Bandar bin Mohammad al-Aiban, qui dirige la Commission des droits de l’homme de l’Arabie Saoudite, ainsi que la délégation de son pays à Genève, a souligné pour sa part tous les progrès que Riyad avait accomplis depuis le premier examen périodique de son pays en 2009.
Le pays, a-t-il souligné, a accordé aux femmes un quota minimum de 20% des sièges du Conseil de la Shura, un organe consultatif qui peut proposer des changements de la loi au roi.
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De son côté, Joe Stork, vice-directeur pour le Moyen-Orient de l’organisation Human Rights Watch, a exprimé son désaccord.
Beaucoup de pays ont des pratiques problématiques des droits de l’homme, mais l’Arabie Saoudite se distingue par son haut niveau de répression et son échec à mettre en oeuvre ses promesses faites au Conseil des droits de l’homme, a-t-il déclaré
Les précédentes promesses de l’Arabie Saoudite devant le Conseil n’ont rien donné, a relevé pour sa part Philip Luther, d’Amnesty International, dénonçant une hausse des arrestations arbitraires d’activistes.
Certains diplomates ont cependant relevé quelques progrès, comme l’adhésion de l’Arabie Saoudite à quelques conventions internationales sur les droits humains, ainsi que le début d’une lutte contre la corruption.
Ces diplomates ont encore déploré le maintien de la peine de mort, y compris contre des criminels mineurs.
Le pays doit cesser d’exécuter des enfants criminels, a déclaré le représentant norvégien, alors que d’autres diplomates ont demandé un moratoire sur les exécutions, en vue d’une abolition à terme de la peine de mort.
Le royaume a procédé à 69 exécutions capitales depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP.
Les diplomates ont aussi demandé à l’Arabie Saoudite de protéger davantage les droits des travailleurs migrants, qui sont confrontés à un système qui les empêche de changer d’employeur sans autorisation et se retrouvent ainsi en position vulnérable.
Le rapport qui a été discuté lundi sera publié mercredi et soumis à adoption vendredi.
L’Arabie Saoudite va demander dans 3 semaines un siège au Conseil des droits de l’homme qui compte 47 membres, soumis à rotation.
Le niveau de répression de l’Arabie Saoudite et son incapacité à tenir ses promesses d’améliorer la situation des droits de homme soulèvent de sérieuses questions quant à sa capacité à devenir membre du Conseil, a averti Joe Stork.