person:john zorn

    • https://www.arte.tv/fr/videos/085050-000-A/yellow-shark-hommage-a-frank-zappa-par-l-ensemble-intercontemporain

      Dans le cadre d’un week-end Frank Zappa à la Philharmonie de Paris, Matthias Pintscher mêle oeuvres du célèbre moustachu et musique savante. Une association qui a du sens : Frank Zappa n’a jamais caché son admiration pour Edgard Varèse, Igor Stravinsky ou encore Anton Webern.

      Au programme de ce soir donc, six morceaux de Frank Zappa issus de l’album « Yellow Shark » et de « The Perfect Strangers » – album que Zappa avait enregistré avec l’Ensemble Intercontemporain, alors dirigé par Pierre Boulez.

      Entre deux morceaux de Zappa, l’Ensemble Intercontemporain interprète « Intégrales » d’Edgar Varèse en clin d’oeil à l’admiration du rockeur pour ce célèbre compositeur contemporain. Autre parenthèse savante : « For Your Eyes Only » du jazzman John Zorn.

    • Zappa, à son zénith
      lemonde.fr Sylvain Siclier 6/11/2015

      https://www.youtube.com/watch?v=x10z5BuZ1_M


      Be-Bop Tango (Of The Old Jazzmen’s Church)

      Début décembre 1973, Frank Zappa (1940-1993) et les sept musiciens de sa formation d’alors sont au Roxy, célèbre salle du Los Angeles rock, sur le Sunset Strip. Le guitariste, chef d’orchestre, auteur-compositeur et producteur américain a décidé de tirer un #film de la série de #concerts qui y sont organisés. Quatre caméras pour film 16 mm, les mêmes vêtements portés chaque soir (lavés, séchés et repassés dans la nuit) pour les raccords entre les différentes prises d’un concert à l’autre, le répertoire d’une vingtaine de compositions identique chaque soir.

      La formation, l’une des plus assurées de Zappa, est en fin de tournée automne-hiver. Soit le pianiste George Duke et son appareillage de claviers, le saxophoniste, flûtiste et chanteur Napoleon Murphy Brock, le tromboniste Bruce Fowler, son frère Tom à la basse, la percussionniste Ruth Underwood, les batteurs Chester Thompson et Ralph Humphrey. Chacun maîtrise tous les pièges rythmiques, sauts harmoniques, parties les plus complexes à jouer autant qu’il est capable de réagir à toutes les sollicitations vers l’improvisation collective et les parties solistes impromptues que sollicite Zappa. Le public est chaud bouillant et les concerts une fête musicienne du plus haut niveau.

      Le film prévu devait être comme une apothéose de ces moments. Et puis rien. La découverte, en post-production, une fois la pellicule développée, de décalages avec le son de la console, le manque d’argent et de temps, des impossibilités techniques à l’époque… vont contraindre le musicien à remiser le film. Il y reviendra de temps à autre mais mourra, à l’âge de 52 ans, sans avoir pu le finaliser.

      Quarante-deux ans plus tard, ce qui avait forme de mythe pour les amateurs de Zappa est devenu Roxy The Movie . Plus de deux heures d’images et de sons restaurés, tirés des concerts du 8, 9 et 10 décembre 1973, publiés sur support Blu-Ray, DVD et CD, avec mixage en Surround 5.1 – pour profiter au mieux du #tourbillon –, qui restituent au mieux l’atmosphère de ces folles soirées. Un hommage aussi à l’une des périodes les plus appréciées de Zappa.

      Musicalement, on y entend comme un condensé de toutes les explorations de Zappa, avec des moments loufoques (Cheepnis, Dickie’s Such An Asshole), des emprunts à la musique contemporaine dotée d’une bonne dose de swing, du rhythm’n’blues, du funk, du jazz, des combinaisons de métriques impaires (tout cela réunit dans T’Mershi Duween, RDNZL, Inca Roads, Echidna’s Arf of You, Pygmy Twylite…), de multiples clins d’œil stylistiques, le rituel de la participation du public, ici surtout durant Be-Bop Tango (Of The Old Jazzman’s Church) avec sur scène des jeunes filles et jeunes gens bien allumés.

      Et de bout en bout, une joie de jouer ensemble et une complicité de chaque instant, qui avaient été perceptibles dans les enregistrements audio déjà publiés, notamment dans le double album Roxy & Elsewhere (juillet 1974) et Roxy by Proxy (mars 2014). Ce Roxy The Movie constituant aussi, avec ces plans de sourires et regards radieux, la plus évidente des portes d’entrée dans l’univers de Zappa.

  • https://karlrecords.bandcamp.com/track/parish-of-tama-ossuary-dub

    When PAINKILLER started in 1991, their first two albums “Guts Of A Virgin” and “Buried Secrets” (both released on extreme metal label Earache) were heavy attacks blending #grindcore and #free_jazz that brought together the musical backgrounds of the three protagonists: drummer Mick Harris had just left grindcore legend Napalm death, John Zorn explored new extremities with his NAKED CITY project while Bill Laswell had as a member of roaring free jazz quartet Last exit (Peter Brotzmann, Sonny Sharrock, Ronald Shannon Jackson) proven that he was not only a visionary producer but also an accomplished bassist. But it is their 1994 double album “Execution Ground” that remains the opus magnum of the brilliant trio: ZORN’s unmistakable shrieking saxophone, HARRIS’ pounding drums and LASWELL’s growling sub-bass lines were given heavy mixing desk treatment, resulting in extended tracks that are no less intense than their early works but display the full range of the musicians’ skills. Soaked with reverb and delay, avant-jazz, grindcore, dub and ambient melt into eerie tracks of haunting atmospheres.

    #Painkiller #Bandcamp
    source : https://daily.bandcamp.com/2018/03/12/new-grindcore-list

  • Festival Présences 2018 | Maison de la Radio
    http://www.maisondelaradio.fr/festival-presences-2018


    du 6 au 11 février

    Pour sa 28e édition, en février 2018, Présences proposera un portrait de Thierry Escaich. Né en 1965, compositeur mais aussi organiste et improvisateur, successeur de Maurice Duruflé à la tribune de l’église Saint-Étienne-du-Mont à Paris, Thierry Escaich a beaucoup composé pour son instrument favori et imagine, à l’occasion de chacune de ses œuvres, une architecture élaborée qu’il nourrit d’un lyrisme volontiers flamboyant.

    L’édition 2018 du festival se clora sur une nouvelle œuvre commandée à Thierry Escaich par Radio France, pour la Maîtrise, l’Orchestre philharmonique de Radio France et Mikko Franck.

    Au-delà du portrait de Thierry Escaich, l’édition 2018 du festival affiche nombre de personnalités pour lesquelles le geste du compositeur se double de celui de l’interprète, et vice-versa. Chez Wolfgang Mitterer, Michaël Levinas, Lionel Bord, Laurent Cuniot, Benoît Mernier, Thierry Pécou, Burkhard Stangl, Karol Beffa, Eva Reiter ou John Zorn, le basson, la direction, la guitare, l’orgue, le piano, la viole de gambe, ou encore l’électronique utilisée comme instrument, représentent autant de médiums de création tant dans l’acte d’« interprétation » que dans celui, plus éphémère encore, d’« improvisation ».

    #musique

  • Capitaine d’un sous-marin
    Je me porte au secours d’une frégate
    Dont mon père est le capitaine

    Les discussions pleines d’intelligence
    Avec ma fille Sarah
    Sur le chemin de la gare

    Les discussions pleines de rire
    Avec ma fille Zoé
    Au petit-déjeuner

    Les discussions pleines de surprises
    Avec mon fils Émile
    Dès son réveil grognon quand même

    Circulation fluide
    Dans les petites rues
    De Montreuil

    Dans le parking (pas réveillés)
    Je croise (difficilement)
    La voiture du gardien de nuit (on se sourit)

    Le soleil
    Se lève
    Sur l’open space

    Grosse session de travail
    Sur Frôlé par un V1
    Au café, frigorifié

    Le soleil
    Se couche
    Sur l’open space

    Sortie de l’école de Zoé
    Longue discussion avec Delphine
    Une parente d’élève très investie

    Les citadins découvrent
    Que les poules ont des poux
    Tout un monde

    Une pensée pour Cécile
    Une Fuite en Égypte
    Perd une lectrice

    Hier, Tanya m’apprenait
    Que Phil lisait
    Une Fuite en Égypte

    Entente tacite
    Avec Floriane
    J’emmènerai Zoé à Rennes

    Regard de Zoé
    Qui s’illumine à mesure
    Que je lui parle de Rennes

    Avec l’irlandaise psychologue
    Accord sur l’essentiel
    Zoé va tellement mieux, il faut continuer

    Il faut continuer
    Je ne peux pas continuer, il faut continuer
    Je vais donc continuer
    (Samuel Beckett)

    Discussion libre avec Zoé
    Nous commandons des pâtes
    Par téléphone à Émile

    Pâtes au pesto
    C’est lundi
    Ce n’est donc pas raviolis

    Ce soir est un grand soir
    Un soir de ciné-club
    Step Across The Border, j’y monte

    Step Across The Border
    Nicolas Humbert & Werner Penzel
    Quelle claque cinématographique !

    Step Across The Border
    Dans la tête de Fred Frith
    Littéralement

    Step Across The Border
    Un de ces miracles cinématographiques
    Qui nous plonge au cœur du mystère

    Step Across The Border
    Nous plonge au cœur du mystère
    De la musique, de l’art

    Step Across The Border
    Quand apparait Robert Frank à l’écran
    Et je pensais à lui depuis le début du film

    Step Across The Border
    Traversé par des fantômes
    Jonas Mekkas, Robert Frank

    http://www.desordre.net/musique/bittova.mp3

    Step Across The Border
    Traversé par des anges
    Iva Bittova, John Zorn, Tom Cora…

    Step Across The Border
    Fred Frith joue du violon
    Aux mouettes

    Step Across The Border
    J’écrivais la semaine dernière de jouer
    De la contrebasse aux sangliers

    Step Across The Border
    Beauté du montage en argentique
    A couper le souffle

    Step Across The Border
    Montre le cœur même de la recherche
    Quand même Frith gratouille en faisant n’imp

    Step Across The Border
    Le son de mon réveil
    Je suis donc en train de rêver ?

    Step Across The Border
    La générosité de Nicolas Humbert
    Qui explique le montage en argentique

    Step Across The Border
    Les bobines pré montées
    Et qu’Humbert assemble à l’épaisseur

    Step Across The Border
    Nicolas Humbert, enfin quelqu’un qui a vu
    Conversations in Vermont de Robert Frank

    Je troque mon Robert Frank
    Dans les lignes de sa main
    Contre le DVD de Step Across The Border

    En partant
    Nicolas Humbert
    M’embrasse

    Tout ceci n’a pas pu avoir lieu
    A seulement cent mètres
    De ma maison ? Si !

    Avant d’aller me coucher
    Je me repasse le début de
    Step Across The Border

    #mon_oiseau_bleu

  • Je m’en doutais un peu
    Le rêve de cette nuit
    Va demander du travail

    L’homme à la clef
    Me tourne le dos
    Ignore-t-il qui je suis ?

    Je fabrique un album de photos
    Pour venir en aide à une jeune fille
    Qui glisse dans l’addiction

    Je croise mon ancienne psychanalyste
    Elle voudrait que je lui rende le livre de Lacan
    Qu’elle m’a prêté et m’interroge pour vérifier que je l’ai lu

    Vous-savez-qui
    A bien travaillé ces derniers temps
    Elle va acheter sa maison pour 190.000

    La transparence de tout ceci
    Je joue avec le feu
    Avec/contre beaucoup bien plus habituée au feu

    Mon ancienne psychanalyste
    A compris que je lui avais dérobé
    Son catalogue de Basquiat

    Je cherche dans cette direction
    De pure intuition
    Mais sans McEnroe, je ne vois rien

    Et dire que McEnroe est en vacances
    Avec 190000, je peux payer 3800 séances de psy
    De la Traumdeutung Assistée PAr Ordinateur

    Dans le temple de consommation
    La caissière commente
    Le bien-fondé de TOUS mes achats

    « On doit bien manger chez vous
    Mais on ne doit pas rigoler tous les jours »
    Cette femme est sous-employée

    Au courrier, lettre d’un expert
    Mots qui font tellement mal
    Insuffisance, irréversible, irrémédiable

    Insuffisance
    Irréversible
    Irrémédiable

    Insuffisance
    Irréversible
    Irrémédiable, mon cul

    Seul à la maison
    Vaincu
    Effondrement, passager

    Seul à la maison depuis ce matin
    Et quelques rappels : vieux, seul
    Père de l’irréversible, vaincu

    Vaincu
    Mon
    Cul

    Vaincu
    Mais
    Poète

    J’entends la voix de mon entraîneur
    Depuis le fin fond des années septante
    Allez Philippe, tu te relèves et tu y retournes

    Sardines
    Gnocchis
    Roquefort

    C’est vrai qu’on mange bien chez moi
    Mais c’est vrai aussi
    Qu’on ne rigole pas tous les jours

    Une poire
    Un café
    Sieste, seul

    Tests de robotique
    Dans le bois de Vincennes
    On manque de pression

    Les anguilles de sieste
    Sont décidément difficiles
    À attraper, en plus d’être courtes

    Télétravail
    Juste en sortant de sieste
    Coup de téléphone d’un patron

    Télétravail
    Je me réveille, légère odeur de brûlé
    Merde le gâteau de châtaigne pour Michele et Raffaella !

    http://www.desordre.net/musique/zorn.mp3

    Télétravail
    Je travaille en écoutant
    John Zorn !

    La CAF au sommet de son art
    M’informe que ma situation a changé
    Au premier décembre 2016, Ah bon ?

    La CAF au sommet de son art
    M’informe que j’ai trop perçu
    Deux mille et quelques euros, Zut !

    La CAF au sommet de son art
    M’informe que ce n’est pas grave, ouf !
    Ils vont retenir 500 euros les 4 prochains mois

    Un expert psychiatre au sommet de son art…
    Non là, ce ne serait vraiment pas poétique
    Peigne-cul !

    « Ainsi va la vie à Bord du Redoutable ! »
    Je retrouve le souvenir doux
    De l’ironie de B. et du Redoutable

    Temps radieux
    Je me déconnecte du télétravail
    J’ouvre la fenêtre et monte le son

    Et d’abord un petit coup d’aspirateur
    Ensuite un petit coup de wassingue
    La vie d’artiste et ses saletés peut commencer

    En chemin vers chez Michele et Raffaella
    Je croise Gaëlle et Péguy à la terrasse d’un café
    Elles me payent un verre de Bourgueil

    Gaëlle me pose, d’emblée
    Des questions
    Qui comptent

    Mes fleurs font tellement plaisir à Rafaella
    Michele m’étreint tellement fort
    Et ça sent tellement bon dans leur cuisine

    Je les supplie presque de s’engueuler
    En italien à propos
    De la cuisson des pâtes

    Michele le percussionniste de poche
    Son set désormais : une caisse claire
    Tout le reste dans sa tête

    https://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/max_roach.mp3

    Je repense à un concert de Max Roach
    Il s’était approché sur le bord de la scène
    Avec seulement la casse claire : vingt minutes !

    https://www.youtube.com/watch?v=Bt6o5qzoSwE

    On rit beaucoup de nos mécompréhensions
    On parle beaucoup de musique
    Michele m’offre un nouveau disque : DADADA

    http://www.desordre.net/musique/evans_vanguard.mp3

    Raffaella parle de Bill Evans donnant
    Un concert avec une seule main
    Michele : « Bill Evans, même avec un doigt ! »

    Le cri de joie de Raffaella
    En découvrant
    Mon gâteau de châtaigne

    Quel plaisir
    Je vais bientôt pouvoir les remmener
    Au Tracé provisoire !

    Je ne manque pas de remarquer
    Toutes sortes de signes et de sous-entendus
    Dans un mail d’elle. On ne peut pas être en paix !

    #mon_oiseau_bleu

  • Frank London -
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/frank-london-

    Tonight a long talk with Frank London and a lot of live music of The Glass House Orchestra.

    Playlist :

    Kristalnacht : Shtetl

    Interview Frank London : part 1

    The Glass House Orchestra : live part 1 - Bozar - 2016 - 04 -15

    Interview Frank London : part 2

    The Glass House Orchestra : live part 2 - Bozar - 2016 - 04 -15

    Interview Frank London : part 3

    The Glass House Orchestra : live part 3 - Bozar - 2016 - 04 -15

    The word prolific doesn’t even begin to describe Frank London. Of course, there is the Klezmatics, which he co-founded in 1986. Frank plays trumpet and keyboard and sings with the group and he’s written many of the Klezmatics’ most popular songs. But his mile-long resumé has also seen London adding virtuosity to hundreds of concerts and recordings by everyone from John Zorn to They (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/frank-london-_03441__1.mp3

  • soundtrack du 05/12
    http://www.radiopanik.org/emissions/soundtrack-de-minuit/soundtrack-du-05-12

    Playlist:

    The Pastels - Slow Summits Ensemble Economique - As the Train Leaves Tonight Morgan Delt - Sun Powers John Zorn - Orties Cuisantes The Divine Comedy - Foreverland Juana Molina - El Vestido Garzon y Collazos - Pueblito Viejo Bill Frisell, Dave Holland and Elvin Jones - Strange Meeting Inga Copeland - So Far, So Clean Tuyo - Rodrigo Amarante Mononome & Kill Emil - Clear Skies J.S.Bach - Kommt, ihr angefochtnen Sünder (BWV 30, M. Kozena) Dean Blunt And Inga Copeland - Rumors Action Bronson & Dan Auerbach feat. Mark Ronson - Standing in the Rain

    Contact us at soundtrackdeminuit@gmail.com

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/soundtrack-de-minuit/soundtrack-du-05-12_03117__1.mp3

  • Je me demande si je ne vais pas finir par faire partie des meubles aux Instants chavirés , au même titre d’ailleurs que nombre de personnes que je reconnais chaque fois sans mal, et qui doivent être nettement plus assidues que moi, et je vois bien qu’eux ont leurs habitudes, tel type qui est toujours le premier arrivé, qui se rue au premier rang, n’en sera jamais délogeable, à l’entracte ou l’entre deux sets il ne quitte pas cette place du premier rang au centre, il enregistre tous les concerts à l’aide d’un petit enregistreur qu’il sort d’une chaussette noire et qu’il pose tel quel sur son genou, jambes croisées et il ne bouge pas, il doit disposer d’une discothèque extraordinaire des Instants, mais aussi de nombre d’autres lieux de concert, certains parmi les plus reculés, je pense par exemple au troisième sous-sol de la rue Polenceaux où j’ai écouté des concerts irrésistibles notamment de Jean-Luc Guionnet, et le type était là, au premier rang aussi, l’enregistreur posé sur son genou et il me semble que c’est toujours le même genou et donc la même façon de croiser les jambes, pour un encore jeune arthritique comme moi, c’est fascinant cette immobilité, ce confort dans la pause, ce type ferait un excellent modèle assis, son visage d’ailleurs n’est pas inintéressant, si cela se trouve c’est un frère. Dont j’ignore encore tout, mais dont je devine déjà qu’il est informaticien, qu’il s’ennuie toute la journée dans un vaste open space en attendant le soir ayant marqué dans son agenda, presque tous les soirs de la semaine, des dates de concert, aux Instants, mais aussi dans bien d’autres endroits de la région parisienne, enregistrant des heures et des heures de ces concerts de musique contemporaine improvisée et attendant in fine l’âge de la retraite pour se consacrer, enfin, à cette grand recherche d’historien de la musique contemporaine improvisée. Il y a cet autre type nettement plus effacé qui lui sirote des bières tout au fond de la salle, même quand cette dernière n’est pas très remplie, toujours l’épaule gauche appuyée contre le mur, une queue de cheval sur le côté gauche aussi. Et entre ces deux types, plein d’autres types, la moitié de la salle est remplie plus ou moins des mêmes personnes, les femmes ne sont pas très nombreuses, cela dépend un peu des soirs, mais des statistiques même empiriques tendraient à démontrer que la musique contemporaine improvisée est une affaire plutôt masculine, ce dont je doute.

    N’empêche hier soir c’était concert debout aux Instants , pas mes préférés, mais il m’arrive cependant d’y aller, tentant par là même de m’ouvrir à d’autres formes qui sont plus, davantage, les miennes, de la musique très électrifiée et très amplifiée, voire marquée lourdement pour le tempo — mais qu’a fait la musique pour être aussi sévèrement battue ?, pour employer l’expression de L.L. de Mars dans son Dialogues de morts à propos de la musique —, plutôt que ce que je préfère, et de loin, des recherches plus amples, partant d’une séparation ténue entre le silence et le son et progressant avec lenteur vers une complexité accrue, presque narrative par endroits. Et moi les concerts debout, ce n’est plus de mon âge, pas tant pour le volume — encore que je refuse rarement l’offre paradoxale des Instants qui fournissent des boules Quiès pour son public un peu moins jeune, au premier rang duquel on trouve quelque arthritique — mais davantage, parce que debout, ce sont les rotules qui prennent et elles sont, vous l’ai-je déjà dit ?, arthritique. Alors il y a bien, çà et là quelques endroits où l’on peut s’assoir, un peu à ses risques et périls, mais assis, alors on ne voit pas grand-chose des gestes des musiciens, ce qui, quand ils sont, de plus en plus nombreux, tripoteurs de boutons, ne revêt pas de gêne considérable, et pour tout dire j’en ai un peu pris mon parti. Et c’est souvent dans un des deux sièges dits de cinéma, près des toilettes que je finis par échouer, situation imparfaite par excellence, assis certes, mais de travers par rapport à la scène dont j’aperçois quelques extraits, avec force premiers plans obstrués, comme dans certaines de mes photographies de concert où je préfère jouer des premiers plans flous plutôt que de les subir, et surtout plus ou moins sous un des deux haut-parleurs, c’est-à-dire à un endroit où je ne reçois pas grand-chose des bains de pieds, des retours de scène et pas entièrement la sonorisation, mais la plupart du temps, qu’est-ce que j’y suis bien, et bien souvent, même pour les concerts assis, ceux où je peux voir tout aussi bien que tout un chacun dans la salle, la scène, qui, la plupart du temps, est plongée dans un éclairage très médiocre, quand il n’est pas inexistant, et bien je ferme les yeux, pour me concentrer sur la musique. Cela valait bien la peine.

    Et hier soir, concert de la Squadra Omega , jeunes gens italiens jouant fort et par nappes des mélopées pour beaucoup répétitives, pas du tout ma tasse de thé, puis Konstrukt , truc free jazz turc hyper électrifié, John Zorn, sans la virtuosité, l’agression oui, mais pas la maîtrise orchestrale, ni musicale, je me disais, les choses auxquelles on pense au concert, assis à côté de la porte d’entrée des toilettes, fermant les yeux, pas souvent, comprenant que je n’avais pas besoin de ce surcroît de concentration, cette musique ne me posait pas de problème de compréhension, qu’il m’arrivait d’écouter vraiment toutes sortes de choses aux Instants, des choses qui m’emballent, me transportent, me transforment même, la dernière fois Axel Dörner avec Jean-Philippe Gross mais aussi la première partie avec Stéphane Rives et d’autres fois pas du tout, mais alors pas du tout. Et le mieux quand pas du tout c’est encore que cela me laisse indifférent, car il m’est arrivé deux fois de ne pas rester jusqu’au bout du concert, les deux fois, agressé, Stephen O’Maley que j’ai fini par apprivoiser ou encore Otomo Yoshihide, dont j’avais le sentiment ce soir-là, qu’il jouait comme un pied et que tous ses effets échouaient, non sans causer des blessures potentiellement durables à mes oreilles et peut-être pas qu’aux miennes.

    Et hier soir, indifférence. Mais finalement content. J’étais sorti, j’en avais eu le courage, en dépit de la fatigue, j’avais écouté, pas aimé, pas détesté non plus et j’étais retourné chez moi, je m’étais couché en lisant Je Paie d’Emmanuel Adely, la vie est belle, pas toujours parfaitement réussie, mais belle. Dans toute son imperfection. Et une partie de cette vie se passait donc aux Instants Chavirés . Dans toute leur imperfection. Certains soirs sublimes Instants , d’autres soirs, indifférents Instants .

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/zorn_once_upon_a_time_in_the_west.mp3

    Combien de fois ai-je vu Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, je serais bien incapable de le dire, une dizaine de fois sans doute, au point que je me demande qu’est-ce qui peut bien me pousser à aller le revoir une fois de plus au ciné-club du Méliès à Montreuil ? Mais au point aussi, que je pense que c’est la dernière fois que j’irai. Une sorte de sage décision, un mouvement qui serait presque celui de l’émancipation.

    Le plaisir que je peux concevoir à regarder et écouter la première scène, celle de l’interminable attente du train, ses grincements de rocking chair , le bruit de la mouche prisonnière du canon du révolver, les craquements de doigts, le bruit de la goutte d’eau qui suinte du réservoir, la lumière aveuglante du Grand Ouest en plein cagnard, le strabisme divergeant de Jack Elam, l’arrivée du train, non pas en gare de la Ciotat, mais en gare de Cattle point, le grand quai de gare en madrillets, oui, tout cela je pourrais le revoir, l’écouter encore et encore et cette seule scène me suffirait amplement, en fait dès l’arrivée de Charles Branson, de sa ritournelle à l’harmonica, le plaisir finit par s’estomper.

    Oh bien sûr il y a aussi d’autres scènes qu’il ne faudrait pas nécessairement couper, la démarche aristocratique de Henry Fonda en bottes de cow-boy, les quelques somptueux mouvements de caméra sur grue, notamment celui de la gare, quand dans le même mouvement, on passe de l’embrasure de la fenêtre qui donne sur le bureau du chef de gare, pour passer par-dessus le toit de la gare et finir par découvrir la ville en construction, et que dire aussi de tous les gros plans sur le visage extraordinairement beau de Claudia Cardinale, ses lèvres, mon dieu ses lèvres, et c’est sans doute là justement que je prends la mesure de la limite à ce plaisir aussi coupable de siroter les scènes de ce film qui retiennent en elles de véritables capsules d’un air qui n’aurait plus été respiré depuis 1968, date de sortie de ce film et à l’époque, cela fait sourire autant que cela méduse, le film était interdit au moins de dix-huit ans, mais pas son affiche vue dans tant et tant de chambres des uns et des autres et pas non plus sa musique d’Ennio Moricone, notamment l’air de l’harmonica et ses grands riffs rageur de guitare électrique — repris par John Zorn qui sait appuyer, partout dans ses interprétations, là où l’auteur n’a pas osé et au contraire retrancher là où il aurait dû s’abstenir et cela vaut à la fois pour Ennio Moricone comme pour Ornette Coleman ! — et du coup le désir de voir ce film avant l’heure, avant dix-huit ans, je pense que je l’avais déjà vu deux fois, notamment au studio Galande , de même Orange Mécanique de Stanley Kubrick, pour les mêmes raisons de voir ces deux films avant l’heure, avec tout ce que cela pouvait susciter de désir, aujourd’hui bien sûr cela fait sourire, ne serait-ce que la vue des épaules et du dos nus de Claudia Cardinale dans ce que justement ils n’émeuvent plus et peinent même à provoquer intact le souvenir du temps où ils émouvaient, pour comprendre, in fine, que c’est quand même pas possible ce personnage féminin, nécessairement une ancienne prostituée de la Nouvelle Orléans, puis marieuse, puis veuve sans attaches, même pas bonne à faire du café quand l’homme rentre du bush , femme violée deux fois dans le même film par deux des quatre personnages principaux du film, oui, les couleurs du film respirent la lumière équivoque des photographies de David Hamilton et comment cette lumière était la règle alors — étonnamment alors que les années 80 enterrent dans tant de domaines intellectuelles la brillance de celle des années septante, en photographie c’est le mouvement inverse, c’est avec les années 80 que l’on sort de ces lumières diaphanes, forcément diaphanes, pour des éclairages nettement plus tranchés, plus punk même — et cela rappelle aux enfants de ma génération sans doute bien des choses, l’arrivée des robes longues après la mode des mini-jupes, mais non, impossible désormais de se permettre le moindre trouble devant un personnage féminin qui certes tire les marrons du feu à la fin, mais n’y sera jamais parvenue à la seule force de son caractère et dont l’héritage moral, finalement, c’est qu’elle sait désormais faire du café et qu’elle sait qu’elle ne doit pas s’offusquer, faire comme si de rien n’était, si l’un des hommes qui grouillent autour de sa maison désormais venait à lui mettre la main au panier.

    Et abandonner une mauvaise fois pour toutes le souvenir de cette blague à répétition did you make coffee , parce que justement elle n’est pas drôle. Même si elle m’a fait rire, nous a fait rire, Mr Bart et moi, pendant longtemps. Je me souviens d’une discussion avec Natalie Bookchin sur un sujet similaire, elle disait qu’elle avait du s’apprendre à elle-même à prendre de la distance, une distance saine, une distance d’émancipation d’avec la beauté par exemple des photographies d’Edward Weston pour cette raison d’une représentation conquérante du corps de la femme qui certes produisait des formes agréables à l’œil, des recherches formelles dans lesquelles il n’était pas exclu de trouver son bon plaisir, mais pouvait-on s’affranchir de ce que de telles images véhiculaient aussi. Elle serait surprise, sans doute, Natalie, que je me souvienne de cette discussion, il y a vingt-cinq ans, à New York, et elle serait surprise et sans doute déçue que cela m’a pris tant de temps à la comprendre, et comme la fameuse blague du did you make coffee date plus ou moins de cette époque, de Chicago, cela m’a donc pris plus de vingt-cinq ans pour comprendre que l’on ne pouvait pas tout pardonner à un film coupable, même, et surtout, un film qui aura été une sorte de tube, de slow de l’été, d’hymne, d’étendard, celui d’une jeunesse inculte.

    Exercice #17 de Henry Carroll : De mémoire, recréez une photographie célèbre

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/photographie/numerique/quotidien/2015/index.htm

    J’ai décidé de prendre sérieusement le problème des manchots ce soir. Cela fait plus d’un mois qu’il n’y a pas moyen d’avoir une conversation sérieuse, que c’est difficile de trouver des concerts ou des spectacles parce que ces derniers, pas fous, préfèrent ne pas se mesurer aux manchots les soirs de match. Bref j’en ai assez de m’arracher les cheveux avec ça.

    Alors j’ai travaillé toute la journée dans le garage pour celles et ceux qui comme moi n’ont aucun goût pour les pousseurs de citrouille. Je vous ai préparé de la distraction. Tous les jours . La chronique photographique de l’année 2015 à raison d’une image par jour, oui, mais souvent il y a des liens, vers toutes sortes de trucs, des vidéos notamment, bref je me suis donné du mal pour que vous puissiez faire durer un peu le plaisir.

    Et sinon je vous prête un de mes disques qui nul doute devrait vous permettre de surmonter le vacarme des klaxons et autres cris de bêtes que l’on entend parfois même dans les quartiers tranquilles, des cris de bêtes poussés sans doute par des personnes qui auraient peur la nuit dans les Cévennes d’entendre les sangliers dîner.
    John Zorn donc, Painkiller

    http://www.desordre.net/musique/zorn_painkiller.mp3

  • "Le 2 septembre 1992, dans le cadre du Munich Art Projekt qui donne carte blanche aux artistes d’avant-garde, John Zorn, Marc Ribo
    t, David Krakauer, Frank London et Anthony Coleman livrent une prestation particulièrement éprouvante pour l’ auditoire du Black Box. Sur scène, les musiciens arborent une étoile jaune. Le second morceau interprété est insoutenable. On y entend des bris de verre et des saxophones stridents. Dans le livret de l’album Kristallnacht qui sort un an après cette fameuse prestation, Zorn prévient l’auditeur de Never again, le deuxième bruitiste et violent évoqué précédemment : « Attention Never Again contient des hautes fréquences extrêmes à la limite de l’ouïe humaine et au-delà qui pourraient causer des nausées, des maux de tête et des sifflements dans les oreilles. Une écoute prolongée ou répétée n’est pas recommandée et pourrait provoquer des problèmes aux oreilles - Le compositeur. »"

    http://lhistgeobox.blogspot.fr/2016/01/303-john-zorn-never-again-1992.html

  • #Morning_Moments #67
    http://www.foxylounge.com/Morning-Moments-67

    Écouter l’épisode 67 de Morning Moments : Liste des titres : Reiko KUDO : this fall Jaap BLONK & BRAAXTAAL : sememani part 2 Lionel MARCHETTI : neuf THE NEW YORK BASS VIOLIN CHOIR : the house of the rising sun John ZORN : nightscape Lou HARRISON : in sequoia’s shade Maja JANTAR : lunabis Nobuzaku TAKEMURA : uruu Mathieu SALADIN :la thelaie on waking Ai ASO : tee te te Shelley HIRSCH : occidental dream of a geisha O.BLAAT : gone fishing Daniel HEIKALO : broken-porcelain TURALICA : neon (...)

    #Micusnule

    / #Musique, #Playlists, #expérimental, #free, #ambient, #Brèves, Morning Moments

    http://micusnule.blogspot.fr/2015/10/morning-moments67.html