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  • ÉPITAPHE 2.0 – Les tombes doivent-elles être connectées ? | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/04/16/epitaphe-2-0-les-tombes-doivent-elles-etre-connectees

    Dans La Chambre verte, film de François Truffaut de 1978, le personnage de Julien Davenne, que le cinéaste interprète lui-même, fait de sa maison un monument aux morts, persuadé qu’ils restent vivants tant que leur souvenir est célébré. Magie de la technologie, un Davenne contemporain aurait simplement besoin d’un smartphone.

    Car, depuis quelques années, il est possible d’équiper une tombe d’un code QR (pour « Quick Response », un code-barres en deux dimensions), lequel permet, en le scannant sur un téléphone muni d’une connexion, de naviguer vers un site consacré au défunt. Plusieurs sociétés proposent, à l’instar d’Epitag, de créer une plaque « en insérant textes, biographie, poèmes, photos de famille, vidéos », afin de partager « émotions et souvenirs grâce au livre de condoléances numérique ».

    Un épitaphe 2.0 qui serait, selon le site du magazine Funéraire Info, encore loin d’être passé dans les usages communs pour des raisons de coûts, d’obsolescence probable de l’outil technologique, mais aussi des risques de perte des données stockées sur un serveur extérieur, le souvenir du défunt se résumant alors à une page « Erreur HTTP 404 ».

    Si la mode du cimetière connecté risque donc d’être mort-née, elle n’en inquiète pas moins les autorités. Ainsi du sénateur PS Jean-Pierre Sueur, qui a posé la question au nouveau ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à peine ce dernier ayant investi les murs de la Place Beauvau. La « réglementation applicable aux nouvelles technologies susceptibles d’être mises en œuvre dans les cimetières », voilà ce qui turlupine M. Sueur, mais aussi et surtout les maires de France, lesquels sont tenus de donner leur approbation pour toute inscription faite « sur les pierres tumulaires ou monuments funéraires ».

    Or, souligne le sénateur du Loiret, « les informations auxquelles renvoie le code QR peuvent facilement être modifiées à distance. En outre, elles ne peuvent pas être lues immédiatement, puisqu’il faut recourir à un smartphone ou à une tablette électronique pour y avoir accès », peut-on lire dans le compte rendu du Journal officiel du Sénat du 10 avril. « Le contrôle du maire sur le respect par ce dispositif de l’ordre public et de la dignité des lieux (absence de publicité commerciale ou de mentions contraires aux bonnes mœurs) est donc rendu plus difficile. » Sans même parler du repos en paix.

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