person:margaret sullivan

  • Entre la Silicon Valley et les Américains, le climat a changé

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/18/haro-sur-la-silicon-valley_5186999_4408996.html

    La puissance des géants des technologies commence à inquiéter sérieusement l’opinion américaine et la classe politique. Les appels à la réglementation se multiplient.

    Le lancement en fanfare de l’iPhone X, le 12 septembre, n’a pas pu masquer l’évidence : les nuages s’accumulent sur la Silicon Valley. Même le dernier-né des smartphones d’Apple n’a pas été accueilli avec l’enthousiasme habituel, en dépit de son bestiaire de nouveaux emojis à tête de panda, de singe ou de robot. Le prix, déjà, est de plus en plus inabordable (1 159 euros pour la version de base). Surtout, la nouvelle fonction de reconnaissance faciale se révèle être un facteur anxiogène. Apple a beau l’appeler iPhone 10, la lettre X donne à son nouveau jouet une aura de mystère et, pour employer le mot à la mode, de dystopie. « Pour la première fois, une compagnie va disposer d’un outil de reconnaissance faciale avec des millions de portraits et l’équipement pour scanner et identifier les visages partout dans le monde », s’émeut le juriste Jake Laperruque, dans le magazine Wired.

    Entre les Américains et la Silicon Valley, le climat a changé. Chaque jour apporte un cortège d’informations embarrassantes pour la « Tech ». Facebook va d’aveux en promesses de corriger les erreurs. Devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle de 2016, le réseau social a dû exposer les failles de son modèle de vente de publicités personnalisées. En pleine campagne électorale, plus de quatre cents faux comptes liés à la Russie ont pu acheter pour 100 000 dollars (83 581 euros) de publicités et diffuser quelque trois mille messages sur des sujets aussi polémiques que l’immigration, les droits des homosexuels, le racisme, le contrôle des armes à feu, influençant potentiellement le scrutin.

    La firme de Mark Zuckerberg est maintenant visée par un mandat de perquisition du procureur spécial Robert Mueller. Si l’on en croit le professeur Benjamin Edelman, d’Harvard, cité par le New York Times, ses ingénieurs s’y perdent eux-mêmes dans la complexité de leur système de collecte de publicités, à la fois automatisé et manuel. Et « la machine a son propre cerveau », ajoute-t-il.

    « Le pouvoir de Google »

    Google fait l’objet d’une nouvelle plainte pour sexisme, cette fois en nom collectif, déposée le 14 septembre par trois anciennes ingénieures s’estimant sous-payées et surtout sous-promues. Le moteur de recherche continue aussi d’être sous le feu des accusations d’avoir évincé du think tank New America, qu’il finance, un chercheur qui s’était félicité de l’amende qui lui a été imposée en juin par la Commission européenne pour abus de position dominante. « Le pouvoir de Google sur le marché est aujourd’hui l’un des défis les plus importants pour les responsables des politiques de concurrence dans le monde », écrivait le chercheur Barry Lynn, parti créer une structure indépendante avec son équipe.

    Il y a longtemps que des insiders, comme Jaron Lanier, de Microsoft Research, ont montré que les géants de la Vallée, en s’appropriant gratuitement les données des utilisateurs, contribuaient à l’appauvrissement des classes moyennes. Des années, aussi, que la Commission européenne tente d’imposer des limites à l’hégémonie des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Mais les critiques restaient largement confidentielles. L’Europe était jugée incorrigiblement étatique, réticente aux innovations. Les sceptiques étaient relégués au rang de passéistes, d’Amish du numérique, ou mépris suprême, de luddites hostiles au progrès.

    La critique est tendance

    Aujourd’hui, les Cassandre ont pignon sur rue dans les médias. Les tribunes se succèdent sur le thème : l’âge d’or est fini pour la Silicon Valley. La Tech est rebaptisée « Big Tech », comme on disait hier « Big Oil », pour la tentaculaire industrie pétrolière. « Faut-il casser Google » ? Le moteur de recherche n’est-il pas « trop puissant ? », s’interroge Fox News, qui le soupçonne, il est vrai, de sympathies démocrates. Selon Politico, Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, qui arrive lundi 18 septembre à Washington, va trouver une atmosphère nettement plus accueillante. Le « fan-club » américain de cette dernière est en « pleine expansion », constate le magazine. « L’Antitrust est de retour », exulte Luther Lowe, l’un des responsables de Yelp, la plate-forme de recommandations qui croise le fer depuis des années avec Google, accusé d’abus de position dominante.

    Longtemps, les jeunes innovateurs ont été accueillis avec bienveillance dans la capitale fédérale. Avec Barack Obama, c’était fusionnel. Quelque 250 cadres sont passés de Google à la Maison Blanche, et inversement. En fin de mandat, le président démocrate a alerté ses compatriotes sur les « méfaits » qui risquaient d’accompagner les « bienfaits » apportés par les technologies. Mais le débat a été escamoté pendant la campagne électorale. Aujourd’hui il revient comme un boomerang. De l’engorgement des villes par les chauffeurs Uber aux « fake news » et à l’agressivité grandissante de la société, la Silicon Valley – « le sombre centre d’un pouvoir sans contrôle », selon l’expression de Ben Smith, le rédacteur en chef de Buzzfeed – est rendue responsable de tous les maux de l’époque.

    Ses géants se présentent comme les champions de l’individualité et de la diversité, « alors que leurs algorithmes nous poussent à la conformité et écornent notre vie privée », tempête le journaliste de The Atlantic, Franklin Foer, dans un livre (World Without Mind, The Existential Threat of Big Tech, Penguin Press) publié le 12 septembre et déjà dans les meilleures ventes aux Etats-Unis.

    Menace pour la démocratie ?

    Washington ne peut plus rester inactif. Quarante-cinq pour cent des Américains reçoivent leurs informations par l’intermédiaire de Facebook. Si on inclut Instagram, WhatsApp et Messenger, la plate-forme de Mark Zuckerberg contrôle 80 % du trafic des réseaux sociaux sur mobile. La part de marché de Google dans les recherches en ligne dépasse 85 % aux Etats-Unis. Amazon assure 43 % des ventes en ligne… Et depuis l’élection, surtout, la menace sur la démocratie est prise au sérieux. « Sans Facebook, Trump serait-il président aujourd’hui ?, s’est interrogée Margaret Sullivan dans le Washington Post. Il y a de plus en plus de raisons de penser que la réponse est non. »

    Analyse similaire pour Evan Williams, l’un des fondateurs de Twitter, la plate-forme dont le président fait un usage immodéré. Donald Trump n’est que le « symptôme » d’un problème plus large, a-t-il déclaré à la BBC, celui de la dictature de la publicité ciblée instantanée, un système qui « abêtit le monde entier ».

    A peine le show Apple terminé, à Cupertino, le sénateur démocrate Al Franken a publié une lettre au PDG Tim Cook réclamant des éclaircissements sur la manière dont la firme entend gérer les questions d’atteinte potentielle à la vie privée. Que fera Apple si le gouvernement, comme l’a fait la NSA pour les communications électroniques, réclame les clés de son système de reconnaissance Face ID ? Quelles sont les mesures de protection de l’utilisateur si la police parvient à débloquer son smartphone en le brandissant devant son visage ? D’autres parlementaires réfléchissent à la manière de soumettre Facebook et Google, qui assurent 80 % des publicités en ligne, aux mêmes règles que les médias traditionnels sur les messages politiques.

    Pour une fois, conservateurs et progressistes font cause commune. L’ancien conseiller de M. Trump, Steve Bannon, l’a répété le 12 septembre à Hongkong : c’est lui qui avait « pris la tête », à la Maison Blanche, du camp qui voulait imposer aux entreprises technologiques les mêmes réglementations que les compagnies de téléphone ou d’électricité ; un scénario de cauchemar pour Google et Facebook, qui résistent depuis des années à l’idée d’être considérés comme autre chose que des plates-formes.

    A gauche, Bernie Sanders a fait la même proposition. Réglementation, scission, réforme de la loi antitrust ? Washington soupèse les formules. Quel que soit le résultat, le « backlash » (contrecoup) est réel. Comme Wall Street après des années de « greed » (cupidité), les titans de la Tech sont rattrapés par leurs excès.

  • Trump élu président américain : les journalistes sont priés de retourner « sur le terrain » | #journalisme et Santé Publique sur WordPress.com
    https://jeanyvesnau.com/2016/11/09/trump-elu-45eme-president-americain-les-journalistes-vont-devoir-retour

    « Pour le dire franchement, les médias ont raté le sujet, a ainsi estimé Margaret Sullivan, éditorialiste média au Washington Post. Au final, un large nombre d’électeurs voulaient quelque chose de nouveau. Et bien qu’ils l’aient crié, hurlé, la plupart des journalistes n’ont pas écouté. Ils ne l’ont pas saisi. » C’est, pour le dire autrement, proprement dramatique. Où sont les journalistes s’ils n’entendent pas leurs contemporains crier et hurler ? Il va leur falloir abandonner un instant leurs claviers et leurs écrans. Et (ré)apprendre à entendre les désespérés, les insensés. A partir de quand cette profession s’est-elle gentrifiée ? Depuis quand a-t-elle abandonné l’enquête, la filature, le reportage, cette sainte triade de ses aînés ? — (...)

    #politique

    • Les journalistes sont là pour écrire ce qui ne déplait pas aux actionnaires du média.

      Que vont ils aller faire sur le terrain ?
      Dire qu’il faut voter pour Madame Clinton ?
      Si les journaleux faisaient un vrai travail d’information, SeenThis n’existerait probablement pas.

  • Le soldat qui a abattu un agresseur palestinien gisant à terre est franco-israélien
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/03/29/le-soldat-qui-a-abattu-un-agresseur-palestinien-gisant-a-terre-est-franco-is

    Dans une vidéo diffusée par les avocats du soldat, son père explique : « Depuis jeudi, nous sommes malheureusement passés de l’état de famille modeste et anonyme à celle de famille dans l’œil du cyclone. Nous avons envoyé notre fils pour servir le pays et le défendre, lui et ses citoyens, et c’est ce qu’il a fait, confronté à un terroriste meurtrier venu tuer des innocents. »

    • Remarquer au passage que le Monde respecte consciencieusement le « gag order » israélien en nommant le type « A. ».

      L’identité d’A. n’est pas précisée dans les médias parce qu’ils sont soumis à une obligation de silence (gag order, en anglais) sur certains éléments confidentiels d’enquêtes ayant trait à l’armée.

      Le Palestinien, lui, est à l’inverse ouvertement identifié ainsi :

      L’agresseur palestinien, Abdel Fattah Al-Sharif…

      Plus généralement, il semble que les médias français prennent soin de ne pas nommer l’assassin israélien, Elor Azaria, tout en donnant le nom de sa victime.

      Et comme le fait remarquer Greenwald, pour le New York Times c’est désormais une habitude bien installée : Complying With Israeli Censorship Order, NYT Conceals Name of Soldier Who Shot Wounded Palestinian
      https://theintercept.com/2016/03/30/complying-with-israeli-censorship-order-nyt-conceals-name-of-soldier-w

      The NYT’s compliance with Israel’s censorship orders has previously provoked controversy. In 2014, the paper’s public editor, Margaret Sullivan, described the compliance by Kershner and Jodi Rudoren with an order from an Israeli military censor to conceal the name of an Israeli soldier who was being held hostage.

    • je note que tu prends soin de faire une faute d’orthographe à son nom pour échapper à la censure :)

  • Très (ou pas du tout) étonnante question : le New York Times se considère-t-il soumis aux ordres de censure émis par le Shin Beth israélien ?

    The New York Times agrees to be gagged by Israel
    http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/new-york-times-agrees-be-gagged-israel

    Margaret Sullivan, The New York Times’ public editor, has written a thoughtful and important piece criticizing the way the newspaper complied with an Israeli-imposed gag order on the case of Majd Kayyal.

    But it leaves some important questions unanswered about the Times’ apparent eagerness to let Israeli censors set its news agenda.

  • NYT Admits: We Have Not “Aggressively Challenged” Obama on Drones

    http://www.globalpolicy.org/component/content/article/185-general/52004-nyt-admits-we-have-not-qaggressively-challengedq-obama-on-drones

    By Common Dreams Staff
    Common Dreams
    October 15, 2012

    Media outlets are not informing US citizens well on the implications of Washington’s drone strikes in Afghanistan, Pakistan, Yemen and elsewhere. In these fragile states, drone strikes are deepening resentment towards the US and undermining politics. Margaret Sullivan, public editor of the New York Times, has acknowledged that the paper has not challenged the use of drones. The Columbia Human Rights Clinic released a report that questions the quality of available of information and the sloppy approach to the question of who are the casualties.

    Margaret Sullivan, the public editor at the New York Times, admitted over the weekend that the influential paper has not been strong enough in its reporting on the CIA’s lethal overseas drone program and that the general uncritical nature of national media coverage has fueled widespread acceptance among the public of a program that kills untold numbers of innocent civilians in Afghanistan, Pakistan, and elsewhere.

    Though crediting Time’s reporters for bringing important information to light regarding Obama’s drone and targeted assassination programs, Sullivan acknowledged the paper has “not be without fault” in their efforts to push back against the administration’s obfuscations and unsubstantiated claims about who and how many are killed in reported drone strikes. Since May of 2012, she writes:

    [The paper’s] reporting has not aggressively challenged the administration’s description of those killed as “militants” — itself an undefined term. And it has been criticized for giving administration officials the cover of anonymitywhen they suggest that critics of drones are terrorist sympathizers.

    #drones #états-unis #guerre #armement #presse #médias

  • NYT Admits: We Have Not “Aggressively Challenged” Obama on Drones
    http://www.globalpolicy.org/component/content/article/185-general/52004-nyt-admits-we-have-not-qaggressively-challengedq-obama-on-drones

    Margaret Sullivan, the public editor at the New York Times, admitted over the weekend that the influential paper has not been strong enough in its reporting on the CIA’s lethal overseas drone program and that the general uncritical nature of national media coverage has fueled widespread acceptance among the public of a program that kills untold numbers of innocent civilians in Afghanistan, Pakistan, and elsewhere.

    Though crediting Time’s reporters for bringing important information to light regarding Obama’s drone and targeted assassination programs, Sullivan acknowledged the paper has “not be without fault” in their efforts to push back against the administration’s obfuscations and unsubstantiated claims about who and how many are killed in reported drone strikes. Since May of 2012, she writes:

    [The paper’s] reporting has not aggressively challenged the administration’s description of those killed as “militants” — itself an undefined term. And it has been criticized for giving administration officials the cover of anonymitywhen they suggest that critics of drones are terrorist sympathizers.

    ...

    In the final paragraphs, Sullivan notes the “the moral and ethical questions of this push-button combat conducted without public accountability,” but pairs that insight with this claim: “The Taliban and Al Qaeda are much worse problems for the Pakistani and Yemeni people than American drone strikes are.”

    #drone #presse #Etats-unis