person:kevin limonier

  • Kevin Limonier : géopolitique du cyberespace russophone - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=IFqsIm4x7VI

    Quel rôle joue Moscou dans le cyberespace ? À tort ou à raison, la Russie s’est construit une image de cyberpuissance, que les accusations américaines, renforcées par les déclarations du président français, ont grandement contribué à façonner. Kevin Limonier, maître de conférences en études slaves et géopolitique à l’Université Paris VIII - Vincennes-Saint-Denis, vient de publier le livre "Ru.net : géopolitique du cyberespace Notre invité nous décrypte le terrain cybernétique post-soviétique sur le plateau du « 64 minutes le monde en français » sur TV5MONDE.

    #remarquable interview de Kevin Limonier, découvert via @dedefensa, https://seenthis.net/messages/722819 un peu ironique, car visiblement frustré de ne pas se découvrir le seul anti-russophobe ;-)

    KL est suivi – et apprécié ! – ici depuis un bon bout de temps (l’époque où il était doctorant en Russie).

    • Ru.net – Les Éditions l’Inventaire
      Géopolitique du cyberespace russophone
      par Kevin Limonier • mai 2018
      https://editions-linventaire.com/livres/ru-net

      ISBN : 978-2-35597-032-0
      16 x 11 (à la française)
      128 p. mai 2018
      13 €

      À tort ou à raison, la Russie s’est construit une image de « cyberpuissance » que les accusations américaines, renforcées par les déclarations du président français, ont grandement contribué à façonner.

      Kevin Limonier pose ici la question de l’instrumentalisation politique, par la Russie comme par ses adversaires, d’un phénomène technique ayant acquis une immense importance stratégique. La lutte pour son contrôle est en effet susceptible de provoquer des guerres, de déstabiliser des régions entières, ou encore de priver les citoyens de certains de leurs droits les plus fondamentaux.

      Le retour objectif de la Russie sur la scène internationale s’accompagne d’une mise en récit s’appuyant sur un imaginaire issu de la « guerre froide ». C’est à cette « mise en récit » qu’est consacré le quatrième Carnet de l’Observatoire.

      Kevin Limonier est maître de conférences en études slaves et géopolitique à l’Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis.

  • L’étude de l’influence russophile sur le Benallagate : d’énormes failles méthodologiques 9.août.2018 - Les Crises
    https://www.les-crises.fr/l-etude-eu-disinfolab-de-l-influence-russophile-sur-le-benallagate-d-enor

    Suite au buzz déclenché par Nicolas Vanderbiest de EU DisinfoLab sur le “gonflage numérique” de l’affaire Benalla sur Twitter, nous avons publié cet article mardi dernier – regrettant , comme beaucoup, que l’étude complète n’ait pas été disponible au moment des déclarations publiques de l’auteur (comme ici).

    I. Nos 13 questions, et les réactions de EU DisinfoLab
    II. Analyse de l’étude EU DisinfoLab
    III. Partie 2 – Méthodologie
    IV. Partie 3 – Analyse
    V. Partie 1 – Enseignements
    VI. Parties 4 et 5 – Le EU DisinfoLab et FAQ

    I. Nos 13 questions, et les réactions de EU DisinfoLab

    Nous posions 13 questions à l’auteur, en lien avec ses déclarations – nous avons eu depuis quelques réponses :

    1. comment sont identifiés les tweets sur l’affaire Benalla ? Quels sont les mots clefs retenus ?
    2. comment Nicolas Vanderbiest définit-il scientifiquement un “bot” et du “militantisme” ?
    3. comment Nicolas Vanderbiest définit-il scientifiquement un “troll” ?
    4. comment sont traités les Retweets dans l’étude ?
    5. comment Nicolas Vanderbiest définit-il scientifiquement un “gonflage numérique” ?
    6. pourquoi Nicolas Vanderbiest ne donne-t-il pas une dizaine d’autres exemples de même type pour analyser la façon dont se propage l’information sur Twitter ?
    7. comment Nicolas Vanderbiest définit-il scientifiquement un “écosystème russophile” ?
    8. pourquoi avoir choisi de définir spécifiquement un “écosystème russophile” ? Est-il prévu, par déontologie élémentaire, de définir et mener des études avec un “écosystème américanophile”, “écosystème europhile”, “écosystème sinophile” etc…
    9. comment Nicolas Vanderbiest définit-il scientifiquement une personne “russophile” ? Et comment qualifie-t-il une personne qui n’est pas “russophile” – ce qui semble être son cas ?
    10. Nicolas Vanderbiest a-t-il bien ainsi intégré ainsi les comptes dans cet écosystème ? A-t-il tenu compte de volonté de désinformer ? Si oui, comment, quels en sont les critères ? Y a t-il des critères de diffusion de désinformation en lien avec “l’intérêt gouvernemental” ou “l’intérêt américain” ? Sinon, pourquoi ?
    11. Nicolas Vanderbiest a-t-il donc compté les retweets de ce compte PoteRusse comme des tweets ?
    12. pourquoi Nicolas Vanderbiest n’a-t-il pas pris la peine de contacter ce compte avant de le clouer publiquement au pilori, afin de valider son analyse ?
    13. pourquoi analyser simplement le nombre de tweets et non pas leur portée ?

    Pour celles et ceux qui n’ont pas Twitter, lorsque Thomas Guenolé a retweeté notre étude, Nicolas Vanderbiest lui a répondu publiquement ceci (source : son tweet) :

    Si je comprends bien, il ne répond donc pas à la plupart des questions, et nous reproche d’avoir commenté son étude à lui (qui parlait du volume de l’affaire Benalla sur Twitter), et non pas celle concernant le “gonflage numérique” de l’affaire Benalla – étude qui hélas n’était pas disponible quand le billet est sorti, plusieurs jours après ses propres déclarations sur Twitter… Mais il tente régulièrement de faire croire qu’il existait une autre étude avant le 8 aout :

    Ceci étant, ce n’est pas la première fois que ce chercheur pose question – comme il y a un an à l’occasion des MacronLeaks :

    Hélas, il avait alors démontré une capacité d’écoute limitée…

    II. Analyse de l’étude EU DisinfoLab

    #Nicolas_Vanderbiest #EU_DisinfoLab #Benallagate #en_marche #ong #Twitter

  • Dans le numéro d’Hérodote, déjà signalé, un article de Kevin Limonier et Colin Gérard, Guerre hybride russe dans le cyberespace, où l’on retrouve sans surprise les éléments déjà lus ici, p. ex. https://seenthis.net/messages/557267 mais actualisés au prisme des campagnes électorales états-unienne et française.

    Les contributions de K. Limonier, déjà bien présent ici, sur diploweb
    https://www.diploweb.com/_Kevin-LIMONIER_.html

    Géopolitique de la Russie - REVUE HÉRODOTE - Éditions La Découverte
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-G__opolitique_de_la_Russie-9782707197221.html

  • Dernier numéro de la Revue Défense Nationale intitulé « L’ambivalence de la puissance russe »
    http://www.defense.gouv.fr/irsem/page-d-accueil/nos-chercheurs2/dernier-numero-de-la-revue-defense-nationale-intitule-l-ambivalence-de-

    Le dernier numéro de la Revue Défense Nationale intitulé "L’ambivalence de la puissance russe" a été coordonné par Céline Marangé (chercheur Russie, Ukraine et Asie Centrale à l’IRSEM) et Isabelle Facon (FRS - Fondation pour la recherche stratégique).

    Ce numéro a pour ambition d’examiner plusieurs facettes marquantes de la puissance russe afin d’en évaluer les forces et les faiblesses. Il cherche aussi, à travers l’exemple russe, à faire réfléchir à « l’impuissance de la puissance ». Pour la Russie comme pour tout autre acteur majeur, l’affirmation de la puissance comporte des risques et peut engendrer de nouveaux défis. Ainsi, le renforcement de l’outil militaire et la quête de reconnaissance n’ont pas toujours eu les effets escomptés par Moscou.

    AVANT PROPOS

    Russie : La confiance retrouvée (Hélène Carrère d’Encausse)

    INTRODUCTION

    L’ambivalence de la puissance russe (Isabelle Facon et Céline Marangé)

    PERSPECTIVE STRATÉGIQUE

    La projection de la puissance

    Les Nations Unies, un multiplicateur d’influence pour la Russie (Anne de Tinguy)

    La relation russo-chinoise à l’ombre de la nouvelle administration américaine (Valérie Niquet)

    L’intervention de la Russie dans le conflit syrien (Eugène Berg)

    La stratégie maritime russe en mer Noire (Igor Delanoë)

    L’évolution de la présence des forces armées russes en Crimée depuis 2014 (Robert Hazemann)

    Le nucléaire russe : un instrument de dissuasion et d’intimidation (Céline Marangé)

    « Qui s’y frotte s’y pique » : la Russie et le déni d’accès (A2/AD) (Guillaume Lasconjarias)

    Russia’s arms exports : successes and challenges (Tomas Malmlöf)

    L’éducation patriotique et militaire, un avatar de l’époque soviétique ? (Tatiana Jean)

    Les forces et faiblesses stratégiques

    La politique gazière de la Russie en Europe et Asie (Catherine Locatelli)

    Adapter les réseaux de transport eurasiens : réussites et défis (Jean Radvanyi)

    La Russie à la reconquête de sa puissance spatiale (Isabelle Sourbès-Verger)

    La Russie et le cyberespace, mythes et réalités d’une stratégie d’Etat (Nicolas Mazzucchi)

    Finding the ’golden mean’ : Russia’s resource commitment to defence (Julian M. Cooper)

    Vieillissement et renouvellement des forces navales russes (Alexandre Sheldon-Duplaix)

    L’aéronautique militaire russe face à de nouvelles incertitudes (Konstantin Makienko)

    Le renouvellement de la flotte de blindés : un investissement essentiel pour moderniser l’armée russe (Marc Chassillan)

    Le dilemme de sécurité

    Les réponses de la Russie aux politiques de l’Union européenne, sources d’insécurité dans leur voisinage commun ? (Laure Delcour)

    Les pays nordiques face aux actions de la Russie en mer Baltique et à Kaliningrad (Barbara Kunz)

    La Russie vue de Pologne : entre crainte, concurrence et poids de l’histoire (Amélie Zima)

    Le positionnement stratégique des pays baltes face à la Russie (Zivile Kalibataite)

    L’Organisation du Traité de Sécurité Collective : une réaffirmation du leadership russe en Eurasie postsoviétique ? (David Teurtrie)

    Les relations militaires de la Russie avec le Bélarus : une alliance qui laisse Moscou sur sa faim (Anaïs Marin)

    La présence militaire russe dans le Caucase du Sud (Gaïdz Minassian)

    La Tchétchénie de Kadyrov, atout ou menace pour l’État russe ? (Anne Le Huérou et Aude Merlin)

    MÉMOIRE STRATÉGIQUE

    Hélène Carrère d’Encausse, « La pénétration soviétique au Moyen-Orient », Revue de Défense nationale, mai 1957.

    Marie-Alix Paris, « Aspects de la politique intérieure soviétique », Revue de Défense nationale, octobre 1977.

    Victor-Yves Ghebali, « La conférence sur la sécurité et la coopération en Europe à l’ère Gorbatchev », Revue de Défense nationale, octobre 1987

    COMPTES RENDUS DE LECTURE

    Igor Delanoë. Russie. Les enjeux du retour au Moyen-Orient, Paris, L’Inventaire, 2016, 126 p. (par David Teurtrie)

    Jean-Robert Raviot (dir.), Russie : vers une nouvelle Guerre froide ?, La Documentation française, collection Doc’ en poche – Place au débat, 2016, avec les contributions de Taline Ter Minassian, Sophie Lambroschini, Kevin Limonier, Maxime Audinet, 184 p. (par Isabelle Facon)

    Jean Radvanyi, Marlène Laruelle, La Russie entre peurs et défis, Armand Colin, collection Perspectives stratégiques, 2016, 236 p. (par Isabelle Facon)

    Guillaume Serina, Reykjavik, 1986 : Le sommet de tous les espoirs, Paris, L’Archipel, 2017, 264 p. (par Eugène Berg)

    General Sir Richard Shirreff, War With Russia. An Urgent Warning from Senior Military Command. A Novel, New York, Quercus, 2016, 412 p. (par Guillaume Lasconjarias)

    Andreï Kozovoï, Russie, réformes et dictatures, Paris, Perrin, collection Tempus, 700 p. (par Eugène Berg)

    Nicolas Werth, Les Révolutions russes, Paris, PUF, collection QSJ, 126 p. (par le colonel Jérôme Pellistrandi)

    Jean Lopez, Lasha Otkhmezuri, Joukov, Perrin, Paris, 2013, 736 p. (par Yves Boyer et Nicolas Haupais)

    Yves Gauthier, Gagarine ou le rêve russe de l’espace, Paris, Ginkgo éditeur, 2015, 374 p. (par Eugène Berg)

    Le sommaire est disponible à cette adresse :

    http://fr.calameo.com/books/000558115999b7287110d

    Le numéro peut être commandé au format papier ou pdf en ligne sur le site de la revue :

    http://www.defnat.com/revue-defense-nationale.php

    Il peut être acheté dans ces librairies :

    http://www.defnat.com/boutique/points-de-vente.php

    Droits : IRSEM

    #russie #géopolitique

  • Who had an e-mail address in Soviet Union ? – Poussières d’empire
    https://villesfermees.hypotheses.org/446

    This map was made with data extracted from the Soviet UUCP map, in its summer 1991 version. The Unix-to-Unix Copy Protocol (UUCP) refers to a suite of computer programs and protocols allowing remote execution of commands and and based on mutual cooperation. Reaching a remote computer in UUCP net required to know exactly the path data would follow. For example, reaching a computer located in Moscow from Novosibirsk required to know addresses of the machines the data would go through between these two cities. As the shape of the network was constantly changing, an effort rapidly emerged to build a map of the connections between machines. Each system administrator would submit, by e-mail, a list of the systems to which theirs would connect, along with a ranking for each such connection. These submitted map entries were processed by an automatic program that combined them into a single set of files describing all connections in the network. These files were then published monthly in a newsgroup dedicated to this purpose. The UUCP map files could then be used by software such as « pathalias » to compute the best route path from one machine to another for mail, and to supply this route automatically. The UUCP maps also listed contact information for the sites, and so gave sites seeking to join UUCPNET an easy way to find prospective neighbors.
    In Soviet Union, UUCP map was managed by engineers working at the Kurchatov Institute for nuclear researches. They were closely working with people from Relcom, the first Soviet ISP.

    #ex-urss #internet #soviétisme

  • Comment dit-on #infoguerre en russe ? Maskirovka | Boîtes noires
    http://www.telerama.fr/medias/cyberguerre-hackers-russes-attention-au-brouillard,152121.php

    Et c’est ici que les choses se gâtent. Dans le monde occidental, pouvoirs politiques et états-majors militaires voient Internet comme un territoire à conquérir, un espace à coloniser : les Etats-Unis possèdent leur Cyber Command ; la France veut le sien. Un tel distinguo entre le monde réel et ses ramifications numériques n’existe pas sur les terres de Poutine. Dans un ouvrage collectif récemment paru à la Documentation française, le chercheur Kevin Limonier l’explique parfaitement :

    "Les conceptions occidentale et russe de sécurité du cyberespace diffèrent sensiblement. A Moscou, on préfère parler d’espace informationnel (...) Cette divergence de terminologie n’est pas simplement rhétorique : elle marque des visions radicalement différentes du monde numérique. En effet, la notion d’espace informationnel (informatsionnoe transtvo) désigne une réalité bien plus vaste que celle de #cyberespace : elle englobe les réseaux numériques, mais aussi tous les supports et moyens de diffusion de l’information (presse écrite, télévision, radio...). Contrairement à la position américaine, la pensée stratégique russe ne reconnaît pas l’existence propre d’un cyberespace distinct qui nécessiterait l’adoption de règles de gouvernance et la reconnaissance de modes d’action spécifiques. Dans son acception russe, le cyberespace n’est pas un champ d’action en soi, mais le prolongement des divers moyens d’action politiques, économiques ou militaires de l’Etat ; c’est une simple caisse de résonance. Dans ce contexte, les cyberattaques contre l’Estonie, la Géorgie puis l’Ukraine (en 2007, 2009 et 2014, NDLR) sont liées à une logique d’action qui dépasse les seuls réseaux informatiques."

    Deux doctrines se font face : l’une fait le pari pascalien de l’existence d’une #cyberguerre ; l’autre ne voit qu’une stratégie de la tension globale, qui s’exprime par tous les canaux possibles ; l’une condamne des attaques informatiques commanditées par une puissance étrangère ; l’autre a tout intérêt à entretenir le doute à coup de gros mensonges et de semi-vérités. Ce n’est pas un hasard si les Russes ont un mot mou, liquide, pour désigner l’art de la désinformation militaire : maskirovka. Dans la guerre de l’information (que certains veulent à tout prix nommer « post-vérité »), tout est question de perception. Il s’agit moins de dévaluer la vérité que d’empêcher son discernement. Dès lors, interrogeons-nous. Quand le Washington Post révèle le hacking d’une centrale électrique le long de la côte Est, faut-il se concentrer sur l’attaque ou sur la rumeur ? Qu’est-ce qui intéresse le plus le Kremlin : les piratages ou le bruit qui les entoure ?

    Tu me feras un cours de terminologie russe, @hlnrichard ?

  • Il est temps de refonder une école française de pensée stratégique sur la #Russie

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/06/02/il-est-temps-de-refonder-une-ecole-francaise-de-pensee-strategique-s

    C’était il y a un peu plus d’un an ...

    Il est temps de refonder une école française de pensée stratégique sur la Russie

    Le Monde.fr | 02.06.2015 à 12h37 • Mis à jour le 02.06.2015 à 12h45

    Depuis plus d’un an et demi, la crise ukrainienne a mis en lumière le dynamisme des recompositions (géo)politiques dans l’espace postsoviétique : cette région du monde est en mouvement, et ce mouvement impacte directement l’espace européen. L’enjeu est loin d’être limité à l’avenir des marges orientales de l’Europe. La Russie et l’Europe partagent un même continent, et ne peuvent avoir des trajectoires historiques cloisonnées.

    La crise ukrainienne – de la Crimée au Donbass – a également révélé à quel point le paysage stratégique français était polarisé sur la question. Non qu’il faille viser l’unanimité des points de vue. Mais on ne peut qu’être inquiet de la pauvreté relative du débat stratégique. Comme souvent concernant l’espace postsoviétique, seules les positions radicales aux deux extrêmes du spectre – la simple reproduction du discours du Kremlin, ou le renouveau d’une russophobie viscérale – se sont exprimées. Diabolisation et dénonciations ont laissé l’opinion publique, les médias et les cercles de décision politiques et économiques dans l’impasse intellectuelle et stratégique.

    Cette situation est le résultat des nombreuses années durant lesquelles la Russie et les pays de l’ex-URSS ont été considérés comme les parents pauvres du débat stratégique français. L’État s’est largement désinvesti de son soutien à la production d’un savoir sur la région, accélérant la chute des études russes et eurasiennes dans les universités françaises, et siphonnant les fonds alloués à la connaissance des langues et contextes locaux. Dans les centres d’analyse stratégique, la zone Russie-Eurasie est devenue un secteur marginal, les jeunes esprits brillants étant invités à s’investir dans des sujets plus porteurs, ou n’arrivaient pas à accéder aux lieux de visibilité. Bien sûr, dans ce climat morose de désintérêt pour la région, quelques exceptions ont tenu bon et ont appris à gérer au mieux la rareté des fonds, de ressources humaines et de soutien administratif.

    Il manque toutefois à la France une école de pensée globale structurée autour de trois grands enjeux :
    – Faire dialoguer les spécialistes des questions de politique intérieure, d’identité et de culture avec ceux qui s’occupent du secteur économique et des politiques étrangères et de défense. On a vu à quel point la crise ukrainienne était au carrefour des questions intérieures et des questions internationales – et les guerres de mémoire en cours n’en sont qu’à leurs débuts.
    – Favoriser le dialogue, courant dans le monde anglo-saxon mais absent en France, entre les think tanks et la recherche universitaire.
    – Replacer les enjeux liés à la Russie dans un contexte global qui touche l’Europe de plein fouet : viennent à l’esprit, parmi bien d’autres, flux migratoires, désespérance sociale qui pousse à la radicalisation, nouvelles infrastructures transcontinentales chinoises, etc.

    Sur la base d’un tel constat, il est temps de refonder une école française de pensée stratégique sur la Russie. Temps de faire tomber les clichés sur une Russie qui ne serait qu’un monstre froid avide d’expansion territoriale, ou à l’autre extrême, d’une Russie seule en mesure de sauver l’Europe de ses démons libéraux et transatlantiques. Temps d’avoir une vision proactive vis-à-vis de la Russie et de mettre en place de nouvelles plateformes où la recherche sur ce pays puisse s’élaborer en prenant en compte la profondeur historique, la dimension économique, les contextes locaux ou encore l’expression du pluralisme qui existe en Russie même. Temps que tous ceux qui contribuent à la prise de décision puissent s’appuyer sur des analyses objectives – qui intègrent aussi bien le long passé des relations franco-russes que les tensions et rivalités contemporaines – et soient libérés des différents lobbies qui se sont multipliés ces dernières années, et qui cherchent à influencer nos perceptions.

    L’Allemagne vient de décider, en janvier 2015, de financer un nouvel institut d’étude entièrement dédié à la Russie et l’espace eurasiatique, doté d’un budget de 2,5 millions d’euros. La France aurait avantage à suivre cet exemple. Il ne s’agit pas de mettre en place une nouvelle institution qui viendrait s’ajouter aux autres mais de créer des synergies nouvelles dépassant les traditionnels blocages franco-français et les concurrences institutionnelles, ainsi que de générer des analyses collectives libérées de concepts trop chargés idéologiquement.

    Il serait dommageable que Paris reste silencieux sur des enjeux qui touchent à l’avenir de l’Europe. De plus, une nouvelle école de pensée stratégique sur la Russie servira également de relais de la politique française d’influence globale au sein de l’Union européenne et dans le dialogue avec les États-Unis.
    Une certitude demeure : la Russie sera encore là dans les prochaines décennies. Mieux la comprendre doit nous permettre d’anticiper les trajectoires stratégiques pour affirmer les intérêts de la France et de l’Europe dans cette aire géopolitique essentielle.

    Mathieu Boulègue, associé pour le cabinet de conseil AESMA, Pôle Eurasie
    Isabelle Facon, chercheur, Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS)
    Kevin Limonier, chercheur, Institut Français de Géopolitique, Université Paris VIII
    Marlène Laruelle, professeur, Elliott School of International Affairs, George Washington University
    Jérôme Pasinetti, président du cabinet de conseil AESMA
    Anaïs Marin, Marie Curie Fellow, Collegium Civitas, Varsovie
    Jean Radvanyi, professeur des universités, INALCO
    Jean-Robert Raviot, professeur, études russes et post-soviétiques, Université Paris Ouest Nanterre
    David Teurtrie, chercheur associé au Centre de recherches Europe-Eurasie (CREE), INALCO
    Julien Vercueil, maître de conférences de sciences économiques, INALCO
    Henry Zipper de Fabiani, ancien ambassadeur de France

    #ex-urss #soviétisme

  • Cartographier les routes de l’Internet grâce à la commande #Traceroute : l’exemple du #Caucase du sud

    Cet article présente les résultats préliminaires d’une expérience conduite à partir d’outils conçus pour les administrateurs réseaux afin d’imaginer de nouvelles méthode de cartographie des #flux de #données échangés sur Internet à partir de l’exemple de la #Géorgie et de l’#Azerbaïdjan.


    https://villesfermees.hypotheses.org/410

    #Internet #cartographie #visualisation
    cc @fil via @ville_en

  • Le « fantasme » d’UVB76, entre théorie du complot et culte du mystère | La Dame de Pique

    http://www.ladamedepique.ru/article/fantasme-duvb76-theorie-complot-et-culte-mystere

    Le « fantasme » d’UVB76, entre théorie du complot et culte du mystère
    19/06/2014 - 05:57 Par KEVIN LIMONIER
    Connaissez-vous UVB76, cette mystérieuse fréquence militaire russe qui émet depuis les années 1970 sans que l’on sache vraiment pourquoi ? Dans le cadre de ses travaux consacrés aux représentations de la puissance technologique de la Russie, le chercheur français Kevin Limonier revient sur quelques anecdotes aussi amusantes qu’évocatrices, qui illustrent bien l’image particulière dont la Russie et son complexe technologique continuent de bénéficier vingt ans après la fin de la guerre froide.

    #russie #ex-urss #soviétisme #guerre_froide

  • Sur Dubna,
    1. les excellents billets de Kevin Limonier sur son blog Poussières d’Empire
    2. une visite (slovaque) en février 2013
    3. statues monumentales : Lénine et Staline

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    Kevin Lemonier enseigne à Moscou et fait une thèse en géopolitique, Les anciennes villes fermées de Baïkonour, Dubna et Sébastopol. Analyse des mutations de la puissance territorialisée . Il a écrit 4 billets sur Dubna.

    Dubna est située sur la Volga au nord de Moscou, à la frontière des oblasts de Moscou et de Saint-Pétersbourg (la frontière a été déplacée pour intégrer la partie de la ville sur la rive droite). Site d’un centre de recherches nucléaires, elle a donné son nom à un élément, le dubnium (numéro atomique 105)

    • Dubna, entre guerre froide et douceur de vivre (mars 2011)
    http://villesfermees.hypotheses.org/62
    Étude de documentation avant visite.
    Ville fermée mais pas trop…


    Vue de la rue Lesnaja. Photographie prise par P. Zol’nikov, date inconnue.


    Salle internationale de conférence. Photographie prise par P. Zol’nikov, date inconnue.

    Ainsi, Dubna s’avère être un objet d’étude beaucoup plus complexe que j’ai bien voulu l’imaginer au départ. Loin d’être monolithique, la ville semble bâtie sur un modèle de privilège qui sied bien peu à l’idéologie socialiste, là où dans d’autres villes fermées ont pu être construits des Rajon suivant le principe des sotsgorod (Sébastopol, Baïkonour). La fermeture y semble moindre du fait de son caractère international, et je pense que la comparaison avec Sébastopol et Baïkonour s’avère prometteuse sur le plan de l’urbanisme et des pratiques urbaines à l’époque soviétique.

    • Carnet de terrain : premiers pas dans une ancienne ville soviétique d’élite, Dubna (mai 2011)
    http://villesfermees.hypotheses.org/88


    Au centre ville, sur la rue Joliot-Curie. Une ancienne maison de chercheur.

    Dubna est ainsi un « territoire de puissance » assez étonnant. Au contraire d’autres lieux d’accomplissement du projet idéologique de l’URSS, la puissance a ici un visage agréable, loin des villes fermées de l’Oural ou de la Baltique. En fait, il semblerait que Dubna ait été, et soit encore l’antithèse d’une ville fermée. Avec sa population issue de tous les pays du pacte de Varsovie, ses magasins bien achalandés, ses rues et ses cours ombragées, Dubna a plutôt été la « vitrine » d’une puissance à taille humaine dont l’ultime finalité est le bien commun, la paix et le progrès scientifique. En gros, une illustration dans le territoires de ces « lendemains qui chantent », ou tout du moins de cette dialectique libératrice, de cet ordre matérialiste qui, par la connaissance, devait triompher du chaos d’une nature indomptée dont les démocraties bourgeoises ne seraient que l’expression politique. Car Dubna a aussi été un territoire de la Guerre Froide, ne l’oublions pas !

    • Les spécialistes allemands à Dubna : mise au secret et privilège au lendemain de la seconde guerre mondiale (1946-1953) (juin 2011)
    http://villesfermees.hypotheses.org/100

    Sur la rive droite était située une usine d’aviation (1939) où furent regroupés les ingénieurs allemands élaborant missiles et réacteurs, sous la houlette de Béria et plus particulièrement d’un de ses adjoints, Ivan Serov.

    • Réflexions sur une « iconologie territoriale » de l’URSS. Le cas de Bruno Pontecorvo (juillet 2011)
    http://villesfermees.hypotheses.org/118
    B. Pontecorvo, juif italien, élève de Fermi, émigré en France (1937),aux États-Unis (1940), puis au Canada (1943) où il participe aux recherches sur l’énergie nucléaire. Il passe à l’Est au moment de l’affaire Rosenberg. Il meurt à Dubna en 1993.

    C’était en 1962. Bruno Pontecorvo ainsi que la plupart des physiciens de Dubna croyaient encore à la marche radieuse vers le communisme.


    "L’atome n’est pas un soldat, l’atome est un travailleur !"
    Slogan inscrit sur le mur d’un immeuble de Dubna

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    Naukograd Dubna — Ville scientifique de Dubna
    http://www.vlaky.net/zeleznice/spravy/5004-Naukograd-Dubna (en slovaque)

    le synchrophasotron

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    La statue de Lénine (construite en 1937, 25 mètres, deuxième plus haute de Russie)

    et, en vis-à-vis, la statue de Staline, démolie en 1963.
    http://rusmania.com/imgsrv/central_district/moscow_region/dubna/2-stalin_monument.jpg

    Lénine, recto

    Lénine, verso


    certains font du mauvais esprit…

    Leurs emplacements (on remarquera le brutal changement de saison…)
    https://maps.google.com/maps/ms?msid=216619086679528259791.0004eb5b9fc56bb8bd689&msa=0&ll=56.729705,

  • La Russie dans le marché mondial du gaz : une suprématie contestée ?

    http://www.fondation-res-publica.org/La-Russie-dans-le-marche-mondial-du-gaz-une-suprematie-contes

    Étude cartographique réalisée pour la Fondation Res Publica par Kevin Limonier, allocataire de recherche et moniteur d’enseignement supérieur, Institut Français de Géopolitique (Université Paris 8) et David Amsellem, doctorant-allocataire de recherche au Centre de Recherche et d’Analyse Géopolitique (CRAG), Université Paris VIII.

    #gaz #énergie #russie