person:marie meert

  • Ces capitalistes palestiniens qui sont allés trop loin
    par Tariq Dana | 14 janvier 2014 – Al-Shabaka – Traduction : Info-Palestine – Marie Meert
    http://chroniquepalestine.com/capitalistes-palestiniens-alles-loin

    Bashar Masri est emblématique de la classe capitaliste palestinienne dont l’objectif est la normalisation avec l’occupant - Photo : Ma’an News

    Tariq Dana – Tandis que la plupart des Palestiniens vivant sous l’occupation israélienne luttent pour leur survie, un puissant groupe de capitalistes palestiniens prospère et développe son influence politique économique et sociale. Trop souvent, le prix à payer est leur implication dans des projets de normalisation économique. En d’autres mots, ils traitent avec les Israéliens comme si c’étaient des partenaires d’affaires « normaux » plutôt qu’une puissance occupante qui viole impitoyablement les droits des Palestiniens depuis plus de 65 ans.

    Dans cette note politique, Tariq Dana, membre politique de Al-Shabaka, apporte son éclairage sur les manières dont ces capitalistes palestiniens exercent leur influence et leur contrôle social ; il donne des exemples de projets de cette normalisation économique dans laquelle ils se sont engagés.

  • Dans une guerre sans fin contre le terrorisme, nous sommes tous voués à devenir des Palestiniens
    par Jonathan Cook | jeudi 3 septembre 2015 | Traduction Marie Meert

    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15585

    Le nouveau livre de Jeff Halper fait la lumière sur l’industrie de l’armement et montre qu’Israël est à présent la nation-ressource pour les armées et les forces de police du monde entier. C’est « la guerre sécurocratique » ou la « pacification globale » .

    Cela fait 18 ans que Jeff Halper est en première ligne du conflit israélo-palestinien, aidant à reconstruire les maisons palestiniennes des TPO démolies par Israël. Se préparant à quitter la direction du Comité contre la destruction de maisons (ICAHD), il publie un nouveau livre sur Israël.

    La principale conclusion de Halper est dérangeante : Israël, dit-il est en train de mondialiser la Palestine.

    Les recherches tous azimuts de cet ancien professeur d’anthropologie l’ont conduit à une expertise dans laquelle il ne se sent guère à l’aise : l’industrie de l’armement mondialisé.

    Halper argumente qu’Israël profite – tant financièrement que diplomatiquement – des systèmes de contrôle qu’il a développés dans les Territoires occupés. Il exporte son savoir-faire aux élites mondialisées qui veulent protéger leurs privilèges de toute rival, externe ou interne.

    Dans un monde censé être embourbé dans une interminable guerre au terrorisme, nous pourrions bien être confrontés, tous, à un avenir de Palestiniens.

    Le livre de Halper, intitulé « War Against the People » (La guerre contre le peuple), qui doit sortir en septembre, suggère qu’Israël présente une vitrine unique sur les développements récents les plus importants de ce qu’il appelle « la guerre sécurocratique ».

  •  Des féministes palestiniennes dans l’ombre de Jérusalem
    jeudi 12 mars 2015 - Lubna Ahmad - The Palestine Chronicle - traduction : Info-Palestine.eu - Marie Meert
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15262

    « Je m’appelle Oum Osama. Je ne connais pas mon âge exact, mais je pense que j’ai 75 ans. Je suis née avant 1948. J’avais 4 ans quand nous avons été déplacés de notre terre à Bersabée [actuellement Be’er Sheva]. Nous avons d’abord trouvé refuge au village de Khouza [à l’est de Khan Younès, Gaza]. Plus tard, quand la situation s’est aggravée et que l’armée israélienne a tué beaucoup de gens, nous sommes allés à Gaza en abandonnant tout derrière nous, même nos affaires personnelles. Nous avons laissé les champs de blé, les carré de pastèques et de légumes que mon père cultivait …

    Pendant la guerre de 1948, mon père est retourné dans ses champs avec ses deux ânes, pour moissonner le blé. A ce moment-là, beaucoup de gens essayaient de retourner chez eux. Mon père a été abattu dans ses champs avec ses deux ânes. Il n’est jamais revenu… Pendant ses funérailles, ma mère a été obligée de dire qu’elle était enceinte, pour que les gens, plus tard, n’aillent pas croire qu’elle avait eu une aventure avec un autre homme ».

    Quand le bébé est né, la famille d’Oum Osama l’a appelé Awad, ce qui veut dire ’compensation’ en arabe, parce qu’on ressentait qu’il était en quelque sorte une compensation pour la mort du père. « Nous étions cinq enfants. Deux sont morts et deux ont survécu à la guerre et ils vivent à Gaza ».

    Depuis 20 ans, Oum Osama vend des marchandises sur la rue principale vers la mosquée al-Aqsa dans la Vieille Ville à Jérusalem. Elle a réussi à se trouver une place sur les marches de la maison qu’Ariel Sharon, ancien Premier ministre israélien, avait achetée au cœur de la partie palestinienne de la Vieille Ville. Un grand drapeau israélien flotte chaque jour au-dessus de sa tête.

    Tous les jours Oum Osama est harcelée par la police, les soldats et les inspecteurs israéliens de la municipalité qui tentent de l’expulser de la Vieille Ville. Malgré toutes les difficultés qu’elle a rencontrées, elle tient bon depuis des lustres à sa place. Elle lutte à chaque fois et revient toujours avec ses marchandises, surtout des fringues de femme colorées, qu’elle étale sur le sol. Ses clients sont des femmes palestiniennes qui se rendent à la mosquée al-Aqsa.(...)

  • Un enfant disparaît ... de la une du New York Times
    Jim Naureckas - 19 novembre 2014 – Information Clearing House –
    Traduction : Info-Palestine.eu – Marie Meert

    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15052

    … « Un Palestinien abattu par des soldats israéliens à la frontière de Gaza »

    Imaginez un instant quelle image ce titre évoque pour vous … Cette image change-t-elle quand vous lisez la deuxième phrase du titre ?
    … « Une porte-parole de l’hôpital a déclaré que le Palestinien était un garçon de 10 ans ».

    En fait, très peu de gens lisent le texte entier de chaque article de journal, donc en tant que rédacteur vous devez vous demander ce que fait passer la une par elle-même. J’imagine que la plupart des gens qui ne lisent que ce gros titre supposeront que le Palestinien évoqué était un adulte – et que les lecteurs auront par conséquent une réaction différente à l’histoire.

    Mais par ailleurs, ils seront sans doute moins disposés à lire l’article – à l’opposé de l’effet qu’on recherche habituellement par le titre. On peut donc s’étonner que le Times néglige cet élément capital. Manque de place, peut-être ?

    Mais : « Un garçon gazaoui abattu par des soldats israéliens à la frontière » n’aurait pas pris davantage d’espace.

    Ou « Un enfant abattu par l’armée israélienne à la frontière de Gaza », car la nationalité probable de la victime des tirs serait évidente d’après le contexte ; il n’y a pas tellement d’enfants israéliens près de la frontière avec Gaza. Et de toute façon, l’âge de la victime est sans doute un fait plus important que son appartenance ethnique.

    Alors … ? les éditeurs ont-ils omis de leur titre le fait que c’est un enfant qui a été abattu parce qu’ils ne voulaient pas que les lecteurs s’indignent de ce qu’Israël soit responsable du tir ? Ils diraient certainement que non – mais rappelons qu’un article du New York Times , titré avec précision : « Quatre jeunes garçons tués alors qu’ils jouaient sur la plage de Gaza », a été re-titré pour l’édition imprimée : « Garçons noyés sur la plage, au centre de la bande de Gaza » ("Boys Drawn to Gaza Beach, and Into Center of Mideast Strife"). Ici les garçons sont restés des garçons, mais leurs morts ont disparu.

    Quand la rédactrice de l’édition publique du Times, Margaret Sullivan (22/7/14) a demandé pourquoi son titre avait été modifié, son rédacteur en chef Dean Baquet a prétendu que les gros-titres de l’édition imprimée cherchaient à être « quelque peu poétiques ». Du Lamartine, n’est-ce pas.

    Pour avoir une idée quantitative de ce phénomène, passons du New York Times à un média qui se veut le New York Times des ondes hertziennes : NPR. Seth Ackerman, de FAIR a étudié quelles morts ce média a rapportées pendant le conflit israélo-palestinien, sur une période de six mois.

    Il a découvert que NPR a rapporté 81 % des morts israéliennes et 89 % des morts d’enfants israéliens pendant cette période – mais seulement 34 % des morts palestiniennes, et 26 % des morts d’enfants palestiniens.

  • Révélations des refuzniks israéliens : le côté obscur de la force d’occupation
    jeudi 25 septembre 2014 / Jonathan Cook / Traduction : Info-Palestine.eu - Marie Meert
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article14963

    Les 43, que la loi israélienne empêche de s’identifier publiquement, disent qu’ils ont évité de servir pendant la dernière attaque d’Israël contre Gaza, craignant ce qui allait être autorisé. Mais leur inquiétude concerne bien davantage que la seule légalité des attaques militaires.

    « La vie des autres »

    Aveu révélateur, l’un des réservistes dit qu’il a commencé à se poser des questions sur son rôle après avoir vu « La vie des autres », le film dépeignant la vie sous la Stasi, l’impitoyable police secrète de l’Allemagne de l’Est. On estime que la Stasi a établi des dossiers sur 2 millions d’Allemands de l’Est jusqu’à la chute du Mur (de Berlin).

    Selon les refuzniks, une grande partie des renseignements israéliens visent « des personnes innocentes ». L’information est utilisée « à des fins de persécution politique », « pour recruter des collaborateurs » et « pour retourner des segments de la société palestinienne contre elle-même ».

    Les pouvoir de surveillance de l’unité 8200 s’étendent bien au-delà des mesures de sécurité. Ils recherchent les faiblesses d’ordre privé des Palestiniens – leur vie sexuelle, leurs problèmes d’argent et leurs maladies – pour les forcer à contribuer à leur propre oppression.

    « Si vous aviez besoin d’une aide médicale urgente en Israël, en Cisjordanie ou à l’étranger, nous nous en occupions pour vous » reconnaît un réserviste.

    Les choix désespérés que doivent faire les Palestiniens ont été illustrés par une mère de 7 enfants, à Gaza la semaine dernière. Elle a dit à l’agence AP qu’elle et son mari avaient été recrutés comme espions en échange de traitements médicaux en Israël pour un de leurs enfants. En 2012, son mari a été exécuté sommairement par le Hamas pour collaboration.

    Contrôler la vie palestinienne du berceau jusqu’au cercueil

    L’objectif de la collecte de renseignements, soulignent les refuzniks, est de contrôler chaque aspect de la vie palestinienne, du berceau jusqu’au cercueil. La surveillance aide à confiner des millions de Palestiniens dans leurs ghettos territoriaux, elle assure leur totale dépendance d’Israël, et oblige même certains d’entre eux à servir d’intermédiaires infiltrés, au profit d’Israël acheteur de terres pour l’extension des colonies.

    Les Palestiniens qui résistent risquent d’être emprisonnés ou exécutés.
    (...)
    Les dissidents de l’unité 8200 le croyaient aussi : que leur confession pourrait mener à un examen de conscience national, à des enquêtes suite à leurs allégations, et à des protestations de masse comme celles qui avaient accueilli la nouvelle des crimes de guerre au Liban, au début des années ’80.

    Ils étaient très loin de la vérité.

    Condamnation tous azimuts des refuzniks

    Le Premier Ministre israélien Netanyahou a donné le ton, dénonçant la lettre comme « une calomnie sans fondement ». L’armée a dit que ces soldats seraient « sévèrement sanctionnés ». Le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, les a qualifiés de « criminels ».

    Le chef de l’opposition travailliste, Isaac Herzog, de l’aile dite « de gauche », a qualifié leur protestation « d’insubordination », tandis que Smola, un parti créé ce mois-ci pour ranimer la gauche [sioniste], qualifiait l’action des soldats de « mauvaise ».

    Dans les médias israéliens, le groupe a été rejeté comme excentriques se berçant d’illusions, perdants « planants » et « enfants gâtés ». S’il existe une partie de l’électorat qui s’en inquiète tant soit peu, elle est demeurée d’un calme stoïque.

    Il est révélateur que Herzog lui-même a fait son service comme officier à l’unité 8200. Il a sans doute participé aux mêmes vilains secrets, mais il s’est servi de son influence politique pour protéger le système plutôt que pour lancer l’alarme.

    Il semble bien que lorsque la barbarie de l’occupation est la plus transparente, quand les Israéliens ont vraiment du mal à détourner le regard ... ils ferment tout simplement les yeux.

  • http://www.info-palestine.net/Palestine/Article013.html

    Le droit à « l’autodéfense d’Israël » : une énorme victoire de la propagande Amira Hass
    22 novembre 2012 - Source : Haaretz - Traduction : Marie Meert
    En soutenant l’offensive israélienne contre Gaza, les dirigeants occidentaux ont donné carte blanche aux Israéliens pour faire ce qu’ils font le mieux : se vautrer dans leur sentiment de victimisation et ignorer la souffrance palestinienne.

    L’une des victoires formidables de la propagande israélienne est d’avoir été accepté comme une victime des Palestiniens, à la fois aux yeux du public israélien et dans le regard des dirigeants occidentaux qui s’empressent de parler du droit des Israéliens à se défendre eux-mêmes. La propagande est tellement efficace que seules les roquettes palestiniennes dans le sud d’Israël, et à présent à Tel Aviv, sont comptées dans la série des hostilités. Les roquettes, l’atteinte au saint des saints - une jeep militaire – sont toujours vues comme un point de départ ; avec la terrifiante sirène qui semble sortie d’une film sur la Deuxième Guerre Mondiale, elles construisent le méta-récit de la victime, intitulé « se défendre soi-même.

    trad française de ça
    http://seenthis.net/messages/98566

    #gaza #géopolitique

  • la traduction en entier , merci Marie Meert :

    [Info-Palestine] - Noam Chomsky : réflexions sur une vie d’engagement avec le sionisme, la question palestinienne et l’empire américain. <script> identifiant_article = 12487 ; </script>
    http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=12487

    En fait, les relations de grande proximité des USA avec Israël se sont établies assez vite après la victoire militaire israélienne en 1967, que les élites américaines ont considérée comme une grande contribution à la puissance des USA. Nasser était le cœur du mouvement des non-alignés, qui était méprisé et détesté. Le neutralisme ne se distinguait pas du communisme, vous savez, ou vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous. Un autre pilier du mouvement des non-alignés, Sukarno en Indonésie, venait d’être renversé en 1965, par le coup d’état de Suharto que les États-Unis soutenaient fermement, lui qui a massacré peut-être un million de personnes et qui a ouvert l’Indonésie à l’exploitation occidentale - une autre « grande victoire ».

    Bien, en 1967 Israël porta un fameux coup à Nasser, et cela eut une importance particulière parce que c’est lié de près au contrôle des fournitures d’énergie du Moyen-Orient. A cette époque après tout, l’Arabie saoudite et l’Égypte étaient d’abord en guerre, une sorte de guerre de proximité. L’Arabie saoudite et le fondamentalisme islamique étaient les éléments les plus en faveur dans la politique étrangère des États-Unis dans la région, et c’est resté ainsi jusqu’aujourd’hui, à maints égards.

    En réalité, je l’ignorais à l’époque, mais les efforts des États-Unis pour contrôler le Moyen-Orient étaient le fil conducteur de la politique étrangère américaine depuis la Seconde Guerre Mondiale. L’un des principaux conseillers de Roosevelt, A. A. Berle, a dit vers la fin des années ’40 que si nous pouvons contrôler le Moyen-Orient, nous pouvons contrôler le monde. Le Département d’État décrivait le Moyen-Orient comme une « source prodigieuse de puissance stratégique » , le « plus grand prix matériel dans ’Histoire » . Telles étaient les conceptions communes des planificateurs à la fin des années ’40. En fait, même pendant la guerre ils avaient commencé à s’en rendre compte, avec une mini-guerre entre les USA et le Royaume-Uni à propos du contrôle de l’Arabie saoudite.

    • Noam Chomsky : réflexions sur la question palestinienne :

      Ce qu’il m’a semblé à l’époque, c’est qu’Arafat était en train d’être mis sur la touche par les mouvements locaux : il y avait des manifestations dans les camps de réfugiés, et beaucoup de dissidents dans les territoires occupés. Quelques années plus tard, quand les négociations étaient en cours après la Guerre du Golfe de ’90-91, le personnage dominant semblait être Haydar Abdel-Shafi , qui dirigeait le Comité palestinien de négociation. Il était très ferme sur l’impossibilité d’un accord si des colonies ne cessaient pas d’être implantées. Entre-temps, les outsiders, les gens de Tunis, en terminaient avec les négociations palestiniennes, via la Norvège. Ils ont conçu avec les Israéliens un accord qui replaçait les outsiders dans des positions dirigeantes, mais sans les conditions d’Abdel-Shafi. Il n’y a rien dans la Déclaration de Principes (DdP), la fameuse poignée de mains sur la pelouse de la Maison Blanche, qui dise quoi que ce soit sur l’expansion des colonies. Pire, elle ne dit rien sur les droits des Palestiniens. Tout ce qu’elle dit, c’est « ONU 242 », qui ne mentionne même pas les Palestiniens. Elle fait de [la résolution] 242 le processus final de l’accord d’Oslo.

      Haider Abdel Shafi