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  • #Droit_d’asile : entre #répression policière et #chantage financier

    OPINION. La politique d’asile restrictive menée par le Département fédéral de justice et police dirigé par la socialiste Simonetta Sommaruga est injustifiable, estime le professeur honoraire de l’Université de Lausanne Claude Calame.

    Par la presse, nous avons appris que depuis le 1er octobre 2016 le Département fédéral de justice et police a jugé opportun de punir le Canton de Vaud. Son Secrétariat d’Etat aux migrations a supprimé, dans plus d’une centaine de cas, la subvention accordée aux cantons pour l’aide sociale, l’assurance maladie obligatoire et l’encadrement des requérantes et requérants d’asile ; en l’occurrence la somme en jeu tourne apparemment autour du million de francs.

    La cheffe du département a justifié cette mesure de #rétorsion en invoquant l’une des dispositions qu’elle a introduites dans la dernière version de la loi sur l’asile, entrée en vigueur le 1er octobre 2016. Le nouvel article 89.b.2 précise : « Si le fait de ne pas remplir ses obligations en matière d’exécution comme le prévoit l’art. 46 ou de ne les remplir que partiellement entraîne une prolongation de la durée du séjour de l’intéressé en Suisse, la Confédération peut renoncer à verser au canton les indemnités forfaitaires. » La Confédération « peut » et non pas « doit ». Une fois encore, Mme Simonetta Sommaruga donne des textes de #loi l’interprétation la plus restrictive et en exige l’application la plus sévère qui soit.

    Traumatisme des renvois

    Certes, cela ne nous a pas échappé : au lendemain même de l’acceptation en juin 2016, par voie de référendum, d’une loi qui avait été donnée comme favorable aux requérant.es d’asile par l’accélération prévue du traitement des demandes, Simonetta Sommaruga s’est permis de tancer en particulier le Canton de Vaud. Celui-ci manquerait à son devoir d’expulsion des déboutées et déboutés de l’asile, toutes catégories confondues.

    Les conséquences de cet avertissement ne se sont pas fait attendre : interventions brutales de la gendarmerie dans les centres de l’EVAM, séparation arbitraire de familles en vue de l’expulsion, comparution de #déboutés les fers aux pieds devant le juge de paix, arrestations de réfugiés en pleine rue, #assignations_à_résidence en vue du renvoi, mesures d’intimidation auprès des personnes qui tentent de soutenir les « #dublinés ». Ils ne sont autres que des demandeurs d’asile, qu’au mépris de la #clause_de_souveraineté offerte par les accords de Dublin III signés par la Suisse, on renvoie dans le pays où ils ont été enregistrés à l’occasion de leur entrée dans l’Union européenne ; il s’agit en général de l’Italie ou de la Grèce qui sont contraintes d’assumer des dizaines de milliers de demandeuses et demandeurs d’asile.
    Aux traumatismes subis dans le pays d’origine par les faits de guerre ou par les violences qui provoquent l’exil, aux traumatismes endurés dans des parcours terrestres puis maritimes marqués par des rackets, viols, réduction en esclavage, enfermement en camp de concentration, sinon par la mort dans le naufrage d’embarcations de fortune, s’ajoutent, par la politique inflexible conduite par le SEM sous la direction de Simonetta Sommaruga, ministre socialiste, les traumatismes de #renvois et d’#expulsions marqués par la contrainte et le mépris : exécutés dans des conditions indignes de la personne humaine à l’issue d’arrestations musclées, certains « vols spéciaux » ont débouché sur la mort de personnes qui, pour seul délit, ont tenté de fuir une situation de précarité physique et psychique extrême et de trouver un abri en Suisse.

    Diminution drastique des demandes

    La conséquence est double. D’une part, cette politique répressive a conduit à une diminution drastique des demandes d’asile en Suisse : 39 523 demandes déposées au SEM en 2015 (sans battre le « record » de 1999 : plus de 46 000), 27 207 en 2016, 18 088 en 2017 (avec un taux d’acceptation de 25% seulement) ! En contraste, les étrangers fortunés continuent à être accueillis sans la moindre question posée sur l’origine de leur patrimoine ; ils continuent à pouvoir acquérir les appartements de luxe érigés à leur intention sur les rives de nos lacs, profitant du fait que l’investissement dans l’immobilier n’est pas soumis à la (faible) loi contre le blanchiment de l’argent sale.

    D’autre part, Mme Simonetta Sommaruga, par une politique d’asile axée sur l’expulsion, est parvenue à aider l’UDC à dresser la population contre les réfugiées et réfugiés, tout en faisant fi des droits élémentaires d’hommes, de femmes et d’enfants en état de grande précarité. La Suisse a pourtant tous les moyens, financiers, politiques et moraux, pour les accueillir.

    https://www.letemps.ch/opinions/2018/01/30/droit-dasile-entre-repression-policiere-chantage-financier
    #Suisse #renvois #Vaud

  • Sur France culture, une série d’émission sur le thème « Cartes, territoires et espaces politiques »

    http://www.franceculture.fr/emission-les-nouvelles-vagues-politique-15-cartes-territoires-et-espac

    Toute cette semaine, les Nouvelles Vagues sont politiques.

    Aujourd’hui, c’est la cartographie politique qui nous intéresse. Nous sommes avec Jacques Levy, professeur de géographie politique à Lausanne, co-fondateur du site Espace Temps. Nous réfléchissons à l’intégration de la géographie dans les sciences humaines et sociales au cours des années 70, jusqu’à aujourd’hui, où les cartes électorales, les territoires « à prendre » et les théories sociales des espaces sont courants dans l’appréhension et l’analyse du fait politique.

    #cartographie #espace #territoire #géopolitique #représentation #imaginaire

  • Visite guidée : l’univers foisonnant d’Aloïse Corbaz - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/scenes/visite-guidee-l-univers-foisonnant-d-aloise-corbaz,125542.php

    http://www.dailymotion.com/video/x2myqmy_visite-guidee-aloise-corbaz-en-constellation-au-lam-de-villeneu

    Figure historique de l’art brut, Aloïse Corbaz (1886-1964) en est aussi l’une des plus singulières. Pour avoir fauté avec un prêtre défroqué, la jeune fille de Lausanne est éloignée (en Allemagne). Préceptrice à la cour de l’empereur Guillaume II à Potsdam, elle en tombe raide amoureuse. De retour en Suisse, ses élans pacifistes et passionnels sont jugés déraisonnables. Elle est placée à l’asile en 1918 et n’en sor­tira plus. Aloïse commence alors à dessiner au crayon des figures de princesses sur des papiers récupérés. Puis passe aux dessins en couleur lorsqu’on lui fournit des craies grasses et des feuilles, assemblées pour obtenir de grands formats. Durant des décennies, elle fera du repassage le matin et du dessin l’après-midi. L’exposition du LaM, cheminant par thèmes, telles les marottes de la demoiselle, présente 250 œuvres de cette créatrice cultivée et férue d’opéra, qui a passé un demi-siècle à dessiner le même univers obsessionnel sans jamais se répéter. Préservée et diffusée par ses médecins à partir des années 1930, l’œuvre fut regardée par les artistes du XXe siècle, et réciproquement, comme en témoignent des tableaux de Chagall, Picasso ou Léger présentés en regard. Personnages d’opéra, amoureux enlacés, reines et grands hommes, Aloïse orchestre en traits curvilignes un univers d’opulence et de couleurs dont elle est la démiurge. Ses héros aux regards vides s’enlacent, les seins jail­lissent des robes, tétons en bouton de rose, sexes d’homme en queue de paon. Au centre du parcours, le Cloisonné de théâtre est son apothéose. L’œuvre monumentale (14 × 1 m), composée de feuilles de kraft cousues entre elles, déroule une autobiographie scénique. Sous les feux de la rampe, elle offre toute la complexité et tout l’amour de son monde.

    #art #femmes #folie #Suisse

  • La Fédération jurassienne - un compte rendu dans la revue Dissidences
    http://dissidences.hypotheses.org/3090

    Édité initialement en 1971 (L’Age d’homme, Lausanne), réédité vingt ans plus tard (Canevas, Saint-Imier, 1991), cet ouvrage n’était plus disponible depuis de nombreuses années. Sa lecture, agrémentée d’une préface actualisée, permettra à des lecteurs plus jeunes de découvrir ce pan de l’histoire ouvrière. Si Marianne Enckell précise bien qu’ « il ne s’agit pas d’un ouvrage d’érudition », elle a pris soin de compléter la bibliographie en fin de volume, même si son récit demeure tributaire des mémoires du témoin décisif que fut James Guillaume (L’Internationale, documents et souvenirs, Paris, Champ libre, 2 vol., 1985. Édition originale 1905-1910).

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/00RUPTURE-fedejura2_29.jpg

    #édition #livres #histoire #anarchisme