saddam Hussein qui n’est parti que plus tard. Il a fallu l’avènement de Georges Walker Bush pour que la sentence s sentence « to be hanged by the neck until you are dead » se réalise un matin de janvier de l’aid el adha en guise de sacrifice,’ il y a dix ans sous la gouvernance d’un certain Paul Bremer gouverneur d’un Irak en miettes Ces présidents venaient avec leurs certitudes gravées dans l’arbre ,bouleverser des équilibres sociologiques culturels et cultuels plusieurs fois millénaires en y semant le chaos constructeur selon Condolezza Rice

    La présidence Obama ne fut pas différente sauf que nous avons cru en ses promesses de désengagement de l’Irak, de l’Afghanistan. Nous seulement ne se fit pas, mais sous l’ère Obama fut inaugurée la terrible guerre des drones reapers et autres ; Pour ne pas risquer la mort des GI’S rien de plus simple : Une salle climatisée du fin fond du Texas, un contrôle par satellite et une décision de mort par drone interposé. Il suffit alors au soldat de jouer au joystick pendant qu’à des milliers de kms de là c’est la mort, le deuil la désolation des vies brisées des pays en miettes. Non content de tout cela après l’épisode Bin Laden, deux conflits marquent l’ère Obama, la Syrie vidée de sa sève ,plusieurs milliers de morts et de blessés, la destruction honteuse de la Lybie avec deux vassaux le tandem Sarkozy – Hollande et David Cameron dont les prouesses envers les faibles aboutirent au lynchage de Kadhafi. Enfin la tolérance envers l’Arabie Saoudite pour causes de contrats d’armements et de pétrole s’avère être une complicité dans la mort silencieuse du peuple yéménite

    L’Occident s’est empressé de décerner le prix Nobel de la paix à Barack Obama pour la promesse d’une paix qui n’est jamais arrivée. Peut-être que le Comité Nobel ne sera plus aussi chaud pour l’octroi de ce prix ? De plus s’agissant justement de la paix du monde, les années Bush ont traumatisé le monde, mais on ne s’attendait à rien de bon. Avec Obama nous avons cru à ses promesses qui comme dit Jacques Chirac n’engagent que les naïfs que nous sommes. A la place nous découvrons en fait « l’american way of war »… de l’empire qui tarde à comprendre que tout le monde aura à gagner avec un monde multipolaire. Peut être là encore un vœu pieux avec le nouveau président Trump avec son obsession protectionniste.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

     

    1.http://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/Trois-grandes-paroles-Barack-Obama-2017-01-15-1200817339

    2. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/16/bilan-d-obama-le-paradoxe-americain_5063393_3222.html#ShE0hJ4U2o3afToz.99

    3.http://www.ouest-france.fr/debats/point-de-vue/politique-etrangere-le-bilan-discute-dobama-4149159

    4.http://reseauinternational.net/les-etats-unis-ont-largue-lequivalent-de-trois-bombes-par-heure-dans-le-monde-en-2016/#EYWYhUfTrZXxOtOX.995.

    5.http://www.grip.org/fr/node/1942

    6.Nadia Prupis http://lesakerfrancophone.fr/alors-que-le-commerce-mondial-declinait-la-vente-darmes-etasunien

    7.https://francais.rt.com/opinions/31994-folie-fin-regne-washington

    8.http://www.mondialisation.ca/usa-nous-intervenons-dans-les-elections-dautres-pays-depuis-plus-dun-siecle/5568909

    9. ttp ://lesakerfrancophone.fr/le-monde-entier-est-degoute-par-la-politique-etrangere-de-ladministration-obama

     

     Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/258595-un-nobel-qui-a-fait-la-guerre-a-la-paix.html

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2017

  • La France du présent face à la Russie du futur - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/la-france-du-present-face-a-la-russie-du-futur.html

    La Droite, comme la Gauche française, demeure fondamentalement divisée sur la forme et la nature des relations à entretenir avec la Russie et son président Vladimir Poutine. Il est irrécusable que la Russie impose son retour sur la scène internationale avec une vision différente du Monde que celle ordonnée jusque-là par le camp occidental, avec à sa tête les Etats-Unis. Multiples sont les discours des politiques français à propos de la Russie. Cependant, ces discours politiques dénotent davantage de politiquement correct, et ce dans un but strictement électoral.

    François Fillon, candidat à la présidence de la République Française, participant à la primaire de droite, souhaite mettre la Russie face à ses responsabilités, mais ne définit pas clairement de quelles responsabilités il s’agit. M. Fillon s’exprime ainsi : « La Russie est le plus grand pays au monde en superficie, mais c’est un pays dangereux et instable puisqu’il n’a jamais connu la démocratie. » La question qui mérite d’être posée sans pour autant vouloir défendre la Russie est la suivante : les pays qui ont connu la démocratie tels que les Etats-Unis ou encore la France sont-ils moins dangereux ? N’est-ce pas à cause de certaines démocraties occidentales que le monde est actuellement à feu et à sang ? Peut-être que le temps est venu de redéfinir le concept de la Démocratie.
    Quant à Jean-Frédéric Poisson, candidat du Parti Centre à l’élection présidentielle française et participant également à la primaire de droite, il a pris le contre-pied de tous les candidats en allant en Russie à la rencontre du président Poutine et du peuple russe.

    Tandis que M. Bruno Lemaire n’hésite pas à affirmer que la France est devenue la supplétive des Américains, ce qui signifie précisément que la France a perdu son indépendance face aux États-Unis, voire sa souveraineté dans l’état actuel.
    L’ancien président de la république, Nicolas Sarkozy, semble clairement devenir russophile, notamment depuis son retour sur la scène publique et suite à sa rencontre avec le Président russe en octobre 2015 à Moscou.
    Pour Jean-François Copé, participant également à la primaire de droite en vue des élections présidentielles, le pacte de confiance avec la Russie a été détruit à cause de l’intervention française en Libye, aggravé par la suite par la présidence de François Hollande et sa gestion des relations avec la Russie. Il convient aussi de préciser que le déroulement des événements en Libye a quelque part durci la position russe en Syrie.

    Alain Juppé n’hésite pas à critiquer une certaine russophilie française. Sa compréhension des relations avec la Russie se réduit à châtier la Russie pour son action mondiale par plus de sanctions économiques. Ce qui semble être actuellement une forme dépassée et nullement efficace. D’autant plus que les sanctions économiques n’entravent en rien l’ascension de la Russie.

    La position d’Alain Juppé est en quelque sorte similaire à celle de l’actuel président français François Hollande et une partie de la gauche socialiste. Le président Hollande s’oppose farouchement au président Poutine, son excès de zèle dépasse largement l’action des vrais ennemis de la Russie tels que les Etats-Unis, au point de refuser récemment de recevoir son homologue russe en France. Cela reste dans les annales diplomatiques comme une première dans les relations franco-russes. Cependant, cette politique antirusse n’est ni dans l’intérêt de la France ni dans celui du peuple français, mais qui est apparemment une préoccupation majeure de tous les candidats de gauche ou de droite. Enfin, le président Hollande semble plonger la France, au moins pour le temps qui lui reste à gouverner, dans un type de guerre froide avec la Russie.
    La gauche française n’est pas épargnée par les divisions au sujet des relations à entretenir avec la Russie. Certaines personnalités politiques de gauche telles que Jean-Luc Mélenchon ont de la sympathie pour la Russie, en opposition à l’hégémonie américaine sur la France et l’Europe. D’autres comme Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères, ou Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la défense, ont d’autres conceptions des relations internationales réfutant toutes formes d’opposition et de rupture totale avec la Russie.
    Dans l’ensemble la classe politique française paraît favorable à un dialogue avec la Russie, mais dans les faits cela manque de sincérité. Les différents candidats à l’élection présidentielle française motivent leur idée d’un dialogue ou d’un rapprochement avec la Russie à travers la notion de l’intérêt de la France et des Français, mais l’idée réelle est davantage électoraliste. Cependant, les candidats à l’élection présidentielle de droite ou de gauche semblent beaucoup évoquer la Russie pour éviter d’être obligés de s’exprimer sur l’alignement total de la France sur la politique étrangère étatsunienne.

    Quant à l’extrême-droite française, elle adule le président Poutine voyant en lui une incarnation de l’autorité, ainsi qu’un chef politique capable d’éradiquer l’Islam radical qui sévit de nos jours dans le monde. De surcroît, les Gaullistes français sont séduits par le concept de la Nation développée par le Président Vladimir Poutine.

    Enfin, le constat est indéniable, la France est alignée sans condition, dans une posture quasi vassalique sur la politique étrangère américaine, au détriment de ses relations avec la Russie. La défaillance chronique de la politique française a poussé les deux pays à s’éloigner l’un de l’autre, ce qui n’est pas bénéfique ni pour la France ni pour les intérêts du peuple français que chérissent tant les politiciens.

  • Que peut encore l’humanitaire ?
    http://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/que-peut-encore-lhumanitaire

    Hallucinant, Fabius vient de quitter le MAE et on entend (enfin) sur Francde-Cult des choses qui sonnent d’une manière étrangement différente ! Morceaux choisis de l’entretien avec Jean-Christophe Rufin (et Luc Mathieu de Libé), qui a tout de même une lourde expérience diplomatique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Christophe_Rufin#Carri.C3.A8re_dans_les_minist.C3.A8res_et_la_dip)

    On nous parle des « rodomontades de M. Fabius »... qui a dû « capituler sur tout ». Un homme qui avait peut-être « surestimé un tout petit peu les capacités de la France », « qui prenait des attitudes martiales qui n’ont pas été suivi d’effet »’... « Sur l’Iran, une position extrêmement en pointe qui n’a pas empêché les Américains de faire ce qu’ils voulaient »... Les déclarations sur Bachar qui ne méritait pas d’être sur terre, « très très dangereux »... Questionné s’il fallait intervenir ou non, Rufin commence par critiquer sévèrement l’intervention en Libye avant de déclarer que « si l’on regarde bien,on est intervenu en Syrie, verbalement, en laissant croire aux populations concernées qu’on allait intervenir »... « On les a un petit peu envoyées (les populations) à la mort »... Rufin se déclare effondré en voyant les ruines de ce pays, sachant qu’on a « d’une certaine façon nourri cette guerre civile ».

    Intervention de Mathieu, sortant le discours classique sur la non-interv ention notamment après « l’attaque chimique de la Goutha ». Rufin répond que, dès qu’il y a eu militarisation (c’est-à-dire bien avant) c’était autre chose et revient sur la responsabilité qu’il y a à dire à des gens qu’on va intervenir alors qu’on savait qu’on n’allait pas le faire.

    Rufin, suite à des crétineries de Mathieu, enfonce le clou : « en Iran, ils savaient qu’on n’interviendrait pas » et suggère qu’on réfléchisse un peu à ce type de situation dans lesquelles on sait qu’on ne peut pas intervenir. Si personne ne se réjouit de ce qui se passe, comme il insiste, il rappelle qu’il faudra tout de même dresser le bilan. (En d’autres termes, le bilan du fiasco total de la période Fabius décrite par les lèche-bottes comme le triomphe de la diplomatie française !)

    #syrie

    • Le Monde selon Hubert Védrine : Vendredi 12 février 2016
      http://www.franceculture.fr/emissions/le-monde-selon-hubert-vedrine/le-monde-selon-hubert-vedrine-vendredi-12-fevrier-2016

      Dans un style nettement plus feutré et avec toute l’onction nécessaire à cet exercice, Védrine souligne le « bilan important » de Fabius à la COB 21 sur le plan technique, ainsi que, sur le même plan, l’intégration au MAE des données économiques, avant de conclure, en douce, sur le bilan « plus discuté » (ce qui en langage diplomatique peut se traduire par fiasco) des dossiers iranien et syrien...

    • Christophe Ayad dans Le Monde sur le bilan en demi-teinte de Laurent Fabius

      Passé ce fatal 31 août 2013, la France n’a cessé de s’isoler de son principal allié occidental, tenant une position qui, aussi morale et digne fût-elle, a échoué à faire bouger les lignes sur le terrain. S’il est un reproche que l’on ne peut pas faire à M. Fabius, c’est celui de la versatilité et de l’opportunisme. Mais son intransigeance en Syrie, qui a aligné la France sur des puissances sunnites comme l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, s’apparente aujourd’hui à une impasse. Sans doute, M. Fabius a-t-il surestimé le poids de la France, puissance moyenne dans un monde « zéropolaire », comme il aime à le décrire, pour pouvoir changer le cours du drame syrien.

      Un échec, deux succès

      A l’heure de rejoindre la présidence du Conseil constitutionnel, le bilan de l’ex-« plus jeune premier ministre de France » – le record tient toujours – au Quai d’Orsay se résume ainsi : un échec (la Syrie), deux succès (la COP21 et le nucléaire iranien) et deux trous noirs (l’Afrique et l’Europe). A l’inverse de la Syrie, M. Fabius a joué un rôle décisif dans l’accord mondial, obtenu en décembre 2015, sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre. Peu convaincu au départ, il s’est emparé du sujet à bras-le-corps, forçant son administration à se mettre au service du sommet de Paris, dont le succès était loin d’être acquis d’avance. Le sens de la méthode et la capacité de travail de M. Fabius ont fait merveille et, au moment d’annoncer l’accord, cet animal à sang froid a eu du mal à masquer son émotion. Il entend d’ailleurs garder la présidence de la COP jusqu’à la fin de l’année, malgré ses futures fonctions au Conseil constitutionnel.

      Lire aussi : Laurent Fabius entend rester président de la COP même s’il entre au Conseil constitutionnel

      Sur le dossier nucléaire iranien, M. Fabius, qui partageait la ligne « intransigeante » des faucons du Quai d’Orsay, se félicite d’avoir obtenu un accord « robuste », au prix d’un coup de gueule, le 8 novembre 2013 à Genève, alors que les Américains, pressés d’avancer, s’apprêtaient à signer un accord intérimaire « au rabais » :

      « Que n’ai-je entendu à l’époque ! Combien de sottises ont été dites, comme quoi la France paierait son intransigeance, expliquait-il récemment au Monde. Eh bien, la preuve que j’ai eu raison est que la France a été l’un des tout premiers pays visités par le président iranien Rohani. »

      En revanche, en Afrique, là où la France peut encore faire la différence militairement, M. Fabius s’est montré d’une discrétion proche de l’effacement.

      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/11/le-bilan-en-demi-teinte-de-laurent-fabius_4863060_823448.html#e2rmp2kr8L5Kua

  • La France informe le Secrétaire Général de sa décision de déroger à la Convention européenne des droits de l’homme en application de son article 15
    http://www.coe.int/fr/web/secretary-general/news/-/asset_publisher/EYlBJNjXtA5U/content/france-informs-secretary-general-of-article-15-derogation-of-the-european-conve

    Les autorités françaises ont informé le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe d’un certain nombre de mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence instauré à la suite des attentats terroristes de grande ampleur perpétrés à Paris, mesures qui sont susceptibles de nécessiter une dérogation à certains droits garantis par la Convention européenne des droits de l’homme.

    (Du coup, il paraît que Bachar Assad s’est demandé si lui aussi, il n’allait pas un peu s’autoriser à déroger aux droits de l’homme.)

    • Convention européenne des droits de l’homme.
      http://www.echr.coe.int/Documents/Convention_FRA.pdf

      ARTICLE 1
      Obligation de respecter les droits de l’homme

      ARTICLE 4
      Interdiction du travail forcé

      ARTICLE 5
      Droit à la liberté et à la sûreté

      ARTICLE 6
      Droit à un procès équitable

      ARTICLE 8
      Droit au respect de la vie privée et familiale

      ARTICLE 9
      Liberté de pensée, de conscience et de religion

      ARTICLE 10
      Liberté d’expression

      ARTICLE 11
      Liberté de réunion et d’association

      ARTICLE 12
      Droit au mariage

      ARTICLE 13
      Droit à un recours effectif

      ARTICLE 14
      Interdiction de discrimination

      ARTICLE 16
      Restrictions à l’activité politique des étrangers

      ARTICLE 17
      Interdiction de l’abus de droit

      ARTICLE 18
      Limitation de l’usage des restrictions aux droits

    • État d’urgence : la France demande officiellement à déroger aux Droits de l’homme - Politique - Numerama
      http://www.numerama.com/magazine/31916-deroger-aux-droits-de-l-homme-voici-comment-ca-peut-etre-legal.html

      Dans le cadre de l’État d’urgence, la France a notifié le mercredi 24 novembre à la Cour européenne des droits de l’homme son intention de déroger à certains des droits garantis par la Convention européenne (CEDH) et par le droit de l’ONU. Juridiquement, de telles dérogations sont possibles. Mais pas sans conditions ni limites.

      La phrase avait fait bondir sur les réseaux sociaux en janvier 2015 dans le contexte des attentats contre Charlie Hebdo et l’épicerie casher de la Porte de Vincennes, mais elle est juridiquement exacte. Interrogée sur RTL, l’ancienne ministre Valérie Pécresse, qui avait été la première à parler de la nécessité d’un « Patriot Act à la française » (une expression depuis reprise par Laurent Wauquiez à la suite des attentats de Paris), avait prévenu qu’il était possible de déroger à des droits prévus par la Convention Européenne des droits de l’homme (CEDH).

      C’est tout à fait vrai, et la proclamation de l’État d’urgence qui a été prorogé pour 3 mois et étendu à de nouvelles mesures montre que la France ne voit pas d’obstacle. Mais le gouvernement ne peut pas faire tout et n’importe quoi sans violer ses engagements internationaux.

    • Etat d’urgence : « de graves violations des droits humains sont allégrement envisagées », Gilbert Achcar, prof. à l’Ecole des études orientales et africaines, SOAS, université de Londres.
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/25/la-france-a-tort-de-renouer-avec-l-etat-d-exception_4816796_3232.html

      ... le président français a choisi d’ignorer les nombreuses critiques du choix fait par l’administration Bush, bien qu’elles constituassent en leur temps l’opinion dominante à cet égard en France même (une opinion partagée par Hubert Védrine et Dominique de Villepin). Et ce en dépit du fait que le bilan désastreux de la «  #guerre_contre_le_terrorisme  » menée par l’administration Bush a donné pleinement raison à ses critiques. Sigmar Gabriel, vice-chancelier de l’Allemagne voisine et président du SPD allemand, parti frère du PS français, a lui-même déclaré que parler de guerre, c’est faire le jeu de Daech.

      De prime abord, le discours de guerre peut cependant sembler relever du défoulement verbal  : une façon de répondre à l’émotion légitime suscitée par un attentat horrible qui a fait 130 morts jusqu’à présent.

      Hypocrisie

      Le corollaire du discours de guerre est déjà là  : François Hollande a fait adopter une loi prorogeant de trois mois l’état d’urgence. Il souhaite faire réviser la Constitution française pour accroître le registre des exceptions aux règles démocratiques, alors qu’il s’agit d’une #Constitution née en 1958, en situation d’exception, et qui codifie déjà copieusement l’exceptionnalité à coups de #pouvoirs_exceptionnels (art. 16) et d’#état_de_siège (art. 36). Dès maintenant, de graves violations des droits humains sont allégrement envisagées  : déchéance de la nationalité, enfermement sans inculpation, et autres cartes blanches données à l’appareil répressif.

      Mais il y a plus grave encore  : contrairement aux attentats de New York, ceux de janvier et de novembre à Paris sont, en grande majorité, le fait de citoyens français (d’où la menace relative à la nationalité). Tandis que l’état de guerre est dans son essence même un #état_d’exception, c’est-à-dire un état de suspension des droits de la personne humaine, il y a une différence qualitative entre les conséquences qu’il entraîne selon que la guerre est portée en dehors du territoire national ou que l’ennemi potentiel se trouve sur ce même territoire.

      Les Etats-Unis ont pu rétablir fondamentalement l’exercice des #droits_civiques, quoique rognés, une fois leur territoire sécurisé dans son insularité, tandis qu’ils pratiquaient et continuent à pratiquer l’état d’exception à l’étranger. C’est toute l’hypocrisie du maintien de ce lieu de non-droit qu’est le camp de Guantanamo comme de la pratique des exécutions extrajudiciaires à coups de drones qui font du Pentagone le plus meurtrier des tueurs en série.
      Mais la France  ? La question du djihadisme n’est pas extérieure à son histoire. Elle l’est si peu que sa première rencontre avec le djihad remonte à la sanglante conquête de l’#Algérie par son armée, il y a bientôt deux siècles, même si le djihad d’aujourd’hui est qualitativement différent de celui d’antan par son caractère totalitaire. Le djihad, l’appareil militaro-sécuritaire français y a été confronté ensuite avec le Front de libération nationale de l’Algérie, dont le journal même s’appelait El Moudjahid («  le pratiquant du djihad  »).

    • Après les attentats : la Réaction qui vient, Olivier Lecourt Grandmaison
      https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/261115/apres-les-attentats-la-reaction-qui-vient

      Gouvernement, parlementaires : tous prétendent commander aux événements ; ils ne font que s’y soumettre (...)
      Analysant l’inflation des législations antiterroristes adoptées avant les attentats du 13 novembre 2015, la juriste du Collège de France Mireille Delmas-Marty constatait qu’elles multipliaient dangereusement les « pratiques dérogatoires (…) au profit de pouvoirs de plus en plus larges confiés à l’administration ou à la police, constituant un véritable régime de police qui ne dit pas son nom. » La loi qui vient d’entrer en vigueur et l’état d’urgence établi pour trois mois précipitent le mouvement : triomphe de l’exception légalisée et soustraite à la Constitution. Et triomphe de l’extrême-droite et de la droite dont plusieurs éléments programmatiques – la déchéance de la nationalité notamment – ont été défendus par le chef de l’Etat en personne. « Un bon coup » aux dires de certains conseillers de l’Elysée qui se réjouissent de mettre ainsi leurs adversaires en difficulté. Mais quel est le coût politique de ce « coup » ? Exorbitant. En agissant de la sorte l’exécutif et la majorité socialiste qui le soutient aveuglément légitiment les propositions sécuritaires du Front national et des Républicains, et accréditent l’idée que leurs dirigeants respectifs apportent de justes réponses aux menaces présentes.

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.

    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’État islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les réseaux sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».

    Israël-Palestine : « La France pourrait faire beaucoup, elle ne fait pas

    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    René Backmann

    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/pourquoi-hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?page_

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?onglet=full
    article de René Backmann
    « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre #Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les #attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.
    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’#État_islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du #djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les #réseaux_sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».
    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de #guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

  • Pour Hubert Védrine : « Il faut assécher le vivier du terrorisme fanatique » - RFI

    http://www.rfi.fr/emission/20150130-hubert-vedrine-diplomate-ancien-ministre-affaires-etrangeres/?ns_mchannel=fidelisation&ns_source=newsletter_rfi_fr_monde&ns_campaign=email&ns

    Pour Hubert Védrine : « Il faut assécher le vivier du terrorisme fanatique »

    Par Juliette Rengeval

    Diffusion : vendredi 30 janvier 2015

    Hubert Védrine, diplomate, ancien ministre des Affaires étrangères et président de l’Institut François Mitterrand est l’invité de Juliette Rengeval sur RFI. Au moment de la réunion des ministres de l’Intérieur européens à Riga, Hubert Védrine s’exprime sur les conséquences sociales des derniers attentats terroristes en France et les mésures à prendre.

    #assécher

  • La France au défi - La Cliothèque
    http://www.clio-cr.clionautes.org/la-france-au-defi.html

    « La #France est en #crise, la France perd son rang, la France doute... » Les « #déclinologues », ces chantres de la #décadence française, pseudos-experts auxquels les médias offrent une visibilité disproportionnée, ont depuis les années 2000 [1], fait leur miel de ce pessimisme français, qui caractérise tant le paysage politico-médiatique de notre pays depuis une vingtaine d’années.
    Alors ? Encore un énième livre sur la déliquescence française ? Non et ce pour plusieurs raisons.
    La première tient à l’auteur, Hubert #Védrine n’est plus à présenter, tout comme sa compétence et la pertinence de son analyse. Son atout ? Il a beaucoup voyagé, grâce à ses fonctions notamment, et son regard sur la #France en est ainsi plus riche et moins étriqué que celui des observateurs traditionnels prisonniers du microcosme parisien. La deuxième, liée à la première, est qu’Hubert Védrine a l’expérience du pouvoir mais également le recul par rapport à celle-ci, cela renforçant grandement la crédibilité de son propos. Enfin, son ouvrage est nuancé, signe d’intelligence et de clairvoyance, il constate et brosse le tableau de la situation française mais sans jamais le noircir à l’excès et sans omettre d’y souligner les innombrables atouts dont dispose le pays. A la suite de ce constat, il en démonte les mécanismes, recherche les facteurs explicatifs et propose les solutions et réformes à mettre en œuvre.

  • Document 20 : Dépêche Reuters du 15 juillet 1994, annotée par Hubert Védrine, secrétaire-général de l’Elysée
    http://survie.org/genocide/genocide-et-complicite/20-documents-pour-comprendre-le/article/document-20-depeche-reuters-du-15-4751

    Le 15 juillet 1994, le président rwandais par intérim Sindikubwabo arrive à Cyangugu, dans la zone Turquoise, bientôt rejoint par la plupart des ministres du GIR. Une réunion a lieu à l’hôtel Matignon pour décider de la conduite à tenir. Visiblement, des points de vue divergents sont exprimés. L’annonce faite par le Quai d’Orsay que ces ministres responsables du génocide seraient internés suscite cette annotation de la main d’Hubert Védrine, alors secrétaire général de l’Elysée : « Lecture du Président. (...)

    #20_documents_pour_comprendre_le_rôle_de_l'Etat_français

    http://survie.org/IMG/pdf/20-Reuter15juillet1994.pdf

  • Rwanda : lettre ouverte aux parlementaires suite à l’audition d’Hubert Védrine
    http://survie.org/genocide/implications-politiques-militaires/article/rwanda-lettre-ouverte-aux-4738

    Madame la Députée, Monsieur le Député, Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, Au mois d’avril, lors de la vingtième commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda, la présence française dans ce pays entre 1990 et 1994 a fait l’objet d’un débat qui s’est durci à un point jamais atteint lors des années précédentes. La presse française a répercuté les interrogations insistantes concernant la politique menée au Rwanda, ainsi que les accusations portées par des journalistes, des chercheurs, des associations. Des (...)

    #Implications_politiques_militaires_françaises

    / #Interpellation_des_élus, #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Ventes_d'armes, #Hubert_Védrine, (...)

  • Le monde merveilleux de M. Védrine
    http://www.taurillon.org/le-monde-merveilleux-de-m-vedrine

    Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères qui, pour le paraphraser, répète « obstinément les mêmes arguments inopérants, suivis après chaque scrutin des mêmes lamentations », vient de signer une nouvelle tribune contre les fédéralistes. Au moment d’y réagir, on est saisi d’un triple doute : cela en vaut-il vraiment la peine ? D’une part, Védrine développe depuis un certain temps la même analyse : les européistes ont jusqu’ici imposé leur vision de l’Europe, jetant l’anathème de l’euroscepticisme (...)

    #Cartons_Rouges

  • Nettoyage
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/236-juin-2014/article/nettoyage-4728

    Auditionné par la Commission de la défense de l’Assemblé nationale, le 16 avril dernier, sur « la politique de la France au Rwanda », #Hubert_Védrine confirmait une information capitale. Interrogé par le député socialiste Joaquim Pueyo qui lui demandait : « Est-ce que la France a livré des munitions aux forces armées après le début du génocide ? A quelle date ? », l’ancien Secrétaire général de l’Élysée répondait : « il est resté des relations d’armement et c’est pas la peine de découvrir sur un ton outragé (...)

    #236_-_juin_2014

    / #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Ventes_d'armes, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, Hubert (...)

  • Hubert Védrine ou la tentation de déconstruire l’Europe - Rue 89
    http://www.uef.fr/hubert-vedrine-ou-la-tentation-de-deconstruire-l-europe-rue-89

    Hubert Védrine vient de signer une tribune forte sur l’Europe sur Rue89. Comme d’habitude avec lui, le rejet actuel de l’Europe serait dû aux « Européistes », évidemment « déconnectés » des réalités. Il propose une solution « radicale » pour permettre de détacher les « sceptiques des phobiques ». Malheureusement, encore une fois, l’ancien ministre propose des solutions du passé en prétendant parler du futur de l’Europe. Lire la tribune sur Rue 89 : cliquez (...)

    #Tribunes

    « http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/09/hubert-vedrine-tentation-deconstruire-leurope-252787 »

  • Livraison d’armes : l’aveu d’Hubert Védrine
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/235-mai-2014/article/livraison-d-armes-l-aveu-d-hubert-4712

    Lors de son audition par la commission de la défense de l’Assemblée nationale , le 16 avril dernier, #Hubert_Védrine est interrogé par le député socialiste Joaquim Pueyo qui lui demande : « Est-ce que la France a livré des munitions aux forces armées après le début du génocide ? A quelle date ? » L’ancien secrétaire général de l’Élysée répond alors qu’avant le génocide, « il y a eu des livraisons d’armes pour que l’armée rwandaise soit capable de tenir le choc parce que s’il n’y avait pas d’armée capable de tenir (...)

    #235_-_mai_2014

    / #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Salves, #Ventes_d'armes, Hubert Védrine, (...)

  • Après Villepin, Mariani, Dati & Co, Hubert Védrine chez Aliyev ?
    http://www.azernews.az/azerbaijan/66094.html

    The meeting discussed bilateral cooperation between Azerbaijan and France, as well as regional and international issues. [...] and about 40 French companies operate in Azerbaijan.

    mais surtout le communiqué ne dit pas quelle entreprise est concernée...

    #azerbaijan #azerbaïdjan #diplomatie