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  • Eric Fassin : « L’#appropriation_culturelle, c’est lorsqu’un emprunt entre les cultures s’inscrit dans un contexte de #domination »

    Dans un entretien au « Monde », le sociologue Eric Fassin revient sur ce concept né dans les années 1990, au cœur de nombre de polémiques récentes.

    Des internautes se sont empoignés sur ces deux mots tout l’été : « appropriation culturelle ». Le concept, né bien avant Twitter, connaît un regain de popularité. Dernièrement, il a été utilisé pour décrire aussi bien le look berbère de Madonna lors des MTV Video Music Awards, la dernière recette de riz jamaïcain du très médiatique chef anglais #Jamie_Oliver, ou l’absence de comédien autochtone dans la dernière pièce du dramaturge québécois #Robert_Lepage, #Kanata, portant justement sur « l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones ».

    Qu’ont en commun ces trois exemples ? Retour sur la définition et sur l’histoire de l’« appropriation culturelle » avec Eric Fassin, sociologue au laboratoire d’études de genre et de sexualité de l’université Paris-VIII et coauteur de l’ouvrage De la question sociale à la question raciale ? (La Découverte).
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    D’où vient le concept d’« appropriation culturelle » ?

    Eric Fassin : L’expression apparaît d’abord en anglais, à la fin du XXe siècle, dans le domaine artistique, pour parler de « #colonialisme_culturel ». Au début des années 1990, la critique #bell_hooks, figure importante du #Black_feminism, développe par exemple ce concept, qu’elle résume d’une métaphore : « manger l’Autre. » C’est une approche intersectionnelle, qui articule les dimensions raciale et sexuelle interprétées dans le cadre d’une exploitation capitaliste.

    Un regard « exotisant »

    Cette notion est aussi au cœur de la controverse autour de #Paris_Is_Burning, un film #documentaire de 1990 sur la culture des bals travestis à New York. Une autre critique noire, Coco Fusco, reprochait à la réalisatrice #Jennie_Livingston, une lesbienne blanche, son regard « exotisant » sur ces minorités sexuelles et raciales. Pour elle, il s’agissait d’une forme d’#appropriation_symbolique mais aussi matérielle, puisque les sujets du film se sont sentis floués, dépossédés de leur image.

    Comment définir ce concept ?

    E. F. : Ce qui définit l’appropriation culturelle, comme le montre cet exemple, ce n’est pas seulement la circulation. Après tout, l’emprunt est la règle de l’art, qui ne connaît pas de frontières. Il s’agit de #récupération quand la #circulation s’inscrit dans un contexte de #domination auquel on s’aveugle. L’enjeu n’est certes pas nouveau : l’appropriation culturelle, au sens le plus littéral, remplit nos #musées occidentaux d’objets « empruntés », et souvent pillés, en Grèce, en Afrique et ailleurs. La dimension symbolique est aujourd’hui très importante : on relit le #primitivisme_artistique d’un Picasso à la lumière de ce concept.

    Ce concept a-t-il été intégré dans le corpus intellectuel de certaines sphères militantes ?

    E. F. : Ces références théoriques ne doivent pas le faire oublier : si l’appropriation culturelle est souvent au cœur de polémiques, c’est que l’outil conceptuel est inséparablement une arme militante. Ces batailles peuvent donc se livrer sur les réseaux sociaux : l’enjeu a beau être symbolique, il n’est pas réservé aux figures intellectuelles. Beaucoup se transforment en critiques culturels en reprenant à leur compte l’expression « appropriation culturelle ».

    En quoi les polémiques nées ces derniers jours relèvent-elles de l’appropriation culturelle ?

    E. F. : Ce n’est pas la première fois que Madonna est au cœur d’une telle polémique. En 1990, avec sa chanson Vogue, elle était déjà taxée de récupération : le #voguing, musique et danse, participe en effet d’une subculture noire et hispanique de femmes trans et de gays. Non seulement l’artiste en retirait les bénéfices, mais les paroles prétendaient s’abstraire de tout contexte (« peu importe que tu sois blanc ou noir, fille ou garçon »). Aujourd’hui, son look de « #reine_berbère » est d’autant plus mal passé qu’elle est accusée d’avoir « récupéré » l’hommage à la « reine » noire Aretha Franklin pour parler… de Madonna : il s’agit bien d’appropriation.

    La controverse autour de la pièce Kanata, de Robert Lepage, n’est pas la première non plus — et ces répétitions éclairent l’intensité des réactions : son spectacle sur les chants d’esclaves avait également été accusé d’appropriation culturelle, car il faisait la part belle aux interprètes blancs. Aujourd’hui, c’est le même enjeu : alors qu’il propose une « relecture de l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones », la distribution oublie les « autochtones » — même quand ils se rappellent au bon souvenir du metteur en scène. C’est encore un choix revendiqué : la culture artistique transcenderait les cultures « ethniques ».

    Par comparaison, l’affaire du « #riz_jamaïcain » commercialisé par Jamie Oliver, chef britannique médiatique, peut paraître mineure ; elle rappelle toutefois comment l’ethnicité peut être utilisée pour « épicer » la consommation. Bien sûr, la #nourriture aussi voyage. Reste qu’aujourd’hui cette #mondialisation marchande du symbolique devient un enjeu.

    Pourquoi ce concept fait-il autant polémique ?

    E. F. : En France, on dénonce volontiers le #communautarisme… des « autres » : le terme est curieusement réservé aux minorités, comme si le repli sur soi ne pouvait pas concerner la majorité ! C’est nier l’importance des rapports de domination qui sont à l’origine de ce clivage : on parle de culture, en oubliant qu’il s’agit aussi de pouvoir. Et c’est particulièrement vrai, justement, dans le domaine culturel.

    Songeons aux polémiques sur l’incarnation des minorités au théâtre : faut-il être arabe ou noir pour jouer les Noirs et les Arabes, comme l’exigeait déjà #Bernard-Marie_Koltès, en opposition à #Patrice_Chéreau ? Un artiste blanc peut-il donner en spectacle les corps noirs victimes de racisme, comme dans l’affaire « #Exhibit_B » ? La réponse même est un enjeu de pouvoir.

    En tout cas, l’#esthétique n’est pas extérieure à la #politique. La création artistique doit revendiquer sa liberté ; mais elle ne saurait s’autoriser d’une exception culturelle transcendant les #rapports_de_pouvoir pour s’aveugler à la sous-représentation des #femmes et des #minorités raciales. L’illusion redouble quand l’artiste, fort de ses bonnes intentions, veut parler pour (en faveur de) au risque de parler pour (à la place de).

    Le monde universitaire n’est pas épargné par ces dilemmes : comment parler des questions minoritaires, quand on occupe (comme moi) une position « majoritaire », sans parler à la place des minorités ? Avec Marta Segarra, nous avons essayé d’y faire face dans un numéro de la revue Sociétés & Représentations sur la (non-)représentation des Roms : comment ne pas redoubler l’exclusion qu’on dénonce ? Dans notre dossier, la juriste rom Anina Ciuciu l’affirme avec force : être parlé, représenté par d’autres ne suffit pas ; il est temps, proclame cette militante, de « nous représenter ». Ce n’est d’ailleurs pas si difficile à comprendre : que dirait-on si les seules représentations de la société française nous venaient d’Hollywood ?


    https://mobile.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/08/24/eric-fassin-l-appropriation-culturelle-c-est-lorsqu-un-emprunt-entre-
    #géographie_culturelle #pouvoir #culture #Madonna #exotisme #peuples_autochtones #film #musique #cuisine #intersectionnalité #Eric_Fassin

    • Cité dans l’article, ce numéro spécial d’une #revue :
      #Représentation et #non-représentation des #Roms en #Espagne et en #France

      Les populations roms ou gitanes, en France comme en Espagne, sont l’objet à la fois d’un excès et d’un défaut de représentation. D’une part, elles sont surreprésentées : si la vision romantique des Bohémiens semble passée de mode, les clichés les plus éculés de l’antitsiganisme sont abondamment recyclés par le racisme contemporain. D’autre part, les Roms sont sous-représentés en un double sens. Le sort qui leur est réservé est invisibilisé et leur parole est inaudible : ils sont parlés plus qu’ils ne parlent.

      Ce dossier porte sur la (non-) représentation, autant politique qu’artistique et médiatique, des Roms en France et en Espagne des Gitanxs (ou Gitan·e·s) ; et cela non seulement dans le contenu des articles, mais aussi dans la forme de leur écriture, souvent à la première personne, qu’il s’agisse de sociologie, d’anthropologie ou d’études littéraires, de photographie ou de littérature, ou de discours militants. Ce dossier veut donner à voir ce qui est exhibé ou masqué, affiché ou effacé, et surtout contribuer à faire entendre la voix de celles et ceux dont on parle. L’enjeu, c’est de parler de, pour et parfois avec les Gitan·e·s et les Roms, mais aussi de leur laisser la parole.

      https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2018-1.htm

    • Au #Canada, la notion d’« appropriation culturelle » déchire le monde littéraire

      Tout est parti d’un éditorial dans Write, revue trimestrielle de la Writers’ Union of Canada (l’association nationale des écrivains professionnels) consacrée pour l’occasion aux auteurs autochtones du Canada, sous-représentés dans le panthéon littéraire national. Parmi les textes, l’éditorial d’un rédacteur en chef de la revue, Hal Niedzviecki, qui disait ne pas croire au concept d’« appropriation culturelle » dans les textes littéraires. Cette affirmation a suscité une polémique et une vague de fureur en ligne.

      On parle d’appropriation culturelle lorsqu’un membre d’une communauté « dominante » utilise un élément d’une culture « dominée » pour en tirer un profit, artistique ou commercial. C’est ici le cas pour les autochtones du Canada, appellation sous laquelle on regroupe les Premières Nations, les Inuits et les Métis, peuples ayant subi une conquête coloniale.
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      Des polémiques, plus ou moins importantes, liées à l’appropriation culturelle ont eu lieu ces derniers mois de manière récurrente, par exemple sur l’usage par la marque Urban Outfitters de savoir-faire traditionnels des Indiens Navajos ou la commercialisation par Chanel d’un boomerang de luxe, considéré comme une insulte par certains aborigènes d’Australie.
      Le « prix de l’appropriation »

      La notion est moins usitée pour la création littéraire, où l’on parle plus volontiers « d’orientalisme » pour l’appropriation par un auteur occidental de motifs issus d’une autre culture. Mais c’est bien cette expression qu’a choisie Hal Niedzviecki dans son plaidoyer intitulé « Gagner le prix de l’appropriation ». L’éditorial n’est pas disponible en ligne mais des photos de la page imprimée circulent :

      « A mon avis, n’importe qui, n’importe où, devrait être encouragé à imaginer d’autres peuples, d’autres cultures, d’autres identités. J’irais même jusqu’à dire qu’il devrait y avoir un prix pour récompenser cela – le prix de l’appropriation, pour le meilleur livre d’un auteur qui écrit au sujet de gens qui n’ont aucun point commun, même lointain, avec lui ».

      Il y voit surtout une chance pour débarrasser la littérature canadienne de sa dominante « blanche et classes moyennes », dénonçant la crainte de « l’appropriation culturelle » comme un frein qui « décourage les écrivains de relever ce défi ».

      Le fait que cette prise de position ait été publiée dans un numéro précisément consacré aux auteurs autochtones a été perçu comme un manque de respect pour les participants. L’un des membres du comité éditorial, Nikki Reimer, s’en est pris sur son blog à un article « au mieux, irréfléchi et idiot, au pire (…) insultant pour tous les auteurs qui ont signé dans les pages de la revue ».

      « Il détruit toutes les tentatives pour donner un espace et célébrer les auteurs présents, et montre que la revue “Write” n’est pas un endroit où l’on doit se sentir accueilli en tant qu’auteur indigène ou racisé. »

      La Writers’ Union a rapidement présenté des excuses dans un communiqué. Hal Niedzviecki a lui aussi fini par s’excuser et a démissionné de son poste, qu’il occupait depuis cinq ans.
      Un débat sur la diversité dans les médias

      Son argumentaire a cependant dépassé les colonnes du magazine lorsque plusieurs journalistes ont offert de l’argent pour doter le fameux « prix ». Ken Whyte, ancien rédacteur en chef de plusieurs publications nationales, a lancé sur Twitter :

      « Je donnerai 500 dollars pour doter le prix de l’appropriation, si quelqu’un veut l’organiser. »

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      D’autres figures de la presse canadienne, comme Anne Marie Owens (rédactrice en chef du National Post), Alison Uncles (rédactrice en chef de Maclean’s Magazine), deux éditorialistes du Maclean’s et du National Post, entre autres, se sont dits prêts à faire de même. Quelques heures plus tard, une poignée d’entre eux se sont excusés, dont Anne-Marie Owens, qui a déclaré qu’elle voulait simplement défendre « la liberté d’expression ».

      Comme le débat a débordé sur les réseaux sociaux, des lecteurs anonymes s’y sont invités pour dénoncer l’attitude de ces pontes du journalisme. « Imaginez, vous êtes une personne de couleur qui étudie le journalisme, et vous voyez les trois quarts de vos potentiels futurs chefs tweeter au sujet d’un prix de l’appropriation culturelle », grince une internaute.

      Pour les journalistes issus des minorités, l’affaire a également rappelé à quel point les médias manquent de diversité. Sur Buzzfeed, Scaachi Koul écrit : « Je n’en reviens pas d’avoir à dire ça, mais personne, dans l’histoire de l’écriture littéraire, n’a jamais laissé entendre que les Blancs n’avaient pas le droit de faire le portrait d’autochtones ou de gens de couleurs, en particulier dans la fiction. Franchement, on l’encourage plutôt. » Elle poursuit :

      « S’abstenir de pratiquer l’appropriation culturelle ne vous empêche pas d’écrire de manière réfléchie sur les non blancs. Mais cela vous empêche, en revanche, de déposséder les gens de couleur, ou de prétendre que vous connaissez leurs histoires intimement. Cela vous empêche de prendre une culture qui n’a jamais été à vous – une culture qui rend la vie plus difficile pour ceux qui sont nés avec dans le Canada d’aujourd’hui à majorité blanche – et d’en tirer profit. »

      sur le même sujet Les coiffes amérindiennes dans les défilés font-elles du tort à une culture menacée ?
      « Faire son numéro »

      Helen Knott, l’une des auteurs d’origine indigène dont le travail était publié dans la revue Write a raconté sur Facebook, quelques jours après, une étrange histoire. Contactée par la radio CBC pour une interview à ce sujet, elle est transférée vers quelqu’un qui doit lui poser quelques questions avant l’antenne. Elle entend alors les journalistes se passer le téléphone en disant, selon elle :

      « Helen Knott, c’est l’une de ceux qui sont super énervés par cette histoire. »

      « Précisément, la veille, dans une autre interview, raconte Helen Knott, j’ai rigolé avec le journaliste en lui disant que, contrairement à une idée largement répandue, les autochtones ne sont pas “super énervés” en permanence. »

      Au cours de cette pré-interview, elle dit avoir eu a le sentiment grandissant qu’on lui demandait de « faire son numéro » pour alimenter un « débat-divertissement-scandale ». « Je suis quelqu’un d’heureux et mon droit à être en colère quand la situation mérite de l’être ne me définit pas en tant qu’individu », explique-t-elle.

      « C’est tout le problème de l’appropriation culturelle. Les gens utilisent notre culture pour leur propre profit mais peuvent se désintéresser ensuite de nos difficultés à faire partie de la communauté autochtone, de la politisation continuelle de nos vies, des événements et des institutions qui viennent tirer sur la corde de notre intégrité et de notre sens moral, et qui exigent que nous répondions. Aujourd’hui, j’ai refusé de faire mon numéro. »

      En 2011, les autochtones du Canada représentaient 4,3 % de la population. Ils concentrent le taux de pauvreté le plus élevé du Canada et sont les premières victimes des violences, addictions et incarcérations. En 2016, une série de suicides dans des communautés autochtones de l’Ontario et du Manitoba avaient forcé le premier ministre, Justin Trudeau, à réagir. Sa volonté affichée d’instaurer une « nouvelle relation » avec la population autochtone est critiquée par certains comme n’ayant pas été suivie d’effet.

      https://mobile.lemonde.fr/big-browser/article/2017/05/16/au-canada-la-notion-d-appropriation-culturelle-suscite-la-polemique-d

  • Jamie Oliver, sa paëlla et la fin du monde
    http://www.cafebabel.fr/article/jamie-oliver-sa-paella-et-la-fin-du-monde.html


    Signe des temps

    Aurions-nous réagi de la même manière si Ferran Adrià (célèbre chef catalan, ndlr) avait modifié la recette ? Le problème est-il vraiment d’avoir osé appeler le plat de Jamie Oliver « paëlla » et pas « riz avec d’autres choses », comme l’ont expliqué certains ? En fin de compte, nous allons comme souvent rejeter la faute sur la sémantique. Tout ce débat sur « si l’on rajoute du chorizo à une paëlla, on ne peut pas l’appeler paëlla », nous fait beaucoup penser à « le mariage de deux personnes du même sexe ne peut pas s’appeler mariage ». Finalement, l’essence des choses est toujours la même. Comme la créativité des Espagnols, qui ne s’est pas faite attendre un seul instant.

    #agressivité #intolérance #cuisine

  • Food and biopolitics : some literature

    Bobrow-Strain, Aaron (2013) White Bread: A Social History of the Store-Bought Loaf

    Bobrow-Strain, Aaron White bread bio-politics: purity, health, and the triumph of industrial baking Cultural Geographies January 2008 vol. 15 no. 1 19-40

    Carney, Megan A. 2014. The biopolitics of ’food insecurity’: towards a critical political ecology of the body in studies of women’s transnational migration. Journal of Political Ecology 21: 1-18

    Cloke, J. (2013) Empires of Waste and the Food Security Meme, Geography Compass 7/9 (2013): 622–636.

    D Maye, J Kirwan (YEAR) Food security: A fractured consensus Journal of Rural Studies 29, 1-6

    Emel, J, and Neo, H eds. Political Ecologies of Meat. Routledge, 2015.

    Essex, Jamey. 2012. Idle Hands are the Devil’s Tools: The Geopolitics and Geoeconomics of Hunger. Annals of the Association of American Geographers. Vol. 102, No. 1

    Gibson, Kristina E. & Dempsey, Sarah E. (2015) Make good choices, kid: biopolitics of children’s bodies and school lunch reform in Jamie Oliver’s Food Revolution children geographies Volume 13, Issue 1, 2015

    Goodman Michael K. and Sage, Colin (Eds.) Food Transgressions. Making Sense of Contemporary Food Politics

    Goodman, D. (1999) Agro-Food Studies in the ‘Age of Ecology’: Nature, Corporeality, Bio-Politics Sociologia Ruralis Volume 39, Issue 1, pages 17–38, January 1999

    Goodman, M. K. (2015) Afterword: the everyday biopolitics of care-full eating. In: Abbots, E., Lavis, A. and Attala, L. (eds.) Careful Eating: Embodied Entanglements Between Food and Care. Ashgate, Farnham. ISBN 9781472439482

    Goodman, M. K. (2015) Technicolor foods: the everyday biopolitics of Cuba. Dialogues in Human Geography, 5 (2). pp. 243-246. ISSN 2043-8214) doi: 10.1177/2043820615586690

    Guthman, J, and DuPuis, M (2006) “Embodying neoliberalism: economy, culture, and the politics of fat.” Environment and Planning D: Society and Space 24.3: 427-448.

    Guthman, J. (2009) Teaching the Politics of Obesity: Insights into Neoliberal Embodiment and Contemporary Biopolitics Antipode Volume 41, Issue 5, pages 1110–1133

    Heynen, Nik. 2008. Bringing the body back to life through Radical Geography of Hunger: The haymarket affair and its aftermath. ACME: An International E-Journal for Critical Geographies, Vol. 7 (No. 1), pp. 32-44

    Holloway L (2015) Biopower and an ecology of genes: seeing livestock as meat via genetics. In: Emel J and Neo H (eds) Political Ecologies of Meat. London, Earthscan, pp.178-194

    Holloway L and Morris C (2012) Contesting genetic knowledge-practices in livestock breeding: biopower, biosocial collectivities and heterogeneous resistances. Environment and Planning D: Society and Space 30 60-77

    Holloway L, Bear C and Wilkinson K (2013) Re-capturing bovine life: robot-cow relationships, freedom and control in dairy farming. Journal of Rural Studies

    Kurtz Hilda E. (2015) Scaling Food Sovereignty: Biopolitics and the Struggle for Local Control of Farm Food in Rural Maine, Annals of the Association of American Geographers, 105:4, 859-873, DOI: 10.1080/00045608.2015.1022127

    Le Heron, R., Campbell, H., Lewis, N., & Carolan, M. (Eds.). (2016). Biological Economies: Experimentation and the politics of agri-food frontiers. Routledge.

    MacAuslan, Ian. 2009. Hunger, Discourse and the Policy Process: How do conceptualizations of the Problem of ‘Hunger’ affect its measurement and solution? European Journal of Development Research. Vol. 21., No. 3. pp. 397-418

    Mansfield, B. (2012) Gendered biopolitics of public health: regulation and discipline in seafood consumption advisories Environment and Planning D: Society and Space volume 30, pages 588 – 602.

    Mansfield, B. (2012) Race and the new epigenetic biopolitics of environmental health BioSocieties Vol. 7, 4, 352–372.

    Mansfield, B. (2012)Environmental Health as Biosecurity: “Seafood Choices,” Risk, and the Pregnant Woman as Threshold Annals of the Association of American Geographers, 102(5), pp.969-976.

    Morris C and Holloway L (2013) Genetics and livestock breeding in the UK: co-constructing technologies and heterogeneous biosocial collectivities. Journal of Rural Studies

    Nally, David (2011) The biopolitics of food provisioning, Transactions of the Institute of British Geographers, Volume 36, Issue 1, pages 37–53

    Nally, David P. (2011) Human encumbrances: political violence and the Great Irish Famine. 2011.

    Peet, R., Robbins P. and Watts, M (2011) Global Political Ecology

    Roe, E. (2006) Material Connectivity, the Immaterial and the Aesthetic of Eating Practices: An Argument for How Genetically Modified Foodstuff Becomes Inedible Environ Plan A vol. 38 no. 3 465-481

    Roe, E. and Buser, M. (2016) Becoming ecological citizens:connecting people through performance art, food matter and practices Cultural Geographies1–18

    Sharp, G. (forthcoming) chapter on food and metabolic rift in James Ormrod (Ed.) Changing Our Environment Changing Ourselves, Palgrave

    Slocum, R. and Saldhana, A. (eds.) Geographies of Race and Food, Routledge.

    Smoyer Amy B. (2016) Making Fatty Girl Cakes - Food and Resistance in a Women’s Prison, The Prison Journal vol. 96 no. 2 191-209

    Smoyer Amy B. and Blankenshipb Kim M. (2014) Dealing food: Female drug users’ narratives about food in a prison place and implications for their health Int J Drug Policy 25(3): 562–568.

    Smoyer, Amy B. Prison Food Bibliography http://www.amysmoyer.com/prison-food-biblio

    Twine, Richard (2010) Animals as Biotechnology:" Ethics, Sustainability and Critical Animal Studies". Routledge.

    Vernon, James. 2007. Hunger: A Modern History. Harvard University Press

    Winter, M. (2005) Geographies of food: agro-food geographies - food, nature, farmers and agency

    Worby, E. (1994) ‘Maps, names and Ethnic Games: The Epistemology and Iconography of Colonial Power in North western Zimbabwe’, Journal of Southern African Studies 20, 3: 371-392

    Worby, E. (1995) ‘What does agrarian wage labour signify?: Cotton, commoditization and social form in Gokwe, Zimbabwe’ Journal of Peasant Studies 23, 1: 1-29

    Worby, E. (1998a) ‘Tyranny, parody, and ethnic polarity: Ritual engagements with the state in Northwestern Zimbabwe’ Journal of Southern African Studies 24, 3: 561-578

    Worby, E. (1998b) ‘Inscribing the State at the “edge of beyond”: danger and development in north-western Zimbabwe’ Political and Legal Anthropology Review 21: 55-70

    Worby, E. (2000) ‘ ‘Discipline without oppression’: sequence, timing and marginality in Southern Rhodesia’s post-war development regime’ Journal of African History 41, 1: 101-125

    #alimentation #biopolitique #articles_scientifiques #nourriture #agriculture

    Liste reçue via mailing-list critical geoforum :
    https://www.jiscmail.ac.uk/cgi-bin/webadmin?A2=CRIT-GEOG-FORUM;ccb62d05.1603

  • Un enfant sur trois ne reconnaît pas une courgette | www.directmatin.fr
    http://www.directmatin.fr/france/2013-05-29/un-enfant-sur-trois-ne-reconnait-pas-une-courgette-474342

    Si reconnaître un artichaut semble être un jeu d’enfant, un tiers des 8-12 ans en sont incapables ! C’est ce que révèle une étude réalisée par l’Association Santé environnement France (Asef) et relayée dans l’édition du 23 mai [2013] du Parisien. 31% des enfants ne savent pas non plus reconnaitre une figue ou une courgette. De même, un enfant sur 5 avoue ne pas savoir identifier un abricot. La betterave semble être l’aliment le plus méconnu des pré ados puisque 87% des 8-12 ans ne sont pas capables de la reconnaître.

    Ils ont oublié une matière au primaire ...

    • Article et « étude » de mai 2013

      Sur le site de l’ASEF
      http://www.asef-asso.fr/presse/1780-87-des-enfants-ne-savent-pas-ce-qu-est-une-betterave

      Les résultats « détaillés »…
      http://www.asef-asso.fr/attachments/article/1780/dpenquetealimentationenfantsbd.pdf

      L’enquête de l’ASEF a été réalisée auprès d’un panel de 910 élèves ayant entre 8 et 12 ans au cours du premier trimestre 2013. Les questionnaires étaient entièrement anonymes. Les enfants les ont remplis en classe.
      L’ASEF remercie toutes les écoles de la région PACA qui ont accepté de participer à cette enquête.

    • Abat-faim
      GUY DEBORD
      Encyclopédie des Nuisances (tome I, fascicule 5) Paris, novembre 1985
      http://debordiana.chez.com/francais/abat-faim.htm

      Lʼextrème dégradation de la nourriture est une
      évidence qui, à lʼinstar de quelques autres, est en
      général supportée avec résignation : comme une
      fatalité, rançon de ce progrès que lʼon nʼarrête pas,
      ainsi que le savent ceux quʼil écrase chaque jour.
      Tout le monde se tait là-dessus. En haut parce que
      lʼon ne veut pas en parler, en bas parce que lʼon ne
      peut pas. Dans lʼimmense majorité de la population,
      qui supporte cette dégradation, même si lʼon a de
      forts soupçons, on ne peut voir en face une réalité
      si déplaisante. Il nʼest en effet jamais agréable
      dʼadmettre que lʼon sʼest laissé berner, et ceux qui
      ont lâché le « bifteck » — et la revendication du « 
      bifteck » — pour lʼombre « estructurée » de la chose
      sont aussi peu disposés à admettre ce quʼils ont perdu
      au change que ceux qui ont cru accéder au confort en
      acceptant des ersatz semblables dans leur habitat. Ce
      sont habituellement les mêmes, qui ne peuvent rien
      refuser de peur de démentir tout ce quʼils ont laissé
      faire de leur vie.
      Cependant le phénomène, mondial, qui affecte dʼabord
      tous les pays économiquement avancés et qui réagit
      aussitôt sur les pays soumis à lʼarriération du même
      processus, peut facilement être daté avec précision.
      Quoiquʼil ait été annoncé par des modifications
      graduelles, le seuil franchi dans la perte de qualité
      se manifeste en deux ou trois années comme brusque
      renversement de toutes les « habitudes alimentaires
       » anciennes. Ce bond antiqualitatif sʼest produit en
      France, par exemple, autour de 1970 ; et environ
      dix ans plus tôt dans lʼEurope du Nord, dix ans plus
      tard dans lʼEurope du Sud. Le critère qui permet
      dʼévaluer très simplement lʼétat dʼavancement du
      processus est bien sûr le goût : celui des aliments
      modernes est précisément élaboré par une industrie,
      dite ici « agro-alimentaire », dont il résume, en tant
      que résultat désastreux, tous les caractères, puisque
      lʼapparence colorée nʼy garantit pas la saveur, ni
      la fadeur lʼinnocuité. Cʼest tout dʼabord la chimie
      qui sʼest massivement imposée dans lʼagriculture
      et lʼélevage, afin dʼaugmenter le rendement au
      détriment de toute autre considération. Ensuite
      lʼemploi de nouvelles techniques de conservation
      et de stockage. Et chaque « progrès » accompli, en
      renversant ce que les experts de lʼabat-faim appellent
      nos « barrières mentales », cʼest-à-dire lʼexpérience
      ancienne dʼune qualité et dʼun goût, permet dʼavancer
      encore plus loin dans lʼindustrialisation. Ainsi la
      congélation, et le passage rapide à la décongélation,
      ont dʼabord servi à commercialiser des « cuisses
      de volailles », par exemple, composées de matière
      broyée et reconstituées par « formage ». À ce stade,
      la matière en question a encore un rapport avec son
      nom, « volaille », qui nʼest distendu que relativement
      à ce que pourrait être une volaille qui aurait échappé
      à lʼélevage industriel.
      Mais la logique quʼil y a à nous rappeler tout ce
      que nous avons déjà avalé nʼa pas besoin dʼêtre
      aussi franchement énoncée pour être contraignante
       : il suffit de nous faire oublier tout ce que nous ne
      pouvons plus goûter.

    • Sinon, pour rebondir sur la réponse de @unagi, nous nous faisions justement la réflexion avec monsieur Monolecte que nous avons pratiquement été une génération perdue pour la bouffe, que nous avons grandi dans un océan de malbouffe indus très dégueue alors que nos parents étaient convaincus que la bouffe industrielle, c’était bon pour nous. En gros, il a fallu qu’on se ravitaille chez ED l’épicier pour comprendre qu’on pouvait légalement et assez littéralement nous faire bouffer de la merde qui colle des boutons sur la peau.
      Et notre sauveur, faut bien le dire, ça a été Jean-Pierre Coffe. Grâce à ses interventions colériques, on a appris à choisir des produits frais et à les cuisiner… et il faut comprendre qu’en dehors des repas de la grand-mère, on partait vraiment de zéro.
      On a dû tout réapprendre. On a fini notre formation avec Jamie Oliver et ses techniques pour cuisiner du bon avec contraintes de la vie moderne de couple de travailleurs (be oui, la popote quand il n’y a pas d’esclave dédiée, c’est nettement plus compliqué, ceci expliquant d’ailleurs l’engouement des parents pour la malbouffe indus).

      Comme quoi, la télé, des fois, c’est bien l’instrument éducatif dont certains rêvaient !

    • Ce ne serait pas le fait que les gens font de moins en moins la cuisine et achètent des plats tout préparés donc n’achètent plus les légumes à l’état « natif » ?
      Ah ! ... @monolecte m’a coiffé au poteau en disant la même chose que moi (en plus développé).

      Question savoir cuisiner, c’est grâce à ma mère qui, lorsque j’ai quitté la maison pour exercer mon métier d’instit dans la campagne profonde, m’a offert un livre de cuisine dont je me sers toujours à l’occasion.

  • Jamie Oliver’s Food Revolution Explodes » EcoWatch
    http://ecowatch.com/2015/01/27/jamie-oliver-food-revolution

    He gave a TED Talk, Teach Every Child about Nutrition, that has nearly six million views. In it, he says, “I profoundly believe that the power of food has a primal place in our homes.” He certainly doesn’t sugarcoat the current, horrendous state of our food system. Oliver begins his talk by telling his audience that over the course of his 20-minute talk, four Americans will die from their food. “The adults of the last four generations have blessed [their] children with the destiny of a shorter lifespan than their own parents. Your child will live a life 10 years younger than [yours].”

    Oliver says the media goes on and on about homicide, but it’s not even close to the top cause of death in the U.S. “Diet-related disease is the biggest killer in the U.S. right now,” says Oliver, “and the rest of the world is going the same way.” We spend $150 billion a year treating diet-related diseases, and that number is set to double in the next decade.

    #alimentation #santé #espérance_de_vie

  • Jamie Oliver, you haven’t tasted real poverty. Cut out the tutting | Alex Andreou | Comment is free | theguardian.com
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/aug/27/jamie-oliver-poverty-ready-meals-tv

    What I had not understood before I found myself in true poverty, and what Oliver probably does not, is that it means living in a world of “no”. Ninety-nine per cent of what you need is answered “no”. Ninety-nine per cent of what your kids ask for is answered “no”. Ninety-nine per cent of life is answered “no”. Cinema? No. Night out? No. New shoes? No. Birthday? No. So, if the only indulgence that is viable, that is within budget, that will not mean you have to walk to work, is a Styrofoam container of cheesy chips, the answer is a thunderous “YES”.

    When their daily entertainment consists of sitting in a 4ft by 6ft semi-basement living room watching TV, you can rest assured people will make any sacrifice they must to at least get “a massive fucking TV”. In a world of “no”, you are grateful for every “yes”, no matter how illogical or how unhealthy. “When I was poor, I smoked,” said a friend recently, “but that was all I had for me. Cigarettes were the only thing I owned. I was a non-person.”

    #pauvreté #royaume-uni #distinction

  • Vive l’#éducation comestible ! | Le ventre libre
    http://gastronomie.blog.lemonde.fr/2013/06/11/vive-leducation-comestible

    Mais c’est là qu’on apprend, à travers une étude récemment menée par l’Asef (Association Santé Environnement France) que la majorité de nos chères têtes blondes n’y comprennent que pouic à la nourriture. La betterave ? Quasiment neuf enfants sur dix ne savent pas ce que c’est. Un écolier sur trois ne sait pas identifier poireau, courgette, figue ou artichaut. Aujourd’hui, les mangeurs en culottes courtes mettent du ketchup à toutes les sauces et beaucoup n’ont aucune idée de ce qui compose les pâtes, le steak haché ou le jambon… Certes, Jamie Oliver a déjà fait l’expérience auprès de petits Américains en 2010, c’était atterrant :

    Comment remédier aux problèmes de malbouffe et d’obésité si les générations futures n’ont plus aucune idée, connaissance ou conscience de qu’elles mangent ? Ne savent plus faire la différence entre ce qui est naturel et industriel ? Pensent que les coquillettes poussent dans les arbres et les bonbons dans les buissons ? Ou pire, ne pensent plus rien du tout ? Nos enfants sont les premières victimes des ogres évoqués plus haut, coincés entre la publicité et les étals de supermarché.

    Il y a pourtant une solution très simple, évidente. Il faut jardiner et cuisiner avec les enfants. Tout reprendre depuis le début, rembobiner le fil de l’histoire de la vie et de l’alimentation, commencer à la graine…

    #alimentation #jardinage #goût #vie

    • Avant d’aller plus loin, une anecdote. Au printemps dernier, ma fille (5 ans à l’époque) a planté un haricot dans un pot, sur un rebord de fenêtre. Elle l’a enfoncé avec le doigt dans la terre, c’était fait en deux minutes. Puis elle l’a arrosé, beaucoup, parce qu’elle aimait bien jouer avec le petit arrosoir rouge. Et hop, la graine a germé, poussé, grandi. La plante est devenue presque aussi haute qu’elle. Elle a fleuri, mûri et produit trois cosses, qui contenaient chacune cinq haricots. Lorsqu’elle a cueilli et ouvert les cosses, ma fille est d’abord restée bouche-bée, puis elle a dit simplement : « c’est incroyable, la vie ! ». Elle a beaucoup compris ce jour là.

    • Hihi, je raconte la même histoire en disant aux enfants qu’il existe un jeu merveilleux (et gratuit ) ou il suffit de choisir des petits objets de couleurs, avec des tas de formes différentes qui vont se transformer presque tout seuls. Il faut par contre être très patients pour apprécier ces petites choses vivantes et comestibles au gout délicieux.

  • Jamie Oliver finally gets somewhere with McDonald’s | Death and Taxes
    http://www.deathandtaxesmag.com/176465/jamie-oliver-finally-gets-somewhere-with-mcdonalds/#2

    He then goes through the horrible process of making the carcass into chicken nuggets. He cuts it into three pieces and puts it in the blender, bones included, and then scoops out a horrible pink substance reminiscent of insulator foam. He then adds powders—a stabilizer and flavor additives—mashes it all up, separates it out into little nuggets, breads them, and fries them in pan. When done, he holds out the nuggets and triumphantly, almost rhetorically, asks, “Now who would still eat that?”
    At this point, every one of the kids shoves their hands and in the air and tells Oliver that yes, yes they would still eat the nuggets, because they’re hungry and those are chicken nuggets.
    The British chef, defeated, tells the camera, “That was literally the opposite response I had at home. Shocking.”

  • Bible becomes 2011 bestseller in Norway | Books | guardian.co.uk
    http://www.guardian.co.uk/books/2012/jan/03/bible-2011-bestseller-norway

    The UK’s 2011 bestseller lists might have been dominated by cookery, courtesy of Jamie Oliver, and romance, courtesy of David Nicholls, but Norwegian readers were plumping for another sort of book last year: the Bible.

    The first Norwegian translation of the Bible for 30 years topped the country’s book charts almost every week between its publication in October and the end of the year, selling almost 80,000 copies so far and hugely exceeding expectations. Its launch in the autumn saw Harry Potter-style overnight queues, with bookshops selling out on the first day as Norwegians rushed to get their hands on the new edition.

    “We only printed 25,000 to start with and thought it would last six to nine months, but it was launched mid-October and by the end of the year it had sold 79,000 copies – it’s just incredible,” said Stine Smemo Strachan, who worked on the project for the Norwegian Bible Society. “It has only been knocked off the number one spot once, by [literary author] Karl Ove Knausgård … There were people sleeping outside the day before the launch because it was embargoed – it’s a bit ironic seeing that the content has been available for quite some time now.”

    Thirty consultant translators, priests and academics translated the Greek and Hebrew original into Norwegian for the new edition, with a team of 12 literary authors including Knausgård and playwright Jon Fosse then smoothing out that text. “Obviously it was very important to get the right translation but they also wanted it to be readable, to make sure it was good literary language,” said Smemo Strachan. “None of these authors are religious - they are all just very good literary writers who thought it would be an interesting project to be involved in.”

    A “literary” version of the Bible, with no chapters or verses which “reads like a novel”, has also been published and has “sold incredibly well”, said the publisher.

    According to official data, 80% of Norway’s population of 4.9m belongs to the Church of Norway, but not all the new edition’s purchasers are thought to be buying it for strictly religious religions. “It certainly can’t just be actively religious Christians who are buying it because it just wouldn’t make these numbers,” said Smemo Strachan.

    #religion #breivik