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  • Leçons du mouvement des Gilets jaunes, Badiou
    https://drive.google.com/file/d/1VGECYnlh_LgRRwKvtgd_uSU7liyudQvm/view

    La conséquence de tout cela est que la bourgeoisie française — son oligarchie dominante, les actionnaires du CAC 40 — ne peut plus entretenir à son service, sur le même pied qu’avant, notamment avant la crise de 2008, une classe moyenne politiquement servile. Cette classe moyenne a été en effet le support historique à peu près constant de la prééminence électorale des diverses droites, prééminence dirigée contre les ouvriers organisés des grandes concentrations industrielles, lesquels étaient tentés par le communisme entre les années vingt, et, justement, les années 1980-1990.
    D’où la levée actuelle d’une part importante, et populaire, de cette classe moyenne, qui a le sentiment d’être abandonnée, contre Macron, qui est l’agent de la « modernisation » capitaliste locale, ce qui veut dire : serrer partout la vis, économiser, austériser, privatiser, sans les égards, qui existaient encore il y a trente ans, pour le confort des classes moyennes, en échange de leur consentement au système dominant.

    Où l’on vérifie que « le plus grand penseur français » (Aude Lancelin) se montre apte à dégouter du marxisme voire de toute théorisation tout lecteur un tant soit peu attentif qui se refuse à définir le soulèvement Gilets jaunes comme une mobilisation des « classes moyennes », fussent-elles « populaires ».
    Je vais pas égrener ici le genre de « catégories sociales » qui sont au coeur de ce soulèvement, du cariste à l’aide soignante, de l’infirmière aux intérimeuses. Juste signaler, par exemple, que seule l’idéologie autorise à considérer globalement les #auto_entrepreneurs comme des patrons (de qui ?!, à combien ?).

    #idéologie #Bad_You !! #shame #classes_moyennes #Gilets_Jaunes #marxisme_fossile

    • Une version reçue par mel, histoire de ne pas avoir besoin d’un compte gougueule

      Leçons du mouvement des « gilets jaunes » - Alain Badiou —

      Que faut-il penser, ce qui s’appelle penser, et non courir en aboyant, de la contradiction, violente, durable, entre le mouvement des gilets jaunes et les autorités de l’Etat, conduites par le petit président Macron ?
      J’ai dit fermement, dès le tour final des élections présidentielles, que je ne me rallierai jamais ni bien entendu à Marine Le Pen, capitaine de l’extrême-droite parlementaire, ni à Macron, qui montait ce que j’ai appelé « un coup d’Etat démocratique », au service pseudo-réformateur du grand capital.

      Aujourd’hui, je ne change évidemment rien à mon jugement sur Macron. Je le méprise sans aucune retenue. Mais que dire du mouvement des gilets jaunes ? Je dois avouer qu’en tout cas, dans ses débuts, l’année dernière, je n’y ai rien trouvé, que ce soit dans sa composition, ses affirmations ou ses pratiques, qui soit à mes yeux politiquement novateur, ou progressiste.

      Que les raisons de cette révolte soient nombreuses, et qu’à ce titre on puisse considérer le mouvement comme légitime, je l’accorde sans hésiter. Je connais la désertification des zones rurales, le triste silence des rues abandonnées dans les villes petites, et même moyennes ; l’éloignement continu, pour des masses de gens, des services publics, du reste peu à peu privatisés : dispensaires, hôpitaux, écoles, bureaux de poste, gares de la SNCF, téléphone. Je sais qu’une paupérisation, d’abord rampante, puis accélérée, affecte des populations qui, il y a quarante ans encore, bénéficiaient d’un pouvoir d’achat en progression quasi continue. Il est certain que les formes nouvelles de la fiscalité, son aggravation, peuvent apparaître comme une des causes de cette paupérisation. Je n’ignore nullement que la vie matérielle de familles entières devient un casse-tête, notamment pour de nombreuses femmes, du reste très actives dans le mouvement des gilets jaunes
      En résumé : il y a en France un très fort mécontentement de ce qu’on peut nommer la partie laborieuse, majoritairement provinciale, et aux revenus modérés, de la classe moyenne. Le mouvement des gilets jaunes est une représentation significative, en forme de révolte active et virulente, de ce mécontentement.

      Les raisons historico-économiques de cette levée sont, pour qui veut bien les entendre, parfaitement claires. Elles expliquent du reste pourquoi les gilets jaunes renvoient le début de leurs malheurs à il y a quarante ans : en gros, les années quatre-vingt, début d’une longue contre-révolution capitalo-oligarchique, appelée à tort « néo-libérale » alors qu’elle était libérale tout court. Ce qui veut dire : retour à la sauvagerie du capitalisme du XIXe siècle. Cette contre-révolution venait en réaction aux dix « années rouges » — grosso modo de 1965 à 1975 —, dont l’épicentre français fut Mai 68 et l’épicentre mondial la Révolution Culturelle en Chine. Mais elle fut considérablement accélérée par l’effondrement de l’entreprise planétaire du communisme, en URSS, puis en Chine : plus rien, à échelle mondiale, ne s’opposait à ce que le capitalisme et ses profiteurs, singulièrement l’oligarchie trans-nationale des milliardaires, exercent un pouvoir sans limites.
      Bien entendu, la bourgeoisie française a suivi le mouvement contre-révolutionnaire. Elle en a même été une capitale intellectuelle et idéologique, avec les agissements des « nouveaux philosophes », qui ont veillé à ce que l’Idée communiste soit partout pourchassée, non seulement comme fausse, mais comme criminelle. De nombreux intellectuels, renégats de Mai 68 et du maoïsme, ont été de consciencieux chiens de garde, sous des vocables fétiches et inoffensifs, comme « liberté », « démocratie », ou « notre république », de la contre-révolution bourgeoise et libérale.

      Cependant, la situation de la France, peu à peu, des années quatre-vingt à aujourd’hui, s’est dégradée. Ce pays n’est plus ce qu’il a été pendant les « trente glorieuses » de la reconstruction d’après-guerre. La France n’est plus une puissance mondiale forte, un impérialisme conquérant. On la compare couramment, aujourd’hui, à l’Italie, voire à la Grèce. La concurrence la fait reculer partout, sa rente coloniale est au bout du rouleau et demande, pour être maintenue, d’innombrables opérations militaires en Afrique, coûteuses et incertaines. En outre, comme le prix de la force de travail ouvrière est bien plus bas ailleurs qu’en France, par exemple en Asie, les grandes usines sont toutes peu à peu délocalisées vers l’étranger. Cette désindustrialisation massive entraîne une sorte de ruine sociale qui s’étend de régions entières, comme la Lorraine et sa sidérurgie ou le Nord des usines textiles et des mines de charbon, jusqu’à la banlieue parisienne, du coup livrée à la spéculation immobilière sur les innombrables friches laissées par des industries en perdition.

      La conséquence de tout cela est que la bourgeoisie française — son oligarchie dominante, les actionnaires du CAC 40 — ne peut plus entretenir à son service, sur le même pied qu’avant, notamment avant la crise de 2008, une classe moyenne politiquement servile. Cette classe moyenne a été en effet le support historique à peu près constant de la prééminence électorale des diverses droites, prééminence dirigée contre les ouvriers organisés des grandes concentrations industrielles, lesquels étaient tentés par le communisme entre les années vingt, et, justement, les années 1980-1990. D’où la levée actuelle d’une part importante, et populaire, de cette classe moyenne, qui a le sentiment d’être abandonnée, contre Macron, qui est l’agent de la « modernisation » capitaliste locale, ce qui veut dire : serrer partout la vis, économiser, austériser, privatiser, sans les égards, qui existaient encore il y a trente ans, pour le confort des classes moyennes, en échange de leur consentement au système dominant.

      Les gilets jaunes, arguant de leur bien réelle paupérisation, veulent qu’on leur paie de nouveau ce consentement au prix fort. Mais c’est absurde, puisque précisément le macronisme est le résultat du fait que l’oligarchie, premièrement a moins besoin du soutien des classes moyennes, dont le financement était coûteux, depuis que le danger communiste a disparu ; et deuxièmement n’a plus les moyens de se payer une domesticité électorale de la même envergure qu’autrefois. Et que donc, il faut aller, sous couvert de « réformes indispensables » vers une politique autoritaire : une nouvelle forme du pouvoir d’Etat servira de support à une « austérité » juteuse, étendue du peuple des chômeurs et des ouvriers jusqu’aux couches inférieures de la classe moyenne. Et ce pour le profit des vrais maîtres de ce monde, à savoir les actionnaires principaux des grands groupes de l’industrie, du commerce, des matières premières, des transports et de la communication.

      Dans le Manifeste du Parti communiste, écrit en 1848, Marx examinait déjà ce type de conjoncture, et parlait, au fond, avec précision, de ce que sont aujourd’hui nos gilets jaunes. Il écrivait ceci : La classe moyenne, les petits fabricants, les détaillants, les artisans, les paysans combattent la Bourgeoisie, parce qu’elle compromet leur existence en tant que classe moyenne. Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs  ; qui plus est, ils sont réactionnaires  ; ils demandent que l’histoire fasse machine arrière.
      Ils le demandent aujourd’hui d’autant plus âprement que la bourgeoisie française n’est plus en état, vu le tour pris par le capitalisme mondialisé, de soutenir et encore moins d’augmenter leur pouvoir d’achat. Les gilets jaunes « combattent la Bourgeoisie », comme le dit Marx, c’est vrai. Mais ils le font pour restaurer un ordre ancien et périmé, et non pour inventer un nouvel ordre social et politique, dont les noms ont été, depuis le XIXe siècle, « socialisme », ou, surtout, « communisme ». Car pendant presque deux siècles, tout ce qui n’était pas peu ou prou défini selon une orientation révolutionnaire était très justement considéré comme relavant de la réaction capitaliste. Il n’y avait, en politique, que deux grandes voies. Nous devons absolument revenir vers cette conviction : deux voies, en politique, deux seulement, et jamais une poussière « démocratique » de pseudo tendances, sous la houlette d’une oligarchie qui se déclare « libérale ».
      Ces considérations générales nous permettent de revenir aux caractéristiques concrètes du mouvement des gilets jaunes. Ses caractéristiques en quelque sorte spontanées, celles qui ne sont pas dues à des interventions extérieures au courant principal de la levée, sont en réalité « réactionnaires », comme le dit Marx, mais en un sens plus moderne : on pourrait appeler la subjectivité de ce mouvement un individualisme populaire, rassemblant des colères personnelles liées aux formes neuves de la servitude aujourd’hui imposée à tous par la dictature du Capital.

      C’est la raison pour laquelle il est faux de dire, comme le font certains, que le mouvement des gilets jaunes est intrinsèquement fasciste. Non. Le fascisme organise de façon le plus souvent très disciplinée, voire militarisée, des motifs identitaires, nationaux ou racialistes. Il y a dans la présente levée inorganisée – comme l’est toujours la classe moyenne urbaine — et de ce fait même individualiste, des gens de toutes sortes, de tous métiers, qui se pensent souvent, et sincèrement, comme démocrates, qui en appellent aux lois de la République – ce qui, aujourd’hui en France, ne mange pas de pain. A vrai dire, chez la grande majorité d’entre eux, les convictions proprement politiques sont flottantes. Mais à considérer le mouvement — encore une fois tel qu’il se donne dans sa « pureté » initiale – à partir de ses rares aspects collectifs, mots d’ordre, énoncés répétés, je n’y vois rien qui me parle, m’intéresse, me mobilise. Leurs proclamations, leur désorganisation périlleuse, leurs formes d’action, leur absence assumée de pensée générale et de vision stratégique, tout cela proscrit l’inventivité politique. Je ne suis certes pas conquis par leur hostilité à toute direction incarnée, leur crainte obsessionnelle de la centralisation, du collectif unifié, crainte qui confond, comme le font tous les réactionnaires contemporains, démocratie et individualisme. Rien de tout cela n’est de nature à opposer au très odieux et misérable Macron une force progressiste, novatrice et victorieuse au long cours.
      Je sais que les adversaires de droite du mouvement, notamment chez les intellectuels renégats, les ex-révolutionnaires devenus les chantres du pouvoir policier dès lors que l’oligarchie et l’Etat leur assurent des tribunes pour leur bavardage libéral – accusent le soulèvement « gilets jaunes » d’antisémitisme ou d’homophobie, ou encore de « danger pour notre République ». Je sais aussi que s’il existe des traces de tout cela, elles sont le résultat, non d’une conviction partagée, mais d’une présence, d’une infiltration active, de l’extrême-droite dans un mouvement désorganisé au point qu’il est vulnérable à toutes les manipulations imaginables. Mais enfin, ne nous voilons pas la face : Divers indices, notamment des traces évidentes de nationalisme à courte vue, d’hostilité latente aux intellectuels, de « démocratisme » démagogique dans le style crypto-fasciste de « le peuple contre les élites », et de confusion dans les discours, doivent inciter quiconque à être prudent dans toute appréciation trop globale de ce qui se passe aujourd’hui. Acceptons de voir que les ragots des « réseaux sociaux » tenant lieu, pour la majorité des gilets jaunes, d’information objective, la conséquence en est que circulent partout dans le mouvement des pulsions complotistes aberrantes.

      Un proverbe d’autrefois dit que « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Et pour le moment, du « rouge », dans le mouvement des gilets, qui certes « bouge », il n’est pas question : je ne vois, outre le jaune, que du tricolore, toujours un peu suspect à mes yeux.
      Bien sûr, les ultragauches, les anti-fafs, les dormeurs éveillés de nuit-debout, ceux qui sont toujours à l’affût d’un « mouvement » à se mettre sous la dent, les vantards de « l’insurrection qui vient », célèbrent les proclamations démocratiques (en fait, individualistes et à courte vue), introduisent le culte des assemblées décentralisées, s’imaginent refaire bientôt la prise de la Bastille. Mais ce sympathique carnaval ne peut m’impressionner : il a conduit partout, depuis dix ans et plus, à de terribles défaites, payées très chères par les peuples. En effet, les « mouvements » de la dernière séquence historique, de l’Egypte et du « printemps arabe » à Occupy Wall Street, de ce dernier à la Turquie des grandes places, de cette Turquie à la Grèce des émeutes, de la Grèce aux indignés de tous bords, des indignés à Nuit Debout, de Nuit Debout aux Gilets Jaunes, et bien d’autres encore, semblent très ignorants des lois réelles et implacables qui gouvernent aujourd’hui le monde. Passés les grisants mouvements et rassemblements, les occupations de toutes sortes, ils s’étonnent que la partie soit si dure, et que toujours on échoue, voire même qu’on a, chemin faisant, consolidé l’adversaire. Mais la vérité est qu’ils n’ont même pas constitué le début d’un antagonisme réel, d’une autre voie, à portée universelle, au regard du capitalisme contemporain.

      Rien n’est plus important, dans le moment actuel, que d’avoir présentes à l’esprit les leçons de cette séquence des « mouvements », gilets jaunes compris. On peut les résumer en une seule maxime : un mouvement dont l’unité est strictement négative, ou bien échouera, donnant le plus souvent une situation pire que celle qui sévissait à son origine, ou bien devra se diviser en deux, à partir du surgissement créateur, en son sein, d’une proposition politique affirmative qui soit réellement antagonique à l’ordre dominant, proposition soutenue par une organisation disciplinée.

      Tous les mouvements des dernières années, quelle que soit leur localisation et leur durée, ont suivi une trajectoire pratiquement similaire et en vérité catastrophique :
      –- unité initiale constituée strictement contre le gouvernement en place. C’est le moment qu’on peut dire « dégagiste », de « Moubarak dégage » à « Faire la fête à Macron »
      –- unité maintenue par un mot d’ordre complémentaire lui-même exclusivement négatif, après un temps de bagarres anarchiques, quand la durée commence à peser sur l’action de masse, mot d’ordre du genre « à bas la répression », « à bas les violences policières ». Le « mouvement », alors, faute de contenu politique réel, ne se réclame plus que de ses blessures ;
      –- unité défaite par la procédure électorale, quand une partie du mouvement décide d’y participer, une autre non, sans qu’aucun contenu politique véritable ne soutienne ni la réponse positive, ni la négative. Au moment où j’écris ces lignes, la prévision électorale ramène Macron à ses scores antérieurs au mouvement des gilets, le total de la droite et de l’extrême droite à plus de 60%, et le seul espoir de la gauche défunte, la France Insoumise, à 7%.
      –- D’où : venue au pouvoir, par les élections, de pire qu’avant. Soit que la coalition déjà en place les remporte, et ce de façon écrasante (ce fut le cas en Mai 68 en France) ; ou qu’une formule « nouvelle » en fait étrangère au mouvement et fort peu agréable soit victorieuse (en Egypte, les frères musulmans, puis l’armée avec Al Sissi ; Erdogan en Turquie) ; ou que les gauchistes en parole soient élus mais capitulent aussitôt sur le contenu (Syriza en Grèce) ; ou que l’extrême droite soit à elle seule victorieuse (le cas de Trump aux USA) ; ou qu’un groupe issu du mouvement s’acoquine avec l’extrême droite pour s’installer dans le fromage gouvernemental (le cas italien, avec l’alliance du mouvement cinq étoiles et des fascistoïdes de la ligue du nord). Remarquons que ce dernier cas a ses chances en France, si parvient à fonctionner une alliance d’une organisation prétendument venue des « gilets jaunes » et de la secte électorale de Marine Le Pen.

      Tout cela parce qu’une unité négative est hors d’état de proposer une politique, et sera donc en définitive écrasée dans le combat qu’elle engage. Mais pour proposer un au-delà de la négation, encore faut-il identifier l’ennemi, et savoir ce que signifie de faire réellement autre chose que lui, absolument autre chose. Ce qui implique a minima une connaissance effective du capitalisme contemporain à échelle mondiale, de la place décadente qu’y occupe la France, des solutions de type communiste concernant la propriété, la famille (l’héritage) et l’Etat, des mesures immédiates mettant en route ces solutions, comme aussi un accord, venu d’un bilan historique, des formes d’organisation appropriées à ces impératifs.

      Pour assumer tout cela, seul une organisation ressuscitée sur des bases nouvelles peut rallier, en quelque sorte au futur, une partie des classes moyennes en déroute. Il est alors possible, comme l’écrit Marx, que [la classe moyenne] agisse révolutionnairement, par crainte de tomber dans le Prolétariat  : ils défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels  ; ils abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat.

      Il y a là une indication précieuse, qui autorise une conclusion partiellement positive, mais sur un point essentiel : il existe sans doute une gauche potentielle du mouvement des gilets jaunes, une très intéressante minorité : celle que constituent ceux des activistes du mouvement qui, en fait, découvrent qu’il faut penser leur cause au futur et non au présent, et inventer, au nom de ce futur, leur ralliement à autre chose que leurs revendications statiques sur le pouvoir d’achat, les taxes, ou la réforme de la constitution parlementaire.
      On pourrait dire alors que cette minorité peut constituer une part du peuple réel, soit le peuple au sens où il porte une conviction politique stable, incarnant une voie réellement antagonique à la contre-révolution libérale.

      Bien sûr, sans incorporation massive des nouveaux prolétaires, les gilets jaunes ne peuvent représenter, tels quels, « le peuple ». Ce serait le réduire, ce peuple, à la nostalgie de la partie la plus démunie de la classe moyenne pour son statut social en perdition. Pour être, aujourd’hui, en politique, « le peuple », il faut que la foule mobilisée comporte un contingent fort et central du prolétariat nomade de nos banlieues, prolétariat venu d’Afrique, d’Asie, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine ; il faut qu’elle affiche des signes clairs de rupture avec l’ordre dominant. D’abord dans les signes visibles, comme le drapeau rouge à la place du tricolore. Ensuite dans ce qui est dit, comme des tracts et des banderoles porteurs de directives et d’affirmations antagoniques à cet ordre. Ensuite encore, dans les exigences minimales qu’il faut clamer, par exemple l’arrêt total des privatisations et l’annulation de toutes celles qui ont eu lieu depuis le milieu des années quatre-vingt. Il faut avoir comme idée maîtresse le contrôle collectif sur tous les moyens de production, tout l’appareil bancaire, et tous les services publics (santé, éducation, transports, communication). Bref, le peuple politique ne peut se contenter, pour exister, de rassembler quelques milliers de mécontents, fussent-ils, ce que je crois, cent mille, et de réclamer d’un Etat — déclaré par ailleurs, à juste titre, détestable — qu’il veuille bien vous « considérer », organiser pour vous des référendums (lesquels, par exemple ?), entretenir quelques services de proximité et remonter un peu votre pouvoir d’achat en diminuant vos impôts.

      Mais passées les exagérations, les rodomontades, le mouvement des gilets jaunes peut être très utile dans l’avenir, comme le dit Marx : du point de vue de son futur. Si en effet nous nous tournons vers cette minorité d’activistes du mouvement des gilets jaunes qui, à force de se réunir, d’agir, de parler, ont compris en quelque sorte de façon intuitive qu’il leur fallait acquérir une vision d’ensemble, à échelle mondiale comme française, de ce qui est la source véritable de leur malheur, à savoir la contre-révolution libérale ; et qui par conséquent sont prêts à participer aux étapes successives de la construction d’une force de type nouveau ; alors, ces gilets jaunes, pensant à partir de leur futur ; contribueront sans aucun doute à l’existence, ici, d’un peuple politique. C’est pourquoi nous devons leur parler, et s’ils y consentent, organiser avec eux des réunions où se constitueront les premiers principes de ce qu’on peut appeler, ce qu’on doit appeler pour être clair, même si le mot est devenu, ces trente dernières années, à la fois maudit et obscur, un communisme, oui, un communisme nouveau. Comme l’expérience l’a montré, le rejet de ce mot a aussi bien donné le signal d’une régression politique sans précédent, celle-là même contre se lèvent, sans trop le savoir, tous les « « mouvements » de la dernière période, y compris ce qu’il y a de meilleur dans les « gilets jaunes » : les militants qui espèrent un nouveau monde.
      Pour commencer, ces nouveaux militants soutiendront ce que je crois être indispensable : créer, partout où on le peut, des grandes banlieues aux petites villes désertées, des écoles où les lois du Capital et ce que veut dire les combattre au nom d’une orientation politique totalement différente, soient enseignées et discutées de façon claire. Si au-delà de l’épisode « gilets jaunes contre Macron blanc », mais porté par ce que cet épisode avait au futur de meilleur, un tel réseau d’écoles politiques rouges pouvait voir le jour, le mouvement, par son indirecte puissance d’éveil, s’avèrerait avoir eu une véritable importance.

    • Considérer les professions intermédiaires uniquement à l’aune de la France est une erreur monumentale, actuellement, et oui, il s’agit bien de la classe moyenne à l’échelle mondiale. Et les Macron, Trump et autres Poutine gouvernent, ou plutôt dirigent, à l’échelle mondiale, eux, dans les sillons des multinationales.

  • (1) « Ici, une femme a été battue/tuée/violée/agressée » : des pochoirs contre les violences - Libération
    http://www.liberation.fr/direct/element/ici-une-femme-a-ete-battuetueevioleeagressee-des-pochoirs-contre-les-viol

    « Ici, une femme a été battue/tuée/violée/agressée » : des pochoirs contre les violences
    Nantes.

    Le collectif Rafu (Réseau d’actions féministes unies), a affiché son ras-le-bol et son indignation sur les trottoirs de Nantes la semaine dernière, comme le relève aujourd’hui Presse Océan. Après avoir établi une cartographie des agressions commises en 2014, le collectif a inscrit sur les trottoirs de la ville de Nantes : « Ici une femme a été battue/tuée/violée/agressée ». Sur chaque lieu de violences, une des quatre cases a été cochée.

    « L’important est que les pochoirs restent sur la voie publique et soient visibles de tous. Ces violences dans la rue ne tolèrent ni excuse ni justification. Elles ne sont pas inévitables », explique Evanne Thatje dans les colonnes du journal.

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    Nantes. Violences faites aux femmes : des pochoirs sur les trottoirs | Presse Océan
    http://www.presseocean.fr/actualite/nantes-violences-faites-aux-femmes-des-pochoirs-sur-les-trottoirs-26-09-

    Contre l’indifférence, le Rafu marque l’espace public pour attirer l’attention sur les violences faites aux femmes.

    A Nantes, une femme frappée, jetée d’une voiture et traînée par celle-ci sur deux kilomètres, une femme battue à mort, une autre poignardée à la terrasse bondée d’une brasserie... Les violences infligées aux femmes dans l’espace public ne cessent de croître.

    Jeudi soir, afin d’attirer l’attention sur ces actes, le collectif Rafu a essaimé dans la ville pour apposer des pochoirs sur les trottoirs. « Ici une femme a été agressée, violée, tuée » peut-on lire sur chaque vignette, cochée du drame qui s’est déroulé en pleine rue.

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    #viols #harcèlement_sexuel #droits_humains #droit_ds_femmes

    • Le projet est intéressant mais la grande majorité des pochoirs devrait se trouver dans les appartements et maisons familiales et dans les entreprises.

      Malheureusement ce ne sera pas le cas et cette banalité des violences sexistes restera dans le cadre privé.

  • prenez ce couteau (Lorsqu’un homme violent me dit qu’il est devenu...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/125257695638/lorsquun-homme-violent-me-dit-quil-est-devenu

    Lorsqu’un homme violent me dit qu’il est devenu violent parce qu’il a perdu le contrôle de lui-même, je lui demande pourquoi il n’a pas fait quelque chose d’encore pire. Par exemple, je pourrais dire “Tu l’as traitée de sale pute, tu as arraché son portable de sa main et tu l’as lancé à travers la pièce, ensuite tu l’as poussée et elle est tombée. Elle était là, à tes pieds, tu aurais facilement pu lui donner un coup de pied à la tête. Tu viens de me dire que tu a ‘complètement perdu le contrôle’ à ce moment-là, mais tu n’as pas donné de coup de pied pourtant. Qu’est-ce qui t’a arrêté ?” Et le client me donne toujours une raison. Voici quelques unes des explications que j’entends le plus :

    “Je ne voulais pas qu’elle soit blessée gravement.”
    “J’ai réalisé qu’un des enfants nous regardait.”
    “J’avais peur que quelqu’un appelle la police.”
    “J’aurais pu la tuer si j’avais fait ça.”
    “On commençait à faire beaucoup de bruit, j’avais peur que les voisins entendent.”

    Et la réponse la plus fréquente :

    “Oh non, je ne ferais jamais ça ! Je ne lui ferais jamais une chose pareille.”

    La réponse que je n’ai presque jamais entendue - je me souviens ne l’avoir entendue que deux fois en quinze ans - est : “Je ne sais pas.”

    Ces réponses toutes faites révèlent la fausseté de l’excuse de la perte de contrôle. Lorsqu’un homme se livre à un déchaînement de violence, verbale ou physique, son esprit se maintient sur un certain nombre de questions : “Est-ce que je suis en train de faire quelque chose que les autres pourraient découvrir, est-ce que ça me ferait passer pour quelqu’un de muvais ? Est-ce que je suis en train de faire quelque chose qui pourrait me causer des ennuis juridiques ? Est-ce que je pourrais me blesser ? Est-ce que je suis en train de faire quelque chose que je considère moi-même comme trop cruel, grave, ou violent ?

    Un regard critique s’est infiltré en moi après avoir travaillé avec mes douze premiers clients : un agresseur ne fait presque jamais quelque chose qu’il considère comme moralement inacceptable. Il peut très bien cacher ce qu’il fait parce qu’il pense que les autres ne seront pas d’accord avec ce qu’il fait, mais il trouve cela justifié. Je ne me souviens pas d’un seul client me disant "Je ne peux en aucun cas défendre ce que j’ai fait. C’était totalement inacceptable.” Invariablement, il a une raison assez bonne pour justifier son comportement. En résumé, le problème de fond d’un agresseur est que son sens de ce qui est bon et mauvais est complètement tordu.

    Parfois, je pose cette question à mes clients : “Parmi vous, qui s’est déjà senti tellement en colère qu’il a eu envie de traiter sa mère de salope ?” Habituellement, la moitié du groupe ou plus lève la main. Puis je demande “Parmi vous, qui l’a fait ?” Toutes les mains redescendent, et les hommes me lancent des regards épouvantés, comme si je venais de leur demander s’ils vendent de la drogue devant les écoles primaires. Alors ensuite, je demande “Eh bien, pourquoi ne l’avez vous pas fait ?” La même réponse fuse à chaque fois : “Mais vous ne pouvez pas traiter votre mère comme ça, peu importe à quel point vous êtes énervé ! Vous ne pouvez juste pas faire ça !”

    Ce qui reste tacite dans cette déclaration, et que nous pouvons aisément comprendre ici, est “Mais vous pouvez traiter votre femme ou votre copine comme ça, du moment que vous avez une raison assez bonne. C’est différent.” En d’autres mots, le problème de l’agresseur réside avant tout dans la croyance selon laquelle contrôler ou abuser de sa partenaire est justifiable…

    When [an abusive man] tells me that he became abusive because he lost control of himself, I ask him why he didn’t do something even worse. For example, I might say, “You called her a fucking whore, you grabbed the phone out of her hand and whipped it across the room, and then you gave her a shove and she fell down. There she was at your feet where it would have been easy to kick her in the head. Now, you have just finished telling me that you were ‘totally out of control’ at that time, but you didn’t kick her. What stopped you?” And the client can always give me a reason. Here are some common explanations:

    “I wouldn’t want to cause her a serious injury.”
    “I realized one of the children was watching.”
    “I was afraid someone would call the police.”
    “I could kill her if I did that.”
    “The fight was getting loud, and I was afraid the neighbors would hear.”

    And the most frequent response of all:

    “Jesus, I wouldn’t do that. I would never do something like that to her.”

    The response that I almost never heard — I remember hearing it twice in the fifteen years — was: “I don’t know.”

    These ready answers strip the cover off of my clients’ loss of control excuse. While a man is on an abusive rampage, verbally or physically, his mind maintains awareness of a number of questions: “Am I doing something that other people could find out about, so it could make me look bad? Am I doing anything that could get me in legal trouble? Could I get hurt myself? Am I doing anything that I myself consider too cruel, gross, or violent?”

    A critical insight seeped into me from working with my first few dozen clients: An abuser almost never does anything that he himself considers morally unacceptable. He may hide what he does because he thinks other people would disagree with it, but he feels justified inside. I can’t remember a client ever having said to me: “There’s no way I can defend what I did. It was just totally wrong.” He invariably has a reason that he considers good enough. In short, an abuser’s core problem is that he has a distorted sense of right and wrong.

    I sometimes ask my clients the following question: “How many of you have ever felt angry enough at youer mother to get the urge to call her a bitch?” Typically half or more of the group members raise their hands. Then I ask, “How many of you have ever acted on that urge?” All the hands fly down, and the men cast appalled gazes on me, as if I had just asked whether they sell drugs outside elementary schools. So then I ask, “Well, why haven’t you?” The same answer shoots out from the men each time I do this exercise: “But you can’t treat your mother like that, no matter how angry you are! You just don’t do that!”

    The unspoken remainder of this statement, which we can fill in for my clients, is: “But you can treat your wife or girlfriend like that, as long as you have a good enough reason. That’s different.” In other words, the abuser’s problem lies above all in his belief that controlling or abusing his female partner is justifiable….

    #violence #violence_sexiste #féminisme #agresseur

  • Discussion concernant la gestion d’un outing d’agression sexuelle comme il s’est passé il y a peu entre spéciale et moi
    Comme plusieurs personnes dont je suis, souhaitent pouvoir analysé ce qui s’est passé et réfléchir à une meilleur gestion. Je met ici mes commentaires que j’ai déplacé. d’ici http://seenthis.net/messages/391679 et de là http://seenthis.net/messages/315340

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    @intempestive, je n’ai pas ressentie que tu me demandait une explication ou quoi que ce soit. C’est que moi aussi ca me fait chier que speciale ai quitter seenthis. Meme si j’étais en rage il faut que je me contrôle sinon je suis aussi une agresseuse. Il y a une continuité dans les violences, mon beau père avait subit le viol gamin par son instit’, ça explique un peu ce qu’il m’a fait mais, biensur, cela ne l’excuse pas. Tout comme moi je n’ai pas d’excuses pour mon agressivité. Surtout si je veux lutter contre la perpétuation de la violence.

    Par rapport aux Stats sur les violences envers les femmes
    Selon l’OMS, 1 femme sur 5 à subit une agression sexuelle avant ces 15 ans, 1sur 3 au cours de sa vie. 50% des viols sont commis sur des mineurs, 94% des victimes sont des femmes ou des filles et 96% des agresseurs sont des hommes. En France on estime qu’il y a 75000 viols de femmes majeurs, sachant que les fille sont aussi nombreuses à subir les viols que les femmes on peu dire qu’il y a 150000 viols par an en France (les hommes sont 1 sur 15 concernant les violences sexuelles sur mineur et 1/26 pour les victimes d’inceste), et il s’agit de viols que les victimes osent dire. Je pense que beaucoup de viols type conjugaux sont toute a fait invisibles même pour les victimes et toute un tas d’abus sont indicibles. La récente affaire Cottrez était d’ailleurs un bel exemple de validation du viol conjugale. C’est démentiel un nombre aussi élevé et un tel silence.

    @odilon je trouve que tu as été très délicate et douce en parlant a spéciale la seule personne qui a été agressive et violence c’est moi (mais je dit pas ca par honte de mon attitude). je suis bien d’accord avec toi au sujet des campagnes sur la violence conjugales. En Espagne ils ont un programme de soins des agresseurs. Tu connait sûrement mais il y a le très beau film de Iciar Bollain « te doy mi ojos » Qui montre ces groupe de thérapie et montre aussi la continuité de la violence entre les générations. le centre psy ou je vais traite aussi les agresseurs. Ce centre est chère et pas remboursé par la sécu mais seulement partiellement pris en charge par certaines mutuelles. du coup je connait des personnes qui n’ont pas pu être soigné la bas faute d’argent ! Les agresseurs y sont peut être soigné sous la contrainte judiciaire. Je poserait la question j’y vais bientôt. En tout cas je me demande comment c’est possible qu’il n’y ai que si peu d’options thérapeutiques pour les victimes et les agresseurs. Tout est fait pour que l’oppression perdure sans fin !

    Pour les personnes que ça intéresse voici le centre en question :
    ▻►http://www.centre-des-buttes-chaumont.org

    J’ai aussi essayé le centre rue Saussure dans le 17 eme
    ▻►http://www.institutdevictimologie.fr
    mais ca c’est mal passé pour moi (ce qui peut être une coup de malchance) et pour deux autres personnes qui m’en ont fait part il y a peu (ce qui me fait dire que c’est peut être pas de la malchance) alors je déconseille ce centre même si celui la est pris en charge par la sécu.

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    Je relie encore cette discussion, et j’ai encore des choses à dire en particulier au sujet de la gestion de ce type de outing.

    Adolecente j’avais parlé de mon "problème de beau-père" à mes potes. A l’époque je n’avais pas d’amies filles et je fréquentait plusieurs bandes de garçons. La plus part des hommes (et garçons) à qui j’en ai parlé ont réagit comme eux. Ils ont été d’abord abasourdi, ou sonné par l’information. Ils n’ont pas parlé tout de suite et lorsqu’ils parlaient ils ne me disaient pas « c’est injuste ce que tu subit » ou « tu doit souffrir, comment on peut t’aidé ». La seule chose qu’ils trouvaient à me dire c’est « on va lui péter la gueule ». Mais ca je savais déjà le faire toute seule, Didier connait bien mon crochet du gauche. En fait je ne leur demandait pas de me venger ni de me protégé, mais de m’écouter et de me soutenir. Sauf que dans leur éducation de mecs, l’écoute, la parole ne sont pas mise en avant comme solution. Je trouvais toujours ca assez ridicule d’ailleurs car mes potes quant ils étaient en face de mon beau père ils étaient très soumis et loin de montrer cette attitude guerrière dont ils se faisaient fort face à moi. La je précise tout de même que mon beau-père avait des moyens de pression sur eux car il savait qu’on fumait tous des joints et a souvent menacer mes potes d’en informer leur parents. Ca explique aussi leur passivité parce que pas mal de mes potes étaient battu par leurs parents (leur père plutôt) mais ils ne le verbalisaient pas comme ca. Ils ne disaient pas qu’ils étaient des enfants battus et maltraités alors que c’est ce qu’ils étaient.
    j’en profite pour mettre un lien de statistiques
    ▻►http://www.lenfantbleutoulouse.fr/quelques-chiffres-sur-la.html
    Parceque si une femme meurt sous les coups tous les 3 jours, ce sont deux enfants par jour qui décedent des conséquences de la maltraitance . Et là on parle seulement des cas reconnus, beaucoup d’accidents domestiques doivent cacher des violences intrafamilliales.

    Si je raconte tout ca c’est que j’ai l’impression de retrouver ce type d’attitude dans les interventions de certains hommes sur ce fil. Je vais donner des noms alors svp ne vous sentez pas agressé, je ne cherche qu’a expliqué ce qui me semble relevé d’une attitude genré face à ces circonstance.
    Comme @monolecte le signale en effet ici les hommes qui sont intervenu ne faisaient pas de mansplanning. Par contre je pense qu’il y a eu des attitude de type « vengeresses » et de type « protectrice » parmi les interventions des personnes qui se sont identifiés de genre masculin.
    Alors je commence avec @fredlm ne le prend pas contre toi mais le fait d’avoir renvoyé @speciale à l’article sur les trolls m’a semblé inapproprié de ta part dans le sens que tu n’es pas légitime pour t’en prendre à spéciale. Moi seule le suis et je pense que c’est ce que @intempestive essaye d’expliqué avec son questionnement sur son comportement. C’était peut être pas conscient de ta part mais c’est une forme d’attaque contre lui.
    Aussi quant tu sort spéciale de la catégorie des victimes à mon avis tu te trompe aussi ou tu dépasse les bornes par rapport à ta place dans le conflit qui m’oppose @spéciale. Ce type de remarque montre un jugement et une condamnation de spéciale alors que tu devrais plutôt te demander ce qui est semblable à spéciale en toi plutôt que de faire comme si tu etait étranger à son comportement.

    Ensuite il m’a semblé voire une attitude de type « protectrice » dans les interventions de @biggrizzly et @nicolasm. Ca me semble plus difficile à expliqué clairement que pour @fredlm. En fait j’ai recu pas mal de mails d’hommes de seenthis et c’etait à mon avis la marche à suivre pour me témoigné leur soutiens. Je vais essayé d’expliqué pourquoi

    En fait dans mon premier message de outing je fini par dire « Bonne journée à toutes et aussi aux rares hommes qui sont pas des bitards (ceux là aurons la décence de ne pas se reconnaitre). » et la parenthèse était très importante. En tant qu’hommes votre intervention, même si c’est pour me défendre, donne cette impression que vous êtes différents de spéciale et légitime pour le recadré. Je ne dit pas que vous ne pouviez pas vous adressé à spéciale mais vous auriez du le faire en privé. Cela pour plusieurs raisons.
    – d’abord ca vous permet de ne pas aggraver l’humiliation publique qu’il subit déjà.
    – ca augmente vos chances d’être compris de lui, plus au calme. Il sera plus à même de réfléchir.
    – c’est important que des hommes qui comprennent ce que je racontent expliquent à ceux qui ne comprennent pas parceque la parole des hommes aura toujours plus de poids que la parole d’une femme. Mais le fait d’utiliser ce poids en privé vous rend moins bénéficiaire de ce privilège. C’est à dire que en privé vous tirez moins de bénéfices du fait d’être un féministe ou un sauveur de femmes.
    – aussi ca évite de me faire comprendre malgrès vous que je ne suis pas capable de me défendre toute seule. C’est vrai que parfois j’ai besoin d’aide mais dans ce cas je la demande.

    Il faut vous mettre « à la place de spéciale » et cet exercice d’empathie est plus difficile pour vous messieurs et il va falloir creusé dans cette direction. Travaillez votre empathie.

    Alors voila pour les attitudes masculines. Pour les femmes c’est différents. Je pourrait expliqué pourquoi plus en détail à la demande mais grosso-modo c’est cette histoire de carotte, d’âne et de paysan qui vous donnera la réponse. Les paysans peuvent montrer leur soutiens aux ânes mais par mail c’est mieux et les ânesses peuvent elles s’exprime en publique parce que politiquement ca nous aide nous les ânesses.

    (voire ici pour cette histoire de carotte ; ▻http://seenthis.net/messages/391679#message392518 )

    Pour revenir à mon expérience de victime d’inceste, quant j’en parlait à mes copines (autour de mes 25 ans j’ai commencé à avoir des amies femmes) leur réaction étaient justement assez similaire à ce que j’ai vu ici. Il y a de la compassion, de l’empathie et une sorte de déversement de la parole d’agressée. Comme je disait les récits traumatiques de l’une réveille celui des autres. Et un traumatisme ca fonction comme la répétition de la sensation physique et émotionnelle de l’agression. C’est ce que spéciale m’a fait vivre sans le savoir et c’est ce que j’ai fait vivre à @odilon mais en le sachant. En le sachant dans le sens que je sais que les femmes sont largement traumatisé et que j’ai déjà vécu ce truc de lire un témoignage et de me retrouvé dans l’état émotionnel que décrit @odilon. Combien de mes copines m’ont raconté leur traumas après que je leur ai raconter mon passé.

    Alors dans l’état actuel de ma réflexion la dessus je pense que si ca se représente il faudrait établir une sorte de non-mixité. Les hommes interviennent en privé par des message de soutiens pour la victime et des messages explicatifs à l’agresseur et de soutiens aussi dans le sens qui lui aussi est sous le choc vu qu’il ne comprend pas le problème et se sent injustement condamné. Pour les femmes laisser les témoignages de soutiens mais peut être ouvrir une partie vraiment privé pour les récits d’agressions qui remontent et la gestion émotionnelle de tout ceci. Et pour s’adresser à spéciale, pour lui évité de se sentir lynché, autant lui parlé en privé, comme pour les hommes.
    Voila mes idées pour le moment.
    Je vais y revenir surement :)

    –------

    me revoila :)
    Je me dit aussi qu’il y a des hommes victimes de violences sexuelles qui pourraient aussi avoir des remontés traumatiques et avoir leur place dans un espace de discussion entre victimes. J’ai divisé les groupes entre femmes cis et hommes cis par facilité mais en fait il y a un homme sur 15 qui a subit des violences sexuelles avant ces 15 ans en France et un homme sur 26 victime d’inceste. Et pour le viol si 94% des victimes sont des femmes, et que les intersexes doivent être pris·e·s en compte, ca fait tout de même des hommes victimes et c’est pas mal de les prendre en compte aussi. Alors plutot qu’un espace privé non mixte féminin ; peut être qu’il faudrait ouvrir un espace privé réservé aux victimes quelque soit leur genre ou leur sexe ou alors deux espace l’un strictement féminin (cis et trans bien sur) et un espace pour les victimes de tout sexe et genre.

    (...)

    voila voila

    –-----

    bravo a celles et ceux qui ont tout lu. J’ai envie en plus d’en rajouter une pointe. Là il s’agit d’un cas de outing d’agression sexiste et d’un récit des agressions sexuelles que j’ai subit alors je parle de victime VS agresseur et femmes VS hommes et je ne sais pas du tout si c’est applicable à d’autres contextes.
    Merci et bonne soirée

    #outing #agressions_sexuelle #gestion_de_crise #sexisme #inceste #viol #enfance #vicitime

    • Désolé, je n’ai rien à ajouter. :-) Juste content que tu avances et égoïstement rassuré de ce qu’on va sans doute pouvoir découvrir de nouvelles œuvres de toi.

      Enfin... Juste dire que je n’envoie que très exceptionnellement des mails aux personnes que je ne connais pas IRL. Connu publiquement, contacté publiquement. Règle de vie sur Internet à laquelle je ne déroge qu’exceptionnellement.
      Je n’avais pas de raison valable de te contacter. J’avais bien vu que tu ne publiais plus. J’ai interprété cela comme une volonté... à respecter.

    • @nicolasm et @biggrizzly Je parle du outing et du sentiment de malaise face au départ de spéciale de vendredi, pas de mon absence de ces derniers temps.

      Je veux dire que même un simple message de soutiens adressé à moi en public ce jour là est une attaque pour spéciale (de son point de vue, pas du votre) et qu’il faut prendre en compte votre genre qui a son importance. Et si l’envoie de mail en privé à des personnes de seenthis n’est pas votre habitude (et ce n’est pas la mienne non plus) ici la situation avait un caractère inhabituel. Je ne cherche pas à vous faire des reproches mais à analysé ce qui s’est passé. Mon but ici est de chercher des moyen à ce qu’on puisse collectivement éviter un effet « lynchage » et départ de spécial si une situation comparable se représente. Et c’est une tentative de réponse au questionnement de @intempestive et @odilon.
      sinon pour le coté pratique d’avoir le mail de spéciale ou le mien, j’avoue que le sens pratique n’est pas mon fort et j’avais mis ca de coté. Mais ca peut etre envisageable de contacté les admin de @seenthis pour obtenir ces informations ou faire suivre des messages privés. Si vous avez des idées you’re welcome

    • @nicolasm en fait le regroupement par genre est crucial. Comme le regroupement par statu (témoin, agresseur, victime) peut avoir de l’importance aussi. Par contre c’est possible que tu ne te soit pas adressé à spéciale et que je t’ai confondu avec @biggrizzly et que tu n’ai pas été « protecteur », excuse moi pour ca. Par contre ca change pas que les hommes non directement concernés ont intérêt à se faire discret. Et encore une fois je ne met pas en cause ton attitude, je reflechie avec les elemens dont je dispose. Sache qu’a ta place je ne me serais pas contenté d’un soutiens à la victime, j’aurais certainement agit de manière comparable à @fredlm

      @intempestive je pense que tu as raison sur la question du temps. Je me suis focalisé sur le genre mais c’est aussi un paramètre à prendre en compte. Je vais mâchonner tout ca dans ma tête :) à plus tard

    • Merci pour ces infos @fredlm et merci de ne pas prendre comme une attaque ce que j’ai dit au sujet de tes interventions. Comme je disait j’aurais réagit comme toi avec par contre plus d’agressivité. Et tu fait bien de parler de « l’intensité » je pense que ça peut avoir un lien avec la question de temps dont parle @intempestive c’est à dire que l’émotion nous incite a réagir a vif alors que justement c’est là qu’on devrait avoir la tête bien froide et qu’il faut un peu (ou beaucoup) de temps pour laisser le coeur du réacteur se tempéré. @aude_v en parlait aussi mais je ne sais plus où. En fait c’est précisément quant on est ému qu’on devrait se retenir d’intervenir et là je sais que pour moi mettre en pratique ce conseil est un sacré défi.

    • Ca me rassure ce que tu dit @supergeante
      Je n’ai que trois retour dont le mien c’est pas statistiquement utilisable mais je trouvait que c’etait tout de même un indice inquiétant. Mais je ne veux pas jetter l’anathème sur ce centre qui est indispensable. Et il y en a si peu et celui ci est conventionné auprès de la secu donc il est accessible pour les personnes en difficulté economique ce qui n’est pas le cas du centre des buttes-chaumont.
      Il y a aussi le fait que le centre doit être débordé et doit choisir en priorité les cas les plus grave et les plus urgents. C’est juste que vu ce qu’on m’a rapporter il y a quant même un problème, si illes ne peuvent pas prendre une personne pas la peine de lui dire que son vecu n’est rien, ou comme c’était avec moi ; aucune empathie, regarde sa montre toute la scéance et me faire recommencer à zero a chaque séance parcequ’elle a oublié ce que j’avais dit la fois d’avant... Si ca se trouve les deux autres personnes sont tombé sur la même personne que moi qui est un cas isolé et n’y est peut être plus. Tant mieu si ton experience et les retours que tu as sont positif, et j’esperait bien qu’on me dise cela en parlant de ces centres. Alors merci à toi pour ce retour positif.

      edit - et puis si des personnes connaissent d’autres centres d’aide aux victimes à Paris ou ailleurs ca peut être chouette de les partagé. C’est le genre d’infos qui peuvent servir.

  • Vieillir est-il une maladie ? | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/06/23/vieillir-est-il-une-maladie

    Si elle n’avait pas été détectée par les radars de la revue Nature, la rencontre qui va se dérouler ce mercredi 24 juin entre une équipe médicale et la Food and Drug Administration (FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments) aurait pu passer inaperçue. Pourtant, ce qui va se discuter là est un changement de paradigme pour la médecine – et éventuellement la philosophie... – qui pourrait avoir d’importantes conséquences pour l’industrie pharmaceutique. Pour résumer l’enjeu en une phrase, ces chercheurs vont tenter de convaincre la FDA que vieillir est une maladie.

    • C’est bizarre que ce soit ce sujet là qu’on discute dans les cercles du pouvoir alors que Théodorakis nous met en garde contre l’avènement d’une nouvelle ère fasciste. L’age, la viellesse et la mort comme éléments essentiels de l’être humain forment la conclusion de l’unique film antifasciste et grand public tourné sous Goebbels.

      https://www.youtube.com/watch?v=_ivFGzPwslo


      Münchhausen (1943) VO avec soustitres anglais, film complèt

      Dans l’adaptation du mythe du Baron Münchhausen par le dissédent Erich Kästner (embauché comme scénariste sous un faux nom) le personnage principal renonce à l’immortalité afin de redevenir un véritable être humain. Le censeur comprenait que c’était par amour pour sa femme, mais on voit bien qu’il le fait parce qu’il ne veut plus vivre hors de la communauté des hommes ordinaires pour qui les aspirations mégalomanes de l’idéologie officielle se sont transformées en hécatombe.

      https://www.youtube.com/watch?v=2feLKzE5ROw


      Ici Münchhausen raconte son immortalité et effraie sa jeune invitée. Elle prend la fuite avec son fiancé.

      https://www.youtube.com/watch?v=W__pCF99lbk


      La femme de Münchhausen lui fait des reproches parce qu’il vient de révéler tout la vérité de son existence à leurs invités. Le Baron répond qu’il en a assez et qu’il veut désormais viellir comme sa femme et mourir comme elle. Dans la dernière scène du film il renonce à son statut d’ Übermensch immortel.

      https://www.youtube.com/watch?v=EOCq9Hsc_3Q


      La scène sur la lune montre qu’on se trouve dans une époque où seulement les immortels ont une chance de survie. Münchhausen constate « Die Zeit ist kaputt », le temps est cassé avant d’assister à la mort de son fidèle serviteur qui viellit de plusieurs années en quelques instants. Le paysage lunaire symbolise les ravages de la guerre, les habitants de la lune portent leur tête sous les bras comme des chimères humaines sympatiques et inquiétantes á la fois.

      C’est un film fantastique aux effet spéciaux toujours imperessionnants . Si vous ne l’avez pas encore vu , gardez en une copie pour une après-midi pluvieuse.

      Erich Kästner
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Erich_K%C3%A4stner#Berlin_1933_-_1945

      Les Aventures fantastiques du baron Münchhausen
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventures_fantastiques_du_baron_M%C3%BCnchhausen

  • Quelques super films réalisé par des femmes.
    J’ai beaucoup de films a la maison, mais surtout des films réalisé par et pour les hommes. Je cherche à rétablirent un peu la parité dans mes disques durs et je suis prenneuse de conseils. Et voici quelques bons films qui font parti de cette collection.

    « Même la pluie »
    Un film d’Iciar Bollain
    écrit par Paul Laverty, scénariste de Ken Loach
    avec Luis Tosar et Gael Garcia Bernal
    Un chef-d’œuvre a voire absolument.
    http://m.youtube.com/#/watch?v=jX-X4hgbycw&desktop_uri=%2Fwatch%3Fv%3DjX-X4hgbycw

    « Ne me dit rien »
    Un film d’Iciar Bollain
    Un très beau film très juste et profond sur la violence conjugale
    http://m.youtube.com/watch?v=IxW3bHibDW4

    « L’affaire Josey Aimes »
    De Niki Caro
    D’après une histoire vrai, bon film mais a mon avis moin parfait que ceux d’Iciar Bollain.
    http://m.youtube.com/watch?v=nK8LYB7EaO4

    « Beau travail »
    De Claire Denis
    Pas un film sur les femmes mais sur une garnison de légionnaires a Djibouti. Ça parle aussi de chorégraphie, d’homosexualité, et il y a une mise en scène qui me parle d’érotisme masculin, hypermega rare au ciné. Beaucoup d’autres choses, c’est un film très riche, construit, un bijoux cinématographique.

    http://m.youtube.com/#/watch?v=u65lNJP5yik&desktop_uri=%2Fwatch%3Fv%3Du65lNJP5yik

    #cinema #femme #femmes #realisatrices

  • Lebanese PM would resign over lack of funding for STL, not over sanctions | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/lebanon-pm-mikati-threatens-quit-over-stl-funding

    Mikati told al-Akhbar that he asked the tribunal’s registrar, Herman von Hebel, when Lebanon had been made aware of the tribunal’s funding situation.

    “I asked, when did the tribunal request funding, and he gave me a letter sent to [then PM] Saad Hariri from the tribunal at the beginning of December 2010 requesting the funding within 30 days.”

    Mikati asked why the tribunal was not paid on time, the STL registrar said that there had been a deal made between Saudi Arabia and Syria that postponed the payment.

    Ici, donc, le Premier ministre actuel découvre que le précédent Premier ministre, Saad Hariri, avait déjà manqué de payer la part libanaise du financement du TSL.