person:louise michel

  • CVN - Convention Vie et Nature - De la cohérence
    http://www.ecologie-radicale.org/media/editos/1717-de-la-coherence

    Lettres de Gérard Charollois

    23 mars 2019

    De la cohérence

    La complexité du monde enfume bien des esprits empêtrés dans des incohérences politiques.
    Ainsi, vous rencontrerez des « décroissants » reprenant les accusations des pires lobbies contre les « animalistes » et des « animalistes » oublieux de la compassion due à l’humain.
    Avec Louise Michel, avec Rosa Luxembourg, j’en appelle à cet élémentaire cohérence qui élève une société vers un haut degré de sensibilité envers tout être possédant un intérêt légitime à vivre et à ne pas souffrir.
    Aux « décroissants », j’oppose un hédonisme altruiste et je propose une distinction entre le vrai progrès qui améliore la vie, progrès désirable, et la croissance spéculative et quantitative des capitalistes qui confondent progrès humain et profit personnel au détriment de l’homme et de la nature.
    Je discerne chez certains penseurs de la « décroissance » un sado-masochisme déprimant, une volonté de mortification punitive et de culpabilisation.
    Le malheur n’a pas besoin qu’on lui tienne la main. Que l’énergie de l’homme se tourne vers la vie, l’épanouissement, la satisfaction des besoins et des désirs !
    Que la politique crée, sinon le bonheur, ce qui n’est pas de son ressort, du moins les conditions du bonheur !
    Mais que cette quête légitime s’accompagne d’une extension du domaine de la compassion.
    Substituons à la croissance pour la croissance des « traditionalistes », une croissance purement qualitative avec le souci, impérieux devoir moral, de ne pas cancériser la terre et de laisser aux autres espèces leur place à nos côtés.
    Bref, des humains pas plus nombreux, mais plus heureux !
    Quant à « l’animalisme », il serait, en cohérence philosophique, incompatible avec une misanthropie aigre.
    J’entends que des humains nous révulsent par leurs stupides cruauté et cupidité et que nous ne sommes pas de la même espèce que les chasseurs, les amateurs de corrida, tous les tortionnaires.
    Mais, qu’est-ce qu’un humain ?
    Notre espèce n’est pas condamnée à demeurer nuisible, cruelle, dévastatrice.
    Si l’humain peut s’avérer infernal, ennemi de tout ce qui vit, hermétique à la détresse de ses semblables, calamiteux pour la biosphère, nombre d’humains accèdent à un niveau bien supérieur de conscience.
    Ces humains enfin humanisés méritent notre compassion d’où l’indissoluble lien éthique entre l’écologie et le social, entre la lutte contre les actes de cruauté envers les animaux, contre les destructions des sites et les combats pour la répartition plus équitable des richesses.
    Ces jours-ci en France, l’heure est, à juste titre, à l’union de ceux qui pensent à la fin du mois et ceux qui pensent à la fin du monde, car ce sont les mêmes.
    Pour élever le niveau de vie, pour faire reculer les maladies et la mort, militons pour une croissance qualitative et le vrai progrès.
    Pour éviter la fin du monde vivant, mettons la vie et non l’argent au centre des valeurs et ouvrons la chasse à la secte dite « libérale » qui alimente une infime poignée de parasites sociaux pollueurs, exploiteurs, attardés dans leur méconnaissance des mécanismes régissant la biosphère et arriérés éthiques oublieux du devoir d’empathie.

    Gérard CHAROLLOIS

  • Mathilde Larrère : « Les féministes actuelles devraient se revendiquer de la Commune »
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/22/mathilde-larrere-les-feministes-actuelles-devraient-se-revendiquer-de-la-

    L’enseignante-chercheuse à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée déplore un manque d’intérêt, de la part des militantes d’aujourd’hui, pour les révolutions du XIXe siècle. Elle rappelle en quoi l’insurrection de 1871 a été un moment majeur de l’histoire des femmes. Source : Libération

    • Parce que semi #paywall :

      Mathilde Larrère : « Les féministes actuelles devraient se revendiquer de la Commune »
      Gabriel Pornet, Libération, le 22 mars 2019

      Pour l’historienne Mathilde Larrère (1), limiter le féminisme et la citoyenneté à la question du droit de vote est une erreur, conduisant à effacer des mémoires une partie essentielle de notre passé politique. Elle souligne l’importance des communardes et l’implication constante des femmes dans les révoltes populaires.

      Quelle est la différence entre le rôle joué par les femmes durant la Commune et durant les autres révolutions ?

      Ce qui progresse, avec la Commune, c’est qu’on les accepte plus comme combattantes. En 1830, il y avait quelques femmes sur les barricades, pas beaucoup, et certaines y allaient déguisées en hommes. C’était pareil en 1848 : elles préparaient les cartouches, jouaient un rôle à l’arrière. En 1871, elles réussissent à faire des bataillons de femmes et tiennent même quelques barricades. La plus célèbre est celle de la place Blanche, même si son existence est discutée.

      Certaines femmes portent un uniforme pendant la Commune ?

      Oui. Durant les procès, on leur reproche par exemple d’avoir été arrêtées avec un pantalon… Elles ne font pas partie de la garde nationale, mais le réclament, et certaines mettent un semblant d’uniforme, un pantalon, comme une revendication – sans compter que c’était effectivement plus pratique pour combattre.

      Selon Jacques Rougerie, sous la Commune, les préoccupations ne sont pas à proprement parler « féministes »… (2)

      Jacques Rougerie a fait l’erreur classique, à savoir réduire le féminisme à la question du droit de vote. Au XIXe siècle, le fait qu’on le leur refuse n’est pas le premier problème des femmes. La revendication n’est pas absente, mais elle n’est pas prioritaire. Elles se battent beaucoup plus pour le droit au travail, pour la suppression des dispositions inégalitaires du code civil et surtout pour la fin de l’incapacité civile des femmes mariées, mais aussi pour le droit à l’instruction, pour le droit d’avoir des armes… Si on prend ça en compte, alors on peut considérer qu’il y a des demandes féministes clairement formulées au cœur de la Commune. Simplement, elles ne réduisent pas le citoyen et le pouvoir politique au seul bulletin et demandent bien plus que l’accès aux urnes.

      Qu’obtiennent-elles concrètement ?

      Elles obtiennent une forme d’engagement, de la part de la Commune, à établir l’égalité salariale (difficile de savoir si ça a été mis en place ; cela semble avoir été le cas dans quelques ateliers associatifs). Elles acquièrent aussi, ce qui est très important dans leur esprit, la reconnaissance des concubines et des enfants illégitimes : les pensions pour les femmes de gardes nationaux tués doivent désormais être également versées aux femmes non mariées. C’est fondamental, surtout que dans le milieu ouvrier, on se marie très peu. Elles obtiennent aussi l’interdiction de la prostitution, un combat important contre la domination masculine : il y a de beaux textes de Louise Michel à ce sujet. Les femmes sont aussi très mobilisées dans le domaine de l’instruction. Elles créent notamment des écoles de filles et envisagent également une éducation beaucoup plus mixte.

      On connaît bien Louise Michel, mais qui sont les autres militantes sous la Commune ?

      Nathalie Le Mel, Elisabeth Dmitrieff, André Léo, Blanche Lefebvre, Victorine Brocher, Marguerite Tinayre, Aglaé Jarry… et toutes les militantes de l’Union pour la défense de Paris et les soins aux blessés, qui pour beaucoup n’ont laissé que leur nom au bas de deux affiches et dont on sait peu de choses. Sociologiquement, Dmitrieff, aristocrate russe immigrée, est une exception : s’il y a quelques institutrices, comme Louise Michel, la plupart sont des femmes du peuple, exercent des petits métiers, souvent dans le textile ou les « métiers de bouche » : blanchisseuses, couturières, chapelières, chocolatières, confiseuses…

      Les communardes ont-elles conscience d’être dominées, à l’intérieur même du mouvement, par les hommes ?

      Oui, en tout cas pour certaines, c’est clair. André Léo, par exemple, en a parfaitement conscience (3). Les hommes communards sont les produits d’une époque où l’on envisage difficilement, depuis un siècle, de donner la parole aux femmes.

      Le socialisme, sous la Commune, est moins tourné vers les femmes que ne l’étaient le saint-simonisme et le fouriérisme au début du siècle ?

      Pierre-Joseph Proudhon est passé par là… Même si c’est compliqué : on retient une phrase atroce de lui alors qu’avant, il a eu des propos beaucoup plus favorables à l’égalité. De toute façon, le mouvement ouvrier, en tout cas à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, est objectivement machiste. Au lieu de demander l’égalité, ils considèrent que les femmes sont responsables de la baisse des salaires, que ce sont des travailleuses concurrentielles, des briseuses de grève.

      Comment les communardes sont-elles traitées par les versaillais lors de la répression ?

      Dans les combats, elles sont tuées comme les hommes. Mais durant les procès, on commence par leur poser des questions différentes. On leur demande toujours, par exemple, si elles ont combattu parce qu’elles étaient amoureuses d’un homme. Impossible d’imaginer qu’elles aient pu se battre parce qu’elles en avaient envie. « Quelle était votre relation » sous-entendue sexuelle, « avec tel ou tel communard ? » etc. S’agissant des punitions prononcées par les conseils de guerre, la peine de mort reste une exception pour les femmes, et les rares peines capitales prononcées à leur encontre ont été commuées en travaux forcés. D’autre part, ce qui n’apparaît pas dans les archives des procès et qui est pourtant très présent dans la manière dont la population les voit, c’est la légende des « pétroleuses » : elles auraient provoqué les incendies à Paris, alors qu’aucune n’est inculpée pour ça.

      D’où vient cette image des « pétroleuses » ?

      Ça vient de la presse, beaucoup. Je pense qu’il y a un tel refus de la femme en politique, et pire, de la femme révolutionnaire, qu’on la rend responsable de tout. C’est une façon de leur refuser à nouveau le statut de combattante. Dans l’esprit des versaillais, ce sont les lâches qui allument les incendies. Pourtant, même Maxime Du Camp, qui est un anticommunard de première, ne reprend pas le mythe des « pétroleuses ». En revanche, c’est très présent dans l’iconographie. Ça fait aussi penser au vieux symbole de la « sorcière », d’une certaine manière. Ça fait longtemps qu’il y a cette association entre les « mauvaises femmes » et le « feu ». Surtout, les communardes sont considérées par les versaillais comme des prostituées, des femmes aux mœurs légères.

      Les féministes actuelles se revendiquent-elles de la Commune ?

      Non, mais elles devraient. Dans les milieux féministes, et même parmi les chercheuses en histoire de femmes, on s’intéresse plus à ce qui se passe après, à partir d’Hubertine Auclert : un féminisme plus bourgeois, tourné vers le droit de vote. Parmi les militantes d’aujourd’hui, pour schématiser, on garde Olympe de Gouges, et on oublie tout ce qu’il y a au milieu, toutes les femmes populaires et socialistes de 1830, de 1848 et de la Commune. Bon, il y a Louise Michel, mais enfin, c’est la seule, et encore… Pourtant, chaque révolution ouvre des possibles pour les femmes et elles s’en sont toujours saisi, notamment en s’organisant de manière non mixte, en écrivant, en prenant la parole… Les grandes revendications sociales du XIXe siècle ont été portées par les femmes autant que par les hommes, et on ne le dit pas assez. Quand les révolutions meurent, elles sont les premières victimes : il y a toujours un double retour à l’ordre, politique et sexiste.

      (1) Auteure de l’Histoire comme émancipation (avec Laurence De Cock et Guillaume Mazeau, Agone, 2019) et Des intrus en politique – Femmes et minorités : dominations et résistances (avec Aude Lorriaux, Editions du Détour, 2017).

      (2) Jacques Rougerie, Paris insurgé, la Commune de 1871, 1995, dans la Commune et les Communards, Gallimard, 2018, p.73.

      (3) André Léo dans la Sociale du 8 mai (via Jacques Rougerie, op.cit.) : « Beaucoup de républicains n’ont détrôné l’Empereur et le bon Dieu que pour se mettre à leur place. La femme […] doit demeurer neutre et passive sous la direction de l’homme : elle n’aura fait que changer de confesseur. »

    • C’est fatiguant ces « les féministes devraient faire comme ci ou comme ca ». Les féministes ne sont pas un troupeau d’ignorantes de l’histoire et les féministes font le travail d’historicisation. C’est aux non féministes de se mettre au boulot, chercheur·euses, enseignant·es, bibliothécaires.... En particulier aux spécialistes de la Commune qui en efface la portée féministe et méprise cet aspect de la période. C’est à ses collègues qu’elles devraient prodigué ses bons conseils, pas au féministes. C’est pas comme si les historiennes féministes n’avaient pas été l’objet de décrédibilisation, comme si c’était les féministes qui caricaturaient les luttes pour en évincé les femmes et en faire une réduction au suffragisme vis à vis de la Commune. D’ailleurs la période de la commune est bien connue aussi pour sa lutte sur l’éducation des filles et j’ai pas l’impression qu’on réduise cette période au suffragisme. Au XIXeme il y a aussi la lutte des pionnières dans les professions interdites aux femmes, médecines, avocates, jugesses, peintureuses... Celleux qui s’en tape et qui effacent l’histoire des femmes, est-ce vraiment les féministes ?

    • Les Louises - Femmes de la Commune
      https://macommunedeparis.com/2019/03/08/louises-les-femmes-de-la-commune-par-eloi-valat
      https://www.eloivalat.com

      Alphonsine, Rosine, Louise, Rosalie, Séraphine, Eulalie, Paule... couturière, ouvrière mécani­cienne, institutrice, lavandière, giletière, écrivaine... et ambulancière, cantinière, pointeuse d’artillerie, combattante... fusillée, emprisonnée, déportée... et salie, humiliée, oubliée...

      Les femmes de la Commune ont élevé le cœur de l’idéal des hommes de la Commune. Dès le 18 mars, premier jour de la révolution parisienne, au son du tocsin, les femmes et les enfants de Montmartre s’opposent vivement à l’enlèvement des canons de la butte par la troupe, obtiennent des soldats (“vous ne tirerez pas sur le peuple !”) la fraternisation avec la foule, entourent les soldats, arrêtent les chevaux, coupent les harnais…
      Privées du droit de vote et de représentation, elles ne participeront pas aux délibérations de la Commune. Organisées dans les comités d’arrondissement, les clubs, l’Union des femmes pour la dé­fense de Paris et les soins aux blessés, elles vont bousculer le paternalisme gouailleur de leurs compagnons révolutionnaires en réclamant la fin de l’exploitation, la part égale à travail égal, l’affranchissement de tous...

      Ce livre, chronique poétique en images, rend hommage aux Louises, citoyennes de la Commune qui ont voulu « considérer les douleurs générales de l’humanité comme rentrant dans la cause commune des déshérités » (Louise Michel)

  • Podcast : une rencontre avec #Louise_Michel chez elle en 1895 | Retronews - Le site de presse de la BnF

    https://www.retronews.fr/audio/podcast-une-rencontre-avec-louise-michel-chez-elle-en-1895

    (Paywall)

    895, un journaliste du Temps rend visite à Louise Michel chez elle. La « grande citoyenne » a vieilli ; à 65 ans, elle évoque « avec beaucoup de tranquillité et une impeccable correction » ses projets à venir et ses souvenirs, son retour d’exil ovationné, son regard sur la présidence de la République...

  • [La BAF] concert en soutien aux inculpé.es de Briançon
    https://grenoble.indymedia.org/2018-05-16-La-BAF-concert-en-soutien-aux

    19h30 : repas vegan 21h : concerts avec les 3 groupes suivants : MAUDIT DRAGON - one woman band / Grenoble GOUACHE - indie / Lyon - écouter MONPLAISIR - noise àla Sonic youth / Lyon - écouter Entrée et repas prix libre. Les bénéfices de la soirée seront renversés en soutien aux trois inculpé.es de Briançon, voir ici ou là pour plus d’infos. La BAF 2, chemin des Alpins 38100 Grenoble bus C3 (Eugène Sue) / bus C5 (Stalingrad Alliés) / tram A (Malherbe) / tram E (Louise Michel) La (...)

    #Agenda

    https://gouachelyon.bandcamp.com
    https://monplaisir.bandcamp.com/releases
    https://valleesenlutte.noblogs.org

  • Après la défaite de la Commune de Paris, Louise Michel fut déportée en Nouvelle-Calédonie.

    Elle y côtoya des Algériens qui y furent envoyés après les insurrections de 1871 en Kabylie. Ils sympathisèrent. Et elle leur promit de leur rendre visite dans leur pays dès que cela serait possible. Louise Michel n’avait qu’une parole. Ce livre retrace les liens entre les exilés de la Commune et de Kabylie, puis examine le voyage que firent Louise Michel et Ernest Girault en Algérie quelques décennies plus tard, d’octobre à décembre 1904.

    Un voyage militant car ponctué de plusieurs dizaines de conférences dénonçant les religions, le militarisme, l’oppression et l’exploitation coloniale..., et appelant à la révolution sociale. Et, ce, en faisant salle comble à chaque fois. Ce fut le dernier voyage de Louise Michel qui mourut à Marseille en 1905. « Bizarrement » cette période de la vie de Louise Michel est quasi-complètement occultée. Ce livre répare, donc, un « oubli » et c’est peu dire qu’il vaut le détour.

    Pour les Français... comme pour les Algériens.
    http://editions-libertaires.org/?p=219

  • [La BAF] concert indie / kraut : AUTISTI / ABSCHAUM
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-04-La-BAF-concert-indie-kraut-AUTISTI

    21h : repas vegan et concert avec : AUTISTI - power trio rock 90’s / Suisse – écouter ABSCHAUM - kraut rock austral / Lyon - écouter prix libre organisé par [reafførests] La BAF 2, chemin des Alpins 38100 Grenoble Bus C3 (Eugène Sue) / Bus C5 (Stalingrad Alliés) ou, un peu loin, tram E (Louise Michel) ou A (Malherbe) pas de chiens ni de relous La BAF, c’est un centre social autogéré, qui met en place diverses activités autour de valeurs communes de solidarités, d’horizontalité, de (...)

    #Agenda

    https://skrecords.bandcamp.com/album/autisti


    https://abschaum.bandcamp.com
    https://labaf.org

  • La communarde du Finistère : Nathalie Lemel
    http://enenvor.fr/eeo_actu/bd/la_communarde_du_finistere_nathalie_lemel.html

    Là est d’ailleurs sans doute le plus grand mérite de cet album : ressortir de l’oubli relatif dans lequel est plongée cette Bretonne au destin extraordinaire. Née à Brest en 1826, elle émigre à Paris après avoir vécu quelques années à Quimper. Militante socialiste de premier plan, elle devient une figure de la Commune de Paris et meurt, après plusieurs années de déportation en Nouvelle-Calédonie, à Ivry-sur-Seine, dans le plus grand dénuement. A travers ce destin tragique, c’est dès lors toute une galaxie de grandes figures qui s’offrent au lecteur, d’Eugène Varlin à Louise Michel en passant par Gustave Courbet et Jules Vallès.

  • Une stratégie européenne pour la gauche | Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/2017-11-06-Une-strategie-europeenne-pour-la-gauche

    Avec l’admirable conscience professionnelle des boussoles qui indiquent le Sud, Jean Quatremer et ses semblables n’ont pas manqué de décréter la question de l’euro définitivement « tranchée » par l’élection de Macron. Mais, à la fin des fins, qu’une boussole indique le Sud n’est pas un problème, pourvu qu’elle l’indique avec constance — ce qui est assurément le cas en l’occurrence. Il n’y a plus qu’à regarder dans la direction opposée pour s’orienter avec sûreté. La prédiction australe posée, nous savons donc maintenant avec certitude que « la question européenne » est tout sauf close, et qu’elle ne manquera pas de revenir. Pour une bonne et simple raison d’ailleurs : c’est que, par paraphrase inversée du Manifeste du parti communiste, un spectre hante la gauche — l’Europe. Si la dernière élection a confirmé quelque chose, c’est bien que l’euro est l’hypothèque posée sur toute stratégie de conquête du pouvoir à gauche. Même les débris de la social-démocratie ont fini par s’en apercevoir, un peu tard cependant, et, mettant les bouchées doubles pour rattraper un si long silence, pensent avoir trouvé avec le « parlement de l’euro » de quoi racheter vingt-cinq ans d’errements. C’est que, si plus personne ne croit, ni même ne peut entendre, la promesse devenue outrageante de « l’Europe sociale », celle de « l’Europe démocratique » a pris le relais — en apparence plus fraîche, mais en réalité aussi résolument creuse.

    • Les termes réels de l’équation européenne à gauche :

      1. Il n’est pas de politique progressiste qui ne verrait ses dispositions les plus centrales interdites par les traités européens.

      2. Soustraire les contenus substantiels de certaines des plus importantes politiques publiques aux délibérations d’une assemblée ordinaire, pour les sanctuariser dans des traités ne répondant qu’à des procédures de révision extraordinaires, est une anomalie qui disqualifie radicalement toute prétention démocratique.

      3. Seule une révision des traités propre à instituer un véritable parlement, auquel serait rendue l’intégralité des domaines de décision actuellement hors d’atteinte de toute redélibération souveraine, est à la hauteur du projet de rendre l’Europe démocratique.

      4. En l’état actuel des choses, une telle révision fera l’objet d’un refus catégorique de l’Allemagne qui, serait-elle mise en minorité dans le débat européen, préférerait l’intégrité de ses principes à l’appartenance à l’Union.

      Que ce soit sous l’espèce d’un parlement pantomime, en fait privé de toute voix au chapitre sur les questions fondamentales et réduit à la figuration résiduelle, ou bien, a fortiori, sous toute proposition qui envisagerait d’aller plus loin, l’Allemagne (sans doute accompagnée) dira non. On peut donc si l’on veut persister dans l’erreur ou la cécité volontaire un certain temps, mais pas trop quand même. Comme jadis « l’Europe sociale », « l’Europe démocratique » n’aura pas lieu. Il s’ensuit que, si elle reste accrochée à l’illusion d’un « autre euro », c’est la gauche au pouvoir qui n’aura pas lieu non plus.

    • Toujours cette rhétorique indigeste (avec, au passage, pour la bonne figure, évocation de Marx, du matérialisme et de la lutte de classe - mais ceci pour abuser qui ?) ... pour promouvoir, en guise de solution transitoire, la vieille lune protectionniste de la sortie de l’euro.

      Il n’y a pas à s’étonner que Lordon s’intéresse au sort de la gauche, de cette gauche (gouvernementale, gestionnaire) qui a rompu depuis des décennies avec toutes perspectives révolutionnaires pour adopter la boussole de la collaboration de classe, car, en lui proposant, pour se requinquer, de faire sienne une vieille diversion nationaliste, il reste sur le même terrain.

      Sur ce terrain, la division de la société en deux classes fondamentales antagonistes, l’existence d’un prolétariat international uni par les mille liens de la mondialisation capitaliste, renforcé numériquement par le développement des forces productives, n’existent pas. Tout au plus y a-t-il opposition d’une « oligarchie financière », impersonnelle et désincarnée aux « peuples souverains » - Lordon, du reste, n’a jamais conçu les transformations qu’il appelle de ses vœux que par le haut, par un changement des institutions et finalement par l’intervention des États nationaux.

      Il faudra bien un jour s’en rendre compte : en présentant les institutions européennes comme responsables de l’austérité et de toutes les attaques subies par les travailleurs, Lordon n’a jamais fait que ce que les souverainistes « de droite » ont toujours fait : rendre l’Union européenne, l’euro et la mondialisation responsables de tous les maux de la société indépendamment de la domination de la bourgeoisie. C’est-à-dire se refuser de désigner les capitalistes en chair et en os, camouflés derrière les abstractions qu’il dénonce. Et ainsi, fondamentalement, à l’instar de tout nationaliste qui se respecte, dédouaner la bourgeoisie française et tous les gouvernements successifs à son service.

      Le principal danger que représentent les idées souverainistes, c’est qu’elles obscurcissent la conscience des opprimés en leur désignant des leurres et des boucs-émissaires plutôt que de les aider à comprendre les mécanismes réels de la société et de l’économie.

      Quand ceux que ce monde révolte comprendront que, derrière la prose insupportable de Lordon, ne se trouvent, somme toute, que ces idées-là, des idées qui ne sentent pas meilleurs que les pièges nationalistes portées par l’extrême-droite, on aura peut-être commencé à faire un petit pas.

    • La « gauche de gouvernement », elle, refuse depuis 1982-1983 de mettre en œuvre une politique correspondant aux attentes du bloc social qui la porte au pouvoir. Cette coalition politique, dominée par le PS, est donc condamnée à rechercher un électorat alternatif qui soutiendrait les options fondamentales autour desquelles s’articule sa politique économique : l’intégration européenne et les « réformes structurelles » néolibérales, éventuellement adoucies par une politique sociale « active » et/ou une politique macroéconomique tournant le dos à l’austérité. Les groupes susceptibles d’appuyer une telle orientation se caractérisent par un revenu et un niveau d’éducation relativement élevés ; c’est pourquoi on peut qualifier de « bloc bourgeois » le front qu’ils constitueraient. Son cœur serait formé des cadres supérieurs de la fonction publique, traditionnellement rattachés au bloc de gauche, et des cadres du secteur privé, qui font plutôt partie du bloc de droite.

      La stratégie politique correspondante n’est pas nouvelle et a été explorée avec des succès limités par les divers représentants de la droite du PS : M. Jacques Delors appelait en 1985 « les sages de tous les camps » à se mettre d’accord sur une politique économique qui ne varierait que peu suivant les alternances politiques ; Michel Rocard, prenant la tête du PS après la défaite aux législatives de 1993, cherchait dans un « big bang » une solution de rechange à l’alliance traditionnelle du PS avec le PCF.

      Celui qui l’incarne actuellement de la façon la plus flagrante est M. Macron, qui, malgré ses prétentions à la nouveauté, revendique un « ni droite ni gauche » souvent utilisé dans le passé. On peut facilement deviner le programme économique dont il est porteur à la lecture de ses œuvres de jeunesse, le rapport Attali, comme à l’examen de son parcours de ministre, avec la loi Macron. Ses orientations de politique économique, pro-intégration européenne, favorables aux privatisations, à la « libéralisation » du marché du travail, correspondent à la tentative de constituer un « bloc bourgeois » qui serait dominant.

      Il y a toutefois un obstacle à ce projet. Cet électorat est constitué de groupes sociaux diplômés et aisés mais socialement et politiquement minoritaires. Une stratégie réaliste impliquerait donc de rechercher une médiation susceptible d’agréger d’autres troupes. Comme le projet économique repose sur des réformes néolibérales rejetées par la majorité de l’ancien bloc de gauche, le renfort proviendrait le plus vraisemblablement de fractions appartenant au bloc droitier (indépendants, professions intermédiaires). Ce serait là une solution aux contradictions internes de la droite : rejeter dans la minorité politique les catégories les plus hostiles aux « réformes structurelles » pour s’allier aux groupes de l’ancien bloc de gauche qui y sont le plus favorables. Cette majorité politique resterait probablement sociologiquement minoritaire.

      Étrange démocratie française : depuis trente-cinq ans, les programmes des grands partis de gouvernement ne correspondent pas aux attentes économiques des classes populaires, qui représentent pourtant plus de la moitié du corps électoral. Contrairement aux idées en vogue sur l’effacement des clivages idéologiques, les aspirations des ouvriers et des employés dessinent un bloc social de gauche.

      Majorité sociale, minorité politique par Bruno Amable
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/03/AMABLE/57285

    • « Dans un monde où l’argent règne, son manque rend esclave, sa possession devient domination, et son accumulation tyrannie »

      Nous sommes aujourd’hui face à une situation qui peut laisser perplexe…
      La taxe de 3% sur les dividendes, instaurée sous le quinquennat de François Hollande, a été invalidée par le conseil constitutionnel.
      Cette taxe visait à compenser une perte de recettes budgétaires de de près de 5 milliards (qui elle-même datait du quinquennat du gouvernement de Nicolas Sarkozy dont faisait d’ailleurs parti Bruno Le Maire)
      Elle visait à encourager les entreprises à réinvestir leurs bénéfices plutôt que de distribuer des dividendes.
      Assez rapidement, les spécialistes de droit fiscal avaient alerté sur l’incompatibilité de cette taxe avec le régime fiscal des sociétés-mères et de leurs filiales au sein de l’Union européenne.
      Le président Hollande avec l’appui de son fidèle conseiller économique de l’époque Emmanuel Macron, avait décidé d’introduire, une contribution additionnelle à l’impôt sur les sociétés.
      Cela allait dans le bon sens, mais sans surprise, la mesure a été retoquée par le Conseil Constitutionnel après l’invalidation partielle de la Cour de Justice européenne.

      Une façon de persister dans l’erreur qui laisse songeur…

      En 2015, la Commission européenne avait mis la France en demeure au sujet de cette taxe.
      A ce moment-là, la facture était seulement estimée entre 2 à 3 milliards d’euros.
      On peut donc se demander pourquoi l’État a maintenu cette taxe sous sa forme aussi longtemps.

      Il ne s’agit donc pas tout à fait de gérer un imprévu …. mais plutôt de faire un correctif nécessaire suite à une gestion juridique que l’on pourrait qualifier dans le meilleur des cas, d’hasardeuse ….

      Peu importe si notre président actuel s’occupait précisément de la fiscalité des entreprises à cette période…
      Peu importe si de nombreux membres de la majorité actuelle ont participé au vote de cette loi et ont accepté l’amendement invalide au regard de la constitution.
      Et enfin, peu importe si des parlementaires devenus ministres de l’actuel gouvernement ont voté tout cela…

      Nous voilà rassurés…

      Désormais, en tenant compte des pénalités et des intérêts, la facture a donc grimpé à près de 10 milliards.
      Voyant la douloureuse arriver, le nouveau gouvernement a décidé de simplement supprimer la taxe de 3% sur les dividendes au lieu de la remanier pour la rendre applicable.
      Pour le reste Bercy propose la solution que vous connaissez…

      Au grand désespoir du Medef, la moitié sera financée par une nouvelle taxe exceptionnelle et ponctuelle pour les grandes entreprises et l’autre moitié par le contribuable.

      Il est peut-être temps de réformer le Conseil Constitutionnel dont la composition et l’orientation idéologique pose question.

      En effet, ses membres, que la presse qualifie curieusement de « sages », peuvent interpréter la constitution et décider de l’équilibre entre intérêts économiques particuliers et intérêt général…

      Et ils semblent avoir souvent fait primer la défense de l’ordre économique établi, et donc des privilèges des multinationales, sur les objectifs de justice sociale et fiscale empêchant de ce fait toute forme de vision alternative.

      Les grands groupes en jouent, comme le démontre l’enquête de Mathilde Mathieu pour Mediapart qui nous parlent des “portes étroites” : ces contributions informelles, qui sont commandées à d’éminents professeurs de droit constitutionnel ou à des cabinets d’avocats spécialisés, moyennant rémunération de plusieurs dizaines de milliers d’euros, et envoyées au Conseil pour tenter d’influencer sa décision.

      Le conseil constitutionnel a ainsi censuré de nombreuses mesures législatives bénéfiques à l’intérêt général ces dernières années :
      – la proposition de taxer les très hauts revenus à 75% sur la dernière tranche,
      – la loi Florange, censée mettre fin aux « licenciements boursiers » en imposant des pénalités aux entreprises qui fermeraient des sites rentables.
      – la taxe sur les dividendes.
      – ils se sont également opposé aux sanctions contre les lobbyistes, qui ne respecteraient pas les obligations liées aux registres, imposant un minimum de transparence de leurs activités, à l’Assemblée ou au Sénat.
      – ils ont même censuré la disposition prévoyant une aide financière aux lanceurs d’alerte.

      Étonnamment , nous n’avons pas eu de réaction du Conseil Constitutionnel sur la baisse des APL, sur la casse du code du travail, sur les pertes de liberté individuelles, ou le démentellement de la protection sociale qu’il s’agisse de l’assurance chômage ou de l’assurance maladie.

      Ne nous trompons pas.

      Il ne s’agit pas là d’une fatalité insurmontable pour la France comme pour l’Europe, qui nous empêche de rendre notre société plus juste mais d’un basculement idéologique !

      Comme le dit très justement Emmanuel Todd « Dans un monde où les inégalités de revenus primaires s’accroissent dans des proportions démesurées, les riches, exigent et obtiennent que leurs impôts diminuent.

      Ils veulent toujours moins d’État, toujours moins de fonctionnaires. Nous n’avons plus affaire à une logique d’efficacité économique, mais à une dynamique de pouvoir. Ce glissement inquiétant, de la recherche du profit à celle du pouvoir, traduit la mutation du capitalisme, passé par étape du stade industriel au stade financier. »

      Profitons de ce projet de loi de Finance rectificative pour nous poser la bonne question :

      Quelle fiscalité pour quelle société ?

      De l’argent, il y en a. Mais il est capté par les uns au lieu d’être mis au service de l’intérêt général par l’impôt.
      Le système fiscal doit être entièrement refondé sur des bases justes et claires, en appliquant le principe de la progressivité qui veut que plus on gagne d’argent, plus on contribue au bien public.
      Nous considérons que le partage entre salariés et actionnaires est injuste et inefficace, et que la fiscalité doit davantage taxer l’économie financière.

      Louise Michel avait raison : « notre plus grande erreur, fût de n’avoir pas planter le pieu au cœur du vampire : la finance » !

      Ce système, non seulement ne fonctionne pas, mais il détruit des millions de vies. Vous avez sacrifié le code du travail ! Vous avez piétiné la loi qui protégeait les plus faibles, vous avez supprimé l’ISF…
      Il faut renverser les perspectives et orienter l’économie vers de nouvelles valeurs.

      Il est indispensable que l’accumulation des biens et la thésaurisation de capitaux financiers soient très sérieusement encadrées et qu’une fiscalité plus juste réduise les écarts extravagants qui ne cessent de se creuser.
      L’argent a perdu sa vocation initiale qui était de favoriser les échanges entre les hommes pour devenir une finalité en soi.
      Introduit dans tous les aspects de la vie, développé de manière démesurée, il devient un écran qui nous sépare. Accumulé, il consolide la séparation entre ceux qui le maitrisent et ceux qui en subissent le manque.
      Dans un monde où l’argent règne, son manque rend esclave, sa possession devient domination, et son accumulation tyrannie.

      En effet, les réalités concrètes de nos quotidiens ne peuvent se résumer aux seules lois de l’argent et du marché.
      Et vous savez aussi bien que moi que cet argent ne reviendra jamais dans le circuit de l’économie réelle et qu’aucun emploi ne sera créé !
      C’est clair, nous avons donc deux visions différentes de l’économie.
      Comme certains d’entre vous le savent peut-être, le terme « crise » en chinois provient de l’association de deux notions : danger et opportunité.

      Derrière la crise du système capitaliste débridé, il y a aussi une opportunité : nous saisir de cette bifurcation pour redonner sa place à l’humain.
      Commençons par construire une fiscalité plus respectueuse des gens et de leur environnement, une fiscalité socialement et écologiquement responsable !
      Mettre l’économie au service de l’humain c’est résister à une mondialisation dépersonnalisante et destructrice, mais c’est aussi réaffirmer la volonté de partager les biens et les richesses créées par le travail.

      La dérive des institutions, l’abstention de masse, l’uniformité médiatique, le rétrécissement du débat politique aux dogmes de la « pensée unique », font prévaloir les normes néolibérales.
      Pour stopper la folie des marchés, il faut juste que le peuple se mette en mouvement et cela commence par chacun d’entre nous.
      L’explosion des inégalités, de la précarité et de la pauvreté, les violations répétées de la démocratie, le dénigrement des rapports humains basés sur la solidarité et la coopération, tout ceci, en apparence inéluctable, dépend entièrement de nos choix politiques.

      Par exemple, Vous aviez le choix d’augmenter l’ISF mais vous l’avez supprimé.
      Vous aviez le choix de renforcer les droits des travailleurs, mais vous les avez dégradés.
      Vous aviez le choix de permettre véritablement l’accès au soin pour tous, mais vous avez supprimé les cotisations sociales concernant l’assurance maladie, ce qui contribue à fragiliser son financement.
      Vous aviez le choix de permettre à chaque bachelier d’avoir une place dans l’université de son choix et vous laissez perdurer un système qui généralise le tirage au sort.

      Des exemples parmi tant d’autres qui reflètent le délitement de l’état.
      Un état qui a renoncé à protéger les plus faibles.
      Un état qui abandonne peu à peu son rôle : être présent sur tout le territoire.
      Un état qui permet à la population de consommer des produits alimentaires toxiques et qui recule sur le CETA et le glysphosate.

      Je conclurai avec Jean-Claude Bresson-Girard :

      « Après la fin du développement, la décroissance soutenable, avec la sortie de la société de marché qu’elle implique, est la réponse logique pour permettre à l’humanité d’échapper aux conséquences désastreuses de la barbarie consumériste, pour que l’humanité s’accomplisse comme l’humanité, si tel est son désir, en prenant conscience d’elle-même. »

      https://lafranceinsoumise.fr/2017/11/06/discours-percutant-de-muriel-ressiguier

  • Le pouvoir ne représente que lui-même – Blog YY
    http://blogyy.net/2017/10/04/le-pouvoir-ne-represente-que-lui-meme

    Le pouvoir ne représente que lui-même

    par Yannis Youlountas · Publication 04/10/2017 · Mis à jour 04/10/2017

    L’exemple de la chasse est flagrant :

    LE POUVOIR NE REPRÉSENTE QUE LUI-MÊME

    Au sommet de l’Etat comme parmi ses vassaux régionaux, les partenariats et financements se poursuivent pour appuyer des opérations de propagande pro-chasse.

    La nouvelle affiche soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes est complètement partiale, alors même que 79% des personnes interrogées demandent l’arrêt immédiat de la chasse le dimanche(1) et une large majorité l’abolition pure et simple de ce loisir mortifère.

    Comme la plupart des dirigeants politiques et notables en province, Macron soutient complètement les chasseurs(2)(3) et les laisse faire presque n’importe quoi(4)(5)(6).

    Poutant, la chasse blesse plus de 140 personnes par an et en tue de 15 à 40, notamment des enfants(7) et des promeneurs(8). Les drames se comptent chaque semaine durant la saison de la chasse.

    Parmi les principales victimes de la chasse que sont les animaux massacrés, 68% sont des proies faciles, méconnaissant l’environnement sauvage et très peu mobiles, car fournies par des élevages et tuées au moment même où elles découvrent la liberté(9).

    Du grand n’importe quoi qui attriste et révolte la plupart d’entre nous(10)(11).

    Mais le pouvoir ne veut rien entendre. Il refuse tout débat sérieux. Et parallèlement, il finance la propagande des chasseurs.

    Une fois de plus, le pouvoir ne représente que lui même.

    Sous toutes les formes qui soient, le pouvoir est un voleur de vies.

    Yannis Youlountas

    (1) Sondage IFOP, janvier 2016, vu sur http://www.dimanche-sans-chasse.fr
    (2) Hommage de Macron aux chasseurs :
    https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/841679922942873600
    (3) Discours délirant de Macron aux chasseurs :
    https://www.facebook.com/federation.nationale.des.chasseurs/videos/1266000433491901
    (4) Des arguments lamentables : https://www.facebook.com/france3cotedazur/videos/vb.123389391059262/1568388046559382
    (5) Une caricature pas si loin que ça de la réalité :
    https://www.youtube.com/watch?v=QuGcoOJKXT8


    (6) Un docu sur le sujet :
    https://www.youtube.com/watch?v=DBcQjOCSupo

    (7) « La chasse est ouverte, un ado mort et un enfant grièvement blessé : « http://www.liberation.fr/france/2017/09/18/la-chasse-est-ouverte-un-ado-mort-un-enfant-grievement-blesse_1597176
    (8) « Il tire entre les buissons… »
    http://www.varmatin.com/faits-divers/il-tue-un-homme-de-70-ans-en-pensant-abattre-un-sanglier-171960
    (9) 68% des animaux massacrés sont des proies faciles tuées au moment même où elles découvrent la liberté : https://www.facebook.com/France3PoitouCharentes/videos/1641253842614910
    (10) Et c’est difficile de le cacher :
    https://www.youtube.com/watch?v=ZEcTbdEi2LQ

    (11) « Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes » (Louise Michel) : https://www.youtube.com/watch?v=pZjGJ8hLEjQ

  • Féminisme : pourquoi le transfert de la bibliothèque Durand inquiète les syndicats - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/08/03/feminisme-pourquoi-le-transfert-de-la-bibliotheque-durand-inquiete-les-sy

    La bibliothèque Marguerite-Durand est un « trésor », estime l’historienne spécialisée dans l’histoire des femmes et présidente-fondatrice de l’association Archives du féminisme Christine Bard. Car elle rassemble des dizaines de milliers de documents qui retracent l’histoire du féminisme depuis ses débuts en France, « mais aussi l’histoire des femmes ». Parmis eux, des livres universitaires qui témoignent des enjeux et combats féministes des deux derniers siècles, des photos de femmes, des caricatures. Des manuscrits, aussi, dont celui des Histoires de ma vie de l’enseignante et illustre communarde Louise Michel. Ou encore des dossiers de presse, sortes de mémoires de l’époque, comme par exemple celle, pas si lointaine, du combat des femmes pour l’obtention du droit de vote. Bref, une mine pour les chercheurs, d’où leur ressentiment lorsqu’ils ont entendu parler de l’hypothèse du déménagement de la bibliothèque.

    L’idée d’un transfert est apparue publiquement pour la première fois en octobre 2016 dans le cadre du « budget participatif » de la mairie de Paris, avec la mise au vote des Parisiens d’un projet de « nouvelle bibliothèque » dédiée à l’histoire des femmes, qui faisait suite à la proposition d’un citoyen sur la plateforme participative. Dans une tribune publiée dans Libération, des universitaires avaient alors émis des premières craintes pour un projet qui, sur le papier, pouvait emporter leur adhésion, « mais par son imprécision » se révélait « au contraire un projet dangereux », signant ni plus ni moins que l’arrêt de mort de l’actuelle bibliothèque. En outre, ils s’offusquaient qu’un tel projet soit simplement soumis au vote des citoyens, là où il aurait fallu un dialogue avec les principaux concernés et une vraie volonté politique. Selon la CGT, soumettre ce projet au vote populaire aurait surtout servi de caution à la mairie pour faire accepter sa décision de déménager l’actuelle bibliothèque.

    Quoi qu’il en soit, la tribune n’a abouti à rien, pas plus que les demandes de rencontre à la mairie de Paris, ni la pétition lancée en ligne dans la foulée avec ses 1 800 signatures, ou les tentatives de discussions engagées par le groupe communiste–Front de gauche au Conseil de Paris, lequel a adopté en novembre un projet de déménagement pour un lieu « plus grand et plus fonctionnel », bien loin de ce qui semble se profiler.

    Une idée avait circulé à la fin de l’année, de créer une Maison des femmes à Paris, comme cela se fait dans d’autres grandes villes, où pourrait se loger une bibliothèque féministe. On ne sait pas à l’heure actuelle si la mairie étudie ou non cette option. Interrogée sur ce point par Libération, elle n’a pas répondu. En revanche, elle s’est voulue rassurante quant à l’intérêt que pourrait susciter pour le public le transfert à la BHVP. La bibliothèque sera ouverte « quarante-huit heures par semaine », contre vingt actuellement, assure-t-elle. La municipalité mise également sur la complémentarité des collections de la BHVP et celles de Marguerite-Durand : « Cette réunion de fonds [d’archives, ndlr] dans un même bâtiment permettrait de former une véritable bibliothèque consacrée à l’histoire des femmes et du féminisme. »

    Le débat sur le devenir de Marguerite-Durand dépasse la sphère universitaire. La bibliothèque est également un lieu de découverte, fréquenté par de simples curieux ou de fervents passionnés, que l’allongement des délais pour obtenir des documents (du fait d’un éventuel stockage ailleurs) risque de décourager. Régulièrement, la bibliothèque prête ses documents pour les besoins d’un film ou d’une exposition, même à l’étranger.
    L’image féministe de la ville de Paris écornée ?

    Plus symboliquement, cette affaire pourrait écorner l’image féministe de la ville de Paris. Selon Christine Bard, il s’agit d’une décision « qui va à contre-courant des ambitions de la ville de Paris, qui par ailleurs lance des actions pour dénoncer les inégalités hommes-femmes. Si l’on n’est pas capable à Paris d’avoir un lieu autonome pour la recherche sur les questions féministes, qu’est-ce que ça veut dire ? » L’historienne balaye aussi l’argument avancé par Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris chargé de la Culture, selon lequel la fréquentation serait trop basse à cause de son manque de visibilité : « C’est de la mauvaise foi. Par définition, il y a moins de lecteurs dans une bibliothèque de recherche. Et depuis plus de vingt ans, avec Internet, de plus en plus d’archives sont numérisées. La baisse de fréquentation, ce n’est pas un critère, c’est un fait qui touche toutes les bibliothèques. »

    Christine Bard se dit prête à créer un comité de défense de la bibliothèque Marguerite-Durand, ouvert à tou-te-s : « La seule chose qui pourrait impressionner la mairie, c’est la mauvaise image que ça lui donne. » En attendant, en juin 2018, le bâtiment entier de la médiathèque Melville, bibliothèque Marguerite-Durand comprise, doit être fermé pour travaux pour une durée d’au moins un an. Pendant ce temps, les archives de la bibliothèque Durand seront transférées dans des entrepôts en proche banlieue.

    #historicisation #femmes #féminisme #bibliothèques

  • Mathilde Larrère, historienne, spécialiste des révolutions et de la citoyenneté
    https://www.franceinter.fr/emissions/les-savantes/les-savantes-01-juillet-2017


    Louise Michel en uniforme de la Garde Nationale après la bataille de 1871 © Getty / Ullstein Bild

    Une femme qui pense le monde d’aujourd’hui et qui a peut-être même l’intention de le changer : l’historienne Mathilde Larrère, spécialistes des révolutions et de la citoyenneté.

    "Dis moi qui tu cites et je te dirai qui tu es"

    Maître de Conférence à Sciences Po et à l’Université de Paris-Est ; chroniqueuse de l’émission Arrêt sur Image. Ses threads sur Twitter sont suivis par 24700 personnes. https://twitter.com/larreremathilde?lang=fr
    Une histoire joyeuse, accessible, politique, voire féministe...

    On l’appelle "la snipeuse" sur Twitter depuis ce jour où elle interpella Manuel Valls en le traitant de crétin. Celui qui était alors Premier Ministre s’était ce jour-là illustré en invectivant les femmes musulmanes portant le voile par ces mots “Marianne, le symbole de la République ! Elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple ! Elle n’est pas voilée, parce qu’elle est libre ! C’est ça la République !” Mathilde Larrère rappela, pas à pas, l’histoire de la représentation de Marianne en 23 tweets....

    Ça sert à quoi l’histoire ? Et bien, à ça, un peu. A éclairer le présent. A empêcher l’instrumentalisation de certains symboles. Et à bien plus encore...

    La programmation musicale :

    Beth Ditto, "Fire"
    Tracy Chapman, "Talkin’ bout a Revolution"
    Fishbach, "Feu"

    #historicisation #radio #histoire #femmes

  • « LOUISE, REVIENS PARMIS LES TIENS ! » - #graffiti #Nantes #LouiseMichel
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/34154692503

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    « Tout plébiscite, grâce à l’apeurement, à l’ignorance, donne toujours la majorité contre le droit, c’est-à-dire au gouvernement qui l’invoque. » Louise Michel : 29 mai 1830 ~ 9 janvier 1905

  • [Nantes - 29 mai] Louise Michel’s Day
    https://nantes.indymedia.org/articles/37841

    Le 29 Mai est l’anniversaire de Louise Michel alors rendez vous pour une Buvette sauvage à 19h à St Mihiel (Au bord de l’Erdre ligne 2)afin de le feter dans la rue. Partage ta tambouille et ton pinard, amène ton carnet de chants et tes camarades ! Commune style exigé (sors tes bretelles, ta gapette et ta grande robe noire)

    #-ismes #en #tout #genres #_anarch-fémin #actions #directes #Nantes #-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,actions,directes

  • #ABSTENTION !
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article859

    Le rituel de la farce électorale provoque chez les libertaires de tout poil, d’âpres discussions, mais à peu près tout le monde semble d’accord sur le sujet. L’abstention est bien la meilleure réponse face à l’inutilité du vote. Les urnes n’ont jamais engendré de Révolution, mais le principe du vote dans les démocraties auto-proclamées représentatives n’en est pas pour autant un rituel désuet et inutile. Bien au contraire, le vote a été la voie royale par laquelle se sont mis en place des États totalitaires et dictatoriaux qui ont acquis et tirés leur légitimité de l’élection. Car, le rôle premier du vote est bien de donner une apparente légitimité à ce qui n’en a pas, à ce qui n’en a jamais eu.

    En effet l’acte de mise en urne de sa propre voix est, avant tout, l’acte de soumission volontaire et délibérée de l’individu au pouvoir d’un autre. Voter, dans un système électoral représentatif, c’est avant tout accepter qu’un autre parle et décide à ta place. Le système électoral n’est rien d’autre que la capitulation de l’individu au nom du principe de majorité où le nombre fait loi. En période électorale, les injonctions au « civisme » se font toujours plus pressantes. Et, nous pouvons entendre des « Faites voter, abonnez un ami, inscrivez-vous sur les listes électorales, etc ». Cela s’adresse à tout le monde, bien sûr, mais en particulier aux jeunes, surtout les jeunes de banlieue. L’argument massue qui est supposé les convaincre leur dit « plutôt que d’aller casser ou brûler des voitures, profitez de l’élection pour exprimer vos colères ».

    En général nous assistons à une compétition entre partis politiques dits de « droite » et partis politiques dits de « gauche ». Certains vous la promettent « dure » (la compétition), pendant que d’autres vous l’édulcorent pour vous le refiler en « douceur ». Mais vous refiler quoi au fait ? … Le capitalisme et tout ce que cela engendre. Donc, si nous votons, nous votons comment nous nous ferons licencier, de quelle manière la police nous tapera dessus si nous protestons, de comment la « justice » nous jugera, etc. Et, attention ! Tout cela, sans que nous ayons notre mot à dire !

    Nous entendons souvent à la télé, lisons dans les journaux et écoutons un peu partout et jusque dans le bar du coin, ce genre de sottises : « Le droit d’vote, y faut l’dire, c’est sacré ! Vraiment !… Hé, y’a des gens qui sont morts pour ça, hein ! »... Cela résumerait, en quelque sorte, toute l’histoire de l’humanité qui serait, dès lors, ramenée à « ça » : Si Spartacus a défié Rome, si les Sioux ont résisté, si les Canuts ont cassé leurs machines, si Louise Michel, Valles, Reclus, se sont insurgés lors de la commune de Paris, c’est uniquement pour « ça » ! ... Pour que nous puissions aller voter ! voter ! Et voter ! … Alors qu’en fait, il s’agit d’élire ceux qui pourront gérer la paix sociale afin que notre exploitation puisse continuer.

    Au delà du vote pour élire un président (ce qui nous est présenté comme le summum de la démocratie – suffrage universel oblige) qui aura pour seules fonctions de nous représenter et, surtout, de nommer le gouvernement qui sera chargé de nous imposer sa politique, il y a parfois des votes pour prendre des décisions dans la plus pure tradition démocratique capitaliste et qui sont censés donnés la nécessaire touche démocratique pour que tout baigne.

    Mais, quelques exemples nous montreront que, hélas, le vote, lorsqu’il ne va pas dans le sens souhaité par l’administration, quelle qu’elle soit, est purement et simplement bafoué.

    Il y a quelques années, à Chamonix ou à Chaulnes, les habitants ont exprimé, par le vote, leur refus de vivre au milieu des avions et des camions. Leurs décisions, pourtant démocratiquement acquises – par le biais du principe de la majorité, s’entend - furent invalidées par les tribunaux. D’après les députés (qui font les lois), les habitants sont incompétents pour décider de leurs conditions de vie (mais seulement quand ils ne votent pas comme il faut !).

    Plus récemment, en 2005, le fameux vote sur le traité pour la constitution européenne qu’une majorité d’électeurs avait officiellement refusé ... eh, bien ! Sarkozy nous l’a imposé quelques années plus tard, avec cynisme et sans la moindre vergogne, car les électeurs n’auraient pas compris comment il fallait voter. Et là, tous les donneurs de leçons qui nous disent qu’il faut aller voter, on les entend moins. Mais, nous dira-t-on, nous caricaturons, nous sommes négatifs, ils ne sont pas tous pourris, et y’ en a même des qui sont biens, ou que sais je encore ...

    Faut-il, également, vous rappeler les votes fastidieux pour faire adopter ce fameux traité de Lisbonne qui eurent lieu en Irlande ? Là, Messieurs, dames, pour faire bien voter, il a fallu s’y reprendre à deux fois ! Sachez que, lors du premier vote, les irlandais, non plus, « ne comprirent pas » comment il fallait voter et, donc, il fallut recommencer pour voter comme les politiciens le souhaitaient.

    Prenons, maintenant, le cas de Lula, au Brésil, à Porto Alegre. Cette municipalité est (ou a été) dirigée par des trotskistes du parti des travailleurs (PT). C’est au sein de ce soit-disant « laboratoire social » que se concoctait l’infaillible recette pour donner aux masses un avenir radieux - du moins le prétendaient-ils. Pratiquement seuls dans ce panorama à être un « tantinet » critiques, nous, les militants de la CNT-AIT, nous en avons pris pour notre grade : « sectaires, dogmatiques, donneurs de leçon …, et j’en passe … » Mais nos compagnons de la COB-AIT qui dénonçaient la logique électoraliste de Lula et appelaient à l’abstention, eux, se faisaient carrément tirer dessus à coup de revolver ! (Et vive la démocratie représentative ! bang !)

    Quelque temps après, c’était en octobre 2002, Lula est élu à la présidence de la république bananière du Brésil. Cette fois-ci, avec un trotskiste pur jus président de la république, on allait voir ce qu’on allait voir. Et en moins d’un an, nous avons vu, tout le monde a vu, et les brésiliens ont vu : Réduction drastique des budgets sociaux, réforme fiscale favorisant les hauts revenus (ben tiens), blocage des salaires des fonctionnaires, réformes des retraites dont l’âge de départ a été relevé de 7ans ! les pensions, elles, diminuées de 30 %, etc.

    Et tout ça, sans mouvements sociaux. Alors, content du voyage ? Ce fut plus fort que Sarkozy, Valls et Hollande réunis. Il m’a souvent été dit, et j’imagine, à tous les abstentionnistes aussi, que : « Si tu ne votes pas, tu fais le jeu du FN ». Et, avec notre critique du vote, nous aussi, nous ferions, paraît-il, le jeu du FN.

    Rappelons ce que l’Anarchiste Buenaventura Durruti disait à Barcelone, en 1932 : « Les socialistes et les communistes disent que nous abstenir aux élections, c’est favoriser le fascisme. Mais nous avons toujours dit que l’État est un instrument d’oppression au service d’une caste. Et nous restons fidèles à nous-mêmes. Le mouvement de libération doit toujours faire face à l’État. C’est pourquoi nous prônons l’abstention électorale active. Active veut dire que, tout en nous abstenant de la stupidité électorale, nous devons rester vigilants dans les lieux de production et dans la rue.

    Les vrais bandits, les vrais malfaiteurs, ce sont les politiciens qui ont besoin de tromper et d’endormir les ouvriers en leur promettant la semaine des 4 jeudis pour leurs arracher un vote qui les porte au parlement et leur permet de vivre en parasites sur la sueur des ouvriers. Lorsque nos camarades députés socialistes ont, eux aussi, unis leurs voix à cette cohorte d’eunuques, ils ont montré leur vrai visage. Car il y a de nombreuses années qu’ils ont cessé d’être des ouvriers, et par conséquent des socialistes. Ils vivent de leur activité de député.

    Que les républicains socialistes le sachent : ou bien ils résolvent le problème social, ou bien c’est le peuple qui le résoudra. Nous savons que la république ne peut pas le résoudre. Aussi, disons nous clairement à la classe ouvrière qu’il n’y a plus qu’un dilemme : ou mourir comme des esclaves modernes, ou vivre comme des hommes dignes, par la voie directe de la Révolution sociale. Vous donc, ouvriers qui m’écoutez, sachez à quoi vous en tenir. C’est de vous que dépend le changement du cours de votre vie ».

    Quatre ans plus tard, le 19 juillet 1936, les Anarchistes Espagnols, et parmi eux Durruti, barraient la route au coup d’État fasciste en prenant les armes et par la révolution sociale. Pendant ce temps, les députés parlementaient gaiement ... avant que les partis politiques ne tirent dans le dos des Anarchistes et autres Révolutionnaires, tuant ainsi la Révolution en Espagne !

    Alors que fait-on si nous n’allons pas voter ? Bien avant l’apparition tragique de l’économie marchande et du travail forcé, bien avant le règne mortifère et destructeur de la bourgeoisie, l’humanité des temps anciens a vécu pendant des dizaines de milliers d’années au sein de sociétés sans État où les décisions concernant la vie commune étaient prises par des assemblées générales de tous les membres de la communauté. Il ne s’agit pas d’idéaliser ces sociétés, mais il est bon de rappeler que les pratiques de démocratie directe et d’assembléisme sont issues de ce très lointain passé. (NDLR : voir les travaux de P. Clastre, J. Mallaury, ou M. Sahlius). Les rebelles et les révolutionnaires de toutes les époques ont cherché à renouer avec cette pratique, tout simplement, parce qu’elle est la seule à tourner le dos à toutes les oppressions et la seule qui donne la possibilité de fonctionner sur un mode réellement humain.

    La démocratie directe empêche la confiscation de la parole de tous au profit d’un seul ou de quelque-uns. Le porte-parole ou le délégué n’est, effectivement, que le porteur, le vecteur de la parole des autres. L’assemblée qui l’a choisi peut, à tout moment, le révoquer s’il s’avère que le mandat confié n’est pas respecté.

    Ce système politique n’engendre donc pas de prise de pouvoir. Non seulement le mandaté est constamment soumis au contrôle pour les mandats qui lui sont confiés mais encore sa délégation est limitée, dans le temps et dans son objet. Il est évident que la bourgeoisie et toutes les classes dominantes qui l’ont précédée ont toujours cherché à justifier leurs oppression. La bourgeoisie a toujours prétendu que les sociétés humaines n’avaient jamais fonctionné sur d’autres modes que tutélaires et a donc toujours nié qu’elles aient pu avoir la capacité d’échapper à une tutelle, c’est-à-dire au supplice de la domination. Mais cet argument (qui n’est en fait qu’un « simple » déni) ne tient pas la route, car l’humanité à vécu beaucoup plus longtemps sans joug que sous le fer. Elle saura sans nul doute, tôt ou tard, retrouver le chemin de la Liberté. Ce n’est qu’une question de temps.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°153 mars - avril 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article853

  • Mémoires d’un révolutionnaire de Pierre Kropotkine
    https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_d%E2%80%99un_r%C3%A9volutionnaire/Texte_entier

    Table des matières

    Biographie. VII

    Préface. XI

    PREMIÈRE PARTIE
    Mon Enfance.

    CHAPITRE PREMIER
    Moscou. — Le Vieux Quartier des Écuyers. — Premier souvenir. — La famille Kropotkine. — Mon père. — Ma mère. 1

    CHAPITRE II
    Ma belle-mère. — La méthode d’enseignement de M. Poulain. — Plaisirs du dimanche. — Mon goût pour le théâtre. — Ma participation au jubilé de Nicolas Ier — Entrée de mon frère à l’école des Cadets. 13

    CHAPITRE III
    Les serfs. — Vie de famille et relations mondaines. — Le carême et la fête de Pâques en Russie. — Scènes de la vie des serfs. — Départ pour la campagne. — Séjour à Nikolskoïé. 27

    CHAPITRE IV
    Mon éducation (suite). — Tableaux du servage. — Une triste destinée. — Instruction donnée à des serfs bien doués. — Une histoire de revenant. 48

    CHAPITRE V
    Souvenirs de la guerre de Crimée. — Mort de Nicolas I". — Mon développement intellectuel. — Mes goûts littéraires. — Mes essais de journalisme. 63

    DEUXIÈME PARTIE
    Le Corps des Pages.

    CHAPITRE PREMIER
    Mon entrée dans le Corps des Pages. — « Colonel ». — L’esprit dominant au Corps des Pages. 71

    CHAPITRE II
    L’enseignement au Corps des Pages. — Étude de l’allemand. — Grammaire et littérature russes. — Nos rapports avec les maîtres d’écriture et de dessin. — « Une soirée au bénéfice » du maître de dessin. 84

    CHAPITRE III
    Correspondance avec mon frère sur des questions de science, de religion, de philosophie et d’économie politique. — Entrevues secrètes avec mon frère. — Étude pratique d’économie sociale — Contacts avec le peuple. 96

    CHAPITRE IV
    Temps orageux au Corps des Pages. — Obsèques solennelles de l’impératrice Alexandra. — Etudes dans les classes supérieures du Corps des Pages ; l’enseignement de la physique, de la chimie et des mathématiques. — Occupations aux heures de loisir. — L’opéra italien à Pétersbourg. 111

    CHAPITRE V
    La vie de camp à Péterhof. — Exercices militaires en présence de l’empereur. — Enseignement pratique. — Diffusion des idées révolutionnaires. — Abolition du servage. — Importance et conséquence de cette abolition. 124

    CHAPITRE VI
    La vie de cour à Pétersbourg. — Le système d’espionnage à la cour. — Caractère d’Alexandre II. — L’Impératrice. — Le prince héritier. — Alexandre III. 143

    CHAPITRE VII
    Je choisis un régiment de Cosaques sibériens. — Epouvantable incendie à Pétersbourg. — Commencement de la réaction. — J’obtiens le brevet d’officier. 158

    TROISIÈME PARTIE
    Sibérie.

    CHAPITRE PREMIER
    La Sibérie. — Travaux de réforme en Transbaïkalie. — L’insurrection polonaise. — Ses conséquences funestes pour la Pologne et la Russie. 173

    CHAPITRE II
    Annexion et colonisation de la province de l’Amour. — Un typhon. — En mission à Pétersbourg. 189

    CHAPITRE III
    Je traverse la Mandchourie déguisé en marchand. — Je remonte le Soungari jusqu’à Kirin. — Des mines d’or à Tchita. 205

    CHAPITRE IV
    Ce que j’ai appris en Sibérie. — Exilés polonais dans la Sibérie orientale. — Leur révolte. — Je quitte le service militaire. 221

    QUATRIÈME PARTIE
    Saint-Pétersbourg.
    Premier voyage dans l’Europe occidentale.

    CHAPITRE PREMIER
    A l’Université de Pétersbourg. Corrections apportées à l’orographie et à la cartographie de l’Asie septentrionale. — Explorateurs russes de cette époque. — Plans d’expéditions arctiques. — Etudes glaciaires en Finlande. 229

    CHAPITRE II
    La situation à Pétersbourg. — Double nature d’Alexandre II. — Corruption de l’Administration. — Empêchements à l’enseignement. — Décadence de la société pétersbourgeoise. — L’affaire Karakosov. 247

    CHAPITRE III
    Mouvement réformiste dans la jeunesse russe. — Activité des jeunes filles, leur ardeur pour l’étude. — Création de nombreux cours de femmes. — La vie nouvelle dans le Vieux Quartier des Ecuyers. 263

    CHAPITRE IV
    Premier voyage à l’étranger. — Séjour à Zurich. — L’Association Internationale des Travailleurs. — Son origine. — Son activité. — Sa diffusion. — Etude du mouvement socialiste par la lecture des journaux socialistes. — Les sections genevoises de l’Internationale. 273

    CHAPITRE V
    Chez les horlogers du Jura. — Les débuts de l’Anarchisme. — Mes amis de Neuchâtel. — Les réfugiés de la Commune. — Influence de Bakounine. — Mon programme socialiste. 287

    CHAPITRE VI
    Livres inédits introduits par contrebande. — Le Nihilisme. — Mépris de la forme extérieure. — Le Mouvement « vers le peuple ». — Le Cercle de Tchaïkovsky. — Courants politiques et sociaux. — Pas d espoir de réformes. — La personne du Tsar protégée par la jeunesse. 300

    CHAPITRE VII
    Les membres influents du cercle de Tchaïkovsky. — Mon amitié avec Stepniak — Propagande dans les campagnes et parmi les tisserands de Pétersbourg. 325

    CHAPITRE VIII
    Nombreuses arrestations de propagandistes à Pétersbourg. — Ma conférence à la Société de Géographie. — Mon arrestation. — Interrogatoire inutile. — Mon incarcération à la forteresse de Pierre et Paul. 339

    CINQUIÈME PARTIE
    La forteresse. — L’évasion.

    CHAPITRE PREMIER
    La forteresse de Pierre et Paul. — Ma cellule. — Exercices de gymnastique. — Mon frère Alexandre accourt à mon aide. — J’obtiens la permission d’écrire. — Mes lectures. — Monotonie de la vie de prison. — Arrestation de mon frère. — Relations secrètes avec mes co-détenus. — Une visite du grand-duc Nicolas. 353

    CHAPITRE II
    Mon transfert à la maison de détention. — Ma maladie. — A l’hôpital militaire. — Plans de fuite. — Mon évasion. — Voyage à l’étranger. 373

    SIXIÈME PARTIE
    L’Europe occidentale.

    CHAPITRE PREMIER
    Buts de mon activité dans l’Europe occidentale. — Séjour à Edimbourg et à Londres. — Je collabore à la Nature et au Times. — Départ pour la Suisse. — L’Association Internationale des Travailleurs et la Social-Démocratie allemande. — Progrès de l’Internationale en France, en Espagne et en Italie. 389

    CHAPITRE II
    La Fédération Jurassienne et ses membres influents. — Séjour à La Chaux-de-Fonds. — Interdiction du drapeau rouge en Suisse. — Un nouvel ordre social. 402

    CHAPITRE III
    Lutte entre l’Anarchisme et la Social-Démocratie. — Expulsion de Belgique. — Séjour à Paris. — Renaissance du socialisme en France — Tourguénev, son importance pour la jeune Russie. — Tourguénev et le Nihilisme. — Bazarov dans Pères et Fils. 417

    CHAPITRE IV
    Mécontentement croissant en Russie après la guerre russo-turque. — Le procès des 193. — Attentat contre Trépov. — Quatre attentats contre des têtes couronnées. Persécution de la Fédération Jurassienne. — Nous fondons Le Révolté. — Ce que doit être un journal socialiste. — Difficultés financières et techniques. 427

    CHAPITRE V
    Le mouvement révolutionnaire prend un caractère plus grave en Russie. — Attentats contre l’empereur dirigés par le comité exécutif. — Mort d’Alexandre II. — Fondation de ligues destinées à combattre les révolutionnaires et à protéger l’empereur. — Ma condamnation à mort. — Mon expulsion de Suisse. 440

    CHAPITRE VI
    Une année à Londres. — Premiers symptômes du réveil de l’esprit socialiste en Angleterre. — Départ pour Thonon. — Les mouchards. — Compromis d’Ignatiev avec les Terroristes. — La France en 1881-82. — Misère des tisseurs de Lyon. — Explosion dans un café de Lyon. — Mon arrestation et ma condamnation. 455

    CHAPITRE VII
    Effets néfastes du régime des prisons au point de vue social. — A la prison centrale de Clairvaux. — Occupations des détenus. — Triste condition des vieux prisonniers. — Relations actives des détenus entre eux. — Influence démoralisatrice des prisons. 470

    CHAPITRE VIII
    Mes aventures avec la police secrète. — Amusant rapport d’un agent secret. — Mouchards démasques. — Un faux baron. — Conséquences de l’espionnage. 486

    CHAPITRE IX
    Le « vol » de Louise Michel. — Elie Reclus. — Je me fixe à Harrow. — Travaux scientifiques de mon frère Alexandre. — Sa mort. 501

    CHAPITRE X
    Le mouvement socialiste en Angleterre en 1886. — Ma participation à ce mouvement. — La formule de « lutte pour la vie » complétée par la loi naturelle de l’appui mutuel. — Immense diffusion des idées socialistes. 509

  • BALLAST | L’abécédaire de Louise Michel
    http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-louise-michel

    « J’entends encore l’appel et je pourrais dire tous les noms. Aujourd’hui c’est l’appel des fantômes. Les comités de vigilance de Montmartre ne laissaient personne sans asile, personne sans pain. On y dînait avec un hareng pour quatre ou cinq, mais on n’épargnait pas pour ceux qui en avaient besoin les ressources de la mairie, ni les moyens révolutionnaires des réquisitions. Le XVIIIe arrondissement était la terreur des accapareurs et autres de cette espèce. Quand on disait "Montmartre va descendre !" les réactionnaires se fourraient dans leurs trous, lâchant comme des bêtes poursuivies les caches où les vivres pourrissaient, tandis que Paris crevait de faim. » (Mémoires, 1886)

    #XVIIIeEnForce #LouiseMichel #LM_IV_Ever

  • Aujourd’hui l’anarchisme a tendance à ne plus dire son nom
    Mathieu Dejean, Les Inrocks, le 31 janvier 2017
    http://www.lesinrocks.com/2017/01/31/actualite/aujourdhui-lanarchisme-a-tendance-a-ne-plus-dire-nom-11908726

    Les Inrocks : Vous mettez en évidence le fait que l’anarchisme a été porté par des figures féminines, et qu’il a donné aux femmes une place importante, à une époque où elles étaient doublement exploitées…

    Tancrède Ramonet : Oui, l’anarchisme est un des premiers courants à poser la question de l’intersectionnalité, alors que le mot n’existait pas. Il avait décelé le fait qu’en plus de l’opposition classique entre la bourgeoisie et la classe ouvrière, il y avait des oppositions parmi les travailleurs eux-mêmes. Les anarchistes ont été parmi les premiers à dénoncer l’exploitation des femmes, à dénoncer le pillage des colonies et le racisme systémique, à mettre en lumière les difficultés des “minorités”, comme on dit. A la même époque, les autres courants du socialisme se posaient moins ces questions.

    Lucie Parsons, Emma Goldman ou encore Louise Michel sont des anarchistes qui ont porté haut le flambeau de ces luttes non seulement féministes, mais aussi anticoloniales ou antiracistes. Et elles insistaient sur la nécessité de faire le lien entre ces combats pour l’égalité de chacun et la lutte pour l’émancipation de tous. Car il faut comprendre que le capitalisme est un système totalitaire basé sur l’exploitation et que ce système sévit autant au niveau microéconomique du foyer qu’au niveau macroéconomique, on ne pourra pas lutter efficacement contre. D’où la pertinence de cette jolie formule de Nuit debout : la convergence des luttes.

    #Anarchisme #Tancrède_Ramonet #Intersectionnalité #Féminisme #Femmes #Racisme #Colonialisme #Capitalisme

    • Tancrède Ramonet : « Faire entendre des voix inaudibles »

      Rencontre avec le réalisateur du documentaire "Ni Dieu, ni maître — une histoire de l’anarchisme".

      « _Temps noir », 18 heures, à proximité du Bassin de la Villette, Paris. C’est dans sa maison de production située au fond d’une cour dans une ancienne écurie que le producteur et réalisateur Tancrède Ramonet nous donne rendez-vous — autant dire à domicile. Très vite hors entretien, une discussion à bâtons rompus s’amorce sur le militantisme et l’engagement. Il a forgé ses armes par l’écoute de Radio Libertaire et la lecture du mensuel du Monde libertaire, avant de rejoindre Lutte ouvrière — « un souvenir ému », « une école de la rigueur théorique » — qu’il quitte en raison de leur minoration des luttes des pays du Sud, notamment anti-coloniales. Aujourd’hui, Tancrède Ramonet s’engage à travers ses films, les sujets portés par Temps noir et son groupe de rock, Achab. Ses documentaires donnent à voir ce que les récits officiels laissent dans l’ombre : l’école de cinéma la Fémis, le bagne pour les communards, la question des abattoirs avec une décennie d’avance sur l’association L214, le racisme biologique nazi usant de la science comme justification, et enfin l’histoire de l’anarchisme qui fut le déclencheur de cette rencontre .

      http://www.revue-ballast.fr/tancrede-ramonet
      @sinehebdo

  • ENQUÊTE SUR LA COMMUNE DE PARIS

    En 1897, vingt-six ans après la #Commune_de_Paris, La Revue Blanche soumet à quarante-six personnalités de la fin du XIX siècle un questionnaire. Chacune doit répondre aux trois questions suivantes : Quel a été votre rôle du 18 mars à la fin de mai 1871 ? Quelle est votre opinion sur le mouvement insurrectionnel de la Commune, et que pensez-vous, notamment, de son organisation : parlementaire ? militaire ? financière ? administrative ? Quelle a pu être, à votre avis, l’influence de la Commune, alors et depuis, sur les événements et sur les idées ?

    On reconnaît dans les entretiens que mène #Félix_Fénéon, maitre d’oeuvre de ce projet, avec les témoins interrogés son humour et son désir d’embarrasser. L’ensemble est présenté sous la forme de trois chapitres : dans une première partie sont rassemblées les réponses des « Publicistes » (c’est-à-dire les journalistes et hommes de presse de l’époque : Henri Rochefort, Emest Daudet, Henry Maret, le Dr Henri Marmottan, Edouard Lockroy, Chauvière, Xavier de Montépin, Lucipia, Allemane, Gaston Jollivet, Faillet, Théodore Duret, le Dr Louis Fiaux, Lissagaray, Georges Renard, Elisée Reclus, Jean Grave), puis viennent les anciens Membres de la Commune (Arnold, Vaillant, Dereure, Lefrançais, Champy, Brunet, J.-B. Clément, Melliet, Martelet, Ranc, Grousset, Vésinier, Pindy), enfin les « Autres témoins » (Gaston Da Costa, Giffault, le Dr Blanchon, Marquet de Vasselot, Georges Pilotell, Louise Michel, Louis Andrieux, un insurgé lyonnais, Alphonse Humbert, Victor Jaclard, Maxime Vuillaume, Alexander Thompson, Madame Noro, Edmond Bailly, Nadar, le général de Galliffet). Une notice biographique de chaque « enquêté » figure en fin de volume. L’ouvrage est illustré d’une vingtaine de #bois_gravés par #Vallotton. Présentation de Jean Baronnet.

    Editions de l’Amateur (2011) #la_revue_blanche


    http://www.la-petroleuse.com/livres-luttes-sociales-revolutions/4381-enquete-sur-la-commune-de-paris.html
    http://revueblanche.over-blog.com/pages/Parcours_politique_de_la_Revue_Blanche-1106721.html

  • Nelly Roussel, femme libre… Posté par erwandekeramoal
    http://lescenobitestranquilles.fr/2016/12/nelly-roussel-femme-libre

    Amis de l’épicurisme et de Siné-mensuel réunis, bonjour ! Nous sommes le 18 Décembre 2016, 28è jour de Frimaire dédié à la truffe.

    Le 18 décembre 1922, mort de Nelly ROUSSEL, née le 5 janvier 1878. Qui se souvient de cette femme, Libre penseuse, anarchiste, féministe ? Elle fut la compagne du sculpteur Henri Godet libre penseur et Franc-Maçon. Elle même suivra les traces de Maria Deraismes (qui créa « Le droit humain ») et Madeleine Pelletier ou Louise Michel en fréquentant « La Grande Loge Symbolique Ecossaise ». Elle milita avec Paul Robin à la diffusion des idées néo-malthusiennes, contre l’idéologie nataliste du pouvoir et la loi de 1920 qui réprimait la contraception et sa propagande. Oratrice de talent, elle donnait des conférences, à travers la France, exaltant la maternité consciente, pourfendant le machisme des hommes (militants compris). Elle réclamait l’indépendance complète pour les femmes, fondée sur de nouveaux rapports entre les sexes. l’une des premières femmes en Europe à revendiquer publiquement le droit des femmes à disposer de leurs corps et à prôner une politique de contrôle des naissances en autorisant le recours aux contraceptifs et à l’avortement.


    Elle est militante antinataliste. Comme Madeleine Pelletier, elle est l’une des premières femmes en Europe à revendiquer publiquement le droit des femmes à disposer de leurs corps et à prôner une politique de contrôle des naissances en autorisant le recours aux contraceptifs et à l’avortement. Elle adhère au mouvement néo-malthusianiste de Paul Robin qui soutient que le contrôle des naissances, la « prudence parentale », est un moyen d’émancipation des classes sociales les plus pauvres. Elle lutte pour modifier l’image traditionnelle de la femme. C’est ainsi que l’« action, la vie et la pensée de Nelly Roussel s’insurgent bien sûr contre ce modèle, développant au contraire celui de la « nouvelle femme », bien représenté aux États-Unis : une femme sportive, active, investie dans une profession valorisante. Roussel oppose à « l’éternel féminin » ce qu’elle nomme « l’éternelle sacrifiée » – c’est le titre de l’un de ses livres. La femme, écrit-elle, est en effet sacrifiée non seulement par Dieu et par la Nature mais aussi par la société républicaine elle-même. »

    https://www.youtube.com/watch?v=qQWcN_EwHEE

    En 1904, elle écrit dans Le Libertaire : « Nul n’est plus que moi – vous le savez peut-être – partisan de l’union libre. Mais « union libre » n’est pas malheureusement synonyme de « union illégale ». L’union véritablement libre – basée uniquement sur l’amour et n’ayant point d’autre raison d’être que lui, – l’union idéale que nous rêvons et que nous travaillons de toutes nos forces à rendre un jour réalisable, cette union-là n’existe pas, ne peut pas exister actuellement pour la femme, – ou tout au moins pour la plupart des femmes.(en photo avec sa fille Mireille vers 1905) Car, vous le savez aussi bien que moi, il n’est guère de métier où elle ne puisse, même par le travail le plus acharné, subvenir complètement à ses besoins et à ceux de ses enfants. Et ce qui fait son esclavage, ce sont moins peut être les chaînes légales, l’injurieux article du Code lui prescrivant l’obéissance, que la nécessité où elle se trouve, neuf fois sur dix, de recourir à un homme qui l’aide à vivre et qui souvent abuse de sa situation pour l’humilier et l’asservir. Mariage régulier, union illégitime, ou « galanterie »… au fond, c’est toujours la même chose pour la femme, toujours la même situation, aussi périlleuse qu’humiliante : livrer son corps à l’homme en échange du pain quotidien. Si l’amour se glisse au foyer, c’est par hasard et par exception. Eh bien, c’est cela que nous ne voulons plus ! »


    Allez, portez vous bien et à bientôt, peut-être.

  • Military Sealift Command To Honor Gay Rights Activist Harvey Milk - gCaptain
    https://gcaptain.com/military-sealift-command-to-honor-gay-rights-activist-harvey-milk


    Rendering of a John Lewis class oiler in San Diego Bay.
    Courtesy NASSCO

    Military Sealift Command, the transportation provider for the US Navy, will name it’s newest ship after Harvey Milk, the San Francisco gay rights activist featured in Sean Penn’s award winning movie, Milk.

    U.S. Naval Institute News reported that a July 14, 2016 congressional notification, signed by Secretary of the Navy Ray Mabus, indicated he intended to name a planned Military Sealift Command fleet oiler USNS Harvey Milk (T-AO-206). The ship would be the second of the John Lewis-class oilers being built by General Dynamics NASSCO in San Diego, California

    The Secretary of the Navy’s office is deferring releasing additional information until the naming announcement, a Navy official told USNI News on Thursday.

    Mabus has said the John Lewis-class – named after civil rights activist and congressman Rep. John Lewis (D-Ga.) – would all be named after civil rights leaders.

    • Harvey Milk — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Harvey_Milk

      Harvey Bernard Milk (né le 22 mai 1930 à Woodmere, à Long Island, mort le 27 novembre 1978 à San Francisco) est un homme politique américain et un militant pour les droits des homosexuels. Il a été le premier « superviseur » (poste similaire à celui de conseiller municipal) ouvertement homosexuel de la ville de San Francisco.

      Harvey Milk a été assassiné avec le maire de San Francisco, George Moscone, le 27 novembre 1978. Leur meurtrier, Dan White, a été condamné à sept ans et huit mois de prison, pour homicide involontaire. Ses défenseurs plaidèrent qu’il aurait été perturbé par une « mauvaise alimentation » ; il sera finalement libéré après cinq ans de réclusion. Le verdict, considéré comme trop clément par la communauté gay mais pas seulement, a provoqué les émeutes de la Nuit White (qui ont eu lieu dans la nuit du 21 mai 1979), réprimées par la police de San Francisco.

  • Kanakÿ : une lettre oubliée de Pierre Messmer
    https://rebellyon.info/Kanaky-une-lettre-oubliee-de

    Alors Premier ministre, il écrit le 19 juillet 1972 à son secrétaire d’État aux DOM-TOM, car il veut, en 1972, et oui en 1972, coloniser la Nouvelle-Calédonie. Pour lui, les Kanaks, qui peuplent cet archipel depuis près de 5 000 ans, c’est moins que rien, ils n’existent pas. Ou plutôt ils ne sont là (...) — Mémoire, Résistances et solidarités internationales, Discriminations, nazisme,, Indochine française, Afrique,, De Gaulle,, putsch des généraux, 1968., Pompidou,, Dom-tom, Nouvelle Calédonie,, Xavier Deniau,, Giscard,, Kanaks, apartheid,, 1, 2, 3, Académie des sciences morales (!) et politiques, Académie française, 4, Ataï, Pierre Declercq, Eloi Machoro, grotte d’Ouvéa, Jean-Marie Djibaou, bagne, Louise Michel, 200 Kabyles,, sui generis", Nouvelle Calédonie, France d’outremer., les massacres au (...)

  • Au temps de l’esclavage, ils auraient négocié le poids des chaînes - Là-bas si j’y suis
    http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/au-temps-de-l-esclavage-ils-auraient-negocie-le-poids-des-chaines

    Louise Michel, Mandela, Che Guevara, mais où sont les révolutionnaires d’aujourd’hui ? On les a trouvés, ils sont à la une de Libération, ils sont quarante, quarante rebelles qui ont eu l’audace de lancer un appel aux patrons[..]

    Un TEXTE À L’APPUI de #Daniel_MERMET

  • Glòria Casas Vila : A propos de la prétention de la mairie de Barcelone à réguler « le travail du sexe volontaire »

    https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/02/05/a-propos-de-la-pretention-de-la-mairie-de-barcelon

    Depuis la création de la Plateforme Catalane pour le Droit à ne pas être Prostituées, dont je suis membre et que j’ai aidé à fonder, nous nous sommes toujours opposées à toutes sortes de politiques prohibitionnistes qui criminalisent les personnes prostituées. Et c’est pour cela que je suis contente de voir que la Mairie de Barcelone a pris l’initiative (enfin !) d’arrêter de pénaliser et mettre des amendes aux femmes en situation de prostitution, comme le prévoyait l’Ordonnance du Civisme en vigueur à Barcelone depuis 2006. Cette ordonnance, ainsi que la Loi 10/2011 qui pénalise les femmes prostituées sur les routes, sont des mesures prohibitionnistes que nous avons toujours énergiquement dénoncé. Depuis une perspective féministe, c’est une honte que des personnes en situation de précarité extrême soient, en plus, punies par l’administration publique. Nous disons NON face à la criminalisation de la pauvreté (qui, comme nous le savons, touche davantage les femmes).

    D’un autre côté, nous sommes aussi farouchement opposées à l’illusion de pouvoir réguler, à n’importe quel niveau (municipal, communauté autonome, État), le “travail sexuel volontaire”, puisque nous nous opposons à la réglementation de la prostitution. C’est précisément l’esprit de la lutte abolitionniste féministe, une lutte que la majorité des gens ne connaît pas ou confond avec le prohibitionnisme. L’abolitionnisme féministe revendique l’abolition de la réglementation de la prostitution . Parce que la réglementation, qui au fil de l’Histoire a été pratiquée via des contrôles sanitaires et policiers humiliants sur les personnes prostituées (et jamais sur ceux appelés à tort “clients”), NE CRÉE PAS d’amélioration concrète dans la vie de ces dernières. Et nous avons des centaines d’exemples, parce qu’autant au XIXème siècle qu’au XXème et au XXIème la prostitution a fait l’objet de diverses réglementations. L’abolitionnisme et les critiques de la prostitution en tant qu’institution patriarcale et capitaliste ont été formulées par des femmes en lutte aussi diverses que Joséphine Butler (Angleterre), Louise Michel (France), Alexandra Kollontaï (Russie), “Mujeres libres” (Femmes Libres) dans notre pays l’Espagne, etc.

    Traduction : Tradfem
    Original (espagnol) : https://acciofeminista26n.wordpress.com/2016/01/28/sobre-la-pretension-del-ayuntamiento-de-barcelona-de-re

    #Glòria_Casas_Vila est sociologue et activiste féministe.

    #prostitution #Barcelone #tradfem #Ressources_Prostitution