person:joel

    • Découverte ! Le public, John Dewey

      Article de 2008, Joëlle Zask, premier point d’entrée sur lequel je tombe.
      Le public chez Dewey : une union sociale plurielle
      http://journals.openedition.org/traces/753

      La citoyenneté est une institution problématique. Au cours de l’histoire, le citoyen se voit tiraillé entre deux exigences : participer ou acquérir les compétences requises pour juger correctement des affaires communes. Le but de cet article est de montrer que seul un accord social fondé sur la pluralité des voix peut assurer une coordination entre ces deux exigences. On trouve dans la philosophie de John Dewey un bon exemple de combinaison entre le fait de prendre part et celui de développer une opinion publique véritable : le « public » est présenté comme une communauté d’enquêteurs. Afin d’insister sur l’originalité de cette conception, on distinguera le « public » des formes d’union fondées sur l’identité de leurs membres, tels la « masse » ou le « peuple ».

    • Avant d’oublier je relève que Barbara Stiegler parle de l’idéologie du sport comme d’un problème centrale dans la mentalité d’aujourd’hui. Non seulement il y a l’idée de compétition mais aussi le dépassement de soi, culture de la performance. On ne prend plus le temps de rien et les moments de « repos » ne sont tolérés que pour augmenter la productivité de soi-même. Exemple la médiation, on en préconise pour devenir plus efficace au travail.

  • Emma, du blog à la BD
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/emma-du-blog-a-la-bd



    C’est en ce moment, Emma y parle #femmes #féminisme #capitalocène #gilets_jaunes et appelle à un grand soulèvement populaire

    La bloggeuse et autrice de bandes dessinées #Emma connue pour « La #Charge_mentale », s’intéresse aujourd’hui à l’écologie en publiant : « Un autre regard sur le climat » (Massot Editions, mai 2019)

    • Pourquoi faut-il que les bandes dessinées qui ont quelque chose à nous dire soient si régulièrement minables, hideuses, à peine à moitié faites, ringardissimes ?
      Pitié, les allégories façon caricatures du XIXe avec un étiquetage de chaque terme !
      Pitié, les dessins inutiles de personnages qui causent frontalement par impuissance à mettre en scène quoique ce soit !
      Pitié, l’enchainement des cases sans aucune forme de pensée en bande dessinée !
      Pitié le dessin inconsistant jusqu’à l’écoeurement sous le prétexte qu’on l’aura tellement subordonné à l’idée qu’il véhicule qu’on n’aura développé pour lui aucune espèce de pensée !
      Faut arrêter de faire de la bande dessinée si on aime pas ça, si on la méprise et qu’on la prend pour un simple moyen de faire passer plus doucement un discours. Faites des récits, des essais, les gens. Foutez la paix aux bandes.

      je renote ici un truc dit sur Seenthis il y a quelques mois :

      Que quelques humiliés de classe culturelle s’imaginent, et avancent, qu’on sauve la bande dessinée du regard condescendant porté sur elle par la pédagogie, par les grands sujets historiques ou sociaux, ceci ne fait qu’exposer la parfaite nullité de leur regard sur notre discipline et sa puissance propre : il y a mille fois plus à apprendre dans deux pages de Bertoyas, de Bicéphale ou de Musturi, PAR la bande elle-même comme pratique du monde sur lui, que dans l’intégralité des pensums thésards qui rougissent de fierté d’aborder des grandes questions .
      Moyens archaïques de narration, placés, toujours, dix crans au-dessous de tout plan de recherche, ils en sont le reflet timoré, désuet et lourd à l’encre, ce qui est tout-à fait, hélas logique, puisque les bandes sont invitées à l’illustrer et non à en être le cadre expérimental ou déictique.
      Ce rapport instrumentalisant aux bandes est hanté par l’objet , le faisant déborder toute la sphère discursive. Faye et bien d’autres ont pu dire dans les années 70 qu’un tel rapport à la forme atteignait vite cette aporie : il n’y aurait de roman plus moderne que de science-fiction... Mais c’est qu’on pouvait être soucieux de ce qu’une forme prise pouvait faire et changer du monde, probablement parce qu’on n’y méprisait pas le fait même d’écrire .
      Il faudrait être fou, pense-t-on à juste titre, pour consacrer sa vie à une pratique dont on a honte. Et pourtant, nos publieurs de bande dessinée la méprisent plus encore que ceux auxquels leur mode de réévaluation est censé répondre. S’il s’appliquait au cinéma, ce principe éditorial reviendrait à sanctifier le journal de vingt heures en exigeant de Kerrigan, de Maddin ou d’Ishii un bon sujet ancré . Mais c’est exactement sur des valeurs inverses que s’est bâtie l’histoire du cinéma, et c’est devant Fellini ou Tarkovski que les documentaristes ont eu tant de peine à exister ; c’est seulement parce qu’ils accordent un supplément de puissance à leur discipline que Epstein, Franju, Le Tacon, Massart, Ruiz, Pelechian, ou Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel apparaissent là où les autres documentaristes sont minorés.
      S’imaginer qu’on sauve (comme si elles devaient l’être) les bandes par l’Histoire, le social, la pédagogie, « les grands sujets », c’est croire que ce qui sauve la peinture du XXe siècle c’est le réalisme socialiste ou que le meilleur de la littérature du XXe, c’est Maurice Druon.

      Emma, dans le genre, c’est trop beau pour être vrai.

    • Si je te comprends @l_l_de_mars, c’est qu’une question de terminologie, le mot bd serait utilisé à mauvais escient. Peut-être. Je ne connais pas Emma ni son travail, je l’entendais à la radio (alors que j’étais en train de peindre ou de cartographier, c’est selon que l’on soit cartographe ou peintre) et je trouvais plutôt bien ce qu’elle disait. Et elle le disait plutôt bien. Maintenant je ne sais pas dans quel contexte elle travaille, je ne peux pas parler pour elle, mais si cette façon de faire une narration est celle où elle est le plus à l’aise et qu’elle respecte une certaine déontologie, pourquoi pas, on n’est pas obligé·e de lire, on peut passer à côté simplement et vaquer à ses occupations. Ce n’est pas plus facile d’écrire un essai que de faire une bande dessinée. Ou cet autre mode d’expression qui n’a pas de nom. Ou alors ça veut dire quoi, qu’il faut se taire au prétexte qu’on n’est pas expert·e dans tel ou tel medium ?

    • @l_l_de_mars je serais en partie d’accord si on parle de gens qui voudraient « sauver la BD » en lui faisant dire des choses « intelligentes ». Sauf que tu prêtes des intentions à des gens qui n’ont rien à voir avec ce qu’elles affirment = méthode de l’homme de paille. Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Non, écrire un essai, ce n’est pas pareil que de résumer des propos en dessin. C’est juste une visualisation parmi d’autres, comme on ferait des schémas, des graphes, etc. Le fait est que ça a permit de faire comprendre des choses à des milliers de gens qui n’auraient JAMAIS lu un essai sur le même sujet. Alors oui, c’est pas aussi complet/complexe qu’un essai, qu’une thèse, ou qu’un article de magazine de dizaines de page : c’est de la vulgarisation : tenter de résumer des idées sans trop les travestir, par un moyen accessible au plus de monde (texte court, dessin, schémas, vidéos youtube, que sais-je…). Et là chacun choisi son moyen préféré : on en a rien à foutre.

    • @odilon
      Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Ah bin alors tout va bien.
      Elle a pas d’intention, c’est pas grave. la bédé c’est comme des schémas. Bin oui, je suis con. Un power point, quoi. Mais plus cool. Plus de gauche. Et quand ça bouge, c’est des films, hop ! Le montage ? la direction d’acteurs ? On s’en branle ! Ce qui compte, c’est le message ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du reste, c’est de la vulgarisation ! C’est LE BIEN, lldemars, tu comprends pas ? Les romans, qu’est ce qu’on en à foutre si on sait écrire une phrase qui tient debout, composer une structure ? On s’en branle, c’est pour raconter. Raconter des trucs, quoi. Faites chier les artistes, on s’en fout de l’importance que vous accordez à vos foutaises d’artistes. Nous on aime bien qu’on nous raconte des trucs, et les schémas des bédées, l’action des films ou les personnages des romans, c’est juste pour faire passer.
      Un détail, quand même, parce qu’il faut arrêter de prendre le dessin pour rien : quand tu fous un pavé de texte au-dessus de la tête d’une figure, tu ne « résumes pas des idées » (et pourquoi il faudrait les résumer ? Mystère), tu te contentes de les décorer avec un truc inutile. Que le dessin soit là ou pas, c’est kif kif, parce qu’à lui, tu ne fais rien dire. Tu pourrais le remplacer par un poil scotché sur la page, une virgule de merde ou le portrait de Trump, l’idée qu’il y a dans la bulle ne serait ni plus ni moins « résumée », ni plus ni moins dites. Tu pourrais arracher le dessin, le texte n’y gagnerait ni n’y perdrait rien. Il ne sert à rien. Sauf à enjoliver un peu pour attirer l’oeil. C’est pathétique. C’est la vision la plus conne et la plus réductrice du dessin qu’on puisse imaginer.
      Alors autant dire que oui, quand le dessin est aussi consternant, exsangue, maigrichon, sans vie, sans invention, sans la moindre trace de vitalité, de présence, on se demande bien pourquoi on devrait être clément une fois de plus pour cette façon de faire les choses, qui est la règle dans la bd politique.
      il se trouve que la bande dessinée s’invente entre les cases, ce n’est pas une stupide suite de dessins bavardisés, c’est une discipline riche, passionnante, belle, qui mérite mieux que cet usage de grossier personnage. Mais qui s’en fout ? C’est que de la bédé on va pas se casser le cul à essayer de savoir ce qu’on peut faire avec. On, va juste faire comme d’habitude, on va causer, on rajoute juste quelques guirlandes pour attirer le couillon (sinon il lit pas, le couillon, c’est bien connu, et la bédé, c’est pas vraiment de la lecture, c’est pour ça), et on appellera ça bd. Pourquoi s’emmerder avec des exigences quand tout le monde s’en fout absolument ?
      Voilà. On en est là.
      Y’a pas de raisons de s’emmerder avec des enjeux, les formes, c’est juste pour décorer.

      Franchement, j’aurais bien poursuivi cette conversation, mais à quoi bon ? Merde.
      Vous aimez les trucs ni faits ni à faire dès l’instant où ils soutiennent des idées qui vous conviennent ? Grand bien vous fasse. Un tel monde est un monde de pure communication, et c’est le dernier endroit au monde où j’ai envie de perdre mon temps.

    • @philippe_de_jonckheere assigné ? où j’ai dit ça ? où aurais-je dit que c’était « soit ça soit ça » et rien d’autre ? Non mais faut arrêter d’imaginer des trucs tout blanc et tout noir…

      @l_l_de_mars mais tout médium est un support, qui n’est pas forcément investi par de l’artistique. Bien sûr que oui « un texte » peut servir/devenir de l’art OU PAS. Et donc c’est totalement pareil pour n’importe quel médium : « une vidéo » peut devenir de l’art, suivant comment c’est monté, comment les gens jouent dedans, OU PAS. Et pareil pour « un dessin », « une chanson »…

      En gros ce que tu dis, c’est que tout texte, dessin, film, chant, etc, devrait être pensé par un⋅e artiste/en tant qu’artiste, sinon ça n’a aucun intérêt. Bah il semblerait que non, on peut prendre un support, juste pour échanger de manière non artistique avec les autres : si si ça existe !

      Si toi ta seule manière d’échanger avec les autres c’est par l’art, parce que t’es un artiste complet à 100%, super, vraiment. Mais c’est pas la vocation de tout le monde, et possible que ça te rende triste ou t’agace, mais c’est bien comme ça : l’art n’est pas la seule manière d’échanger entre êtres humains, c’est une parmi d’autres. Et les différents supports d’échange n’appartiennent pas aux artistes, l’écriture n’appartient pas aux écrivain⋅es, la vidéo n’appartient pas aux cinéastes, le chant n’appartient pas aux musicien⋅nes, etc. Et une personne qui pense en tant qu’artiste n’a pas les mêmes besoins ni priorité qu’une personne qui pense en tant qu’éducation populaire par exemple (et ça peut être dans la même personne) (et désolé de la lourdeur mais je suis obligé de préciser : attention je ne pense pas que les livres d’Emma soit de l’éducation populaire hein, c’était juste un exemple, ils s’inscrivent plutôt dans une démarche de Sachant par le haut qui vulgarise des idées aux gens, ce qui n’a rien à voir avec l’éduc pop)

      Et sinon, aussi, faut arrêter les grandiloquences manichéennes, où c’est là encore « soit ça soit ça ». :D
      Que je sache, ce n’est pas parce qu’on affirme que tout médium peut être utilisé par tout le monde, que ça peut être utilisé aussi pour autre chose que de l’art, qu’on pense que l’art est caduque et qu’alors ça ne doit être utilisé QUE pour de la « communication ». Il n’y a absolument rien qui empêche que tout soit possible. Juste ça dépend des gens, on n’échange pas tous de la même manière.

      (Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : bien sûr que la forme fait partie du contenu, et qu’il y a de quoi critiquer le fait de vouloir faire passer un message progressiste sous une forme réactionnaire, ou propagandiste. Mais il y a aussi différentes facilités de lecture des différents médiums : là aussi tu mets dans la bouche des autres des choses pas dites, car ce n’est pas une histoire d’être « couillon », lire un texte, une image, une peinture : ça s’apprend, ce n’est pas inné, donc même sans être couillon on peut ne pas savoir lire des choses.)

      Bon mais je crois que par écrit comme ça, c’est assez probable que ça ne fera que quiproquo sur quiproquo et ça exacerbe souvent les clivages. (Le médium influe sur le contenu, donc.) À l’oral en vrai, je suis sûr qu’on serait un peu plus d’accord, même si pas sur tout. :p

    • hé bé, si je m’attendais à ce que ça vous fasse causer à ce point. C’est souvent surprenant, Seenthis. Bref, d’une certaine façon, ça me fait plaisir.

      @odilon désolé, j’écris tard et je fais un autre texte en même temps (c’est le bouclage du Pré Carré 13) en pleine nuit. Je veux pas t’attribuer ceci ou cela, j’ai cliqué sur le bidulon automatique et zouiche.

      @rastapopoulos qu’elle fasse ou pas une oeuvre d’art, je m’en fous. Qu’elle fasse au moins une bande dessinée, et on en reparle. Distinguer fond et forme est d’une parfaite inutilité pour penser quoi que ce soit, en plus d’être épistémiquement faux et aberrant pour un travail plastique, aussi chargé soit-il scripturairement. Je vais pas ici réécrire ce que je fais ailleurs au long (feuilleton théorique de Pré Carré 5 à 14 « Dessiner », articles dans du9 ou essais chez Adverse poru ceux qui voudraient en savoir plus long), mais franchement, faudra un jour arrêter avec ces foutaises. Une image n’est pas un pot de confiture avec du sens dedans. pour ceux que ça intéresse, un essai là :https://www.du9.org/dossier/a-propos-de-lart-invisible-de-scott-mccloud

      @aude_v le boulot intelligent et le soin en bandes (pas de mot spécifique qui me vienne) de Guillaume n’est pas la règle, hélas, mais c’est finalement bien plus fréquent qu’on ne l’imagine.
      Que ce rapport au travail en bandes déserte la bd politique ne dit qu’une chose : trop de gens portent crédit entre une séparation fond et forme ; qu’ils reconduisent en faisant de la merde dont la fameuse forme n’a plus aucune raison d’être sinon de signifier cette séparation même. Cette séparation EST politique. Elle rêve d’efficacité, d’univocité, de monosémie. Et elle fait de l’image son point d’impensé.
      Mes propres camarades, trop souvent, on partagé cette vision stérile du monde des productions, qui touchait tout : des maisons érigés selon de belles règles éthiques et historiques laides comme des foutus chalet suisses. Des affiches que rien n’aurait distingué d’affiche skinhead si on avait pas écrit en gros dessus le propos. Des textes prépompidoliens stylistiquement quand ils étaient écrits en solo (la faute à une fixette sur René Char et ce genre de mausolées, sans doute) ou complètement vidés de toute existence quand le collectif avait limé toute aspérité et ambiguité possible (sans gommer celle-de fond : pourquoi rendre illisible un travail destiné à emporter vivement l’adhésion ?)
      tout ça est en train de changer depuis quelques années, et je m’en réjouis pas seulement artistiquement, mais également en termes de cohérence politique : on ne renverse pas le vieux monde avec les images de ce vieux monde.

      Je l’allume, Emma, parce que ce travail est un usage sans considération d’une approche singulière du monde qui en reconduit la grossièreté en tant qu’usage : on continue de mépriser les bandes à ce titre comme en tant d’autre, et son travail est une des clés de ce mépris. il est plein de ce mépris de fond. La bd, c’est bon pour faire passer ses idées, la bd, ça n’a pas d’idée propre.
      Mais je le répète, la bd, ça pense, ça produit du sens, ert ça n’est pas qu’une suite de dessins qui causent, ce sont des articulations, des mouvements de fonds, des agencements à la fois linéaires et tabulaires, des intrications scripturaires et plastiques indénouables, des solutions intellectuelles, poétiques, formelles, narratives, impossibles à produire par d’autres moyens.

      Quand à la grille d’analyse de Madmeg, pas de surprise. Son monde est sans aspérité, et ses yeux se ferment quand, pour le même genre de raisons ou conséquentes de cette approche fonctionnaliste j’allume Squarzoni, Davodeau, Vandermeulen et, chaque jour, des dizaines d’autres trous-du-cul de tous genres possibles sur papier ou en conférence. Autant dire que l’argument est au mieux comique.
      Oui, le féminisme aurait besoin d’autre chose que de Stromquist dont le seul mérite graphique est, au moins, de nous épargner l’académie mollasse et effectivement nunuche qui rend indistinct visuellement des dizaines de blog bd.

    • Un autre dessinateur qui dessine à la truelle, je trouve Yann Lindingre


      Lindingre sur francecul aussi tiens :
      https://www.franceculture.fr/personne-yan-lindingre
      http://www.fluideglacial.com/leblog/#
      Yann Lindingre était rédac chef de Fluide Glacial, ah ben oui là tout de suite ça vous enlumine un C.V
      https://www.lesrequinsmarteaux.com/auteur/lindingre
      je me souviens de Lindingre dans le talk-show des informés de France-info je sais pas ce qu’il aller foutre dans cette émission de merde.
      #dessin_cracra

    • @vanderling même combat avec ce genre de cochonneries (je précise que je ne me suis pas appuyé toute l’oeuvre de Lindingre. Rien n’exclut qu’il ait fait d’autres trucs, dans d’autres dimensions, que ce que j’ai pu voir en bandes ou en dessin de presse). Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier. Le dernier avatar que j’aie vu passer et très probablement le dessinateur le plus miteux est Marsault. Ce qu’ils « disent » est hors de mon propos (ce serait encore un autre problème, au cas par cas) .
      J’ai déjà, sur seenthis, écrit un truc sur la caricature, je ne sais plus où. (je vais vous retrouver ça) Quand il avait été publié dans CQFD (pour lequel ça avait été écrit au départ), ce texte m’avait valu quelques courriers de mes collaborateurs verts. Le journal dans lequel je bosse depuis plus de quinze ans n’est pas le dernier à avoir (et à) véhiculer ce genre de merdes. La nouvelle équipe tend à changer ça. Je sais pas encore si ça va dans une direction complètement féconde (la poésardie légère et le lyrisme appuyé ne font pas non plus exception au désastre ; c’est le pôle Pierrot Lunaire, pas plus aimable que l’autre. J’ai pas envie de choisir entre Bigard et le mime Marceau)

    • @vanderling si, dans le cadre dont je parle, tu ne peux pas les rassembler, c’est bien la démonstration que le cadre dont je parle est un point aveugle de l’analyse du dessin de presse et de la bande dessinée.
      Je ne sais pas ce qu’est un puriste. Je suppose que ça ne dépend que de qui le montre du doigt. En gros, ça parle de tes exigences, pas des miennes.

    • @aude_v Hm. Oui, et aussi pas oui, et aussi oui. Sa modestie ne fait qu’effleurer le problème car le dessin n’est « moche » que relativement au confort fonctionnaliste dans lequel il s’installe (ce que serait, absolument, un dessin moche est une notion folle, déshistoricisée, placé selon une hiérarchie qui m’échappe, qui n’ a pas de raison d’être retenue).

      (Mais tout le monde dessine et à vrai dire les non-dessinateurs ne sont que des gens qui ont arrêté, à 12 ans ou plus tard.) Et ça tombe plus vite sur les femmes

      je dirais : ça tombe plus vite sur les femmes comme tout le reste (comme le tout d’une société où tenir tête est un attribut masculinisé. Bref, je vais rien t’apprendre là-dessus ni à qui que ce soit ici)
      Si le dessin est abandonné, c’est à l’âge où, après t’y avoir invité copieusement dans la première enfance, il t’es dit qu’il est temps de passer à des séries de signes plus sérieux. Maintenant, on va écrire. fini de dessiner, on est grand. Rabattre le dessin comme activité dans le champ des signes n’a aucune espèce d’évidence ontologique, mais marque le début des malentendus historiques (métaphysiques, sociaux, artistiques, etc.) Et évidemment, ça signifie également que le régime de l’age adulte passe par la congédiation de certains principes de plaisir : l’implicite, c’est que le sens se gagne comme un renoncement au plaisir. Je fais court, sans doute trop, mais on peut voir ici naître une longue chaîne de malentendus qui ne sont pas pour rien dans le traitement de la bande dessinée comme activité (de signifiance) et comme discipline (comme cadre d’advention).

      même quand elles se présentent aussi modestement qu’Emma :
      Dessinatrice de trucs moches mais qui veulent dire des choses. Féministe inclusive, antiraciste, anticapitaliste.

      le problème qui se pose dans ce regard sur son propre travail est multiple, du point de vue du plaisir (pas d’ivresse ni d’abandon à dessiner) et des conséquences visiblement de cette formalité abrégée, comme de celui du sens (un dessin duquel on n’attend rien qu’il puisse produire en lui-même).

      J’ajoute que je n’ai pas lu Branco. Que si je le faisais, je serais aussi attentif à sa façon d’écrire (c’est à dire, ici, si je te suis bien, de s’écrire) que je le suis de n’importe quel livre. Je cause préférentiellement su Seenthis de Bd notamment parce que j’estime que dans ce domaine il y a un travail de réflexion à faire dans lequel je me sens plus de compétences que dans d’autres.

    • Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier

      dixit...@l_l_de_mars Berth avec un H que j’adore ? ah ben non y’a aussi Bert tout court :
      https://www.du9.org/chronique/journal-de-jo-manix-mars-1994

  • Privatisation d’ADP : pour la première fois, le Conseil constitutionnel valide la possibilité d’un référendum d’initiative partagée (Francetvinfo)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16006-privatisation-d-adp-pour-la-premiere-fois-le-conseil-constitutionne

    Une très bonne nouvelle, d’après ce que j’ai vu le vote se feras sur Internet, n’oubliez pas de vous positionner car on ne vous demanderas pas votre avis deux foix (Informations complémentaires)

    Un avion est sur le tarmac de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, le 7 août 2018. (JOEL SAGET / AFP)

    Cette initiative parlementaire vise à dénoncer la privatisation d’ADP prévue par le gouvernement qui, selon l’opposition, privera l’Etat d’une manne financière, l’éloignera des décisions stratégiques du groupe et risque de nuire à la qualité de l’accueil des voyageurs.

    La décision ouvre la voie à la poursuite d’un long et incertain processus, pouvant conduire à la consultation de la population. Le Conseil constitutionnel a validé jeudi 9 mai la (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • BD : 1789, la Révolution vue par Florent Grouazel et Younn Locard, une fresque colossale 
    https://www.telerama.fr/livre/bd-1789,-la-revolution-vue-par-florent-grouazel-et-younn-locard,-une-fresqu

    Florent Grouazel et Younn Locard : « On entre à l’Assemblée nationale, à l’époque située à Versailles, avec Abel, un Breton qui vient d’arriver à Paris et a rejoint son frère, député du tiers état. Il assiste aux états généraux et s’ennuie ferme en écoutant les discours des orateurs. Son voisin explique à la ronde (et aux lecteurs) ce qui se passe. A la fin de la page, Mirabeau, star de l’époque, s’exprime. Mais n’impressionne pas Abel… Nous avons choisi de laisser les discours tenus dans le flou ; il faut dire que les questions politiques de l’époque pouvaient être assez barbantes. Nous avons vu la pièce Ça ira (1) Fin de Louis, de Joël Pommerat, en écrivant Révolution. Il a très bien fait le boulot concernant l’Assemblée nationale : son théâtre met parfaitement en scène les discours.

    Pièce magistrale, faculté de mettre en scène des discussions politiques a priori laborieuses les rendant passionnantes et haletantes. Les 4h30 passent crème. @Lucile en parle mieux que moi ici :
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-dispute/spectacle-vivant-ca-ira-1-fin-de-louis-nobody

    En bande dessinée, c’est plus compliqué, ça fait des tartines de texte peu évidentes à lire… On a donc préféré s’intéresser à ce qui se passe à l’extérieur, et plus particulièrement dans la tête des Parisiens à ce moment-clé.

    Nous avons travaillé à quatre mains, aussi bien pour le scénario que le dessin. D’abord en discutant beaucoup, puis en écrivant et en préparant de petits storyboards de plus en plus détaillés. Nous nous sommes ensuite réparti les chapitres, que nous dessinions chacun en alternance. Il est peu courant, dans une même bande dessinée, d’avoir plusieurs styles graphiques différents, et cela nous plaisait bien – même s’il y a toujours un risque que ça déstabilise les lecteurs. Nous avons beaucoup travaillé l’apparence des personnages principaux, afin qu’on les reconnaisse facilement. Nous avons utilisé du papier, des plumes, de l’encre de Chine… et beaucoup de Blanco ! Les couleurs, simples, épurées, ont été réalisées à l’ordinateur. »

    Faudrait ajouter le petit livre (par la taille) de Vuillard, 14 Juillet, que je conseille à tout le monde.

  • Parler comme un homme par Les couilles sur la table | Écoute gratuite sur SoundCloud
    https://soundcloud.com/lescouilles-podcast/parler-comme-un-homme

    Les hommes et les femmes ne parlent pas de la même manière. Ni entre eux, ni lorsqu’iels s’adressent au genre opposé. De quelle manière le langage contribue t-il à la fabrique des masculinités ? À l’inverse, comment le genre détermine-t-il la manière de parler ? Qu’est ce que le manterrupting, pourquoi est-ce aussi courant ?

    Le langage structure tous les rapports sociaux : les relations professionnelles, la place au sein de la famille, la portée des revendications dans les décisions sociales et politiques... Que disent les pratiques linguistiques des rapports de domination à l’oeuvre au sein de la société ? En quoi le langage tel qu’il existe aujourd’hui favorise-t-il la monopolisation du pouvoir par le groupe des hommes ?

    Réponses avec Luca Greco, professeur de sociolinguistique à l’université de Lorraine et animateur de l’association GSL (Genre, sexualité et langage). Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages qui traitent de ces questions : « La Face cachée du genre : langage et pouvoir des normes », co-écrit avec Natacha Chetcuti (éditions de la Sorbonne Nouvelle, 2012) et plus récemment « Dans les coulisses du genre, la fabrique de soi chez les drag kings » (éditions Lambert Lucas, 2018).

    RECOMMANDATION DE L’INVITÉ
    Luca Greco recommande « Adieu et Merci », une performance réalisée par la danseuse et chorégraphe Latifa Laabissi.

    RÉFÉRENCES
    Retrouvez toutes les références citées dans l’émission sur le site www.binge.audio

    CRÉDITS
    Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Réalisation : Quentin Bresson. Prise de son : Solène Moulin. Générique : Théo Boulenger. Chargée de production : Juliette Livartowski. Chargée d’édition : Camille Regache. Identité graphique : Seb Brothier (Upian). Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.

  • Révélations sur des « patriotes » qui projetaient des attentats islamophobes

    En France, 350 militants de l’ultradroite possèdent légalement, comme le terroriste de Christchurch, des armes à feu. Tenant des propos similaires à ceux de Brenton Tarrant, certains membres du site Réseau libre ont cherché à perpétrer des attentats visant la communauté musulmane. Emportés par leur haine, ces nostalgiques de l’OAS exprimaient aussi leur mépris à l’encontre… des victimes du 13-Novembre ou du colonel Beltrame.

    Au lendemain du deuxième anniversaire du massacre du 13-Novembre, Merlin (un pseudo) « persiste et signe » : « Je m’engage à buter tout ce qui peut être musulman, hommes, femmes, enfants. Et ce sans pitié et sans remords. » Au cours de l’été 2018, Glock 17 bat le rappel des troupes : « Nettoyez vos canons, graissez vos culasses, et tirez dans le tas ! »
    Mais, le 30 septembre 2018, Anonyme se languit toujours : « Vivement la première salve patriotique ! J’ai la détente qui me démange, je commence à avoir une crampe à l’index… » À l’approche du troisième anniversaire du 13-Novembre, Povbête regrette : « Si j’étais calé, j’irais bien faire sauter une petite mosquée, histoire de me remonter le moral et de faire comprendre à ces saloperies de muzz [abréviation de musulmans] qu’on ne veut pas d’eux. »
    Entre deux imprécations haineuses, ils s’échangent des conseils techniques, dissertent sur la meilleure façon de commettre ce qu’ils ne nomment jamais comme un attentat, préférant parler d’« insurrection anti-islamique brutale et spontanée ». Glock 17 préconise des « tirs à l’affût et [de] reprendre le cours des choses de la vie sans JAMAIS revendiquer et se vanter ». Zardoz propose de « buter l’ambassadeur du Qatar pour l’exemple » tandis que Bjorn milite pour des actions visant à « monter les communautés muzz les unes contre les autres en alternant les cibles. Jamais au même endroit avec, si possible, des modes opératoires différents. Le but est de distiller la peur chez les muzz. Et bon safari à tous ! »
    Ces échanges ont lieu sur le site reseaulibre.org, sabordé en novembre dernier et sur lequel Mediapart enquête depuis près d’un an. Au fil des discussions entre les quelque 800 membres actifs du site s’esquisse le tableau d’une communauté de suprémacistes blancs, obsédés par la peur de l’autre, n’attendant qu’une étincelle pour passer à l’acte et perpétrer leurs propres attentats islamophobes.
    Les thèses véhiculées par ce site sont celles qui ont inspiré le terroriste australien de Christchurch, qui a tué, le 15 mars, cinquante personnes dans deux mosquées, en Nouvelle-Zélande : la théorie du « grand remplacement » élaborée par l’essayiste d’extrême droite Renaud Camus, l’échec d’un Front national jugé trop modéré, l’attentat islamophobe prôné pour défendre la race blanche.
    Dans son manifeste, intitulé lui aussi « Le grand remplacement » et posté sur les réseaux sociaux une heure avant les attentats, Brenton Tarrant, le terroriste de Christchurch, justifiait sa volonté de s’en prendre à des musulmans et évoquait la France et son « invasion par les non-Blancs ». Le manifeste donne pour point de bascule de son auteur le fait que Marine Le Pen ne soit pas parvenue à s’opposer à Emmanuel Macron, le candidat du « mondialisme » lors de la dernière élection présidentielle.
    Selon nos informations, les services de renseignement estiment à 350 le nombre de membres de l’ultradroite qui, comme l’Australien Tarrant, possèdent légalement une ou plusieurs armes à feu. Parmi eux, 147 font l’objet d’une fiche sûreté de l’État, la fameuse fiche S. La DGSI s’inquiète de l’émergence au sein de la mouvance traditionnelle d’extrême droite radicale de groupuscules qualifiés de « populo-patriotes » réunissant des « guerriers de claviers », le plus souvent jusque-là inconnus des services et n’excluant plus de recourir à l’action violente. Comme l’expriment au quotidien les membres de Réseau libre.

    D’abord sous l’intitulé d’ EuroCalifat , puis de Réseau libre, l’autoproclamé « réseau des Patriotes » a vu le jour en réaction à la vague migratoire de l’été 2015. « L’invasion musulmane en Europe a débuté il y a quelques semaines », écrivent ses administrateurs le 10 septembre de cette année-là. Des administrateurs qui, d’emblée, annoncent la couleur : « Le combat ne sera pas virtuel, il sera dans la rue de vos villes et campagnes, dans vos maisons. Préparez-vous-y ! »
    Le serveur étant hébergé en Russie, aucune donnée de connexion ne peut être communiquée aux autorités françaises. Du moins « sans un ordre judiciaire d’un tribunal russe », comme s’en gargarisent les administrateurs. Pour achever le dispositif de sécurité, les membres ne peuvent communiquer entre eux que s’ils ont installé sur leurs ordinateurs un logiciel de cryptage des messages. L’anonymat de chacun ainsi préservé, la parole se lâche.
    L’islamophobie et le racisme s’y expriment sans filtre. On y parle de « crouilles », de « singes », de « bougnoules »… On s’assume membre de « la fachosphère ». Comme le terroriste australien de Christchurch, on idolâtre le Norvégien Anders Breivik qui a tué 77 personnes le 22 juillet 2011, d’abord en faisant exploser une bombe à Oslo puis en ouvrant le feu sur la petite île d’Utoya, où se tenait un camp de la jeunesse travailliste.
    « Tant qu’à aller en taule, il vaut mieux y aller pour une action à la Anders Breivik », assume Beretta. Un administrateur de Réseau libre prophétise à propos de la France : « Attention, un Breivik qui n’a plus rien à perdre pourrait surgir… » Ce qui provoque l’assentiment de Francky la Tabasse : « Oui, il était en avance sur son temps, il y en aura d’autres ! »
    Les concerts du rappeur Médine prévus au Bataclan à l’automne 2018 leur font voir rouge, comme l’a relevé à l’époque Le Journal du dimanche. « La Saint-Barthélemy [référence au massacre des protestants en 1572 – ndlr] se fêtera en 2018 les 19 et 20 octobre », pouvait-on lire sur la page d’accueil du site. « Il y a, c’est évident, des opérations prévues par divers groupes de patriotes, pour les concerts orduriers des 19 et 20 octobre au Bataclan. […] Pour info, nous pensons qu’aucune action “légale” ne pourra empêcher ces concerts. Réseau libre travaille donc sur un autre type d’action, sans s’inquiéter des probables dommages collatéraux, partant du principe que tous les spectateurs sont des ordures… », écrit l’un des administrateurs le 8 septembre.
    Un membre se porte volontaire « pour abattre cette ordure de Médine », un autre plaide pour une série d’assassinats de musulmans dans diverses villes de l’Hexagone, des tracts de revendication épinglés sur les cadavres au moyen « de brochette à barbecue agrémentée d’une saucisse pur porc »… L’annulation par Médine de ses concerts coupe l’herbe sous le pied des plus velléitaires. Même si Réseau libre conseille « très, très fortement » au rappeur de renoncer à se produire en public et ce quelle que soit la salle de concert : « Considérant que ses spectateurs sont tous des envahisseurs de notre pays, il n’y aura pas de dommages collatéraux, seulement des ennemis éliminés. »

    Les « Bisounours » du 13-Novembre et la « supercherie » Beltrame

    C’est une constante chez les membres du site, tout le monde est mis dans un même sac : les musulmans, les terroristes et même leurs victimes. Ainsi les survivants et les familles des défunts des massacres du 13-Novembre sont catalogués « Bisounours », « victimes de leur lâcheté et de leur soumission ». Les associations qui les représentent « nagent dans la bien-pensance ». « Un bon nombre des refroidis des attentats parisiens étaient certainement des vivre-ensemblistes de première », estime Gary.
    Le 28 avril 2017, le compte Twitter EuroCalifat, vestige du site qui avait précédé Réseau libre, lance le hashtag #JeSuisNiNi : « Face aux attentats musulmans en Europe, Ni fleurs Ni bougies ! Que les ‘‘victimes’’ assument leurs choix politiques ! »
    Même le gendarme Arnaud Beltrame, qui donna sa vie en échange de celle d’une otage lors de l’attentat de Trèbes, ne trouve pas grâce à leurs yeux. Son héroïsme ne serait que « supercherie ». Une femme ne supporte pas qu’« un ex du GIGN se fasse si lamentablement doublé » par « une merde de musulman » parvenant à l’égorger.
    Le sacrifice de Beltrame ne serait, selon elle, que le suicide « d’un loser, d’un perdant ! ». Un autre s’indigne qu’un lieutenant-colonel en activité se soit proposé en otage à la place d’un civil. « Cela ne se fait pas en temps de guerre, il y a une échelle de valeur. […] Un officier est plus utile au combat qu’un civil, DONC il doit passer en priorité ! »

    Le billet de Réseau Libre visant Pierre Serne avait été posté sur Twitter le 27 janvier 2018.
    Plusieurs personnalités politiques, journalistes ou militants, sont aussi vilipendées sur le site. C’est le cas du conseiller régional d’Île-de-France (EELV) Pierre Serne, ciblé parce qu’homosexuel et défendant les droits des sans-papiers. En janvier 2018, l’élu, qui venait d’obtenir gain de cause devant le tribunal administratif de Paris après son recours contre la décision de Valérie Pécresse de supprimer l’aide au transport pour les bénéficiaires de l’Aide médicale d’État (AME), a été violemment attaqué dans un billet homophobe et xénophobe intitulé « Z’êtes clando ? 75 % de réduction ! ».

    Le texte, assorti d’une photo montrant son visage tuméfié « après une saine correction », lors d’une manifestation pour les droits LGBT à Moscou en 2006, le qualifiait de « vermine de souche » et de « petite fiotte gay ». Réseau libre se réjouissait de cette « raclée prise alors qu’il prétendait forcer les autorités russes à autoriser une ‘‘marche des tarlouzes’’ à Moscou », et spéculait sur des violences plus importantes qui pourraient « prochainement lui tomber dessus en francarabia ».
    Les représentants politiques de l’extrême droite ne sont pas beaucoup mieux considérés. Ainsi Marine Le Pen se retrouve dans le « Racailloscope » qui réunit les personnages publics supposés complaisants vis-à-vis de l’islam, mais aussi de l’étranger. La patronne du Rassemblement national, représentée en boubou, se voit reprocher son « renoncement à toutes les valeurs nationalistes et patriotiques du FN à son origine ». Le terroriste de Christchurch décrira lui aussi dans son manifeste Marine Le Pen comme une incapable.

    Deux personnages retranchés derrière des anonymats relatifs ont le droit à d’autres égards. Il faut dire qu’ils sont des contributeurs réguliers de Réseau libre.
    À chaque question qu’on lui pose, il commence ses réponses par un « Réfléchissez ! » péremptoire, des « Vous êtes naïf » et « Soyons sérieux » moqueurs ou, au mieux, un « Il ne vous a pas échappé » complice. Sur Réseau libre, les interviews de Monsieur X oscillent entre connivence et mégalomanie. « Il serait dommage de priver vos lecteurs de mes lumières », « C’est toujours intéressant avec Monsieur X », fanfaronne-t-il. L’homme est présenté par le site comme « un officier français des Services », un « contact dans les services antiterroristes ». À ce titre, il est interrogé après chaque attentat et n’hésite pas à évoquer « une guerre de civilisation ».
    Concernant le sort à réserver aux djihadistes, il résume, dans un entretien en mars 2016, les deux options à ses yeux : « La première, on fait tout pour récupérer les individus vivants en espérant qu’ils parlent et pour les traduire devant un tribunal. La seconde, on identifie la menace et on procède à son élimination au moment opportun. Je vous laisse deviner quelle est mon option préférée… »
    En juin de cette même année, il annonce « un attentat imminent », d’après « des informations crédibles, recoupées » avec des services étrangers. Il s’agirait d’une attaque d’envergure contre une petite ville entière qui serait ciblée par plusieurs dizaines de terroristes armés. Un seul moyen de se protéger, selon lui : constituer « des milices citoyennes, puissamment armées » qui patrouillent dans les villes. Et, bien sûr, un arsenal pour se défendre. « Dites-vous bien qu’avoir une arme non autorisée peut vous conduire en prison, mais ne pas en avoir peut vous conduire au cimetière », conclut ce jour-là Monsieur X.
    D’autres fois, il dénonce « des agents dormants à l’intérieur de nos systèmes de sécurité », il y aurait des « des barbus, fussent-ils sans barbe » parmi les policiers chargés d’assurer la protection du président de la République, des barbus au sein des aéroports. Il voit l’œuvre d’une « cinquième colonne musulmane » un peu partout et espère « un ordre clair pour nettoyer » les banlieues. Des propos bien peu républicains pour un supposé fonctionnaire.
    Tant et si bien qu’un membre interroge les administrateurs : « Serait-il possible que vous vous fassiez balader par un mytho ? »
    Réseau libre et certains membres prennent la défense de Monsieur X : tout ce qu’il a dit se serait vérifié par la suite. C’est plus compliqué que cela. Ses propos dénotent quelques connaissances en matière de terrorisme, mais ses bouffées paranoïaques dévoient ses analyses.
    Mediapart n’a pas pu identifier qui se cachait derrière Monsieur X. En revanche, les services de renseignement s’inquiètent depuis plus d’un an de connivences entre certains membres des forces de l’ordre et l’ultradroite. D’après nos informations, un commissaire occupant un poste central dans la lutte antiterroriste s’est vu récemment reprocher par sa hiérarchie directe les propos complotistes qu’il tenait lors de réunions stratégiques.
    De son côté, Monsieur X semble trahir, au moins à une occasion, le secret d’enquêtes en cours. Dans un entretien publié sur le site le 23 septembre 2018 et intitulé « Exclusif : les vraies raisons de l’annulation du concert au Bataclan », il affirme que le rappeur Médine aurait été contraint d’annuler ses concerts à cause d’un projet d’attentat détecté par un informateur de la DGSI (et par Mediapart, lire notre Boîte noire).
    Monsieur X assure que l’indicateur était l’administrateur d’un forum de jeu sur lequel les membres du complot échangeaient. « Si les intéressés lisent ça (et ils le liront sans doute) ils vont cesser de communiquer sur ce forum, assure Monsieur X. Franchement, ces activistes ont eu une excellente idée, ils semblent d’un excellent niveau opérationnel et méritent en quelque sorte de ne pas être identifiés ! Vous savez, je ne suis pas le seul dans les Services à être de votre côté… Ou du leur… »
    Dans la foulée de cet entretien, Réseau libre explique avoir décidé de diffuser cet entretien « pour que les gars sachent qu’ils ont été balancés et qu’ils agissent en conséquence ».Un ancien de l’OAS « avec pas mal d’années de tôle derrière lui, mais qui ne regrette rien »
    La paranoïa, déjà galopante dans les rangs des habitués du site, est à son paroxysme depuis l’été 2018 et la vague d’interpellations ayant visé des membres du groupe Action des forces opérationnelles (AFO) qui préparait des attaques contre des musulmans. L’un d’eux s’était constitué dans son domicile un laboratoire de fabrication d’explosifs. Plusieurs armes à feu avaient également été découvertes en perquisition. Les services de renseignement suspectent que plusieurs caches d’armes auraient été disséminées dans les onze régions où cette cellule clandestine est présente.
    Sur Réseau libre, le coup de filet fait réagir. Anonyme et Beretta évoquent « les copains d’AFO », « des copains résistants qui se mouillent pour nous et ce pays de merde », des copains qui n’avaient encore rien fait mais « en avaient peut-être l’intention »… Le 14 août, Vidocq, qui se revendique comme un membre du groupe ayant échappé aux interpellations, cherche à rassurer tout le monde : « Quelques groupes, comme nous l’AFO, s’organisent en prévision du grand chaos. Notre devoir est de défendre la MÈRE PATRIE de tous envahisseurs […]. Depuis cette affaire, nous engrangeons beaucoup d’adhésions. »

    AFO engrange également la caution du criminologue Xavier Raufer qui, quelques jours après le coup de filet, donne une interview au site complotiste Boulevard Voltaire. Celui qui aime à se définir comme « un expert » considère qu’on a là une affaire montée de toutes pièces par un renseignement intérieur obsédé par de « fantomatiques terroristes d’extrême droite ».
    En appui de sa démonstration, l’âge des interpellés : « On ne passe pas au terrorisme au moment de la ménopause ou au moment de la retraite. » Et leur volubilité sur les réseaux sociaux. « Quand des gens ont des projets terroristes, ils évitent de tout raconter sur un site internet ou sur un blog. On sent donc un peu la conspiration des branquignols avec des gens qui peut-être parlaient beaucoup, s’échauffaient les uns les autres », juge-t-il. Des propos étonnants car, au moment où Xavier Raufer s’exprime, personne n’a évoqué de communications des membres d’AFO sur « un site internet »…
    De son vrai nom Christian de Bongain, Xavier Raufer, après avoir milité au sein du mouvement d’extrême droite Occident, s’est fait connaître par ses nombreux ouvrages, certains coécrits avec Alain Bauer, consacrés à la criminalité et au terrorisme. Après avoir eu son rond de serviette dans les médias, il a peu à peu disparu des écrans et accorde désormais l’essentiel de ses entretiens à sa propre chaîne YouTube, à Atlantico, ou à des publications d’extrême droite (Boulevard Voltaire, Éléments, Breizh Info, TV-Libertés).
    Toutes ses productions sont en revanche reprises sur Réseau libre où il est, outre Monsieur X, l’expert le plus cité et la seule personnalité, hormis le collectif depuis interdit Les Brigandes, à voir ses prises de parole publiques reproduites. On y retrouve notamment la vidéo de son intervention aux Estivales de Marine Le Pen en septembre 2016, où il analyse « l’invisible désastre sécuritaire » de la France et affirme que « chacun sait que la plupart du temps, j’espère ne pas avoir un procès en disant cela, ce sont rarement des Berrichons qui cambriolent ».
    Si le fond choque, la forme reste toujours policée, le criminologue continue d’enseigner au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), à des fonctionnaires qui passent « une licence professionnelle d’analyste criminel opérationnel, mention renseignement ».

    Sur Réseau libre, un certain XR emploie un ton beaucoup moins feutré. Au lendemain des attentats du 13-Novembre, XR délivre une analyse acidulée : « La rafalade des melons, n’importe qui aurait pu la faire ! » ; s’impatiente : « Les banlieues qui ont fêté les attentats seront-elles nettoyées ? » ; stipendie « les gouvernements successifs […] qui ont acheté une paix sociale illusoire dans les cités en finançant les racailles ». Un dernier thème, exprimé publiquement en des termes moins crus, par Xavier Raufer qui aime insister sur « ces politiques de la ville, qui financent les émeutiers ». À l’occasion de la première commémoration du 13-Novembre, XR se lamente contre « les zélites de la francarabia » ; lors de l’éclatement de l’affaire Benalla, il se gausse de « toutes ces putes de la ripoublique ».

    « XR », le pseudo peut évoquer bien sûr les initiales de Xavier Raufer. Le criminologue l’utilise en tout cas officiellement comme nom de son mail personnel et de sa chaîne YouTube « XR Vidéos ». Les membres de Réseau libre ne s’y trompent pas. Ainsi, lorsque Patriote commente la vidéo de Xavier Raufer aux Estivales de Marine Le Pen, il le nomme « XR ». Alors qui se cache derrière le XR, contributeur privilégié de Réseau libre, qui s’exprime de manière grivoise et haineuse ? Le criminologue lui-même, ou un animateur du site cherchant à faire croire qu’il a le soutien du criminologue et offrant une copie bien plus vulgaire que l’original ?
    Contacté, Xavier Raufer conteste formellement connaître jusqu’à l’existence de Réseau libre : « Je n’ai jamais entendu parler de ces gens-là, je ne sais pas qui c’est. Je n’ai jamais correspondu avec eux. » De lui-même, il décrit en tout cas la sociologie des membres de Réseau libre, parlant d’une « mouvance de conspirateurs du midi de la France qui se la jouent en préparant des trucs qui n’auront jamais lieu », d’« anciens conspirateurs Algérie française » qui, « après avoir bu trois litres de Cahors », vont « mettre une tête de cochon devant une mosquée ».
    Pour lui, il s’agirait d’inoffensifs « mythomanes, cinglés, alcooliques ». Être la référence de ce site ne l’inquiète pas : « C’est un hommage que le vice rend à la vertu, balaie-t-il. Les gens me citent parce qu’ils ont envie de me citer, et je ne suis en aucun cas responsable ».
    Questionné sur son interview sur Boulevard Voltaire dans laquelle il évoque des membres d’AFO qui s’échaufferaient sur un site internet – ce qui n’a jamais été mentionné jusqu’ici dans les médias, ni dans la procédure –, Xavier Raufer s’énerve. « Je suis criminologue depuis trente ans, ça se passe toujours de la même façon, et en gros ça ne pouvait s’être passé que comme ça. Vous savez, quand un médecin a vu cent bronchites, à la 101e il est capable d’expliquer comment ça se passe ! »

    Lorsque Monsieur X et XR prennent la parole sur Réseau libre, ils s’adressent à un public âgé de « papys font la résistance », « plus proche de sucer les pissenlits par la racine que de téter le biberon », résume un de ces principaux contributeurs. Corneliu est « un vieux soldat », Vidocq « un vétéran des troupes de marine ». « J’ai 64 ans, je suis malade, célibataire et sans enfants, sans famille », se décrit Patriote. À 65 ans, Merlin, autoproclamé « soldat du Christ, comme soldat pour ma Patrie », considère que « bordel ! Puisque vous êtes plus prêt de la mort, comme je le suis, que de la naissance, qu’est-ce que ça peut foutre de crever les armes à la main ? »
    Contacté, cet ex-contributeur très actif précise avoir quitté le site à cause de certains désaccords de fond, mais ne renie rien. Pour ce sexagénaire retraité, il s’agissait « de redonner espoir à tous les vrais patriotes », « de réveiller les moutons sur ce qu’il advenait de notre nation » et de « renier tout ce qui caractérise la gauche caviar, les gauchos en général et les collabos sous toutes leurs formes ». Il affirme qu’« aucun d’entre [eux] » ne serait passé « de la parole aux actes ».
    Souvent pointe une nostalgie pour la France d’avant. Ulysse raconte « les sirènes d’usine d’autrefois » qui le réveillaient tous les matins à l’aube, regrette « l’école sous Pétain » où « on ne faisait pas tant d’histoires », la discipline était sévère et les maîtresses en blouse grise. ARNT, « un ancien de l’OAS, avec pas mal d’années de tôle derrière lui, mais qui ne regrette rien », invite les membres voulant s’inspirer du passé à aller au préalable sur Google « à la rubrique ‘‘victimes de l’OAS’’, en termes d’efficacité meurtrière, c’est autre chose que le SAC ! ». Le Touriste, ayant « un peu connu le côté obscure (sic) de la vie », rappelle ce qui lui semble l’essentiel de la clandestinité : « Si vous êtes en retard à un rendez-vous vous n’avez que trois excuses : la police, l’hôpital ou la mort ! »

    Une figure d’ultradroite ressurgit en Russie

    Réseau libre compte pas moins de 1 500 abonnés à sa newsletter et 2 600 commentateurs uniques. Parmi eux, 800 sont des membres actifs (dont 390 sont présents sur Twitter). Le premier billet du site explique que ses « rédacteurs » sont « de diverses origines » que « certains ont milité et/ou militent dans des organisations diverses, en général très discrètes », que certains « ont déjà à leur actif une importante expérience de l’information en ligne » sur des sites d’ultradroite et « participent bien souvent à d’autres blogs et sites sous divers pseudonymes ».
    Sur Réseau libre se côtoient des membres des réseaux Rémora (fondés par un ancien inspecteur des Renseignements généraux, les ex-RG, et appelant la société civile à se substituer aux soldats, aux policiers et aux gendarmes en cas d’attaque des « islamo-terroristes »), l’administrateur d’un cercle de tir belge, un président de club de karaté francilien, un chef d’atelier mécanicien poids lourds, un dirigeant d’une société de sécurité incendie du sud de la France, un sexagénaire belge conseiller en alimentation bio et témoin de Jéhovah, un abbé dont le site a fermé pour « incitation au terrorisme », ou encore des contributeurs d’un blog de réinformation russe ou de sites de la « fachosphère » français tels que Riposte laïque (un site islamophobe dont l’animatrice a écrit, au sujet du terroriste de Christchurch, que « quoi qu’il ait fait, Brenton Tarrant est des nôtres »).

    Les adresses mail des membres de Réseau libre renvoient en France, Belgique, Suisse, Allemagne, Canada, Russie. Mais s’agissant de l’administration et l’animation du site, tout converge vers un Français réfugié au pays de Vladimir Poutine : Joël Michel Sambuis, 59 ans. Contacté par Mediapart, il n’a pas donné suite.

    Grillé en France à cause d’une série de condamnations (« détention d’armes » en marge d’un groupe paramilitaire effectuant des virées armées, « escroquerie », « faux et usage de faux »), ce diplômé en mathématiques de l’université de Grenoble s’était exilé en 1998 à Moscou grâce à un passeport contrefait. Avec sa femme russe, cet admirateur du régime poutinien menait grand train dans la capitale.
    Un vétéran des services de renseignement français se souvient de ce personnage perçu comme un « mythomane » : « Il se présentait comme un ancien des services de renseignement, mais aussi comme un ancien du service d’ordre du RPR, puis du Front national. En avançant, on s’est rendu compte qu’il n’était peut-être pas si mythomane... Notre hypothèse, c’était qu’il avait été récupéré par les services russes. »
    Sur Réseau libre, Joël Sambuis jongle avec divers pseudonymes, mais signe ses textes majeurs du nom SOS-R, en référence à SOS-Racaille, ancêtre de ce « réseau des patriotes ». Tout a commencé à la fin des années 1990 : Sambuis investit les forums en ligne Usenet avec des commentaires racistes sous le pseudonyme de Caméléon. L’année suivante, il lance un site du même nom, spécialisé dans la revente de faux papiers, comptes bancaires, internet ou téléphoniques anonymes, qui propose aux internautes le kit du parfait anonyme. En 2001, la plateforme Liberty-web est créée, qui hébergera une trentaine de sites islamophobes : SOS-Racaille, Libertyvox, Euro-Reconquista, Canal-Résistance, etc.
    Site phare de cette nébuleuse, SOS-Racaille voit converger islamophobes et néonazis. On y discute des moyens d’amener la France à la guerre civile, on attaque violemment des internautes jugés « trotsko-UMPistes », qui sont la cible de rumeurs et d’usurpations d’identité.
    En 2001, le site annonce le lancement d’un groupe d’action, les Comités Canal Résistance (CCR), présenté comme une « organisation clandestine » créée « au cœur du dispositif d’État », comptant des « fonctionnaires de police ou de justice », et voulant « retrouver la racaille et la châtier ». Menés par un certain « Colonel X », les CCR annoncent une dizaine d’attaques et prédisent un « 9 septembre de la vermine pro-musulmane de France ». Leur seule action revendiquée sera l’attaque à la peinture, en janvier 2003, d’une quinzaine de mosquées dans l’Hexagone.
    Face à l’inaction des policiers et à l’inaboutissement des plaintes pour cyberharcèlement du fait de l’anonymat des auteurs, une dizaine de victimes du réseau SOS-Racaille, passionnées d’informatique, décident d’enquêter elles-mêmes, regroupées dans un groupe baptisé V8.
    Ce petit cercle remonte une filière russe et identifie Joël Sambuis, puis transmet ses trouvailles aux autorités. Les policiers ne prêtent pas attention au travail de ces « cyberenquêteurs ». Jusqu’à ce que la galaxie SOS-Racaille, où fleurissaient des appels à « abattre Ben Shirak », n’inspire le militant d’extrême droite Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassinat de Jacques Chirac, le 14 juillet 2002. Toute la nébuleuse Liberty-web disparaît subitement, puis Joël Sambuis est arrêté à Moscou par les polices française et russe, sans être extradé.
    S’appuyant sur des « messages » apparus dans les investigations menées à l’époque par la section antiterroriste de la brigade criminelle, qu’il dirigeait, Amaury de Hauteclocque avait affirmé aux auteurs du livre La Fachosphère, que Maxime Brunerie « avait pris ses instructions de la part de (...) Joël Sambuis ». Mais faute d’identification formelle, Sambuis sera libéré six mois plus tard et bénéficiera d’un non-lieu. S’estimant « à l’abri » à Moscou, il reconnaîtra être « le dirigeant de la plateforme de Liberty-web » et le « webmaster de SOS-Racaille ».

    Quinze ans plus tard, l’histoire se répète. Le 26 avril 2018, le conseiller régional Pierre Serne dépose une plainte avec constitution de partie civile des chefs d’« injure publique en raison de l’orientation sexuelle » et de « provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination à raison de l’orientation sexuelle ». L’enquête, ouverte en août 2018, est close un mois et demi plus tard, les investigations menées n’ayant pas permis d’identifier l’auteur et le directeur de publication de Réseau libre…

    Fin 2018, l’élu, s’appuyant sur « plusieurs indices graves et concordants », dépose une requête pour demander à la juge d’ordonner une série d’actes permettant, selon lui, de confirmer l’identité de l’auteur et animateur du site. Joint, Pierre Serne souhaite que la justice agisse contre « ce genre d’injures et de menaces, qui préfigurent parfois aussi des passages à l’acte » : « Les auteurs de ce site anonyme et caché, pourtant assez aisés à identifier, sévissent depuis des années en toute impunité, s’en sortent sans souci. […] Il est temps qu’ils soient eux aussi pourchassés, condamnés, affichés, mis hors d’état de nuire. Y compris quand ils sont bien camouflés et vivent officiellement des vies bien rangées de bons pères de famille, notables locaux ou cadres respectés »
    Est-ce dû à la plainte du conseiller régional, au démantèlement d’AFO ou à la conjonction des deux ? Toujours est-il que les administrateurs de Réseau libre prennent au sérieux la pression qui pèse sur eux.
    Dans un billet stupéfiant d’audace publié le 30 septembre 2018, ils menacent à leur tour… les « collabos de la DGSI ». Ils préviennent que « si nous nous sentons un peu trop étouffés par leur surveillance », « si Réseau libre devait être mis hors ligne ou ses admins inquiétés », les identités de certains agents « actifs » de la DGSI « dont nos contacts en haut lieu nous ont communiqué photos, adresses et numéros de téléphone » seront diffusées « automatiquement sur plusieurs réseaux sociaux, sites de réinformation, médias français et étrangers ! ».
    Mais, moins d’un mois plus tard, Réseau libre, dans un article intitulé « Clap de fin : le rideau tombe », annonce « fermer définitivement ses portes ». « La raison ? Non point les procédures judiciaires avérées ou non, les menaces diverses et variées. Non, tout simplement un constat réaliste qu’il n’y a en francarabia et probablement dans la plupart des pays occidentaux plus rien à sauver », se justifie l’administrateur en remerciant au passage « l’inestimable XR et Monsieur X ».

    Avant de renvoyer vers le site de Léon (un ancien contributeur très virulent) – qui affiche pour profession de foi « Vous vous préparez à un affrontement sans pitié dans vos villages et vos villes pour libérer notre pays ? Vous êtes Léon ! » –, Réseau libre offre à ses membres « un cadeau d’adieu » : les adresses mail d’un « ami de la Grande Serbie » qui permet « de s’équiper » et fournit une prestation « honnête, discrète et fiable ».
    Douze jours plus tard, Anonyme dépose l’un des derniers commentaires laissés sur Réseau libre. Il est très heureux. Il vient de recevoir sa commande. « Une arme de poing et une d’épaule, je n’en dis pas plus. Merci encore à Réseau libre d’avoir permis ceci ! »

    Matthieu Suc & Marine Turchi

    https://www.mediapart.fr/journal/france/010419/revelations-sur-des-patriotes-qui-projetaient-des-attentats-islamophobes

  • How the Battle Over Israel and Anti-Semitism Is Fracturing American Politics - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/03/28/magazine/battle-over-bds-israel-palestinians-antisemitism.html

    Joel Rubin said: “The problem for center-left groups that are more critical of Israel is that the Jewish donor class is comfortable with current U.S. policies. They just don’t like Trump on other issues.” In October, just weeks before the 2018 midterm election, as the Democratic leadership was working to take back the House, a Democratic staff member, who asked not to be named for fear of professional retaliation, told me that it was important to retain the support of all major donors, not just the most liberal ones. Referring to two of the largest Jewish donors to Democrats, on opposite ends of the political spectrum, the staff member said: “Our members need George Soros and Haim Saban. And they need everything in between.”

    #Palestine #etats-unis #super_PACS

  • What you don’t know about your health data will make you sick
    https://www.fastcompany.com/90317471/what-you-dont-know-about-your-health-data-privacy-will-make-you-sick

    Chances are, at least one of you is being monitored by a third party like data analytics giant Optum, which is owned by UnitedHealth Group, Inc. Since 1993, it’s captured medical data—lab results, diagnoses, prescriptions, and more—from 150 million Americans. That’s almost half of the U.S. population.

    “They’re the ones that are tapping the data. They’re in there. I can’t remove them from my own health insurance contracts. So I’m stuck. It’s just part of the system,” says Joel Winston, an attorney who specializes in privacy and data protection law.

    Healthcare providers can legally sell their data to a now-dizzyingly vast spread of companies, who can use it to make decisions, from designing new drugs to pricing your insurance rates to developing highly targeted advertising.

    Yet not all health-related information is protected by privacy rules. Companies can now derive insights about your health from growing piles of so-called “alternative” data that fall outside of HIPAA. This data—what some researchers refer to as your “shadow health record”—can include credit scores, court documents, smartphone locations, sub-prime auto loans, search histories, app activity, and social media posts.

    Your health data can be deployed in alarming ways, privacy experts say. Insurance companies can raise your rate based on a photo on your Instagram feed. Digital advertisers can fold shadow health data into ads that target or discriminate against you. It can even seem invasive and predatory. One trend among personal injury lawyers, for example, is geo-targeted ads to patients’ phones in emergency rooms.

    Uniquely valuable health data is also increasingly the target of hackers, ransomware attacks, breaches, or what some patients call just plain shadiness, which has led to litigation and can ultimately further undermine trust in the healthcare system. A 2017 breach at a New York hospital leaked sensitive information about more than 7,000 patients, including addiction histories, medical diagnoses, and reports of sexual assault and domestic violence. Criminals can use that kind of data to commit identity and insurance fraud.

    “There’s a great deal of trust that’s placed in our interactions with doctors and healthcare institutions,” says Mary Madden, research lead at Data & Society, who studies consumer and health privacy. “The current process of seeking consent for data collection and use in many health settings is often treated as an administrative afterthought, rather than a meaningful exchange that makes patients feel empowered and informed.”

    Your health-related data are compiled into a specialty report akin to the consumer credit reports made famous—or infamous—by Experian, Equifax, and TransUnion. Insurers claim these reports are crucial to evaluating and pricing risk, and they can use this data to raise your rate, or to deny your application entirely. If your application is rejected—it’s called an “adverse event”—you are legally entitled to receive a copy of your specialty report and to potentially dispute an error.

    “Many people don’t understand that the data from a Fitbit or other health wearable or health device can actually be sold and is, in fact, today being sold. It is being sold for behavioral analytics, for advertising targeting. People don’t understand that is happening,” she told the committee. (After this story was published, a Fitbit spokesperson sent Fast Company a statement saying that the company does not “sell customer personal data, and we do not share customer personal information except in the limited circumstances described in our privacy policy.”)

    The demand for all this data is rising, as it has for years. The health data market was approximately $14.25 billion in 2017, according to BIS Research. The firm predicts that in just under seven years—by the end of 2025—the market will grow nearly five times bigger, to $68.75 billion.

    #Données_médicales #Etats_unis #Assurances

  • « Abus sexuel », antiféminisme, les recettes d’un ordre
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2019/03/08/abus-sexuel-antifeminisme-les-recettes-dun-ordre

    Actualité oblige… on a beaucoup lu ou entendu la terminologie « abus sexuel ». En tête d’affiche, le « sommet exceptionnel sur les abus sexuels sur mineurs », organisé au Vatican du 21 au 24 février 2019. Que signifie cette expression ? D’un point de vue linguistique, « abus » signifie mauvais usage. Associé à « sexuel » l’expression consacre l’idée qu’il y aurait un bon usage de la sexualité chez les enfants et un mauvais. L’Église catholique a donc décidé de s’attaquer à ce mauvais usage, occultant par voie de conséquence la question de la sexualité supposée des enfants. Ensuite, le mot « abus » reste flou, ne désigne pas précisément des faits qui sont criminels. Il les minimise et les nie. Pourtant il s’agit de pédophilie et non de pratique sexuelle, un crime aussi grave que les viols des religieuses, « révélés » dans la foulée. L’emploi de ce terme cache alors un abus de pouvoir : la relation des prêtres et autres ecclésiastiques (des hommes) avec les enfants et avec les nonnes (des femmes) est basée sur une relation de confiance ou d’autorité, qui pose la question du consentement1.

    Enfin, cette expression s’affiche au sein d’un ordre caractérisé par la hiérarchie, le sexisme endémique, la culture du silence, l’imperméabilité. Comme dans les autres ordres – médical, juridique, politique… –, l’impunité des violences sexuelles règne. Elles y sont non nommées, considérées normales, faisant partie de la fonction de ses membres. La parole de la victime (femme, enfant) y est systématiquement remise en cause alors que le criminel (homme) reste majoritairement impuni, protégé par des lois nationales ou propres2. Ces lois sont des retranscriptions ou le terreau de la vulgate populaire, qui nie par lâcheté, par peur, par ignorance ou par volonté (initier sexuellement), les violences exercées sur mineurs et qui entérinent l’appropriation sociale du corps des femmes3.

    La différence entre l’ordre de l’Église et les autres se manifeste notamment par la contradiction qui l’habite. Chez les catholiques, les membres font vœu de chasteté, bannissent l’avortement, s’opposent à la « théorie du genre », rejettent toute sexualité contre nature – c’est-à-dire qui n’a pas vocation à « l’enfantement » –, glorifient « la femme comme mère, porteuse d’enfants », alors que le contraire se vit en son sein. Aujourd’hui, la dialectique visant à « protéger les victimes » mise en exergue par le Vatican, obère la responsabilité des auteurs des crimes. En parallèle, elle perpétue une stratégie d’inversion des concepts féministes4.

    Le fond de l’entreprise reste effectivement familialiste : à travers tout ce bruit, il est question de promouvoir le mariage entre homme et femme, de protéger l’idée de famille. De plus, il s’agit de reconduire l’idéologie antiféministe portée de longue date par l’Église. Des déclarations récentes du pape François ont été évoquées : « Inviter une femme à parler, ce n’est pas entrer dans le mode d’un féminisme ecclésiastique, car au final, tout féminisme finit par être un machisme avec une jupe ». Par ces mots, le chef de l’Église catholique s’inscrit en digne héritier de Jean-Paul II qui faisait en 1995 la « promotion d’un féminisme chrétien ». Cette appropriation opportuniste du féminisme n’est pas nouvelle. Elle a pour but de le dissoudre. Nés au début du XXe siècle, les fondements du féminisme chrétien peuvent s’expliquer ainsi : « la collaboration de la femme aux questions d’intérêt commun se présente à elle sous un aspect sévère et son activité extérieure est motivée, non par des raisons puériles ou de mesquines rivalités de sexe et des théories déclamatoires sur l’égalité de l’homme et de la femme ; mais elle est justifiée par le fait que la fonction sociale de la femme différant par certains côtés de celle de l’homme, elle seule peut savoir dans quel sens elle doit la développer, la perfectionner et introduire dans sa propre vie ce progrès que la vie publique communique à la vie privée »5. Cette idéologie entend mettre en lumière le rôle de « la femme »6dans le processus de restauration de l’image de l’Église catholique, en tant qu’individu ayant des qualités propres. François de souligner : « elle est celle qui porte, la mère de la communauté ». Cette vision reprend presque mot pour mot les termes des textes (la bible) qui célèbrent la différence entre les sexes tout en excluant l’idée qu’il y ait inégalités.

    Or, il existe bien, dans la bible, une relation hiérarchisée entre les deux sexes. Dans le texte « 1 Timothée 2:1-15, verset 11 », Saint-Paul écrit : « Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission ». L’« homme » et « la femme » ne jouent pas les mêmes rôles « dans l’église et dans le couple », l’homme étant chargé de l’autorité, et la femme de l’enfantement et du soin de la famille. C’est ainsi par exemple que l’ordination des femmes est interdite. Dans le verset 12, il est écrit : « Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence ». L’apôtre limite ce que « la femme » peut faire dans l’église : se taire et obéir.

    L’actualité n’est pas révolutionnaire. Certes, elle met en lumière des faits jusqu’ici passés sous silence et impunis, mais elle permet également aux juges autoproclamés de ces faits (des hommes) de continuer à dispenser la parole paternaliste : ils se placent en protecteurs désintéressés de leurs membres (femmes, enfants), ayant autorité naturelle à les guider, car ces membres seraient en demande, en situation de mineurs civiques. De la même manière, les femmes se retrouvent placées au rang de victimes ou d’actrices immobiles, ayant besoin d’encadrement technique, d’assistance, de soutien, parce que plus employées à la maternité ou au devoir d’accompagnement de l’autorité. Leurs savoirs propres ne sont pas pris en compte. Les femmes n’ont pas droit à la parole et à ce titre restent des « subalternes »7.

    Tant de rigueur dans la minorisation des violences sexuelles perpétrées par des hommes, d’ignorance de la parole des enfants, d’acharnement à garder les femmes dans leur rôle social de mère, d’épouse ou d’auxiliaire de la hiérarchie religieuse, me fait mesurer, en cette Journée internationale des femmes, l’ampleur des luttes restant à mener pour renverser le patriarcat.

    Joelle Palmieri, 8 mars 2019

    #violences_sexuelles #langage #culture_du_viol #pedocrimilalité #pedoviol #consentement #catholicisme #viol #déni #antiféminisme #complémentarité #domination_masculine #domination_adulte

  • Histoire de la Bretagne (1/4) : La Bretagne, finistère ou centre du monde ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-bretagne-14-la-bretagne-finistere-ou-centre-du-monde


    Pour ouvrir cette semaine consacrée à la Bretagne, Emmanuel Laurentin et Joël Cornette, historien et professeur à l’université Paris 8, abordent la constitution de la Bretagne et ses spécificités. Souvent perçue à travers un imaginaire enchanté pétri de légendes et de romantisme, qui fait cohabiter les mégalithes celtes et la forêt de Brocéliande, le roi Arthur et les korrigans, l’histoire de la Bretagne est encore à construire. C’est que depuis ses premiers historiens à la fin du XVème siècle, parmi lesquels Pierre Le Baud, jusqu’aux peintres et écrivains romantiques du XIXème qui se saisissent d’un folklore à leurs yeux rafraîchissant, en passant par le Barzaz Breizh, recueil de chants populaires bretons de Théodore Hersart de La Villemarqué, difficile de démêler le vrai du faux...

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-11.03.2019-ITEMA_22004973-0.mp3

    Histoire de la Bretagne (2/4)
    Du Front populaire au retour de De Gaulle : l’histoire de France au prisme de la Bretagne
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-bretagne-24-du-front-populaire-au-retour-de-de-gaulle-l


    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-12.03.2019-ITEMA_22006076-0.mp3

    Histoire de la Bretagne (3/4)
    Parler breton, les aléas d’une langue
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-bretagne-34-parler-breton-les-aleas-dune-langue


    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-13.03.2019-ITEMA_22006998-0.mp3

    Histoire de la Bretagne (4/4)
    La Vallée des saints : « Les légendes, ça se sculpte »
    14/03/2019
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-bretagne-44-la-vallee-des-saints-les-legendes-ca-se-scu


    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-14.03.2019-ITEMA_22008048-0.mp3

    pas encore écouté #histoire #Bretagne

  • 16 03 2019 Soul Driver
    http://www.radiopanik.org/emissions/soul-driver/16-03-2019-soul-driver

    Smino – HOOPTI

    Sun Rai - San Francisco Street

    Talib Kweli and Hi-Tek feat. Jay Electronica, J Cole & Mos Def - Just Begun

    Tom Misch - It Runs Through Me

    Masego feat. SiR - Old Age

    Mac Miller feat. Anderson .Paak - Dang!

    Brief Encounter – Human

    Joel Culpepper - Woman

    N.W.A. - Alwayz Into Somethin

    MF Grimm – Earth

    Gravediggaz - Mommy Whats A Gravedigga (RZA Mix)

    IAMDDB & Inka – Learned out

    J.I.D - Working Out

    Masego - Send Yo Rita!

    Oddisee - Brea

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/soul-driver/16-03-2019-soul-driver_06341__1.mp3

  • A l’église de la Madeleine, saint Johnny, 13e apôtre
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/03/01/a-l-eglise-de-la-madeleine-saint-johnny-13e-apotre_5430121_4497916.html

    Combien sont-ils, alignés sur des chaises en bois, dans cette monumentale église bondée ? Le sacristain a l’œil : « 850 personnes. » Pensez ! Ni à Noël ni à Pâques la messe à la Madeleine, à Paris, ne fait nef comble à ce point. Le miracle, c’est Johnny Hallyday qui l’accomplit. Il le réitère même tous les 9 du mois depuis ses obsèques, en décembre 2017, avec l’aide providentielle du curé de la paroisse, d’un missionnaire breton auteur de chansons, de l’organiste et d’un chantre à voix de stentor.

    Pour pénétrer backstage, explorer les coulisses du miracle, ce samedi 9 février, il faut arriver dès l’ouverture de l’édifice aux allures de temple grec, dans le 8e arrondissement parisien. Remonter prestement l’allée centrale pour retenir une place au pied des marches en marbre qui montent vers l’autel. C’est là que, trois heures avant la célébration de mi-journée, les fans toujours endeuillés se retrouvent, exhibent pour la millième fois leurs reliques, le billet du concert grenoblois de 1975 ou la photo dédicacée sous pochette plastique, puis installent de grands portraits du rockeur devant lesquels ils ­sacrifient au rituel du selfie.

    « Johnny, il ne croyait pas à ça, même s’il respectait. Il croyait aux bécanes et à la bagarre ! On ne pensait pas qu’on viendrait dans une église lui rendre hommage… » Joëlle et Manu

    Le cuir des blousons a vieilli, les catogans ont viré au gris. Ils sont proches en âge de feu leur idole septuagénaire mais pas plus que lui grenouilles de bénitier. « Johnny, il ne croyait pas à ça, même s’il respectait. Il croyait aux bécanes et à la bagarre ! Franchement, on ne pensait pas qu’on viendrait dans une église lui rendre hommage… Mais on le suit. » Dixit « Joëlle et Manu », fratrie sexagénaire portant tous les stigmates de la passion hallydienne – clous, cuir, bijoux, tatouages. Leur voisin de travée, Laurent Lefort, un agent de sécurité en longue maladie « sauvé » par Johnny (« Sans lui, à l’hôpital, je me serais laissé dépérir »), se souvient même qu’en 1970 le boss « était passé proche de l’excommunication avec sa chanson Jésus-Christ ».

    Tintement de cloche. Silence. Chant puis lecture de saint Paul aux Hébreux. Pas de doute, c’est bien une messe. Sauf que la bande-son est signée Johnny. Les paroles, elles, ont été revues et corrigées par la sainte Eglise catholique. Sur l’air du Requiem pour un fou, l’assemblée chante « Seigneur mon Dieu, je viens vers toi ». Sur celui du Pénitentier, « Oui le seigneur est mon berger/Rien ne saurait me manquer ». Et ainsi de suite jusqu’au grand finale, le Que je t’aime dispensé par un ténor. « Quand l’ange entre chez toi/Et te dit : Réjouis-toi !/Voici tu enfan­teras/Le Christ roi des rois ». Des bras oscillent en rythme, des larmes coulent. Pas vraiment le Stade de France, mais une drôle de célébration, tout de même.

    #Johnny #Religion_catholique #Gérontophilie

  • Comment la France a tué ses langues régionales
    https://www.equinoxmagazine.fr/2019/03/01/comment-la-france-a-tue-ses-langues-regionales

    L’histoire des langues régionales en France face au français, idiome officiel de la République.

    Lorsque un Français arrive à Barcelone, il est souvent surpris d’entendre les Catalans déplorer que leur langue est en danger de mort. 95,1% des habitants de Catalogne comprennent leur langue locale et seulement 36,3% de la population l’utilise comme langue principale. Cependant, pour un Français, le Catalan apparaît comme une langue vivante présente sur l’affichage de la voie publique, utilisée par l’administration locale ou encore exclusive pour certains médias.

    Il suffit de traverser la frontière des Pyrénées pour remarquer qu’à Perpignan, pourtant territoire de la Catalogne Nord, la langue catalane est devenue résiduelle.

    Ce n’est pas un hasard. L’État français a mené une féroce politique afin de faire disparaître ses langues régionales. On évoque souvent le “jacobinisme” du nom d’un club influent post-révolution française pour expliquer la centralisation radicale de l’État français. Mais la sacralisation de la langue française est antérieure.

    • Equinox Radio Barcelone : qui sommes-nous ?
      https://www.equinoxmagazine.fr/qui-sommes-nous

      Avec une ligne éditoriale axée sur la politique, les faits de société, la culture barcelonaise, et les bons plans de la ville, Equinox est le seul média francophone basé à Barcelone sans toutefois se définir comme un média d’expatriés ou communautaire mais comme un média local catalan en français.

      Avec ses studios situés près de la célèbre Sagrada Familia, la rédaction d’Equinox se trouve toujours au cœur de l’actualité barcelonaise et a totalisé 1,7 million de pages vues en 2018. Elle est devenue la source privilégiée d’informations des 50.000 Français de Catalogne, mais aussi des francophones intéressés par l’actualité espagnole et les touristes.

      Totalement indépendant, Equinox tire l’essentiel de ses revenus des publicités d’annonceurs privés et de services aux médias français (aide aux reportages en Catalogne, traductions, interviews, etc) ou aux entreprises (voix off, traductions, rédaction). Basé en Catalogne et édité en français, Equinox ne peut prétendre ni aux aides à la presse catalanes ni aux aides à la presse françaises. Les premières étant réservées aux médias de langue catalane, les secondes aux médias du territoire français.

      Pour son travail d’information auprès des Français de Barcelone, la structure a cependant reçu entre 2015 et 2017 une partie de la réserve parlementaire du député Arnaud Leroy ainsi que des sénateurs Claudine Lepage, Jean-Yves Leconte, Joëlle Garriaud et Robert del Picchia, jusqu’à la suppression de cette disposition en 2017. Equinox compte aussi trois annonceurs publics : la mairie de Barcelone, la province de Barcelone et la région de Catalogne, qui diffusent sur ses supports des publicités d’intérêt général ou à vocation touristique. Sur les exercices 2015, 2016, 2017 et 2018, les fonds publics (annonceurs publics et réserve parlementaire) ont représenté 19% des revenus d’Equinox.

      En juillet 2018, la rédaction a décidé de mettre en place un système de micro-mécénat accessible à tous afin de continuer à financer son travail de terrain tout en garantissant son indépendance. Le micro-don s’effectue via la plateforme J’AIME L’INFO en cliquant ici.

  • Joel C. Rosenberg sur Twitter : "From Israeli reporter BarakRavid: I’ve been working on “Gulf Secrets” about the secret #alliance between #Israel & the Gulf states. Interviewed 20+ Israelis, Americans and Arabs involved in this #secret relationship. Series of reports starts tomorrow on @newsisrael13 8pm newscast." / Twitter
    https://twitter.com/JoelCRosenberg/status/1094324722790215687

    #golfe #dirigeants_arabes #indigents_arabes

  • Dix ans de prison pour avoir volé des millions de dollars en usurpant des numéros de téléphone
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/04/dix-ans-de-prison-pour-avoir-vole-des-millions-de-dollars-en-usurpant-des-nu

    En 2018, les autorités américaines ont arrêté plusieurs hommes suspectés d’avoir volé des millions de dollars en s’appuyant sur le « SIM swapping », une forme d’usurpation d’identité. La pratique est connue depuis longtemps, mais elle va être condamnée par la justice pour la première fois. Fin janvier, le citoyen américain Joel Ortiz a plaidé coupable pour le vol de plusieurs millions de dollars à l’aide du « sim swapping », une pratique qui consiste à voler le numéro de téléphone portable de quelqu’un. (...)

    #AT&T #Google #SIM #SIMswapping

    ##AT&T

  • Hacker Who Stole $5 Million By SIM Swapping Gets 10 Years in Prison
    https://motherboard.vice.com/en_us/article/gyaqnb/hacker-joel-ortiz-sim-swapping-10-years-in-prison

    A 20-year-old college student who was accused of stealing more than $5 million in cryptocurrency in a slew of SIM hijacking attacks is the first person to be sentenced for the crime. A college student who stole more than $5 million in cryptocurrency by hijacking the phone numbers of around 40 victims pleaded guilty and accepted a plea deal of 10 years in prison, Motherboard has learned. Joel Ortiz accepted the plea deal last week, Erin West, the Deputy District Attorney in Santa Clara (...)

    #Google #SIM #SIMswapping

  • https://www.joelsternfeld.net

    Site que je découvre grâce à @sarah4 à propos de Joel Sternfeld, immense photographe américain, notamment des années septante, et qu’on tarde encore à découvrir en France, alors que cela fait quarante ans que les musées américains notamment se l’arrachent (à raison).

  • Work Day Optimization: Write Code as Early as You Can
    https://hackernoon.com/work-day-optimization-write-code-as-early-as-you-can-c6da1e57bafd?source

    Do you dedicate your first working hour to code, or do you waste it reviewing your to-do list and responding to Slack messages?I often find that the longer it takes me to get to my most important tasks for the day, the less I accomplish by the end of the day.One of my favorite blog posts is “Fire and Motion” — an open admission by Joel Spolsky about days where he felt unproductive as a programmer. In his blog post, Spolsky writes:Once you get into flow it’s not too hard to keep going. Many of my days go like this: (1) get into work (2) check email, read the web, etc. (3) decide that I might as well have lunch before getting to work (4) get back from lunch (5) check email, read the web, etc. (6) finally decide that I’ve got to get started (7) check email, read the web, etc. (8) decide again (...)

    #coding #self-improvement #write-code-early-in-day #productivity #software-development

  • Une pétition devant la Cour suprême contre la loi sur l’État-nation : l’anti-arabisme porte atteinte aussi aux mizrahim [juifs-arabes] - [UJFP]
    Par Orly Noy. Article paru sur le site Si’ha Mekomit le 1er janvier 2019 et traduit de l’hébreu par Joëlle Marelli et Annie Ohayon.
    http://www.ujfp.org/spip.php?article6888

    « Ma langue arabe est muette
    étranglée dans ma gorge
    elle s’insulte elle-même
    sans prononcer un mot
    dans l’air étouffant des refuges de mon âme
    elle se dissimule
    aux yeux des membres de ma famille
    derrière la jalousie de l’hébreu
     »

    Ces lignes sont tirées de « Ma langue arabe est muette » d’Almog Behar, poète, écrivain et chercheur. Ce poème figure dans son intégralité en ouverture de la pétition exceptionnelle qui a été déposée ce matin [mardi 1er janvier 2018] devant la Cour suprême, contre la loi sur l’État-nation : environ cinquante Juives et Juifs [1] [israélien.nes] issu.es du monde arabo-musulman exigent le retrait de cette loi, non seulement parce qu’elle est « fondamentalement irrecevable, dommageable, humiliante et raciste, anti-démocratique et négatrice du statut de la minorité arabo-palestinienne en tant que minorité nationale en Israël, ou parce qu’elle instaure une hiérarchie et une inégalité sociales », mais aussi – et en cela réside la singularité de cette pétition – parce qu’il s’agit « d’une loi anti-juive, qui rejette l’histoire et la culture arabe, rabbinique et populaire contemporaine des Juifs issus des pays arabo-musulmans, qu’elle accroît l’infériorisation de la culture judéo-arabe dans l’espace public de l’État d’Israël et qu’elle défend au niveau constitutionnel la carte d’identité de l’État d’Israël comme État anti-arabe ».

    Parmi les signataires figurent notamment l’écrivain Sami Michael, le professeur [sociologue] Yehuda Shenhav, le professeur [sciences juridiques] Yossi Dahan, la professeure [sciences politiques et sociales] Henriette Dahan-Kalev, le militant associatif et ancien membre des Panthères noires [israéliennes] Reuven Abergil, l’artiste de spoken word et acteur Yossi Zabari. La pétition a été rédigée et déposée par l’avocate Netta Amar Shiff.

    Le texte de cette pétition, à l’élaboration de laquelle j’ai eu le privilège de participer et que j’ai signée, demande donc l’annulation de la loi sur l’État-nation dans sa totalité, tout en se référant plus spécifiquement à deux de ses articles : l’article 4, qui réduit le statut de l’arabe, de langue officielle à une langue « de statut particulier », et l’article 7, qui parle d’encourager et de perpétuer la colonisation juive.

    En outre la pétition exprime le regret que les mizrahim [2] , en tant que collectif, aient été tenus à l’écart du processus d’élaboration de la loi sur l’État-nation et que leur voix n’ait pas été entendue dans les débats qui l’ont précédée. Ceci en dépit du fait que cette loi a des conséquences immédiates et destructrices non seulement (bien que principalement) sur les citoyens palestiniens de l’État [d’Israël], mais aussi sur l’ensemble des mizrahim, en portant atteinte à leur droit de cultiver leur héritage, leurs attachements et leurs traditions culturelles et historiques ainsi que leurs liens avec l’espace où s’est formée leur identité culturelle, et que l’orientation anti-arabe dont témoigne la loi sur l’État-nation retentit également sur la situation des citoyens juifs originaires des pays arabes. (...)

  • Quiberon. Fuite de gaz : douze personnes évacuées, rue Victor-Golvan - Quiberon - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/quiberon/quiberon-fuite-de-gaz-douze-personnes-evacuees-rue-victor-golvan-23-01-


    C’est sur l’emplacement délimité par des barrières de sécurité que la fuite de gaz s’est déclarée, ce mercredi 23 janvier, vers midi.
    Joël Galenne.

    En raison d’une fuite de gaz, douze personnes ont été évacuées d’immeubles et de commerces ce mercredi midi à Quiberon.

    Ce mercredi, vers 12 h 30, les pompiers ont été appelés pour une fuite de gaz, sur le trottoir situé devant une boulangerie de la rue Victor-Golvan, à Quiberon. Un chef de groupe de Belz et un fourgon-pompe tonne de Quiberon se sont rendus sur place, ainsi que les gendarmes de Carnac.

    Selon les premiers renseignements recueillis, une équipe de GRdF aurait dans la matinée effectué des travaux de modification des réseaux, et une fuite se serait déclarée après leur départ.

    Douze personnes ont été évacuées des immeubles et commerces avoisinant et un périmètre de sécurité a été mis en place avec déviation de circulation. Deux véhicules d’urgence de GRdF se sont rendus sur place et ont neutralisé la fuite de gaz. Les risques écartés, les secours ont quitté les lieux vers 13 h 45.

    Jusqu’à la fin de la semaine des travaux de renouvellement et de modification des coffrets de gaz situés sur deux maisons d’habitation vont se poursuivre rue Victor-Golvan. Des travaux de maintenance sur les trottoirs qui devraient occasionner des coupures ponctuelles de circulation.

    Depuis le 9 juillet 2018, Quiberon est particulièrement sensible aux questions de gaz,…
    https://seenthis.net/messages/721166
    La responsabilité de GRDF y était également engagée.

    • GRDF ? c’est pas ENGIE plutôt ? nouvelle appellation du regroupement GDF Suez documenté par Denis Robert dans son dernier bouquin « Les Prédateurs : des milliardaires contre les États » qui raconte comment le milliardaire Albert Frère a pillé ces ressources publiques avec l’aide de Villepin et Sarkozy.
      On peut s’attendre comme avec la gestion de l’eau par Véolia (ancien Vivendi ancien Générale des eaux) que la motivation principale ne soit pas le maintien fonctionnel des tuyaux.

  • How A World Driven By The #blockchain Might Look Like
    https://hackernoon.com/how-a-world-driven-by-the-blockchain-might-look-like-6ebff6ee3e50?source

    According to Joel Monegro, a former analyst at USV (a venture capital firm) the blockchain implies value creation in its protocols. Where the web has allowed the value to be captured at the applications layer (take Facebook, Twitter, Google, and many others).In a Blockchain Economy, this value might be captured by the protocols at the base of the blockchain (for instance Bitcoin and Ethereum).However, according to blockchain investor Paivinen due to ease of forking, incentives to compete and improved interoperability and interchangeability also in a blockchain-based economy, protocols might get thinner.Although the marginal value of scale might be lower compared to a web-based economy, where massive scale created an economic advantage. The success of the Blockchain will depend on its (...)

    #blockchain-driven #blockchain-world #hackernoon-top-story #blockchain-driven-world

  • Joëlle Zask, « La démocratie aux champs. » | Radio Univers | Radio Univers
    http://www.radio-univers.com/joelle-zask-la-democratie-aux-champs

    « On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arrièré et réactionnaire.

    À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise la formation de la citoyenneté. Défile alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens.

    Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique. »


    www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-La_d__mocratie_aux_champs-9782359251012.html
    #agriculture

  • #investment Memo: 8 Reasons 8 Decimal Invested in SendFriend
    https://hackernoon.com/investment-memo-8-reasons-8-decimal-invested-in-sendfriend-781e47cf2406?

    Investment Memo: 8 Reasons We Invested in SendFriendBy: Kadeem Clarke, Investment ManagerTeamSendFriend has a strong team for many reasons. The CEO, David Lighton, has a strong background in the remittance space based on his financial inclusion work for the World Bank in Haiti and #blockchain experience from MIT Media Lab paired with an understanding of the complex legal environment associated with the space. Joel Kosloski, the CTO, has 13 years of experience within the remittance space at multiple companies. Most recently, Joel served as Senior Director, Enterprise Architecture & Chief Enterprise Architect at MoneyGram (the second largest company in the payment remittances space). CRO David Anderson is leading the go-to-market efforts, having originally met David L. in class at (...)

    #payments

  • Grand débat : le testament sans concession de Chantal Jouanno
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/politique/grand-d%C3%A9bat-le-testament-sans-concession-de-chantal-jouanno/ar-BBSea8f


    Chantal Jouannot à Paris le 7 janvier
    © JOEL SAGET

    Dans un rapport publié lundi, la présidente de la #Commission_nationale_du_débat_public (#CNDP), qui a renoncé à organiser le « grand débat national », critique la méthode de l’exécutif.

    Elle a renoncé à organiser le grand débat, mais pas à remettre en cause la méthode gouvernementale. Dans un rapport publié lundi, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, renouvelle ses avertissements sur un possible manque d’impartialité de la part de l’exécutif. « Nous déconseillons fortement de préciser publiquement avant le débat les "lignes rouges", c’est-à-dire les propositions que le gouvernement refusera quoi qu’il advienne de prendre en compte », prévient notamment la Commission alors que l’exécutif a d’ores et déjà exclu de revenir sur ses principales réformes engagées depuis 2017.

    Le rapport intervient à la veille de l’ouverture officielle du grand débat par Emmanuel Macron. Et six jours après que Chantal Jouanno a renoncé à l’organiser, officiellement à cause de la polémique sur son salaire de 14 666 euros bruts mensuels. Missionnée mi-décembre, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy s’était rapidement inquiétée de voir l’exercice trop étroitement cadré par l’exécutif. « Il est primordial de ne jamais laisser entendre que le gouvernement pilote directement ou indirectement la méthode du débat », prévenait-elle dès le 18 décembre dans un courrier adressé à Matignon.

    Un souci sur lequel revient largement le rapport rendu public lundi. Si l’exécutif « a légitimement identifié les quatre grandes thématiques » du débat (fiscalité, organisation de l’État, transition énergétique et citoyenneté), celles-ci ne sauraient « être exclusives des autres sujets spontanément évoqués par nos concitoyens », prévient Jouanno. Déplorant que le gouvernement ait « souhaité afficher […] ce qu’il qualifie comme ses "lignes rouges", c’est-à-dire les décisions sur lesquelles il ne reviendra pas : par son expérience du débat public, la CNDP a déconseillé ce positionnement qui est systématiquement assimilé à un signal de fermeture, quel qu’en soit le bien-fondé ». Selon la Commission, « afficher une telle position avant l’ouverture du Grand Débat National en videra les salles ou en radicalisera plus encore les oppositions. Un débat qui ne permet pas d’aborder l’option zéro d’un projet, c’est-à-dire son abandon, est systématiquement un échec. »

    L’exécutif a admis que le débat, qui se prolongera jusqu’à la mi-mars, dépasserait les quatre thématiques « officielles ». Avant l’envoi de la « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron, dimanche soir, le gouvernement a décrété irrévocables un certain nombre de réformes : grands acquis sociétaux tels que l’interruption volontaire de grossesse, le mariage homosexuel ou l’abolition de la peine de mort mais aussi les principales réformes socio-économiques du quinquennat Macron, comme la suppression de l’impôt sur la fortune.

    Chantal Jouanno a enfoncé le clou lundi avant la publication du rapport de la CNDP. « Dès lors que le gouvernement a décidé de reprendre le pilotage du Grand débat national, la CNDP qui est une autorité neutre et indépendante n’y a plus sa place », a-t-elle écrit sur Twitter, après que l’exécutif a confié à deux ministres, Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon, l’animation du débat. Dans son rapport, la Commission se lave les mains de plusieurs sujets dont elle a d’abord eu la charge, comme les « kits méthodologiques » à destination des futurs animateurs du débat sur le terrain : « Dans la mesure où le gouvernement a souhaité le modifier et le valider, il ne peut plus être sous logo CNDP. »

    L’épisode achève de ruiner les relations entre Chantal Jouanno et un gouvernement où, selon un ministre, « personne n’a compris sa décision de nous planter à quelques jours de l’ouverture du débat ». Si la présidente de la CNDP est protégée par l’irrévocabilité de sa fonction, l’exécutif se cache à peine de souhaiter sa prompte démission. « Et le plus tôt sera le mieux ! », tranche un important parlementaire. Lundi, plusieurs sources gouvernementales faisaient d’ailleurs savoir tout le mal qu’elles pensaient du travail accompli par la CNDP avant le retrait de sa présidente. « La plateforme numérique du grand débat n’était pas satisfaisante, il a fallu la retoucher largement », indique un conseiller ministériel.

    Chantal Jouanno pourra, pour sa défense, évoquer le climat d’improvisation autour d’un grand débat annoncé le 10 décembre par Emmanuel Macron, et ouvert un mois plus tard. « L’urgence de la mise en œuvre dans la période de fin d’année n’a pas facilité les échanges et arbitrages », note pudiquement la CNDP dans son rapport, précisant que « quatre mois sont généralement nécessaires pour organiser un débat public sur un projet » de plus petite ampleur.