person:nicolas sarkozy

    • Pas de jour, pas de journal télévisé, pas de « Une » sans le récit du déroulement d’un procès financier ; nous suivons les affres de celui Bernard Tapie, nous nous sommes délectés des épisodes à rebondissement de celui de Jérôme Cahuzac, nous avons culminé et ce n’est pas fini, avec François Fillon... Nous commençons la série Balkany saison 1, sans parler du programme annoncé à venir de Nicolas Sarkozy, etc.

      Ce journaliste publie son « J’ACCUSE », et entre à la postérité. Il était temps qu’un journaliste s’attaque aux injustices flagrantes qui touchent tant de laisser-pour-compte.

      Pourquoi donc ne pas traiter ces affaires autrement en laissant les places de prison à ceux qui sont dangereux pour la société et qui, bien souvent, n’y font qu’un petit tour et puis s’en vont ?

      Excellente question ça ! Un sordide effet miroir sans doute...

    • Quoique, ceux qui se permettent de définir des castes dont la place serait plus là qu’ailleurs, on les enverrrait bien tester non ?

  • Affaire Bygmalion : Sarkozy sera bien jugé en correctionnelle
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/05/17/affaire-bygmalion-nicolas-sarkozy-sera-bien-juge-en-correctionnelle_5463260_

    Le Conseil constitutionnel a levé un dernier obstacle au renvoi de l’ancien président devant le tribunal pour le financement présumé illégal de sa campagne de 2012.

    Le Conseil constitutionnel a levé, vendredi 17 mai, un dernier obstacle au renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel pour le dépassement des frais de sa campagne électorale pour la présidentielle de 2012. La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par l’ancien président de la République a été rejetée par les gardiens de la Constitution. Il ne reste plus à la Cour de cassation, qui avait transmis cette QPC contre l’avis de l’avocat général, qu’à en tirer les conséquences, dans les prochaines semaines, en validant le renvoi de M. Sarkozy au côté des anciens responsables de la société Bygmalion devant le tribunal.

    Il aura donc fallu plus de deux ans de bataille de procédures après l’ordonnance de renvoi signée par le juge d’instruction Serge Tournaire afin que la voie soit dégagée pour le procès du système de fausses factures mis au point entre l’UMP (devenu depuis Les Républicains) et la société de communication Bygmalion. Cela avait permis à l’équipe du candidat à l’élection présidentielle de contourner massivement les règles de financement : il avait ainsi dépensé 42,8 millions d’euros pour sa campagne, soit plus du double du seuil autorisé, alors fixé à 22,5 millions d’euros.
    […]
    En revanche, la répression pénale des mêmes faits, « qui exige un élément intentionnel, (…) entend sanctionner les éventuels manquements à la probité des candidats et des élus ». De plus, lit-on dans la décision, la sanction pénale est de nature différente, puisqu’elle permet de prononcer une peine d’emprisonnement d’un an. Et d’en conclure que « les deux répressions prévues par les dispositions contestées relèvent de corps de règles qui protègent des intérêts sociaux distincts aux fins de sanctions de nature différente ».

  • Le procès d’un maire qui se croyait tout permis
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120519/le-proces-d-un-maire-qui-se-croyait-tout-permis

    Le maire (LR) de Levallois-Perret Patrick Balkany et son épouse Isabelle sont jugés, à partir de lundi 13 mai, pour fraude fiscale et blanchiment notamment. L’avocat Arnaud Claude, longtemps associé et ami de Nicolas Sarkozy, comparaît également.

    #France #procès,_Fraude_fiscale,_blanchiment,_Justice,_Levallois-Perret,_Patrick_Balkany,_BTP,_LR,_RPR,_Hauts-de-Seine,_paradis_fiscaux,_Semarelp,_Arnaud_Claude,_UMP,_Corruption,_Jean-Pierre_Aubry,_Balkany,_Nicolas_Sarkozy,_Didier_Schuller,_A_la_Une

  • DEUX ANS DE MANDAT D’EMMANUEL MACRON : BILAN ET ATTENTES DES FRANÇAIS - BVA Group
    https://www.bva-group.com/sondages/deux-ans-de-mandat-demmanuel-macron-bilan-attentes-francais
    https://staticswww.bva-group.com/wp-content/uploads/2019/02/Emmanuel_Macron.jpeg

    Retour sur l’évolution de la popularité d’Emmanuel Macron depuis deux ans (de 62% au lendemain de son élection à 32% en avril dernier) :

    • Emmanuel Macron a été relativement préservé lors de sa première année de mandat : la baisse enregistrée à la rentrée 2017 a été jugulée et le pourcentage de personnes ayant une bonne opinion de lui s’est maintenu autour de 40% pendant plusieurs mois après être même reparti à la hausse en novembre.

    • La deuxième année du quinquennat a en revanche été marquée par une succession de « crises » qui ont nettement entamé son image auprès des Français : « l’affaire Benalla » constitue le premier épisode marquant (sa cote de popularité recule de 5 points entre juillet et août 2018 et passe sous la barre des 35%), suivi de la démission de ministres emblématiques mais surtout de la crise des gilets jaunes : entre août et novembre 2018, la popularité d’Emmanuel Macron baisse ainsi de 8 points, pour atteindre son plus bas niveau en novembre (26%).

    • Depuis le début de l’année 2019, Emmanuel Macron bénéficie d’un léger regain d’opinions positives, suite aux annonces en faveur du pouvoir d’achat et à la tenue du grand débat national, mais sans avoir retrouvé tous les points perdus précédemment. Sa cote de popularité se situe ainsi autour de 30% depuis janvier (32% en avril), à un niveau supérieur à celui enregistré par François Hollande à la même époque (21%) mais inférieur à celui de Nicolas Sarkozy (43%).

    Si la première année du quinquennat avait été marquée par la perte du soutien des sympathisants PS, la deuxième année du quinquennat s’illustre par des pertes significatives auprès des sympathisants LR (54% en avaient une bonne opinion en avril 2018 contre 31% aujourd’hui).

    Un jugement sévère sur la politique menée, notamment sur le plan économique et social mais aussi environnemental

    Conséquence logique de ces mouvements d’opinion, le bilan dressé par les Français après deux ans de mandat est sévère : les deux tiers (65%) se disent au total plutôt mécontents (contre 57% il y a un an). Même une partie non négligeable de ses électeurs de premier tour expriment leur déception : 30% se disent ainsi mécontents (contre 60% qui se déclarent satisfaits et 10% qui ne se prononcent pas).

    Quel que soit le domaine testé, une majorité a minima relative de Français se dessine également pour considérer que l’action menée est « plutôt un échec », notamment dans le domaine fiscal (67%) et en matière de pouvoir d’achat (73%), mais aussi dans le domaine environnemental (66%).

    En dépit des annonces du 25 avril 2019, une grande difficulté à regagner la confiance des Français sur le bien-fondé de sa politique économique et sociale

    Malgré des mesures exceptionnelles annoncées le 25 avril plutôt bien accueillies (la réindexation des petites retraites, la mise en place d’une retraite minimale de 1000€, la baisse de l’impôt sur le revenu ou encore la garantie de paiement des pensions alimentaires recueillent des notes d’évaluation autour de 7/10), Emmanuel Macron peine à convaincre les Français que sa politique va in fine profiter à tout le monde. Seuls 16% ont le sentiment de bénéficier personnellement de sa politique.

    Une majorité de Français (59%) considèrent aujourd’hui qu’il n’est pas sincère : un jugement qui colore désormais les jugements exprimés après chacune de ses prises de parole.

    Dès lors, les interviewés se montrent pessimistes lorsqu’ils pensent à l’avenir : la majorité (52%) estime ainsi qu’à l’issue du quinquennat d’Emmanuel Macron, la situation de la France sera moins bonne qu’aujourd’hui.

    Pour autant, une proportion non négligeable de Français « attend de voir »

    Malgré le jugement sévère dressé à l’égard de sa politique mais aussi de sa personne, une partie des Français n’a pas encore basculé dans l’opposition radicale au président de la République.

    Si 41% sont des opposants « farouches » qu’il sera difficile de reconquérir – notamment chez les catégories populaires et les sympathisants LFI ou RN – et si le socle de soutiens est très réduit (13%), on notera que 39% des Français indiquent qu’ils attendent de voir quels seront les résultats de la politique menée par Emmanuel Macron et le gouvernement avant de se prononcer, signe qu’ils laissent à l’exécutif encore un peu de temps pour « faire ses preuves ».

    • Vu par La Tribune co-commanditaire du sondage BVA

      Sondage exclusif : le bilan sévère des deux ans de Macron à l’Élysée
      https://www.latribune.fr/economie/france/sondage-exclusif-le-bilan-severe-des-deux-ans-d-emmanuel-macron-a-l-elysee

      Touché par la crise des « gilets jaunes », mais pas encore coulé ! Pour ce bilan des deux ans à l’Élysée, notre sondage exclusif BVA révèle un Emmanuel Macron très affaibli, mais aussi l’espoir d’un rebond.
      […]

      Surtout, Emmanuel Macron ne parvient pas à convaincre que sa politique va profiter à tout le monde. Seuls 16%, essentiellement les catégories les plus aisées, ont le sentiment de « bénéficier personnellement » de sa politique. 77%, soit les trois quarts des Français, ont une opinion contraire avec, sans surprise, un score encore plus élevé chez les retraités (82%), hausse de la CSG et désindexation obligent. Quant au principe du « premier de cordée », il est rejeté par 46% des Français et encore plus massivement par les opposant LFI et RN. Seuls 25% souhaitent qu’il continue de s’y référer, signe que la métaphore n’a pas été comprise par l’opinion.
      […]
      Les personnes qui critiquent la manière dont il exerce la fonction présidentielle, 65 % des sondés, insistent sur la nécessité de contraindre plus fortement les Français les plus aisés et de mener une politique sociale plus juste. Le chef de l’État a répondu en partie en réservant aux classes moyennes la baisse à venir de 5 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu et en concédant une évaluation des effets positifs sur l’investissement de la réforme de l’ISF. Mais, face à des sondés qui se montrent pessimistes concernant l’avenir (52% estiment que la situation de la France ne se sera pas améliorée à la fin du quinquennat), on mesure bien que, pour la majorité, il y a une cristallisation de l’opinion à l’encontre de la personne d’Emmanuel Macron dans une France fracturée et polarisée comme jamais avec la montée des oppositions populistes.
      […]
      L’une des principales chances de rebond d’Emmanuel Macron est l’absence pour l’heure de réelle alternative. Les divisions de la gauche incapable de se rassembler et l’affaiblissement de la droite sans leader incontesté et qui a perdu le soutien du centre continuent de donner au président Macron une prime dont les prochains mois diront si oui ou non il demeure en capacité de tenir sa promesse fondamentale : transformer la France pour la renforcer en Europe et dans le monde.

      Si les Français reconnaissent à Emmanuel Macron son dynamisme (60%), ses convictions (57%), son autorité (45%), les qualificatifs dans lesquels il performe le moins sont ceux sur lesquels il devra agir : compétent (36%, soit -24 points sur un an), sympathique (34%), sincère (28%), proche des gens (20%) et rassembleur (17%, soit -12 points sur un an).

  • « Désormais, des fusibles sont prévus en cas de coup dur pour Macron, au premier rang desquels Edouard Philippe »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/30/desormais-des-fusibles-sont-prevus-en-cas-de-coup-dur-pour-macron-au-premier

    Le président laisse au gouvernement l’exécution des nouvelles orientations. Une démarche qui vise à desserrer l’étau qui l’entoure, selon Françoise Fressoz.

    Chronique. Après six mois d’accalmie, les choses sérieuses commencent. Mis sous tension par les annonces présidentielles, le gouvernement va devoir décliner le plan d’Emmanuel Macron en tentant d’éviter la sortie de route. Bon courage ! La profusion de mesures annoncées, jeudi 25 avril, pour tenter de répondre à la crise des « gilets jaunes », la confirmation de cinq réformes de structure d’ici à la fin du quinquennat (école, assurance- chômage, retraite, fonction publique, organisation de pouvoirs publics) étaient là pour démontrer que rien n’arrêterait la volonté présidentielle de transformer le pays.

    Comme ses prédécesseurs, le chef de l’Etat a fait le pari d’intensifier le mouvement en cours de mandat, en dépit d’une cote de popularité toujours alarmante et, comme Nicolas Sarkozy, il a choisi de mener plusieurs chantiers à la fois afin d’étourdir les oppositions et d’éviter la constitution d’un front unique du refus.

    Mais dans un pays qui reste profondément éruptif, une telle stratégie n’est pas dénuée d’inconvénients : outre qu’elle ne met pas à l’abri d’un nouveau coup de grisou, elle ne permet pas forcément d’aller au fond des choses, faute de temps – il reste à peine deux ans utiles d’ici à la fin du quinquennat – et de méthode affirmée.
    Ce qui frappait dans l’offensive présidentielle, c’est, au contraire, l’approximation qui pointait dès qu’il était question d’exécution. « Je fixe les orientations, je ne vais pas me substituer au gouvernement », répétait Emmanuel Macron chaque fois qu’on lui réclamait un détail, ce qui revenait à dire au premier ministre : « Et maintenant débrouillez-vous ! »

    Le trône a vacillé
    Ce retour à une lecture plus gaullienne des institutions vise à desserrer l’étau autour du chef de l’Etat qui, à force de verticalité, a fini par prendre en pleine figure la révolte des « gilets jaunes ». Le trône a réellement vacillé en décembre 2018, lorsque Emmanuel Macron a pris conscience du degré de haine qu’il avait suscité…

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    • Chronique . Après six mois d’accalmie, les choses sérieuses commencent. Mis sous tension par les annonces présidentielles, le gouvernement va devoir décliner le plan d’Emmanuel Macron en tentant d’éviter la sortie de route. Bon courage ! La profusion de mesures annoncées, jeudi 25 avril, pour tenter de répondre à la crise des « gilets jaunes », la confirmation de cinq réformes de structure d’ici à la fin du quinquennat (école, assurance- chômage, retraite, fonction publique, organisation de pouvoirs publics) étaient là pour démontrer que rien n’arrêterait la volonté présidentielle de transformer le pays.
      Comme ses prédécesseurs, le chef de l’Etat a fait le pari d’intensifier le mouvement en cours de mandat, en dépit d’une cote de popularité toujours alarmante et, comme Nicolas Sarkozy, il a choisi de mener plusieurs chantiers à la fois afin d’étourdir les oppositions et d’éviter la constitution d’un front unique du refus.

      Mais dans un pays qui reste profondément éruptif, une telle stratégie n’est pas dénuée d’inconvénients : outre qu’elle ne met pas à l’abri d’un nouveau coup de grisou, elle ne permet pas forcément d’aller au fond des choses, faute de temps – il reste à peine deux ans utiles d’ici à la fin du quinquennat – et de méthode affirmée.
      Ce qui frappait dans l’offensive présidentielle, c’est, au contraire, l’approximation qui pointait dès qu’il était question d’exécution. « Je fixe les orientations, je ne vais pas me substituer au gouvernement », répétait Emmanuel Macron chaque fois qu’on lui réclamait un détail, ce qui revenait à dire au premier ministre : « Et maintenant débrouillez-vous ! »

      Le trône a vacillé

      Ce retour à une lecture plus gaullienne des institutions vise à desserrer l’étau autour du chef de l’Etat qui, à force de verticalité, a fini par prendre en pleine figure la révolte des « gilets jaunes ». Le trône a réellement vacillé en décembre 2018, lorsque Emmanuel Macron a pris conscience du degré de haine qu’il avait suscité dans une partie de la population. Désormais, des fusibles sont prévus en cas de coup dur, au premier rang desquels Edouard Philippe.

      Réassuré par le chef de l’Etat, le chef du gouvernement a pour mission de mettre en ordre de bataille des troupes un peu plus aguerries qu’il y a deux ans mais qui ont découvert en même temps que les Français les annonces présidentielles. Gare aux traînards ou à ceux qui ne parviendraient pas à maîtriser leur administration, réputée conservatrice ! Des hauts fonctionnaires aux ministres, tous sont désormais priés de mouiller la chemise pour répondre à l’exigence fondamentale des Français : un Etat plus proche et plus efficace.

      Tout le monde s’est crispé

      Mais en déléguant, Emmanuel Macron tente aussi de corriger son penchant naturel, qui est de s’occuper de tout. Cette propension a mis en danger le début de son quinquennat. Le héraut du changement n’est pas parvenu à mettre en mouvement la société. Tout le monde s’est crispé : les élus, les syndicats et une grande partie des Français, qui ont eu l’impression qu’on voulait leur imposer à toute force un nouveau modèle de société.

      Une partie de la difficulté rencontrée par le chef de l’Etat tient au caractère disruptif de son élection : le novice s’est fait élire, en mai 2017, sur le dos du vieux monde, en profitant du discrédit dont souffraient les sortants de gauche comme de droite. A aucun moment il n’a cherché à composer avec eux, récusant toute idée d’alliance ou de coalition, sauf avec le MoDem parce qu’il devait à François Bayrou son élection. D’emblée, il a pris le risque de les avoir contre lui sans disposer en retour d’une force capable de porter le macronisme : son mouvement En marche est resté dans les limbes.
      Quant aux députés nouvellement élus, ils ne connaissaient rien au travail de terrain, si bien que la dynamique de l’élection présidentielle a rapidement viré au dangereux isolement. Il fallait d’urgence le briser.

      Le nouvel acte de décentralisation annoncé jeudi par Emmanuel Macron est un geste en direction des trois grandes associations d’élus (communes, départements, régions) qui demandaient que le président cesse de vouloir s’occuper de tout et fasse confiance au terrain. Macron les prend au mot en leur accordant un délai très court, neuf mois, pour tenter de bâtir une nouvelle répartition des compétences et des financements.

      Remettre en mouvement

      Compte tenu du passif, les chances d’aboutir à un compromis utile pour le pays sont minces. Elles ne sont pas complètement inexistantes dans la mesure où les élus ont eux aussi beaucoup à se faire pardonner de leurs administrés : contestés, ils sont menacés par la forte demande de démocratie participative. Emmanuel Macron en a tenu compte mais en refusant tout ce qui pouvait les affaiblir, notamment le référendum d’initiative populaire ou la suppression du Sénat. En contrepartie, il leur demande de jouer le jeu.

      Restent enfin les syndicats ou plutôt le syndicat avec lequel Emmanuel Macron peut encore espérer composer. Laurent Berger n’a pas fermé la porte aux annonces présidentielles, en dépit des relations tendues qu’il entretient avec le chef de l’Etat et de la profonde déception qu’il a exprimée à propos de l’écologie.

      Conscient de la gravité du moment et des risques d’une nouvelle montée de l’extrême droite, le leader de la CFDT s’est dit prêt (Le Monde du 27 avril) à dire « chiche » à condition que le « changement de cap amorcé se confirme ». Dès lors, on comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron est resté si flou dans la réalisation des objectifs qu’il s’est fixés. A ce stade du mandat, son objectif est moins d’aboutir à une transformation profonde du pays qu’à remettre en mouvement les acteurs susceptibles de l’accompagner.

  • https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/29/jean-marie-delarue-au-nom-de-la-securite-toutes-nos-libertes-sont-menacees_5
    Jean-Marie Delarue, nouveau président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme rappelle :

    « Il est très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. »

    • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »

      Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime, dans un entretien au « Monde », que les libertés fondamentales sont en « très mauvais état » en France.

      Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

      Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?

      En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
      Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

      Depuis quand ?

      Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

      Quelles sont les conséquences ?

      Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

      Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

      Il faut faire attention : c’est à l’aune dont on traite ces personnes que se juge une société. La majorité des Français croit que cela ne les concerne pas et qu’il existe un rideau étanche, or ce n’est jamais le cas. La frontière est toujours beaucoup plus fragile qu’on l’imagine. Ce n’est pas parce que l’on croit que cela ne regarde que les musulmans, les « gilets jaunes » ou la presse qu’il ne faut pas s’en émouvoir.

      Vous estimez que les Français ne s’en émeuvent pas assez ?

      Non. Et c’est aussi ce qui m’inquiète beaucoup. Il y a trente ans, lorsque l’on touchait à une liberté fondamentale, des pétitions circulaient, des intellectuels s’indignaient, des citoyens se mobilisaient… Aujourd’hui, à l’exception de la déchéance de nationalité annoncée en novembre 2015 par François Hollande et de la rétention de sûreté voulue par Nicolas Sarkozy en 2008, on entend peu de protestations.

      En ce qui concerne les migrants, les ONG ont été les seules à « sauver l’honneur de l’Europe en Méditerranée », comme l’a déclaré au Monde mi-avril l’ex-directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, Pascal Brice. C’est grave ! Comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion.

      Quel est le risque ?

      Les droits de l’homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout. Il ne faut pas les poser comme des principes du passé, mais comme des principes d’avenir, comme le socle sur lequel construire de nouvelles libertés. Les droits de l’homme doivent s’appliquer à tous, en tout temps et en tout lieu. Or, on en est loin.

      S’il n’y a pas de voix qui s’élèvent pour incarner ce que nous prétendons être, il n’y a aucune raison pour que la France résiste mieux que les autres pays à la tentation de renoncement à nos grandes libertés, à laquelle les gouvernements successifs ont déjà en partie cédé. Avec notre système de protection sociale, c’est pourtant ce qui nous différencie du reste du monde. Si nous abandonnons cela, nous nous renierons.

      Quelle est votre feuille de route à la tête de la CNCDH ?

      La CNCDH est une voix pour exprimer ces inquiétudes. C’est ce qui me motive. Sa voix ne porte pas assez, et c’est regrettable, c’est pourtant une voix indépendante, celle de la société civile. Les dangers les plus graves pour la dignité humaine se situent souvent dans les interstices que personne ne voie.

      Notre rôle, à la CNCDH, est de voir où se cachent les indignités. On peut saisir les Nations unies, on peut témoigner devant le Conseil constitutionnel – ce que nous avons fait au sujet de la loi dite anticasseurs. Par nos avis, nous essayons de faire réfléchir les pouvoirs publics. Il est d’ailleurs regrettable de voir que, depuis quinze ans, le gouvernement saisit rarement la CNCDH en amont lorsqu’il réfléchit à des projets de loi. Nous ne sommes pas des imprécateurs mais des lanceurs d’alerte.

      Comment allez-vous travailler avec le Défenseur des droits, qui, lui, a une autorité constitutionnelle ?

      Ce qui m’intéresse, c’est qu’on aille dans le même sens. Je vais rencontrer Jacques Toubon début mai. Chacun a son rôle. Le Défenseur des droits fait écho aux plaignants, la CNCDH à la société civile. Nous sommes complémentaires, pas concurrents.

      https://seenthis.net/messages/777958

  • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/29/jean-marie-delarue-au-nom-de-la-securite-toutes-nos-libertes-sont-menacees_5


    Lors d’une mobilisation des « gilets jaunes » à Bordeaux (Gironde), le 30 mars.
    MEHDI FEDOUACH / AFP

    Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (#CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

    Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?
    En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
    Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

    Depuis quand ?
    Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

    Quelles sont les conséquences ?
    Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

    Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

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    • Sous un drapeau en berne, les éléments de la suite, repris par LOLJ :

      France : les libertés fondamentales "en très mauvais état, selon la Commission des droits - L’Orient-Le Jour
      https://www.lorientlejour.com/article/1168328/france-les-libertes-fondamentales-en-tres-mauvais-etat-selon-la-commi


      AFP

      En outre, le président de la Commission « s’inquiète beaucoup » de l’absence de réaction face au recul des libertés fondamentales, « comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion ».

      Or, « les droits de l’Homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout », souligne Jean-Marie Delarue.

    • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »

      Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime, dans un entretien au « Monde », que les libertés fondamentales sont en « très mauvais état » en France.

      Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

      Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?

      En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
      Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

      Depuis quand ?

      Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

      Quelles sont les conséquences ?

      Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

      Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

      Il faut faire attention : c’est à l’aune dont on traite ces personnes que se juge une société. La majorité des Français croit que cela ne les concerne pas et qu’il existe un rideau étanche, or ce n’est jamais le cas. La frontière est toujours beaucoup plus fragile qu’on l’imagine. Ce n’est pas parce que l’on croit que cela ne regarde que les musulmans, les « gilets jaunes » ou la presse qu’il ne faut pas s’en émouvoir.

      Vous estimez que les Français ne s’en émeuvent pas assez ?

      Non. Et c’est aussi ce qui m’inquiète beaucoup. Il y a trente ans, lorsque l’on touchait à une liberté fondamentale, des pétitions circulaient, des intellectuels s’indignaient, des citoyens se mobilisaient… Aujourd’hui, à l’exception de la déchéance de nationalité annoncée en novembre 2015 par François Hollande et de la rétention de sûreté voulue par Nicolas Sarkozy en 2008, on entend peu de protestations.

      En ce qui concerne les migrants, les ONG ont été les seules à « sauver l’honneur de l’Europe en Méditerranée », comme l’a déclaré au Monde mi-avril l’ex-directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, Pascal Brice. C’est grave ! Comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion.

      Quel est le risque ?

      Les droits de l’homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout. Il ne faut pas les poser comme des principes du passé, mais comme des principes d’avenir, comme le socle sur lequel construire de nouvelles libertés. Les droits de l’homme doivent s’appliquer à tous, en tout temps et en tout lieu. Or, on en est loin.

      S’il n’y a pas de voix qui s’élèvent pour incarner ce que nous prétendons être, il n’y a aucune raison pour que la France résiste mieux que les autres pays à la tentation de renoncement à nos grandes libertés, à laquelle les gouvernements successifs ont déjà en partie cédé. Avec notre système de protection sociale, c’est pourtant ce qui nous différencie du reste du monde. Si nous abandonnons cela, nous nous renierons.

      Quelle est votre feuille de route à la tête de la CNCDH ?

      La CNCDH est une voix pour exprimer ces inquiétudes. C’est ce qui me motive. Sa voix ne porte pas assez, et c’est regrettable, c’est pourtant une voix indépendante, celle de la société civile. Les dangers les plus graves pour la dignité humaine se situent souvent dans les interstices que personne ne voie.

      Notre rôle, à la CNCDH, est de voir où se cachent les indignités. On peut saisir les Nations unies, on peut témoigner devant le Conseil constitutionnel – ce que nous avons fait au sujet de la loi dite anticasseurs. Par nos avis, nous essayons de faire réfléchir les pouvoirs publics. Il est d’ailleurs regrettable de voir que, depuis quinze ans, le gouvernement saisit rarement la CNCDH en amont lorsqu’il réfléchit à des projets de loi. Nous ne sommes pas des imprécateurs mais des lanceurs d’alerte.

      Comment allez-vous travailler avec le Défenseur des droits, qui, lui, a une autorité constitutionnelle ?

      Ce qui m’intéresse, c’est qu’on aille dans le même sens. Je vais rencontrer Jacques Toubon début mai. Chacun a son rôle. Le Défenseur des droits fait écho aux plaignants, la CNCDH à la société civile. Nous sommes complémentaires, pas concurrents.

  • Allocution de Macron : tout ça pour ça ? par les Pinçon-Charlot - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/04/26/allocution-de-macron-tout-ca-pour-ca-par-les-pincon-charlot_1723542

    Le couple de sociologues réagit aux annonces faites par le chef de l’Etat jeudi soir. Spoiler : ils n’ont pas apprécié.

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    Le président des ultra-riches - Éditions Zones

    https://www.editions-zones.fr/livres/le-president-des-ultra-riches

    Quand la peste se fout de la gueule du cholera

    « Macron, c’est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

    • En effet, Emmanuel Macron a constitué un « comité d’évaluation des réformes sur la fiscalité du capital » qui doit rendre un rapport à l’automne 2019 dans le cadre du projet de loi de finances 2020. Ce comité est installé à France stratégie depuis le 20 décembre 2018, et son commissaire général, Gilles Jacquin de Margerie, est un des généreux donateurs de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, ayant été nommé à ce poste par décret le 12 janvier 2018. Ce comité, qualifié de « comité de suivi indépendant », comprend quatorze membres et est piloté par France stratégie, mais aussi par le Conseil d’analyse économique, deux organes d’expertise économique rattachés à Matignon – c’est dire qu’il mérite son statut d’« indépendant » ! On peut donc faire l’hypothèse d’une évaluation extrêmement positive de la suppression de l’ISF sur l’investissement économique et productif.

    • Je pense qu’il faut arrêter de se dire qu’on a les élus qu’on mérite, on n’est pas aussi pleins de merde que ça.

      Et ce n’est évidemment pas ce que je voulais dire dans mon commentaire. Je n’ai l’intention de donner de leçon à personne en matière de bienséance électorale.
      Parlons plutôt de la captivité intrinsèque du jeu électoral. La constitution de 1958, inspiré du régime présidentialiste à l’américaine fut taillée sur mesure pour le général De Gaulle , homme « providentiel » s’il en fut. Elle portait en elle toutes les possibilités de dérives autoritaires et maffieuses qui adviennent aujourd’hui . La constitution de la Vème république est le dévoiement parfait de ce que nous serions en droit d’attendre d’une république et de son caractère un tant soit peu démocratique. Or celui qui dénonçait un « coup d’état permanent » s’est fort bien adapté 20 ans plus tard à cet état de fait en intégrant les règles de ce jeu de dupes. Qui plus est, les réformes du jeu électoral (raccourcissement du mandat à 5 ans et synchronisation des scrutins présidentiel et législatif) ont permis aux élites dirigeantes de réduire à quasi néant toute velléité d’expression des contre-pouvoirs.
      La répression policière en cours n’est que la traduction en gestes du caractère profond de ce régime. La situation paroxysmique que ce pays a atteint avec le mandat Macron n’en est qu’une étape. Macron se prend pour un président directeur général d’une entreprise qu’il voudrait faire passer pour « disruptive ». Or de « disruption », point. Ce que nous connaissons n’est que l’aboutissement logique d’un enchaînement de causes et d’effets.

      Sur ce, joyeuse fête du travail ... Camarades ;-)

  • Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui
    http://www.citoyens-resistants.fr/spip.php?article575

    Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui

    Le Président de la République va se rendre au cimetière de Morette et au plateau des Glières ce dimanche 31 mars à l’occasion de la commémoration des combats des Glières. Il répond ainsi à l’invitation conjointe de l’association des Glières et du président du Conseil Départemental Christian Monteil.

    Au moment où Emmanuel Macron s’apprête à remettre en cause une nouvelle fois le système des retraites par répartition, après s’être attaqué au code du travail, à la sécurité sociale, à l’hôpital public et aux services publics en général, toutes ces mesures en grande partie issues du Conseil National de la Résistance, cela nous paraît particulièrement mal venu.

    Pour l’occasion, il sera accompagné de Nicolas Sarkozy… Ce déplacement se transforme en une « association de malfaiteurs » vis à vis des fondements de notre République sociale.

    Emmanuel Macron vient à Morette au moment où son attitude méprisante à l’égard des plus faibles est à son paroxysme, au moment où la France est mise à l’indexe par l’ONU quant à la démesure des violences policières à l’égard des Gilets Jaunes, au moment où les inégalités dans le pays n’ont jamais été aussi importantes. Des attitudes et des faits aux antipodes de ceux souhaités et mis en place à la Libération.

    Face à son choix de venir honorer tout de même les résistants des Glières ce dimanche, nous émettons deux hypothèses :

    Soit il s’agit de la part de monsieur Macron d’une méconnaissance de la pensée politique de la Résistance en souhaitant mettre en avant seulement les faits d’armes, auquel cas nous l’invitons à lire au plus vite le programme du CNR.

    Soit il s’agit d’un méa-culpa quant à sa politique tournée seulement en faveur des plus riches et qu’il souhaite désormais remettre l’intérêt général au centre de ses préoccupations, à l’instar de ce que souhaitaient les résistants.

    Dans le second cas, il aura tout le soutien de notre association « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui ».

    Thorens-Glières le 27 mars 2019.

    • Appel au rassemblement dimanche 31 mars à Thorens-Glières

      Le Président de la République Emmanuel Macron se rendra au cimetière de Morette et sur le plateau des Glières dimanche 31 mars pour un hommage à la Résistance. Il sera accompagné de Jean-Michel Blanquer, de Geneviève Darrieussecq et de de l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy.

      Nous, Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui, vivons cette présence comme une insulte aux valeurs du Conseil National de la Résistance et aux combats des Résistants, et dénonçons une opération de communication politicienne.

      Emmanuel Macron viendra rendre hommage aux combattants des Glières en « oubliant » d’évoquer la pensée politique de ces derniers.

      Résumer la Résistance à ses faits d’armes, c’est nier l’Histoire. C’est nier que des femmes et des hommes sont tombés pour des valeurs, pour un monde plus juste et plus égalitaire. Grâce au Conseil National de la Résistance, composé de toutes les tendances politiques, ce qui n’était qu’une utopie sous l’occupation est devenu réalité à la Libération.

      Pour ces Résistants, cette promesse des « jours heureux » valait plus que leur sang. Leurs combats pour que l’intérêt général s’impose face aux intérêts particuliers a permis notamment la création de la Sécurité Sociale, la mise en place des retraites par répartition et des services publics, l’éviction des féodalités économiques et financières de la direction de l’économie, l’indépendance de la presse à l’égard de l’Etat et des pouvoirs d’argent.

      Comment ne pas voir une contradiction flagrante avec les politiques menées aujourd’hui ? Ce sont bien ces conquis qui sont attaqués depuis des décennies par ceux-là même qui se tiendront droits face aux tombes de ces héros.

      C’est de la récupération : le Président vient honorer la Résistance mais par ailleurs il s’acharne à détruire son édifice social et politique !

      Pour couronner le tout, au mépris de l’actuel Président de la République pour les revendications sociales du mouvement des Gilets Jaunes et des syndicats s’ajoute l’irrespect dont avait fait preuve Nicolas Sarkozy en mars 2008 face aux anciens Résistants dans ce même lieu du cimetière de Morette. Ca fait beaucoup !

      Pour toutes ces raisons et pour rendre à la Résistance l’hommage qu’elle mérite, nous appelons à un rassemblement dimanche 31 mars à 14 h à Thorens-Glières, au pied du Plateau, sur la place de la Liberté, entre la mairie et la salle Tom Morel.

      Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui
      Thorens-Glières le 29 mars 2019

      https://youtu.be/-RTcBbEgBjw?t=1


      Souvenir... Sarkozy aux Glières en 2008 ! Qui découvre la cascade ... Stupéfiant !

  • Dérive autoritaire - Le Courrier
    https://lecourrier.ch/2019/03/21/derive-autoritaire

    Enfermé dans ses certitudes et son mépris de classe, le gouvernement n’entend pas dialoguer. Sa seule réponse consiste à traiter le mouvement social par la répression. Nicolas Sarkozy avait ouvert la voie pour mater les banlieues. Une politique poursuivie par Manuel Valls lors des manifestations contre la Loi travail et Nuit debout. Rien sur le fond. Certes, il y a eu des débats. Un grand show, même. Mais d’inflexion de la politique menée, point. Des revendications des gilets jaunes (pouvoir d’achat, rétablissement de l’ISF, démocratisation de la vie politique, etc.), il ne restera rien, ou alors l’indexation des retraites. Et encore.

    Comme il paraît lointain le temps des rassemblements paisibles sur les ronds-points. Le mouvement était trop populaire. Il fallait le casser, le morceler, le discréditer, le pousser à la radicalisation. Instiller la peur. Réduire le mouvement social à une bande de casseurs. Les chaînes d’info en continu ont contribué à alimenter un climat de guerre civile. Histoire d’obliger tout le monde à rentrer chez soi. Reposer le couvercle sur la marmite. Jusqu’aux prochaines élections. Ça pourrait marcher. Espérons que non.

    Et aussi, dans la même édition :
    https://framapiaf.org/system/media_attachments/files/002/754/206/original/cdb02ee9615784bc.jpeg?1553244336

  • Grand #débat : des intellectuels pris en otage - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/19/grand-debat-des-intellectuels-pris-en-otage_1716086

    En le regardant parler pendant huit heures, écoutant certes chacun et répondant en effet aux questions, j’ai compris à quoi nous servions. Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir.

    Sur les questions économiques et sociales, là où il y aurait en effet pu avoir débat, c’est-à-dire discussion animée sur des solutions diverses, la porte a été systématiquement refermée. La réponse aux toutes premières questions a clairement indiqué la voie : il n’y aura ni augmentation des dépenses publiques (ici litanie sur la dette léguée aux générations futures) ni augmentation des impôts des plus aisés (là refrain sur le poids de la pression fiscale) ni grand plan d’investissement dans la transition écologique et sociale (Nicolas Sarkozy l’a fait, et cela n’a rien changé…) ni expérimentation du revenu de base. Fermez le ban.

    • Avec toutes ces boules à facettes, je propose que ce soit un jour sur deux la salle de bains collective parce que danser c’est bien mais se laver c’est pas mal aussi, faudra repeindre les machins romains dorés en jaune, c’est moins cher. Et virer ces chaises qui sont d’un triste.

    • Frédéric Lordon ainsi que Gérard Noiriel ont refusé cette prise d’otage. La réponse de Lordon :

      Cher Monsieur Macron,

      Vous comprendrez que si c’est pour venir faire tapisserie le petit doigt en l’air au milieu des pitres façon BHL, Enthoven, ou des intellectuels de cour comme Patrick Boucheron, je préférerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande. Au moins votre invitation ajoute-t-elle un élément supplémentaire pour documenter votre conception du débat. Savez-vous qu’à part les éditorialistes qui vous servent de laquais et répètent en boucle que la-démocratie-c’est-le-débat, votre grand débat à vous, personne n’y croit ? Vous-même n’y croyez pas davantage. Dans une confidence récente à des journalistes, qui aurait gagné à recevoir plus de publicité, vous avez dit ceci : « Je ressoude, et dès que c’est consolidé je réattaque ». C’est très frais. Vous ressoudez et vous réattaquez. C’est parfait, nous savons à quoi nous en tenir, nous aussi viendrons avec le chalumeau.

      En réalité, sur la manière dont vous utilisez le langage pour « débattre » comme vous dites, nous sommes assez au clair depuis longtemps. C’est une manière particulière, dont on se souviendra, parce qu’elle aura fait entrer dans la réalité ce qu’un roman d’Orwell bien connu avait anticipé il y a 70 ans très exactement – au moins, après la grande réussite de votre itinérance mémorielle, on ne pourra pas dire que vous n’avez pas le sens des dates anniversaires. C’est une manière particulière d’user du langage en effet parce qu’elle n’est plus de l’ordre du simple mensonge.

      Bien sûr, dans vos institutions, on continue de mentir, grossièrement, éhontément. Vos procureurs mentent, votre police ment, vos experts médicaux de service mentent – ce que vous avez tenté de faire à la mémoire d’Adama Traoré par experts interposés, par exemple, c’est immonde. Mais, serais-je presque tenté de dire, c’est du mensonge tristement ordinaire.

      Vous et vos sbires ministériels venus de la start-up nation, c’est autre chose : vous détruisez le langage. Quand Mme Buzyn dit qu’elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins ; quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du code du travail étend les garanties des salariés ; quand Mme Vidal explique l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers par un souci d’équité financière ; quand vous-même présentez la loi sur la fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseur comme une protection du droit de manifester, ou quand vous nous expliquez que la suppression de l’ISF s’inscrit dans une politique de justice sociale, vous voyez bien qu’on est dans autre chose – autre chose que le simple mensonge. On est dans la destruction du langage et du sens même des mots.

      Si des gens vous disent « Je ne peux faire qu’un repas tous les deux jours » et que vous leur répondez « Je suis content que vous ayez bien mangé », d’abord la discussion va vite devenir difficile, ensuite, forcément, parmi les affamés, il y en a qui vont se mettre en colère. De tous les arguments qui justifient amplement la rage qui s’est emparée du pays, il y a donc celui-ci qui, je crois, pèse également, à côté des 30 ans de violences sociales et des 3 mois de violences policières à vous faire payer : il y a que, face à des gens comme vous, qui détruisent à ce point le sens des mots – donc, pensez-y, la possibilité même de discuter –, la seule solution restante, j’en suis bien désolé, c’est de vous chasser.

      Il y a peu encore, vous avez déclaré : « Répression, violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit ». Mais M. Macron, vous êtes irréparable. Comment dire : dans un Etat de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables. À une morte, 22 éborgnés et 5 mains arrachées, vous vous repoudrez la perruque et vous nous dites : « Je n’aime pas le terme répression, parce qu’il ne correspond pas à la réalité ». La question – mais quasi-psychiatrique – qui s’en suit, c’est de savoir dans quelle réalité au juste vous demeurez.

      Des éléments de réponse nous sont donnés par un article publié il y a de ça quelques jours par le Gorafi sous le titre : « Le comité de médecine du ministère de l’intérieur confirme que le LBD est bon pour la santé ». On peut y lire ceci : « Christophe Castaner s’est réjoui des résultats des tests du comité de médecins et a aussitôt signé une ordonnance qualifiant de rébellion et outrage à agent toute personne qui mettrait en cause la fiabilité de cette étude ». M. Macron, voyez-vous la minceur de l’écart qui vous tient encore séparé du Gorafi ? Vous êtes la gorafisation du monde en personne. Sauf que, normalement, le Gorafi, c’est pour rire. En réalité, personne ne veut vivre dans un monde gorafisé. Si donc le macronisme est un gorafisme mais pour de vrai, vous comprendrez qu’il va nous falloir ajuster nos moyens en conséquence. Et s’il est impossible de vous ramener à la raison, il faudra bien vous ramener à la maison.

      Tous les glapissements éditorialistes du pays sur votre légitimité électorale ne pourront rien contre cette exigence élémentaire, et somme toute logique. En vérité, légitime, vous ne l’avez jamais été. Votre score électoral réel, c’est 10%. 10% c’est votre score de premier tour corrigé du taux d’abstention et surtout du vote utile puisque nous savons que près de la moitié de vos électeurs de premier tour ont voté non par adhésion à vos idées mais parce qu’on les avait suffisamment apeurés pour qu’ils choisissent l’option « ceinture et bretelles ».

      Mais quand bien même on vous accorderait cette fable de la légitimité électorale, il n’en reste plus rien au moment où vous avez fait du peuple un ennemi de l’État, peut-être même un ennemi personnel, en tout cas au moment où vous lui faites la guerre – avec des armes de guerre, et des blessures de guerre. Mesurez-vous à quel point vous êtes en train de vous couvrir de honte internationale ? Le Guardian, le New-York Times, et jusqu’au Financial Times, le Conseil de l’Europe, Amnesty International, l’ONU, tous sont effarés de votre violence. Même Erdogan et Salvini ont pu s’offrir ce plaisir de gourmets de vous faire la leçon en matière de démocratie et de modération, c’est dire jusqu’où vous êtes tombé.

      Mais de l’international, il n’arrive pas que des motifs de honte pour vous : également des motifs d’espoir pour nous. Les Algériens sont en train de nous montrer comment on se débarrasse d’un pouvoir illégitime. C’est un très beau spectacle, aussi admirable que celui des Gilets Jaunes. Une pancarte, dont je ne sais si elle est algérienne ou française et ça n’a aucune importance, écrit ceci : « Macron soutient Boutef ; les Algériens soutiennent les Gilets Jaunes ; solidarité internationale ». Et c’est exactement ça : solidarité internationale ; Boutef bientôt dégagé, Macron à dégager bientôt.

      Dans le film de Perret et Ruffin, un monsieur qui a normalement plus l’âge des mots croisés que celui de l’émeute – mais on a l’âge de sa vitalité bien davantage que celui de son état civil –, un monsieur à casquette, donc, suggère qu’on monte des plaques de fer de 2 mètres par 3 sur des tracteurs ou des bulls, et que ce soit nous qui poussions les flics plutôt que l’inverse. C’est une idée. Un autre dit qu’il s’est mis à lire la Constitution à 46 ans alors qu’il n’avait jamais tenu un livre de sa vie. M. Macron je vous vois d’ici vous précipiter pour nous dire que voilà c’est ça qu’il faut faire, lisez la Constitution et oubliez bien vite ces sottes histoires de plaques de fer. Savez-vous qu’en réalité ce sont deux activités très complémentaires. Pour être tout à fait juste, il faudrait même dire que l’une ne va pas sans l’autre : pas de Constitution avant d’avoir passé le bull.

      C’est ce que les Gilets Jaunes ont très bien compris, et c’est pourquoi ils sont en position de faire l’histoire. D’une certaine manière M. Macron, vous ne cessez de les y inviter. En embastillant un jeune homme qui joue du tambour, en laissant votre police écraser à coups de botte les lunettes d’un interpellé, ou violenter des Gilets Jaunes en fauteuil roulant – en fauteuil roulant ! –, vous fabriquez des images pour l’histoire, et vous appelez vous-même le grand vent de l’histoire.

      Vous et vos semblables, qui vous en croyez la pointe avancée, il se pourrait que vous finissiez balayés par elle. C’est ainsi en effet que finissent les démolisseurs en général. Or c’est ce que vous êtes : des démolisseurs. Vous détruisez le travail, vous détruisez les territoires, vous détruisez les vies, et vous détruisez la planète. Si vous, vous n’avez plus aucune légitimité, le peuple, lui, a entièrement celle de résister à sa propre démolition – craignez même que dans l’élan de sa fureur il ne lui vienne le désir de démolir ses démolisseurs.

      Comme en arriver là n’est souhaitable pour personne, il reste une solution simple, logique, et qui préserve l’intégrité de tous : M. Macron, il faut partir. M. Macron, rendez les clés.

  • #ActeXXVIII #Gilets_Jaunes : Sur les Champs Élysées, hier : un grand moment de « destruction créative » :

    http://secretnews.fr/2019/03/16/le-fouquets-saccage-nicolas-sarkozy-demande-lasile-au-cafe-de-flore

    Le Fouquet’s, sur les Champs-Élysées, a pris feu lors de la mobilisation des Gilets jaunes à Paris. Dans le désarrois le plus total, ses habitués cherchent à obtenir le statut de réfugiés dans d’autres établissements huppés de la capitale. Nicolas Sarkozy a par exemple introduit une demande d’asile au Café de Flore.

    https://twitter.com/Nordpresse/status/1107085023897890816

    https://twitter.com/felicia_sidx/status/1106938447426715650

  • De nouveaux documents détaillent le lobbying de Facebook
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/03/04/de-nouveaux-documents-detaillent-le-lobbying-de-facebook_5431071_4408996.htm

    Des mémos internes révèlent notamment la proximité d’un ancien premier ministre irlandais avec les positions de Facebook. De nouveaux documents, dont le contenu a été révélé dimanche 3 mars par le Guardian et Computer Weekly, détaillent les pratiques de Facebook en matière de lobbying. Vraisemblablement issus des documents juridiques liés à un procès intenté à Facebook en Californie par une start-up, Six4Three, les documents comprennent plusieurs mémorandums internes de Facebook et éclairent les rapports (...)

    #Six4Three #Facebook #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##lobbying

    • Laurent Solly, né Laurent André Jean Solly, né le 27 mars 1970 à Villefranche-sur-Saône (Rhône), est un haut fonctionnaire et un dirigeant de l’audiovisuel français. Après avoir fait partie de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, il entre à TF1 puis à Facebook France où il devient directeur général.
      conseiller technique au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales (2004)

      Un lobby, ou groupe d’intérêt, groupe de pression, groupe d’influence, est un groupe de personnes créé pour promouvoir et défendre des intérêts privés en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des institutions publiques"

      On peut se poser la questions des intérêts convergents de la classe politiques avec fb et sans plus parlerde lobbying parler d’une installation au coeur du pouvoir.
      Terrorisme, censure, opposants et surveillance.

    • VERBATIM
      Regards, le 26 février 2019
      http://www.regards.fr/la-midinale/article/monique-pincon-charlot-les-gilets-jaunes-sont-en-train-de-nous-rendre-le

      Sur le passage du président des riches (Nicolas Sarkozy) au président des ultra-riches (Emmanuel Macron)
      « Avec Macron, les cadeaux fiscaux se chiffrent en dizaines de milliards d’euros tandis qu’avec le bouclier fiscal de Nicolas Sarkozy, c’était seulement un milliard d’euros. »`
      « Avec Macron, on est passé à un autre niveau de privilèges accordés depuis l’Elysée. »
      « Avec Macron, il y a, en plus de la violence verbale, des manipulations idéologiques et linguistique considérables, totalement cohérentes avec sa personnalité. »

      Sur les donateurs de Macron
      « Macron a fait des levées de fonds très importantes avec des diners qui étaient organisés dans les beaux quartiers de Belgique, de Londres et de France, de partout où il y avait de riches Français exilés. »
      « Ces gens-là [les donateurs] ont tous été largement récompensés après. »

      Sur ce qui caractérise la politique d’Emmanuel Macron
      « Emmanuel Macron symbolise la synthèse des intérêts de l’oligarchie au sommet de l’Etat. »
      « Aujourd’hui, il n’y a plus de champ politique autonome, ni de champ médiatique autonome. Tout a été pillé par le monde de la finance, tout a été marchandisé. »
      « L’oligarchie contrôle tous les secteurs de l’activité économique et sociale. Il n’y a plus d’intérêt général, il n’y a plus que des intérêts privés qui sont liés à la haute finance et à l’intérêt des plus riches. »

      Sur le rôle des médias
      « On assisté à une imposture médiatique absolument unique. »
      « On a réussi à faire passer un homme du sérail, un homme du système, le candidat du système le plus au cœur de l’oligarchie, pour quelqu’un de neuf, hors du système. »
      « C’est Macron qui a fait toute la politique économique de François Hollande : il fait du neuf avec du vieux. »
      « C’est parce que dix milliardaires possèdent 90% des médias en France,qu’il n’y a plus du tout d’indépendance de la presse. »

      Sur la maraude de Macron auprès des sans-abris
      « Il s’agit de faire croire que Macron se préoccupe des sans-abris alors que son meilleur ami Jean-Marc Borello fait de l’argent avec la misère et les sans-abris. »
      « Grâce à Emmanuel Macron, aujourd’hui, même la détresse la plus incroyable peut rapporter du fric aux actionnaires. »

      Sur le mépris et Macron
      « [Ce mépris] est à la fois calculé et en même temps naturel. »
      « On voit bien qu’il porte sur lui ce mépris de classe, ça transpire dans sa façon de parler, du fait qu’il est toujours maquillé, qu’il avance masqué, qu’il dégage toujours ses petites formules assassines. C’est quelque chose qui l’habite et qui est en cohérence avec tout le maillage oligarchique de ses réseaux. »

      Sur les gilets jaunes
      « Aujourd’hui, du fait que la sphère politique n’existe plus, qu’elle a été achetée et prédatée par le monde de la finance, Emmanuel Macron n’est finalement pas un président légitime. »
      « Emmanuel Macron est le chef d’entreprise de la start-up France. »
      « Il est intéressant de voir ce mouvement, classe contre classe, directement s’adresser au chef d’entreprise de la France, le responsable en chef du fait qu’aujourd’hui, il y a des millions de gens qui ne mangent plus à leur faim tellement les cadeaux fiscaux aux plus riches, sans aucun contrôle de leur usage, ont fini par appauvrir d’une façon considérable une grande partie des classes populaires et moyennes. »
      « Ce qui nous a vraiment frappé chez les gilets jaunes, c’est la conscience de classe, qui s’est construite grâce aux réseaux sociaux : ils s’adressent directement à celui qui leur apparait être comme celui qui doit rendre des comptes et prendre des mesures fortes pour plus de justice sociale et fiscale. »

      Sur Jean-Luc Mélenchon et la stratégie populiste
      « Je ne peux pas adhérer à ce eux et nous dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon parce que je le trouve très mal placé, lui qui a mangé à aux râteliers de la politique depuis son plus jeune âge et qui reste alors que la retraite a sonné et qu’il y a plein de jeunes qui pourraient mieux nous représenter que lui. »
      « Il est absolument nécessaire [qu’il passe la main]. »
      « Jean-Luc Mélenchon est une personnalité beaucoup trop clivante et qui veut absolument le pouvoir avant de partir. »
      « Je suis pour un rassemblement le plus large possible, des gilets jaunes, du Parti communiste, de la France insoumise. »
      « Il faut un grand rassemblement dans le respect mutuel des différences des uns et des autres. »
      « Nous devons faire comme les riches : nous devons nous assoir sur nos différences, voire de les valoriser, et être profondément solidaires dans notre conscience de classe. »
      « Je veux espérer que les gilets jaunes sont en train de nous rendre le service du siècle pour ce rassemblement qui j’espère va aboutir à une convergence des luttes, en dehors des petits chefs et des égos surdimensionnés. »

      #Gilets_Jaunes #France #Monique_Pinçon-Charlot

  • Aides sociales : « Ne luttons pas davantage contre les pauvres que contre la pauvreté », Axelle Brodiez-Dolino, chercheuse au Centre Norbert-Elias (EHESS, universités d’Avignon et d’Aix-Marseille)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/19/aides-sociales-ne-luttons-pas-davantage-contre-les-pauvres-que-contre-la-pau

    L’historienne Axelle Brodiez-Dolino revient aux racines du discours, récemment remis en avant par Edouard Philippe, sur la « contrepartie » aux aides sociales.

    Tribune. Alors que les « gilets jaunes » focalisent l’attention sur les couches populaires laborieuses, le premier ministre vient de faire diversion, dans le cadre du grand débat national, le vendredi 15 février, en exhumant l’idée de contreparties aux aides sociales. Flattant implicitement ceux qui n’y recourent pas, tout en répondant à son électorat. S’il reconnaît le sujet comme « explosif », c’est qu’il fait référence au concept du #workfare anglo-américain, rarement loué comme un modèle enviable ; et que, (re)lancé en 2011 par Laurent Wauquiez puis Nicolas Sarkozy, puis adopté dans le Haut-Rhin, il a suscité des levées de boucliers.

    Car il englobe deux préoccupations. L’une, économique : faire que chacun, surtout s’il reçoit de la collectivité plus qu’il ne semble apporter, contribue ostensiblement. L’autre, morale : imposer le maintien d’une saine occupation, contre l’oisiveté et les activités illicites suspectées chez les #allocataires.

    Loin d’être nouvelle, l’idée était déjà soulevée par le Comité de mendicité en 1790 : « Si celui qui existe a le droit de dire à la société “Faites-moi vivre”, la société a également le droit de lui répondre “Donne-moi ton travail”. » Elle était au cœur du « grand renfermement », dans les « hôpitaux généraux » (XVIIe-XVIIIe siècles) puis les « dépôts de mendicité » (XVIIIe-XIXe siècles), ainsi qu’en Angleterre et aux Etats-Unis dans les workhouses. Le pauvre « valide », en âge et en état de travailler, bénéficiait, si l’on ose dire, du gîte et du couvert au sein d’un système #disciplinaire carcéral fondé sur la #mise_au_travail. Ce système, que les pouvoirs publics se sont maintes fois évertués à réactiver, a de l’avis général (contemporains de l’époque comme historiens d’aujourd’hui), fait la preuve de sa totale inefficacité. Au point qu’il a fini par être, au début du XXe siècle, discrètement abandonné.

    Un principe récusé par les lois sociales

    Hors son échec historique, ce principe est discutable. Il ne relève pas du hasard que sa disparition coïncide avec l’apparition des lois sociales : en forgeant des #droits, la IIIe République a récusé la #contrepartie. Elle a, avec le solidarisme, renversé l’idée de dette, qui n’était plus celle de l’individu envers la société, mais de la société envers l’individu pour lui assurer sa subsistance.

    « Le “devoir de travailler” n’a de sens qu’avec son corolaire, le “droit d’obtenir un emploi” »

    Du début du XXe siècle à 1988, un droit a donc été un pur droit. Les préambules des Constitutions des IVe et Ve Républiques ont toutefois été prudents : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi (…). Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »

    C’est ce qui a légitimé, dans la loi de 1988 sur le #RMI, l’imposition d’une contrepartie : le contrat d’insertion. Lequel puisait à la pratique alors novatrice d’ATD Quart monde de rééquilibrer le rapport d’assistance en mettant sur un pied d’égalité les contractants. Le « contrat-projet » du rapport Wresinski s’est mué en contrat d’insertion du RMI.

    Mais c’est aussi là qu’il a été dévoyé, vidé des deux grandes caractéristiques du contrat : librement consenti, et équilibré entre les deux parties. On ajoutera que le « devoir de travailler » n’a de sens qu’avec son corolaire, le « droit d’obtenir un emploi » – qui n’existe toujours pas aujourd’hui.

    Déséquilibre entre offre et demande d’emploi

    Car le problème français n’est pas d’occuper les #chômeurs. Il est celui d’un déséquilibre abyssal entre offre et demande d’#emploi : au minimum, un ratio de 1 à 10 ; et qui serait plutôt situé entre 1 à 17 et 1 à 42 (selon le rapport 2017 du Secours catholique). On peut toujours « traverser la rue », selon la formule d’Emmanuel Macron, mais la demande reste très supérieure à l’offre. La France recourt en outre largement à l’emploi précaire et aux contrats très courts, paupérisants, désincitatifs et coûteux (transports, gardes d’enfants, etc.). S’y ajoutent la désadéquation entre formations et emplois disponibles, ainsi qu’entre lieux d’emplois et lieux de vie. Si, comme le dit le premier ministre, « on veut qu’il y ait un avantage objectif à retourner à l’activité », mieux vaudrait aborder le problème sous ces angles-là.
    Mettre en regard, de façon simpliste, chômage et emplois non pourvus, c’est faire fi de ces chantiers politiques et imputer le paradoxe à des chômeurs qui feraient la fine bouche devant les emplois proposés ; donc rendre les plus démunis responsables. Car fondamentalement, le recours aux aides sociales découle du découragement face aux échecs répétés à s’insérer de façon durable et décente sur le marché du travail.

    La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn veut inscrire la « stratégie pauvreté » annoncée en septembre 2018 « dans la fidélité aux valeurs profondes qui ont construit notre république sociale ». Mais ne choisissons pas la filiation de la Ire République, qui luttait davantage contre les pauvres que contre la pauvreté, mais celle des républiques suivantes. Le slogan de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron est beau : « Faire plus pour ceux qui ont moins. » Ne le dévoyons pas, à peine engendré, en « demandant plus à ceux qui ont moins ».

    #guerre_aux_pauvres

  • Emmanuel Macron remanie sa garde rapprochée à l’Elysée, Cédric Pietralunga
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-l-elysee-macron-remanie-sa-garde-rapprochee_5422437_823448.html

    Après le départ de Sylvain Fort, le stratège du président Ismaël Emelien va partir. Comme un remaniement qui ne dirait pas son nom.

    Des soutiens le réclamaient depuis des mois, Emmanuel Macron s’y est résolu. Alors que le « grand débat » est présenté comme le « coup d’envoi » de l’an II du quinquennat, le chef de l’Etat a décidé de se séparer de sa garde prétorienne, cette poignée de conseillers de l’ombre, presque tous trentenaires, qui l’accompagne depuis Bercy et qui a conquis l’Elysée avec lui mais que ses détracteurs accusent d’isoler le président.

    Alors que les rumeurs se faisaient de plus en plus insistantes, le conseiller spécial Ismaël Emelien a confirmé, lundi 11 février, son prochain départ de l’Elysée. « Je vais partir », a-t-il confié au Point. Considéré comme l’un des plus proches du chef de l’Etat, qui voit en lui « le meilleur stratège politique de Paris », le trentenaire s’en va officiellement parce qu’il va publier un livre « fin mars début avril », comme l’a révélé le JDD le 10 février. Une exposition incompatible avec sa fonction de conseiller de l’ombre, un statut qui convenait idéalement à sa nature de taiseux.

    « Mon départ correspond à une nouvelle étape de mon engagement. Après Bercy, la campagne présidentielle puis l’Elysée, je veux retrouver la confrontation en première ligne », explique M. Emelien, qui a écrit ce livre, sorte de plaidoyer pour la social-démocratie, avec David Amiel, un autre jeune conseiller de M. Macron, lui aussi sur le départ. « On est bien seuls aujourd’hui à défendre le progressisme, on a besoin de relais dans la société et au-delà de nos frontières, et je pense que c’est dans cette position que je serai le plus utile », ajoute l’ancien consultant de chez Havas, assurant qu’il « continuera à aider » le président.

    Quatrième départ en quelques semaines

    Cette annonce intervient alors que le nom d’Ismaël Emelien est régulièrement cité dans l’affaire Benalla, du nom de cet ancien collaborateur élyséen impliqué dans des violences policières lors de manifestations à Paris le 1er mai 2018. Réputés proches, les deux hommes ont gardé le contact après la révélation, en juillet par Le Monde, des agissements de l’ancien garde du corps. Les enquêteurs s’interrogent notamment sur le rôle joué par M. Emelien dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’images provenant de caméras de surveillance, donc supposées confidentielles, et tendant à justifier les actes de M. Benalla. A ce jour, le stratège du président n’aurait été entendu ni par la justice, ni par les enquêteurs.

    Selon l’Elysée, il n’y a pourtant aucun rapport entre les deux événements. « Le départ d’Ismaël est convenu de longue date avec le président. Avec ce livre (…), qui se veut à la fois un précis de méthode et de doctrine sur le progressisme, il retrouve les racines de son engagement en politique : manier les idées, les rendre accessibles et les défendre », explique-t-on au Château. « Ce départ ne correspond pas à une volonté de nettoyage de l’entourage, abonde un conseiller. Il résulte d’une logique d’usure normale au bout de vingt mois d’exercice du pouvoir et après une crise aussi violente que celle des “gilets jaunes”. »

    N’empêche, ce départ est le quatrième intervenu en quelques semaines au sein du groupe des « Mormons », comme s’étaient eux-mêmes qualifiés ces très proches du chef de l’Etat. Outre Ismaël Emelien, le conseiller politique Stéphane Séjourné a quitté la présidence le 15 janvier, afin de diriger la campagne de La République en marche (LRM) pour les européennes. De même, le directeur de la communication Sylvain Fort est parti le 25 janvier, officiellement pour « raisons familiales », tandis que Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, a été exfiltrée dès la fin 2018. Tous accompagnaient M. Macron depuis son passage au ministère de l’économie, entre 2014 et 2016, et avaient participé à sa campagne.

    Depuis des mois, plusieurs soutiens alertaient le chef de l’Etat sur les dégâts soi-disant provoqués par cet entourage de trentenaires. « Cela dysfonctionne », s’énervait en privé François Bayrou, l’un des rares à s’entretenir toutes les semaines avec M. Macron. « Il n’est pas possible de gouverner l’Etat à quatre ou cinq à l’Elysée, a fortiori quand on n’a pas d’expérience », abondait un ancien membre de l’équipe de campagne, qui continue d’échanger avec le président. « On donne tous les jours des leçons de management mais s’il y a bien un endroit qui n’est pas géré, c’est l’Elysée », ajoutait un habitué du pouvoir. Pour certains, M. Macron doit accepter de se débarrasser enfin des oripeaux de sa campagne s’il veut se couler dans le costume de chef d’Etat.

    L’Elysée sonde nombre de communicants

    « Il ne faut pas donner de signification politique à ces changements », assure Philippe Grangeon, qui a rejoint l’Elysée comme conseiller spécial le 4 février. Ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et de Nicole Notat à la CFDT, le sexagénaire fait figure de nouvel homme fort au sein de l’organigramme, même s’il n’est présent que trois jours par semaine à l’Elysée. « Le président était entouré de la même équipe depuis quatre ou cinq ans (…). La respiration, c’est une très bonne chose. La diversité des profils est nécessaire. C’est un gage de bon fonctionnement », plaide-t-il aujourd’hui.

    Ces départs pourraient d’ailleurs être suivis par d’autres. Antoine Peillon, actuel conseiller énergie, environnement et transports, va rejoindre Stanislas Guérini à LRM comme directeur de cabinet. Sonya Djemni-Wagner, conseillère justice, serait aussi sur le départ. Surtout, Sibeth Ndiaye, l’emblématique conseillère presse et communication, régulièrement critiquée par les médias qui la rendent pour partie responsable de leurs mauvaises relations avec le chef de l’Etat, pourrait elle aussi évoluer.

    « Le président a proposé à Sibeth de prendre la tête du pôle parlementaire du cabinet, qui était dirigé par Stéphane Séjourné, mais elle a refusé, arguant qu’elle dirigeait aujourd’hui un pôle d’une centaine de personnes », assure un membre du premier cercle du chef de l’Etat. D’autres évoquent sa possible arrivée au service d’information du gouvernement (SIG), l’organisme chargé de gérer la communication de l’exécutif. « Mais elle peut tout aussi bien rester et s’occuper de la réorganisation de la communication de l’Elysée, un chantier qui n’est pas achevé, en se déchargeant des relations quotidiennes avec la presse », assure une proche.

    Seule certitude : l’Elysée a sondé nombre de communicants pour rejoindre l’Elysée. Les noms de Pierre-Henry Brandet, ex-porte-parole du ministère de l’intérieur, de Laurent Glépin, ex-conseiller de Jacques Chirac, ou de Marie-Emmanuelle Assidon, qui a travaillé avec Bernard Cazeneuve à Beauvau puis à Matignon, ont circulé. Franck Louvrier, l’ancien communicant de Nicolas Sarkozy, a même été reçu par M. Macron à l’Elysée.

    Selon nos informations, c’est une femme qui tiendrait aujourd’hui la corde pour reprendre le rôle d’« agent traitant » des journalistes : Mayada Boulos, qui fut la conseillère presse de Marisol Touraine au ministère de la santé lors du précédent quinquennat et qui travaille aujourd’hui au pôle « influences » de l’agence Havas. « C’est une excellente professionnelle », reconnaît-on à l’Elysée, où l’on se refuse néanmoins à confirmer son arrivée, assurant que le président n’a pas pris sa décision.

    Reste le cas d’Alexis Kohler. Ancien directeur de cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy, le secrétaire général de l’Elysée est considéré comme le « frère jumeau » du chef de l’Etat. Mais l’énarque alsacien serait épuisé par les vingt premiers mois du quinquennat et chercherait une porte de sortie. Selon nos informations, il aurait un temps envisagé de rejoindre Renault avant de finalement y renoncer, par crainte du conflit d’intérêt mais aussi face aux réticences du constructeur automobile. Contacté par Le Monde, l’Elysée assure qu’il n’en a jamais été question mais reconnaît que M. Kohler ne restera sans doute pas cinq ans au secrétariat général. « La difficulté, c’est qu’il faut lui trouver une sortie par le haut et ce n’est pas évident », décrypte un membre influent de la Macronie.

    Alexis Kohler, le bras droit de Macron critiqué dans la majorité, Sarah Belouezzane, Cédric Pietralunga et Alexandre Lemarié, 19 décembre 2018
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/19/alexis-kohler-bras-droit-du-president-critique-dans-la-majorite_5399763_8234

    Le secrétaire général de l’Elysée est de ceux qui ont milité pour ne pas céder aux « #gilets_jaunes ».

    Il y a encore quelques mois, tout le monde louait son « intelligence », sa « force de travail », sa « maîtrise » des dossiers les plus techniques. Secrétaire général de l’Elysée et très proche d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler est désormais dans le viseur d’une partie de la majorité, qui l’accuse d’isoler le chef de l’Etat et de trop incarner cette technocratie honnie par les « gilets jaunes ».

    Alors que de nombreux parlementaires alertaient ces dernières semaines sur l’état d’exaspération du pays, le haut fonctionnaire est de ceux qui ont milité pour ne pas céder à la rue. « Il était inflexible, disait qu’on devait rester cohérents, ne pas reculer », assure un parlementaire de La République en marche (LRM). « Si le président a mis des semaines à réagir, il n’y est pas pour rien », abonde un conseiller de l’exécutif.

    D’autres s’agacent de la supposée réticence de l’ ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Moscovici à Bercy à s’affranchir de la contrainte des 3 % de déficit public, qui aurait empêché l’exécutif de répondre plus vite aux revendications des « gilets jaunes ». « Kohler est comme Edouard Philippe ou Ribadeau-Dumas [le directeur de cabinet du premier ministre], c’est un orthodoxe budgétaire », assure un ministre venu de la gauche. « Il a les yeux rivés sur les chiffres et ne peut donc pas évaluer les effets d’une mesure dans la vie réelle et ses conséquences politiques. C’est un problème », observe un député LRM.

    « Il est d’une loyauté totale au président »

    S’il est diplômé de l’ENA, le numéro deux de l’Elysée ne fait pourtant pas partie des « grands corps ». A sa sortie de l’école strasbourgeoise, l’Alsacien a intégré le corps des administrateurs civils du ministère des finances, alors qu’Emmanuel Macron a rejoint l’inspection des finances et Edouard Philippe le Conseil d’Etat. Mais il a fait toute sa carrière à Bercy, au Trésor ou à l’Agence des participations de l’Etat. Il fut aussi le directeur de cabinet de M. Macron au ministère de l’économie.
    Alexis Kohler, 46 ans, ferraille d’ailleurs régulièrement avec le chef de l’Etat. « Il passe la moitié de son temps à faire décider le président, ou à l’empêcher de revenir sur une décision prise », assure un familier du château, pour qui le haut fonctionnaire « se crève à cet exercice » alors qu’Emmanuel Macron serait gagné par la procrastination. « Kohler et Macron ne sont pas jumeaux, le président peut lui imposer des choses », estime un poids lourd du gouvernement.

    D’autres réfutent l’idée même d’un président sous influence. « Macron n’aime pas l’idée de premier cercle, de se mettre dans la main de quelqu’un. Il aime diversifier ses interlocuteurs, prendre la température un peu partout », assure un ministre familier des deux hommes. De fait, si le secrétaire général est informé de tous les rendez-vous pris à l’Elysée par le président, il n’a pas la maîtrise de sa messagerie Telegram, que M. Macron utilise pour se forger une opinion, au même titre que les notes techniques de ses conseillers.

    Dans les cabinets, certains voient d’ailleurs en Alexis Kohler un fusible facile pour qui n’ose pas attaquer le chef de l’Etat lui-même : « Il est d’une loyauté totale au président. Ceux qui le critiquent sont ceux qui n’osent pas critiquer Macron », tranche, sévère, un conseiller. Après avoir quitté le gouvernement en 2016, Emmanuel Macron avait lui-même théorisé son rôle de secrétaire général adjoint de l’Elysée auprès de François Hollande : « J’assume tout en n’étant politiquement responsable de rien, puisque je n’étais que conseiller. »

  • Financement libyen : rejet définitif du recours de Sarkozy contre le site internet Mediapart
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15571-financement-libyen-rejet-definitif-du-recours-de-sarkozy-contre-le-

    On avait publié ce courrier, du reste rappelez vous le témoignage accablant de Ziad Takieddine (Vidéo ci-dessous)

    Un document publié par le site d’information affirmait que Tripoli avait accepté de financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros.

    La Cour de cassation a rejeté ce mercredi le recours de Nicolas Sarkozy qui accusait Mediapart d’avoir produit un « faux » en 2012, dans l’affaire des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime déchu de Kadhafi.

    Saisie de pourvois de l’ancien chef de l’Etat et de son ancien ministre Brice Hortefeux, la plus haute juridiction judiciaire a définitivement confirmé le non-lieu ordonné en faveur de Mediapart à deux reprises, par les juges d’instruction puis par la cour d’appel.

    Le document contesté (...)

  • Enfants pendus, décapitations... l’atroce conquête du Tchad, il y a 120 ans

    Où les aspects positifs de la colonisation, comme disait l’irremplaçable Nicolas Sarkozy (qui nous manque bien.)

    https://www.nouvelobs.com/monde/afrique/20190128.OBS9190/enfants-pendus-decapitations-l-atroce-conquete-du-tchad-il-y-a-120-ans.ht

    ’est l’un des épisodes les plus violents et les plus insensés de la conquête française de l’Afrique. Il s’est déroulé voilà cent vingt ans et reste connu sous le nom de « mission Afrique centrale-Tchad », « expédition Voulet-Chanoine » ou, plus explicite, celui de « colonne sanglante ». Des mois durant, les deux officiers, Paul Voulet et Julien Chanoine, loin de Paris et de leur hiérarchie militaire, ont orchestré massacres, viols, incendies et pillages, allant jusqu’à faire feu sur les troupes françaises lancées à leur poursuite.

    • Incontournable BD, sur l’expédition Voulet-Chanoine
      La colonne, t.1
      Un récit de Christophe Dabitch.
      Dessin et couleur de Nicolas Dumontheuil

      Première parution : 22/08/2013

      http://www.futuropolis.fr/fiche_titre.php?id_article=790197

      Basée sur des faits authentiques, La Colonne raconte l’ultime expédition française au Tchad en 1899, qui se distinguera par des massacres perpétrés tout au long de son parcours. Un épisode tragique et oublié de l’histoire des colonies françaises, raconté par Christophe Dabitch, dans le respect minutieux des faits, et Nicolas Dumontheuil, dont les images en couleurs directes ont une force d’évocation stupéfiante.

    • http://www.futuropolis.fr/fiche_titre.php?id_article=790275

      Commandée par le Capitaine Boulet (Voulet de son vrai nom) et le lieutenant Lemoine (Chanoine dans la réalité), la colonne part en janvier 1899 de Dakar, Sénégal, jusqu’au Tchad pour couronner la conquête de l’Empire français en Afrique. Mais les deux gradés, pressés et sans scrupules, obligent les autochtones à se battre au nom de l’Empire. Carnages et barbaries dans leur sillage. Devenus fous, Boulet et Lemoine ne répondent plus à aucune stratégie militaire, et dirigent pillages et massacres en tous genres. Leurs « prouesses » sont soufflées à l’oreille de l’Armée française qui envoient un émissaire pour les brider tandis que Boulet coupe la communication avec l’état-major français et décide de traverser les colonies britanniques, au risque de créer un incident diplomatique. Les Anglais ne riposteront pas si Boulet parvient à les libérer de la Sarraounia, princesse rebelle et sorcière qui tourmente les populations locales autant que les sujets de la reine d’Angleterre. Sorcellerie, dysenterie et poudre de canon. Une expédition notoire où massacres et pillages ont été légion et que la mémoire militaire et patriotique a préféré oublier. Christophe Dabitch et Nicolas Dumontheuil ont eu l’audace de redonner ses couleurs à cet épisode gommé, à l’image pourtant d’une époque. Ils bousculent avec humour les poncifs sur notre histoire coloniale et racontent, cyniques, comment les tirailleurs noirs ont dû commettre tant de crimes sur d’autres africains. La colonne, c’est l’histoire sanglante de l’Empire et ses colonies, c’est l’histoire de délires narcissiques, de la folie des hommes, loin de l’image d’Epinal d’une armée en gloire.

  • L’internationale de la Répression
    http://www.dedefensa.org/article/linternationale-de-la-repression

    L’internationale de la Répression

    Après les trois semaines d’émeutes en octobre et novembre 2005 qui avaient concerné pas moins de 300 communes en France, les pays européens ont pris au sérieux la menace insurrectionnelle urbaine. Le bilan après la mort des deux jeunes adolescents pris en chasse par la police et piégés dans un site EDF, 6000 interpellations et 1300 personnes écrouées, a été lourd. Les violences ont décliné puis cessé après que le gouvernement ait décrété l’état d’urgence. Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, avait fait appel aux conseils techniques du régime de Tel Aviv. Le Ministre de la Sécurité publique et un Haut Commissaire ont été mandés pour passer 4 jours en France et livrer leur expérience accumulée lors de la répression sanglante de l’Intifada de l’an 2000.

    L’ordre néolibéral (...)

  • #Didier_Porte se paie les Balkany
    https://la-bas.org/5412

    Avoue, ami abonné, qu’il t’arrive plus souvent qu’à ton tour de chantonner sous ta douche : « on a tous quelque chose en nous de Balkany… » N’en éprouve pas plus de remords que nécessaire, et dis-toi que nous sommes tous pareils, nous, les libertaires de gauche : un peu jaloux des truands, pour la liberté qu’ils s’octroient d’emmerder la terre entière. En oubliant au passage que cette liberté est aussi celle de se comporter comme les pires fachos. Tout ça pour dire que les aventures rocambolesques (fiscalement parlant) du maire de Levallois-Perret nous font bien rigoler, mais qu’on ne devrait pas. Il est vrai que, dans le numéro d’Enquête exclusive que M6 vient de lui consacrer, le vieux pote de Nicolas Sarkozy pousse le cynisme et l’impudeur à un niveau rarement atteint…Continuer la (...)

    #Médias #Politique #Vidéo

  • Le président des #ultra-riches - Éditions Zones

    https://www.editions-zones.fr/livres/le-president-des-ultra-riches

    « Macron, c’est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Huit ans après Le Président des riches, les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent leur travail d’enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.
    Au-delà du mépris social évident dont témoignent les petites phrases du président sur « ceux qui ne sont rien », les auteurs documentent la réalité d’un projet politique profondément inégalitaire. Loin d’avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est un enfant du sérail, adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs, conseillé par des économistes libéraux. Depuis son arrivée au palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax, pérennisation du crédit d’impôt pour les entreprises… Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires paient la facture sur fond de privatisation plus ou moins rampante des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.

  • Les mesures « Gilets jaunes » devraient booster le pouvoir d’achat (des actifs)
    https://www.latribune.fr/economie/france/gilets-jaunes-les-mesures-prises-par-macron-devraient-booster-le-pouvoir-d

    Les mesures annoncées mi-décembre par le gouvernement face au mouvement des gilets jaunes" vont augmenter le pouvoir d’achat des ménages de 0,8% en 2019 en moyenne, selon une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP).

    Alors que les « gilets jaunes » se préparent à un acte XI prévu ce samedi, les économistes de l’institut des politiques publiques (IPP) ont publié une note mercredi particulièrement éclairante sur l’impact des mesures d’urgence économiques et sociales annoncées par le président de la République le 10 décembre dernier.

    Seulement quelques semaines après le début du mouvement social, Emmanuel Macron avait principalement visé les salariés autour du SMIC et les retraités avec des dispositifs rapides à mettre en place. Passées en urgence à la fin de l’année dans le budget 2019, toutes ces mesures devaient servir à apaiser la colère des manifestants. Mais cette stratégie n’a visiblement pas fonctionné au regard du nombre de personnes dans les rues recensées par le ministère de l’Intérieur les samedi suivants. L’exécutif compte désormais sur la mise en oeuvre du grand débat pour calmer la gronde sur les ronds-points.
    […]
    Les résultats des travaux de l’IPP rappellent que tous ces dispositifs ont des répercussions très disparates selon les ménages. L’annulation de l’augmentation de la fiscalité énergétique pour 2019 a valorisé le niveau de l’ensemble des ménages « avec des effets plus importants dans le bas de la distribution du fait de l’extension de l’éligibilité au chèque. » Des disparités peuvent apparaître compte tenu des différences de moyens de transport au sein de la population. Du côté de la défiscalisation des heures supplémentaires chères à l’ancien Président de la république Nicolas Sarkozy, les principaux bénéficiaires devraient faire partie des 60% des ménages les plus aisés, avec une hausse moyenne de 0,2% du revenu disponible au sein de cette population.

    Pour les retraités, l’annulation de la hausse de la CSG devrait profiter aux foyers faisant partie du milieu de la distribution avec une pension inférieure à 2.000 euros par mois. En revanche, les retraités les plus modestes,"parce que déjà sujets initialement à un taux réduit (ou à une exonération complète) de CSG, ne bénéficient pas de cette mesure."

    La revalorisation de la prime d’activité devrait avoir des effets concentrés sur la première moitié de la distribution des niveaux de vie souligne l’organisation rattachée à l’école d’économie de Paris et au Crest. "Néanmoins, cette mesure n’affecte pas les premiers centiles, la bonification individuelle étant ciblée sur les individus rémunérés au moins à la moitié d’un SMIC en équivalent temps plein" expliquent les auteurs.

    Les ménages aisés sont les grands gagnants du budget 2019
    Outre la prise en compte des mesures d’urgence économiques et sociales, les auteurs de la note ont étudié les effets redistributifs du budget 2019. D’après les simulations opérées, « les actifs sont en moyenne gagnants, quel que soit le centile de niveau de vie (+ 2,3 % de revenu disponible en moyenne). » En revanche, les retraités situés parmi les 20% des ménages les plus aisés sont sollicités,"avec une perte moyenne de 3% de leur revenu disponible".

    Enfin, les ménages les plus aisés demeurent les grands gagnants du budget voté pour cette année. D’après les projections de l’organisme de recherches, les foyers rattachés aux 1% les plus aisés « voient leur revenu disponible augmenter en moyenne de 6,4 % du fait du remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ».

    La note de l’IPP https://www.ipp.eu/actualites/note-ipp-n37-budget-2019-quels-effets-pour-les-menages
    (en pdf et fichiers Excel téléchargeables)

    • On la refait, comme la citation est un peu longue,…

      D’après les projections de l’organisme de recherches, les foyers rattachés aux 1% les plus aisés « voient leur revenu disponible augmenter en moyenne de 6,4 % du fait du remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ».

  • Toulouse-Blagnac: le scandale Macron - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240119/toulouse-blagnac-le-scandale-macron

    Décidée en 2014 par Emmanuel Macron, du temps où il était ministre de l’économie, la privatisation de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (SATB) n’aura été qu’une suite interminable de scandales. Et le dernier en date risque d’avoir un retentissement encore plus important que ceux qui l’ont précédé : les actionnaires chinois qui ont racheté à l’État 49,9 % du capital de la société ont en effet décidé de revendre leur part, et de faire au passage une belle galipette financière. Le bilan de l’opération de privatisation est accablant pour le chef de l’État, l’histoire s’apparentant à une opération de prédation sur un bien public.

    • Le journal La Dépêche a révélé, mardi 22 janvier, le projet des actionnaires chinois de la société Casil de rétrocéder pour 500 millions d’euros les 49,9 % des parts de la société de gestion qu’ils avaient acquis en avril 2015, lors de la privatisation voulue par Emmanuel Macron.

      L’actionnaire chinois a mandaté la banque Lazard, dirigée par Matthieu Pigasse (par ailleurs coactionnaire du journal Le Monde), pour chercher un acquéreur au prix de 500 millions d’euros. Ici réside le premier scandale : l’#aéroport de #Toulouse-Blagnac – qui est un bien public, jouant un rôle économique majeur pour la région et ayant des enjeux environnementaux importants pour la ville et le département – va être l’objet d’une galipette financière insensée puisque, en moins de quatre ans, l’acquéreur qui avait déboursé 308 millions d’euros, espère engranger une plus-value de 192 millions d’euros.

      Ce premier scandale a deux facettes : d’abord cela suggère, si l’opération se fait à ce prix, que l’Agence des participations de l’État (APE), dirigée par Martin Vial, le conjoint de la ministre des armées Florence Parly, a bradé un patrimoine public, permettant à l’acquéreur de faire une plus-value peu après sur le dos des citoyens. Cela suggère ensuite – mais nous y reviendrons plus loin – que l’État s’autorise à vendre des biens publics sans se soucier que les acquéreurs puissent faire ensuite ce que bon leur semble de ce bien.

      Le scandale prend d’autant plus de relief qu’il intervient comme l’acte final d’une opération de prédation que l’on a vue venir depuis longtemps.

      Que l’on se souvienne des débuts de l’histoire. À la fin de l’année 2014, Emmanuel Macron décide que l’État cédera à la société Casil, contrôlée par des investisseurs chinois emmenés par Mike Poon, 49,9 % de la SATB. Et à l’époque, il fustige ceux qui dénoncent cette #privatisation (dont Mediapart !), en faisant valoir que cela… n’en est pas une ! En clair, l’opinion est invitée à comprendre qu’avec leurs 49,9 %, les investisseurs chinois seront des actionnaires importants mais minoritaires ; et que la société restera contrôlée en majorité par des actionnaires publics français, soit 25 % pour la chambre de commerce et d’industrie (CCI), 5 % pour la Région Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, 5 % pour le département de la Haute-Garonne, et 5 % pour Toulouse Métropole ; le solde, soit 10,1 %, étant détenu par l’État français.

      Cette promesse-là, Emmanuel Macron la répète en boucle. Ainsi lors d’un entretien avec La Dépêche, le 4 décembre 2014 : « Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une privatisation mais bien d’une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l’État restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas l’aéroport, on ne vend pas les pistes ni les bâtiments qui restent propriété de l’État. […] Nous avons cédé cette participation pour un montant de 308 millions d’euros », dit le ministre de l’économie. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron hausse même le ton : « Celles et ceux que j’ai pu entendre, qui s’indignent de cette cession minoritaire de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse, ont pour profession d’une part d’invectiver le gouvernement et d’autre part d’inquiéter les Français », déclare-t-il, en marge du congrès de l’Union nationale des professions libérales.

      Mais peu après, Mediapart apporte la preuve qu’Emmanuel Macron ment. Notre enquête a révélé qu’un pacte secret d’actionnaires avait été conclu et qu’il liait l’État non pas aux collectivités publiques régionales et locales, mais aux investisseurs chinois. Nous avons publié les principaux extraits de ce pacte d’actionnaires que l’État avait conclu secrètement avec la société Casil (lire Privatisation de l’aéroport de Toulouse : Emmanuel Macron a menti et Aéroport de Toulouse : les preuves du mensonge), et qui fait apparaître des dispositions stupéfiantes.

      Ainsi, il est prévu que la SATB sera supervisée par un conseil de surveillance de quinze membres, dont deux désignés par l’État et six désignés par l’investisseur chinois, selon la disposition « 2.1.2 » du pacte. Autrement dit, ces huit membres du conseil de surveillance, liés par le pacte, garantissent aux investisseurs chinois minoritaires de faire strictement ce qu’ils veulent et d’être majoritaires au conseil de surveillance.

      Le point « 2.1.3 » du pacte consolide cette garantie offerte aux investisseurs chinois, puisqu’il y est précisé que « l’État s’engage à voter en faveur des candidats à la fonction de membres du conseil de surveillance présentés par l’Acquéreur, de telle sorte que l’Acquéreur dispose de six (6) représentants au Conseil de surveillance ».

      Mais il y a plus grave. Au point « 2.2.2 », l’État donne la garantie quasi formelle à l’investisseur chinois, aussi minoritaire qu’il soit, qu’il pourra décider strictement de ce qu’il veut et que la puissance publique française ne se mettra jamais en travers de ses visées ou de ses projets : « L’État s’engage d’ores et déjà à ne pas faire obstacle à l’adoption des décisions prises en conformité avec le projet industriel tel que développé par l’Acquéreur dans son Offre et notamment les investissements et budgets conformes avec les lignes directrices de cette Offre. » Bref, les investisseurs chinois avaient carte blanche pour faire ce qu’ils voulaient.

      Depuis cette révélation par Mediapart, le ministère des finances a continué de garder le secret sur ce pacte et ne l’a jamais rendu public dans sa version intégrale.

      À ce premier scandale est ensuite venu s’en greffer d’autres. On a ainsi appris que le principal dirigeant du consortium chinois contrôlant la société Casil, Mike Poon, était impliqué en Chine dans un retentissant scandale de corruption et qu’il était en fuite (lire L’aéroport de Toulouse barbote toujours dans un climat de scandale).

      Un an et demi plus tard, le #mensonge d’Emmanuel Macron prend un caractère public. À l’occasion du vote que l’État émet lors d’une assemblée générale des actionnaires d’ATB, il affiche qu’il a bel et bien pactisé avec l’actionnaire chinois, même quand celui-ci a voulu siphonner les réserves de l’entreprise pour se servir un dividende exceptionnel (lire ici).

      Cette histoire de dividende donne lieu, au printemps 2016, à de longues semaines de conciliabules discrets qui inquiètent ceux des élus locaux attachés à la défense de l’intérêt général. À l’époque, les investisseurs chinois font savoir qu’ils entendent décider du versement d’un dividende aux actionnaires de la société. Au début, ils placent la barre très haut : selon nos informations, aux alentours de 50 millions d’euros.

      La somme indigne de nombreux responsables des collectivités qui figurent parmi les actionnaires historiques. Il faut en effet savoir que la société de gestion est profitable depuis longtemps, à hauteur environ de 5 millions d’euros par an, et qu’elle a eu la prudence de distribuer chaque fois seulement la moitié de ces gains à ces actionnaires, mettant en réserve l’autre moitié, pour faire face aux investissements futurs. Au fil des ans, cette autre moitié a donc fini par constituer un fonds de réserve de plus de 67 millions d’euros à la fin de l’exercice de 2015.

      En exigeant le versement d’un dividende de 50 millions d’euros, les investisseurs chinois ont donc suscité beaucoup d’émoi parmi les collectivités locales concernées. Car cela veut clairement dire que Casil ne tient pas sa parole : après avoir annoncé, lorsqu’elle était candidate pour la privatisation, qu’elle serait non pas un investisseur financier soucieux de profitabilité de court terme mais un investisseur responsable préoccupé des logiques de long terme, la société des investisseurs chinois montre qu’elle veut tout bonnement se « payer sur la bête » et siphonner les réserves de l’entreprise (lire ici).

      L’affaire s’est donc envenimée, et Casil est finalement obligée de transiger, ramenant la ponction sur les réserves à un peu moins de 20 millions d’euros. Ce qui constitue, envers et contre tout, le second scandale dont Emmanuel Macron porte l’entière responsabilité : les caisses d’une entreprise publique ont été partiellement vidées par un investisseur se comportant comme un fonds rapace, sitôt la privatisation effectuée.

      Et chaque année, par la suite, les acquéreurs chinois ont répété l’opération, continuant à piocher dans les réserves de l’entreprise, au risque de mettre en danger les investissements nécessaires à l’avenir : 7,7 millions de dividendes pour l’exercice clos en 2016, après 19,9 millions d’euros pour 2015 et seulement 2,4 millions pour 2014.

      Ces scandales, contre lesquels s’est constamment dressé un « Collectif contre la privatisation », ont fini par avoir un large écho. Et les faits révélés par Mediapart ont, par la suite, été confirmés par de nombreux rapports publics.

      Il y a d’abord eu un rapport sur « Le processus de privatisation des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice », publié en octobre 2018 par la Cour des comptes. Stigmatisant « l’échec de la privatisation », les magistrats financiers n’ont pas de mots assez durs contre l’opération de privatisation, faisant en conclusion ces constats : « Le processus choisi a révélé de graves insuffisances : les critères de recevabilité des candidats étaient peu exigeants et limités à leur capacité financière, l’APE ayant choisi de ne pas exiger d’expérience en matière de gestion aéroportuaire ; elle a, par ailleurs, insuffisamment associé, et de manière trop tardive, les autres administrations de l’État, notamment la DGAC. De fait, l’acquéreur retenu a suscité des inquiétudes, en raison de son absence d’expérience en matière de gestion aéroportuaire, de son manque de transparence financière et de ses liens avec la puissance publique chinoise. »

      Un autre rapport public, réalisé par l’Assemblée nationale avec la député (PS) Valérie Rabault pour rapporteure, aboutit à des conclusions tout aussi sévères : « Ainsi, le montant de dividende par action au titre de l’exercice 2015 (versé en 2016) a été multiplié par 8 par rapport à celui versé au titre de l’exercice 2014 (payé en 2015), sans qu’évidemment les résultats financiers de la société ne suivent une telle évolution. Pour l’exercice 2016, le niveau de dividende par action est 3 fois celui de 2014. Au titre de l’exercice 2017, le montant de dividendes voté lors de l’Assemblée générale serait de 13,8 millions d’euros, ce qui représente un dividende de 93 euros par action, selon le calcul de la rapporteure spéciale. Ce montant est ainsi quasiment 6 fois celui de 2014, cette évolution étant sans commune mesure avec l’évolution des résultats. »

      Et ce rapport se concluait par ce constat, en forme de réquisitoire contre la privatisation Macron : « Au final, la rapporteure spéciale observe que les versements de dividendes semblent occuper une place centrale dans la stratégie de la société ATB, au détriment d’une vraie politique de développement de l’aéroport de Toulouse Blagnac. »

      Le fait que, après tant de péripéties, cette privatisation se conclue par une énième galipette financière et la cession par Casil de ses parts est évidemment logique mais choquant. Car dans cette affaire, de bout en bout, c’est la spéculation qui aura été le fil conducteur du récit : le ministre de l’économie s’est comporté comme un banquier d’affaires ; et un bien public a été vendu à l’encan, au profit d’investisseurs cherchant constamment des gains rapides.

      Car il y a dans cette affaire au moins une certitude : ce gâchis n’est pas le produit d’une cascade de malchances ou de maladresses. C’est la conséquences évidente d’une politique délibérée, transformant l’APE en une sorte de banque d’affaires, assez semblable aux banques d’affaires privées, suivant une seule logique, celle des forces de l’argent.

      De cela, il y a de nombreux indices. D’abord, toutes les privatisations des aéroports menées par Emmanuel Macron ont conduit à des dérives de ce type. Dans le cas de la privatisation de l’aéroport de Nice, Martine Orange a ainsi révélé cette histoire ahurissante : ancien directeur adjoint de cabinet de Christine Lagarde puis conseiller économique de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Moulin, qui est à l’origine issu de la direction du Trésor, choisit le grand large du privé après la présidentielle de 2012. Et il rejoint la banque d’affaires italienne Mediobanca, comme secrétaire général. À partir de son arrivée, la banque d’affaires voit toutes les portes de l’État s’ouvrir. En 2017, Mediobanca se classe au troisième rang des banques conseils de l’État, juste derrière Rothschild, comme l’a révélé un autre rapport de la Cour des comptes.

      Or qui l’APE prend-elle comme banque conseil pour la privatisation de l’aéroport de Nice, qui intervient après celle de Toulouse ? La même banque Mediobanca. Plus grave : le rapport de la Cour des comptes évoqué plus haut révélera que cette banque est en outre actionnaire minoritaire du consortium qui remporte… la privatisation de l’aéroport. En somme, la banque qui conseille l’État est du côté du vendeur, mais elle fait aussi partie… des acheteurs ! Un #conflit_d’intérêts qui n’empêchera pas Emmanuel Moulin de revenir à Bercy : directeur de cabinet du ministre des finances Bruno Le Maire, il pilotera les futures privatisations, dont celle d’Aéroports de Paris (ADP). L’affairisme autour de l’aéroport de Toulouse est en somme le prélude de celui autour de l’aéroport de Nice ; et cela pour une bonne raison : la start-up nation d’Emmanuel Macron est passée par là, instaurant une confusion généralisée entre l’intérêt général et les appétits privés. Et ce qui est vrai des concessions aéroportuaires l’est tout autant, sinon plus, des concessions autoroutières.

      Une sorte de triste jurisprudence toulousaine s’est donc instaurée. Et c’est aussi pour cela qu’il importe maintenant de savoir si les investisseurs chinois pourront faire la dernière galipette financière à laquelle ils songent, ou si l’intérêt général finira par reprendre le dessus. Car même si la privatisation est bien consommée, il n’y a aucune fatalité à ce que les spéculateurs aient le dernier mot.

      Beaucoup de citoyens qui vivent à Toulouse ou dans sa région l’ont compris : cette privatisation est hautement impopulaire. Le combat du Collectif contre la privatisation, regroupant de nombreuses associations démocratiques et syndicats (voir ci-contre sa première réaction), risque donc de peser fortement dans une région où les gilets jaunes ont aussi des troupes nombreuses.

      Mais dans la nouvelle bataille autour de Toulouse-Blagnac qui va s’ouvrir, les opposants à la privatisation ont aussi de lourds arguments de droit à faire valoir. On oublie trop souvent – et les responsables politiques les premiers, surtout quand ils sont au pouvoir – qu’il existe tout un arsenal juridique très sophistiqué permettant « la résiliation unilatérale par l’administration des marchés publics ou des contrats de concession » – cette formulation est même le titre d’une note de la direction des affaires juridiques de Bercy.

      En certains cas, la résiliation peut ouvrir droit à une indemnisation, mais en d’autres cas non. « L’autorité concédante pourra procéder à la résiliation du contrat en cas de faute du concessionnaire alors même que cette possibilité n’aurait pas été envisagée dans le contrat », dit cette note, qui cite à l’appui une décision du Conseil d’État (7 décembre 2012, commune de Castres n° 351752) qui a fait jurisprudence : « En l’absence même de stipulations du contrat lui donnant cette possibilité, le concédant dispose de la faculté de résilier unilatéralement le contrat pour faute et sans indemnité. »

      Dans le cas présent, n’est-ce pas la solution qui devrait s’imposer à l’État, pour mettre fin aux spéculations de ce fonds rapace ? Dans un pays respectueux des règles de l’État de droit et attaché à la défense de l’intérêt général, c’est assurément cette voie-là qui serait explorée…

    • La #cour_administrative annule la privatisation de l’aéroport de Toulouse

      La cour administrative d’appel a annulé mardi 16 avril la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, estimant que le cahier des charges n’avait pas été respecté. L’État va devoir racheter les parts vendues au repreneur chinois Casil. Cette privatisation voulue par Emmanuel Macron en 2014 tourne au fiasco.

      https://www.mediapart.fr/journal/economie/160419/la-cour-administrative-annule-la-privatisation-de-l-aeroport-de-toulouse
      #justice