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  • Catherine Deneuve, #MeToo et les « baisers volés » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120118/catherine-deneuve-metoo-et-les-baisers-voles?onglet=full

    C’est toujours bien de voir ce qui se dit depuis "ailleurs" sur nos querelles franco-françaises.

    New York, de notre correspondant.– « Catherine Deneuve et d’autres dénoncent le mouvement #MeToo ». Le titre du New York Times sur la tribune de cent femmes défendant dans Le Monde une « liberté d’importuner » est simple, factuel et juste. Au prétexte de défendre la « drague insistante » ou la « galanterie », ce texte est bien une dénonciation, on a envie d’ajouter une réaction, au sens propre du terme, aux millions de #MeToo et de #balancetonporc qui ont submergé les réseaux sociaux, en France y compris, depuis l’affaire Weinstein.

    Et pourtant ! Vu des États-Unis justement, le cri d’effroi des auteures du Monde (pas sûr qu’elles goûteront la féminisation de ce mot) semble incroyablement décalé. Il caricature purement et simplement un mouvement immense. À la rescousse, si l’on comprend bien, d’une sorte de conception bleu, blanc, rouge de la séduction, il est surtout la manifestation de cette tendance hexagonale à transformer systématiquement tout débat sur les violences sexuelles en défense paniquée d’on ne sait quelle identité française menacée

    Au-delà de l’énorme travail accompli par les rédactions du New York Times et du New Yorker dans l’affaire Weinstein, le moment #MeToo se caractérise aussi par des enquêtes de qualité des grands médias américains qui s’intéressent certes aux violences sexuelles à Hollywood et dans la Silicon Valley, mais aussi au harcèlement dans le monde du travail, dans les usines, chez les employées de maison, et – si, si – donnent la parole aux hommes.

    Quand une affabulatrice missionnée par une officine d’extrême droite s’est présentée à une enquêtrice du Washington Post pour dénoncer le prétendu viol par un politique, elle a vite été démasquée – la séance, filmée, où la journaliste Stephanie McCrummen confond cette dame est un modèle de précision et de déontologie journalistique.

    Pour l’instant, sauf inattention de ma part, les cas de noms jetés en pâture trop vite sont ultra minoritaires. La grande injustice faite aux hommes n’est qu’imaginaire. Et contrairement aux idées reçues, les arguments moraux ou « puritains » qui pourraient dénoter une forme de « panique sexuelle » sont loin d’être dominants.

    Sur le site du magazine New Yorker, la journaliste Lauren Collins, qui vit à Paris, critique le texte, ses « arguments rebattus », les nombreuses confusions qu’il engendre, ses contradictions, la façon dont cette tribune minimise les violences sexuelles. Mais surtout, elle s’interroge : « Pourquoi Catherine Deneuve et d’autres célèbres femmes françaises dénoncent-elles #MeToo ? ».

    La réponse, dit-elle, est socioéconomique. « Ces femmes, écrit-elle, sont pour la plupart bien que pas exclusivement, blanches et issues des professions libérales et artistiques : curatrices, artistes, professeures, psychanalystes, docteurs, chanteuses. Il n’y a pas parmi elles de femmes de ménage ou de conductrices de bus. » L’explication est aussi générationnelle : elles sont plus âgées et ont vécu, dans leur vie et leur corps, la libération sexuelle, comme un « événement merveilleux ». Elles s’érigeraient ainsi en gardiennes d’une sorte de trésor à conserver. « Je me demande, dit-elle, si nous qui sommes nées plus tard ou avons choisi d’autres batailles, ne sous-estimons pas la primauté de la libération sexuelle dans la vision du monde qu’ont les générations précédentes. »

    Cette théorie d’un « exceptionnalisme français de la séduction », Joan Scott lui donne un nom : le « républicanisme aristocratique », selon lequel le « consentement amoureux implique la soumission à son supérieur dans l’intérêt de l’harmonie nationale ».

    Comme si « les plaisirs asymétriques de la séduction » étaient une composante de l’identité nationale et républicaine française. « En France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie, a dit l’actrice Isabelle Adjani juste après l’affaire Weinstein. Glisser de l’une à l’autre jusqu’à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de l’arsenal de défense des prédateurs et des harceleurs. De ceux qui prétendent que ces femmes ne sont pas si innocentes, car elles-mêmes se prêtent à ce jeu qui fait partie de notre culture. » Dans ce cadre, poser sereinement la question du consentement peut paraître compliqué. C’est pourtant la clé pour détoxifier les rapports sexuels de la domination et de la contrainte.

    Y compris en France, où, malgré la « galanterie » et l’« art de la séduction », une femme meurt tous les trois jours des violences de son conjoint.

    #sexisme #meetoo #féminisme

    • Archivage de la contribution de Brigitte Bardot :

      « Concernant les actrices, et pas les femmes en général, c’est, dans la grande majorité des cas, hypocrite, ridicule, sans intérêt. Cela prend la place de thèmes importants qui pourraient être discutés. Moi, je n’ai jamais été victime d’un harcèlement sexuel. Et je trouvais charmant qu’on me dise que j’étais belle ou que j’avais un joli petit cul. Ce genre de compliment est agréable. Or il y a beaucoup d’actrices qui font les allumeuses avec les producteurs afin de décrocher un rôle. Ensuite, pour qu’on parle d’elles, elles viennent raconter qu’elles ont été harcelées… En réalité, plutôt que de leur profiter, cela leur nuit. »

      #femmes_de_droite

  • Le pot entre collègues, une pratique sexiste ? - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/culture-next/2016/09/13/le-pot-entre-collegues-une-pratique-sexiste_1495637

    Le pot entre collègues, une pratique sexiste ? C’est en tout cas ce que pense le controversé leader du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn. A l’occasion d’un discours dévoilant ses mesures pour l’égalité hommes-femmes début septembre, l’ascétique leader de la gauche anglaise (il est végétarien et boude les bars subventionnés de Westminster, où sévit, selon les parlementaires eux-mêmes, « une culture malsaine de la boisson ») a déclaré que la « socialisation de début de soirée » autour d’un verre dans le milieu du travail « favorise les hommes qui ne sentent pas le besoin de rentrer chez eux pour s’occuper de leurs enfants, et discrimine les femmes qui veulent, évidemment, être auprès des enfants ». Face à la bronca suscitée par les propos de l’élu, un porte-parole du Labour a précisé dans la foulée que Corbyn n’appelait pas une interdiction des pots entre collègues (ouf), mais cherchait à « souligner l’inquiétude de nombreux groupes de femmes [qui considèrent] dans certaines entreprises que la culture du networking après le travail, dominée par les hommes, peut être un frein à l’évolution professionnelle de leurs collègues féminines qui peuvent s’en sentir exclues, et notamment celles qui ont des responsabilités familiales ».

    L’importance de l’alcoolisation confraternelle, plus ou moins contrainte selon les secteurs, est un phénomène bien connu des sociologues et des médecins du travail dans tous les pays occidentaux. Il peut atteindre des proportions assez spectaculaires, comme au Japon, où la sortie au bar à la demande d’un supérieur est non-négociable, quitte à finir ivre mort au karaoké ou sur un banc de métro. Un rituel intériorisé par tous, y compris et surtout les politiques, qui ne se risquent pas à questionner l’inoffensif (en apparence) pot entre collègues de bureau. Jusqu’à Corbyn donc.

    #alcool #privilège_masculin #travail #discrimination

    • les propos du patron du Labour ont trouvé un certain écho aux Etats-Unis (la patrie de l’alcoolisme sexy en entreprise à la Don Draper, pour rappel) où, selon une étude de 2006 déterrée par The Atlantic, la consommation d’alcool a un impact positif sur le salaire des cadres : un bonus d’environ 10% pour les hommes qui lèvent le coude et 14% pour les femmes qui font de même. Auxquels s’ajoutent 7% supplémentaires pour ceux qui fréquentent un bar au moins une fois par mois. Une illustration de la théorie répandue selon laquelle les vrais deals dans le milieu des cols blancs se nouent toujours hors du cadre institutionnel - autour d’un Martini ou à l’occasion d’une pause cigarette prolongée (voir le mémorable épisode de Friends, où Rachel se mettait à cloper pour grimper dans l’organigramme de sa boîte).

      Dans le New Yorker, la journaliste Lauren Collins note toutefois que le problème n’est pas vraiment l’alcool mais la question des horaires - soit le fond de la pensée de Corbyn, accusé un peu vite d’hygiénisme. « Les "after-work" sont, juste après les petits-déjeuners de travail, une des pires corvées de la vie de bureau, écrit-elle. […] Ils constituent une extension non-rétribuée de la journée de travail, et empiètent sur la vie de famille et le temps que l’on pourrait passer à boire avec des gens avec qui on ne partage pas une photocopieuse. » Surtout, note-t-elle, deux ou trois pintes après le boulot pour un célibataire ou un père de famille capable de déléguer la garde des enfants, n’ont généralement aucun impact sur sa vie quotidienne, alors que pour une mère de famille, un pot de départ est bien souvent synonyme de frais de baby-sitting et autres arrangements plus ou moins complexes.

  • USA = Faille de Cascadia : les américains commencent à avoir sérieusement peur !
    http://www.brujitafr.fr/2015/07/usa-faille-de-cascadia-les-americains-commencent-a-avoir-serieusement-peur

    Dans un long et passionnant article du New Yorker, la journaliste américaine Kathryn Schulz explique ceci : Mettez vos mains devant vous, paume vers le bas, les bouts des majeurs de chaque main se touchent. Votre main droite représente la plaque tectonique...

  • Une très légère révolution graphique au “New Yorker” | aris
    http://aris.papatheodorou.net/2014/05/une-tres-legere-revolution-graphique-au-new-yorker

    En septembre 2013, The New Yorker changeait de graphisme aussi bien pour sa version imprimée que pour le web. En fait, pas franchement une nouvelle formule, mais un “rafraichissement” du design graphique, suivant les termes mêmes de la rédaction. Cela faisait 13 ans que rien n’avait bougé du côté du design de ce magazine.

    http://www.youtube.com/watch?v=nVSjVtCitJs

    Dans cette vidéo, produite par le The New Yorker pour promouvoir l’événement, on voit en particulier Wyatt Mitchell, le directeur de la création du magazine, qui parle du processus de conception, et du travail sur la police Irvin, utilisée pour le logo et certaines têtières, et si caractéristique de l’identité du New Yorker, qui a été elle aussi “rafraichie” à cette occasion.

    #presse #graphisme #typographie

  • Réseaux sociaux : notre passivité en question « InternetActu.net
    http://www.internetactu.net/2013/09/25/reseaux-sociaux-notre-passivite-en-question

    Dans le New Yorker, la psychologue Maria Konnikova (@mkonnikova), l’auteure du bestseller Mastermind, comment penser comme Sherlock Holmes ? revient sur plusieurs études de confrères sur les usages de Facebook, montrant des résultats contradictoires. Certaines montrent que Facebook rendrait ses utilisateurs tristes, comme c’est le cas de celle dirigée par Ethan Kross, directeur du laboratoire sur l’émotion et l’auto-contrôle de l’université du Michigan (et qui rappelle les résultats de Robert Kraut (Wikipédia), qui, en 1998, avait montré que plus les gens utilisaient l’internet, plus ils se sentaient seuls et déprimés), et d’autres prouvent exactement le contraire.

    Nous avions déjà souligné que l’internet ne nous rendait pas seuls ou combien notre obsession pour la déconnexion cachait en fait une toute autre forme d’anxiété. Maria Konnikova nous permet de faire un pas de plus, en tentant de démêler le vrai du faux.

    Les gens solitaires ou déprimés n’ont pourtant pas tendance à aller plus sur Facebook que les autres rappelle une étude (.pdf) récente, et pourtant, l’internet semble nous rendre toujours plus aliénés. D’autres chercheurs comme Hanna Krasnova, ont montré que l’usage de Facebook renforçait la jalousie voire l’envie, du fait de la comparaison sociale à laquelle nous sommes confrontés (voir l’étude). La psychologue Beth Anderson estimait récemment (.pdf) que l’usage de Facebook peut devenir addictif, ce qui entraîne un sentiment négatif qui peut aller jusqu’au ressentiment à l’encontre du réseau pour les mêmes raisons qui nous ont poussées à le rejoindre. Nous voulons apprendre des autres et voulons que les autres apprennent de nous – mais via ce processus d’apprentissage, nous commençons à ressentir à la fois la vie des autres et l’image de soi que nous devons constamment maintenir. “C’est peut-être la même chose que les gens trouvent attractive qui finalement fini par les repousser”, estime le psychologue Samuel Gosling.

    #Communication
    #Identité_numérique
    #Interfaces
    #réseaux_sociaux
    #e-inclusion
    #Psychologie

    • Décidément, au vu du temps que je passe sur ce monstre décrié qu’est facebook, et surtout au vu de ce que j’y croise, je partage de moins en moins ces hypothèses. Ou, pour être plus précise, disons que Facebook n’a pas moins d’importance que d’autres facteurs (sociaux, politiques, ...) pour accélérer ou retarder le processus de destruction d’une personne fragile. (zut, j’ai encore rippé mon retour à la ligne !)
      J’ai vu plusieurs connaissances s’abîmer dans facebook et ce n’est pas faute de les avoir prévenues : « Attention, tes statuts sont trop perso, tu en demande trop à ton réseau, » etc... Pire, une prof qui « s’amuse » avec ses élèves et trouve ça super drôle d’être en ligne avec eux à minuit... Mais ces personnes ont déjà franchi un cap avant, dans la vie vraie comme le dit Vinvin, et présentent les mêmes symptômes (jalousie, dépendance...). Peut-être que sur facebook, ce qui manque, ce sont des sortes de « médecins », de « psy » vers qui se tourner quand on en sent le besoin ?

  • #réseaux_sociaux : notre passivité en question
    http://www.internetactu.net/2013/09/25/reseaux-sociaux-notre-passivite-en-question

    Dans le New Yorker, la psychologue Maria Konnikova (@mkonnikova), l’auteure du bestseller Mastermind, comment penser comme Sherlock Holmes ? revient sur plusieurs études de confrères sur les usages de Facebook, montrant des résultats contradictoires. Certaines montrent que Facebook rendrait ses utilisateurs tristes, comme c’est le cas de celle dirigée par Ethan Kross, directeur du laboratoire sur l’émotion et l’auto-contrôle (...)

    #économie_de_l'attention #e-inclusion #psychologie